21 résultats trouvés pour Edwÿne

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Sujet: [Event] Bal d'Edoras
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Avr 2024 - 12:11
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#Edwÿne Néogathe

La dame suivit son compagnon de danse en observant alentours. Une fois au jeu de fléchettes, elle en saisit également quelques unes sans grande conviction. Les jeux d'adresse n'étaient pas son fort, en dépit de son métier : après tout elle était guérisseuse, pas chirurgien... Ecouter le guerrier lui fit froncer des sourcils et manquer la cible.

- Forte fièvre, toux rauque, vomissements... Il existe en effet plusieurs maux qui peuvent répondre à ces critères, pour en avoir le cœur net il me faudrait avoir accès aux malades.

La veuve marqua une pause, brève.

- Je n'ai jamais de condition pour faire mon métier, néanmoins l'état de votre famille peut constituer une nécessité pour moi que de demander à devenir une guérisseuse permanente chez les vôtres - que ce soit pour votre famille ou quiconque vous sert. Je n'ai pas l'habitude de rester à un endroit mais je partage l'inquiétude que vous avez pour votre famille. Il vaut mieux être certain, de toutes manières. Même une simple grippe, un simple rhum, peuvent s'avérer fatals en l'absence de traitement. Elle marqua une nouvelle pause, le temps d'envoyer une fléchette pile sur la ligne délimitant le centre de la cible et le cercle juste à côté. Si vous m'accordez vos faveurs et votre protection, je m'engage à mettre toutes mes connaissances au service des vôtres, famille, amis, alliés, soldats, serviteurs. Et je tiens à préciser également que...

La voix du chambellan l'interrompit en pleine phrase. Elle observa le Roi, surprise, mais ignorante. Elle vit quelques nobles et courtisans murmurer, s'offusquer en silence, et vu l'instant sans un seul bruit qui suivit la déclaration du Roi, quelque chose était de manière évidente de travers. Mais quoi ? Comment une simple comme elle pouvait le savoir ? Et, pourtant, ces hordes de nobles allaient pour offrir leurs plus beaux mots, révérences, cadeaux... Quel défilé ! Edwÿne s'en serait amusée dans d'autres circonstances. Pourtant, elle aussi devait faire usage de cette opportunité. Regardant Eodan, elle se mordit la lèvre inférieure.

- Navrée, messire, je me dois de m'éclipser.

La femme s'éloigna afin de glisser un mot à un garde près de l'entrée. Il n'avait pas fallut plus d'une minute avant qu'un écrin n'apparaisse dans ses mains, qu'elle emmena avec elle vers le Roi. Elle dénotait, avec ses cheveux auburn, ses fleurs parsemant ses chevaux, sa robe verte plus artisanale que les autres. Néanmoins, ses manières, sa révérence et son sourire étaient plus sincères que celles d'autres.

- Edwÿne Néogathe, mon Roi, vous présente ses hommages au nom de la cité d'Erian. Que cette broche vous accompagne comme le peuple qu'elle représente vous présente son allégeance et sa loyauté.

Elle tendit l'écrin ouvert au Roi, sans le regarder dans les yeux pour signifier son rang inférieur. La broche était de facture simple et représentait la cité paysanne dans toute sa splendeur. La vérité était légèrement nuancée. Edwÿne n'était pas réellement envoyée par la cité d'Erian mais avait été encouragée par un proche de proche de proche de la régence de la ville à glisser un mot sur la cité, profiter de l'occasion pour raffermir le soutien au Roi, espérant qu'il s'inquiète de la pauvreté de la cité, de ses difficultés.

Une fois son temps écoulé, cadeau offert et ses paroles épuisées, la dame exécuta une nouvelle révérence et s'écarta, presque bousculée par une noble trop impatiente de lécher les bottes du Roi, presque littéralement. Ils sont fous, ces hypocrites...
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Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 14 Mar 2024 - 9:11
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#Edwÿne Néogathe


La veuve ne put réprimer un sourire à la fois amusé et reconnaissant. Elle ne se considérait pas comme une grande dame ou autres sous le simple prétexte qu'elle était guérisseuse mais en être remerciée de la sorte posait un baume au cœur. Pourtant elle avait l'habitude des remerciements. Mais ceux des patients sont différents.

Néanmoins son attention fut attrapée par la fin de la réponse. Sa famille malade ? D'aucuns auraient jugé qu'il se servait un peu de la discussion ou de l'occasion mais Edwÿne était du genre à s'en moquer. Elle eut un regard curieux mais la discussion fut coupée d'abord par la garde, pour laquelle Edwÿne eut un sourire. Puis par la barde qui souleva l'atmosphère pesante des discussions sérieuses par le son de sa voix et de ses notes. La veuve ne put même s'empêcher de lâcher un petit gloussement amusé.

De ce fait elle n'avait pas encore prit connaissance de son cavalier désigné que déjà Eodan se présenta devant elle. La veuve eut un moment d'arrêt pendant lequel elle hésita. Danser n'avait jamais été son fort. Feu son mari lui avait apprit quelques pas pour leur mariage et après ça elle n'avait jamais réellement eu l'occasion. Pourtant il faudrait bien qu'elle se détache de son passé, un jour, qu'elle fasse son deuil. Peut-être était-ce un premier pas.

Avec un petit sourire, elle se leva.

- L'honneur est mien, messire Monsfled.

Elle observa d'autres convives pour savoir quel genre de danse il fallait exécuter. Edwÿne manquait d'aise et ne semblait pas du genre à pouvoir se "décoincer".

- Vous voudriez que je parle de moi mais il n'y a que bien peu à dire. En revanche vous aviez commencé à mentionner une chose qui est certes bien triste mais si je peux me rentre utile, je serai ravie d'aider votre famille - ou plus.

La veuve offrit à Eodan un regard remplit de compassion et d'une certaine détermination pour appuyer le sérieux de ses propos. Au détour d'un pas de danse, la femme aux cheveux auburn décorés de fleurs aperçut les jeux au fond de la salle et eut une idée.

- Et si nous allions plutôt nous essayer à l'une des activités au fond de la salle ? Je comprends combien le sujet est délicat et peut-être un peu plus de confidence saurait allier les jeux pour me montrer votre adresse, tout en discutant de la façon dont nous pourrions nous rendre service l'un et l'autre ?

La femme fit alors un pas en arrière et tendit une main vers son partenaire désigné, comme une invitation. Peut-être peu orthodoxe mais elle n'appartenait déjà pas à cette caste sociale de la noblesse, alors elle n'avait pas à en adopter tous les codes.
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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 6 Mar 2024 - 17:52
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#Edwÿne Néogathe

Edwÿne observa le banquet pendant que ses voisins et voisines s'installaient et se saluaient entre eux. Tant de nourriture alors que, là où elle officiait, les gens se battaient presque littéralement pour un bout de pain. Une vague d'injustice envahit la veuve alors qu'elle jetait un coup d'œil vers le Roi, ou plutôt sa tablée. Décidément, elle ne se sentait pas à sa place en ces lieux. Comment les gens de cette sphère de la société faisaient pour rassembler tant de nourriture, alors que leur peuple - rien qu'à leurs portes déjà - et leurs soldats mouraient, quelle que soit la manière ? Edwÿne se réjouissait en partie de ne pas faire partie de cette caste sociale.

Eodan lui adressa la parole alors qu'elle se servait une petite et modeste assiette. Banquet certes, mais elle avait faim et elle manquait elle aussi de nourriture même si elle pouvait compter généralement sur la bonté de ses patients et leur famille pour se sustenter. La dame aux cheveux auburn esquissa un sourire à la fois poli et doux à son interlocuteur.

- Je me nomme Edwÿne Néogathe, monsieur, guérisseuse itinérante.

Elle décela une lueur intéressée chez Eodan à la mention de son métier. S'il était soldat ou guerrier comme il venait de le sous-entendre sans subtilité, alors sûrement faisait-il parti de ceux qui avaient besoin de gens comme elle. Ou bien était-ce le nom de famille de son artisan d'époux qui avait fait mouche ? Elle l'ignorait, après tout, ou plutôt la finalité et vérité lui importaient assez peu.

Néanmoins il avait décelé sa fatigue et la tristesse au fond de son regard et très peu de gens le soulignaient, vu qu'elle l'observa avec une certaine surprise.

- Mes excuses, je sais que je devrais me réjouir qu'une inconnue partage la table de personnes si éminentes, mais mes pensées vont à mes patients et tous ceux qui auraient bien besoin de telles victuailles. Elle avait baissé d'un ton, audible pour Eodan, mais pas assez pour quiconque trop loin. Après tout, les banquets sont bruyants... Paysans et soldats, d'ailleurs... Enfin, je ne pense pas que vous vous soyez présenté, monsieur ? Vous avez une certaine éloquence pour un bras armé, si je puis me permettre, quel genre de secrets peuvent cacher cet enthousiasme semi-feint ?

La veuve se contentait de sourire, un fond de vin dans le verre, les yeux plantés sur Eodan.
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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 28 Fév 2024 - 22:17
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#Edwÿne Néogathe


La veuve de souvenait de Dalia de Ronce. Elle eut un sourire en coin, se rappelant de son propre apprentissage. Cela semblait si lointain, une toute autre vie.

- Oh, non, je ne pense guère retourner au Gondor. Feu mon mari en était originaire et je n'ai depuis son départ plus eut le cœur à y retourner. De plus, après mon mariage il y a de cela bien longtemps, j'ai simplement navigué entre le Rohan et le Gondor. Mon cœur est rohirrim et ma Terre natale a besoin de mes compétences. Je suis navrée des difficultés du Rohan, sincèrement... Mais ici aussi nous avons nos difficultés et peu de remèdes et guérisseurs pour les utiliser.

Sa franchise était sûrement déplacée mais Edwÿne ne se sentait pas de cacher une vérité si pure et simple. Il n'y avait pas assez de remèdes ni de guérisseurs, quel que soit le peuple, pays, la région ou la ville. Si tout le monde ne pouvait supporter le travail ardu de la terre, l'art de la guerre ou la chaleurs des fourneaux, d'autres ne pouvaient supporter la maladie et la souffrance, le sang et les patients. C'était un fait, chacun avait son rôle dans l'immense toile de la société. Chacun avait sa place. La sienne était ici, au Rohan, auprès de son peuple. Ce n'était pas grand-chose mais c'était tout ce qu'elle avait.

- Itinérante, en effet. Pour les onguents et remèdes, je les fabrique moi-même et je m'approvisionne chez les apothicaires locaux ou avec des plantes sauvages. J'en récolte également quelques unes. Pour mes patients, disons que j'organise mes déplacements en fonction des besoins. Si les suivis peuvent attendre plusieurs jours ou qu'ils ont des proches, je fais des rondes dirions-nous. Oui, c'est cela, des rondes dans des zones. Cela dépend des besoins.

Elle étira un sourire simple et allait poursuivre lorsque le Roi Fendor prit la parole. Elle sourit, ravie, le cœur gonflé par la fierté patriotique, émotion brève mais puissante. Il lui était rare d'avoir ce genre de ressentis, d'élans. Mais, après tout, ce n'était pas tous les jours que l'on entendait et voyait son souverain.

- Vive le Riddermark, dit-elle doucement.

Elle allait reprendre sa conversation avec Berondir mais la mouvance des foules l'interrompit. Elle fut légèrement bousculée et invitée avec plus ou moins de délicatesse à aller prendre place et se retrouva bien loin de son interlocuteur. En revanche elle atterrit entre deux hommes, Rameth et Fasdren, et en face d'un troisième, Eodan. Très loin d'être intimidée, la veuve aux cheveux auburn décorées de fleurs se tint néanmoins droite.

- Mes bons messieurs, salutations.

Le salut était sobre et simple et elle se fait plus mince encore qu'elle ne l'était.
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#Edwÿne Néogathe


La veuve observa Berondir s'empourprer et ne put réprimer un petit ricanement amusé sans malveillance. Ce gloussement que l'on voit chez les dames en face d'un homme essayant, en vain, de les séduire avec le rouge aux joues. Restant avec sa bienveillance et sa douceur qui la caractérisent, Edwÿne saisit une des fleurs de ses cheveux, la plaça délicatement dans sa paume et la tendit vers son interlocuteur.

- Il ne s'agit que des fleurs bordant les routes entre Edoras et Erian. Je les vois tous les jours et, si elles ne sont que des fleurs, elles constituent un rappel des lieux que je fréquente.

Doucement, elle offrit la fleur à Berondir, sans se séparer de son sourire simple et modeste. Elle sembla agréablement surprise lorsqu'il parla de plantes et patients, et l'écouta se présenter avant d'elle-même exécuter une révérence polie, quoique quelques peu maladroite. Il était évident qu'elle n'avait pas l'habitude de telles courbettes, bien qu'elle dévoile une certaine élégance dans l'exécution.

- Veuillez excuser mon impolitesse, Messire. Je me nomme Edwÿne Néogathe, guérisseuse itinérante. Quelle coïncidence, j'ai également en partie grandie à Minas Tirith et y ait apprit les arts guérisseurs. Une surprise que nous ne nous soyons pas croisés auparavant.

Elle prit soin, pour l'heure, d'éviter de préciser qu'elle avait également un maître elfique. Cela ne devait pas être une chose que quiconque devait savoir, encore moins ici, encore moins dans ces circonstances. Penser à ses mentors de Minas Tirith, sa famille, lui fit repenser à feu son époux et feu ses enfants. Ils lui manquaient terriblement. La solitude lui pesait telle une enclume sur le cœur.

- Un plaisir de vous rencontrer, messire Berondir. Vous n'avez pas besoin de prétendre aimer le Rohan si ce n'est pas ce que vous pensez. La vie de ce coin du monde peut s'avérer rude et rustique pour quiconque n'y est pas né. Et cela n'est pas un mal. Tant que vous ne vous montrez pas insultant, enfin, disons que je ne vais pas vous le reprocher. Quant aux soldats... Une autre histoire.

La sincérité et douceur de sa voix la surprenait elle-même. Peut-être que la perte de sa famille avait meurtri sa vision de ses terres natales, alors qu'elle ferait tout pour les défendre. Ou bien était-ce car elle ne se sentait chez elle nul part désormais. Peu importait la raison, sa prise de parole s'était faite sur le ton de la confidence.

- [color=#996600Enfin, pour votre surcot, essayez peut-être de le faire retravailler pour le rendre plus agréable. Ce n'est pas donné à tous de supporter le contact de la bonne laine.[/color]

La taquineries s'invita à sa gentillesse, et arracha un léger sourire à la veuve.
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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 20 Fév 2024 - 22:23
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#Edwÿne Néogathe


Edwÿne observait les piliers, les tables et autres preuves d'opulence. Elle aurait préféré voir cela à Erian, où elle voyait des gens se démener pour une bouchée de pain en échange de rien. Peut-être que ce bal pouvait être une occasion de changer la donne pour ces gens, ou d'autres pour lesquels personne ne saurait avoir de pensées. Soldats, paysans, qui s'occupaient d'eux, après tout...? La veuve secoua doucement la tête, s'échappant de ses songes sinistres.

La veuve tourna le regard et, à termes, finit par croiser celui de Berondir. Au lieu de se vexer du regard visiblement insistant, elle sourit avec la grâce et la politesse d'une femme ignorant les codes. Elle porta une main vers son cœur, comme un symbole de salutations, et inclina doucement le chef vers l'homme. Elle ne le connaissait pas et elle ignorait pourquoi il la fixait mais cela lui importait peu. Les pensées décorant sa chevelure longue, tombant en une cascade ondulée dans le creux de ses reins, attirait visiblement les yeux des dames aux tignasse décorées de divers bijoux magnifiques. Edwÿne n'admirait en aucun cas l'étalage du luxe dont certaines faisaient preuve. Elle ne considérait pas cela utile ou pertinent. Mais, après tout, qu'en savait-elle.

Détournant le regard de Berondir, la veuve fatiguée de la vie disparut de son champ de vision pour passer derrière certains convives. Peut-être avec la discrétion d'un cheval dans un magasin de porcelaine, elle contourna et se retrouva assez proche de Berondir pour rester à sa place, mais assez loin pour ne pas se montrer intrusive. Le ton doux et le sourire léger aux lèvres, elle articula doucement à l'intention de Berondir.

- Vos yeux n'ont pas rencontrés aussi longuement ceux d'autres, je me demande quelle espèce de bourgeon a attiré votre attention, mon cher Messire.

La femme aux cheveux auburn joignit ses mains devant elle, sans la moindre preuve d'anxiété, si ce n'est lorsqu'elle se mit à jouer des pouces pour faire passer son angoisse. Son regard observait Berondir, ses mains et son visage, ses vêtements et la façon dont il se tenait.

- Votre surcot ne semble pas des plus agréables, n'est-ce pas ? Lorsqu'elle inspira longuement, comme amusée, elle tendit légèrement le menton vers l'homme. Vous sentez les herbes, ne serais-je pas en train de me tromper ?

La femme haussa légèrement un sourcil, dans une surprise à peine feinte.
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Rechercher dans: Meduseld   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Event] Bal d'Edoras    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 19 Fév 2024 - 14:51
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#Edwÿne Néogathe


Longs étaient les jours depuis que la veuve était de retour dans ses terres natales. Son cœur accablé par une vie difficile, surtout ces derniers temps, recevoir l'invitation dans sa minuscule demeure avait été une immense surprise. Elle qui se démenait corps et âmes dans les Marches de l'Ouest, faisant la navette régulière entre Erian et Edoras, recevoir une invitation à un tel événement ne faisait aucun sens. Mais cela serait une occasion, une opportunité unique qu'elle devait saisir.


Vêtue d'une robe de bal de sa confection, la veuve aux longs cheveux auburn dont les tresses décorées de fleurs des champs sans pollen se tenait dans cette partie de la foule appartenant aux gens de sa condition : les gens du peuple. Le seul parmi les invités qu'elle reconnut, de par les descriptions qu'on lui en avait fait, était le Seigneur Dolfenbrand. Jamais vu en personne mais elle entendait de nombreux racontars. Quant aux autres... évidemment hormis la vice-reine, bien plus merveilleuse que ce qu'elle en avait entendu, aucun visage ne pouvait tout simplement lui être connu. Côtoyer la noblesse ou les riches n'était pas une chose à laquelle la guérisseuse pouvait prétendre.

Nerveuse, son regard restait figé sur les portes de Meduseld. La merveille de la bâtisse et de ses hôtes lui rendait le souffle court, les yeux brillants d'un émerveillement enfantin. Mais elle se devait de garder la tête froide, le dos droit et faire preuve d'humilité comme elle l'avait appris. Surtout que personne ne lui avait donné un cours sur l'étiquette de la noblesse... Elle était handicapée dans cet univers bien loin des chambres de malades et blessés.

Un effort, se disait-elle. Bientôt, les grandes portes s'ouvrirent. Edwÿne regarda la file de gens bien plus importants entrer, dans un ordre connu d'eux seuls, jusqu'au moment où Edwÿne présenta son invitation. Elle dû se forcer à garder la bouche close en admirant le hall, ses yeux se perdant sur la structure, les décorations, le festin au loin, cette opulence si étrangère. Elle observa les tissus riches et fins des autres femmes conviées, là où la sienne artisanale faisait bien pâle figure, d'évidente pauvre confection voire grossière. Elle dû suivre le regard des autres convives vers le fond de la salle, vers l'endroit où le Roi allait bientôt se tenir pour son discours. La dame aux modestes origines se faufila avec politesse sans se mêler aux plus riches, simplement dans un endroit où elle pourrait assister au mieux au discours.

La hâte nouait son estomac et la foule nouait sa gorge. Courage, se disait-elle. La chance, l'émerveillement, elle devait se concentrer dessus, chasser le reste de ses pensées. Pendant l'attente, elle en profiter pour observer aussi discrètement que possible autour d'elle, la curiosité de voir quels personnages assistaient à de telles festivités prenant largement le dessus...
Sujet: Un pas en avant pour un regard en arrière
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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un pas en avant pour un regard en arrière    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 3 Nov 2021 - 16:02

- Nodreth , qu'est ce que ces ruines peuvent bien abrité ? Le mal qui sévissait là bas à été détruit depuis bien longtemps n'est ce pas ? Alors que craignons nous ?

La question résonna sans obtenir de réponses. Nodreth se mura dans la silence. Si Bénéthor insistait, il ne reçut aucune autre réaction de la part de l'Elfe. Edwÿne n'en menait pas large et commençait à ressentir une appréhension vis-à-vis de leur décision de suivre Nodreth. Ce qu'elle avait pensé comme une bonne idée devenait un regret. Elle fit d'ailleurs part de son inquiétude à Bénéthor.

- Je suis désolée de vous avoir convaincu de suivre cet Elfe, Bénéthor. Tout est ma faute. Nous ignorons où nous allons et nous ignorons le but de notre route. Je commence même à oublier quelle était notre destination, à vous et moi.

L'Elfe faisait mine de ne rien entendre. Il aurait volontiers abandonné les deux humains là mais Yalë lui avait demandé de les embarquer avec lui dans sa recherche du criminel responsable de la disparition de sa soeur cadette. Nodreth détestait les humains, ne leur trouvant strictement rien de bien. Ils étaient arrogants, véhéments, prétentieux, égoïstes et égocentriques. Comme s'ils pensaient que le monde n'évoluait qu'autour d'eux. Nodreth méprisaient la vie courte et misérable d'Hommes ne pensant qu'à leurs besoins au lieu de se soucier du monde. Il pensait différemment pour les Elfes. Il ne leur était pas plus fidèle et les voyait comme des aveugles marchant dans un chemin de certitude afin de ne pas risquer de mouiller leurs pieds, mais leur vie longue leur permettait de posséder savoirs et sagesses. Deux choses dont manquaient même les plus érudits et anciens des humains. Nodreth devait garder Edwÿne et Bénéthor encore un peu plus longtemps. Le moment venu, il leur fausserait compagnie et les abandonnerait à leur sort. Il n'avait que faire de leur survie. Seule sa soeur l'intéressait mais, entre les murs de la Cité Blanche, il n'avait ni le pouvoir ni l'envie de la retrouver. Il pouvait peut-être encore trouver quelque indice dans les étendues sauvages des Terres du Milieu.

Le trio continua sa route. Nodreth était distant, comme à son habitude, tandis qu'Edwÿne ne restait jamais loin de Bénéthor. Elle avait du mal à percer le mystère derrière les yeux cristallins de l'Elfe et se sentait bien plus en sécurité à moins de deux mètres du Rôdeur qu'en présence de Nodreth. Il était froid et, malgré le temps qui passait pendant leur voyage, elle regrettait de plus en plus de l'avoir suivit. Elle se demandait ce qui lui avait bien passé par la tête en convaincant le Rôdeur de faire de la route avec l'Elfe. Qui pouvait bien savoir à quoi pensent les Elfes ? Ils dépassèrent la région de la Moria et, petit à petit, Nodreth devint de plus en plus tendu. Seuls deux sur trois savaient quelle était la direction qu'ils prenaient. Celle des ruines d'Ost-in-Edhil. Edwÿne ne connaissait rien des ruines ni histoires elfiques, en vérité elle ne savait pas grand-chose sur le monde. Son éducation était aussi pauvre que le reste des paysans, travailleurs et la plupart des soldats humains. Seuls les officiers ou érudits, sans compter les nobles et bourgeois, avaient des connaissances sur à peu près tout. Edwÿne ne savait que reconnaître les plantes et comment les préparer pour faire un onguent, remède ou thé. La veuve rohirrim sentait bien les deux hommes qu'elle accompagnait se tendre. Nodreth devenait de plus en plus fermé – ce qu'elle ne pensait même pas possible – jusqu'à ce qu'ils trouvent quelque chose, là, perdu dans les plaines. Il s'agissait du cadavre d'une charrette avec une toile déchirée et très sale, penchée sur l'avant en raison de l'absence de cheval ou âne pour la tirer. Une des roues était d'ailleurs cassée. De prime abord, à part cette charrette abandonnée, le groupe ne vit rien. Jusqu'à ce que la veuve marche sur quelque chose qui craqua sous sa botte. Elle baissa les yeux sur une côte qu'elle venait de briser sous son pieds. Elle bondit en arrière en criant, tombant au sol et presque nez-à-nez avec un crâne seul, loin du squelette, embourbé dans l'herbe haute et sèche. Edwÿne lâcha un autre cri de terreur et trébucha pour se relever et s'éloigner de plusieurs pas. Nodreth inspecta longuement le camp, trouvant plusieurs autres squelettes. Le massacre était vieux de très nombreux mois. Ce qui, selon l'Elfe, faisait un lien avec les deux fugitifs d'Imladris. Il examina les ossements et en vint à une conclusion très simple : nulle lame elfique n'avait causé la mort. Cela pouvait indiquer deux choses. La premère était la possibilité qu'il s'agisse de bandits tuant d'autres bandits, le tout étant humains. La seconde hypothèse était que les deux elfes, Oropher et Lithildren, avaient été là à un moment donné mais sans armes elfiques et avaient utilisé des armes humaines pour faire leur forfait. Il n'avait trouvé aucun squelette féminin, que des masculins, mais sans aucune autre indication. La raison du massacre appartenait à tous ceux l'ayant vu... ou perpétré. Nodreth indiqua également qu'ils n'étaient plus très loin des ruines d'Ost-in-Edhil et que, si les deux fugitifs avaient été ici, ils seraient obligatoirement allés dans les ruines.

Ils se remirent en route vers lesdites ruines. Une fois sur place, ils purent admirer les ruines de murs, couloirs et colonnes. Il ne restait cependant que peu de choses à la surface et, au premier regad, Edwÿne déclara être déçue de ne pas voir plus. Nodreth se tourna donc vers elle pendant qu'ils traversaient les ruines.

- Ost-in-Edhil n'est pas une ville de la surface. Ost-in-Edhil se trouve sous nos pieds. J'avoue ignorer s'ils en a toujours été ainsi ou si elle a connue une chute, au sens littéral pour accompagner le figuré.

Edwÿne regarda sous ses pieds. Elle ignorait qu'il était possible qu'une ville se trouve là-dessous... Ils avançèrent lorsque, soudainement, Nodreth s'arrêta près de ce qui ressemblait à un champ de bataille. Il y avait quelques squelettes, dont un plus éloigné et appuyé contre un pan de mur. Son armure était clairement elfique, quoique légère. Nodreth approcha du corps et l'examina. Il pria également en sindarin, comme s'il connaissait le cadavre. Il se releva, inspecta le reste. Edwÿne était – légèrement – traumatisée à force de voir des squelettes. Mais elle restait forte : la mort ne lui était pas étrangère.

- Cet homme, cet elfe, était ce qu'on appelle un "gardien". Lors de la chute d'Ost-in-Edhil, certains se sont jurés de protéger les ruines et leurs secrets. Il est mort en accomplissant son devoir.
- Mais comment est-il mort ?
- Percuté par le cheval que vous voyez là. Il a dû mettre plusieurs longues minutes à mourir.
- Et votre soeur ?
- Je n'ai aucune preuve de son passage ni du contraire.


Nodreth s'assit au sol, soulevant un nuage de poussière. Il réfléchissait, essayait de déterminer, trouver quelque chose. Il devait penser.
Sujet: Un pas en avant pour un regard en arrière
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un pas en avant pour un regard en arrière    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 22 Sep 2021 - 18:08

Il avait été décidé de prendre la route vers le sud. Nodreth était familier avec ce chemin : il l'avait prit de nombreuses fois durant ces dernières années. L'elfe aux cheveux de jais avait annoncé à ses deux nouveaux compagnons de route que la route la plus "sûre" consistait à longer la Bruinen par la berge orientale tout en descendant vers Tharbad. Le chemin serait long, plusieurs semaines peut-être même plus, mais il en vaudrait sûrement la peine. Ils l'espéraient tout cas. Comment savoir où sa soeur et son amant étaient partis ? Il n'y avait aucun indice nulle part, aucune preuve quelconque. Leur meilleure chance était Tharbad. Avec tout le traffic, le commerce et les voyageurs, ils trouveraient bien quelque chose sur Oropher. Nodreth ne le connaissait même pas, ce qui compliquait la tâche. Heureusement, il avait demandé sa description à Yalë avant de partir. Comment pourraient-ils trouver ce fichu elfe, ce corrupteur, dans les vastes plaines arnoriennes, ou même du monde ? Il pourrait être n'importe où, surtout mort. Il eut une pensée. Comment Lithildren et lui avaient-ils été séparés ? Beaucoup de raisons étaient possibles mais elle ne serait jamais allée jusqu'à Minas Tirith s'il était mort. Il espérait que, si cela avait été le cas, elle serait retournée immédiatement à Fondcombe faire face à son jugement. Alors, que pouvait-il être arrivé ? Il y avait de nombreuses ruines et ombres dans les plaines arnoriennes, toutes regorgeant de danger. Il aurait suffit qu'ils tombent quelque part. Mais cela n'expliquait pas cette séparation. Quelle que soit la raison expliquant le fait que Lithildren ait libéré un criminel de guerre, elle était forcément liée à leur relation. Par amour ? Non, elle ne serait pas allée si loin et aurait cherché à le retrouver. A moins qu'elle n'ait eut une piste vers Minas Tirith ? Non, peu probable. Elle était une guerrière, pas du genre patiente.

Nodreth menait le trio sur son cheval tandis que Bénéthor et Edwÿne chevauchaient derrière. La rohirrim se demandait parfois s'ils avaient bien fait de le suivre. Bénéthor avait partagé ses doutes et ses impressions à la veuve mais elle n'avait pas voulu en tenir compte. Aujourd'hui, elle n'était plus si certaine du choix. Mais elle était ravie que Bénéthor ait décidé pour autant de venir. Elle ignorait si elle aurait survécu seule avec un elfe. Celui-ci réfléchissait sans cesse, espérant sûrement tomber sur un indice.

Quelques jours passèrent sans beaucoup d'échanges hormis les tâches pour allumer le feu, monter le camp et chercher à manger. L'elfe et le Dùnedain se répartissaient la dernière tâche pendant qu'Edwÿne organisait le camp et faisait l'inventaire de ses remèdes. Ce soir-là, alors qu'ils mangeaient un énième repas frugal, Nodreth se redressa sur sa couche.

- Bénéthor, vous qui êtes un Dùnedain, répondez à cette question. Entre Imladris et Tharbad sont les plaines sauvages arnoriennes. Où et comment, selon vos connaissances, deux elfes fuyards auraient pu se rendre et se séparer ?

Il n'avait pas l'habitude de demander de l'aide et ce n'était pas entièrement ce qu'il faisait. Il n'ignorait pas les ruines existantes, il y en avait seulement trop selon lui pour se faire une idée précises. De plus, l'Arnor ne faisait pas partie des royaumes dans lesquels il avait passé le plus de temps. Il avait une préférence pour les forêts, les cités gondoriennes et les archives rohirrims. Il avait voyagé d'ouest en est et inversement pendant dix siècles, sans jamais beaucoup s'attarder, ni créer de liens particulier. Nodreth était un elfe solitaire, comme beaucoup dans la famille Valbeön. Nodreth écouta attentivement la réponse de Bénéthor, sans poser d'autres questions ni répondre à une. Il se mura dans un cryptique silence, observant les flammes au centre du petit camp.

Edwÿne n'était pas à l'aise avec Nodreth. Son regard bleu glace n'inspirait pas la confiance et, malgré son visage elfique parfait, il avait des traits d'un homme renfermé, renfrogné et sans aucune volonté d'être accompagné. La rohirrim se demandait pourquoi, en ce cas, il avait demandé - ou plutôt ordonné - leur aide ? Elle imagina un plan plus sournois. Elle s'inquiétait pour la sécurité de Bénéthor et la sienne. La bonne nouvelle était que, s'ils passaient par Tharbad, ils pourrait facilement aller à Edoras chercher conseil et un toit, remplir leurs provisions... Elle pourrait les héberger pendant un temps pour chercher du repos et des remèdes. Elle n'exprima pas l'idée, c'était trop tôt encore, mais elle ne manquerait pas de se prononcer le moment venu. Pour l'heure, il leur faudrait dormir.



Les jours se suivirent, se ressemblant tous. Ils se levaient aux premiers rayons de l'aube, ramassaient leurs affaires, prenaient soit du lembas soit un repas, sellaient les chevaux puis se mettaient en route. Ils chevauchaient et profitaient du paysage, laissaient les chevaux s'hydrater sur les berges du fleuve

Mais ce matin-là ne fut pas comme les autres. Ils se mirent bien en route mais, à peine deux heures plus tard, ils furent témoin d'un éclat sur la route longeant la Bruinen. Le trio fut bloqué par deux hommes armés d'épées et d'armures rudimentaires pendant que trois autres dévalisaient ce qui ressemblait à une famille à charrette. Les bandits jetaient caisses et sacs au sol, les vidaient et prenaient ce qui avait l'air d'avoir un minimum de valeur. Ils riaient, visiblement enivrés par la peur qu'ils infligeaient à cette famille qui ne possédait clairement pas grand-chose.

- On n'passe pas si on paye pas !

Nodreth haussa un sourcil. Il n'était guère impressionné mais ils avaient l'air aussi robustes que sérieux. L'elfe descendit de son cheval avec grâce.

- Eh qu't'as vu l'épée de c't'oreille pointue ?

L'elfe se tourna pour dégainer son épée et, dans un unique geste aussi gracieux que rapide, trancha la gorge de l'humain le plus proche de lui. L'autre se figea, ahuri, et ce fut une flèche de Bénéthor qui lui ôta la vie. Les trois autres s'étaient arrêtés et foncèrent en tandem vers l'elfe. Encore une fois, Bénéthor en tua un avec une flèche pendant que Nodreth se débarrassa des deux autres aussi facilement que rapidement. Edwÿne accourut vers la famille en détresse et leur assura que tout allait bien. Le trio de voyageurs aida les démunis à ranger la charrette - sauf Nodreth qui s'occupa de discuter avec l'homme de la famille.

- Que fuyez-vous ainsi ? Quel réconfort cherchez-vous au nord ?
- Z'allez au sud ? Oh non non non, mauvaise idée ! Y a des fantômes dans les ruines !

La curiosité de Nodreth fut piquée. Edwÿne et Bénéthor écoutèrent d'une oreille plus ou moins attentive.

- Que voulez-vous dire ? Quelles ruines ?
- Les vieilles ruines du col, au sud d'la Moria ! Ah oui oui, des fantômes mon bon m'sieur ! J'y ai vu d'mes yeux propres, oui !
- D'où venez-vous ? demanda soudainement Edwÿne.
- Tharbad, ma p'tit dame ! Mais on v'lait aller dans les montagnes, paraît qu'y a un village là-haut ! Mais après les ruines qu'est-ce qu'on qu's'est dit ? Ah non non, pas les montagnes ! Fichues ruines et montagnes ! Alors c'à Bree qu'on va ! Mais qu'on peut pas traverser l'fleuve alors on va prendre la route !

Le trio finit d'aider les démunis et ils repartirent. L'homme de la famille semblait un peu... perdu mentalement. Nodreth, Bénéthor et Edwÿne se remirent en selle et reprirent la route vers le sud. Il ne fallut pas longtemps avant qu'Edwÿne ne prenne la parole.

- Que pensez-vous des histoires de cet homme, Nodreth ?
- Les ruines dont il parle sont Ost-in-Edhil, autrefois estimées et là où les Anneaux de Pouvoir furent forgés par les Elfes. La capitale do royaume d'Eregion, lorsqu'il existait encore. Il ne s'agit aujourd'hui que de ruines, comme tout l'Eregion où nous chevauchons aujourd'hui. Quant au village, aucune idée.
- Devrions-nous aller à... ces ruines, en ce cas ?

Nodreth fit la moue.

- Il faut être fou pour aller là. Aucun elfe sain d'esprit ne vivrait où ne s'arrêterait dans ces ruines. Même moi je n'y ai jamais mit les pieds.

Il n'en dit pas plus. Nodreth savait des choses après dix siècles d'existence. Evidemment, certains savoirs ne devait pas se partager. Il n'irait vers les ruines sous aucun prétexte connu. Il ne voulait pas risquer sa vie là-bas.
Sujet: Entre rêves et réalité
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Sep 2021 - 20:46

Le repas terminé et la soirée avancée, Meydoen n'avait que peu de tâches à accomplir. Il se pencha dans ses parchemins et remèdes. Son épouse et Edwÿne était partie marcher un instant et il savait qu'elle demanderait pourquoi il avait les sourcils froncés ou encore pourquoi un elfe prendrait la peine de mettre en garde de simples mortels. Il l'ignorait parfois lui-même. Il aurait pu ignorer son inquiétude mais il n'y parvenait pas. Les siècles passaient mais ces dernières années avaient marqué le guérisseuse plus que cela n'aurait dû arriver. Perdre sa fille unique avait été une blessure immense dont il ne pouvait guérir ; quant à la trahison de Lithildren, cela l'affectait énormément. Il était rare que les elfes se retournent contre les leurs. Rare mais pas impossible.

Alors qu'il était concentré, le Rôdeur vint le voir. Il lui demanda conseil. Meydoen se leva et invita l'humain à le suivre.

- Les routes du destin, bien des fois, aussi brumeuses qu'un matin d'automne. Les elfes ont beau avoir la sagesse et la connaissance, l'expérience et une capacité d'anticipation, nous ne connaissons pas l'avenir. Nous pouvons sentir la force des âmes, supposer ce que le destin nous réserve, mais nous ne savons pas tout. Il lâcha un long soupir. Je ne sais où vos pas doivent vous mener, Dùnedain. C'est une question à laquelle il vous faudra répondre vous-même.

Alors qu'ils parlaient et pensaient, un garde les interrompit.

- Maître Meydoen ! Le Seigneur Ovadiel vous demande.

Le guérisseur haussa un sourcil mais inclina du chef avant de se tourner vers le Rôdeur.

- Allez trouver Edwÿne et mon épouse. Dites-leur de me trouver à la demeure du Seigneur Ovadiel.

Le mortel s'empressa d'obéir pendant que le guérisseur elfe suivait le garde jusqu'à la demeure dudit seigneur. Il ne fut ni plus ni moins conduit à la table de celui-ci, installée sur une large terrasse donnant une imprenable vue sur la cité. Seigneur Ovadiel était assis en bout de table avec son épouse à sa droite, sa fille Yalë - que Meydoen salua avec respect - et un de ses deux fils. Mais ce fut l'autre invité qui surprit le guérisseur. Cet elfe avait les mêmes traits qu'une autre, il pouvait le jurer. Le Seigneur Ovadiel avait l'air grave et il invita Meydoen à s'asseoir. Il ne fallut que deux minutes pour que les trois autres personnes attendues arrivent. Thalnya fut installée auprès de son époux tandis qu'Edwÿne et Bénéthor furent assis aux côtés de l'inconnu. Ovadiel fut le premier à parler.

- Merci d'être venu aussi rapidement, Maître Meydoen. Je gage que vous connaissez notre invité ici-présent. Meydoen hocha péniblement de la tête. Bien.
- Seigneur Ovadiel, je sais que vous tenez absolument à l'hospitalité qui vous a toujours caractérisée, mais je n'ai pas le loisir ni luxe de m'éterniser ici. J'ai entendu les murmures dans la lande et la forêt : je veux savoir où est ma soeur.
- Votre soeur a tué deux gardes et fait s'évader un autre enfant d'Imladris, Oropher. Elle est actuellement recherchée et nous la savons à Minas Tirith pour des raisons que nous ignorons encore. Le Capitaine Serambeür de Gar Thulion est à sa recherche.

Le silence fut plus pesant encore que les mots. L'elfe aux cheveux de jais et aux yeux d'un bleu cristallin eut les épaules affaissées à cette nouvelle.

- Qui est cet Oropher ?
- Son ami d'enfance. Il a quitté la cité il y a longtemps pour rejoindre l'Ordre de la Couronne de Fer. Il a participé à la prise d'Imladris et était en déroute depuis que le régent Palantir l'a reprise.
- Je quitte Fondcombe pour six siècles et voilà dans quel état je la retrouve ? Il fit une pause et soupira. Que comptez-vous faire à ma soeur ?
- Elle subira le même sort que tous prisonniers et criminels.

L'elfe se passa une main sur le visage.

- Qu'avez-vous fait de vos années, Maître Nodreth ?

Le question capta l'intérêt du Rôdeur, alors que le reste de la conversation l'avait soit confus, choqué ou juste perdu.

- Vous vous souvenez que j'étais parti peu après le Long Hiver, il y a environ six siècles. Après cela j'ai suivi de loin les conflits, je n'avais que peu d'intérêt pour cela. En revanche, ces dernières décennies, je me suis intéressé à certains artefacts elfiques volés ou simplement disparu. Je n'avais eu aucune chance, évidemment. Que des pistes sans intérêt. Jusqu'à la rumeur de chasseurs de trésor et artefacts anciens ne me parvienne, suivie des rumeurs sur Minas Tirith et une elfe à l'intérieur.
- Comment saviez-vous qu'il s'agissait de votre soeur ? demanda Edwÿne soudainement. Elle ne fut visiblement pas la seule à se le demander.
- Nos parents me tenaient régulièrement au courant jusqu'à ce que je n'ai plus de nouvelles. En apprenant le sac d'Imladris, j'ai su que c'était la raison mais j'ignorais si Lithildren était encore vivante ou non, et j'étais trop occupé et surtout trop loin. Je suis allée jusqu'à Osgiliath pour chercher la Fraternité de Yavannamirë, et même au nord, sans pour autant entrer dans Dale. Mais je n'étais pas loin.

Le silence vint. Ovadiel et Meydoen échangèrent un regard. Le nom ne leur était pas étranger, malheureusement. Nodreth capta le regard mais n'en dit rien. Il se contenta de faire la moue.

- Que comptez-vous faire, Nodreth ? Capitaine Serambeür s'occupe déjà de retrouver et ramener Lithildren pour la faire juger. Si Minas Tirith est fermée aux étrangers, même avec l'autorité du Conseil que le capitaine possède déjà, vous ne rentrerez pas.
- Je vais chercher Oropher.
- Où ? Personne ne sait où ils sont partis.
- Il y a de nombreux endroits. Mais si elle est allée à Minas Tirith, ils ont sûrement été séparés. Les rumeurs ne parlent que d'une seule elfe, pas de deux. Cela veut dire qu'entre ici et Minas Tirith, peut-être même avant, ils ont été séparés. Je vais faire le même chemin qu'eux et essayer de trouver des indices sur où cet Oropher.
- Aussi appréciée votre aide soit-elle, je...-
- Mon seigneur, personne ici ou ailleurs n'a su protéger ma soeur.
- Vous non plus.

Meydoen et Nodreth échangèrent un regard de défi.

- Votre famille a toujours été turbulente, Nodreth, reconnaissez-le. Votre tante est morte pendant la prise de l'Ithilien par les orientaux, vos oncles sont morts, vos parents également. Votre soeur a quitté la cité pour vagabonder entre la Lorien et la Forêt Noire, et maintenant provoque le trouble dans la cité de son enfance et désormais en terre humaine. Quant à vous, qui êtes bien plus âgé, vous êtes un vagabond qui n'avez jamais reparut pour que votre soeur ne vous connaisse. Elle a été seule et aujourd'hui vous voulez vous lancer dans une quelconque vendetta pour elle ?

Le silence pesa encore une fois. Nodreth se leva, remercia le Seigneur Ovadiel pour son hospitalité et quitta la demeure d'un pas rapide. Il n'y eut aucune autre conversation puisque Yalë sortit de table peu après. Edwÿne et Bénéthor prirent congé.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Nodreth marcha dans les rues d'Imladris. Longtemps n'avait-il pas été dans ces murs et il ne les aimait pas plus que lorsqu'il était parti. Il se sentait étouffer, coincé entre deux murs. Il entendit des pas rapides derrière lui et vit nulle autre que Yalë après lui.

- Attendez, Nodreth !

Il s'arrêta, les lèvres retroussées.

- Lithildren était blessée lorsqu'elle est revenue à Imladris. Un poison. C'est après l'avoir guérie qu'elle a libéré Oropher. Il avait demandé à lui parler alors que le capitaine Serambeür essayait d'avoir des informations sur la Couronne de Fer.
- A quoi pensez-vous ?
- Oropher lui a peut-être fait du chantage ? Peut-être qu'elle détient plus d'informations qu'elle ne le dit, pareil pour Oropher. Ils sont tous deux traîtres et complices mais, une chose est sûre, Lithildren est peut-être manipulée.
- Raison de plus pour retrouver cet Oropher.
- Aussi compétent que vous pouvez l'être...

Elle lui indiqua l'identité des deux humains qui étaient assis à la table d'Ovadiel. Nodreth voyait où Yalë voulait en venir. Il hocha de la tête et partit à la recherche du Rôdeur et de l'humaine.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Edwÿne et Bénéthor étaient retournés vers la demeure de Maître Meydoen, à défaut de savoir où aller d'autre. Ils ne parlaient que peu, mais échangèrent quelques pensées sur la soirée, les paroles du guérisseur elfe ainsi que la direction prochaine à prendre. Ces longues dernières semaines avaient rendu Edwÿne plus ouverte, quoique ses traumatismes la rendait souvent triste, parfois absente mentalement. Alors qu'ils marchaient sous la douce lueur de la lune, caressés par une légère brise, des bruits de bottes rapides vinrent les déranger. Bénéthor se retourna vivement, cherchant qui venait. Il ne s'agissait de nul autre que de Nodreth, cet étrange elfe aux cheveux noirs et yeux bleu.

L'elfe leur expliqua simplement qu'il se pourrait qu'il ait un besoin certain d'avoir la guérisseuse et le Rôdeur à ses côtés pour rechercher Oropher. Il expliqua que, malgré sa qualité d'elfe, les gens devenaient méfiants envers son espèce et qu'ils auraient plus de chances de trouver le responsable de bien des maux à eux trois. Il les laissa sur cette proposition, leur offrant la nuit pour y réfléchir.

- Je vous attendrai demain à l'aube. Si vous ne venez pas, je partirai sans vous.

Il les laissa là, sans plus de mots ou explications. Bénéthor et Edwÿne voulurent en toucher un mot à Edrahil mais on leur apprit qu'il avait quitté la ville à l'opportunité de la nuit. Peu importait. Bénéthor manqua de peu d'aller le trouver mais Edwÿne parvint à le convaincre que cela n'en valait pas la peine. Il leur fallut décider s'il en valait plutôt la peine de suivre ou non l'elfe brun. Ils y passèrent une partie de la nuit avant d'aller dormir.


Au lendemain matin, lorsque les premières lueurs de l'aube pointèrent, Nodreth guettait avec impatience la sortie de la ville. Il fut ravi de voir que les deux humains avaient décidé de le suivre. Après tout, cette quête ne le concernait pas que sa personne, mais la Terre du Milieu toute entière.

- Pour se rendre à Minas Tirith en partant d'Imladris, il n'y a que peux de choix. Deux, en réalité. Soit passer par le col, soit aller au sud vers Tharbad. Le chemin par le col sera plus long tandis que celui par le sud sera dangereux. Quel chemin préférez-vous prendre ?

Il regarda les deux humains, attendant leur réponse.

#Ovadiel
Sujet: Entre rêves et réalité
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Fondcombe   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 8 Sep 2021 - 17:26

L'Elfe aux jeunes traits délicats écouta, mains liées, les deux étrangers raconter leur histoire. Il ne put retenir un haussement de sourcil étonné. Le silence tomba lorsque Bénéthor cessa de parler. Edwÿne regarda son maître puis ses deux compagnons de route depuis un très long moment - probablement des semaines, voire plus. Même Thalnya se tut tandis que son époux réfléchissait. Il se redressa finalement, la sagesse et la lumière des Premiers-Nés émanant de lui comme une évidence. Il se tourna d'abord vers Bénéthor, le cas le plus simple.

- Que vous sauviez et aidiez mon ancienne apprentie est un geste qui me fait vous faire confiance. Je sais ma chère Edwÿne un peu difficile à enseigner mais je gage que vous saurez lui faire voir la lumière là où l'ombre s'est installée. Quant à vous-même, votre coeur et votre esprit sont embrumés par les mauvaises questions. Il vous faut voir au-delà. Voyez les choses ainsi : si vous étiez retourné auprès de vos proches, vous n'auriez pas aidé mon apprentie et donc vous n'auriez pas sauvé Edrahil. De même, Edwÿne serait probablement perdue aux loups ou Orcs qui rôdent dans les Terres Sauvages. Votre but vous semble inconnu mais il n'est pas forcément nécessaire d'en avoir pour suivre son coeur ou son instinct. Le destin prend des chemins et des apparences bien différentes selon ce que vous êtes capables de voir ou comprendre. Réfléchissez-y, mon ami.

Il tourna ensuite son visage vers Edrahil, sans changer son ton ni son expression, les deux étant calmes et empreint de bonté et bienveillance.

- Ce que vous recherchez est un savoir ancien et probablement oublié. Aucun elfe ni ne pourra ni ne voudra vous enseigner ce savoir. Il s'agit d'un savoir qui n'a plus sa place en ce monde et qui, je le craint, n'y mérite nullement sa place. Il s'agit d'une connaissance d'un temps plus pur, plus innocent peut-être. Une telle connaissance ne pourrait qu'apporter convoitise et regards indiscrets et, en tout sympathie mais franchise, les Elfes ont porté bien assez d'intérêt durant ces dernières années, décennies ou siècles qui peut dire. Il inspira légèrement. Néanmoins si les savoirs ancestraux et magiques sont votre souhait, vous pouvez toujours consulter Mithrandir à ce propos. Je doute que le magicien ne réponde à vos questions mais votre chance vous mènera peut-être à lui adresser la question.

Meydoen passa son regard sur l'étrange trio.

- Un soupçon de destinée vous lie tous trois. Mais les ténèbres du monde sont bien plus présentes que les rares rayons de lumière. Je n'ai aucune direction à vous confier, mais sachez que même jusqu'ici il nous parvient de funestes présages sur les cités des Hommes. Minas Tirith est en proie à un mal intérieur, plusieurs mêmes, comme un arbre mourant. Ni Edoras ni Annùminas, ni Fornost, ni Dale ne sont sûres. Ne parlons pas non plus des troubles dans les montagnes naines ou des forêts des Elfes. Il n'est nul endroit en Arda où vous serez en sécurité. Il lia de nouveau ses mains, le visage grave. Je comprends l'urgence de vos quêtes et désirs mais ici est là où vous serez le plus en sécurité pour l'instant. Tâchez d'y penser.

Edwÿne le remercia d'un hochement de tête. La soirée se déroula sans beaucoup plus de discussions aussi profondes. Alors que la nuit avançait, Edwÿne et Thalnya décidèrent de se promener sur les sentiers de pierre.

- Qu'Imladris m'avait manqué... Cependant, ma Dame, pourquoi autant de méfiance ? Je n'ai jamais vu Maître Meydoen si inquiet. De plus, je ne m'attendais pas à voir des gardes patrouiller si loin.

Thalnya eut un air triste.

- Mon époux est troublé. Les temps sont durs depuis la guerre contre la Couronne de Fer. Sans parler que, il y a de cela des mois et des mois, une des nôtres nous a trahit.

Edwÿne haussa un sourcil, intéressée.

- Une ancienne combattante, du nom de Lithildren Valbeön. Une enfant d'Imladris. Elle a fait libérer un traître, un criminel de guerre et a mit fin à la vie de gardes puis abandonné ses amis, blessant un humain au passage.

L'horreur de la situation choqua Edwÿne. Elle n'aurait jamais pensé qu'une elfe puisse faire ce genre de choses. Evidemment, le nom ne lui disait rien du tout, mais elle ressentit la peine de son ancien mentor, ainsi que son désir de protéger le peu qu'il lui restait.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

Ailleurs, pourtant dans la même Cité, un cavalier entra en trombe en ville. L'homme, un elfe, ordonna à voir le Seigneur Ovadiel sur le champ. Si les gardes essayèrent de le raisonner, il ne voulut rien entendre et fut, malgré tout, conduit au Seigneur. L'homme ne dit qu'une chose, qui résonna dans les coeurs et les oreilles de la ville comme le hurlement du loup résonne dans la vallée.


- Où est Lithildren ?! Où est ma petite soeur ?!
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Rechercher dans: Fondcombe   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre rêves et réalité    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Juil 2021 - 0:57


L'approche de Fondcombe n'était qu'une bouffée d'excitation et de frénésie telle que l'on aurait pensé les trois comparses fous. Edwÿne avait envie de chanter, danser, de festoyer jusqu'à ce que ses pieds ne puissent plus la porter. Elle ignorait qu'elle avait encore cette vitalité depuis son deuil. Peut-être que l'adrénaline des longues journées de cet exténuant voyage depuis Edoras finissait enfin par se dissiper alors que ce voyage s'achevait pour eux trois. Fondcombe n'était plus loin. Ils se sentaient attirés par les charmes elfiques et l'image que l'on se faisait de cette splendide cité.

Et lorsqu'ils entrèrent les terres de Fondcombe, même les plus belles histoires ne firent guère justice à la beauté réelle de la cité. Ses arches, ses courbes, ses ponts et ses rues, c'était comme une peinture tissée devant le regard. La végétation dégagée donnait une imprenable vue sur la cité. Fondcombe était construite au-dessus de cascades aux eaux claires, bâtie comme sur l'eau elle-même. De leur point de vue, les trois visiteurs apercevaient les chemins de promenade au bord de l'eau, les kiosques entre deux arbres, les toits des halls ainsi que les nombreux balcons et points d'observation. Il leur était également possible d'apercevoir les ponts reliant la ville à des points d'accès et la forêt par-delà la rivière au fond de la vallée. Edwÿne connaissait l'existence du fief de Limeclair du Seigneur Isilo mais ne l'avait aperçu qu'une seule fois, par chance d'un temps exceptionnellement clair et dégagé. Elle se souvenait de cet instant où le fief était discernable... Une véritable vision de beauté. Au-delà de son architecture, aujourd'hui endommagée depuis que l'Ordre de la Couronne de Fer avait occupé les lieux, détruit les écuries - et encore sans parler de la reprise de Fondcombe menée par le désormais Intendant Calion Palantir -, la Dernière Maison Simple dégageait une aura, une énergie toute singulière. Le temps semblait s'arrêter lorsque l'on observait la ville, alors même que les oiseaux volaient par-dessus votre tête. Les cascades semblaient s'écouler à l'infini jusque dans la rivière au fond de la vallée, les arbres semblaient ne jamais changer. Dans ce monde de guerre et de désolation, Fondcombe ressemblait à un petit coin de paradis, où les amis des elfes reprenaient leur souffle et profitait des chants elfiques, de leurs chants et fêtes, de leur nourriture et de leur sagesse dans de longues conversations intellectuellement enrichissantes sur l'histoire, les arts et autres sujets loin des soucis des Derniers-Nés.

Cependant, ils furent rapidement interrompu à l'entrée du territoire de la vallée. Le tableau fut gâché par deux gardes à cheval venant à leur rencontre. Ils semblaient méfiant, ce dont Edwÿne n'avait pas spécialement l'habitude ici. Ses souvenirs de Fondcombe n'était peut-être pas autant d'actualité qu'elle ne l'avait première pensé. Les gardes arrêtèrent les deux chevaux et trois voyageurs. Ils virent clairement qu'ils n'étaient pas elfes en majorité - essentiellement parce qu'Edrahil était plus discret - et parlèrent ainsi en westeron.

- Halte-là ! Qu'avez-vous comme affaires à Imladris ?

Edwÿne haussa les sourcils mais répondit poliment.

- Mae govannen, je suis Edwÿne et nous venons rendre visite à mon mentor, Meydoen.

Les gardes se regardèrent et hochèrent de la tête. Ils accueillirent les trois étrangers et, alors que l'un deux reprenait sa patrouille sur le chemin, le second les escorta jusqu'à l'entrée de la cité elle-même. Les merveilles visibles de loin étaient encore plus délicieuses vues de si proches. Edwÿne se sentait comme une enfant en voyant les statues, sentant les parfums, voyant les feuilles des arbres flotter dans le vent... Le garde les fit attendre à l'entrée pendant qu'il allait chercher le dénommé Meydoen. Ce nom était étranger, d'autant qu'Edwÿne n'avait jamais parlé de son mentor - ni même mentionné qu'elle en avait un. Il fallut un long moment pour que les deux elfes reviennent.



¤ ¤ ¤ ¤ ¤


Plongé dans ses pensées et son parchemin, il n'avait pas vu le jour avancer. Il s'était levé si tôt, ce matin-là, que les premiers oiseaux entonnaient à peine leurs premières notes tandis qu'il marchait dans les rues. Rares étaient les Noldor debout à cette heure, qui pourtant n'était pas si éloignée de l'heure classique de réveil. Meydoen était un elfe simple, plus ancien que son visage fin et jeune ne laissait pensé. Il était déjà ancien lorsque certains elfes avaient quitté Imladris pour vivre leur aventures. Il avait également bien cru que sa fin avait sonné lorsque les humains avaient osé attaquer et occuper sa chère cité aimée. Meydoen avait fait parti de ceux insatisfaits et déçus par l'attitude de l'ancien Seigneur Sombre-Chêne, bien qu'aujourd'hui il ne laissait guère cette rancoeur occuper son coeur. Il avait l'éternité et ne comptait pas la gâcher à travers des peines ou poids sur son coeur ou ses épaules. La vie était bien trop belle et bien trop passionnante pour être remplie de colère, regret et de peine.

Le garde l'interrompit dans ses pensées, annonçant qu'une humaine clamait le connaître. Etait-ce possible ? Il ne connaissait qu'une humaine capable de venir ici et le demander : son apprentie humaine, cette passionnée et étonnamment avide et curieuse qu'était cette délicate fleur à peine éclose d'Edwÿne. Elle portait un nom si étrange pour une humaine, parfois avait-il pensé qu'elle avait du sang elfique sans le savoir. Se le pouvait-il ? Oh, cela était si peu possible, même parmi ses ancêtres. Quoique, les sang-mêlés n'étaient pas rares quoique presque inexistants. Peu d'elfes appréciaient se lier aux mortels et perdre une éternité d'opportunité pour une courte vie. Cet amour si fort dont Dames Luthien et Arwen avaient fait preuve pour des humains défiaient une partie de la logique elfique. Mais cela importait peu, finalement : elle était mortelle et cela amusait Meydoen de jouer aux mentors pour une mortelle. Avait-elle été elfe, l'aurait-il prise pour lui sans hésitation. Mais ces pensées indécentes ne lui correspondait pas, alors il les chassa de son esprit et se dépêcha dans les rues de sa cité de naissance.

Il regrettait la destruction mais était ravi que les siens conservaient leur histoire, tapisseries et autres objets si précieux. Peu à peu, la ville avait rebondit et continuait de retourner à son aspect avant les ravages de la guerre. Il se souvenait des blessés et des morts, des nuits à ne pas dormir pour sauver les siens, des larmes et lamentations. Son coeur fragile n'avait guère supporté tant de souffrance mais il avait fait ce que tous les elfes savent faire : serrer les dents, blâmer les Hommes et rester puissant. Et, sorti de nulle part, l'aujourd'hui Intendant Palantir avait permit la reprise de sa chère cité aimée. Il était reconnaissant à cet elfe mais il laissait aujourd'hui ce genre de préoccupations loin de son esprit. La seule chose lui important réellement étaient les plantes et herbes diverses, ainsi que servir en tant que guérisseur de sa cité. N'importe quel elfe était capable de telle fonction, mais lui s'en passionnait autant que les guérisseurs attitrés. Enfin. Il accueillit son ancienne apprentie avec une joie non-dissimulée. Il était sincèrement ravi de la revoir. Il perdit cependant son sourire un instant face à la vue d'un barbare - il décida de cette appellation mentale en vue de l'odeur et apparence de ce Rôdeur du nord - avant de le recouvrer en voyant un elfe. Il fit signe aux trois compagnons de le suivre à travers la cité.

- Ma chère enfant, je ne pensais guère vous revoir en ces murs si tôt.
- Fondcombe me manquait bien trop, cher mentor. Je ne pouvais en rester éloignée un instant de plus.
- Je gage que vos compagnons d'infortune ne sont pas une compagnie habituelle et, par le vide au fond de vos yeux, je suppose qu'une terrible tragédie a frappé votre maison.
- Comme toujours, vos yeux perçants ont raison, Maître Meydoen.

Edwÿne expliqua brièvement la raison de sa venue, accueillie par un visage attristé et sincère de l'elfe. Il aurait pu ne pas comprendre la peine humaine mais la prise d'Imladris avait changé sa vision des choses. Lui et son épouse y avaient perdu leur fille unique et n'avaient eu aucun goût pour avoir un autre enfant. La blessure du deuil était trop profonde. Il invita les deux humains et l'elfe dans son "humble" demeure. Meydoen vivait dans un amas de plantes, livres et parchemins, pendant que son épouse partait chevaucher son cheval pour patrouiller les frontières de Fondcombe. La journée étant bien largement entamée, il proposa à ses invités de prendre un bain, changer de vêtements et surtout se reposer jusqu'au soir. Il les invita à dîner avec lui, tenant à l'écart une quelconque autre conversation jusqu'à ce qu'ils soient reposés. Effectivement exténués de ce trop long voyage, les trois comparses suivirent les demandes de Maître Meydoen et se lavèrent, se changèrent et se reposèrent jusqu'au soir.

Une fois le soir venu, Edwÿne rejoint son Maître et son épouse à leur tablée. Pendant son séjour à Fondcombe, Edwÿne avait eu la chance et l'opportunité de pouvoir arborer des robes elfiques, laissées sur place en cas de retour. Elle arborait donc une robe verte pâle élégante et délicate. Ses longs cheveux ondulés et sa nouvelle couronne de fleurs lui donnaient un air elfique, il ne fallait pas se mentir. Pourtant, elle était plus petite et plus large - ou bourrue - qu'une elfe, en particulier Thalnya, l'épouse de Meydoen. Bénéthor et Edrahil arrivèrent eux-mêmes avec des habits propres, bien que seul Bénéthor ne put connaître le privilège d'arborer une tenue elfique. Il était le seul à avoir gardé ses habits de Rôdeur. Alors que le repas s'entamait par une discussion d'usage consistant de retrouvailles entre Thalnya, Meydoen et Edwÿne ainsi que des présentations rapides des deux protagonistes étrangers qu'étaient Bénéthor et Edrahil, Meydoen ne put s'empêcher de laisser sa curiosité prendre le dessus lorsqu'il posa cette question :

- Que ma chère apprentie revienne, cela puis-je le comprendre. Cependant, une chose me préoccupe. Que font un Rôdeur Dunedain et un Elfe de la Forêt de Grand'Peur à Imladris ?

Meydoen passa son regard entre Bénéthor et Edrahil en attendant leur réponse.
Sujet: Dernière Danse avec les Loups
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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dernière Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Juil 2021 - 0:00
[HRP] Désolée du post plus court qu'habituellement. [/HRP]



La nuit passa, les jours aussi.

Le trio nouvellement formé pu respirer lorsqu'il fut certain que plus personne ne les suivait. Si la situation n'était pas aussi catastrophique dans son ensemble, ils auraient pu se réjouir d'être enfin seuls et tranquilles jusqu'à Fondcombe. Les talents de Bénéthor pour chasser et se repérer dans la forêt étaient des atouts non négligeables. En addition à cela, Edrahil n'était pas non plus sans talent, bien qu'il passait son temps les yeux rivés sur son bouquin. Edwÿne n'avait d'ailleurs aucune autre occupation que faire à manger et ramasser des herbes médicinales et/ou comestibles dans la nature. Converser n'était la spécialité d'aucun des trois compagnons de route, ce qui rendait le chemin... légèrement embarrassant. D'autant que l'incertitude du sort d'Alderus et ses derniers compagnons pesait sur les épaules du trio. Les rôdeurs avaient-ils périt ou bien avaient-ils survécu ? Et combien s'en étaient sorti ? Malgré tout, Edwÿne essayait de communiquer son désir d'optimisme à mesure qu'ils approchaient de Fondcombe. Elle tâchait d'être la touche positive. Edrahil sembla tomber dans son mouvement et se mit à mieux observer les paysages, à mieux apprécier le voyage.

Ils ne s'arrêtaient que pour nourrir et abreuver les chevaux, ramasser quelques plantes, chasser et dormir. En fait, à y penser, ils s'arrêtaient assez régulièrement. Leur voyage en était ralenti mais, sans danger imminent, ils n'en tenaient pas spécialement rigueur. Si la chasse était bonne, ils s'arrêtaient pour dépecer l'animal et garder des rations pour d'autres repas. Si la chasse était moyenne, ils essayaient de perdre le moins de temps possible. Edwÿne avait, avec les heures qui passaient, réussi à bien (re)fournir son sac d'herbes. Il lui manquait des herbes séchées pour faire du thé, des cataplasmes plus efficaces (et de meilleure qualité), des bandages et des huiles... mais elle faisait avec ce qu'elle avait, improvisait et se laissait même à essayer des combinaisons qu'elle n'avait jamais essayé auparavant. Elle notait dans son esprit tous ces essais et se donna pour objectif de les soumettre à proposition à son mentor elfique, à Fondcombe. Elle se demandait si les elfes la reconnaîtrait. Et est-ce que le Seigneur Sombre-Chêne allait la reconnaître ? Il n'y avait que peu de raisons de l'inverse. Après tout, les Elfes avaient une excellente mémoire de ce qui a été et ce qui est. Leur savoir était si grand... La rohirrim avait de plus en plus hâte qu'ils arrivent à destination. Elle imaginait les têtes des Premiers-Nés lorsqu'ils verraient deux humains et un elfe voyager ensemble, avec une seule personne étant humaine familière avec les lieux. Cela allait promettre d'être un sacré spectacle.

L'ironie voulait que la forêt était magnifique. Le soleil filtrait à travers la canopée et tachetait le sol de pépites d'or. Les senteurs des fleurs, fruits et plantes emplissaient leurs narines et jouaient avec leur appréciation. Les animaux n'étaient pas en reste puisqu'ils vivaient comme si les trois compagnons n'existaient pas en dépit du bruit des deux chevaux traversant la forêt. En levant la main, l'on pouvait toucher les branches les plus basses des arbres. S'ils s'arrêtaient près d'un ru pour la nuit, la même image revenait : les lucioles, papillons de nuit et libellules volaient dans un ballet gracieux pendant que les raies de lune perçait le faîte des arbres et illuminait les insectes et autres petits animaux aquatiques. Les animaux nocturnes se réveillaient, parfois ils pouvaient apercevoir un renard ou un loup curieux approcher leur camp et les observer à la lisière de la clairière. Parfois - de jour comme de nuit - ils apercevaient une biche ou un chevreuil au moment où il bondissait hors de portée du trio, n'offrant que la vision de sa croupe sautillant dans la distance. A cela s'ajoutait les hululements des chouettes et le chant des cigales, les cris des animaux de la nuit dans un concert offrant à la fois un réconfort et une inquiétante atmosphère. Ils étaient certains que les présences nocturnes n'étaient pas humains ou orcs, alors ils dormaient plus confortablement que les nombreux jours précédents.

Même lorsque les jours passèrent et qu'ils sortirent enfin de la Boscaille des Trolls, le paysage ouvert devant eux ne put que les émerveillait. Maintenant qu'ils pouvaient - de fait - profiter du paysage sans avoir de regard dans le dos (enfin pas officiellement), il leur semblait qu'ils découvraient l'ancien royaume du Rhudaur pour la première fois. Il n'y avait désormais plus beaucoup de distance à parcourir pour parvenir à Fondcombe, vraiment, leur but était à portée de main. Ils étaient si pressés qu'à peine sortis de la forêt, ils augmentèrent l'allure et rattrapèrent plus ou moins le temps perdu dans les épais bois. Les plaines s'étendaient à perte de vue au nord et au sud et, à l'est, s'élevaient les immenses Monts Brumeux. La route continuait à travers ces montagnes jusqu'à la Forêt Noire. Les montagnes semblaient à la fois menacer et protéger ses deux flancs. C'était comme si les Monts Brumeux empêchaient l'Eriador et le Rhovanion de se crêper le chignon, comme les barres d'une cellule pendant que les deux côtés se regardaient avec jalousie, colère ou dédain. Comme le troisième frère dans une fratrie où personne ne s'entendait - ou faisait semblant de s'apprécier et se tolérer. Certains y voyaient les dents d'une immense mâchoire, ainsi pensant que l'Eriador allait dévorer le Rhovanion. Quelques effrayés ne voyaient en ces montagnes que de mauvais augures, funestes présages annonçant un jour la fin du monde - et ce d'un côté comme de l'autre. Qu'elles menacent ou protègent, les montagnes restaient mystiques, un endroit où certains espéraient entendre les chansons à boire des Nains, résonner les cors et tambours, imaginer les danses alcoolisées d'une bande de guerriers nains fêtant soit une victoire ou une bonne journée de travail ardu - ou encore les deux à la fois. Mais ces chants étaient silencieux et les tambours étaient sourds aux prières des gens des plaines.


Encore quelques jours et, grâce aux connaissances d'Edwÿne, ils arrivèrent en vue des portes de Fondcombe. La chance avait voulu que, depuis les esclavagistes, ils n'avaient rencontré aucune présence hostile - enfin pas à leur connaissance. Avaient-ils baissé leur garde ou bien était-ce la vérité, ils ne le sauraient jamais puisque désormais la sécurité de la Dernière Maison Simple tendait les bras. Ils frémissaient d'impatience, au point que même les chevaux augmentaient l'allure à mesure qu'ils approchaient. Chaque foulée équine était plus rapide et rapprochée que la précédente, au point que cette course effrénée entraînait une euphorie toute aussi frénétique. L'excitation des chevaux et l'impatience des cavaliers se contaminaient mutuellement dans un cocktail de précipitation. Ils ne savaient plus quoi dire ou penser, ils sentaient seulement leur poitrine gonfler à l'approche de la cité elfique.

Et, enfin, ils arrivèrent.



[HRP] Ceci conclut nos aventures en Arnor, suite chez les Elfes ici : Entre rêves et réalité
Sujet: Dernière Danse avec les Loups
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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dernière Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 19 Juil 2021 - 12:04

Edwÿne se réveilla aux premiers rayons de l'aube, comme à son habitude. Il fallut moins de quelques minutes pour que les hommes du campement se réveillent aussi avec quelques grognement de douleurs. Edwÿne fit le tour pour vérifier l'état de leurs blessures. Certaines étaient un peu infectées mais elle avait fait le nécessaire pour soulager leurs douleurs. Enfin elle espérait. Avec les roturiers de Bree ayant saccagé ses réserves, elle n'avait pas les cataplasmes ni bandages nécessaires pour assurer des soins décents. Elle avait proposé que les Rôdeurs les accompagnent jusque chez les Elfes, où ils auraient des soins corrects - sinon de retourner dans une grande ville mais le voyageur tuerait au moins un des autres Rôdeurs sans soins adéquats. La plupart des blessures n'étaient pas mortelles mais les infections, elles, le sont si personne n'y fait attention. Même la plaie la plus minime peut devenir une grande infection - sans compter que la terre, la poussière, la fatigue et la malnutrition contribuent à accélérer le processus, de ce qu'Edwÿne avait constaté. Hors, les Rôdeurs, roturiers et autres vagabonds ne sont pas connus pour leurs repas luxueux ou festins royaux.

Après un repas simple (les hommes d'Alderus avaient récupéré les affaires des trois décédés pour étoffer leurs propres réserves), le groupe de désormais six personnes passa le pont et entama la route vers Fondcombe. La Boscailles aux Trolls longeait la route, tel un mauvais présage ou un avertissement. Tout le monde connaissait l'histoire devenue célèbre des Hobbits et des Trolls, bien que la version originelle se soit légèrement perdue parmi les Hommes. Quelle que soit la version, on y célébrait la ruse et la conversation des Hobbits, ainsi que l'avantage de leur petite taille et discrétion. Alderus proposa de passer par la forêt afin de trouver plus facilement de la nourriture, éventuellement des baies et plantes aussi comestibles que médicinales. Edwÿne fut mal à l'aise à la proposition mais elle gagea qu'un habitué des routes sauvages à pieds savait de quoi il parlait comparé à elle. Alors, d'un commun accords, ils passèrent par la forêt. Ils espéraient ne pas rencontrer d'ennemis aussi puissants que les Trolls ou tenaces comme les Orcs. Cependant, à peine un pied dans la forêt, Edwÿne trouva plusieurs remèdes sous formes de racines, feuilles et baies. Elle passa son temps à scanner le sol et les alentours. Le jus de certaines baies donnait du goût à certaines concoctions amères en plus de donner un effet guérisseur supplémentaire (comme pour le mal de gorge ou de tête). Edwÿne n'avait pas de quoi faire sécher les feuilles et racines - dont le temps nécessaire à une telle tâche - mais elle pourrait déjà faire un cataplasme plus consistant et efficace. Elle n'avait pas non plus toutes les fioles ou autres récipients pour tout récupérer et trier, alors utiliserait le tissu de la robe tâchée de sang qu'elle avait dû mettre de côté. Pour l'instant, elle se contenta de ramasser, examiner et ranger ou jeter.

Les jours suivants allèrent bon train. De l'aube au crépuscule, le groupe marchait avec les Rôdeurs en tête pour guider vers l'est. De temps en temps, l'un des cinq Rôdeurs montait à un arbre pour en vérifier la course du soleil. Avec une forêt faite de collines, il était facile de se perdre. Ils chassaient également des lapins ou biches pour en faire le repas suivant - midi ou soir. Depuis leur départ à tous, il devait s'agir du moment le plus agréable et porté aux chansons à boire... mais personne n'agissait de la sorte. Ils étaient attentifs, guettant les moindres sons ou mouvements au-delà des arbres. Si la forêt n'était plus habitée par les trolls ou les orcs, il n'était jamais certain de qui - ou quoi - l'on pouvait croiser dans ces fourrées. Chaque arbre était une embuscade potentielle, chaque brindille était un piège possible... Ils marchaient sans jamais rester en ligne droite afin d'éviter qu'on les suive. Edwÿne marchait toujours au centre du groupe, Alderus restait en tête. La guérisseuse du Rohan passait ses soirées et tours de garde à préparer ses remèdes. Son processus était simple. Elle triait d'abord toutes les plantes amassées la journées puis, en fonction de la taille de la plante, racines ou baies, elle découpait un carré de tissu pour y tasser sa trouvaille et finissait par refermer le tissu. Cela l'occupait. Chaque soir et chaque matin, elle vérifiait l'état des blessures de ses compagnons d'infortune et remarquait avec soulagement le progrès des soins. Comme elle l'avait vu après l'attaque des loups, la plupart des blessures n'étaient pas graves mais elle était satisfaite de voir qu'elles allaient vers le mieux. Même Alderus ne pouvait nier les qualités qu'elle possédait en tant que guérisseuse. Elle se sentait transportée par le simple fait qu'elle était utile et que ses talents rendaient service. Les jours passèrent et la fatigue s'accumulait raisonnablement mais ils tenaient bon. Après la bataille contre les loups affamés, ils sentaient que plus rien ne pourrait ni les surprendre ni les mettre à genoux. En fait, ils étaient loin du compte - ou peut-être pas.


Le groupe de six avaient déjà parcouru une grande distance dans la forêt. Le soleil rayonnait haut dans le ciel malgré les quelques nuages passant périodiquement devant. De leur point de vue, c'était comme si le temps s'était accéléré, que les minutes étaient devenues des journées entières, comme si la course dans le ciel était devenue incontrôlable ou, pire, que le temps dans la forêt s'était arrêté. La journée passa ainsi. La soir venu, le camp fut monté. La lune brillait, claire et entière, au-dessus de la canopée. Ses rayons d'argent filtraient à travers le feuillage et tachetait le sol de perles parfois aussi petites qu'une noix, parfois aussi grosses qu'un crâne, ou plus large encore. Les sons habituels de la nuit résonnaient. Ce fut Edwÿne qui prit le premier tour de garde. Elle était à sa tâche habituelle de tri de ses trouvailles lorsqu'elle entendit une brindille craquer derrière elle, à quelques mètres. Elle se mit dos au feu, plutôt que dos à l'obscurité. La guérisseuse en profita pour sonder l'obscurité autour du camp mais à cause du feu, elle ne voyait que les arbres les plus proches baignés d'une lueur incandescente. Elle commençait à avoir l'impression qu'on l'observait mais elle ignorait s'il s'agissait de sa peur actuelle ou un danger bien réel. Lorsqu'elle eut terminé son tri de plantes, elle rangea soigneusement ses remèdes dans son sac, mettant les feuilles en bas de la pile, les racines au milieu et les baies sur le dessus. Lorsqu'elle commença à sentir la fatigue l'envahir, elle alla réveiller Alderus. Elle aurait pu lui confier son impression mais se ravisa au moment de le lui dire. Le Rôdeur vit parfaitement qu'une chose la troublait mais il la laissa s'endormir paisiblement. Quant à lui, il ne fallut que quelques minutes pour qu'il ait cette impression d'être observé. Il prit sa dague dans sa main et resta volontairement dos aux arbres. Il n'entendait rien. Pour être certain, il fit mine de commencer à s'endormir : difficulté à garder les yeux ouverts avant de finalement sombrer. Il pencha la tête en avant, légèrement sur le côté, laissant ses épaules s'affaisser également. D'un oeil externe, il avait l'air de dormir sur place.

Malheureusement, ses instincts n'étaient pas endormis. Malheureusement, mais pas pour lui. Quelques minutes après s'être faussement endormi, il entendit des pas furtifs. La personne marchant sur la pointe des pieds n'était pas discrète du tout. Il entendit même un souffle saccadé. Il fallait dire que ses propres sens de traqueurs étaient assez fins pour cela. Il attendit que son futur assaillant soit prêt puis referma sa main sur sa dague, se releva sur un genoux en se retournant et fit face à un homme aux yeux écarquillés. Il avait une armure ayant connu le temps et les batailles, mais rien de bonne qualité. L'homme retenait son souffle, comme s'il espérait se fondre dans le décor. Malencontreusement, il était si près du camp que les flammes se reflétaient dans ses yeux. Il ne s'attendait clairement pas à ce que sa cible se retourne aussi vivement. L'homme se décomposait sur place mais il finit par pousser un cri de guerre et dégaina son épée. La situation devint presque comique - quoiqu'un comique dangereux. En même temps que les Rôdeurs et la guérisseuse se réveillaient, des hommes - une dizaine - sortit en hurlant de l'orée du camp pour attaquer les voyageurs endormis.

La seconde danse avec les loups.

Alderus esquiva l'épée de son assaillant et lui planta sa dague dans le flanc, la retira aussitôt pour la planter dans la partie molle juste derrière la clavicule. Edwÿne, qui s'était couchée avec sa dague, la planta dans l'oeil de celui l'avait saisie en se glissant derrière elle. Elle récupéra sa dague, fébrile. Les autres hommes d'Alderus se défendaient comme ils le pouvaient. Cependant, en sous-nombre et à peine réveillés, ils ne suffit que d'une fraction de seconde pour que des lames acérées ne se pointent vers eux. Ils n'eurent d'autre choix que d'abdiquer et se laisser emporter, deux cadavres dans leur sillage. Edwÿne put attraper fébrilement son sac de remèdes si durement collectés - et triés - et suivit les Rôdeurs. Leurs assaillants arpentèrent les bois jusqu'à un campement. Il se trouvait plus haut, au sommet d'une colline. Mais, de ce campement, celui d'Edwÿne et ses compagnons se voyait entre deux arbres. C'était sûrement ainsi qu'ils avaient pu voir et attaquer les voyageurs à l'avantage de la nuit. Les voyageurs furent fouillés, dépouillés de dagues ou autres armes, puis ligotés aux poignets et jetés plus loin. Evidemment, cela n'empêcha pas des les Rôdeurs de donner quelques coups de poings avant, mais cela ne servit que peu lorsque l'adversaire a une lame ou des flèches. Quant aux six compagnons, leur surprise fut absolue lorsqu'ils virent qu'un Elfe était également enchaîné. Il serrait contre lui un épais livre. Lorsqu'ils purent enfin penser sans essayer de survivre dans l'immédiat, Edwÿne articula fébrilement, en chuchotant, qu'ils était les "roturiers". Seul Bénéthor put comprendre de qui elle parlait. Le destin se montrait bien cruel.

- C'est bien la même poulette qu'à Bree, nan ?
- Ouep. Les veuves rapportent pas b'coup d'or mais l'Elfe si.
- Et les autres ?
- On les garde. C'des bouseux mais ç'peut toujours servir d'chair à canons. Ou pire. J'm'en fiche, tant que ça rapporte d'pognon.

La conversation était distante mais elle fut assez révélatrice. Des marchands d'esclaves. Jusqu'ici, en Arnor ? Alderus ne fut pas surpris. Quelques mois plus tôt, alors qu'ils traversaient le Terres Sauvages, Alderus et son groupe étaient tombés sur les restes d'une caravane. Il y avait des ossements et restes de fer, quelques armes. Les Rôdeurs avaient déduits, vu les cordages dans la caravane et le nombre de squelettes, qu'il s'agissait sûrement de transporteurs d'esclaves. Un s'était même sûrement fait décapiter sur place. De nombreuses traces menaient un peu partout, certaines vers des ruines perdues, d'autres vers Minas Tirith. Mais les Rôdeurs se fichaient pas mal des aléas de ce genre. Qu'ils furent les esclavagistes ou les victimes, ils étaient squelettes et cela était la seule chose qui importait - si les squelettes avaient une quelconque utilité. Le plus vital pour Alderus, au moment présent, était de savoir comment lui et ses compagnons, avec Edwÿne et l'Elfe, allaient pouvoir se sortir de ce pétrin. Ce n'étaient pas les deux derniers qui allaient aider : l'Elfe semblait prostré sur lui-même et Edwÿne était tétanisée par la peur.

Mais la nuit n'était pas encore finie. Ils attendirent que les transporteurs d'esclaves s'endorment après une beuverie déroutante. Alderus donna alors un coup de coude à Bénéthor pour capter son attention.

- A mon signal, Edwÿne et toi fuyez avec l'Elfe.

Il n'y eut aucun temps mort pour Bénéthor d'empêcher son aîné d'agir. Sous un commun accord silencieux, un des hommes d'Alderus se mit debout et alla vers le feu où dormaient les roturiers, attirant ainsi l'attention de l'esclavagiste montant la garde. L'homme d'Alderus resta planté là pendant que l'autre lui ordonnait de retourner à sa place, dégainant son épée. Voyant que le Rôdeur ne bougeait pas, le roturier s'agaça. Les ordres lancés réveillèrent les autres roturiers. Ce fut le moment que choisirent les Rôdeurs pour foncer vers les roturiers en criant. Edwÿne et Bénéthor se levèrent et la guérisseuse l'empêcha d'aller aider ses comparses. Mais ils ne pouvait pas espérer parcourir la distance jusqu'à Fondcombe sans armes. Edwÿn eut alors une idée.

- Bénéthor, prenez des armes, je détache les chevaux !

Elle se détourna et profita de la confusion entre roturiers et Rôdeurs pour courir vers les chevaux. Elle repéra sa propre jument et, soulagée, tenta de la détacher. Les chevaux devenaient nerveux avec l'agitation ambiante, ce qui n'aida pas la femme à rester discrète. Un des roturiers devina ce qu'elle allait faire et se jeta vers elle. Il leva son épée en hurlant et courant vers elle mais ne fit pas une longue distance avant qu'une flèches ne l'atteigne. Il tomba au sol, lourdement. Edwÿne ne réfléchit pas et se saisit de son épée pour couper la corde faisant ses liens puis l'utilisa pour couper la corde des chevaux. A part sa jument, Edwÿne put empêcher un seul cheval de s'enfuir, un étalon bai. Bénéthor sauta sur le cheval sans harnachement. L'Elfe sembla hésiter à suivre des inconnus. La seule chose qui sembla le convaincre hormis les "Suivez-nous pour survivre !" fut : "Suivez-nous à Fondcombe !. Ce ne fut que là que l'Elfe sembla enclin à monter avec Bénéthor. Edwÿne chevaucha sa jument, son sac de remèdes sur le dos, et le trio s'enfuit vers l'est. Ils l'avaient déduit par rapport à leur propre direction de marche puis dans qu'elle direction les roturiers les avaient emmené.

La chevauchée effrénée dura plus au-delà de l'aube et ils ne s'arrêtèrent que pour vérifier qu'ils étaient dans la bonne direction. Ce ne fut que là qu'ils échangèrent les politesses d'usage, dont les noms. Après que l'elfe se soit présenté, Edwÿne prononça, avec un sindarin presque impeccable - pour une humaine :

- Mae govannen, Edrahil. Puis en westeron : Je m'appelle Edwÿne. Nous nous rendons à Fondcombe, et je gage que si vous voulez vous y rendre, peut-être devriez-vous rester en notre compagnie.
Sujet: Dernière Danse avec les Loups
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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dernière Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 15 Juil 2021 - 18:08
Oh oui la nuit. Qu'est-ce qu'une belle nuit sans un cri ?

Une nuit ratée.

Oui, oui. Une nuit ratée... Enfin, non ! Pas ratée. Une nuit sans saveur.

Oh, oui, saveur. La saveur de la peur, la saveur du sang.

Oui, oui. Le goût de la chair, le son des veines qui palpitent, le coeur frais...

Oh, oui. Doucement, doucement. Ne fais pas de bruit.

Non, non. Même le vent est trop bruyant.

Oui, oui. Tu respires trop fort ! Calme-toi, calme-toi.

Je sais tu es impatient, tu veux ta dose de frisson.

J'aime trop la traque, il me faut de la traque.

Nous en aurons, oui, oui. L'odeur de la peur n'est pas loin mais nos proies ne sont pas fébriles.

Oui, oui. Quel dommage.

Regarde, le jour se lève !

Non, non.

Oh si, si.

Oui.

Silence.

Oui. Oui.

Silence.

Regarde-les.

Ils vont partir. La traque reprend.

Attendons qu'ils laissent des traces.

Restons cachés, derrière.

Ils ne nous verront pas.

Oui.

Oui.

Nous sommes leur ombre.

Non.

Oui.

La pâle est si délicate, je me demande quel bruit feront ses os...

Oui.

Non.

Il ne faut pas se précipiter.

Nous devons attendre.

Je ne veux pas.

Mais il le faut.

Je peux presque entendre son coeur qui bat d'ici.

Oui.

Non.




¤     ¤     ¤     ¤     ¤



Ils avaient reprit la route après une nuit angoissante. Edwÿne n'avait de cesse de sentir une présence, des yeux la fixant. Les vastes plaines devant eux s'étendaient à perte de vue.

Les jours qui suivirent se ressemblèrent, les nuits restèrent les mêmes. Une atmosphère étrange enveloppait le duo qui se retrouvait, sans raison, sur la défensive. Il n'y avait pourtant pas de son ni de traces, pas d'yeux dans l'obscurité ni même de brindille ou caillou. Rien ne laissait entrevoir l'origine de cette angoisse qui pourtant s'installait dans le coeur de la veuve. Elle peinait à dormir et n'y parvenait à dire vrai que lorsqu'elle savait que Bénéthor veillait. Elle était certaine que quelque chose rôdait mais elle ignorait quoi. Etrangement, cette "présence", cette pression était plus fort pendant la nuit. Peut-être aussi y était-elle plus attentive vu qu'ils ne marchaient plus et qu'ils étaient fatigués. Elle se demandait ce que les ombres pouvaient bien cacher et toutes les réponses n'étaient guères rassurantes.

Mais pourtant rien ne leur arriva jusqu'au Dernier Pont. Ils se savaient à une journée de marche lorsqu'une nouvelle aube se leva sur la Terre du Milieu. Ils y seraient pour le crépuscule, peut-être moins. Edwÿne sentait cette atmosphère pesante presque étouffante mais elle tenait à se rassurer qu'une fois le pont passé, ils seraient en sécurité. Ou peut-être essayait-elle de nier l'anormalité de cette situation. Elle ne voulait pas savoir, étrangement, et se persuadait que cette nouvelle étape, qui signerait une plus grande proximité avec Fondcombe et donc leur influence, leur territoire et leur protection. Edwÿne se disait qu'une fois le pont passé, quelle que fût la chose, présence ou autre(s) qui les suivait, elle s'en irait volontiers. Avait-elle tort ou non, l'avenir le dirait bien assez tôt.

Après un repas frugal - encore - pendant le zénith du soleil, le duo se remit en route. Ils avaient fait une pause plus courte qu'à l'accoutumée. Ils avaient hâte d'arriver au Dernier Pont et écourtaient le plus possible les pauses afin de réduire la distance jusque là. Alors qu'ils marchaient, prudents et attentifs, ils virent un groupe se diriger vers eux, sur la route. Ils n'avaient pas de chevaux mais Edwÿne se méfia instantanément. Elle pensa aux roturiers qui avaient causé sa misère mais plus ils approchaient, plus il était clair qu'ils n'avaient rien à voir. Au fur et à mesure, même Bénéthor sembla se détendre. Les reconnaissait-il ?



¤ ¤ ¤ ¤ ¤


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#Alderus

L'arnorien et ses six compagnons de route revenaient de l'est, par-delà les Monts Brumeux. Ils avaient voyagé depuis plus longtemps qu'aucun d'entre eux n'osait se souvenir et ils se rendaient à l'ouest pour une raison qu'ils ignoraient eux-mêmes. Ils étaient un groupe qui n'aurait jamais dû naître dans des circonstances saines mais à temps difficiles, mesures désespérées. Lui, surtout, s'était rendu compte qu'aucun de six autres n'aurait pu survivre seul. Ils avaient apprit la confiance, la solidarité et la fraternité, des notions qu'ils n'auraient pas apprises autrement. Ou peut-être que si mais les choses étaient comme elles étaient et il n'y avait pas de but ou raison à les changer à coup de "Et si ?".

Alderus, car tel était son nom, appréciait parfois le bon contact d'une belle route bien tracée dans les terres sauvages. Car, après tout, pourquoi pas ? Qui n'aimait pas une route si bien dessinée, où bandits, brigands et créatures sauvages attaquaient avec plaisir la veuve et l'orphelin ? Et c'était sur cette pensée que le groupe vit au loin un duo sur la route. En ces temps, seuls des idiots s'aventureraient vers l'est sur cette route. A mesure qu'Alderus et ses compagnons s'approchaient, il leur parut clair qu'ils n'étaient vraiment que des voyageurs, sûrement imprudents.

Le groupe de six hommes se dispersa sur la route pour la barrer à la femme et l'homme. La première était délicate en traits mais large en hanches et dotée d'un voile de veuve. L'homme semblait bien plus bourru et il apparut clairement qu'il était comme Alderus : un Rôdeur arnorien. Sa démarche, son regard méfiant et observateur, ses habits résistant au froid sans l'entraver en combat, sa posture à l'arrêt : il était prêt à tout et ses sens étaient déjà bien aiguisés. Alderus renifla, pensif. La femme avait l'air aussi défiante que méfiante qu'effrayée par ses compagnons bloquant la route. Alderus, en bon chef de groupe, allait ouvrir le dialogue mais se fit couper par la voix tremblante mais tranchante de la femme.

- Que voulez-vous, étrangers, à bloquer la route de la sorte ?

Alderus eut un sourire en coin et fit signe à ses hommes de se disperser. Ils haussèrent les épaules, n'ayant de toute évidence pas plus envie de les piller que de les tuer. En fait, les six hommes dépassèrent le duo et les saluèrent même d'un bref hochement de la tête.

- Vous devriez éviter d'aller vers l'est, si l'avis d'un rôdeur vous intéresse.
- Qu'est-ce que l'est présage de si mauvais ? argua Edwÿne avec défiance.
- Il y a quelques orcs dans les parages et ce jusqu'au col. Alderus fit un mouvement de menton vers Bénéthor. Si vous n'avez qu'un seul Rôdeur pour vous protéger, ma Dame, j'ose espérer que vous savez où vous vous rendez et pourquoi. Beaucoup se perdent en ayant aucun chemin, d'autres alors même qu'ils ont une destination. Les orcs et bandits ne sont pas les seuls dangers des Terres Sauvages.

La discussion continua sans intérêt spécifique hormis le fait qu'Alderus et ses six compagnons rôdeurs décident d'accompagner le duo jusqu'au Dernier Pont. Le calcul avait été mal fait par Edwÿne et au lieu de n'être qu'à une journée, il se trouva qu'ils étaient encore à trois jours. La raison de son erreur ? La présence - enfin l'absence - de monture. Elle avait fait ce trajet à cheval et se souvenait donc du temps passé avec une monture et avait oublié que le temps était plus lent à pieds. Edwÿne s'en voulait d'avoir fait une telle erreur mais avec Alderus et ses comparses, elle se sentait bien plus rassurée. Bénéthor se retrouvait avec sept personnes comme lui : des Rôdeurs du nord qui n'eurent aucun problème à faire la conversation si nécessaire.

Très vite, même les rôdeurs sentirent cette présence dans l'obscurité de la nuit. Ils essayèrent de trouver quelle genre d'entité, morte ou vivante, pouvait instiller une telle angoisse mais ils ne purent arriver à aucune conclusion majoritaire. Non pas que rien n'expliquait la sensation, ils n'arrivaient simplement pas à se mettre d'accord sur une raison. Alors ils se préparaient à toutes les éventualités sans que rien ne se passe. C'était comme si cette sensation d'angoisse venait des ténèbres en personne, comme un terrible présage. La nuit ne fut pas tranquille, bien au contraire, mais elle fut tout de même sans encombre.


Oui ! Oui ! Le signal est lancé !

Le temps n'est plus avec nous, nous passons à l'action !



Alors que le ciel prenait tout juste les couleur du soleil levant, un hurlement se fit entendre au dernier jour du voyage. Alderus bondit sur ses pieds à ce cri si particulier. Son archer, Orenn, était déjà debout, arc bandé et flèche prête. Il scannait les environs mais ne voyait rien. A la suite du premier hurlement, six autres retentirent. Les neuf campeurs étaient debout et bien réveillés dès le quatrième hurlement. L'inquiétude se saisit du groupe et personne ne perdit de temps en ramassant leurs affaires. Lorsque les premiers se montrèrent, le groupe commença à fuir vers le Dernier Pont.

De loups.

D'énormes loups, venant de sept côtés différents.

Tout parut clair désormais : ils avaient traqué Edwÿne et Bénéthor depuis des jours, attendant un moment propice pour attaquer. Et désormais, alors que le groupe avait augmenté, ils ne pouvait pas se permettre d'attendre. Le groupe de loups était affamé et d'autres loups des environs s'étaient joint à la traque. Certains avaient suivit les rôdeurs d'Alderus, d'autres les loups traquant déjà Edwÿne et Bénéthor. Désormais, cette énorme meute de loups poursuivait dès les premiers rayons de l'aube le groupe. La course était effrénée car les loups ne semblaient pas non plus littéralement sur les talons du groupe de neuf. Ils ne pouvaient que courir car la meute de loups n'allait pas attendre qu'ils reprennent leur souffle pour cesser la poursuite.

Ce qui sembla être une éternité était passée lorsque les premiers loups se firent voir. Ils suivaient en réalité de très près le groupe mais attendait qu'ils se fatiguent et ce point culminant se pointait doucement. Edwÿne n'était pas une coureuse, ni même endurante tout court, et elle fatigua bien plus vite que ses compagnons de route. Les Rôdeurs auraient pu continuer mais nul d'entre eux ne souhaita abandonner cette femme à son sort face à une meute de loups avides. Alors ils s'arrêtèrent.

La danse avec les loups commença.

Deux groupes de quatre loups fondirent sur les neuf compagnons. Si la moitié fut décimée en pleine course, les autres furent tués à la lame : hache ou épée, choisissez votre arme. Le troisième groupe de trois loups attaqua au moment où le dernier loup de la première vague s'éteignit tandis que le quatrième groupe - un duo - arriva sur le flanc arrière. Ils étaient bien plus proches lorsque les rôdeurs s'en rendirent compte et aucune flèche ne fut lancée pour les arrêter. A la place, les loups affamés rencontrèrent le fer et l'acier de traqueurs expérimentés. Il ne fallut pas longtemps pour que les loups se rendent compte que leurs proies seraient plus difficiles à attraper que prévu. Mais la faim les amena à prendre un risque démesuré par rapport à la situation : ils attaquèrent tous en même temps. Trente loups, peut-être plus, convergèrent de manière irrégulière sur les neuf voyageurs. Autant de flèches que possibles furent décochées mais cela ne suffit pas pour subir la vague lupine. La chance voulut que le groupe de Rôdeurs garde des rangs serrés pour éviter autant que possible des attaques à revers. Le sang inonda le sol. Cependant, lorsqu'Orenn fut saisit par des loups et traîné dans le tas par la jambe et un bras, les rangs des arnoriens furent brisés. Après Orenn, deux autres périrent. Le premier assiégé par trois loups trop affamés et blessés, le second perdit un bras à cause de deux loups impatients. Edwÿne, exposée à l'attaque de loups qui se dispersaient autant qu'ils tombaient, dû courir pour fuir. Elle ne put aller très loin avant qu'un loup ne se jette sur elle. L'animal était déjà blessé et avait la gueule en sang, son haleine empestant la chair et la faim. Il allait lui arracher le visage mais n'en eut pas l'occasion car Edwÿne lui planta sa dague en pleine gorge. L'animal claque de la mâchoire et couina en rendant son dernier souffle et se débattant pour s'agripper à ses derniers instants d'existence. La veuve et guérisseuse couverte de sang perdit connaissance après avoir mit fin à la vie de l'animal.

La lutte contre la meute ne dura pas aussi longtemps que l'on pourrait le penser mais fut une boucherie. Les survivants étaient couverts de sang et n'eurent aucun scrupule à éliminer les derniers loups vivants ayant renoncé à attaquer car ils se nourrissaient des cadavres des arnoriens à la place. Alderus, couvert de sang et blessé au bras droit et une jambe, eut du mal à croire qu'un tel groupe de loups soit capable de traquer à des voyageurs et de les attaquer en plein jour, à ciel ouvert. C'était un comportement relativement anormal venant de loups mais cela ne changea pas l'issue : il avait perdu trois personnes. Il eut envie de blâmer la guérisseuse mais comment pourrait-il reprocher à une non-rôdeuse de ne pas avoir pu garder la même cadence que des hommes dont c'était la vie depuis des années ? A la place, ses trois hommes restants et lui enterrèrent leurs camarades.


Edwÿne ne reprit connaissance que plus tard. Le soleil était toujours dans le ciel mais il déclinait vers l'horizon. Elle était couverte de sang et, à peine éveillée, elle vomit à côté d'elle, dans l'herbe. Personne ne le lui reprocha. Elle se nettoya le visage avec de l'eau. La veuve écouta ses environs et se rendit compte qu'il y avait de l'eau coulant à proximité. Perplexe, elle regarda autour et vit, à quelques pas, Alderus et ses trois derniers compagnons avec Bénéthor. Ils semblaient en pleine discussion dont elle préféra ne pas connaître le sujet. A la place, elle fut plus que réjouie d'avoir l'opportunité de se nettoyer dans un vrai cours d'eau et ne se priva pas. Elle s'éloigna du groupe d'hommes pour se déshabiller et se plonger dans l'eau jusqu'aux épaules. Elle oublia un instant le monde autour d'elle, dos au rivage de ses compagnons d'infortune, bras en croix sur son buste, profitant du contact de l'eau. Elle ne resta cependant pas plus de quelques minutes dans l'eau. Elle en sortit, enfila une robe, essora ses cheveux et les releva en un chignon, puis lava ses vêtements tâchés de sang.

Une fois son bain de fin de journée prit, elle rejoignit ses comparses.

- Si vous avez besoin de soins, je peux m'en occuper. J'ai les savoirs des Hommes et des Elfes, bien que peu de plantes.

Il n'y eut pas beaucoup de volontaires - ni même beaucoup de sujets - mais elle passa tout de même le reste de la fin de sa journée à soigner les blessures des arnoriens. Toute sa réserve ou presque y passa, ce qui la fit prier qu'elle n'en aurait pas besoin de nouveau.

Au moins, cette nuit-là ne fut ponctuée que par les gémissements de douleur, au lieu de cette angoisse oppressante omniprésente.
Sujet: Dernière Danse avec les Loups
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Rechercher dans: L'Arnor   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dernière Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 12 Juil 2021 - 18:32
[HRP] Suite de : Première Danse avec les Loups [/HRP]


La Grande Route de l'Est était une route fréquentée mais surtout dangereuse. Jusqu'à au moins Amon Sùl, il y avait une garantie de présence humaine mais après cela, les villages peinaient à se déclarer. Les jours étaient rudes et ce sans parler des créatures qui rôdaient à toute heure. Heureusement, cela restait une route protégée avec une relative efficacité. Le plus grand problème se trouvait après le Dernier Pont. A partir de là, si les bêtes, rôdeurs et brigands ne suffisaient pas, les orcs continaient de constituer une menace. Certains caressaient l'idée folle de boire du sang d'elfe ou d'Homme et il n'était ni rare ni fréquent que les locaux soient les proies du jour. A terme, plus personne, ni garde ni fermier, ne souhaitait résider dans les environs. Au-delà de ce pont, les gens étaient face à leur choix de destination et ses conséquences. Pourtant, de ce côté-ci des Monts Brumeux, il s'agissait de la route la plus "sûre", enfin surtout de la seule route directe entre Bree et Fondcombe. Il existait de nombreux passages mais certains étaient cachés, ou simplement secrets. Rares étaient ceux capables de les voir et une erreur pouvait s'avérer fatale.

Les premiers jours du périple pédestre d'Edwÿne et son nouveal acolyte se déroulèrent sans grandes difficultés. Ils se mettaient en route chaque matin, marchaient autant qu'ils le pouvaient à allure raisonnable, prenaient une pause au bord de la route ou au moins à portée de vue afin de manger, marchaient à nouveau jusqu'au soir. Edwÿne s'occupait intégralement du camp : feu, bois, cuisine... Il avait toujours s'agit, avec les soins, de sa spécialité. A chaque fois qu'elle faisait la cuisine pour eux deux, elle repensait à ces moments où elle faisait de même pour ses patients les plus faibles ou démunis. Elle avait adoré passer ces temps semi-innocents. Elle se souvenait d'une fois, alors qu'elle était enceinte de son premier enfant, où un petit garçon s'était blessé en jouant. Ses parents étaient éleveurs de porcs cependant des sangliers traînaient dans les champs voisins, bordant un petit bois sans importance. Le gamin s'était aventuré trop loin et un sanglier passait par là au même instant. Heureusement ce n'était que "passait" alors l'enfant n'avait pas eu de blessure mortelle, mais sa jambe était en mauvais état. Edwÿne avait cuisiné pour lui pendant que ses parents travaillaient. C'était un jour ensoleillé et l'enfant avait choqué Edwÿne en étant complètement abattu et prêt à mourir. Sa plaie s'était infectée avec tous les désagréments qui vont avec. Edwÿne l'avait non seulement sauvé mais aussi redonné l'envie de vivre. Edwÿne appréciait ce genre de souvenirs. Néanmoins, ses souvenirs de avaient aujourd'hui une note smbre et mélancolique. Une époque où elle était heureuse, innocente, pleine de vie, d'espoirs et de rêves. Mais tout cela semblait si loin, Ô si loin.

Ils finirent par dépasser Amon Sùl, fatalement. La tour de garde arnorienne se dressait fièrement, phare de garde, loin dans la distance. Un pouvoir certain émanait de la forteresse. Nul n'ignorait que seul l'élite vivait là-haut. Nul n'ignorait que sans eux, le royaume tomberait aussi vite que le battement des ailes d'un papillon. La seule vue de ce symbole inspirait la bravoure et le courage, le désir de se battre pour son peuple, de protéger son coin du monde des ténèbres, de mourir pour unejuste cause et le bien-être de tous. Edwÿne n'appartenait pas à l'Arnor, ni de sang ni de coeur, mais le symbole restait sensiblement le même. Elle pleurait la condition déplorable du Rohan, les rumeurs de toutes part, mais il s'agissait de son foyer. Et son coeur, son corps et son âme resteraient à jamais au Rohan. Quoi qu'il y advienne, elle ressentirait jusqu'à son dernier souffle le même élan patriotique. Son royaume avant tout... L'on pouvait, à raison, se demandaer si tous les arnoriens ressentaient la même chose à la mention ou vision d'Amon Sùl. Qu'est-ce cette garnison militaire et d'élite représentait pour un arnorien, quel que soit son origine sociale ? Un bastion, une inspiration, une défense, l'avenir ou le passé glorieux perdu ? Il s'agissait là de questions profondes auxquelles nul ne peut répondre par les mots mais que l'on ressent en son coeur et son âme.

Edwÿne et Bénéthor n'avaient que peu parlé, hormis les commodités d'usage. Au moins avaient-ils échangé leurs noms. Edwÿne respectait les distances qu'il mettait, que ce soit par manque d'aise d'être en compagnie de qui que ce soit. Peut-être que le fait qu'elle soit une femme participait à son malaise ? Elle l'ignorait et ne comptait pas demander. Edwÿne répondit volontiers à ses questions, interrogations ou fit avec plaisir la conversation dans le seul cas où Bénéthor initia ladite discussion. Elle n'avait aucune envie de l'obliger à une interaction sociale, surtout qu'il avait l'air de les éviter. Ou peut-être pas ? Elle-même préférait flotter dans ses souvenirs qu'être confrontée à la difficile réalité de la solitude et du veuvage. Au moins, pour ce voyage, aurait-elle un peu de compagnie, bien que ladite compagnie soit bourrue et clairement inconfortable avec d'autres personnes. Peu importait, finalement. Toujours avec Amon Sùl dans la distance, cette fois-ci derrière eux, la journée s'acheva. Ils trouvèrent un endroit un peu éloigné de la route pour faire un feu. Edwÿne avait pu récupérer une pauvre couverture qui avait séché avec les jours de marche, s'était trempée avec la pluie puis séchée avec le soleil. Elle portait ses affaires sans rechigner bien qu'elle peinait par manque d'habitude. Curieusement, son compagnon d'infortune s'en accomodait. Tandis que celui-ci vaquait à ses occupations, Edwÿne tâchait de trouver de quoi faire un feu et, avec transparance, il n'y avait pas grand-chose dans les environs pour en obtenir.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤


La nuit était propice, oui. La lune n'éclairait pas grand-chose avec une simple moitié visible et quelques nuages. Mais la nuit ne ment jamais. Elle murmure dans une bise que rares peuvent sentir. Les nuits sont toujours les moments parfaits pour observer, loin de tous soupçons, loin des autres.

Combien de temps encore faut-il attendre pour qu'une proie soit affaiblie et ne puisse plus se défendre ?

Une proie seule serait parfaite mais il ne faut pas se précipiter. L'on traque toujours sa proie avant de la faire paniquer, de l'isoler et de l'attraper. Une proie innocente, faible ou malade, l'avenir nous le dira. Mais il faut être patient...

Mais peut-on attendre ? Il n'y a rien de plus beau que le visage dépeignant la panique, le reflet de la mort dans les yeux, les battements de coeur si forts qu'on les entend à quelques centimètres de la proie, le sang battant dans les veines d'une gorge nue...

Oui, il faut être patient. Si l'on se précipite, toutes les visions du bonheur de la traque et de la mort s'évanouisse. Il faut guetter le moment propice.


¤     ¤     ¤     ¤     ¤

J'ai une impression que l'on nous observe, Bénéthor...

La veuve guérisseuse sonda les horizons plongés dans le noir. Elle ne se sentait pas rassurée, et moins encore avec la faiblesse du feu qu'ils avaient. De plus, les flammes empêchaient de voir décemment les environs, en revanche ils faisaient des cibles bien visibles. Etait-il bien sain d'avoir un feu ? Mais sans cela, Edwÿne se sentait encore plus menacée. La femme du Rohan demanda à Bénéthor de ne pas trop s'éloigner, quoi qu'il décide de faire. Elle ne voulait pas finir emportée par la nuit et la présence d'un Rôdeur la rassurait. Si seulement elle avait encore son cheval, elle se serait lovée contre le ventre chaud de la bête mais malheureusement elle n'avait aucun réconfort.

La nuit allait être longue jusqu'à et pendant son tour de garde...
Sujet: Première Danse avec les Loups
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Rechercher dans: Bree   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Première Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 12 Juil 2021 - 18:31

Edwÿne était misérable. Les rires, le bruit, l'agitations avaient attiré plusieurs dizaines de personnes. Autant de personnes qui ne réagissaient ou n'aidaient pas. Une femme sanglotant, ses affaires éparpillées, un châle noir ? Presque personne n'avait vu en entier la scène ni ne comprenait le résultat mais beaucoup en vinrent simplement à la conclusion qu'elle avait usé de ses charmes et se plaignait des conséquences. C'était pour cela que personne ne se pencha pour l'aider, même les quelques personnes ayant assisté à la scène. L'aubergiste, fixé sur la scène sans y avoir réagit, porta un regard neutre sur Bénéthor. Il écouta sa requête, haussa une épaule en hochant brièvement de la tête. L'homme massif ordonna à une de ses serveuses d'apporter les deux serviettes, ce que la demoiselle fit sans perdre une seule seconde – ni même une goutte d'eau.

Edwÿne, quant à elle, s'était mise à genoux, essayant tant bien que mal de sauver un flacon ou une poche d'herbes. Mais les roturiers avaient réellement tout saccagé. Plus aucun remède n'était utilisable et elle allait devoir piocher dans ses économies – heureusement d'un confort modeste pour une femme de sa condition – pour en acheter chez l'apothicaire plus tard dans la journée. Elle n'avait aucune volonté de s'éterniser en ville mais elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait pas voyager sans ses plantes et remèdes. La veuve sursauta lorsqu'elle entendit la voix d'un homme proche d'elle. Elle tourna la tête et reconnut l'homme qu'elle avait croisé en allant se coucher. Fébrile mais reconnaissante, elle lui adresse même un bref sourire en coin en saisissant la serviette humide. Elle se releva et s'essuya correctement, dévoilant un visage fin et fatigué, des yeux cernés et des joues creuses. Son regard noisette s'était terni avec le temps et le deuil mais sa peau claire n'avait pas perdu son éclat. Il ne fallut que peu de temps à Bénéthor pour se rendre compte qu'elle était bien humaine... en preuve ses oreilles rondes lorsqu'elle nettoya ses longs cheveux auburn (châtain-roux).

Elle n'avait pas encore répondu à cet étranger et, maintenant essuyée en partie, elle sonda du regard ses plantes éparpillées, puis revint sur l'homme.

- Je vous remercie pour votre sollicitude et, malgré ma disposition à ne pas accepter de l'aide d'un étranger, il paraît désormais évident que je ne peux aller nulle part sans aide. Il se trouve que je dois me rendre à Fondcombe pour des affaires personnelles et d'évidence vous êtes un homme de la route. Si vous auriez l'amabilité de me protéger durant ce trajet... je n'ai pas grand-chose à offrir mais je trouverai de quoi vous rembourser, d'une manière ou d'une autre.

Sa voix claire et précise entrait en totale contradiction avec son apparence visiblement fébrile. Elle avait l'air épuisée mais sa voix, et sûrement son esprit, étaient en revanche très clairs et vifs. Elle avait l'air sincère alors ils convinrent d'un échange équitable, incluant notamment de rencontrer des elfes. Edwÿne fut soulagée qu'un échange relativement équitable puisse avoir lieu car, sincèrement, sans son cheval elle ignorait complètement comment elle allait bien pouvoir atteindre seule Fondcombe. Ils convinrent de partir dès que possible, en fait elle devait "seulement" récupérer des provisions et des remèdes. La veuve avait noté que les légumes étaient écrasés sous les pieds des roturiers. Elle ne put récupérer que les carottes, l'oignon et les poireaux, mais le pain, les fruits et le fromage étaient immangeables. Edwÿne songea que les cochons seraient ravis du festin. Elle ne fut d'ailleurs pas très longue à effectuer ses achats : après avoir rendu les serviettes à Bénéthor, elle ramassa ses sacs et marcha à pas rapides vers l'apothicaire. Elle y resta le temps nécessaire pour acheter quelques onguents, cataplasmes et plantes séchées. Elle négocia le prix avec férocité, obtenant une très mince et peu satisfaisante affaire. Elle n'aurait que de quoi soigner des infections, blessures légères, brûlures, de la fièvre et soulager des douleurs. Le reste, elle pourrait trouver sur la route, argua avec véhémence l'apothicaire. Après ses achats, elle passa au marché acheter du pain, des fruits secs puis s'autorisa du fromage sec.

Une fois ses affaires prêtes, Edwÿne et Bénéthor se retrouvèrent près de la sortie de Bree. Néanmoins...

- Nous devrons emprunter la route de l'est pour nous diriger vers Fondcombe. Mais sans chevaux, nous serons un appât idéal pour... routes sortes de créatures sur la route. Je propose que nous demandions moyennant payant d'être intégrés à une caravane qui se dirige vers Amon Sùl. Nous aurions un trajet écourté et protégé au moins jusque là. Ce ne sera pas beaucoup mais cela sera déjà un début.

Ils en discutèrent très brièvement. Quelles étaient les chances qu'ils puissent obtenir gain de cause ? Aucune : nulle caravane prête à partir ou à revenir n'était en vue. Si les caravanes d'approvisionnement passaient bien ici, ce n'était pas aujourd'hui. Edwÿne redoutait de prendre la route à pieds : ce serait un voyage long et fastidieux et elle n'avait en aucun cas la carrure de parcourir les terres sauvages d'Arnor avec rien de plus que ses chaussures. Elle s'inquiétait mais ils n'avaient pas d'autre choix. Alors, après un dernier repas à l'auberge de Bree, les deux compères d'infortune n'eurent pas vraiment d'alternative que de prendre la route à pieds. Bénéthor avait l'air un poil plus ravi de cette possibilité que la guérisseuse...

[HRP] Suite sur : Dernière Danse avec les Loups [/HRP]
Sujet: Première Danse avec les Loups
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Rechercher dans: Bree   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Première Danse avec les Loups    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 11 Juil 2021 - 11:10
Musique d'écriture/ambiance :


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Les jours se ressemblaient, l'un prenant le dessus sur l'autre, dans une surenchère fictive où nul ne gagnait ni ne perdait. Lune et Soleil se poursuivaient dans une lutte incessante pour la domination céleste sans pour autant jamais s'atteindre. Parfois les deux se côtoyaient dans le ciel et se languissaient, se lamentaient de ne pouvoir s'étreindre. Mais nulle lamentation ne fut jamais entendue ou exaucée, alimentant à la fois la haine et l'amour que les deux astres solitaires se portaient mutuellement : alors recommençaient leurs luttes et courses acharnées jusqu'à la prochaine fois qu'ils pourraient partager la voûte ensemble. Au yeux des mortels – et immortels - pourtant, ces luttes étaient aussi distantes que les astres en question. Leurs propres journées étaient rythmées par ces courses mais leurs origines n'étaient soit qu'un lointain souvenir effacé, soit une fiction imaginée par les conteurs et les bardes itinérants. Et, pourtant encore, même sur terre ils participaient à cette lutte millénaire et prenaient leurs positions en son sein, justifiant actes et trains de vie par la course du temps et ont même comparé leur vie à celle des astres aux cycles inchangés. Malgré tout, les cieux sont capricieux et lorsque les astres étaient fatigués, ils couvraient le ciel de nuages, tel un rideau de scène permettant aux acteurs de se reposer loin des futilités des spectateurs pendus à leurs pieds, haletant en attente de la suite de l'histoire.

Mais les enfants de la Terre du Milieu, mortels ou non, ont tort de toujours regarder vers les cieux. Ils attendent des signes, des mouvements ou des preuves de quelque lointaine histoire. Cependant, ils oublient souvent que les histoires ne se forgent pas dans les étoiles mais dans le sol meuble, fertile ou infertile, où coulent sueur et sang, où piétinent hommes et chevaux, où creusent les nains et où dansent les elfes. Dans chaque goutte, chaque pas, chaque souffle, chaque geste s'inscrit une histoire, une légende, même si l'on en retient que les plus grands personnages et que l'on oublie le forgeron et le maroquinier, le dresseur de chevaux ou le chevalier-instructeur, celui qui apprend à écrire ou lire, le poète qui frappe les jeunes gens en plein coeur ou les demoiselles qui captent le regard des hommes. Dans l'ombre et la lumière, les fils du destin se tissent et s'entremêlent dans une immense tapisserie relatant l'histoire du monde entier, où chaque vie est mêlée à une autre, puis une autre, puis une autre, jusqu'au jour où les personnes au sommet entrent dans la lumière pendant que les autres sont donnés aux sombres coins inexplorés de l'ignorance.

Mais l'Histoire se vit, elle ne se lit pas, bien que chacun ignore sa place dans ce récit.


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De longs mois brumeux, nuageux et orageux avaient passé depuis que la guérisseuse itinérante d'Edoras avait été privée du dernier vestige de sa personne. Ce collier, si précieux, qu'un homme étrange lui avait prit sans aucun remords. Elle s'était longtemps demandé si un tel bijou pouvait avoir une quelconque valeur pour un voleur mais, surtout, comment il savait qu'elle avait ce bijou particulier ? Mais la femme était simple et, si elle se demandait quel était ce bijou, son esprit ne pouvait que rarement se permettre de vagabonder dans ces eaux mystérieuses. A l'inverse, il s'aventurait dans les ruines de sa vie, composées d'un bout de maison plate aux murs fébriles. Chaque fois qu'elle allumait le feu dans l'âtre, elle revivait l'incendie l'ayant privée de ses trois enfants. Cette peine, ces braises en elle la consumaient et elle devenait un corps sans vie, dénué de volonté ou d'ambition.

Son seul refuge avait été ce fameux collier. Il lui permettait de voyager, retourner dans le temps et de se laisser submerger par les souvenirs heureux d'une vie de famille, une vie sur la route entre Edoras et Minas Tirith, à une époque plus innocente peut-être. Il lui permettait également d'explorer ses souvenirs à Fondcombe, où elle s'était fait amie des Noldor qui avaient, par bonté de coeur, accepté de l'introduire aux remèdes des elfes. Un tel savoir lui était cher et, dans un recoin perdu de son esprit, elle se surprit à ressentir un vif besoin de retourner voir les splendeurs de la cité elfique. Elle savait la cité en reconstruction depuis la prise par l'Ordre de la Couronne de Fer, mais elle avait espoir qu'elle pourrait y retrouver un semblant de goût à la vie si les elfes l'autorisaient à se laisser envahir par la paix et la beauté de cet ultime refuge. Serait-il possible qu'ils l'accueillent avec bienveillance, ou était-elle une intruse de plus dans les murs bien trop somptueux d'une ville elfique ? Elle se prit à chérir cet espoir comme s'il s'agissait d'une promesse pour revoir ses enfants et son époux.

La veuve fit ses bagages, emporta avec elle ses remèdes et, avec son cheval équipé, prit la direction de Bree. Cette étape était essentielle, et elle pourrait se réapprovisionner en plantes là-bas. Il existait certains produits à Bree que l'on ne pouvait trouver nulle part ailleurs, car il s'agissait du seul endroit proposant des herbes typiquement trouvées chez les Hobbits de la Comté. Elle appréciait particulièrement les Hobbits et le soin particulier qu'ils donnaient aux plantes, animaux et produits agricoles. Elle n'en avait rencontré que peu mais ceux-ci étaient distants quoique d'agréables partenaires de commerce ou discussion, si l'on savait les amadouer. Le chemin fut long mais elle avait l'habitude des routes. Elle connaissait presque tous les villages sur le chemin et ne dormit que dans des auberges pour la nuit, ne demandant qu'un repas au soir et matin ainsi que le toit. Elle dormait parfois dans une chambre confortable, parfois miteuse, cela lui était égale. Aucun foyer n'était plus confortable que la maison qu'elle avait partagé avec son mari et ses enfants. Nul lit ne serait meilleur, nul foyer plus chaleureux, nulle nourriture plus exquise, nul jeu plus divertissant, nul rire plus mélodieux. A chacune de ces pensées, elle se projetait dans un passé révolu et s'endormait en revivant ses souvenirs dans ses rêves. Elle se levait triste mais attachée au peu qu'il lui restait : ses mémoires, son cheval et ses remèdes.

La veuve arriva enfin, après un long voyage, à Bree. Elle prit la décision de rester plusieurs à l'auberge, cette fois-ci, afin de permettre à son cheval de se reposer. La bête n'était guère familière avec de très longs voyages à un rythme si effréné : la famille Néogathe prenait autrefois son temps et restait en général plusieurs jours à chaque arrêt avant de reprendre son chemin. Cette fois-ci, le trajet avait été bien plus court que ce à quoi le canasson était habitué. Mais, parfois, rester plusieurs jours n'était guère une décision avisée. Malgré son châle noir, symbole de son deuil et statut de veuve, des roturiers eurent pour idée grandiose de tenter de soit séduire ou posséder Edwÿne. Elle aurait pu compter sur la présence de son mari pour garder les imbéciles à l'écart mais elle n'avait plus aucune protection désormais. Bree n'était pas un endroit assez familier pour qu'elle puisse se tourner vers une main alliée et être "sauvée". Au contraire, personne n'objecta lorsque les hommes bloquèrent son chemin ou la suivaient à la trace dans les rues marchandes, la hélant et abordant avec des phrases dénuées de grâce et mots doux.


La cinquième nuit était pluvieuse. Bénéthor entra dans Bree, biche sur les épaules, et ses pas tranquilles le dirigèrent vers l'auberge, alors qu'il espérait en silence que cette proie lui permettrait d'obtenir pitance et toit pour la nuit. Si l'auberge était si agitée, ce soir-là, ce n'était pas pour une beuverie plus active ou joyeuse. C'était parce que les roturiers qui avaient suivit une veuve jusqu'à enfin la confronter dans une situation où elle n'aurait aucun échappatoire. Ils pensaient sûrement qu'elle serait plus apte à apporter de la chaleur dans leur couche, malgré son châle noir, s'ils demandaient dans une auberge bondée plutôt que dans une rue marchande. Mais Edwÿne n'était pas femme à prendre – quel que soit le sens du terme – et sa solitude, son désespoir ne plaidaient guère en sa faveur. Mais elle était néanmoins une femme du Rohan et personne ne devrait essayer de forcer une femme du Rohan. Elle n'était guère combattante mais elle savait au moins se défendre un minimum. Et, ce soir-là, l'agitation provenait des roturiers essayant de la forcer à monter dans leur couche. Une partie seulement des clients ce soir-là essayaient de les arrêter car forcer n'était pas digne d'un homme bon, mais au final il était plus divertissant pour eux de voir une femme seul s'agiter pour sa liberté et se démener pour se libérer. Pendant ce temps, Bénéthor essayait de négocier sa couche et pitance contre sa biche. Il obtint un bien maigre prix car l'aubergiste, agacé, voulait calmer la foule et permettre à la veuve de s'en tirer sans perdre son honneur. Dès que Bénéthor eut ce qu'il voulait, l'aubergiste se jeta vers la mélée et délivra Edwÿne de ses assaillants au même moment où Bénéthor s'installa pour manger sa pitance qu'une serveuse lui apporta. La foule était calmée et Edwÿne discuta un moment au bar avec l'aubergiste pour le remercier. Elle sanglotait en silence au comptoir avec son eau. Edwÿne ne tarda pas à aller se reposer. Bénéthor et elle, par un hasard du destin, se retrouvèrent à aller se coucher au même instant, les forçant à croiser leurs regards ne serait-ce qu'une seconde.

L'aube aurait dû être un moment de grâce pour Edwÿne. Au lieu de cela, on ouvrit sa porte à coups de pieds, on la saisit de son lit alors qu'elle somnolait encore, et on l'empâcha de parler avec une main sur sa bouche. On la porta – enfin traîna – jusque devant l'auberge où on la jeta sans aucune forme de procès. Elle se retrouva dans la bout et elle entendit les rires des roturiers. Elle tenta de se redresser mais un pied écrasa son visage contre la boue. Elle avait du mal à réaliser ce qu'il lui arrivait. On lui empoigna les cheveux et on la força à regarder son cheval être amené à elle. Mais au lieu de la laisser prendre son cheval et fuir, elle dû regarder tous ses remèdes être jetés au sol, éparpillés et ruinés par la boue, puis son cheval être emmené. La raison ? Si elle ne se donnait pas, alors ils prenait quelque chose en compensation. Elle fut de nouveau écrasée contre sol avant d'être abandonnée là.

Pour Bénéthor, la journée avait commencé dans le bruit et l'agitation mais il n'en eut cure jusqu'à sortir de l'auberge à l'instant où les roturiers quittaient Bree vers les terres sauvages. Il ne put que voir une femme dans la boue, qui n'avait en aucun cas l'air d'une femme de joie ni même d'une criminelle. Ce n'était qu'une femme jetée dans la boue. Une femme qu'il avait croisé hier en allant se coucher.
Sujet: Le nœud d'or du destin
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Edoras   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le nœud d'or du destin    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Fév 2021 - 16:46

Edwÿne Néogathe fixait le feu dans la cheminée, le regard dans le vague. Elle passait son temps à tresser et détresser ses cheveux avec nervosité. Edwÿne n'avait de cesse de ressasser cette fatale journée. Lors de celle-ci, Odéor, son mari, travaillait sur un chantier. Une poutre avait cédé sous son poids et il s'était brisé la nuque sur une pierre. Le même jour, un incendie ravagea la maison, emportant les trois enfants : Janel, Talia et Nowye. Edwÿne était seule au monde depuis qu'Eovreona avait disparut suite à l'accouchement de la guérisseuse. La maison Néogathe avait été reconstruite en une toute petite bâtisse avec une seule grande pièce. La couche d'Edwÿne était séparée du reste par un voile épais, la cuisine était juste assez pour elle-même. Le feu de cheminée servait à la fois au chaudron de cuivre pour la nourriture que là où elle s'asseyait. Le reste n'était que des contenants pour ses plantes, herbes et remèdes en tout genre. Catapaslmes, herbes séchées, décoctions, potions, baumes et des bandages. Elle avait de quoi traiter un grand nombre de maladies et blessures, et les connaissances des Premiers comme des Derniers Nés.

Edwÿne tremblait mais pas de froid ni de peur. Sa vie avait été un enfer depuis la chute puis l'incendie. Elle travaillait comme elle le pouvait en pourvoyant aux besoins du Rohan. Elle n'avait plus aucun désir ni souhait de se rendre au Gondor, déjà depuis l'attaque d'Orcs lors de son retour quelques mois plus tôt en Edoras, et encore moins avec les rumeurs qui circulaient là-bas. Une maladie en Minas Tirith, des tueurs et brigands partout, rien de bon n'arrivait nulle part. Elle se considérait comme étant un rouage tout aussi essentiel qu'un autre en tant que guérisseuse. Mais elle était hantée par le bois et les flammes mais elle n'avait eut d'autre choix que de vivre sur les ruines de son désespoir.

Mais ses yeux, aussi hantés soient-ils, se perdirent sur son collier. Un collier qu'elle portait sans cesse depuis ce jour fatidique. L'histoire racontait qu'un marchand l'avait trouvé dans la rivière en Ithilien puis vendu. Le nouveau propriétaire avait été assassiné puis l'objet avait été récupéré avant d'avoir voyagé jusqu'à Bree, où l'ancêtre d'Odéor l'avait obtenu à un jeu d'argent. Il l'avait depuis gardé, ne cessant de dire que c'était un antique bien de la famille. Personne ne le croyait, pas même Edwÿne. Mais aujourd'hui, c'était tout ce qu'il lui restait de son mari. Edwÿne observa le pendentif avec attention, pour la première fois.

Le pendentif semblait en or et ovale. Deux épis de blé formaient un "V" avec un chêne gravé derrière. Le détail du pendentif était ce qui intéressait Edwÿne : des fleurs forment l'ovale du pendentif tandis qu'un marteau était très minutieusement gravé dans le tronc de l'arbre ainsi que deux sortes de lampes à la base des épis. Edwÿne ignorait quel était le sens de ce pendentif ni même à qui il appartenait. Elle savait juste qu'à chaque fois qu'elle le regardait, elle ressentait cette sorte de profond désespoir, de tristesse, comme s'il émanait du pendentif lui-même.

Edwÿne se releva et prit quelques bocaux. Elle prit son panier et sortit dans la rue. La guérisseuse alla jusque dans une ruelle sombre et toqua à la porte. Une femme âgée ouvrit et laissa la veuve entrer.

- Merci, miss.
- Ce n'est rien. Est-ce qu'il va mieux ?
- Oh, s'il parle c'est qu'il est en forme ! Surtout si c'est pour dire des bêtises.

Edwÿne se contenta de sourire légèrement. Elle se rendit au chevet du vieil homme. Il ne put empêcher une remarque déplacée sur Edwÿne mais elle ne répondit pas. Le vieil homme avait une fièvre qu'il couvait depuis un moment déjà et il commençait à aller mieux grâce aux remèdes de la jeune veuve. Edwÿne fit son affaire puis la vieille dame offrit un thé. Elles discutèrent un moment de tout et de rien, puis Edwÿne rentra chez elle.

Mais en ouvrant la porte...



Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! Mysterious-hooded-man-picture-id1175214864?k=6&m=1175214864&s=170667a&w=0&h=damNhK91xf0jXHn-2xDuxnoaydsl8C0-lg_D-oeUYVQ=
#Bial

- Joli collier que vous avez là, mademoiselle.
Sujet: PnJ(s) de Lithildren
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Les fiches des PNJs   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: PnJ(s) de Lithildren    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 4 Sep 2018 - 18:43
Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! Hots
Edwÿne Néogathe est une femme de 32 ans, guérisseuse itinérante native du Rohan. Elle offre ses services à Edoras et Minas Tirith principalement, bien qu'elle soit aussi appelée à Cair Andros, Osgiliath (plus rarement) et des petites villes ou villages du Gondor et Rohan.

#Edwÿne ne possède pas grand chose, portant essentiellement des robes en tissu fait de sa main (généralement brunes, vertes ou beiges), une cape offerte par son mari élégamment brodée sur les bords, des bottes de cuir ou des sandales. Edwÿne a l'habitude d'avoir une couronne de fleurs dans les cheveux.
Sinon, Edwÿne et son mari possèdent une jument de 8 ans grise pommelée dénommée Satya, une charrette et une maison à Minas Tirith (appartenant au mari) et une maison à Edoras (appartenant à Edwÿne). La guérisseuse possède également une grande collection de bocaux avec des plantes (racines, feuilles, bourgeons, pétales) et dans la charrette ils ont un coffre avec ces bocaux, un peu de bois pour un feu, des couvertures et de la nourriture.

Edwÿne est une femme simple et généreuse, donnant son temps et son affection à ceux qui en ont besoin. En tant qu'infirmière itinérante, Edwÿne aime voyager et ainsi porter son aide à ceux qu'elle croise, en faisant de son mieux. Elle est sage et calme, avec un sang-froid presque inébranlable, souriant à ceux qui en ont le besoin. Il est rare qu'elle s'agace, s'énerve ou hausse le ton. Compréhensive, douce, sympathique, ce sont les qualités qui ressortent le plus. Cependant, l'esprit d'Edwÿne est souvent torturé par les regrets, la tristesse, et il lui arrive de pleurer la nuit, ou de pleurer en voyant une personne mourir malgré ses soins. Emotive, elle est facilement impressionnable, et un tout petit peu naïve.

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Edwÿne naquit en Rohan, dans la campagne. Sa famille était assez pauvre, et Edwÿne avait déjà 4 frères et 1 soeur. Après deux années très dures, deux des frères moururent et la soeur tomba gravement malade. La mère se suicida, et le père, perdu et seul, décida d'abandonner les deux derniers enfants restants lors d'un voyage vers de la famille habitant à Minas Tirith.

Les deux enfants furent recueillis rapidement par un jeune couple dont la femme était atteinte de stérilité. Edwÿne et Alros passèrent une enfance heureuse. Edwÿne était trop petite pour comprendre, alors que son frère avait déjà 8 ans. Edwÿne croyait que Tess et Daleksys étaient ses véritables parents. La petite fille s'intéressait à beaucoup de choses peu communes pour son âge : la musique, la danse, les chevaux et la botanique. Tess était une marchande de bricoles artisanales ; Daleksys travaillait dans les écuries des gardes de la Cité Blanche. Ils vivaient dans une simplicité étonnante, possédant une petite demeure dans le quartier ni trop pauvre ni aisé de la ville, et éduquaient le frère et la soeur dans cette simplicité, une modestie admirable.

Edwÿne avait douze ans quand un évènement changea sa vie à jamais. Tess tomba gravement malade. Elle fut transportée chez les guérisseurs de la Cité Blanche, et les meilleurs. Edwÿne ne voulait pas abandonner la femme qu'elle pensait être sa mère, alors elle resta auprès d'elle. Malgré tout les soins prodigués à Tess, celle-ci mourut quelques jours plus tard. Daleksys, Alros et Edwÿne en furent totalement détruits. Daleksys voulait garder les enfants, mais il n'avait pas assez d'argent pour entretenir la maison, s'occuper des enfants. Il avait juste assez pour lui-même. Il fut alors contraint de les laisser. Alros avait dix-huit ans, et venait d'être adoubé chevalier de la cité. Alors il pouvait être autonome, mais pas la petite Edwÿne. Il demanda alors aux guérisseurs s'ils pouvaient s'occuper de la petite fille. Comprenant la situation délicate,ils furent l'exception d'accepter et prirent Edwÿne sous leur aile. Daleksys venait rendre visite à sa fille adoptive de temps à autres, tout comme Alros. Edwÿne grandit alors au milieu des guérisseurs, apprenant leurs secrets les plus nombreux. Edwÿne participa à de nombreux soins, assistant les guérisseurs expérimentés.

Ses dix-huit venaient à grands pas, et Edwÿne grandissait en taille, beauté, maturité. Ses dons pour soigner, accompagner les morts et aider les autres étaient reconnus. Rien ne semblait ébranler son être. Ce matin-là, une autre chose allait changer. Un guérisseur vint la voir, inquiet.

- [i]Deux hommes sont là, Edwÿne. Il me semble que c'est ton père et ton frère.


Aucun des deux n'étaient venus voir la jeune femme depuis deux ans. Elle se précipita à leur rencontre, aussi vite qu'elle le pouvait. Alros était là, beau, grand et fort, splendide dans sa tenue de soldat. Il avait eut vingt-quatre ans, et était marié à une jeune femme désormais enceinte. Mais Daleksys, lui, semblait en piteux état. Arlos raconta que leur père avait été frappé par un cheval nerveux, et qu'il ne pouvait presque pas parler, malgré une chose importante à dire. Edwÿne aida Arlos à emmener Daleksys dans la chambre de la jeune femme, puis ils l'allongèrent.

- Edwÿne, écoute-moi... Je vais mourir, alors ne tente pas de me soigner.La jeune fille eut une larme, car elle allait chercher de l'aide. Elle se fit violence pour rester là, et attendit donc, serrant la main de son père dans les siennes.Ta... ta mère et moi... Nous ne pouvions pas avoir d'enfants... Nous cherchions un moyen d'en avoir un... Et puis on vous a vu, Arlos et toi... Vous veniez d'être abandonnés dans une ruelle de la ville, ton frère te portait dans ses bras, en larmes. Tu criais, par faim ou tristesse...Il eut une quinte de toux violente et sa voix s'affaiblit.Tess et moi vous avons pris avec nous... on vous a élevé comme nos enfants... Nous... nous étions si heureux...! Merci à vous deux de nous avoir apporté cela...

Edwÿne pleurait, alors que son père mourait. Arlos prit sa soeur dans ses bras et ils pleurèrent ensemble, pendant des heures. Leur père fut enterré avec leur mère. Edwÿne décida de quitter la ville et se rendit en Rohan. Arlos lui avait révélé d'où ils venaient, qui étaient leurs parents, et le tutti quanti.

Sur la route, une charrette s'arrêta à sa hauteur. Un jeune homme de vingt-deux ans environ en sortit, descendit et interpella la jeune femme.

- Excusez-moi, c'est bien cette route menant à Edoras ?
- Oui, en effet.
- Super ! Vous vous y rendez ?
- Oui. Vous aussi, à ce que je vois.
- Euhm, eh bien oui. Montez, je ne vais pas laisser une jolie jeune femme seule sur une route, sans cheval ni rien.

Edwÿne mit quelques minutes mais accepta, presque obligée. Le chemin fut plus rapide, et fort agréable. Elle apprit qu'il s'appelait Odéor Néogathe, fils d'artisans et ouvriers de Minas Tirith. Il se rendait à Edoras pour affaires, mais ne comptait pas y rester. Le voyage fut un peu long pour la jeune femme, mais ils arrivèrent en un seul morceau. Ils promirent plus ou moins de se revoir ici-même, dans deux jours. Edwÿne passa les deux journées suivantes à se renseigner sur ses parents, sa vie. Elle apprit que tous étaient morts. Déçue, elle repartit avec Odéor à Minas Tirith.

Deux ans ans passèrent. Edwÿne avait économisé pour un projet de voyage long. Odéor lui prêta un cheval et la jeune femme, après des au revoir déchirants, se mit en route pour Imladris. Elle fit une halte à Edoras, où elle resta quelques temps afin d'avoir sa propre maison dans la capitale, puis elle se redirigea vers la cité elfique. Elle fit une nouvelle halte à Bree, où elle resta le temps de refaire ses provisions comme à Edoras et pour visiter, se reposer, etc. La derière partie de son voyage fut la plus longue et la plus ardue. Elle eut de la chance de ne pas subir d'attaque de bandits, de Gobelins ou autres créatures malfaisantes. Elle arriva dans la cité elfique où elle reçut une sorte d'enseignement de guérison par des elfes. La jeune femme considérait que c'était un don faits par les Dieux, car ceci était rare. Son voyage dura globalement 2 autres années.

Lorsqu'elle rentra, à 24 ans, Odéor la demanda en mariage. Elle accepta et ils se marièrent au printemps. Arlos était présent avec sa femme Galadrile et ses deux fils, Uldren et Stéron. La nuit de noces se déroula à Cair Andros. Edwÿne eut un premier enfant deux années plus tard, à 26 ans. Odéor et elle se mirent alors à voyager souvent entre Minas Tirith et Edoras : lui comme artisan itinérant, et elle comme guérisseuse itinérante. Leur fils, Jarel, grandit dans cet esprit de voyage, éduqué par un père du Gondor et une mère du Rohan. Et désormais, Edwÿne est de nouveau enceinte de 7 mois, et elle ne s'attends pas à ce qu'elle va trouver lors de ce voyage qu'ils entamèrent avec son mari et leur fils depuis peu...

Après un accouchement difficile, Edwÿne est restée à Edoras avec son époux Odéor, son fils Jarel de 8 ans et sa fille Talia de 2 ans. Elle a décidé d'arrêter de voyager afin que la famille soit définitivement installée à Edoras et puisse prospérer. Elle offre ses services comme marchande-herboriste et guérisseuse à domicile. Cela ne lui rapporte qu'assez pour parvenir aux besoins de ses enfants, avec en plus l'argent que gagne son cher et tendre.[/i]


Pour suivre les aventures d'Edwÿne, veuillez lire ici :
1* - Où deux gosses traînent une Elfe en espérant survivre
2* - Le nœud d'or du destin
3* - Première Danse avec les Loups
4* - Dernière Danse avec les Loups
5* - Entre rêves et réalité
6* - Un pas en avant pour un regard en arrière

7* - Event - Bal d'Edoras

Edit 18.03.24 : Image
Sujet: Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre.
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Le Rohan   Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre.    Tag edwÿne sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 13 Sep 2015 - 19:37

Le matin pointait son nez au-dessus de l'horizon. Edwÿne était allongée dans la charrette agitée par la chaotique route irrégulière. Cette turbulence l'empêchait de dormir convenablement, et agitait également le bébé grandissant dans son ventre. A l'aube du septième mois de grossesse, Edwÿne ressentait des douleurs fortes, mais encore heureusement peu fréquentes. A chaque douleur, Odéor acourait, comme il l'avait fait avec leur fils Janel. Celui-ci dormait d'ailleurs près de son père, qui conduisait la charrette. Odéor se retourna, en entendant sa femme et lui adressa un doux sourire. Il arrêta la charrette sur la route peu fréquentée dans ce coin perdu du Rohan, et il rejoignit sa femme. Le couple s'enlaça tendrement, et échangea un baiser avant qu'Odéor n'aide sa femme à se lever. Il l'aida ensuite à descendre de la charrette. Lui tenant la main, Odéor marcha un peu non loin de la charrette avec Edwÿne, qui tenait son ventre de sa main libre.

En silence, le couple marcha un instant. La lande de l'autre côté de la route était faite de collines plus ou moins grandes, puis d'une forêt paraissant épaisse vue d'ici. Edwÿne regarda un instant vers la forêt, puis se remit à marcher. Sa grossesse l'épuisait grandement, et avec les mauvaises nuits sur cette route irrégulière ne lui permettait pas un bon repos. Il lui était fréquent de dormir aussi dans la journée afin de récupérer. Les voyages duraient de plus en plus longtemps désormais, à cause des pauses plusieurs fois par jour, des repas, du repos nécessaire pour Edwÿne... Heureusement, Odéor était là afin de poursuivre un peu le chemin pendant la nuit. Sans lui, Edwÿne ignorait ce qu'il adviendrait d'elle et de Janel. Il était difficile pour la guérisseuse d'imaginer comment les voyages seraient sans lui : peut-être que des bandits les auraient surpris, ou des créatures horribles venues du Mordor ? Des rumeurs sur des évènements néfastes, funestes circulaient partout, et emprunter les routes étaient devenu dangereux, incertain pour de simples voyageurs. Odéor et Edwÿne ne savaient pas manier une arme, et ils auraient tôt faits de mourir égorgés, ou pire.

Un cri de joie sortit la guérisseuse de ses pensées. Janel sauta de la charrette pour atterrir dans les bras de son père, qui le prit sous les aisselles et le fit tourner en l'air en le tenant. Edwÿne eut un sourire attendrit. Odéor était un père idéal pour Janel, et un mari exemplaire pour Edwÿne. Ceci fait, la famille se mit à prendre le petit déjeuner ; frugal certes, mais au moins Janel n'avait pas à se plaindre : il savait qu'une fois à Edoras il aurait un repas bien plus conséquent. Une amie d'Edwÿne là-bas s'occupait de la maison une fois tout les deux jours, pour aider la femme enceinte et la famille. Eovreona, car ainsi elle était nommée, était une amie, en réalité, de la mère d'Edwÿne. Edwÿne mangea un peu plus que Odéor et Janel, puis elle se leva et fit le compte de ses plantes médicinales. Elle n'avait que très peu d'athéla, un demi-bocal tout au plus. C'était une plante certes fréquente, mais qu'Edwÿne a toujours eut du mal à obtenir. Ses anciens maîtres elfiques affectionnaient énormément cette plante. La guérisseuse itinérante fit un inventaire, accompagnée de Janel.

- Bien, alors, Janel. Tu te souviens de la forme de la mille-feuille et du chardon-marie ? Il opina du chef. Parfait mon grand. J'aimerais que tu ailles m'en chercher, tu veux ? Je pense qu'il n'y en a pas loin.

L'enfant partit derechef, suivit de loin par Odéor. L'enfant n'eut pas à partir bien loin, Edwÿne avait déjà vu du chardon-marie à quelques pas de là, et du mille-feuille à l'opposé mais peu loin également. Il revint avec trois plantes de chaque, et elle sourit.

- C'est bien Janel ! Tu as une excellente mémoire, je te félicite. L'enfant eut le visage éclairé d'un sourire ravi. Edwÿne occupait son fils avec les plantes, bien qu'elle savait qu'il ne serait peut-être jamais guérisseur, il aurait au moins des connaissances sur les plantes. Et grâce à Odéor, il aurait des connaissances en artisanat : il connaîtrait au moins les bases pour vivre seul et se débrouiller.Alors maintenant, redis-moi à quoi sert... les feuilles de soucis !

- Les feuilles ? Euh...Il chercha un instant à comprendre de quoi elle parlait. Edwÿne prit un bocal et en sortit des feuilles sèches de soucis, qu'il prit dans ses mains et regarda un moment. Il tenta de se souvenir des effets de la plante, et il eut une sorte d'éclair de savoir. C'est pas les feuilles, mais les fleurs qu'on utilise !Edwÿne sourit et acquiesça. Il n'avait certes que 6 ans, mais sa mémoire était incroyable, de même que son intelligence.

- C'est très bien, mon ange.

- Je peux aller jouer, maman ?

- Bien sûr, mais ne t'éloigne pas trop, d'accord ?

Il eut un sourire espiègle involontaire, et son regard trahissait un mensonge non-dit. Edwÿne se releva le plus rapidement qu'elle le pouvait et un vertige la prit. Odéor vint la voir mais elle lui demanda doucement de surveiller Janel. L'artisan hésita entre laisser sa femme seule et surveiller leur fils. Elle lui adressa un sourire rassurant, et il fila suivre Janel.

L'enfant jouait, et courait. Il avait les bras écartés comme les ailes d'un aigle, et il courait en les penchant d'un côté ou de l'autre. Odéor le suivait de loin, pour ne pas le perturber. Janel s'aventura près du bois, et il y entra sans vraiment faire attention. Il entendit un bruit, et fit demi-tour, soudain paralysé par la peur. Il vit son père, et un air boudeur se peignit sur sa bouille d'enfant. Il dit néanmoins avoir entendu un bruit. Odéor haussa les épaules et retourna près de la caravane. Quand ce fût fait, Janel alla voir sa mère qui s'occupait du cheval. Il lui dit avoir entendu du bruit dans la forêt, mais pas d'animal ou de bandit comme Edwÿne les décrivait quand il était tout petit. Curieuse, ou inconsciente, Edwÿne suivit Janel vers la forêt. La marche lui était pénible, et Odéor suivait uniquement pour aider sa femme si besoin. Dans la forêt, Janel avançait devant sa mère. Edwÿne tentait d'ignorer la douleur qui lui était venue un peu plus tôt. Les pauses étaient peut fréquentes, mais Edwÿne s'épuisait rapidement. Ils virent alors un petit garçon, peut-être un jeune adolescent. Lorsqu'il les vit, il se mit à courir...
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