Changement de propriétaires

Le convoi de marchands arriva enfin au niveau de Cair Andros. Ils n’avaient rencontré que peu de monde sur la route mais des signes de vie étaient visibles sur l’île sous la forme de feux de camps. Ils étaient pour l’instant sur l’autre rive et ils observèrent à l’aide de longue-vue le camp dans les ruines de l’ancienne place forte Ils s’échangèrent l’outil entre eux histoire que chacun eut une idée de ce qui leur attendait…

Trois hommes s’occupèrent de diriger le convoi vers l’île, ne s’éloignant jamais d’un seul pas de la route, affichant clairement leur présence en allumant une torche sur le chariot de l’avant. Les quatres autres hommes quand à eux, se tenaient dissimulés sous les chariots, tenant fermement les barres qui reliaient les roues entres elles afin de ne pas toucher le sol.

- Halte là voyageurs ! Identifiez-vous !

Le camp rudimentaire appartenait à une dizaine de gardes du Gondor, ou du moins le semblait il, de par leurs insignes. Cependant, leurs manières de rustres sous-entendaient autre chose…

- Identifiez-vous ! Personne n’a droit d’entrer à Cair Andros !

Un autre garde s’avança, une torche en main. Il se redressa d’un air surpris quand il vit que le conducteur était habillé tel un nomade du sud. Il revint rapidement vers son compagnon qui commençait sérieusement à s’impatienter devant le manque de réaction du conducteur de chariot.

- Hep, ils n’ont pas l’air du coin, je suis même sur qu’ils viennent du Harad !

- Hein ? Vérole, manquait plus que ça… Saloperie d’alliances. Voyons voir ce qu’ils ont...

Celui qui semblait être le chef s’approcha du premier chariot, inspectant d’un air inquisiteur son conducteur puis passa vers l’arrière dans l’espoir de voir ce qu’il avait en cargaison. Alors qu’il posait sa main sur la toile qui la recouvrait, un des hommes du convoi se mit à crier des mots incompréhensibles en Haradrim.

- Oulllllla il va se calmer l’autre bronzé oui ?!

Le type refit une tentative mais fut cette fois interrompu par un homme qui avait mit pied à terre et qui venait de poser sa main sur l’épaule du garde. Ce dernier se retourna, observant la main avec dégout comme s’il venait d’être souillé.

- Enlève tes sales pattes ! Vous n’êtes pas chez vous, ici c’est nous qui commandons ! Que transportez-vous ?!!

A son grand étonnement, son interlocuteur lui répondit en une langue qu’il comprenait bien qu’il avait un fort accent d’homme du sud.

- Marchandise. Personne ne touche marchandise, réservé pour nobles du Gondor.

- Bah voyons, moi je suis noble ! Je veux voir !

L’homme n’eut aucune réaction et par impassibilité dérangeante de son interlocuteur, le garde ne tenta rien de plus, retournant vers ses camarades à l’avant du convoi.

- Bon, ce sont des marchands.

- On a vu entendu chef. Que fait-on ?

- … On les tues et on vol leur biens, comme d’habitude. Répondit-il en un murmure.

La dizaine d'hommes en armes consolidèrent subtilement leurs rangs, tandis qu’ils raffermissaient leur poigne sur leurs lances ou leurs épées, près à l’emploi dès que leur chef leur donnerait un signale. Ce dernier fit à nouveau face au suderon qui comprenait sa langue :

- Vous n’irez pas plus loin qu’ici avant que nous ayons vu votre marchandise.

Tandis que le chef des « gardes » s’engueulait avec le haradrim, quatre hommes du dernier rang furent fulgureusement tirés en arrière. Profitant du chahut qui couvrit leur prestation, les suderons armés de rummels tirèrent si fortement et précisément sur la pomme d’adan de leurs proies qu’ils n’eurent pas le plaisir de résister, aussi futile que cela aurait peu être.
Deux autres hommes connurent la mort d’une manière similaire, cette fois si avec deux attaquants par proie. Deux des trois derniers furent cependant copieusement égorgés.
Le gargouillement sinistre de ses camarades qui, dans une ignoble prestation tentaient vainement de retenir les gerbes de sang qui giclaient de leur cou, fit se retourner le chef de la bande.
Il observa, horrifié, ses deux derniers hommes mourir lentement, très lentement, jusqu’à que leurs derniers spasmes de vie les eussent quittés.
Il se retrouvait désormais seul, face à sept hommes qui venaient d’éliminer tout ses compagnons sans qu’il n’ait le moindre soupçon. Bien malgré lui, il souilla son pantalon sous l’effet de la peur.
Un des assassins prit la parole, parlant parfaitement le Gondorien sans le moindre accent :

- Ta vie est à un prix.
Part immédiatement pour Minas Tirith.
Recherche les Griffes d’Ammoth.
Va chez eux.
Et reproduit exactement ses signes.

L’homme effectua une combinaison de signes qu’il répéta plusieurs fois. Il ordonna le bandit à reproduire les signes, une fois, deux fois, dix fois. Ils lui donnèrent ensuite un coup de pied dans l’arrière train qui eut le mérite de le faire couiner tel un porcelet.

- Va maintenant. Nous sommes ton ombre. Ne t’avise pas de prendre ceci à la légère.

- Oh… Ohh… Ou, ou… Oui... !!

Le bandit, réalisant qu’on l’autorisait vraiment à s’en aller, ne se fit pas prier et prit ses jambes à son cou, filant en direction de la cité blanche.

Les "marchands" prirent contrôle du camp et par la même occasion, de Cair Andros.
Tout feux fut éteint et les ténèbres reprirent à nouveau contrôle des ruines...

Aucunes traces ne laissaient indiquer que des gens avaient séjournés dans les ruines de la place forte. Pourtant, la fumée qui c’était élever de cet ancien foyer avait laissé croire à aux vagabonds qu’ils trouveraient là un signe de vie… La déception d’un faux espoir laissa rapidement place à la peur. Progressivement, des frissons leurs montaient le long de l’échine tant qu’ils restaient là à contempler cet endroit spécifique. Il ne faisait pas bon de rester là et bien qu’ils ne savaient pourquoi, leur corps les incitaient à partir.
L’endroit redevint tout aussi abandonner qu’il devait l’être, une marque d’un mal indescriptible en plus s’y était ajoutée et s’assurerait bien qu’il le reste.
Le feu était éteint depuis un certain temps déjà quand il fut découvert par les vagabonds.

Voilà bien quelques temps que l'endroit était devenu inhabiter. Hors, depuis le recent -et inhabituel- passage d'une armée Haradrim au Gondor, certains de ses derniers avaient installés des avant post à Cair Andros.
Certains étaient des vétérans de la dernière guerre et avaient connu leur défaite sur les champs de Pelennor il y avait un peu moins d'un an. Ici même, ils s'étaient fait mettre en déroutes par un seul homme. Eux qui dans leur âge d'or étaient dirigés par un culte d'assassin melkorites s'étaient vu réduire leur nombre d'homme gradés ici même par un mercenaire payé par le gondor.

Ils avaiant rebariquadés l'endroit, réallumés des feux... Leur stratégie avait changer, ils avaiant appris. Cette fois ci le Gondor pouvait envoyer ses assassins, ils seraient prêt. Dumoins ils l'espéraient.

Un homme hurla en pleine nuit, si fort qu'il alla jusqu'à reveiller l'intégralité du camp. Une espèce de vague de panique s'ensuivit, où les hommes qui étaient sencés faire la garde apparurent soudainement aux tentes de la commanderie. Là, les jeunes comme les anciens assurèrent tous avoir vu un fantôme abattre un des leurs. D'autres rumeurs plus folles encore furent rapportés, ou des détails ajoutés, mais ce fut tout de même la version qui revint le plus souvent. Le plus haut gradé haradrim alla chercher son apparat et ses armes et traversa les rangs d'un air fier, conscient de sa respondabilité et devoir envers ses hommes. On le salua et tous évoquèrent son courage et sa grandeur. Car seul, il alla défier le fantome.

On ne le revit plus pendant une bonne vingtaine de minutes. Quand il revint au centre du campement, son regard grave et la teinte de sa peau ne laissait rien présager de bon. Tous se turent en attendant de savoir ce qu'il allait dire.

- Démentelez les tentes, prennez vos affaires. Nous levons le camp. Ordonna le lieutenant.

- Mais... Qu'en est il du fantôme ? Demanda un des gardes haradrim

- Il est désormais le nouveau prioriétaire des lieux... Yalla !

Les haradrims ne se firent pas priés. Ils etaient rassurés de savoir que leur "fantôme" les épargneraient en leur laissant simplement la liberté de quitter l'endroit. Une heure plus tard Cair Andros était à nouveau vide... Mais il restait hanté. Par un fantôme ou non, une aura malsaine se dégageait de l'endroit et n'invitait personne à venir y séjourner...