15 résultats trouvés pour Sharrin

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Sujet: Sous une pluie d'applaudissements
Learamn

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sous une pluie d'applaudissements    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 5 Avr 2024 - 14:24
Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Zulg10




Au cours des dernières semaines, la Grande Salle du Conseil avait été bien agitée. L’annonce de la reconquête de Gundubanâd s’était accompagnée de nouvelles bien peu réjouissantes concernant les hordes de gobelins qui menaçaient toujours les mines de Zulg-ai-Gathol. L’assaut visant à récupérer l’avant-poste de Zahar-Bazân s’était soldé par un cuisant échec pour les Nains qui devaient désormais oublier leurs projets de contrôle des montagnes alentours. Seule une stratégie défensive, visant à sécuriser les entrées de la cité, était désormais viable. Alors que la coalition triomphait plus à l’Ouest, les Monts du Fer se trouvaient plus que jamais isolés pour faire face à la menace. Dans d’autres circonstances le Roi Thorik aurait pu être un allié précieux mais le passif entre le Conseil et la Couronne d’Erebor était bien trop houleux. Les liens avaient été rompus depuis de nombreuses années et pas même la quête sacrée de la reconquête des terres ancestrales n’était parvenue à mettre leurs différences de côté.

Le siège vide, toujours situé en bout de table, était l’exemple parfait que toute tentative de rapprochement était vaine. Des alliés, il y en avait urgemment besoin mais restait à déterminer lesquels. Ce soir-là, la séance s’était éternisée jusque tard dans la nuit en de longs débats qui ne menaient à rien. Déjà les premiers rayons de soleil commençaient à poindre au-dessus de la Montagne, un faible éclat avait fait son apparition à travers l’ouverture faite en haut du dôme central, venant frapper la large table de Fer d’un point de lumière venu éclairer les armoiries gravées à même le métal. Les sept grandes maisons des Monts du Fer y étaient représentées, chaque blason face au siège occupé par le seigneur qui lui était associé. Seule la place réservée aux Collines Noires était laissée vide depuis de longs mois.

D’un regard las, Nadrïn Id-Vakkar posa momentanément les yeux sur la plume d’oie qui surplombait un large heaume militaire, le symbole de son clan : les Bahrâ. La sagesse et la force, tels étaient les attributs qui lui avaient permis de gravir les échelons pour devenir le Premier Conseiller de la Cité. Un titre honorifique qui lui permettait de présider aux séances du Conseil et d’en fixer l’ordre du jour, un pouvoir limité mais non négligeable. Sur sa droite, le vieux seigneur Ulfarör énonçait d’une voix monotone une série de données économiques ; au bout de deux minutes, il avait déjà perdu la concentration de la plupart de ses collègues.

“...et donc ainsi la livraison de minerai de fer à l’Est pourrait nous permettre de financer la rénovation de la muraille près de la Porte d’Ulgar. Je connais bien l’ambassadeur rhûnadan au Comptoir Commercial, nous pourrions conclure un accord rapidement…”

La dernière phrase prononcée par l’ancien conseiller capta l’attention de Nadrïn. Voilà déjà plusieurs mois que les Nains des Monts du Fer avaient cherché à trouver de nouveau partenaire commercial. Le Rhûn s’était, à sa grande surprise, montré comme un solide partenaire. Ils payaient bien et sans retard. Pourtant, signer un traité avec ce peuple historiquement hostile aux Peuples Libre était un pas que le Conseil avait refusé de franchir jusque-là. Mais peut-être n’avaient ils plus le choix.  

Le Premier Conseiller attendit que son aîné finisse son discours pour se lever et prendre la parole.

“Bien…nous réfléchirons à cette proposition lors de la prochaine session. Si personne d’autre n’a quelque chose à ajouter, nous pouvons lever la séan…
-Frarïn, Seigneur des Poings Forts, demande la parole.”

Tous les regards se tournèrent en bout de table, où le plus jeune des membres du Conseil était installé. Il avait levé sa hache au-dessus de la tête, le signe qu’un des Conseillers désirait aborder un nouveau sujet. Nadrïn fronça les sourcils. D’ordinaire très volubile, Frarïn s’était montré particulièrement discret tout au long de la nuit. Voilà qu’il sortait de l’ombre alors que la conclusion approchait. Respectueux du protocole, cependant, il lui accorda la parole d’un geste de la main.

“Je voudrais évoquer le rôle de Premier Conseiller. Le Seigneur Nadrïn Id-Vakkar est un nain de talent et d’honneur et nul ici ne peut dire qu’il a usurpé sa place. Toutefois, notre Conseil a toujours fonctionné selon un principe de transparence et de partage des pouvoirs. C’est pour cela que je propose que cette fonction soit soumise à un vote…”

Nadrïn esquissa un sourire, presque soulagé de voir que le plan du jeune Nain ambitieux était simplement de venir le défier dans ses fonctions. Il réclamait un vote ? Pensait-il vraiment recueillir la majorité des suffrages ? Le Premier Conseiller était un fin politicien, apprécié par ses pairs ; un vote ne ferait que renforcer sa position.

“Et j’imagine que vous désirez être celui qui se présente face à moi ?”.

Frarïn fusilla du regard le maître des lieux.

“Pas tout à fait…”


Alors, sans crier gare, les immenses portes de bronze de la Salle du Conseil s’ouvrir brusquement. Des bruits de pas, en ordre militaire, résonnèrent à l’intérieur et bientôt près d’une cinquantaine de soldats de la Garde de Fer pénétraient dans la pièce. Ils avaient revêtu l’entière panoplie, armures intégrales et armes lourdes. En plus de cela, leurs visages étaient masqués par d’étranges masques métalliques, leur donnant un côté à la fois intimidant et inquiétant. En queue de cortège, un Nain à la longue barbe blanche avançait d’un air triomphal.

Le Seigneur des Collines Noirs venait de faire un retour théâtral. Estomaqué, Nadrïn cria:

Sharrin ! Que faîtes-vous là ?”


Il chercha du soutien parmi les autres Conseillers, puis il se tourna vers la Garde de Fer.

“Gardes ! Saisissez-vous de ce traître !”


Aucun soldat n’esquissa le moindre geste alors que Sharrin Sharh-Narrag prenait calmement place sur le siège réservé à sa maison. D’une voix calme et posée il répondit :

“De traître à la cause de notre peuple, je n’en vois qu’un ici mon cher ami.”

Cette fois-ci, répondant à la menace du nouvel arrivant, les Gardes s’activèrent mais non pas pour s’emparer du paria qui s’était exilé pour participer à la reconquête de Gundabad. Non.

Nadrïn sentit des mains puissantes le prendre par les épaules, puis un violent coup de poing lui coupa le souffle.

“Mais qu’est ce qu…Je vous ordonne d’arrêter cette folie !”

Les soldats Nains redoublèrent de violence et se mirent à traîner le Premier Conseiller vers la sortie. Les autres Seigneurs, craignant le même traitement, se contentèrent d’observer silencieusement la scène.

Nadrïn Id-Vakkar fut exfiltré et conduit aux cachots. Les grandes portes se fermèrent à nouveau et un silence de plomb revint dans la Salle du Conseil. Les hommes de la Garde de Fer, cependant, tenait toujours fermement leurs armes, prêts à un nouveau tour de force si la situation le demandait.

Sharrin Sharh-Narrag se releva lentement et posa ses deux mains sur la table. Lui aussi avait un masque accroché à sa ceinture.

“Mes chers amis. Quelle joie de revoir vos visages. Ces visages sur lesquels je lis la honte et la couardise. Tout comme Nadrïn Id-Vakkar, vous avez fui vos responsabilités, vous vous êtes détournés des valeurs de notre peuple. Cependant…cependant je suis magnanime et je suis prêt à vous offrir une deuxième chance. Pour laver votre honneur et celui de vos maisons. Dans les profondeurs de Gundabad j’ai vu des choses, j’ai trouvé des objets qui pourraient permettre de rendre aux Monts du Fer leur gloire oubliée. Voilà près de trois semaines que je suis revenu à Zulg-ai-Gathol. Je suis retourné dans ma maison comme un paria, devant cacher mon visage et changer l’intonation de ma voix ; mon seul crime ayant été d’accomplir la prophétie de Durin.”


Il se tourna vers Frarïn et ils échangèrent un sourire. Le jeune Conseiller avait joué sa partition à merveille pour préparer le retour du Seigneur des Collines Noires. Ce dernier reporta son attention sur l’assemblée.

“Bien…à présent votons pour choisir le nouveau Premier Conseiller…”

Derrière eux, les Gardes firent tinter leurs haches.


#Sharrin #Nadrïn #Ulfarör #Frarïn
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Jan 2024 - 22:41





La rage avait gagné le cœur de pierre de Baltog. Qui étaient ces insolents qui osaient le défier sur son propre terrain? Qui était cette vermine qui clamait une quelconque légitimité à Gundabad? La chute avait été violente mais l’immense gobelin avait été assez prompt pour rouler sur le côté et éviter de se retrouver écrasé sous le poids de son loup, qui chuta lourdement, la gueule transpercée de part en part par une lance naine. Le Roi cracha au sol de frustration et se défoula sur un soldat de Thorik qui avait eu le malheur de s’approcher de trop près.

Plus loin, il reconnut Zock-Dah, son général, le héros de son peuple, céder face à la furie de deux vieux Gâzât.

Il poussa un nouveau grognement. La déroute semblait être totale malgré tous leurs efforts et cette dernière charge désespérée. Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, le monarque fut assailli par le doute. Avait-il sous-estimé ce jeune Roi Nain et son délire de reconquête? Avait-il trop traîné à lancer son appel de ralliement? Peut-être que s’il avait été plus prudent, les renforts de Gobelinville et du Mont Gram seraient arrivés à temps. Des millénaires durant Gundabad avait été tenue par son peuple; la perspective que cela change sous son règne était une idée insoutenable. Une telle défaite ne pouvait être expliquée que par une série d’erreurs qui pouvaient lui être fatales.

Son regard mauvais se porta sur Thorik. Ce petit être difforme et barbu vêtu de son armure trop lourde et de ce masque ridicule. Jamais ne laisserait-il ce myrmidon s’asseoir sur son trône glorieux. Jamais.

Avec un cri de rage qui fit trembler les murs de la montagne, Baltog fonça vers le Roi des Nains. Il écrabouilla un premier garde d’Erebor avant d’enfoncer si profondément sa lame dans le thorax du suivant, qu’il ne put retirer son arme de la dépouille. Peu importe. Il le finirait à mains nues.

Le Roi des Nains, voyant son rival désarmé, tenta une attaque. La hache vint se planter dans l’avant-bras verdâtre de Baltog, qui avait bloqué le coup avec sa propre chair. Le sang coula, Thorik pouvait sentir son arme cogner l’os de son adversaire. Pourtant, celui-ci ne broncha pas, arborant simplement un rictus malfaisant. Profitant de l’effet de surprise, Baltog asséna un violent coup de poing dans le visage du Nain, enfonçant le Masque d’acier. Il saisit alors le Naugrim par la gorge et le souleva, d’une main, comme une vulgaire marionnette, amenant son visage tuméfié au niveau du sien.

“Il ne peut y avoir qu’un seul Roi sous la Montagne. Pashk!1


Il reprit sa bastonnade et porta de nouveaux coups violents à l’aide de ses énormes poings, dont les jointures étaient renforcées par des boucles de cuivre. Bientôt le visage de Thorik, couvert de sang et de plaies, devint méconnaissable.  Autour d’eux la montagne se mit à trembler et s’effondrer, comme si elle ne pouvait soutenir la présence de deux monarques en son sein.

“Son nom est: Baltog Durin-Thrug2!”


Si personne n’intervenait, le Roi des Nains, chef de la coalition, allait périr et la victoire des siens serait en péril.


1: Vermine!
2: Baltog Tueur de Durin (titre honorifique du Roi de Gundabad)



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“Encore un peu Tharimbier! Encore un peu!”


Malgré le poison qui brouillait sa vision et entravait ses gestes, le Ramekhtûrg jetait ses dernières forces dans la bataille auprès du bien nommé Biereü Fendeur-de-Crânes. Il avait vécu plus de deux cent cinquante ans pour enfin pouvoir fouler ces cavernes sacrées, berceau de son peuple.

Il savait ses heures comptées, et pourtant il se tenait là, faisant tournoyer sa grande hache avec rage et vigueur. Les derniers survivants du contingent des Montagnes Bleues qu’il commandait était parvenu à encaisser la charge des sbires de Baltog avec plus ou moins d’efficacité. Laisser passer la tempête jusqu’à ce que les forces ennemies s’épuisent. Ils étaient acculés, la victoire était proche. Seul un improbable retournement de situation pouvait changer le cours de la bataille. Toutefois, lui, ne vivrait pas assez longtemps pour voit Thorik s’asseoir sur le trône de Gundubanâd. Déjà sentait-il ses dernières forces le quitter.


“Il est temps Tharimbier.”


Dans un geste qui se voulait solennel mais qui fut, en réalité, réalisée par une main tremblante et parcourue de spasmes; il détacha son masque doré de Ramekhtûrg et le remit à son second et héritier, l’adoubant ainsi dans sa nouvelle tâche. Alors sans un mot supplémentaire pour son frère d’armes, il rassembla ses dernières forces et fonça tête la première sur les troupes de peaux-vertes qui s’étaient amassées près du pont suspendu, en face du précipice. Le guerrier de Tronjheim chargea en ligne droite, les bras écartés, en direction du gouffre. Il en atteignit l’extrémité et sauta dans le vide, emportant dans sa chute fatale plusieurs gobelins.

Alors qu’il tombait vers les profondeurs de la Montagne, il ferma les yeux. Apaisé.

Un bien bel endroit pour mourir.


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La charge menée par les cavaliers Dalites et Rohirrim avait été déterminante pour ouvrir le passage vers l’intérieur de la montagne. Toutefois, au milieu de ce dédale de tunnels et de cavernes étroites, la cavalerie serait bien inutile. Gudmund avait ordonné à ses archers de suivre les troupes de Thorik, afin de les appuyer mais avait décidé de rester en retrait avec sa cavalerie afin d’assurer l’arrière garde et courser d’éventuels fuyards. Orwen et les siens avaient suivi son exemple. Les Rohirrim avaient déjà subi bien trop de pertes dans ces combats brutaux dans les souterrains des Montagnes depuis le début de la Reconquête. Un type de combat auxquels ils n’étaient pas formés.

Le Roi de Dale avait disposé ses hommes stratégiquement à travers la vallée qui jouxtait la montagne, jusqu’au fort de Nal Gunir. Si quelqu’un s’approchait du champ de bataille, même un rôdeur solitaire, ses éclaireurs le repéreraient sans mal. Il s'approcha du jeune rohirrim, plongé en pleine discussion avec son fidèle porte-étendard, Rimbold.


“La bataille touche à sa fin, Orwen. La victoire de Thorik est proche et notre serment aura été honoré.”

Il posa une main sur l’épaule du jeune prince qu’il avait appris à hautement apprécier tout au long de cette campagne.

“Vous êtes un vaillant, Prince Orwen, et un leader né. Promettez-moi une chose, quand tout cela sera fini, retournez en votre patrie. Le Rohan a besoin d’hommes de votre valeur.”

C’est alors que le Rohirrim répondait à son aîné que l’écho du cor retentit au loin. La source du bruit était encore relativement éloignée mais l’’agitation gagna rapidement les rangs. Gudmund fronça les sourcils. Son gendre avait-il enfin répondu à l’appel et envoyé des troupes depuis l’Arnor? Cela arrivait bien tard…

Ou alors était-ce une autre armée? Des renforts d’un autre genre venu soutenir un autre Roi…

Pour la première fois depuis le début du siège de Gundabad, la peur s’empara du Roi de Dale.



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La longue barbe blanche du Seigneur des Collines Noires était désormais teintée du sang noir des nombreux ennemis qu’il avait occis depuis le début de la bataille. Entouré de ses plus fidèles guerriers de la Garde de Fer, le vieux Nain avait activement participé à la bataille et la victoire qui se profilait. Autour de lui, à mesure que les gobelins commençaient à reculer, refoulés en direction du précipice, poussés dans le vide par la pression des Khazâd.

Toutefois, Sharrin Sharh-Narag ne criait pas encore victoire, ne quittant pas de son regard avide le pilier central de la cité souterraine, le coeur du Mont Gundabad. Là se trouvait ce qu’il était venu chercher.
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 4 Avr 2022 - 23:13

24 Octobre 301 - Quatrième Âge

Le Fer est Rouge : Un peuple, multiples ambitions


Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Ramekh10

– LE #RAMEKHTÛRG




C’étaient bien deux fils de Mahal qui se faisait face au détour d’une des galeries de la partie supérieure de la forteresse, pourtant tout soldat qui aurait pu passer par là pouvait assister à un véritable duel de titans. Le Ramekhtûrg, Grand Général des Armées des Montagnes Bleues, était dos à la paroi de pierre taillée, un air inquiet inhabituel sur son visage bourru. Il fallait dire qu’il avait trouvé du répondant en la personne de Sharrin Sharh-Narag, Seigneur des Collines Noires et Conseiller de Zulg-ai-Gathol. Ce dernier avait traversé toutes les terres septentrionales du Rhovanion et ses nombreux dangers avec un petit groupe de soldats dévoués mais souvent submergés dont la moitié n’avait pas atteint leur destination. Les Gardes de Fer étaient certes venus renforcer symboliquement les rangs de la coalition afin que cette page de l’Histoire de leur peuple ne s’écrive pas sans eux. Pourtant, depuis son départ des Monts du Fer, le Seigneur Nain semblait animé par un autre objectif, un autre désir.

Un désir qui ne pouvait être comblé qu’à l’aide d’informations que semblaient détenir son interlocuteur méfiant.

“On vous nomme “Le Maître de Gabilgathol” voyons! Vous devez bien savoir où ils se trouvent non?
-Sharrin…vous savez bien que ce titre est honorifique… Gabilgathol est en ruine depuis des siècles et de toute façon, toutes les sources s’accordent sur le fait que…”


Le Ramekhtûrg marqua un temps d’arrêt. Il évaluait prudemment le poids de ces propos et quelles révélations pouvaient être faite à cet allié ainsi que les secrets qui devaient être préservés devant ce rival. Mais le Seigneur des Collines Noires trépignait d’impatience.

“Sur le fait que quoi ? Quoi? Répondez!
-Qu’ils n’existent plus! Détruits, perdus dans les limbes de l’histoire. Ceux que mes hommes portent au front sont fait d’un matériau différent, certes solides mais dont les propriétés n’approchent pas ceux d’Azaghâl.”

Pris d’une colère soudaine, Sharrin empoigna le Général et lâcha d’un ton féroce.

“Menteur! Vous connaissez tout comme moi les chroniques d’Uzdûr, le Scribe de la Fraternité…Ils existent encore et vous le savez!”


Pris de court, le Ramekhtûrg entrouvrit légèrement la bouche, trahissant ainsi sa surprise. Comment diable Sharrin avait-il mit la main sur ces textes? Depuis combien de temps le vieux conseiller s’était-il lancé dans cette folle quête. Se reprenant rapidement face à l’attitude menaçant de Sharrin, l’officier repoussa ce dernier d’un geste de la main et le dévisagea sévèrement.

Sharrin Sharh-Narag…je connaîs ce regard. C’est celui de “la maladie du dragon”. N’allez point vers cette route là , car vous risquez d’entraîner tout votre peuple dans la chute qui vous attend.”

Sur ces paroles sans concessions, le Ramekhtûrg se dégagea de l’emprise du Seigneur des Collines Noires et s’éloigna d’un pas lourd en direction de la garnison laissant derrière lui le conseiller en proie à ses démons.

Les guerriers des Montagnes Bleues qui avaient fait le déplacement depuis Tronjheim finissaient les derniers préparatifs avant le grand départ vers Gundubanâd. D’un oeil satisfait il observait les guerriers Nains s’activer et se motiver les uns les autres. Seule une solidarité sans failles leur permettrait de prendre le dessus sur Baltog et ses sbires.

Il vint se poster à la droite de son plus fidèle officier. Un capitaine au tempérament de feu, aussi loyal que féroce et qu’il avait logiquement désigné pour mener à ses côtés l’offensive.

“Biereü…il est temps. Le Roi a ordonné le départ…
-Aaaah c’était pas trop tôt.”


Biereü Fendeur-de-Crânes saisit alors son imposant marteau et vint violemment frapper une grande cloche en métal dont le tintement résonna à travers la caverne. Tous les visages se tournèrent vers lui.

“Alors bande de culs-terreux! On se bouge le fion et on se met en route! Il est l’heure d’aller étriper du gobelin!”

Au même moment,à travers la forteresse de Therkâ Nâla et sa vallée, toutes les forces coalisées se mettaient en branle. Dans toutes les têtes, il n’y avait plus qu’un seul objectif: Gundabad.

#Sharrin #Biereü
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 26 Mar 2022 - 21:37



Therkâ Nâla la Résiliente. Ainsi avait été surnommée la citadelle juchée sur un des contreforts des Montagnes Grises. Quelques mois plus tôt, elle avait été la cible d’un violent assaut mené par les forces du Roi Baltog, en pleine confiance suite à sa victoire écrasante à Kalil Abad située à quelques lieues seulement de là. La contre-offensive des gobelins aurait pu avoir des conséquences catastrophiques si elle était parvenue à passer le col des Montagnes Grises et ainsi déferler vers le Sud le long des Monts Brumeux pour y ravager les colonies naines sans défenses. Mais la forteresse avait tenu. Les guerriers d’Erebor avaient vaillamment ralenti les forces ennemies au côté de leurs fidèles alliés du Rohan et la victoire était finalement venue par l’intervention providentielle des archers Dalites et des guerriers issus des tribus Béornides. Ici, l’envahisseur avait été repoussé et la guerre s’était enlisée; la dynamique d’offensive éclair des Nains qui leur avait permis de progresser avait été anéantie par l’humiliation de Kalil Abad tandis que la violente contre-attaque des Gobelins avait été rapidement stoppée net. Ainsi, depuis plusieurs semaines, chaque camp se jaugeait depuis leurs positions respectives tout en se préparant à l’affrontement final. De part et d’autre, les renforts affluaient par milliers et tous sentaient que le dénouement de la Reconquête Naine s’approchait à grands pas: seule l’issue de la campagne demeurait un mystère total.

Ils étaient tous réunis dans la salle exigüe qui servait de quartier général pour les armées coalisées. Les représentants de chaque faction qui avaient répondu à l’appel du Roi sous la Montagne se tenaient debout autour d’une large table ronde qui avait été sculptée à même la roche de la caverne dans laquelle ils s’étaient installées. Therkâ Nâla était une forteresse dont l’importance stratégique, en tant que dernier avant-poste avant Gundabad, était capitale mais la citadelle n’avait pas été conçue pour accueillir le Roi des Nains et l'entièreté de ses troupes. L’espace y était restreint. A l’intérieur de la montagne, les milliers de guerriers nains étaient tassés dans la pénombre, n'attendant plus que le signal du départ. Les humains qui s’étaient joint à l’effort de guerre avaient, quant à eux, choisi d’installer leur campement dans la vallée attenante. Au sein, du bâtiment, il n’y avait ni luxueux quartiers, ni majestueuse salle du trône. Simplement cette caverne circulaire qui avait été aménagée au sommet de l’édifice, sur la plus haute tour de la forteresse et qui surplombait les environs couvert de tentes rouges et or.  Au centre, on avait déroulé une immense carte de la région truffée d’inscriptions en runes naines.

Le Roi Thorik se tenait fièrement face à ses alliés. Si les cernes qui entouraient ses yeux noirs trahissaient son état d’extrême fatigue, à l’intérieur de son regard on ne pouvait discerner que son immense détermination. Cela faisait moins d’un an qu’il était monté sur le trône d’Erebor, mais il avait déjà marqué l’histoire de son peuple. La question qui demeurait était la suivante: serait-il célébré dans les grimoires comme le Roi qui avait redonné aux Nains leur gloire perdue ou alors celui qui avait mené les siens à leur perte?


“Héros des Peuples Libres…J’aimerais tout d’abord exprimer ma plus profonde gratitude à votre égard. Votre soutien sera déterminant dans le succès de notre offensive et vous serez, à jamais, considéré comme des amis des Khazad. Nos cités seront pour  vous une maison et nos forteresses,  des abris si un jour les vôtres devront chercher un refuge.”


Le monarque marqua une pause et croisa le regard de tous les chefs en présence, comme s’il cherchait à appuyer ses propos. Il y avait tout d’abord le jeune Orwen, prince déchu et exilé du Rohan. Son histoire était faite de tragédies et lui plus, que quiconque, comprenait ce qu’endurait le peuple nain depuis de longues années. Ce n’était pas un hasard si lui et ses hommes avaient été les premiers à rejoindre la coalition. Ils avaient joué un rôle déterminant notamment dans la prise et la défense de Therkâ Nâla. Malheureusement, ils avaient subi de lourdes pertes et la communication avec leur royaume natal avait été coupée depuis plusieurs semaines. Des fiers éoreds d’Orwen, ne subsistait qu’une centaine de combattants épuisés qui n’avaient plus rien de cavaliers.

Juste à côté se tenait le taiseux Drár, Compagnon de la Croix-de-Fer et héros de la reconquête. Avec la capture d’Hadhod-Croix-de-Fer par les sbires de Baltog et l’absence du Général Bahin chargé de veiller sur les colonies de la Moria en l’absence du maître des lieux, le vaillant guerrier avait été choisi par ses compagnons pour représenter les siens au conseil qui se tenait. Suite à la bataille de Kalil Abad, durant laquelle la majorité du corps expéditionnaire de Hadhod avait été décimée, Bahin avait décidé d’envoyer de nombreux renforts depuis la Moria qui avaient fini par rallier la coalition quelques jours auparavant. Cela affaiblissait certainement leurs défenses sur place mais les Nains de la Moria n’avaient pas hésité une seule seconde à se mobiliser en nombre pour libérer Gundubanâd. C’étaient ainsi plus de milles haches affûtées qui étaient venus renforcer les rangs de la coalition, déterminées à retrouver leur Seigneur tenu captif dans les profondeurs de la ruche.

Il y avait également le Ramekhtûrg, Général des armées des Montagnes Bleues, reconnaissable parmi tous à sa longue barbe rousse soigneusement tressée qui virevoltaient telles des flammes dans sa frénésie guerrière. Les guerriers d’Ered Luin, avaient également répondu en nombre à l’appel de Thorik malgré la distance. Le Seigneur Gomenar avait sélectionné son meilleur régiment pour mener l’expédition: Id Ursu Gabilgathol. Et si les masques qu’ils portaient symboliquement au combat ne disposaient pas des pouvoirs quasiment mystiques que leurs ancêtres avaient usés au Premier  ge, ces fantassins étaient sans nul doute parmi les guerriers les plus redoutables de ce monde.

Yangrur Epaule-Rouge, Seigneur de Gunduzahar, était également présent. Son apparence dénotait avec celle de ses comparses: il avait la barbe taillée et les cicatrices d’une importante brûlure montait depuis son épaule droite jusqu’à sa tempe. Les chairs rougeâtres et calcinées témoignaient de son existence faite de combats incessants pour assurer la survie des siens. Il connaissait l’horreur qu’il s’apprêtait à rencontrer car il la côtoyait depuis de longues décennies. Les colonies des Montagnes Grises étaient plus modestes et ne pouvaient se permettre de trop dégarnir leurs défenses qui restaient sous la menace constante de raids gobelins. Ils avaient cependant tenu à participer à la bataille finale en envoyant un contingent de près de trois cents soldats aguerris. A leur échelle, l’effort était monumental.

Se tenant discrètement dans un coin, se trouvait également le représentant du dernier des Royaumes Nains, le seul qui avait formellement refusé de répondre à l’appel du Roi Thorik: les Monts du Fer. Depuis de longues années, les relations entre le conseil de Zulg-ai-Gathol et Erebor avaient été très tendues, si bien qu’au début de la reconquête, il avait été décidé de ne pas participer à l’effort de guerre. Seul un maigre contingent de la Garde de Fer, connue comme étant l’une unités les plus prestigieuses, avaient fait sécession et suivi le Seigneur des Collines Noires Sharrin Sharh-Narag contre l’avis du Conseil pour rallier Therkâ Nâla. Mais seule une vingtaine de survivants étaient arrivés à bon port. Leur présence était symbolique mais néanmoins capitale, grâce à eux tous les peuples Nains étaient enfin unis pour mener la bataille la plus importante de l’histoire de leur peuple au Quatrième  Âge.

Il y avait également le Roi Gudmund de Dale et le seigneur Grimbeärd d’Esgaroth qui surplombaient l’assistance. Fortement impliquées dans la guerre contre les gobelins depuis de longues années, ils savaient tous les deux que de la victoire des Nains dépendaient aussi l’avenir de leur peuple. Si Thorik venait à perdre, le courroux de Baltog s’étendrait jusqu’à leurs cités. Conscient du danger, Esgaroth avait mobilisé près de trois cents guerriers. Mais c’étaient sans nul doute la présence des Dalites et de leurs légendaires archers qui pouvait faire peser la balance du côté de la coalition. Gudmund était venu accompagné de près de mille hommes dévoués à la cause.

Enfin, muet comme une tombe depuis le début du conseil, se trouvait un homme qui dominait tous ses alliés de par sa taille. Haut de près de deux mètres il n’arborait ni armure, ni signe distinctif qui pouvait l’associer à une faction. Sa longue barbe hirsute et sa chevelure touffue peu entretenue était inhabituelle pour un seigneur de guerre mais le principal interessé ne s’en souciait que peu. Varbeorn guidait les tribus Béornides depuis de longues années et avait, quelques semaines plus tôt, pris la dure décision de plonger son peuple, d’ordinaire neutre et pacifique pour peu qu’on le laissait tranquille, dans la guerre. Les Béornides étaient peu nombreux et certains clans avaient refusé de venir mais leur force physique et leur détermination pouvaient changer bien des choses.


Cinq mille fiers guerriers d’Erebor.
Plus de mille Nains de la Moria.
Près de six cents haches venues des Montagnes Bleues.
Environ trois cents colons des Montagnes Grises
Une vingtaine de Gardes de Fer.
Une armée composée de mille archers Dalites.
Deux cents soldats de Lacville.
Deux cents  hommes du Rohan.
Et plus d’une centaine de descendants des changeurs-de-peau.


Près de neuf milles guerriers pour faire le siège de Gundabad cela ne serait pas de trop.


Thorik se décida enfin à exposer son plan:

“Les plans ancestraux que nous avons de la cité historique de Gundubanâd sont très certainement obsolètes. Après des siècles d’occupation gobeline, la structure même des lieux a profondément changé. Nous n'évolueront pas dans des lieux à l’architecture familière. Selon nos éclaireurs, dont beaucoup se sont sacrifiés pour nous permettre d’avoir ces informations, les colonnes millénaires érigées par nos ancêtre sont été complètement recouverte par les excroissances crasses de la ruche de Baltog. Dans un premier temps il nous faudra forcer l’entrée à l’intérieur de la montagne. Gundubanâd est protégé par de hauts murs sombre au-dessus desquels les nuées de vils chauve-souris assombrissent la lumière du jour. Cependant nos machines de siège et notre supériorité technique devrait nous permettre d’ouvrir une brèche pour entrer à l’intérieur de la montagne. C’est là que nous entrerons en territoire inconnu et que le plus dur commencera. L’ennemi ne sera pas seulement face à nous, mais aussi au-dessus de nous. Grimpant telle la vermine sur les murs et plafonds des galeries pour venir nous submerger. Il nous faudra avancer au sein de ces galeries sombres de manières compact et organisé. La progression sera lente et difficile mais là aussi nous devrions arriver jusqu’au cœur de la montagne sans trop de dégâts. C’est seulement là que le siège de la capitale de Baltog pourra débuter. Creusée au centre de la montagne dans une immense cavité, protégée par de sombres murailles d’un côté et par un vide abyssal de l’autre; l’accès à la cité est limitée à quelques portes creusées dans la muraille sur son flanc est et des ponts suspendus au-dessus du vide à l’Ouest. Les armées d’Erebor et de la Moria mèneront le siège face aux murailles, avec l’aide de nos ingénieurs nous espérons pouvoir affaiblir leur défenses. Sur l’autre flanc nous comptons sur les archers Dalites pour harasser les gobelins. Le reste des troupes doivent encercler la cité, protéger nos arrières et se préparer à contenir toute tentative de sortie des Wargs ou des Orcs tapis dans la cité. Le siège sera long et sans nul doute éprouvant. A ce jour il nous manque encore beaucoup d’informations sur les défenses de Baltog mais nous ne pouvons plus attendre, chaque jour qui passe voit des contingent entiers venus de Goblinville et des trolls du Mont Gram viennent renforcer les rangs ennemis. C’est pourquoi, nous nous mettrons en route dans deux jours à l’aube. “


Il y eut quelques secondes de silence, chaque dirigeant assimilant progressivement le déroulé du plan de guerre. Gudmund, qui ne semblait pas vraiment convaincu, finit par demander d’une voix méfiante:

“Et si le siège s’éternise et que l'on échoue?
-Dans ce cas là, j’ai également un plan de secours. Mais celui-ci requiert que vous vous sélectionnez les plus braves parmi les plus braves dans vos armées respectives…”

Pour expliquer ses propos, Thorik pointa sur la carte de petites portes qui s’ouvraient sur ce qui ressemblaient à des galeries ancestrales et oubliées depuis des millénaires qui serpentaient à travers la montagne.

Il leur fallait bien l’aide des Pères Fondateurs pour remporter cette bataille.


#Thorik #Gudmund #Grimbeärd #Sharrin #Varbeorn #Yangrur #Ramekhtûrg #Drár #Orwen




[HRP] : Ainsi s'ouvre la première phase scenar' de la bataille de Gundabad, dernière étape et objectif final de la reconquête des Nains. Les troupes coalisées vont donc bientôt partir pour faire le siège de Gundabad. En attendant nous invitons tous les participants à poster à la suite de ce post pour présenter votre personnage en situation avant le départ pour la bataille et surtout interagir avec les personnages des autres joueurs. Pour le moment le rp est assez libre du moment que vous restez géographiquement au sein de la forteresse ou de la vallée adjacente, nous vous invitons fortement à tisser ici des liens avec d'autres participants pour rendre la bataille qui arrive plus poignante au niveau du jeu Smile  
Sujet: Khazâd! Ikhdishî !
Learamn

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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Khazâd! Ikhdishî !    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 5 Déc 2021 - 18:10


La bataille avait subitement pris un tout autre tournant. Les survivants de la Garde du Fer qui s’étaient regroupés autour de leur chef furent soudainement animés d’une ferveur nouvelle à la vue de leurs frères qui déferlaient depuis la montagn pour assaillir leurs ennemis. Pris en tenaille et désorganisés, les Wargs ne résistèrent pas bien longtemps. Déjà épuisés par la résistance farouche de leurs proies initiales, les grands canidés manquaient d’énergie pour répondre aux coups rageurs des soldats des Montagnes Bleues. Touché à l’épaule et à l’arcade sourcilière qui saignait abondamment, Sharrin Sharh-Narag fit taire la douleur et redouble d’effort pour montrer que la Garde de Fer ne devait pas son salut qu’à l’intervention providentielle d’un autre corps armé. Les corps inanimés de gobelins et de loups jonchaient le gazon rougi par la bataille de la vallée de Framsburg. Le sauvetage d’un Gurdann mal en point par un féroce Draem fut accompagné par des exclamations enjouées de ses comparses ravis. Désemparés, la poignée de Wargs encore debouts prirent la fuite vers l’Est et les Montagnes. Certains Naugrims s’élancèrent à leur poursuite mais furent rapidement stoppés dans leur élan par le ton sec du Capitaine Biereü.

“Laissez-les, ces chiens sont blessés et isolés! Ils ne représentent que bien peu de danger. Gardons nos forces et soignons nos blessés.”


L’impétueux officier laissa mollement retomber son bras qui tenait l’immense marteau avec lequel il avait semé la mort dans les rangs ennemis. Il prit quelques secondes pour reprendre sa respiration en soufflant comme un boeuf, puis il porta finalement son attention sur le petit groupe qu’il avait décidé de secourir.

“Par les  diamants de Úri. Sorcellerie serait-elle à l’oeuvre  ou ai-je bien sous les yeux des représentants de la Garde de Fer?

Il agrémenta sa remarque d’une mine dédaigneuse qui en disait long de la réputation qu’avait les Nains des Monts du Fer aux yeux de leurs congénères. Leur isolationnisme exacerbé et leur refus de participer à la reconquête  menée par Thorik, les Monts du Fer avaient gagné une indépendance certaine mais s’était, en retour, coupé de leurs frères des autres Grands Royaumes qui avaient tous répondu à l’appel de leur monarque.

Sharrin, qui ne semblait pas impressionné par le verbe particulier de l’officier à la barbe rousse, s’avança fièrement en bombant le torse.

“Je suis Sharrin Sharh-Narag, Seigneur des Collines Noires et  Conseiller de Zulg-ai-Gathol. Je mène une expédition formée de volontaire désireux de soutenir la coalition pour le siège de Gundabad. Alors je vous demanderai de montrer un minimum de respect pour ceux qui sont tombés pour la cause.”

Visiblement mécontent d’être ainsi remis en place, Biereü empoigna le manche de son marteau et répondit sèchement.

“Si vous pensez qu’une pauvre compagnie de dix clampins estropiés nous seront utiles devant Gundabad alors vous vous tromper lourdement, Conseiller… Les Monts du Fer auront mon respect le jour où  ils enverront le gros de leur armée pour servir la cause, comme nous l’avons tous fait.”

En bon diplomate, Sharrin fit le choix de ne pas immédiatement répliquer pour éviter que les tensions ne s’aggravent pas. Malgré l’antipathie certaine, la patrouille du Fendeur-de-Crânes leur avait sauvé la mise et pouvaient leur permettre de rallier les coalisés au plus vite.

Biereü balaya les alentours de son regard acéré, en quête d’un nouveau danger.

“L’endroit n’est pas sûr, nous sommes bien trop exposés. Ramassez vos morts et soignez vos blessés. Nous partons dans une heure.”


Sans perdre une seconde, les nains s’activèrent pour se porter au secours de ceux qui avaient souffert lors de la bataille. Quant à ceux pour qui ils ne pouvaient plus rien, on s’attela à leur construire une dernière résidence plus ou moins digne.

Sharrin se tourna vers Gurdann et Draem qui se tenaient côte-à-côte depuis la fin de l’affrontement. Il leur ordonna abruptement:

“Vous deux! Vous venez avec moi! Le Capitaine Boldur mérite une sépulture digne de son rang.”

Le vieux conseiller s’agenouilla au côté de la dépouille de son ami et nettoya son visage comme il le pouvait afin de lui redonner un air respectable. La tâche plus fastidieuse de la recherche de pierres pour la construction de la tombe revenait à Draem et Gurdann, une activité peu agréable mais qui pouvait leur permettre de faire plus ample connaissance.




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La cérémonie en l’honneur des soldats tombés lors du combat fut brève et particulièrement sobre. Il n’y avait ni grande sépulture ou procession funéraire. Les corps avaient disposés les uns à côté des autres, au pied de la montagne la plus proche, et simplement couvert de tas de petites roches. Tel était le triste destin des héros qui se sacrifiaient pour leur mission: un repos éternel loin des cavernes de leurs ancêtres et des coeurs de leur famille. Sharrin entonna quelques chants qui furent repris par les siens et plus ou moins correctement uivis par les Nains des Montagnes Bleues.

Visiblement ému, Sharrin, d’ordinaire si éloquent et fier, s’agenouilla devant la tombe de Boldur. Il ne prononça aucun discours grandiloquent ni de grande oraison funèbre narrant les exploits de son bras droit. Non. Il poussa simplement un long gémissement. Gémissement qui devint cri, cri dans lequel se mêlait toute la rage, la tristesse et la détermination qui l’habitait.

Biereü s’approcha du vieux conseiller et lui posa une main amicale sur l’épaule. Le Fendeur-de-Crânes était resté stoïque durant toute la cérémonie mais lui, plus que tous ici, savait ce que la perte d’êtres chers pouvait signifier. Il savait aussi que ce sacrifice en appellerait beaucoup d’autres pour la bataille qu’ils s’apprêtaient à mener.

“Mandos accueillera votre ami à bras ouvert, j’en suis certain.  Tâchons simplement de rallier ses cavernes avec le même panache.”


L’officier à la barbe rousse se redressa, conscient que la charge du commandement lui revenait désormais. Il plaça son marteau sur son épaule et déclara avec conviction:

“Khâzâd! Il nous faut partir! Notre destination n’est plus qu’à quelques jours de voyage. Therkâ Nala est tout proche et de là nous marcherons vers la plus grande victoire de notre âge!.”
Sujet: Khazâd! Ikhdishî !
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Khazâd! Ikhdishî !    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Sep 2021 - 14:14


Un silence accompagna les révélations de Draem. La patrouille était prête à en découdre avec l’ennemi, en particulier les gobelins, mais ne s’imaginait pas tomber sur un affrontement déjà entamé entres Wargs et représentants de leur peuple.

Dedor glissa une main dans sa soyeuse barbe blonde, commentant d’un air pensif:

“Des Nains? Ici, dans cette vallée? Mais cela ne fait aucun sens…”

En effet, de la grande armée coalisée, l’escouade de Biereü était celle qui avait été envoyée le plus au nord pour observer les mouvements de troupes de l’ennemi. Aucun autre groupe allié n’était censé se trouver dans les parages compte tenu de la dimension secrète de leur mission. La présence d’une troupe de guerriers Nains soulevaient de nombreuses questions dont ils n’auraient sûrement jamais la réponse s’ils n’arrivaient pas à temps pour sauver les derniers rescapés. Et ceci, le capitaine Biereü l’avait parfaitement compris:

“Par la barbe des Sept! Il n’y a pas une seconde à perdre!  Khazâd! Préparez-vous à charger!”

Chaque minute était précieuse et ils n’avaient pas le temps d’élaborer une stratégie d’attaque complexe. Biereü prit toutefois la peine de s’approcher discrètement de la vallée où se déroulaient les affrontements pour analyser rapidement la situation. La horde de Wargs montés par les hideuses peaux vertes encerclaient le petit groupe de Nains qui se battaient avec la force du désespoir. Tout autour d’eux, l’herbe verte de la vallée de Framsburg avait prit une teinte ocre et des dizaines de corps jonchaient le sol.

“Bon ces sales bêtes ont déjà dû sentir notre odeur, l’effet de surprise c’est cuit donc vaut mieux pas perdre de temps! CHAAAAAAAARGEZ!!!”

Mador sonna trois fois dans le cor en cornes de bélier et les Nains des Montagnes Bleues se mirent en branle, dévalant le versant de la montagne à toute vitesse en beuglant à tue-tête de nombreux cris de ralliement venus tout droit de Tronjheim.

Armé de son énorme marteau en acier, barbe rousse tressée, cheveux hirsute au vent, armure dorée et cape bleutée claquant dans son dos. Le capitaine Biereü en imposait et semblait décidé à prouver à ses hommes qu’il n’avait pas usurpé son surnom.

Pris à revers, l’arrière garde ennemie eut à peine le temps de réagir. Un premier individu fit les frais de la première attaque du capitaine. Le gobelin s’écroula au sol, la face écrasée par la puissance du coup de marteau. Derrière leur officier déchaîné, Mador et Dedor maniaient leur lame avec dextérité et précision, défiant ceux qui avaient échappé à la fureur du Fendeur-de-Crânes.

Bientôt la mêlée fut totale. Les Wards s’étaient tant bien que mal réorganisés pour faire face mais devaient désormais gérer deux fronts alors que les Nains des Monts du Fer, au bord de l’implosion quelques minutes plus tard, avaient repris espoir à l’arrivée de ces renforts innatendus. Animés d’une énergie nouvelle, il gagnait du terrain sur des peaux-vertes désormais prises en tenailles.

En l’espace de quelques secondes tout avait basculé. Et les chassés étaient devenus les chasseurs. Déjà, plusieurs Wargs se mirent à chercher une porte de sortie pour échapper au carnage.

L’un d’eux, moins téméraire que ses congénéres parvint à s’extirper tant bien que mal du coeur de la bataille. Blessé à la croupe, le loup géant boîtillait et ne semblait plus en mesure de se mouvoir avec rapidité. La bête repéra cependant la silhouette d’Oboron, toujours étendu sur son brancard à l’écart des combats. Le Warg inclina légèrement la tête face à cette nouvelle proie.

Prendre la fuite était une bonne chose, prévoir le repas du soir en était une deuxième.

Le félin claudiqua alors en direction du Nain impuissant, sa gueule légèrement entrouverte laissait entrevoir ses immense canines capables de découper les chairs les plus robustes comme une simple peau de poulet.

Gurdann, que les combats avaient éloignés de son ami, se rendit compte du drame qui était en train de se jouer. Mais il était trop loin pour intervenir à temps.

Était-il condamné à voir son plus fidèle ami périr si cruellement sans pouvoir rien y faire?

De tous les Nains, seul Draem, qui s’était retrouvé à l’écart du groupe après qu’un prodigieux coup de museau ne le fasse voler sur plusieurs mètres, était assez près pour tenter de faire quelque chose.

Mais face à la menace que représentait la bête en combat individuel, le jeu en valait-il la chandelle?  

#Gurdann #Sharrin #Oboron
Sujet: Sont-ils encore nos frères?
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Sep 2021 - 14:08


Mû par une rage indescriptible, Gurdann Coeur-de-Chêne avait pris des airs monstrueux pour les peaux-vertes qui osaient s’approcher de lui. Une folie sombre et meurtrière se lisait dans ses yeux qui scintillaient sous le heaume de bronze, teinté d’un rouge vermeil provenant du sang du défunt capitaine. La masse d’armes qu’il maniait d’une main lui permettait de se dégager le passage progressivement en direction du groupe de combattants nains qui s’étaient regroupés quelques mètres plus loins, tandis que la hache lui permettait de découper tout ennemi trop aventureux. C’est ainsi que la Garde du Fer parvint, au prix de nombreux efforts, à retrouver une sécurité relative au sein des Khazâd.


Sharrin échangea un regard interrogateur avec son subordonné, l'inquiétude était perceptible dans les  yeux du vieux conseiller. Une inquiétude concernant son ami qui gisait inanimé plus loin. Nulle parole ne fut nécessaire pour que Gurdann fasse comprendre au vétéran le tragique destin de Boldur. Un voile de tristesse passa momentanément sur son visage ridé et soudain le poids des années fit subitement surface sur la mine fatiguée de Sharrin Sharh-Narag. Le vieux lion de Zulg-ai-Gathol sentit momentanément le désespoir et la lassitude gagner son coeur. Au cours de ses décennies de service pour sa patrie, il avait vu périr nombre de ses pairs, fiers et valeureux Gardes de Fer. Des sacrifices d’une tristesse infinie mais néanmoins nécessaire pour la survie de leur peuple. Mais la mort de Boldur était différente. Depuis sa prise de fonction au sein du Conseil, l’officier avait agi comme son bras-droit, conseiller avisé et éclairé n’hésitant pas à manifester son désaccord quand la situation l’imposait mais dont la loyauté s’était toujours révélé sans failles. Il avait été son compagnon, son lieutenant, mais aussi sa boussole morale capable de freiner les ardeurs fougueuses de Sharrin en le raisonnant.  Ici, près de Farmsburg, Sharrin avait perdu bien plus qu’un simple soldat.

Pourtant le vieux Nain se ressaisit rapidement. Se laisser gagner par la peur et le chagrin reviendrait à mourir sans se battre, sans honneur. Si jamais les Gardes de Fer voyaient leur leader faiblir, alors c’est tout le groupe qui baisserait bien les bras. Poussant un rugissement rauque pour se donner du courage, Sharrin fit un pas en avant et leva haut sa lourde hache à double tranchant. La lame s’abattit d’un coup sec sur la nuque d’un Warg qui s’écroula instantanément, mort sur le coup. Suivant l’exemple de leur chef, les guerriers nains cherchèrent également à gagner du terrain en adoptant une méthode de combat plus agressive. Un dernier assaut héroïque pour repousser l’ennemi, ou du moins ne pas lui rendre la tâche facile.

Pourtant cet ultime effort vint puiser dans les dernières ressources bien entamées des Khazâd. Rapidement les bras se firent de plus en plus lourds, les gestes de moins en moins vifs et la ligne offensive se craquela en plusieurs points stratégiques. Grâce à leur charge, ils avaient grappillé quelques mètres mais chaque tête qu’ils coupaient semblaient être instantanément remplacées par une autre. Deux autres gardes, épuisés, tombèrent sous les coups de l'ennemi.

Gurdann et Farmli  étaient restés légèrement en retrait de l’assaut pour continuer à protéger un Oboron impuissant. Ils tenaient pour le moment leur position mais ce n’était plus qu’une question de minutes avant qu’eux aussi ne flanchent.

Submergés par l’ennemi, les Nains des Monts du Fer avaient besoin d’un miracle pour s’en sortir.

Au loin, un cor retentit.

Ils crurent d’abord à l’arrivée de nouveaux gobelins, très présents dans la vallée.

Un cri de guerre retentit.

Un cri de guerre que tous purent comprendre.

C’était du khuzdul.


[b]La suite des aventures c'est  par ici: Khazad! Ikhdishi!
Sujet: Sont-ils encore nos frères?
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Juin 2021 - 15:01


Sharrin se redressa en poussant un grognement, un air inquiet sur son visage ridé. Gurdann venait de confirmer ses craintes en analysant rapidement les empreintes encore fraîches. Une main posée sur la garde de la hache, il scruta attentivement les alentours tout en écoutant les dires d’Oboron d’une oreille. L’évocation des Grands Loups en fit frémir certains, les récits glaçants sur ces gigantesques bêtes que leurs ancêtres avaient jadis dû combattre était bien nombreux. Pourtant Waldrum se chargea d’écarter rapidement cette éventualité, rassurant quelque peu les angoisses des moins braves du groupe.

“Tout ceci est vrai,
fit l’ingénieur, mais cela fait bien longtemps qu’ils ont disparu de la surface de la terre.  Ils s’agissaient d’animaux immenses et les empreintes ici présentes, bien que imposantes, ne vont pas dans ce sens-là.”

Le Seigneur des Collines Noires continuait à analyser le terrain autour d’eux. Ils avaient fait le choix de progresser au cœur de la vallée du Rugris, là où le terrain était le moins accidenté et où ils pouvaient progresser le plus aisément. Autour d’eux, plusieurs collines verdoyantes s’élevaient de manière irrégulière, leur barrant la vue de l’horizon. Sharrin pointa le sommet de l’une d’entre elles.

“Les empreintes sont encore fraîches. L’ennemi n’est pas loin. Rendons-nous vite en haut de cette colline, nous y verrons plus clair pour le repérer et nous organiser.”


Sans perdre une seconde, la troupe se dirigea au pas de course en direction de l’objectif annoncé. Après de longues journées de marches sous le soleil et avec plusieurs kilogrammes de paquetages sur le dos, les guerriers Nains devaient à présent puiser dans leurs dernières forces pour se mettre au diapason de la course poursuite qui s’annonçait.

Une course-poursuite bien inégale.

Derrière eux un hurlement monstrueux se fit entendre. Sharrin tourna brièvement la tête et put constater la présence de deux éclaireurs gobelins juchés sur des Wargs au pelage gris quelques centaines de mètres dans leur dos.

“Allons Gardes du Fer! Le sommet n’est plus très loin!
-Il est déjà trop tard!”
S’exclama alors Boldur en pointant du doigt la colline en question.

L’endroit était d’ores et déjà occupé par d’autres Wargs qui les fixaient d’un regard menaçant. Alors, tout autour d’eux, postés à la cime de tous les reliefs qui les entouraient, apparaissaient des canidés montés par leurs maître hideux. Les hurlements se multiplièrent, les rugissements se firent de plus en plus pressants.

Ils ne tardèrent pas à donner l’assaut. Bientôt ce fut près d’une vingtaine d’entre eux qui se mirent à foncer sur le petit groupe des Naugrims, la bave dégoulinant sur leurs babines rouges, leurs crocs acérés prêt à rompre les défenses des valeureux Khazâd.

Sans céder à la panique, Sharrin Sharh-Narag distribua alors ses ordres.

“Khazad! En formation! Formez le cercle! Ne les laissez pas passer.”

Il ne fallut que quelques secondes pour que les guerriers d’élite de Zulg-ai-Gathol ne forment ce fameux cercle. Ils placèrent Oboron, grand blessé au centre, et se disposèrent autour de lui, armes à la main, prêts à faire face.  Autour d’eux, les Wargs avaient pris de la vitesse pour forcer le barrage mis en place.

Le choc s’annonçait pour le moins violent.

L’ennemi n’était plus qu’à une dizaine de mètres, on pouvait entendre la respiration saccadée des loups et sentir leur souffle fétide. Sharrin serrait sa grande hache de ses deux mains. Certains de ses hommes avaient planté leur bouclier d’acier dans le sol encore meuble, dans l’espoir de bloquer net l’offensive.  D’autres encore pointaient de longues lances en direction de la gueule des Loups pour les dissuader de s’approcher de trop près.
Mais il en fallait plus pour impressionner ces véritables forces de la nature. Détournant la pointe des javelots, et déterminés à forcer le barrage, les Wargs se ruèrent sur les guerriers Khazad qui eurent toutes les peines du monde à encaisser la charge surhumaine. Plusieurs guerrières titubèrent en arrière, d’autres se firent valdinguer pour atterrir plusieurs mètres plus loin.  Pourtant, tant bien que mal, le cercle de défense nain parvint à tenir face à la première vague d’assaut et les Wargs avaient momentanément fait volte-face alors que le cadavre de deux entre eux gisaient dans une flaque de sang sombre, victimes de la furie du Seigneur des Collines Noires. Faisant tournoyer sa dangereuse masse d’armes, Boldur parvenait à colmater les brèches tandis que ses camarades se relevaient pour reprendre promptement leur poste. Les organismes étaient déjà touchés, plusieurs étaient déjà blessés mais il n’y avait pas une seconde pour souffler; déjà la deuxième charge approchait à toute vitesse. Plus forte, plus vigoureuse, plus violente.

Cette fois le barrage de la Garde de Fer vola en éclats. Plusieurs Naugrim tombèrent pour ne plus se relever, les canines des Wargs firent des ravages et bientôt le vert gazon du Val prit une teinte ocre. Pris par surprise et désorganisé, les Nains devaient à présent lutter pour leur vie. Au milieu du marasme, Sharrin était parvenu à rassembler quelques fidèles autour de lui et se battait comme un lion près de la civière d’Oboron, décidé à ne laisser personne à la merci des crocs des leurs assaillants. Pour avoir une chance de survivre au carnage, il faudrait assurément rejoindre ce petit groupe compact. Tous les autres Nains isolés, étaient en proie à un combat inégal face à des fauves qui les encerclaient, les épuisaient, s’acharnaient jusqu’à ce que le brave héros d’Aulë, épuisé et blessé, ne soient réduits en lambeaux par la violence carnassière des animaux.

Parmi ces guerriers isolés du reste du groupe se trouvaient Boldur. A ses pieds, reposaient les corps de deux autres guerriers terrassés en quelques minutes. Le Capitaine de la Garde manier sa masse d’arme avec force et dextérité mais dépassés par le nombre, il avait toutes les peines du monde à se défaire de ses adversaires. Un coup de griffes avait profondément entaillé son épaule désormais sanguinolente. Pourtant, il n’était pas dans l’habitude de Boldur Poing-de-Bronze d’abandonner un combat. Il abattit violemment sa masse sur le crâne d’une des bêtes qui s’était approchée de trop près. Il y eut un craquement sinistre et l’animal s’effondra, mort sur le coup. Dans un acte de folie, à mi-chemin entre le défi et le désespoir, Boldur poussa un long cri rageur destiné au reste des ennemis. L’officier se tenait fier et droit face aux fauves.

Mais seul, combien de temps pourrait-il encore tenir?

Pris dans le chaos des combats, personne parmi le groupe de Sharrin n’avait remarqué la délicate position du second en chef, quelques dizaines de mètres plus loin. Seul l’oreille acérée de Gurdann, posté près de son ami Oboron, capta le cri rageur de Boldur.

Devait-il voler au secours de celui qui lui avait sauvé la vie à deux reprises et s’engager dans un combat bien inégal? Ou alors devait-il accepter le sacrifice de l’officier et rester auprès de ce qui restait de la troupe?

Il lui fallait décider au plus vite. Les secondes du capitaine, qui s’épuisaient de plus en plus, étaient comptées.
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 10 Mai 2021 - 12:54





Sharrin Sharh-Narag s’avança lentement en direction de Gurdann. La dernière remarque du Garde de Fer n’avait que modérément plu au conseiller de Zulg-ai-Gathol qui n’était pas réputé pour sa clémence envers les insolents. Il fronça ses sourcils gris et un rictus apparut sur son visage ridé, sa main empoignant fermement sa hache. Dans d’autres circonstances, la sanction aurait été immédiate mais pour le moment les Nains du Mont du Fer ne devaient pas céder à la division et faire front ensemble face à leur ennemi ancestral. Sharrin était un nain fier et autoritaire mais également un leader intelligent et il n’avait pas perdu de vue les objectifs qui étaient les siens.

“Votre insolence ne restera pas impunie Gurdann Cœur-de-Chêne. N’oubliez jamais qui sont ceux qui donnent les ordres ici. Je n’ai rien à prouver, ni à vous ni à aucune autre créature qui foule ces terres.”

Une nouvelle flèche siffla dans les airs et passa à toute vitesse entre les deux guerriers avant de venir ricocher sur les ruines d’une statue de Zahar-Bazân. Le temps leur était compté.

“Vous connaissez une sortie? Bien!  Alors prenez les devants et montrez-nous le chemin. Boldur et ses hommes se chargeront “de couvrir nos arrières”.


Il leur fallait se déplacer vite et efficacement vers le passage secret car déjà les gobelins commençaient à déferler à l’intérieur de la citadelle sans que les défenseurs Naugrims ne puissent faire quelque chose pour les contenir.

L’heure était venue d’abandonner Zahar-Bazân.

Boldur, aidé de deux de ses subordonnés, ouvrit les battants des grandes portes de l’ancien avant-poste. Dans une poignée de secondes, les peaux-vertes s'engouffraient dans la brèche par milliers. Postés en tête de peloton, Gurdann et Oboron allait devoir frayer un chemin au milieu de la masse grouillante de gobelins qui se présentait face à eux.

Gurdann leva l’arbalète de Waldrum devant lui. Une arme secrète qui représentait sûrement leur dernier espoir.  Il se rappela le signe que lui avait fait l’ingénieur quelques minutes plus tôt.

L’utilisation du mécanisme était simple: tourner la manivelle.
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 25 Avr 2021 - 14:42





“La retraite?”

Le regard noir que lança alors Sharrin Sharh-Narag à Gurdann était suffisant pour dire tout le mal que le Seigneur Nain pensait du plan du Garde de Fer. Faisant toujours tournoyer sa lourde hache autour de lui pour garder les gobelins à distance, le doyen de l’expédition réplique sur un ton cassant.

“Personne ne battra en retraite sous mon commandement Soldat! Est-ce ainsi que vous avez intégré la Garde? En pensant comme un pleutre?  Non; les défenseurs de Zahar-Bazân ne reculeront pas!”

Au même instant, une flèche ennemie siffla dans sa direction. Au dernier moment, Sharrin esquiva vers la gauche et la pointe du projectile vint effleurer son visage. Une mince coupure apparut alors sur sa joue et un filet de sang vermeil s’écoula pour donner à la barbe immaculée du Naugrim une teinte bien singulière. Quelques secondes plus tard, le corps d’un premier Khazad tombé au combat s’effondra sous leurs yeux, criblés de traits des peaux-vertes qui se faisaient toujours plus nombreuses.

Boldur, dont l’épaule avait été sérieusement entaillée, s’approcha alors de son supérieur.

“Monseigneur! Ils sont trop nombreux! Il nous faut tenter quelque chose!”

D’un geste décidé, le Seigneur des Collines Noires s’essuya alors le sang qui entachait son visage d’un revers de la main et bomba fièrement le torse.

“Nous n’irons pas en arrière, jamais! Mais en avant! Il nous faut tenter une sortie pour poursuivre notre route! Préparez-vous à ouvrir une brèche!”

La manœuvre était pour le moins ambitieuse pour ne pas dire suicidaire. Devant eux, la route qui devait les mener aux bordures des Monts du Fer grouillaient de gobelins qui n’avaient que le sang à la bouche. Sharrin Sharh-Narag avait-il définitivement perdu l’esprit? L’objectif mystérieux de sa mission l’aveuglait-il au point d’envoyer tous ses hommes vers une mort certaine. A moins que…

A moins que le conseiller de Zulg-ai-Gathol ne disposait d’une botte secrète qui pouvait leur permettre de changer la donne.

Au même moment, la silhouette trapue de l’ingénieur apparut. Dans ses bras, il tenait l’immense arbalète améliorée qu’il avait présenté un peu plus tôt à ses compagnons. Waldrum tendit alors l’arme formidable à Gurdann.

Sharrin ordonna avec autorité:

“Montrez-nous la voie Cœur-de-Chêne. L’heure est venue de nous prouver que vous avez bien quelque chose entre vos deux jambes.”


Du coin de l’œil, Gurdann put voir Waldrum lui faire un petit geste de rotation avec ses mains pour essayer de lui dire qu’il suffisait de tourner la manivelle pour actionner le mécanisme.

Cœur-de-Chêne faisait désormais face à l’immense masse grouillante des gobelins qui continuaient à déferler inlassablement sur eux. Pour sauver ses frères d’armes et leur mission, il lui fallait agir rapidement pour trouver une échappatoire.
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Learamn

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 12 Avr 2021 - 15:43


Le sang coulait à nouveau sur les marches abruptes de Zahar-Bâzan. Les cris et rires des gobelins résonnaient contre les parois sombres et bientôt des dizaines de peaux vertes grimpaient sur les murs de la forteresse, armes entre les dents, prêts à terrasser leurs ennemis éternels. Ils grouillaient ainsi, montant les uns sur les autres, s’écrasant mutuellement pour être les premiers à goûter la chair fraîche des gazat. Et au milieu de la mêlée le petit groupe de guerriers cherchait à se frayer un chemin jusqu’au bastion. Gurdann Cœur-de-Chêne montrait la voie, moulinant avec sa hache autour de lui pour dégager le passage qui les ramènerait vers une sécurité toute relative. Derrière lui Oboron soutenait Farmli tandis que Boldur fermait la marche, couvrant le dos de ses congénères et annihilant toute menace venant des profondeurs.  Péniblement, les quatre Naugrim progressaient sur le flanc de la falaise. Chaque mètre était gagné au prix d’intenses efforts et de monstres terrassés. Boldur maniait une lourde masse d’arme avec une facilité déconcertante. La puissance avec laquelle il faisait tournoyer son arme autour de lui dissuadait les plus téméraires des peaux-vertes de s’approcher de trop près de l’officier de la Garde de Fer sous peine de se faire violemment écraser le crâne.

 Ils parvinrent finalement à atteindre la porte délabrée de l’avant-poste de Zahar-Bâzan. A l’intérieur, la troupe ne dormait plus. En état d’alerte, les nains des monts du Fer s’étaient rapidement équipé et mis en position de combat sur les remparts de la forteresse. Sharrin Sharh-Narag se tenait au centre du poste d’observation, debout sur les vestiges d’une table ancestrale ornée de multiples runes au sens obscur. En véritable chef de guerre, il aboyait ses ordres et distribuait ses directives à chacun, guidant ses hommes en faisant de grand geste et les motivant en brandissant sa grande hache à double tranchant au-dessus de sa tête.

“Zahar-Bazân ne tombera pas une seconde fois!”


Il sauta alors de son piédestal et s’élança vers le bord de la falaise qu’un premier gobelin avait fini de gravir. Ce dernier eut à peine le temps de poser un premier pied griffu à terre qu’il essuya une violente attaque du Seigneur des Collines Noires. Sous le choc, la créature fut propulsée en arrière et bascula dans les abîmes en poussant un long cri de détresse qui s’évanouit dans les ténèbres. Mais les nains n’eurent nul le temps de s’attarder sur ce triste spectacle; chaque gobelin tué était remplacé par un autre qui finissait son ascension avant de chercher à pénétrer dans la forteresse vertement défendue par les Nains de Zulg-ai-Gathol. Les Nains, en position devant les remparts, s’évertuer à repousser les ennemis un à un et les empêcher d’investir le bastion. Pour le moment, les défenses tenaient bon; les passages d’accès étroits à Zahar-Bâzan permettaient de défendre les entrées face à des ennemis plus nombreux. Mais combien de temps pourraient-ils tenir ainsi? Déjà après quelques minutes de combat, les bras se faisaient plus lourd, le souffle était coupé et les coups moins vifs. Quelques gobelins parvinrent même à percer les défenses et faire quelques pas au sein de la forteresse avant de se faire massacrer en catastrophe par la Garde de Fer.

Ils seraient bientôt submergés.

Gurdann qui combattait auprès de ses frères d’armes en avait bien conscience. Il fallait à tout prix tenter une sortie et s’extirper de ce guêpier s’ils ne voulaient pas connaître le même sort que les premiers défenseurs de Zahar-Bâzan. Une diversion, ou un coup d’éclat; c’était tout ce dont ils avaient besoin pour trouver une échappatoire.

C’est alors que le regard de Cœur-de-Chêne croisa celui de Waldrum.

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 15 Fév 2021 - 14:51



La Crypte de Grór était un lieu connu de tout habitant des Monts du Fer. Rendre hommage au Roi fondateur devant sa majestueuse sépulture était un passage obligatoire pour tout Garde du Fer. Le monarque mythique jugeant ses guerriers d’élite à travers les pupilles de l’immense statue de marbre noire qui régnait sur les souterrains de Zulg-ai-Gathol. Ici, dans les profondeurs de la montagne, les membres de l’expédition jouissaient d’une certaine discrétion. Le Conseil se trouvait plus près de la surface et ses membres proéminents ne descendaient ici qu’à de rares occasions cérémonielles. Mais la décision de Sharrin n’avait pas été que stratégique. Non. La bénédiction de Grór était nécessaire à la réussite de leur mission. Le vieux seigneur fixait le visage de pierre du Roi, cherchant à déceler dans son expression figée le signe d’une approbation.

Les Grands Rois avaient jadis fièrement combattu au côté de leurs frères Naugrim:Grór comme Dáin n’avaient pas hésité à quitter leur fief pour repousser l’ennemi. Sharrin n’aspirait qu’à suivre leur exemple, à se montrer digne de leur noblesse. Lorsqu’il se retourna après de longues minutes passées à contempler la tombe, le vétéran ne put s’empêcher d’esquisser un sourire: les guerriers avaient répondu en nombre à son appel. Une immense fierté s’empara de lui. Les Seigneurs du Conseil avaient eu tout faux en prônant l’isolationnisme. Ils ne comprenaient pas ce que des mots comme “Gundabad” ou “Reconquête” réveillaient dans l’âme d’un Khazâd.

Malheureusement tous ne pouvaient pas partir ce matin-là. Malgré l’importance qu’il accordait à leur mission, Zulg-ai-Gathol ne pouvait se permettre de laisser partir tant de Gardes si loin de leurs frontières. Les hordes de gobelins étaient encore proches et bien trop rusées pour ne pas profiter d’un affaiblissement numérique des défenseurs du bastion. Le départ des troupes des Monts du Fer vers la coalition se devait d’être progressif et accompagné d’un véritable plan de défense pour la cité-mère en l’absence de la Garde de Fer. Pour le moment, seul un contingent restreint de combattants triés sur le volet partirait à la rencontre du Roi Thorik et ainsi annoncer au Roi que les Monts du Fer se joignaient à la campagne. Le gros de troupes suivrait plus tard, pour la bataille décisive qui les attendait tous.

Au milieu de la foule, Gurdan et Oboron tâchèrent de se frayer au plus près du vieux Seigneur qui dévisageait ses hommes d’un regard qu’il s’efforçait de garder sévère même si une lueur de fierté et d’excitation brillait au fond de ses yeux gris.

“Fils d’Aulë! Gardes de Fer! Mes frères! Mon cœur s’emplit de joie quand je vois combien sont venus aujourd’hui. L’Histoire de notre peuple est en marche et les Monts du Fer ne peuvent rester à l’écart plus longtemps. Vingt d’entre vous, parmi les plus braves et les plus forts, seront maintenant sélectionnés pour faire route en direction de Therka Nalâ et de la Grande Armée.”


Deux Gardes, aux armures richement décorées se mirent alors à passer entre les rangs, en quête des heureux élus qui auraient le privilège d’accompagner le Seigneur des Collines Noires dans sa folle entreprise.

L’un d’entre eux s’arrêta face à Gurdann, le scrutant de la tête au pied. Le Naugrim avait de l’allure entre son armure d’officier et sa longue barbe sombre soigneusement tressée. Visiblement, le second de Sharrin, probablement noble lui aussi, était un soldat qui avait développé un certain goût pour l’élégance. Peut-être un moyen de se différencier du reste des Gardes, issus de clans moins prestigieux.

“Cœur-de-Chêne; c’est bien cela? Le Seigneur Sharh-Narag vous apprécie et il vous désire à ses côtés pour l’expédition. En revanche votre ami...”


L’officier jeta alors un regard en biais à Oboron qui se tenait à côté de Gurdan.

“Les places sont comptées et seuls les plus valeureux nous accompagnerons. En quoi votre ami se distingue-t-il de la centaine d’autres Khazâd qui ont répondu à l’appel?”

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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 7 Fév 2021 - 15:54



Sharrin se passa lentement sa main ridée dans les longs poils écarlate de sa barbe soyeuse.

“Hmmm un Thrordfer...Je connaissais votre père alors. Nous avons jadis combattu côte-à-côte quand nos barbes étaient encore brunes. Un brave parmi les braves.”


Le regard Seigneur des Collines Noires se perdit alors momentanément ; l’évocation de ses lointains souvenirs faisait remonter d’étranges sentiments. Une nostalgie teintée de regrets. Il était au crépuscule de sa vie et, en regardant son passé, il était fier de ce qu’il avait fait, pour sa famille, pour son peuple. Et pourtant il ne pouvait s’empêcher de nourrir de profonds regrets. Quelque chose lui disait qu’il aurait pu faire bien plus. Cette expédition en direction de la coalition ressemblait fort à la dernière quête d’un Seigneur en quête d’un geste de gloire manqué.

Mission de solidarité ou folie personnelle ?

Sharrin Sharh-Narag était un personnage clivant et laissait peu de monde indifférent à Zulg-ag-Gaithol. Les uns vantaient ses exploits guerriers, son don de soi et son charisme. Les autres lui reprochaient ses ambitions dévorantes, son goût de la gloire finale au mépris des dégâts. Comme tout membre du Conseil, Sharrin avait ses nombreuses parts d’ombres ; la différence était qu’il était particulièrement doué pour les faire oublier avec ses discours enflammés et sa popularité auprès des Gardes de Fer.

“Le Chêne est un matériau à la fois robuste et résistant. Un élément issu des forêts que nous ne fréquentons que peu mais qui protègent nombres des versants de nos montagnes. Si votre cœur est aussi solide et pur que ce bois, alors vous serez digne d’être parmi les premiers à pénétrer dans Gundabad.”

Sharrin posa une main sur la large épaule de son subordonné, le fixant profondément de son regard gris et sage :

“Nous partirons dès demain. Vous nous retrouverez près de la crypte de Gror, c’est là que les plus braves se retrouveront pour le grand départ. En attendant, partez saluer vos proches et votre famille.”

Le Seigneur reprit sa hache d’un geste machinal et ajoutant :

“Il se pourrait bien que ce soit la dernière fois qu’ils vous voient. Vous seriez bien mal avisé de sous-estimer les peaux vertes et croire à victoire acquise. A demain Cœur-de-Chêne. ”

Sharrin lui tourna alors le dos et s’éloigna en direction de ses quartiers. La nuit serait courte.

Lui aussi avait des adieux à faire.

Tel était la voie du guerrier.
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 2 Fév 2021 - 15:36



Une fièvre guerrière s’était emparée de ceux qui étaient restés au sein de la taverne. Galvanisés par les paroles du Seigneur des Collines Noires, les Gardes de Fer répondirent à son appel à grands renforts de cris militaires et de remarques enthousiastes. Depuis toujours, ces soldats n’avaient connu qu’une seule réalité: la défense de leur fief face aux hordes de peaux-vertes. Ainsi la perspective de changer d’air et surtout de participer à une campagne où les armée naines étaient celles qui avançaient, était des plus encourageante pour ces Naugrim habitués à défendre inlassablement leur cité. Repousser l’assaillant et attendre la prochaine vague, tel était leur quotidien moribond; on ne pouvait leur en vouloir d’aspirer à quelque chose de différent, de plus grand.

Le vieux Sharrin observait la scène avec un large sourire; il se savait écouté et respecté par ses pairs mais n’avait pas imaginé que ses paroles aient un tel écho. Au départ, il avait simplement exprimé sa frustration et sa colère en espérant que quelques-uns des Gardes le suivent dans sa folie, mais ces derniers avaient été nombreux. Bien plus nombreux que ce à quoi ils s’attendaient. Un tel enthousiasme remplissait son âme d’espoir. Ainsi les fiers fils d’Aulë n’avaient pas totalement renoncé à leur honneur. Le Conseil de Zulg-ag-Gaithol ne pourrait  résister longtemps  à la volonté des habitants. L’Histoire de leur peuple tout entier était en marche mais nul ne pourrait se dresser sur son chemin.

Levant son immense hache à deux tranchants au-dessus de sa tête, signe  d’une force étonnante pour son âge avancé, Sharrin s’écria:

“Par Aulë! Je fais aujourd’hui  le serment de ne pas me rasseoir sur mon siège au sein du Conseil avant d’avoir repris le Trône de Gundabad et d’avoir fait rouler l’hideuse tête de Baltog!”

Levant  à leur tour leurs haches, les guerriers présents répétèrent le serment prêté par leur nouveau guide qui se sentait de plus en plus rajeunir à mesure que l’appel de la grande guerre se faisait pressante.

On distribua de la bière et de la viande en moultes quantités et la soirée festive se prolongea jusque tard dans la nuit. Déjà discutait-on de la marche à suivre et il avait été convenu qu’il faudrait partir dès le lendemain afin d’éviter que le Conseil ait assez de temps pour les empêcher de faire quoi que ce soit. Sharrin et ses seconds se chargeaient à présent de la sélection des braves qui auraient le privilège de partir avec le premier groupe expéditionnaire; une petite troupe restreinte visant avant tout à ouvrir la voie et envoyer un signal. Les autres Gardes, resteraient au pays, se chargeant de faire pression sur le Conseil pour que des contingents plus importants rallient la coalition.

S’appuyant sur sa hache, Sharrin s’avança en direction d’un Nain qu’il avait repéré un peu plus tôt. Celui-ci avait été l’un des premiers à répondre positivement à son appel et à pousser ses frères d’armes à en faire de même. C’était exactement de ce genre de guerrier à la détermination inébranlable que le Seigneur avait besoin autour de lui.  

Arrivé à sa hauteur, Sharrin répéta le cri de ralliement que le jeune Garde avait prononcé un peu plus tôt.

“Par le Fer nous vaincrons. Pour le Fer nous vaincrons. Une bien belle phrase Soldat. Car il n’y a pas d’autre possibilité que la victoire pour les Monts du Fer.”

Le chef des Collines Noires disait vrai, les Gardes de Fer ne pouvait flancher. Il en allait de la survie de leur peuple. Une seule défaite signait la chute de Zulg-ag-Gaithol. Les combattants d’ici avait la victoire inscrite dans leurs gènes.

Shirran reporta son attention sur Gurdann, le scannant de haut en bas avec son regard fier et sage.

“Un tel cri de guerre ne peut être que l’expression d’un grand courage. Vous venez sûrement d’une famille de braves. Quel est votre nom Soldat et de quel clan vous réclamez vous?”
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Rechercher dans: Zulg-ai-Gathol   Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Sont-ils encore nos frères?    Tag sharrin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 31 Jan 2021 - 17:11

Zulg-ai-Gathol

La glorieuse capitale des Naugrims des Monts du Fer. Peuple fier et solitaire, oubliés par ses semblables depuis de longues années, et dont la survie ne peut passer que par la guerre. Dernier bastion des Nains de cette région du monde, la forteresse résistait seule aux incessants assauts des peaux-vertes. Combattre, survivre et enterrer les braves rejoignant Aulë, tel était le quotidien des défenseurs du Mont du Fer. Cela faisait si longtemps qu’ils avaient ainsi été livré à leur sort que ce mode de vie leur était devenue presque naturel.

Vue de l’extérieur, la cité était pour le moins impressionante. Ses remparts et tourelles épousant les formes pyramidales de la montagne sur laquelle elle avait été bâtie. Majestueuse et imprenable, Zulg-ai-Gathol se dressait comme un rempart à l’Est , repoussant inlassablements les envahisseurs. Les immenses portes en acier n’avaient plus été ouvertes depuis la venue du Roi Khror, il y avait de cela de nombreux printemps déjà. Des voyageurs désespérés, sans forces ou poursuivis par les hordes de Gobelin avaient bien cru pouvoir trouver refuge dans les souterrains des Monts du Fer mais, conformément à la tradition, l’entrée était restée close. Seuls les fils d’Aulë était autorisé à découvrir ce qui se trouvait sous la montagne. Un immense réseau de galeries, de mines et de grands halls où les habitants oeuvraient sans relâche pour le bien et la survie de la colonie.

Au coeur de la Montagne, les artisans nains  avaient creusé avec la démesure qui les caractérisait. Une immense salle circulaire surmontée d’un plafond de roche en forme de dôme qui montait jusqu’au sommer de la montagne. Tout-là haut, une ouverture laissait entrer un unique rayon de lumière diurne qui venait illuminer la large table du Conseil, marqué du sceau des clans des Monts du Fer.

Ce jour-là, les discussions entre les différents chefs de famille étaient, comme toujours, très houleuses. Parfois les débats s’enflammaient et devenaient violents. Il fallait dire que les dernières années avaient été particulièrement éprouvantes pour les résidents de la cité. Le Rude Hiver avait grandement affecté le moral des Naugrim et leur économie ne s’en remettait que doucement. Les orques se reproduisaient avec vigueur et à chaque assaut, ces maudits monstres paraissaient de plus en plus nombreux. Enfin le couronnement de Thorik qui , à l’instar de ses prédécesseurs, n’avait pas eu une pensée pour ses frères de l’Est, avait été vécu comme une déception de plus. Les gens d’ici n’attendaient d’ailleurs plus rien de leurs congénères; mis à l’écart de la campagne de reconquête, le Conseil de Zulg-ai-Gathol ne s’en était pas ému outre mesure. Depuis l’installation du Comptoir Commercial, les Orientaux du Rhûn représentaient des partenaires beaucoup plus fiables que la clique de Thorik et de Croix-de-Fer. Certains, de nature plus curieuse, avait  obtenu des retours sur les campagnes militaires du nouveau monarque. Les armées naines s’étaient coalisés, renforcés par leurs alliés du Rohan et de Dale et certains affirmaient même que la coalition s’approchait inexorablement de Gundabad.

Gundabad…

Ce nom réveillait quelque chose dans l’âme de tout fils d’Aulë. La Montagne Mère. Là où Durin, l’aîne de tous les pères Nains s’était jadis éveillé. Un lieu sacré souillé depuis de longs siècles par la vermine. Même chez  les défenseurs des Monts du Fer, insensibles aux conquêtes de Thorik et des siens, la perspective de récupérer Gundabad réveillait quelque chose en eux.

Le vieux Sharrin Sharh-Narag, chef du Clan des Collines Noires, ne portait assurément pas le Roi des Nains en haute estime. Et pourtant voilà qu’il se retrouvait à plaider sa cause devant le Conseil. Sa voix sage et affaiblie par le poids des années résonnait à travers les parois de la caverne.

“Une grande victoire à Therkâ Nala mais les pertes de nos frères sont immenses. Thorik ne doit son salut qu’à l’intervention des descendants de Bards et des changeurs de peau. L’heure de la bataille finale approche et bientôt la coalition ira défier Blatog au pied du Mont Gundabad. Pouvons- nous imaginer un seul instant que la reconquête de ce lieu sacré puisse se faire sans le concours de la Garde de Fer? “


Des protestations se firent entendre. Un seigneur cria:

“Thorik, comme ses pères, n’a pas levé le petit doigt pour nous venir en aide. Qu’il soit maudit devant Aulë; ce traîne ne mérite pas la victoire face aux peaux-vertes!
-Qui nous protégera si la Garde de Fer part dans une croisade qui ne nous concerne pas?”

Le seigneur Sharrin comprenait la colère des siens, il la partageait même. Aucun allié n’était venu leur prêter main forte quand ils en avaient le plus besoin et les Nains du Mont du Fer n’avaient pu compter que sur eux-même depuis de longues années. Pourtant, quelques chose au fond de son âme, lui disait que quelque chose de grand se jouait dans les Monts Brumeux. Quelque chose qui dépassait les querelles et futiles trahisons. Le peuple entier des Naugrim d’Arda avait aujourd’hui l’occasion de reprendre ce qu’ils avaient de plus cher. Il ne s’agissait pas de pardonner les trahisons passées mais de savoir s’élever au-dessus. Le vieux Nain était un romantique; vétéran de nombreuses batailles. Il savait son dernier voyage vers les Cavernes de Mandos imminent. Revoir Gundabad, combattre pour sa libération; là était quelque chose qu’il se devait de faire avant de quitter ce monde.

Le Conseil, plus pragmatique, n’était pas véritablement de cet avis et vota majoritairement contre l’envoi de troupes vers la coalition. Mais le vieux seigneur n’avait pas dit son dernier mot, loin de là.


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Une fois la séance au Conseil achevée, Sharrin se dirigea d’un pas dirigé vers la Caserne, là où les véritables  braves se trouvaient. De nombreux Gardes étaient attablés, mangeant gaiement et discutant bruyamment. La bière coulait à flots et les rires des soldats réchauffèrent le coeur du vieux Nain. Ces héros n’avaient que bien peu de temps de répit et d’occasion de se réjouir; mais la perfidie des peaux vertes ne pouvait atteindre ce pour quoi ces guerriers se battaient sans relâche. L’âme des Naugrim et le mode de vie de leur peuple.

Le chef de clan monta sur l’une des tables et un silence respectueux régna aussitôt. Sharrin ne prenait que rarement la parole devant la troupe; si ce guerrier vétéran et respecté de tous était descendu ici c’était que quelque chose d’important se tramait.

Levant les bras aux ciels, il parla avec toute la force qui régnait encore en lui. Face à ces soldats, il n’était plus un vieillard mais le redoutable Garde vigoureux qu’i fut pendant si longtemps

“Mes frères! Fils d’Aulë!

A l’heure où je vous parle, les armées de Thorik se dirigent vers Gundabad! Plus que jamais notre peuple est proche de récupérer son héritage le plus important et mettre fin à la tyrannie de Baltog! Laisserons-nous la plus grande bataille des Naugrim se dérouler sans le courage de la Garde de Fer? Je le refuse! Le conseil a décidé que nous n’enverrons aucune troupe vers la coalition. Mais il ne peut empêcher les plus courageux d’entre nous de partir accomplir notre destin! Je comprends votre inquiétude et votre hésitation. Pourquoi voler au secours de ceux qui n’ont pas eu une seule pensée à notre égard? Mais, mes frères, comprenez bien que ce n’est pas pour eux que nous combattrons mais à la gloire des Monts du Fer!”

Certains Gardes acclamèrent les paroles de Sharrin, galvanisés par ses paroles et prêts à la suivre jusque dans les Cavernes du Mandos. D’autres, outrés par un tel comportement, sortirent de la pièce pour alerter les autorités de ce qui se tramait. Le vieux nain n’en avait cure, il serait parti avant que le Conseil ne puisse faire quoique ce soit.

Pris au milieu de la cohue, quel choix ferait Gurdann Coeur-de-Chêne?

#Gurdann
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