Retour vers Gar Thulion

Eoweng n’avait pas pris la parole pendant cet échange, mais son sourire en disait long sur sa satisfaction, et le signe amical qu’il adressa à Forlong ne fit que confirmer l’estime dans laquelle il tenait le Seigneur de Dol Amroth. Tous les propos tenus à bord du Furtif étaient oubliés, et le différent aplani. Il s’adressa solennellement à tous les assistants…

-Je suis heureux de l’issue de cette crise. Forlong s’est montré digne de son Prince et de sa Maison. Il faut souvent bien plus de courage pour reconnaître ses torts et faire amende honorable, que pour défendre jusqu’au bout un point de vue dicté par son amour propre. La frontière entre l’orgueil et l’honneur est parfois bien ténue…Enfin, nous avons le collier, c’est le principal. Dans un premier temps, nous allons retourner à Minas Tirith, où vous avez laissé vos montures et le chariot qui a servi à transporter les statues. Suivez-moi dans ma cabine, je vais vous exposer mon plan…

Eoweng et les Elfes de Gar Thulion, suivis de Nidnama, s’enfoncèrent dans les entrailles du navire, alors que l’équipage entamait les manœuvres nécessaires pour effectuer un demi-tour. Les marins étant tous en pleine action, personne ne remarqua l’un d’entre eux lorsqu’il s'approcha discrètement de la porte. Faisant mine de vaquer à quelques occupations, il tendit désespérément l’oreille afin d’entendre ce qui se disait à l’intérieur. Malheureusement, l’épaisseur du bois et les bruits ambiants l’en empêchèrent, et il ne put saisir que des bribes de la conversation qui suivit, avant que la voix du Maître d’équipage ne le rappelle à son devoir…

-Oh !!! Matelot…tu crois qu’elle va se hisser toute seule cette voile ?!!

-Désolé Chef, je…j’ai eu un léger malaise…

Il fit semblant de tituber en regagnant son poste. Pendant ce temps, Eoweng continuait son exposé…

-Donc…une fois à Minas Tirith, nous allons vous déposer au port. Le navire repartira et je ferai courir le bruit que nous avons un objet précieux à bord afin d’attirer l’attention sur nous. Je vais vous donner quelques fonds pour acheter des marchandises quelconques en ville, que vous mettrez dans le chariot. Un d’entre-vous…non disons plutôt deux reprendront le chemin par lequel vous êtes venus, comme s’ils étaient de simples marchands convoyant leurs biens. Ils seront en fait porteurs du collier. Quant aux six autres, vous n’aurez qu’à les suivre discrètement à quelque distance afin d’assurer leur protection. Qu’en pensez-vous ?

Lorsque Maegethir se fut envolée, Nidnama rejoint ses compagnons dans la cabine du capitaine ou il écoutât avec attention les propos d’Eowegen. La solution semblait risquée mais réaliste. Une idée jaillit dans l’esprit de Nidnama :

- Cette idée me paraît bonne mais j’aurais quelque chose à y ajouter : je dispose moi même d’une charrette qui me sert de magasin. Un voyage vers Gar Thurion pourrait être florissant pour mon commerce… Qui ne vas pas très fort ces temps ci et deux charrette valent mieux qu’une. Par les temps qui courent, je n’aimerais pas voyager seul… Et qui ferait transiter des objets d’une telle valeur par un moyen si peu sur : nous somment à la merci des brigands !

En disant ces mots, Nidnama se souvint d’une vielle histoire :

- Si je me souvient bien, il y a quelques siècles de cela, neuf compagnons ont réussit un acte impossible en passant justement sous le nez de l’ennemis, si vous voyez de qui je veut parler… Notre nombre n’est pas le bon mais notre mission s’en approche : silmaril et anneau sont tous deux d’une folle puissance. Une seule chose serait la bien venue pour parfaire notre camouflage : demander à un groupe d’hommes, ou d’elfes, de confiance d’apporter un faux collier par une autre route plus discrète que le fleuve et faire en sorte de laisser entendre peu après qu’il l’ont emporter. Les troupes ennemies seront trop occupée par deux diversions pour faire attention à la véritable manœuvre… Qu’en pensez vous ?

La moue de Silivrien en disait long sur ses doutes. Elle trouvait le plan trés risqué, et s'empressa de le faire savoir...

-Tout de même...laisser le collier sans protection rapprochée...enfin bon, une escorte trop importante pourrait aussi attirer l'attention. Sinon par rapport à votre proposition, Nidnama, je pense que la présence de votre chariot sera sans doute une bonne chose. L'ensemble constituera ainsi une sorte de petite caravane des plus naturelles dans ces régions sauvages...

Elle interrogea du regard Hataldir et Eörwil, dont on attendait l'avis avec impatience...

Eöwril hésitait, il n'aimait pas vraiment être solicité quand cela ne l'arrangeait pas, il dit, simplement :

" Une diversion me paraît une bonne idée. Par contre, il me semble que cela doit être fait par des Elfes. Il serait dur à croire que nous ayons fait tout ce chemin si les humains pouvaient eux-mêmes apporter ce collier et trouver Gar Thulion. Aussi, je pense qu'un groupe d'elfes devrait partir, en possession du "faux collier", les autres devraient les suivre, avec le vrai collier. Il reste juste à savoir qui envoyer comme diversion... Et à quelle intervalle faire partir les deux groupes. "

Balak sortit d'une cabine, un sac à la main. Il s'approcha de Silivrien.

Et bien... désolé pour la dernière fois, j'ai réagis un peu trop promptement. La fatigue, sans doute. Maintenant que tout semble régler, je suppose que vous n'avez plus besoin de mes services ? Dans ce cas, pourriez-vous me raccompagner jusqu'à Minas Tirith ?

Le mercenaire souria discrètement.

Dans le cas contraire, j'accepterai volontier un nouveau travail, mais j'ai à faire dans la cité Blanche. Si contrat il y a, Je ne pourrais me déplacer hors de la périphérie de Minas.

Sans attendre l'avis d'Hataldir, Eoweng balaya la suggestion d'un revers de main...

-Nidnama, votre présence n'est pas un problème, mais pour ce qui est de la diversion, nous n'utliserons que celle du vaisseau. Il y a trois raisons à celà. La première, comme le dit Eörwil, c'est qu'il faudrait un groupe d'Elfes, et où les prendre ailleurs que parmi vous ? Du coup l'escorte du vrai collier en serait considérablement affaiblie. La seconde est que trop de diversions nuiraient à la crédibilité de chacune d'elles. Et la troisième est que nous n’avons guère le temps de tergiverser et de mettre sur pied une autre expédition. Nauglamir doit être livré le plus rapidement possible…

Eoweng s’interrompit, toujours souriant, et interrogea l’ensemble des Elfes du regard, en quête d’un avis supplémentraire…


//HRP pour Balak : pour l’instant, Silivrien t’est innaccessible car elle se trouve dans une cabine avec les autres Elfes. Elle prendra en compte ta question dès qu’elle sera sortie.//

//HRP: Désolé de ne pas attendre indéfiniment, mais il va falloir speeder un peu là, sinon on va se retrouver en pleine guerre…//

Personne d’autre ne souhaitant intervenir, Eoweng ponctua le débat en levant son verre à la santé de Rustor Gelmiron, imité par tous les assistants qu’il avait lui même copieusement servi en hydromel. Après ce toast improvisé, les Elfes se levèrent et sortirent de la cabine. Lorsqu’elle parvint sur le pont, Silivrien fut abordée par Balak, le Mercenaire Humain, qui semblait désireux de ne pas quitter les Elfes sur une mauvaise impression. N’ayant rien à lui reprocher personnellement, elle lui répondit avec courtoisie…

-Ne vous en faites pas Messire Balak, le léger différent avec les passagers du Furtif a été réglé à la convenance de tous, et toute hostilité a disparu. Je peux comprendre que vous vous soyez senti tiraillé entre la fidélité à votre employeur, et celle non moins légitime envers vos amis, puisque j’ai cru comprendre que vous connaissiez bien certaines de ces personnes. Disons que cet incident est clos, et n’en parlons plus. Nous sommes très satisfaits de vos services, et je vois d'ailleurs que vous avez reçu votre paiement. Toutefois, nous n’avons pour l’instant aucune autre mission pour vous, mais comme nous allons descendre à Minas Tirith, nous vous y déposerons par la même occasion. Je vous l’avais d’ailleurs proposé…

Elle mit fin à la conversation sur un aimable sourire, et s’inclina devant le Mercenaire, avant de tourner les talons pour rejoindre Eoweng à la proue du navire…

Remontant contre le courant au gré des méandres du fleuve, le navire Elfique finit par atteindre le port de Minas Tirith, et accosta sans difficulté grâce à la manœuvre parfaitement exécutée par l’équipage. Le conseiller de Rustor rassembla le petit groupe pour lui faire ses adieux…

-Mes amis, vous allez débarquer ici et monter jusqu’à la cité avec une partie de l’équipage qui pourra ainsi s’occuper de l’approvisionnement du navire…et de la diversion. Ils vous fourniront donc les marchandises qui vous aideront à établir votre couverture. Chargez votre chariot, adjoignez-y celui de Nidnama, et partez au plus vite. Tous mes vœux vous accompagnent…Bonne chance à tous, nous nous reverrons à Gar Thulion…Messire Balak…avec tous mes remerciements…

Eoweng salua le Mercenaire d’un signe de tête. Les Elfes s’inclinèrent à leur tour et quittèrent le navire par la passerelle, suivis d’une partie de l’équipage, dans laquelle s’était glissé, sans que personne ne le remarque, le marin qui avait tenté d’espionner la conversation qu'ils avaient eu plus tôt. Le groupe atteignit rapidement Minas Tirith, où l’ambiance était tendue. Les rumeurs de guerre se faisaient pressantes, et on disait qu’une armée venant du sud, approchait de la cité. Il ne fallait pas traîner plus longtemps. Balak fit ses adieux aux Elfes, qui se dispersèrent prestement pour récupérer équipement, montures, et chariots. Quand tous furent prêts, le petit convoi se retrouva près de la grande porte, que franchirent donc Nidnama et les huit Elfes de Gar Thulion, après avoir fait de brefs adieux aux membres de l’équipage…

Atteindre Osgiliath ne présenta pas de difficulté particulière, et lorsque l’Anduin fut enfin franchi, le groupe obliqua vers le nord, avant de faire une halte à la sortie de la ville. Deux des Elfes conduisaient le premier chariot, dans lequel était caché Nauglamir, alors que Nidnama suivait, perché sur le sien. Silivrien prit la parole en s'adressant à eux…

-Bien…nous allons vous laisser quelques minutes d’avance. Progressez tranquillement au pas, nous ferons de même. S’il se passe quoi que ce soit, vous savez que nous ne sommes pas loin. L’un de vous veut-il ajouter quelque chose ?…

Elle interrogea du regard l’ensemble des assistants…

Nidnama avait comprit les arguments Eoweng et s’en tint là. Lorsque le bateau atteint les côtes, il suivit le mouvement Arrivé à Minas Thirith, il passa à la forge ou il avait demandé peu avant de partire quelques armes puis monta chercher son chariot sur la place du marché. Sans plus de cérémonies, il rejoint les autres et prit la route vers Osgiliath. Le voyage commençait sans encombres et c’est avec plaisir que Nidnama vit Maegethir revenir se percher sur son épaule. A la proposition de Silivrien, Nidnama déclara :

- Maegethir volera dans les parages. Elle pourra nous prévenir si quelque chose tourne mal.

HRP//dsl pour la longueur du post mais je suis à sec et j’ai pas tout à fait comprit la fin de ton post Silivrien : qui part en avant ?? //HRP

//HRP: J'ai modifié mon post en rajoutant quatre mots pour qu'il n'y ait aucun doute, mais compte tenu du plan prévu, il me semble qu'implicitement le discours de Silivrien s'adresse forcément aux conducteurs des chariots non ? //

Les chariots venaient à peine de se remettre en route depuis moins d'une demi-heure quand cela arriva. Les autres les suivaient de loin et rien ne laissa présager ce qui se passa.
Alors qu'ils arrivaient en vue du Marais de Morts, témoignage mort-vivant des souffrances endurées par les elfes pour la Terre du Milieu, des silhouettes surgirent de l'ombre.

Leur apparence mince, leur grâce apparente, leur aisance pour se déplacer. Il n'y avait aucune doute possible. C'était là des elfes. Et comme ils attaquaient le chariot, c'était plus que certainement des elfes renégats. Se pouvait-il qu'ils aient eu vent de l'existence de ce collier ? Comment cela pouvait-il être possible ?
En tout cas, il n'y avait pas de questions à se poser. D'une certaine façon, ils étaient là, une petite troupe, et avaient manifestement envie de se battre.
Les deux conducteurs du chariot dégainèrent leurs armes. Deux ? Oui, deux. Aucune chance ...

Il fallait impérativement les aider, sinon tout serait perdu. Tous leurs efforts, ces terribles négociations avec les hommes, la menace d'un horrible accident diplomatique, leur long voyage, et la menace des énormes enjeux, tout aurait échoué.
Aurait échoué...

Les six cavaliers Elfes avançaient au pas, sans se douter le moins du monde de la menace qui planait sur Nauglamir. Pourtant un certain sentiment de malaise commençait à les envahir, sans qu'ils puissent le définir précisemment. Un détail attira soudain leur attention. De leur vue perçante, ils aperçurent au loin Maegethir qui volait en cercle, et semblait extrêmement agitée. C'était un comportement anormal...il devait se passer quelque chose...Silivrien empoigna son gourdin de la main droite, et éperonna son cheval en criant à ses compagnons...

-Ils doivent avoir un problème...il faut les aider...suivez-moi !!...

Le petit groupe s'ébranla au grand galop, et n'eut aucune peine à rattraper les chariots. La vision qu'ils eurent alors leur glaça le sang. D'autres Elfes, vraisemblablement des renégats, avaient cerné leurs amis, et semblaient sur le point de les neutraliser, et de s'emparer du collier. Même avec leur appui inattendu, le nombre était en leur défaveur, et les chances de sauver Nauglamir semblaient bien minces, à moins que Nidnama ne dispose d'une quelconque magie susceptible de les aider. Il fallait pourtant tout tenter, et les six compagnons chargèrent de plus belle, aux cris de "Giltirnoth" et "Gar Thulion"...

Tout se passait bien lorsque, levant les yeux vers Maegethir, Nidnama comprit à l’instar des autres elfes que quelque-chose se passait avec le chariot de tête. Aussi tôt, il sauta à bas de son chariot et entreprit de rattraper l’autre voiture au pas de course tout en introduisant une fine fléchette dans sa sarbacane tout en pensant :

Merci pour ça Darkblaid… Il faudrait un jours que je pense à lui payer ce service…

Dés que Nidnama arriva à portée du chariot de tête, il porta sa sarbacane à ses lèvres pour viser l’un des elfes renégats. La fléchette partit mais rebondit sur une armure sans infliger de dommages.

Je ne les aurais sûrement pas comme ça.

Sur ces pensées, Nidnama chargea dans un hurlement :

- Elberth !!!!!!!!!

D’un brusque mouvement du bras en arrière, il fit jaillire une dague dans sa main qui voltigea pour écorcher la figure de l’un des elfes. Même si la blessure était superficielle, le somnifère qui l’enduisait ut vite raison de lui. Le guérisseur sortit deux fines lames de leurs fourreaux et se lança au combat.

Tous les elfes chargèrent, et agitent frénétiquement les rênes de leurs chevaux, Hataldir n'avait eu besoin que d'un coup et un mot pour que Fëanor aie au triple Galop, tenant les rênes de la main gauche il tira de sa main droite son épée qui brilla des mille feux du soleil. Tous les elfes chargèrent sur une même ligne, Hataldir leva sa Lame et cria:

Pour Giltirnoth et Gar Thulion

Sur ces mots, plus tête de renégats se dressèrent, et une dizaine de flèches sifflèrent aux oreilles des elfes, mais aucune n'atteignit leur cible. Arrivant a une trentaine de mètres des renégats qui commençairent a fuir, Hataldire baissa son épée a hauteur de tête humaine et enfin... le corps a corps. Hataldir décapita le premier arriver a sa hauteur, puis descendit du cheval pour se battre a terre, le combat commença, il ne savait pas coment se débrouillait les autres, il éspérait que tout allait bien pour eux...

Arrivé au corps à corps, Nidnama avait vite remarqué que les renégats Semblaient avoir atteindre leur but, il décida donc de laisser ses compagnons s’occuper de ceux qui couvraient leur replis pour s’occuper des blessés mais, il devait, pour ce faire se débarrasser d’un de ces maudits. Les lames tourbillonnantes vinrent frapper l’épée adverse mais d’une rapide passe, Nidnama comprit l’immense avantage de ces doubles lames sur les dagues : alors que son coups avait été paré, il laissa glisser sa main pour frapper avec la seconde lame de sa main droite alors que, de la main gauche, il pouvait toujours se protéger de son adversaire. Mais celui-ci ne s’effondra pas rapidement comme Nidnama en avait l’habitude : ces lames récemment achetées n’avaient pas encore été enduites de somnifère et Nidnama se maudit pour cet oublis lorsque l’autre parvint à briser s garde pour lui entailler le bras avant que le guérisseur n’ait pu se remettre en garde. Le Combat prenait une tournure plutôt désespérée : le renégat surentraîné et a peine blessé a l’épaule s’attaquait à un guérisseur maniant difficilement ses armes du fait de son manque d’entraînement et de sa blessure au bras. Les coups qui suivirent furent parés ou évités de justesse ce qui n’empêcha pas le renégat de blesser Nidnama au ventre lord de sa troisième passe. Lâchant un cris de douleur, Nidnama laissa tomber l’une de ses armes. Face à lui, le renégat laissa paraître un rictus méprisant avant de donner le coup fatal…

Celui-ci ne vint jamais : dans sa certitude de gagner, le renégrat avait pris son temps ce qui avait permis au guérisseur de projeter une autre de ses dagues qui vint se planter dans son œil droit, atteignant pas la même le cerveau et le tuant sur le coup. Pourtant, le mort, entraîné par le mouvement qu’il venait d’amorcer, laissa tomber son épée sur le guérisseur qui se lança de côté pour éviter le coup.

Trop tard…

Ils n'étaient qu'une dizaine de survivants... Juste ce qu'il fallait pour dissuader toute poursuite. Leur maitre serait content, le plan pouvait enfin se mettre en marche.
Ils avaient laisser derrière eux nombre de morts, mais aucun sacrifices ne serait de trop pour la cause des elfes. Il devait redevenir les maitres du monde, l'Eregion devait leur revenir... Déjà quelqu'un avait trahi Rustor pour leur indiquer le chemin du collier. Le prestige était chez eux.
Un des deux conducteurs ne se releverait plus... Du moins de ce coté de la grande eau. Comment avaient ils sut?
Beaucoup de questions demeurait mais le plus important : ils n'avaient plus le collier... Etait ce un bien? Ou un mal? L'avenir le leur dirait...

Grâce à son saut, sur le côté, Nidnama avait pus éviter que le coup lui soit porté à la tête et il avait senti la lame lui pénétrer l’épaule avant que le corps du renégat ne lui tombe dessus. Le monde avait un drôle d’aspect et les pensées de Nidnama se faisaient de plus en plus décousues :

Maudit renégat… tu ne pouvait pas tomber sur le côté ? Et pourquoi le monde bascule-t-il ? Et cette douleur ? Ma tête… Il fait nuit… non ! nous somment en plein jour… Pourquoi j’ai si mal à la tête ? Et mon bras ? Je… j’ai du mal à respirer… ma tête… ma…

L’inconscient rattrapait peu à peu Nidnama et il reprit conscience quelques temps plus tard : quelques minutes ou quelques heures, il n’en avait aucune idée mais il se sentait mieux, pouvait respirer et s’il ressentait de volantes douleurs dans le bras et la tête, si sa vision était encore trouble, il était vivant. Soudain, il vit une tête se pencher au dessus de lui…

Qui es-ce ? J’ai l’impression de la connaître… Ha ! j’y suis !! Silivrien, les renégats, le collier ! Ils ont pris le collier ?

Nidnama sentit une vague de panique le traverser et il réussit à articuler quelques mots :

- Le collier… Le silmaril…

Reprenant soudain conscience de la situation, et de son état, il ajouta :

- Ma sacoche… Fiole… bleu…

Nidnama sentit l’inconscience le rattraper. Et commença à paniquer :

Avec des blessures pareilles, et sans guérisseur pour m’aider je n’en ais pas pour longtemps… Il faut que je tienne… pourvus qu’au moins une des fioles soit entière… Sinon, il y a toujours ma charrette… pourvus qu’elle y pense…

Silivrien se mit à fouiller frénétiquement le sac du guérisseur, qui gisait au sol à quelque distance de là. Dès qu'elle l'ouvrit, elle eut la désagréable sensation de se tremper les doigts. Quelques fioles n'avaient effectivement pas survécu à la bataille. Légèrement refroidie par cette découverte, elle examina le contenu avec le plus grand soin, et finit par trouver une petite bouteille bleue miraculeusement intacte. Elle revint près de Nidnama, fit sauter le bouchon du récipient, et lui releva la tête pour l'aider à boire. Le guérisseur à moitié inconscient avala le liquide comme il put, et lui fit signe de le reposer en la remerciant dans un souffle rauque. Elle s'exécuta et lui cala délicatement la tête avec une cape roulée en boule, prélevée sur un mort. Elle dégagea tout ce qui pouvait le gêner, et s'adressa à lui avec une extrême douceur...

-Nidnama...comment vous sentez-vous ? Y-a-t-il autre chose que je puisse faire ?

Nidnama bu avec reconnaissance le contenu de la fiole de Silivrien porta à ses lèvres. Quelques secondes plus tard, il reprit conscience de ce qui l’entourait, la fatigue et la douleur se dissipèrent ne laissant place qu’a un dangereux sentiment de confiance en soi et de bien être. Face à lui, Silivrien se baissa à son niveau pour lui demander s’il avait besoin d’aide. Nidnama lui sourit en répondant d’une voix claire :

- Je crois que je n’ai jamais été aussi contant de voir quelqu’un… J’ai bien cru mourir… Bien… A présent : mon état de santé. J’ai deux coupures au bras et une au ventre… Une seule d’entre elles est grave : celle que j’ai à l’épaule… La coupure à l’aire franche et la lame était tout ce qu’il y a de plus normale. Il me faudrait des bandages pour arrêter l’hémorragie, peut être de coi recoudre la plaie, un désinfectant, un cataplasme et un bon somnifère... J’ai pris trop de cette potion et je risque de mourir avant même de ressentire de la fatigue si je reste sous son effet… Si vous pouviez aller dans ma charrette et y mettre de l’eau à bouillire… Je vais aller m’y allonger : le lit y est plus confortable que le sol et avec un peu d’athélas, l’atmosphère y sera plus pure… J’ai vraiment pris trop de cette potion.
Le diagnostique avait été fait sur un ton monocorde : sous l’effet de la potion, ce corps aurais aussi bien pus être celui d’un autre jusqu'au moment ou il tomberais de fatigue. L’effet était pour le moins saisissant pour une personne ne connaissant pas les effets de ce vivifiant : un blessé grave se levait soudainement pour parler comme si de rien était, mais, Nidnama, lui, se regarda avec horreur. Pour cacher son trouble, Nidnama voulut se lever et remarqua que sans prendre appuis sur ses bras la tache se révélait impossible.

- Si vous pouviez m’aider à me lever…

Silivrien glissa son bras droit sous les épaules de Nidnama afin de le soutenir jusqu’au chariot. Quand ils l’eurent atteint, elle l’aida à se hisser à l’intérieur, et à prendre place sur la couche aménagée à même les planches qui en constituaient le fond. Dès que le guérisseur fut installé, elle redescendit allumer un feu et prépara une bouilloire d’eau. Elle prit le temps de s’assurer de l’état des autres blessés. Seul l’Elfe qui avait soutenu son camarade jusqu’au seuil de la mort était assez sérieusement touché, mais son état pouvait souffrir un peu d’attente, suffisamment en fait pour permettre à Nidnama de reprendre du poil de la bête. Alors que les premières bulles crevaient la surface de l’eau, Silivrien revint au chariot et interpella son patient…

-Nidnama, la bouilloire est prête…Il n’y a aucun blessé grave…enfin aucun dont l’état soit pire que le votre. Que voulez-vous que je fasse ?…

Pendant que Silivrien avait mis l’eau à chauffer, Nidnama avait rapidement parcouru ses étagères pour en tirer ce qu’il fallait. Il écrasa rapidement les feuilles d’une plante et, en se servant de résine bouillie comme liant prépara un emplâtre. Il sortit ensuite un grand bol et un morceau de tissu. Il tendit le bol à Silivrien et la pria de le remplire de l’eau chaude. Pendant que cette dernière remplissait le bol, Nidnama coupa quelques feuilles à un plant d’athélas soigneusement gardé dans un pot en terre. Une douce odeur se répandit aussi tôt et s’exalta lorsque Nidnama jeta les feuilles dans le bol d’eau chaude. Utilisant le chiffon, il prit du liquide et nettoya les diverses plaies. Lorsqu’il eut finit cette besogne, il enduit les plaies de l’emplâtre précédemment préparé avant de s’appliquer de fins bandages pour les protéger. Ne pouvant plus rien faire pour le moment pour améliorer son état, Nidnama se tourna vers Silivrien qui l’avait si gentiment assisté. Il lui adressa un sourire en déclarant :

- Je ne saurais comment vous remercier… J’ai une dette envers vous… Je pence que je devrais dormire un certain temps pour me remettre complètement mais mes blessures ne sont pas graves. Vous parliez d’un autre blessé ? Il vaudrais mieux le soigner rapidement : j’ai fait trop d’emplâtre et il y a encore de quoi s’occuper de lui et il sera plus efficace frais… Ha et… Une dernière chose… Vous avez achever tous les renégats ? Sinon, il faut le faire ou attacher l’un d’entre eux : il n’est qu’endormis et on pourrais en profiter pour l’interroger.

Nidnama parlait normalement mais son visage était exsangue et d’une pâleur peu commune.

Silivrien secoua doucement la tête en souriant, avant de regarder le guérisseur d’un air perplexe…

-Je vous en prie Nidnama…, c’était naturel. Vous savez,…vous m’avez beaucoup inquiétée tout à l’heure. J’ai même l’impression que votre semi-inconscience vous a légèrement fait délirer. Vous avez fait allusion à un Silmaril. S’il est vrai que l’un d’entre eux fut jadis serti sur Nauglamir, il se trouve maintenant, si je ne m’abuse, au front d’Ëarendil, qui vogue depuis lors dans les cieux sur son navire Vingilot. Selon toute vraisemblance, une autre pierre l’a remplacé, ce qui explique sans doute le léger défaut d’ajustement qui m’a permis d’identifier le collier, dont d’ailleurs la seule présence en Terre du Milieu reste un grand mystère. Enfin…quoiqu’il en soit, il est aux mains des renégats maintenant…, et pour répondre à votre question, tous ceux qui n'ont pas pu s'enfuir sont morts. Quant à nous…, nous avons à déplorer le décès de l’un des conducteurs du premier chariot. L’autre est le blessé dont je vous parlais, et je vais me rendre dans l'instant auprès de lui pour le soigner…

Silivrien s’éloigna de quelques pas, et s’arrêta brusquement pour se retourner vers le guérisseur…

-Vous savez…je me souviens des propos du Général Gelmiron à notre départ de Gar Thulion. Il souhaitait faire parvenir Nauglamir au chef des renégats…eh bien c’est chose faite. Peut-être pas comme il l’avait prévu, mais après tout…le but est atteint. Cette défaite pourrait aussi bien se transformer en victoire…mais elle ne doit pas être pour autant l’arbre qui cache la forêt. L'embuscade dont nous venons d'être victimes, indique de façon évidente que nous avons été trahis. C’est une question qu’il faudra éclaircir dés notre retour…

Sur ces paroles, elle rejoignit le blessé, sur lequel elle entreprit d’appliquer consciencieusement l’onguent fourni par Nidnama…

//désolé du retard, mais prob de pc, je pense que vous savez tous ce que c'est//

Hataldir avait aider a ramasser les corps des renégats pour les disposer sur le côter du chemin. quand il eut terminer, il regarda aux alentours et vit que la plus part de ses coéquipiers étaient toujours debout, ce qui le rassura. Silivrien quitta le guérisseur pour partir plus loin, Hataldir avança ver le guérisseur qui s'apprêtait a se reposer un peut. Il arriva a sa hauteur, il appuya son pied sur le chariot, s'accouda sur sa jambe et lui dit:

" Ça doit être bizarre de se soigner tout seul..."

il regarda en direction de Silivrien et continua:

"enfin, pas si seul quand on y pense. Alors, vous avez tellement pris goût au sang que vous vous jeter sur la lame ennemie?"

dit-il en souriant

Les dernières paroles de Silivrien laissèrent Nidnama songeur : il avait à nouveau l’impression de nager en eaux inconnues et il "n’adorait" vraiment pas ça. Les paroles d’Hataldir le tirèrent de sa rêverie et il répondit avec un sourire en coin :

- Pas vraiment seul… Et avec ce que j’ai bus, je pourrais m’ouvrire le ventre sans même m’en rendre compte. Sinon, je puis affirmer ne pas m’être jeté sous une lame ennemie… Disons plutôt qu’elle s’est jetée sur moi ! Et si je suis blessé, c’est du à une erreur d’inattention que je ne suis prés de recommettre… Avec mes armes habituelles, il serait mort bien avant de me blesser sérieusement… Les deux lames que j’ai utilisé au corps à corps étaient neuves et je n’avait pas pensé à les enduire de somnifère ou d’un autre produit. Moi qui suis habitué à mettre hors combat avec une simple entaille, j’ai plus de mal à m’en sortire à la "loyale"…

Une idée traversa Nidnama qui siffla et vit apparaître devant lui un Aladon à la fourrure toujours aussi resplendissante. Il lui adressa la parole :

- Vas donc chercher les deux grandes lames que j’ai laissé parterre. Et vous, Hataldir, pourriez vous me rendre un petit service ? Deux de mes poignards traînent sur le champ de bataille, l’un d’eux est dans la gorge de quelqu’un… J’y tien beaucoup mais Aladon ne pourras pas les prendre : avec les doses de somnifères dont ils sont enduit, je pourrais presque endormire un Mumakil… Alors imaginez un écureuil…