3 résultats trouvés pour Meydoen

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Sujet: Entre rêves et réalité
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Sep 2021 - 20:46

Le repas terminé et la soirée avancée, Meydoen n'avait que peu de tâches à accomplir. Il se pencha dans ses parchemins et remèdes. Son épouse et Edwÿne était partie marcher un instant et il savait qu'elle demanderait pourquoi il avait les sourcils froncés ou encore pourquoi un elfe prendrait la peine de mettre en garde de simples mortels. Il l'ignorait parfois lui-même. Il aurait pu ignorer son inquiétude mais il n'y parvenait pas. Les siècles passaient mais ces dernières années avaient marqué le guérisseuse plus que cela n'aurait dû arriver. Perdre sa fille unique avait été une blessure immense dont il ne pouvait guérir ; quant à la trahison de Lithildren, cela l'affectait énormément. Il était rare que les elfes se retournent contre les leurs. Rare mais pas impossible.

Alors qu'il était concentré, le Rôdeur vint le voir. Il lui demanda conseil. Meydoen se leva et invita l'humain à le suivre.

- Les routes du destin, bien des fois, aussi brumeuses qu'un matin d'automne. Les elfes ont beau avoir la sagesse et la connaissance, l'expérience et une capacité d'anticipation, nous ne connaissons pas l'avenir. Nous pouvons sentir la force des âmes, supposer ce que le destin nous réserve, mais nous ne savons pas tout. Il lâcha un long soupir. Je ne sais où vos pas doivent vous mener, Dùnedain. C'est une question à laquelle il vous faudra répondre vous-même.

Alors qu'ils parlaient et pensaient, un garde les interrompit.

- Maître Meydoen ! Le Seigneur Ovadiel vous demande.

Le guérisseur haussa un sourcil mais inclina du chef avant de se tourner vers le Rôdeur.

- Allez trouver Edwÿne et mon épouse. Dites-leur de me trouver à la demeure du Seigneur Ovadiel.

Le mortel s'empressa d'obéir pendant que le guérisseur elfe suivait le garde jusqu'à la demeure dudit seigneur. Il ne fut ni plus ni moins conduit à la table de celui-ci, installée sur une large terrasse donnant une imprenable vue sur la cité. Seigneur Ovadiel était assis en bout de table avec son épouse à sa droite, sa fille Yalë - que Meydoen salua avec respect - et un de ses deux fils. Mais ce fut l'autre invité qui surprit le guérisseur. Cet elfe avait les mêmes traits qu'une autre, il pouvait le jurer. Le Seigneur Ovadiel avait l'air grave et il invita Meydoen à s'asseoir. Il ne fallut que deux minutes pour que les trois autres personnes attendues arrivent. Thalnya fut installée auprès de son époux tandis qu'Edwÿne et Bénéthor furent assis aux côtés de l'inconnu. Ovadiel fut le premier à parler.

- Merci d'être venu aussi rapidement, Maître Meydoen. Je gage que vous connaissez notre invité ici-présent. Meydoen hocha péniblement de la tête. Bien.
- Seigneur Ovadiel, je sais que vous tenez absolument à l'hospitalité qui vous a toujours caractérisée, mais je n'ai pas le loisir ni luxe de m'éterniser ici. J'ai entendu les murmures dans la lande et la forêt : je veux savoir où est ma soeur.
- Votre soeur a tué deux gardes et fait s'évader un autre enfant d'Imladris, Oropher. Elle est actuellement recherchée et nous la savons à Minas Tirith pour des raisons que nous ignorons encore. Le Capitaine Serambeür de Gar Thulion est à sa recherche.

Le silence fut plus pesant encore que les mots. L'elfe aux cheveux de jais et aux yeux d'un bleu cristallin eut les épaules affaissées à cette nouvelle.

- Qui est cet Oropher ?
- Son ami d'enfance. Il a quitté la cité il y a longtemps pour rejoindre l'Ordre de la Couronne de Fer. Il a participé à la prise d'Imladris et était en déroute depuis que le régent Palantir l'a reprise.
- Je quitte Fondcombe pour six siècles et voilà dans quel état je la retrouve ? Il fit une pause et soupira. Que comptez-vous faire à ma soeur ?
- Elle subira le même sort que tous prisonniers et criminels.

L'elfe se passa une main sur le visage.

- Qu'avez-vous fait de vos années, Maître Nodreth ?

Le question capta l'intérêt du Rôdeur, alors que le reste de la conversation l'avait soit confus, choqué ou juste perdu.

- Vous vous souvenez que j'étais parti peu après le Long Hiver, il y a environ six siècles. Après cela j'ai suivi de loin les conflits, je n'avais que peu d'intérêt pour cela. En revanche, ces dernières décennies, je me suis intéressé à certains artefacts elfiques volés ou simplement disparu. Je n'avais eu aucune chance, évidemment. Que des pistes sans intérêt. Jusqu'à la rumeur de chasseurs de trésor et artefacts anciens ne me parvienne, suivie des rumeurs sur Minas Tirith et une elfe à l'intérieur.
- Comment saviez-vous qu'il s'agissait de votre soeur ? demanda Edwÿne soudainement. Elle ne fut visiblement pas la seule à se le demander.
- Nos parents me tenaient régulièrement au courant jusqu'à ce que je n'ai plus de nouvelles. En apprenant le sac d'Imladris, j'ai su que c'était la raison mais j'ignorais si Lithildren était encore vivante ou non, et j'étais trop occupé et surtout trop loin. Je suis allée jusqu'à Osgiliath pour chercher la Fraternité de Yavannamirë, et même au nord, sans pour autant entrer dans Dale. Mais je n'étais pas loin.

Le silence vint. Ovadiel et Meydoen échangèrent un regard. Le nom ne leur était pas étranger, malheureusement. Nodreth capta le regard mais n'en dit rien. Il se contenta de faire la moue.

- Que comptez-vous faire, Nodreth ? Capitaine Serambeür s'occupe déjà de retrouver et ramener Lithildren pour la faire juger. Si Minas Tirith est fermée aux étrangers, même avec l'autorité du Conseil que le capitaine possède déjà, vous ne rentrerez pas.
- Je vais chercher Oropher.
- Où ? Personne ne sait où ils sont partis.
- Il y a de nombreux endroits. Mais si elle est allée à Minas Tirith, ils ont sûrement été séparés. Les rumeurs ne parlent que d'une seule elfe, pas de deux. Cela veut dire qu'entre ici et Minas Tirith, peut-être même avant, ils ont été séparés. Je vais faire le même chemin qu'eux et essayer de trouver des indices sur où cet Oropher.
- Aussi appréciée votre aide soit-elle, je...-
- Mon seigneur, personne ici ou ailleurs n'a su protéger ma soeur.
- Vous non plus.

Meydoen et Nodreth échangèrent un regard de défi.

- Votre famille a toujours été turbulente, Nodreth, reconnaissez-le. Votre tante est morte pendant la prise de l'Ithilien par les orientaux, vos oncles sont morts, vos parents également. Votre soeur a quitté la cité pour vagabonder entre la Lorien et la Forêt Noire, et maintenant provoque le trouble dans la cité de son enfance et désormais en terre humaine. Quant à vous, qui êtes bien plus âgé, vous êtes un vagabond qui n'avez jamais reparut pour que votre soeur ne vous connaisse. Elle a été seule et aujourd'hui vous voulez vous lancer dans une quelconque vendetta pour elle ?

Le silence pesa encore une fois. Nodreth se leva, remercia le Seigneur Ovadiel pour son hospitalité et quitta la demeure d'un pas rapide. Il n'y eut aucune autre conversation puisque Yalë sortit de table peu après. Edwÿne et Bénéthor prirent congé.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Nodreth marcha dans les rues d'Imladris. Longtemps n'avait-il pas été dans ces murs et il ne les aimait pas plus que lorsqu'il était parti. Il se sentait étouffer, coincé entre deux murs. Il entendit des pas rapides derrière lui et vit nulle autre que Yalë après lui.

- Attendez, Nodreth !

Il s'arrêta, les lèvres retroussées.

- Lithildren était blessée lorsqu'elle est revenue à Imladris. Un poison. C'est après l'avoir guérie qu'elle a libéré Oropher. Il avait demandé à lui parler alors que le capitaine Serambeür essayait d'avoir des informations sur la Couronne de Fer.
- A quoi pensez-vous ?
- Oropher lui a peut-être fait du chantage ? Peut-être qu'elle détient plus d'informations qu'elle ne le dit, pareil pour Oropher. Ils sont tous deux traîtres et complices mais, une chose est sûre, Lithildren est peut-être manipulée.
- Raison de plus pour retrouver cet Oropher.
- Aussi compétent que vous pouvez l'être...

Elle lui indiqua l'identité des deux humains qui étaient assis à la table d'Ovadiel. Nodreth voyait où Yalë voulait en venir. Il hocha de la tête et partit à la recherche du Rôdeur et de l'humaine.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Edwÿne et Bénéthor étaient retournés vers la demeure de Maître Meydoen, à défaut de savoir où aller d'autre. Ils ne parlaient que peu, mais échangèrent quelques pensées sur la soirée, les paroles du guérisseur elfe ainsi que la direction prochaine à prendre. Ces longues dernières semaines avaient rendu Edwÿne plus ouverte, quoique ses traumatismes la rendait souvent triste, parfois absente mentalement. Alors qu'ils marchaient sous la douce lueur de la lune, caressés par une légère brise, des bruits de bottes rapides vinrent les déranger. Bénéthor se retourna vivement, cherchant qui venait. Il ne s'agissait de nul autre que de Nodreth, cet étrange elfe aux cheveux noirs et yeux bleu.

L'elfe leur expliqua simplement qu'il se pourrait qu'il ait un besoin certain d'avoir la guérisseuse et le Rôdeur à ses côtés pour rechercher Oropher. Il expliqua que, malgré sa qualité d'elfe, les gens devenaient méfiants envers son espèce et qu'ils auraient plus de chances de trouver le responsable de bien des maux à eux trois. Il les laissa sur cette proposition, leur offrant la nuit pour y réfléchir.

- Je vous attendrai demain à l'aube. Si vous ne venez pas, je partirai sans vous.

Il les laissa là, sans plus de mots ou explications. Bénéthor et Edwÿne voulurent en toucher un mot à Edrahil mais on leur apprit qu'il avait quitté la ville à l'opportunité de la nuit. Peu importait. Bénéthor manqua de peu d'aller le trouver mais Edwÿne parvint à le convaincre que cela n'en valait pas la peine. Il leur fallut décider s'il en valait plutôt la peine de suivre ou non l'elfe brun. Ils y passèrent une partie de la nuit avant d'aller dormir.


Au lendemain matin, lorsque les premières lueurs de l'aube pointèrent, Nodreth guettait avec impatience la sortie de la ville. Il fut ravi de voir que les deux humains avaient décidé de le suivre. Après tout, cette quête ne le concernait pas que sa personne, mais la Terre du Milieu toute entière.

- Pour se rendre à Minas Tirith en partant d'Imladris, il n'y a que peux de choix. Deux, en réalité. Soit passer par le col, soit aller au sud vers Tharbad. Le chemin par le col sera plus long tandis que celui par le sud sera dangereux. Quel chemin préférez-vous prendre ?

Il regarda les deux humains, attendant leur réponse.

#Ovadiel
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 8 Sep 2021 - 17:26

L'Elfe aux jeunes traits délicats écouta, mains liées, les deux étrangers raconter leur histoire. Il ne put retenir un haussement de sourcil étonné. Le silence tomba lorsque Bénéthor cessa de parler. Edwÿne regarda son maître puis ses deux compagnons de route depuis un très long moment - probablement des semaines, voire plus. Même Thalnya se tut tandis que son époux réfléchissait. Il se redressa finalement, la sagesse et la lumière des Premiers-Nés émanant de lui comme une évidence. Il se tourna d'abord vers Bénéthor, le cas le plus simple.

- Que vous sauviez et aidiez mon ancienne apprentie est un geste qui me fait vous faire confiance. Je sais ma chère Edwÿne un peu difficile à enseigner mais je gage que vous saurez lui faire voir la lumière là où l'ombre s'est installée. Quant à vous-même, votre coeur et votre esprit sont embrumés par les mauvaises questions. Il vous faut voir au-delà. Voyez les choses ainsi : si vous étiez retourné auprès de vos proches, vous n'auriez pas aidé mon apprentie et donc vous n'auriez pas sauvé Edrahil. De même, Edwÿne serait probablement perdue aux loups ou Orcs qui rôdent dans les Terres Sauvages. Votre but vous semble inconnu mais il n'est pas forcément nécessaire d'en avoir pour suivre son coeur ou son instinct. Le destin prend des chemins et des apparences bien différentes selon ce que vous êtes capables de voir ou comprendre. Réfléchissez-y, mon ami.

Il tourna ensuite son visage vers Edrahil, sans changer son ton ni son expression, les deux étant calmes et empreint de bonté et bienveillance.

- Ce que vous recherchez est un savoir ancien et probablement oublié. Aucun elfe ni ne pourra ni ne voudra vous enseigner ce savoir. Il s'agit d'un savoir qui n'a plus sa place en ce monde et qui, je le craint, n'y mérite nullement sa place. Il s'agit d'une connaissance d'un temps plus pur, plus innocent peut-être. Une telle connaissance ne pourrait qu'apporter convoitise et regards indiscrets et, en tout sympathie mais franchise, les Elfes ont porté bien assez d'intérêt durant ces dernières années, décennies ou siècles qui peut dire. Il inspira légèrement. Néanmoins si les savoirs ancestraux et magiques sont votre souhait, vous pouvez toujours consulter Mithrandir à ce propos. Je doute que le magicien ne réponde à vos questions mais votre chance vous mènera peut-être à lui adresser la question.

Meydoen passa son regard sur l'étrange trio.

- Un soupçon de destinée vous lie tous trois. Mais les ténèbres du monde sont bien plus présentes que les rares rayons de lumière. Je n'ai aucune direction à vous confier, mais sachez que même jusqu'ici il nous parvient de funestes présages sur les cités des Hommes. Minas Tirith est en proie à un mal intérieur, plusieurs mêmes, comme un arbre mourant. Ni Edoras ni Annùminas, ni Fornost, ni Dale ne sont sûres. Ne parlons pas non plus des troubles dans les montagnes naines ou des forêts des Elfes. Il n'est nul endroit en Arda où vous serez en sécurité. Il lia de nouveau ses mains, le visage grave. Je comprends l'urgence de vos quêtes et désirs mais ici est là où vous serez le plus en sécurité pour l'instant. Tâchez d'y penser.

Edwÿne le remercia d'un hochement de tête. La soirée se déroula sans beaucoup plus de discussions aussi profondes. Alors que la nuit avançait, Edwÿne et Thalnya décidèrent de se promener sur les sentiers de pierre.

- Qu'Imladris m'avait manqué... Cependant, ma Dame, pourquoi autant de méfiance ? Je n'ai jamais vu Maître Meydoen si inquiet. De plus, je ne m'attendais pas à voir des gardes patrouiller si loin.

Thalnya eut un air triste.

- Mon époux est troublé. Les temps sont durs depuis la guerre contre la Couronne de Fer. Sans parler que, il y a de cela des mois et des mois, une des nôtres nous a trahit.

Edwÿne haussa un sourcil, intéressée.

- Une ancienne combattante, du nom de Lithildren Valbeön. Une enfant d'Imladris. Elle a fait libérer un traître, un criminel de guerre et a mit fin à la vie de gardes puis abandonné ses amis, blessant un humain au passage.

L'horreur de la situation choqua Edwÿne. Elle n'aurait jamais pensé qu'une elfe puisse faire ce genre de choses. Evidemment, le nom ne lui disait rien du tout, mais elle ressentit la peine de son ancien mentor, ainsi que son désir de protéger le peu qu'il lui restait.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Ailleurs, pourtant dans la même Cité, un cavalier entra en trombe en ville. L'homme, un elfe, ordonna à voir le Seigneur Ovadiel sur le champ. Si les gardes essayèrent de le raisonner, il ne voulut rien entendre et fut, malgré tout, conduit au Seigneur. L'homme ne dit qu'une chose, qui résonna dans les coeurs et les oreilles de la ville comme le hurlement du loup résonne dans la vallée.


- Où est Lithildren ?! Où est ma petite soeur ?!
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag meydoen sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Juil 2021 - 0:57


L'approche de Fondcombe n'était qu'une bouffée d'excitation et de frénésie telle que l'on aurait pensé les trois comparses fous. Edwÿne avait envie de chanter, danser, de festoyer jusqu'à ce que ses pieds ne puissent plus la porter. Elle ignorait qu'elle avait encore cette vitalité depuis son deuil. Peut-être que l'adrénaline des longues journées de cet exténuant voyage depuis Edoras finissait enfin par se dissiper alors que ce voyage s'achevait pour eux trois. Fondcombe n'était plus loin. Ils se sentaient attirés par les charmes elfiques et l'image que l'on se faisait de cette splendide cité.

Et lorsqu'ils entrèrent les terres de Fondcombe, même les plus belles histoires ne firent guère justice à la beauté réelle de la cité. Ses arches, ses courbes, ses ponts et ses rues, c'était comme une peinture tissée devant le regard. La végétation dégagée donnait une imprenable vue sur la cité. Fondcombe était construite au-dessus de cascades aux eaux claires, bâtie comme sur l'eau elle-même. De leur point de vue, les trois visiteurs apercevaient les chemins de promenade au bord de l'eau, les kiosques entre deux arbres, les toits des halls ainsi que les nombreux balcons et points d'observation. Il leur était également possible d'apercevoir les ponts reliant la ville à des points d'accès et la forêt par-delà la rivière au fond de la vallée. Edwÿne connaissait l'existence du fief de Limeclair du Seigneur Isilo mais ne l'avait aperçu qu'une seule fois, par chance d'un temps exceptionnellement clair et dégagé. Elle se souvenait de cet instant où le fief était discernable... Une véritable vision de beauté. Au-delà de son architecture, aujourd'hui endommagée depuis que l'Ordre de la Couronne de Fer avait occupé les lieux, détruit les écuries - et encore sans parler de la reprise de Fondcombe menée par le désormais Intendant Calion Palantir -, la Dernière Maison Simple dégageait une aura, une énergie toute singulière. Le temps semblait s'arrêter lorsque l'on observait la ville, alors même que les oiseaux volaient par-dessus votre tête. Les cascades semblaient s'écouler à l'infini jusque dans la rivière au fond de la vallée, les arbres semblaient ne jamais changer. Dans ce monde de guerre et de désolation, Fondcombe ressemblait à un petit coin de paradis, où les amis des elfes reprenaient leur souffle et profitait des chants elfiques, de leurs chants et fêtes, de leur nourriture et de leur sagesse dans de longues conversations intellectuellement enrichissantes sur l'histoire, les arts et autres sujets loin des soucis des Derniers-Nés.

Cependant, ils furent rapidement interrompu à l'entrée du territoire de la vallée. Le tableau fut gâché par deux gardes à cheval venant à leur rencontre. Ils semblaient méfiant, ce dont Edwÿne n'avait pas spécialement l'habitude ici. Ses souvenirs de Fondcombe n'était peut-être pas autant d'actualité qu'elle ne l'avait première pensé. Les gardes arrêtèrent les deux chevaux et trois voyageurs. Ils virent clairement qu'ils n'étaient pas elfes en majorité - essentiellement parce qu'Edrahil était plus discret - et parlèrent ainsi en westeron.

- Halte-là ! Qu'avez-vous comme affaires à Imladris ?

Edwÿne haussa les sourcils mais répondit poliment.

- Mae govannen, je suis Edwÿne et nous venons rendre visite à mon mentor, Meydoen.

Les gardes se regardèrent et hochèrent de la tête. Ils accueillirent les trois étrangers et, alors que l'un deux reprenait sa patrouille sur le chemin, le second les escorta jusqu'à l'entrée de la cité elle-même. Les merveilles visibles de loin étaient encore plus délicieuses vues de si proches. Edwÿne se sentait comme une enfant en voyant les statues, sentant les parfums, voyant les feuilles des arbres flotter dans le vent... Le garde les fit attendre à l'entrée pendant qu'il allait chercher le dénommé Meydoen. Ce nom était étranger, d'autant qu'Edwÿne n'avait jamais parlé de son mentor - ni même mentionné qu'elle en avait un. Il fallut un long moment pour que les deux elfes reviennent.



¤ ¤ ¤ ¤ ¤


Plongé dans ses pensées et son parchemin, il n'avait pas vu le jour avancer. Il s'était levé si tôt, ce matin-là, que les premiers oiseaux entonnaient à peine leurs premières notes tandis qu'il marchait dans les rues. Rares étaient les Noldor debout à cette heure, qui pourtant n'était pas si éloignée de l'heure classique de réveil. Meydoen était un elfe simple, plus ancien que son visage fin et jeune ne laissait pensé. Il était déjà ancien lorsque certains elfes avaient quitté Imladris pour vivre leur aventures. Il avait également bien cru que sa fin avait sonné lorsque les humains avaient osé attaquer et occuper sa chère cité aimée. Meydoen avait fait parti de ceux insatisfaits et déçus par l'attitude de l'ancien Seigneur Sombre-Chêne, bien qu'aujourd'hui il ne laissait guère cette rancoeur occuper son coeur. Il avait l'éternité et ne comptait pas la gâcher à travers des peines ou poids sur son coeur ou ses épaules. La vie était bien trop belle et bien trop passionnante pour être remplie de colère, regret et de peine.

Le garde l'interrompit dans ses pensées, annonçant qu'une humaine clamait le connaître. Etait-ce possible ? Il ne connaissait qu'une humaine capable de venir ici et le demander : son apprentie humaine, cette passionnée et étonnamment avide et curieuse qu'était cette délicate fleur à peine éclose d'Edwÿne. Elle portait un nom si étrange pour une humaine, parfois avait-il pensé qu'elle avait du sang elfique sans le savoir. Se le pouvait-il ? Oh, cela était si peu possible, même parmi ses ancêtres. Quoique, les sang-mêlés n'étaient pas rares quoique presque inexistants. Peu d'elfes appréciaient se lier aux mortels et perdre une éternité d'opportunité pour une courte vie. Cet amour si fort dont Dames Luthien et Arwen avaient fait preuve pour des humains défiaient une partie de la logique elfique. Mais cela importait peu, finalement : elle était mortelle et cela amusait Meydoen de jouer aux mentors pour une mortelle. Avait-elle été elfe, l'aurait-il prise pour lui sans hésitation. Mais ces pensées indécentes ne lui correspondait pas, alors il les chassa de son esprit et se dépêcha dans les rues de sa cité de naissance.

Il regrettait la destruction mais était ravi que les siens conservaient leur histoire, tapisseries et autres objets si précieux. Peu à peu, la ville avait rebondit et continuait de retourner à son aspect avant les ravages de la guerre. Il se souvenait des blessés et des morts, des nuits à ne pas dormir pour sauver les siens, des larmes et lamentations. Son coeur fragile n'avait guère supporté tant de souffrance mais il avait fait ce que tous les elfes savent faire : serrer les dents, blâmer les Hommes et rester puissant. Et, sorti de nulle part, l'aujourd'hui Intendant Palantir avait permit la reprise de sa chère cité aimée. Il était reconnaissant à cet elfe mais il laissait aujourd'hui ce genre de préoccupations loin de son esprit. La seule chose lui important réellement étaient les plantes et herbes diverses, ainsi que servir en tant que guérisseur de sa cité. N'importe quel elfe était capable de telle fonction, mais lui s'en passionnait autant que les guérisseurs attitrés. Enfin. Il accueillit son ancienne apprentie avec une joie non-dissimulée. Il était sincèrement ravi de la revoir. Il perdit cependant son sourire un instant face à la vue d'un barbare - il décida de cette appellation mentale en vue de l'odeur et apparence de ce Rôdeur du nord - avant de le recouvrer en voyant un elfe. Il fit signe aux trois compagnons de le suivre à travers la cité.

- Ma chère enfant, je ne pensais guère vous revoir en ces murs si tôt.
- Fondcombe me manquait bien trop, cher mentor. Je ne pouvais en rester éloignée un instant de plus.
- Je gage que vos compagnons d'infortune ne sont pas une compagnie habituelle et, par le vide au fond de vos yeux, je suppose qu'une terrible tragédie a frappé votre maison.
- Comme toujours, vos yeux perçants ont raison, Maître Meydoen.

Edwÿne expliqua brièvement la raison de sa venue, accueillie par un visage attristé et sincère de l'elfe. Il aurait pu ne pas comprendre la peine humaine mais la prise d'Imladris avait changé sa vision des choses. Lui et son épouse y avaient perdu leur fille unique et n'avaient eu aucun goût pour avoir un autre enfant. La blessure du deuil était trop profonde. Il invita les deux humains et l'elfe dans son "humble" demeure. Meydoen vivait dans un amas de plantes, livres et parchemins, pendant que son épouse partait chevaucher son cheval pour patrouiller les frontières de Fondcombe. La journée étant bien largement entamée, il proposa à ses invités de prendre un bain, changer de vêtements et surtout se reposer jusqu'au soir. Il les invita à dîner avec lui, tenant à l'écart une quelconque autre conversation jusqu'à ce qu'ils soient reposés. Effectivement exténués de ce trop long voyage, les trois comparses suivirent les demandes de Maître Meydoen et se lavèrent, se changèrent et se reposèrent jusqu'au soir.

Une fois le soir venu, Edwÿne rejoint son Maître et son épouse à leur tablée. Pendant son séjour à Fondcombe, Edwÿne avait eu la chance et l'opportunité de pouvoir arborer des robes elfiques, laissées sur place en cas de retour. Elle arborait donc une robe verte pâle élégante et délicate. Ses longs cheveux ondulés et sa nouvelle couronne de fleurs lui donnaient un air elfique, il ne fallait pas se mentir. Pourtant, elle était plus petite et plus large - ou bourrue - qu'une elfe, en particulier Thalnya, l'épouse de Meydoen. Bénéthor et Edrahil arrivèrent eux-mêmes avec des habits propres, bien que seul Bénéthor ne put connaître le privilège d'arborer une tenue elfique. Il était le seul à avoir gardé ses habits de Rôdeur. Alors que le repas s'entamait par une discussion d'usage consistant de retrouvailles entre Thalnya, Meydoen et Edwÿne ainsi que des présentations rapides des deux protagonistes étrangers qu'étaient Bénéthor et Edrahil, Meydoen ne put s'empêcher de laisser sa curiosité prendre le dessus lorsqu'il posa cette question :

- Que ma chère apprentie revienne, cela puis-je le comprendre. Cependant, une chose me préoccupe. Que font un Rôdeur Dunedain et un Elfe de la Forêt de Grand'Peur à Imladris ?

Meydoen passa son regard entre Bénéthor et Edrahil en attendant leur réponse.
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