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Sujet: Échapper aux Gobelins pour être rattrapé par les Nains
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag humlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Échapper aux Gobelins pour être rattrapé par les Nains    Tag humlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 11 Fév 2024 - 15:15

Humlin fut effectivement soulagé par l'arrivée impromptue de Romo, et se serait volontiers exclamé « Oui, allons trinquer ensemble ! » si le respect dû au seigneur Botha ne l'en avait pas empêché. Car il sentait bien, même si le nouvel arrivant s'était adressé à lui en premier, que la discussion était surtout entre Botha et Romo, et qu'il n'avait que peu de place à y faire, à moins qu'on l'y invitât expressément. De nature plutôt discrète et modeste, il ne se voyait guère imposer son point de vue à un noble et à un proche de Hadhod. C'est pourquoi se fut Botha qui répondit en premier.

- Je ne crois pas en effet que nous ayons bu ensemble, cela me semble évident. Mais qui sait, les choses semblent changer, vous avez pris du galon, à ce que j'ai vu.

La nouvelle du titre honorifique gagné par le vétéran n'avait pas même attendu la cérémonie pour se répandre comme une traînée de poudre dans tout le Khazad-dûm : le seigneur Hadhod avait accepté une nouvelle personne, qui plus est roturière, dans son illustre Maison de la Croix-de-Fer, ce qu'il n'avait pas fait depuis des décennies.

- Quel sort peu enviable que celui de ces prisonniers, je suis d'accord avec vous, reprit-il. Et quelle joie de voir qu'ils ont pu regagner notre patrie après tous ces tourments endurés. Nous étions affectivement en train de parler de cela avant que vous n'arriviez, et je demandais à notre brave Humlin ici présent s'il avait une idée de la raison pour laquelle Baltog et ses sbires l'avaient gardé en vie aussi longtemps, au lieu de le tuer. La question peut sembler un peu abrupte mais il y a de quoi s'interroger... Qu'en pensez-vous, maître Coeur d'Acier ?

Le seigneur nain regarda Romo avec une politesse feinte.

- Humlin a mis en avant deux raisons qui ont pu faire que les Gobelins l'ont maintenu en vie : les interrogatoires et le statut de monnaie d'échange. Mais aucune des deux ne semble vraiment concorder avec la situation. Le temps de détention semble trop long pour que les interrogatoires aient duré aussi longtemps, et il n'y a pas eu de tractations impliquant des nains utilisés comme monnaie d'échange devant les portes de Gundubanâd. Détrompez-vous, Romo, je ne doute pas de la réalité des atrocités qu'Humlin a subies, mais je cherche simplement à établir la vérité sur ce pourquoi on l'a gardé en vie, ce sont deux choses différentes.

Pour la première fois depuis l'arrivée du vétéran dans la discussion, Humlin reprit la parole pour répondre à Botha.

- Qu'importe pourquoi ils nous ont gardés en vie, cela les regarde et je l'ignore, l'important c'est que cela s'est retourné contre eux et que nous avons pu participer à la libération de notre cité !

La gêne avait fait place à un certain agacement dans la voix de l'ex-prisonnier, ce que son vis-à-vis ne manqua pas de remarquer.

- Vous l'ignorez ? Tout à l'heure vous m'avez dit qu'ils vous avaient maintenus en vie dans le but de vous interroger...

- Non je... oh et puis zut, où est-ce que vous voulez en venir à la fin ?

Botha semblait prendre un malin plaisir à faire tourner Humlin en bourrique.

- J'y viens... j'y viens... Mais, oh, votre camarade vous a proposé d'aller trinquer avec lui, pourquoi n'y irions-nous pas tous les trois ? Ainsi nous pourrions convier d'autres personnes à notre petite discussion, c'est qu'il y a du monde là-bas pour les festivités !

Visiblement l'idée de retourner dans la salle où étaient présent, entre autres, les camarades d'infortune de Humlin, n'était pas vraiment au goût de ce dernier. Le seigneur Botha semblait être quelqu'un de très intelligent et perspicace, quelqu'un qu'on ne pouvait berner facilement.

- Que diable avez-vous donc fait, Humlin, qui vous cause tant de gêne pour en parler ?

- Je n'étais pas le seul ! se défendit l'accusé. Nous l'avons tous fait, sans quoi c'était la mort !

Ses paroles étaient de toute évidence sorties de sa bouche plus vite qu'il ne l'aurait voulu, et il regarda Romo avec l'air d'un enfant qui aurait été pris en faute. Botha, lui, semblait jubiler intérieurement.

- Vous n'êtes pas le seul... à avoir fait quoi ?

Un lourd silence tomba à nouveau, qui cette fois-ci ne fut interrompu par aucune arrivée impromptue. Humlin avait mis les deux pieds dans le plat, son vis-à-vis l'avait peu à peu poussé jusqu'à ses derniers retranchements et il était pris au piège, comme une bête acculée dans un buisson.

- À avoir travaillé pour les Gobelins, lâcha-t-il enfin d'un ton monocorde en regardant ses pieds.

Botha ne répondit pas tout de suite, comme pour laisser l'écho de ces derniers mots planer dans les couloirs du Khazad-dûm. Puis il reprit avec un air navré :

- Travaillé pour les Gobelins... je vois. Ceux qui ont refusé ne sont plus là pour en parler j'imagine. Et sont qui sont là... n'ont pas refusé... Même le seigneur Hadhod ?

Humlin regarda Romo avec des yeux implorants cette fois-ci. Cet interrogatoire était terrible pour lui, et devait toutes proportions gardées lui rappeler ceux qu'il avait dû subir, dans les premiers temps de sa captivité, à Gundabad. Il se mura soudainement dans un silence de plomb, que le seigneur en face de lui prit visiblement pour un oui.

- Tout compte fait, reprit le noble avec un hochement de tête, je vais aller me reprendre une petite bière là-bas, avec tout le monde. Et je vous ordonne de venir avec moi, Humlin. Quant à vous, Romo, eh bien... faites comme bon vous semble.
Sujet: Échapper aux Gobelins pour être rattrapé par les Nains
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag humlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Échapper aux Gobelins pour être rattrapé par les Nains    Tag humlin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 8 Fév 2024 - 18:58
Hadhod aurait pu rentrer en compagnie des Béornides du Val ou des Rohirrim lorsque ceux-ci effectueraient leur voyage de retour. Mais pressé de retrouver son propre bastion, ce fut en petit comité, si l'on peut dire, qu'il prit la route du sud. À vrai dire, ce fut l'état de Romo qui fixa le jour du départ. En plus du vétéran maintenant borgne et manchot, marchaient aux côtés de Hadhod les membres de sa propre Maison, et à leur suite les ressortissants de la Moria qui avaient été libérés des geôles des Gobelins – dont un certain Humlin qui avait été l'un des compagnons d'infortune du Seigneur de Khazad-dûm – ainsi que les survivants des troupes qui étaient montées au nord participer à cette Reconquête. Le voyage dura plusieurs semaines durant lesquelles Hadhod eut tout le loisir de parler avec ses proches.

Un soir, alors que le soleil se couchait par-delà les Monts Brumeux à leur droite et qu'ils n'allaient pas tarder à s'arrêter pour dresser leur campement, Hadhod se porta à hauteur de son ami Romo et marcha à côté de lui.

- Tu sais, lui dit-il avec un sourire bienveillant, il y a quelque chose dont je veux te parler depuis quelques jours. À vrai dire depuis ce jour où nous avons vaincu Baltog et cet infâme Zock-Dah, maudit soit-il... Et plus cette chose chemine dans ma tête et plus je me dis qu'il faut que je t'en parles. À vrai dire c'est plutôt une question. Si tu n'avais pas été là, j'y serais probablement resté. Non, pas probablement d'ailleurs, mais avec certitude. Je te dois la vie, et tu l'as payé chèrement, très chèrement... Aussi pour te remercier pour ton courage et ton dévouement, je voulais te demander si tu accepterais de faire partie de ma Maison et de devenir un Croix-de-Fer. Il n'y a ni fonction ni grade attachés à ce titre, qui est comme tu le sais purement honorifique, mais je n'échangerais aucun des membres de ma Maison contre tout un régiment. Tu t'es déjà couvert de gloire à Gundubanâd, et le petit honneur que je te propose fait pâle figure à côté de tes exploits, mais sache que ce serait pour moi un grand plaisir et un honneur de t'avoir à mes côtés.

Il fallut plusieurs semaines à la troupe pour descendre la vallée de l'Anduin sur sa rive occidentale, traversant à gué ou sur pont les rivières Langwell et Rimdath, passant sous les hauteurs habitées par les Grands Aigles puis au pays des Béornides, où Stybeorn serait sous peu rapatrié avec les honneurs et enterré non loin du vrombissement des abeilles et du bruissement de l'eau, suivant sa volonté. Ils croisèrent la Vieille Route de la Forêt puis traversèrent encore le Ninglor non loin des Champs aux Iris. Là, ils obliquèrent vers l'ouest en direction du lac du Miroir et arrivèrent avec des cris de joie – et même quelques larmes – en vue de la Porte de l'Est, où Hurdin, l'un des gardes, les accueillit avec une joie mêlée d'admiration et de respect. Ils étaient les vétérans du Nord, ceux qui avaient reconquis le berceau ancestral de leur peuple.

*
*  *
*

Entre les cheptels rohirrim repartis pour leur pays – Ólfr était parti avec eux –, le sujet épineux des artéfacts et bien d'autres choses à régler, Hadhod fut bien occupé à son retour, mais il fallait avouer que l'intendant Bahin avait bien tenu la barque. Pourtant le seigneur de la Moria, tout occupé qu'il fût, prit quand même le temps d'organiser une cérémonie d'hommage à ceux qui avaient trouvé la mort lors des combats de la Reconquête, cérémonie qui fut également l'occasion d'honorer les vivants, tous les combattants sans qui Gundubanâd ne s'appellerait encore que Gundabad et ne serait pas revenue aux Nains. Y étaient également conviés ceux qui avaient été prisonniers dans l'ex-cité gobeline, car, libérés, ils avaient combattu dans les entrailles de la terre pour faire la jonction avec leurs frères arrivés de l'extérieur. Mais le fils de Trehod se garda bien de rappeler quoi que ce soit sur les conditions de détention et sur les raisons pour lesquelles Baltog les avait gardés en vie.


Ce silence mit la puce à l'oreille de Botha, un seigneur nain résidant au Khazad-dûm et qui, à l'instar de feu Dalin Balrim et bien d'autres, faisait partie d'une famille qui n'appréciait guère les gens de la Croix-de-Fer. En outre il se trouvait avoir des idées assez différentes de Hadhod concernant les relations entre la Moria et Erebor : au contraire de Hadhod, qui prônait le rapprochement avec Erebor et une loyauté sans faille à Thorik, Botha ne voyait pas cela d'un bon œil, craignant une certaine vassalisation de la Moria et arguant qu'il valait mieux privilégier une indépendance – au moins relative – vis-à-vis du Royaume.

Or donc Botha, intrigué par ces prisonniers et par le fait que Hadhod ne dise rien à leur sujet, alla voir l'un d'entre eux après la cérémonie, un dénommé Humlin, dans le but d'en apprendre davantage...

- Excusez-moi, fit-il en rattrapant le fameux Humlin au détour d'un couloir. Puis-je vous parler quelques instants ?


- Bien sûr seigneur Botha, bien sûr... De quoi voulez-vous m'entretenir ?

Le brave Humlin ne se doutait guère de ce que le noble lui voulait, n'étant après tout qu'un modeste soldat.

- Eh bien, répondit Botha, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai bien des choses à redire sur la politique et sur la conduite de notre seigneur, mais cette fois-ci je suis parfaitement stupéfait qu'il n'ait daigné parler des souffrances endurées par ceux qui ont été fait prisonniers par les séides de Baltog, comme il a dû les endurer également, je suppose. De valeureux Nains croupissant dans les geôles de Gundabad et qui contre toute attente rentrent au bercail mériteraient des honneurs bien plus grands, et en tout cas pas ce silence.

- Je... eh bien... oui, je vous remercie, bafouilla Humlin. Mais il est vrai, comme vous dites, que notre Seigneur Hadhod a enduré de grandes souffrances, dans sa chair et dans son honneur, et il ne veut sans doute pas remuer le couteau dans la plaie. Vous savez, on cherche tous à oublier.

- Je comprends oui. Mais tout de même un détail m'intrigue. Je suis surpris du nombre de prisonniers à être ressortis vivants de cet enfer, alors qu'on dit que les Gobelins, et en particulier ceux de Baltog, sont impitoyables. Comment se fait-il qu'autant des nôtres aient été maintenus vivants aussi longtemps ?

Humlin paraissait de plus en plus mal à l'aise, ne cessant de regarder de gauche et de droite pour éviter le regard inquisiteur de Botha.

- Vous savez, on nous maintenait en vie dans l'espoir de nous soutirer des informations. J'imagine que vous savez de quoi je parle, vous savez quelles sont les méthodes des Gobelins, n'est-ce pas ?

- Bien sûr, bien sûr, mon cher...

- Humlin.

- ... Mon cher Humlin. Mais il y a deux cas de figure dans ces cas-là. Soit on parle, soit on ne parle pas. Si l'on parle, on dit tout ce que l'on a à dire et ensuite les Gobelins vous tue. Si l'on ne parle pas, les Gobelins ne mettent pas longtemps, comme vous dites, à trouver les méthodes pour vous faire parler. Et ensuite ils vous tuent. Mais pourquoi diable s'embêteraient-ils à nourrir des prisonniers des mois durant ?

- Allez savoir, peut-être comme monnaie d'échange, j'imagine...

- Pourtant, les prisonniers n'ont pas été échangés contre quelque faveur que ce soit alors même que l'armée de la Coalition était aux portes de Gundabad, à ce qu'on raconte...

Le regard de Botha était perçant. Humlin ne savait trop quoi répondre, et un lourd silence tomba pendant quelques secondes. Un silence qui ne fut brisé que par l'écho de pas qui s'approchaient dans le couloir. Un instant plus tard, Botha et Humlin virent à la lueur d'une torche accrochée au mur qu'il s'agissait de celui qu'on appelait le Cœur d'Acier.
#Hadhod #Romo
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