En route à travers la brume.

Hélas, Nârwel avait du s'avouer vaincu, la première piste qu'il eu suivi fini au bord d'une plaine fracassé et quasi infranchissable par une Armée tel que celle qui viendrait.

L'éclaireur s'était donc résolu à gagner la Grande route de l'Est jusqu'au Baranduin qu'il remonterait afin de rallier Annuminas. Alors que sa première journée de voyage s'achevait, et filant vers l'est, une brume aussi épaisse que glaciale arriva recouvrit tout. Portée par un l'air venant du Sud, Daren l'avait prevenu que quelques montagnes étranges pourraient se dressées sur sa route. Mais dans la journée, il avait jeté un regard vers le sud, et il n'eut rien aperçu d'autre que la plaine et quelques collines. Mais il était forcé de l'admettre. Depuis que la brume l'avait rejoint Ërol n'avait cesser de grimper.

Ne quittant pas le chemin des yeux Nârwel vérifia que son épée coulissait bien dans son fourreau, cette brume cachait quelque chose. Quelque chose qu'il n'aimerait surement pas voir de près.

Soudain Ërol s'arreta, et sous lui l'éclaireur sentit la frayeur de son compagnon.

Une épée, quoique facilement à portée dans un fourreau s'ajustant parfaitement à sa lame effilée, ne servirait sans doute de rien face à l'être qui infestait depuis des siècles et des siècles cette partie des Hauts des Galgals.

Une morne existence s'offrait chaque jour à lui depuis ce temps incommensurable où il vint en ce lieu pour la toute première fois... il ne connaissait que la pierre froide et les froids trésors, inondés par une lumière froide et surveillés par un âme glaciale.

Mais aujourd'hui, une nouvelle impression envahit l'être maléfique... un soupçon de chaleur, une pointe de vie depuis longtemps oubliée dans les tréfonds de sa pensée maléfique.

Oui! Un être vivant approchait. C'était un humain... En effet, les Elfes avaient le coeur plus fort et plus enclin à résister aux spectres des hommes, dont ils n'ont d'ailleurs aucune peur. En ce moment, une tension était persceptible chez le nouvel arrivant. Le sombre esprit eut un rire sinitre, venant de profondeurs insondées. Et une vois semblable se fit entendre:

"D'autres sont venus, aucun n'est reparti..."

Fausse ou non, cette phrase et surtout cette voix sepulcrale épouvantaient quiconque pouvait l'entendre. Cependant, invisible dans la brume épaisse, il se retira, rejoignant son Galgal...

C'était encore le jour... La nuit demeurait son royaume et décuplait son pouvoir.

Cette voix, résonait t'elle dans sa tête ? Nârwel n'aurai pu la définir. Et il s'en trouva glacé jusqu'a l'os. Ërol n'avançait toujours pas. Et l'animal semblait fixé quelqu'un ou quelque chose qui se mouvait dans la brume.

L'éclaireur se laissa tomber à terre, et le fer à nu murmura quelques phrases incompréhensibles. Ërol retrouva sa liberté de mouvement, et ce fut pour fuir. Il se dressa au dessus de son maître, qui pour le coup ne maîtrisait plus rien du tout. Mais fidèle, l'animal ne quitterait pas Nârwel comme ça.

A force de tirer sur les rênes et de flatter son cheval, il réussit à faire en sorte que¨le cheval le suive. Dressant son épée devant lui il commença à marcher. La brume s'écartait sur son passage et se refermait derrière lui tel l'eau autour d'une tache d'huile.

Bientôt à sa droite comme à sa gauche, il n'y eut plus qu'une grande falaise.

"Ërol, où suis-je?" fit il en levant la tête.

Malheur! La nuit n'était pas encore tombée lorsque Nârwel marchait tout droit en direction du Galgal dans lequel s'était retranché l'être maléfique. Celui-ci savait à présent qu'il devrait triompher de la volonté de cet humain alors que le soleil n'était pas encore couché.

Mais, en vérité, l'air était tellement emplis d'une brume épaisse et rébarbative que l'éclaireur, montant sur le versant Sud d'une haute colline, ne s'aperçut même pas qu'au sommet du monticule verdoyant se trouvait une dent levée, grise et froide dans l'ombre qui l'entourait.

Et la volonté du spectre joua un premier tour à celle de Nârwel Rusc-Iâr, tout brave homme qu'il était: sa progression fut en quelque sorte attirée, sans le vouloir, vers la menaçante caverne, formée par deux hautes parois qui pouvaient faire poenser à des falaises pour quiconque y pénètre...

Une même complainte s'éleva en même en deux lieux très éloignés, l'une de la bouche d'un être moins mauvais que l'autre. Mais les deux endroits étaient presque aussi sombre l'un que l'autre: la Noire Albyor et les Hauts des Galgals...


Hasard ou destin, les deux même comptine s'arrêt-rent ensemble, tandis qu'un frisson se fit sentir dans le dos de Nârwel. L'épouvante fut telle que la pauvre bête, apeurée, s'en alla, caracolant follement dans la pente des colline. L'humain restait seul en ce lieu reculé, et c'était tant mieux...

Il vit se dessiner, dans l'obscurité du Galgal, comme une silouhette de lumière vénéneuse et verdâtre, portant à la main une froide épée, une épée qui ne pouvait être stoppée par aucun fer ou aucune lame, à moins d'avoir une volonté infaillible, ou bien d'avoir les desseins les plus purs et de n'être enclins au mal en aucune façon. La même voix d'outre-tombe parla encore une fois:

"Entre, entre voyageur égaré, et viens contempler les richesses de ma demeure... Viens me rejoindre, moi et ma cause...ces trésors seront tiens."

Les vers s'immisçaient dans son esprit comme s'il retournait la terre. Nârwel tournait sur lui même cherchant sans cesse le propriètaire de cette voix detestée. Tenant sa lame devant lui l'éclaireur finit par avancer entre les deux grands pitons rocheux. Il ne guidait pas ses pas, Nârwel le savait. Où qu'il irait, il se jetait dans la gueule du loup. Et quel loup!

"Entre, entre voyageur égaré, et viens contempler les richesses de ma demeure... Viens me rejoindre, moi et ma cause...ces trésors seront tiens."

Alors qu'un léger vent faisait tourbilloner la brume autour de Nârwel, cette silhouette lui apparue, si grande, si mysterieuse, si terrifiante. Et quand ses pas le rapprochèrent un peu plus du maître du Galgal l'air se figea, et la cape de l'éclaireur retomba alors que l'Être brandissait sa lame.

Alors il sut. Enfin on lui offrait la mort. Il allait la retrouver, il voulait la retrouver. Elle, dans le monde des morts. Là où ils chanteraient ensemble.

Alors que l'immense lame fondait vers sa proie. L'Homme eu le temps d'articuler une dernière pensée, ses derniers mots.

"J'était si loin de toi."

S'ils avaient eu le temps suffisant, un sourire se serait formé sur les lèvres de Nârwel et une larme se serait glissé sur sa joue.



Mais il se produisit quelque chose à laquelle aucun des entités présentes en ce sombre lieu ne s'attendait. Quelque chose qui, en toute logique, n'arriverait jamais.

Aussi vieillissante quelle fut, l'épée de Numenòr de l'éclaireur s'interposa entre son maître et le fer maléfique, guidé par une une volonté infaillible.

Ce qui aurait du se passer sans un souffle explosa. Et l'onde de choc chassa la brume. Nârwel tomba quelques mètres plus loin entre brume et éclats de métal.

Désormais tout était noir autour d'eux. Il était là, l'Être des Galgal, curieux que cet Homme ais résisté à sa magie. Nârwel gisait inconscient, soufflé par l'onde de choc. Il semblait dormir paisiblement, un léger sourire sur les lèvres. Sa respiration était calme et sereine. Il vivait.

Il serrait toujours dans sa main le pommeau de son épée, et la lame gisait à ses côté, brisée.

Nul humain avant Nârwel n'avait encore résisté à la Volonté de l'être maléfique qui se tenait là, tandis que la nuit tombait lentement sur le Galgal et que le silence devenait insoutenable.

Peut-être que, dans son désespoir et sa vision soudaine d'un autre monde, l'éclaireur avait trouvé une force supplémentaire qu'il n'est pas donnée d'avoir au commun des mortels. Mais cela ne pouvait se reproduire... de l'épée qui avait protégé Nârwel Rusc-Iâr, il ne restait que des fragments dispercés ça et là sur le sol froid, et cet homme qui gisait à présent à terre, quoique ayant une volonté rarement détenue sur l'Invisible, n'était pas non plus Tom Bombadil.

Fort de cette pensée, l'être des Galgals s'avança des quelques pas qui le séparaient de sa victime. Il brandit son épée en l'air, intacte celle-là, indestructible car n'appartenant pas complètement au monde des vivants.

Une froide lueur émana de la lame, signe d'une mort imminente. Mais l'antique épée pointée vers le ciel ne tomba pas... pas encore. L'ultime coup serait pour plus tard, s'il devait avoir lieu. D'une voix tout aussi désagréable, l'affreux spectre s'adressa à celui qui avait osé lui résister:

"Ta volonté est forte, mais elle est transmise à ton épée au moment de parer la mienne, et sans arme, elle ne sert de rien, il ne peut y avoir de victoire pour toi. Je t'offre une seconde chance, qui sera la dernière... un choix, un dilème peut-être, bien qu'à ta place je n'hésiterais pas:

Que ta main et ton coeur et tes os deviennent froids! Tu suivras les paroles de cette complainte, car c'est là le seul moyen pour toi de changer ton destin. Tu te joindras à ma cause, tu rejoindras mes desseins...

ou tu mourras."

Une étrange lueur anima les yeux du spectre, tandis que ses phalanges décharnées se crispaient un peu plus sur la garde de sa terrible épée. Il ne bougea point d'un pas pour autant.

La douceur de l'aurore fit scintiller les milliers de goûttes de rosée qui s'étaient posées sur la végétation environante. Couché sur un lit d'herbe, la lumière éblouit Nârwel. Mais la silhouette d'Ërol vint bientôt cacher le soleil. Soudain une langue rapêuse passa sur son visage.

"Erf, Ërol. Non..."

Mais verrue verrat, cela fait parti des attribut d'une bonne montûre de badigonner le visage de son maître quand celui-ci n'arrive plus à se reveiller. Ronchonant l'éclaireur écarta d'un geste impuissant l'affectif museau son fidèle canasson. Alors qu'il se mettait péniblement en selle, il manqua de basculer en arrière. Mais dans sa tête, la ligne d'horizon retrouva sa place naturelle.

"Bon où sommes nous?" demanda t-il comme s'il attendait que Ërol lui réponde.

Un petit quart d'heure plus tard il avait retrouver le Nord. Et donc, avait retrouvé sa route. Il s'éloigna de l'étrange colline pour rallier les rives du Baranduin et gagner Annuminas dans les plus bref délais.

Après quelques heures de chevauchée, Nârwel et Ërol obliquèrent cette fois plein Nord, guidés par le fleuve que les gens de la comté appellaient le Brandevin. Il se retourna une dernière fois, et loin derrière l'horizon, au delà de cette immense forêt, l'éclaireur devina ces sombres collines où il s'était aventuré la nuit dernière, et sans savoir comment, il sentit un regard malfaisant peser sur lui. Mais il chassa cette mauvaise pensée, il avait une mission a accomplir, et commes les autres éclaireurs dépèchés, il était le guide d'une force gigantesque.

///HRP: Sujet clos... Mais pour la suite, je passe directement à Annuminas?? :HRP///

[HRP: Si c'est là ta destination, pas la peine de poster un sujet dans les terres sauvages... Les Galgals et la capitale d'Arnor sont assez proches. Oui, va à Annuminas mais ne poste pas tout de suite derrière pour garder le réalisme quand même.
Pour ceux qui n'auraient pas compris, il y a une ellipse narrative voulue entre mon dernier post et celui de Nârwel, d'où la taille relativement réduite de ce sujet...]