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Sujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues
Learamn

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Rechercher dans: Lossarnach   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Note] La Grange - Quartier général des Âmes Perdues    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 28 Déc 2020 - 15:26
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Les Âmes Perdues: Membres connus



Ald’ar Omenuir , alias "le Bras de Fer" ou "le Glaive" :


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#Aldar

Ce guerrier d’origine Lossoth est un ancien membre de l’Ordre de la Couronne de Fer : le tristement célèbre Bras de Fer , responsable de l’incendie des écuries de Fondcombe ou du massacre de Valdol . Après la chute de l’Ordre , il s’est reconverti dans le mercenariat . Il parvint à s’enrichir considérablement lors d’une mission pour un seigneur oriental et décida d’investir sa fortune dans la création d’un groupe de mercenaires : les  Âmes Perdues. Avec ses lieutenants, il choisit d’établir leur quartier général dans la vallée de Lossarnach ,  à quelques lieux d’Arnach. Reconnaissable à sa prothèse métallique qui remplace son bras gauche perdu lors d’affrontement , Ald’ar est un guerrier émérite et experimenté , c’est aussi  un homme qui peut se montrer tantôt clément et mesuré et tantôt incroyablement violent et bestial.



Palvan Jillar, alias « La Pièce »:



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#Jillar


Cet hommes d’affaire à l’allure sèche et nerveuse à réussi le tour de force de s’enrichir de manière considérable durant le Rude Hiver en achetant des terres qui avaient perdus de la valeur à cause de la rigueur du climat avant d’en reprendre avec la fonte des neiges.  Il finance et soutient activement  les activités des  Âmes Perdues qu’il voit comme une occasion en or de gagner encore plus d’or grâce à un accord financier passé avec l’organisation. Un accord fructueux pour les deux partis qui se font mutuellement confiance.



Lagor Grethat alias " le Sabre Rouge":



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#Lagor


Ce colosse à la peau sombre  originaire d’Esgaroth est un meneur d’homme aguerri. Il est l’un des lieutenants du Bras de Fer . Généralement sa silhouette imposante réussit à elle seule à décourager les potentiels  opposants locaux à l’organisation. Lagor est un homme de terrain , efficace et expérimenté mais ce n’est ni un bon diplomate ni un stratège de talent ; les décisions qu’il prend sont souvent discutables et pas forcément judicieuses.  En s’installant  à Lossarnach , Lagor espère pouvoir retrouver un certain confort de vie et son honneur perdu lors d’une mission où il avait lamentablement échoué.

Nomuas Arnarion alias "Le Sabre Noir"

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#Nomuas


Cet elfe sylvestre a longtemps appartenu à l'armée de la Forêt Noire qu'il finit par quitter , frustré de ne pas être reconnu à sa juste valeur. Exilé durant de très nombreuses années , Nomuas s'est peu à peu émancipé et a  abandonné les traditions de son peuple comme peut l'attester son allure atypique pour un Eldar. Contacté par le Bras de Fer pour participer au projet des  Âmes Perdue , l'elfe , d'abord réticent , a fini par accepter dans l'espoir de se faire enfin un nom et une réputation à travers le monde. Ald'ar lui a d'ailleurs confié les rênes de l'antenne de son organisation à Pelargir non seulement à cause des compétences de son bras droit mais aussi pour satisfaire l'ambition débordante de l'elfe.

Palkinto alias "Le Poignard"



Née esclave dans les contrées de l'Orient, la jeune fille fut amenée au Gondor par un réseau criminel sévissant dans les bas-fonds de Minas Tirith. Elle fut finalement arrachée à ses ravisseurs par le Bras de Fer, recouvrant ainsi sa liberté. Ne parlant pas le Commun et perdu dans cette région qu'elle ne connaît pas, elle fait le choix de suivre son libérateur jusqu'à Lossarnach. Là elle est confiée à Palvan Jillar en qualité de "servante" mais la jeune femme se révèle avant tout être une formidable informatrice pour le Bras de Fer. Elle est les yeux et les oreilles d'Ald'ar dans la demeure de Jillar. Il se murmure même qu'elle aurait appris l'art du meurtre auprès de Nomuas.

Norfal




Originaire d'Arnor, cet ancien informateur de l'Ordre de la Couronne de Fer a fait longtemps profil bas suite à la mort de l'Orchâl. Il a un temps fait équipe avec l'elfe dissident #Oropher avant de refaire surface à Pelargir où ses talents d'informateur et d'espion ont tapé dans l'oeil d'un certain Nomuas Arnarion, à la tête des Âmes Perdues dans la cité portuaire.
Elsner


Membre de la Garde Royale du Rohan durant le règne de Hogorwen, Elsner a fuit son pays à la mort de son roi. Après avoir un temps séjourné à Morthond avec d'autres réfugiés rohirrim, il a ensuite longtemps erré dans les Terres Sauvages. Il finit par se faire remarquer au Harondor où il vend ses services  de mercenaire, protégeant certains seigneurs locaux de le menace grandissante de la région. Finalement, ayant entendu l'installation d'une troupe de mercenaires à Lossarnach, il rallie les Âmes Perdues pour qui il travaille désormais.

Capitaine Fandral


Jadis pirate craint et puissant, Fandral est tombé en disgrâce à Umbar avant de se faire trahir par son équipage. Déchu, Fandral fuit le Sud et le courroux des Neuf Seigneurs Pirates et rallie secrètement Pelargir dans l'espoir de  reconstuire sa vie. Après plusieurs années passées sur un chalutier de pêche, il finit par passer un accord avec Nomuas Arnarion et les Âmes Perdues. En l'échange d'un nouveau vaisseau et d'un équipage de mercenaires, il accepte de reprendre les armes pour lutter contre le blocus pirate qui accable la ville portuaire. Cette fois du côté Gondorien et à la barre du "Pourfendeur' , il compte  mener à bien sa vengeance pour se refaire un nom.
Sujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.
Learamn

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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 24 Oct 2015 - 23:39

Les miracles étaient rares et exceptionnels et beaucoup de monde y avaient cessé d’y croire depuis des lustres, Eugénion le premier du moins jusqu’à maintenant. Par quel autre terme que celui de « miracle » pouvait-on objectivement désigner cette soudaine retraite temporaire de la part de leurs poursuivants alors que ces derniers étaient sur le point de les rattraper.  Il ne savait quel être supérieur venait de leur offrir une opportunité d’atteindre Fondcombe et de s’en sortir indemne ; cette chance était à saisir car le Hobbit doutait fort qu’il y en aurait une seconde. Le pont était à des lieues de là et le petit trio venait par conséquent de prendre une sacrée avance sur leurs assaillants ; ils purent ralentir l’allure pour laisser les montures souffler un peu et la nuit tombé ils pourraient même se permettre le luxe de se reposer quelques heures à condition bien sûr de garder un œil attentif ouvert pour monter la garde et prévenir tout imprévu ; du repos , leurs organismes en avaient bien besoin .
L’épuisement gagnait tous les petits membres du philosophe, son corps n’était aps fait pour supporter ce genre d’aventure. Les elfes et les hommes en bonne condition physique pouvaient tenir le choc mais franchement y’avait-il une chose qu’un Semi-Homme puisse surmonter seul dans ce genre de périple ? A part la digestion d’un petit-déjeuner conséquent Eugénion ne voyait pas grand-chose.

Toujours assis juste devant Lithildren , le marchand ambulant observait d’un œil vitreux le paysage qui se profilait devant eux . Le climat se réchauffait quelque peu et le vent se faisait moins ressentir ; la végétation était de plus en plus luxuriante et une faune diversifiée habitait ces prairies. Autant de signes qu’ils approchaient de Fondcombe ; la cité elfique millénaire qui faisait resplendir et prospérer les  régions adjacentes par quelque magie ancestrale.
Bercé par le trot lent d’Aldranys ; Eugénion se laissa peu à peu gagner par le sommeil. Ainsi il somnolait, le menton sur le poitrine et la tête se balançant au rythme des pas du cheval. Les heures passèrent et ils pénétrèrent dans une forêt assez calme et clairsemée. Les arbres respiraient la sérénité  et les oiseaux gazouillaient gaiement. Autant de petits détails qui pouvaient redonner l’espoir et le sourire à des aventuriers éreintés. L’endroit était très peu fréquenté ; seuls quelques bûcherons discrets venaient faire leur travail en prenant gare à ne pas faire trop de bruit comme s’il craignait de briser l’harmonie qui régnait dans ce lieu. Nul plan et nul carte n’était nécessaire pour comprendre que Fondcombe n’était plus très loin.

Alors le soleil disparut pour laisser sa place à la lune qui illuminait la nuit noire de son éclat immaculé. Lithildren et Erennel se mirent rapidement d’accord pour s’installer dans une clairière pour la nuit ; de toute façon l’obscurité nocturne des bois ne leur permettait pas de continuer leur route sans risquer de perdre le cap.  Epuisé, le forgeron et le Hobbit s’endormirent à même le sol ; laissant très galamment à l’elfe le soin d’assurer le premier tour de garde malgré les vertiges dont elle était victime.

La drogue qui avait atteint la jambe de l’elfe aux cheveux argentés par le biais de la fléchette s’instillait doucement dans l’organisme de cette dernière et faisait peu à peu son effet pervers. Au fil des minutes les maux de têtes et les vertiges devenaient de plus en plus douloureux et fréquents tandis qu’elle avait l’impression que ses sens la trompaient. Sa vue n’était plus aussi perçante qu’auparavant et l’horizon lui apparaissait flou, son ouïe captait tellement de sons à des intensités très fortes qu’elle avait l’impression que son tympan allait exploser et elle était bien incapable de reconnaître une quelconque odeur ; et avec tout ça elle devait encore monter la garde.

Elle s’efforçait de rester éveillée et de ne pas perdre connaissance ; elle avait le devoir d’assurer son créneau de garde et elle comptait bien l’honorer. Erennel prendrait la relève bientôt .  Alors qu’elle luttait contre ses maux un fracas l’alerta sur sa droite ; quelque chose approchait. Elle fit volte-face en criant pour alerter ses compagnons ; le forgeron bondit d’un coup et se rangea immédiatement auprès de  l’elfe après avoir saisi sa lame ; prêt au combat. Eugénion fut bien réveillé par le cri d’alerte , il se mit assez péniblement debout sur ses deux petites jambes et serra ses poings tremblants ; lui aussi était prêt à en découdre, enfin le moins possible mais il était tout de même prêt . C’était déjà une effort surhobbitien que d’être prêt à l’affrontement.
La cause de cette alerte ne tarda pas à se manifester , un écureuil roux ; complètement affolé par le remue-ménage qu’il avait provoqué en marchant sur une malheureuse brindille , s’enfuit sans demander son reste. Un écureuil ! L’elfe les avait alertés de la présence d’un écureuil en plein milieu de la forêt ! Ah elle était bien bonne celle-là ! Lithildren n’en revenait pas ; comment un si petit animal avait pu produire un tel fracas , on aurait dit le bruit d’un énorme grizzly. Visiblement ses sens lui jouaient bien des tours . Erennel jeta un regard noir à l’elfe ; la situation aurait peut-être prêté à sourire si les esprits n’étaient pas aussi tendus.

C’est alors que les douleurs causés par al drogue arrivèrent à leur acmé  et d’un coup Lithildren qui avait jusque-là réussi à plus ou moins contenir les effets perdit connaissance. Elle s’écroula sur le plancher de mousse , de feuille et d’humus ; la respiration haletante. Affolé par l’évanouissement de son amie Eugénion se précipita sur elle ; il lui prit son pouls et la température : elle souffrait d’une violente fièvre.  Il leva les yeux vers Erennel qui d’un simple regard lui fit comprendre qu’il n’avait pas la moindre idée de la procédure à suivre. C’était un forgeron qui savait se battre pas un médecin ou un herboriste. Le Hobbit comprit alors que c’était à lui de prendre les choses en main ; l’avenir de l’expédition reposait sur ses petites épaules. Il sortit de sa sacoche une touffe d’herbes aux vertus médicinales qu’il avait toujours lui ; normalement il fallait les préparer en infusion mais en l’occurrence il n’avait ni le temps ni les moyens de faire une tisane pour la malade. Il tendit les herbes à Erennel

-Messire Erennel ! Mélangez ça à de l’eau s’il vous plaît et faites lui boire le mélange. Vite le temps est compté.

Eugénion savait qu’il fallait remettre l’elfe sur pied au plus vite pour pouvoir repartir et préserver un peu d’avance mais ce n’était pas simplement pour cela qu’il s’acharnait à déployer ses maigres connaissance médicales puisées ça et là dans quelques ouvrages poussiéreux. Non , il désirait aussi ardemment sauver et soigner ce qu’il pouvait appeler « une amie » . L’elfe avait été depuis leur rencontre une oreille attentive à son discours si particulier , elle avait été la personne parfaite avec qui débattre ou échanger à propos de tel ou tel sujet et elle lui avait sauvée la mise à maintes reprises . Leur rencontre à Edoras avait peut-être été fortuite mais elle avait été bienheureuse.  

Il appliqua des compresses sur le front de l’elfe amnésique tandis qu’Erennel qui avait achevé sa préparation s’efforçait de la donner à boire tout en prenant soin de ne pas étouffer la patiente du soir. Ils ne pouvaient rien faire de plus pour l’instant ; Eugénion avait épuisé tout son savoir et ses moyens médicaux , il ne restait plus qu’attendre si les efforts produits paierait .

Au petit matin la situation n’avait pas franchement évoluée de manière significative , l’elfe avait ouvert les yeux mais elle semblait encore trop faible pour pouvoir reprendre la route . Malheureusement il n’y avait plus le temps de tergiverser ; déjà au loin on pouvait entendre le bruit de cavaliers ; apeuré Eugénion jeta un regard interrogateur au forgeron blond . Que fallait-il faire à présent ?

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Le rythme imposé par Oropher à ses hommes et leurs montures était tout bonnement infernale ; ils filaient à une allure impressionnante. Il fallait dire que s’ils voulaient combler leur retard sur l’elfe et ses alliés ils avaient intérêt à galoper sans s’arrêter ; en moins de deux heures ils avaient déjà atteint le pont de bois et ils le franchissaient. L’elfe jeta un très rapide coup d’œil en direction du fleuve qui coulait en dessous d’eux. L’eau… Il détourna prestement le regard comme s’il ne pouvait pas soutenir la vue d’un tel spectacle. L’eau , il la craignait profondément et plus jamais il n’aurait le courage de traverser une rivière .

Courir , courir et courir encore et encore . Courir pour fuir , courir pour semer tes poursuivants , courir pour vivre , courir car l’elfe n’a pas d’autres choix. Fondcombe vient de tomber entre les mains des elfes de Gar Thulion sous les ordre de cet être impétueux : Calion Palantir. Les chefs de l’Ordre ont été défaits durant la bataille : Lammâth est mort , Corbeau à disparu dans la nature et Le Bras de Fer s’est enfui . Oropher a survécu à la bataille malgré une profonde entaille qui court de l’épaule jusqu’au thorax ; avec trois autres sbires de l’OCF il a réussi à s’extirper à temps de la mêlée et à s’enfuir. A présent ils doivent fuir au plus vite et au plus loin car déjà les elfes de « la reconquête » sont à leur trousses et eux ne sont sûrement pas à pieds.  Les quatre agents de l’Ordre arrive au niveau d’un cours d’eau , ils choisissent de le longer sans prendre le temps de s’arrêter ; pas le temps pour se reposer , pas le temps pour boire , pas le temps pour réfléchir. C’est alors que juste devant Oropher un de ses alliés s’écroulent une flèche fichée dans le crâne ; il dégaine sa lame comme ses compagnons le font. Trois cavaliers elfes arrivent sur eux ; trois contre trois mais l’effet de surprise est à mettre du côté des assaillants qui n’étaient pas attendus de si tôt déjà un autre fuyard est éliminé . Oropher n’a pas le temps d’esquisser la moindre riposte qu’un cavalier saute de sa monture pour bondir sur lui ; les deux elfes tombent eu sol et roulent dans la rivière. Le cavalier est plus fort physiquement , mieux protégé par sa lourde armure et animé par une colère meurtrière : il veut se venger des crimes commis par l’Ordre dans le havre sacré d’Imladris. Les deux belligérants ont perdus leurs armes dans leur chute mais le combat ne s’arrête pas pour autant , les coups s’échangent avec violence ; le cavalier prend le dessus et saisit alors Oropher à la gorge et plonge son visage sous la surface de l’eau. Le sbire de l’Ordre se débat dans tout les sens , le cavalier tient solidement sa prise ; Oropher suffoque déjà sa vue se trouble et le courant froid commence à engourdir ses membres . Sous son bras il sent alors un gros rocher , d’un geste désespéré il s’en saisit et frappe son adversaire au visage. Le rocher s’abat avec un bruit sourd sur la tempe de l’assaillant qui relâche sa prise avec un cri de douleur avant de s’écrouler dans l’eau , le crâne fracassé .  Oropher reprend son souffle avec difficulté avant de courir récupérer son épée ; le combat n’est pas terminé. L’autre sbire a réussi à abattre un des cavaliers mais a fini par céder face au second qui se rue à présent sur Oropher ; amoindri après être passé à deux doigts de la mort. Mais d’un geste expert et qu’il réalise avec un poil de chance il parvient à trancher la gorge de son adversaire. Le danger est passé , l’elfe est épuisé : l’elfe est assoiffé mais ne boit pas et il part en s’éloignant du fleuve : il ne veut plus voir cette eau qui a faillit être à la fois son bourreau et son cercueil .

L’elfe fut tiré de ses pensées par la voix de Norfal

-Là ! Regardez !

Du doigt l’espion désignait des traces encore fraîches de sabots de chevaux ; des traces que beaucoup n’auraient pas été en mesure d’apercevoir mais Norfal n’était pas l’un des acolytes favoris d’Oropher pour rien , cet homme était indéniablement doué.
Ils s’engagèrent tout les quatre dans une petite forêt à vive allure : Fondcombe n’était plus très loin mais avec un brin de réussite ils parviendrait peut être à rattraper à temps cette elfe si lucrative , ce maudit homme et ce stupide Semi-Homme .
#Oropher
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 7 Oct 2015 - 11:42

Si la maîtrise de la situation par Erennel et son fidèle destrier Olann pris dans les flots était toute relative celle de Lithildren et Eugénion était clairement catastrophique. Sans que l’elfe n’eut pu le prévoir , Aldranys fit un bond phénoménal pour plonger dans la rivière ; envoyant au passage valser ses deux cavaliers. L’eau était glacée et le courant étonnamment puissant pour un petit cours d’eau tel que celui-ci . Pris de panique par cette chute soudaine Eugénion commença à s’agiter ; il effectuait de grands gestes inutiles avec ses bras et ses jambes dans l’espoir de lutter contre le courant. L’elfe amnésique ne s’était pas laissé déstabilisée , elle tenait fermement d’une main les rênes de son cheval et de l’autre elle s’était saisie d’Eugénion pour l’amener avec elle vers la rive. Complètement affolé le Semi-Homme ne comprenait pas réellement ce qui était en train de lui arriver ; l’eau déferlait sans cesse et n’avait pas manqué de le recouvrir entièrement à plusieurs reprises . Le Hobbit préférait l’eau quand elle était chaude et dans une baignoire mais dans ces conditions cette eau lui apparaissait en tout points détestable.

A grand peine mais en faisant preuve d’une détermination à toute épreuve , Lithildren se rapprochait de plus en plus du rivage , tirant derrière elle son cheval et son ami. Elle devait lutter contre le courant , le froid et le sol glissant  ; devant elle Erennel venait d’atteindre la terre ferme .  Le forgeron avait su faire preuve de sang-froid et il avait effectué la traversée avec plus ou moins de facilité.

De son côté Eugénion prit enfin conscience que continuer à se débattre de la sorte gênait plus l’elfe qu’autre chose ; il tenta donc de se calmer bien que la chose n’était pas aisée . En effet si le niveau venait à gagner encore un peu plus en profondeur ou si le débit de l’eau augmentait  c’était lui et pas un autre qui se retrouverait intégralement sous l’eau .

Au fur et à mesure que Lithildren avançait , la traversée devenait de plus en plus difficile . La nature semblait déchaîner ses éléments pour empêcher l’elfe aux cheveux d’argent d’atteindre son but  ; le courant était encore plus fort , l’eau encore plus froide , le terrain encore plus accidenté. Chaque pas supplémentaire était plus dur à faire que le précédent ; de nombreux voyageurs se seraient découragés , épuisés , et auraient fait le choix de laisser le courant les emporter ; un choix peu judicieux car c’était la mort qui se trouvait au bout du chemin , cela Lithildren l’avait compris et elle continuait à se démener comme une lionne pour sauver sa vie et celle de ses lionceaux . Erennel , depuis la rive , observait la scène , impuissant.  Mais courage , persévérance et abnégation finissent toujours par payer , et au prix d’innombrables efforts ils atteignirent la berge sains et sauf.  Avec l’aide du forgeron Eugénion se hissa sur la berge , rapidement imité par l’elfe qui tirait son cheval derrière elle .
Epuisés et trempés le petit groupe n’avait assurément pas la force de reprendre une intense course-poursuite . Ils restèrent sur la berge où ils reprenaient leur souffle tant bien que mal tandis qu’ils grelottaient à cause du vent qui soufflait sur leurs organismes meurtris et mouillés jusqu’au os .  Ils tournèrent instinctivement leur regard vers la rive opposée ; il n’y avait plus qu’à espérer qu’un miracle se produise pour empêcher les sbires d’Oropher de franchir la rivière car s’ils y parvenaient c’en était fini du petit trio bien trop fatigué pour pouvoir fuir ou opposer une résistance ne serait ce qu'un tant soit peu crédible. Un miracle oui , et c’est à peu de choses près ce qui se produisit…







Ils étaient enfin à leur portée , quelques mètres à peine devant eux , en train de fuir vainement l’inéluctable  . Bientôt ils seraient sur eux et l’issue de ce combat inégal était dores et déjà écrite ; Norfal le savait. Déjà les flèches des ex-agents de l’Ordre pouvaient atteindre les fuyards ; Oropher avait pris pour cible cet homme blond qui avait contrecarré ses plans à Bree . L’elfe n’avait nullement l’intention de le capturer en vie et comptait bien envoyer cet homme incommodant sur les plaines de lumières.  Mais même pour un elfe ayant des siècles d’expérience , tirer à l’arc sur une cible en mouvement tout en galopant n’était pas une chose aisée et à plusieurs reprises Oropher rata sa cible de peu .

Quand il vit qu’un ruisseau se trouvait devant eux , Norfal esquissa un sourire ; la traversée prendrait beaucoup de temps aux trio qu’ils poursuivaient . La poursuite s’arrêterait donc ici , à proximité de ce cours d’eau qui serait bientôt teinté de rouge sang. Mais alors que l’espion allait lancer son cheval dans l’eau à la suite des fugitifs Oropher leva le bras et cria


-Arrêtez-vous!


Surpris , Norfal stoppa sa monture et observa son supérieur qui semblait profondément troublé . L’elfe fixait la rivière avec de grand yeux écarquillés dans lequel on pouvait lire de la peur, de mémoire humaine , jamais l’espion n’avait vu Oropher dans un tel état. Ce dernier fit même reculer son cheval de quelques mètres sans pouvoir détacher son regard terrifié du courant . Après de longues secondes il releva enfin son regard tout en lançant un regard plein de haine à cet elfe , cet homme et ce Hobbit qui osait le défier . Mais ces derniers semblaient , sans vraiment comprendre comment , avoir remporté cette manche-ci.


-Au pont! Tous au pont vite!


Au pont? Mais celui-ci se trouvait à des lieux d’ici ! Pourquoi ne pas simplement traverser la rivière ici? S’ils prenaient le pont les fuyards prendraient une avance conséquente et avaient de fortes chances d’atteindre Fondcombe avant qu’ils ne puissent les rattraper. C’était rageant ! Ils étaient si proches du but , à portée de mains . Norfal tenta de protester:


-Mais prendre le pont nous ferait faire une détour de plus…


Oropher fit alors volte-face et adressa un regard noir à son subordonné


-Il suffit ! Nous prenons le pont!


De frustration Norfal frappa du poing la croupe de son cheval mais ne répondit pas . Quand Oropher était dans cette humeur là il ne valait mieux pas le contredire au risque de s’attirer les foudres de ce combattant émérite. Mais la manoeuvre de l’elfe avait de quoi étonner , lui qui était d’ordinaire un fin stratège était en train de commettre une erreur qui risquait bien de leur coûter cher. Qu’est ce qui pouvait bien le motiver?


Avant de suivre Oropher et les deux autres qui se dirigeaient déjà au triple galop vers la passerelle  , Norfal , animé par un éclair de lucidité , sortit de sa sacoche une petit fléchette qu’il plaça dans sa sarbacane. Il propulsa le projectile de l’autre côté de la rivière et il ne manqua pas sa cible. La fléchette se ficha sèchement dans la cuisse d’une Lithildren qui ne s’y attendait pas réellement . En  voyant cela Eugénion courut se mettre à l’abri derrièr eun rocher , il ne désirait pas être pris pour cible. Le projectile fit heureusement plus de peur que de mal , la souffrance engendrée était minime et l’elfe retira aisément la fléchette avant de monter à nouveau en selle . Il était temps pour le petit groupe de repartir avant que la nuit ne tombe ; il valait mieux profiter de l’avance qui leur avait été offerte par les Valars .


Norfal de son côté avait conscience qu’avec ce détour la partie allait être beaucoup plus compliquée à remporter mais au moins restait-il un espoir . Il n’y avait plus qu’à prier pour que la drogue injectée dans le projectile fasse son effet.

#Oropher
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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 17 Sep 2015 - 23:34
Suite de : Dis moi où tu es je te dirai qui tu étais



La route allant de Bree à Fondcombe avait été beaucoup moins emprunté ces derniers temps que les autres axes ; la région avait été sous l’influence néfaste de l’Ordre de la Couronne de Fer et les voyageurs avaient peu à peu évités de s’en approcher de trop près , y compris les plus intrépides. Le sentier était donc plus accidenté et peu de monde ne l’empruntaient ; les elfes avaient beau avoir repris la cité celle-ci était en ruine et la région entière avait perdue de sa splendeur passée ; il n’y avait presque plus d’échanges commerciaux dans cette contrée et on disait que les corbeaux rôdaient encore dans le ciel en quête d’un nouveau cadavre à déguster . Que ce soit un mensonge ou non il fallait toutefois se rendre à l’évidence ; sur cette route la solitude et le vide ambiant pesaient sur les rares aventuriers qui s’y risquaient.

Cependant les trois voyageurs qui cheminaient à présent sur cette voie aurait bien aimé être seuls ; en effet ils avait que derrière eux des êtres hostiles aux intentions troubles les pourchassaient . Le constat était simple : il fallait atteindre Fondcombe avant que ceux-ci ne les rattrapent , leur vie en dépendait et ils en prenaient peu à peu conscience.

Ils avaient quitté Bree une demi-heure plus tôt au triple-galop et ils avaient filé à une telle allure que le village n’était à présent presque plus visible à l’horizon . Ils étaient en train d’épusier leur montures mais celles-ci ne s’en plaignaient pas comme si elles aussi avaient compris l’ampleur du danger qui les guettaient. Pour l’instant il n’y avait aucune trace de leur potentiels “poursuivants” ; se pouvait il qu’ils les avaient semés dans leur départ précipité? Mieux valait il ne pas se reposer sur ses lauriers et rester vigilants. Nunne les avait prévenus , ces hommes là ne lâchaient jamais rien et ils risquaient de rappliquer d’une seconde à l’autre.

Assis juste devant Lithildren , Eugénion ne semblait pas vraiment être dans son assiette . Il n’avait pas vraiment l’habitude de monter de vrais chevaux et encore moins quand ceux-ci galopaient à bride abattue . Ballotté dans tous les sens il semblait être sur le point de chuter à chaque seconde et il se cramponnait tant bien que mal à la crinière du cheval  . Ce qui était certain c’était que toute ces histoire n’aidaient pas vraiment la digestion de son immense petit déjeuner. Ah ça non alors! Çà n’aidait pas du tout!  Pour le Semi-Homme la question n’était plus de savoir si il rendrait son repas mais de savoir quand il le rendrait. Ah mais franchement que pouvait on penser de toute cette précipitation? Courir , galoper , fuir pour sauver sa vie comme une proie voulant échapper au prédateur . Cela lui rappelait les gens auxquels les enfants Hobbits jouaient constamment dans la Comté durant leurs heures libres ; certains étaient les chats et devaient attraper les autres qui étaient les souris  , sauf qu’à la différence d’un jeu d’enfant si les souris perdaient dans ce cas elles ne risquaient plus de pouvoir rejouer à nouveau. Finalement la civilisation et la soi-disant évolution n’étaient que poudre aux yeux ; seule la loi de la jungle comptait ; les proies devaient fuir leur poursuivant pour sauver leur vie. Ô absurdité de ce vil monde quand tu nous tiens!

A leur côté Erennel chevauchait et suivait le rythme , légèrement en retrait. Le forgeron blond avait le visage fermé , si bien qu’il était quasiment impossible de deviner ce qu’il pensait ou ressentait. Il avait fait le choix de partir avec le groupe alors que son antipathie évidente à l’égard de Lithildren aurait dû l’en empêcher , et pourtant il avait tout de même décidé de finir cette quête dans laquelle il s'était bien malgré lui mêlé. A présent que les ennuis leur couraient après regrettait il d’être venu héroïquement à leur secours la nuit précédente ? Eugénion ne pouvait que faire des suppositions mais la réponse seul l’homme la connaissait vraiment.

Le temps s’était rafraîchi par rapport à celui des jours passés: le ciel s’était couvert d’un épais tapis de nuages et un vent balayait les plaines et les collines en faisant frémir l’herbe et les feuilles.

Eugénion fit la moue ; il n’aimait pas vraiment ce changement météorologique . Superstitieux? Absolument pas ! Il était bien le dernier à faire un parallèle entre le mauvais temps et un quelconque présage mais tout de même ! Ce temps maussade ! C’était  ce qui devait leur tomber dessus à ce moment précis  ! Et s’il se mettait à pleuvoir? Le philosophe autoproclamé ne voyait pas un seul abri à des kilomètres à la ronde ; ils seraient trempés et l’herbe à pipe sans aucun doute bonne à vendre pour deux crottins à un gobelin ! Nom d’une flûte à bec!

Heureusement pour le petit marchand ambulant la pluie ne tomba pour l”instant et après près d’une heure de cavalcade  à folle allure le trio se mit d’accord pour ralentir un peu la cadence et permettre aux chevaux de souffler un peu. Eugénion profita de ce moment plus calme pour sortir sa pipe et la bourrer de Vieux Tobie ; il en avait bien besoin pour se calmer et se détendre après les sensations fortes dont il avait fait l’expérience et puis les nuages étaient si menaçants que la pluie ne tarderait pas à venir et son herbe à pipe serait alors inutilisable ou du moins pas dans les meilleurs conditions et un Hobbit ne fumait son Vieux Tobie que dans les meilleurs conditions. Décidément ce qui ne devait être qu’un paisible voyage s’était soudainement métamorphosé en un véritable cauchemar ; c’en était bien trop pour un Hobbit quelqu’il soit , même aussi intrépide que le pseudo-philosophe.

D’un geste qu’il avait répété moult fois mais qui semblait un peu hésitant Eugénion alluma sa pipe ; de toute évidence il n’était pas serein et quand il n’était pas serein il tremblait et avait du mal à exécuter le mouvement correctement. Alors qu’ils continuaient à avancer lentement Lithildren , animée par un pressentiment instinctif , tourna la tête. A l’aide de sa vue perçante elle put distinguer au loin ce que ses compagnons de route ne pouvaient pas voir : un nuage de poussière soulevé par quatre cavaliers qui fonçaient dans leur direction : le danger était de retour et il était imminent.  L’elfe aux cheveux d’argent , alarmée , transmit l’information aux autres : ils étaient poursuivis à nouveau. Eugénion sursauta , et mit quelque seconde à mesurer l’ampleur et la gravité de la situation ; heureusement pour lui Lithildren et Erennel étaient bien plus réactif et avaient déjà lancé leur monture au triple galop pour maintenir la distance. Le taux d’adrénaline du Semi-Homme monta en flèche et son coeur se mit à battre à un rythme dément. Effrayé ? Assurément. Craintif pour sa vie? Encore plus certainement.

Mais le petit être ne se proclamait pas un éminent logicien et philosophe pour rien ; il avait de fortes capacités intellectuelles et avaient également étudiées de nombreuses cartes du continent soit pour préparer certains de ses périples soit par simple curiosité érudite . En continuant sur cette route , Eugénion savait qu’ils perdaient un temps considérable et à long terme ils perdraient du terrain avant de se faire rattraper . Il cria alors de sa voix aigüe

-La route est trop longue jusqu’à Fondcombe , si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus! Il faut couper à travers champs!

Les regards se tournèrent vers le Hobbit , visiblement personne ne s’attendaient à ce qu’il parle de façon constructive ; on l’imaginait plus aisément paniqué et plaintif dans ce genre de situations hostile.  Mais il avait cette fois parlé avec son esprit et était certain de ce qu’il avançait , de toute façon il ne se trompait jamais.  En coupant à travers champs ils rallieraient Fondcombe beaucoup plus rapidement qu’en restant sur la route : bon il y avait bien cette rivière à traverser ( le pont principal se trouvant sur la route principale) mais ils trouveraient bien un moyen pour régler ce détail de toute manière Eugénion omit volontairement d’en parler ; il ne fallait pas rester sur la route. Il attendit que les deux autres rejoignent son avis et changent de cap.

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-Ratés! Nous les avons ratés! Mais comment avons nous pu les rater? Comme des bleus !

Oropher fulminait littéralement , dans une colère noire il semblait prêt à prendre feu d’un moment à un autre mais pourtant pour cette fois il ne pouvaient que s’en prendre à lui même. Norfal était venu le retrouver à temps pour lui indiquer la position et le trajet probable du groupe mais le temps que les anciens membres de l’Ordre se mettent en branle et rejoignent l’endroit indiqué l’elfe et ses deux compagnons étaient déjà parti du village.

Quand l’elfe était dans cet état il valait mieux se taire et faire profil bas et c’est précisément ce que faisait Norfal ; Oropher était réellement imprévisible quand il était dans cet état : si on le contrariait d’une quelconque manière il était capable de frapper et de blesser. Gommer et Prash ne dirent pas un mot non plus , conscients qu’il valait mieux rester silencieux .

-Eh bien alors ! Qu’attendez vous plantés là? Dépêchons nous de rattraper cette garce et ses misérables “protecteurs”  avant qu’ils n’atteignent Imladris!
cria Oropher.

Il avait prononcé le mot “protecteur “ avec un certain dédain et une certaine suffisance  ; de toute évidence l’elfe ne doutait pas de ses capacités à les balayer d’un revers de la main avant de pouvoir capturer l’elfe aux cheveux d’argent. Le Hobbit ne serait assurément pas un problème pour eux mais pour avoir vu l’homme blond en action Norfal savait que c’était un adversaire sérieux quoique fasse à quatre adversaire expérimentés il devrait rapidement  être neutralisé.

Oropher enfourcha sa monture ; ses hommes l’imitèrent et ils partirent à leur tour au galop sur la route d’Imladris. Au bout de quelques minutes un sourire carnassier se forma sur le visage teinté de haine de l’elfe ; grâce à sa vue perçante il apercevait clairement des cavaliers plus loin . Ce n’était plus qu’une question de temps...
#Oropher
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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 1 Sep 2015 - 17:30

Eugénion ne put s’empêcher de frémir en entendant les dires de Nunne ; il avait beau être un poil plus vaillant que les autres représentants de sa race il n’en était pas pour autant un grand courageux ; et l’évocation de cet Ordre maléfique qui répand mort et destruction sur son passage avait de quoi effrayer le Hobbit philosophe qui prenait peu à peu conscience que sa vie ne tenait plus qu’à un fil .  Erennel de son côté restait impassible et silencieux , il devait sûrement se demander dans quel pétrin il s’était encore fourré , de son côté Lithildren semblait avoir déjà pris la mesure des choses.  Après un temps de réflexion certain elle parla de sa voix claire et harmonieuse dans laquelle transparaissait une pointe d’émotion ; elle avait compris que la cible principale n’était autre qu’elle même , en vie ;  et dans un élan de noblesse l’elfe aux cheveux d’argent affirma ne pas vouloir mettre en danger d’autres vies que la sienne : elle désirait continuer son périple seul , sans Erennel ou Eugénion. Le Semi-Homme se sentit étrange , pour une fois  il ne savait pas trop comment réagir ; Lithildren était son amie à présent et il désirait sincèrement vouloir rester avec elle et l’accompagner jusqu’au bout de son voyage , Eugénion détestait l’inachevé qu’il trouvait si absurde ; d’un autre côté si le danger était aussi important il ne voulait pas retrouver face à une nouvelle bande de tueurs . Le pseudo-philosophe essaya de dire quelques chose mais il ne put exprimer autre chose que sa confusion en bafouillant quelques mots sans connecteurs logiques .

La décision de Lithildren de se séparer de ses compagnons de route pour le reste du voyage était forte et courageuse ; en décidant de continuer seul elle augmentait les risques de se faire prendre et diminuait ses chances de se défendre . Mais la question résidait ailleurs , l’elfe avait elle encore un quelconque pouvoir de décision dans cette affaire? Rien n’était moins sûr et Nunne semblait l’avoir compris ; alors que Lithildren s’apprêtait à remonter les marches le Suderon prit la parole

- Votre intention est noble mais je crains fort que ce que vous dites soit au mieux inutile au pire dangereux.

Interpellée l’amnésique fit volte-face et fixa l’ébéniste qui continua  à parler sans ciller

-A peine serez vous sorti de la ville qu’ils vous cueilleront , seule vous n’irez pas bien loin . Et puis il n’est pas dans les habitudes de l’Ordre de laisser des ennemies et témoins derrière eux; ils vous traqueront un par un pour vous éliminer et si vous vous retrouvez seuls je ne donne pas cher de votre peau .  Fondcombe est sûr , la route qui y mène est loin de l’être ; à présent que vous avez trempé de cette histoire vous n’avez perdu le luxe du choix : si vous voulez survivre il va vous falloir tous continuer ensemble jusqu’à ce que la menace ne disparaisse.
Ensemble vous survivrez peut être , seul vous trépasserez.

Eugénion , en écoutant Nunne , se sentit d’un coup ragaillardi comme si les paroles de leur hôte lui avaient donné un coup de fouer . Parbleu ! Comment avait il pu songer une seule seconde à abandonner son ami amnésique? Comment avait-il pu seulement envisagé l’éventualité de la laisser continuer seule? Non ! Il lui avait dit qu’il irait jusqu’à Fondcombe à ses côtés et il comptait bien tenir sa parole ; le contraire serait trop absurde et puis imaginez une seconde ce qu’il se passerait en Comté si le mot passait qu’Eugénion Ionescgrin n’honorait pas ses promesses , déjà que la réputation du philosophe n’était pas au beau fixe. Frappant la table de bois de son poing ridiculement petit il s’exclama

-Ma foi ! Je ne laisserai assurément pas mon amie seule ! J’irai jusqu’au bout avec elle et je serai prêt à défendre nos vies corps et âme .


Des paroles bien vaillantes et un peu prétentieuse dans la bouche d’un marchand ambulant , amateur d’herbes à pipe de bonne nourriture et de philosophie à ses heures perdues qui était à peine capable de soulever un glaive . Cependant son courage et sa volonté étaient sincères et Lithildren pouvait compter sur un soutien indéfectible à défaut d’être indestructible . Un petit peu gêné par sa soudaine réaction , le Semi-Homme se reconcentra sur son assiette qui ne demandait qu’à être finie ; il avait l’impression qu’il n’avait pas mangé depuis une éternité.
Les dires d’Eugénion arrachèrent un sourire au Suderon qui échangea un regard amusé avec Amiel . Celle-ci s’assit alors avec eux autour de la table et s’adressa à Lithildren de sa voix douce .

-J’ai appris auprès de mon mari qu’il ne faut pas se fier aux apparence ; le Semi-Homme vous sera sans aucun doute d’un grand secours durant votre voyage .

Nunne but une gorgée de lait chaud et reprit la parole tout en mâchonnant un bout de pain agrémenté de confiture .  

-Quoiqu’il en soit il vous faudra partir au plus vite , dès aujourd’hui ; qui sait si les sbires de l’Ordre n’ont pas déjà cherché du renfort….

Les regards se tournèrent alors vers Erennel ; c’était à son tour de décider. Le forgeron blond mettrait il  sa haine des elfes de côté et continuer le voyage avec les deux aventuriers ou au contraire s’enfermerait-il dans sa rancoeur pour ne plus jamais en sortir et les laisser partir sans lui. Quoiqu’il en soit son choix était crucial pour son propre avenir et pour celui de Lithildren et Eugénion.




Norfal avait reçu une mission très claire de la part d’Oropher , localiser l’elfe et ses compagnons , retrouver leur trace . Une tâche bien loin d’être aisée ; Bree était un village d’une taille conséquente et l’espion savait qu’il avait peu de temps pour les retrouver avant qu’ils ne partent . Par chance la présence inhabituelle d’une elfe accompagnée d’un Hobbit facilitait les choses ; de tels phénomènes ne passaient pas inaperçus. Il n’avait pas attendu une seule seconde pour commencer son enquête , glanant des informations ça et là auprès des habitants . Norfal avait remarqué de son oeil expert que l’homme qui était intervenu auprès de la garde ne semblait pas venir de la région ; il donna son descriptif à plusieurs habitants avec l’espoir que ceux ci lui cèdent son nom et son adresse ce qui finit par arriver quand il interrogea une vieille femme qui faisait du tricot juste devant sa porte sur un tabouret de fortune . Dissimulé dans la foule il se rendit jusque dans la rue indiquée et se faufila derrière la maison qui devait être celle de d'ébéniste .  L’espion glissa silencieusement contre le mur jusqu’à arriver en dessous d’une fenêtre ; d’ici il pouvait clairement étendre des voix qui dialoguaient entre elles . Norfal s'agrippa au rebord de la fenêtre et d’un mouvement fluide qu’il pouvait se permettre de réaliser grâce à ses capacités physique et ses compétences en escalade , il se hissa au niveau de la vitre . A travers cette dernière il aperçut clairement les individus qu’il traquait , tous attablés autour d’un repas : l’elfe et le hobbit étaient assis côte à côté , l’ébéniste était auprès de sa femme et un peu plus en retrait se trouvait l’homme blond qui était intervenu durant le rapt raté.  De cette position il pouvait entendre ce qui se disait sans être repéré . La discussion était forte intéressante , ils débattaient pour savoir si l’elfe continuerait seul son périple ou si elle serait accompagné ; sous son capuchon l’espion esquissa un sourire , la chance était de son côté cette fois ci et il était décidé à ne pas la laisser s’échapper .  Toujours tapi dans l’ombre il attendait patiemment de recueillir les dernières informations nécessaires
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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 14:06

Il est courant de dire que la nuit porte conseil , en l'occurrence pour Eugénion elle avait surtout apportée le repos et l’apaisement après une soirée très agités , sans nul doute trop agité pour son petit coeur qui avait du battre des recordes de vitesse de battements à la seconde. Le Hobbit avait bien cru y rester dans cette sombre impasse et ce malgré la vaillance de Lithildren qui s’était battue avant d’être maîtrisée ; s’il était en vie c’était grâce à l’intervention providentielle d’un homme grand , robuste et blond qui avait affronté les agresseurs , et s’ils ne croupissaient pas dans une geôle en train de subir un interrogatoire c’était encore grâce à un seconde intervention miraculeuse et bienvenue d’un citoyen qui les avaient amené jusque chez lui pour qu’ils y passent la nuit. Le philosophe se redressa sur son lit , de toute évidence trop grand pour lui bien que ce ne soit pas particulièrement désagréable de dormir dans une large couchette.  De fins rideaux de dentelles accrochés à la fenêtres filtraient les rayons d’un soleil matinal qui avait déjà bien amorcé son ascension quotidienne ; la chambre dans laquelle il se trouvait était petite mais coquette . Les propriétaires n’avaient pas encombrés l’espace de bibelots et décorations grandiloquentes inutiles ; il y avait simplement une belle étagère de chêne sculptée sur laquelle était posée quelques livres , au fond de la pièce il y avait une grande armoire , elle aussi en bois . Près de la fenêtre se trouvait un beau bureau avec un peu d’encre et de papier , une chaise elle aussi faite de bois était posée devant et puis il y avait ce grand et beau lit de cyprès dans lequel Eugénion , encore en état de choc , s’était assoupi la veille au soir.

En cette matinée , le Semi-Homme avait retrouvé ses esprits et semblait s’être bien remis de ses éprouvantes péripéties nocturnes . Ses étranges pensées commençaient à se reformer et à voyager dans les tréfonds de sa conscience.   Il était passé si près de la mort et ce qui s’était produit relevait presque du miracle. Se pourrait il que les Valars ou qu’une quelconque force divine et supérieure soit intervenue pour sauver sa vie? Était-ce seulement une hypothèse potentiellement envisageable? Non , non ,non et non ! Voyons ! Il fallait qu’il se reprenne ; les dieux et autres anges n’existaient pas , un point c’est tout. Ce ne sont que des des croyances populaires entretenues par les puissants et qui sont bonnes  à jeter aux orties.  Mais alors qu’est ce qui avait poussé cet homme mystérieux à intervenir rageusement? Et pourquoi cet ébéniste était il venu leur sauver la mise ? Que cachait ces deux hommes ? Quelles étaient leurs intentions ? Quelles étaient leurs motivations? Les questions étaient légitimes et Eugénion comptait bien récolter des réponses au plus vite .

Ses larges pieds velus ne touchaient pas le sol alors qu’il était assis sur le matelas , il descendit donc d’un habile bond  et s’habilla en vitesse avec une attention particulière . Quelque soient les circonstances ; il restait un invité dans la demeure d’un citoyen et en tant qu'invité il se devait de conserver un minimum d’allure .  Il replaça son mouchoir qui reposait sur sa table de nuit dans sa poche et embarqua sa pipe avec ; au final l nuit n’avait pas été si malheureuse car dans l’agitation le bandit avait lâché sa bourse d’herbe à pipe et le marchand ambulant avait pu la récupérer aussitôt.  Il sortit de la chambre et entendit des voix à l’étage inférieur , quelques mètres devant lui il pouvait voir Lithildren qui descendaient gracieusement les marches et qui s’adressait à deux hommes installés en contrebas . Elle descend totalement les escaliers et Eugénion la suit alors le plus promptement possible et descend à son tour .  Sous ses pieds les marches grincent un peu , le Hobbit fronce les sourcils , quand l’elfe était passé les marches étaient restées silencieuse ; était elle à ce point plus gracieuse et délicate que lui ? Il n’était pourtant pas un sauvage du Nord ou un Orc.
La belle Amiel sourit aux deux invités qui venaient de descendre depuis l’étage avant de les informer qu’ils pouvaient s’installer à table . Erennel et Nunne , qui semblait plongés dans leur discussion levèrent les yeux en direction de l’elfe aux cheveux d’argent qui s’étaient adressés à eux .




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       #Nunne


Nunne avait été un peu surpris par la réponse d’Erennel , ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait et pour cause il avait “répondu” à sa question par une autre interrogation . Visiblement son invité n’était pas forcément enthousiaste à l’idée de se confier à l’ébéniste ; il semblait plutôt renfermé sur lui-même , l’on pouvait aisément deviner à ses vêtements et ses traits profondément marqué que c’était un homme éprouvé sûrement solitaire qui voyageait beaucoup sur les routes.  L’artisan ne voulait cependant pas prendre rigueur de la politesse toute relative d’Erennel et il lui répondit calmement

-Cette épée , vous me demandez ce qu’elle a de particulier. Vous vous demandez sûrement pourquoi j’ai été saisi de stupeur et d’effroi en la voyant . Je voulais justement vous en parler mais vos compagnons ont aussi le droit de savoir ; ils courent à présent le même danger que vous.  Installons nous à table.


Les deux hommes rejoignirent la table où les attendaient déjà Eugénion et Lithildren tandis qu’Amiel posait les mets sur la table. La générosité semblait être le maître mot de cette future famille , s’il vivait aisément il ne vivait pas dans le luxe et disposait de moyens limités . Il était ébéniste et elle était infirmière ; des métiers honorables qui leur permettaient de vivre dignement mais pas luxueusement . Et pourtant la table débordait de mets en tout genre , tout semblait être fait au mieux pour accueillir et satisfaire ces invités pour le moins particulier.  Il y avait des oeufs durs , des omelettes , du pain , du beurre , de la confiture, des fruits  et du lait à volonté ; les voyageurs ne pouvaient pas rêver mieux comme petit déjeuner. Celui qui leur était offert rivalisait avec celui du Poney Fringant . Alors qu’ils commençaient à se servir Nunne prit la parole

-Ces hommes qui vous ont attaqués,  ils sont … ils sont…

Il paraissait hésitant , ne trouvant pas vraiment les mots pour traduire ses pensés , il reprit alors en s’adressant à Eugénion.

-Maître Hobbit , racontez moi tout s'il vous plaît.


Le Hobbit qui avait depuis la veille largement retrouvé l’usage de la parole ne se fit pas prier par deux fois pour entamer son récit.

-Nous logeons au Poney Fringant et nous y étions attablé pour le souper moi et mon amie Lithildren quand l’aubergiste qui est un ami m’a annoncé qu’un homme avait trouvé une tabatière égarée dans la rue or il se trouvait que c’était la mienne . Nous nous sommes donc rendu à l’adresse indiquée pour pouvoir récupérer mon bien quand ces quatres brigands nous sont tombés dessus ; Lithildren parvenait à les maintenir à distance jusqu’à ce que le plus discret d’entre eux , le voleur de ma tabatière , ne réussise à la maîtriser . Je croyais alors que c’en était fini de moi et c’est à ce moment que ...que …

Eugénion s’arrêta un instant , il venait de se rendre compte qu’il ignorait tout bonnement le nom de l’homme qui lui avait sauvé la vie .

-Que notre sauveur blond est intervenu , et la suite vous la connaissez.

Nunne écoutait attentivement le récit du Hobbit et reprit alors la parole , un air grave sur le visage.

-C’est bien ce que je pensais ; ces hommes ne vous sûrement pas agressés par hasard . Ils vous ont tendu un piège , allez savoir pourquoi . Mais  vous ne devez pas considérer ce mal comme derrière vous . L’épée que portait l’un d’eux , cette épée je la connais….

Nunne s’arrêta pendant quelques secondes et dévisagea chacun de ses invités jusqu’à ce que son regard ne s’arrête plus longuement sur Erennel . Ses yeux noisettes étaient presque humide et ses lèvres semblaient trembler , de toute évidence la vue de cette arme avait ravivé en l’ébéniste des souvenirs douloureux .

-Cette épée , elle était marquée d’un sigle que j’aurais reconnu entre mille . Un symbole que j’ai déjà malheureusement trop vu et que je n’espérais plus jamais croiser : une couronne cerclé de fer .

Il y eut un bruit lourd , Amiel qui arrivait avec une cruche d’eau laissa s’échapper le récipient qui se fracassa sur le sol . Le regard de la belle blonde croisa celui de son mari , on pouvait  y lire la terreur et l’effroi. De toute évidence elle était dans la confidence avec son mari au sujet de ce symbole ; ils étaient persuadés d’être en danger .  L’ébéniste tenta de rassurer sa femme et il se leva pour lui laisser sa place afin qu’elle puisse s’asseoir et se reprendre. Désormais debout Nunne reprit

-Ce sigle c’est celui de l’Ordre de la Couronne de Fer ; un ordre maléfique et tentaculaire qui tentait de répandre sa loi sur toutes les Terres du Milieu . Il fut un temps où il était puissant et organisé , ils avaient réussi à s’infiltrer partout ; au Rohan , à Pelargir ou à l’Est et par un tour de force ils ont réussi à conquérir la ville de Fondcombe face au troupe du Seigneur Sombre Chêne lors d’une bataille sanglante . Puis ils ont pillé et massacré les villages alentours , si c’est à Fondcombe que vous vous rendez vous verrez bien la désolation qui règne dans les villages alentours et l’émotion qui doit être encore forte dans la cité après tout ces morts et ces destructions . La ville ayant dû faire face au pillage des sbires de l’Ordre , on dit même que l’un d’eux aurait incendié les écuries millénaires de Fondcombe. Toujours est il qu’il y a un moment déjà l’Ordre est tombé , ses principaux dirigeants ont été arrêtés , Fondcombe a été reconquise , le Rohan s’est libéré et les agissements de l’organisation ont été démasqués et mis à nu. Le Roi Aldarion a lancé il y a peu une grande purge des derniers combattants de l’Ordre en Arnor et aujourd’hui des sbires refont surface. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Ordre renaît de ses cendres mais vous devez savoir que de nombreux petits groupes se sont organisés après la chute de l’Ordre et s’en réclament toujours ; ils sont peu nombreux et ne représentent pas de réelles menace pour le royaume mais pour des voyageurs comme vous il pourrait en être tout autre.

Un silence pesant régnait , l’émotion était forte dans la voix de Nunne et Amiel , le visage caché dans ses fines , étaient au bord des larmes . Les trois invités , légèrement surpris par ce déluge d’information restèrent silencieux et pensifs . Ils réfléchissaient à l’enjeu de la situation ; Erennel devait sans doute se maudire de s’être jeté tête baissé dans ce guêpier alors qu’il était juste sorti pour manger un ragoût  ; Lithildren pensait sûrement aux dangers qu’elle devrait braver pour rallier Fondcombe et aussi aux blessures de sa ville natale et de sa région alentour , décidément le destin n’épargnait cette pauvre elfe . Eugénion quant à lui sentit la tensions remonter en flèche en lui , il lâcha sa fourchette et ne touchait plus à ses yeux brouillés . Alors oui il aimait voyager mais là franchement c’était trop , il ne fallait pas pousser le poney dans les orties non plus . Comment aurait-il pu se douter qu’il se ferait attaquer par les sbires d’une ancienne organisation secrète? C’était impossible , les champignons du Poney Fringant devaient être hallucinogène , il allait enfin se réveiller voyons! Il fallait qu’il sorte de ce maudit cauchemar ! Car oui ce devait être un rêve car après tout comment un simple ébéniste pouvait être détenteur d’autant d’informations? C’était plus ou moins la question que devait aussi se poser Lithildren et Erennel , il était étrange qu’un modeste et jeune  artisan de la trempe de Nunne en sache autant , c’était presque suspect. Face à cette interrogation silencieuse , le jeune homme réagit .

-Vous savez je n’ai pas toujours été ébéniste et je n’ai pas toujours résidé à Bree . Mon allure et mon physique vous ont peut être déjà renseigné ; je ne ressemble pas vraiment un homme originaire de la région.  Autrefois j’étais un guerrier , dans l’armée arnorienne : je suis originaire du sud du royaume et durant ma carrière militaire j’ai croisé à plusieurs reprises la route de cette Ordre que j’ai combattu avec vigueur. Aujourd’hui j’ai rangé mon épée et j’ai décidé de quitter l’armée pour mener une vie plus paisible.  Mais croyez moi si de survivants de cet Ordre en ont après vous , vous devrez vous montrer prudent .

Amiel leva alors les yeux et son regard croise à nouveau celui de son mari . Les deux mariès se mirent silencieusement d’accord , la situation et le passé  du jeune ébéniste était bien trop complexe pour être raconté à leurs invités dans son intégralité ; seule deux personnes la connaissait dans son intégralité ; sa femme Amiel à qui il avait jurée de tout dire et peut importe qui était la seconde personne puisqu’elle était morte. A vrai dire il y en avait peut-être trois car un inquiétant personnage qui avait trop longtemps plané sur la vie de Nunne la connaissait en détails , d’ailleurs aucun détails en ce monde ne semblait échapper  à cet être maléfique. Dehors un croassement de corbeau se fit entendre , un oiseau que l’on disait de mauvaise augure …

Il s’était donc mis d’accord avec sa femme , il valait mieux ne pas leur révéler toute la vérité ; ils risquaient de mal la comprendre . A vrai dire il aurait peut être revélé à l’elfe et le Hobbit qui lui inspiraient confiance et qui semblaient mesurés et réfléchis mais l’homme malgré sa vaillance et sa bonté de coeur semblait quelque peu impulsif , la réaction à sa véritable histoire pourrait le faire réagir et Nunne n’avait nullement l’envie d’en découdre avec un tel homme. L’ébéniste était un ancien guerrier certes et il en avait gardé quelques réflexes mais il n’en avait plus la condition physique .  Tout ce qu’ils devaient savoir c’était qu’il était de leur côté . L’oeil avisé d’un érudit aurait pu toutefois percevoir que Nunne mentaient partiellement puisque un connaisseur aurait reconnu en ses traits un Homme du Sud Lointain , un vrai Haradrim , un Suderon de sang qui se serait retrouvé par quelque sortilège du côté de Bree. Mais Erennel n’était qu’un forgeron et un voyageur et Eugénion était un peu trop troublé pour remarquer ce détail , un elfe avec leur expérience et savoir millénaires auraient pu le voir mais Lithildren était amnésique donc incapable de découvrir sa véritable origine.


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Oropher cavalait en tête , son arc en bandoulière et ses trois hommes le suivant comme son ombre . Parmi eux se trouvait Norfal qui suivait de près son supérieur comme son ombre. Légèrement en retrait se trouvaient Gommer et Prash . Cette fois ci l’elfe n’avait pas choisi des brutes sans intelligence ; les hommes qu’il avait choisi étaient certes moins imposants ou robustes mais ils maîtrisaient parfaitement leur art. Mortellement discrets et efficaces ces hommes étaient également plus loyaux et ne fileraient pas devant le moindre adversaire . Alors qu’ils arrivèrent en vue de Bree Oropher fit signe à ses hommes de s’arrêter et s’adressa à son espion

-Norfal , retourne à Bree , trouve les et surveille les. Prévions moi quand et par où ils sortiront de la cité avant leur départ . Nous nous trouverons à l’est de la ville.


-Oui Oropher.

Norfal fila donc seul vers Bree qui commençait à s’animer sous le soleil matinal quand trois autres silhouettes partaient un peu plus loin vers l’est avec à leur tête un elfe imprévisible et magnifique  animé par la rage .
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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 2 Aoû 2015 - 13:41

C’était la fin ; les fabuleuses aventures d’Eugénion prendraient donc fin dans une sombre ruelle de Bree . Égorgé sans sommations , était-ce ainsi que le sage Hobbit devait finir? Lithildren ne pouvait plus le défendre à présent , un homme avait surgi de l’ombre dans son dos et l’avait attaqué par surprise ; le Semi-Homme se retrouvait seul face à ces trois colosses et il ne faisait assurément pas le poids . Tetanisé et incapable de faire un geste face au guerrier qui lui faisait face , Eugénion ferma les yeux et attendit le choc de l’épée qui séparerait sa tête du reste de son corps ; mais il ne sentit rien . La mort était elle si peu douloureuse? Ce n’était pas si terrible d’être décapité en fin de compte , il n’avait rien senti. Prudemment il ouvrit les yeux et se toucha le visage comme pour s’assurer que sa tête était bien en place ; il était toujours vivant et sans la moindre égratignure. En effet un homme mystérieux venant d’il ne savait où était intervenu de façon miraculeuse pour sauver la vie d’Eugénion.  Le nouveau venu qui avait des airs d’ange salvateur aux yeux du philosophe voyageur neutralisa avec une aisance déconcertante le premier adversaire qui s’était retrouvé étendu sur le sol sans avoir compris ce qui lui était arrivé , un dernier coup de pied bien placé l’assomma violemment.  Les deux autres guerriers mirent un temps certain à réagir , de toute évidence ils n’étaient pas de grands et redoutables combattants , ils finirent tout de même par attaquer ensemble cet intrus qui n’était pas prévu dans le plan ; un intrus qui se défendait d’ailleurs fort bien. Les deux brutes attaquaient à deux certes , mais de façon individuelle , sans aucune coordination dans leurs attaques si bien qu’Erennel aurait pu avoir l’impression d’affronter un seul adversaire peu doué. D’une parade habile , il désarma l’un de ses vis-à-vis et pointa sa lame en dessous de sa gorge  et il les conseilla de filer au plus vite. Les deux agresseurs ne se firent pas prier et filèrent sans demander leur reste , disparaissant dans la nuit de Bree . Eugénion encore tout tremblant et profondément  choqué par la scène inattendue à laquelle il venait d’assister dut s’asseoir par terre ; ses jambes flageolantes ne pouvaient plus le soutenir. Il avait été attaqué par surprise par trois agresseurs peu commodes ; il avait vu son amie se faire malmener par un homme inquiétant et  il était passé à deux doigt de la mort avant l’arrivée salvatrice d’un inconnu bienvenu . C’en était sûrement trop pour son petit coeur de Hobbit qui battait la chamade . Il eut toutes les peines du monde  à balbutier un timide remerciement au nouveau venu qui semblait plus préoccupé par l’adresse du Poney Fringant.  Une adresse que le Semi-Homme était bien incapable de lui donner dans son état actuel . Et ce n’était pas Lithildren qui risquait de l’aider , l’elfe aux cheveux d’argent était au sol , étourdie par le chloroforme qui lui avait fait perdre connaissance ; de son côté l’espion avait filé en toute discrétion . Un silence pesant s’installa pendant quelques secondes , puis en voyant qu’il n’obtiendrai pas plus de renseignements Erennel s’apprêta à repartir en quête d’un bon plat chaud . Mais il n’avait pas encore bougé que de nombreux bruits de pas se firent entendre et une voix forte résonna dans la ruelle

-Holà ! Qu’est ce qui s’est passé ici ? Répondez ou je vous fait arrêter !

Ce n’étaient pas des menaces en l’air qui venaient d’être prononcés car l’homme qui venait de parler était un sergent de la Garde Marchande qui commandait une patrouille d’une demi dizaine de soldats . Ceux ci étaient entraînés et prêt à intervenir si la situation l’imposait. La patrouille avait été alertée par des bruits de lutte alors qu’elle faisait sa ronde nocturne habituel , ils avaient accourus ici au plus vite mais l’affrontement était déjà terminé . A présent le sous-officier arnorien était décidé à tirer la situation au clair . D’un signe de la main il ordonna à l’un de ses hommes qui tenait une torche de s’approcher pour éclairer un peu plus le lieu . Le sergent observa silencieusement ce qu’il avait sous les yeux et fronça les sourcils ; tout ceci était bien étrange. Deux individus étaient étendus sur le sol , évanouis : un colosse sale et hirsute et une frêle jeune femme à la beauté trop inhabituelle pour être humaine ; un Hobbit terrifié et tremblant de peur s’était assis sur le sol et un homme blond se tenait debout .  Le sous-officier se gratta la tête ; c’était bien la première fois qu’il était confronté à une telle situation ; d’ordinaire son travail de patrouille se limitait à calmer ou arrêter quelques ivrognes devenus violents mais là la scène était plutôt atypique et il n’avait strictement aucune idée de la procédure à suivre et s’il fallait croire ce que l’homme lui dirait .

Ils étaient dans de beaux draps…

Alors qu’il attendait les explications d’Erennel , le soldat réfléchissait à ce qu’il ferait dans l’immédiat ; la solution la plus logique serait d’embarquer tout le monde et attendre les directives du capitaine et les résultats d’une potentielle enquête. C’est alors qu’une nouvelle voix , plus apaisée et calme , se fit entendre

-Enur ! Cet homme n’est pas responsable !

Le sergent , surpris d’entendre son prénom et une voix familière , fit volte-face. Une silhouette avançait dans leur direction dans l’obscurité , le visage du sous-officier se fendit alors d’un honnête sourire

-Nunne ! Diable ! Que fais -tu ici?

L’homme s’approcha un peu plus ; c’était un homme encore jeune , ayant entre vingt et trente ans , il avait le teint mat et des cheveux auburn coupés mi-long . Ses yeux couleur noisette semblait appeler le calme et l’apaisement . Si elle avait été consciente Lithildren aurait pu reconnaître cet homme , c’était l’ébéniste qu’elle avait brièvement rencontrée un peu plus tôt dans la journée. Le dénommé Nunne répondit au sergent Enur

- Je rentrais d’une livraison tardive quand je suis passé pas loin d’ici , alerté par des bruits de combat je me suis empressé de venir observer ce qui se passait sous mes yeux .

-Ah et qu’as tu vu ?

-Trois hommes ont agressé le Hobbit et l’elfe , ils étaient venus pour tuer et le sang aurait coulé si cet homme n’était pas intervenu pour leur sauver la mise .

-Tu es sûr de ce que tu avances ?
Fit Enur presque convaincu par la parole d’un ami de confiance mais dont le professionnalisme militaire le forçait à garder une ultime point de suspicion  .

- J’en  suis au moins aussi certain que la table de ta cuisine est faite en chêne.

Le sergent Enur se mit alors  à rire et tapa amicalement sur l’épaule de son ami ébéniste .

- Je suis heureux que tu sois là , j’étais vraiment trop fatigué pour m’occuper d’enquêter sur une telle histoire moi !

-Embarque le grand barbu là et c’est tout ; les autres sont innocents .

-Bon ! Allez - y!


Les gardes marchands s’empressèrent alors d’aller soulever , non sans peine le colosse , et de le transporter jusqu’au poste de commandement . Le jeune ébéniste , qui apparaissait dorénavant comme un second ange salvateur pour un Eugénion de plus en plus désorienté , s’approcha et il indiqua d’un signe  à Erennel de ne pas s’éloigner . Les soldats embarquèrent l’agresseur et disparurent le plus promptement possible sous les ordre du sergent Enur , bien heureux de ne pas avoir à s’occuper d’une telle affaire qui l’aurait ennuyé en pleine nuit alors qu’il ne songeait plus qu’à la relève.  L’ébéniste promena son regard sur la scène , ce dernier s’attarda sur l’arme de l’agresseur qui se trouvait au sol  ; il s’en approcha lentement et la prit dans ses mains . Il l’observa de façon minutieuse  et ses yeux s’écarquillèrent de surprise et de crainte quand il vit le sceau qui marqué sur la garde de la lame ; un blason qu’il aurait reconnu entre mille : une couronne cerclée de fer .

-C’est impossible...
murmura-t-il en laissant retomber l’épée .

Le jeune homme , indiscutablement troublé était dans un état proche de celui d’une personne qui aurait vu apparaître des fantômes. Et c’était plus ou moins ce qu’il venait de voir.  Il observa ensuite l’elfe étendue sans connaissance au sol et mit peu de temps à reconnaître Lithildren qu’il avait bousculé involontairement un peu plus tôt ; il avait aussi aperçu le Semi-Homme à l’auberge mais pour l’instant seul Erennel semblait être en mesure de lui répondre .

-Vous ne devez pas rester ici ni retourner au Poney Fringant , pas pour l’instant c’est trop risqué . Les hommes qui en ont après vous sont des personnes dangereuses et s’ils en ont après vous d’autres guerriers plu doués rappliqueront .

Il sembla hésiter quelques secondes avant de reprendre d’une voix décidée .

-Venez chez moi , vous y serez en sécurité .

Il y eut à nouveau un moment de silence pesant ; Eugénion se remettait peu à peu de ses émotions et Erennel semblait sceptique et puis il commençait à avoir vraiment faim . De plus il fit comprendre à l’ébéniste que ce n’était pas à lui qu’il fallait demander de porter l’elfe . Soulever une Oreille Pointue? Et puis quoi encore ? La sauver était largement suffisant  .
Le jeune artisan comprit le message et alla soulever délicatement l’elfe amnésique sans être réellement intimidée, si le contact avec les elfes avait toujours quelque chose de particulier l’homme lui semblait le connaître , l’avoir déjà vécu à l’inverse de  l’écrasante majorité des habitants du village. Lithildren dans les bras il prit donc la direction de sa maison , Eugénion était déjà sur ses talons ; le petit Hobbit ne désirait pas être séparée de l’elfe et dans un sens l’ébéniste le rassurait un peu plus que le guerrier blond , certes ce dernier l’avait sauvé d’une mort certaine mais il était tout de même un peu inquiétant .
Derrière Erennel hésita un moment , il mit un certain temps à se décider. D’abord il voulut se remettre en quête du Poney Fringant puis finalement il se rendit compte que dans l’obscurité ambiante il n’avait strictement aucune idée du chemin à emprunter et finalement peu de monde pouvait à cette heure-ci  le renseigner . S’il voulait avoir un endroit où il pourrait peut-être manger convenablement c’était peut-être chez ce curieux ébéniste , tant qu’il évitait la mixture immonde qui n’avait de “repas” que le nom que préparait la femme du forgeron c’était déjà ça .  Il leur emboîta donc le pas. Sur le chemin , le jeune artisan répondit à la question silencieuse qu’Eugénion et Erennel se posaient sûrement

-Je n’ai pas été tout à fait honnête avec le sergent Enur , je n’ai pas pu voir toute la scène ; si j’étais arrivé à temps je serai intervenu . Tout ce que j’ai pu voir c’est deux hommes à la large carrure fuir le plus rapidement possible dans les rues du village puis je suis tombé sur vous et la patrouille . Quelques secondes d’observation m’ont permis de me faire une idée de la scène . Quant à vous , il se tourna vers Erennel , je vous avais croisé quelques minutes plus tôt dans les rues en quête du Poney Fringant ; il me semblait évident que vous ne fassiez pas partie du complot . Et puis votre arme et différente de la leur .


Ils marchèrent ainsi pendant quelques minutes puis s’arrêtèrent devant une porte ouvragée , le plus silencieusement possible le jeune homme glissa la clef dans la serrure et poussa la porte. Il leur chuchota

-Ma femme , Amiel , doit dormir à l’heure qu’il est . S’il vous plaît évitez d’être trop bruyant . Je vais monter l’elfe dans une chambre . Attendez moi ici .

Il porta l’elfe à l’étage sans encombre , la frêle Lithildren était remarquablement légère  . Il la plaça avec attention dans la chambre d’invité et la défit de sa cape de voyage sans toutefois oser la déshabiller plus ; il était un homme respectueux et jamais il ne s’imaginait pouvoir ainsi profiter d’une telle situation et puis il était marié et bientôt père et il devait accepter toutes les responsabilités qui allaient avec.

Il redescendit dans l’âtre et voyant l’état d’Eugénion il conclut que bien qu’intact physiquement le Hobbit avait lui aussi besoin de repos . Le philosophe , encore en état de choc , était pour une fois étonnamment silencieux , incapable de prononcer une phrase un tant soit peu cohérente. Une bonne nuit de repos devrait l’aider à se remettre les idées en places , quoique les idées d’Eugénion n’ont jamais vraiment été en place. L’ébéniste conduisit donc le marchand ambulant dans une autre minuscule chambre déjà aménagée pour le futur nourrisson  puis il revint vers Erennel silencieux bien que les gargouillis de son ventre en disaient long.

-Vous avez faim?

Le forgeron blond répondit à l’affirmative d’un hochement de tête .  L’ébéniste s’empressa alors de sortir une miche de pain qu’il tendit à son invité et il alla remplir une chope de bière . Puis il sortit deux petites sardines encore fraîches qu’il mit à griller sur le feu avant de les placer dans une assiette et de les tendre avec Erennel qui calmait déjà son appétit avec le pain.

-Je suis Nunne , Nunne Adelne .  Et vous êtes?

Il marqua une pause .

-Je suis curieux de savoir ce qui vous a poussé à intervenir en faveur de ce curieux duo de voyageurs  et si vous avez déjà rencontré les agresseurs par le passé. Mais pou l’instant mangez et reposez vous sur le divan vous en avez bien besoin . Nous aurons tout le temps de discuter de cela demain.


Le dénommé Nunne se leva alors et monta à l’étage pour se coucher au côté de sa femme et lui annoncer le plus calmement du monde qu’il avait invité à dormir une elfe , un Hobbit et un homme inconnu chez eux.

#Nunne

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Le lendemain matin , la belle Amiel ; une jeune femme aux longs et ondulés cheveux blonds , s’affairait à préparer une belle table pour le petit déjeuner de leurs invités . Erennel s’était réveillé avant tout le monde et il attendait pensif sur le divan  ;Lithildren et Eugénion n’avait pas encore quitté leur chambre . Nunne s’approcha alors du forgeron et s’asseoir à côté de lui .

-Avez vous bien dormi?
Lui demanda-t-il .

Sans vraiment attendre de réponse l’artisan enchaîna

-Alors  êtes-vous prêt à me parler de vous et de la raison de votre présence et de votre intervention ? Vous avez été courageux en intervenant ainsi mais il se pourrait qu’en faisant cela vous veniez de plonger dans quelque chose de plus grand qui risque de vous suivre un moment .

Les deux hommes se regardèrent dans les yeux , décidés à percer les mystères de l’autre.

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Dans la nuit un cavalier solitaire galopait à toute allure sur un petit sentier peu emprunté par de rares voyageurs . Norfal fulminait intérieurement : ils avaient échoués . Ces trois abrutis avaient échoués à neutraliser l’elfe et à tuer le Semi-Homme et ces couards , ces lâches avaient fui devant un inconnu qui les avaient ridiculisés au combat , l’un d’eux avait même réussi à se faire prendre .  Un inconnu qui avait réussi à contrer leur plan , il était si près du but , il tenait l’elfe et avait réussi à lui faire perdre connaissance . Une histoire de quelques secondes ; que dirait Oropher ?  Il arrêta sa monture devant ce qui semblait être une ancienne casemate militaire désaffectée .  Alors qu’il s’approchait de la porte un garde lui barra la route

-Mot de passe ?
fit-il d’une voix qui ne souffrait d’aucune forme de politesse ou de courtoise .

-Plat froid
. Répondit l’espion en entrant dans la petite bâtisse .

Celle-ci était composée d’une grande pièce centrale et d’autres petites salles annexes dans des état plus ou moins importants de délabrement . La salle principale avait été relativement épargnée par les années et était à peu près intacte , elle était éclairée de quelques chadelles posées sur de vieux lustres accrochées au plafond ; au fond quelques personnes discutaient entre elles autour d’une silhouette assise au centre . Alors que tous n’avaient ni vu ni entendu l’arrivée de Norfal , silencieux comme son ombre , l’homme assis au centre l’avait lui bien perçu . D’une voix autoritaire il ordonna

- Sortez d’ici ! Sortez tous !

Les hommes s’échangèrent bien quelques regards incrédules devant cet ordre soudain et violent mais il ne protestèrent pas , de toute évidence l’autorité de la personne assise ne souffrait d’aucune contestation . Et si ce dernier avait pu voir arriver Norfal alors qu’aucun homme ne l’avait aperçu c’était justement car ce n’était pas un humain. Alors que les hommes sortirent de la pièce les uns après les autres , l’espion s’approcha du chef ; un elfe assis sur son trône de fortune , à savoir une chaise en frêne . Il était grand , ses longs et lisses cheveux bruns tombaient sur son torse , ses yeux verts brillaient dans la pénombre , il était vêtu d’une armure très légère mais protectrice et un bel arc elfique était posé à ses pieds avec un carquois bien fourni .  L’elfe aurait pu être beau et inspirait la confiance si une grande et profonde cicatrice qui courait depuis la temps jusqu’à sa gorge ne défigurait la partie gauche de son visage , il aurait été agréable à regarder si sa fine et belle bouche ne se déformait pas dans un rictus vengeur et hostile , il aurait inspiré la confiance à quiconque si ses beaux yeux ne brillaient pas d’une lueur meurtrière : c’était Oropher Elanessë .

-Quelles nouvelles m’apporte tu Norfal ?
Fit l’elfe de sa voix suave

- J’avais réussi à localiser l’elfe et le Semi-Homme et à les isoler mais les trois guerriers ont échoué . Ils n’ont pas été capable de les neutraliser notamment à cause de l’intervention d’un homme armé et robuste .

-L’intervention d’un homme? Un homme a fait reculé nos trois colosses?

Les traits d’Oropher se durcirent alors , et toute trace d’apaisement avait disparu de ses traits .  Il fulminait intérieurement , la colère le rongeait ; il arrivait la plupart du temps à la canaliser mais parfois  elle ressurgissait sans crier gare car les blessures du passé étaient trop profondes.   Mais toujours cette colère restait différente de celle des humains , elle semblait plus pure ; le coeur des elfes était bien différent

-Ah ! Les incapables ! Les couards! Les lâches! Les traîtres ! Je savais qu’on ne pouvait pas leur faire confiance. Sommes-nous toujours obligé de tout faire nous même?

Il se leva alors et se saisit de son arc et de ses flèches

-Norfal , tu es un des meilleurs éléments de notre petit groupe ; viens avec moi et demande à Gommer et Prash de se préparer , ils viennent aussi . Nous allons nous occuper de ces trois là …

Oropher enfourcha son cheval , le regard fixé vers l’horizon ; décidé à régler cette histoire une bonne fois pour toute .

#Oropher
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
Learamn

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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 30 Juil 2015 - 14:40


Eugénion ouvrit lentement un oeil quand un vent frais traversa sa chambre par la fenêtre laissée grande ouverte . Le Hobbit se redressa péniblement en position assise , ses membres tout engourdi , l’esprit encore embrumé et un curieux goût dans la bouche . Autant de conséquences désagréables d’une sieste qui avait duré trop longtemps . Il s’était laissé avoir de manière classique , cela lui arrivait tout le temps . Fatigué , il s’était allongé sur son lit pour reposer ses jambes , “juste pour cinq minutes…” s’était il promis et puis finalement il avait fermé les yeux et s’était laissé glisser dans le sommeil . Dehors la nuit était déjà tombée et la lune illuminait le village de sa pâle lueur , il avait dormi plusieurs heures . Le bruit qui se faisait entendre en dessous de lui  signalait qu’au rez de chaussé on commençait à servir le souper .  Il s’étira lentement et resta un moment assis sur son lit , le regard perdu dans le vide encore à moitié endormi , sa pensée divaguant à souhait bien qu’elle divaguait aussi quand il était en pleine possession de son esprit.  Au bout d’une bonne dizaine de minutes il décida de se secouer ; il se leva et alla laver son visage à l’eau froide pour mieux se réveiller . Le marchand voyageur réajusta ses vêtements quelque peu froissé après sa sieste imprévue  . Ah ! Mais que dirait Lithildren ? Il avait délaissé l’elfe pendant au moins deux heures , il espérait qu’elle ne continuait pas à l’attendre patiemment en bas ; car après tout les elfes avec leur patience éternelle était capable de tout. Une centaine d’années n’étaient-elles pas qu’un battement de cils pour ces êtres , alors deux heures pensez vous...Peut-être ne s’était elle même pas rendu compte qu’autant de temps “humain” était passé. Toutefois il doutait fortement que sa nouvelle amie l’ait attendue sans rien faire , il la savait différente des autres , spéciale et unique. Il n’avait jamais vraiment fréquenté les elfes mais il avait l’impression que Lithildren agissait de manière différent , sûrement cela était dû à sa perte de mémoire. Il voyait en elle une certaine vivacité et ouverture d’esprit ; les voyageurs elfes étaient rares , ils ne quittaient pas beaucoup leur cité mais elle vagabondait depuis longtemps maintenant entre le Rohan et la Comté  ; une elfe certes mais bien singulière.

Eugénion sortit de sa chambre et traversa le corridor , il emprunta les escaliers de bois et alors qu’ils descendaient il s’arrêta après quelques marches . De là où il se trouvait il pouvait avoir une vision d’ensemble de la salle à manger . Avec ses petits yeux malicieux il observa l’endroit un moment , cherchant où se trouvait Lithildren . La salle était comble , plus que la veille c’est dire . Les clients buvaient sans aucune modération aucune au plus grand plaisir de l’aubergiste qui se remplissait un peu plus les poches à chaque chope vendue ;un peu moins pour le plaisir des serveuses qui devaient subir les sifflets ,les avances maladroites  et les sobriquets des hommes éméchés.  Celles-ci se contentaient de faire leur travail ; elles marchaient rapidement entre les tables , débarrassaient rapidement les verres et les écuelles vides , le tout la tête baisse sans répondre aux ivrognes ; cela aurait été bien imprudent de provoquer des hommes plus fort quel ayant abusé sur la bouteille.
Le Hobbit , perché sur son poste d’observation , put constater que le nouveau comptoir si chèrement payé et livré dans la journée avait déjà souffert ; on avait vomi dessus. En colère , l’aubergiste commença à menacer un client bien trop ivre pour comprendre quoi que ce soit ; fulminant le propriétaire demanda à sa femme de nettoyer au plus vite. L’atmosphère qui régnait restait cependant festive et il n’y eut aucun véritable débordement , certains clients cependant contrastaient avec les autres . Ainsi le prétendu philosophe nota la présence de deux nains à la barbe sombre , l’air bougon qui vidaient leur assiette à une vitesse ahurissante sans faire attention au vacarme environnant . Visiblement ils préféraient s’amuser avec leur semblables qu’avec des humains , question de culture et de fierté naine aussi. Au fond , tapi de l’ombre et tirant sur un long calumet se tenait un homme grand et svelte qui observait silencieusement la joyeuse assemblée de ses yeux perçants . Un arc était posé à coté de lui et Eugénion ne doutait pas qu’une lame était ceinte  à sa ceinture. De par sa tenue ,l’érudit Semi-Homme identifia immédiatement l’étrange personnage comme un ranger qui veillait à ce qu’il n’y ait pas de débordements , prêt à agir si cela devait toutefois arriver . Le Hobbit eut beau chercher il ne trouvait pas son amie elfe , visiblement elle ne se trouvait pas ici ; elle devait être sortie . Il finit de descendre les escaliers et s’attable à une table en espérant qu’elle ne tarde pas trop , sinon il n’y aurait bientôt plus rien à se mettre sous la dent.  Son souhait ne tarda pas à être réalisé , quelques secondes à peine après qu’Eugénion ne s’assoit la porte s’ouvrit et la mince mais néanmoins resplendissante silhouette elfique se faufila jusqu’à la table d’Eugénion , impassible aux regards soutenus de certains convives .  

On leur servit un repas plus léger qu’à l'accoutumée  , on leur avait expliqué que pour la soirée ils devraient revoir leur portion à la baisse sinon il n’y aurait plus rien à manger d’ici peu de temps . C’était le soir que le Poney Fringant accueillait le plus de monde , le matin et le midi la salle était moins remplis , mais cette nuit là il y avait encore plus de clients que les autres nuits . Quelle en était la raison? Eugénion n’en avait tout bonnement aucune idée .
Ils commencèrent à manger  une fois n’est pas coutume en silence ; le vacarme environnant les empêchaient de partir dans de nouvelle discussions philosophiques , il y avait trop de bruit pour réfléchir convenablement  et réfléchir dans des conditions inappropriées pouvait amener à l’erreur de raisonnement ; en somme une catastrophe de l’ordre universel. Ils restaient donc taiseux , échangeant simplement de temps à autre un regard exaspéré quand un homme proférait un juron particulièrement grossier à l’égard d’un de ses “ami” ou d’une serveuse.  Alors que le repas touchait à sa fin pour les deux étranges compagnons de route , l’aubergiste se présenta à leur table  ; les joues encore rouge de colère.

-Tu te rends compte Eugénion? Un comptoir tout neuf et voilà qu’en une soirée on me l’endommage . Il était hors de prix ce meuble , tu te rends comptes ? Non mais tu te rends compte? Aucun respect les jeunes de nos jours…


Eugénion à moitié amusé par la situation et désolé pour son ami répondit

-Oh oui quel manque de politesse ; il faudrait leur apprendre à agir avec tact.

L’aubergiste sembla quelque peu décontenancé

-C’est qui ça “Tact”?

Le Hobbit pouffa de rire devant le manque de vocabulaire de son ami , évidemment c’était un aubergiste et pas un homme de lettre . Un sourire sur les lèvres Eugénion lui fit un signe de la main .

-Personne , oublie. Le commerce tourne en tout cas ,  et les portions sont revues à la baisse.

-Comment ça ? Ma femme vous a aussi réduit vos portions? Ah ! Elle va m’entendre , je lui avait bien dit d’en mettre beaucoup pour mon ami Hobbit .


-Inutile de te fâcher avec elle , cela nous a suffit à moi et à euh.. ma collègue.

-Ouais….Au fait y’a un type qui m’a dit de faire passer le mot à mes clients qu’il a retrouvé une tabatière de la Comté remplie de feuilles de Longoulet égarée par son propriétaire . J’ai pensé que ça pouvait être à toi.


-Ah oui ? Voyons j’ai bien du Longoulet sur moi mais je ne l’aurai jamais perdu.

Le Hobbit fouilla ses poches mais effectivement la petite bourse qui s’y trouvait toujours d’ordinaire avait disparue . Voyons ! Il l’avait toujours sur lui , c’était impossible. Il avait dû posée dans la chambre mais c’était quand même étrange ; il était persuadé que la tabatière était sur lui .

-Veuillez m’excuser.

Il monta quatre à quatre les escaliers , terriblement inquiet , sans son herbe à pipe il pouvait se sentir mal et ne pourrait pas continuer le voyage sans en avoir racheté ; c’était comme une partie indispensables de lui ; un organe vital.  Quand on lui posait la question il se vantait que la pipe était un simple petit plaisir loin de toute addiction et qu’il pouvait très bien s’en passer mais maintenant qu’il était devant le fait accompli il devait bien avouer qu’il ne pouvait pas du tout s’en passer. Eugénion entra en trombe dans le chambre et en fouilla tous les recoins , sans succès ; sa tabatière était vraiment introuvable.  Bon il restait un espoir de la retrouver , un homme avait trouvé une bourse égarée ; ce ne pouvait être un hasard ce devait être la sienne . Le Hobbit était loin de savoir à quel point il avait raison   , effectivement c’était loin d’être un hasard.

Il descendit le plus promptement possible et mit sa veste, prêt à aller rencontrer cet homme.

-Il est où cet homme?
demanda Eugénion.
-Il a dit que l’on pourrait récupérer l’herbe à pipe au coin de l’Impasse des Conteurs .

-Pourquoi un coin perdu comme ça?
-Je ne sais pas moi ,  il doit habiter là-bas.

-Quelle idée d’habiter là-bas aussi…
-Que veux tu? Pas tout le monde ne peut se permettre de dormir toutes les nuits au Poney Fringant.


L’aubergiste bomba le torse , fier de la réputation de son établissement

-Chacun sa gamme.


Eugénion n’écoutait plus son ami , il était déjà parti en direction de la porte ;Lithildren ,  silencieuse mais attentive sur ses talons.  Ils sortirent dans la nuit  .


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-Alors c’est ça ton plan? Les attirer avec de l’herbe? T’en as trop fumé ou quoi?

Norfal , le visage toujours caché sous sa capuche , jouait avec la tabatière ; il la lançait dans les airs avant de la rattraper d’un geste expert avec un sourire satisfait sur ses lèvres. D’une vois calme il répondit au colosse armé qui lui faisait office d’acolyte et qui empestait la transpiration de plus en plus à mesure que les heures passaient . D’une voix calme et posée l’espion répondit

- Ils viendront , soyez en certain , inutile de vous en faire pour ça . Faites simplement ce que vous devez faire , rien de plus.

- Ouais le blanc-bec mais prend pas ce petit air hautain.

Norfal soupira , décidément rien ne pourra changer ces abrutis ; pas même le plan génial qu’il avait élaboré . Durant ses missions il se devait de réfléchir beaucoup car c’était sur ses épaules que reposait la lourde tâche de réfléchir pour quatre ; les trois autres étant incapables de le faire.  Aujourd’hui il n’avait pas chômé , s’il était resté loin de l’elfe qui aurait pu prématurément le reconnaître il avait suivi de près le Semi-Homme quand ils s’étaient séparés pour leur achat sans que ce dernier ne le remarque. Norfal était un  espion accompli , un artiste de la discrétion et des coups bas et si certain voyaient sa tâche comme déshonorante et lâche lui trouvait qu’il n’y avait rien de plus beau et de plus excitant que ce qu’il faisait.  Il avait réussi à subtiliser la tabatière d’Eugénion en plongeant sa main dans la poche d’un Hobbit trop perdu dans ses pensées pour y faire attention ; il avait observé ce dernier durant son voyage et son addiction était évidente . Norfal avait ensuite alerté l’aubergiste que l’un de ses clients avait peut-être perdu l’un de ses précieux biens et qu’il devait venir le récupérer à une adresse précise où l’attendait un comité d’accueil bien particulier. Il était persuadé que le Hobbit viendrait et que l’elfe suivrait , il en avait l’intuition , ses plans fonctionnaient toujours . La seule crainte qu’il avait était au sujet de l’intervention des trois guerriers qui l’accompagnaient , même avec l’effet de surprise ces incapables étaient capables de tout faire rater . Si le Hobbit ne représentait pas une menace réélle , il serait rapidement liquidé  ; capturer l’elfe serait une tâche plus délicate , il ne fallait pas la blesser grièvement car Oropher la voulait en un état correct et de plus Norfal avait remarqué qu’elle était armée et donc potentiellement dangereuse. Et puis il fallait agir le plus discrètement possible pour ne pas rameuter la garde ou les rangers. L’espion détestait ne pas être seul maître de la réussite ou non d’une mission et il répugnait à l’idée de devoir s’appuyer sur des sous-fifres mais lui n’était pas un guerrier et il avait donc besoin d’eux pour la basse besogne.

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Eugénion et Lithidren avançaient lentement dans les sombres ruelles très faiblement éclairés par de trop rares lanternes . Il n’ y avait pas un chat dans les rues , enfin si il y avait bien un chat. Un chat noir qu’ils avaient croisés , un félin que les plus superstitieux auraient interprété comme un mauvais présage mais le Hobbit ne s’en souciait pas ; il voulait récupérer son bien c’est tout. Ils arrivèrent alors à l’adresse indiquée , très très faiblement éclairé . Une silhouette sombre se tenait au fond de l’impasse : une silhouette encapuchonnée. Eugénion prit la parole

-On m’a dit que vous avez récupéré une tabatière , c’est gentil . Je suis venu la récupérer merci.

-Hmmmm… je ne sais pas ...Que  me proposez vous?

La voix  , inconnue d’Eugénion , était reconnaissable entre milles pour la fine ouïe de Lithildren ; oui c’était bien le cavalier qu’elle avait croisé sur la route lors du festin des gitans.
Prise de surprise elle ne réagit pas immédiatement et Eugénion, en colère, reprit

-Quoi ? Vous me réclamez quelque chose pour que je puisse récupérer ma tabatière? MA propriété ! Quel culot ! Elle est à moi je n’ai pas à payer quoi que ce soit.

Pas qu’Eugénion soit foncièrement avare , il était plutôt du genre dépensier d’ailleurs si l’inconnu insistait  le Hobbit finirait certainement par céder et lui donner la somme réclamée . Non le Semi-Homme n’aimait tout simplement pas les hommes qui profitaient de chaque opportunité pour gagner quelques pièces d’or.

-Vous savez ,
continua Eugénion , si vous m’aviez rendu ma tabatière sans rien réclamer je me serai dit “Oh quel homme serviable et attentionné “ et j’aurai insisté pour que vous acceptiez un petit quelque chose . Mais là vous n’aurez rien , rien de chez rien !

Norfal , sous son capuchon , affichait toujours un grand sourire ; son plan se déroulait à merveille , comme toujours. Le Hobbit était venu avec l’elfe et il s’était emporté .

-Voyons maître Hobbit , inutile de lever le ton  . Le marché est simple : donnez moi ce que je veux et je vous rend votre précieux bien sinon eh bien je crois que sans herbe à pipe vous ne pouvez pas continuer votre route. Ah ! L’addiction et ses travers.

Le Hobbit rougit , à la fois de colère et de honte , comment cet homme osait-il? Bien heureusement dans l’obscurité ambiante personne ne remarque le changement de couleur brusque du petit être.

-Que qu..Qui vous a parlez d’addiction?
-Ce fut aisé à deviner .


Dans ses houleuses négociations , Eugénio était face à une impasse ; cet inconnu l’avait mis en face de ses soucis et il le tenait à la gorge ; le Hobbit ne pouvaity qu’accepter le marché. Il sortit sa bourse de la poche et demanda

-Combien d’or voulez vous ?

Le sourire de l’espion s’élargit encore un peu plus et ses yeux semblèrent s’allumer d’une lueur inquiétante. Il gardait à l’oeil l’elfe qui accompagnait le Semi-Homme et quand celle ci se pencha pour chuchoter  l’oreille de son ami il comprit qu’elle le mettait en garde contre un homme qu’elle avait déjà croisé . Il devait agir maintenant .

-De l’or? Qui vous a dis que je voulais être payé en or? Je ne veux ni or ni argent ni quelconque pierre précieuse.


Il marqua une pause , prêt à prononcer le signal

-Payez avec votre sang.


Alors de l’obscurité , trois hommes robustes et puissants surgirent des coins où ils étaient terrés . Ils se jetèrent sur Eugénion et Lithildren ; le Hobbit surpris fut pris de panique  . Tétanisé il ne pouvait pas crier ou dire un  traître mot , il était comme pétrifié sur place les bras ballants le long du corps , ne sachant que faire . La peur le paralysait au sens littéral et il semblait au bord de l’évanouissement. De son côté Lithildren fut plus réactive, elle sortit ses dagues et se plaça à côté d’Eugénion ; voulait-elle le protéger? Le premier homme qui ne s’attendait pas à une défense aussi féroce de la part de la jeune elfe en apparence si frêle manqua de peu de se faire égorger. Par pur réflexe il avait reculé d’un pas quand Lithildren avait d’un geste gracieux mais mortel retiré sa dague de son fourreau et attaqué directement après , un réflexe qui lui sauva sans doute la vie l’arme passa à quelques millimètres du colosse .

Malgré ses talents il n’était pas aisé pour une elfe d’affronter simultanément trois immenses adversaire tout en protégeant son compagnon de route  . Elle faisait tournoyer ses dagues autour d’elle , tenant à distance leurs agresseurs qui paraissaient hésitants . Norfal , toujours dans l’ombre , observait la scène ; quel bande d’incapables! Ils ne réussissaient pas à neutraliser l’elfe et n’avaient même réussi à approcher le Hobbit ; leur réputation de guerrier était elle surfaite? Lithildren semblait en confiance dans le combat qui s’engageait et les trois attaquants étaient bien capables de se faire tuer tous les trois , il devait agir et vite avant que la situation ne tourne mal . Il plongea sa main dans son ample cape e voyage et en sortit un petit flacon rempli d’un liquide transparent : du chloroforme ; il mouilla avec  ce produit une large bande de tissu. Puis tel une ombre il se glissa derrière l’elfe qui était trop prise dans son combat inégal pour voir arriver l’espion , ce dernier bondit par derrière enroula un de ses bras autour du cou de Lithildren et lui posa avec son autre main le tissu imbibé de chloroform destiné à lui faire perdre connaissance en l’espace de quelque secondes . Elle ne sébattrait plus pour longtemps .

Eugénion , voyant son amie en difficulté et ne comprenant plus rien à la situation , sortit de sa paralysie . Il devait réfléchir vite : il avait deux solutions soit prendre la poudre d’escampette mais les trois guerriers auraient tôt fait de le rattraper , soit se battre  mais les trois guerriers auraient tôt fait de l’écraser.  Quoiqu’il en était il se jura de ne plus jamais se rendre à l’adresse indiquée par un homme qui ramassait des tabatières hobbits perdues.  Ce fut seulement quand il vit que justement l’homme en question , en retrait jusque là , avait bondi sur Lithildren qu’Eugénion finit par agir. Mû par une rage stupidement courageuse et suicidaire qu’il ne se connaissait pas il fonça sur Norfal et commença à le frapper de toutes ses forces de ses petits poings et ses larges pieds . L’espion fut déstabilisé par cette manoeuvre mais ne lâcha pas son emprise sur l’elfe qui perdrait bientôt connaissance .

-Tuez le Semi-Homme bande d’abrutis !
cria Norfal .

Depuis l’intervention imprévue de l’espion dans le combat les trois guerriers avaient été un peu désorientés ne sachant vraiment que faire. Décidément il n’avait aucun capacité d’adaptation ou de réflexion . Le plus grand des trois s’approcha alors du Hobbit terrorisé par son immense adversaire qui brandissait son épée au-dessus de lui prêt à la rabattre pour décapiter un Eugénion de nouveau comme paralysé.  Sa dernière vision serait elle donc celle d’un visage hirsute affichant un sourire en tout point sadique et  qui en plus empestait . Franchement  même les méchants pouvaient se laver , ce serait plus agréable pour les gentils lors des combats . Pourquoi fallait ils que les mauvais soient tous hideux et sales? Du moins dans les histoires…. Même dans ses derniers instants la pensée du petit philosophe continuait à se mouvoir , car cette pensée c’était ce qu’il était profondément. Alors que le coup fatal aurait dû arriver Eugénion entendit bien un bruit de choc mais sa tête était toujours là , il ouvrit alors un oeil et distingua dans la nuit la silhouette d’un homme qui avait rageusement bondi sur le bandit . Les deux hommes roulèrent à terre et se relevèrent rapidement , le nouveau venu , qui avait des airs d’ange providentiel pour Eugénion et Lithildren semblait être prêt à en découdre une longue épée à la main . Visiblement il n’en était pas à son coup d’essai au niveau affrontement au vu de sa cicatrice au nez .  

Le guerrier hirsute surpris par l’arrivée surprise de cet homme pouvait clairement voir les cheveux blonds et le regard bleu de son adversaire , un étrange pendentif brillait sur ses vêtements .  Le bandit se reprit , il avait un nouvel adversaire en face de lui et il comptait n’en faire qu’une bouchée ; il chargea le nouveau venu avec une discrétion toute relative a grand désespoir de Norfal.
La vue de cet être immense avait de quoi effrayer n’importe qui , mais le sauveur du Hobbit ne bougea pas d’un cil devant son adversaire ; il n’était justement pas n’importe qui : il était Erennel et il combattrait ce soir face à  trois sinon quatre adversaires de taille.
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 28 Juil 2015 - 15:41

Vraisemblablement l’elfe aux cheveux d’argent avait une idée très précise du programme de la journée  . Eugénion s’était donc vu accordé la tâche de se rendre seul chez le boucher et le cordonnier après un tour chez l’épicier en compagnie de sa nouvelle amie amnésique, celle-ci se chargerait des produits de santé chez l’apothicaire. Le Hbbit ne trouve rien à y redire , sûrement trop impressionné par la capacité et la rapidité de réflexion de l’elfe pour pouvoir objecter quoi que ce soit.

-Très bien , on fera comme ça . Nous achèterons les légumes demain avant de reprendre la route . Selon le plan de la ville l’épicier est à quelques minutes de marches , allons-y.

Ils avancèrent donc dans les rues de Bree sous l’air frais du matin qui était loin d’être désagréable  . Le village venait à peine de se réveiller depuis une ou deux heures que déjà les rues étaient animés et que les commerçant ouvraient leurs étalages ; décidément Bree était vraiment un petit village unique , à la croisée des chemins , où il fallait obligatoirement passer une nuit .  Après un virage , les deux compagnons de voyage purent apercevoir au fond de la rue un grand magasin : l’épicierie générale. Contrairement à la plupart des étalages douteux placés en plein air , l’épicerie se trouvait à l’intérieur et était d’une taille inhabituellement grande pour ce genre de magasin.  Lithildren et Eugénion pressèrent le pas et entrèrent dans la boutique. Une atmosphère chaleureuse y régnait , quelques clients parlaient à haute voix en se baladant entre les rayons généreusement garnis . Les parfums des différentes préparations se mêlaient dans les airs et les effluves qui parvenaient aux narines du Semi-Homme sentaient délicieusement bon sans que ce dernier ne puisse préciser avec exactitude la source de cette odeur . D’un côté du magasin était disposées les épices en tout genre dans des grandes boîtes où l’on se servait à l’aide d’une pelle pour remplir son petit sachet ; il y en avait pour tout les goût : herbes aromatique , cannelle , poivre , sel et aussi des denrées plus rares et exotiques et donc plus cher comme le curry ou le paprika . Il ne manquait que le safran , “l’or rouge” une plante fortement aromatisée que l’on ne trouvait que dans l’Est Lointain et qu’aucune personne dans la région ne pouvait se targuer d’en avoir goûter . Eugénion se demandait même si les rois Mephisto du Gondor et Aldarion d’Arnor en avait déjà mangé.  De l’autre côté on pouvait trouver une multitude de fruits secs et à coques ; les raisins et autres noisettes étaient en nombre mais en cherchant bien on pouvait trouver des pommes sechées , des poires et abricots secs . Il y avait même des fruits exotiques comme des dattes ou des bananes là aussi vendus à prix d’or .  Le Hobbit tapa sur le bras de son amie elfe et lui désigna la rayon, cet étal risquait de l’intéresser.
De plus il y avait plusieurs rayons qui se succédaient dans la boutique , l’un était consacré aux conserves en tout genre ; fruits en sirop, légumes aux vinaigre etc. Dans un autre était disposés  des bocaux de confiture de la région et de miel . Les rayons se suivaient ainsi mais ne se ressemblait pas , l’endroit était une véritable mine d’or entre les immenses sacs de farine , les gâteaux et autres biscuits traditionnels de la région comme le pain d’épice ou les tonneaux de bière et de cervoise ; tout le monde devait y trouver son bonheur .

Eugénion et Lithildren flânèrent donc entre les rayons et prenaient tout leur temps pour choisir leur produit . Il fallait qu’ils gardent à l’esprit qu’ils devaient voyager léger .
Ils achetèrent donc une quantité non négligeable de sachets de fruits secs et des biscuits ainsi que quelques conserves mais pas en trop grand nombre à cause de leur poids conséquent. Au comptoir de chêne sculpté la bourse du marchand ambulant commença à se dégarnir , et ce n’était que le début . Mais le fameux philosophe ne s’en souciait pas outre mesure car après tout l’argent n’était-il pas fait pour être dépensé?  

Ils sortirent de l’épicerie , chargé avec plusieurs sachets et se séparèrent . Lithildren partait garnir leur pharmacie de voyage tandis qu’Eugénion allait chez le boucher . L’étalage de ce dernier se trouvait juste en face ; l’homme était un individu bien en chair , grand et large et portant fièrement une impressionnante moustache qui courait le long de ses joues et remontait jusqu’à ses pommettes rouges.

-Bonjour Maître Hobbit !
fit le vendeur d’un ton jovial

Eugénion lui rendit son salut avec un sourire et le boucher reprit

-Alors dites moi mon cher , qu’est ce qui pourrait bien vous faire plaisir ?
-Je pars en voyage après-demain , je voudrai quelque chose qui se conserve et qui a du goût.
-Pour le voyage je vous conseille de regarder du côté de nos charcuteries , viandes fumées et autres viande salée spécialement prévues pour la route . Quant au goût , eh bien je peux vous assurer que c’est la meilleure viande de la région. Je peux aussi vous découper une belle pièce de viande que vous ferez cuire sur la route mais il ne faudra pas trop traîner avant de la manger et bien la garder emballé.
-Oui ce serait bien.
-Je vais la découper et la saler , revenez la chercher dans la soirée ou demain.

Eugénion quitta le boucher avec quelques saucissons et lards fumés sous le bras et continua ses petites emplettes chez le cordonnier. Une course tout aussi agréable que les autres , l’artisan lui prit la mesure de ses pieds velus et disproportionnés et entama immédiatement la confection de nouvelle bottes de voyage sur mesure . Vu l’état des chaussures du Hobbit cet achat s’imposait ; les nouvelles bottes seraient prêtes le lendemain selon le fabricant ; il reviendrait aussi les chercher.

Quand il sortit du cordonnier le soleil était à son zénith et la fraîcheur matinale n’était plus qu’ un lointain souvenir ; les puissants rayons lumineux chauffaient les rues qui étaient un peu protégés grâce aux ombres des bâtisses. La chaleur n’empêchait pourtant pas les travailleurs de faire ce qu’ils devaient faire. Midi était passé et Eugénion se dirigea vers le Poney Fringant où il s’attabla et ouvrit un livre d’histoire sur la ville que l’aubergiste lui avait prêté . Il attendait que Lithildren n’arrive avant de commencer à manger ; simple question de tact. Celle -ci traînait, visiblement elle avait alongée la promenade de son magnifique cheval et l’estomac du Hobbit commençait à gargouiller. Ce dernier picorait discrètement  et furtivement des minuscules portions dans son assiette tiède sans toutefois oser s’attaquer franchement au plat avant qu’elle n’arrive . Il attendit ainsi pendant plus d’une demi-heure avant qu’elle ne se manifeste enfin  . Ils mangèrent alors tout en discutant tranquillement de leurs achats et des préparatifs qui restaient . Eugénion ne jugea pas utile de vérifier les achats de Lithildren chez l’apothicaire , il lui faisait confiance pour ce genre de produit d’autant plus que ses seules compétences en médecine reposaient sur les conseils plus ou moins assidus de sa regrettée grand-mère. Les courses étaient finies pour aujourd’hui et pour passer l’après midi le Semi-Homme alla emprunter au comptoir un jeu d'échec qu’il posa devant l’elfe aux cheveux d’ivoire

-Les échecs ! Le jeu de stratégie , de guerre et de réflexion par excellence. Tu sais y jouer?


Plusieurs heures et plusieurs parties plus tard , Eugénion prétexta avoir besoin de récupérer quelque chose dans sa chambre pour finalement s’affaler sur son lit et faire une sieste . Lithildren l’attendit un moment dans l’atrium , comme perdue dans ses pensées puis elle finit par comprendre que son compère s’était sans aucun doute assoupi et elle décida d’aller prendre un peu l’air dehors . Derrière elle une petite équipe d’hommes faisaient péniblement sortir le vieux comptoir de l’auberge avant d’en faire rentrer un neuf . La porte était donc encombrée et le passage impossible , l’elfe dut donc attendre que l’on ait complètement sorti le meuble pour se faufiler dehors avant que l’on ne fasse rentrer le nouveau . Alors qu’elle passait le seuil de la porte elle heurta un homme d’une taille plus ou moins similaire à la sienne . Celui ci perdit l’équilibre et dut agripper le linteau de la porte pour ne pas tomber avant de relever les yeux vers l’elfe.

-Excusez moi je ne vous avais pas vu , j’étais encore plongé dans mes pensées.

De toute évidence il avait remarqué que c’était une elfe qu’il venait de bousculer , Lithildren put percevoir un peu de surprise sur son visage car il était peu courant de voir ces êtres ici . Cependant l’homme ne la scruta pas sous tous les angles comme une bête de foire l’aurait fait , on aurait presque dit que le visage des elfes lui étaient familier et qu’il en avait déjà rencontrés.

-En tout cas c’est un vrai casse-tête pour eux de faire rentrer ce comptoir , l’aubergiste le voulait imposant alors forcément il est lourd. Moi je suis bien content d’avoir fini ma part du boulot … Je l’ai fabriqué.


C’était l’ébéniste aux frais trop important au goût de l’aubergiste ; un jeune homme au teint mat inhabituel dans la région , il était sûrement né dans des contrées plus lointaines, et aux cheveux sombre qui lui tombait sur ses épaules et à la barbe mal rasée. Il était doté d’une belle carrure et d’une musculature honorable , chose peu commune chez des artisans sédentaires ; on ne façonnait pas un corps puissant en restant à l’atelier tout la journée . Toutefois Lithildren n’avait pas vraiment à se méfier ses muscles n’étaient pas non plus extrêmement visibles et bien dessinés comme c’était le cas pour la plupart des guerriers en activité et son air semblait pour le moins amical.  L’ébéniste fit volte face et pénétra alors dans l’auberge sans un mot de plus .  
L’elfe amnésique marcha donc dans les rues qui commençaient lentement à se vider petit à petit , elle était plongée dans ses pensées , réfléchissant à ses souvenirs qui refaisaient surface. Sa situation était pour le moins troublante ou tout du moins déstabilisante.  
Alors qu’elle continuait à avancer sans se diriger vers aucune destination, le soleil commençait à décliner et sa lumière prenait une belle teinte orangée qui annonçait le crépuscule prochain . Alors sans qu’elle ne la voit une ombre inquiétant se dessina derrière elle , la silhouette encapuchonné avançait vers l’elfe à pas de loup si bien que cette dernier si concentrée ne la vit pas venir avant que l’ombre ne soit sur elle. Brusquement une main osseuse se posa sur son épaule , la faisant immédiatement sursauter . Lithidlren se retourna , prête à se battre avec ses dagues , elle s’était entraînée pour ce moment . Elle faisait face à une vieille et grande dame d’une maigreur extrême et à qui il manquait un oeil et plusieurs dents.  La borgne prit la parole d’une voix tremblante en tendant son autre main prise de tremblements

-S’il vous plaît ma belle , une petite pièce pour pouvoir manger un peu , cela fait si longtemps que je n’ai pas mangé . S’il vous plaît.

L’elfe pouvait souffler , le danger n’était pas encore tombé sur elle mais ce n’était qu’une question de temps car à quelques dizaines de mètres de là une curieuse bande s’organisait.

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Tapi dans un coin d’une bâtisse , Norfal observait silencieusement les trois guerriers préparaient leurs armes avec orgueil et fierté . Il les les polissaient et les cajolaient du regard et certains même caressaient tendrement leur épée . L’espion réprima un rire moqueur , ces brutes ne montraient aucune compassion envers leur prochain mais avec leur arme c’était autre chose , leur épée c’était comme leur femme , leurs panoplies guerrières c’étaient leurs familles. Au fond tout homme avait besoin d’exprimer de l’amour , seul la nature de cette expression variait d’un individu à un autre . Le chef des guerriers , sûrement à ce poste car il était le plus grand et le plus fort et sans aucun doute le plus idiot prit la parole

-Ok ! Alors elle est là ! On fonce les gars?


Exaspéré Norfal intervint alors

-Oui, oui , oui foncez et faites tout foirer . Les rues sont moins fréquentés mais il y a encore des passants , il est trop tôt pour que vous agissiez , vous vous ferez prendre.


Le chef des guerriers lui lança

-Ouais et si on attend elle va rejoindre le nabot à l’auberge et là on pourra rien faire.
-Sauf s’ils sortent une fois la nuit tombée …
-Ah oui et comment tu comptes t’y prendre pour les faire sortir ? Tu vas te déguiser en gitan et les inviter à une soirée dansante?

Les trois soldats éclatèrent  à nouveau d’un rire gras  , Norfal leva les yeux au ciel sans que personne ne remarque son exaspération grâce à sa capuche qui dissimulait son expression faciale.

-J’ai un plan , et si vous ne voulez pas subir la colère d’Oropher pour votre incompétence vous feriez mieux de m’écouter.

Face à cette menace , bien réelle , les hommes écoutèrent à contre coeur le plan de l’espion car ils savaient qu’Oropher appréciait l’espion et qui ne tolérerait aucun échec de la part des trois brutes épaisses.
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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 24 Juil 2015 - 14:30

Le repas fut simple mais rassasiant et joyeux ; les voyageurs épuisés cherchant un peu de réconfort n’en demandait pas plus et c’est ce qui faisait sûrement le succès du Poney Fringant . L’aubergiste continuait à passer entre les tables , débarrassant ça et là assiettes vides et couverts sales , servant là quelques chopes de bière ou d’hydromel pour des clients désireux de digérer à l’aide de ce breuvage.  Les discussions allaient bon train et l’atmosphère chaleureuse dégageait un sentiment de soulagement pour toutes les personnes présentes .
De son côté Eugénion prenait plaisir à discuter philosophie avec Lithildren , il appréciait sa finesse d’esprit , sa répartie et sa réactivité et puis il lui semblait qu’elle était quasiment sur la même longueur d’ondes que lui ce qui le comblait de bonheur ; pour une fois que quelqu’un ne raillait pas ses théories . De toute évidence il avait en face de lui plus qu’une disciple , il avait trouvé une véritable partenaire de réflexion , une personne qu’il avait cherché en vain durant de longues années et qui maintenant croisait sa route par hasard à Edoras alors qu’il commençait à baisser les bras. Tirant toujours sur sa pipe  , il continua à discuter paisiblement avec elle pendant encore plusieurs minutes

-Oui c’est vrai ,
commença Eugénion , tu as raison . Notre comportement est parfois bien étrange à comprendre et ce que je m’évertue à répéter c’est que si nos moeurs  apparaît dénués de toute cohérence il est inutile de chercher la logique car tout simplement il n’y a pas de logique car si notre comportement apparaît incohérent c’est qu’il est justement et précisément incohérent , rien de plus simple à comprendre.

Il lâcha une nouvelle bouffé de fumée

- Tu me parle des elfes , tu as oublié leur pratiques..eh bien , inutile de te faire du souci pour ça! Ne nous dirigeons pas vers eux à Fondcombe? Là-bas nous aurons tout le loisir de les observer et de les analyser et tout cela grâce à toi car si nos routes ne se seraient pas croisés je ne me serai jamais aventuré seul jusque là-bas et puis ils ne me laisseraient pas rentrer seul . Le hasard fait parfois si bien les choses.


Il se tut alors et s’installa un peu plus confortablement sur son banc et s’amusa à faire des ronds de fumée de tailles plus ou moins variées mais de tout évidence il maîtrisait la technique , chaque cercle était parfaitement formé.  Il contempla un moment ces formes éphémères suspendues pour quelques secondes à peine dans les airs .

-Magnifique , non? J’aime dire que cette pratique est un art à part entière au même titre que la peinture , la sculpture ou la poésie . Un art encore plus intrigant et insaisissable car on ne peut ni le prendre dans ses mains ni contempler l’oeuvre plus de quelques secondes celle s’évanouissant dans le vent . Un moment hors du temps  , une poignée de secondes d’éternité …

Le Hobbit , pris de fatigue , ne put alors s’empêcher de bailler .  Un long bâillement qui en disait long sur son état d’épuisement actuel ,  il avait fait tout ce chemin à pied , traînant son poney et le reste de sa cargaison . Ses mollets et ses épaules le faisait souffrir et il ne désirait qu’un peu de repos .

-Allez viens , il se fait tard montons nous reposer .

Après avoir réglé la note pour eux deux Eugénion et Lithildren montèrent à l’étage où se trouvait leur chambres respectives , l’aubergiste , ami du Semi-Homme leur avait fait une généreuse réduction.  Le Hobbit souhaita une bonne nuit à sa camarade de voyage avant d’entrer dans sa chambre où bien qu’épuisé il ne put résister à la tentation d’un bon bain chaud et puis il avait bien besoin d’un bon décrassage .  Il resta donc de longues minutes dans la baignoire de bronze mise à sa disposition avant d’enfiler ce qui s’apparentait à une chemise de nuit , décidément même quand ils s’étaient mués en baroudeur les Hobbits conservaient des habitudes propres à leur peuple. Il se plongea sous les draps et se laissa rapidement gagner par le sommeil en espérant que dans la chambre d’à côté Lithildren en ferait de même pour pouvoir récupérer du voyage. Il était prévu qu’il reste encore à Bree le lendemain pour pouvoir faire leurs achats et prendre encore un peu plus de repos , ils reprendraient la route le surlendemain.

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Dans la salle à manger , au rez-de-chaussée , Norfal avait suivi du regard Eugénion et Lithildren jusqu’à que ceux-ci ne sortent de son champ de vision en montant à l’étage , il se détendit alors un peu ; s’il ne pouvait plus les voir alors eux non plus il ne risquait donc plus d’être repéré du moins jusqu’au lendemain matin. Il finit d’une traite sa chope de bière encore à moitié pleine et grignota même un morceau de pain tout en interrogeant le serveur sur le curieux duo .
Quelque minutes plus tard la porte s’ouvrit avec fracas et trois hommes de grande taille entrèrent . Sans un mot ils scrutèrent rapidement la salle et allèrent s’asseoir à la table de Norfal . Parmi eux se trouvait l’homme qui se trouvait sur la route avec Norfal avant de faire demi-tour et qui avait failli percuter Lithildren . Ils étaient de grande taille et de forte carrure contrairement à l’homme chargé de suivre le curieux duo , eux étaient des guerriers puissants quand Norfal était plus svelte , petit , c’était un espion , un traqueur habitué à rester dans l’ombre .

-Alors ils sont où? fit l’un des guerrier
-Ils ont pris une chambre à l’étage ils y dormiront aussi la nuit prochaine…
-Alors ils seront à Bree à demain…
-Exact
- Nous devrions agir demain alors .
-Dans la ville ça me paraît compliqué , il y a plein de monde .
-Laisse nous nous occuper de ça , d’ailleurs on va prendre le relais sans toi ; tu risquerai d’être repéré .
-Ah et euh quelles sont les instructions ?


L’homme émit un petit rire méprisant à l’égard de Norfal , ce dernier n’aimait pas beaucoup ces trois lascars. Sous prétexte qu’ils étaient des guerriers puissants ils se croyaient supérieurs et étaient souvent hautain mais l’espion se disait que sans son travail les gros bras ne servaient à rien

-Oropher a été très clair , la fille on l’enlève et on essaie de la garder à peu près entière ; il a une revanche à prendre sur nos amis de Fondcombe et il pense pouvoir en tirer une belle rançon.

-Ah oui !

Norfal espérait qu’il aurait aussi droit à une part égale aux autres , heureusement qu’Oropher appréciait le travail de l’espion sinon cela ferait longtemps qu’il aurait été rejeté du groupe.
Il reprit d’une voix hésitante

-Et le...le Hobbit?
-Il ne nous sera d’aucune utilité , c’est bête il ne pourra pas profiter de sa deuxième nuit à l’auberge qu’il a payé , il dormira dans un autre lit.


L’homme éclata alors d’un rire gras avant de taper sur la table et de réclamer bruyamment trois chopes de bière . Norfal soupira , ces types risquaient de réveiller tout le village. Quels abrutis !  Décidément ils ne savaient vraiment pas ce que signifiait le mot “discrétion” .

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Eugénion se leva tard ce matin là , alors que les chauds et lumineux rayons du soleil illuminaient depuis plusieurs heures sa petite mais confortable chambre. Il s’étira lentement et alla se rincer le visage . Passer une nuit dans un vrai lit était un luxe auquel il n’avait pas goûté depuis un petit moment et cela faisait plaisir de pouvoir en profiter à nouveau même pour deux nuits seulement . Il s’habilla rapidement , enfila rapidement des nouveaux habits de rechange puisqu’il avait sommairemnt lavé ceux de la veille et ils étaient en train de sécher car oui comme tout Hobbit qui se respectait Eugénion était propre sur lui ; il aimait avoir une odeur agréable , de beaux habits bien lavés et repassé et de la nourriture de qualité. Certes il avait du revoir certaines exigeances du confort Hobbit de la Comté à la baisse car cela aurait été compliqué pour un voyageur mais dès qu’il faisait une halte dans un endroit civilisé il devait retrouver un certain confort.  On ne peut complètement changer sa nature.

Il descendit à la salle à manger où l’attendait déjà Lithildren qui se tenait droite et comme perdue dans ses pensées . L’aubergiste s’empressa de leur amener un petit déjeuner digne de ses clients de marque : il y avait une cruche de lait , du pain , des oeufs , du beurre , de la confiture et même une minuscule portion de chocolat , un met rare et outrageusement cher mais il fallait croire que le gérant du Poney Fringant avait pu s’en procurer mais de toute évidence il ne vendait que de toutes petites portions à prix d’or et les villageois simples appréciaient que modérément cet aliment prisé par les nobles , sûrement trop amer à leur goût .

-Ce pain ! Sens son odeur ...quel fumet , ça ne te rappelle rien de ce que tu aurais pu manger avant tes ...euh… tes soucis ? Fit Eugénion encore à moitié réveillé qui faisait ainsi une tentaive quelque peu hasardeuse pour que Lithildren se remémore d’anciens souvenirs.

Un peu plus loin l’aubergiste discutait avec sa femme à propos d’un nouveau comptoir plus grand et plus beau que l’actuel

-Cela fait des semaines qu’on l’a commandé , qu’en va-t-il arriver? fit la femme
-L’ébéniste m’a dit qu’il a eu quelque soucis ce qui l’a retardé mais il doit le finaliser ce matin , il nous le livrera en fin d’après-midi.
-J’espère qu’il nous fera une réduction pour son retard ton ébéniste là !


D’une oreille distraite Eugénion écoutait à moitié la conversation de son ami avec son épouse sans plus y prêter attention . Une demi-heure plus tard ils sortirent de l’auberge , prêt à faire le tour du village pour acheter tout ce dont ils avaient besoin pour la suite de leur périple. Le philosophe Hobbit tenait dans sa main une longue liste qu’il avait rédigée , le type de liste que seuls les Semi-Homme avaient le don d’écrire

-Alors , il nous faut de la nourriture , le primeur n’est pas loin pour les fruits et les légumes malheureusement il les vend frais , ça fera l’affaire pour les premiers jours mais après c’est fini ; il faut donc aller chez l’épicier pour trouver des fruits secs , des gâteaux et des céréales qui peuvent se conserver , on prendra le pain à l’auberge. Je voudrai aussi faire un tour chez le boucher pour prendre un peu de viande sechée . Un petit passage chez l’apothicaire semble primordiale pour y acheter quelques bandages et plantes médicinales en cas de pépin , peut-être le cordonnier aussi pour trouver des nouvelles bottes de marche , les miennes ont beaucoup souffert .  J’espère aussi pouvoir trouver un endroit où je puisse acheter un nouveau mouchoir et un petit chapeau si le soleil tape trop fort. Pour le reste on verra en se baladant si quelque chose nous intéresse . Je pense avoir assez d’argent pour tout ça.


Il leva les yeux vers Litildren

-Alors , par quoi veux-tu commencer ma jolie?
Sujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
Learamn

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Rechercher dans: Bree   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 21 Juil 2015 - 15:41

Ah Bree ! Un petit coin de vie au milieu de terres plutôt hostiles , un oasis planté en plein désert. Eugénion et Lithildren était entré un peu plus tôt sans encombre dans la ville en empruntant le grand porche monumentale et un poil disproportionnée par rapport à la taille de la ville qui était en fin de compte relativement petite. En ce début de soirée , l’activité était intense aux portes de la cité ; beaucoup de voyageurs entraient dans la ville après de longues journées de voyage et se précipitaient vers les échoppes , magasins et auberges pour refaire leur stock , placer leurs animaux , se retrouver devant un bon plat et se reposer sur un vrai lit. L’étroitesse des rues augmentait encore l”effet d’intensité de là foule tant est si bien qu’Eugénion et Lithildren durent presque jouer des coudes pour se frayer un chemin ignorant les incessant regards étonnés des autres passants de voir une elfe par ici  car si jusqu’ici l’elfe et le Semi-Homme se partageait la vedette , à Bree où les Hobbits étaient en nombre c’était elle qui devenait le centre de toutes les attentions.   Si la route était déjà bruyante ce qu’il se passait dans les rues principales de Bree en ses heures de pointes  dépassait de loin la route au niveau sonore , entre les cris d’animaux , les exclamations diverses , les annonces des vendeurs qui comptaient bien vendre leur dernier non-vendus de la journée avant de fermer leur comptoir , bref c’était une véritable cacophonie .

Tout en avançant tant bien que mal Lithildren explorait de ses yeux si uniques et intrigant ce lieu qu’elle ne connaissait pas . Des maisons de bois , de briques et de pierre à l’architecture sensiblement identique se succédait dans des rangées qui créaient des rues plutôt étroites , il y avait peu ou pas de grandes places et encore moins de larges boulevards.  La foule était très hétéroclite mais essentiellement composé d’Hommes et d’hobbits qui vivaient ici en parfaite symbiose , on pouvait aussi noter la présence de quelque nain venu faire une halte ici avant de reprendre la route car rares étaient les nains à vivre en dehors de leur montagne , de leur communauté mais ces derniers n’hésitaient pas à voyager  , loin parfois.  Lithildren semblait être la seule elfe dans les environs bien que l’on n’était jamais à l’abri d’une surpris mais de tels êtres se faisaient rares à Bree. L’elfe amnésique en balayant les lieux du regard put remarquer un homme posté sur le toit  , un arc à la main ; c’était un Rôdeur du Nord , l’un de ces mystérieux guerriers qui veillaient sur la région. Les deux compagnons croisèrent également la route d’une milice : la Garde Marchande. Des soldats armés d’une lance et d’un bouclier et coiffé d’un casque circulaire ; ils ne paraissaient pas bien menaçants mais les malfaiteurs auraient tort de les sous-estimer , ils étaient tous des combattants entraînés.

Eugénion posa son bras sur celui de Lithildren comme pour lui signaler qu’il voulait lui parler et il s’exprima d’une voix forte pour se faire comprendre au-dessus du tumulte environnant.

-Suis moi , on va aller à la meilleure auberge de la ville ; elle doit être bondée mais si on y va maintenant on pourrait avoir une chambre et une table et puis le patron est un ami , on pourra s’arranger.


Quelque minutes de marches à travers les rues et la foules plus tard il se retrouvèrent devant une haute maison . Au dessus de la porte se trouvait une enseigne qui se balançait au gré du vent , un équidé était dessiné dessus et au dessus de la porte il était inscrit en lettre blanches “ Le Poney Fringant” ; la célèbre auberge de Bree serait donc la prochaine étape d’Eugénion et Lithildren.

Le Hobbit poussa la porte de l’établissement et laissa entrer l’elfe puis il se dirigea vers le comptoir et appela l’aubergiste, ce dernier , interpellé se retourna et chercha des yeux qui avait bien pu le héler mais il avait beau chercher personne ne l’attendait derrière le comptoir .
Levant les yeux aux ciel Eugénion reprit

-C’est moi Eugénion !


Le regard de l’aubergiste sembla alors s’illuminer et un large sourire se dessina sur son visage . Il posa son torchon et se pencha en avant sur le comptoir pour pouvoir voir son ami si particulier.

-Aha vieille crapule ! Tu es de retour de tes voyages hein? C’est bon de te revoir .


Il se serrèrent chaleureusement la main et alors que le tavernier se redressait pour regarder dans son registre quelle chambre était libre pour le Semi-Homme , ce dernier demanda

-J’aimerais deux chambres , sans odeurs et parasites s’il te plaît.

L’homme s’arrêta dans ses recherches .

-Deux chambres ? Pourquoi ça ?
-Une première pour moi et une seconde pour ma camarade.

Eugénion désigna d’un geste de la tête Lithildren qui patientait un peu plus loin , l’aubergiste eut un rire de surprise

-Ah ! Bah ça alors ! Une elfe dans mon établissement , qui l’eut crû? Quand je vais dire ça à Frida… Mais où t’as été la cherchée?
-Tu  doute de mon charme naturel?

Le tavernier éclata d’un rire bourru et sincère et tapa fortement , bien qu’amicalement sur l’épaule du Hobbit , qui vacilla.

-Franchement oui , j’en doute fort.

Eugénion répondit au tac-au-tac

-C’est un elfe que j’ai croisé au Rohan , elle est un peu perdue tu vois alors j’essaie de l’aider un peu .

-Ne me dis pas que tu lui rabâche tes théories philosophiques .


-Je ne les lui rabâche pas je lui les distille de façon inspirée .

-Ah t’es vraiment irrécupérable...enfin compte pas sur moi pour te laisser faire une nouvelle conférence ici , la dernière fois tu as manqué de te faire lyncher. Ce serait bête de te perdre.


Eugénion poussa un soupir de découragement et leva les bras au ciel

-Si les gens sont trop bêtes pour comprendre que veux-tu que j’y fasse?

-En même temps tu leur dis que leur existence n’a aucun sens , on peut comprendre leur emportment. Bon j’ai les chambres 17 et 18 qui pourraient convenir et il y a une table de libre près de la fenêtre là-bas vous y serez bien. Installez vous , la serveuse va venir pour que vous passiez commande.

Une dizaine de minutes plus tard Lithildren et Eugénion était assis face à face à leur table devant leur assiette qu’on venait de leur apporter . Il y avait une généreuse portion de ragoût accompagné de pain et de fromage pour le Hobbit et une grande chope de bière qu’il aurait tôt fait de vider ; pour le menu de Lithildren les cuisiniers avaient dû improviser un plat correspondant aux habitudes alimentaires elfique. Elle avait droit à une salade de jeune pousse d’épinard , de carotte , de topinambours et de brocoli le tout accompagné d’un simple pichet d’eau; un plat qu’Eugénion regardait étrangement , se demandait comment elle comptait reprendre des forces avec ça. Ils mangèrent une fois n’est pas coutume en silence.

L’auberge était quasiment pleine et les serveurs couraient entre les tables pour servir les clients à temps avant que ceux - ci ne s’énervent pour le temps d’attente avant de pouvoir se remplir la panse .

Alors qu’il entamait son pain Eugénion prit la parole

-Tiens ça me fait penser à une histoire , il y avait un roi dans une contrée lointaine. Il n’était ni fou ni foncièrement mauvais mais il avait un grand défaut il était extrêmement près de ses pièces d’or , avare oui c’est le mot . Si bien et tant bien que la moindre petite chose qu’il pouvait apparenter  du gaspillage et donc à une perte d’argent l’horrifiait . Il avait donc rédigé un code de lois pour régir le gaspillage : il était dorénavant obligatoire de manger les pépins de raisin , de boire les fonds de bouteilles , de manger les abats ou encore de manger la peau des légumes , de même il était bien sûr interdit d’arroser ses plantes plus d’une fois par semaine , de prendre des bains toutes les semaines ou de jeter des vêtements usagés .  Il fallait à tout prix que chaque produit soit entièrement consommé et utilisé sous peine d’amande ; il créa même une milice spéciale pour surveiller le taux de gaspillage , une troupe très originalement nommée : La Milice du Gaspillage.  
Une famille du royaume , pas riche mais pas non plus pauvre , disons modeste , s’était faite à ce mode de vie et ne se posait plus trop de questions quant aux questions de gaspillage , tout recycler était devenu naturel pour eux et ils s’y étaient fait . Mais un jour où le maître de maison revenait de chez le boulanger après avoir acheté du pain frais , sa femme lui dit qu’il en restait de la veille  ; ils mangèrent donc le pain dur de la veille et laissèrent le frais de côté. Le lendemain matin le mari se rendit à nouveau à la boulangerie et acheta du pain frais alors qu’il restait celui de la veille . Durant le déjeuner , devant le pain dur , l’homme râla mais se plia à la règle et il laissa le pain frais et il ne changea aucunement son habitude naissante. Ainsi chaque jour il continuait à acheter du pain frais et à manger le pain dur de la veille en râlant. Les années passèrent et ils vécurent donc ainsi , condamnés à manger du pain dur jusque dans leur tombe , faisant de ce geste , à savoir acheter le pain frais du jour et manger la rassis un bien désagréable habitude  ; la femme de l’homme mourut d’abord et quand ce dernier se trouva à son tour sur son lit de mort et qu’il fut entouré de ses héritiers il déclara

“Mes enfants , j’ai eu une longue et belle vie éclairée  mais une dernière question dont la réponse me reste obscure taraude encore mon esprit : Qu’est ce qui m’est passé par la tête quand j’ai acheté cette foutue baguette en trop? “

Ridicule tu me diras , ma jolie , l’homme n’avait qu’à ne pas acheter pendant un seul jour le pain frais et tout rentrerait dans l’ordre.  Je te dirais que ce n’est pas si simple , depuis qu’il était en mesure de marcher ce type accompagnait son père chaque matin à la boulangerie , et cette habitude devint presque sacrée , chaque matin il se devait d’aller acheter du pain frais ; jusqu’à ce jour où il commit l’erreur d’acheter trop de pain. Donc à partir de ce moment là il était condamné à ne manger plus que du pain dur.

L’histoire est caricaturale certes mais garde à l’esprit le message qu’elle transmet , la forme permet de raconter de beaux apologues mais c’est le fond qui compte. Les Hommes et les autres êtres en général sont entravés dans des habitudes inexplicables , absurdes , qu’ils transforment en rite sacré et ils sont incapable de prendre du recul sur la chose pour modifier leur routine et arranger les choses.

Eugénion , rassasié après son copieux repas et sa chope vidée , sortit sa pipe , la bourra et l’alluma une fois de plus du même geste expert qui commençait à devenir familier pour Litildren.



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De l’autre côté de la salle , dans un coin faiblement éclairé , et une chope de bière encore remplie devant lui Norfal scrutait l’Elfe et le Hobbit. Toujours encapuchonné il s’efforçait de se faire le plus discret possible car il savait que l’elfe connaissait maintenant sa silhouette et sa voix mais d’ici heureusement elle ne pouvait pas l’apercevoir.

Il avait choisi la bonne table .

L’homme avait reçu l’ordre de continuer à suivre ces deux là sans rien faire de plus avant que les autres ne le rejoigne pour lui transmettre les directives à suivre . Sous sa capuche se cachait des traits étonnamment jeunes et quelque peu crispés , s’il était un homme entraîné et plutôt talentueux il manquait encore cruellement d’expérience et il était très tendue . Lors de leur courte entrevue Norfal avait vu que l’elfe disposait de deux dagues , il ne savait pas avec quelle expertise elle les maniait mais ce qu’il avait entendu sur les talents de bretteur des elfes ne le rassurait guère quant à ses chances de victoire en duel frontal. Pour l’instant il allait devoir faire profil bas et attendre la suite des opérations .D’une main tremblante il porte la chope de bière à sa bouche , cherchant le réconfort dans l’alcool.

#Lithildren #Erennel
Sujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser
Learamn

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Rechercher dans: Les Terres Sauvages   Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Entre deux pensées , il faut se prélasser    Tag norfal sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 20 Juil 2015 - 11:03
[HRP: Ne t'en fais pas pour la longueur de ton post c'est plus que très correct]



Lorsque le mot passa et que l’on put voir qu’une véritable elfe s’était jointe à la joyeuse troupe , la fête redoubla d’intensité et l’excitation monta encore d’un cran.  Les verres et les chopes continuaient à se vidaient et les plats étaient rapidement ingurgité par les convives pressés de manger un peu pour retourner danser au plus vite .

Klahé , une jeune musicienne de la troupe,  faisait chanter sa flûte de la plus belle des manières. Ses longs et beaux cheveux bruns qui descendaient en cascade étaient soigneusement tressés , ses vêtements étaient simple mais d’assez bonne qualité pour mettre en exergue sa beauté naturelle . Elle avait le teint légèrement hâlé , des yeux de noisette et une silhouette des plus avantageuse ; si elle attirait assurément le regard des danseurs depuis le début grâce à sa beauté mais aussi à ses talents musicaux , aucun d’entre eux n’avaient réellement osé l’approcher car il se disait que cette joyeuse troupe ambulante si elle était festive et très généreuse pouvait se montrait intransigeante sur certains comportement pouvant être interprété comme un manque de respect ou de reconnaissance. Concentré sur sa musique , Klahé ne vit pas arriver la discrète Lithildren qui lui demanda poliment de sa voix cristalline de lui prêter sa flûte  ; dans un premier temps elle sursauta , sous le choc de la surprise avant de lui tendre son instrument avec un grand sourire

-Oui bien sûr.

La jeune musicienne ne regretta pas son prêt tant la musique jouée par l’elfe était d’une beauté qui semblait venir d’un autre âge. D’un oeil Eugénion avait suivi toute la scène , un sourire au coin des lèvres . Quand l’elfe se met à jouer de cette sublime mélodie le temps semble se figer pendant quelque secondes , tous les regards étant rivés sur cette étrange et si gracieuse créature ; puis à mesure que le rythme s'accéléra ,  les danses reprirent de plus belle . Eugénion était hilare et satisfait , finalement la jeune elfe n’était pas un cas aussi désespérait qu’elle se plaisait à le dire , elle était capable de beaucoup de choses y compris sur le plan du contact social et puis si elle se souvenait de notes elfiques cela voulait dire que quelque chose fonctionnait encore dans sa mémoire.

Quand Lithildren rendit l’instrument à une Klahé émerveillé , cette dernière s’efforça de l’imiter de façon simplifiée alors que les danses  autour du feu continuaient sans s’arrêter.  Pris dans la torpeur festive Eugénion ne remarqua pas le départ de Lithildren qui quitta précipitamment la joyeuse bande pour retourner au bivouac. Le Semi-Homme , pour une fois beaucoup plus Hobbit que sage philosophe dans cet atmosphère festive, bougeait des bras, balançaient ses jambes , tournaient sur lui même et faisaient la ronde avec une gestuelle incroyable propre à son peuple qui plut beaucoup aux autres voyageurs qui s’arrachaient toujours à prix d’or les dernier sachets de Vieux Tobie même si , ne manquant jamais de ressources , le petit être avait prévu quelques sachets de réserve pour son usage personnel.

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Norfal , l’homme à la voix très grave , assis sur son cheval , observait silencieusement la fête dans la nuit . Il paraissait un peu troublé par cette ambiance. Il était partagé entre deux sentiments contraires , d’un côté la vue de ce spectacle futile le répugnait mais d’un autre côté quelque chose au fond de lui l’attirait à aller danser avec eux.  Depuis combien de temps n’avait-il pas ainsi fait la fête? Depuis combien de temps n’avait il pas festoyer joyeusement avec des amis autour d’une bonne table? Depuis combien de temps n’avait il pas dansé au rythme de la musique? Cela faisait très longtemps , trop longtemps même et quelques chose au fond de lui le poussait à y aller pour à nouveau ressentir ces sensations uniques. Mais il ne pouvait pas , il ne devait pas  ; il avait une mission , il avait des ordres , il ne devait pas bouger et se contenter d’observer un point c’est tout. Alors qu’il scrutait le groupe il nota la présence du Hobbit qui continuait inlassablement à se ridiculiser mais ne trouva pas des yeux l’elfe qu’il avait repérée un peu plus tôt avec son frère d’armes . Où diable était elle passée? Peut-être était-elle toujours dans la foule , trop discrète pour être vue par l’homme depuis son poste d’observation? Ou alors peut-être s’était elle éloignée pour se reposer ?  Mais Norfal ne tarda pas à obtenir la réponse quand une voix douce et mielleuse s’éleva dans se dos , il sursauta de surprise avant de faire faire volte face à sa monture.
L’elfe s’était glissée derrière lui et lui parlait de manière calme et posée. Dame! C’était le pied ça ! Il ne l’avait même pas vu arriver tiens ! Heureusement qu’elle n’en avait pas profité pour lui planter un poignard dans le dos . Norfal jura intérieurement , et se promit qu’à l’avenir il se montrerait plus prudent et attentif.  Pour répondre à l’elfe , ne sachant pas vraiment quoi lui dire car pris par la surprise ,il commença par bafouiller un peu ; cherchant ses mots ou un alibi plausible. L’homme encapuchonné finit par dire

-Euh … Mademoiselle … en effet la nuit est douce mais un peu fraîche à mon goût je préfère garder ma cape .  Je me serai bien joint à la fête mais malheureusement j’ai promis à ma femme de ne pas traîner sur la route pour aller la retrouver vous comprenez . Je vais me reposer un peu et reprendre la route au plus vite. Bonne nuit!

Norfal était habitué à mentir de la sorte , il avait été entraîné pour cela mais l’exercice se révélait beaucoup moins évident en situation réelle surtout quand l’on est pris par surprise. Il s’éloigna de Lithildren avec son cheval et fit mine d’installer un petit bivouac un peu plus loin sur la plaine. Pour la suite des opérations il allait falloir qu’il continue à les suivre discrètement en espérant que les autres se dépêchent de venir l’aider.


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Le lendemain matin , le réveil fut tardif pour un Eugénion , content mais encore fatigué des festivités de la veille qui s’étaient prolongés jusque tard dans la nuit. Ses courtes jambes sur lesquelles il avait dansé lui faisait mal et son ventre était victime d’incessant ballonnement à cause de la digestion délicate. Lithildren , de son côté paraissait toujours impassible et aucune marque de fatigue ou de quelconque conséquence du festin dansant de la veille ne pouvait se lire sur son fin visage. Ils marchèrent ainsi plusieurs heures , encore plus lentement qu’auparavant et vers le milieu de l’après midi Eugénion aperçut au loin les formes encore un peu floues d’habitations tandis que la route s’élargissait et était de plus en plus empruntée. Le Hobbit montra le lieu au loin du doigr

-Bree c’est Bree , nous y sommes !

Il accéléra la cadence , enchanté par la perspective de pouvoir entrer dans la ville , refaire les provisions , se reposer , s’asseoir dans une auberge et dormir dans un lit.
Un peu plus loin , en retrait et toujours dissimulé sous une capuche liée à une ample cape de voyage noir , une paire de yeux observait le curieux duo entrer dans la ville avant de les imiter quelques minutes plus tard.


Fin du rp : Suite à Bree dans : Dis moi où tu es , je te dirai qui tu étais...
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