Un accident sur le chemin du retour [libre]

Un vent du nord battait les pâturages verdoyants du Folde, faisant onduler l’herbe tendre comme des vagues sur la mer. Le soleil était à son zénith pourtant l’air était froid. Un petit groupe de voyageur avançaient lentement en direction la forteresse d’Aldburg. Une jeune femme se tenait assise à l’avant du grand chariot couvert, les rênes d’un lourd cheval de trait en main. Ses longs cheveux blonds s’agitaient ça et là, portés par les violentes rafales. A l’arrière, sans selle, étaient attachés un étalon noir et une jument baie cerise qui suivaient la marche d’un pas lent. Sous la bâche se tenaient deux jeunes garçons qui discutaient avec entrain. Une épée en bois clair magnifiquement sculptée était passée à leur ceinture, cadeau d’un artisan elfe durant leur séjour au fief d’Isilo, le Seigneur de Limeclair.

« Mais non, Eofyr ! Si aucun Rohirrim ne faisait partit de la Compagnie des Neuf Marcheurs c’était parce qu’ils n’y en avait pas au Conseil d’Elrond tout simplement. » expliqua patiemment celui qui avait l’air le plus calme des deux enfants.

« Et pourquoi ça ?! » répondit hargneusement l’autre.

« Bah parce que le roi Théoden était sous l’influence de Langue-de-serpent… Grima je crois bien qu’il s’appelait… J’suis pas très sûr. Et puis, ce gars, il était avec l’ennemi alors un Maître Elfe n’aurait pas invité un représentant d’un pays potentiellement dangereux et passé à l’ennemi… »

« Le Riddermark n’est jamais passé à l’ennemi ! » s’exclama Eofyr, mauvais.

Les deux frères se jetèrent un regard noir, chacun cherchant à argumenter en sa faveur. Aelyn se retourna en entendant les éclats de voix de ses fils. Elle afficha un air mécontent qui coupa net la conversation. Mais, au fond, elle s’amusait de voir que d’aussi vieilles histoires pouvaient autant passionner les enfants. Elle savait aussi que dans une heure tout au plus ses garçons seraient réconciliés. Cependant, pour sa tranquillité et celle des chevaux, il fallait que la dispute cesse.

« Eogast ! Eofyr ! Par Eorl ! On doit vous entendre jusqu’aux rives de l’Entalluve ! Si vous tenez vraiment à régler cette question, attendez que nous rendions visite à Grand-père Windhelm. Je suis sûre qu’il sera ravi de vous répondre mais pour l’instant arrêtez un peu de vous disputer ! On arrivera avant la fin de la journée, je vous le promets, alors tenez-vous tranquille le temps de rentrer à la maison, d’accord ? »

« Oui Maman… » promirent en cœur les petits rohirrims, l’air penaud.

La jeune mère allait ajouter quelque chose lorsque Mægen fut pris d’un coup de folie, partant au grand galop. Le chariot tangua violement, projetant Aelyn sur le côté. Le véhicule fit un tour à 45° et bascula sur le flanc. Les chevaux cabrèrent, ruèrent, sans parvenir à se détacher. La jeune femme roula deux mètres plus loin tandis que l’hongre continuait encore quelques secondes à traîner son fardeau renversé avant de s’immobiliser. Elle se releva d’un bond.

« Les enfants ! Vous allez bien ? » appela-t-elle, la voix teintée d’inquiétude.

Il y eut des bruits étouffés, quelques jurons en rohirric et une tête blonde émergea de sous la toile. Eogast sauta sur ses jambes, très vite suivit par son frère qui continuait à jurer en shootant dans une planche de bois.

Qu’avait-il bien pu se passer alors qu’elle avait quitté le paysage des yeux ? Pourquoi son cheval, pourtant si calme, s’était-il emballé de la sorte ? Telles étaient les questions qui traversaient la tête de la jeune femme, encore sonnée.

#Aelyn

(Je ne sais pas exactement de quel coté tu viens et ce n'est pas précisé, je vais donc faire comme si tu venais de l'Ouest si cela ne te dérange pas. )

Le vent soufflait dans les prairies et son violent murmure cachait le bruit de la course à travers champs de Grimald. Comme à son habitude celui-ci confirmait le surnom qui lui avait été attribué et avançait d'une façon fulgurante à travers les rafales, une course si rapide qu'elle allait au delà de tout ce que l'on put imaginer en Terre du Milieu. Qui sait quel genre d'homme cache Minas Tirith dans ses rues les plus sombres.

Grimald semblait également faire route vers Aldburg mais il se dirigeait en réalité vers le grand fleuve afin de rejoindre le plus rapidement possible sa terre natale, en particulier la grande cité blanche. Il ne désirait guère traverser les montagnes blanches.

Quand son ouïe fine entendu ce qui semblait être des chevaux à quelques lieux seulement de sa position. Curieux, il freina quelque peu sa course et se fit plus silencieux que jamais, peut-être le mal était-t-il à l'œuvre, le danger guette chaque détour du chemin des imprudents, aussi Grimald était-il toujours très méfiant. Il se rapprocha et découvrit la situation d'Aelyn. Si celui-ci aurait été sur le chemin d'une mission il n'aurait sous aucun prétexte attiré son attention sur la petite troupe de ce qui semblaient être des voyageurs mais ce n'était pas le cas, le chemin du retour pouvait se faire tranquillement et dans la plus parfaite harmonie. La course même ne lui était point imposée. Le jeune homme n'était pas de ceux qui se sentait responsable de chaque être vivant de la Terre du Milieu et n'offrait que difficilement son aide aux roturiers mais la vision des enfants l'interpela. Peut-être aurait-il put lui aussi avoir besoin d'aide si son enfance avait été la même.

Il ralentit jusqu'à atteindre une marche détendu et rassurante pour aller apporter son soutient à ceux qui semblaient en avoir besoin mais il se jura à lui même que cela ne prendrait pas trop de temps et qu'il ne s'impliquerait que peu.

Tout va bien ?

Dit-il en avançant vers eux, les mains visibles comme pour prouver que ses desseins étaient dénués de toutes mauvaises pensées.

Que s'est-il passé ? J'ai entendu vos chevaux non loin d'ici, avez vous besoin d'aide ?

Aelyn et ses fils étaient en train d’apaiser les chevaux lorsque l’étranger leur parla. Une bouffée d’adrénaline afflua violement dans les veines de la jeune femme avant qu’elle n’évalue l’absence de danger immédiat. Son corps se détendit dans un soupire.
Elle dévisagea l’homme. Ou, du moins, essayait-elle vainement de percer l’ombre du capuchon qui recouvrait son visage. La jeune guérisseuse n’aimait pas ignorer à qui elle s’adressait mais vu la situation elle n’était pas en état de rechigner sur un coup de main.
Un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres alors qu’elle désignait d’un geste ample de la main le véhicule renversé.

« Nous allons bien mais je ne sais pas vraiment ce qui c’est passé… J’ai eut un moment d’inattention. Mon cheval s’est emballé pour une raison inconnue et voilà le résultat… »

En annonçant ce constat à voix haute, elle se prit à penser que les Plaines lui portait malheur ces derniers temps, avant de repousser violement cette idée. Un hennissement retentit.

« Les garçons, s’il vous plait, détacher les chevaux et amenez-les de ce côté-là. » demanda-t-elle à ses fils.

Puis elle se retourna vers Grimald avec un air un peu embêté sur le visage.

« Sans vouloir abuser de votre temps, Monsieur, pourriez-vous nous aider à redresser le chariot ? Les chevaux peuvent le tirer d’un côté mais on ne sera pas trop de 2 pour le soulever de l’autre. Il est lourd et chargé. »

Le gamin aux cheveux blond-roux arriva brusquement à côté d’elle, l’air contrarié.

« Mais Maman, Eogast et moi on fait quoi ? On veut aider aussi ! »

Aelyn sourit tendrement à son fils aîné et se baissa à sa hauteur.

« Bien sûr que vous allez aider mon chéri. Il faut bien que quelqu’un guide les chevaux pour qu’ils tirent dans le bon sens. Alors toi et ton frère vous aller tenir les rênes de Mægen et d'Heolstor, d’accord ? »

Eofyr eut un sourire un peu déçu mais se hâte de retourner auprès de son frère sans rien ajouter. La jeune mère se redressa pour attendre la réponse de l’homme venu lui proposer son aide.

Il acquiesça d'un signe de tête affirmatif, puis détourna le regarde vers les chevaux avec une inquiétude que la pénombre de sa capuche privait de la vue d'Aelyn.

Je vais vous aider oui mais...

Il s'approcha de l'une des bêtes et posa sa main sur la tête de celle-ci, il y effectua une caresse comme pour la rassurer. L'animal n'eut aucune réaction.

Non sans raison s'alarment d'aussi braves animaux... Ma présence ne semble pas les troubler et il est impossible que ceux-ci ai put m'entendre de là où j'étais.

Puis il se tourna de nouveau vers la jeune femme et parla à voix basse comme pour cacher ses doutes à ses deux enfants qu'il ne fallait en aucun cas alarmer.

Il est probable que "quelque chose" agisse ici, les terres ne sont pas sures ses temps-ci et un mal s'agite sur les terres libres...

Puis il regarda de nouveau les enfants qui semblaient avoir braqué leurs regards sur lui, il dit alors d'une voix claire.

Ou c'est sans doute un serpent qu'ils auraient senti se faufiler à travers les hautes herbes de cette prairie.

Puis il se dirigea vers le côté de la charrette à relever. Grimald était un homme souple et svelte plus qu'un mastodonte de forte carrure mais sa tache ne lui serait probablement pas impossible si il aurait joint ses forces à celle de la jeune femme.

Bien, donnez moi le signal et je commencerai à la soulever. Après cela tachez de rester prudents sur la route et d'observer tout autour de vous.

Il attendait maintenant sa réponse et le signal pour commencer à redresser la charrette.

« Merci beaucoup, Monsieur. » remercia Aelyn avec un soulagement évident.

L’étranger passa la main sur le chanfrein d’Híril. La jument ne broncha pas, acceptant calmement la caresse. Cependant la jeune femme était soucieuse. Elle partageait l’avis de l’homme masqué. Une main sur la hanche et l’autre dans les cheveux, elle regardait le sol alentour, cherchant le moindre indice pouvant expliquer sa situation actuelle.

« En effet, je ne l’ignore pas. Je ne comprends vraiment pas ce qui a pu leur passer par la tête. »

Lorsque le sujet devint plus grave, elle ordonna aux garçons d’aller atteler les deux chevaux mâles au chariot. Ce fut la meilleure excuse qu’elle trouva pour les éloigner de la conversation. Les enfants s’exécutèrent immédiatement. Après avoir vérifié qu’Eofyr et Eogast bavardaient hors de portée de voix, elle reprit la parole.

« Je ne peux malheureusement pas vous contredire sur ce point, le Riddermark n’est pas sûr en ce moment. Ils se passent beaucoup de choses étranges et de mystères ces derniers temps... »

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase car l’inconnu déclara qu’il devait s’agir d’un serpent. En se retournant, elle se rendit compte que les jumeaux étaient revenus sur leurs pas et se tenaient à présent à quelques mètres d’eux.
Eofyr lança un regard suspicieux à Grimald. Son frère lui envoya un coup de coude dans les côtes et le traîna vers les montures.

« Bon, allons-y ! »

La guérisseuse se plaça de l’autre côté du véhicule avec l’homme, cherchant à tâtons la meilleure prise. Son épaule se câla sous un cercle de fer et sa main saisit un des rayons de la roue arrière. Pour finir, elle assura ses pieds au sol.
Une fois que tout le monde fut prêt, Aelyn donna le signal. Les jumeaux claquèrent de la langue pour faire avancer les chevaux. Les cordes se tendirent et le bois émit quelques craquements sous la pression.
Il fallut plusieurs minutes d’efforts combinés pour soulever le véhicule ne serait-ce que de quelques centimètres. Parfois l’un des rohirrims lançait un encouragement aux chevaux ou à leur compagnon mais ils ne réussissaient pas à basculer suffisamment la masse pour parvenir à leurs fins. Proche d’abandonner, le groupe concentra ses forces sur une dernière poussée. Soudain, le chariot leur échappa, retombant violement sur ses roues. Des bruits de verres choqués, d’une cascade de bois et de métal retentirent nettement malgré le vent.

Les petits rohirrims poussèrent des cris de joie en sautillant un peu partout autour du véhicule remit sur pied. Aelyn affichait désormais un sourire soulagé. Elle s’appuya sur la roue pour reprendre son souffle avant de se redresser. Malgré les possibles dégâts occasionnés à son matériel, elle se réjouissait d’avoir retrouvé son moyen de transport. Un rapide coup d’œil lui permit de constater qu’il n’y avait pas trop de casse.

« Je ne sais pas ce que j’aurais fait si le destin ne vous avait pas fait croiser ma route ! Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous remercier de votre peine ? » demanda poliment la jeune femme à Grimald.

Bien qu'elle agissait discrètement, elle cherchait toujours à percer l'identité de l'inconnu. Instinctivement elle ne pouvait pas se sentir complètement rassuré en présence d'une personne qui dissimulait son visage. Mais elle ne pouvait pas se montrer ingrate envers celui qui l'avait sortit d'un pareil pétrin.

Grimald aurait plus que tout souhaité être, pour une fois, franc et pouvoir révéler son identité mais comme il l'avait mentionné quelques secondes avant : la danger guette. Et le métier à risque qu'il exerçait lui imposait un parfait anonymat... Il dit cependant à voix basse pendant que les enfants se réjouissaient encore de leur victoire sur le chariot.

Ce n'était rien et il n'y a rien que vous puissiez faire, je suis un agent du Gondor et ce que j'ai fait est bien normal.

Puis il détourna son regard sur les vastes prairies qui s'étendaient tout autour d'eux, scrutant du regard comme si il sentait quelque chose.

Si vous souhaitez faire quelque chose pour moi alors faites ceci : Restez prudents, vous et vos enfants, faites vous discrets car en ces temps sombres le Rohan n'est plus un havre de paix très fiable.

Il posa de nouveau son regard qu'elle ne put déceler sur elle.

Pas seulement des créatures de Morgoth, mais la corruption semble avoir également atteint le cœur des hommes... Empli de noirs desseins et cerclé de fiel...

Il regarda alors de nouveau le chemin qu'ils empruntaient, soucieux...

Je ne puis vous garantir qu'Aldburg ne soit un endroit sur, nul terre n'est à l'abris du mal je le crains. Et surtout ne voyagez pas de nuit. Si après mon départ également vous pouviez faire comme si nous ne nous étions jamais croisés cela m'arrangerait fortement...

Enfin il observa les deux jeunes garçons pleins de vie et en bonne santé.

Vous n'êtes pas seul et c'est déjà rassurant, ne doutez jamais de leur courage surtout, ils peuvent être la lumière qui vous guidera à travers des heures sombres... Leur père doit être un brave. J'ai confiance en eux et en vous mais tachez tout de même de suivre mes conseils...

Un agent du Gondor ? Que pouvait bien faire un homme du Gondor dans les plaines du Rohan ? La jeune femme n’eut pas vraiment le temps de s’attarder sur la question mais cessa de regarder l’homme à la dérobée. Heureusement pour la Terre du Milieu, tous les hommes à l'allure étrange ou inquiétante ne pouvaient pas être mauvais ou mal intentionné.

« Soyez sans crainte, je suivrais vos conseils. » promit Aelyn.

Les paroles de Grimald lui firent froid dans le dos. Elle s’empressa de frotter ses avant-bras pour faire disparaître les frissons d’horreur qui lui remontaient jusqu’au cuir chevelu. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour s’assurer que les garçons n’avaient saisi aucun mot de cet aparté. Rassurée autant qu’on pouvait l’être dans cette situation, elle concentra de nouveau son attention sur l’étranger.

« Je crains qu’Aldburg n’intéresse sans doute plus personne pour l’instant. La cité a déjà été attaquée… »

Les images de l’attaque défilèrent de nouveau devant ses yeux. Les lignes de blessés qui s’alignaient dans la grande salle dédiée aux soins. Les enfants blessés ou amputés, les femmes tabassées, les hommes mourants et les cadavres qui jonchaient les rues après le passage des soldats de la Couronne de Fer. La guérisseuse soupira en regardant le ciel.

« Mais j’espère vraiment que vous avez tord. Ne me croyez pas naïve, je ne me fais pas d’illusions vous savez… mais j’ai encore de l’espoir pour l’avenir. »

Elle resta un moment en silence, prise de mélancolie. Le vent avait chassé tous les nuages et le ciel était d’un bleu pur au dessus d’eux. Sans s’en rendre vraiment compte, elle se perdit dans ses pensées. Des claquements de bois entrechoqués la firent sortir de sa transe. Eofyr et Eogast venaient d’entamer une épique bataille à l’épée en virevoltant autour du chariot. Ils riaient et s’amusaient, ignorant des dangers du monde pour leur plus grand bonheur. Leur mère se reprit rapidement et regarda l’homme du Gondor, étonnée.

« Ce que vous me demandez est étrange mais je vous dois bien ça. Je resterais muette sur notre rencontre. J’en toucherai également deux mots à mes garçons afin qu’ils ne commettent pas d’impaire, vous avez ma parole. »

Un sourire de fierté illumina totalement le visage d’Aelyn lorsque Grimald complimenta ses enfants.

« Ils ont toujours été ma lumière depuis leur naissance. » elle eut un regard tendre pour ses fils. « Leur père était le cavalier le plus brave que je connaisse dans tout le Riddermark. Je suis fière qu’ils aient hérité ça d’Hengest. »

Comme à chaque fois qu’elle parlait de son défunt époux, sa main étreignit le pendentif d’émeraude à travers le tissu de ses vêtements. Le changement de sujet avait chassé les noires pensées de son esprit et lui avait redonné de l’entrain. La jeune femme tapa dans ses mains pour attirer l’attention.

« Les garçons, la pause est fini ! On remet tout en ordre et on repart, sinon on ne sera jamais rentré avant la nuit ! »

« D’accord ! » « Bien Maman ! » répondirent les enfants du tac au tac, cessant immédiatement leur jeu.

« Messire l’agent du Gondor, je tiens à vous renouveler mes remerciements. Comme vous l’avez si bien deviné tout à l’heure nous nous rendons à Aldburg, si cela vous intéresse, nous pourrions cheminer un peu ensemble ? Pas jusqu’à la forteresse puisque vous ne souhaitez pas que votre présence y soit connu mais il reste plusieurs heures de routes sans risque de croiser une âme qui vive. »

Grimald regarda autour de lui comme peu rassuré par le paysage qui aurait pourtant dût le faire. Il ne semblait en effet pas y avoir de trace de vie humaine à des lieux à la ronde. Il s'était juré que cela ne prendrait que peu de temps ce qui le fit fortement hésiter... Mais il posa son regard ensuite sur les deux enfants. Il y eu comme un déclic en lui, comme si quelque chose qu'il n'eut jamais la chance de ressentir jaillit en lui comme une éruption puissante. Il jalousait leur innocence et leur inconscience et les admirait à la fois. Tout sentiment en lui était très controversé... Mais dans un élan de courage il répondit :

En aucun cas je ne pénétrerai à l'intérieur d'Aldburg , ma mission n'est malheureusement pas d'aller prêter main forte au Rohan, et je dois vous avouer que les champs de bataille ne sont pas vraiment mon environnement... Mais je puis vous escorter sur le chemin, bien que je doive vous quitter proche de cette destination finale... L'idée de vous laisser dans un endroit pareil, vous et vos enfants, me répugne croyez le bien mais je dois rentrer vers Minas Tirith, il me suffira ensuite de me diriger vers l'est et de longer le fleuve... Vous comprendrez cependant que durant le trajet il me sera impossible de vous révéler ma véritable identité ou de me séparer de cette capuche...

Puis il regarda une dernière fois autour de lui. Il n'y eut toujours aucun signe de vie aux alentours. Ces yeux perçants scrutaient l'horizon sans vraiment savoir sur quoi s'attarder... Puis il commença à marcher à leurs cotés sous le ciel bleu sans nuage. Le vent continuait balayer les champs en soulevant parfois quelques petites mottes de terre et de poussière. Tout en avançant il posa son regard intrigué mais néanmoins toujours invisible aux yeux de la jeune femme sur elle.

Dites moi, qu'allez vous faire en ces lieux si dangereux avec vos enfants ? Qui orchestra cette attaque... ? Je suis peu au courant des nouvelles du monde malgré que je voyage beaucoup, je n'ai que rarement le temps d'entreprendre des conversations...

Il l'assaillit de question le premier comme le ferai un enfant, comme pour éviter que celle-ci ne lui en pose avant. Bien indisposé à parler de lui ou de ses mystérieuses occupations.

Aelyn approuva d’un signe de tête après la tirade du Gondorien. Elle lui répondit simplement, avec toute la fierté des Eorlingas.

« Je vous en pris, ne vous faites pas de soucis pour nous. Lorsque nos routes se sépareront, nous serons bien nous occuper de nous-même. Nous sommes des Rohirrims et, sur nos terres ou ailleurs, nous ne sommes ni des lâches ni des faibles. »

Le chariot remit sur pied fut de nouveau attelé, l’intérieur sommairement rangé et les autres bêtes soigneusement attachés à l’arrière.

« Les garçons, nous avons de la compagnie jusqu’à ce que nous arrivions en vue de la cité. »

Eogast, dans sa sagesse juvénile, semblait assez content qu’un homme les accompagne sur la route. Son jumeau y mettait beaucoup moins d’entrain. Son regard disait clairement qu’ils n’avaient pas besoin d’un gondorien pour veiller sur eux. Voyant ça la guérisseuse leva les yeux au ciel et s’adressa à lui en rohirric.

« Eofyr, ne fais pas l’enfant ! Maintenant montez tous les deux ! »

Grognon, l’aîné chassa violement une mèche blond roux qui lui passait sur le visage et traîna les pieds vers l’arrière du véhicule tandis que son frère sautait lestement à sa place sous la toile. Aelyn elle-même se hissa sur le siège avant et laissa une place à ses côtés pour l’étranger. Les rênes en main, elle claqua sa langue sur son palais. Les oreilles de Mægen s’agitèrent et, presque immédiatement, il s’exécuta. Le chariot se mis en branle.

Dites moi, qu'allez vous faire en ces lieux si dangereux avec vos enfants ? Qui orchestra cette attaque... ? Je suis peu au courant des nouvelles du monde malgré que je voyage beaucoup, je n'ai que rarement le temps d'entreprendre des conversations...

Prudente, la jeune femme ne quittait plus la route des yeux à présent mais répondit naturellement à son invité. Il l’avait prévenu qu’il ne dévoilerait rien de lui alors, si elle ne faisait pas la conversation, le silence risquait de se faire pesant. A l’arrière, les deux enfants avaient commencé une partie de dés.

« Nous y allons car c’est là que nous vivons, à Aldburg. Notre maison se trouve entre les murs de la forteresse d’Eomer. » expliqua-t-elle, un peu amusée par la question.

Il était vraiment ironique de penser que ces lieux si dangereux au dire du gondorien avaient été considérés par Hengest comme la ville la plus sûre du Rohan. Sa voix devint plus grave pour parler de l’attaque.

« Vous savez, ce n’est pas vraiment une ville plus dangereuse qu’une autre. Mais elle était vulnérable ce jour-là. La plupart des hommes, surtout les soldats, étaient à Edoras pour l’enterrement de feu le roi Thénéor. Ils n’ont pu être de retour que pour la fin de la bataille. Une véritable boucherie... »

La jeune femme prit un instant pour respirer et déglutit.

« Je suis partit peu de temps après l’attaque… dès que les blessés ont été suffisamment stables, bien entendu. Alors, je ne sais pas vraiment quels étaient ces gens mais ils étaient sans pitié… Je me rappelle qu’ils se battaient sous une bannière blanche avec une couronne noire dessus… et ce qui ressemblait assez à un M majuscule… je crois. Ils l’ont fait flotter à la place du drapeau de la Marche des Cavaliers avant de se replier. Notre maréchal a été blessé, beaucoup de soldats ont été mutilés et plus d’innocents encore ont perdu la vie. »

Sa voix avait diminué d’intensité au fur et à mesure que les mots défilaient entre ses lèvres. Sa dernière phrase semblait plus prononcée pour elle-même que pour le gondorien. Elle reprit plus fermement.

« Je suis partit assez longtemps, j’ignore dans quelle état est Aldburg aujourd’hui. »

Eogast passa la tête à l’avant entre sa mère et l’inconnu. Ses iris bleu-vert fixèrent l’emplacement supposé des yeux de Grimald.

« Vous venez de Mina Tirith ? »

« Eogast ! Ne pose pas de questions ! » gronda Aelyn, inquiète à l’idée que son fils n’irrite l’homme.

« Désolé. » s’excusa le garçon en retournant sous la bâche.

« Veilliez l’excuser. Il est très curieux. » expliqua la jeune mère, gênée.

Aux dires de la jeune femme Grimald ferma quelques instants les yeux comme pour prier par respect pour les âmes des défunts civiles , toujours à l'écoute des massacres ayant eu lieux. Il fixa ensuite l'horizon devant lui car c'était précisément vers le foyer de ce chaos qu'ils se dirigeaient tous lentement. Il ne s'étonnât qu'à ce moment seulement d'être assis et de voyager en véhicule. Chose qui ne lui était probablement jamais arrivé avant, celui-ci avait bien souvent pour habitude de courir à travers les forêts, les champs et le vent afin de se rendre aux destinations qui lui étaient assignées. Puis il posa de nouveau son regard sur Aelyn.

« Je suis partit assez longtemps, j’ignore dans quelle état est Aldburg aujourd’hui. »

Soudain l'un des deux enfants se glissa entre les deux et vint briser l'atmosphère mélancolique qui planait soudain sur la banquette et ses passagers avec la facilité qui leur est naturellement accordée. A sa question il eut un petit rire discret.

Ce n'est rien ne vous en faites pas.

Il se retourna ensuite vers Eogast dont il semblait avoir retenu le nom.

Jeune Eogast, fils Hengest c'est cela ? Oui je viens de Minas Tirith, la grande cité blanche et c'est là bas que je me rend. Je suis donc un Homme du Gondor, mais j'espère que vous autres valeureux Rohirim m'accepterez tout de même en tant que telle.

Dit-il en riant au jeune garçon qu'il voulait comme rassurer, après les effroyables mais cependant véridiques paroles de sa mère. Et il détourna enfin son regard vers celle-ci.

Je suis impoli, je me rend compte qu'il y a une question que je ne vous ai pas encore posé et qui cependant a coutume d'intervenir en premier dans une conversation, quel est votre nom ? Peut-être apres me présenterai-je à vous...

Dit-il d'un air amusé, tout cela ne lui ressemblait cependant pas. Ce fût comme si Grimald avait adopté le fait de voyager, ou plus encore de vivre en communauté... Il aurait pourtant fallut laisser cela derrière lui une fois le voyage terminé et il était probable que ce sentiment n'était que passager.

Ce n'est rien ne vous en faites pas.

Sitôt que ces mots eurent dépassés les lèvres du godorien, le jeune garçon revint aussitôt sur ses pas, espérant toujours une réponse. Il était très fier que l’étranger ait retenu son nom et celui de son père. La curiosité finit par également gagner Eofyr qui se rapprocha d’Eogast.
Le cadet répondit avec fierté :

« Les Rohirrim n’ont rien contre les Gondoriens. Même nous, les enfants, nous n’avons pas oublié le Serment d'Eorl et le lien qui unit nos deux pays. »

L’aîné, lui, affichait un sourire après avoir entendu le valeureux Rohirrim et ses yeux gris sombre pétillaient. Grimald, par son respect pour les Maîtres des Chevaux, venait de remonter de plusieurs crans dans son estime. Et, finalement, approuva son frère d’un vigoureux hochement de tête.
Aelyn sourit et remercia l’homme du regard.

« Je n’ai nul besoin de connaître votre nom, même si je vous donne le mien. Je tiens à préserver votre anonymat si vous préférez ainsi. Mon nom est Aelyn, fille du capitaine Windhelm. Je suis guérisseuse à Aldburg. » elle désigna le garçon aux cheveux ondulés blond-roux « Et voici Eofyr… Et vous avez déjà retenu le nom d’Eogast. » termina-t-elle en désignant celui aux cheveux d’or.

Le chariot eut un cahot en heurtant une pierre et les deux garçons se retrouvèrent entassés l’un sur l’autre.

« Désolée. » s’excusa la jeune femme « Le chemin est un peu irrégulier dans cette zone. »

Pendant que les enfants se relevaient, elle jeta un coup d’œil vers l’inconnu. Il s’était presque insensiblement détendu depuis qu’il était venu à leur rencontre. Les changements étaient minimes mais son œil aguerri de guérisseuse et sa connaissance du corps humain lui avaient permit de repérer facilement ces signes. Ses épaules étaient plus basses, les muscles de son cou plus détendus, quelques micros expressions passaient sur la partie visible de son visage, ainsi que de nombreux autres petits détails plus insignifiants encore.

« A quelle distance de la forteresse voulez-vous être déposé ? Les sentinelles peuvent voir loin sur les remparts mais personne ne pourrait vous identifier avant d’être près des murs. Nous verrons Aldburg bien avant qu’elle nous voit. »

Quelqu’un tapota doucement sur l’épaule de l’agent du Gondor. Eogast attendit qu’il se retourne et lui tendit une assiette en bois dans laquelle il y avait deux tranches de pain noir, une portion de fromage au lait de jument et de brebis et une tranche de jambon. La jeune femme récupéra sa propre assiette que lui tendait Eofyr et les deux enfants se retirèrent dans le fond du chariot pour déguster leur propre repas.

Grimald s'apprêtait à répondre à Aelyn dont il connaissait maintenant le prénom quand le jeune fils de la guérisseuse lui tendit une assiette en guise de repas, repas très modeste mais qui était véritablement le bienvenue et qui surtout était l'un des premiers qu'il se vit recevoir gratuitement et probablement de bon cœur. Il hésita à accepter, il n'était pas habitué à ce qui était à ses yeux un grand acte de charité et de gentillesse. Mais il se décida ,après un court temps d'hésitation, à prendre l'assiette suivit d'un bref merci, timide et gêné mais néanmoins chaleureux, qui venait surtout du fond de son âme.
C'était une nouvelle fois pour lui un sentiment nouveau et Grimald savait bien qu'il commençait à s'attacher à ceux qui étaient pour lui de parfaits inconnus il y a peu de temps encore... Il reporta alors son attention sur les mots d'Aelyn, en effet la question était intéressante.

Hm, si ce que vous dites est vrai alors je devrai vous quitter tout de suite après que l'on ai commencé à apercevoir la forteresse... Je dois rester un spectre sur ces terres, une simple rumeur au pire des cas... Et il vaudrait également mieux pour vous que l-on ne vous voit pas à mes côtés au risque de paraitre suspects et par la suite d'être effroyablement questionnés...

Puis il mangea un peu de pain qui lui sembla meilleur que n'importe quel pain qu'il avait jusque là eu la chance de déguster même si celui-ci n'était probablement qu'une confection artisanale banale mais tout à fait appréciable. Il se demandait au plus profond de lui même si cette situation n'était finalement pas similaire aux repas de familles qu'il ne connut jamais... Il regarda alors le ciel toujours bleu, calme et paisible. Lui vint alors la révélation qu'il était affreusement vulgaire d'accepter ainsi un repas sans dédommagement. Il prit alors son petit sac de cuir noir et l'ouvrit avant de se tourner vers Aelyn.

Excusez-moi, mais combien vous dois-je pour la nourriture ? J'insiste.

Dit-il sincère avec un sourire franc mais malheureusement caché par sa capuche et le col de sa veste.

Loin d’être une simple d’esprit, Aelyn commençait à se faire une idée des véritables activités de l’homme à côté d’elle. Cela l’inquiétait un peu mais comme il n’avait pas l’air de vouloir nuire au Rohan, elle décida de l’ignorer. Elle pouvait comprendre les précautions avec lesquelles il s’entourait mais le trouvait, au fond, un peu paranoïaque. Elle acquiesça cependant.

« Très bien, je vous déposerais aussitôt que la forteresse sera en vue. Mais je ne pense pas que je me ferais interroger si l’on vous voyait à mes côtés. Quel mal pourrait-il y avoir à transporter quelques heures un voyageur allant à pied ? Et puis, si vraiment on trouvait à me soupçonner de quelques malfaisances ou trahisons – aussi étrange que cela me paraîtrait – j’ai des amis qui, j’en suis sûre, m’éviteraient de tels désagréments. »

Elle attacha les rênes à côté d’elle, à portée de main. N’ayant pas mangé depuis l’aube, la jeune femme entama avec appétit sa part de nourriture. L’effort qu’avait demandé la remise sur pied du chariot l’avait presque vidée de son énergie. Elle croqua dans la savoureuse, quoi qu’un peu sèche, tranche de jambon quand le gondorien lui proposa une compensation financière au repas. Aelyn fronça les sourcils et, pendant quelques dixièmes de secondes, sembla vexée par les mots de Grimald. Pourtant l’expression passa très vite et elle expliqua patiemment :

« Je vous en pris, n’insistez pas, vous m’insulteriez. Ce chariot m’appartient et vous y avez été librement invité. Cela signifie donc que vous êtes mon hôte. Les règles de l’hospitalité m’interdisent d’accepter votre argent. Et il serait préférable que vous vous absteniez de faire pareille proposition à d’autres rohirrim sur la route si ceux-ci vous offre un repas. Cela pourrait être considéré comme une grave insulte. L’hospitalité est sacrée chez les Rohirrim. Je ne vous en tiens pas rigueur car je sais que c’est la politesse qui vous pousse à dire ça mais soyez prévenu pour la prochaine fois. » termina-t-elle en souriant.

Elle jeta un coup d’œil son assiette et reprit, un peu gênée :

« A vrai dire, j’ai un peu honte de n’avoir que ce frugal repas à vous offrir. Nous sommes bientôt au terme de notre voyage et nous arrivons à la fin de nos provisions. Si vous aviez été invité dans ma maison, j’aurais pu vous servir quelque chose de plus consistant et de chaud. Vous auriez eut le droit à un excellent potage, une généreuse portion de ma recette familiale de ragoût d’agneau, du bon fromage frais du Rohan, un gâteau aux fruits secs et une infusion pour digérer tous ça. Et surtout du pain fraîchement sortit du four. Et peut-être même une coupe de lait de jument fermenté pour peu que j’en aurait eut en réserve à ce moment-là. »

Derrière, une sorte de chahut se fit entendre.

« Mais non, si tu attaques comme ça, vers le bas, tu peux plus contre-attaquer »
« Pas si tu pivotes pour revenir, avec le mouvement avec les jambes qu’a montré oncle Eoden. »
…

La conversation était animée. Elle rappelait de vieux souvenirs la guérisseuse qui ne pu s’empêcher de rire.

« C’est tout le temps comme ça. Il y a des jours où, je l’avoue, c’est un peu fatiguant mais c’est un vrai bonheur. Leur père serait fier d’eux. Vous savez, mon aîné rêve de devenir maréchal et mon cadet veut être ambassadeur… » expliqua-t-elle avant de s’interrompre dans sa lancée. « Désolée, je dois vous ennuyer avec mes histoires. »

Et elle reprit son repas, silencieuse. Le vent soufflait moins violement à présent et le soleil de midi réchauffait enfin les voyageurs.
Aelyn ne se lassait pas d’observer les paysages du territoire des Seigneurs des Chevaux. Son père avait été le premier à lui insuffler l’amour de la patrie et, tout au long de sa vie, elle l’avait soigneusement entretenu et transmit à ses propres enfants. Tous les sacrifices que le Rohan avait exigés pour sa protection, elle les avait accepté. Dans la douleur et la peine, certes, mais sans haine. C’était le lot de tous les Rohirrims.
Elle soupira, oublieuse de l’homme à côté d’elle et des enfants qui débattaient derrière. Le Riddermark connaissait des heures sombres et l’ombre des conflits, des rancoeurs et du pouvoir planait sur les plaines verdoyantes comme autant de sinistres crébains au dessus d’un champ de bataille.

Elle sortit de ses pensées en apercevant au loin les contours de la forteresse d’Eomer. Un son clair sortit de sa bouche, suivit d’un sifflement bref et, aussitôt, Mægen stoppa sa course en quelques foulées.

« Nous voilà en vue d’Aldburg. » annonça-t-elle à son passager.

Grimald sauta à terre. La guérisseuse le remercia encore chaleureusement et lui indiqua la meilleure direction à suivre pour continuer sa route sans croiser âme qui vive. Les garçons eux-mêmes passèrent la tête par la bâche pour faire un signe d’au revoir à l’étranger qui reprenait déjà sa course vers le sud-ouest. Aelyn reprit les rênes en main, claqua de la langue et, de nouveau, le chariot se mit en branle. Qu’il était bon d’apercevoir enfin son foyer après un si long voyage ! Bientôt elle pourrait se reposer, bientôt...

( Je répond vite fait te dire : ne t'en fais pas je ne t'ai pas laché, je suis juste un peu surchargé en ce moment et j'ai pas bien le temps de passer mais promis je répond dès que possible dans les prochains jours, si tu veux on finit rapidement car ces temps-ci je peux pas venir trop souvent et je m'en excuse ><"...)

à éditer.

Edit Fofo: Le mieux pour ce genre d'infos c'est quand même le message privé