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Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag narvi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag narvi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 16 Juil 2022 - 19:35


Le ciel s’était subitement assombri au-dessus de la vallée de Gundabad, des centaines de chiroptères volants tournoyaient au-dessus de leurs têtes, formant de grandes nuées noires menaçant de s’abattre sur eux à tout moment. Mais cela n’arrêta pas pour autant la charge des soldats de Dales ordonnée par leur roi en personne;juchés  sur leurs destriers racés, les chevaliers de la noblesse de Dale avaient pris les devants pour leur ouvrir la voie et percer la première ligne ennemie. Derrière eux, plus de deux cents fantassins les suivaient au pas de course, prêts à pourfendre l’ennemi.  Gudmund montait son cheval d’un blanc immaculé et menait ses troupes, seule la première ligne de cavaliers le devançait, le Roi précédait  les fantassins au combat. A l’image des monarques des âges ancestraux, Gudmund était un roi guerrier, dans la lignée des héros légendaires du Troisième  ge qui étaient allé au-devant de nombreuses batailles pour protéger leur peuple. Cela était devenu un phénomène de plus en plus rare, seigneurs et gouvernants préférant se complaire dans le confort de leurs palais tout en laissant leurs généraux faire le travail. Ces dernières années, seules des figures comme Méphisto ou Tar-Aldarion avaient fait preuve de courage parmi les dirigeants humains. Gudmund, malgré l’absence de sang Dunedain dans ses veines, était fait du même bois. Jamais n’avait-il laissé un autre prendre la responsabilité de mener les siens à la guerre.  Qu’il survive ou non, son nom serait inscrit dans l’histoire de Dale comme celui d’un héros.

Le choc fut terrible.

Les cavaliers Dalites se heurtèrent violemment à la ligne de défense des gobelins rapidement organisée par Garmuz. Des hennissements accompagnèrent l’agonie des chevaux et de leurs maîtres, transpercés par de multiples lances. La ligne ennemie avait plus ou moins tenu le coup, la défense avait été percée en quelques endroits, laissant filer quelques chevaliers désormais pris au sein de la mêlée aidant leurs camarades nains, mais les brèches avaient rapidement été refermés pour contrer la deuxième vague de fantassins Dalites. L’échec relatif de la charge montée provoqua un léger sentiment d’hésitation au sein du régiment. Le pas se fit moins leste, les cris moins intenses. Nul n’avait prononcé le moindre mot ou abandonné son poste, mais le Roi pouvait sentir ce sentiment gagner peu à peu le coeur des siens. Il avait jadis été à leur place.  Il leva son épée au-dessus de sa tête en signe de ralliement et harangua ses hommes.

“ En avant oh Royaume de Dale!”

Sous l’impulsion de leur leader, les guerriers retrouvèrent leur courage et arrivèrent bientôt à hauteur de l’ennemi, déterminés à faire plier la ligne de défense des gobelins. D’un ample geste, Gudmund porta un large coup de taille qui brisa une lance gobeline en milles éclats. D’un revers il décapita son adversaire désarmé et repoussa son corps encore nerveux d’un coup de pied dans le thorax. La place vacante fut immédiatement prise par une autre peau-verte qui le défiait désormais de sa cimeterre. Mais Gudmund eut à peine le temps de lever son bras pour porter une attaque, qu’un javelot ouvragé vint se ficher dans le coeur de l’ennemi.  Le Roi leva les yeux et remercia le soldat qui l’avait aidé, tout autour de lui, un cercle de fantassins d’élite s’était formé pour protéger leur Roi. Jamais ce dernier ne devait se retrouver à combattre seul. Un roi guerrier certes mais non un roi téméraire. Alors que les combats faisaient rage autour de lui, Gudmund prit quelques secondes pour analyser la situation. Les troupes du Capitaine Dwolin se battaient bravement pour contenir le flot d’ennemis qui continuaient à sortir de la brèche dans la montagne, bien que celle-ci avait été partiellement rebouchée. Mais les braves Naugrims avaient rapidement besoin de soutien. Seule une cinquantaine de mètres les séparaient mais le Général de Gundabad avait vu juste en plaçant une triple ligne de défense menée par Garmuz entre leur position et celle des Dalites.  Ces derniers devaient trouver un moyen de se frayer un chemin pour porter main forte aux Nains des Montagnes Bleues. Gudmund eut tôt fait d’identifier l’officier ennemi en charge, un immense orc au visage difforme et au regard assassin. Doté d’une force surhumaine, il réduisait en charpie tout guerrier se rapprochant trop de lui tout en aboyant des ordres à peine compréhensible de sa voix rocailleuse. Le Roi désigna Garmuz du doigt et  fit signe à deux de ses officiers les plus compétents de le suivre. En isolant, voire en éliminant, la tour de contrôle de leur ligne de défense; les gobelins finiraient par se désorganiser. Les trois Dalites se frayèrent un chemin à coups d’épée et se retrouvèrent finalement face au monstre, armes au clair. Leur opposant se tourna lentement vers eux, un rictus mauvais sur le visage. Les deux capitaines Dalites échangèrent un regard circonspect; cette force de la nature serait bien plus compliquée à maîtriser que les simples gobelins qu’ils avaient occis jusque là. Gudmun, lui, restait impassible.

“Ce soir, Gundabad tombera. Et la vermine qui l’occupe sombrera dans l’oubli.”
Dit-il en un souffle.

Le Roi de Dale et ses deux compagnons se ruèrent sur son adversaire, il  leva haut son épée et la rabattit en direction de son hideuse tête.

Pris en tenaille entre trois adversaires talentueux, Garmuz allait devoir redoubler d’effort pour s’en sortir indemne.


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“Les choses ont un peu tourné au vinaigre là non?
” se demanda Dromli d’un ton circonspect en observant les nuées de chauves-souris dans le ciel.

De son oeil valide, Gröm lui adressa un regard noir et répliqua d’un ton sec.

“-Crois moi, connaissant les maléfices de Baltog ce n’est encore rien.”


Depuis leur position surélevée sur les flancs du Mont de Brume, les éclaireurs d’Erebor avaient observé tout le début de la bataille en spectateurs impuisants. La chute du Mur Pâle et l’offensive des gobelins, contenue tant bien que mal, avaient rapidement été suivi par le déferlement de ces maudites bêtes volantes.  En contrebas la bataille faisait rage et le petit groupe n’avait qu’une envie: rejoindre leur frères d’armes pour participer au combat. Mais l’escouade d’éclaireurs avait  reçu des ordres différents: une mission confiée par l’état-major  et dont la réussite du siège dépendait.

Un cri strident suivi de hurlements de douleurs attirèrent soudainement leur attention. Ce tintamarre ne provenait pas du champ de bataille au coeur de la vallée mais venait bien des hauteurs de la montagne, tout près d’eux. D’un geste Gröm ordonna à Dromli et Narvi de se redresser et de le suivre discrètement alors qu’il contournait un des contreforts de la montagne en direction des cris. Ils tombèrent alors nez-à-nez avec un spectacle innatendu. Plusieurs grandes chauves-souris avaient pris pour cible deux individus de grande taille et leur faisaient vivre un véritable enfer. L’un deux avait été désarmé et rampait au sol en essayant de se protéger avec ses bras des attaques des volatiles qui venaient griffer son visage. Gröm n’hésita pas une seule seconde et d’un geste puissant lança sa hache qui tournoya dans les airs avant de trancher en deux l’une des deux chauves-souris. Les deux moitiés sanguinolentes de l’animal s’écrasèrent au sol dans un bruit sourd. En tandem, Narvi et Dromli se chargèrent de la seconde menace. Gröm avisa le pauvre guerrier qui avait été pris pour cible. Un humain de grande taille et aux longs cheveux sombres. Il ne portait ni les tuniques chatoyantes de Dale ni les cheveux d’or des gens du Rohan. Un rôdeur solitaire en quête d’aventures. Un de plus. Instinctivement, Gröm pensa à Elendüril. Lui aussi était un homme du Nord, qu’il avait libéré plusieurs moi auparavant des griffes des gobelins; en guise de reconaissance l’Arnorien avait rejoint leur cause et jouait désormais un rôle déterminant.  Le nain borgne lui tendit la main:

“Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.”

Mais ce fut l’identité du second individu qui surprit les trois éclaireurs d’Erebor. Ils ne l’avaient pas remarqué dans le feu de l’action mais ils pouvaient désormais distinguer très clairement les traits caractéristiques de leur nouvelle alliée. Elle avait de longs cheveux lisses et blanc et des oreilles fines et pointues. Son visage était juvénile mais elle était sûrement plus âgée que chacun d’entre eux.

“Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?”
Grommela Dromli visiblement moyennement ravi de croiser la route d’Isil.

Gröm ne portait pas les elfes dans son coeur non plus mais il ressentait néanmoins une certaine fierté de voir que leur combat était soutenu par toutes les races du continent, ou presque. Et, au regard de leur mission, la présence d’une elfe était peut-être le signe du destin.

“Je suis Gröm Oeil-de-l’Aigle, Capitaine des éclaireurs d’Erebor.”
fit-il d’un ton qui se voulait plus ou moins rassurant.

“Voici Dromli.”

Il désigna le nain ventripotent à la barbe rousse.

“Et voici Narvi.”

Il pointa du doigt le plus âgé des trois Naugrims.

“Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…”

L’officier réfléchit quelques instants, ses deux compagnons comprirent progressivement ce que leur capitaine formentait et Dromli se renfrogna légèrement. Sans y prêter attention Gröm poursuivit.

“Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.”

Il désigna toute la montagne d’un grand geste:

“L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.”


Il récupéra alors sa hache encore suintante et l’essuya sur le revers de son pantalon.

“Alors vous en êtes?”


#Dromli #Narvi
Sujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre
Learamn

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Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag narvi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag narvi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 7 Fév 2021 - 20:17

Dans les profondeurs de la montagne, le petit groupe progressait lentement à la lumière de la torche que Narvi brandissait fièrement, ouvrant la voie à ses compagnons. Elendüril se tenait à l’arrière garde, là où les ténèbres les chassaient et semblaient décidé à les happer entièrement à mesure que le bois du flambeau se consumait. Pourtant, les ingénieurs nains étaient de grands inventeurs et il semblait que la durée de vie de leur source de lumière excédait grandement celle que l’on pouvait trouver dans les royaumes humains. Les Naugrims étaient pleins de surprises qu’ils gardaient secrètes aux yeux de tous.  

Les passages creusés par les gobelins étaient étroits et le plafond, parfaitement adaptés à la taille des peaux-vertes. Les Naugrims se plaignirent quelques fois de la nature exigüe des lieux mais n’avaient pas à se méfier de ce qui se trouvait au-dessus de leur tête. Au contrait d’Elendüril qui se cogna plusieurs fois le crâne contre les parois rocheuses. Il devait à présent avancer courbé, et au fil des minutes, voire de heures qui défilaient, son dos se faisait de plus en plus douloureux. L’Arnorien ne savait pas vraiment depuis combien de temps ils s’étaient engagés dans ces tunnels.  Au moins plusieurs heures, des jours peut-être. Les pauses que Gröm leur accordait pour se sustenter et se reposer étaient courtes et étaient plus choisi selon l’humeur du doyen du groupe que d’une logique diurne et nocturne. Cela ne semblait pas dérangé les Nains, habitués à vivre loin de la lumière des astres et qui avaient développé d’autres mesures pour rythmer leur quotidien. Cependant pour un rôdeur d’Arnor, habitué à parcourir les vastes étendues vierges de son royaume, tout ceci était inhabituel et bien déroutant.

“Arrêtons-nous ici !”
ordonna Gröm en désignant une sorte de cavité, à l’intersection de deux tunnels, et qui était assez grande pour pouvoir les accueillir.

“Eh ben ce n’était pas trop tôt !”
marmonna Dromli en se laissant tomber au sol. “ Je crois bien que j’ai deux ou trois ampoules qui se sont éclatées en route.”

La petite troupe se regroupa autour du petit feu que l’on avait allumé à l’aide de la torche et sur lequel Narvi faisait mijoter une préparation à base de gruau et de viande séchée alors que ses camarades faisaient circuler une outre de spiritueux.

“Bois Nisean ! Cela te réchauffera assez pour pouvoir affronter le blizzard, une fois qu’on sera sorti ! “
fit Dromli en lui montrant la carte que l’Arnorien était bien incapable de déchiffrer.

“Encore quelques heures de marches et, à condition que nous ne trompions pas de route, nous devrions bientôt nous retrouver de l’autre côté de la montagne. Il faudra se montrer vigilant. Gundabad n’est pas si loin d’ici et il n’est pas impossible que des éclaireurs gobelins hantent encore ces galeries. La prudence est toujours de mise. Une fois à l’air libre on avisera de la marche à suivre selon nos positions.”


Le repas fut bientôt prêt et on distribua le précieux potage au sein d'écuelles rectangulaires en acier. L’esthétique de l’artisanat des Nains se retrouvait jusque dans les plus insignifiants des objets du quotidien.  

“Dîtes moi Nisean. Que faisait donc votre compagnie si près de Gundabad ? L’Arnor n’est-elle pas au courant qu’une guerre sévit dans ces régions ? Que cherchez-vous exactement dans le Rhûdaur, si loin de votre capitale ?”

Gröm écouta attentivement les informations du rôdeur et le relança immédiatement après cela. Le Nain était avide de renseignements.

“Hmmm. Et donc vous vous êtes aventurés si près des lignes ennemies pour ces raisons. Pas malin... Mais après tout que savez-vous de la reconquête ?


A l’écoute de ce mot, Dromli se redressa légèrement, une lueur dans son regard.

“La reconquête oui…L’Arnor s’est montré discrète à ce sujet, pourtant c’est l’Histoire qui est en marche aux pieds des Monts Brumeux. Pour la première fois depuis des siècles, tous les fils d’Aulë se sont regroupés sous une même bannière afin de reprendre ce qui appartient à notre peuple. Mais la guerre est longue et les pertes déjà grandes.
-Ces maudites peaux-vertes sont coriaces! Le roi Thorik avait prédit une campagne intense et brève mais voilà qu’on s’enterre dans une guerre de position interminable.
-Silence Narvi! Tu connais les ordres et tu savais à quoi t’attendre en quittant Erebor! ”

Le Nain qui avait émis un début de protestation se renfrogna et n’ajouta plus un mot.

Gröm déposa son écuelle vide et frappa le sol sombre avec le manche de sa hache.

“Bientôt nous marcherons sur Gundabad.”


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La petite compagnie avait entamé sa dernière étape au sein des souterrains qu’ils avaient empruntés quelques jours plus tôt. Les Nains qui accompagnaient Elendüril n’étaient pas forcément des plus bavards mais le rôdeur eut tout de même l’occasion d’échanger un peu plus avec Dromli qui marchait à l’arrière à ses côtés. Ces Nains venaient d’Erebor: des Eclaireurs, parmi les meilleurs du royaume. Pendant plusieurs décennies ils avaient œuvré à la protection de leur terre natale en arpentant les terres du Rhovanion et prévenir tout danger. Mais depuis le début de la reconquête ils avaient suivi la Grande Armée et partait régulièrement en mission de reconnaissance pour préparer les batailles et anticiper les mouvements de l’ennemi. Kalil Abad n’avait pas été qu’une défaite pour la coalition mais aussi un échec personnel pour ces guerriers-là qui avaient échoué à renseigner efficacement les troupes de Thorik et de Hadhod. La débâcle avait été totale et pris dans l’étau, le petit groupe n’avait pas pu rallier la grande armée dans sa retraite.

Ils étaient donc partis vers les Montagnes dont l’espoir d’échapper aux gobelins et de refaire jonction avec leurs alliés. Ainsi avaient-ils erré pendant de longues semaines, dans la glace et le blizzard avant de retrouver un Elendüril bien mal en point dont ils avaient sauvé la vie malgré leurs attitudes bourrues et parfois brusques à l’égard de l’humain.

Un rayon de lumière nocturne apparut alors au loin alors que parois de ces sombres tunnels devenaient de plus en plus distinctes devant eux. Ils étaient enfin arrivés à l’autre bout de la montagne. Ne pouvant maîtriser son excitation, le rôdeur qui n’avait pas humé d’air frais depuis bien trop longtemps accéléra la cadence et prit les devants. Des bruits sourds et puissants se faisaient même entendre à l’extérieur, peut-être les secours étaient déjà là, juste devant eux. Les Nains, visiblement plus méfiants, restèrent en retrait.

Il arriva bientôt à l’embouchure du tunnel et put respirer à plein poumons et admirer les rayons de l’astre lunaire.

L’Arnorien cligna plusieurs fois avant de pouvoir distinguer les environs.  La nuit était sombre mais la pleine lune brillait de mille feux.

Cependant, il aurait peut-être préféré ne pas avoir à regarder le spectacle qui se jouait sous ses yeux.

La vallée creusée entre les sommets des Monts Brumeux n’était plus blanche comme neige. Non; elle était noire. Noire et Verte. Devant lui se trouvait une quantité innombrable d’orcs et de gobelins en mouvement, qui marchait au rythme des tambours. Dans les ténèbres, il était impossible de différencier les individus, les peaux vertes ressemblaient plus à une immense masse informe qui se dirigeait vers le Nord. Seuls les gigantesques Olog-Hai étaient parfaitement reconnaissables, progressant de leur démarche pataude entre les lignes ou poussant de grandes machines de guerres aux rouages infernale.

Une armée entière.

Il y avait de quoi être stupéfait et Elendüril mit un long moment à mesurer la portée de ce qui se jouait devant lui. Et il fallut toute la poigne d’un Gröm visiblement mécontent pour le tirer de son état ahuri.

“Baisse-toi abruti ou tu vas nous faire tuer!”
Grogna-t-il en saisissant le rôdeur par la nuque et en le forçant brutalement à se coucher au sol. Dans sa chute, Elendüril se cogna durement le visage sur le sol dur et froid. Le Naugrim n’y était pas allé de main morte et désormais la lèvre de l’Arnorien saignait abondamment. Un peu plus loin, Nivra et Dromli se terraient également dans leur coin. S’ils étaient repérés c’était la mort assurée.


“Goblinville a donc fini par envoyer des renforts à Baltog…
expliquait Gröm dans un murmure, ces maudites créatures se dirigent vers Gundabad pour préparer l’affrontement final face aux coalisés…”

Ainsi de nuit, il était compliqué d’évaluer un nombre exact mais les étendards sombres étaient bien nombreux, bien trop nombreux. Gröm reviendrait avec de précieux renseignements pour ses supérieurs mais il n’y avait là aucune raison de se réjouir. Les troupes de Thorik montraient déjà des signes de fatigue et le vent d’excitation qui les avaient portés lors des premières semaines d’affrontements s’était évanoui depuis longtemps.

Un feulement, dont la provenance était bien trop proche pour ne pas les alerter, se fit alors entendre au-dessus de leur tête.

“Par l’écu de Thorin! Un éclaireur Warg! S’il nous repère et donne l’alarme on est mort.”

La masse d’ennemis qui risquaient de se ruer sur eux se passait effectivement de commentaires.

Gröm se faufila entre deux escarpements se faisant le plus petit possible, serran sa hache près de loin et pria Elendüril se tapir également dans l’ombre.

La bête était toute proche. Ils pouvaient désormais entendre ses pas et sentir son haleine fétide. Bientôt ce furent deux yeux scintillants qui apparurent à l’entrée du tunnel; l’immense prédateur avança lentement à l’intérieur des galeries étroites. Le fauve avait senti leur présence, ne restait plus qu’à débusquer les pauvres aventuriers.

Il fallait agir et vite avant que l’alarme ne soit donnée. Caché derrière un escarpement rocheux, Elendüril pouvait clairement voir le museau menaçant du Warg tout près de lui, à quelques centimètres. La bête reniflait bruyamment en quête de ses proies. Ses canines étaient aussi longues l’avant-bras de l’humain. Le rôdeur serrait fermement la manche du glaive que Gröm lui avait offert quelques jours plus tôt.

Il fallait agir avant que le grand loup ne les débusque mais il fallait aussi rester assez discret pour ne pas alerter toute l’armée des gobelins. Un seul rugissement et c’en était fini.

Au vu de la position de ses camarades, Elendüril était le seul à pouvoir agir dans l’immédiat.

Il faudrait se montrer rapide, discret et efficace. Mais l’animal était des plus impressionnants.


#Dromli #Narvi #Elendüril
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