6 résultats trouvés pour Daeron

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Sujet: En campagne
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: En campagne    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 19 Mar 2015 - 17:28
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Miston était essoufflé par sa course et Baudouin ne présentait pas meilleure figure. Ils avaient les joues rougies par leur effort, soudain et imprévu, la poussière collait à leur front où perlaient des gouttes de sueur. Baudouin soutint la femme jusqu’aux portes de la demeure où il la déposa fébrilement sur le perron. Il aida ensuite l’homme à descendre de la mule et à s’asseoir. Cyrielle était déjà auprès d’eux, ainsi qu’Esméralda. L’elfe soigna rapidement la plaie du Rohirrim. Elle n’était pas belle à voir, gonflée, suppurante, la chair changeait de couleur là où la poussière et le sang s’étaient mêlés. L’homme suait à grosses gouttes, emporté par la fatigue et la fièvre sans doute. Sa femme gémissait sans interruption, pleurait beaucoup et parvenait avec peine à leur raconter ce qui s’était passé.

- Une attaque … elle renifla. Des cavaliers en groupe. Un sanglot l’étouffa à nouveau et elle se tut quelques secondes, submergée par la tristesse. Ils ont emmené nos enfants, nos deux filles.

Et s’en fut trop pour elle. Son mari la regardait en serrant les dents tandis que l’elfe le soignait. Il semblait vouloir dire quelque chose mais la douleur l’empêchait de parler. Il reprenait sa respiration avec peine entre deux interventions d’Esméralda. Il attendit donc que l’elfe finisse sa besogne avant de prendre la parole.

- Ils ont pris nos bêtes, moutons et chevaux. On avait déjà pas grand-chose, mais maintenant on a plus rien. La tente, nos affaires, tout est éparpillé dans la plaine, aux quatre vents. On ne sait pas qui c’est, ils étaient une dizaine avec de bons chevaux, des hommes forts et gaillards. On ne comprend même pas pourquoi ils ont pris nos bêtes, à peine une trentaine. Juste de quoi nous nourrir cette année, sans ça c’est la mort qui nous attend.

Baudouin saisit le regard interrogateur d’Esméralda. Il savait de qui il s’agissait. Il s’empressa d’aller chercher Daeron qui déambulait difficilement dans le long couloir qui menait vers l’extérieur. Il pestait et maugréait contre ses jambes mal fichues et ses pieds tordus quand son serviteur parvint à ses côtés pour le mener au dehors. Ses yeux si rieurs s’assombrirent brusquement en voyant la scène. Et il comprit aussitôt.

- Menez-les à l’intérieur, vite ! Miston, va chercher les bêtes. Ne pose pas de questions. Rentre les moutons dans la bergerie, à coup de trique s’il le faut, rentre la mule, les poules et tout ce qui nous appartient. Ferme solidement les portes et rejoins-nous à l’étage.

Le jeune garçon regarda attentivement les lèvres de son seigneur avant de déguerpir aussi vite que ses jambes le lui permettaient pour regrouper les brebis. Dans sa course, il vit, au loin, les deux cavaliers et Lithildren, mais le devoir prit le dessus sur sa curiosité et il accéléra sa foulée pour retrouver les animaux. Il n’avait jamais vu Daeron si inquiet. Le vieil homme s’adressa ensuite à Baudouin, l’intense nervosité qui l’habitait faisait palpiter une veine sur sa tempe et augmentait le tremblement de ses membres. Il tenait debout par la seule force de sa volonté.

- Une fois à l’étage va chercher les armes Baudouin, toutes celles qui sont encore utilisables. Prend également l’arc et les flèches de chasse. Et monte nos réserves d’huile, une brassée de bois et une botte de paille. Et tout ce qui peut se manger. Miston et Esméralda t’aideront à monter tout ça.  Et va chercher Lithildren, tout le monde à l’abris !

Baudouin s’afféra aussi vite qu’il le put. Avec l’aide de l’elfe et de Cyrielle il fit monter les deux blessés à l’étage. S’ensuivit des allers et retours rapides, précipités, pour fortifier les fenêtres, fermer portes et grange, et monter tout ce qu’il fallait à l’étage. Miston les rejoignit peu après en racontant que deux cavaliers rôdaient sur leurs terres, Lithildren ayant pris les devant pour les rencontrer. Daeron soupira, étreint tout à la fois par l’angoisse et le soulagement.

- Espérons qu’il s’agisse d’Andor. Il aurait du arriver hier, mais il a pu être retardé. S’il s’agissait des hommes de Thengel nous l’aurions déjà su.


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Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Andor_10

Andor arracha sa cape de devant son visage, agacé par ce vêtement, jurant contre le vent et ces maudites plaines qui n’offraient aucun abri à son emprise. Il entendit le pas d’un cheval qui se rapprochait et finit par se dépêtrer de sa cape tandis que Lithildren se présentait devant eux. « Encore une elfe ! Ils ont tous migré dans le coin ? Quel vent pousse les longues oreilles à fuir leur patrie ? ». Andor était autant intrigué qu’inquiet. Que se passait-il au Nord pour que les vieilles forêts voient leur peuple les quitter petit à petit ? Il refoula son questionnement et se concentra sur la situation présente, il y avait urgence.

- Je sais qui est Daeron, et Daeron sait qui je suis. J’ai reçu un message il y a quelques jours requérant mon aide et quelques bras supplémentaires. Il fit un signe de tête en direction de Lingwë. Un de vos compatriotes à ce qu’il semble. Deux elfes ne seront pas de trop pour lutter contre la pourriture qui s’étend sur ces terres. Menez-nous auprès de Daeron, le message était assez pressant et j’ai déjà du retard. Si je traîne encore un peu ce vieux grabataire est bien capable de me laisser dehors avec ses ennemis aux trousses.

Andor n’attendit pas réellement la réponse de Lithildren et la dépassa en remettant son cheval au petit trot. Au loin l’agitation semblait faire chanceler le havre de paix que Daeron avait mis plusieurs années à consolider. Tous ses efforts étaient ébranlés par l’avidité de ses plus proches voisins et le besoin urgent de palier à la famine à venir. « La faim justifie les moyens … ». Il talonna son cheval et lui fit prendre le galop pour rejoindre prestement les murs de la bâtisse. Des volets claquaient à tout va, fermés précipitamment, des pas courraient à droite et à gauche dans toute la maison, et cette demeure, d’habitude si tranquille, grouillait de nervosité et d’anxiété. Lithildren et Lingwë sur les talons il prit une profonde inspiration pour couvrir les bruits intérieurs et se faire entendre.

- Daeron ! Vieux fou, c’est ainsi que tu accueilles tes vieux amis, en leur claquant la porte au nez et en les laissant dehors ? J’avais souvenir que l’hospitalité était meilleure il y a quelques années en arrière… Je n’ai trouvé qu’une paire de bras supplémentaire, mais il m’a tout l’air d’en valoir deux à lui tout seul.  Ouvre donc, on te sera d’une meilleure aide vivants plutôt que morts, et si tu nous laisses ici je ne fais pas grand cas de notre sort.

Une fenêtre s’ouvrit à la volée et Daeron, s’accrochant aux battants, lança une rapide tirade avant de finir de barricader sa demeure, transformée si rapidement en petite place forte.

- Et j’avais souvenir que tu étais plus prompt dans tes jeunes années. La tranquillité te ramollit l’esprit autant que les jambes. Miston va vous ouvrir l’écurie. Montez !

Les trois cavaliers firent le tour de la bâtisse et trouvèrent Miston qui ouvrait la porte de l’écurie, l’œil aux aguets. Le jeune garçon avait des gestes précipités mais sûrs et une fois les chevaux rentrés, il referma le lourd battant avec une force et une dextérité insoupçonné pour un si jeune âge. Plus aucune insouciance ne se lisait dans ses yeux, et son visage, fermé, ne laissait plus transparaître la moindre émotion. Un système de poulies permettait de rabattre un long et large tronc de bois au travers des battants et de clore la porte. Une lampe à huile balbutiait, accrochée à un crochet en métal contre une poutre. Miston s’en saisit sans mot dire et mena Lithildren et les deux arrivants au premier étage. Les deux blessés étaient assis contre un mur dans une vaste salle où tous les meubles avaient été repoussés pour laisser un large espace au centre. Un volet était maintenu ouvert d’un côté, laissant filtrer un peu de lumière, offrant également un angle de vue sur une partie des terres de Daeron. Le vieux seigneur prit la parole avec un sérieux qui ne lui était pas coutumier. Et si ce n’était ses membres défaillants et une tremblote permanente qui l’affectait quand il était debout, on eut dit un guerrier Rohirrim des temps anciens, fièrement dressé contre l’ennemi.  

- Voici Andor, venu d’Edoras pour nous aider avec une aide bien précieuse. Il remercia Lingwë d’un signe de tête. Ici sont Lithildren et Esméralda qui nous ont déjà porté secours et qui devront sans doute nous aider encore.

Andor tiqua en voyant qu’une elfe était également présente entre les murs. Cette fuite en avant de l’ancienne race ne le rassurait guère. Daeron continua de parler.

- Et voici Mealm et Fréa. Ce sont des bergers qui vivent avec leur famille au pied des Montagnes Blanches à une journée à cheval d’ici. Ils ont marché toute la nuit et une partie du jour pour nous trouver. Ils ont été attaqués par des cavaliers armés d’arcs et de lances. En d’autres circonstances j’aurai accusé un groupe de bandits mais tout me laisse penser que ce sont les hommes de deux seigneurs voisins ; Thengel, et plus probablement Dunmod, qui sont à l’origine de ce malheur. La défaite d’Helmin et mon refus de leur vendre à bas prix mon bétail ne leur a pas plu. Mais ils ont les idées bien placées et ils s’en sont pris à plus faible pour gonfler leur cheptel et ainsi leur richesse. Mais ils condamnent ainsi une famille à la famine et à la mort.

Daeron parlait d’une voix dure. Beaucoup le prenait pour fou car ses excès de mégalomanie lui avaient quelques fois valu de nombreuses critiques et une réputation de vieux grincheux pénible. Mais il semblait bien avoir toute sa raison en ce jour.

- Nous avons été attaqués il y a plusieurs jours. Puis ces bergers. D’autres Rohirrims ont probablement essuyé leurs attaques. Thengel rêve de puissance et de reconnaissance et il ne fait pas les choses à moitié. Il attendra le moment opportun pour terminer ce qu’il a commencé. Il viendra ici tôt ou tard, et c’est pourquoi je t’ai appelé Andor. Je te suis reconnaissant de nous avoir rejoins.

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Mebold se tenait péniblement derrière l’elfe. Ils marchaient depuis deux heures déjà et il leur faudrait encore autant de temps pour arriver chez le vieux fou. Ils se trouvaient sur le territoire de Fendras et de sa famille. Des bergers nomades, comme lui, qui possédaient néanmoins un troupeau plus grand et plus gras que le leur … que le sien. Thedolin ne serait plus jamais là pour partager ses journées, si jamais il parvenait un jour à remettre la main sur ses brebis. Sans s’étendre sur le sujet il en avait appris un peu plus à Firiendil sur les circonstances de son plongeon dans l’Anduin. Après avoir retrouvé ses esprits il était parvenu à expliquer en langage commun qu’on les avait attaqués dans la nuit et qu’il avait sauté dans le fleuve pour se protéger. Des cavaliers armés de lances et de flèches. Et un Mearas… L’elfe l’avait écouté avec attention puis le Rohirrim s’était prostré dans le silence.

Ils arrivèrent aux portes de la demeure dans l’après-midi, sous un ciel de plomb balayé par des rafales qui annonçaient une tempête proche. La chaleur, excessive pour cette période de l’année, entraînait de violents orages. Au loin, au nord, les éclairs s’annonçaient déjà. Au nord, il y avait également une forme, un petit tas de poussière qui se déplaçait rapidement sur une masse sombre et noire. Mebold se raidit et l’elfe dut le sentir car il arrêta son cheval. Le Rohirrim pointa du doigt le cavalier qui s’avançait auprès d’eux, une créature étrange à ses côtés.

- Celui-là est seul mais espérons que ce ne soit pas un des leurs. Un éclaireur ou quelque chose du genre. S’ils reviennent on est fichu. Et on risque de retrouver Thédolin plus vite que prévu.


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Celarith galopait à bride abattue en direction de la demeure de Daeron. Sur sa route il avait croisé des corps étendus sur le sol autour d’une petite tente : un grand rohirrim aux cheveux blonds baignait dans son sang, une flèche plantée en travers de la gorge ; à côté de lui se tenait une femme qui fut belle, les lèvres encore ouvertes sur un cri moribond. Ils ne respiraient plus. Des traces de chevaux partaient vers le Sud, contournaient une haute colline et disparaissaient dans les plaines. Des crottes de brebis ici et là, indiquaient qu’un troupeau paissait quelques heures auparavant, mais plus aucun animal n’était visible, tous avaient disparus. Pas même un oiseau ne chantait

Puis une petit fille était sortie de sous la tente, fluette, fragile, innocente mais terrorisée. Elle serrait un bout de chiffon entre ses mains sales, ses pleurs creusant de profonds sillons dans la poussière sur ses joues. Elle avait eu peur : du loup, de Celaryth et du cheval noir qui lui rappelait les hommes qui avaient agressé ses parents. Elle avait crié et s’était enfui sous la tente. A force de patience le rôdeur avait obtenu qu’elle le laisse approcher. Elle lui raconta dans son jargon d’enfant que des grands hommes étaient venus sur des chevaux pour tuer ses parents, ils avaient emmené leur troupeau mais aussi sa sœur.

La petite se souvenait d’une maison où l’on pouvait se mettre à l’abri quand le temps devenait trop mauvais ou que les hivers étaient trop froids. Elle n’y était jamais allée mais ses parents en parlaient quelques fois. C’était plus au Sud, après un petit bois.

- Une maison toute en pierre et en bois, comme dans les histoires. Et eux ils ne bougent pas, ils ne changent pas de camps, ils ont un toit avec des planches et de la paille, et même des serviteurs pour leur faire à manger. Ils n’ont pas froid, et pas faim. C’est un grand seigneur avec une belle femme et beaucoup de serviteurs.
#Andor #Daeron #Miston #Baudoin
Sujet: En campagne
Lithildren Valbeön

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: En campagne    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 18 Fév 2015 - 13:57
L'altercation avait laissé en moi un sentiment de rancune que je n'avais jamais connu jusqu'ici. Daeron était assez faible, et il s'affaiblissait un peu plus chaque jour. Sous sa supervision et celle de Baudouin, j'aidai à reconstruire, en compagnie de Miston et Esméralda, les parties détruites par Helmin et ses sbires. Quelques jours passèrent. J'alternais reconstruction et discussions avec Daeron et l'autre elfe, entraînement au combat et chevauchées, surveillance et apprentissage du langage des signes avec Miston.

Le temps passait parfois lentement, parfois vite, et j'avais peu de moments de repos. La nuit, je veillais ; le jour, je travaillais. Miston, deux jours plus tôt, m'avait fait comprendre que je devais chevaucher avec lui et Esméralda à cause de cavaliers aux frontières du domaine. J'avais exécuté son conseil, le prenant avec moi sur ma selle, et allant à la rencontre de ces fameux cavaliers qui avaient fuient lâchement. J'avais compris de quoi il en retournait, et je ne m'en méfiais que plus encore. En elfique, sur le chemin du retour, j'avais discuté avec Esméralda. Nous nous échangeâmes nos noms, un peu de nos passés, et quelques détails par-ci par-là.

Rentrés, je m'entraînais. Je faisais d'amples mouvements de dagues, jouant des poignets et des jambes, en coups rapides et précis. Miston était venu m'observer un peu, puis j'avais surpris Baudouin me surveiller par une fenêtre. Il ne m'appréciait guère, malgré qu'Esméralda et moi lui avions sauvé la vie. Il n'était point si reconnaissant que je le pensais, mais la gentillesse de Miston compensait cette froideur. Le jeune garçon me posait des tas de questions sur les elfes, et je lui répondais du mieux que je le pouvais. Je lui apprenais aussi comment parler elfe avec les signes, bien que ce soit très compliqué. Je lui avait donc appris une phrase simple mais que je trouvais belle : Que la lune bénisse tes pas dans la lumière. Il avait grand plaisir à mimer cette phrase.

Ce matin-là, j'avais disparu aux premiers rayons de l'aube. Il m'était venu une intuition étrange, quelque chose de cruel s'était passé. L'aube avait des lueurs rougeoyantes, ce qui me faisait craindre le pire. J'avais passé la journée à chevaucher dans les terres de Daeron, seule. Quand je revint, Miston s'était précipité à ma rencontre. Il me fit comprendre son inquiétude et je lui avais posé une main sur la tête en souriant, ce qui m'avait valu un très beau sourire de sa part aussi. Baudouin manquait de me faire un sermont, mais je m'enfermais avec Esméralda, Baudouin et Daeron dans le bureau de ce dernier pour discuter d'une préparation en cas d'attaque. Un plan se formait dans nos têtes, mais il fut balayé par la colère de Baudouin qui n'acceptait pas que je prenne une place dans le domaine.

Le soir venu, je restais dehors à m'entraîner dans la neige sur laquelle ma légèreté elfique me permettait de marcher. Je maniais ma dague avec grâce et rapidité, portant des coups meurtriers dans le vide. Mes mouvements semblaient former une danse agile, belle, dans laquelle mes cheveux blancs ondulaient doucement. Lorsque je fus rassurée de mes talents d'escrimeuse, je regardais la lune et entamait un doux chant elfique, très bas, dans un murmure. Un chant mélancolique sur une vieille histoire dont j'avais oublié les tenants et aboutissants.

#Baudoin #Daeron #Lithildren
Sujet: Divergences
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Divergences    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 17 Déc 2014 - 12:56
Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Daeron12 Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Miston11 Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Baudoi11

Daeron maugréait contre le vent, pestait contre la chaleur et s’escrimait à chasser les mouches qui vrombissaient à ses oreilles. La Nature toute entière semblait se mouvoir et s’éveiller autour de lui pour l’empêcher de procéder à l’activité la plus importante de sa journée : la sieste. Ses jambes, alourdies par trop d’années passées à foulée les prairies du Riddermark, ne pouvaient plus le porter et il était coincé dans un confortable fauteuil, condamné à se faire grignoter par tous les insectes qu’Eru avait bien voulu laisser sur terre. Sa pipe s’était éteinte pendant qu’il somnolait et la fumée qui repoussait jusqu’à présent toutes les créatures ailées ne faisait plus son office.

- Miston ! Miston …

Il tambourinait le parquet de bois avec sa canne aussi lourdement qu’il le pouvait. Il maudissait la vilenie de son jeune serviteur et sa facilité à s’emporter pour la moindre remarque. Miston était de plus en plus susceptible. L’enfant muait en délaissant progressivement la peau de son insouciance enfantine pour se vêtir d’un esprit mordant et extrêmement sagace. L’intelligence qui faisait son charme autrefois le rendait aujourd’hui extrêmement agaçant.

- Miston !

Le jeune garçon sortir de l’embrasure de la porte, les lèvres pincées, prêt à mordre. Son sourire taquin et ses fossettes d’enfant s’étaient effacées pour laisser apparaître une moue sévère et revêche.  

- Monseigneur et maître souhaite me voir à présent ? …
- Miston ! Arrête de roucouler comme un fat prétendant et aide-moi à sortir de là. Fais-moi rentrer dans la maison, à l’ombre.
- Voulez-vous sortir ou entrer, je ne comprends guère votre requête ? Le soleil a du être bien dur avec vous aujourd’hui pour vous malmener ainsi l’esprit.
- Miston ! Que Morgoth me prenne à témoin, si je pouvais me lever je te rosserai pour t’apprendre les bonnes manières.
- Mais vous ne le pouvez pas …
- Miston !


La dernière apostrophe était plus grave, et le jeune homme se retourna avec un petit sursaut. Baudouin était sur le perron, ses vêtements salis par le travail aux champs et la sueur du labeur. Il resta silencieux quelques temps, puis gravit les marches qui le séparaient de Daeron. Le ton qu’il prit ensuite ne laissait aucune place à l’objection.

- Aide-moi à le mettre dans le petit salon.

Miston se mordit les lèvres pour se taire et aida son ami à transporter le vieillard dans la maison. La fraîcheur qui y régnait était une bénédiction. Ils installèrent le vieil homme derrière un vaste bureau où s’entassaient des liasses de parchemins, de rares livres manuscrits et quelques plumes émoussées.

- Merci Baudouin.

Le vieil homme soupira, bienheureux de quitter la moiteur de sa terrasse et les attaques des insectes. Baudouin adressa un regard plein de reproches à Miston qui fit semblant de l’ignorer puis se tourna gravement vers Daeron.

- Sire, au-delà de vos champs j’ai vu un cavalier rôder aux abords du bois. Il était seul, à première vue, mais nous n’avons fait mandater personne il me semble.

Daeron haussa les sourcils, entre surprise et profonde réflexion.  Il n’aimait guère que des étrangers viennent empiéter sur ses terres mais l’ennui de ces dernières semaines lui fit espérer un peu d’animation avec l’arrivée d’un importun.

- Il est donc judicieux que tu t’enquières de ses motivations pour oser se hasarder jusque chez nous Baudouin.

L’homme acquiesça et s’apprêtait à partir lorsque Daeron reprit la parole.

- Ce serait également une bonne chose si tu emmenais Miston avec toi. Il semble avoir besoin de se dégourdir les membres ces derniers jours. Sortir un peu lui fera le plus grand bien ! Baudouin tu prendras Juvénile, Miston sortira la mule, vous irez plus vite ainsi.

Miston et Baudouin échangèrent un regard quelque peu étonné. Baudouin s’assura que tout était à portée de son maître pendant leur absence, puis il fit signe au jeune garçon de le suivre.



**************************



Miston ruminait. Il était toujours en colère contre Daeron et ne comprenait pas pourquoi il lui permettait soudainement de prendre l’air alors qu’il lui avait interdit toute sortie depuis plusieurs jours. Il ne parvenait pas à discerner s’il avait réussi à l’exaspérer au point qu’il veuille se débarrasser de lui ou si Daeron s’était soudain adouci.  L’un comme l’autre était tout à fait probable. Miston lui en voulait néanmoins de lui avoir laissé la mule, animal de bât, têtu, utilisé pour divers travaux agricoles … alors qu’il y avait un autre cheval à disposition. Daeron ne lui avait pas tout à fait lâché la bride et cette décision était une moquerie amère. Il suivait Baudouin légèrement en retrait, fulminant contre les adultes et leurs décisions injustifiées. La présence de son ami ne l’aidait guère puisqu’il l’avait rabroué juste avant leur départ en le traitant comme un enfant puéril et ingrat.

Ils firent moins d’une lieue avant d’apercevoir un cavalier au loin. Il montait un cheval à la robe foncée dont la prestance laissait clairement entrevoir qu’ils ne gagneraient pas à la course s’il fallait le poursuivre. Juvénile était une jument souffreteuse malgré une détermination acharnée et la mule était beaucoup trop caractérielle pour lui demander une allure supérieure au pas … chaque coup de talon engendrait une ruade qui aurait désarçonné le meilleur Rohirrim. Baudouin et Miston se rapprochèrent donc dans le calme, formant un couple étrange au milieu des prairies. C’est le grand rohirrim qui prit la parole, Miston étant considéré en dehors des murs de son maître comme sourd et muet.

- Hola cavalier ! Quel vent te mène sur les terres du Seigneur Daeron ? As-tu un message pour lui ? Une requête ?



#Daeron #Miston #Baudoin
Sujet: Des nouvelles du Rohan
Nathanael

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Rechercher dans: Le Palais   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Des nouvelles du Rohan    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 15 Jan 2010 - 7:56
Daeron manigançait quelque chose ou bien le vieux fou lui vouait une attention qu’il n’avait jamais attendue. Il posa la main contre sa veste pour être certain que la lettre se trouvait toujours dans sa poche intérieure. Un illustre inconnu était sur ses pas et il avait fait rapidement le lien entre l’arrivée de Baudouin, la lettre et ce jeune homme peu discret qui le suivait depuis la Maison des Contes et des Légendes. Ses traits lui disaient quelque chose, mais il avait peu mis les pieds dans la grande bâtisse ces derniers temps et il ne connaissait pas les nouveaux venus.

Il bifurqua dans une petite rue entre des étales vides de légumes et de fruits. Les volets clos laissaient filtrer des raies de lumières, promesses de douceur et de chaleur. Dehors le froid et le vent lui fouettaient le visage. Il resserra sa cape autour de lui et tint plus fermement son bâton de marche. Celui-ci pourrait toujours lui servir pour effrayer son poursuivant, tenace, mais qui ne manifestait aucun signe d’expérience dans l’art de filer une cible. Les grandes allées étaient vides dès les premières heures de la nuit et il ne pouvait espérer à présent se perdre dans la foule. Il lui fallait prendre de vitesse ce chasseur.

Il accéléra le pas et prit tous les raccourcis qu’il connaissait pour rejoindre les étages supérieurs de la Cité. Mais son poursuivant tenait bon. « Quelle crevure, pensa-t-il. » Il parvint au sommet de la Cité, à proximité des grandes portes menant au Palais. Cependant il ne s’approcha par des gardes ni plus des soldats qui faisaient leur ronde nocturne. Il prit la direction des portes des cuisines, de moindres importances et à l’accès moins réglementé. Un garde en faction menait la garde et le dévisagea d’un regard sévère et hautain. L’idée n’était peut-être pas bonne après tout, celui-ci ne paraissait pas très enclin à accepter un pot de vin.

- Qui êtes-vous, ombre dans la nuit ? Les poivreaux ne bénéficient pas de ma pitié et les mendiants ne sont pas les bienvenus ici.
- Alors vous serez heureux d’apprendre que je ne suis ni l’un ni l’autre soldat. Je me nomme Sangar, marchant de bovin. Je dois négocier avec le cuisiner des lieux quelques pièces de viandes pour les prochains repas des occupants du Palais.
- Le Roy et l’Intendant son absents. A qui appartient l’estomac dont se préoccupe le Grand Cuisinier ?
- Aux seigneurs qui ne sont pas partis en Rohan, aux proches du Roi et aux soldats, bien évidemment…


Le garde eut un regard suspicieux et ne prononça mot pendant quelques secondes. Lui faudrait-il trouver une autre issue pour pénétrer discrètement dans le Palais ? Il lui faudrait prendre du temps ultérieurement pour découvrir quelques passages plus secrets et moins fréquentés. Trouver sans cesse des excuses le lassait quelque peu.

- Combien de jours aurons-nous de la viande ?

Après un silence un peu pesant les yeux du soldat s’était éclairés dans la nuit. Ses mots avaient fait leur petit chemin dans l’esprit du garde et il commençait à voir l’intérêt qu’il pouvait y avoir à laisser entrer un marchand de bovin dans une salle de cuisine.

- Ma viande se conserve bien et selon les vœux du cuisiner il doit y en avoir pour les quatre jours à venir. Et selon ses dires, il prendrait commande ensuite pour de la viande de mouton et même d’agneau s’il trouve vendeur.

Le froid et la faim constataient fortement avec les paroles pleines de promesses qu’il prononçait. Le garde se laissa amadouer en imaginant ses prochaines orgies. S’il en était …

- Je garde votre nom et votre visage en mémoire et vous laisse entrer par cette porte. Si jamais vous vous avisez de me tromper, soyez sûr que plus jamais vous ne reverrez la lumière du jour, ombre dans la nuit.
- Bien évidemment.


Il vit le garde se pousser pour le laisser passer et il pénétra dans les cuisines du Palais, bien loin des Grandes Portes et des fioritures royales. Quoi que … Une fois à l’intérieur ses narines s’emplirent de dizaines de fumets différents. Le tintement des louches sur les grandes marmites éveillèrent en lui un nouvel appétit. Il ne demeura pas longtemps pourtant en ce Valinor gastronomique et quitta rapidement la place.

***

Dans les couloirs du Palais il lui faudrait retrouver maintenant le dernier lieu où il avait rencontré Gilgamesh. Une fourmi dans un labyrinthe de géant. Il avait cette sensation d’être toujours perdu au milieu de nulle part entre ces murs. Il chercha un lieu calme et peu fréquenté pour s’arrêter quelques minutes à la lueur d’une flamme. Il s’apprêtait à donner une lettre à Gilgamesh sans même l’avoir lu alors qu’elle lui était personnellement destinée. Prendre cinq minutes pour lire à l’abri des regards indiscrets une telle lettre ne serait pas du temps perdu. Il trouva après quelques détours une petite cour intérieur où deux jeunes seigneurs fumaient la pipe en discutant de futures cargaisons de … il n’avait pu saisir de quel type de marchandise il s’agissait. Son arrivée les fit fuir.
« Tant mieux, allez voir ailleurs, seigneurs de pacotilles, aux poches plus pleines que votre crâne. »

Il posa l’épaule contre un mur proche d’une torche pour lire rapidement les mots de Daeron.

Très cher maître Sangar,

 Je me souviens encore du dernier repas que nous avons pris ensemble vous et moi. De la viande de qualité et des vins parfumés à en faire pâlir les souverains du Rohan.

Mais les nouvelles du Rohan sont à présent inquiétantes. Je vous les transmets dans l’espoir de vous voir revenir au pays et de considérer la chose par vous-même.

Notre défunt roi Thénéor, eut-il pu participer à son propre enterrement qu’il serait mort une seconde fois. Femmes et chevaux ont été bannis des nouvelles traditions imposées par le roi Hogorwen. De nouveaux uniformes ont été imposés. Les chants eux-mêmes ont été proscrits de la cérémonie. Cependant il semble que le Champion du Rohan se soit opposé à son souverain lors de la cérémonie. Des combats s’en sont suivis. Le père de la femme du Champion serait mort.
Réjouissons-nous pour Thénéor, et pleurons pour le peuple du Rohan, car Dame Cella a elle aussi rejoint le tertre de ses ancêtres. Dans quelles circonstances, je ne puis le dire.

D’autres blessés sont arrivés en les murs de Méduseld. Et beaucoup de morts sont restés hors les murs, sans sépulture. Pourquoi tant de sang ? Mes questions demeurent sans réponse. Mais il est dit par ici qu’un proche du roi de ton pays a disparu, peut-être enlevé. Il est certain en tout cas que les soldats du Riddermark et du Gondor ont combattu ensemble un ennemi commun.
A leur retour un grand seigneur a déposé les armes auprès d’un gradé de ta région. M dit qu’il est « maître de la Cité de Bard le tueur de dragon ».

Nor.


Il ne prit pas le temps de lire une seconde fois la lettre, de crainte d’être surpris pas un curieux. Il quitta la cour intérieure et regagna calmement les couloirs du Palais en espérant que Gilgamesh le trouve, comme de coutume.

#Daeron
Sujet: Un messager
Nathanael

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Rechercher dans: Le Royaume de Gondor   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un messager    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 26 Déc 2009 - 10:44
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Le voyage s’annonçait long. Daeron lui avait fourni suffisamment de nourriture et de vêtements chauds mais l’idée de quitter la demeure de son seigneur le rebutait. Les voyages n’avaient jamais été à son goût. Il avait toujours vécu au Rohan et « Gondor » sonnait à ses oreilles comme un mot étranger.

Baudouin scellait à contre cœur la jument baie avec laquelle Miston était revenu la veille. Juvénile ressentait sa grande nervosité et ne cessait de battre les antérieurs au sol, le bruit des sabots assourdi par la terre battue. Pendant qu’il finissait de lui mettre son filet, un jeune garçon sortit d’une bâtisse en bois et vint à lui portant un rouleau de parchemin à la main.

- N’oublie pas le message Baudouin ou Daeron, furieux, serait capable de venir te retrouver à Minas Tirith pour te blâmer.

Baudoin renifla de dédain et fronça les sourcils.

- Laisse le vieux grabataire où il est Miston et laisse-moi tranquille. Retourne à l’intérieur maintenant sans quoi Cyrielle va te chercher…
- Tu vas me manquer aussi Baudoin. A la revoyure.


Le Rohirrim sourit à part lui pendant que l’enfant faisait demi-tour. Miston avait toujours manifesté une grande sagacité et jamais n’était trompé par l’humeur et les paroles d’un homme.
Il glissa le rouleau de parchemin dans une poche intérieure de son manteau. Son regard se porta sur les fenêtres du vaste chalet seigneurial. Il soupira en pensant au temps qu’il lui faudrait avant d’y revenir. Tout n’était qu’une question de jours, deux ou trois semaines tout au plus, mais cela était déjà trop à son goût.

Il mit le pied à l’étrier et enfourcha Juvénile d’un geste leste et rapide. Saisissant les rênes d’une main il talonna la jument et se dirigea vers le Sud-est où il lui faudrait aller pour retrouver le conteur.

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Trois jours durant il chemina en Rohan à l’Est des Montagnes Blanches avant de parvenir en Anorien au pied du Mont Mindelluin. La route de l’Ouest lui avait paru monotone et il avait peu porté son attention sur les paysages environnants, tourné seulement sur ses pensées à méditer. Cependant, levant les yeux sur le sommet découvert du massif, il fut surpris de découvrir tant de beauté en une terre qui lui semblait étrangère. A présent, il le savait, il ne lui resterait qu’une journée à cheval avant de découvrir les portes de la Cité Blanche.

Plus enthousiaste, il profita de l’air frais du matin et de la douceur des rayons du soleil pour descendre de sa monture et continuer un peu à pieds. Il eut l’impression un moment qu’il avait pour lui seul la Terre du Milieu, comme les premiers hommes en Arda. Ses poumons se gonflèrent d’un air nouveau et ses sombres idées s’échappèrent de son esprit. Seul au cœur de ces étendues sauvages, il se mit à entonner quelques chants rohirrims.

#Daeron #Beaudoin
Sujet: Demeure du Seigneur Daeron
Nathanael

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Demeure du Seigneur Daeron    Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 26 Déc 2009 - 8:07
Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Daeron11
#Daeron

- Son absence m’accable… il était plus têtu que ma mule et parfois plus bavard que ma femme, mais il avait au moins le don de me distraire.

Le vieil homme soupira, las et ennuyé. Confortablement installé dans un large fauteuil sous un ciel clair Daeron fumait la pipe en tirant de longues bouffées d’une fumée grise et épaisse. Trop faible pour se déplacer seul, il passait ses journées à contempler les plaines herbeuses du Rohan en pensant à sa jeunesse vigoureuse. La froidure de l’hiver ne l’effrayait point, et pour ne pas avoir à supporter les interminables remontrances de son épouse, il se faisait porter au dehors où le vent et le blizzard mettaient un terme aux discours de sa chère et tendre.

Il toussa, crachant la fumée qu’il venait d’avaler, libre de se dissiper dans l’air nocturne. Les étoiles étaient invisibles encore mais les lueurs orangées du soleil s’estompaient et l’ombre de la nuit commençait de couvrir la terre. Ses poumons le brûlaient, et il maudit le temps d’avoir prise sur lui. Il maudit ses os vermoulus et ses muscles trop faibles pour le supporter. Il maudit son bras faible et sa vue déclinante. Il maudit aussi son valet qui avait omis de lui apporter sa tisane.

Au loin entre deux petites collines, derrière un bosquet d’arbre, apparut une silhouette élancée. Il crut d’abord rêver et voir un Noldor tel qu’ils pouvaient être décrits dans les longs parchemins qu’il ne pouvait plus lire à présent. Mais plus la forme approchait, et plus il se rendit compte du piètre état de ses yeux. L’impression d’une haute stature n’était que le fait d’un enfant à cheval portant un étendard doré. Le petit s’avança au devant de Daeron et arrêta sa monture. Les naseaux de la jument effleurèrent la couverture du vieillard et son souffle fit rougir les maigres braises retenues dans la pipe en bois.

Tag daeron sur Bienvenue à Minas Tirith ! Miston10

- Retiens donc ta bourrique gamin, elle va encore me brûler le cul en répandant les cendres de ma pipe sur mon fauteuil !
- Ravi de vous revoir aussi seigneur Daeron.


L’enfant repoussa sans grande conviction la tête de sa jument mais prit garde qu’elle ne s’approche plus de trop du vieil homme. Il posa au sol l’étendard qu’il tenait à la main.

- Prends peine à te moquer de moi Miston qui ne puis même plus rabrouer la gaillardise d’un enfant.
- Les nouvelles ne sont pas bonnes Seigneur…



Miston coupa ainsi court aux lamentations de son maître.

- Quelles nouvelles ? Ha, … Raconte donc Miston, vite, je t’écoute.

Le jeune garçon prit le temps de desseller sa jument et de lui ôter son harnais. Il la laissa ensuite brouter paisiblement auprès d’eux en toute liberté. Un petit sourire naquit aux coins de ses lèvres et il se baissa pour ramasser l’étendard et le poser contre le dossier du siège de Daeron.

- Je suis parti pour représenter votre nom Seigneur Daeron, preuve en est de cet étendard et j’ai…
- Suffit Miston, coupe court au protocole et rentre donc dans le lard du sujet !
- Oui …


Miston prit une longue inspiration et se lança dans son récit, sa voix claire d’enfant contrastant avec les tournures de phrase qu’il savait habilement utiliser.

- Les choses ont mal tourné le jour de l’enterrement de notre défunt roi Theneor. Je n’ai pas pu voir de près tout ce qui s’est passé mais il y eut des combats et des morts.
- Des morts ?! Scandale, Honte, Calomnie, …


Daeron tout handicapé qu’il fut se leva presque de son siège sous le coup de la colère. Et fit de grands moulinets avec ses bras dans le vide. Il reprit d’une voix tremblante de rage :

- Qui est mort Miston ?
- Le père de la femme du Champion du Rohan. Thorin était son nom aux dires des voix que j’ai entendu murmurer lorsqu’une flèche vint traverser sa gorge…
- Continue, je t’écoute.


Mais Daeron semblait à présent perdu dans de sombres pensées et les nouvelles que lui rapportaient l’enfant n’égayaient point son cœur.
Miston attendit que l’œil de son Seigneur se fit plus vif pour reprendre son récit.

- Le Champion du Rohan s’est rendu auprès d’un grand homme avec un accent différent du nôtre. Je ne l’ai jamais vu en Rohan, mais il faisait parti des grandes personnes venues rendre hommage au roi.
- Je suis aussi une grande personne, exprime toi plus clairement petit.
- Un grand … un grand seigneur, et même plus que cela, sans doute l’équivalent de notre roi Thénéor. Ou du nouveau seigneur qui se dit roi de notre pays, Hogorwen l’imposteur !
- Ne dit pas cela Miston, tu ne connais pas ses intentions ni les pensées de son esprit et moins encore son âme. Ne juge pas l’inconnu les yeux fermés canaille de bas étage.


L’insulte et la réprimande ne firent que peu d’effet sur Miston, habitué depuis longtemps à présent aux excès verbaux de son maître.

- C’est ce que disent en tout cas certaines personnes.
- Tu as parlé de blessés, qu’en est-il ?
- Ce sont des soldats, parce qu’il y a eu un autre combat loin au-délà de Méduseld et pour des raisons que j’ignore Seigneur Daeron. Mais les servants de Mephisto ont dit aux servants du Rohan qui l’ont rapporté à…
- Abrège.
- Il se dit que ce serait un proche du roi Méphisto du Gondor qui aurait été enlevé par un bien étrange personnage. Et ce sont ensemble des soldats du Rohan et de Minas Tirith qui revinrent blessé. Alors je crois que ce qui se dit a des fondements justes.
- D’autres choses ?


Miston réfléchit. Oui, il y avait tant d’autres choses. Mais il ne savait pas si toutes étaient vraies et le sens de beaucoup d’évènements lui échappait. Il eut cependant un instant l’air profondément triste et il se retint pour ne pas verser de larmes devant Daeron.

- Dame Cella est morte pendant mon séjour à Méduseld Seigneur. Et d’autres murmures se sont levés qui accusent une vile intention du roi Hogorwen pour éliminer l’ancienne maison régnante du Rohan.
- Ces nouvelles m’affligent fort Miston. Les troubles s’insinuent au Rohan comme les rats entrent dans un cadavre.


L’image fit frissonner de dégoût le jeune garçon.

- Ha, Seigneur Daeron, j’ai vu mes premiers elfes Seigneur …
- Miston ! Ne parle pas de ces belles gens comme d’animaux étranges. Mais continue de me rapporter ces tristes nouvelles, puisqu’elles semblent être toutes plus affligeantes les unes que les autres. Tu n’as pas tout dit encore je crois.
- Le nouveau roi a interdit chevaux et femmes à l’enterrement du roi Theneor, et les chants étaient proscrits. Et les combats commencèrent après que le champion du Rohan chante une belle complainte. Les uniformes traditionnels ont été délaissés et de nouveaux ont fait leur apparition sur les poitrines des soldats.
- Hogorwen va bouleverser trop vite l’unité de notre royaume s’il continue ainsi …


Miston fronça les sourcils en observant Daeron réfléchir à haute voix.

- D’autres choses encore gamin ?
- Au retour des troupes réunies du Rohan et du Gondor un seigneur a été arrêté par des soldats de Minas Tirith. Je ne l’ai pas vu, mais c’est ce qu’on m’a rapporté. Je ne me souviens pas de son nom, mais il venait d’une région du Nord Est de Rhovanion. Je crois qu’il est maître de la Cité de Bard le tueur de dragon.
- Bien heureux qui écouta les contes de Nathanael…


Daeron sourit un bref instant en écoutant les détours historiques utilisés par Miston pour se faire comprendre. Puis il se rembrunit en comprenant ce que le petit venait de lui raconter. Erco Skaline, Seigneur d’Esgaroth. Sans doute s’agissait-il de lui.

- Arrêté dis-tu ?
- Il a rendu les armes en tout cas. Et suite à ces évènements je suis parti pour venir vous les raconter. Je ne connais pas la suite de l’histoire. Les rois se concertent à présent, mais de ce qu’ils diront je ne pourrais rien vous dire.
- Merci Miston. Je rends grâce à Illuvatar de t’avoir accordé de si bonnes oreilles et une verve si facile. Mais il se fait tard … Va trouver Baudouin et lui dire que je veux rentrer. Mais qu’avant de venir me chercher il prépare sa plume et du parchemin. Il aura ce soir des choses à écrire, et demain une longue route à faire.
- Pourrais-je partir avec lui Seigneur Daeron ?
- Et puis quoi encore Miston, veux-tu que je vienne avec vous aussi ? Qui s’occupera de moi en son absence. Cyrielle selon toi ? Je la vois déjà trop souvent à mon goût, s’il fallait en plus qu’elle prenne trop souvent soin de moi je me verrai plongé dans un profond désarroi.


Miston n’eut pas le temps de prendre un air peiné en entendant les paroles de son maître. Il prit l’étendard et courut à l’intérieur d’une grande bâtisse en bois devant laquelle était installé Daeron.

Le ciel était noir et les étoiles nues dans le firmament brillaient de leur éclat d’argent. Pensant à Nathanael le conteur, Daeron se prit à murmurer faiblement :

- Aure entuluva ... Aure entuluva …
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