3 résultats trouvés pour Dromli

AuteurMessage
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Forlong

Réponses: 63
Vues: 2556

Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 28 Jan 2024 - 21:10

Thorik, fils de Krohr, était à la frontière entre la vie et la mort. Son visage était méconnaisable, massacré par les poings de Baltog. Son masque reposait à ses pieds, plié comme une vilaine feuille de papier. Il voyait le sourire exalté et horrible de son adversaire comme à travers un nuage. Tant d’effort, de mort, de douleur. N’était-il pas temps de baisser les armes et de rejoindre son père dans les Cavernes de Mandos, jusqu’à ce qu’Aulë fasse appel à eux pour reconstruire Arda après la Dernière Bataille ?

Puis il entendit leur chant. Celui des Khâzad qui chargaient. Aux armes pour les nôtres ! Aux armes pour le Roi !

Un des uruks cria quelque chose en noir-parler dans la direction de Baltog, la panique s’installant dans sa voix. Le roi de Gundabad rétorqua avec une insulte avant de finir en langue commune.

-D’abord, je vais en finir avec lui.


Thorik, toujours maintenu par la main énorme de son adversaire, marmonna un mot, déformé par ses lèvres enflées et le sang dans sa bouche.

-‘Urs

-Qu’est-ce que tu dis, migul ?!


Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! Khuzdulerebor

Cette fois-ci, il pronoça le mot en Khuzdul avec force. Les runes gravées sur son gantelet droit s’embrasèrent soudainement et lorsqu’il leva sa main au visage de Baltog, une odeur de chair brûlée se répandit, accompagnée d’un cri de rage et de douleur. Dans une autre vie, longtemps avant que son père ne dévoile l’existence d’un héritier, Thorik était maître des runes à la cour du seigneur Hadhod Croix-de-Fer. Aujourd’hui, alors que le destin de deux peuples était pesé sur la balance de l’Histoire, il avait fait appel au savoir secret pour faire pencher le plateau.

Le fils de Krohr, une étincelle brillant  dans ses yeux malgré ses paupières enflées et noircies, grogna :

-Tu veux ta couronne, alors garde-la !


Il atrappa la couronne d’os et d’acier profitant de l’effet de choc, et enfonça de toutes ses forces une de ses pointes dans l’oeil de Baltog.

Le roi de Gundabad hurla et recula, en lâchant lourdement le nain sur le sol. A moitié fou de rage, il se retourna vers ses uruks noirs pour atrapper un cimeterre et en finir avec ce gâzat qui refusait de céder et de reconnaître sa suprémacie.
Mais à la place de ses fidèles gardes, il fut accueilli par la vue des nains qui venaient de briser violemment la ligne noire. Baltog n’eut pas le temps d’hurler, maudire, insulter ni moquer ses ennemis. Une vague d’acier s’abbatit sur lui, l’écrasant littéralement. La couronne brisée roula sur le sol.

Thorik tituba jusqu’à l’objet et arracha, en serrant les dents, la magnifique pierre précieuse aux éclats bleutés qui l’ornait. Le Joyau de Durin. Il leva la pierre au-dessus de sa tête.

Les cris de victoire de la Coalition remplirent la galerie, noyant les lamentations des défenseurs de Gundabad qui venaient de voir le roi Baltog et le Maître-Fouet Zock-Dah mourir sous les Haches des Nains. Baruk Khazad.

Certains des gobelins survivants battirent en retraite dans la direction de la Ruche, en traversant la passerelle unique. D’autres s’enfuirent vers les tunnels environnants. Personne ne savait où se trouvait Garmuz, un des derniers généraux survivants de Gundabad. Thorik vacilla, avant de s’appuyer lourdement sur l’épaule du nain des Monts de Fer qui avait mené la charge dévastatrice.



Puis, le battement des tambours se fit entendre.






Cette fois-ci, il ne s’agissait pas du battement régulier des tambours de guerre de Gundabad. Ce son était plus rythmé et frénétique, presque tribal.

Des flammes apparurent loin du champ de bataille, à l’autre extrêmité du gouffre qui entourait la Ruche. Des centaines des torches rouges qui sifflaient et crachaient des étincelles de phosphore. La lumière des torches éclaira les rangs des Olog-Hai, terrifiants semi-trolls. Sur leur flanc gauche se tenaient les artificiers, transportant des énormes chaudrons dont se dégageait une fumée noire et étouffante.  Sur la droite, des guerriers gobelins innombrables, armés de sabres, épées, lances et armes d’hast de tout genre.

Devant eux, assis dans un palanquin porté par dix serviteurs, se trouvait le Grand Gobelin. A ses côtés on pouvait distinguer la silhouette mystérieuse de Rog-Narok, le maître des fumées qui avait failli mettre fin à la tentative de la Coalition d’attaquer Gundabad par les tunnels secrets.

Les renforts de Gobelinville étaient là. A vue d’oeil, ils devaient être au moins trois mille. Ils n’avaient peut-être pas la force de frappe des vétérans de Thorik, mais les troupes du Grand Gobelin étaient fraîches et faisaient face à des ennemis ayant subi des lourdes pertes au cours de plusieurs jours de combat acharné. Si les survivants de Gundabad se ralliaient à eux, nul ne saurait prédire l’issue de la bataille.

Une silhouette se détacha de l’armée, chevauchant un loup gris plus petit qu’un warg. Lorsqu’elle s’approcha des forces de la Coalition, certains virent pour la première fois une femelle gobeline. Ses longs cheveux blancs disparaissaient dans son dos, cachés par la peau d’un ours du Gué de Carrock qui lui servait de cape.

-Le Grand Gobelin, seigneur de Gobelinville et du Haut-Col, et souverain de tous les royaumes gobelins suite à la mort de Baltog Durin-Thrug, souhaite parlementer avec le roi Thorik   !


***

Le prince Orwen inclina sa tête face aux mots du roi de Dale qu’il respectait tant, mais détourna le regard.

-Roi Gudmund, les plaines verdoyantes de la Marche m’appellent jour et nuit, et même si je suis reconnaissant d’honorer notre alliance avec les nains et combattre à vos côtés, venir ici n’était pas mon choix. Je retournerai seulement lorsque le Rohan sera prêt à accueillir Orwen Hogorwenson.

Gudmund regarda le jeune homme, avant de s’exclamer :

-Orwen, vous êtes blessé !

En effet, le sang coulait sur la selle du prince, s’échappant d’une blessure dissimulée par son armure. Avant qu’Orwen ne puisse répondre, un cavalier s’approcha au galop.

-Seigneurs Gudmund et Orwen ! Balttog est mort, mais une armée de Gobelinville est arrivée dans les cavernes, et le Grand Gobelin demande de parlementer avec le roi Thorik ! Vous êtes convoqués à le rejoindre et représenter la Coalition pendant les négociations !

-Une autre armée...Bon sang. Orwen, vous vous serez vidé de votre sang avant que les tractations ne prennent fin. Je vais rejoindre Thorik. Vous allez rentrer au campement et vous faire soigner, ainsi qu’informer le seigneur Grimbeärd de ce qui s’est passé. Si les négociations tournent au vinaigre, nois aurons besoin de renforts pour couvrir notre retraite éventuelle.


N’acceptant aucun refus, Gudmund éperonna son cheval pour rejoindre le coeur de Gundabad.

***

Il fallut près de deux heures avant que les commandants de la Coalition se réunissent et qu’une grande tente soit dressée dans l’énorme galerie sous Gundabad, à mi-chemin entre les deux armées.

Le roi Thorik était assis sur un siège, son visage tuméfié dissimulé derrière un autre masque remplaçant celui que Baltog avait détruit. Ses guérisseurs avaient pansé ses plaies tant bien que mal, et lui avaient fait avaler un tonique puissant pour l’empêcher de s’évanouir. A ses cotés se trouvaient le roi Gudmund, le seigneur Hadhod Croix-de-Fer, mais aussi Tharimbier, qui avait hérité du titre de  Ramekhtûrg après la mort tragique de son prédécesseur. Derrière eux, le chroniqueur Hjallrig avait ouvert son grand grimoire et finissait d’affûter sa plume.

Les héros nains, humains et elfiques qui avaient contribué à la victoire contre l’armée de Baltog furent invités à les suivre pour servir de garde honorifique, ne pouvant compter que dix guerriers.

De l’autre côté se trouvait le Grand Gobelin, accompagné du Maître des Fumées Rog-Narok, de la femme gobeline qui avait servi d’héraut, ainsi que quelques autres gobelins inconnus des représentants de la Coalition. Une garde de dix puissants Olog-Hai se tenait derrière eux.


Le Grand Gobelin prit la parole. Sa voix était douce et ses paroles maîtrisées et dépourvues d’insultes, ce qui étonna ses interlocuteurs habitués à la communication vulgaire des habitants de Gundabad.

-Je pourrais crier à l’injustice de votre invasion sur nos terres ancestrales, vous menacer ou vanter la puissance de mon armée. Mais les faits sont les faits. Nous sommes tous à Gundabad, Baltog est mort, et vous avez vu mes troupes de vos propres yeux.  Nous pouvons combattre jusqu’à ce qu’un des côtés ressorte victorieux, mais quel goût aurait cette victoire ? Même si vous gagnez aujourd’hui, vous serez balayés par l’armée de Mont Gram qui est actuellement en route, encore plus nombreuse que la mienne. Mais ce ne sera que maigre consolation pour moi si je finis comme ce brave Baltog avant leur arrivée. Et si vous perdez, bah...je pense que le seigneur Hadhod Croix-de-Fer peut vous expliquer pourquoi devenir un esclave n’est pas un sort enviable. Siffle, claque, craque, écrase, frappe et bats, gémis et bêle, et tout ce joyeux bordel.


L’armée du Mont Gram’ pensa Gudmund. Si ces renforts étaient arrivés quelques jours auparavant, ils n’auraient jamais réussi à perçer les défenses de Gundabad. Son beau père, le roi Aldarion de l’Arnor avait-il contribué à ce retard opportun ?

-Voici ma proposition. Vous accepterez mon autorité en tant que roi des Gobelins et j’accepterai la votre en tant que roi des Nains. Un traité de paix sera signé aujourd’hui entre nos peuples, mettant fin à cette guerre.

-Gundunabad sera naine. – La voix de Thorik résonna, froide comme l’acier.

-Qu’il en soit ainsi, mais vous n’en ferez pas votre capitale, car ce serait un affront qui resterait comme une épine dans le coeur du peuple gobelin, et menerait sans doute à une autre guerre. J’inviterai les habitants de Gundabad à me suivre jusqu’à Gobelinville, qui redeviendra la capitale de tout mon peuple. Quant à vous, vous n’établirez aucune autre colonie ni forteresse dans les Monts Brumeux, au sud de Gundabad.

Thorik resta immobile pendant un instant. Le Grand Gobelin était un fin négociateur. Il lui cédait Gundunabad, mais le roi savait déjà qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné. Waldrum Esprit d’Or et ses hommes avaient passé les dernières heures à inspecter les dégâts causés par les tremblements de terre qui avaient eu lieu pendant la bataille et leur rapport était formel. Les galeries sous Gundunabad, dont certaines taillées des millénaires auparavant par le peuple de Durin, avaient été affaiblies par les mouvements tectoniques et les centaines de tunnels creusés par les gobelins depuis. Cette montagne n’était plus assez solide pour accueillir une véritable cité naine, son industrie lourde et ses grandes constructions de pierre.

Romo Coeur d’Acier et Hadhod Croix-de-Fer se remémorent les dernières paroles de Zock-Dah : Gundabad vous sera tojours maudite. Le berceau du peuple de Durin resterait à jamais l’ombre de ce qu’il aurait pu être.

Pendant que le roi Thorik était plongé dans ses pensées,  Gudmund prit la parole :

-Si aucune forteresse ne doit être établie dans les Monts Brumeux, alors vous cesserez immédiatement toute attaque et raid sur les terres de nos alliés béornides aux pieds du Haut-Col.

-Avec plaisir, bon roi Gudmund. Mais il me faudra de quoi nourrir les milliers des nouvelles bouches qui viendront s’exiler de Gundabad, si vous ne souhaitez pas qu’elles retournent hanter les villages  humains et les colonies naines à la recherche de petits enfants à croquer ! La haine entre le peuple des hommes-ours et le mien est trop profonde et trop ancienne, et la plaie béante laissée par cette terrible guerre contre les nains encore trop récente et pas prête de cicatriser. Mais vous, humains qui habitez à l’ombre du Mont-Dragon et bâtissez des cités sur l’eau ? Je n’ai aucune querelle avec vous. Envoyez vos troupeaux et vos tonneaux jusqu’aux Monts Brumeux et nous ferons du commerce, vous verrez que Gobelinville aura de quoi vous émerveiller.

Les pourparlers continuèrent ainsi pendant plusieurs heures. La hache et le cimeterre laissèrent leur place à l’art de la négociation et à la raison d’état. Thorik était peut-être un roi guerrier, mais il était avant tout un érudit qui avait commencé cette guerre avec l’intention claire de la finir un jour. Ce jour était enfin arrivé, même si le rêve d’une victoire absolue devait céder à la réalité d’une paix négociée. Certains accuseraient peut-être le roi de faire preuve de faiblesse ou de lâcheté, mais les dirigeants de la Coalition savaient très bien que vaincre l’armée de Gobelinville tout en maintenant un nombre suffisant de troupes en vie pour subjuguer la vaste cité de Gundabad était impossible.

Les mots du traité de paix furent écrits par Hjallrig, les signatures des négociateurs apposées sur le parchemin, et les sceaux royaux pressés dans la cire chaude. Ainsi, dans le silence absolu qui régnait au coeur du mont Gundabad, s’achevait l’histoire de la Reconquête Naine, dont le sang et les larmes versées ainsi que les actes héroïques resteront à jamais gravés dans la Chronique de Hjallrig et dans la mémoire du peuple de Durin.

***


Les jours suivants passèrent sans incident majeur. Les gobelins de Gundabad acceptèrent pour la plupart la demande du Grand Gobelin de le suivre jusqu’à Gobelinville, bien que certains avaient choisi de disparaître dans les tunnels dont seuls eux connaissaient l’existence. Lorsque le dernier gobelin quitta la Ruche, un régiment nain s’y dirigea en traversant la passerelle unique qui  menait. Sharrin Sharh-Narag fut le premier à pénétrer dans la salle du trône de Baltog.

Ils y trouvèrent des richesses auxquelles ils ne s’attendaient pas. De l’or, des pierres précieuses, des armes et de artéfacts amassés lors des innombrables batailles, raids et pillages contre les habitants des contrées environnantes.

Les nains établirent un campement dans les parties de Gundabad qui étaient jugées suffisamment stables par les ingénieurs de Waldrum. Quant à leurs alliés humains et elfiques, ils avaient le choix entre l’obscurité pesante des tunnels sous la montagne ou le froid mordant de la vallée qui s’étendait sous son ombre. Des cavaliers furent envoyés vers toutes les cités de la Coalition pour annoncer la victoire ainsi que le traité de paix signé avec Gobelinville.

Parmi les trésors de Gundunabad, les nains trouvèrent des lingots d’un acier bleuté dont le secret avait été perdu au cours des âges, et dont la solidité et légérété n’était dépassée que par le mithril. A leur grande joie, ils découvrirent également les ruines des anciennes forges de Gundunabad qui, pour la première fois depuis des millénaires, furent rallumées.

Sous les ordres du roi Thorik, chaque vétéran de la bataille reçut deux pierres précieuses ainsi qu’une paire de brassards forgés en ce mystérieux acier bleuté et gravés avec la rune de Gundunabad. Les brassards furent ajustés afin de protéger comfortablement les avant-bras de chaque guerrier, qu’il soit nain, elfe, dalite, rohirrim, dunadan ou béornide.

Certains héros avaient eu l’honneur d’être convoqués à la tente royale, pour recevoir leur récompense des mains de Thorik en personne.

#Gurdann Tueur des Loups, reçut un bouclier unique forgé exprès pour lui en acier bleu. Suffisamment solide pour résister même au coup d’un troll. Le roi Thorik lui donna également le rang de sergent de la Garde de Fer, tout en lui indiquant que s’il souhaiterait un jour quitter les Monts de Fer, le rang de capitaine dans l’armée royale l’attendait.

Benethor et Isil avaient déjà reçu des Pioches de Krohr de la part du capitaine Grom, symboles d’Amitié Naine. Ces objets leur ouvriraient les portes de n’importe quel foyer ou forteresse fidèle au roi Thorik tout en garantissant une place d’honneur à la table du Roi sous la Montagne.

#Isil et #Thassael reçurent également six flèches avec des pointes en acier bleuté chacun, le fruit unique d’une collaboration entre les forgerons nains et des artisans de Dale.

Aux braves Dunedain #Benethor et #Elenduril, le roi Thorik offrit des superbes épées anciennes retrouvées dans le butin de Baltog. Celles-ci semblaient provenir du pays des Galgals, et méritaient d’être maniées par des guerriers du royaume du Nord.

L’éclaireur #Daramir fut promu au rang de sergent des éclaireurs aux frontières,  un groupe responsable de s’assurer que les gobelins respectaient les conditions du traité, sous les ordres de leur nouvelle capitaine : #Jutta. Il eut droit à une armure souple et légère mais particulièrement solide, car faite avec le cuir d’un des wargs tués lors de la bataille.

Le surprenant #Draek-Swol, perfumeur devenu héros, reçut lui aussi six flèches aux pointes d’acier bleuté, ainsi que le rang de porte-étendard royal aux côtés du roi Gudmund de Dale.

#Dwolin, le capitaine nain qui avait résisté à la furie de Gundabad lors de la contre-attaque de Zock-Dah, se vit offrir la seigneurie de Therkâ-Nala, jadis une place forte avancée, mais à présent une colonie potentielle prometteuse dans les terres reconquises.

Le seigneur #Hadhod Croix-de-Fer fut accueilli en héros, le roi laissant son stoïcisme habituel de côté pour embrasser un de ses amis les plus anciens.  En plus de retrouver tous ses titres, Thorik lui offrit un artefact trouvé dans le trésor de Baltog : des outils servant à graver des runes secrètes dans la pière et dans l’acier, datant de l’époque où Gundunabad était encore naine.

#Romo Coeur-d’Acier eut droit à un masque de guerre semblable à celui du roi Thorik, mais fait de l’acier bleu trouvé à Gundunabad. Un rubis brillait de mille-feux là où aurait du se trouer l’oeil manquant du véteran. Une seigneurie lui fut également proposée sur les terres reconquises.

#Tharimbier, le nouveau Ramekhtûrg, reçut une garantie du roi que ce dernier viendrait en aide aux nains des Montagnes Bleues dans leur heure de besoin. Il reçut de la part du roi le gantelet runique qui avait brûlé le visage de Baltog.

#Garmuz, le rejeton de Baltog, n’eut le droit à aucune récompense hormis sa propre vie, mais il connaissait l’emplacement secrets de plusieurs caches d’armes et de trésors de son père, et serait sans doute accueilli avec honneur à Gobelinville par les habitants exilés de Gundabad.



Alors que les vétérans de la Bataille de Gundabad soignaient leurs blessures et décidaient de leurs aventures suivantes, #Waldrum Esprit d’Or annonça qu’il resterait à Gundunabad pour construire un nouveau pont menant jusqu’au coeur de la montagne. Sur le pont seraient inscrits  les noms des héros ayant sacrifié leurs vies pour la Reconquête. Il commença son travail patiemment, en gravant sur la première pierre les noms suivants...

#Jenslav .
#Styrbeorn.
#Ramekhtûrg , suivi de son nom secret en Khuzdul.
#Dromli.

La liste fut longue.

***




Hjallrig souffla sur la page, vérifiant que l’encre avait bien séché. De retour à Erebor depuis plusieurs semaines, il avait enfin terminé son oeuvre. La Chronique de Gundunabad. Avec un soupir de contentement, il ferma le grimoire. Tout cela avait donc pris fin.










Spoiler:

Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

Réponses: 105
Vues: 5558

Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 16 Juil 2022 - 19:35


Le ciel s’était subitement assombri au-dessus de la vallée de Gundabad, des centaines de chiroptères volants tournoyaient au-dessus de leurs têtes, formant de grandes nuées noires menaçant de s’abattre sur eux à tout moment. Mais cela n’arrêta pas pour autant la charge des soldats de Dales ordonnée par leur roi en personne;juchés  sur leurs destriers racés, les chevaliers de la noblesse de Dale avaient pris les devants pour leur ouvrir la voie et percer la première ligne ennemie. Derrière eux, plus de deux cents fantassins les suivaient au pas de course, prêts à pourfendre l’ennemi.  Gudmund montait son cheval d’un blanc immaculé et menait ses troupes, seule la première ligne de cavaliers le devançait, le Roi précédait  les fantassins au combat. A l’image des monarques des âges ancestraux, Gudmund était un roi guerrier, dans la lignée des héros légendaires du Troisième  ge qui étaient allé au-devant de nombreuses batailles pour protéger leur peuple. Cela était devenu un phénomène de plus en plus rare, seigneurs et gouvernants préférant se complaire dans le confort de leurs palais tout en laissant leurs généraux faire le travail. Ces dernières années, seules des figures comme Méphisto ou Tar-Aldarion avaient fait preuve de courage parmi les dirigeants humains. Gudmund, malgré l’absence de sang Dunedain dans ses veines, était fait du même bois. Jamais n’avait-il laissé un autre prendre la responsabilité de mener les siens à la guerre.  Qu’il survive ou non, son nom serait inscrit dans l’histoire de Dale comme celui d’un héros.

Le choc fut terrible.

Les cavaliers Dalites se heurtèrent violemment à la ligne de défense des gobelins rapidement organisée par Garmuz. Des hennissements accompagnèrent l’agonie des chevaux et de leurs maîtres, transpercés par de multiples lances. La ligne ennemie avait plus ou moins tenu le coup, la défense avait été percée en quelques endroits, laissant filer quelques chevaliers désormais pris au sein de la mêlée aidant leurs camarades nains, mais les brèches avaient rapidement été refermés pour contrer la deuxième vague de fantassins Dalites. L’échec relatif de la charge montée provoqua un léger sentiment d’hésitation au sein du régiment. Le pas se fit moins leste, les cris moins intenses. Nul n’avait prononcé le moindre mot ou abandonné son poste, mais le Roi pouvait sentir ce sentiment gagner peu à peu le coeur des siens. Il avait jadis été à leur place.  Il leva son épée au-dessus de sa tête en signe de ralliement et harangua ses hommes.

“ En avant oh Royaume de Dale!”

Sous l’impulsion de leur leader, les guerriers retrouvèrent leur courage et arrivèrent bientôt à hauteur de l’ennemi, déterminés à faire plier la ligne de défense des gobelins. D’un ample geste, Gudmund porta un large coup de taille qui brisa une lance gobeline en milles éclats. D’un revers il décapita son adversaire désarmé et repoussa son corps encore nerveux d’un coup de pied dans le thorax. La place vacante fut immédiatement prise par une autre peau-verte qui le défiait désormais de sa cimeterre. Mais Gudmund eut à peine le temps de lever son bras pour porter une attaque, qu’un javelot ouvragé vint se ficher dans le coeur de l’ennemi.  Le Roi leva les yeux et remercia le soldat qui l’avait aidé, tout autour de lui, un cercle de fantassins d’élite s’était formé pour protéger leur Roi. Jamais ce dernier ne devait se retrouver à combattre seul. Un roi guerrier certes mais non un roi téméraire. Alors que les combats faisaient rage autour de lui, Gudmund prit quelques secondes pour analyser la situation. Les troupes du Capitaine Dwolin se battaient bravement pour contenir le flot d’ennemis qui continuaient à sortir de la brèche dans la montagne, bien que celle-ci avait été partiellement rebouchée. Mais les braves Naugrims avaient rapidement besoin de soutien. Seule une cinquantaine de mètres les séparaient mais le Général de Gundabad avait vu juste en plaçant une triple ligne de défense menée par Garmuz entre leur position et celle des Dalites.  Ces derniers devaient trouver un moyen de se frayer un chemin pour porter main forte aux Nains des Montagnes Bleues. Gudmund eut tôt fait d’identifier l’officier ennemi en charge, un immense orc au visage difforme et au regard assassin. Doté d’une force surhumaine, il réduisait en charpie tout guerrier se rapprochant trop de lui tout en aboyant des ordres à peine compréhensible de sa voix rocailleuse. Le Roi désigna Garmuz du doigt et  fit signe à deux de ses officiers les plus compétents de le suivre. En isolant, voire en éliminant, la tour de contrôle de leur ligne de défense; les gobelins finiraient par se désorganiser. Les trois Dalites se frayèrent un chemin à coups d’épée et se retrouvèrent finalement face au monstre, armes au clair. Leur opposant se tourna lentement vers eux, un rictus mauvais sur le visage. Les deux capitaines Dalites échangèrent un regard circonspect; cette force de la nature serait bien plus compliquée à maîtriser que les simples gobelins qu’ils avaient occis jusque là. Gudmun, lui, restait impassible.

“Ce soir, Gundabad tombera. Et la vermine qui l’occupe sombrera dans l’oubli.”
Dit-il en un souffle.

Le Roi de Dale et ses deux compagnons se ruèrent sur son adversaire, il  leva haut son épée et la rabattit en direction de son hideuse tête.

Pris en tenaille entre trois adversaires talentueux, Garmuz allait devoir redoubler d’effort pour s’en sortir indemne.


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------




“Les choses ont un peu tourné au vinaigre là non?
” se demanda Dromli d’un ton circonspect en observant les nuées de chauves-souris dans le ciel.

De son oeil valide, Gröm lui adressa un regard noir et répliqua d’un ton sec.

“-Crois moi, connaissant les maléfices de Baltog ce n’est encore rien.”


Depuis leur position surélevée sur les flancs du Mont de Brume, les éclaireurs d’Erebor avaient observé tout le début de la bataille en spectateurs impuisants. La chute du Mur Pâle et l’offensive des gobelins, contenue tant bien que mal, avaient rapidement été suivi par le déferlement de ces maudites bêtes volantes.  En contrebas la bataille faisait rage et le petit groupe n’avait qu’une envie: rejoindre leur frères d’armes pour participer au combat. Mais l’escouade d’éclaireurs avait  reçu des ordres différents: une mission confiée par l’état-major  et dont la réussite du siège dépendait.

Un cri strident suivi de hurlements de douleurs attirèrent soudainement leur attention. Ce tintamarre ne provenait pas du champ de bataille au coeur de la vallée mais venait bien des hauteurs de la montagne, tout près d’eux. D’un geste Gröm ordonna à Dromli et Narvi de se redresser et de le suivre discrètement alors qu’il contournait un des contreforts de la montagne en direction des cris. Ils tombèrent alors nez-à-nez avec un spectacle innatendu. Plusieurs grandes chauves-souris avaient pris pour cible deux individus de grande taille et leur faisaient vivre un véritable enfer. L’un deux avait été désarmé et rampait au sol en essayant de se protéger avec ses bras des attaques des volatiles qui venaient griffer son visage. Gröm n’hésita pas une seule seconde et d’un geste puissant lança sa hache qui tournoya dans les airs avant de trancher en deux l’une des deux chauves-souris. Les deux moitiés sanguinolentes de l’animal s’écrasèrent au sol dans un bruit sourd. En tandem, Narvi et Dromli se chargèrent de la seconde menace. Gröm avisa le pauvre guerrier qui avait été pris pour cible. Un humain de grande taille et aux longs cheveux sombres. Il ne portait ni les tuniques chatoyantes de Dale ni les cheveux d’or des gens du Rohan. Un rôdeur solitaire en quête d’aventures. Un de plus. Instinctivement, Gröm pensa à Elendüril. Lui aussi était un homme du Nord, qu’il avait libéré plusieurs moi auparavant des griffes des gobelins; en guise de reconaissance l’Arnorien avait rejoint leur cause et jouait désormais un rôle déterminant.  Le nain borgne lui tendit la main:

“Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.”

Mais ce fut l’identité du second individu qui surprit les trois éclaireurs d’Erebor. Ils ne l’avaient pas remarqué dans le feu de l’action mais ils pouvaient désormais distinguer très clairement les traits caractéristiques de leur nouvelle alliée. Elle avait de longs cheveux lisses et blanc et des oreilles fines et pointues. Son visage était juvénile mais elle était sûrement plus âgée que chacun d’entre eux.

“Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?”
Grommela Dromli visiblement moyennement ravi de croiser la route d’Isil.

Gröm ne portait pas les elfes dans son coeur non plus mais il ressentait néanmoins une certaine fierté de voir que leur combat était soutenu par toutes les races du continent, ou presque. Et, au regard de leur mission, la présence d’une elfe était peut-être le signe du destin.

“Je suis Gröm Oeil-de-l’Aigle, Capitaine des éclaireurs d’Erebor.”
fit-il d’un ton qui se voulait plus ou moins rassurant.

“Voici Dromli.”

Il désigna le nain ventripotent à la barbe rousse.

“Et voici Narvi.”

Il pointa du doigt le plus âgé des trois Naugrims.

“Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…”

L’officier réfléchit quelques instants, ses deux compagnons comprirent progressivement ce que leur capitaine formentait et Dromli se renfrogna légèrement. Sans y prêter attention Gröm poursuivit.

“Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.”

Il désigna toute la montagne d’un grand geste:

“L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.”


Il récupéra alors sa hache encore suintante et l’essuya sur le revers de son pantalon.

“Alors vous en êtes?”


#Dromli #Narvi
Sujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre
Learamn

Réponses: 17
Vues: 6728

Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag dromli sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 7 Fév 2021 - 20:17

Dans les profondeurs de la montagne, le petit groupe progressait lentement à la lumière de la torche que Narvi brandissait fièrement, ouvrant la voie à ses compagnons. Elendüril se tenait à l’arrière garde, là où les ténèbres les chassaient et semblaient décidé à les happer entièrement à mesure que le bois du flambeau se consumait. Pourtant, les ingénieurs nains étaient de grands inventeurs et il semblait que la durée de vie de leur source de lumière excédait grandement celle que l’on pouvait trouver dans les royaumes humains. Les Naugrims étaient pleins de surprises qu’ils gardaient secrètes aux yeux de tous.  

Les passages creusés par les gobelins étaient étroits et le plafond, parfaitement adaptés à la taille des peaux-vertes. Les Naugrims se plaignirent quelques fois de la nature exigüe des lieux mais n’avaient pas à se méfier de ce qui se trouvait au-dessus de leur tête. Au contrait d’Elendüril qui se cogna plusieurs fois le crâne contre les parois rocheuses. Il devait à présent avancer courbé, et au fil des minutes, voire de heures qui défilaient, son dos se faisait de plus en plus douloureux. L’Arnorien ne savait pas vraiment depuis combien de temps ils s’étaient engagés dans ces tunnels.  Au moins plusieurs heures, des jours peut-être. Les pauses que Gröm leur accordait pour se sustenter et se reposer étaient courtes et étaient plus choisi selon l’humeur du doyen du groupe que d’une logique diurne et nocturne. Cela ne semblait pas dérangé les Nains, habitués à vivre loin de la lumière des astres et qui avaient développé d’autres mesures pour rythmer leur quotidien. Cependant pour un rôdeur d’Arnor, habitué à parcourir les vastes étendues vierges de son royaume, tout ceci était inhabituel et bien déroutant.

“Arrêtons-nous ici !”
ordonna Gröm en désignant une sorte de cavité, à l’intersection de deux tunnels, et qui était assez grande pour pouvoir les accueillir.

“Eh ben ce n’était pas trop tôt !”
marmonna Dromli en se laissant tomber au sol. “ Je crois bien que j’ai deux ou trois ampoules qui se sont éclatées en route.”

La petite troupe se regroupa autour du petit feu que l’on avait allumé à l’aide de la torche et sur lequel Narvi faisait mijoter une préparation à base de gruau et de viande séchée alors que ses camarades faisaient circuler une outre de spiritueux.

“Bois Nisean ! Cela te réchauffera assez pour pouvoir affronter le blizzard, une fois qu’on sera sorti ! “
fit Dromli en lui montrant la carte que l’Arnorien était bien incapable de déchiffrer.

“Encore quelques heures de marches et, à condition que nous ne trompions pas de route, nous devrions bientôt nous retrouver de l’autre côté de la montagne. Il faudra se montrer vigilant. Gundabad n’est pas si loin d’ici et il n’est pas impossible que des éclaireurs gobelins hantent encore ces galeries. La prudence est toujours de mise. Une fois à l’air libre on avisera de la marche à suivre selon nos positions.”


Le repas fut bientôt prêt et on distribua le précieux potage au sein d'écuelles rectangulaires en acier. L’esthétique de l’artisanat des Nains se retrouvait jusque dans les plus insignifiants des objets du quotidien.  

“Dîtes moi Nisean. Que faisait donc votre compagnie si près de Gundabad ? L’Arnor n’est-elle pas au courant qu’une guerre sévit dans ces régions ? Que cherchez-vous exactement dans le Rhûdaur, si loin de votre capitale ?”

Gröm écouta attentivement les informations du rôdeur et le relança immédiatement après cela. Le Nain était avide de renseignements.

“Hmmm. Et donc vous vous êtes aventurés si près des lignes ennemies pour ces raisons. Pas malin... Mais après tout que savez-vous de la reconquête ?


A l’écoute de ce mot, Dromli se redressa légèrement, une lueur dans son regard.

“La reconquête oui…L’Arnor s’est montré discrète à ce sujet, pourtant c’est l’Histoire qui est en marche aux pieds des Monts Brumeux. Pour la première fois depuis des siècles, tous les fils d’Aulë se sont regroupés sous une même bannière afin de reprendre ce qui appartient à notre peuple. Mais la guerre est longue et les pertes déjà grandes.
-Ces maudites peaux-vertes sont coriaces! Le roi Thorik avait prédit une campagne intense et brève mais voilà qu’on s’enterre dans une guerre de position interminable.
-Silence Narvi! Tu connais les ordres et tu savais à quoi t’attendre en quittant Erebor! ”

Le Nain qui avait émis un début de protestation se renfrogna et n’ajouta plus un mot.

Gröm déposa son écuelle vide et frappa le sol sombre avec le manche de sa hache.

“Bientôt nous marcherons sur Gundabad.”


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La petite compagnie avait entamé sa dernière étape au sein des souterrains qu’ils avaient empruntés quelques jours plus tôt. Les Nains qui accompagnaient Elendüril n’étaient pas forcément des plus bavards mais le rôdeur eut tout de même l’occasion d’échanger un peu plus avec Dromli qui marchait à l’arrière à ses côtés. Ces Nains venaient d’Erebor: des Eclaireurs, parmi les meilleurs du royaume. Pendant plusieurs décennies ils avaient œuvré à la protection de leur terre natale en arpentant les terres du Rhovanion et prévenir tout danger. Mais depuis le début de la reconquête ils avaient suivi la Grande Armée et partait régulièrement en mission de reconnaissance pour préparer les batailles et anticiper les mouvements de l’ennemi. Kalil Abad n’avait pas été qu’une défaite pour la coalition mais aussi un échec personnel pour ces guerriers-là qui avaient échoué à renseigner efficacement les troupes de Thorik et de Hadhod. La débâcle avait été totale et pris dans l’étau, le petit groupe n’avait pas pu rallier la grande armée dans sa retraite.

Ils étaient donc partis vers les Montagnes dont l’espoir d’échapper aux gobelins et de refaire jonction avec leurs alliés. Ainsi avaient-ils erré pendant de longues semaines, dans la glace et le blizzard avant de retrouver un Elendüril bien mal en point dont ils avaient sauvé la vie malgré leurs attitudes bourrues et parfois brusques à l’égard de l’humain.

Un rayon de lumière nocturne apparut alors au loin alors que parois de ces sombres tunnels devenaient de plus en plus distinctes devant eux. Ils étaient enfin arrivés à l’autre bout de la montagne. Ne pouvant maîtriser son excitation, le rôdeur qui n’avait pas humé d’air frais depuis bien trop longtemps accéléra la cadence et prit les devants. Des bruits sourds et puissants se faisaient même entendre à l’extérieur, peut-être les secours étaient déjà là, juste devant eux. Les Nains, visiblement plus méfiants, restèrent en retrait.

Il arriva bientôt à l’embouchure du tunnel et put respirer à plein poumons et admirer les rayons de l’astre lunaire.

L’Arnorien cligna plusieurs fois avant de pouvoir distinguer les environs.  La nuit était sombre mais la pleine lune brillait de mille feux.

Cependant, il aurait peut-être préféré ne pas avoir à regarder le spectacle qui se jouait sous ses yeux.

La vallée creusée entre les sommets des Monts Brumeux n’était plus blanche comme neige. Non; elle était noire. Noire et Verte. Devant lui se trouvait une quantité innombrable d’orcs et de gobelins en mouvement, qui marchait au rythme des tambours. Dans les ténèbres, il était impossible de différencier les individus, les peaux vertes ressemblaient plus à une immense masse informe qui se dirigeait vers le Nord. Seuls les gigantesques Olog-Hai étaient parfaitement reconnaissables, progressant de leur démarche pataude entre les lignes ou poussant de grandes machines de guerres aux rouages infernale.

Une armée entière.

Il y avait de quoi être stupéfait et Elendüril mit un long moment à mesurer la portée de ce qui se jouait devant lui. Et il fallut toute la poigne d’un Gröm visiblement mécontent pour le tirer de son état ahuri.

“Baisse-toi abruti ou tu vas nous faire tuer!”
Grogna-t-il en saisissant le rôdeur par la nuque et en le forçant brutalement à se coucher au sol. Dans sa chute, Elendüril se cogna durement le visage sur le sol dur et froid. Le Naugrim n’y était pas allé de main morte et désormais la lèvre de l’Arnorien saignait abondamment. Un peu plus loin, Nivra et Dromli se terraient également dans leur coin. S’ils étaient repérés c’était la mort assurée.


“Goblinville a donc fini par envoyer des renforts à Baltog…
expliquait Gröm dans un murmure, ces maudites créatures se dirigent vers Gundabad pour préparer l’affrontement final face aux coalisés…”

Ainsi de nuit, il était compliqué d’évaluer un nombre exact mais les étendards sombres étaient bien nombreux, bien trop nombreux. Gröm reviendrait avec de précieux renseignements pour ses supérieurs mais il n’y avait là aucune raison de se réjouir. Les troupes de Thorik montraient déjà des signes de fatigue et le vent d’excitation qui les avaient portés lors des premières semaines d’affrontements s’était évanoui depuis longtemps.

Un feulement, dont la provenance était bien trop proche pour ne pas les alerter, se fit alors entendre au-dessus de leur tête.

“Par l’écu de Thorin! Un éclaireur Warg! S’il nous repère et donne l’alarme on est mort.”

La masse d’ennemis qui risquaient de se ruer sur eux se passait effectivement de commentaires.

Gröm se faufila entre deux escarpements se faisant le plus petit possible, serran sa hache près de loin et pria Elendüril se tapir également dans l’ombre.

La bête était toute proche. Ils pouvaient désormais entendre ses pas et sentir son haleine fétide. Bientôt ce furent deux yeux scintillants qui apparurent à l’entrée du tunnel; l’immense prédateur avança lentement à l’intérieur des galeries étroites. Le fauve avait senti leur présence, ne restait plus qu’à débusquer les pauvres aventuriers.

Il fallait agir et vite avant que l’alarme ne soit donnée. Caché derrière un escarpement rocheux, Elendüril pouvait clairement voir le museau menaçant du Warg tout près de lui, à quelques centimètres. La bête reniflait bruyamment en quête de ses proies. Ses canines étaient aussi longues l’avant-bras de l’humain. Le rôdeur serrait fermement la manche du glaive que Gröm lui avait offert quelques jours plus tôt.

Il fallait agir avant que le grand loup ne les débusque mais il fallait aussi rester assez discret pour ne pas alerter toute l’armée des gobelins. Un seul rugissement et c’en était fini.

Au vu de la position de ses camarades, Elendüril était le seul à pouvoir agir dans l’immédiat.

Il faudrait se montrer rapide, discret et efficace. Mais l’animal était des plus impressionnants.


#Dromli #Narvi #Elendüril
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: