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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Nov 2023 - 16:36




L’intervention de l’archer elfe avait été salvatrice mais ce fut surtout la charge inattendue des chevaliers rohirrim et dalites qui fut déterminantes. Le Poing de Durin avait ouvert une brèche, la coalition s’y était aussitôt engouffrée. La cavalerie avait balayé et dispersé les forces qui tentaient de défendre l’entrée de la Montagne. Quelques secondes avant l’impact, et alors que le sol se mettait à trembler sous leurs pieds; Biereü échangea un dernier regard triomphant avec son adversaire. Dans les petits yeux perfides d’Emilanezh ne se lisaient désormais plus que l’effroi. Le guerrier nain bondit in extremis sur le côté juste avant que les renforts ne déferlent et ne submergent les gobelins. La silhouette frêle de son ennemi disparut rapidement sous la pluie de sabots et de lances, probablement mort piétiné par la fureur de Gudmund et le panache d’Orwen.

Bientôt, les portes du Gundabad furent sous leur contrôle et le Roi Thorik et son état-major purent pénétrer dans la légendaire montagne, berceau de leur civilisation. Les survivants des Id-Ursu Gabilgathol, qui avaient héroïquement tenu leurs positions pour protéger les grands bélier, les suivirent, le gros de l’armée derrière eux.  Biereü balaya le champ de bataille du regard, cherchant à déterminer combien de guerriers de son bataillon avaient survécu. Bien peu. Sous leurs masques, il était bien difficile de déterminer l’identité des ces braves tombés au combat. Plus loin, il repéra l’armure caractéristique de leur chef. Courbé en avant, les genoux au sol et la pointe d’une lance fichée dans sa hanche. Fendeur-de-Crânes se précipita vers lui pour constater les dégâts. Des dizaines de cadavres de gobelins gisaient tout autour du Ramekhtûrg, signe d’un combat âpre et héroïque. Celui-ci avait le souffle court, son masque d’or à moitié, laissant entrevoir un œil rougi par les efforts et le haut de sa joue ensanglantée. Biereü poussa un soupir de soulagement en constatant que l’arme ne s’était pas trop profondément enfoncée dans la chair pour toucher un organe vital, mais il déchanta vite quand un liquide noirâtre et visqueux se mit à suinter de la plaie quand il commença à retirer la pointe de la lance.

“Par les morpions du vieux Drunïn! Du poison…Ces salauds de peaux-vertes ont empoisonné cette lance.”

Ainsi s’expliquait l’état de fatigue extrême de son supérieur, non pas un hypothétique épuisement au combat mais bien par le venin qui progressait dans son corps.

“Vite, mon Seigneur. Je vais vous amener au camp, un guérisseur pourra vous administrer un antidote. Allons, magnons-nous!”

Le Ramekhtûrg posa alors une main tremblante sur l’épaule de son capitaine.

“Non, Tharimbier, fils d’Ulfgar... Non.”

L’officier resta un moment interdit, d’abord surpris d’être appelé par le prénom que ses parents lui avaient donné à la naissance et qui n’avait plus été utilisé depuis si longtemps, abandonné au profit d’une variante plus grivoise et particulièrement populaire au sein de la troupe.

Je...je ne comprends pas mon Seigneur.
-Je n’ai point fait tout ce chemin depuis les forts de Tronjheim et les ruines de Gabilgathol pour faire demi-tour devant les Portes de Gundubânad.
-Mais et ce foutu poison?”


Le Ramekhtûrg balaya cette question d’un geste.

“Mourir au sein de la Maison de Durin. Voilà une fin digne d’un Seigneur de Gabilgathol, d’autant plus que son successeur est tout trouvé.”

Les deux Naugrim se regardèrent en silence pendant quelques secondes, Biereü prenant la mesure des paroles de son guide avec un mélange de tristesse et de fierté.

“À présent, Tharimbier, soutiens-moi dans cette dernière marche.”

Dans un effort surhumain, le Ramekhtûrg se redressa, et s’appuyant sur l’épaule de son héritier se mit à avancer lentement en direction de la montagne, prêt à défier Baltog alors qu’il ne lui restait plus que quelques heures à vivre.



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L’ascension depuis la Fosse où ils avaient été rallié par les prisonniers Nains avaient été sanglantes et chaotiques. De multiples pièges et obstacles s’étaient dressés sur leur chemin et de nombreux braves étaient tombés. Mais l’heure du deuil n’était pas arrivée. Sous l’impulsion du Seigneur Hadhod Croix-de-Fer, les troupes qui avaient ouvert le deuxième front étaient parvenus à remonter progressivement à la surface et désorganiser les forces de défenses qui finirent par se replier dans le cœur de la cité, la Forteresse de Baltog. Il y eut quelques cris de victoire et des hourras quand les deux armées de la coalition se rallièrent devant le gouffre béant mais Gröm savait que la donne était encore loin d’être jouée.

Zock-Dah avaient sournoisement détruit tous les ponts suspendus traversant le fossé jusqu’au pilier de basalte, à l’exception d’un seul, le plus large. Ainsi, les gobelins choisissaient de concentrer les combats en un point précis pour équilibrer le rapport de forces. Ainsi tapis dans leur forteresse, un nouveau siège pourraient prendre des mois, voire des années, à se concrétiser. Un temps dont les armées de Thorik ne disposaient pas.

Gröm s’approcha de Bénéthor et Isil, qui avaient vaillamment combattu. Il s’enquit de leur état de santé et les remercia à nouveau de leur engagement dans cette guerre qui n’était pas la leur. Le capitaine des éclaireurs d’Erebor menaient une guerre pour son peuple, pour la libération de leurs terres sacrées. Aurait-il fait preuve de la même détermination s’il s’agissait de soutenir des rôdeurs du Nord aux prises avec des envahisseurs ? Aurait-il volé au secours d’elfes mis en danger par un pouvoir dangereux ? Probablement pas et cela ne faisait que renforcer son admiration pour ces deux-là.

“Maître Bénéthor. Dame Isil. Quoiqu’il advienne. Quelle que soit l’issue de cette bataille, les Naugrim n’oublieront pas tout ce que vous avez fait pour nous.”

Il fouilla dans sa sacoche et en sortit deux petites sculptures métalliques représentant des pioches de mineurs nains.

“La pioche de Krohr. Montrez cela et les portes d’Erebor vous seront ouvertes. Vous et vos proches auront toujours une place d’honneur à la table du Roi sous la Montagne.”

L’éclaireur Nain fut alors interrompu par des percussions qui se faisaient de plus en plus intenses. Il y avait du mouvement de l’autre côté du ravin.


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L’heure de l’affrontement final avait sonné. Baltog, roi de Gundabad, ne comptait point l’esquiver. Le bruit des tambours de guerre résonnait contre les parois de la Montagne, les cris de ses soldats lui réchauffaient le cœur. Il fendait la foule, juché sur le dos de Fornarath, son immense loup centenaire. Sur son crâne était posé la couronne d’os et de métal, dans laquelle avait été incrustée, à la seule force de ses mains, une magnifique pierre précieuse aux éclats bleutés. Une pierre trouvée au fond des mines de Gundabad à l’époque des Années des Arbres. Une pierre, qui selon les croyances naines aurait été polie par Durin le Père. Les Naugrim l’avait nommé “Mesemu Durin” , Le Joyau de Durin. Pour les Gobelins, il s’agissait de Bagu-id-Figtum, la Pierre de la Victoire. Était-ce là une manière de narguer ses adversaires ?

Il s’arrêta devant le pont, toisant du regard l’armée ennemie. Sur sa droite se tenait son fils, Garmuz, lui aussi chevauchant un grand Warg. Un peu en retrait, le général Zock-Dah préparait ses troupes.

Le Roi de Gundabad prit alors la parole dans un Commun impeccable. Sa voix retentissant dans toute la montagne, comme si quelque maléfice l’avait artificiellement amplifiée.

“Peuple Gazât1 ! Vous avez courageusement combattu ! Mais regardez-vous, tous ces efforts, tous ces morts pour en arriver là. Impuissants devant ma forteresse. Ce que vous avez affronté n’est que l’insignifiante surface de ma puissance. Tous mes généraux les plus fidèles, mes guerriers les plus féroces sont à mes côtés. Vous auriez-du rester dans vos mines, à sculpter vos cailloux et compter vos pièces d’or au lieu de venir défier le fier peuple des Kapûlu2. Il ne peut y avoir qu’un Roi sous la Montagne.”

Il se retourna alors et cria à l’intention de ses troupes:

“Gundabad-Hai! Go kirm â ghâsh! Go kirm â ghâsh!3


Le cri de guerre fut repris en chœur. Zock-Dah fit claquer son fouet et l’ordre fut donné. Des centaines de cavaliers Wargs se bousculèrent sur la passerelle, poussant parfois leurs congénères dans le vide. Suivis par des hordes de gobelins en armes qui fonçaient vers la coalition. Baltog jetait toutes ses forces dans la bataille, lui y compris.

1: Nains
2: Gobelins
3: Enfants de Gundabad! Par la lame et le feu!
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Daramir

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 11 Aoû 2023 - 3:02
Rustre, le Nain est rustre. Rustre et pourtant minutieux lorsqu’il taille ses pierres, façonne ses armes, bijoux et bâtit comme nul autre.
Le Nain semble mal dégrossi, discourtois, et pourtant, les voutes d’Erebor, les colonnes de la Moria, ou encore les forteresses des Monts du fer n’ont rien à envier aux bâtisses qui fleurissent sur le sol de la terre du milieu.

Le Nain est récalcitrant, doté d’une tête dure comme la pierre et aussi peu malléable que le roc. Récalcitrant certes, mais quel peuple peut se flatter d’être ainsi empreint de loyauté pour son roi, à partir en guerre malgré la grogne et la discorde ?

Braillard, le Nain est braillard. Braillard et pourtant muet lorsqu’il s’aventure seul à pas feutrés dans les insondables tunnels creusés par ses pères.
Le Nain est petit, un nabot, et pourtant, il gronde en lui la force d’un bœuf, une flamme assez grande pour vous incendier ces cœurs pétris de noirceur.

Si chacun possède une flamme, n’attendant que des mains habiles pour forger le monde, ce qui la nourrit est propre à chaque Nain. Une vie parsemée de paradoxe, voici l’inconcevable des Naugrims.

Les larmes de Mahal, né pour mourir, nous ne volons que quelques années à cette terre, le temps d’un souffle. Toi aussi tu y retourneras dans ces pierres, ne l’oublie pas Daramir.

Il détourna les yeux, inconfortable. C’est la première leçon qu’il reçut de Gröm.

***

C’est là que ses pensées vagabondaient alors qu’il commençait à gravir les marches au côté du mentor qui l’avait guidé depuis le début de la reconquête. Il lui semblait être passé à côté de tant de choses lors de son premier apprentissage. Il ne faisait que commencer à s’ouvrir à ce qui l’entourait.

Un vacarme le tira hors de ses pensées, le combat repris, c’était une embuscade. Il plongea sous un bouclier le temps d’une mince inspiration. Il ferma ses yeux, de toute façon inutilisable dans cette fumée de poix et suivit la maxime de la deuxième leçon du chef des éclaireurs ; « tout peut s’entendre à celui qui sait écouter ».
Le tapage se transforma en murmure, le tintement des armes contre les armures en musique et les hurlements en hymne, mais le plus important, il savait où il était. Daramir se jeta dans la masse, la hache à la main dans les traces de Gröm et de ses suivants.

Il pouvait être sûr d’une chose, ces derniers mois n’avaient pas été vains.


#Grom
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 26 Mai 2023 - 14:43




"MmmmmmmAAAAAaaaaaaaaaaahhhhh! Kakhuf inbarathrag! 1

Les muscles de ses énormes bras le brûlaient comme rarement, de grosses gouttes de transpirations s’écoulaient en-dessous de son masque maculé de sang noir. Pourtant la base du Poing de Durin qu’il essayait de soulever avec plusieurs de ses compagnons ne bougea pas d’un iota. Plusieurs de ses camarades finirent par relâcher leur effort et Biereü finit également par abandonner sa vaine tentative de sortir l’immense structure du piège dans lequel elle s’était embourbée. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et fracassa le crâne d’un gobelin qui s’était frayé un chemin jusqu’à lui. Plus loin, l’autre Poing de Durin, protégé par le Ramekhtûrg poursuivait sa pénible progression en direction des portes de Gundabad. Le capitaine des Montagnes Bleues lâcha un juron et hurla:

“Ce bélier est perdu! Concentrons nos efforts sur la protection de l’autre. C’est notre dernier espoir. Pour le Roi Thorik! Pour le Ramekhtûrg! Et pour cet enfoiré de Durin!”

Seuls les soldats les plus proches purent entendre sa puissante voix mais la discipline des Id-Ursu Gabilgathol leur permit de transmettre le message parmi le groupe qui entourait le bélier perdu. Bientôt ils répondirent tous en chœur à l’appel de Biereü Fendeur-de-Crânes.

“Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazâd! Ishmikh Ramekhtûrg ‘Urstarg! Ishmikh Durin ‘Uddel!”2

“-Id-Ursu Gabilgathol! En formation!”


Les combattants d’élite se regroupèrent rapidement en un carré autour de Biereü, bouclier levé et armes pointés en direction de leurs ennemis. Au signal de leur capitaine, ils se mirent à avancer à une cadence parfaitement connue de tous suite à de nombreuses années d’entraînement dans les froids tunnels de Tronjheim. De nombreux ennemis tentèrent de briser la formation des Nains mais vinrent s’empaler sur les lances et haches brandies par les Naugrim. En l’espace de quelques minutes, ils parvinrent ainsi à rallier le reste du groupe près du dernier bélier encore debout, se mêlant au cercle que le Ramekhtûrg et Thassael avait formé. Biereü échangea un regard avec son supérieur; l’imposante armure de ce dernier était éraflée, cabossé, signe de l’intensité des combats mais le Maître de Gabilgathol se tenait toujours fièrement debout, sur ses deux puissantes jambes, sa longue barbe tressée comme un phare rougeoyant pour les siens au sein de la mêlée. Biereü sentit monter en lui une enfiévrante bouffée de courage. Que pouvait-ils leur arriver avec un tel guide?
Draem à ses côtés, Biereü se plaça en tête de la colonne, nettoyant le chemin pour la machine de guerre à grands coups de marteau. Chaque parcelle de son corps le faisait souffrir et soulever son arme à chaque coup porté relevait d’un effort surhumain. Pourtant il ne faiblissait pas en intensité, animé par une rage guerrière qui avait fait la réputation du régiment dont il faisait partie.  Il cria en se dirigeant vers un gobelin qui lui faisait face:

“Ishmikh Thorikh Uzbadu Khazad!”3

Il explosa la clavicule de son ennemi.

“Ishmikh Rhamekhtûrg ‘Urstarg!”
4

Il l’acheva au sol en lui écrabouiller le thorax d’un coup puissant.

“Ishmikh Du…”5

Il fut coupé court dans sa phrase par le sifflement d’une flèche noire qui finit sa course dans sa rotule gauche, dans l’interstice entre les plaques de son armure. Surpris par une intense douleur, il posa un genou au sol, plus vulnérable que jamais. Une odeur de brulé lui monta alors aux narines alors que la douleur devenait de plus en plus intense. La flèche qui l’avait atteinte était enflammée et il réalisa avec horreur que des centaines d’autres avaient été tirées, autant pour atteindre les Naugrim qui tombaient par dizaines que pour embraser le sol enduit d’une étrange substance noirâtre. Bientôt Biereü, Draem et quelques autres se retrouvèrent isolés des autres par de véritables barrières de feu. Le Poing de Durin, fait d’étain ne risquait rien mais la structure qui le soutenait, faite de bois risquait fort de brûler si le feu progressait, et avec elles partiraient en fumée les derniers espoirs de la Reconquête.

Biereü ne tarda pas identifier le gobelin qui l’avait visé, un sourire idiot sur son hideux visage. Malgré la douleur, le nain se redressa et salua son adversaire avec toute la politesse qui le caractérisait:

“Amadmêzu yudai barathgalthasas 'ezhul nimgumul khagsmêzu kana kunbunul nikh zajalataha yamêzu”
6

Marteau au-dessus de sa tête, Biereü quitta ce qui restait des rangs pour foncer en direction d’Emilanezh.

A quelques dizaines de mètres de là, les Nains qui se trouvaient auprès du Poing de Durin, dont le légendaire Ramekhtûrg devaient rapidement prendre une décision alors que les flammes progressaient rapidement. Le métal du bélier pouvait traverser la barrière de flammes et s’ils n’étaient pas encore aussi proche des portes qu’ils l’auraient voulu, ils s’étaient suffisamment approchés pour que le bout du bélier puisse atteindre la Montagne si les Nains parvenaient à lui donner assez d’amplitude à l’aide du système de poulie et de cordage; système qui risquait fort de finir en cendres s’ils patientaient trop.


1: Fiente de Chèvre!
2: Vive Thorik Roi des Nains! Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu! Vive Durin, Père parmi les Pères!
3: Vive Thorik Roi des Nains!
4: Vive le Ramekhtûrg Barbe-de-Feu!
5: Vive Dur...
6: Ta mère a mis du porc salé autour de ton cou pour que les clébards du coin jouent avec toi!


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Depuis la position stratégique qu’il avait prise avec son régiment d’archers de Dale, Draek-Swol pouvait parfaitement voir le sinistre spectacle qui se déroulait au pied des Portes de Gundabad. Les ordres qu’il avait reçus étaient clairs: se poster en retrait de la première vague des Id-Ursu Gabilgathol chargés de forcer le passage pour le reste de l’armée et ainsi couvrir et soutenir la seconde vague d’attaque à l’aide de leurs flèches. Cependant le commandement avait sans doute mal évalué la sournoiserie des défenseurs de la montagne qui avaient jonchés de pièges l’entrée de leur capitale. Les flammes qui s’élevaient n’indiquaient rien de bon et les valeureux guerriers des Montagnes Bleues étaient de moins en moins nombreux à tenir debout. Le nouveau porte-étendard devait rapidement prendre une décision car l’attentisme pouvait mener à la fin prématurée du siège. Si le dernier bélier restant chutait avant d’avoir pu accomplir son objectif, la bataille serait déjà perdue. Ses archers étaient peu nombreux, et les envoyer au sein de la mêlée revenait à les envoyer vers une mort quasiment certaine pour ces hommes peu habitués au corps-à-corps; pourtant leur précision et leurs longs arcs pouvaient sauver les espoirs de la coalition en  couvrant les Id-Ursu pris sous le feu des archers gobelins depuis les murailles de la forteresse sans pouvoir répliquer.



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“Suivez-moi! Vite! Je peux vous mener vers votre père!”


D’une main tremblante Jorem coupa les derniers liens qui retenaient Garmuz. Ce dernier put se redresser et dominer de sa stature la frêle silhouette de l’espion du Val. Ce dernier sortit discrètement de la tente et fit traverser le campement au fils de Baltog. Le camp de la coalition était bien calme, déserté par la grande majorité de ses guerriers partis au front. Seuls quelques gardes et civils y résidaient encore mais la pénombre environnante leur assurait une couverture efficace. Ils parvinrent ainsi à s’éloigner sans être repéré et l’homme les mena vers le flanc de la montagne qu’il se mit à escalader. L’espion savait exactement où il allait, ce chemin il l’avait emprunté tant de fois pour aller porter des informations à Baltog en toute discrétion.  Ainsi, il s’arrêta devant un petit rocher qu’il poussa, celui ci donner sur une étroite galerie creusée par les ouvriers gobelins pour donner un passage discret aux espions du Roi. Le passage était minuscule, ne laissant passer qu’un homme de taille moyenne à la fois; Garmuz allait devoir se pencher ou même parfois ramper avec sa jambe grièvement blessée pour s’y engouffrer. Mais il n’avait pas vraiment d’autre alternative. Sans aucune source de lumière, ils pénétrèrent l’un après l’autre dans le tunnel et progressèrent péniblement dans les ténèbres.

Au bout de longues minutes, voire des heures, ils purent distinguer une lueur blafarde au loin. Ils se mirent à accélérer et débouchèrent finalement sur une immense salle circulaire au sol froid; le lieu était très faiblement éclairé. Seul brillait le joyau bleuté incrusté sur la couronne du Maître des Lieux: Le joyau de Durin. Bagu id Fitgum , “La Pierre de la Victoire” pour les Gobelins. L’homme du Val s’inclina au sol devant le maître des lieux, installé sur son trône.




“Votre Majesté…Comme promis je vous ai ramené votre fils.”

Un sourire en coin apparut sur la peau cuivrée de l’autre Roi de la Montagne.

“Jorem…Tu es un serviteur qui a su se montrer utile et honorable.
-Merci ô Roi Baltog.
-Quel dommage que le temps des espions soit révolu. Aujourd’hui j’ai besoin de guerriers.”

Une lueur d’effroi traversa le regard de Jorem mais il ne put esquisser le moindre geste avant que le monarque n’aboie.

“Vras!”
1

Des ténèbres, la silhouette d’un immense loup surgit et bondit sur l’espion qui n’eut pas même le temps de crier. Les crocs se refermèrent sur sa tête qui semblait bien petite face à la bête. Un bien maigre repas pour Fornarath, descendant de Draugluin.

Baltog n’adressa pas un regard supplémentaire au cadavre de son ancien serviteur, il restait calmement assis jaugeant son fils blessé au combat. Son regard dur ne trahissant aucune compassion.

“Garmuz…Dab Baur. Al brosh hom.”
2


Fornarath, les babines pleines de sang, se redressa et vint se poster près de son maître qui le caressa d’un air nonchalant. Pour la première fois, Baltog se leva et s’avança en direction de Garmuz, son rejeton qu’il n’avait jamais désigné comme héritier ni même reconnu. Jamais il n’avait montré d’amour envers lui. Pourtant il n’avait jamais été violent ou haineux envers lui. Il avait fait bien pire: être complètement indifférent,  délaissant totalement son rejeton sans jamais le moindre intérêt pour ses frasques dans les niveaux inférieurs de Gundabad.  Pourtant, ce soir là, une lueur étrange brillait au fond du regard sombre du roi acculé. Était-ce de la fierté?


“Gazat ish Askha. Baum gulb ag. Ash lozud kû.”
3

Un autre loup, un Warg de grande taille, même si bien plus petit que la monture du Roi, s’avança aussi du fond de la pièce.

“Ghur sha dab baur.”4



1: Tue!
2: Garmuz, mon fils. Tu es revenu.
3: Les Nains sont là. Charge avec moi. Une dernière fois
4: Meurs avec moi, mon fils.


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Gröm progressait au côté de Romo-Cœur-d’Acier au sein du dédale labyrinthique de galeries. Il devait bien avouer que même éclaireur aussi expérimenté que lui se serait facilement égaré ici. Si la main d’Aulë ne leur avait pas amené le Seigneur de la Moria, il y avait fort à parier que l’ouverture de la Porte de Durin n’aurait servi à rien si les régiments infiltrés s’étaient ensuite perdus dans les profondeurs de la montagne. L’avant-garde de la colonne menée par l’elfe et une poignée de rôdeurs, discrets comme la nuit, avait anéanti les rares ennemis qui se trouvaient sur leur route. Le reste de l’armée suivait en piétinant leurs piteux cadavres. Hadhod-Croix-de-Fer les guidait comme un phare dans la nuit, leur intimant de tourner à telle intersection ou de veiller à ne pas chuter dans telle ou telle crevasse. Il s’arrêtait parfois pour réfléchir, cherchant dans ses souvenir embrumés la bonne voie à suivre mais il semblait si sûr de lui. L’espace d’un instant, une once de doute envahit l’esprit acéré du Capitaine des Eclaireurs d’Erebor. La rencontre avec le Seigneur de la Moria semblait si belle, si chanceuse…si suspecte. Et si ? Et si les tortures du Maître-Fouet avait réussi à corrompre l’amrâb, l’âme,   du héros des Nains? Répondait-il aux ordres de Baltog pour les mener droit vers un piège?

Il ne put s’empêcher de glisser à l’intention de Romo en qui il avait pleine confiance suite aux exploits des Sept.

“Faîtes-vous pleinement confiance en votre Seigneur? Il est un héros mais les supplices de Baltog en ont fait flancher plus d’un…”


Finalement, après une lente progression, ils purent distinguer une lumière jaunâtre au loin mais surtout un vacarme. Au bout de chemin, un important régiment de peaux-vertes les attendait. L’oreille exceptionnelle de Gröm pouvait percevoir le tintement de leurs armes, le pas de leurs guerriers. C’était donc un piège. L’officier d’Erebor voulut rattraper Hadhod pour lui demander des explications mais celui-ci avait augmenté la cadence et se dirigeait à toute vitesse vers le danger.

“Naugrim! Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu!”
1


Derrière lui, les guerriers, alertés par l’injonction du capitaine, se mirent en position de combat; prêts à charger les gobelins. Quelle ne fut pas leur surpris quand ce cri de ralliement fut repris depuis l’intérieur de la Montagne. Des dizaines de voix s’élevèrent devant eux, là où les gobelins étaient censés les attendre:

“Baruk Khazâd! Khazâd ai-mênu.”

Hadhod Croix-de-Fer ne les avait pas trahis. Le chemin qu’il avait choisi débouchait sur une immense fosse circulaire éclairée par de nombreuses torches. L’endroit était jonché d’une dizaine de cadavres de gares gobelins mais aussi de près d’une centaine de prisonniers nains. Leur mutinerie avait permis à Hadhod et d’autres de partir dans les galeries de la montagne, les autres avaient réussi à prendre le contrôle de la Fosse en submergeant des gardiens dépassés et abandonnés par l’armée de Baltog, trop occupée à repousse l’envahisseur. L’un des mutins les salua avec un large sourire:

“Le Seigneur Hadhod est revenu! Avec une armée! Comme il l’avait promis! Vive la Croix-de-Fer! Vive le Roi Thorik.”

Le nain se présenta aux nouveaux arrivant.

“Je suis Forli. Guerrier des Montagnes Bleues. Mes trois frères ont abandonné la cause pour partir faire commerce au Sud; mais moi je n’ai jamais perdu espoir. j’ai été capturé au début de la Reconquête mais Aulë veille sur notre peuple.”

Le dénommé Forli leur exposa alors la situation:

“Nous avons pris le contrôle de la Fosse qui représente le niveau le plus bas de la cité. Nous avons eu de la chance, la grande majorité des guerriers de Baltog se trouvent devant les portes et ne nous considèrent pas vraiment comme une menace urgente. Plus comme un caillou dans la chaussure dont ils pourront facilement se débarrasser, une fois la bataille terminée.  Mais avec votre arrivée, la situation change complètement. Nous pouvons ouvrir un deuxième front.
Afin de garder le contrôle et nous confiner en bas, Zock-Dah s’est contenté de condamner presque tous les accès menant aux niveaux supérieurs depuis la Fosse à l’exception de deux passages.”


Forli désigna d’abord un escalier en colimaçon qui partait du niveau inférieur pour monter, étape par étape, vers le sommet de la montagne. Puis, il pointa ensuite une passerelle qui prenait la forme d’un étroit point suspendu qui semblait mener directement au pylône central de Gundabad où résidait Baltog et ses unités d’élite.

“Nous pouvons soit concentrer nos efforts sur un de ces passages ou faire le choix de nous diviser pour augmenter le chaos; auquel cas il faudrait confier le commandement de chaque colonne à des guerriers de confiance.”

Tous les regards se tournèrent alors en direction d’Hadhod-Croix-de-Fer. Au yeux de tous, le Seigneur de la Moria, était naturellement devenu le meneur naturel du deuxième front de la coalition. Même Gröm était désormais prêt à le suivre jusqu’à la fin.

#Forli

1: Haches des Nains! Ls Nains sont sur vous!
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Mar 2023 - 19:44

Le capitaine s'inclina devant l'elfe en signe de remerciement et tendit les mains pour prendre les deux tasses pour lui et son compagnon. Lorsque son regard se posa sur le contenu brûlant, il tenta tant bien que mal de cacher sa surprise. Ce qu'il espérait être un rhum ou un vin chaud, ou éventuellement un café suffisamment épais pour y faire flotter une enclume, s'était avéré être une toute autre chose. Une tisane. Elfique. Il préférait encore affronter un régiment de gobelins que boire ça. Mais le geste venait du coeur et chaque source de chaleur était la bienvenue par cette nuit glaciale. Il s'éloigna, laissant l'homme et l'elfe seuls.

Heureusement pour eux, aucun ennemi n'était apparu à l'horizon pendant leur garde. Le subterfuge avec les bannières des hommes-gobelins avait dû fonctionner. Seul le bruit incessant des tambours indiquait que Gundabad ne dormait pas, et que malgré leurs efforts vaillants l'ennemi était nombreux et prêt à combattre jusqu'au bout.

Une fois leur dernier tour de garde terminé, ils rejoignirent le capitaine qui s'était endormi, la tisane à moitié terminée dans la main. Il ne leur fallut que quelques instants pour rassembler leurs affaires et quitter le campement alors que l'obscurité laissait doucement place aux nuances de gris. Gröm jeta un dernier coup de son oeil unique en arrière à l'endroit où son ami Dromli avait perdu la vie.

* * *

Le garde qui avait déconseillé à Thassael et Draek de se lancer dans une aventure suicidaire eut pitié de ce dernier et les invita à les suivre jusqu'à un feu, où il leur offrit un peu de saucisson, du pain sec et du vin chaud. Au bout d'un moment il leur indiqua:

-Je vais devoir refaire un tour de garde, mais si c'est des ordres que vous cherchez, vous devriez aller du côté de la tente royale, sans pour autant essayer d'y entrer haha. J'ai entendu que les grands seigneurs y sont réunis en conseil depuis plusieurs heures à présent et qu'ils ne tarderont pas à sortir faire une annonce. On en saura sans doute davantage à ce moment-là sur ce qui nous attend, et c'est quoi le plan pour faire ces putains de tambours. Allez, bon courage à vous!


* * *

Le chemin choisi par Gröm était difficile et dangereux. Dans la grisaille pré-matinale, les sens étaient facilement trompés, et ce qui semblait être un appui sûr pouvait finir en chute dans le vide. Heureusement qu'ils avaient une elfe avec eux, mais même cette dernière n'était pas entièrement insensible à la fatigue ni au coup qu'elle avait reçu sur la tête.

Le vent s'était levé, menaçant de les souffler du flanc de la montagne, et glaçant chaque os dans leurs corps. Ils regrettaient déjà d'avoir quitté la sécurité douteuse du campement des hommes-gobelins.

Le soleil devait être déjà levé, mais aucun rayon de lumière n'arrivait à percer les nuages épais qui semblaient jamais quitter la capitale de Baltog. Gröm finit par s'arrêter, et s'asseoir sur un rocher, essoufflé. Il regarda autour de lui, perplexe.

-Elle devrait être quelque part ici. D'après mes calculs. Rah...

Il baissa les bras, frustré.

-Peut-on vraiment parler de calcul?! Des estimations, basées sur des suppositions, basées sur des légendes de l'époque où le Père des Nains régnait encore sur ces terres. C'était peut-être juste l'espoir d'un vieux fou.

C'est à ce moment là que Narvi, son compagnon plus âgé, prit la parole.

-Connaître les légendes de son peuple ce n'est pas de la folie, Gröm. Notre histoire, notre mémoire, c'est le fer avec lequel nous sommes forgés.

Premier Nain il était, Première Porte il bâtit,
Porte entre Soleil et Nuit,


Maître rôdeur, dame elfe, sauriez-vous nous indiquer le Nord malgré l'absence du soleil?


Lorsqu'ils réussirent à se situer, Narvi sourit.

-Entre Soleil et Nuit. Entre l'Est et l'Ouest. Regarde la pierre sur laquelle tu t'es assis, capitaine!

En effet, Gröm semblait avoir instinctivement choisi un siège qui se différentiait des autres rochers. Cette pierre là était presque plate et quasi-circulaire. Lorsque le capitaine en descendit et se mit sur un genou en l'inspectant de près, il s'exclama à son tour:

-La rune de la lune est inscrite dessus! Isil, Bénéthor. Une autre pierre semblable doit se trouver dans les alentours, avec la rune du soleil. Il faut la trouver!

Ils finirent par tomber dessus, à quelques dizaines de pas plus loin, plus bas dans la vallée.

-Hm. Et maintenant? Je ne vois toujours pas la porte...

-Prenons ta corde, Gröm. Maître rôdeur, tenez en un bout du côté de la pierre de lune, et vous dame elfe, tirez l'autre jusqu'à la pierre du soleil. La porte devrait se trouver au point central entre les deux

C'est ce qu'ils firent, mais lorsque les deux nains se placèrent au centre de la corde, ils n'y trouvèrent qu'un éboulis de roche. Gröm sortit une pioche de son sac, et se mit à frapper dans les pierres. Il travaillait dans le silence. Soudainement, à la place du bruit sourd de la roche heurtée par le métal, un autre retentit. C'était comme le son pur d'un marteau heurtant une grande cloche. Des étincelles bleues volèrent dans l'air et le capitaine leva sa pioche fendue, bouche-bée. Ce qui semblait être le coin d'une arche faite d'une pierre ou d'un métal depuis longtemps oublié venait d'être dévoilé à leurs yeux. La pioche n'avait laissé aucune trace dessus.

Premier Nain il était, Première Porte il bâtit,
Porte entre Soleil et Nuit,
Eternel passage des Nains,
Hantera les rêves des Fils de Durin.


Venez! Aidez-nous à enlever cet éboulis!
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 7 Mar 2023 - 0:00
Le géant qui abattait son marteau lumineux sur le mont Gundabad n'était qu'un rêve du capitaine épuisé, mais le battement rythmique qu'il entendait n'était pas le fruit de son imagination. C'est-ce qui finit d'ailleurs par le réveiller.

La tente royale était plongée dans la pénombre ; la nuit était tombée pendant que le guerrier épuisé se reposait. Apparemment, le roi Thorik avait mis plus longtemps que prévu à arriver. Les visages des nains étaient sombres, et tous écoutaient en silence le bruit inquiétant qui résonnait dans la vallée. Celui des centaines de tambours gobelins. Si certains avaient cru que l'affrontement de la veille aurait suffit à décimer les rangs des serviteurs de Baltog ou briser leurs esprits, ils se rendaient à présent compte de leur naïveté. L'affrontement qui déterminerait réellement l'issue de cette guerre était encore devant eux.

Le Roi Thorik prit la parole devant l'assemblée ; sa voix était claire et puissante malgré le bruit rythmique des tambours qui tentaient de l'étouffer.

-Cinq mille fiers guerriers d’Erebor.
Plus de mille Nains de la Moria.
Près de six cents haches venues des Montagnes Bleues.
Environ trois cents colons des Montagnes Grises
Une vingtaine de Gardes de Fer.
Une armée composée de mille archers Dalites.
Deux cents soldats de Lacville.
Deux cents  hommes du Rohan.
Et plus d’une centaine de descendants des changeurs-de-peau.

Il marqua une pause.

-Voici les effectifs avec lesquels nous sommes partis en direction du Mont Gundabad. Malheureusement, ces forces sont à présent fort affaiblies. Le courage et la discipline de nos guerriers, votre courage, mes frères, ainsi la supériorité de notre équipement et  le travail acharné de nos guérisseurs ont permis de limiter la perte de vie. Mais des centaines de guerriers sont blessés et incapacités après les affrontements d'aujourd'hui.

Certains d'entre vous savent que le capitaine Romo Coeur d'Acier a mené une escouade qui essayait d'ouvrir en secret une autre voie vers le cœur de la montagne. Malheureusement, nous n'avons aucune nouvelle de ces  Sept braves guerriers, et même si nos cœurs sont avec eux, nous ne pouvons pas tout miser sur le résultat de leur mission.

Il soupira.

Le Ramekhtûrg des Montagnes Bleues a proposé de mener l'assaut sur les portes de Gundabad avec son régiment légendaire d'Id-Ursu Gabilgathol. Deux grands béliers ont été préparés par nos ingénieurs, et nos frères de Tronjheim souhaitent les escorter. Le Conseil doit prendre la décision. Est-ce de la folie, ou bien notre meilleure chance de briser les défenses de la forteresse de Baltog. Maître de Gabilgathol, vous avez la parole.  



Le puissant nain à la barbe qui paraissait écarlate à la lumière des lampes à huile dévisagea l'assemblée et prit la parole.


-Nous sommes les Id-Ursu Gabilgathol, la flamme de Belegost. Nous ouvrirons la voie.
Jadis, ce furent nos haches qui tranchèrent les écailles du Ver d'Or d'Angband. Jadis, ce furent nos masques qui résistèrent au souffle brûlant des dragons. Nous sommes les Id-Ursu Gabilgathol. Nous ne craignons pas les lames, nous ne craignons pas les flammes. Nous ouvrirons la voie.



Les tambours roulaient au loin.


***

Malgré son courage qui n'était plus à prouver après la bataille acharnée qu'il venait de vivre, Draek se retrouvait attiré dans une aventure qui paraissait suicidaire. Qui plus est, la nuit venait de tomber, ce qui n'était peut-être pas un problème pour l'elfe, mais ça l'était encore moins pour les serviteurs du roi Baltog.

Avant que l'elfe ne puisse lui répondre, ils entendirent la voix d'un nain à l'accent fort. Il s'agissait d'une sentinelle qui faisait le tour du campement, et qui avait entendu une partie de leur conversation. Le nain fumait une pipe et les regardait d'un œil curieux :

-Holà, guerriers. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre une partie de votre conversation. Ou bien si, j'aurais pu m'en empêcher mais c'est mon devoir en tant que garde de garder l'oeil ouvert de l'oreille  attentive voyez-vous. C'est bien courageux ce que vous planifiez là, mais vous êtes au sein d'une armée organisée pas d'une bande de brigands au cœur d'or. Cela n'aidera personne d'avoir des justiciers héroïques qui partent en mission suicidaire. Si vous voulez vraiment vous rendre utiles, allez demander des ordres aux officiers.

Il venait de finir de parler, lorsque le son tribal et sauvage des centaines de tambours retentit dans la vallée. Le nain déglutit, en resserrant ses mains gantelées sur la hampe de sa lance.


***


Loin de la sécurité relativement du campement, loin des feux chauds et des rations doubles, l'elfe et le rôdeur luttaient contre le froid et l'obscurité. La montagne était cruelle, et le vent glacial transperçait les tentes provisoires et leurs vêtements. A chaque instant, ils pouvaient être découverts par les troupes ennemies. Seule leur présence mutuelle pouvait servir de réconfort.


Les cris se firent de plus en plus forts et les tambours se mirent à rouler avec insistance. La musique de la mort faisait désormais trembler les murs du Mont Gundabad et la fureur des gobelins se faisaient entendre jusque dans la vallée.

Alors qu'ils échangeaient quelques paroles, un bruit rythmique retentit dans la vallée, leur glaçant le sang dans les veines. Des centaines ou milliers de tambours semblaient faire trembler la montagne. Une nouvelle attaque ? Ou bien juste un défi lancé par Baltog aux envahisseurs ?

Les sens aiguisés d'Isil lui permirent d'entendre le capitaine Gröm avant qu'il n'arrive.





-Je me suis douté que votre repos allait être interrompu par ces satanés tambours. Ceci-dit, je suis soulagé de vous voir sur vos pieds. L'épuisement et le froid sont des ennemis redoutables. Tentez de vous reposer encore une poignée d'heures, mais aussi de vous équiper dans la mesure du possible de manière à être le moins visibles possible sur la montagne. Si vous êtes toujours prêts à continuer la mission, nous devons partir un peu avant l'aube. Il y a un point que nous ne pouvons pas voir d'ici, et si l'escouade que nous recherchons utilise des tunnels nains d'une autre époque, ces derniers suivent un schéma assez particulier. D'après mes calculs, une sortie devrait se trouver là-bas. Je vais être honnête avec vous, c'est un calcul basé sur une estimation, basée sur une légende, basée sur un mythe. Les chances de réussite sont faibles, mais c'est toujours mieux que de gêler sur place, non ?
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 17 Jan 2023 - 23:06
La guérisseuse jeta un regard irrité à Draek et retorqua:

-Plus agréable ?

Elle tourna ses bras vers lui ; le sang et autres liquides biologiques d’un patient qu’elle venait de traiter les recouvraient jusqu’aux coudes.

-On n’est plus au niveau de l’agréable.

Elle lava les bras dans une bassine. Ses traits s’adoucirent quelque peu et elle rajouta.

-Mais c’est vrai que cela pourrait aider à calmer les patients. Une tente remplie de blessés en panique ça n’aidera personne. Faites, faites, mais évitez de nous faire vomir. L’odeur des tripes s’associe mal à l’eau de rose.

L’infirmière s’en alla sur ces mots, laissant l’éclaireur finir de se reposer et commencer son travail.

C’ était une Dalite qui s’occupa de Thassael. Lorsqu’elle termina, elle regarda les bandages elfiques qu’il lui avait tendus, pensive :

-Un homme serait déjà mort avec ces blessures. Un nain serait sans doute inconscient avec une perte de sang pareille. C’est donc vrai ce que l’on raconte sur la résistance des Eldar...Mais ne soyez pas stupide pour autant. Vous n’êtes pas un dieu ni un héros des légendes d’antan. Si vous remontez sur une selle dans les semaines à venir vous allez réouvrir vos plaies immédiatement et vous vider de vos boyaux.


Elle lui avait serré les bandages fort autour de son ventre et de ses côtes, presque comme un corset rigide. Même une fois capable de se relever, l’elfe serait très limité dans ses mouvements par rapport à son agilité habituelle.

L’odeur des herbes elfiques attira l’attention de Draek, qui les détecta de loin grâce à son odorat son cible. Il y en avait certaines qu’il ne reconnaissait même pas...Lorsqu’il s’approcha, il put découvrir que l’homme allongé sur la couchette était le messager dont les flèches colorées avaient contribué à la réussite de la charge des Rohirrims.

***


Le capitaine regarda longuement Bénéthor.

-Bien, bien...mais ne vous sentez pas coupable. Vous combattez déjà dans une guerre qui n’est pas la vôtre, et Dromli savait ce qu’il risquait, comme nous tous. Celui qui a tué mon compagnon gît lui aussi sur le sol, décapité par votre lame, tandis que le vrai coupable, ce misérable ver de terre Baltog se cache dans ses cavernes. Il ne nous reste plus qu’à le dénicher.


Le nain caressa sa barbe raccourcie en signe de deuil et resta silencieux un moment avant de continuer :

-Votre présence ne sera pas de trop. Même si l’escarmouche est remportée, il n’y a aucun doute que des gobelins peuvent apparaître à n’importe quel moment pour patrouiller la montagne, espionner notre campement ou tenter un sabotage. Avec nos effectifs et notre état actuel, nous serions une proie facile...Alors il faut qu’on cache le plus longtemps possible à l’ennemi que nous avons pris contrôle de ce point. Commencons par rassembler les corps derrière un de des gros rochers, et cacher les traces de sang avec des pierres ou le peu de neige qu’il y a. Regardez aussi s’il y a un étendard ou autre insigne des hommes gobelins qu’on pourrait rendre bien visible afin de compléter le subterfuge.

Alors qu’il parlait, le ciel s’assombrissait. Le soleil qui de toute façon avait été invisible derrière les nuages qui recouvraient perpetuellement le Mont Gundabad s’était couché derrière les montagnes et la grisaille laissait place à l’obscurité. Gröm lâcha un nuage de vapeur de sa bouche.

-Cela nous laissera peut-être un moment de répit sans combattre. Mais ne vous méprenez pas...ces montagnes peuvent tuer de plus d’une façon. L’hiver est rude ici et la nuit tombe déjà. Nous ne pouvons pas risquer de faire un feu, et nous n’avons pratiquement pas de provisions. Vous êtes blessés, et nous sommes tous au bord de l’épuisement après une journée entière de bataille.  Je ne le dis pas pour vous faire peur, ami du Nord, mais pour que vous compreniez que même à l’abri des lames ennemies nous combattons pour notre survie. Fouillez le campement pour trouver des vivres et tout ce qui peut nous tenir au chaud, et surtout veillez à ce que l’elfe ne meurt pas d’hypothérmie. Survivre la nuit et rester à l’abri des regards ennemis, voici notre but unique pour l’instant. La suite viendra à l’aube.


***


Gudmund ne pouvait pas nier le courage de l’orc. Il les combattait ces créatures depuis des décennies à présent, et il savait pertinemment qu’il était plus simple pour les nains et les humains de décrire les gobelins comme des créatures stupides, vicieuses et lâches. Mais la vérité était souvent différente ; Melkor avait infusé ces êtres avec du malice et de l’intelligence en parts égales. Quant au courage...la loi du plus fort régnait dans les cavernes de Gundabad et, contrairement aux royaumes des humains, les faibles et les lâches ne tenaient pas longtemps en haut de l’échelle sociale.

Le roi tourna le dos à l’orc, cachant le frisson involontaire qui avait parcouru son corps en entendant la malédiction qu’il avait prononcé, mais se retourna aussitôt en entendant Garmuz s’agiter et essayer de forcer le poteau qui le maintenait en place.
Très lentement, il approcha le bout brûlant de la broche de sa propre botte, à quelques centimètres du crachat ignoble du prisonnier. Le roi regarda la salive de l’orc bouillir et s’évaporer sous la chaleur intense.

-Te tuer ? Non, je ne pense pas. Un prince de Gundabad...tu ne dois pas être très populaire. Je suis sûr que beaucoup de tes compatriotes seraient ravis de retrouver Garmuz fils de Baltog abandonné devant les portes de Gundabad, les deux jambes brisées, les doigts cassés, tes crocs que tu menaces si souvent d’utiliser arrachés. Impuissant, détruit, à la merci de tes rivaux. Oh oui, je pense que cela plairait à beaucoup d’entre eux de te voir comme ça.

La broche s’approcha dangereusement de l’entrejambe du prisonnier, qui pouvait à présent en sentir la chaleur insupportable.

-Ou mieux encore, que diraient-ils d’un prince castré ? Dis moi, Garmuz, le roi Baltog emploie t’il des eunuques à sa cour pour servir ses femmes ? Tu l’apprendras bientôt je pense.

Gudmund leva la broche au dessus de sa tête.
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Nov 2022 - 23:20

D’un coup puissant, Gröm Oeil-de-l’Aigle planta sa hache dans le crâne de son dernier ennemi. Il y eut un craquement accompagnant l’expression de surprise de l’homme gobelin, son visage figé à jamais avec ses yeux ecarquillés et sa bouche entrouverte trahissant la peur qui avait gagné son coeur lors de ses derniers instants. Combattre ce genre d’adversaire avait toujours été une expérience troublante pour l’officier nain. Contrairement à leurs alliés gobelins, leurs traits étaient  à bien des égards similaires à ceux des Naugrims  mais à la fois assez différents pour instaurer une sorte de malaise à chaque fois que leurs routes se croisaient. Le Capitaine se redressa en essuyant le tranchant de sa hache sanguinolente sur les guenilles du cadavre. Plus loin, Isil et Bénéthor étaient parvenu à prendre le meilleur sur le chef du campement ennemi; Narvi était derrière, se tenant le front qui avait été légèrement entaillé. Dromli, quant à lui, gisait sur le rebord d’un grand rocher.
Gröm réprima un juron et s’empressa de rejoindre son compagnon mais il ne peut que constater les irréversibles dégâts. Un coup d’épée  avait eu raison du plastron léger de l’éclaireur, sang et boyaux s’étaient déversés en masse. Son âme avait quitté son corps depuis plusieurs minutes. D’une main sûre, qui avait répété ce geste bien trop de fois au cours des dernières décennies, Gröm ferma les yeux de son défunt ami. Il emprunta sa lame d’une main et saisit sa longue barbe d’une autre. D’un geste sec, il en sectionna la moitié et laissa tomber au sol ses longs poils rugueux et humides de sang. Narvi l’imita quelques secondes plus tards et durant un long moment, les deux Nains restèrent silencieux, sans prêter attention à Bénéthor ou Isil, se rémémorant les nombreux souvenirs qu’ils avaient partagé: du départ d’Erebor jusque aux longues semaines passées en territoires ennemies en passant par la bataille de Therkâ Nalâ. Au bout de plusieurs minutes, Gröm déclara d’une voix rauque:

“Mort pour la libération de Gundubanâd. Il n’aurait pas pu rêver d’une meilleure fin. Les portes des cavernes de Mahal sont déjà prêtes à s’ouvrir pour de tels héros.”


Il se pencha et ramassa une lourde pierre qui se trouvait non loin. Délicatement, il la déposa sur la poitrine de Dromli. Nul repos éternel n’était garanti pour un nain, tant que son corps ne se retrouvait pas sous la roche.  Au bout de quelques minutes ils finirent par recouvrir la dépouille.

“Dromli  fils de Tholin. C’est avec honneur, pour reprendre notre ville sacrée que tu es tombé. Puissent les esprits des Sept Pères guider ton âme jusqu’au coeur des cavernes e Mandos.”

Le calme revenu dans la vallée et la fin temporaire des affrontements avaient permis à Gröm et Narvi de se recueillir mais la bataille était loin d’être fini. Gröm s’approcha finalement de Bénéthor et d’Isil, toujours inconsciente.

“Vous avez combattu vaillamment Homme du Nord.”

Il hésita un moment et observa l’elfe.

“Elle aussi.
Continua-t-il. L’infirmerie est en contrebas si vous jugez cela nécessaire mais la mission est encore loin d’être terminée. N’oubliez pas Bénéthor, la réussite de cette guerre dépend de notre vigilance sur les montagnes et avec la mort de Dromli, nous manquons d’hommes. Et si nous ne sommes pas de ce côté de la montagne quand notre escouade envoyée au coeur de la montagne nous ouvrira la voie d’entrée, alors la bataille sera perdue



Le mal qui rongeait Isil était incertain mais Bénéthor se retrouvait désormais face à un choix cornélien. Se rendre à l’infirmerie pour ne prendre aucun risque et laisser seul Gröm pour l’importante mission qu’il avait promis de réaliser. Ou bien suivre l’officier nain tout en espérant que la blessure d’Isil ne s’aggraverait pas.


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Le Roi Gudmund avait été touché lors de son affrontement avec Garmuz. Une blessure, certes moins grave que ce que certains avaient pu craindre, mais qui devait rapidement être traitée pour éviter toutes complications. Deux de ses gardes royaux l’avaient immédiatement redressé, enroulant ses bras autour de leurs larges épaules pour l’aider à se tenir debout et se diriger vers l’infirmerie.

“Le Roi est blessé! Le Roi est blessé! Faîtes place!”

De nombreux regards se tournèrent alors dans leur direction tandis que les gardes cherchaient à se frayer un passage au sein de la foule épuisée. Tous purent voir l’image d’un souverain touché, certes, mais toujours debout. Aidé par ses hommes les plus loyaux, il avançait pas à pas.

Ce ne fut qu’à son entrée dans la grande tente de l’infirmerie que ses jambes le lâchèrent et qu’il tomba à genoux devant son neveu. Thorvald était allongé sur une couchette, d’innombrables bandages entourant son abdomen et sa tête. Il respirait toujours mais si faiblement. D’un regard il interrogea l’un des médecins présent.

“-Ses blessures sont profondes.
-Thorvald est un grand guerrier et un homme solide. Si il reçoit les soins nécessaires, il chevauchera à nouveau à mes côtés.
-Je vous assure que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour stabiliser son état Votre Majesté.”

Gudmund se redressa alors avec un grognement.

“Alors faîtes plus”



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Le Râmekhturg traversait le campement au côté du Roi Thorik. Celui que l’on nommait le Maître de Gabilgathol s’était joint tardivement au combat avec ses hommes, quand le Roi avait décidé de porter secours aux troupes d’un capitaine Dwolin en difficulté au pied de la montagne. Des décennies plus tôt il avait guerroyé au côté de son père, le Roi Krohr et il  découvrait désormais que la noblesse de la lignée des Rois d’Erebor habitait également le coeur du jeune Thorik. Dès ses premiers mois de règne, il avait réuni presque toutes les armées naines et avait lancé la campagne militaire la plus ambitieuse des Nains depuis bien longtemps. Et aujourd’hui il était sur le point de réussir son pari. La libération de Gundubanâd. Quand les coursives d’Erebor étaient parvenus à Tronjheim, demandant le soutien du Seigneur Ghomenar pour la coalition; le Râmekhturg n’avait pas hésité une seule seconde pour se porter volontaire et mener son bataillon vers le front.

“J’ignore quel était le but de cette sortie des gobelins. Sûrement tester notre résilience, nous porter un coup et moral et donc repousser la mise en place effective du siège.
-Nous les avons repoussé, certes, mais le tribut à payer fut lourd.”


Les hommes de la troupe s’écartaient devant le Roi, laissant le passage libre pour les deux seigneurs qui se contentaient de saluer de la tête ou d’un discret geste de la main leurs subordonnées. Beaucoup d’entre eux avaient perdu un ami, un frère et l’heure n’était pas encore aux grands discours mais au soutien discret et respectueux entre compagnons d’armes. Pourtant le Râmekhturg ne semblait pas satisfait de cette situation.

“Mon Roi. Je crains fort qu’en continuant d’attendre, nous tombions dans le piège tendu par les peaux-vertes. La position de Baltog, au coeur de la Montagne, est bien confortable et la mise en place d’un interminable siège lui profitera sans doute.
-J’en ai conscience. Mais nos guerriers doivent panser leurs plaies et reprendre leurs esprits avant que je ne les renvoie au front. D’autant plus que l’accès à la montagne nous est limité. La brèche a été scellée par la sorcellerie gobeline et les grandes portes de Gundabad son reputées inviolables. Je crains bien que tous nos espoirs reposent sur l’escouade du Capitaine Romo Coeur d’Acier; lui seul peut nous montrer la voie.
-Et si ils échouent? Peut-être sont-ils déjà morts? Cela fait près de deux jours qu’ils ont gravi la falaise…Et si ils sont toujours en vie… Baltog n’est pas stupide, il se doute bien que des éclaireurs Nains se seraient mis en recherche d’une autre voie si nous n’attaquons pas. Les gobelins ne connaissent pas toutes nos galeries ancestrales mais ils ont conscience de leur existtence. Il nous faut agir. Ne leur laisser absolument aucun répit.”

Thorik s’arrêta un moment et son regard survola le campement alentour.

“Tous ces guerriers m’ont suivi des quatres coins du continents. Ils sont prêts à mourir pour notre cause mais je ne peux pas les envoyer dans une opération suicide. Car c’est bien cela que vous proposez.

-Pas pour les Id-Ursu Gabilgathol, Mon Roi. Envoyez moi et mes hommes au pied des portes de Gundubanâd et nous ouvrirons la voie.”

Thorik soupira. D’un côté son allié avait raison, seul une unité aussi prestigieuse que les Id-Ursu Gabilgathol étaient en mesure de faire de cette attaque un succès, de l’autre prendre le risque de sacrifier de tels éléments avant même d’avoir pénétré dans la montagne était un risque considérable.

“C’est un plan qui doit être discuté avec le conseil des seigneurs de la Coalition.”
Répondit finalement Thorik.


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Le regard noir, le Roi Gudmund s’avançait d’un pas décidé au milieu du campement. On lui avait transmis une coursive quelques minutes plus tôt annonçant la tenue d’un nouveau conseil de guerre dans la tente du Roi Thorik pour décider de la suite des opérations mais le souverain de Dale avait autre chose faire auparavant. Les Seigneurs Nains pouvaient bien attendre.  Il s’arrêta finalement devant une petite tente, un peu à l’écart du campement. Elle était gardée par quatres gardes d’Erebor lourdement armés qui croisèrent leur hache en voyant arriver l’humain. Surpris, Gudmund haussa un sourcil interrogateur.

“Désolé
, fit l’un des Nains, nous avons eu ordre de ne laisser personne entrer ici.
-Un ordre.
Rétorqua Gudmund sur un ton sec. Et qui donc a donné cet ordre?
-Le Capitaine Thurdal.
-Et vous savez bien sûr qui se tient devant vous maintenant?
-Bien entendu votre Majesté.
-Et donc entre un capitaine et un Roi, quel ordre a le plus de poids selon vous?”


Les gardes, quelque peu confus échangèrent des regards ahuris ne sachant pas trop ce qu’ils devaient faire sans se faire réprimander.

“Laissez moi passer!”
Insista le Dalite et les guerriers finirent par s’écarter.

D’un geste brusque il écarta le pan de la tente et observa le sinistre spectacle qui se tenait face à lui. L’intérieur était dénué de tous meubles, tapis ou même chaises. On avait simplement profondément planté un large poteau de bois sombre auquel on avait attaché une lourde chaîne qui remontait jusqu’aux chevilles et poignées de la silhouette avachie sur le sol. Garmuz se trouvait là au sol, sa jambe tordue d’une façon bien peu naturelle; l’articulation du genou  avait été rudement mise à l’épreuve lors de son arrestation. Même une telle force de la nature ne pouvait ignorer une telle douleur. Gudmund le regarda un moment avec dédain, un regard mauvais que le fils de Baltog lui rendit volontiers quand il nota la présence de son ennemi.

“Garmuz, fils de Baltog…Roi de Gundâbad. Cela fait-il de toi un prince? Un seigneur?”

Il s’approcha de son prisonnier, le dominant de toute sa hauteur.

“Ou alors simplement la vermine monstrueuse que tu es.”

Il se mit à tourner lentement autour de Garmuz, faisant le tour de la tente jusqu’au feu qui crépitait de l’autre côté.

“Un monstre qui pourrait pourtant se révéler utile. Seule raison pour laquelle tu es encore en vie.”

D’un geste sûr et expert, qui ne souffrait d’aucune hésitation, le monarque s’empara d’ue des broches posée au côté de feu dont il chauffa à rouge l’extrémité. Le visage fermé, il se tourna à nouveau vers son adversaire, la broche encore fumante à la main.

“Alors dis moi Garmuz Baltogbaur; quels sont les pièges que papa nous a tendu dans la montagne? Et quelles sont les points d’entrées dans la cité?”
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 16 Juil 2022 - 19:35


Le ciel s’était subitement assombri au-dessus de la vallée de Gundabad, des centaines de chiroptères volants tournoyaient au-dessus de leurs têtes, formant de grandes nuées noires menaçant de s’abattre sur eux à tout moment. Mais cela n’arrêta pas pour autant la charge des soldats de Dales ordonnée par leur roi en personne;juchés  sur leurs destriers racés, les chevaliers de la noblesse de Dale avaient pris les devants pour leur ouvrir la voie et percer la première ligne ennemie. Derrière eux, plus de deux cents fantassins les suivaient au pas de course, prêts à pourfendre l’ennemi.  Gudmund montait son cheval d’un blanc immaculé et menait ses troupes, seule la première ligne de cavaliers le devançait, le Roi précédait  les fantassins au combat. A l’image des monarques des âges ancestraux, Gudmund était un roi guerrier, dans la lignée des héros légendaires du Troisième  ge qui étaient allé au-devant de nombreuses batailles pour protéger leur peuple. Cela était devenu un phénomène de plus en plus rare, seigneurs et gouvernants préférant se complaire dans le confort de leurs palais tout en laissant leurs généraux faire le travail. Ces dernières années, seules des figures comme Méphisto ou Tar-Aldarion avaient fait preuve de courage parmi les dirigeants humains. Gudmund, malgré l’absence de sang Dunedain dans ses veines, était fait du même bois. Jamais n’avait-il laissé un autre prendre la responsabilité de mener les siens à la guerre.  Qu’il survive ou non, son nom serait inscrit dans l’histoire de Dale comme celui d’un héros.

Le choc fut terrible.

Les cavaliers Dalites se heurtèrent violemment à la ligne de défense des gobelins rapidement organisée par Garmuz. Des hennissements accompagnèrent l’agonie des chevaux et de leurs maîtres, transpercés par de multiples lances. La ligne ennemie avait plus ou moins tenu le coup, la défense avait été percée en quelques endroits, laissant filer quelques chevaliers désormais pris au sein de la mêlée aidant leurs camarades nains, mais les brèches avaient rapidement été refermés pour contrer la deuxième vague de fantassins Dalites. L’échec relatif de la charge montée provoqua un léger sentiment d’hésitation au sein du régiment. Le pas se fit moins leste, les cris moins intenses. Nul n’avait prononcé le moindre mot ou abandonné son poste, mais le Roi pouvait sentir ce sentiment gagner peu à peu le coeur des siens. Il avait jadis été à leur place.  Il leva son épée au-dessus de sa tête en signe de ralliement et harangua ses hommes.

“ En avant oh Royaume de Dale!”

Sous l’impulsion de leur leader, les guerriers retrouvèrent leur courage et arrivèrent bientôt à hauteur de l’ennemi, déterminés à faire plier la ligne de défense des gobelins. D’un ample geste, Gudmund porta un large coup de taille qui brisa une lance gobeline en milles éclats. D’un revers il décapita son adversaire désarmé et repoussa son corps encore nerveux d’un coup de pied dans le thorax. La place vacante fut immédiatement prise par une autre peau-verte qui le défiait désormais de sa cimeterre. Mais Gudmund eut à peine le temps de lever son bras pour porter une attaque, qu’un javelot ouvragé vint se ficher dans le coeur de l’ennemi.  Le Roi leva les yeux et remercia le soldat qui l’avait aidé, tout autour de lui, un cercle de fantassins d’élite s’était formé pour protéger leur Roi. Jamais ce dernier ne devait se retrouver à combattre seul. Un roi guerrier certes mais non un roi téméraire. Alors que les combats faisaient rage autour de lui, Gudmund prit quelques secondes pour analyser la situation. Les troupes du Capitaine Dwolin se battaient bravement pour contenir le flot d’ennemis qui continuaient à sortir de la brèche dans la montagne, bien que celle-ci avait été partiellement rebouchée. Mais les braves Naugrims avaient rapidement besoin de soutien. Seule une cinquantaine de mètres les séparaient mais le Général de Gundabad avait vu juste en plaçant une triple ligne de défense menée par Garmuz entre leur position et celle des Dalites.  Ces derniers devaient trouver un moyen de se frayer un chemin pour porter main forte aux Nains des Montagnes Bleues. Gudmund eut tôt fait d’identifier l’officier ennemi en charge, un immense orc au visage difforme et au regard assassin. Doté d’une force surhumaine, il réduisait en charpie tout guerrier se rapprochant trop de lui tout en aboyant des ordres à peine compréhensible de sa voix rocailleuse. Le Roi désigna Garmuz du doigt et  fit signe à deux de ses officiers les plus compétents de le suivre. En isolant, voire en éliminant, la tour de contrôle de leur ligne de défense; les gobelins finiraient par se désorganiser. Les trois Dalites se frayèrent un chemin à coups d’épée et se retrouvèrent finalement face au monstre, armes au clair. Leur opposant se tourna lentement vers eux, un rictus mauvais sur le visage. Les deux capitaines Dalites échangèrent un regard circonspect; cette force de la nature serait bien plus compliquée à maîtriser que les simples gobelins qu’ils avaient occis jusque là. Gudmun, lui, restait impassible.

“Ce soir, Gundabad tombera. Et la vermine qui l’occupe sombrera dans l’oubli.”
Dit-il en un souffle.

Le Roi de Dale et ses deux compagnons se ruèrent sur son adversaire, il  leva haut son épée et la rabattit en direction de son hideuse tête.

Pris en tenaille entre trois adversaires talentueux, Garmuz allait devoir redoubler d’effort pour s’en sortir indemne.


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“Les choses ont un peu tourné au vinaigre là non?
” se demanda Dromli d’un ton circonspect en observant les nuées de chauves-souris dans le ciel.

De son oeil valide, Gröm lui adressa un regard noir et répliqua d’un ton sec.

“-Crois moi, connaissant les maléfices de Baltog ce n’est encore rien.”


Depuis leur position surélevée sur les flancs du Mont de Brume, les éclaireurs d’Erebor avaient observé tout le début de la bataille en spectateurs impuisants. La chute du Mur Pâle et l’offensive des gobelins, contenue tant bien que mal, avaient rapidement été suivi par le déferlement de ces maudites bêtes volantes.  En contrebas la bataille faisait rage et le petit groupe n’avait qu’une envie: rejoindre leur frères d’armes pour participer au combat. Mais l’escouade d’éclaireurs avait  reçu des ordres différents: une mission confiée par l’état-major  et dont la réussite du siège dépendait.

Un cri strident suivi de hurlements de douleurs attirèrent soudainement leur attention. Ce tintamarre ne provenait pas du champ de bataille au coeur de la vallée mais venait bien des hauteurs de la montagne, tout près d’eux. D’un geste Gröm ordonna à Dromli et Narvi de se redresser et de le suivre discrètement alors qu’il contournait un des contreforts de la montagne en direction des cris. Ils tombèrent alors nez-à-nez avec un spectacle innatendu. Plusieurs grandes chauves-souris avaient pris pour cible deux individus de grande taille et leur faisaient vivre un véritable enfer. L’un deux avait été désarmé et rampait au sol en essayant de se protéger avec ses bras des attaques des volatiles qui venaient griffer son visage. Gröm n’hésita pas une seule seconde et d’un geste puissant lança sa hache qui tournoya dans les airs avant de trancher en deux l’une des deux chauves-souris. Les deux moitiés sanguinolentes de l’animal s’écrasèrent au sol dans un bruit sourd. En tandem, Narvi et Dromli se chargèrent de la seconde menace. Gröm avisa le pauvre guerrier qui avait été pris pour cible. Un humain de grande taille et aux longs cheveux sombres. Il ne portait ni les tuniques chatoyantes de Dale ni les cheveux d’or des gens du Rohan. Un rôdeur solitaire en quête d’aventures. Un de plus. Instinctivement, Gröm pensa à Elendüril. Lui aussi était un homme du Nord, qu’il avait libéré plusieurs moi auparavant des griffes des gobelins; en guise de reconaissance l’Arnorien avait rejoint leur cause et jouait désormais un rôle déterminant.  Le nain borgne lui tendit la main:

“Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.”

Mais ce fut l’identité du second individu qui surprit les trois éclaireurs d’Erebor. Ils ne l’avaient pas remarqué dans le feu de l’action mais ils pouvaient désormais distinguer très clairement les traits caractéristiques de leur nouvelle alliée. Elle avait de longs cheveux lisses et blanc et des oreilles fines et pointues. Son visage était juvénile mais elle était sûrement plus âgée que chacun d’entre eux.

“Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?”
Grommela Dromli visiblement moyennement ravi de croiser la route d’Isil.

Gröm ne portait pas les elfes dans son coeur non plus mais il ressentait néanmoins une certaine fierté de voir que leur combat était soutenu par toutes les races du continent, ou presque. Et, au regard de leur mission, la présence d’une elfe était peut-être le signe du destin.

“Je suis Gröm Oeil-de-l’Aigle, Capitaine des éclaireurs d’Erebor.”
fit-il d’un ton qui se voulait plus ou moins rassurant.

“Voici Dromli.”

Il désigna le nain ventripotent à la barbe rousse.

“Et voici Narvi.”

Il pointa du doigt le plus âgé des trois Naugrims.

“Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…”

L’officier réfléchit quelques instants, ses deux compagnons comprirent progressivement ce que leur capitaine formentait et Dromli se renfrogna légèrement. Sans y prêter attention Gröm poursuivit.

“Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.”

Il désigna toute la montagne d’un grand geste:

“L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.”


Il récupéra alors sa hache encore suintante et l’essuya sur le revers de son pantalon.

“Alors vous en êtes?”


#Dromli #Narvi
Sujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]
Daramir

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 29 Avr 2022 - 12:35
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C'est bon, ils étaient pour la plupart fin prêt, le vrai départ ne saurait donc tarder.

-Dis-moi, ils font quelle taille ces tunnels cachés que vos ancêtres ont creusé sous cette maudite montagne? C'est une chose de s'enfoncer sous terre, loin du ruissellement de l'eau et du bourdonnement des abeilles, mais c'en est une totalement différente de devoir le faire en rampant.

Tels étaient les mots du colossal Béornide qui s'adressait à Daramir.
Ce dernier, quoique surpris mais flatté que ce dernier s'intéresse à lui, lui répondit des plus sérieusement.

J'ai bien peur que la position couchée ou du moins très incliné vous soit effectivement la plus appropriée tant que nous évoluerons dans ces boyaux maître Styrbeorn, répondit d'un air désolé Daramir.

Un court dialogue s'installa alors entre les deux guerriers, rien de très profond certes, mais justement, assez léger pour vous faire presque oublier l'ambiance general qui commençait à s'échauffer.
Daramir n'aurait pu choisir meilleure compagnie pour cette mission, le Béornide, loin d'être un benêt, impressionna Daramir par la vivacité de son esprit. C'était bien la première fois qu'il s'entretenait avec une telle créature et il n'en fut pas déçu.

C'est donc avec beaucoup de considération et sans doute un peu d'affection que Daramir asséna une dernière tape dans le dos du géant et se leva dans un sourire, ils étaient tous fin prêt, les mains et les pieds bardés de petites piques en acier.
L'heure du départ avait sonné.

Il ne pouvait que s'estimer heureux de partir avec ce petit groupe. Tous ici, avaient mérité leur place. Tous ici, se battraient de toutes leurs force. Tous ici défendraient chèrement leur vie (et celle des autres espérait Daramir) dans l'enfer où ils allaient plonger.

Ils étaient sept et représentaient l'espoir de la capture de Gundubânad.
#Styrbeorn
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Daramir s'arrêta net, pantelant et en sueur. Il jeta un regard par dessus son épaule.
Tous gravissaient la paroi, et ce, avec plus ou moins de facilité. Le plus bas devait déjà se trouver à pas moins de 10 mètres. Une chute dont il ne se remettrait donc pas de sitôt.

L'odeur des charniers et de la guerre, un peu plus bas dans la vallée s'estompait à mesure qu'ils se hissaient de plus en plus haut. Un plaisir pour les narines, même si il savait qu'il allait bien vite retrouver l'odeur vicié des gobelins et des trolls. Un court moment de répit donc.

Daramir se secoua enfin et reprit l'ascension, il ne voulait pas se laisser de trop distancer par l'éclaireuse naine qui semblait infatigable. Il ne pouvait toutefois que saluer son choix de s'être débarrassé d'une partie de son barda au profit de l'équipement qui venait de la tente du roi.

Il avait délaissé sa tenue de cuir rapiécé pour une armure légère forgé en acier nain. Celle-ci, des plus sobre mais aussi des plus découverte, lui permettait de garder une bonne souplesse et rapidité. Un choix parfait pour lui.
Si il avait délaissé avec un pincement au coeur sa hache à double tranchant qu'il chérissait tant et qui le suivait depuis maintenant des lustres, c'est par ce qu'il avait trouvé presque le même modele, mais fondue dans un meilleur acier, plus légère et mieux équilibrée. Elle se glissait dans sa poigne comme si elle avait été forgée pour lui.
Il n'avait toutefois pu se débarrasser de la dague que lui avait offert Gröm. Celle-ci, de toute manière de bonne facture le suivrait, presque comme un porte bonheur, ou comme un "s'ovtavi" comme aimait se l'appeler Daramir, bien au chaud dans l'une de ses bottes, prête à être sorti en cas d'imprévu.

Si il n'avait pu embarquer avec lui tout son équipement d'éclaireur, il avait toutefois emporté quelques objets qu'il avait entreposé dans un petit sac en cuir, bien trop léger à son gout, mais c'était ça ou prendre le risque d'être trop lourd. C'était une partie de ce que Gröm appelait: "les essentiels".

#Gröm
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 24 Avr 2022 - 17:26

Zock-Dah fixait Yargul de son regard mauvais. Son emprise se resserrait autour de la gorge noueuse du cavalier warg. Mais ce dernier, bien qu’à quelques centimètres d’une mort certaine, ne se laissa pas démonter et répondit à son supérieur avec un aplomb qui aurait pu lui valoir une exécution sommaire en d’autres circonstances. Cependant, aujourd’hui, le Maître-Fouet de Gundabad avait besoin de soldats comme celui-ci.   A la fois fiers et dévoués.  Il lui montra ses crocs jaunis par des décennies de traitement douteux mais finit par relâcher son étreinte, lui permettant à nouveau de respirer normalement.


“Si la situation le demande, nous serons tous prêts à mourir pour empêcher les gazâts d’envahir notre capitale. Dussé-je la brûler par les flammes avec tous ses défenseurs, Gundabad ne tombera jamais entre leurs mains velues”.

Sur ces paroles lugubres il laissa le régiment des cavaliers avec leurs bêtes et poursuivit sa route à travers les entrailles de la montagne. Sur son chemin, il croisait divers bataillons qui s’affairaient à différentes tâches visant à renforcer les défenses. Le général gobelin aboya quelques ordres sans s’arrêter. Il n’avait pas le temps de s’attarder sur ces vermines, il lui restait encore un lieu à visiter. Il descendit pendant de longues minutes dans les profondeurs de la montagne, là où la lumière se faisait plus rare et où l’odeur devenait de plus en plus rance. Au détour d’un couloir il tomba sur l’entrée d’une immense grotte de laquelle s’échappait grognements dont l’origine était énigmatique. S’agissaient-ils de gémissement de plaisir ou de cris de douleurs ? Connaissant le propriétaire des lieux, Zock-Dah se dit que ce pouvait bien être les deux à la fois. Il prit une longue inspiration et pénétra à l’intérieur.

Même pour un gobelin endurci comme lui, les effluves puissantes d’accouplement sauvage, de crasse, de chair avariée et d’alcool sombre étaient désagréables et lui arrachèrent un grimace.  Il avisa la grande silhouette allongée sur son divan entourée de femelles reproductrices. Les yeux du Maître-Fouet se rétrécirent dans un signe de mécontentement. C’était à cause de cette oisivité de certaines élites de Baltog que les Nains avaient pu progresser si profondément dans leurs terres jusqu’aux portes de leur capitales. Si le Roi avait su nommé les officiers les plus méritants aux postes stratégiques, ils n’en seraient pas là à se battre pour la survie de leur royaume. Mais en faisant jouer les privilèges pour ses rejetons et autres alliés dociles qui se complaisaient dans cette luxure crasse, le Roi des Gobelins avait signé l’arrêt de mort de son empire. En nommant Zock-Dah Grand Général des Armées de Gundabad, il avait enfin eu une décision sensée. N’était ce pas trop tard?

“GARMUZ!”
gronda l’officier.

Il se tourna ensuite en direction des serviteurs craintifs et des reproductrices.

“Nash shorakh! Nash!”1


Ces derniers ne se firent pas prier pour quitter prestement les lieux laissant les deux puissants dans la grotte. Malgré sa grande taille, Zock-Dah ne pouvait rivaliser sur ce plan là avec Garmuz qui devait bien lui rendre deux têtes. Il avisa cependant le corps nu de son intrlocuteur avec un certain mépris.

“Est-ce ainsi qu’un serviteur de Baltog s’apprête à défendre sa demeure?”

Sans vraiment écouter la réponse du rejeton du roi, Zock-Dah saisit une épée qui trapinait au sol et la tendit à Garmuz.

“Prépare toi maintenant! J’ai mis à ta disposition une escouade de guerriers d’élite; l’heure est venue de montrer l’exemple ! Pas de se complaire dans la paresse!”


Avec rage, il frappa dans une jarre contenant de la liqueur orque. Le liquide noir et visqueux se répandit lentement sur le sol rocheux.

“Shabn Baur dû Baltog. Ik Brâgur û ârûrz!” 2


1: Dehors Vermine! Dehors!
2: Debout Fils de Baltog. L'attaque est proche.


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Juché sur une petit corniche dans un creux de la montagne et dissimulé aux yeux de tous, Gröm Oeil-de-l’Aigle, capitaine des éclaireurs d’Erebor était penché en avant au-dessus d’une minuscule cavité dans la roche qu’il avait creusée quelques heures auparavant dans la roche à l’aide d’un ustensile mis au point par les ingénieurs Nains. Ce petit trou qui s’étendais sur plusieurs mètres à travers la roche lui permettait d’insérer une sorte de long cornet acoustique en acier lui permettant d’arracher quelques bribes de conversations à leurs ennemis qui occupaient l’intérieur de la montagne. Il lui était bien sûr impossible de suivre toute une conversation et ne captait le plus souvent que des grognements inaudibles au milieu d’un brouhaha monstre. Mais parfois il parvenait à attraper quelques mots en vol, il avait quelques bases en parler noir qui lui permettait d’en tirer certaines conclusions, ou plutôt hypothèses. Ce jour-là, l’éclaireur avait bien fait de s’attarder sur ce poste d’observation car la discussion qui avait lieu entre ces deux personnages semblaient des plus importantes. Il donna un coup de coude à Dromli qui se trouvait à sa gauche et lui ordonna de noter hâtivement d’un signe de la main les mots qui lui arrivaient par miracle.

Bragur.. arurz…


Dromli griffonait sur bout de parchemin ces termes énigmatiques tandis que son supérieur prit quelques secondes réflexion en se caressant la barbe. Son oeil valide fixé vers le ciel nuageux.

“Bragur c’est une attaque, une offensive, je m’en souviens bien. Par contre… arurz…je ne sais plus…

-Une offensive? fit Dromli d’un ton incrédule. Mais nous les avons refoulé à l’intérieur de la montagne où ils sont piégés, comment diable peuvent-il parler d’offensive?
-Eh bien… tout porte à croire qu’ils vont tenter une sortie…Il nous faut prévenir les armées! “


Sans perdre une seule seconde, Gröm et Dromli remballèrent leur équipement et dévalèrent la pente escarpée de la montagne le plus discrètement et rapidement possible pour rallier le campement fortifié de la coalition qui s’apprêtait à mener le siège. Près du Mur, dirigeant les travaux de fortifications, Gröm crois la route du Capitaine Dwolin.

“Capitaine Dwolin
! Fit l’éclaireur. Il nous faut prévenir le Roi au plus vite! D’après nos informations, les gobelins préparent une contre-attaque, nous ignorons la date d’un tel assaut mais au vu de l’activité près de la surface tout porte à croire que ce sera imminent.”

Les fortifications avaient intérêt à être prêtes à temps…Du travail de Dwolin dépendait le sort de la bataille de Gundabad.
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
Daramir

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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 1 Avr 2022 - 14:57
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Daramir se pressait dans les couloirs d'une des tours, grimpant à toute allure les escaliers pour traverser en long et en large, les maigres pièces et couloirs de cette tour.
Ça lui apprendrait à quitter son capitaine si longtemps sans le prévenir. Celui-ci, plutôt tatillon sur la ponctualité n’avait pas raté Daramir. Accompagner l'Arnorien et cette discussion avec le capitaine Dwolin l’avait fait louper la fin de son quartier libre, et le début de leur entraînement quotidien.
Et comme le disait toujours Gröm,

-Si je vous vois plus, c'est que vous avez déserté, et chaque désertion a son lot de punition.

Ce dernier avait donc chargé Daramir d'une tâche des plus incongrue, surtout si peu de temps avant le départ. Il devait trouver et ramener au capitaine un certain nombre d'objets qui sortaient de l’ordinaire.

-Ça fera travailler ta patience et ton sens de l'observation, lui avait annoncer celui-ci.
Ce sera aussi le dernier exercice de ce genre que tu feras avant notre départ pour Gundabad, avait-il finit.

Jusqu'à là rien d'impossible, même dans un camp de guerre. En revanche, la contrainte que lui imposait Gröm était telle, que Daramir ne pouvait espérer pouvoir se restaurer avant d'avoir ramener tous ces objets à son Capitaine.

On avait beau dire, Daramir avait beau avoir déjà servi pas mal d'années dans les armées naines, ça lui faisait bizarre de se refaire traiter comme un novice.
Mais bon, relativisait celui-ci, la vie est un éternel apprentissage.
Cette pensée, quoique vraie, lui fit l'effet de "discours de vieux sage branlant". Il ne pu s'empêcher de sourire.
De plus, il avait dans l’idée que Gröm avait prévu cet exercice pour lui et que ce retard n’était qu’une excuse pour le lui faire faire.

Enfin, il ne pouvait nier que cette situation, malgré ses quelques désavantages, l'arrangeait tout de même. Elle lui offrait la parfaite couverture. Il n'avait en effet que très peu envie de se faire reconnaitre par ses anciens supérieurs. De fait, il était rare qu'un nain, même aussi jeune que Daramir, ait servi la plupart de sa vie dans l'armée, et encore moins dans les corps que Daramir avait eu la chance de rejoindre.
Son rôle de "plus-ou-moins" novice lui convenait donc parfaitement.

C'est absorbé par ces pensées que Daramir entendit qu'on le hélait. Se retournant, il aperçut un nain qui, quoique de petite taille, était réellement massif, sa force ne semblait rien à avoir à envier à quiconque.

-Pardonnez moi jeune soldat, mais sauriez vous ou pourrais-je trouver un médecin, je fais partie de la garde de fer et l’un de mes compagnons à une blessure grave à la jambe depuis que avons pénétrer dans les terres sauvages. Il a vraiment besoin de soins... Et vous n’avez pas intérêt a refuser, sinon.. ça fait déjà deux foutues heures que je cherche quelqu'un qui puisse m’aider !

Daramir fit mine de continuer mais se ravisa bien vite au vu des paluches de l'autre qui, il n'en doutait pas, lui mettrait une sacré raclé si il osait agir de la sorte. Il doutait d'ailleurs grandement de réussir à le semer et n'avait donc, que très peu envie d'avoir à se re confronter à lui, une fois que celui-ci l'aurait rattrapé.

Et après tout, l'autre avait bien dit venir droit des Monts du Fer. Daramir ne pouvait nier ressentir une certaine affection pour ces guerriers, certes taciturnes, durs, mais d'une loyauté à toute épreuve pour les leurs.
Boarf, son capitaine et son repas pourrait bien attendre un peu plus, se finit-il pas décider.

-Pour sûr, pour sûr, ne vous inquiétez pas. J'ai cru apprendre qu'ils étaient encore plutôt débordés depuis la dernière attaque gobeline, mais je suis sûr qu'il trouveront bien de la place pour votre nain, et puis après tout, ça fait déjà bien quelques jours, ça a dû commencer à se vider.

Sera-t-il en mesure de venir par lui même ou avez vous besoin d'un coup de main pour l'y amener ? demanda finalement Daramir.

Gurdann l'éclaira un peu plus sur la situation d'Oboron, et accepta volontiers l’aide du novice.
C’est donc ensemble qu’ils transportèrent le pauvre Oboron, dont les gémissements ne semblaient pas vouloir s’arrêter.

Une fois ressorti de la citadelle, il se rendirent donc dans le camp lui-même, toujours entouré de cette palissade en bois.
Ils croisèrent les gardes à l’entrée de celle-ci qui échangèrent un regard goguenard à la vue de Daramir en lui rendant son salut.
*Tiens, * se dit notre jeune nain,
*voilà qui doit donc pouvoir expliquer comment le capitaine Dwolin a su si vite pour le rôdeur. *

Daramir engagea par ailleurs la conversation avec ce garde de fer pendant leur trajet, un certain Gurdann cœur de chêne donc, fier de son chez lui, mais qui malgré tout, faisait partie du petit contingent qui était venu soutenir le roi Thorik dans son projet de reprendre Gundabad.
Daramir ne pouvait que respecter cela.

Emporté par sa curiosité, il ne put s’empêcher de lui demander ce que représentait pour lui, ce garde de fer passionné, le roi Thorik.
Si Gurdann se battait effectivement pour prouver sa valeur et redorer celle des Monts du Fer, Daramir doutait toutefois grandement qu’il ne le fasse pour un roi que les Monts de Fer ne reconnaissait que bien peu.

Au fil de la discussion, Daramir finit par lui signifier qu’il avait lui aussi, servit dans l’armée des Monts du Fer, ces quelques trois dernières années, en tant qu’éclaireur.

#Gröm
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
Daramir

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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 29 Mar 2022 - 16:51
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Si il se dépêchait encore un peu, Daramir devrait réussir à arriver juste à temps auprès de son capitaine.
Mais ne voilà pas qu'un officier qui venait dans sa direction, se mit à le héler,

- Holà Soldat ! Je me présente, capitaine Dwolin de l’unité des estropiés, un de mes hommes m’a dit que vous auriez accompagner un rôdeur ce matin dans le camps, j’aurais besoin de savoir où.

Daramir, stoppé net dans sa marche ne put que s'avouer déconcerté par la vitesse à laquelle les informations semblaient se répandre dans le camp, il ne put que bafouiller sous l'effet de surprise.

Reprenant ses esprits, il répondit avec empressement,

- Effectivement Capitaine, j'espère qu'il n'a pas déjà causé de trouble ?
J'ai pris moi même la disposition de l'amener dans la partie du camp occupé par les Dalites, sachant qu'un autre rôdeur, Elendüril, s'y trouvait déjà, dans, ou avec l'escouade du capitaine. Tous les deux des grands bonhommes, et l'un des deux a pas l'air d'être dans son assiette, vous pourrez pas le manquez, c'est lui l'ancien rôdeur, finit Daramir en se demandant si l'humour était la meilleure chose à faire dans ce genre de situation.

Redoutant un blâme, ou toutes autres punitions pour son acte de ce matin que son absence de grade n'aurait pas dû lui permettre de faire, il poursuivit du mieux qu'il put.

-Mais vous savez Capitaine, j'ai voulu faire de mon mieux hein, je me suis dit que les autres gradés du camp seraient bien trop occupés à cette heure-ci pour vérifier l'intégrité du bonhomme, et puis vos gardes n'avaient pas l'air de vouloir le lâcher.
Je me suis donc dit, quel meilleur test que de l'amener à l'autre rôdeur du camp, que lui, je connaissait. Il saurait bien quoi en faire, et puis mé avis est qu'il l'aurait vite su, si ce Bénéthor n'était pas un rôdeur, se rattrapa Daramir.
Mais enfin, si vous y tenez Capitaine Dwolin, je peux vous y emmener, c'est simplement que mon Capitaine, Gröm, ne va pas être content si je ne suis pas de retour sous peu finit Daramir sûr d'affirmer ainsi sa position.

En effet, Gröm était plutôt connu, parmis les éclaireurs du moins, tant par son expérience que par son expertise. En bref, il était respecté, et ce, plus largement au sein de l'armée.
Espérant ainsi s'extirper de cette discussion, il attendit toutefois la réponse de Dwolin.

*Il n'oserait pas déranger Gröm,* se convainquit Daramir.

#Gröm
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
Daramir

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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 27 Mar 2022 - 23:48
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- Vous êtes arrivé avec les Dalites ? Pourquoi n'étiez vous pas avec vos frères d'armes si je peux me permettre ?

Daramir prit son temps pour répondre

- C'est une bien longue histoire, et j'ai bien peur que ce trajet ne me suffise pas pour vous la raconter dans son entièreté. Simplement, peut-être en quelques mots, pour une raison que je garderais mienne, j'ai du quitter Erebor il y a de ça quelques années. C'est pour cette même raison que je ne souhaite pas, encore aujourd'hui me faire tout particulièrement remarquer.
(HRP, l'histoire figure dans ma fiche personnage si jamais:Daramir)

Toujours est-il que j'ai rejoint les Monts de fer où j'ai servi en tant qu'éclaireur pendant quelques années. Toutefois, lorsque, mi-mai de cette année 301, j'apprenais la défaite de Kalil Abad, j'ai fais de mon mieux pour rejoindre au plus vite le front. C'est finalement l'armée du roi Gundmund qui m'a trouvé plus que l'inverse, finit Daramir dans un sourire mi-figue, mi-raisin.

Enfin, il était aussi plus sage pour moi de rester avec cette armée pour rester un peu discret, pour cette même raison que je ne souhaite pas particulièrement évoquer. M'enfin bon, les Dalites allaient au front, j'y allait aussi.. Je pouvais bien me passer d'une grande compagnie naine pour quelques mois, finit (cette fois-ci pour de vrai) Daramir.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Daramir s'éloignait des tentes, posant quelques questions de ci et de là, s'enquérant du moral, et procurant des signes de têtes encourageant aux hommes qu'il croisait. Maintenant n'était plus le temps d'être discret parmi ces soldats. Il était par ailleurs toujours bon de savoir au coté de qui on allait combattre, et surtout, quelles semblaient être nos chances.

Il continua de marcher pour cette fois-ci prendre un peu plus de hauteur sur le camp et pouvoir ainsi avoir une meilleure idée du nombre qui les accompagnait.

Une fois satisfait des informations qu'il avait engrangé, il se dirigea sur le chemin de retour pour la citadelle. Encore dans ses pensées, il était heureux de la rencontre qu'il avait faite aujourd'hui. Il repasserai sans doute demain, histoire de vérifier que le rôdeur avait bien trouvé sa place. Ce serait aussi une bonne excuse pour continuer de glaner des informations. C'est sur ces joyeuses pensées qu'il se hâta de repasser, en sens inverse cette fois-ci, les portes de la palissade en bois qui délimitait le camp, et ce pour continuer sa route vers la citadelle, Therkâ Nâla, la résiliante.

Si Daramir avait bien vite appris quelque chose, c'est que Gröm avait beau être un bon capitaine, il valait mieux ne pas disparaître trop longtemps de sa vue. C'est donc au petit pas de course, qu'il rejoignit son escouade.

Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Mar 2022 - 21:23
L’assemblée observait silencieusement, presque religieusement, la mise à mort qui se jouait sous leurs yeux. Ce rôdeur d’Arnor, à l’armure paré de fourrure et aux traits nobles des Dunedains avaient été mis à l’épreuve par leur Roi. Un gage de loyauté, une preuve de son engagement total à leur cause.  Le peuple de Dale n’était ni belliqueux ni sanguinaires. Ils étaient avant tout des artistes qui vivaient au rythme de la musique et qui aspiraient à se concentrer sur le Beau qui se trouvait dans ce bas monde. Malheureusement leur histoire en avait décidé autrement. Des années de désolation, un dragon millénaire et de longues décennies passées à guerroyer face aux gobelins avaient profondément changé ce paisible royaume. Les cithares avaient été troqués par des arcs et les muses s’étaient muées en défenseurs de leur liberté. Ils avaient toujours combattu pour leur survie. Aujourd’hui ils volaient au secours de leurs alliés mais la donne n’avait que peu changé. Tous savaient qu’au coeur de la montagne, si les forces de Thorik échouaient, le courroux de Baltog s’étendrait jusqu’à eux. En revanche, si Gundabad tombait, le royaume de Dale pourrait envisager une longue période de paix et de coopération avec leurs voisins. La défaite n’était pas une option. Pour cet homme venu de l’Arnor, l’enjeu était peut-être moindre. Son royaume n’était pas en danger, une défaite de Thorik ne menaçait nullement la sécurité de Fornost ou d’Annuminas. Cette exécution était donc clairement un test aux yeux de tout un peuple.

Elendüril eut un moment d’hésitation mais il finit par prendre à deux mains la lame du Roi. Rares étaient ceux qui pouvaient se targuer d’avoir manié l’épée royal, y compris parmi les Dalites les plus influents. Etait-ce là une marque de confiance de la part du monarque?

La foule suivit du regard cet étranger qui s’approchait du condamné qui continuait à implorer pour sa vie. Mais la décision de l’Arnorien avait été prise. Ce dernier leva haut la lame scintillante avant de l’abattre sur le pauvre hère. Le coup fut brutal et imprécis. Le sang gicla sur le visage du bourreau mais l’homme était encore en vie, secoué par des spasmes et hurlements. Elendüril dut s’y reprendre à deux fois pour faire cesser les cris  dans un déferlement de violence qui annonçait ce de quoi leur quotidien serait fait pour les prochains jours. Le corps sans vie du condamné et l’écho de ses sanglots qui résonnaient encore dans tous les esprits étaient là pour leur rappeler qu’ils ne se  battaient pas seulement contre des monstres verts sans conscience.

Sans un mot de plus, Elendüril laisse l’épée choir sur le sol ensanglanté et quitta la scène macabre. Le Roi Gudmund se pencha pour ramasser lui-même son épée qu’il nettoya rapidement avec un torchon.

“Bien. Justice a donc été rendue. La soirée est finie. Regagnez vos quartiers. Nous partons demain à l’aube et nous ne nous arrêterons plus jusqu’à que nous ayons gagné notre destination.”


#Gudmund

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Le petit groupe de guerriers Nains qui avaient assisté à l’exécution de l’espion de Baltog s’éloignaient lentement de la tente royale pour regagner la leur qui se situait en périphérie du campement. Gröm semblait pensif.

“J’ai longtemps pensé que cette guerre était la nôtre. Que la reconquête de nos terres sacrées ne pouvait se faire qu’avec les coups  de hache des fils  de Durin. Mais ces hommes de Dale semblent animés d’un courage et d’une ferveur dont certains de nos frères devraient s’inspirer. Face aux troupes de Baltog, ils ne seront pas de trop. Des Dalites et des Béornides pour libérer Gundabad… qui l’aurait cru… Et vous Maître Daramir? Qu’en pensez-vous?”

Les Naugrim conversèrent longuement jusque tard dans la nuit. Leur soirée se prolongea autour d’un feu que Narvi avait allumé. Ils fumèrent et chantèrent pendant de longues heures afin de célébrer leur départ vers la dernière étape de leur périple. Ils s’imaginaient ce qui les attendaient là-bas et de quelle manière ils pouvaient prouver leur valeur sur le champ de bataille. Une bataille qui ne serait pas comme les autres. Des générations de Nains les regardaient depuis les Cavernes de Mandos: ils s’apprêtaient à changer le destin de tout leur peuple.

“Quand nous nous retrouverons au pied des sombres murailles? Sur quelle arme allez-vous faire reposer vos espoirs de survie de Daramir? La Hache, la masse, peut-être l’arbalète?”


#Gröm

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Reclus dans sa tente, plongé dans ses sombres pensées et la portée de son acte. Elendüril n’entendit pas la silhouette qui s’était approché de lui dans la pénombre. Ce ne fut que quand il fut interpellé verbalement qu’il releva la tête.

“Vous avez fait preuve d’un grand courage Elendüril fils d’Elenwäe. Des hommes parmi les plus endurcis de la troupe ont détourné le regard et n'auraient jamais pu faire ce que vous avez fait. Notre roi est sévère mais juste. Grâce à lui, vous avez gagné l’estime de tout un peuple.”

L’officier de la compagnie de Bard tendit alors son avant-bras en direction de l’Arnorien.

“Ce sera un honneur de combattre à vos côtés.”


#Jenslav


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Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! Therka11
#TherkaNala



Le signal du départ fut donné aux premières lueurs du joueurs à grands sons de trompettes. En moins de de deux heures, le campement fut levé et l’armée de Dale se remit en marche vers l’Ouest. Les éclaireurs Naugrim qui connaissaient ces régions montagneuses ouvraient la voie avec l'avant-garde Dalite formée par les archers de Bard. Au bout de longues heures passées sur les routes qui jalonnaient le pied des montagnes, ils débouchèrent finalement sur une large vallée verdoyante, encerclée par de hautes montagnes aux cimes enneigées. Tout au fond, creusé dans la montagne, se dressait la majestueuse porte d’une forteresse.

“Therkâ Nâla, la Résiliente “
commenta Gröm avec un sourire.

Sur décision du Roi Gudmund, l’armée de Dale établit son campement dans la vallée, au pied de la forteresse naine. Le sombre intérieur de la montagne  n’était pas l’endroit idéal pour accueillir ses troupes. Gröm Oeil-de-l’Aigle et les éclaireurs Nains s’empressèrent, quant à eux, de rejoindre l’intérieur de la cité qui avait été le théâtre d’une victoire déterminante de la coalition quelques mois plus tôt. Ici, ils pourraient retrouver les leurs et se préparer à l’affrontement final. Alors qu’ils franchissaient les imposantes portes de pierre, Gröm se tourna vers Daramir.

“Peu importe l’arme que vous utiliserez lors de la bataille. Je vous veux à mes côtés quand nous arriverons au pied de Gundabad,  Maître Daramir. Ensemble nous reprendrons ce qui nous appartient de droit.”

De son côté, Elendüril, qui n’appartenait officiellement à aucune faction et qui ne représentait personne d’autre que lui-même, avait l’embarras du choix. Un choix que le lieutenant Jenslav s’empressa de lui présenter:

“C’est ici que nos chemins pourraient se séparer. A moins que vous n’en décidiez autrement. Vous pouvez entrer dans la forteresse et rallier les compagnies naines dans ces sombres cavernes. Mais si vous voulez rester avec nous et combattre avec les archers de Bard, ce serait un honneur.”



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Plus loin, le roi Gudmund retrouva son neveu, Thorvald, capitaine de la compagnie de Bard qui avait joué un rôle déterminant lors de la victoire des Nains à Therkâ Nâla. Une fois les salutations faites, le jeune officier l’informa des derniers développements.

“Les dernières troupes de la coalition naine devraient arriver dans les prochains jours. Le Roi Thorik veut que nous allions vite afin de ne pas laisser à Baltog le temps de se préparer. Il s’excuse de ne pas pouvoir vous accueillir personnellement cet après-midi mais vous convie au conseil de guerre qui aura lieu ce soir.”

Le monarque Dalite acquiesça d’un signe de tête avant de balayer les environs du regard. Dalites, Béornides, Nains de tous les horizons. Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de Thorik. Mais cela serait-il suffisant face à la fureur de Baltog?

#Thorvald


La suite ici: Le Fer est enfin rouge
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 11 Mai 2021 - 16:14


“La Garde de Fornost dîtes-vous…”

Si Jenslav aurait pu sauter sur son interlocuteur pour lui faire avaler sa langue, il n’aurait pas hésité bien longtemps. Mais les galons qu’il portait le plaçait en exemple pour ses hommes et le peuple de Dale tout entier et ce n’était certainement pas l’image d’un officier brutal et inutilement violent avec ses alliés qu’il voulait faire circuler. Les hommes du Rhovanion étaient aussi capables de raffinement et de dignité.  Les sujets du Roi Gudmund s’évertuaient à le prouver depuis de longs siècles en ayant développé une civilisation basée sur l’art et l’esthétique. Les explications du rôdeur, cependant, eurent le mérite de satisfaire le Bardide et de lever certaines des suspicions qu’il nourrissait à l’égard de cet étranger. De plus la mention du corps d’élite de l’Arnor apaisa l’esprit bouillonnant de l’archer, les rôdeurs du Nord n’étaient pas réputés pour leur délicatesse mais ils étaient des guerriers loyaux au cœur bon. Il décida donc de passer outre l’insolence de ce dernier pour cette fois -ci et le conduisit jusqu’au cœur du campement, là où la crème de l’armée de Dale avait installé ses quartiers. Il pointa du doigt une large tente rectangulaire richement décorée de nombreux ornements dorés.


“C’est ici que dorment les archers Bardides. Nombreux d’entre eux ont quitté les rangs pour partir en avant prêter main forte aux Nains. Vous ne devriez avoir aucun mal à trouver une couche disponible. Vous pourrez vous y installer jusqu’au départ.”



L’endroit avait été soigneusement aménagée pour les dizaines de soldats d’élite qui y résidaient. Des lits avaient été alignés en arc de cercle autour du centre de la pièce qui servait à la fois de réfectoire et de lieu de détente pour les soldats éprouvés par le long voyage qu’ils avaient entrepris depuis leur ville natale. Un des archers indiqua à Elendüril un lit qui se trouvait en bout de fil et ce dernier put y déposer ses effets et soulager ses membres meurtris tout en réfléchissant à son avenir.

Pour la première fois depuis bien longtemps il était à nouveau entouré de soldats humains, bien que ceux-ci aient la vie plus courte et aucun lien avec la glorieuse noblesse des Numénoréens. Pourtant, si loin de son Arnor natal, il s’apprêtait à plonger dans une guerre qui n’était pas sienne.

Mais les Dalites ne lui accordèrent pas plus que quelques heures de repos. Vers la fin de l’après-midi, Jenslav vint à sa rencontre à l’intérieur de la tente. Se passant de toute formule de politesse, il déclara simplement d’un ton solennel:

“Le Roi vous demande.”




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Les trois Nains qui venaient d’arriver dans le camp remercièrent chaleureusement leur nouvel hôte autour du feu.

“Ah! Quel plaisir! Cela fait des semaines que je n’avais pas vu l’ombre d’un repas chaud” S’exclama alors Dromli en ingurgitant son bol de ragoût d’une seule traite.


Narvi leva les yeux au ciel d’un air exaspéré.

“Si tu dépensais un peu moins d’énergie en te plaignant sans arrêt, tu ne finirais peut-être pas si affamé après chaque mission. Il fallait bien te douter que tu n’aurais pas que des banquets en devenant éclaireur d’Erebor.”

La remarque du Nain arracha un rire bruyant à Gröm. Les deux soldats qu’il avait pris sous son aile depuis de longues années avaient leurs nombreux défauts mais pour rien au monde ne les auraient changés. Le capitaine les avait formés depuis de nombreuses années et connaissaient parfaitement toutes leurs qualités comme défauts. Chaque membre de l’escouade se faisait confiance et pouvait compter l’un sur l’autre. Là était la principale raison qui avait fait d’eux l’une des patrouilles de reconnaissance les plus efficaces de la coalition.

Gröm Œil-de-l ’Aigle planta sa dague dans son gigantesque quartier de viande et trancha d’un geste sec et expert dans la fibre musculaire. Après avoir découpé son gigot, il fit tournoyer sa dague sanguinolente entre ses larges doigts et en présenta le pommeau à Daramir.


“Votre hache vous a sauvé et vous sauvera encore. Mais cette petite lame pourrait se révéler bien plus utile que vous ne le pensez au cœur de l’action. Faites-en bon usage maître Daramir.”

Il s’attaqua ensuite à son assiette avec appétit avant de reprendre la parole tout en mâchant vigoureusement.

“Ce qui est certain c’est que les Dalites savent recevoir leurs alliés. Mais l’accueil que nos frères leur réservent sera sans pareil. Tous les braves se joignant à la cause méritent les plus grands honneurs du peuple d’Aulë.”

Le capitaine leva alors sa flasque de miruvor et fut imité par ses frères d’armes qui firent de même avec leur chope d’hydromel.

“Aux braves! Et à la victoire au pied de Gundabad.”

“Aux braves!”
répétèrent Narvi et Dromli en chœur.


L’après-midi s’était longuement prolongée pour les Nains postés en bordure de camp et qui admiraient désormais l’horizon barré par la cime des montagnes ancestrales des fils de Durin. Il y eut des chants, des prières et de nombreuses discussions animées. La compagnie des Dalites n’étaient pas désagréables mais retrouver de véritables frères d’armes étaient sans nul doute une vraie bouffée d’air frais pour Daramir qui n’en avaient pas vu le bout de la barbe depuis de longues semaines. Assis près du feu, Gröm tirait sur sa longue pipe ouvragée; laissant la fumée entourait son visage balafré d’un halo de mystère. De sa voix grave et sereine, il contait à ses camarades les grandes histoires de leur peuple.

“Gundabad n’est pas la seule cité sacrée des Nains à avoir sombré dans le chaos… Non….

Dans les tous premiers temps, quand les Sept Pères foulaient encore ces terres, avaient été fondées les grandes forteresses du Nord. Parmi elles, la plus prestigieuse brillait de par sa splendeur mais aussi la noblesse des cœurs des braves qui la peuplaient.”

Une nouvelle volute s’éleva dans les airs et Gröm ajouta dans un souffle.

“Gabilgathol…”


Tous les autres Naugrim étaient désormais silencieux, absorbés par le récit de leur supérieur hiérarchique.

“Les Khazâd de Gabilgathol maîtrisaient des arts et des compétences qui nous dépassent. Leurs forges renfermaient des métaux et des outils dont nous ne pouvons pas même soupçonner l’existence. Et leur roi, Azaghâl, faisait partie des grands héros de ce monde. Détenteur du Heaume du Dragon, il mena les siens à la grande bataille de leur temps. Là où les forces sombres d’Aznang, que son nom soit maudit, s’étaient regroupées pour plonger le monde dans les ténèbres. Cette bataille, les elfes l’appellent celle des Larmes Innombrables, mais nos textes y font référence comme la bataille d’Ursu-Latâs. Les Larmes de Feu. Khatzân, Hommes et Khazâd s’unirent face aux forces du Mal. Mais nul ne pouvait se dresser face aux cracheurs de feu menés par le dragon Glaurung. Nul sauf Azaghâl et sa suite. Les Nains de Gabilgathol avaient forgé des masques aux capacités extraordinaires capables de résister aux plus grands des maléfices et d’effrayer jusqu’aux plus gigantesques des monstres de ce monde.

Ce groupe de héros, Id Ursu-Gabilgathol, ont donné leur vie pour repousser les Dragons et le sacrifice d’Azaghâl aura permis de sauver Arda des flammes du chaos. Sa mort est pleurée par tous les fils d’Aulë et son oraison chantée par tous les Khazâd.

Cette histoire est vieille de plusieurs millénaires mais c’est du même courage que ceux d’Id-Ursu-Gabilgathol dont nous auront tous besoin quand l’heure viendra de reprendre Gundabad.”

Alors qu’il finissait son récit et que chaque Nain prenait le temps de mesurer les paroles du vétéran, une silhouette svelte s’approcha du petit cercle d’éclaireurs nains. Le soldat de Dale s’adressa à Gröm qu’il identifia comme l’officier en charge du petit groupe.

“Maîtres Nains. Le Roi Gudmund vous demande.”




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Sans plus attendre les Naugrim se mirent sur pied et traversèrent au pas de course une bonne partie du campement jusqu’aux quartiers royaux qui avaient été placés au cœur de l’armée, au sein d’un prodigieux chapiteau dont le confort intérieur était assez inhabituel pour un camp militaire. Décidément, les hommes de Dale savaient vivre. Elendüril se trouvait également là, attendant qu’on le laisse enfin entrer à l’intérieur.  Des gardes postés à l’entrée vinrent alors à leur rencontre et les inspectèrent rapidement sans toutefois se saisir de leurs armes. Les instructions du monarque avaient été très claires. On redressa ensuite les battants de la large tente pour les laisser pénétrer.

L’intérieur était aussi luxueux que l’extérieur pouvait le laisser présager. Le sol avait été recouvert de nombreuses tapisseries de couleur grenat, si bien que les résidents n’avaient pas à fouler la poussière et la rugueuse terre sur laquelle on avait érigé le campement. De nombreuses tables de bois que l’on avait transportées depuis le palais étaient disposés en rectangle. Dessus, on avait posé des coupes de fruits et des plateaux de victuailles en tout genre. Malgré l’urgence de la guerre , les Dalites avaient bien veillé à ce que l’approvisionnement de l’armée principale soit continuellement assuré. Pour éclairer la large pièce, on avait même accroché un chandelier à la structure de la tente, les nombreuses bougies éclairant le visage éprouvé de l’homme assis sur le fauteuil de velours qui trônait en plein centre.



De son inénarrable regard sévère, le Roi Gudmund toisait ses invités. L’homme était grand, d’allure noble et portait une barbe grisonnante soigneusement taillée. Il était vêtu de sa reluisante armure dorée surmontée d’une longue cape rouge qui lui descendait jusqu’aux chevilles. Enfin, sa large tête était surmontée d’une couronne en or sobre et élégante qui ne laissait aucune place au doute sur l’importance de l’homme qui se tenait face à eux.

“Maîtres Nains, Maître Dunedain! Soyez les bienvenus.”

Les invités remercièrent leur hôte d’un signe de tête poli. Le monarque se leva et s’approcha du petit groupe d’étrangers qu’il dévisagea pendant de longues secondes.

“Quelle nouvelle portez-vous au nom de mon ami Thorik, Roi des Nains? “


Gröm, en qualité d’officier, fit un pas en avant et répondit à Gudmund.

“De Thorik bien peu votre majesté si ce n’est qu’il se réjouit de votre arrivée prochaine. Vos arcs ne seront assurément pas de trop. Cependant, et sauf votre respect, il ne faut pas traîner en route.”

Gudmund fronça les sourcils.

“Que voulez-vous dire?
-Pas plus tard qu’hier, nous avons croisé la route de l’ennemi sur le versant est de la montagne. Des régiments de Gobelinville qui faisaient route en direction du Nord à la faveur de la nuit. Peaux-Vertes, Wargs, Olog-Hai… Baltog a fait appel à tous ses alliés pour renforcer ses défenses.”


Perplexe, le Roi se passa les doigts dans sa barbiche.

"Gobelinville envoie donc de nouvelles troupes? Voici un élément que nous n’avions pas prévu… A combien estimez-vous leurs forces Capitaine?
-Il faisait sombre et il est difficile de donner un chiffre exact mais ils remplissaient la vallée entière. Je dirais plusieurs milliers, si ce n’est des dizaines des milliers…”

Un long silence suivit l’estimation de Gröm. Si vraiment un tel contingent ennemi se joignait aux forces ennemies déjà plus nombreuses, la bataille s’annonçait grandement compliqué. Les Dalites étaient venus en nombre apporter leur soutien à la coalition des Nains mais leur apport restait relativement limité par rapport aux nombres de gobelins qui rejoignaient les troupes de Baltog.

“Et vous Maître Daramir? Avez-vous repéré le moindre mouvement suspect dans cette région durant vos missions de repérage?”


Après avoir laissé à l’éclaireur le temps de répondre en détail, Gudmund dirigea son regard vers Elendüril qui était resté bien silencieux depuis son entrée.

“Quant à vous, dîtes-moi, Elendüril fils de Elenwäe…”


Visiblement le capitaine Jenslav avait parfaitement renseigné son souverain sur l’identité du nouvel arrivant.

“Un rôdeur parti sur les traces d’un régiment disparu dans le Rhudaur...Je vois…Alors oui, dîtes-moi...Qu’est-il arrivé à Forlong Neldoreth, Tribun du Royaume d’Arnor ?”


De toute évidence, le Roi de Dale en savait long sur les affaires du Royaume du Nord.
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 27 Avr 2021 - 15:54

Gröm se gratta lentement la barbe avec un air pensif tout en écoutant les nouvelles que lui portait Daramir. A vrai dire, bien peu de choses s’étaient passées depuis la victoire de Therka Nalâ. La fulgurante progression des armées naines dans les montagnes avaient été stoppées depuis de longs mois et la retraite désorganisée qui avait suivi n’avait été maîtrisée que grâce à l’arrivée providentielle de leurs nouveaux alliés. Désormais la reconquête basée sur le mouvement et des attaques éclairs s’était muée en véritable guerre de position où les deux camps, déjà profondément meurtris, retrouvaient lentement des forces en regroupant leurs troupes tout en se jaugeant épisodiquement l’un l’autre. L’éclaireur avait quitté les rangs du Roi Thorik au lendemain de la victoire de Therka Nalâ et il n’y avait pas eu de grands changements depuis. D’un côté il s’en réjouissait, lui et ses frères d’armes seraient bien présents pour l’affrontement final.

“Oui j’y étais… Cette victoire nous a permis de mettre un terme à la contre-attaque gobeline et solidifier nos positions dans ces régions septentrionales des Montagnes Blanches. La forteresse est un point stratégique et constitue la rampe de lancement idéal pour notre assaut final. La Grande Bataille de notre Âge approche Kharmê…”

Le vétéran tendit alors sa main rugueuse en direction de son congénère.

“ Je suis Gröm Œil-de-l ’Aigle, capitaine de la coalition et éclaireur d’Erebor. Votre visage m’est familier mais votre nom inconnu. J’aime savoir auprès de qui je m’apprête à mourir.”



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La petite troupe continua son périple pendant près d’une heure avant d’arriver à proximité de l’immense campement de l’armée Dalites. Les grandes tentes ornées de teintures rouges et or s'étendait à perte de vue dans la vallée, les hommes du Rhovanion s’étaient mobilisés en nombre pour venir en aide à leurs alliés historiques. Le soleil était arrivé haut dans le ciel et illuminait clairement l’activité d’un camp en pleine ébullition. Pourtant nul chaos n’était perceptible. Les hommes de Dale accordaient depuis toujours une attention particulière à l’esthétisme et à l’art, y compris dans la pratique de la guerre, et même l’agencement d’un campement militaire ne dérogeait pas à la règle. Les différentes tentes avaient été disposés en suivant une certaine logique d’harmonie et tous les hommes portaient des vêtements parfaitement taillés et armures polies avec soin. Ici, rien n’était laissé au hasard. Une telle attention dédiée à l’apparence avait de quoi surprendre en temps de guerre, en particulier pour un rôdeur du Nord tel qu’Elendüril qui était plus habitué à la sobriété et aux tenues discrètes des rangers qu’il côtoyait habituellement en Arnor. Les Dunedains avaient certes une vie plus longue mais cela n’empêchait pas certains peuples d’avoir certaines longueurs d’avances dans d’autres domaines.

Alors qu’ils prenaient la direction de l’entrée du campement, Jenslav qui marchait devant prit la parole.

“Vous tombez à pic. Nous sommes censés lever le campement dès demain à l’aube et entamer la dernière partie du voyage jusqu’aux abords du Therka Nalâ. Nous ne rentrerons cependant pas tous dans la montagne, les Nains peuvent supporter l’obscurité et les profondeurs sombres mais nos hommes ne pourront y résider. Nous nous établirons dans la vallée adjacente en attendant le grand départ de la coalition vers notre objectif final.”

Gröm haussa un sourcil. Il était vrai qu’il n’avait pas forcément pensé à ce détail mais l’accueil d’une armée humaine entière dans les couloirs de la forteresse naine relevait effectivement de l’impossible et le plan énoncé par l’archer Bardide faisait sens. De plus, la présence des Dalites dans la vallée voisine permettait de protéger l’accès ouest de la montagne et donc une potentielle attaque de renforts venus du Mont Gram.

“Les Nains qui voyagent avec nous se sont installés en tête du campement un peu plus loin. Vous pouvez vous y installer, Maître Daramir vous montrera le chemin à suivre. Vous y trouverez nourriture et eau en quantité.”

Narvi et Dromli échangèrent alors un regard évocateur. Cela faisait des semaines qu’ils parcouraient les sommets gelés des Montagnes et vivaient sur leurs maigres rations sèches et sans goût. La perspective d’un bon repas chaud les faisait saliver depuis longtemps déjà.

“Quant à vous…”

Jenslav se retourna alors, sa dague en main pointée en direction d’Elendüril. A ses côtés, deux archers avaient bandé leur arcs, prêts à tirer au moindre geste brusque de l’Arnorien.

“Je ne peux vous faire entrer sans savoir qui vous êtes et ce que vous faîtes ici...De toute évidence vous n’êtes ni Nain, ni Béornides; alors que venez vous donc faire dans cette guerre?”



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Laissant les humains à leurs querelles, les éclaireurs d’Erebor se dirigèrent vers les quartiers réservés aux représentants du Roi Thorik. Les trois nouveaux venus purent déposer leurs effets dans la tente de Daramir qui allait inévitablement se sentir un petit plus à l’étroit pour cette nuit-là. Gröm remarqua alors l’arme que l’occupant des lieux avait déposa sur sa couche. Il émit un long sifflement admiratif en examinant l’objet.

“C’est une bien belle hache que vous avez là Maître Daramir. Solide et équilibrée et au tranchant soigneusement entretenu…”


Il la soupesa légèrement et avisa le tronc d’arbre à moitié coupé qui se trouvait juste à l’entrée de la tente. Sans crier gare et avec une facilité prodigieuse au vu du poids de la hache, il lança l’arme à une main vers l’extérieur. Celle-ci vint se ficher dans l’écorce sombre avec un bruit sourd alors que des éclats de bois éclatèrent aux alentours.

Passant subitement du vouvoiement respectueux au tutoiement d’un officier à l’un de ses subordonnés, Gröm reprit.

“Oui, aucun doute, c’est une arme de bonne facture... En espérant que  tu t’en montreras digne le moment venu… La hache est-elle ton seul moyen de défense Daramir?”

Sujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre
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Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 31 Mar 2021 - 12:46



En écoutant la réponse de l’Arnorien, Gröm tira une nouvelle fois longuement sur sa pipe, disparaissant cette fois presque entièrement derrière les volutes de fumées. Il toussota légèrement, ses deux congénères avaient le regard braqué sur leur supérieur dont la réaction tardait à venir.

“Bien...très bien…”
finit-il par lâcher, visiblement satisfait de la réponse du Dunedain.

Il se pencha en avant et tendit sa pipe à son “invité”; un signe de paix pour sceller une alliance. L’offre ne pouvait pas se refuser. Alors que le rôdeur commença à fumer en inhalant les envoûtantes vapeurs de l’herbe naine, l’éclaireur ajouta.

“La cause que vous venez de rejoindre est aussi noble que dangereuse Elendüril d’Arnor. Votre passé m’importe peu, mais soyez assuré que vous aurez bien tôt l’occasion de laver votre honneur. C’est à vous de saisir cette chance pour pouvoir rentrer fièrement chez vous... “


Il laissa sa dernière phrase en suspens et ne la finit jamais.  Ce fut finalement Dromli qui se risqua à une nouvelle question à l’adresse de leur nouvel allié.

“Votre capitaine? Celui qui a fini prisonnier? Était-il un homme important?”


Le jeune Naugrim semblait particulièrement affecté par cet évènement. Les fils d’Aulë avaient aussi vu l’un de leurs héros tomber entre les griffes du Roi Baltog.

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La nuit fut courte mais reposante et la discussion de la veille avait permis d’abaisser la méfiance et les tensions. Une certaine forme de confiance s’était même installée entre les trois Nains et l’Arnorien.  Ce matin-là ils avaient quitté le confort de la vallée pour s’attaquer à l'ascension d’une montagne de taille moyenne. Une fois arrivés de l’autre côté, il leur suffirait de mettre cap vers le nord pour rallier Therka Nala et le reste de l’armée.  Mais alors qu’ils s’approchaient du sommet, ils furent surpris par une patrouille.

En l’espace de quelques secondes, une demi-douzaine d’arcs menaçant étaient pointés dans leur direction.

N’avaient-ils pas laissé assez de distance entre l’armée des gobelins et eux? N’avaient-ils pas assez pris de précautions? Était-ce ainsi que s’achèverait la quête d’Elendüril avant même d’avoir commencée? En redevenant un prisonnier des peaux-vertes?

Cependant, un simple regard suffisait pour comprendre qu’ils ne s’agissaient pas d’orcs. Face à eux, se tenaient les fiers archers de Dale.



La suite par ici:  Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 31 Mar 2021 - 12:44

Le jour se levait à peine sur les flancs des Monts Brumeux, illuminant les cimes enneigées et amenant un peu de chaleur au sein des vallées balayées par un vent froid du Nord durant les heures d’obscurité.  Le soleil n’était pas encore visible que déjà le campement fourmillait d’activités. Des centaines, voire des milliers de tentes de couleur dorée avait été installées au sein du vallon. L’endroit était un campement militaire mais le soin particulier avec lequel il avait été monté, agencé de façon précise et ornée de splendides tentures, montrait que les personnes qui y résidaient étaient avant tout un peuple d’esthètes. En effet, s’ils produisaient d’excellents guerriers, les Dalites étaient avant tout réputés comme faisant partie des plus grands artistes des Terres du Milieu. Et d’une certaine manière, le capitaine Jenslav en était un lui aussi, pour peu que l’on considérât la guerre comme un art. Officier des Archers de Bard, il avait pris le commandement de cette unité d’élite suite au départ à l’avant de Thorvald et des meilleurs éléments; ces derniers avaient pris les devants pour porter secours aux troupes du Roi Thorik mal en point à Therka Nala, laissant derrière eux le gros de l’armée de Dale qui faisaient route plus lentement vers la coalition. Plus d’une centaine de soldats avaient suivi le neveu du Roi dans la bataille, et Jenslav commandait à présent les quelques dizaines d’archers de Bard restés avec le gros de l’armée.

Cependant, ce matin-là, ce n’était pas un membre de l’unité qu’il cherchait à travers le campement. Il passa de longues minutes à traverser le camp, de tente en tente. Il finit par trouver la personne qu’il recherchait en bordure du camp, plus au nord, face aux plus hauts sommets des montagnes. C’était en dessous de ces roches sombres et glacées que des milliers de Naugrim, humains et Béornides mourraient chaque jour pour grapiller quelques mètres sur les défenses sournoises des gobelins.

Jenslav héla la courte silhouette qui lui tournait le dos.

“Maître Nain!”


L’intéressé fit volte-face, un air méfiant sur son visage. Au cours des longs siècles passés dans les profondeurs hantées de la Terre, les fils d’Aulë n’avait survécu que grâce à leur extrême ténacité et il n’était pas surprenant de les voir aussi tendus, en particulier aujourd’hui alors qu’une des pages les plus importantes de leur longue histoire était en train de s’écrire. Pour le meilleur ou pour le pire.

“Maître Daramir? C’est bien cela?”
Demanda Jenslav qui ne voyait pas bien qui il pouvait être d’autre.

Il y avait bien peu de nains dans le campement et celui-ci correspondait parfaitement à la description qu’on lui avait faite des éclaireurs d’Erebor. Plusieurs de ces derniers avaient fait la jonction avec les troupes du Roi Gudmund, leur servant à la fois de relais d’informations et de guide à travers les montagnes et souterrains de la région.

L’archer arriva au niveau du Nain. Il le dominait nettement de sa hauteur mais l’éclaireur semblait bien plus large que l’humain, ses épaules puissantes et larges mains pouvant potentiellement broyer la nuque d’un orc. Jenslav avait entendu beaucoup de choses sur les méthodes de combat de leurs alliés, et celles-ci différaient quelque peu de ce qui pouvait se pratiquer à Dale.

“Magnifique, n’est-ce pas?
” commenta le capitaine en s’attardant sur le spectacle du soleil levant à travers la cime des montagnes.

Les deux guerriers restèrent ainsi un long moment silencieux, admirant le majestueux spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Puis, Jenslav reporta son attention sur son interlocuteur.

“Maître Daramir; nos éclaireurs nous ont signalé du mouvement de l’autre côté de la vallée. On en ignore encore la nature exacte mais l’état-major insiste pour que nous y jetions un coup d’œil. Mes hommes se tiennent prêt mais nous aurions besoin d’un guide pour nous aventurer dans la brume de ces montagnes. Et qui connaît mieux cet endroit qu’un éclaireur d’Erebor?”


Les sbires du Roi Baltog et les crapules de Gobelinville connaissaient peut-être aussi bien cet endroit mais là n’était pas une compagnie que les Bardides désiraient avoir.

Le Nain prit quelques minutes pour s’armer et s’équiper et suivit le Dalite jusqu’à l’extrémité est du Campement, où les attendaient déjà six archers vêtus de longues tuniques safran et de casques fourrées.  

“En route!” ordonna Jenslav en prenant les devants.

La patrouille se mit en marche et se mit à gravir une colline. Selon leurs informations; les mouvements suspects avaient été entendus à quelques lieux de là, vers l’Est. Leur mission n’était pas d’engager le combat mais bien de s’assurer que la voie était livre pour éviter toute mauvaise surprise à l’armée Dalite qui se remettrait bientôt en marche vers les forteresses naines.

“Maître Daramir; connaissez-vous une voie plus rapide pour traverser ce sommet? Il nous faut atteindre l’autre côté avant midi?”


L’éclaireur prit donc les devants et les archers de Bard suivirent comme un seul homme les directives du Naugrim. Evoluer sur les flancs escarpés des Monts Brumeux ne faisaient pas partie de leur formation et la présence d’un éclaireur d’Erebor avec eux leur facilitaient bien des choses. Alors qu’ils progressaient péniblement, Jenslav accéléra la cadence pour se placer au côté de leur guide.

“Dîtes-moi Maître Nain; vous qui avez déjà participé aux affrontements de cette reconquête… A quoi mes hommes devront-ils s’attendre une fois que nous aurons rallié la coalition? Certains disent que les défenseurs de Gundabad sont malins et nombreux. Pensez-vous la victoire possible? Qu’a donc motivé les vôtre à se lancer dans cette ambitieuse entreprise?”


Mais alors que Daramir lui répondait le plus clairement possible, la petite patrouille fut alertée par des bruits en contrebas. D’un geste, l’officier fit signe à ses hommes de se mettre à couvert et se réfugia à son tour derrière une grosse roche, au côté de Daramir. Il échangea un regard avec ce dernier, tous deux essayant de déterminer la nature de ces intrus. Il y avait des pas lourds, des tintements métalliques, des éclats de voix… Les éclaireurs de Baltog, se seraient-ils aventurés aussi loin? Heureusement, ils ne les avaient pas repérés.

Ils rapprochaient.

Jenslav leva trois doigts en l’air, visibles pour tous ces hommes.

Il en baissa un premier.

Il inspira fortement

Il en baissa un second.

Il expira en silence.

Il baissa son dernier doigt et après une dernière inspiration; il sortit subitement de sa cachette en bandant son arc en direction des étrangers. Il fut rapidement imité par ces hommes.

“Plus un geste!”
cria-t-il en observant le petit groupe atypique qui lui faisait face.

Ils ne s’agissaient ni d’orcs ni de gobelins. L’archer se détendit légèrement mais ne baissa pas son arc pointé en direction de trois Nains et d’un homme visiblement surpris par l’arrivée impromptue de cette patrouille. Les traits de l’humain n’étaient pas ceux du pays de Dale. Il n’en avait ni les vêtements brodés ni le teint caractéristique. Il n’avait pas non plus les cheveux blonds et crépus des rohirrim qui avaient également rejoins l’effort de guerre. Non, cette longue chevelure sombre et lisse, ces traits fins, ces yeux bruns. Cet homme était d’une ascendance bien peu commune en ces terres.

Le Nain, qui semblait diriger le petit groupe ainsi interpellé, ne fit pas un seul mouvement pour baisser sa hache et se contenta de grogner.

“Ah les Dalites! Eh bien ce n’est pas trop tôt! Cela fait des semaines qu’on est parti à votre recherche! Je suis Gröm Tête-de-Fer, éclaireur d’Erebor et nous avons été envoyé par notre Roi à votre rencontre pour vous guider jusqu’à la coalition”


Il posa alors son regard sur Daramir.

"Visiblement, il y en a qui vous ont trouvé avant nous…”

Jenslav abaissa légèrement son arc mais ne le désarma pas pour autant.

“Des éclaireurs d’Erebor dîtes vous… Maître Daramir! Reconnaissez-vous ces guerriers?”

Il s’approcha alors de l’homme qui les accompagnait. Elendüril pouvait clairement discerner une réelle méfiance dans le regard de l’archer.

“Et lui? C’est un éclaireur d’Erebor aussi?”
fit Jenslav d’un ton mi-moquer mi-suspicieux. “ Les Dunedains sont rares en ces terres et je pensais que le sort des gens au-delà des Monts Brumeux ne les importait que peu. Me trompe-je?”

Si l’Arnorien avait eu toutes les peines du monde à gagner la confiance de Gröm et de ses pairs, il lui faudrait à priori reprendre à zéro avec le Bardide.

#Daramir #Elendüril #Gröm
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Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 4 Mar 2021 - 15:08

Gröm acquiesça lentement d’un mouvement de tête. Le Dunedain avait parlé et si tel était son choix, alors il les accompagnerait jusqu’à Therka Nala et ainsi poser sa pierre dans la reconquête. Nombreux étaient ceux qui avaient rejoint les Khazads dans leurs efforts de guerres: les Hommes du Val, les Dalites ou les Rohirrim avaient tous répondu à l’appel à l’aide des Naugrim pour contrer les défenses insidieuses du Roi Baltog. Mais les grands hommes, les Dunedains, ceux dont le noble sang de Numenor coulait dans les veines n’en était pas. Assurément, l’arrivée d’un soldat de l’Arnor dans les rangs de la coalition était un symbole fort envoyé à tous les peuples d’Arda ainsi qu’à leurs ennemis de toujours.  L’éclaireur nain haussa un sourcil quand Nisean révéla son identité et le nom qu’il avait gardé caché. Qu’avait-il craint pour garder secret un nom qui ne leur évoquait rien? La manière de faire des humains étaient parfois étrange… Aucun Seigneur Nain n’aurait jamais accepté de prendre ainsi une autre identité. Le nom et l’appartenance à un clan étaient aussi importants que le port de la barbe; et les fiers Khazâd ne songeraient pas à se défiler ainsi même si les risques étaient grands.  Cependant, le rôdeur avait fait preuve de bravoure et Gröm ne désira pas s’épancher sur le sujet. Seule une moue dubitative traduisait sa perplexité face au comportement du Dunedain.

“ Bien Elendüril… alors marchons!”


Le petit groupe se mit donc en route dans la fraîcheur matinale, la rosée venant humidifier les semelles usées de leurs bottes. Et visiblement, les éclaireurs d’Erebor n’avaient pas la même définition de “marcher” qu’en Arnor. Les trois Nains avançaient par foulées rythmées et faisaient preuve d’une endurance phénoménale. Un illustre Nain avait jadis déclaré que son peuple était avant tout taillé pour la vitesse mais ces trois guerriers là n’avaient pas été envoyés seuls en territoire ennemi pour rien. Les éclaireurs d’Erebor étaient parmi les plus robustes et endurants de leur peuple. Ils avaient suivi un entraînement spécifique, leur permettant de rester constamment en mouvement pour échapper à la vigilance de l’ennemi et couvrir de longues distances le plus rapidement possible. Derrière, Elendüril, encore affecté par les tortures des peaux-vertes avaient un peu de mal à suivre la cadence. On pouvait même suspecter les Nains d’avoir un peu ralenti pour permettre à leur nouveau compagnon de rester à leur niveau.

Au cours de longues heures durant lesquelles ils avaient parcouru plusieurs lieux vers le Nord. Au crépuscule Gröm désigna finalement un endroit protégé du vent par des parois rocheuses au pied des montagnes. Les Nains se permirent alors un moment de détente. On alluma un feu et fit cuire la viande d’un petit bouquetin que Dromli avait sommairement abattu. Les guerriers mangèrent à leur faim et la liqueur des gens de Durin fut à nouveau consommée pour chauffer les cœurs et corps. Alors, Gröm, de sa voix profonde entonna quelque vers, le regard fixé vers la pleine lune qui illuminait la vallée:



“Le monde était jeune, les montagnes vertes,
Nulle tâche sur la Lune n'était vue,
Nuls mots n'étaient posés sur le flot ou la pierre,
Quand Durin se réveilla et marcha solitaire.”

Ses deux compagnons reprirent le chant à l’unisson, unissant leurs harmonies à celle de leur leader. Ces paroles, tous les fils d’Aulë les connaissaient par cœur. Des générations de Naugrim les avaient répétés pour se redonner du courage quand le désespoir de leurs cavernes gagnait également leurs âmes.


“Il nomma les collines et vallons sans nom ;
Il but d'encore non-goûtés puits ;
Il se baissa et regarda dans le lac Miroir,
Et vu une couronne d'étoiles apparaître,
Comme des gemmes sur un fil d'argent,
Au-dessus des ombres de sa tête.

Le monde était juste, les montages grandes,
Dans les Anciens Jours avant la chute
Des puissants Rois en Nargothrond
Et Gondolin, qui maintenant au-delà
Les Mers Occidentales s'est éteinte
Le monde était juste en le Jour de Durin.

Un roi il était sur le trône sculpté
Dans des vestibules de pierre aux maints piliers
Avec un toit d'or et un sol d'argent,
Et des runes de pouvoir sur la porte.
La lumière du soleil et de l'étoile et de la lune
Dans des lampes taillées rayonnantes
Non terni par les nuages ou l'ombre de la nuit
Là s'exposait pour toujours loin et éclatant.

Là le marteau sur l'enclume s'abattait,
Là le ciseau fendait, le graveur écrivait ;
Là lame était forgée et la garde attachée ;
Le mineur minait le maçon construisait.
Là, béryle, perle, et pâle opale
Et métal façonné tel une cotte de maille,
Bouclier et corselet, hache et épée,
Et éclatantes épées étaient préparées en horde.

Infatigable alors était le peuple de Durin ;
Sous les montagnes la musique se réveilla :
Les harpistes harpèrent, les ménestrels chantèrent,
Et aux portes les trompettes retentirent.

Le monde est gris, les montagnes vieilles,
Le feu de la forge est d'un froid-cendré ;
Nulle harpe n'est effleurée, nul marteau ne frappe :
L'obscurité demeure dans les vestibules de Durin ;
L'ombre repose sur sa tombe
En Moria, en Khazad-dûm.
Mais toujours l'étoile submergée apparaît
Dans le l'obscur et sans vent lac Miroir ;
Ici repose sa couronne, dans les profondeurs aquatiques,
Jusqu'à ce que Durin se réveille encore de son sommeil.”

Pendant de longues minutes, la mélodie se poursuivit. Elendüril se laissant bercer par son rythme lent et mélancolique. Quand enfin les voix s’évanouirent dans la nuit, alors que le feu faiblissait, un long silence religieux suivit le dernier vers qui resta comme en suspens dans l’air.

“Jusqu’à ce que Durin se réveille encore de son sommeil”


Ce fut finalement Gröm qui s’adressa à nouveau à l’Arnorien, désireux de partager avec leur “invité” le sens si profond de ses mots.

“Durin l’Immortel était le fondateur...Le Père de tous les Khazad. Notre fierté est la sienne et notre honneur est celui qu’il nous a transmis. C’est en son nom et pour rétablir la gloire de son nom que nous sommes prêts à nous sacrifier. Pour que l’esprit de Durin puisse régner à nouveau sur Gundabad, là où tout a commencé pour lui. Pour nous.”

Gröm fixait intensément Elendüril, cherchant à sonder cet homme qui semblait renfermer pleins de secrets. Le Naugrim était prêt à mourir pour ses compagnons, encore fallait-il assez les connaitre.

“Voilà pourquoi nous nous battons depuis de si longs mois. C’est une cause sacrée que la reconquête… Et beaucoup ont déjà tout sacrifié pour elle. Mais vous...vous Elendüril…”

Il marqua une pause pour tirer sur sa longue pipe, plongeant son visage rugueux dans un volute de fumée.

“Jusqu’où êtes-vous prêts à aller dans cette mission qui n’est pas vôtre? Que laissez-vous derrière? Qui laissez-vous derrière ? Personne ne vous attend donc en Arnor quand vous partez en croisade si loin de chez vous?”

Il tira une nouvelle fois sur son tabac, cette fois ses traits étaient à peine visible et la pointe de méfiance qui perçait dans sa voix renforçait sa posture quelque peu intimidante.

“Je vous conseille d’être franc cette fois-ci Elendüril…”


La menace était à peine voilée et même si les haches étaient déposées au sol, les Naugrim n’apprécieraient que très peu de se faire berner une nouvelle fois.
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Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Fév 2021 - 18:03

Le rugissement de la bête se transforma rapidement en cri de douleur. Un long feulement étouffé par le sang qui s’écoulait dans la gorge du canidé, noircissant le bras d’Elendüril dont la lame était plongée dans la plaie béante de l’animal. Le deuxième coup de l’Arnorien fut celui de trop pour le Warg prit par surprise, le loup s’effondra sous son poids, faisant trembler le sol de la caverne. Son museau rebondit sur le sol et l’espace d’un court instant les yeux jaunes de l’animal croisèrent le regard du guerrier. Ce dernier crut bien y voir de la tristesse, la peur d’une bête blessée qui sentait la vie le quittait peu à peu. Le faible feulement du canidé s’apparentait alors bien plus à une imploration qu’à une réelle menace.

S’il avait pu leur parler, le Warg aurait piteusement mendié pour sa vie.

Le regard, demandant la pitié, de l’animal se figea alors dans l’éternité quand, d’un coup sec, Gröm décapita le Warg avec une expression rageuse sur son visage marqué. La tête roula un petit peu plus loin et le corps musculeux s'affaissa complètement, sans vie. Le Naugrim agrémenta son œuvre macabre d’un formidable molard sur le corps inanimé.

“Bête des enfers! Programmée pour massacrer les nôtres! Qu’elle pourrisse et serve de gibier pour nos frères à la bordure des Cavernes de Mandos.”

Une machine meurtrière...Pourtant dans ces yeux tristes, peu avant la mort, Elendüril avait bien vu autre chose en cette pauvre bête.

“Vous pensez qu’ il nous ont entendu?”
demanda Narvi, une once d’inquiétude dans sa voix.

Les combattants avaient fait de leur mieux pour agir le plus discrètement possible mais le Warg avait eu le temps de pousser un ou deux cris avant d’être complètement neutralisé. Par chance, l’armée gobeline était en marche au rythme infernal des tambours. Les peaux-vertes devaient continuer à avancer coûte que coûte jusqu’à ce que les rayons du Soleil ne reviennent. Derrière le vacarme des percussions et face à l’urgence, nul ne sembla se soucier du sort de l’éclaireur Warg parti dans les montagnes. Une chance pour les quatre compagnons

“Passons la nuit ici dans les souterrains,
fit Gröm, nous reprendrons la route demain en journée quand leur armée sera loin. Je suis bien trop rouillé pour me charger d’autant de gobelins à la fois.”

On chercha un endroit un peu moins inconfortable que le reste de la grotte et les Nains s’allongèrent au sol, tâchant de trouver le sommeil en faisant abstraction du froid qui les mordait. Allumer un feu était bien trop risqué; ils risquaient fort de se faire repérer.

Elendüril prit le premier tour de garde; son regard se perdant dans les constellations qui brillaient au loin à travers la cavité. Que son Arnor natale semblait bien loin…


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Le lendemain, la vallée était vide. L’armée orc avait avancé vers le Nord et avaient disparu à l’horizon. Un soleil bienvenu illuminait désormais le flanc des Monts Brumeux et vers Midi, les Nains jugèrent qu’il était désormais sauf de sortir de leur cachette. Les voyageurs reprirent leur paquetage et descendirent dans le vallon. Revenir ainsi à l’air libre devait certainement représenter un immense bonheur pour n’importe quel être humain normalement constitué, mais les Nains, habitués à l’obscurité de leurs villes souterraines, ne s’en émurent pas plus que ça.

Arrivés en contrebas, Gröm se tourna alors vers l’Arnorien.

“Vous êtes un guerrier qui ne manque pas de cran Nisean...La façon dont vous avez sauté sur ce Warg force l’admiration. Des guerriers de talent seront certainement utiles pour la coalition. Cependant…”


Gröm se passa la main dans sa longue barbe comme s’il hésitait à parler; mais il était un Nain honnête et il ne comptait pas déroger à la règle aujourd’hui, même face à un étranger.

“Cependant, j’ai conscience que cette guerre n’est pas la vôtre. Je comprendrai qu’un homme veuille retrouver son foyer, sa famille plutôt que de mourir loin, dans les profondeurs de la Montagne.”

L’éclaireur d’Erebor désigna alors du doigt un point qui se trouvait au-delà des sommets de la Montagne qu’ils venaient de traverser. De l’autre côté.

“Là-bas se trouve Fornost et votre peuple. Mais il faudra traverser la Montagne et subir de longues semaines de voyage. Vu votre état et les mauvaises rencontres que vous pouvez faire près des sommets…”

Il marqua une pause, jugeant qu’il valait peut-être mieux ne pas finir sa phrase. Le fils de Numenor avait déjà compris ce qu’il voulait dire.

“Il n’y a pas que des Gobelins qui rôdent dans les Monts Brumeux.”


Il regarda alors Narvi et Dromli, cherchant l’approbation dans leur regard avant de reprendre.

“Mais si votre cœur est assez brave alors suivez nous jusque Therka Nala. Là-bas nous vous traiterons comme un de nos frères et préparerons ensemble l’assaut final de la Grande Reconquête.”

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Rechercher dans: Territoires Gobelins   Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Prisonniers dans les Entrailles de la Terre    Tag gröm sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 7 Fév 2021 - 20:17

Dans les profondeurs de la montagne, le petit groupe progressait lentement à la lumière de la torche que Narvi brandissait fièrement, ouvrant la voie à ses compagnons. Elendüril se tenait à l’arrière garde, là où les ténèbres les chassaient et semblaient décidé à les happer entièrement à mesure que le bois du flambeau se consumait. Pourtant, les ingénieurs nains étaient de grands inventeurs et il semblait que la durée de vie de leur source de lumière excédait grandement celle que l’on pouvait trouver dans les royaumes humains. Les Naugrims étaient pleins de surprises qu’ils gardaient secrètes aux yeux de tous.  

Les passages creusés par les gobelins étaient étroits et le plafond, parfaitement adaptés à la taille des peaux-vertes. Les Naugrims se plaignirent quelques fois de la nature exigüe des lieux mais n’avaient pas à se méfier de ce qui se trouvait au-dessus de leur tête. Au contrait d’Elendüril qui se cogna plusieurs fois le crâne contre les parois rocheuses. Il devait à présent avancer courbé, et au fil des minutes, voire de heures qui défilaient, son dos se faisait de plus en plus douloureux. L’Arnorien ne savait pas vraiment depuis combien de temps ils s’étaient engagés dans ces tunnels.  Au moins plusieurs heures, des jours peut-être. Les pauses que Gröm leur accordait pour se sustenter et se reposer étaient courtes et étaient plus choisi selon l’humeur du doyen du groupe que d’une logique diurne et nocturne. Cela ne semblait pas dérangé les Nains, habitués à vivre loin de la lumière des astres et qui avaient développé d’autres mesures pour rythmer leur quotidien. Cependant pour un rôdeur d’Arnor, habitué à parcourir les vastes étendues vierges de son royaume, tout ceci était inhabituel et bien déroutant.

“Arrêtons-nous ici !”
ordonna Gröm en désignant une sorte de cavité, à l’intersection de deux tunnels, et qui était assez grande pour pouvoir les accueillir.

“Eh ben ce n’était pas trop tôt !”
marmonna Dromli en se laissant tomber au sol. “ Je crois bien que j’ai deux ou trois ampoules qui se sont éclatées en route.”

La petite troupe se regroupa autour du petit feu que l’on avait allumé à l’aide de la torche et sur lequel Narvi faisait mijoter une préparation à base de gruau et de viande séchée alors que ses camarades faisaient circuler une outre de spiritueux.

“Bois Nisean ! Cela te réchauffera assez pour pouvoir affronter le blizzard, une fois qu’on sera sorti ! “
fit Dromli en lui montrant la carte que l’Arnorien était bien incapable de déchiffrer.

“Encore quelques heures de marches et, à condition que nous ne trompions pas de route, nous devrions bientôt nous retrouver de l’autre côté de la montagne. Il faudra se montrer vigilant. Gundabad n’est pas si loin d’ici et il n’est pas impossible que des éclaireurs gobelins hantent encore ces galeries. La prudence est toujours de mise. Une fois à l’air libre on avisera de la marche à suivre selon nos positions.”


Le repas fut bientôt prêt et on distribua le précieux potage au sein d'écuelles rectangulaires en acier. L’esthétique de l’artisanat des Nains se retrouvait jusque dans les plus insignifiants des objets du quotidien.  

“Dîtes moi Nisean. Que faisait donc votre compagnie si près de Gundabad ? L’Arnor n’est-elle pas au courant qu’une guerre sévit dans ces régions ? Que cherchez-vous exactement dans le Rhûdaur, si loin de votre capitale ?”

Gröm écouta attentivement les informations du rôdeur et le relança immédiatement après cela. Le Nain était avide de renseignements.

“Hmmm. Et donc vous vous êtes aventurés si près des lignes ennemies pour ces raisons. Pas malin... Mais après tout que savez-vous de la reconquête ?


A l’écoute de ce mot, Dromli se redressa légèrement, une lueur dans son regard.

“La reconquête oui…L’Arnor s’est montré discrète à ce sujet, pourtant c’est l’Histoire qui est en marche aux pieds des Monts Brumeux. Pour la première fois depuis des siècles, tous les fils d’Aulë se sont regroupés sous une même bannière afin de reprendre ce qui appartient à notre peuple. Mais la guerre est longue et les pertes déjà grandes.
-Ces maudites peaux-vertes sont coriaces! Le roi Thorik avait prédit une campagne intense et brève mais voilà qu’on s’enterre dans une guerre de position interminable.
-Silence Narvi! Tu connais les ordres et tu savais à quoi t’attendre en quittant Erebor! ”

Le Nain qui avait émis un début de protestation se renfrogna et n’ajouta plus un mot.

Gröm déposa son écuelle vide et frappa le sol sombre avec le manche de sa hache.

“Bientôt nous marcherons sur Gundabad.”


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La petite compagnie avait entamé sa dernière étape au sein des souterrains qu’ils avaient empruntés quelques jours plus tôt. Les Nains qui accompagnaient Elendüril n’étaient pas forcément des plus bavards mais le rôdeur eut tout de même l’occasion d’échanger un peu plus avec Dromli qui marchait à l’arrière à ses côtés. Ces Nains venaient d’Erebor: des Eclaireurs, parmi les meilleurs du royaume. Pendant plusieurs décennies ils avaient œuvré à la protection de leur terre natale en arpentant les terres du Rhovanion et prévenir tout danger. Mais depuis le début de la reconquête ils avaient suivi la Grande Armée et partait régulièrement en mission de reconnaissance pour préparer les batailles et anticiper les mouvements de l’ennemi. Kalil Abad n’avait pas été qu’une défaite pour la coalition mais aussi un échec personnel pour ces guerriers-là qui avaient échoué à renseigner efficacement les troupes de Thorik et de Hadhod. La débâcle avait été totale et pris dans l’étau, le petit groupe n’avait pas pu rallier la grande armée dans sa retraite.

Ils étaient donc partis vers les Montagnes dont l’espoir d’échapper aux gobelins et de refaire jonction avec leurs alliés. Ainsi avaient-ils erré pendant de longues semaines, dans la glace et le blizzard avant de retrouver un Elendüril bien mal en point dont ils avaient sauvé la vie malgré leurs attitudes bourrues et parfois brusques à l’égard de l’humain.

Un rayon de lumière nocturne apparut alors au loin alors que parois de ces sombres tunnels devenaient de plus en plus distinctes devant eux. Ils étaient enfin arrivés à l’autre bout de la montagne. Ne pouvant maîtriser son excitation, le rôdeur qui n’avait pas humé d’air frais depuis bien trop longtemps accéléra la cadence et prit les devants. Des bruits sourds et puissants se faisaient même entendre à l’extérieur, peut-être les secours étaient déjà là, juste devant eux. Les Nains, visiblement plus méfiants, restèrent en retrait.

Il arriva bientôt à l’embouchure du tunnel et put respirer à plein poumons et admirer les rayons de l’astre lunaire.

L’Arnorien cligna plusieurs fois avant de pouvoir distinguer les environs.  La nuit était sombre mais la pleine lune brillait de mille feux.

Cependant, il aurait peut-être préféré ne pas avoir à regarder le spectacle qui se jouait sous ses yeux.

La vallée creusée entre les sommets des Monts Brumeux n’était plus blanche comme neige. Non; elle était noire. Noire et Verte. Devant lui se trouvait une quantité innombrable d’orcs et de gobelins en mouvement, qui marchait au rythme des tambours. Dans les ténèbres, il était impossible de différencier les individus, les peaux vertes ressemblaient plus à une immense masse informe qui se dirigeait vers le Nord. Seuls les gigantesques Olog-Hai étaient parfaitement reconnaissables, progressant de leur démarche pataude entre les lignes ou poussant de grandes machines de guerres aux rouages infernale.

Une armée entière.

Il y avait de quoi être stupéfait et Elendüril mit un long moment à mesurer la portée de ce qui se jouait devant lui. Et il fallut toute la poigne d’un Gröm visiblement mécontent pour le tirer de son état ahuri.

“Baisse-toi abruti ou tu vas nous faire tuer!”
Grogna-t-il en saisissant le rôdeur par la nuque et en le forçant brutalement à se coucher au sol. Dans sa chute, Elendüril se cogna durement le visage sur le sol dur et froid. Le Naugrim n’y était pas allé de main morte et désormais la lèvre de l’Arnorien saignait abondamment. Un peu plus loin, Nivra et Dromli se terraient également dans leur coin. S’ils étaient repérés c’était la mort assurée.


“Goblinville a donc fini par envoyer des renforts à Baltog…
expliquait Gröm dans un murmure, ces maudites créatures se dirigent vers Gundabad pour préparer l’affrontement final face aux coalisés…”

Ainsi de nuit, il était compliqué d’évaluer un nombre exact mais les étendards sombres étaient bien nombreux, bien trop nombreux. Gröm reviendrait avec de précieux renseignements pour ses supérieurs mais il n’y avait là aucune raison de se réjouir. Les troupes de Thorik montraient déjà des signes de fatigue et le vent d’excitation qui les avaient portés lors des premières semaines d’affrontements s’était évanoui depuis longtemps.

Un feulement, dont la provenance était bien trop proche pour ne pas les alerter, se fit alors entendre au-dessus de leur tête.

“Par l’écu de Thorin! Un éclaireur Warg! S’il nous repère et donne l’alarme on est mort.”

La masse d’ennemis qui risquaient de se ruer sur eux se passait effectivement de commentaires.

Gröm se faufila entre deux escarpements se faisant le plus petit possible, serran sa hache près de loin et pria Elendüril se tapir également dans l’ombre.

La bête était toute proche. Ils pouvaient désormais entendre ses pas et sentir son haleine fétide. Bientôt ce furent deux yeux scintillants qui apparurent à l’entrée du tunnel; l’immense prédateur avança lentement à l’intérieur des galeries étroites. Le fauve avait senti leur présence, ne restait plus qu’à débusquer les pauvres aventuriers.

Il fallait agir et vite avant que l’alarme ne soit donnée. Caché derrière un escarpement rocheux, Elendüril pouvait clairement voir le museau menaçant du Warg tout près de lui, à quelques centimètres. La bête reniflait bruyamment en quête de ses proies. Ses canines étaient aussi longues l’avant-bras de l’humain. Le rôdeur serrait fermement la manche du glaive que Gröm lui avait offert quelques jours plus tôt.

Il fallait agir avant que le grand loup ne les débusque mais il fallait aussi rester assez discret pour ne pas alerter toute l’armée des gobelins. Un seul rugissement et c’en était fini.

Au vu de la position de ses camarades, Elendüril était le seul à pouvoir agir dans l’immédiat.

Il faudrait se montrer rapide, discret et efficace. Mais l’animal était des plus impressionnants.


#Dromli #Narvi #Elendüril
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