3 résultats trouvés pour Petrus

AuteurMessage
Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc
Forlong

Réponses: 2
Vues: 398

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc    Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 11 Avr 2023 - 0:36


J’avais laissé les recrues repartir dans la directe du Chameau qui Tousse. De mon côté, je finis par trouver une porte menant vers une petite ruelle à l’arrière de l’Université. J’avais hésité à me diriger vers mes quartiers personnels, mais il était possible que des hommes de Lord Rhydon y soient postés pour m’espionner. Je devenais sans doute paranoïaque, mais si tout ce que Neige et Eradan disaient était vrai, les enjeux étaient trop importants pour prendre ce genre de risques.
Les pensées bouillonnaient dans ma tête. Sur qui pouvions nous compter? Mon ami le capitaine Esmer de Vigo était un homme honorable et digne de confiance, j’en étais sûr. Si les preuves contre Cartogan et Rhydon s'avéraient suffisantes, il nous soutiendrait. Mais si nous essayions de prendre les choses entre nos propres mains et d’arrêter le général et le directeur de force, il se rangerait très probablement du côté de l’ordre.

Dans tous les cas, la première chose à faire était d’assurer la survie et la sécurité de Neige et de ses compagnons. Une fois sûr que je n’étais pas suivi, je me dirigeai vers une planque qui se trouvait dans le grenier d’une vieille maison du Deuxième Cercle, au-dessus d’un atelier de serrurier abandonné depuis longtemps. Je l’avais acquise il y a quelques années, et seuls les hommes sous mes ordres directs en connaissaient l’existence.

Sur la route, je m’étais arrêté chez un des rares marchands en fonctionnement pour y acheter des provisions: du pain, de la viande salée, quelques bouteilles de bière et des pommes, le tout dans un cageot.

Heureusement pour moi, le bâtiment où se trouvait la planque n’avait pas souffert lors des émeutes. J’étais monté jusqu’au grenier pour y déposer les maigres provisions, et vérifier qu’il y avait un bon stock d’huile pour les lampes. L’espace était plus petit que les sous-sols de l’Université de Minas Tirith, mais serait sans doute plus sécurisé. Qui plus est, une trappe dans la cave permettait de rejoindre une maison voisine, offrant une issue de secours supplémentaire.

A l’intérieur d’une armoire, soigneusement protégés par du tissu huilé, j’avais trouvé quelques épées et arbalètes. Ce ne serait pas de trop pour les Chevaliers du Cor Brisé armés surtout de quelques poignards. Bien sûr, je ne pouvais pas traverser les rues de la Cité Blanche avec un arsenal sur le dos. Je me contentai d’attacher une arbalète dans mon dos et une épée supplémentaire à ma ceinture.

J’étais obligé d’attendre le crépuscule pour revenir vers l’Université. Mener discrètement un groupe entier à travers les rues de la cité aurait été pratiquement impossible en pleine journée. Heureusement, en hiver la nuit tombait vite, et bientôt je me dirigeai vers la grande bâtisse.

Quelques gardes de la Cité avaient tenté de m’interpeller, mais lâchèrent l’affaire en voyant la broche de capitaine de l’Arbre Blanc. Alors que les derniers rayons de soleil disparaissaient derrière les murailles de Minas Tirith, je fus pris d’un mauvais pressentiment. J’accélérai le pas.

La sueur perla mon front lorsque l’Université apparut à mes yeux. Les barricades sur la porte de l’aile gauche avaient été arrachées. Vérifiant que mon épée sortait facilement du fourreau, j’entrai dans le hall sombre. Personne. Mais la porte menant aux sous-sols était elle aussi entrouverte. Merde! Des émeutiers ou des gardes étaient-ils arrivés jusqu’ici? Peu probable.
Alors que je commençais à descendre les marches, mon pied se posa sur un morceau de bois. Un arc brisé en deux. Ce qui semblait être des bruits de combat résonnait dans le couloir. J’avais pris l’arbalète en main, en l’armant d’un carreau avant de continuer la descente de l’escalier en colimaçon.



Une scène de chaos total s’offrit à mes yeux. Aux pieds de l’escalier se trouvait le corps d’un homme que je reconnus avec horreur comme étant le second en commandement de Neige: #Réland. Le malheureux avait les mains attachées, et avait été poignardé lâchement dans le dos. Une exécution au sang froid.

Un incendie s’était propagé dans un coin éloigné de la pièce, sans doute à cause d’ingrédients alchimiques. La salle voûtée était baignée dans une lueur rouge, et une fumée âcre montait au plafond. Un véritable enfer.

C’était bien et bel mes recrues qui étaient là. Ils avaient donc trahi? Non, la situation était bien plus complexe que ça. Au centre de la salle se tenait Lord Rhydon en personne. Rapière à la main, il était élégant et dangereux comme une incarnation de la Mort. Il était entouré de deux soldats en armure d’assaut ainsi que…Edna Lestir.


Et pourtant, ces braves Syp et Timéon avaient pris le côté des Chevaliers du Cor Brisé, et affrontaient les hommes du Directeur! Quant à Judia, elle essayait de tirer tant bien que mal Hoshen, lourdement blessé, vers la sortie. Dos à l’escalier, elle faillit se heurter contre moi avant de se retourner. Je pus lire la peur dans son regard lorsqu’elle vit l’arbalète armée. Je tirai.
Le carreau vint se planter dans le torse d’un des sbires de Rhydon, qui s’écroula sans vie.

Le regard du Directeur croisa le mien pendant un instant. Il n’avait pas perdu son sang froid et un sourire moqueur déforma ses lèvres, mais ses yeux brûlaient de colère face à cette trahison.

Bien qu’en infériorité numérique, les hommes de Rhydon étaient très lourdement armés, tandis que les Chevaliers du Cor Brisé manquaient terriblement d’équipement. Avant que je ne puisse atteindre Rhydon, le brave chevalier Félian engagea le combat, armé seulement d’une longue dague. Le gagnant du tournoi du Pavot d’Or aurait sans doute remporté un duel contre le dirigeant de l’Arbre Blanc dans d’autres circonstances, mais le combat à la loyale ne s’appliquait pas ici. Rhydon n’avait pas hésité une seule seconde à profiter de sa portée supérieure et de la qualité de son acier. La rapière perça le coeur du chevalier, le tuant instantanément.

Le combat était brutal et fratricide. Alors que Judia essayait d’attaquer Edna en lui lançant une poudre noire à la figure, avec l’aide de Lithildren, Timéon et Syp nous avions réussi à abattre un des gardes du corps du directeur. Alors que j’affrontais le deuxième, les recrues avaient réussi à blesser Rhydon au bras.

L’affrontement se termina aussi brusquement qu’il avait commencé. D’un puissant coup de sabre oriental, Syp de Sora avait décapité Lord Rhydon. Le corps sans vie de leur employeur s’écroula sur le sol, sa main gantelée de noir tenant toujours sa rapière.

Les corps des hommes de Rhydon gisaient sur le sol. Tout comme Réland, Félian et d’autres chevaliers, ils avaient péri à cause des ambitions malsaines du Directeur et du Général. Je m’agenouillai à côté du corps à présent presque inerte d’Edna, notant une coupure noircie sur sa main. Elle était morte par le poison, peut-être même celui de sa propre lame.

Pris d’une colère soudaine, je donnai un coup de pied à la tête de Rhydon, l’envoyant dans les flammes qui continuaient d’envahir la pièce. Même si j’avais immédiatement regretté ce geste irrespectueux, mon amertume était terrible. La vanité de cet homme avait causé tant de destruction…

Avec l’aide des recrues, on ramena les corps du Directeur, de ses hommes et d’Edna dans les flammes.
Il fallait partir d’ici avant que la fumée n’attire la garde…Je m’adressai à mes recrues une dernière fois:

-Vous avez fait acte de courage et de loyauté à la Couronne aujourd’hui, en vous retrouvant face à un choix impossible et une décision lourde en conséquences. Nous devrons nous assurer que le sacrifice de Réland, Félian et des autres n’était pas en vain. La mort de Rhydon ne pourra pas rester secrète longtemps, mais j’espère que votre rôle oui. Retournez dans la Cité et occupez vous des blessures d’Hoshen. Aux yeux du reste de l’Arbre Blanc, vous avez été pris en embuscade par des émeutiers. De mon côté, je vais emmener Neige, Lithildren et les chevaliers dans un endroit sûr…Et si les choses tournent mal, je prendrai l’entière responsabilité pour la mort de Rhydon. N’oubliez pas. Si nous sortons vivants de cette histoire, ce sera un honneur pour moi de vous accueillir dans mon unité.

Il n’y avait pas de temps à perdre. Alors que je guidais Neige, Eradan, Lithildren et les autres vers ma planque, je jetai un dernier regard derrière moi, espérant qu’il ne s’agissait pas d’un adieu.

Une fois arrivé à la planque, un début de plan commençait à se former dans ma tête. Il y avait quelqu’un dans la Cité dont le sens de justice et de devoir ne céderait pas à la furie du Général Cartogan. Le Juge Marius Van Diesl était cet homme.



*** FIN ***

Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc
Forlong

Réponses: 2
Vues: 398

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc    Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 28 Mar 2023 - 22:54







Je remontais d'un pas énergique les marches menant à l'étage du Chameau qui Tousse, l'établissement où j’avais dégusté quelques jours auparavant un liquide ambré particulièrement délicieux en compagnie du capitaine Esmer.

Depuis, beaucoup de choses avaient changé. Les émeutes que l'armée et la direction de l'Arbre Blanc tentaient d'étouffer avaient éclaté et englouti la moitié de la cité. Pire encore, la nuit dernière les grands trébuchets et les lances brillantes de la garnison de Minas Tirith se tournèrent contre ses propres citoyens.

Et puis, il y avait cette histoire de lettre. Je l'avais reçue la veille, laissée dans une cache dont seule une poignée d’officiers connaissaient l'existence. Quelques mots sur un bout de parchemin, chiffrés avec un code propre à l'Arbre Blanc.
Citation :
Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel. Retrouve-moi sous l'aile brûlée pour comprendre ce qui se déroule réellement dans la Cité.
N.



Je connaissais cette écriture. C'était celle de Neige, camarade d'armes fidèle et capitaine vétérane de l'Arbre Blanc, à présent recherchée pour trahison. Les paroles étaient énigmatiques, mais je la connaissais bien. Sous l'aile brûlée...il pouvait s'agir des sous-sols d'une aile de l'Université de Minas Tirith abandonnée suite à un incendie causé par le département d'Alchimie.

L'affaire était louche. Neige pouvait vraiment être une traîtresse et tenter de m'attirer dans un piège pour se débarasser d'un des capitaines de l'Arbre Blanc. Ca pourrait aussi être une lettre faussée par le Directeur Rhydon en personne, pour tester ma loyauté. Mais je sentais qu'il y avait quelque chose de plus profond dans cette histoire, et j'avais depuis longtemps appris à me fier à l'instinct.

Dans tous les cas, m'y rendre seul serait une folie. Malheureusement, mes hommes fidèles étaient postés loin de la Cité Blanche. Je me voyais donc contraint à utiliser les dernières recrues de l'Arbre.
Les cinq recrues se mirent en garde-à-vous en me voyant arriver, et je les regardai longuement. J'avais pris le temps de lire leurs dossiers.

#Timéon, un vétéran de la milice marchande d’Osgiliath, jovial et en léger surpoids.

#Hoshen, un ancien enfant des rues au regard attentif.

#Judia, propriétaire entrepreneuse d’une série de tavernes itinérantes.

#Edna, une ancienne assistante à la Bibliothèque dont le dossier était étrangement vide, comme si quelqu’un de bien placé dans la hiérarchie de l’Arbre Blanc l’avait nettoyé.

#Syp, le seul qu’on pourrait caractériser d’une recrue plus ou moins typique, ancien mercenaire mais aussi membre de l’influente famille de Sora.
Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Arbreb10


Tout frais dans les services secrets du royaume, ils avaient néanmoins tous des atouts qui pourraient s'avérer précieux. Du moins, s'ils arrivaient à comprendre et assimiler les valeurs de l'Arbre Blanc.
Voilà ce que je savais sur eux, mais pour réellement juger leur caractère, il fallait que je les vois en action.

-Je suis Capitaine Petrus du Lamedon, un des officiers responsables pour votre groupe. Dites-moi, recrues. C'est quoi l'Arbre Blanc pour vous? Quelle est la cause que vous défendez ?

Syp et Hoshen furent les premiers à répondre avec un peu d'hésitation et de maladresse, mais les mots-clés tombèrent. La Couronne. Le Peuple.

-Oui, nous servons la Couronne et le Peuple du Gondor. Nous sommes là pour les défendre des menaces externes, mais aussi internes. N'oubliez pas, jeunes recrues, que l'Arbre Blanc n'est pas et ne sera jamais l'œuvre d'un seul homme. Respectez vos supérieurs, mais ne suivez pas aveuglément leurs ordres si ces derniers visent à détruire la cause que nous avons fait serment de défendre.

Je ne savais pas s'ils avaient compris le sens de mes paroles. Elles étaient osées, voire risquées dans une organisation qui était devenue tant hiérarchisée et strictement affiliée à l'Armée depuis que lord Rhydon en avait pris le commandement.

-Recrues, vous êtes en mission d'entraînement mais comme vous le savez déjà, les circonstances dans la Cité ont changé radicalement. Tout ce qui vous attend sera bien réel, et votre comportement aura un impact direct sur tout ce que nous faisons serment de défendre, même si cela signifiera faire des choix difficiles et démêler l’illusion de la vérité. Il y a des choses que l’on ne comprend pas dans ces émeutes, et tout ne peut pas être résolu par des avis de recherche et de la force brute. J’ai reçu une lettre m'invitant à me rendre dans un lieu spécifique pour en apprendre davantage sur la situation actuelle, mais je ne peux être sûr de son authenticité. Le jeu vaut la chandelle, mais je préfère ne pas m’y rendre seul. Vous allez m'accompagner, recrues.


Je voyais la surprise sur leurs visages, et les questions qui se formulaient dans leurs pensées mais qu'ils n'osaient pas poser. Ensemble, nous quittions la bâtisse pour nous diriger vers l'Université. Je ne leur avais pas dévoilé notre destination pour l'instant.

Les rues étaient pratiquement désertes. Les alentours immédiats du Chameau qui Tousse avaient été plus ou moins épargnés, mais plus loin on pouvait voir les traces des affrontements. Des vitres brisées, des portes barricadées, des traces de sang sur les pavés. La première épreuve arriva plus vite que prévu. Au coin d'une rue, nous nous retrouvions face à quelques miliciens en train de donner des coups de pied à un civil allongé par terre.

Je pouvais intervenir en montrant ma broche de capitaine de l'Arbre Blanc, mais dans la mesure du possible je préférais rester incognito. Et surtout, c'était une chance pour les recrues du Gondor de prouver leur valeur. Même si j'avais besoin d'eux pour une mission bien réelle, j'étais aussi là pour les former.

Syp fut le premier à tenter une approche en interpellant les gardes et leur demandant de laisser le civil tranquille. Il avait le cœur au bon endroit, mais malgré son expérience de guerrier, il manquait un peu de sang froid. Je grimacai en le voyant se prendre un coup de hampe de lance dans l'abdomen. Il fut ramassé par ses compagnons, qui demandèrent qu'est-ce que le civil avait fait de mal. Apparemment, il avait écrit des profanités au sujet du roi Méphisto sur un des murs de la cité. Un acte qui méritait d'être puni, certes, mais pas d'une manière aussi brutale et arbitraire.

L'intervention des recrues avait suffi pour que les miliciens arrêtent de tabasser le malheureux homme mais ils décidèrent quand-même de l'embarquer à la caserne. La situation aurait pu mal finir pour nous lorsqu'ils demandèrent ce que le groupe faisait dehors en plein couvre-feu, mais le groupe fut sauvé par Judia, qui leur expliqua qu'elle devait rejoindre son échoppe.
Peu de temps après Syp remarqua le texte écrit sur un mur, les lettres à moitié effacées :

Citation :
Méphisto tu as trahi ton royaume


Ça n'avait rien de vulgaire, mais si telle était la perspective du peuple, c'était inquiétant. Très inquiétant.



Pour atteindre l'Université de Minas Tirith, il fallait continuer à remonter le Deuxième Cercle de la Cité, mais notre chemin était bloqué par une grande barricade provisoire, sans doute érigée par des émeutiers.

On pouvait tenter de contourner la barricade en nous faufilant dans une des maisons environnantes, mais Judia eut une autre idée. En effet, cette femme dirigeait une chaine d'auberges itinérantes populaires, et proposait de s'en servir pour passer la barricade. L'idée fut accueillie avec enthousiasme par ses compagnons. De mon côté, je me contentais de les suivre.

C'est une fois dans le chariot qu'Hoshen nous dévoila quelques documents qu'il avait discrètement volés aux miliciens. Un geste très risqué, mais impressionnant car je ne l'avais pas vu faire. Je dissimulais une grimace. Il s'agissait de lettres de recherche, offrant une prime pour Neige, ainsi qu'une elfe nommée Lithildren et un professeur de l'Université appelé Nallus.

Bientôt, l'odeur de patates frites remplit l'air, et je me retrouvais, incrédule, en corvée de cuisine dans un chariot tiré par un âne. Lorsqu'on s'approcha de la barricade, Timeon tenta une approche qui me fit lever les sourcils.
-Eh, Morgul, c'est toi ? Comment vas- tu ?

Deux têtes apparurent au-dessus de la barricade, mais les hommes n'avaient pas l'air d'être convaincus.

-On connait pas de Morgul. Qui êtes-vous et qu'est-ce que vous venez faire ici ?

Heureusement, Judia et Hoshen étaient là pour détourner l'attention et offrir une explication aux émeutiers. Ils leur présentèrent l'offre de l'établissement et leur proposèrent même un escompte, en prétendant soutenir les émeutes.
Les défendeurs de la barricade devaient être affaiblis et affamés après une nuit de combats contre la garde, car ils nous laissèrent passer. Heureusement, nos patates frites étaient bien réelles et furent accueillies avec grand enthousiasme. Nous nous apprêtions à continuer notre chemin lorsque la recrue nommée Edna proposa d’offrir du thé aux émeutiers. Il y avait quelque chose d’inquiétant dans son regard et dans son sourire. Heureusement, elle fut vite dissuadée par ses compagnons qui ne souhaitaient pas perdre de temps ni prendre des risques inutiles.

Le reste de notre trajet se déroula sans problèmes majeurs. Bientôt, les ruelles sombres s’ouvrirent sur une grande place pavée, au centre de laquelle se trouvait l’impressionnante bâtisse de l’Université de Minas Tirith.

-Nous y voilà.


Edna me demanda pourquoi je ne lui avais pas confirmé la destination plus tôt, car étant affiliée à l’Université elle aurait pu nous indiquer un raccourci. Je me contentai de lui rappeler que dans notre métier, il valait mieux dévoiler seulement les informations strictement nécessaires.

Le bâtiment impressionnant de l’Université était constitué d’un grand bloc central ainsi que de deux ailes. C’était celle de gauche qui nous intéressait. A présent, l’intégralité de l’université était fermée, sans doute pour la protéger des vandales, mais les barrières sur la porte de l’aile gauche étaient bien plus vieilles. Il s’agissait de la partie de l’université qui était temporairement fermée suite à l’accident du département d’alchimie. Une autre inscription griffonnée sur le mur attira notre attention:
Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Jaimel11
Sujet: [INTRO IRL 18 ANS] Sous l'ombre de l'Arbre
Learamn

Réponses: 0
Vues: 193

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [INTRO IRL 18 ANS] Sous l'ombre de l'Arbre    Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 31 Jan 2023 - 0:00
Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Esmer11  Tag petrus sur Bienvenue à Minas Tirith ! Petrus13
                                                                #Esmer                        #Petrus



Ce soir-là, le modeste établissement était rempli. Comme tous les soirs depuis son ouverture à vrai dire. Les gens de Minas Tirith n’avaient pas eu la vie facile ces derniers mois et ceux qui n’avaient pas encore la bourse vide, dépensaient volontiers des sommes importantes pour s’offrir quelques heures d’évasion, une cervoise à la main et entourés d’amis enjoués. L’auberge du Chameau qui Tousse connaissait un succès colossal depuis son ouverture quelques mois plus tôt. Originaire de Tharbad, où le concept était né des années plus tôt, le propriétaire des lieux avait eu la chance de s’installer dans la capitale quelques jours avant que celle-ci ne ferme ses portes aux nouveaux arrivants. Il avait alors investi toutes ses économies pour reprendre un ancien atelier de chapelier situé au deuxième niveau. Le lieu n’était pas bien grand mais plutôt coquet et situé dans un quartier plutôt aisé de la ville, loin des dangers des bas-fonds secoués depuis quelques jours par de nombreux troubles. Même les bruits autour d’une épidémie de peste avait à peine affecté la fréquentation de l’établissement; après tout y avait-il meilleur remède qu’un bon pichet de vin pour chasser les mauvais esprits.  Et les troubles, c’étaient mauvais pour les affaires. Au fond, quelques musiciens animaient la soirée avec leur cithares et chants traditionnels, repris à tue-tête par une audience déjà bien avinée. Au milieu de ce joyeux tintamarre, nul ne semblait prêter attention à la silhouette encapuchonnée qui se frayait un chemin au sein de la foule. Seul Ervan, derrière le comptoir remarqua la présence du nouvel arrivant. Ils échangèrent un regard et le tavernier se contenta de lui pointer discrètement l’étage; le visiteur le remercia d’un geste de la tête et se dirigea vers les escaliers en bois.

La salle du haut était bien plus calme. Le bruit étouffé des chants et des rires remontait jusque-là mais l’ambiance était feutrée. Dans un coin, un jeune couple batifolait; un peu plus loin un groupe de vieux commerçants misaient autour d’une partie de cartes; les sourires qu’ils affichaient tous encore fit comprendre au nouvel arrivant qu’il venait simplement de commencer leur partie. Le genre de déduction qu’un simple passant n’aurait pu faire mais que lui faisait à longueur de journées. Et pour cause, il en avait fait son travail.

L’homme se décida finalement à abaisser sa capuche laissant apparaitre les traits nobles d’un homme dans la force de l’âge n’ayant pas encore atteint la vieillesse de la quarantaine mais dont la candeur de la vingtaine était bien derrière lui. Un bouc finement taillé venait rehausser son menton en pointe avec l’élégance des grandes gens. Son regard s’attarda alors sur une silhouette familière attablée seule un peu plus loin, près de la cheminée. Ce dernier le reconnut et leva son verre:

“Sire Petrus de Lamedon en personne! Quel honneur!”

Un sourire éclaira le visage de Petrus. Les deux hommes se serrèrent vigoureusement les avant-bras en guise de salut comme le voulut la tradition, et prirent place l’un en face de l’autre.

“Un bien bel endroit que tu as trouvé là, mon cher Esmer.
-On s’y sent vite à son aise. Et je connais bien le propriétaire; cela aide pour l’organisation de nos petites réunions.
-J’ai entendu dire que c’est ici que les recrues seront accueillies.
-Il faut encore régler quelques détails mais c’est bien l’idée. Ervan a accepté de nous louer l’endroit pour quelques jours en échange de quelques pièces d’or et de la promesse que le mobilier reste intact.
-Un lieu connu de tous pour mieux dissimuler nos intentions. Vieux comme le monde.
-Mais toujours aussi efficace.”


Petrus regarda autour de lui, comme s’il cherchait quelqu’un d’autre du regard.

“Berton ne devait pas nous rejoindre?
-Ah…Tu connais bien ce vieux loup. Sûrement en train de prendre une cible en filature. On ne le reverra sûrement pas avant un moment.”


Pour appuyer ses dires, le Capitaine Esmer de Vigo, s’empara de la jarre en face de lui et servir à son camarade un verre d’un liquide ambre aux parfums fruités. Les deux hommes saisirent alors leurs choppes.

“Santé mon vieil ami.
-Santé!”


Ils prirent de longues gorgées de la fameuse boisson. Esmer claqua sa langue d’un air satisfait tandis que Petrus, d’abord surpris, s’empressa de finir sa bière avec un plaisir non feint.

“Elle a du corps.
-Oui. Un ami à moi qui la produit dans un domaine à l’Ouest de Fangorn. La meilleure au sud de la Moria.”

Quelques coupes de la fameuse “Fangorn” ingurgitées plus tard, les deux hommes se décidèrent enfin à évoquer la raison première de leur rencontre après avoir passé de longues minutes à évoquer leurs vies respectives. Dans ce genre de discussions, toutefois, il n’était jamais facile de détecter les mensonges et les vérités. Les deux officiers se connaissaient depuis des années, pourtant dans les positions qu’ils occupaient, chacun avait ses secrets et cherchait constamment à duper ses interlocuteurs, ennemis comme alliés; parfois par pur loisir intellectuel, parfois pour éviter de se découvrir dans un monde où mensonges et trahisons étaient monnaie courante.


“Ces recrues justement. Où en sommes-nous?”
Demanda Petrus
“La liste est complète. Recrutées à tous les niveaux de la cité et des profils grandement variés. Sined et Zehev ne vont pas s’ennuyer.
-Ah? Ils se sont portés volontaires pour être leurs instructeurs? “


Esmer esquissa un léger sourire:

“Disons qu’on les a fait se porter volontaire. Par les temps qui courent on sait plus trop à qui se fier. Le Directeur ne voulait pas d’instructeurs trop critiques à l’égard de l’armée…
-Neige aurait pourtant été parfaite pour former des cadets.”


Les deux hommes, aux expressions cette fois fermées,  échangèrent un regard cherchant à sonder les intentions de l’autre.

“Malheureusement Neige est désormais recherchée pour haute trahison…Nous le regrettons tous…
-Très certainement…tous…”


Esmer ne portait pas le Directeur Rhydon en très haute estime mais il avait prêté serment à l’Arbre Blanc et il se trouvait que ce dandy en était désormais le chef. Au cours de sa longue carrière, le parjure n’avait jamais été une option. Il ne pouvait en dire autant pour son compagnon, qui exprimait son mécontentement de la direction prise par l’organisation de plus en plus clairement depuis quelques jours. Pourtant, les deux espions se connaissaient depuis de nombreuses années et Esmer ne tenait pas à voir le visage de son pair placardé sur tous les murs de la ville.

Petrus…Gilgamesh n’est plus là pour nous couvrir si nous dévions.
-Je n’ai nullement l’intention d’avoir besoin d’être couvert mon ami.”

Sur ces mots Petrus de Lamedon, Capitaine de l’Arbre Blanc, leva sa coupe pour la neuvième fois et but son contenu d’une traite et la reposa délicatement sur la table.

“Elle a du corps”


Il se leva ensuite et s’éloigna en direction de la salle pleine. Pour la première fois de la soirée, Esmer de Vigo se permit d’esquisser un sincère sourire.

“Oui…elle a du corps.”
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: