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Sujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 19 Jan 2024 - 21:22

Hurdin plissa les yeux. Il n'avait pas rêvé, un point noir était bel et bien visible dans le ciel bleu du matin. En tant que sentinelle à la porte Est, ce genre de prouesse visuelle était requise : voir venir les gens de loin, les amis mais surtout les ennemis, était fort utile. Pourtant aujourd'hui c'était un point bien plus petit qu'une silhouette humaine, ou même qu'une silhouette naine, que le brave garde venait d'apercevoir à travers la visière de son casque. En outre aucun Homme ni Nain, ni même un Elfe n'aurait pu venir des airs, comme ceci, dans le soleil levant d'une journée d'automne, il s'agissait forcément d'un volatile ; un volatile noir qui semblait venir du Nord. Hurdin était habitué à regarder le ciel à la recherche d'oiseaux au vol particulier : en effet les Nains du Khazad-dûm, de même que ceux d'autres bastions, usaient de grives et de corbeaux comme messagers, et si un oiseau semblait avoir une trajectoire un peu trop rectiligne pour qu'elle soit naturelle, c'est qu'il s'agissait de l'un d'eux. Ce qui semblait être le cas en cet instant.

Il fallut quelques minutes au point noir pour arriver jusqu'à la porte et atterrir sur la main gantée que Hurdin venait de lever. C'était bel et bien un corbeau, et non des moindres : il s'agissait ni plus ni moins de Rhöc, le fidèle compagnon et messager du seigneur Hadhod. Un petit carré de papier plié était accroché à l'une de ses pattes. Sur la face non pliée le garde put lire l'inscription suivante, écrite avec une certaine hâte semblait-il :

À l'attention de l'Intendant Bahin

Aussi Hurdin se dirigea-t-il derechef vers la salle de garnison pour demander à l'un de ses collègues de prendre sa place pendant qu'il se rendrait à la salle du trône.


Il trouva Bahin assis, non pas sur le trône bien entendu, mais sur un siège de pierre de taille plus raisonnable qui faisait face à un bureau de bois verni, et lui remis le plis. L'Intendant le déplia sans plus attendre et lut d'un air grave.

- Allez me chercher Ólfr, dit-il sans plus de détails ni de politesse.

Le garde s'exécuta avec un bref salut, tourna les talons, arpenta un ou deux couloirs et revint avec le dénommé Ólfr.


- Monsieur l'Intendant, vous désirez me voir ?

- Oui Ólfr, nous venons d'apprendre de bien tristes nouvelles de la main de Drár. Trois pour être précis. La première, c'est que Kalil Abad est tombée. La seconde, c'est que l'ambassadeur Kofur y est mort, tué par les Gobelins. Et la troisième et la plus importante, c'est que le seigneur Hadhod a disparu lors de cette bataille, nul ne sait où il se trouve.

Un lourd silence tomba entre les trois nains, silence qui dura de longues secondes, le temps de digérer le choc de ces nouvelles pour le moins alarmantes. Puis Bahin reprit la parole :

- Vous savez ce que cela signifie Ólfr... Etant donné que vous assuriez l'intérim au poste d'ambassadeur en l'absence de Kofur, vous voilà maintenant ambassadeur titulaire du poste.

Le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Mais Ólfr n'en était pas heureux pour autant, il acceptait simplement sa nouvelle nomination, remplaçant un compagnon de la Croix-de-Fer qu'il avait longtemps côtoyé et qu'il savait apprécié de beaucoup.

- Vous m'en voyez honoré, monsieur l'Intendant. Profondément honoré. Et puisque tel est mon nouveau rôle, que dois-je faire de la troisième information que vous venez de nous apprendre ? Si le seigneur Hadhod a été, mettons, capturé par les Gobelins, dois-je engager des tractations avec... eux ?

- Non, répondit Bahin. Hadhod nous a formellement interdit de traiter avec cet ennemi dans le cas d'une capture de prisonniers, et cette décision vaut même si c'est lui-même qui se trouve dans cette situation. Nous avons envoyé des troupes dans la guerre du Nord, nous ne sommes plus maîtres du sort de nos compatriotes, hélas. Je sais que c'est difficile à faire, mais nous devons nous concentrer sur les autres affaires du royaume, celles qui sont de notre ressort.

Ólfr acquiesça d'un signe de tête, avec gravité. Puis lui et Hurdin sortirent de la pièce. Tandis que le garde regagnait son poste, l'ambassadeur nouvellement nommé le suivit pour s'entretenir avec lui :

- Les Rohirrim sont-ils satisfaits de leur saison d'estive ? demanda-t-il à la sentinelle. Vous qui avez suivi toute cette affaire, vous devez connaître leur sentiment ?

Hurdin parut surpris que son interlocuteur aborde ce sujet aussi vite après ces tristes nouvelles.

- Eorl et ses hommes sont satisfaits, en effet, l'été a été bon et l'estive dans nos prairies a été grandement profitable au cheptel, qui aurait souffert de la faim dans les prairies de moindre altitude du Riddermark. J'ai entendu dire qu'ils souhaitaient renouveler l'expérience l'an prochain, avec notre accord bien entendu. D'ici quelques semaines ils vont entreprendre le voyage de retour.

- Très bien, très bien. Dans ce cas faites atteler mon poney et conduisez-moi à Eorl. Ils ne feront pas le retour seuls, j'irai avec eux. Il est temps que je demande aux Rohirrim la contrepartie que j'avais véritablement en tête en échange de ces faveurs. Les bons comptes font les bons amis. Orwen dans la guerre du Nord, c'était pour Aldburg. À moindre échelle, on est en droit de demander compensation pour plusieurs années d'estive sur les contreforts de nos montagnes...
Sujet: Une lyre pour les Galadhrim
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Caras Galadhon   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une lyre pour les Galadhrim    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 18 Avr 2017 - 20:47
Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Bahin11

Les yeux soigneusement bandés d'une étoffe légère mais opaque, Bahin ne pouvait rien voir de ce qui l'entourait. Ses autres sens avaient pourtant pris le relais. Il avait senti les centaines de marches qu'on lui avait fait monter en spirale douce, et il avait du mal à imaginer la circonférence et la hauteur de l'arbre au milieu duquel il se trouvait actuellement, probablement juché sur une de ces plates-formes de bois dont les Elfes, disait-on, faisaient leurs demeures. Fichu perchoir ! Que n'aurait-il pas donné pour retrouver le roc bien dur des galeries dallées du Khazad-dûm, si rassurant. Il entendait le bruissement délicat du vent dans les feuilles, les chants étranges des oiseaux qui peuplaient ces bois et surtout, surtout, les voix qui murmuraient tout autour de lui. Mais ces stimuli n'étaient rien face à ce qu'il ressentait, cette sensation indéfinissable d'une force invisible qui pesait sur ses épaules bien plus lourdement qu'une qu'un panier de pierres ou qu'une armure de fonte, cette magie elfique qui emplissait l'air, invisible mais pourtant bien réelle. Cette sensation s'était saisie de lui à l'instant où il avait passé, tout tremblant de crainte et l’œil aux aguets, l'orée nappée de brume d'or de la Lothlórien, et s'était accentuée lorsque les guetteurs lui avaient passé le bandeau sur les yeux. Et elle ne l'avait plus quitté depuis.

Il se tenait là, le souffle court et le cœur battant, les mains agrippées sur le coffret de bois qu'il portait contre son abdomen, suant toute l'eau de son corps en maudissant la décision qu'il avait prise de s'empêtrer dans les rais de Laurelindorinan. Son propre père lui avait raconté des choses terrifiantes sur cette forêt et sur ses habitants, et sur le pouvoir qu'elle pouvait avoir sur le cœur de ceux qui osaient y pénétrer. Et pourtant il avait voulu braver sa peur, tenter le coup, venir dire ce qu'il avait à dire en misant sur la fausseté des légendes. Mais son esprit paniqué lui disait qu'il y avait de moins en moins d'espoir qu'elles soient fausses, et que c'est en ce lieu qu'il allait finir sa vie, loin de son peuple... on mettrait sa dépouille à la disposition des immenses racines des arbres de ces bois qui pomperaient la substance de son corps jusqu'à la moindre petite goutte, le privant même du sommeil dans la pierre que les Nains avaient coutume d'offrir à leurs morts.

- Qui êtes-vous ? demanda une voix qui semblait résonner de façon surnaturelle tout autour de lui.

- Je... Je suis l'Intendant Bahin du Khazad-dûm, fidèle serviteur du Seigneur Hadhod Croix-de-Fer. Je suis un Nain, ajouta-t-il sans savoir pourquoi, comme si l'autarcie réputée des galadhrim pouvait les avoir tenus, au cours des millénaires, dans l'ignorance de ce qu'était un nain.

- Cela je veux bien le croire, répondit la voix sur un ton presque amusé, plus humain, moins surnaturel que l'instant d'avant. Je suis moi aussi un intendant. L'Intendant Nidnama, et fidèle serviteur de la Dame Earwen. Vous comprendrez que nous devons prendre toutes les précautions nécessaires pour assurer notre salut dans ce monde en déchéance... c'est la raison pour laquelle votre vue est entravée.

- Je le comprends, Intendant Nidnama. Toutefois, Gimli Ami-des-Elfes eut autrefois l'autorisation...

- Certes, coupa le seigneur elfe. Mais il était un ami des Elfes, et l'importance de sa mission justifiait l'entorse faite à notre loi. La vôtre est certainement moins importante, à moins que je ne me trompe.

Bahin redressa la tête dans la direction où il pensait que se trouvait son interlocuteur, comme s'il voulait le regarder dans les yeux malgré le tissu qui séparait leurs regards respectifs.

- Je ne prétends pas le contraire, en effet. Il me semble néanmoins que ma venue a son importance, et je ne partirai pas d'ici sans avoir pu expliquer pourquoi j'ai osé pénétrer sous des frondaisons que des générations de mes congénères ont soigneusement évitées.

De sa main droite, il ouvrit le couvercle du coffret et le présenta à Nidnama. À l'intérieur se trouvait un petit instrument de musique, une lyre, et pourtant malgré la caractère apparemment anodin de l'objet les yeux du quendi brillèrent soudain d'une lueur vive.

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Lyre10

- La lyre de Vairë, reprit Bahin, joyau de l'artisanat de votre peuple, symbole de votre talent, patrimoine sans prix perdu depuis des temps immémoriaux j'imagine... Savez-vous où je l'ai acquis ? Chez un collectionneur bourgeois gondorien qui possède sur ses étagères de nombreux objets du temps jadis qui ne lui appartiennent pas. Je suis venu pour vous la restituer comme il se doit.

Il y eut un moment de silence, puis :

- Ôtez-lui ce bandeau qui l'empêche de voir !

Bahin sentit des mains lui enlever avec douceur l'étoffe dont on l'avait affublé, et il put enfin voir de ses propres yeux Nidnama Linkal-Hîth. Il était grand, droit, les cheveux noirs et l'air noble, doté d'un charisme certain mais pas de l'apparence terrible et fantômatique que le nain se faisait des seigneurs du Bois Doré. Cela l'encouragea à poursuivre.

- Elfes et Nains, nous sommes tous deux des peuples sur le déclin si nous laissons aux Hommes la domination sans partage du monde, et nous ne serons bientôt qu'un souvenir, et toutes les œuvres de beauté que nos mains et nos esprits ont créées seront un jour le seul souvenir que nous laisserons de notre passage. Mais ces objets-même, les Hommes se sont mis en tête de les dénicher et de se les approprier, voyant à travers eux le prix qu'ils peuvent en tirer ou l'espoir de découvrir des pouvoirs que leurs mains ne peuvent créer. Nous, gens du Khazad-dûm et de Lórien, sommes voisins et pourtant nous ne nous rencontrons jamais. Je ne suis pas venu prôner une amitié soudaine ; seulement émettre l'idée que nous puissions être solidaires dans le danger qui menace, et que nous puissions associer la vigilance de nos deux peuples pour que les Humains ne mettent pas la main sur nos artefacts respectifs. Cette lyre que je vous donne atteste de ma bonne foi.

#Bahin #Nidnama
Sujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Mar 2016 - 20:07
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- Quel drôle d'oiseau vous tenez là, Ólfr...

- Je ne saurai vous dire de quelle espèce il s'agit, Intendant Bahin. Le sieur Eorl a sans doute dû m'en parler, mais mon intérêt pour ces choses-là étant limité, ce n'est pas ce qui a retenu mon attention. Il a par contre insisté pour que nous utilisions cette bête-ci et non l'un de nos propres volatiles, prétextant qu'il saurait retrouver à coup sûr les volières d'Edoras, la capitale des Rohirrim.

- Les oiseaux messagers ne peuvent guère trouver des lieux qu'ils n'ont jamais vu. Nous aurions pu utiliser Rhöc, mais il est remonté là-haut, rejoindre son maître. Cet Eorl a été bien avisé de nous laisser son oiseau.

- J'ignore si c'est le sien propre... en tout cas, il m'a assuré de sa fiabilité.

Ólfr commençait à s'impatienter. C'était bien beau de parler du moyen d'acheminement, mais encore fallait-il décider de la teneur du message à envoyer. Il se racla bruyamment la gorge, se voyant mal tenir ce tas de plumes in eternam sur sa main gantée.

- Qu'avez-vous décidé de faire ?

La question était un peu brusque, mais l'Intendant ne s'en offusqua pas. L'ambassadeur provisoire n'était pas connu pour mâcher ses mots, encore qu'il eût la capacité de modérer ses propos lorsque la situation l'exigeait. Ici, il n'y avait ni allié à cajoler ni ennemi à raisonner, il n'y avait que la politesse et les égards dus à son supérieur hiérarchique. Ce n'était pourtant pas la politesse qui lui avait permis d'acquérir tant de soutiens à Khazad-dûm, mais bel et bien son franc-parler et son caractère direct. Et il n'allait pas changer ses habitudes.

- J'ai quelque hésitation, tout de même, déclara Bahin. Accepter peut être intéressant pour nous, c'est certain. Mais d'un autre côté, j'ai des scrupules à livrer un tel lieu de mémoire aux mâchoires des cheptels. N'avez-vous pas, vous aussi, plusieurs nains brûlés dans votre arbre généalogique, si je ne m'abuse ?

- J'en ai effectivement. Deux du côté de ma mère, et un du côté de mon père, et je le dis avec grande fierté. Mais... Remémorons-nous pour quelle cause ils ont trépassés : ils ont donné leur vie pour venger la mort de Thrór, Thrór qui lui-même avait donné sa vie pour une idée, celle de se réapproprier le royaume qui nous appartenait jadis.

- Oui, cela je le sais, et cette idée est toujours en nous, même à présent que le Khazad-dûm est reconquis. C'est pour cette raison que notre Seigneur et notre Roi se battent en ce moment même, si loin de chez eux. Et c'est également pour cette raison qu'il me fend le cœur de voir l'herbe immaculée d'Azanulbizar se faire piétiner par...

- Bahin, vous ne comprenez pas. Je ne parle pas de Khazad-dûm, qui est entre les mains des Nains depuis longtemps, ni même de Gundu-bânad dont le sort dépend des haches de nos guerriers. Nous avons l'occasion de reconquérir un bastion sans verser la moindre goutte de sang, cette fois.

L'Intendant ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux. Il venait de comprendre.

- Je ne peux leur demander cela, ils n'accepteront jamais !

- Contentons-nous donc, pour l'instant, de confirmer nos exigences sur le prix de la viande.

Quelques instants plus tard, la pointe aiguisée d'une plume d'oie grattait frénétiquement la surface caoutchouteuse d'un épais morceau de parchemin...
#Bahin
Sujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 13 Mar 2016 - 19:49
Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Gamil-11

Quoique il se laissât pousser la barbe à la mode naine, Gamil-aznân n'était point un Nain. D'aucuns disaient pourtant qu'il s'agissait du plus nanesque des Humains, de par son intérêt pour ce peuple et son grand dévouement à la cause de Hadhod et de la Moria en général. Bien qu'il n'eut aucune prérogative officielle au sein du gouvernement, son influence n'avait cessé de croître, notamment depuis qu'il avait poussé le fils de Trehod à s'engager dans le conflit armé contre l'Ordre de la Couronne de Fer et de voler au secours du Rohan, voilà de longs mois déjà. Certains toutefois, parmi les plus conservateurs et donc les moins enclins à fraterniser avec les étrangers, avaient alors commencé à maugréer contre lui, arguant qu'un individu de sa race n'avait pas à mettre le nez dans les affaires des khazad, non plus qu'à marcher librement dans les couloirs millénaires du Khazad-dûm. Le vieux Gamil écoutait ces critiques avec attention, et arrivait même à comprendre l'avis de ses opposants, mais se contentait de les chasser de son esprit et de se concentrer sur ce qu'il avait à faire. Sa dernière mission en date avait été de retrouver un gisement de mithril perdu au milieu des montagnes, et elle s'était soldée de manière tragique. Il avait ensuite assisté avec intérêt à la venue d'un émissaire rohir, et bien qu'il ne fût pas intervenu et se soit contenté de glaner quelque renseignements auprès d'Ólfr, il en avait ressenti une certaine joie, car la manœuvre allait dans le sens de ce qu'il avait entrepris auparavant.

Le geôlier frappa à la porte de son modeste logis, qu'il avait laissée ouverte.

- Oui, j'arrive.

Tout en descendant les niveaux en direction des prisons, le gardien ne cessait de lui rabâcher le protocole à suivre, qu'il avait pourtant lui-même défini la veille avec l'Intendant...

- Rappelez-vous qu'elle ignore que Bahin est au courant, elle croit que je suis venu vous voir vous, et vous seul...

- Oui, répondit promptement Gamil, je sais cela, et je m'en souviendrai. Et je ne commettrai aucune bourde, rassurez-vous.

Après une bonne demi-heure de marche, ils arrivèrent enfin devant la lourde porte de bois et de fer qui barrait l'entrée des geôles. Gamil frissonna. Pas à cause du froid et de l'humidité qui régnaient dans les bas niveaux, mais bien à cause de tous les naugrim qui remplissaient ces lieux. Savoir des nains prisonniers des gobelins était une chose, mais voir des nains prisonniers des nains était encore pire, en un sens. Chaque fois qu'il venait ici, la même horreur le saisissait, et il devait faire un effort sur lui-même pour ne pas sombrer dans un pessimisme qui ne lui ressemblait pas. Le geôlier ouvrit la porte et la referma une fois que Gamil fut entré. Drís avait exigé que la conversation reste privée.

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Drys10

- Je suis contente que vous ayez accepté, déclara-t-elle sans préavis.

Gamil s'avança jusqu'à la cellule centrale et planta ses yeux dans ceux de la femme-nain. La mère de Hadhod était vieille et ridée, et elle semblait avoir maigri depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, lors des procès. En tant qu'humain, Gamil avait longtemps eu du mal à différencier les femmes des hommes... Maintenant, après les longues décennies passées auprès de ce peuple, il identifiait les traits distinctifs en un rien de temps : c'était surtout au niveau des yeux et du regard que c'était le plus flagrant, si l'on peut dire.

- Pourquoi m'avez-vous fait venir ? interrogea l'homme sur un ton qu'il ne voulait ni agressif ni bienveillant.

- Pour dire enfin ce qui s'est réellement passé. Pour que vous compreniez que je ne devrais pas être ici. J'imagine que vous avez mis Bahin au courant, je le sens, je le devine. Pourtant, certaines choses que je vais vous dire ne doivent pas atteindre les oreilles de Hadhod. Vous êtes un homme sage, je pense que vous comprendrez.

Gamil resta un moment interdit devant la soudaine déclaration de la prisonnière, elle qui avait toujours refusé de livrer quelque information que ce soit sur son implication dans l'Ordre de la Couronne de Fer.

- De cela, j'en jugerai par moi-même, dit simplement Gamil-aznân.

Elle prit une profonde inspiration.

- Tout ce que j'ai pu faire ces deux dernières années, je ne l'ai pas fait pour de mauvaises raisons.

Gamil aurait volontiers ri à ces paroles. Rien de ce qu'elle pouvait dire ne la sauverait, à ses yeux, de la honte d'avoir été une traître-à-son-peuple. Il s'abstint cependant de toute réaction et continua d'écouter attentivement.

- Deux ans après que j'eus mis Hadhod au monde, j'ai commis l'adultère et ai quitté Erebor pour fuir à Zulg-ai-Gathol, par peur d'affronter le regard de Trehod, et le jugement des membres de ma famille. Là, j'ai donné naissance à un enfant que j'ai appelé Ibun. Quand il est arrivé en âge de comprendre, je n'ai pas osé lui dire la vérité, et lui ai dit qu'il était pleinement le frère légitime de Hadhod.

- Vous êtes la mère d'Ibun ?

- Oui. Je lui ai dit que j'avais dû venir à Zulg-ai-Gathol parce qu'on m'accusait à tort d'avoir découché, ce qui était un nouveau mensonge de ma part. Et c'en est resté là pendant de nombreuses années. Mais à mesure qu'Ibun grandissait, grandissait également son désir de voir son frère et son père. Je lui fis jurer de ne jamais révéler qui il était, de peur que cela put remettre Trehod sur ma trace.

- Qu'est-ce que vous me chantez-là ? Vous vouliez vous cacher toute votre vie de votre époux et de votre fils aîné, simplement à cause de votre sentiment de culpabilité ?

- Vous n'avez pas idée de la manière dont on regarde les femmes comme moi ! Chez vous, une femme qui découche, c'est peut-être mal, c'est peut-être honteux, mais on finit par oublier. Dans notre peuple, on n'oublie jamais ce genre d'opprobre. Parce qu'il m'aimait plus que tout, Ibun jura, mais à contrecœur, car il savait qu'en cachant son identité il renonçait aux honneurs dus à son sang : il me dit avec tristesse qu'il aurait été plus exact que je l'eûs nommé Tahar, c'est-à-dire Le Déshérité. À ses cinquante-deux ans, il m'annonça son départ pour la Montagne Solitaire, et je ne pus le retenir, mais je lui rappelais son serment.

- L'avez-vous revu avant qu'il ne devienne... ce qu'il est devenu.

- Non, j'ai à nouveau eu vent de lui longtemps, très longtemps après. Après même que Hadhod fut devenu Seigneur de la Moria. Au milieu des rumeurs rapportées par les marchands revenait le nom du terrible Ordre de la Couronne de Fer, et avec lui... le nom de Tahar ! C'est ce qui me fit sortir de l'ombre : d'après ce que j'avais démêlé des on-dits, mon intuition me disait que tout cela finirait par un conflit entre la Moria et l'Ordre. Autrement dit, un conflit entre mes deux fils. Je me suis alors arrangée pour entrer en Moria.

- Je me souviens très bien, en effet ! gronda Gamil. C'est moi qui vous ai trouvé par hasard lors de mes pérégrinations – enfin, par hasard, je le croyais.

- Non, en effet ce n'était pas un hasard. Je cherchai à prendre contact à tout prix avec les membres de la famille Balrim et les autres renégats, pour en savoir plus sur cet Ordre, pour essayer d'éviter le pire.

- Vous avez contribué à des crimes, durant cette période-là.

- J'avais deux fils à sauver ! Ils allaient s'entretuer sans se rendre compte de rien ! Qu'auriez-vous fait à ma place ? J'ignore pourquoi Ibun a choisi de se dresser contre les Nains, bien que j’entrevoie certaines hypothèses. Je ne l'ai jamais revu, d'ailleurs, et je ne le saurai donc jamais avec certitude.

- J'ai du mal à croire à votre histoire. Pourquoi n'avez-vous jamais parlé de tout cela à Hadhod ? Vous êtes restée mutique tout au long des procès.

Drís baissa les yeux.

- Cela m'aurait obligé à lui avouer le mal que j'avais fait à son père... et... je n'en ai pas le courage.
#Gamil #Bahin #Bahïn
Sujet: Du passé, l'on entend l'écho
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: Khazad-Dûm   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du passé, l'on entend l'écho    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 17 Déc 2015 - 21:18
Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Bahin10

Les appartements privés de l'Intendant de Khazad-dûm étaient loin d'être étriqués. Au milieu de la salle à manger luxueuse, la grande table de bois hexagonale à laquelle il était assis paraissait toute petite, alors qu'elle aurait tenu toute la place chez un mineur ou un artisan modeste. Fort heureusement tous les habitants ne disposaient pas d'un logement de cette envergure, sans quoi il aurait fallu empiéter à l'ouest sur les mines pour faire tenir tout le monde sous les Trois Montagnes. Pourtant à l'heure actuelle, Bahin ne profitait guère du faste dont il était entouré. À vrai dire il n'y prêtait plus du tout attention : il était entièrement absorbé par les responsabilités qui lui avaient échu lorsque Hadhod était parti vers le nord et lui avait laissé les rennes de la Moria.

Car s'il aimait les responsabilités, il était servi. Bahin avait déjà assumé l'Intendance pendant le conflit contre l'Ordre de la Couronne de Fer, aussi n'était-il pas effrayé par les aléas qui allaient de paire avec cette fonction. Inflexible, juste et loyal mais dur comme la pierre dans laquelle était excavé la cité de Durin, il savait garder l'esprit calme et ordonné quand beaucoup d'autres laissaient leurs pensées se bousculer à l'intérieur de leur crâne. Et cette capacité était grandement mise à contribution ces temps-ci : les événements exceptionnels semblaient en effet s'être donnés le mot pour déferler sur la ville pendant son Intendance.

Pour commencer, il avait reçu le message de Hadhod, qui lui ordonnait d'assembler en hâte une armée pour la campagne militaire tout en lui intimant de ne pas dégarnir démesurément les défenses. Bahin avait dû déployer tout son sens du compromis pour respecter les deux directives, mais il y était parvenu. Et cela s'était révélé crucial : aux dernières nouvelles tout se déroulait pour le mieux là-haut, les gobelins étaient en déroute et l'étendard bleu saphir du Roi Thorik voletait victorieusement dans le vent du septentrion. Ensuite avait été révélée au grand jour cette histoire de gisement frauduleux de mithril sur les contreforts du Barazinbar. Bahin attendait avec impatience le retour de Gamil, le vieil et fidèle humain auquel il avait confié la mission d'en vérifier l'emplacement. Il redoutait les troubles que ne manquerait pas de générer la nouvelle si elle venait à se savoir au-delà des souterrains, et si tous les opportunistes des Monts Brumeux, de l'Eriador et du Rhovanion se ruaient ici pour exploiter le filon. Et comme s'il n'était pas assez occupé, une autre affaire venait aujourd'hui rallonger la liste de ses préoccupations. Une affaire non moins importante.

On frappa à la porte : deux coups légers et rapides, et rien de plus. C'était lui.

– Entrez, c'est ouvert. Veuillez verrouiller la porte derrière vous et prendre place en face de moi, je vous prie.

Le visiteur arborait une barbe de couleur châtain, sèche et mal peignée, aussi longue mais moins fournie que la plupart de ses compatriotes. Comme le lui avait enjoint l'Intendant, il ferma le loquet et vint s'asseoir de l'autre côté de la table, sur le fauteuil préparé pour lui. Les deux naugrim se regardèrent un moment sans mot dire, comme si chacun attendait que l'autre parle. Ce fut finalement Bahin qui lança la conversation, sautant à pieds joints au-dessus des salamalecs et allant droit au but.

– Je sais qu'il n'est pas dans les us et coutumes des agents du Krammkarn de rendre directement des comptes aux autorités du royaume. Hadhod avait l'habitude de traiter uniquement avec votre chef, Tôrhun. Aussi est-ce Tôrhun qui est venu me réveiller cette nuit, frappant à ma porte au beau milieu de mon sommeil. Mais je ne suis pas Hadhod, et en ce qui me concerne je préfère boire l'eau directement à la source, car c'est à cet endroit qu'elle est la plus pure. Dites-moi, Hûndik, ce que vous avez appris, et dans quelles circonstances vous l'avez appris.

L'expert en infiltration hocha imperceptiblement la tête, s'éclaircit la gorge et entama son récit, qu'il déroula sur le ton neutre et monotone de ceux qui s'efforcent de présenter les choses de manière brute, telles qu'elles sont, sans les enjoliver. Les interjections, les nuances et  les changements de ton ne faisaient qu'influencer la compréhension de l'auditeur... c'est ce qu'on lui avait appris, en tout cas, et c'est de cette manière qu'il avait l'habitude d'exposer ses comptes-rendus à son chef. Aujourd'hui le destinataire était le personnage le plus puissant des mines, mais il ne changea pas pour autant sa façon de faire.

– Hier au soir, je me suis rendu à la taverne du premier sous-sol, officiellement pour consommer une ou deux pintes de bière ; en réalité en quête de renseignements pour le Clan. L'alcool fait révéler aux gens des vérités qu'ils tairaient en temps normal, ce qui fait de ces lieux une mine d'information presque intarissable. Au cours de la soirée, j'ai collecté plusieurs informations qui se révèleront peut-être utiles à notre chef, mais qui ne vous concernent pas.

Solidement calé dans son propre fauteuil, Bahin ne réagit pas à l'outrecuidance de son interlocuteur. Hadhod lui avait mentionné bien des fois le voile de mystère dans lequel le Krammkarn aimait à s'envelopper, et dont il ne se dévêtait jamais, pas même devant les plus hautes autorités de la cité, voire du royaume. Le Clan était tellement indispensable au pouvoir en place qu'il pouvait se permettre ce genre d'arrogance, et il ne s'en privait pas.

– Alors que j'étais sur le point de partir, continua l'informateur, un individu est venu m'aborder au comptoir. Il avait tellement consommé qu'il m'a pris pour l'une de ses connaissances. Je suis rentré dans son jeu. Après quelques banalités articulées avec peine, il a commencé à me parler d'une discussion qu'il avait eu avec plusieurs de ses confrères forgerons. Ces derniers, originaires d'Erebor, étaient descendus au pays de Gondor, et plus précisément dans sa capitale Minas Tirith, pour vendre leurs chefs d’œuvres comme ils le faisaient au début de chaque décennie, la qualité de l'artisanat nain étant très prisée chez les gondoriens aisés en quête d'originalité. Ils étaient sur le chemin de retour et ont fait halte à Khazad-dûm voilà une semaine. Mais ils étaient fort mécontents, car ils n'avaient pas été autorisés à entrer dans l'enceinte de la ville avec leurs créations. L'un d'entre eux, les mains vides, avait alors écumé les ruelles pour exprimer sa désapprobation envers cette nouvelle loi, et pour savoir pour quelles raisons elle avait été mise en place et combien de temps elle allait encore rester en vigueur. Il était entré dans bien des lieux publics, avait parlé à bien des gens et avait écouté bien des discours. Et au-delà des réponses qu'il était venu quémander, il avait entendu des rumeurs et appris des choses qui n'avaient rien à voir avec le commerce d'armes, mais qui avaient titillé sa curiosité. Ce n'étaient que des on-dit, des paroles passant de bouche en bouche, mais elles revenaient régulièrement aux oreilles de ce forgeron voyageur, et bien qu'elles fussent disparates, un fil commun s'y retrouvait, et à force d'écoute et de réflexion il avait fini par extirper vérité qui s'y cachait.

Bahin s'impatientait. Il n'avait pas fait venir l'agent du Krammkarn pour qu'il ménage le suspens, mais pour qu'il lui donne une information...

– Par tous les diables venez-en au fait, quelles sont donc ces rumeurs qui courent chez les humains ?

– Je l'ignore, je n'y étais point. Mais j'ai entendu l'individu au comptoir affirmer, et je le cite, que des reliques de grand pouvoir étaient détenues ou sur le point d'être détenues par le Gondor.

Un lourd silence tomba dans la pièce. Une fois n'est pas coutume, les idées se bousculaient en tous sens dans la tête de Bahin. Reliques de grand pouvoir : ces quatre mots faisaient bouillonner son imaginaire, comme ils feraient bouillonner l'imaginaire de tous les Nains un tant soit peu versés dans la tradition de leur peuple. Il inspira profondément, ouvrit la bouche comme pour parler, la referma, et l'ouvrit à nouveau. Sa voix n'était plus du tout ferme et posée comme un instant plus tôt, mais chuintante et précipitée, comme s'il craignait que les murs de son propre appartement eussent des oreilles.

– Se pourrait-il que... Pensez-vous que ce puissent être... les derniers des Sept ?

Hûndik pencha son buste en avant et posa ses coudes sur la table, dardant son regard dans les yeux du dirigeant.

– Mon rôle n'est pas de conjecturer, finit-il par dire, mais de transmettre l'information.
#Bahin #Bahïn #Hûndik
Sujet: Cérémonie d'empierrement.
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: La Moria   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Cérémonie d'empierrement.    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 1 Fév 2012 - 20:24
Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Bahan14
TOUS les tailleurs de pierre de la cité ont été réquisitionnés, et ils ont travaillé jour et nuit, ne se relayant que pour dormir un peu et et se nourrir, afin de préparer les quatre-vingt-seize sarcophages de roc pour les trépassés de la Bataille de Khazad-dûm. Il va de soi qu'il s'agit de ceux ayant combattu pour Hadhod: les renégats, ayant perdu tout droit à cet honneur, ont sobrement été enterrés dans une combe en bordure d'Azanulbizar.
LE procédé d'empierrement est une coutume typiquement naine qui remonte à des  temps reculés, peut-être même à l'époque des Sept Pères des nains. Il requière deux blocs de pierre taillés en forme de parallélépipède rectangle, et une bonne dose de vaillance de la part de l'artisan qui réalise le sarcophage. En effet, celui-ci doit reproduire aussi conformément que possible la silhouette du défunt vu de face au milieu du premier bloc, puis celle du défunt vu de dos exactement au même emplacement, mais sur le second bloc. Une fois ce travail réalisé, la dépouille est emprisonnée entre les deux monolithes, qui sont celés entre eux par un procédé dont aucun étranger n'a percé le secret. Les tombeaux des rois nains de la Moria sont ornés de la sculpture de leur occupant, si bien que ces héros semblent vous observer, immuables, longtemps après leur décès. Ceux des autres classes hiérarchiques sont toutefois dépourvus de cet ajout: c'est le cas aujourd'hui.
RESTE alors l'ultime étape, la cérémonie en elle même, qui se déroule dans un couloir bas de plafond mais large et incommensurablement long, cimetière de Cavenain. Les lourds tombeaux de pierre sont alors disposés en ligne devant chacun des deux murs, face contre terre et dos à la paroi, puis basculés en position verticale, debout contre le mur, lentement et solennellement, par un ingénieux système à manivelle et à engrenages. C'est lors de cette manœuvre qu'il convient de rendre un dernier hommage aux morts.
BAHÏN représente la Croix-de-Fer pour cette cérémonie. Général de l'armée qui a défendu les mines contre l'OCF, c'est grâce à ses talents stratégiques et à son charisme que la victoire est leur, mais également à la bravoure de ceux qui y sont restés. Car, si lui a été exceptionnel, ils l'ont été tout autant d'une autre manière. C'est pourquoi il veut rendre une dernière fois hommage à ses soldats qui ont donné leur vie à ses côtés, pour leur patrie et pour la liberté.
LES mécanismes sont actionnés, la lente montée des tombeaux commence. Centimètre par centimètre. Droit, inflexible, Bahïn ne verse aucune larme mais sa douleur et son affliction n'en sont pas moins présentes. Avant d'être un général, il est un nain. Son esprit quitte le présent et ne peut s'empêcher de faire défiler les images de la Bataille. Il revoit tout. L'arrivée de Tôrhun, tenant Drís ligotée, les cloches qui retentissent, l'armement à la hâte. Les nombreuses formes noires et blanches qui ressortent devant le soleil levant.
L'ASCENSION des blocs est nettement visible à présent. Le général repense aux tirs d'arbalètes insuffisants, à la saisie des haches, à la ligne compacte formée devant la Porte Est. Il entend encore les ordres criés par les deux capitaines ennemis, les uns graves et sonores, les autres plus aigus et raffinés, comme ceux d'une femme humaine. Il croit revivre l'assaut de la vague ennemie, la retraite à l'intérieur, la fermeture précipitée des portes... Les corps des soldats entassés empêchant la manœuvre.
LES monolithes en sont à la moitié de leur mouvement de rotation. Le silence religieux de toutes les personnes présentes à la cérémonie facilite encore le vagabondage des pensées de Bahïn, qui n'a nul besoin de fermer les yeux pour revoir les terribles corps-à-corps dans les mines. Il croit entendre de nouveau les cris de joie lors de l'arrivée du corps d'armée le plus redouté des royaumes nains, les guerriers d'élite du Khazad venant en renfort avec leurs lourdes armures et leurs effrayant casques de guerre. Il repense au désarroi de leurs ennemis, à leur expulsion vers l'extérieur.
LEmouvement des tombes est presque révolu. Le combat final dans la vallée des Rigoles Sombres en est au même point. Il se revoit en train de courir après les fuyards, ses troupes fonçant derrière lui. Les derniers ennemis abattus. Le dernier Neleg qui le défie en combat singulier et le cercle de nains encourageant leur champion. Et le visage maléfique d'Angwâl tourbillonnant dans les airs sous le soleil de midi, tête privée de corps par un revers de hache à la froide précision... Soudain, Bahïn revient à la réalité: il doit prononcer le dernier adieu aux morts victorieux.
« Aulë saura reconnaître la valeur de vos cœurs, frères d'armes qui avez quitté ce monde pour avoir tenté de le rendre meilleur. Grâce à vos actes de bravoure extrême, l'honneur de notre peuple est sauf. Nous ne vous oublierons pas. Nous nous montrerons dignes de vous. Adieu! »

#Bahïn

BOUM... la pierre heurte la pierre, les échos disparaissent progressivement, et le corridor se vide. L'unique entrée est refermée et l'obscurité redevient totale dans le cimetière souterrain: le long sommeil des guerriers de la Bataille de Khazad-dûm peut commencer. Dehors, Bahïn ne pense plus à rien, son esprit est redevenu calme. La tâche est accomplie, il est temps de regarder vers l'avenir.
Sujet: Silence et Obscurité
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: La Moria   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Silence et Obscurité    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 1 Déc 2009 - 17:37
Bahïn fut agréablement surpris d'entendre quelqu'un répondre à sa requête. Et quelle personne! Le capitaine Kadagan lui-même se proposait pour cette mission d'aide, périlleuse et délicate, et c'était tout à son honneur. Bahïn savait qu'il pouvait compter sur l'officier, aussi accepta-t-il tout de suite:

- Très bien, capitaine Kadagan, vous serez de ceux qui partiront! Restez auprès de moi pour l'instant, pendant que je trouve quelqu'un pour vous accompagner. C'est un volontaire que je veux! Inutile de demander à telle ou telle corporation d'armée: ce qu'il nous faudrait, ce serait un espion, comme disent les humains, mais nous n'en avons point.

Et il recommença à héler les personnes qui étaient à portée de voix:

- Il nous faut un dernier volontaire, militaire de métier ou non, quelqu'un qui ait l'âme de se faufiler chez nos ennemis, quelqu'un à qui la vie d'un compatriote compte!

À la surprise de tous, une petite voix, faible et timide, s'éleva de la Salle de la Confrérie, disant:

"Moi, je veux bien le faire..."

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! 38781086
C'était Zîn, le marchand. Peut-être regretta-t-il tout de suite cette envolée soudaine, peut-être regretterait-il bien des fois d'avoir parlé en cet instant, mais il l'avait pourtant fait. En entendant parler de la vie d'un compatriote, cela avait été plus fort que lui: il voulait aider, il souhaitait se rendre utile. Bahïn, lui, ne fut pas moins surpris que les autres. Regardant à deux fois le petit Zîn pour voir si ses yeux ne le trompaient pas, il hésita un instant, mais sourit ensuite au marchand tout en s'adressant à lui:

- Eh bien, monsieur Zîn, qu'il en soit ainsi. Vous n'êtes pas le plus illustre, ni le plus fort, mais sans nul doute le plus dévoué. Et pour une telle mission, il n'est ni besoin de force, mais plutôt de dévotion, justement, ainsi que de discrétion, et vous semblez avoir l'un et l'autre.

Les deux compères d'aventure, Zîn et Kadagan, furent amenés devant les membres de la Croix-de-Fer présents: en plus de Bahïn se trouvaient Thörn et le vieil Oïn III. Mais avant de leur expliquer en détail le plan et la tâche à accomplir, ils leur demandèrent:

- Êtes-vous prêts à partir affronter le danger ensemble? Je ne crois pas que vous ne vous connaissiez bien avant aujourd'hui, mais il sera indispensable d'avoir une bonne coopération, sans quoi ce sera l'échec. Ici, vous serez égaux: un marchand n'est pas sous les ordres d'un capitaine, ne faisant pas partie de l'armée. Suis-je bien clair, Kadagan? Ah oui, aussi, pour cette tâche, une très bonne connaissance de la géographie des mines est requise; pensez-vous posséder cette qualité?

#Bahïn
Sujet: Mahal Gabil !
Hadhod Croix-de-Fer

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Rechercher dans: La Moria   Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Mahal Gabil !    Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 1 Oct 2008 - 19:04
Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Bordurewr8

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Lelem8'heure approchait...

Le soleil s'était déjà levé dans le monde extérieur, à en voir la lumière qui se répandait sur la dalle de pierre blanche du tombeau de Balïn. Hadhod n'avait fermé l'oeil de la nuit, comme tous ceux qui partaient en guerre, ou quasiment... Trop occupé à organiser le ressemblement... Trop occupé à penser ses stratégies, à réfléchir à ses plans, à évaluer la distance et le temps qu'ils mettraient pour rejoindre l'autre bout. Bahïn non plus n'avait pas chômé, mais il avait rejoins son Seigneur, prêt à combattre.

Un grand cor retentit, résonnant dans les mines comme cent dragons en courroux, faisant trembler les murs de pierre d'échos infinis. C'était justement le Général qui venait de souffler dedans; cet objet lui appartenait.

Le Seigneur et son second se trouvaient au point central des casernes. Aussi, en un instant, un grand cercle de guerriers Nains se rangea autour d'eux, dans l'ordre et la discipline. Les sept autres Compagnons de la Croix-de-Fer arrivèrent de leur salle fétiche peu après, et réussirent à se frayer un chemin vers Hadhod et Bahïn. Tous, sauf Murin, qui alla derechef se placer en tête de la neuvième section des gardes du Khazad, ceux qu'on nommait les éclaireurs.

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Lelem8'heure était arrivée...

Il était en vérité quatre heurs après le lever du soleil. L'armée pouvait partir en guerre! Bien bien bien, ils étaient tous là, répondant à l'appel, à l'heure prévue, sans retard aucun: Khazad, archers, phalanges et lanceurs de haches, et bien d'autre, allant du plus vieux au plus jeune. Tous étaient là.

Quand les échos du cor de Bahïn se furent tus, un silence de mort envahit les lieux, le calme avant la tempête. Hadhod parla:

- Mahal Gabil! Gabil zata ulganzu!


Aulë est grand! Grande sera votre mort! Il n'y eut pas besoin d'autres paroles que ces cinq mots pour mettre en marche les huit-cent Nains réquisitionnés. Le silence venait d'être brisé: huit-cent voix sanhs exception reprenaient rageusement la menace pour l'ennemi, dans la langue Khuzdul.

Un passage s'ouvrit devant Hadhod et les membres de la Croix-de-Fer, tandis que toute l'armée les suivait. Murin et la neuvième étaient partis en tête, sans prendre cependant une avance abusive.

Un peu plus tôt, le plan avait été dévoilé: il s'gissait grosso modo, de contrôler sept point différents dans la Moria, et d'y laisser des troupes, chacune dirigée par un compagnons de Hadhod. Le premier point stratégique se trouvait encore à une certaine distance devant eux: c'était un long tunnel, où deux seulement pouvaient passer de front.[Je complèterai la carte bientôt]

- Mahal Gabil!

Les cris de l'armée retentissaient toujours.

Tag bahïn sur Bienvenue à Minas Tirith ! Lelem8'heure du rassemblement était passée, maintenant venaient la guerre, les cris... et la mort.

#Hadhod #Bahïn #Zoltan
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