L’arrivée avait de quoi être inattendue.
Madhel et ses hommes hantaient le manoir depuis des mois et jamais ils n’avaient remarqué ce passage. Péocle n’en avait jamais fait mention, ce qui avait grandement facilité la tâche des hommes de la Rose Noire.
En un instant, la ligne de front fut formée et chaque camp prit position. Les sbires de Madhel tournèrent tous le dos à la grande porte -sauf un- afin de faire face à ce nouveau caillou dans leurs bottes. Et quel caillou. La fine fleur de l’armée d’Arnor en personne. Chaque fois que cette Garde passait quelque part, elle ne laissait derrière elle que du sang, de la poussière et des murmures. Chacun de ses membres était trié sur le volet. Il n’y avait pas de mauvaise recrue. Les novices n’existaient pas parmi les hommes du Fantôme. Seuls des vétérans et des plus jeunes à fort potentiel pouvaient un jour espérer être coopté dans la Garde.
Le mécanisme des arbalètes retentit entre les colonnes de la salle. Le souffle des soldats donnait la mesure du temps dans ce décor annonciateur de terribles choses. Les minutes qui allaient suivre donneraient à voir un destin tragique pour nombre d’hommes.
Sirion observa en détails la troupe de Madhel. Peut-être aurait-il pris une autre décision s’il avait vu les arbalètes de guerre entre leurs mains. Ces armes imposantes -impossibles à utiliser d’une main- avaient une puissance dévastatrice. Et là où sa double-arbalète était discrète et précise, cette version barbare n’avait d’autre fonction que de transpercer sa cible et de tout détruire sur sa trajectoire. Ibn-Lahad connaissait leur pouvoir destructeur. Et les deux archers qu’il comptait parmi ses hommes devraient faire usage de tous leurs talents pour rivaliser.
La voix de Madhel était emplie de folie. Et même s’il voulait le cacher, Sirion pouvait y discerner de la peur. L’Ordre de la Couronne de Fer avait pendant longtemps mené la guerre à la baguette, contrôlant les actions de toute la Terre du Milieu. Aujourd’hui, le contrôle avait changé de camp. Les hommes de l’Ordre étaient pris au dépourvu. Mais alors que le Fantôme allait répondre à la question insensée de son vis-à-vis, les carreaux commencèrent à pleuvoir. Les flèches leur répondirent alors que tout le monde s’efforçait d’éviter les salves mortelles.
L’ancien Passeur d’Étoiles se jeta sur la gauche puis roula jusqu'à atteindre une colonne derrière laquelle il put se protéger. Un fracas lui fit tourner la tête en retrait. L’un des siens avait été transpercé par un carreau et planté contre le mur de pierre duquel ils avaient débarqué. En face, Maegon,
Azämi et les deux archers constatèrent à leur tour les dégâts de ces armes.
- Bordel. Il ne s’entendit même pas prononcé ce juron sous le bruit des tirs et des cris des otages.
- Comme d'habitude, Fantôme, l'Arnor a du retard quand il s'agit de sauver ses enfants… Les mots de Poppea résonnèrent entre les oreilles du khandéen. Puis il vit cette jeune fille s’avancer vers eux, la peur dessinée sur son visage blême. Elle était trempée de la tête au pied. Une odeur singulière se dégageait d’elle. Sirion eut peur de comprendre.
- Regarde ses yeux, Fantôme ! Regarde les yeux de cette enfant du royaume… Regarde sa terreur ! Elle me rappelle la princesse Ordenia. Les mêmes larmes… la même expression sur le visage… Où étiez-vous alors ? Où étiez-vous lorsque j'ai tranché la gorge des enfants d'Aldarion ? Où étais-tu, Fantôme !? La sœur du roi l’avait prévenu. Il en avait déjà eu vent. Mais l’intéressé venait de lui confirmer de sa propre bouche ses crimes. Où était-il ? Il repensa à Dol Guldur, la mine du Gondor, Vieille-Tombe. Ses pas l’avaient mené toujours plus loin de son royaume pour abattre la menace de l’Ordre, jusqu’à y parvenir enfin à l’autre bout du monde. Mais n’en était-ce pas moins son devoir de protéger les héritiers d’Aldarion ? N’était-ce pas moins sa faute s’ils étaient morts ? Sirion n’avait jamais pris le temps d’y songer.
Mais le passé était derrière eux. La guerre contre la couronne de fer avait fait de nombreuses victimes et à ce terrible jeu mortel, les enfants n’avaient pas été épargnés.
- Si tu ne peux pas sauver cette fille, Fantôme, à quoi bon continuer ? Elle est comme Ordenia. A quoi bon tuer et tuer encore, si cela n'a aucun but… ? Tu peux me tuer, Fantôme. Tu peux tous nous tuer… Mais en définitive, si tu n'épargnes pas cette vie, tu ne vaudras pas mieux qu'un vulgaire assassin. Une bête de guerre avide de sang… Tu ne vaudras pas mieux que ces misérables de l'Ordre de la Couronne de Fer, en définitive. Madhel était une vipère et ses paroles n’étaient que du poison. Mais Sirion n’était pas homme à qui l’on pouvait faire avaler de telles couleuvres. De sa cachette, le Fantôme observa l’ancien tribun déposer une bougie puis enflammer son carreau. Il enserra la poignée de sa propre arbalète, prêt à tirer. Mais deux sédéistes qui le visaient l’empêchaient toute envolée héroïque.
- Comment t'appelles-tu, ma fille ? Cet idiot allait bel et bien le faire…
- Arrête Madhel ! Si tu fais ça, il n’y aura plus de retour possible !
- Ordenia ! Je m'appelle Ordenia ! Pitié aidez-moi ! Puis le traître à son royaume se releva, visa minutieusement sa cible, un sourire mauvais sur le visage…
Et appuya sur la détente.
Les flammes embrasèrent la jeune femme en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Ses cris de souffrance auraient glacé le sang de bon nombre de gens mais les combattants se trouvant dans la pièce étaient tout sauf des enfants de chœur. Le feu et la mort faisaient partie de leur quotidien.
Le brasier incandescent se refléta dans les yeux noirs du Fantôme. Il contemplait cette femme en train de brûler sous ses yeux comme une torche consumée par les flammes. Ce feu lui rappela une terrible nuit. La chaleur, les hurlements, l’endroit confiné, tout y était. Mais bien vite, Sirion dut sortir de sa torpeur car déjà les hommes de Madhel se ruaient vers eux. Une dizaine d’hommes armés jusqu’aux dents et qui avaient faim de mort. Ils étaient tels des bêtes acculées dans leur terrier. Elles ne pouvaient plus reculer et fonçaient donc tête baissée vers ceux qui leur promettaient de mettre un point final à leur existence.
Sirion leva Nerthag et s’avança vers le premier d’entre eux. Par chance, un carreau d’arbalète qui lui était destiné frôla son crâne et vînt se planter dans le mur derrière lui. Il engagea le combat avec plus de prudence, un œil toujours tourné vers les tireurs. Maegon et les autres firent de même. L’un des archers continua ses tirs en direction des arbalétriers ennemis avant de rapidement reprendre sa lame. Les hommes de Madhel étaient trop nombreux que pour se priver d’une épée.
L’adversaire du Fantôme était rapide, petit et coriace. Ils échangèrent plusieurs attaques sans jamais prendre l’avantage sur l’autre. L’arbalète de Sirion l’empêchait d’employer Nerthag à sa juste valeur. D’une main, il était un assez bon bretteur que pour maîtriser son ennemi sans pouvoir aller réellement plus loin. Son esprit lui remémora son duel face à Gallen. Un guerrier d’un tout autre niveau. Pourtant, sa force n’était pas suffisante pour venir à bout de ce sbire. Il devait faire appel à la ruse.
Au même instant, Sirion entraperçut Madhel le fixer. L’ancien tribun le jaugea avant de se diriger vers une fenêtre. Le félon prenait la fuite. Non, pas la fuite. Son regard dégageait une certaine confiance. Avait-il un plan ? Son échange insistant avec lui en disait long. Suis-moi… lançait-il.
Puis Madhel enfui, son attention se reporta sur le seul et unique homme servant de rempart face aux renforts de Laerte. Sirion le savait. Si cette porte ne s’ouvrait pas, leur virée nocturne allait tourner au désastre. Il fallait agir et vite. C’est là qu’il croisa le regard d’
Azämi.
Et de deux.
C’était déjà le deuxième des sbires de Madhel qu’
Azämi venait d’occire. Sa vitesse et sa rage faisaient de la khandéenne une guerrière redoutable. Aucun des traîtres leur faisant face ne pouvait rivaliser avec elle. Face à ces soldats fatigués, elle n’avait aucun mal à exécuter ses passes et à les éliminer un à un. Les marques peintes sur son visage rendaient ses traits plus durs et son regard plus pénétrant encore. Malgré son expatriation, la jeune combattante gardait les rituels ancestraux de son clan. Elle était sans aucun doute le membre de la Rose Noire la plus déterminée et la plus zélée dans son rôle.
La compatriote de Sirion remarqua à son tour l’homme seul qui protégeait l’entrée. Sa vie était la barrière entre la réussite et l’échec de leur mission. Le fil sur lequel elle tenait devait donc être tranché.
Azämi aperçut Sirion en difficulté. Ce dernier scrutait lui aussi cette opportunité. Mais son opposant ne le laisserait pas passer…
L’action était risquée. Il ne devait pas se louper. Au moindre faux mouvement, la lame de son adversaire se ferait une joie de l’embrocher. Vitesse et précision.
Azämi était à l’affût. Son ennemi reprit son souffle entre deux attaques. C’était le moment !
En un éclair, Sirion lança son arbalète dans les airs, par-dessus le sbire de Madhel. À la réception,
Azämi se jeta en avant pour récupérer l’arme fétiche. Elle se tourna vers la porte dans sa chute, puis une fois allongée au sol elle prit le temps de viser la porte…
Le vis-à-vis du Fantôme avait suivi du regard l’arbalète avant de se souvenir qui il devait affronter. Il se retourna, leva son épée mais l’ombre du khandéen était déjà sur lui. Une brûlure intense le saisit aussitôt au thorax. Son regard se baissa jusqu’à entrevoir une lame noire qui perforait sa chair et ses organes. Du sang commença à jaillir de sa bouche, un fourmillement traversa tout son corps. Mais la folie qui avait gagné tous les zélotes ne l’avait pas épargné. D’un geste vif, l’homme agrippa Sirion d’une main avant de se saisir de l’autre une dague rangée dans son dos. Il emporterait le Fantôme dans sa tombe.
Mais l’agent d’Aldarion était un guerrier prévoyant. Lui aussi avait une dague et ses réflexes étaient meilleurs que les siens. Encore plus en cet instant. Le coup fut rapide et sans fioriture. Le geste était précis et assuré. La lame vînt s’enfoncer dans la tempe du sédéiste jusqu’à la garde, coupant court au combat. Ces hommes n’étaient plus que des bêtes enragées, les blesser ne suffisait plus. Le seul remède était la mort. Au fil des mois et de sa vendetta, Sirion l’avait compris.
À l’autre bout de la salle, un fracas terrible retentit. La porte massive éclata en d’innombrables morceaux de bois, recouvrant au passage le cadavre chaud du dernier rempart humain criblé d’un carreau.
Azämi avait accompli sa besogne. Laerte et les siens déboulaient à présent dans ce qui s’était mué en champ de bataille. Sirion remarqua son arbalète par terre, abandonnée à son sort. Il chercha sa compatriote des yeux. Juste à temps, il vit
Azämi disparaître de l’autre côté de la fenêtre. Le Fantôme n’était pas le seul à vouloir poursuivre Madhel…
Le reste des hommes du tribun allait être bien occupé avec la Rose Blanche de Laerte. Ibn-Lahad savait que le capitaine ne laisserait aucun survivant. Il l’avait sélectionné dans ce seul but. Il se lança donc sans scrupules vers la fenêtre, après avoir remis un carreau dans son arme et se dirigea vers ce qui allait être un tournant dans cette nuit sanglante.
Azämi l’avait repéré. Elle avait vu cette crapule enjamber le parapet. Elle l’avait vu fuir comme un lâche, après avoir trahi son propre pays, voilà qu’il fuyait encore face à son destin. Madhel allait payer. La tête dehors, elle sentit aussitôt le vent qui s’était levé sur le manoir. Le ciel s’était encore obscurci, annonçant un orage imminent. L’air était lourd et pesant.
Azämi repéra sur le côté le seul passage par lequel le félon avait pu passer. Le tribun était sur le toit. Cela ne faisait aucun doute. Elle allait le coincer comme un rat.
Usant de toute son agilité, elle atteignit rapidement le toit. Elle posa le pied sur la pierre froide au même instant où un éclair zébra le ciel. Elle dominait l’endroit où se trouvait Madhel, en contrebas dans une petite cour discrète. Le scélérat était immobile. Qu’attendait-il ?
Puis le tonnerre gronda, semblant déchirer les cieux obscurs.
Le doigt de Madhel pressa la détente.
Un nouvel éclair au-dessus de leurs têtes.
Une douleur foudroyante.
Sans comprendre,
Azämi sentit son corps comme happé vers l’arrière, aspiré par le vide qu’elle venait de braver en escaladant la paroi. Puis le froid. Un froid terrible et intérieur. Le poids de son corps qui s’envole. Légère, légère comme une plume qu’elle était à présent. Et enfin, ses pieds décollèrent du sol.
La chute fut lente. Elle repensa à ses parents, elle repensa à son clan, à son exode vers l’Arnor. Elle repensa à Sirion Ibn-Lahad qui l’avait recueilli et dont elle avait fini par tomber éperdument amoureuse. Elle se remémora leurs quelques nuits ensemble. Elle se rappela tous les souvenirs bons et mauvais qu’elle avait pu traverser.
Sirion.
Azämi aurait tué n’importe qui pour cet homme.
Enfin, elle ressentit la douleur. Le choc avait été tel qu’il lui avait fallu plusieurs secondes avant de la ressentir. Elle dégringolait déjà dans le vide, enveloppée par sa cape noire se débattant dans les airs. Elle vit la lune à travers les nuages rétrécir peu à peu et sa vitesse s’accroître. Une larme perla au coin de ses yeux avant de s’échapper au-dessus d’elle.
- Sirion… Le murmure fut comme un cri d’appel. Ibn-Lahad était sur le point d’entamer son ascension lorsqu’il entendit la corde de l’arbalète claquer. Puis le bruissement d’une cape lestée tombant à pic lui fit quitter le mur du regard pour contempler l’œuvre de Madhel.
La voix douce d’
Azämi passa sur le guerrier comme un baume de douleur sur sa peau. Il la vit passer devant ses yeux. Sa chevelure noire ondulant au gré du vent et de sa chute.
Le Fantôme sentit une goutte d’eau effleurer son visage. Une goutte ? Ou une larme ? Face à lui, il n’y avait plus que le vide.
Azämi disparut dans l’obscurité des profondeurs au pied du manoir. Le tonnerre masqua le choc final comme pour éviter au khandéen d’en deviner davantage. L’orage faisait preuve de décence.
Une boule traversa le corps du Maître de la Garde, surgie du plus profond de son être. Sans s’en apercevoir, Sirion se retrouva sur le toit. L’arbalète au poing dirigée vers le félon Madhel. Il sauta dans la cour pour se retrouver à quelques pas seulement de l’ancien dignitaire.
- Encore une que tu n'as pas pu sauver, Fantôme… Tu sais que je ne me rendrai jamais… Le cercle est la vie, le crâne est la mort. Encore ce foutu proverbe. Jamais auparavant il ne l’avait entendu dans la bouche d’un sédéiste de l’Ordre. Son bras tenant l’arbalète tremblait d’excitation. Il avait l’opportunité d’en finir, là tout de suite. L’index n’avait qu’à s’appuyer sur le bout de métal retenant la corde bandée. Pourtant il hésitait. Sirion se trouvait face à l’un des derniers représentants de la Couronne de Fer. Il était à deux doigts d’éliminer la dernière poche de résistance d’Arnor.
Et il hésitait.
Si sa vendetta était un repas, Madhel en était le dessert. Et jusque-là, il avait un goût de rance. Le visage d’
Azämi flottait encore dans son esprit. Inlassablement. Un carreau en plein cœur ne lui aurait pas rendu justice. Mais Sirion pressa la détente.
Le projectile fusa dans l’air obscur et vînt caresser la joue du tribun avant de disparaître dans la nuit. Cette estafilade devait sonner comme un avant-goût de ce qui l’attendait. Puis l’arbalète fut jetée au sol. Pendant ce temps, la pluie commença à tomber sur les deux combattants.
- Tu devrais me tuer, Fantôme… Tue-moi sur-le-champ, sinon c'est moi qui te tuerai. Comme j'ai tué Ordenia… comme j'ai tué Neolias… Le crâne… Le crâne est la mort… Le crâne est la mort… Fantôme, tu dois comprendre… Je pourrais tuer encore… la reine Dinaelin… Poppea de Fornost… Le crâne est la mort… Le crâne est la mort… Fantôme, tu ne comprends pas… le crâne est la mort. Il est la mort, et le cercle… ah le cercle… Ibn-Lahad referma sa main autour de sa garde.
- Le cercle, Fantôme… est la vie… Le choc entre les lames fit écho au grondement au-dessus de leurs têtes. Sirion et Madhel échangèrent plusieurs coups sans prendre l’ascendant sur l’autre. Un pas en avant, un autre en arrière. Comme pour se jauger. Madhel tournait autour du Fantôme, immobile, attendant le bon moment pour frapper.
- Tu ne promets de tuer que des femmes ou des enfants. Ton cercle et ton crâne ne sont que des illusions derrière lesquelles tu te caches pour commettre tes forfaits. L’ancien tribun chargea une nouvelle fois, frappant de taille. Sirion para sans difficulté son attaque et lança une contre-offensive sur la droite de Madhel, lequel eut toutes les peines du monde à protéger son flanc. Une grimace à moitié dissimulée apparut sur son visage au moment de bouger son épaule pour parer le coup. Le regard de Sirion se fronça.
Le combat continua ainsi un bon moment. Le duel auquel les deux bretteurs se livraient s’intensifia à chaque attaque. Madhel, blessé, parvenait à contenir les offensives du khandéen grâce à sa longue expérience. Sirion, en pleine possession de ses moyens, s’employait à user son adversaire. Il se savait inférieur en technique. Pourtant il maîtrisait parfaitement ce combat.
- Tes menaces sont inutiles. Tu ne sais pas par où je suis passé pour arriver jusqu’à toi. J’ai affronté les flammes et la mort, j’ai occis Balthazar le Noir, j’ai affronté l’Orchâl de la Couronne de Fer. Il n’y a rien que tu puisses faire pour m’atteindre. Azämi.
C’était la goutte d’eau au milieu du torrent coulant dans ses veines.
- Une dernière chose... Il dut esquiver une nouvelle attaque plus fourbe de son ennemi. Il se baissa pour éviter sa lame puis fonça sur lui, le frappant à l’œil de son poing ferme. Madhel tituba en arrière et dut se raccrocher à une paroi pour ne pas choir. L’arnorien voulut fondre une nouvelle fois sur Sirion mais Ibn-Lahad s’écarta à temps et entailla la cuisse gauche du tribun, qui dut poser genou à terre.
- Tu parles beaucoup trop. #Azämi