4 résultats trouvés pour Baudoin

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Sujet: En campagne
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: En campagne    Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 19 Mar 2015 - 17:28
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Miston était essoufflé par sa course et Baudouin ne présentait pas meilleure figure. Ils avaient les joues rougies par leur effort, soudain et imprévu, la poussière collait à leur front où perlaient des gouttes de sueur. Baudouin soutint la femme jusqu’aux portes de la demeure où il la déposa fébrilement sur le perron. Il aida ensuite l’homme à descendre de la mule et à s’asseoir. Cyrielle était déjà auprès d’eux, ainsi qu’Esméralda. L’elfe soigna rapidement la plaie du Rohirrim. Elle n’était pas belle à voir, gonflée, suppurante, la chair changeait de couleur là où la poussière et le sang s’étaient mêlés. L’homme suait à grosses gouttes, emporté par la fatigue et la fièvre sans doute. Sa femme gémissait sans interruption, pleurait beaucoup et parvenait avec peine à leur raconter ce qui s’était passé.

- Une attaque … elle renifla. Des cavaliers en groupe. Un sanglot l’étouffa à nouveau et elle se tut quelques secondes, submergée par la tristesse. Ils ont emmené nos enfants, nos deux filles.

Et s’en fut trop pour elle. Son mari la regardait en serrant les dents tandis que l’elfe le soignait. Il semblait vouloir dire quelque chose mais la douleur l’empêchait de parler. Il reprenait sa respiration avec peine entre deux interventions d’Esméralda. Il attendit donc que l’elfe finisse sa besogne avant de prendre la parole.

- Ils ont pris nos bêtes, moutons et chevaux. On avait déjà pas grand-chose, mais maintenant on a plus rien. La tente, nos affaires, tout est éparpillé dans la plaine, aux quatre vents. On ne sait pas qui c’est, ils étaient une dizaine avec de bons chevaux, des hommes forts et gaillards. On ne comprend même pas pourquoi ils ont pris nos bêtes, à peine une trentaine. Juste de quoi nous nourrir cette année, sans ça c’est la mort qui nous attend.

Baudouin saisit le regard interrogateur d’Esméralda. Il savait de qui il s’agissait. Il s’empressa d’aller chercher Daeron qui déambulait difficilement dans le long couloir qui menait vers l’extérieur. Il pestait et maugréait contre ses jambes mal fichues et ses pieds tordus quand son serviteur parvint à ses côtés pour le mener au dehors. Ses yeux si rieurs s’assombrirent brusquement en voyant la scène. Et il comprit aussitôt.

- Menez-les à l’intérieur, vite ! Miston, va chercher les bêtes. Ne pose pas de questions. Rentre les moutons dans la bergerie, à coup de trique s’il le faut, rentre la mule, les poules et tout ce qui nous appartient. Ferme solidement les portes et rejoins-nous à l’étage.

Le jeune garçon regarda attentivement les lèvres de son seigneur avant de déguerpir aussi vite que ses jambes le lui permettaient pour regrouper les brebis. Dans sa course, il vit, au loin, les deux cavaliers et Lithildren, mais le devoir prit le dessus sur sa curiosité et il accéléra sa foulée pour retrouver les animaux. Il n’avait jamais vu Daeron si inquiet. Le vieil homme s’adressa ensuite à Baudouin, l’intense nervosité qui l’habitait faisait palpiter une veine sur sa tempe et augmentait le tremblement de ses membres. Il tenait debout par la seule force de sa volonté.

- Une fois à l’étage va chercher les armes Baudouin, toutes celles qui sont encore utilisables. Prend également l’arc et les flèches de chasse. Et monte nos réserves d’huile, une brassée de bois et une botte de paille. Et tout ce qui peut se manger. Miston et Esméralda t’aideront à monter tout ça.  Et va chercher Lithildren, tout le monde à l’abris !

Baudouin s’afféra aussi vite qu’il le put. Avec l’aide de l’elfe et de Cyrielle il fit monter les deux blessés à l’étage. S’ensuivit des allers et retours rapides, précipités, pour fortifier les fenêtres, fermer portes et grange, et monter tout ce qu’il fallait à l’étage. Miston les rejoignit peu après en racontant que deux cavaliers rôdaient sur leurs terres, Lithildren ayant pris les devant pour les rencontrer. Daeron soupira, étreint tout à la fois par l’angoisse et le soulagement.

- Espérons qu’il s’agisse d’Andor. Il aurait du arriver hier, mais il a pu être retardé. S’il s’agissait des hommes de Thengel nous l’aurions déjà su.


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Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Andor_10

Andor arracha sa cape de devant son visage, agacé par ce vêtement, jurant contre le vent et ces maudites plaines qui n’offraient aucun abri à son emprise. Il entendit le pas d’un cheval qui se rapprochait et finit par se dépêtrer de sa cape tandis que Lithildren se présentait devant eux. « Encore une elfe ! Ils ont tous migré dans le coin ? Quel vent pousse les longues oreilles à fuir leur patrie ? ». Andor était autant intrigué qu’inquiet. Que se passait-il au Nord pour que les vieilles forêts voient leur peuple les quitter petit à petit ? Il refoula son questionnement et se concentra sur la situation présente, il y avait urgence.

- Je sais qui est Daeron, et Daeron sait qui je suis. J’ai reçu un message il y a quelques jours requérant mon aide et quelques bras supplémentaires. Il fit un signe de tête en direction de Lingwë. Un de vos compatriotes à ce qu’il semble. Deux elfes ne seront pas de trop pour lutter contre la pourriture qui s’étend sur ces terres. Menez-nous auprès de Daeron, le message était assez pressant et j’ai déjà du retard. Si je traîne encore un peu ce vieux grabataire est bien capable de me laisser dehors avec ses ennemis aux trousses.

Andor n’attendit pas réellement la réponse de Lithildren et la dépassa en remettant son cheval au petit trot. Au loin l’agitation semblait faire chanceler le havre de paix que Daeron avait mis plusieurs années à consolider. Tous ses efforts étaient ébranlés par l’avidité de ses plus proches voisins et le besoin urgent de palier à la famine à venir. « La faim justifie les moyens … ». Il talonna son cheval et lui fit prendre le galop pour rejoindre prestement les murs de la bâtisse. Des volets claquaient à tout va, fermés précipitamment, des pas courraient à droite et à gauche dans toute la maison, et cette demeure, d’habitude si tranquille, grouillait de nervosité et d’anxiété. Lithildren et Lingwë sur les talons il prit une profonde inspiration pour couvrir les bruits intérieurs et se faire entendre.

- Daeron ! Vieux fou, c’est ainsi que tu accueilles tes vieux amis, en leur claquant la porte au nez et en les laissant dehors ? J’avais souvenir que l’hospitalité était meilleure il y a quelques années en arrière… Je n’ai trouvé qu’une paire de bras supplémentaire, mais il m’a tout l’air d’en valoir deux à lui tout seul.  Ouvre donc, on te sera d’une meilleure aide vivants plutôt que morts, et si tu nous laisses ici je ne fais pas grand cas de notre sort.

Une fenêtre s’ouvrit à la volée et Daeron, s’accrochant aux battants, lança une rapide tirade avant de finir de barricader sa demeure, transformée si rapidement en petite place forte.

- Et j’avais souvenir que tu étais plus prompt dans tes jeunes années. La tranquillité te ramollit l’esprit autant que les jambes. Miston va vous ouvrir l’écurie. Montez !

Les trois cavaliers firent le tour de la bâtisse et trouvèrent Miston qui ouvrait la porte de l’écurie, l’œil aux aguets. Le jeune garçon avait des gestes précipités mais sûrs et une fois les chevaux rentrés, il referma le lourd battant avec une force et une dextérité insoupçonné pour un si jeune âge. Plus aucune insouciance ne se lisait dans ses yeux, et son visage, fermé, ne laissait plus transparaître la moindre émotion. Un système de poulies permettait de rabattre un long et large tronc de bois au travers des battants et de clore la porte. Une lampe à huile balbutiait, accrochée à un crochet en métal contre une poutre. Miston s’en saisit sans mot dire et mena Lithildren et les deux arrivants au premier étage. Les deux blessés étaient assis contre un mur dans une vaste salle où tous les meubles avaient été repoussés pour laisser un large espace au centre. Un volet était maintenu ouvert d’un côté, laissant filtrer un peu de lumière, offrant également un angle de vue sur une partie des terres de Daeron. Le vieux seigneur prit la parole avec un sérieux qui ne lui était pas coutumier. Et si ce n’était ses membres défaillants et une tremblote permanente qui l’affectait quand il était debout, on eut dit un guerrier Rohirrim des temps anciens, fièrement dressé contre l’ennemi.  

- Voici Andor, venu d’Edoras pour nous aider avec une aide bien précieuse. Il remercia Lingwë d’un signe de tête. Ici sont Lithildren et Esméralda qui nous ont déjà porté secours et qui devront sans doute nous aider encore.

Andor tiqua en voyant qu’une elfe était également présente entre les murs. Cette fuite en avant de l’ancienne race ne le rassurait guère. Daeron continua de parler.

- Et voici Mealm et Fréa. Ce sont des bergers qui vivent avec leur famille au pied des Montagnes Blanches à une journée à cheval d’ici. Ils ont marché toute la nuit et une partie du jour pour nous trouver. Ils ont été attaqués par des cavaliers armés d’arcs et de lances. En d’autres circonstances j’aurai accusé un groupe de bandits mais tout me laisse penser que ce sont les hommes de deux seigneurs voisins ; Thengel, et plus probablement Dunmod, qui sont à l’origine de ce malheur. La défaite d’Helmin et mon refus de leur vendre à bas prix mon bétail ne leur a pas plu. Mais ils ont les idées bien placées et ils s’en sont pris à plus faible pour gonfler leur cheptel et ainsi leur richesse. Mais ils condamnent ainsi une famille à la famine et à la mort.

Daeron parlait d’une voix dure. Beaucoup le prenait pour fou car ses excès de mégalomanie lui avaient quelques fois valu de nombreuses critiques et une réputation de vieux grincheux pénible. Mais il semblait bien avoir toute sa raison en ce jour.

- Nous avons été attaqués il y a plusieurs jours. Puis ces bergers. D’autres Rohirrims ont probablement essuyé leurs attaques. Thengel rêve de puissance et de reconnaissance et il ne fait pas les choses à moitié. Il attendra le moment opportun pour terminer ce qu’il a commencé. Il viendra ici tôt ou tard, et c’est pourquoi je t’ai appelé Andor. Je te suis reconnaissant de nous avoir rejoins.

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Mebold se tenait péniblement derrière l’elfe. Ils marchaient depuis deux heures déjà et il leur faudrait encore autant de temps pour arriver chez le vieux fou. Ils se trouvaient sur le territoire de Fendras et de sa famille. Des bergers nomades, comme lui, qui possédaient néanmoins un troupeau plus grand et plus gras que le leur … que le sien. Thedolin ne serait plus jamais là pour partager ses journées, si jamais il parvenait un jour à remettre la main sur ses brebis. Sans s’étendre sur le sujet il en avait appris un peu plus à Firiendil sur les circonstances de son plongeon dans l’Anduin. Après avoir retrouvé ses esprits il était parvenu à expliquer en langage commun qu’on les avait attaqués dans la nuit et qu’il avait sauté dans le fleuve pour se protéger. Des cavaliers armés de lances et de flèches. Et un Mearas… L’elfe l’avait écouté avec attention puis le Rohirrim s’était prostré dans le silence.

Ils arrivèrent aux portes de la demeure dans l’après-midi, sous un ciel de plomb balayé par des rafales qui annonçaient une tempête proche. La chaleur, excessive pour cette période de l’année, entraînait de violents orages. Au loin, au nord, les éclairs s’annonçaient déjà. Au nord, il y avait également une forme, un petit tas de poussière qui se déplaçait rapidement sur une masse sombre et noire. Mebold se raidit et l’elfe dut le sentir car il arrêta son cheval. Le Rohirrim pointa du doigt le cavalier qui s’avançait auprès d’eux, une créature étrange à ses côtés.

- Celui-là est seul mais espérons que ce ne soit pas un des leurs. Un éclaireur ou quelque chose du genre. S’ils reviennent on est fichu. Et on risque de retrouver Thédolin plus vite que prévu.


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Celarith galopait à bride abattue en direction de la demeure de Daeron. Sur sa route il avait croisé des corps étendus sur le sol autour d’une petite tente : un grand rohirrim aux cheveux blonds baignait dans son sang, une flèche plantée en travers de la gorge ; à côté de lui se tenait une femme qui fut belle, les lèvres encore ouvertes sur un cri moribond. Ils ne respiraient plus. Des traces de chevaux partaient vers le Sud, contournaient une haute colline et disparaissaient dans les plaines. Des crottes de brebis ici et là, indiquaient qu’un troupeau paissait quelques heures auparavant, mais plus aucun animal n’était visible, tous avaient disparus. Pas même un oiseau ne chantait

Puis une petit fille était sortie de sous la tente, fluette, fragile, innocente mais terrorisée. Elle serrait un bout de chiffon entre ses mains sales, ses pleurs creusant de profonds sillons dans la poussière sur ses joues. Elle avait eu peur : du loup, de Celaryth et du cheval noir qui lui rappelait les hommes qui avaient agressé ses parents. Elle avait crié et s’était enfui sous la tente. A force de patience le rôdeur avait obtenu qu’elle le laisse approcher. Elle lui raconta dans son jargon d’enfant que des grands hommes étaient venus sur des chevaux pour tuer ses parents, ils avaient emmené leur troupeau mais aussi sa sœur.

La petite se souvenait d’une maison où l’on pouvait se mettre à l’abri quand le temps devenait trop mauvais ou que les hivers étaient trop froids. Elle n’y était jamais allée mais ses parents en parlaient quelques fois. C’était plus au Sud, après un petit bois.

- Une maison toute en pierre et en bois, comme dans les histoires. Et eux ils ne bougent pas, ils ne changent pas de camps, ils ont un toit avec des planches et de la paille, et même des serviteurs pour leur faire à manger. Ils n’ont pas froid, et pas faim. C’est un grand seigneur avec une belle femme et beaucoup de serviteurs.
#Andor #Daeron #Miston #Baudoin
Sujet: En campagne
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: En campagne    Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Fév 2015 - 13:57
L'altercation avait laissé en moi un sentiment de rancune que je n'avais jamais connu jusqu'ici. Daeron était assez faible, et il s'affaiblissait un peu plus chaque jour. Sous sa supervision et celle de Baudouin, j'aidai à reconstruire, en compagnie de Miston et Esméralda, les parties détruites par Helmin et ses sbires. Quelques jours passèrent. J'alternais reconstruction et discussions avec Daeron et l'autre elfe, entraînement au combat et chevauchées, surveillance et apprentissage du langage des signes avec Miston.

Le temps passait parfois lentement, parfois vite, et j'avais peu de moments de repos. La nuit, je veillais ; le jour, je travaillais. Miston, deux jours plus tôt, m'avait fait comprendre que je devais chevaucher avec lui et Esméralda à cause de cavaliers aux frontières du domaine. J'avais exécuté son conseil, le prenant avec moi sur ma selle, et allant à la rencontre de ces fameux cavaliers qui avaient fuient lâchement. J'avais compris de quoi il en retournait, et je ne m'en méfiais que plus encore. En elfique, sur le chemin du retour, j'avais discuté avec Esméralda. Nous nous échangeâmes nos noms, un peu de nos passés, et quelques détails par-ci par-là.

Rentrés, je m'entraînais. Je faisais d'amples mouvements de dagues, jouant des poignets et des jambes, en coups rapides et précis. Miston était venu m'observer un peu, puis j'avais surpris Baudouin me surveiller par une fenêtre. Il ne m'appréciait guère, malgré qu'Esméralda et moi lui avions sauvé la vie. Il n'était point si reconnaissant que je le pensais, mais la gentillesse de Miston compensait cette froideur. Le jeune garçon me posait des tas de questions sur les elfes, et je lui répondais du mieux que je le pouvais. Je lui apprenais aussi comment parler elfe avec les signes, bien que ce soit très compliqué. Je lui avait donc appris une phrase simple mais que je trouvais belle : Que la lune bénisse tes pas dans la lumière. Il avait grand plaisir à mimer cette phrase.

Ce matin-là, j'avais disparu aux premiers rayons de l'aube. Il m'était venu une intuition étrange, quelque chose de cruel s'était passé. L'aube avait des lueurs rougeoyantes, ce qui me faisait craindre le pire. J'avais passé la journée à chevaucher dans les terres de Daeron, seule. Quand je revint, Miston s'était précipité à ma rencontre. Il me fit comprendre son inquiétude et je lui avais posé une main sur la tête en souriant, ce qui m'avait valu un très beau sourire de sa part aussi. Baudouin manquait de me faire un sermont, mais je m'enfermais avec Esméralda, Baudouin et Daeron dans le bureau de ce dernier pour discuter d'une préparation en cas d'attaque. Un plan se formait dans nos têtes, mais il fut balayé par la colère de Baudouin qui n'acceptait pas que je prenne une place dans le domaine.

Le soir venu, je restais dehors à m'entraîner dans la neige sur laquelle ma légèreté elfique me permettait de marcher. Je maniais ma dague avec grâce et rapidité, portant des coups meurtriers dans le vide. Mes mouvements semblaient former une danse agile, belle, dans laquelle mes cheveux blancs ondulaient doucement. Lorsque je fus rassurée de mes talents d'escrimeuse, je regardais la lune et entamait un doux chant elfique, très bas, dans un murmure. Un chant mélancolique sur une vieille histoire dont j'avais oublié les tenants et aboutissants.

#Baudoin #Daeron #Lithildren
Sujet: Divergences
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Divergences    Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 17 Déc 2014 - 12:56
Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Daeron12 Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Miston11 Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Baudoi11

Daeron maugréait contre le vent, pestait contre la chaleur et s’escrimait à chasser les mouches qui vrombissaient à ses oreilles. La Nature toute entière semblait se mouvoir et s’éveiller autour de lui pour l’empêcher de procéder à l’activité la plus importante de sa journée : la sieste. Ses jambes, alourdies par trop d’années passées à foulée les prairies du Riddermark, ne pouvaient plus le porter et il était coincé dans un confortable fauteuil, condamné à se faire grignoter par tous les insectes qu’Eru avait bien voulu laisser sur terre. Sa pipe s’était éteinte pendant qu’il somnolait et la fumée qui repoussait jusqu’à présent toutes les créatures ailées ne faisait plus son office.

- Miston ! Miston …

Il tambourinait le parquet de bois avec sa canne aussi lourdement qu’il le pouvait. Il maudissait la vilenie de son jeune serviteur et sa facilité à s’emporter pour la moindre remarque. Miston était de plus en plus susceptible. L’enfant muait en délaissant progressivement la peau de son insouciance enfantine pour se vêtir d’un esprit mordant et extrêmement sagace. L’intelligence qui faisait son charme autrefois le rendait aujourd’hui extrêmement agaçant.

- Miston !

Le jeune garçon sortir de l’embrasure de la porte, les lèvres pincées, prêt à mordre. Son sourire taquin et ses fossettes d’enfant s’étaient effacées pour laisser apparaître une moue sévère et revêche.  

- Monseigneur et maître souhaite me voir à présent ? …
- Miston ! Arrête de roucouler comme un fat prétendant et aide-moi à sortir de là. Fais-moi rentrer dans la maison, à l’ombre.
- Voulez-vous sortir ou entrer, je ne comprends guère votre requête ? Le soleil a du être bien dur avec vous aujourd’hui pour vous malmener ainsi l’esprit.
- Miston ! Que Morgoth me prenne à témoin, si je pouvais me lever je te rosserai pour t’apprendre les bonnes manières.
- Mais vous ne le pouvez pas …
- Miston !


La dernière apostrophe était plus grave, et le jeune homme se retourna avec un petit sursaut. Baudouin était sur le perron, ses vêtements salis par le travail aux champs et la sueur du labeur. Il resta silencieux quelques temps, puis gravit les marches qui le séparaient de Daeron. Le ton qu’il prit ensuite ne laissait aucune place à l’objection.

- Aide-moi à le mettre dans le petit salon.

Miston se mordit les lèvres pour se taire et aida son ami à transporter le vieillard dans la maison. La fraîcheur qui y régnait était une bénédiction. Ils installèrent le vieil homme derrière un vaste bureau où s’entassaient des liasses de parchemins, de rares livres manuscrits et quelques plumes émoussées.

- Merci Baudouin.

Le vieil homme soupira, bienheureux de quitter la moiteur de sa terrasse et les attaques des insectes. Baudouin adressa un regard plein de reproches à Miston qui fit semblant de l’ignorer puis se tourna gravement vers Daeron.

- Sire, au-delà de vos champs j’ai vu un cavalier rôder aux abords du bois. Il était seul, à première vue, mais nous n’avons fait mandater personne il me semble.

Daeron haussa les sourcils, entre surprise et profonde réflexion.  Il n’aimait guère que des étrangers viennent empiéter sur ses terres mais l’ennui de ces dernières semaines lui fit espérer un peu d’animation avec l’arrivée d’un importun.

- Il est donc judicieux que tu t’enquières de ses motivations pour oser se hasarder jusque chez nous Baudouin.

L’homme acquiesça et s’apprêtait à partir lorsque Daeron reprit la parole.

- Ce serait également une bonne chose si tu emmenais Miston avec toi. Il semble avoir besoin de se dégourdir les membres ces derniers jours. Sortir un peu lui fera le plus grand bien ! Baudouin tu prendras Juvénile, Miston sortira la mule, vous irez plus vite ainsi.

Miston et Baudouin échangèrent un regard quelque peu étonné. Baudouin s’assura que tout était à portée de son maître pendant leur absence, puis il fit signe au jeune garçon de le suivre.



**************************



Miston ruminait. Il était toujours en colère contre Daeron et ne comprenait pas pourquoi il lui permettait soudainement de prendre l’air alors qu’il lui avait interdit toute sortie depuis plusieurs jours. Il ne parvenait pas à discerner s’il avait réussi à l’exaspérer au point qu’il veuille se débarrasser de lui ou si Daeron s’était soudain adouci.  L’un comme l’autre était tout à fait probable. Miston lui en voulait néanmoins de lui avoir laissé la mule, animal de bât, têtu, utilisé pour divers travaux agricoles … alors qu’il y avait un autre cheval à disposition. Daeron ne lui avait pas tout à fait lâché la bride et cette décision était une moquerie amère. Il suivait Baudouin légèrement en retrait, fulminant contre les adultes et leurs décisions injustifiées. La présence de son ami ne l’aidait guère puisqu’il l’avait rabroué juste avant leur départ en le traitant comme un enfant puéril et ingrat.

Ils firent moins d’une lieue avant d’apercevoir un cavalier au loin. Il montait un cheval à la robe foncée dont la prestance laissait clairement entrevoir qu’ils ne gagneraient pas à la course s’il fallait le poursuivre. Juvénile était une jument souffreteuse malgré une détermination acharnée et la mule était beaucoup trop caractérielle pour lui demander une allure supérieure au pas … chaque coup de talon engendrait une ruade qui aurait désarçonné le meilleur Rohirrim. Baudouin et Miston se rapprochèrent donc dans le calme, formant un couple étrange au milieu des prairies. C’est le grand rohirrim qui prit la parole, Miston étant considéré en dehors des murs de son maître comme sourd et muet.

- Hola cavalier ! Quel vent te mène sur les terres du Seigneur Daeron ? As-tu un message pour lui ? Une requête ?



#Daeron #Miston #Baudoin
Sujet: Une aiguille dans une botte de foin
Nathanael

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Rechercher dans: Les Ruelles du Premier Cercle   Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une aiguille dans une botte de foin    Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 26 Déc 2009 - 13:39
Tag baudoin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Thorthursday03byreau

Juvénile hennit en sentant la présence d’autres chevaux. Baudouin avait quitté le Rohan depuis cinq jours à présent et sa jument n’avait connut d’autre présence que la sienne au cours de ce voyage. Une fois les portes de la Cité Blanche passées il s’était faufilé au travers des ruelles de Minas Tirith mais ne savait guère à présent où se tourner. Lorsque Daeron lui avait ordonné de se rendre en Gondor afin de transmettre un message à Nathanel, il n’avait guère pensé à la difficulté à laquelle il ferait face une fois entre les enceintes de la Ville.
« Pire que retrouver une aiguille dans une botte de foin » pensa-t-il. « Car l’aiguille en sa botte ne bouge pas et vous pique si jamais vous la touchez … ».

Il soupira tout en continuant d’avancer. Juvénile le sortait parfois de ses pensées en tirant sur sa bride, les naseaux dilatés en direction des étales de légumes et de fruits. Il ne voulait pas cependant la laisser dans une quelconque écurie et disperser aux quatre vents la maigre somme que lui avait confié son Seigneur. Il supposait que celui-ci voulait le voir revenir le plus rapidement possible au Rohan en ne lui donnant que de quoi dépenser pour deux semaines de voyage. Il ne savait quoi faire si jamais Nathanael se révélait introuvable. Etait-il toujours à Minas-Tirith ? Le vieux Daeron en était certain, mais il se mit à douter de la véracité des propos de son maître vieillissant. Il pria Eru que sa demande ne releva pas du délire d’un esprit en décrépitude.

Le peuple de Minas Tirith formait une foule compacte autour de lui dans les ruelles. Nombre de « Hé là » l’interpellèrent – il prenait de la place avec sa « vieille carne », « son gros bourrin ». Jamais il n’avait vu autant de monde réunit en un espace si restreint, alors que la Cité Blanche lui avait paru gigantesque hors les murs. Mais la pierre prenait beaucoup de place dans les constructions, les murs étaient épais et les maisons larges, si bien que les passages se révélaient étroits et sinueux entre les baraquements. Où étaient les larges avenues que lui avaient décrites Daeron, où était l’Arbre Blanc que lui avait dépeint le conteur ?

Il cracha sur le sol, énervé. Il avait faim et soif. « Que Nathanel soit maudit d’avoir toujours autant de prestige auprès de mon maître. Que lui aurait-il coûté de venir nous voir plus souvent pour prendre lui-même des nouvelles sans avoir jamais besoin de nous faire déplacer ? ».

Il s’arrêta près d’une auberge afin de se rassasier un tant soit peu. Une gamine s’approcha de lui pour attraper les rênes de Juvénile et la conduire dans une petite arrière-cour où stationnaient d’autres montures. Il s’assura que la jument ait foin et eau en suffisance puis accepta de suivre la fillette dans la grande pièce commune. Si Nathanael était toujours conteur, il pouvait espérer avoir de ses nouvelles dans un lieu où les histoires et les légendes sont appréciées des petites gens. Il commanda une pinte de bière et s’installa près du comptoir avant que d’entamer de nouvelles investigations.

Près d’un quart d’heure passa avant que le courage ne lui revienne. Il s’avança près du tavernier et le questionna ainsi :

- Aubergiste, connaitrais-tu un conteur du nom de Nathanael ?
- Qui ça ?


L’aubergiste tendit l’oreille pendant qu’il essuyait des verres avec un torchon crasseux à l’origine douteuse.

- Nathanael ! Un conteur…
- Jamais entendu parler ! A quoi ressemble ton bonhomme mon gars ?
- Taille moyenne, brun …


En soi, rien qui eut pu le distinguer de beaucoup d’autres hommes. Baudouin réfléchit à un signe distinctif… « Quel benêt je fais ! ».

- Il a une mèche blanche sur un côté du crâne et marche toujours avec un bâton de berger. Il a l’accent rohirrim, moins marqué que le mien.
- Non, voit pas ! Va donc dans une Taverne des étages supérieurs, là où les gens ont plus les moyens et le temps d’écouter des histoires…


Baudouin sortit penaud de l’auberge, comme un enfant qui vient de commettre une faute. Il s’était trompé d’endroit. Il ne savait pas s’y prendre. Les prairies du Rohan lui manquaient. Il voulait rentrer rapidement auprès de Miston et de Cyrielle.

Il suivit pourtant en dépit de tout le conseil de l’aubergiste et gravit la pente douce d’une rue pour monter à travers les étages de la Cité Blanche après avoir récupéré Juvénile. Il ne fit pas grand chemin lorsqu’il sentit une main le happer par derrière. Se sentant agresser il chercher à décocher un coup de point à l’inconnu qui l’abordait ainsi mais il se retrouva face à personne. Baissant les yeux il dévisagea deux gamins au sourire édenté.

- S’ti veux trouver un c’teur, t’a qu’aller à la m’son des cont’ z’et légend’.

Baudouin haussa les sourcils, ignorant qu’une telle bâtisse existait en ces lieux.

- Où est-ce ?

Mais plutôt que d’indiquer un chemin quelconque les deux enfants tendirent les mains devant lui en quête d’une récompense. L’énervement saisit Baudouin et il souleva un des deux enfants d’une main et rapprocha son visage du sien.

- Dis le mioche, tu me montres où c’est, ou je te flanque une branlée dont tu auras encore le souvenir quand tu ne pourras plus te déplacer tout seul.

Les yeux du petit garçon s’écarquillèrent et l’autre détala comme un lapin. Paniqué, l’enfant tendit un doit tremblant vers une rue perpendiculaire à celle dans laquelle il se trouvait. D’où il était Baudouin pouvait apercevoir un toit pentu dépassant d’une maisonnette. Il supposa que l’enfant ne mentait pas et le redéposa au sol sans se soucier de ce qui pourrait maintenant advenir de cet avorton.

Il tourna le dos au gamin pleurant sur les dalles de la ruelle et prit la direction indiquée.

#Baudoin
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