6 résultats trouvés pour Azämi

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Sujet: Les plaies de l'Arnor
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les plaies de l'Arnor    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 24 Sep 2018 - 20:13
L’arrivée avait de quoi être inattendue.

Madhel et ses hommes hantaient le manoir depuis des mois et jamais ils n’avaient remarqué ce passage. Péocle n’en avait jamais fait mention, ce qui avait grandement facilité la tâche des hommes de la Rose Noire.

En un instant, la ligne de front fut formée et chaque camp prit position. Les sbires de Madhel tournèrent tous le dos à la grande porte -sauf un- afin de faire face à ce nouveau caillou dans leurs bottes. Et quel caillou. La fine fleur de l’armée d’Arnor en personne. Chaque fois que cette Garde passait quelque part, elle ne laissait derrière elle que du sang, de la poussière et des murmures. Chacun de ses membres était trié sur le volet. Il n’y avait pas de mauvaise recrue. Les novices n’existaient pas parmi les hommes du Fantôme. Seuls des vétérans et des plus jeunes à fort potentiel pouvaient un jour espérer être coopté dans la Garde.

Le mécanisme des arbalètes retentit entre les colonnes de la salle. Le souffle des soldats donnait la mesure du temps dans ce décor annonciateur de terribles choses. Les minutes qui allaient suivre donneraient à voir un destin tragique pour nombre d’hommes.  

Sirion observa en détails la troupe de Madhel. Peut-être aurait-il pris une autre décision s’il avait vu les arbalètes de guerre entre leurs mains. Ces armes imposantes -impossibles à utiliser d’une main- avaient une puissance dévastatrice. Et là où sa double-arbalète était discrète et précise, cette version barbare n’avait d’autre fonction que de transpercer sa cible et de tout détruire sur sa trajectoire. Ibn-Lahad connaissait leur pouvoir destructeur. Et les deux archers qu’il comptait parmi ses hommes devraient faire usage de tous leurs talents pour rivaliser.

La voix de Madhel était emplie de folie. Et même s’il voulait le cacher, Sirion pouvait y discerner de la peur. L’Ordre de la Couronne de Fer avait pendant longtemps mené la guerre à la baguette, contrôlant les actions de toute la Terre du Milieu. Aujourd’hui, le contrôle avait changé de camp. Les hommes de l’Ordre étaient pris au dépourvu. Mais alors que le Fantôme allait répondre à la question insensée de son vis-à-vis, les carreaux commencèrent à pleuvoir. Les flèches leur répondirent alors que tout le monde s’efforçait d’éviter les salves mortelles.

L’ancien Passeur d’Étoiles se jeta sur la gauche puis roula jusqu'à atteindre une colonne derrière laquelle il put se protéger. Un fracas lui fit tourner la tête en retrait. L’un des siens avait été transpercé par un carreau et planté contre le mur de pierre duquel ils avaient débarqué. En face, Maegon, Azämi et les deux archers constatèrent à leur tour les dégâts de ces armes.

- Bordel.

Il ne s’entendit même pas prononcé ce juron sous le bruit des tirs et des cris des otages.

- Comme d'habitude, Fantôme, l'Arnor a du retard quand il s'agit de sauver ses enfants…

Les mots de Poppea résonnèrent entre les oreilles du khandéen. Puis il vit cette jeune fille s’avancer vers eux, la peur dessinée sur son visage blême. Elle était trempée de la tête au pied. Une odeur singulière se dégageait d’elle. Sirion eut peur de comprendre.

- Regarde ses yeux, Fantôme ! Regarde les yeux de cette enfant du royaume… Regarde sa terreur ! Elle me rappelle la princesse Ordenia. Les mêmes larmes… la même expression sur le visage… Où étiez-vous alors ? Où étiez-vous lorsque j'ai tranché la gorge des enfants d'Aldarion ? Où étais-tu, Fantôme !?

La sœur du roi l’avait prévenu. Il en avait déjà eu vent. Mais l’intéressé venait de lui confirmer de sa propre bouche ses crimes. Où était-il ? Il repensa à Dol Guldur, la mine du Gondor, Vieille-Tombe. Ses pas l’avaient mené toujours plus loin de son royaume pour abattre la menace de l’Ordre, jusqu’à y parvenir enfin à l’autre bout du monde. Mais n’en était-ce pas moins son devoir de protéger les héritiers d’Aldarion ? N’était-ce pas moins sa faute s’ils étaient morts ? Sirion n’avait jamais pris le temps d’y songer.

Mais le passé était derrière eux. La guerre contre la couronne de fer avait fait de nombreuses victimes et à ce terrible jeu mortel, les enfants n’avaient pas été épargnés.

- Si tu ne peux pas sauver cette fille, Fantôme, à quoi bon continuer ? Elle est comme Ordenia. A quoi bon tuer et tuer encore, si cela n'a aucun but… ? Tu peux me tuer, Fantôme. Tu peux tous nous tuer… Mais en définitive, si tu n'épargnes pas cette vie, tu ne vaudras pas mieux qu'un vulgaire assassin. Une bête de guerre avide de sang… Tu ne vaudras pas mieux que ces misérables de l'Ordre de la Couronne de Fer, en définitive.

Madhel était une vipère et ses paroles n’étaient que du poison. Mais Sirion n’était pas homme à qui l’on pouvait faire avaler de telles couleuvres. De sa cachette, le Fantôme observa l’ancien tribun déposer une bougie puis enflammer son carreau. Il enserra la poignée de sa propre arbalète, prêt à tirer. Mais deux sédéistes qui le visaient l’empêchaient toute envolée héroïque.

- Comment t'appelles-tu, ma fille ?

Cet idiot allait bel et bien le faire…

- Arrête Madhel ! Si tu fais ça, il n’y aura plus de retour possible !
- Ordenia ! Je m'appelle Ordenia ! Pitié aidez-moi !


Puis le traître à son royaume se releva, visa minutieusement sa cible, un sourire mauvais sur le visage…

Et appuya sur la détente.

Les flammes embrasèrent la jeune femme en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Ses cris de souffrance auraient glacé le sang de bon nombre de gens mais les combattants se trouvant dans la pièce étaient tout sauf des enfants de chœur. Le feu et la mort faisaient partie de leur quotidien.

Le brasier incandescent se refléta dans les yeux noirs du Fantôme. Il contemplait cette femme en train de brûler sous ses yeux comme une torche consumée par les flammes. Ce feu lui rappela une terrible nuit. La chaleur, les hurlements, l’endroit confiné, tout y était. Mais bien vite, Sirion dut sortir de sa torpeur car déjà les hommes de Madhel se ruaient vers eux. Une dizaine d’hommes armés jusqu’aux dents et qui avaient faim de mort. Ils étaient tels des bêtes acculées dans leur terrier. Elles ne pouvaient plus reculer et fonçaient donc tête baissée vers ceux qui leur promettaient de mettre un point final à leur existence.  

Sirion leva Nerthag et s’avança vers le premier d’entre eux. Par chance, un carreau d’arbalète qui lui était destiné frôla son crâne et vînt se planter dans le mur derrière lui. Il engagea le combat avec plus de prudence, un œil toujours tourné vers les tireurs. Maegon et les autres firent de même. L’un des archers continua ses tirs en direction des arbalétriers ennemis avant de rapidement reprendre sa lame. Les hommes de Madhel étaient trop nombreux que pour se priver d’une épée.

L’adversaire du Fantôme était rapide, petit et coriace. Ils échangèrent plusieurs attaques sans jamais prendre l’avantage sur l’autre. L’arbalète de Sirion l’empêchait d’employer Nerthag à sa juste valeur. D’une main, il était un assez bon bretteur que pour maîtriser son ennemi sans pouvoir aller réellement plus loin. Son esprit lui remémora son duel face à Gallen. Un guerrier d’un tout autre niveau. Pourtant, sa force n’était pas suffisante pour venir à bout de ce sbire. Il devait faire appel à la ruse.

Au même instant, Sirion entraperçut Madhel le fixer. L’ancien tribun le jaugea avant de se diriger vers une fenêtre. Le félon prenait la fuite. Non, pas la fuite. Son regard dégageait une certaine confiance. Avait-il un plan ? Son échange insistant avec lui en disait long. Suis-moi… lançait-il.

Puis Madhel enfui, son attention se reporta sur le seul et unique homme servant de rempart face aux renforts de Laerte. Sirion le savait. Si cette porte ne s’ouvrait pas, leur virée nocturne allait tourner au désastre. Il fallait agir et vite. C’est là qu’il croisa le regard d’Azämi.

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Et de deux.

C’était déjà le deuxième des sbires de Madhel qu’Azämi venait d’occire. Sa vitesse et sa rage faisaient de la khandéenne une guerrière redoutable. Aucun des traîtres leur faisant face ne pouvait rivaliser avec elle. Face à ces soldats fatigués, elle n’avait aucun mal à exécuter ses passes et à les éliminer un à un. Les marques peintes sur son visage rendaient ses traits plus durs et son regard plus pénétrant encore. Malgré son expatriation, la jeune combattante gardait les rituels ancestraux de son clan. Elle était sans aucun doute le membre de la Rose Noire la plus déterminée et la plus zélée dans son rôle.  

La compatriote de Sirion remarqua à son tour l’homme seul qui protégeait l’entrée. Sa vie était la barrière entre la réussite et l’échec de leur mission. Le fil sur lequel elle tenait devait donc être tranché.

Azämi aperçut Sirion en difficulté. Ce dernier scrutait lui aussi cette opportunité. Mais son opposant ne le laisserait pas passer…

L’action était risquée. Il ne devait pas se louper. Au moindre faux mouvement, la lame de son adversaire se ferait une joie de l’embrocher. Vitesse et précision. Azämi était à l’affût. Son ennemi reprit son souffle entre deux attaques. C’était le moment !

En un éclair, Sirion lança son arbalète dans les airs, par-dessus le sbire de Madhel. À la réception, Azämi se jeta en avant pour récupérer l’arme fétiche. Elle se tourna vers la porte dans sa chute, puis une fois allongée au sol elle prit le temps de viser la porte…

Le vis-à-vis du Fantôme avait suivi du regard l’arbalète avant de se souvenir qui il devait affronter. Il se retourna, leva son épée mais l’ombre du khandéen était déjà sur lui. Une brûlure intense le saisit aussitôt au thorax. Son regard se baissa jusqu’à entrevoir une lame noire qui perforait sa chair et ses organes. Du sang commença à jaillir de sa bouche, un fourmillement traversa tout son corps. Mais la folie qui avait gagné tous les zélotes ne l’avait pas épargné. D’un geste vif, l’homme agrippa Sirion d’une main avant de se saisir de l’autre une dague rangée dans son dos. Il emporterait le Fantôme dans sa tombe.

Mais l’agent d’Aldarion était un guerrier prévoyant. Lui aussi avait une dague et ses réflexes étaient meilleurs que les siens. Encore plus en cet instant. Le coup fut rapide et sans fioriture. Le geste était précis et assuré. La lame vînt s’enfoncer dans la tempe du sédéiste jusqu’à la garde, coupant court au combat. Ces hommes n’étaient plus que des bêtes enragées, les blesser ne suffisait plus. Le seul remède était la mort. Au fil des mois et de sa vendetta, Sirion l’avait compris.

À l’autre bout de la salle, un fracas terrible retentit. La porte massive éclata en d’innombrables morceaux de bois, recouvrant au passage le cadavre chaud du dernier rempart humain criblé d’un carreau. Azämi avait accompli sa besogne. Laerte et les siens déboulaient à présent dans ce qui s’était mué en champ de bataille. Sirion remarqua son arbalète par terre, abandonnée à son sort. Il chercha sa compatriote des yeux. Juste à temps, il vit Azämi disparaître de l’autre côté de la fenêtre. Le Fantôme n’était pas le seul à vouloir poursuivre Madhel…

Le reste des hommes du tribun allait être bien occupé avec la Rose Blanche de Laerte. Ibn-Lahad savait que le capitaine ne laisserait aucun survivant. Il l’avait sélectionné dans ce seul but. Il se lança donc sans scrupules vers la fenêtre, après avoir remis un carreau dans son arme et se dirigea vers ce qui allait être un tournant dans cette nuit sanglante.

Azämi l’avait repéré. Elle avait vu cette crapule enjamber le parapet. Elle l’avait vu fuir comme un lâche, après avoir trahi son propre pays, voilà qu’il fuyait encore face à son destin. Madhel allait payer. La tête dehors, elle sentit aussitôt le vent qui s’était levé sur le manoir. Le ciel s’était encore obscurci, annonçant un orage imminent. L’air était lourd et pesant. Azämi repéra sur le côté le seul passage par lequel le félon avait pu passer. Le tribun était sur le toit. Cela ne faisait aucun doute. Elle allait le coincer comme un rat.  

Usant de toute son agilité, elle atteignit rapidement le toit. Elle posa le pied sur la pierre froide au même instant où un éclair zébra le ciel. Elle dominait l’endroit où se trouvait Madhel, en contrebas dans une petite cour discrète. Le scélérat était immobile. Qu’attendait-il ?

Puis le tonnerre gronda, semblant déchirer les cieux obscurs.

Le doigt de Madhel pressa la détente.

Un nouvel éclair au-dessus de leurs têtes.

Une douleur foudroyante.

Sans comprendre, Azämi sentit son corps comme happé vers l’arrière, aspiré par le vide qu’elle venait de braver en escaladant la paroi. Puis le froid. Un froid terrible et intérieur. Le poids de son corps qui s’envole. Légère, légère comme une plume qu’elle était à présent. Et enfin, ses pieds décollèrent du sol.

La chute fut lente. Elle repensa à ses parents, elle repensa à son clan, à son exode vers l’Arnor. Elle repensa à Sirion Ibn-Lahad qui l’avait recueilli et dont elle avait fini par tomber éperdument amoureuse. Elle se remémora leurs quelques nuits ensemble. Elle se rappela tous les souvenirs bons et mauvais qu’elle avait pu traverser.

Sirion.

Azämi aurait tué n’importe qui pour cet homme.  

Enfin, elle ressentit la douleur. Le choc avait été tel qu’il lui avait fallu plusieurs secondes avant de la ressentir. Elle dégringolait déjà dans le vide, enveloppée par sa cape noire se débattant dans les airs. Elle vit la lune à travers les nuages rétrécir peu à peu et sa vitesse s’accroître. Une larme perla au coin de ses yeux avant de s’échapper au-dessus d’elle.

- Sirion…  

Le murmure fut comme un cri d’appel. Ibn-Lahad était sur le point d’entamer son ascension lorsqu’il entendit la corde de l’arbalète claquer. Puis le bruissement d’une cape lestée tombant à pic lui fit quitter le mur du regard pour contempler l’œuvre de Madhel.

La voix douce d’Azämi passa sur le guerrier comme un baume de douleur sur sa peau. Il la vit passer devant ses yeux. Sa chevelure noire ondulant au gré du vent et de sa chute.

Le Fantôme sentit une goutte d’eau effleurer son visage. Une goutte ? Ou une larme ? Face à lui, il n’y avait plus que le vide. Azämi disparut dans l’obscurité des profondeurs au pied du manoir. Le tonnerre masqua le choc final comme pour éviter au khandéen d’en deviner davantage. L’orage faisait preuve de décence.

Une boule traversa le corps du Maître de la Garde, surgie du plus profond de son être. Sans s’en apercevoir, Sirion se retrouva sur le toit. L’arbalète au poing dirigée vers le félon Madhel. Il sauta dans la cour pour se retrouver à quelques pas seulement de l’ancien dignitaire.  

- Encore une que tu n'as pas pu sauver, Fantôme… Tu sais que je ne me rendrai jamais… Le cercle est la vie, le crâne est la mort.

Encore ce foutu proverbe. Jamais auparavant il ne l’avait entendu dans la bouche d’un sédéiste de l’Ordre. Son bras tenant l’arbalète tremblait d’excitation. Il avait l’opportunité d’en finir, là tout de suite. L’index n’avait qu’à s’appuyer sur le bout de métal retenant la corde bandée. Pourtant il hésitait. Sirion se trouvait face à l’un des derniers représentants de la Couronne de Fer. Il était à deux doigts d’éliminer la dernière poche de résistance d’Arnor.

Et il hésitait.

Si sa vendetta était un repas, Madhel en était le dessert. Et jusque-là, il avait un goût de rance. Le visage d’Azämi flottait encore dans son esprit. Inlassablement. Un carreau en plein cœur ne lui aurait pas rendu justice. Mais Sirion pressa la détente.  

Le projectile fusa dans l’air obscur et vînt caresser la joue du tribun avant de disparaître dans la nuit. Cette estafilade devait sonner comme un avant-goût de ce qui l’attendait. Puis l’arbalète fut jetée au sol. Pendant ce temps, la pluie commença à tomber sur les deux combattants.  

- Tu devrais me tuer, Fantôme… Tue-moi sur-le-champ, sinon c'est moi qui te tuerai. Comme j'ai tué Ordenia… comme j'ai tué Neolias… Le crâne… Le crâne est la mort… Le crâne est la mort… Fantôme, tu dois comprendre… Je pourrais tuer encore… la reine Dinaelin… Poppea de Fornost… Le crâne est la mort… Le crâne est la mort… Fantôme, tu ne comprends pas… le crâne est la mort. Il est la mort, et le cercle… ah le cercle…

Ibn-Lahad referma sa main autour de sa garde.

- Le cercle, Fantôme… est la vie…

Le choc entre les lames fit écho au grondement au-dessus de leurs têtes. Sirion et Madhel échangèrent plusieurs coups sans prendre l’ascendant sur l’autre. Un pas en avant, un autre en arrière. Comme pour se jauger. Madhel tournait autour du Fantôme, immobile, attendant le bon moment pour frapper.

- Tu ne promets de tuer que des femmes ou des enfants. Ton cercle et ton crâne ne sont que des illusions derrière lesquelles tu te caches pour commettre tes forfaits.

L’ancien tribun chargea une nouvelle fois, frappant de taille. Sirion para sans difficulté son attaque et lança une contre-offensive sur la droite de Madhel, lequel eut toutes les peines du monde à protéger son flanc. Une grimace à moitié dissimulée apparut sur son visage au moment de bouger son épaule pour parer le coup. Le regard de Sirion se fronça.

Le combat continua ainsi un bon moment. Le duel auquel les deux bretteurs se livraient s’intensifia à chaque attaque. Madhel, blessé, parvenait à contenir les offensives du khandéen grâce à sa longue expérience. Sirion, en pleine possession de ses moyens, s’employait à user son adversaire. Il se savait inférieur en technique. Pourtant il maîtrisait parfaitement ce combat.

- Tes menaces sont inutiles. Tu ne sais pas par où je suis passé pour arriver jusqu’à toi. J’ai affronté les flammes et la mort, j’ai occis Balthazar le Noir, j’ai affronté l’Orchâl de la Couronne de Fer. Il n’y a rien que tu puisses faire pour m’atteindre.

Azämi.

C’était la goutte d’eau au milieu du torrent coulant dans ses veines.

- Une dernière chose...

Il dut esquiver une nouvelle attaque plus fourbe de son ennemi. Il se baissa pour éviter sa lame puis fonça sur lui, le frappant à l’œil de son poing ferme. Madhel tituba en arrière et dut se raccrocher à une paroi pour ne pas choir. L’arnorien voulut fondre une nouvelle fois sur Sirion mais Ibn-Lahad s’écarta à temps et entailla la cuisse gauche du tribun, qui dut poser genou à terre.

- Tu parles beaucoup trop.

#Azämi
Sujet: La chair se consume, l'esprit demeure.
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: Annúminas   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: La chair se consume, l'esprit demeure.    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Sep 2015 - 1:17
Le soleil commençait à pointer derrière les Monts Brumeux à l'horizon. Une fine brume était apparue peu de temps avant, enveloppant les remparts de la cité sur un lit de coton. Les premiers rayons de l'astre de feu donnèrent au ciel une teinte rose orangée presque magique. Les oiseaux se mirent à chanter tandis que les volets s'ouvraient les uns après les autres. Sirion se tenait face à ce paysage depuis plusieurs heures déjà. À son retour de Vieille-Tombe et sa nouvelle nomination, le roi lui avait procuré des appartements privés dans l'une des tours les plus proches du palais royal. Ils se situaient au sommet de l'édifice et s'étendaient sur plusieurs étages. De bas en haut, l'on pouvait y trouver une salle d'armes, une petite cuisine et enfin une chambre au dernier palier. Cette chambre était des plus modestes. Le Maître de la Rose n'était guère attaché aux apparats et aux signes de richesses extérieurs, et bien que son rang le lui aurait permis, il n'était pas homme à se pavaner.

Habillé d'une simple tunique en lin et d'un pantalon de voyage, il observait la capitale de l'Arnor, assis depuis son petit balcon. Il n'avait jusque là jamais pris le temps de profiter de sa nouvelle demeure et c'était la première nuit qu'il passait à son domicile depuis la fin de sa convalescence. La vue était magnifique et il sentit son esprit se relâcher face au soleil du matin. Les dernières semaines avaient été rudes et l'avenir annonçait encore quelques aventures périlleuses. Ibn-Lahad malaxait sans relâche le petit parchemin qu'il tenait entre ses doigts. Naos lui avait transmis durant leur retour. Ce qu'il contenait était des plus intéressants et quelque peu dangereux. Le roi Aldarion était encore sur la route, profitant du voyage pour faire découvrir les Peuples Libres à sa nouvelle reine. Il n'allait pas attendre son retour pour obtenir son aval. De toute manière, il connaissait déjà sa réponse. Il s'en occuperait lui-même et rendrait des comptes à Aldarion après.

Un léger gémissement se fit entendre derrière le Khandéen, provenant de l'intérieur. Mais il n'y prêta pas attention. Ses pensées revinrent bientôt sur le roi et sa femme. Dinaelin... Il n'avait guère eu l'occasion de s'entretenir avec elle, hormis les banalités d'usage lors du mariage. Mais il avait très vite senti le regard de cette femme se poser sur lui tel celui d'un chat face à un chien errant. Sirion sut dès lors qu'ils auraient du mal à s'entendre. Cette jeune femme aristocrate semblait à mille lieues de toute intrigue politico-militaire. C'était une jeune ignorante qui jouissait désormais d'un pouvoir certain en Terre du Milieu. Qui plus est, elle semblait avoir de mauvaises influences... Mais Sirion préféra ne pas s'en préoccuper davantage.

Des bruits de pas nus marchant sur le plancher grinçant parvinrent enfin à attirer Ibn-Lahad vers sa chambre. Une silhouette féminine se dessinait dans la pénombre de la pièce. S'habituant au changement de luminosité, Sirion reconnut rapidement les courbes de la jeune femme. Elle était entièrement nue et observait le guerrier face à elle. Le Fantôme s'efforça de lui sourire par politesse ce qui la poussa à s'avancer vers lui, baignant bientôt son corps dans les rayons du soleil. Azämi était la première femme qu'il touchait depuis des lustres. Cela faisait un moment qu'il avait deviné les avances de sa jeune protégée mais il s'était jusque là interdit tout rapprochement. La veille pourtant, il avait fini par céder. Une envie de plaisir et de lâcher-prise s'étaient emparées de lui. Ses gestes furent maladroits au début, la jeune Azämi décida bien vite de prendre les choses en main, attisée par le désir de son capitaine et aîné. À plusieurs reprises, Sirion eut des gestes violents et incontrôlables qu'il n'aurait pu expliquer mais qui ne semblèrent pas effrayer sa partenaire.

Elle se tenait donc devant lui, le dominant de toute sa hauteur. Le regard de Sirion arpenta chaque parcelle de son corps. Ses hanches dessinaient des courbes parfaites avant de se rétrécir en montant au niveau de son ventre plat. Sa poitrine toute dressée était des plus fermes et ses cheveux longs venaient envelopper ses contours comme un manteau d'ébène. Ses yeux verts sondaient les siens et ses lèvres fines lui sourirent. Le Passeur remarqua alors plusieurs hématomes au niveau de ses cotes, sa lèvre inférieure semblait également avoir saigné.

"Je suis désolé de t'avoir fait ça..." murmura-t-il.

Azämi ne lui répondit pas. Elle observait cet homme qu'elle admirait tant, elle voyait en lui tout ce qu'elle rêvait de devenir et d'accomplir. Leurs origines communes ajoutaient un autre point commun. Elle lui attrapa l'une de ses mains. Ses doigts fins et agiles glissèrent entre ceux de Sirion, plus grands, plus robustes et plus usés. Elle lui fit ensuite poser sa main contre son sein.

"Je vais bien. J'ai connu bien pire."

Puis elle entraîna Sirion dans ses pas tout en se dirigeant vers le lit. Mais l'esprit du Fantôme était encore à lire ce parchemin qui gisait désormais par terre et où l'on pouvait discerner "Votre obligé, le sénateur Péocle."

#Sirion #Azämi
Sujet: Retourner à la source
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: Tharbad   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Retourner à la source    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 9 Sep 2015 - 18:26
Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! Naos_m10

L'air était léger et le vent qui lui soufflait sur le visage calmait son impatience. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'ils attendaient à l'orée de ce bois. Naos jeta un œil en arrière pour découvrir son compagnon de route en train de soulager un besoin pressant contre un arbre. Il se retourna ensuite pour scruter au loin. Le château de Tharbad semblait comme prisonnier du temps, aucun bruit ne venait troubler le calme de ce matin où le soleil tentait tant bien que mal de percer le voile nuageux. Ils avaient reçu un message par oiseau leur intimant de venir accueillir leurs amis en territoire arnorien. Non pas que ces fameux amis aient besoin d'une escorte, Naos s'attendait plutôt à recevoir des ordres et des directives à suivre dès qu'ils arriveraient à leur rencontre. Son frère avait beaucoup changé ces derniers temps. Plus secret, plus obscur. Mais sa loyauté allait toujours vers son aîné. Pour l'instant.

Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! Remiel10

"Qu'est-ce qu'ils foutent..."

La voix grave de Remiel extirpa Naos de ses pensées. Son binôme renouait encore son pantalon comme il venait de le rejoindre. Il ne répondit rien, cela ne décourageant en rien son compère.

"Espérons qu'ils n'aient pas eu de problèmes sur la route."

Remiel était un homme d'une quarantaine d'années. Il passa une partie de sa vie comme mercenaire itinérant, offrant ses services au plus offrant. Son passé l'avait amené à croiser le chemin de plusieurs membres de la Couronne de Fer désireux de le faire rejoindre leur cause. Il leur avait répondu en plantant sa lame dans leurs cœurs et en leur tranchant la gorge. C'était un bon guerrier, capable de combattre sur un champ de bataille mais également de s'adapter à des combats urbains sans règles ni pitié. Il n'était pas très grand malgré une musculature imposante mais cela ne l'empêchait guère de se faire discret. Un vrai caméléon dans l'art de la guerre. Et une vraie pipelette.

"J'ai faim, maugréa-t-il. Dès qu'ils arrivent, je..."
"Tais-toi !"


Naos s'immobilisa en entendant un bruit lointain. Tel un renard aux aguets, il restait attentif au moindre son suspect. Des bruits de sabots se firent alors entendre. Plus loin au sud, trois cavaliers apparurent au sommet d'une colline. Un sourire soulagé se dessina sur les lèvres de Naos.

"Les voilà."

Les trois silhouettes ne mirent pas longtemps à repérer les deux hommes et dirigèrent leurs montures dans leur direction.

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"Notre comité d'accueil est là comme prévu." souffla Mægon.

L'homme encapuchonné à ses côtés se redressa alors sur sa selle afin d'observer les alentours. Son regard se posa aussitôt sur les tours de Tharbad. Il n'était pas revenu ici depuis le début de la guerre contre l'Ordre. De nombreux souvenirs lui revinrent en mémoire.

La Flamme dans la nuit...

Les visages de ses frères d'armes se dessinèrent dans son esprit. Tous étaient alors unis. Et aujourd'hui leurs routes s'étaient éloignées. Irrémédiablement. Sirion se racla la gorge et prit une longue inspiration. Le poison de la gondorienne lui laissait encore quelques stigmates et lui avaient semble-t-il coupé la langue. Le voyage depuis Minas Tirith s'était résumé à quelques mots délivrés ça-et-là. Mægon s'était donc dévoué pour faire la conversation tout seul durant le trajet.

Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! Azami_10

Azämi, elle, restait toujours en retrait de son compagnon sans jamais négliger leur capitaine. Après la mort de Shiva et le court affrontement entre Neige et Sirion, Azämi avait vite retrouvé la trace du Fantôme. Il venait tout juste de reprendre ses esprits, l'air encore patibulaire à se maudire intérieurement. Elle s'était alors empressée de lui procurer quelques soins rudimentaires avant de prendre ensemble la direction de l'Arnor comme il était prévu.

Ibn-Lahad reconnut vite Naos, près d'un bois. Il attendait, patiemment. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils ne s'étaient pas vus. Leurs regards se croisèrent alors que leurs groupes se rejoignaient.

Naos n'eut aucun mal à deviner l'état dans lequel se trouvait son frère malgré sa capuche rabattue. Une fois encore, il revenait au bercail blessé. Mais il ne dit rien.

"Heureux de vous revoir capitaine, jeta Remiel. Quelles nouvelles du Sud ?"
"La femme a été tuée. J'ai manqué de vigilance."


Le silence fit suite aux paroles de Sirion.

"Je veux une équipe prête dans sept jours. Un général de l'Ordre subsiste dans notre royaume."
"Plus pour longtemps, s'enthousiasma Azämi qui sortait de son mutisme.
"Pour l'heure, nous rentrons à Annùminas."

Les cinq cavaliers se mirent aussitôt en route pour la capitale. Les choses allaient bouger en Arnor, d'une manière ou d'une autre...

#Sirion #Naos #Azämi #Maegon #Remiel
Sujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 4 Déc 2014 - 2:24

À dire vrai, Sirion n'avait pas l'intention de continuer la torture si Shiva avouait des informations suffisamment intéressantes pour sa traque. Non. Il se contenterait de mettre fin à l'interrogatoire et à une vie. Lorsque la prisonnière demanda à ce qu'on lui amène Gallen Mortensen, Sirion serra les poings. Il venait de la frapper et de la violenter, il savait qu'une nouvelle action contre elle attiserait bien trop la haine des autres représentants envers lui. Le Fantôme se fit violence mais son amour-propre en prit un sérieux coup. Gallen plutôt que lui ? Le maréchal et lui n'avaient pas eu l'occasion de se reparler depuis leur "duel" à Vieille-Tombe. Ils étaient amis, frères d'armes, Passeurs d'Etoiles. Mais la guerre était finie : les Loges retombaient dans leur sommeil latent. Leur amitié était ébranlée, leur passage dans les cachots de l'Ordre les avait changé. Mais pas forcément en bien. Sirion semblait s'être enfoncé davantage dans l'obscurité de son ancienne geôle, tandis que Gallen s'était tourné vers la lumière et la volonté de retrouver sa femme.

Et voilà que Shiva le réclamait, il serait son ticket de sortie. Gallen avait toujours eu des rapports particuliers avec des femmes... particulières. Et elles le lui rendaient bien. Mais Sirion n'aimait pas ça, Mortensen allait marcher sur ses plates-bandes. Qu'allait-il se passer si Gallen demandait qu'on relâche Shiva en cas d'aveux ? Cette question faisait bouillonner l'esprit d'Ibn-Lahad. À ces mots, Neige entra de nouveau en action, pointant son arbalète chargée vers la prisonnière. Azämi avait dans l'intervalle pris en main un couteau de lancer lorsqu'elle avait entendu le mécanisme de l'arme. La situation devenait tendue. Tout ne se passait pas comme il l'avait espéré. Il n'eut pas même le temps de faire un pas en avant que déjà la magicienne entrait dans la danse, faisant montre de ses talents surnaturels. Mægon s'avança de quelques pas. Tous étaient désormais en cercle, quasiment à égale distance, Shiva devenant malgré elle le centre de cet anneau de tension.

Les deux femmes observaient inlassablement le Khandéen, leurs regards perçants étaient menaçants. Azämi bouillonnait intérieurement, la jeune femme n'avait pas la patience de ses aînés, ce que le maître espion de l'Arnor savait déjà depuis longtemps. Et sans quitter du regard la magicienne et Neige :

"Azämi. Trouve-moi Mortensen et fais-le venir ici au plus vite. Dis-lui que c'est une requête expresse du Fantôme .... et de son ancienne tortionnaire. Il appréciera sûrement."

Comment ? Il lui ordonnait de quitter la pièce ? De s'éloigner de lui et de ces femmes qui s'opposaient à lui ? Azämi eut du mal à comprendre son mentor. Il la privait du peu d'action qu'elle avait eu à se mettre sous la dent depuis des lustres. Mais elle n'en dit rien. Elle se contenta de déverrouiller la porte et de disparaître dans les ténèbres du couloir.

Sirion marqua un temps puis s'adressa à Sighild et à Neige, qu'il scrutait depuis un moment.

"Si vous croyez toutes les deux qu'étendre vos talents guerriers ou ... magiques devant moi en vous proposant de la tuer sans autre forme de procès, laissez-moi rire. Elle veut Mortensen ? Très bien ! Il sera bientôt là. Mais ..."

Et il se tourna vers Sighild.

"... mais évitez de proférer de quelconques menaces à peine dissimulées contre moi. Vos tours de passe-passe et vos sortilèges ne vous sauveraient pas. Il n'y pas qu'une seule arbalète chargée dans cette petite pièce."

Un pan de son manteau glissa lentement en arrière, laissant dévoiler une pointe métallique dans l'obscurité. Mægon observait sans sourciller les deux femmes, il se trouvait à l'opposé de Sirion et était là pour parer toute situation qui pourrait s'avérer.. problématique. Un incident diplomatique était à éviter et il y veillerait. Tant qu'ils en restaient aux mots, cela irait.

"Quant au fait, qu'elle ne mérite pas 'toute cette violence' comme vous dites, magicienne... Je crois en effet que vous ne savez pas ce que je lui reproche. Et je crois que vous avez oublié tout le mal qu'elle et les siens ont fait à tous nos royaumes."

Et elle lui avait dit "qu'il valait mieux que ça" ? La question trotta dans la tête de Sirion, peu de temps.

"Mais ne vous inquiétez pas, si vous pensez qu'elle prend pour tous les autres, rassurez-vous mesdames. Bientôt viendra le tour de tous les autres."

Une partie de Sirion était restée prisonnière de son cachot en Rhûn. Ce qu'il valait ? Sirion n'en savait trop rien, mais son âme, elle, n'avait plus aucune valeur aujourd'hui.
Sujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 18 Nov 2014 - 0:34
"Ton bourreau de juge n’a pas l’air très patient."

L'Elfe avait pris la parole à la suite de Shiva sans attendre une quelconque réaction d'Ibn-Lahad. Le Passeur s'était alors reculé pour repasser face à leur captive. Son visage était impassible et son corps s'immobilisa un instant, les yeux de la prisonnière essayant de sonder cet esprit vengeur. Et elle ne vit pas le coup venir. Le poing de Sirion vînt s'écraser sur sa joue à une vitesse foudroyante, bousculant sa tête et emportant tout son corps fermement attaché à sa chaise jusqu'au sol. Les yeux sombres du guerrier s'embrasèrent alors, dominant sa proie de toute sa hauteur. Sa mâchoire était contractée, ses veines à fleur de peau et ses narines dilatées par la rage.

"Dis-moi où ! DIS-MOI !" cria-t-il en direction de Shiva.


Mægon était resté le plus discret jusqu'à cet instant. Il s'était contenté de rester dans la pénombre de la pièce, observant chaque protagoniste, chaque détail, rictus qui aurait pu déceler une quelconque envie de gêner Ibn-Lahad dans son interrogatoire. Lorsque son capitaine haussa la voix, il s'avança vers la jeune femme affalée au sol sur sa chaise et se contenta de la remettre sur pied. Sirion n'en avait pas fini avec elle. Shiva avait l'arcade en sang et un oeil qui avait déjà enflé. La partie de son visage ayant percuté le sol était également atteinte.

Azämi, quant à elle, n'avait pas lâché la pauvre malheureuse du regard et avait esquissé un léger sourire au moment où sa joue avait reçu le poing du Fantôme de plein fouet. Un court instant, elle avait cru que son capitaine allait faire preuve de clémence et d'une certaine complaisance envers cette femme, elle fut rapidement soulagée. Puis Ibn-Lahad pivota et balança son regard tout autour de lui, regardant l'un après l'autre les autres personnes présentes dans la pièce. Voulait-il ainsi montrer à tous qui était le maître ? Ou voulait-il simplement voir si son geste avait choqué quelqu'un présent ? Ou bien encore une autre raison obscure... Quoiqu'il en soit, Azämi fit instantanément disparaître son sourire de ses lèvres. Elle savait que Sirion n'éprouvait aucune joie euphorique à frapper cette femme. Il déversait simplement sur elle sa soif de vengeance et de rage accumulée ces derniers mois.

Puis en un éclair, il se rua de nouveau sur Shiva, l'attrapant au cou avec force.

"Où sont les derniers meneurs de l'Ordre ? On m'a parlé d'un certain Sellig. Un gradé parmi les vôtres, où se cache-t-il ?!"

Il garda sa prise de longues secondes. Mægon fit mine d'avancer d'un pas, son visage devint grave. S'il gardait son emprise aussi forte sur le cou de la prisonnière, elle ne tiendrait plus longtemps. Son visage devenait de plus en plus rouge.

"Capitaine.." lâcha-t-il d'une voix calme mais ferme.

Rapidement, Sirion relâcha ses doigts et s'écarta de Shiva qui s'époumona à reprendre son souffle et sa respiration. Learamn, Sighild et Neige virent le Khandéen se tourner dans leur direction.

"Elle crachera ce qu'elle sait d'une manière ou d'une autre. L'Ordre n'a jamais connu que la violence et le sang, ils ne comprennent qu'avec ces armes, dit-il comme pour justifier ses actes. L'on m'a chargé de traquer les restes de la Couronne de Fer et c'est bien ce que je compte faire.."

Sirion sentit les yeux des autres représentants se reposer sur lui. Et maintenant leurs regards, il continua :

"... peu importe le prix et le temps que ça prendra. Et ce n'est certainement pas la vie de cette fille qui nous en empêchera."
Sujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir.    Tag azämi sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 24 Oct 2014 - 1:54
Enfin. Les deux retardataires étaient enfin arrivés au rendez-vous. Chaque royaume concerné avait été prévenu la veille par des missives leur intimant de brûler le parchemin après prise de l'information. Aucune preuve, aucun risque. Tout ceci était fait dans le plus grand secret. Le lieu de cet interrogatoire avait été choisi sciemment par le Gondor et l'Arnor, nul ne s'y rendait jamais. C'est là que Balthazar fût jeté dans les abîmes par Méphisto, il y a déjà bien des années. Un ennemi qui était ensuite revenu de la mort, parmi les flammes. Un ennemi qui avait affronté Sirion lors de la dernière guerre et qui lui avait laissé une trace impossible à enlever.

Une légère brûlure se raviva un instant sur son torse.

Le Fantôme, d'un mouvement de tête, ordonna à l'un de ses hommes de refermer la porte. À clef. Nul ne devait venir les interrompre.. ou les quitter. Shiva avait déjà commencé à débiter quelques paroles mielleuses rapidement interrompues par l'agent de Gondor. Seules quelques torches éclairaient l'endroit et les ombres tremblotantes rendaient la scène des plus sinistres. Celle de Sirion se faufilait tel un fauve tournant autour de sa proie. Se déplaçant, lentement, près de la chaise sur laquelle reposait leur prisonnière.

"Bien commençons simplement."

Sirion s'arrêta face à Shiva, la dévisageant de haut, souligné par un regard sombre.

"Dis-nous où se trouvent les poches de résistance de ton Ordre."

Sa demande était simple. Le Khandéen se limitait d'abord à une seule question. Espérant y voir la coopération de leur invitée. Mais seul un silence glacial lui répondit. Derrière lui, les autres personnes présentes semblaient particulièrement gênées par la situation. Comment allait réagir le Fantôme ?


Azämi scrutait son capitaine d'un oeil inflexible. Cela faisait déjà plusieurs mois qu'elle était entrée à son service dans la Rose Noire et elle avait attendu ce moment avec délice. La jeune femme savourait le début de sa longue vengeance avec cette ... femme, cette putain, cette ... chose. Elle ne la connaissait pas mais elle la haïssait déjà. Sirion lui avait succinctement expliqué le rôle qu'elle avait eu à Vieille-Tombe. Azämi s'était rapidement fait un portrait de cette garce et de ses alliés. Elle en tuerait autant qu'elle le pourrait, sa soif était inextinguible.

L'absence de réponse de Shiva rendit folle la jeune femme. Cette insolence était en train de la faire sortir de ses gonds. Mais que diable Sirion attendait-il pour la faire parler, vraiment ? Elle ne comprenait pas. Et pourtant, elle ne dit mot. C'était son capitaine.

"Warin a été pendu. Il a endossé le rôle d'Orchâl aux yeux du peuple et des ignorants. Votre chef est mort, votre quartier général détruit, vos armées dispersées, votre vision de l'avenir éteint. Que te reste-t-il à défendre ?"

Ibn-Lahad passa alors derrière la chaise et glissa lentement dans le creux de l'oreille de Shiva :

"Juste ta misérable vie. Alors dis moi ce que tu sais, sinon je te jure que je te tue."

Ces paroles immobilisèrent presque le temps et furent prononcées suffisamment forts pour que tous les entendent.

#Sirion #Shiva
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