Une bataille dans le Golfe de la Lune.

Bien qu'il fit tout pour le cacher, la fureur du capitaine Arshavin, et il bouillonait encore plus intérieurement, ce qui n'était pas rien pour quelqu'un d'ordinaire si calme et posé. Il ricana, bien qu'il sagissse là davantage d'un rire nerveux.

"C'est vous qui parlez d'honneur, amiral Eaque, quand vous profitez de la trahison d'un despote inconscient pour me désarmer ?"

Arshavin se pencha pour ramasser son épée, après avoir fait quelques pas d'une démarche raide pour aller jusqu'à elle, démarche qui contrastait fortement avec ce dont il avait l'habitude, se déplaçant généralement de façon leste et agile.

"Vous avez mauvaise conscience à donner la mort ?" railla t-il en serrant les dents. "Je ne vais pas laisser un de mes hommes agoniser dans une douleur sans fin car vous êtes un couard."

Et il plongea sa lame dans le corps du marin. Se remêtant en position de combat, il déclara sans ambage :

"Cet imbécile de Pellaeon vous offre un avantage indéniable... Il risque la mutinerie sur le Chimaera alors qu'il est en pleine bataille navale. Une telle débilité me donne envie de vomir."

Le Simol avait tout intérêt à en profiter pour attaquer le navire de la Flotte Impériale. Qui sait, si Arshavin parvenait à contenir le duel assez longtemps pourrait-il repasser sur son navire pour faire sa fête à son amiral...
Le combat reprit...

Reznor, à court de carreau, ne pourrait plus se servir de son arbalète. Il comptait ne pas hésiter à tirer dans le dos du capitaine ennemi au cas où ce dernier tenterait à nouveau de lui échapper, eh bien, tant pis, il devrait simplement courir plus vite que lui. Et vu tout le sang qui constituait la piste qu'il avait suivi jusque là, le pirate devinait que son adversaire ne devait pas vraiment être au mieux de sa forme et que le ratrapper ne devrait pas être si difficile. Maintenant qu'il avait vaincu le second, Lyankii se retrouvait seul, à sa merci, avec personne pour retenir le maître du Requiem pour lui permettre de prendre la fuite. Peut-être était-il déjà mort ? Peut-être était-ce pourquoi il avait croisé le lieutenant ?

Le Capitaine Reznor continua de suivre les traces de sang, tout en restant assez prudent pour éviter toute entourloupe. Après tout, si Lyankii était blessé, il avait tout son temps et il n'avait aucune raison de se dépêcher pour risquer de tomber dans un piège. Car si l'autre ne savait plus bouger, peut-être l'attendait-il quelque part sournoisement ?

Il arriva finalement à un endroit où les traces disparaissaient en-dessous d'une bâche qui était manifestement là depuis peu longtemps. Il lui semblait entendre des râles de souffrance en-dessous. Reznor sourit sans un mot. Sûrement Lyankii avait entendu le plancher craquer, ses bruits de pas, et peut-être se demandait-il qui approchait ainsi... Son fidèle second ? Ou son ennemi ? Puisqu'il n'entendait aucun mort, sans doute avait-il deviné que ce n'était pas le lieutenant qui revenait...

Reznor ricana et pour ne prendre aucun risque, lança le poignard du mort vers la bâche. Il suivit à grand pas, l'épée à la main, pour découvrir Lyankii, ensanglanté. Le poignard qui avait fait mouche lui avait fait lâcher son sabre qu'il tenait encore dans un vain espoir de lutter... Il n'aurait eu aucune chance, il était trop faible... Un rictus méprisant envahit les lèvres du pirates.

"Voilà comment finissent les chiens de ton espèce, qui ont renié la liberté pour suivre comme des chiens les plus puissants qu'eux. Tu crèves comme tu as vécu. Comme un chien."

Et il lui trancha la gorge avant de lui ouvrir le ventre. Alors il dégraffa son pantalon et comme il l'avait promi il urina dans ses entrailles.
Déjà Reznior remontait vers le pont pour récupérer ses armes, laissant là le cadavre du Suderon. La victoire était acquise.

La majestueuse nef de la tour d'argent vira de bord et s'écarta du groupe d'embarcations elfique. Elle effectua un grand arc de cercle sur l'océan semblant devoir s'éloigner des combats avant de remonter lentement au vent pour se rapprocher du Lachesis sur bâbord tandis qu'au loin, le navire de Voronwë gardait le cap pour aborder le Faucon par tribord.
Conformément à la demande du maitre des clefs, Laurelin et les siens se préparaient à investir le pont du navire allié du Capitaine Blood afin de soutenir son équipage et repousser l'abordage ennemi.

La manoeuvre de rapprochement se déroula parfaitement et les elfes d'Elostirion, Laurelin en tête, investirent rapidement le Lachesis. Les combats faisaient rage sur le pont et la situation n'était pas des plus brillante pour les défenseur des côtes elfique. Il était plus que temps pour l'équipage du capitaine Blood de recevoir du renfort.

Estelië, à peine sortie de son fourreau, siffla pour s'abattre sur le premier barbare à proximité … Plusieurs autres barbares tombèrent sous les coups de l'épée de Laurelin mais la surprise de l'arrivée inattendue de elfes perdait rapidement de son effet.

Les assaillants du Faucon arrivaient toujours plus nombreux. Ils s'organisaient à nouveau et les marins d'Elostirion commençaient à lentement reculer ... Voronwë et Nidnama ne devrait pas manquer leur attaque du navire ennemi car la situation deviendrait à coup sûr vite intenable ...

Le sauvetage du Lachesis ne serait pas une partie de plaisir ...

Un sourire carnassier éclaira le visage de Bolotnikov dès le contact des dagues de son adversaires avec sa hache. Il ne s'était pas trompé. Cet elfe là se battait bien, et pour peu qu'il ait eu plus de barbe et moins de manières, il l'aurait volontiers engagé à bord du Faucon. C'eût été une recrue de choix. Mais les choses étaient faites différemment : c'était un elfe des Havres, et pour rien au monde, l'Homme des Steppes le savait, il ne se serait parjuré. Bien sûr, cela existait, les elfes pirates, mais ces spécimens étaient très rares. Sans doute trop...

Le Capitaine Pirate avait dans ce duel le désavantage de l'agilité, et son adversaires avait deux armes, mais il pouvait compter sur sa puissance et sur la longueur du manche de sa hache. En somme, s'il avait plus de chances d'être blessé, ses plaies seraient minimes par rapport à celles qu'il infligerait au charpentier. Toujours reconnaitre faiblesses et supériorités, se répéta-t-il machinalement. Un vieux crédo du Nord que, comme de nombreux autres, il n'avait jamais oublié et avait fait entré dans la tête de chacun de ses hommes à coups de burins.

Comme souvent lorsque deux fines lames se battaient, un cercle s'était formé autour de l'elfe et de Bolot. Et, contrairement à ce que les marins du Lachesis pouvaient croire, aucun pirate ne vint aider son capitaine. Barbares, certainement, lâches, au grand jamais, disait-on encore sur la banquise du Forochel.

Durant les dix premières minutes de l'affrontement, personne de prit d'avantage, et nulle goutte de sang ne vint rejoindre celui qui souillait déjà le pont. Chaque fois, la hache du pirate ne rencontrait que le vide, et les dagues de l'elfe ne parvenait pas à franchir la véritable muraille qu'était l'arme de l'Homme des Steppes. Mais peu à peu, ce dernier voyait un nouvel élément pencher en sa faveur. Curtilo virevoltait, lui restait relativement immobile. L'elfe finirait par s'épuiser : il ferraillait depuis le début de l'abordage. Il suffisait alors d'attendre le moment opportun pour frapper et tuer.

Cet instant se présenta quelques secondes plus tard. Le charpentier, voyant la hache se lever au-dessus de lui, se prépara à éviter la lame qui ne manquerait pas de fondre sur lui. Aussi ne put-il éviter le formidable fouetté qui vint lui labourer le tibia gauche et l'obligea à poser un genou au sol. Un talon vint cueillir sa mâchoire avant même qu'il ne puisse réagir. L'air siffla, puis un bruit mat. La hache avait manqué la main de l'elfe de peu, mais la chaine qui rattachait la dague à son poignet avait été sectionnée. Le fer s'éleva à nouveau, mais ne s'abattit pas.

Bolotnikov regardait, ahuri, les nefs elfes qui volaient vers eux. Que faisaient-elles là? Mithlond ne s'était donc pas vidé? Un bâtiment était sur le point s'aborder le Lachesis, deux autres le contournaient pour s'en prendre au Faucon. Son Faucon. Le barbare se retourna vers son adversaire qui s'était mis hors de portée. Il avait le visage en sang, mais il était toujours vivant. Le capitaine pirate s'empara avec un reniflement dédaigneux de la dague de Curtilo et la jeta par dessus bord. Puis, le regard vide, il se remit en garde.



Le dénommé Alvin regarda brièvement son supérieur ferrailler avec l'elfe. Pourquoi n'avait-il droit qu'à la pacotille? Pour l'instant, aucun de ses ennemis ne s'était montré digne de ses lames. Il était déçu. La surprise de l'arrivée des elfes passa vite, et il trouva une maigre consolation dans l'affrontement de ces nouveaux adversaires qui maniaient un peu mieux l'épée.

Et puis il en vit un qui semblait croiser le fer avec une toute autre dextérité. Revigoré, il brandit ses deux haches et se jeta en hurlant sur lui.

//Lau', il est pour toi //



Les deux navires menés à Voronwë avaient contourné le Faucon, libérant leurs traits sans discontinuer. Malheureusement, les marins encore à bord de la frégate avaient de quoi s'abriter, et ce fut à couvert qu'il rendirent la pareil à ces nouveaux assaillants. Le Maître des clefs, l'air soucieux, déclara à Nidnama et aux autres elfes proches:

Nous ne pouvons nous éterniser autour de ce bâtiment, nos navires sont trop fragiles pour jouer au chat et à la souris avec lui. Si nous voulons porter secours au Lachesis, nous n'avons d'autre choix que de l'aborder. Une fois sur le pont, nous serons je pense assez nombreux pour vaincre. Mais l'assaut s'annonce difficile.

D'une voix plus forte, à tout l'équipage :

Nous abordons!

Les deux vaisseaux se calèrent à la perfection contre la coque du Faucon, et les premiers grappins furent lancés... pour être aussitôt coupés. Oui, en effet, l'abordage ne serait pas aisé.

//Thx Sombry, je m'en occupe ! //

Les barbares du Faucon investissaient le Lachesis telle une vague d'acier semblant devoir tout emporter sur son passage. Cependant, malgré le courage des hommes d'équipage du Capitaine Blood, qui tentaient, héroïque de maitriser l'assaut, les hommes de Bolot prenaient lentement mais incontestablement le dessus. Il ne faisait aucun doute qu'avant le déclin du jour, le fier navire Lachesis serait en possession des hommes des steppes.

Mais alors que tout espoir semblait perdu, l'arrivée inattendue des nefs blanches des Havres et le débarquement des elfes de la Tour d'Argent sur le navire allié permirent de brouiller la stratégie bien huilée des agresseurs du nord. Les forces en présence s'équilibrèrent soudain.

Le destin n'avait finalement pas encore choisi son camp …

Laurelin tentait d'amener les siens du côté du navire où se trouvaient accroché les grappins du Faucon. Là était le point névralgique des combats, la plus forte concentration d'ennemis … Il fallait absolument enrayer le débarquement des troupes de Bolot ou au moins, le rendre moins aisé et empêcher le regroupement des combattants ennemis.

Plusieurs barbares tombèrent sous les coups rapides et précis des elfes qui, toujours bien regroupés, progressaient lentement mais surement vers l'endroit prévu guidés par Estelië, la lame de leur Seigneur, en tête du groupe.

Alors que la jonction semblait devoir s'effectuer, Laurelin fut brusquement stoppé dans son élan …

Un sinistre cri retentit sur sa droite et il eut juste le temps de se jeter face contre terre avant que le tranchant d'une hache ne fende l'air à quelques centimètres de sa longue chevelure et de rouler vivement sur lui même avant que la seconde hache de son agresseur ne s'abatte férocement pour s'enfoncer dans les lattes du pont du bateau.
Laurelin se releva prestement, brandissant Estelië vers son nouvel agresseur. Un barbare particulièrement grand, au visage anguleux encadrant deux yeux d'un bleu si clair qu'ils rendaient son regard à la fois dur et cruel et vêtu de lourdes fourrures dont la blancheur était maculée de trainées rouges du sang des marins du Lachesis …

Le seigneur elfique frissonna. Si ce barbare s'était contenté d'attaquer en silence, s'il n'avait pas poussé ce sinistre hurlement alertant la moitié du navire de son attaque, nul doute qu'une de ses deux monumentales haches auraient fait mouche !

Il fit un geste bref et donna quelques ordres en langue elfique …

Namirië, gardien de la tour de la clef d'argent, sembla hésiter et se planta à coté de son seigneur mais Laurelin l'empêcha de s'attarder et lui indiqua dans un souffle :

- Non Namirië, mène les vers les grappins !! Je m'en occupe … Ne perd pas de temps !! Vas y !! Il te faut tenir !! Que les Valar soient avec toi !!

Namirië soupira, regarda Laurelin, puis les elfes. Soudain, il cria et la troupe elfique se remit en route reprenant sa progression, laissant Laurelin en découdre avec le barbare.

Laurelin jaugea son adversaire lui tournant autour, son épée au clair. Le bruit des combats semblèrent s'estomper alors que toute son attention se reportait sur le regard cruel du barbare …
L'acier de la lame d'Estelië brilla d'un étrange éclat bleuté alors que le Seigneur d'Elostirion portait sa première attaque ...

Un faux mouvement. Il n’avait pas suffit de plus pour que son adversaire le cueille… Le barbare lui faucha les pieds… Au sol, il ne put qu’amortir le coup de talon qui lui arrivait a présent en pleine figure… Dans le même temps la hache tombait. Celle si il parvint a l’éviter sans peine : le coup légèrement trop a droite ne l’effleura même pas alors qu’il n’avait bougé que de quelques centimètres. Malheureusement pour lui il fut inattentif… L’une de ses chaines était tombée au sol comme lui même mettait genoux a terre…Et il ne l’avait pas retirée. La hache l’avait coupée.

Comme l’arme de son adversaire remontait déjà, Curtilo ne chercha même pas a récupérer son arme… Il devait se préparer a la suite… Qui ne vint pas. L’elfe préféra ne pas pousser l’avantage par peur d’une feinte et recula pour pouvoir jeter un œil a ce qui retenait ainsi l’attention de son adversaire… Les elfes partis vers le Nord revenaient enfin… Le maître des clefs avait été averti a temps. Revigoré par cette idée, le charpentier glissa une main dans son dos pour y saisir un manche. Ce n’était pas une arme a proprement parler… Mais ça pourrais servir. Le temps que son adversaire se débarrasse de sa dague il était de nouveau en garde sans que l’autre ai pu remarquer son manège.

La douleur obscurcissait l’esprit de Curtilo… Mais l’arrivée d’alliés providentiels le revigorait… Il chargea. Il n’avait peut-être qu’une seule arme mais le capitaine du faucon se retrouva rapidement face a une évidence : jusqu’alors l’elfe avait défendu. Il n’avait eu aucun répit pour attaquer sérieusement. A présent c’était le charpentier qui menait l’offensive. La dague dessinait une toile complexe autour de son adversaire qui ne pouvait que dévier la lame volante. Les attaques se succédaient a une vitesse hallucinante lorsque soudain l’elfe ne fut plus là.
Sous les attaques du charpentier les deux duellistes s’étaient rapprochés de batillage… D’une main experte, Curtilo avait négligemment lancé son arme vers le visage de son adversaire. Une attaque inutile car elle fut évidemment parée sans peine. Mais comme toujours lorsque le visage était attaqué, l’attention se concentrait intégralement sur l’attaque. Même les meilleurs combattants ne pouvaient faire taire leur instinct de survie… Il était trop souvent leur meilleur guide.

De l’autre main l’elfe saisit un hauban pour s’élancer suffisamment haut et sauter au dessus de son adversaire. Pendant que de la main gauche il rappelait sa dague dans un mouvement circulaire, il glissa la droite dans son dos. Un ciseau a bois claqua et vint s’enfoncer dans la jambe du barbare.

Malheureusement il lui fut impossible de pousser son avantage plus loin : un allié un peu plus proche qu’il ne l’aurais du sentit la dague effleurer son visage sans dommage… En vrillant brutalement Curtilo avait évité le drame mais s’était privé d’une réception potable.

HRP//J'essais de rp avec nid' tout de suite//HRP

L’elnaith hocha la tête. Ils allaient aborder. Il n’eu pas besoin de longtemps pour comprendre que ce ne serait pas une mince affaire. Il faudrait d’abord et avant tout arriver a prendre pied sur le pont du Faucon. Les grappins semblant inutiles tant que des hommes étaient là de l’autre côté pour les enlever ils étaient plus ou moins bloqués.

* A moins que… A moins que… ça fait quelle taille ? Deux ? Trois mètres ? Et un autre vers le haut ? Pas simple… Mais peut-être que…

Il consulta Hogo du regard. Une lueur déterminée brillait dans ses yeux. Il avait eu la même idée que lui. Il n’y eu pas besoin de se concerter bien longtemps. Quelques ordres données rapidement et deux elfes se tenaient entre le batillage et le chef des furtifs, les mains liées.

L’étonnement des barbares fit plaisir a voir lorsque le comatant travers les airs, propulsé par ses deux subordonnés.

Des lames furent levées bien trop tardivement. Balayées d’un coup de bâton elles n’attinrent même pas Hogo. Quelques instant plus tard, les extrémités ferrées de l’arme percutaient la tempe d’un adversaire et le ventre d’un autre qui bascula dans l’eau sous le choc. Avant que le combat n’ai réellement commencé il avait déjà expédié deux adversaires dans l’autre monde et n’avait pas fini : ses mains virevoltèrent sur le bâton pour en faire jouer le mécanisme et empaler un troisième Barbare qui s’était cru hors de portée sur la lame de l’arme des siens.

Autour de lui s’était formé un cercle de combattants déterminés. Malgré tous ses talents Hogo savait pertinemment n’avoir aucune chance. Mais il devait simplement tenir quelques minutes. Car les barbares qui le combattait ne pouvaient pas couper les grappins.

***

Sur l’autre pont, Nidnama salua mentalement l’exploit de son subordonné puis s’empara lui même d’un grappin. Dans quelques instants il serait lui aussi au cœur des combats. Il adressa une pensée a Silivrien et a cette femme qu’ils ne connaissaient pas mais qui partageait leurs pensées…

Riggs arriva comme un tornade dans les cales du Simol qu'il avait visité il y a peu de temps.

Immédiatement , le capitaine des Phoenix évalua la situation, la sabord n'était pas aussi grave que prévu.

Riggs prit un de ses hommes par le col et lui cria

"Remonte là haut, le bleu et préviens l'amiral qu'on ne coulera pas"

le soldat restait sans réaction

"Maintenant marin d'eau douce"

le soldat ne demanda pas son reste et gravit les marches comme s'il était poursuivi par les 9 nazguls.

Les soldats restaient sans réaction face à la voie d'eau.

"Alors qu'est ce que vous comprenez pas dans le terme "Ecopez" bandes de mollusques, on bouge, on percute"

Pour montrer l'exemple, les traits crispés par l'effort, Riggs écopait avec une énergie folle. Mourir, coulé, jamais!!

Un gémissement se fit entendre. Le marin compagnon d'infortune de riggs se réveillait.

Immédiatement, le pauvre bougre se mit à hurler de terreur;

Riggs s'approcha, un sourire carnassier aux lévres. Un nouveau coup de tête stoppa les cris.

"Te réveille pas, voisin , tu vas nous déranger, rendors toi"

Riggs retourna à sa mission

"On se magne, les mous du genou"

pendant ce temps, le jeune soldat était allé voir l'amiral Eaque

"Amiral Eaque, le caporal riggs vous fait dire que le Simol ne coulera pas !!"

Reznor remonta sur le pont du Septention, triomphant. Il avait encore un air sinistre, avec le sang qui avait coulé sur sa chemise et ses cheveux qui d'ordinaires étaent particulièrement pâles pour quelqu'un de son âge. Son arrivée, un sourire carnassier sur les lèvres, déclencha une salve de hourras de la part des membres de son équipages, qui avaient à présent balayé toute résistence dans le navire haradrim. Personne n'avait jamais douté que leur patron soit capable de se débarasser de Lyankii, mais tout de même, c'était un soulagement de le voir revenir sain et sauf. Il répondit en levant haut son sabre tout en éructant un cri de guerre bientôt repris par tous ses hommes, le sabre haut eux aussi.



Vedraï avait pris les choses en main, sur le pont. Des marins étaient en train de lutter pour éteindre l'incendie que le capitaine ennemi avait lui même allumé sur son bateau, tandis que d'autres étaient déjà occupés à lancer les cadavres des corsaires haradrim à la mer. Ce serait certainement un jour faste, un festin pour les Choses grouillant au fond de l'eau car cela, le Capitaine pourrait te l'assurer moussaillon, on n'y trouve pas que de la poiscaille...

"Combien de perte, Vedraï ?" demanda t-il gravement à celle qui occupait la place de second.

La jeune femme grimaça. "Treize sont morts, parmi eux Strok et Keldar. Ce n'est pas beaucoup pour le navire que nous avons attaqué, certes, mais cela nous handicape particulièrement..."

Elle avait raison. Attaquer un aussi gros cuirassé avait été folie, ça c'était sûr. Mais il n'avait pas vraiment eu le choix. Sauf que maintenant, le Requiem se retrouvait privé de plus du quart de ses hommes. Et ils avaient un navire en plus.

"Nous sommes en fâcheuse position... Heureusement, la bataille semble tourner en notre faveur. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous permettre un nouvel abordage. Qu'on hisse un drapeau blanc sur le Septentrion, mais avec la pavillon rouge, pour bien préciser que nous ne nous rendons en aucun cas. Ce navire a de bons postes d'artillerie. Qu'on fasse venir douze hommes dessus pour s'en occuper. Nous devons absolument rester à proximité d'eux, pour pouvoir fuir avec le Requiem si ce navire-ci se fait aborder, ou s'il coule, car je sais pas s'il tiendra..."

Ainsi fut fait. Reznor retourna sur son précieux Joyeux Requiem tandis qu'Aran'rar prenait la barre du navire capturé. Bientôt, le Capitaine désigna un point qui semblait n'être engagé dans aucun face à face.

"Celui-là me paraît une bonne cible... Allez, déchaînez la puissance de feu combinée des deux navires !"

Il s'agissait du Chimaera...

Le visage de Bolotnikov se figea dans une grimace de douleur lorsque le bois pénétra dans sa chair. Sans une plainte, il retira la pique de sa cuisse ensanglantée et la lança avec rage sur un elfe non loin dont la tête fut traversée de part en part. Le sang coulat sans discontinuer de la plaie béante du barbare. Il boitait, trainant lamentablement son pied gauche sur le pont. Sa mobilité ne jouait déjà pas en son avantage, elle devenait un réel handicap. Prudemment, il se déporta contre le bastingage et s'y cala, prévenant ainsi tout contournement.

Le capitaine du Faucon releva sa hache, et le combat reprit. Malgré ses précautions, il restait désavantagé. Avec un appui en moins, face à la formidable rapidité de son adversaire, il n'était pas de taille. Son arme effectuait certes toujours les mêmes courbes meurtrières, et la courte dague du charpentier avait bien du mal à se frayer un passage vers le coeur de l'Homme des Steppes, mais Curtilo menait la danse. Sa danse. Son rythme. Ses pas.

Finalement, cet avantage paya. Bolot, en esquivant la dague de l'elfe, mit tout son poids sur sa jambe intacte, et glissa sur la flaque de sang qui s'était formée à ses pieds. Le pirate tomba, et le craquement sinistre de son poignet droit accompagna sa chute. Il jura intérieurement. C'était un marin des glaces. Il avait appris à tomber. Il avait appris à ne pas se réceptionner avec une seule main. Quel débutant était-il là?

Mais ses bons réflexes ne l'avaient pas complètement abandonné. Sans se soucier de la douleur qui enflammait tous ses membres, en un effort ultime, il fit décrire à sa hache un arc de cercle capable de trancher la tête d'un phoque. Il ne fit qu'entailler les deux jambes de son adversaire. Assez profondément pour érafler ses deux tibias. Assez puissamment pour que Curtilo tombe à son tour à terre et ne puisse plus se relever sans aide.

Le pirate ne put retenir sa hache. Elle alla valser à quelques mètres.


A quelques mètres de là, Laurelin affrontait toujours Alvin. Celui-ci combattait avec une étonnante finesse pour un homme qui attaquait ses ennemis en hurlant. Les deux duellistes avaient déjà reçu leur lot de blessures bénignes, mais aucun ne semblait prendre l'avantage.

Le barbare était une vraie furie, et son style de combat pouvait être comparé à celui de Curtilo : lui non plus ne s'arrêtait jamais. Ses haches volaient dans ses mains, fondant sur leur cible, s'écartant légèrement pour aussitôt y revenir. Laurelin ne pouvait bénéficier d'aucune pause, d'aucun répit, et toute inattention lui aurait été fatale.

Peut-être fut-ce justement une attention qui permit à Alvin, d'un revers savamment placé, de fait quitter Estelië des mains de son maître. Si ce n'avait été un cordage, nul doute qu'elle serait tombée par dessus bord. Sans laisser le temps à Laurelin de chercher un échappatoire, le barbare attaque avec un affreux cri.


Pendant ce temps, l'abordage se poursuivait sur le Faucon. Les elfes avaient grande peine à prendre pied sur le pont de la frégate. Impossible d'utiliser le bastingage enduit d'huile pour se hisser, et gare aux piques qui hérissaient la coque. Et encore fallait-il éviter le tir fourni des défenseurs... Mais les elfes, lentement, au prix des nombreux morts parvenaient à monter sur le Faucon. Ils formaient alors un cercle défensif qui s'agrandissait au fur et à mesure que leurs frère les rejoignaient.


Doute. Ce combat valait-il vraiment la peine? N'était-ce pas plutôt la promesse d'une mort lente et douloureuse? Peur. N'allaient-ils pas mourir? Mourir... Le mot était large. Crever était plus approprié. Pouvait-on dire qu'on mourait simplement lorsqu'on était embroché, défiguré, souillé de son propre sang, de celui de ses amis et de ses ennemis? Quelle destinée était-ce de voir ses frère tomber tout autour de soi, de les avoir agoniser sans pouvoir agir. Ne valait-il mieux pas choisir un supplice plus doux? N'était-ce pas plus agréable de rejoindre les cavernes de Mandos par le chemin qu'on choisit seul?

Telles furent les pensées qui habitèrent l'esprit de Nidnama quelques secondes.

Les deux francisques du barbare s'abattaient vers le seigneur elfe sans ne jamais sembler devoir s'interrompre, comme s'il fut agit d'une machine infernale. Elles fouettaient l'air à grande vitesse, accompagnées par un souffle qui se transformait en feulements sinistres, comme si les deux larges lames d'Alvin s'étaient muées en fauves redoutables.

Laurelin ne parvenait que rarement à placer une attaque sur son adversaire. Il se contentait de passer entre les gouttes d'acier que constituait la pluie de coups infligée par le barbare.
Alvin s'avérait bien plus rapide et agile que sa massive morphologie ne le laissait deviner au premier abord et se révélait un adversaire particulièrement coriace.

L'elfe cherchait désespérément une faille dans la technique d'attaque bien huilée de son adversaire. Son regard s'attardait par moment sur les petits yeux clairs et cruels d'Alvin avant de rapidement revenir aux deux éclats d'acier qui se rapprochaient toujours plus, manquant de peu, à plusieurs reprise de l'atteindre.
Finalement acculé, Laurelin finit par n'avoir d'autre choix que de changer de stratégie. Il lui fallait tenter quelque chose pour reprendre pied dans le combat. Il fit virevolter Estelië, prenant un élan suffisant pour placer une double parade. Contre toute attente, le mouvement se montra payant. Les deux lourdes haches furent écartées l'espace d'un instant et l'elfe réussi à placer une riposte. Allongeant son bras au maximum, il darda la pointe de son épée vers Alvin qui, surpris, recula pour la première fois depuis le début du combat. Le barbare se projeta en arrière et évita la lame de Laurelin d'un cheveux.
Encourager par la réussite de sa passe et devinant le barbare déstabilisé, l'elfe marcha sur lui en exécutant plusieurs attaques rapides. La manoeuvre permit au seigneur d'Elostirion de se dégager ... Mieux, elle offrait enfin une ouverture réelle pour lui permettre d'en finir avec lui.

Laurelin s'élança sans perdre une seconde. Son épée siffla brièvement en s'abattant vers Alvin …

Soudain, un hurlement …

En lieu et place du masque de douleurs que l'elfe espérait voir s'afficher sur le visage de son adversaire, son attaque fut étonnamment accueillit avec un rictus de satisfaction, un sourire féroce.
Rapide, agile et puissant, Alvin se révélait également rusé. Sa retraite n'était finalement qu'une feinte, un stratagème destiné à attirer Laurelin exactement là où il le voulait.
Alors que l'épée de L'elfe prenait le chemin des chairs du barbare, une des deux francisques para le coup avec une telle puissance qu'Estelië se désolidarisa de la main du seigneur d'Elostirion pour terminer sa course sur le pont du Lachesis à plusieurs mètres de là. Son léger éclat bleuté oscilla un instant avant de faiblir pour finalement s'éteindre totalement.

Le combat prenait une tournure des plus délicate pour Laurelin qui regardait de tout côtés une possibilité d'échappatoire … Les deux haches revenaient déjà sur lui … Il était désarmé.

L'elfe n'eut que le temps de se baisser pour échapper à la première lame brillante et de rouler sur le côté pour éviter la seconde. Emporter par son élan, il termina sa course contre la boiserie du navire et une vive douleur étreignit le bas de son dos. Il eut juste le temps d'apercevoir au dessus de lui des cordages. Un hauban ! Il se releva aussi vite que son corps endolori le lui permis et jeta sa main à l'aveuglette pour se saisir d'une corde.
Alors que la seconde lame feulait sinistrement, il se hissa sur les tenseurs , l'évitant de justesse et se mit à grimper pour se retrouver hors d'atteinte des francisques. Il continua son ascension sur plusieurs mètres avant de se jeter dans le vide, pieds en avant …

Ses bottes heurtèrent le barbare et l'envoyèrent à son tour gouter de la dureté du pont du Lachesis. Surpris par l'attaque désespérée de L'elfe, Alvin tenta de se relever mais, son adversaire, plus prompt était déjà sur lui munit d'un madrier, ramassé à la hâte sur le pont du navire ...

Erreur de débutant. Voilà ce qu’il venait de faire : une erreur de débutant. S’approcher avec une telle désinvolture d’un ennemi armé, même au sol et blessé… Cela relevait de l’idiotie pure et simple.

Après son petit tour acrobatique Curtilo avait nettement pris l’avenage. Déjà bien plus rapide que son adversaire il ne lui laissait aucun répit. Car si sa douleur le ralentissait et troublait son jugement, la plaie infligée au pirate était autrement plus gênante… Prenant appui sur le batillage il se battait encore… Mais ses coups avaient perdu en force et en rapidité. Malgré cela il restait un adversaire formidable : survivre aussi longtemps dans ses conditions… Il n’avait encaissé que quelques petites coupures ça et là… Jamais l’elfe n’avait pu déjouer entièrement sa garde.

Puis l’occasion s’était présentée : une ouverture parfaitement placée. Hô ! Elle n’était pas large… Elle ne permettrais même pas de frôler Bolot… Il était bien trop bon bretteur… Mais elle allait pousser la faute. Et effectivement le capitaine pirate changea instinctivement ses appuis… Et chut lamentablement comme sa propre jambe se dérobait sous son poids.

Ravi, Curtilo s’était approché pour l’achever proprement. Cruelle erreur. Idiotie sans borne. C’était pour ça qu’il en était a présent a ce point. C’était pour ça qu’il était au sol a côté du Barbare… Pour ça que la douleur inondait ses jambes… Pour ça aussi qu’il sentait son esprit quitter son corps… Pour cette raison que l’inconscience le gagnait. Pour ceci tout simplement que Bolot avait pu lui taillader aussi cruellement les jambes.

Lorsque le fer avait amorcé son dernier arc de cercle il avait été impossible a l’elfe d’être assez prompt : la hache frappant au niveau des genoux était trop haute pour être sautée. Il avait effectué un bon en arrière, lâchant par la même occasion son arme au tranchant mortelle sur cet homme qui gisait a présent sur le pont la gorge transpercée par une fine dague reliée par une chênette au poignet de Curtilo… Mais cette esquive n’avait pas été assez prompte : le fer avait traversé les chaires pendant que son maître agonisait. Le fer avait tranché les muscles. Le fer avait rayé les ose de l’elfe…

A présent Curtilo était là, immobile, sur le pont. Il avait remporté son combat… Mais rien n’indiquait qu’il n’en irait pas finalement de même pour son adversaire.

Désespoir. Mélancolie. Pourquoi mouraient-ils ainsi ? Quelle vanité que celle de ce monde…Quelle idiotie que toutes ces morts… Lui avait voué sa vie a en sauver d’autres. Aujourd’hui il allait en emporter des dizaines avec lui… Ne serait-il pas temps pour lui d’arrêter ces idioties ? De cesser ? Ne plus emporter avec lui les vies d’hommes… Ne plus prendre de vie pour une cause… Quel qu’elle soit… Pourquoi protéger sa vie au dépend de celle d’autrui ?

* Mais il n’y a pas que la mienne que je protège… Il y a celles des miens… Mais vaut-elle plus que celles que je prend ? Une vie peut-elle avoir plus de valeur qu’une autre ? Hogo se bat sur le pont… Il y est tel une tornade… Un vent meurtrier. Pourquoi ne suis-je pas en train de le combattre lui ? Pour sauver ces vies ? Car ces pirates sont des meurtriers ? Allons bon… J’ai plus de sang sur les mains qu’eux tous réuni… Et il en vas de même pour chacun de ceux qui a combattu au Nord…

Les noires pensées de l’Elanith de la harpe défilaient dans son esprit pendant que les siens tombaient pour prendre pied sur le bateau adverse… Il était-là, presque immobile… Frape par l’horreur de chacun de leurs gestes…

* Mais nous… Nous ne prenons pas des vies par plaisir. Ce n’est que pour en protéger d’autres… Idiotie. Dans le feu du combat nul n’est en état de penser convenablement. Dans le feu de la bataille tous les combattants sont les mêmes.

Ce qui ramena Nidnama a la réalité fut une rapide vision… Un combattant entrevu l’espace d’un instant sur Lachelis… Laurelin. Son ami. Il devait au moins se battre pour ça. Il devait se battre pour sauver le seigneur elfe. Il devait préserver la vie de Hogo…

Quelques instant plus tard l’elnaith de la Harpe entra dans la dance. Montant a son tour sur le pont du faucon, il pénétra dans un lieu de folie. Un endroit ou plus rien ne comptait que la survie. Quelques elfes y lutaient contre une multitude de barbares… Le maître des furtifs virevoltait… Son bâton créait un rempart parfait entre lui et ses adversaires. Il frappait partout. Combattait trois, quartes hommes… Aucun mouvement superflu. Aucune enjolivure. Simplement une mortelle efficacité…

Mais en comparaison de ce que fut l’arrivée de Nidnama, celle de son comandant aurais paru anecdotique. L’elnaith tomba comme la foudre sur ses adversaires. Totalement désintéressé de sa propre décence il se contentait de frapper. Aucun de ses adversaires n’était tué. Aucun d’entre eux ne lui tenait pourtant tête. Les lames enduites de somnifères taillaient là une main, là un bras, une jambe. La danse du guérisseur était plutôt une simple marche d’une victime a l’autre. Aucun ne parvenait a saisir le sort étrange qui semblait frapper ceux qui s’approchaient trop de cet elfe…

Dès que Bolotnikov avait vu la main de son adversaire esquisser le mouvement de frapper, il avait compris qu'il avait perdu. Quelle avait été son erreur? Qu'avait-il omis? S'était-il montré trop confiant? Pourtant, il avait pris de nombreuses précautions : l'huile, les piques, les pirates restés en arrière... Sûrement pas assez. Il avait perdu. Il abandonnait lâchement ses hommes à leur sort. Lui mourait et rejoignait ses ancêtres. Dans les années à venir, on parlerait d'une mort digne d'un seigneur. Lui et ses matelots avaient combattu courageusement contre quatre navires sans jamais lâcher un pouce de terrain. Mais l'homme des Steppes avait honte. Lui allait connaissait l'agréable délivrance de la mort, ses marins qui ne périraient pas connaitrait une vie misérable derrière les barreaux, une vie d'impuissance, une vie à terre. Si finalement on décidait des les exécuter, leur mort serait pitoyable. Les mains liées, sans aucun espoir de résistance, sous les huées, sous les crachats.

Alors Bolot avait honte. Il aurait du vivre pour supporter ses hommes dans ces épreuves. Ils lui avaient donné leur bras, les lames, leur vie, et lui comment les remerciait-il? En les abandonnant? Non! Il ne pouvait s'y résoudre! Il devait survivre, même s'il devait pour cela se courvir de honte.

"Je me re..."

Trop tard. Et déjà un pirate venait le venger.

//A toi de voir si tu veux faire vivre ton pnj ou pas. En tout cas beau duel!//


La planche de bois cueillit Alvin au creux de la gorge. Il ne cria pas. Il ne pouvait plus. Des larmes de douleurs coulaient sur son visage, traçant des sillons blancs sur ses joues barbouillées de sang et de poussière. Dans un accès de fureur, il se ramassa sur lui même et projeta Laurelin à quelques pas de là. Le seigneur elfe chut lourdement sur le pont à quelques pas de là.

Alvin se releva avec un grimace de dépit. Le pirate effleura sa gorge, et sa grimace s'élargit. Son cou était en feu. Chaque respiration l'élançait. S'il sortait vivant de ce combat —malgré la situation critique de son équipage et sa blessure (celle-ci avait d'ailleurs décuplé sa conviction), il n'en doutait pas—, il serait certainement à jamais muet, ou du moins définitivement contraint de s'exprimer dans un murmure. Le barbare récupéra ses haches et se remit en garde. Le combat reprit.

L'elfe était maintenant nettement désavantagé. Que valait un madrier en bois, aussi bien expertement qu'il soit manié, face aux deux lames apparemment volantes d'Alvin? Cette différence paya vite : après seulement quelques secondes, le pirate écarta sans mal la planche et ouvrit une large plaie de l'épaule gauche du Seigneur d'Elostirion à sa hanche droite. Sans laisser le temps à Laurelin de crier sa douleur, il attaqua de nouveau.

On lisait dan les yeux du barbare un profonde rage, une colère qu'il avait du mal contenir. Il était assez expert pour savoir que s'il la laissait s'exprimer, il était un homme mort.

//Je te laisse le finir comme bon te semble.//


Les quelques marins restés sur le Faucon, s'ils avaient d'abord pu profiter de leurs nombreux systèmes défensifs, ne faisaient désormais plus le poids face à l'expérience ancestrale des elfes au combat. Si le début de l'abordage était resté incertain, la fin du combat ne faisait désormais plus beaucoup de doute. Aucun des hommes de feu Bolot ne pouvait faire face à la froide détermination de Voronwë, à la danse assassine de Hogo et aux lames empoisonnées de Nidnama.


Laisser vivre ces pirates? Pourquoi donc, après tout? Pour les juger et le emprisonner? Toute condamnation ne pourrait jamais changer leur âme véritable : des barbares. Alors peut-être les laisser vivre pour pouvoir les exécuter plus tard? Non, les elfe n'étaient pas hypocrites à ce point. Les laisser vivre et courir le risque qu'ils parviennent à s'échapper pour rejoindre un autre étendard ensanglanté, et tuer, et piller, encore et encore? Non, ces hommes ne méritaient que la mort.

Telles furent les pensées qui habitèrent l'esprit de Nidnama quelques secondes. Soudain, l'envie lui prit d'arrêter de combattre et de revenir vers ses victimes endormies. De se pencher au-dessus d'elles. D'enfoncer une lame dans leur coeur. De les regarder mourir.

//Je t'avais prévenu //

Eaque fut secoué par la secousse, tout comme son adversaire.

Il comprit assez rapidement que le Simol avait été victime d'un éperonage par son adversaire. Il fallait se retourner pour transmettre des ordres, mais il repensa à son duel. Et de justesse il para un coup traitre.

C'est en reculant d'un pas que l'Amiral de Gondor réussit à survivre à une autre attaque, et en utilisant Mort-Bleue, le long poignard aux reflets bleuté de l'océan, qu'il en évita un troisième.

Son adversaire était redoutable, et Eaque ne voyait pas de moyen de s'en sortir.

Sauf un...

Un moyen lâche dirait certain. D'autre trouverai que c'est un geste honorable... Qu'importe si les avis étaient partagés, Eaque se devait de survivre pour... Ben simplement vivre. Il avait de nombreuses choses à faire. Il repoussa encore une attaque de son adversaire et cette fois-ci se précipita hors de porter de son ennemi:

"Capitaine, vous êtes un brave adversaire. Mais je ne peux plus vous affronter. Vous n'avez plus de navire. Croyez bien que je le regrette, mais la tradition interdit à un Amiral de se battre en combat singulier contre un simple marin. Néanmoins je ferai preuve de magnanimité vu votre talent à l'épée. Je vous propose de rejoindre mes rangs, et quand nous aurons réglé le sort de l'Escadre Impériale, vous aurez le commandement de votre navire, qui lèvera couleur gondorienne. Sinon, je mets à votre disposition deux chaloupes afin que vous et vos hommes puissent rejoindre un navire de l'Empire ou la cote. Faites votre choix, mes sachez que mes hommes vous ont en pleine ligne de mire, ne tentez rien d'inconsidéré..."

Alors qu'il parlait, une escouade complète s'était mise en position. Si l'ex-capitaine impérial regardait autour de lui, il ne verrait que cadavre et blessé. Seul une dizaine de ses hommes avaient survécu, les autres avaient rendu l'âme ou avait rejoint le Simol.



Le capitaine Turan, officier commandant le Simol regarda la manœuvre adverse... Plus que gênante. En effet, si les troupes impériale étaient peu nombreuses sur le pont, celle dont disposé le capitaine n'était pas plus nombreuses. Entre les troupes qui étaient en train d'écoper ou de réparer, et celles qui combattaient l'ennemi, il lui restait deux compagnies, et même pas complète. Néanmoins il transmit ses ordres: Ouvrir le feu dès que le Chimaera serait à porté...

Et il y arriva... Les tirs entre les vaisseaux furent sanglants. A chaque salve de flèches tombaient une dizaine de marin. Les balistes prélevaient leur tribut de victime...

Et le navire amiral de Gondor était immobilisé. Malgré la vaillance des sections qui œuvrait dans les cales, Turan espérait peu... Elles n'arriveraient à vaincre le pire ennemi des marins: l'eau.

Il prit intérieurement la décision de faire abandonner le navire dans au plus un quart d'heure. Si les troupes en bas de cale devaient s'en rendre compte, sur le pont rien ne laissait transparaitre la faille du navire. Et Turan ne donnerait pas trop tôt à son adversaire la joie de voir le vaisseau amiral abandonné.

"Soldats, prévenez les artilleurs de faire attention à ces navires qui se portent au secours du Chimaera. Je ne les connais, mais je les craints. Que la section Phoenix aille au gaillard avant et leur tir dessus avec le trébuchet."

Turan leva sa lunette: l'un des navires répondait au doux nom de "Joyeux Requiem"

Douleur. Le monde n’était plus que douleur. Le monde était exclusivement composé de douleur. Comment une sensation pouvait-elle ainsi résumer l’univers ? Comment pouvait-il être encore conscient alors que le feu ravageait ses jambes ? Qu’il se propageait a la moindre parcelle de son être… Et que faire ? Pourquoi ne pas laisser ce pirate l’achever ? Pourquoi ne pas lui permettre d’abréger son calvaire ?

* Arrête immédiatement ça ! Il y a des elfes qui viennent nous sauver. Avec un peu de chance je ne suis pas mort… Pas encore… Mais ce serait si doux… Retrouver les cavernes de Mandos… Arrête ça tu veux ? La mort est plus légère qu’une plume, le devoir plus lourd qu’une montagne. Je ne doit pas m’autoriser a suivre la voix de la facilitée. Je vais vivre.

L’échos de cette dernière pensée était simple : "il doit mourir". Ce ne fut pas simplement un échos dans ses pensées… Un geste brusque qui lui arracha un grondement surprit l’homme qui désirait tant venger son capitaine… La dague plantée dans le cou du barbare défait s’en extirpa avec un bruit inqualifiable… Et alla se loger dans le front du vengeur. Pas assez puissamment pour percer les os… Mais bien assez pour que le fer ripe contre ceux-ci et inondent le visage de l’homme de sang et de douleur…

C’aurais été une action désespérée, inutile si Curtilo avait été seul sur le pont… Mais il ne l’était pas. Un homme de Lachelis, voyant le charpentier victorieux du redoutable capitaine a la merci d’un barbare avait volé a son secoure… Son sabre avait décrit un arc bref et précis… Un arc sur le chemin duquel se trouvait un cou. Un cou au bout duquel avait été accroché une tête ensanglantée par une plaie au front. Une tête qui nourrirais les poissons.

* Sauvé… Je suis… S...

Ces pensées, ce soulagement de savoir que quelqu’un le protégeait relâchèrent suffisamment la pression sur Curtilo pour que les barrières établies entre lui et l’inconscience soient pulvérisées par le flot de douleur qui émanait de ses jambes…

Un coup, un pas, une parade. Un coup, un pas, une parade. Un coup, un pas, une parade. Un coup, un pas, une parade… Le schéma n’était pas compliqué. Et ce n’était que rarement que Nidnama était obligé de s’en écarter autrement qu’en effectuant deux pas ou en se passant de la parade. Et chacun de ces coups surprenait un adversaire. Qu’il soit de face, de profil, de dos… Qu’il ai déjà engagé un combat.. Rien de tout cela l’intéressait. Le tout était que l’acier rencontre la chaire. Le tout était qu’une infime parcelle du somnifère enduisant ses lames pénètre dans les veines de sa victime.

Dés que le sang avait perlé, le blessé n’avait que le temps de se rendre compte qu’une égratignure lui avait été faite et d’être rassuré quand à sa gravitée avant que le somnifère ne fasse son effet. Le barbare s’effondrait alors sans comprendre pourquoi son esprit s’embrumait, pourquoi ses membres refusaient catégoriquement de le porter…

***

A côté de son elnaith, Hogo continuait sa propre dance meurtrière. Le bâton lance qu’il avait manié au début de l’abordage avait été abandonné, coincé entre les côtes d’un pirate. Lorsqu’au grand malheur de l’elfe cela c’était produit (une frape trop puissante) il n’avait qu’eu le temps de sauter en arrière pour éviter un coup vengeur… Son bras gauche n’avait pas été épargné mais son buste, oui. C’était là l’essentiel. Il avait donc sortit de derrière son dos deux morceaux de bois laqués. Solides, ils portaient les traces d’une multitude de coups d’épées… Ils n’auraient pas résisté a une épreuve de force contre une lame d’acier… Mais Il n’était pas dans les intentions de Hogo de leur faire subir ceci. Plus meurtriers encore que le bâton lance qu’il avait manié auparavant si cela était possible ils s’abattaient sur des membres qui se brisaient subitement, déviaient calmement les lames qui auraient du l’atteindre…

Certes les coups qu’il portaient sur la gauche étaient légèrement plus faibles du fait de sa blessure… Mais ce style de combat lui convenait aussi mieux. Il était au contact de son adversaire… ses jambes ses bras ses armes étaient là, partout, brisant des bras, cassant des nuques… Il était impossible de l’attaquer car les coups qu’on lui destinaient finissaient dans les chaires d’un allier qui se trouvait brusquement a sa place…

***

Des envies de morts. Voilà ce que Nidnama sentait monter en lui. Une envie de mettre un terme a des vies le plus vite possible… Une forme d’honnêteté ? Une lute contre l’hypocrisie ?

* Arrête immédiatement de penser comme ça Nid’ tu veux ? Ce n’est pas a toi de décider de leur sort pour le moment. Et retourner t’occuper de leur cas t’empêcherais de sauver des vies. Je suis déjà assez méprisable comme ça. Pas besoin d’empirer la chose…

Il continua donc résolument, ignorant ses imputions… Bientôt il atteignait l’autre bord du faucon. A ses côtés les siens avaient fait des ravages… Mais les combats n’étaient pas terminés… Et il y avait tant de blessé sur le pont de l’autre navire…

la situation s'aggravait. Riggs s'était trompé, la voie augmentait à vue d'œil sans espoir de réparation. L'attaque avec ce bateau "perceur" était remarquable, jamais le caporal n'avait vu une telle manœuvre martiale. et cela le mettait de méchante humeur. Bon cela peut de d'habitude ne direz vous!

Mais cela lui foutrait la trouille, sa seule angoisse réapparut : mourir noyer.

Le caporal s'arrêta d'écoper, écoeuré.

Sa voix charriant des glaçons

"On arrête , on va couler"

un de ses jeune soldats,Orion, lui répliqua

"Mais caporal, il ya toujours de l'espoir, il faut continuer"

La voix de Riggs claqua comme un fouet

"L'espoir c'est pour les faibles, il faut être réaliste à la guerre, on va couler, allez on sort d'ici "


Orion interpella de nouveau son supérieur. Riggs le regarda l'air furax

"Quoi encore, le bleu"

"On ne peut pas le laisser là", le jeune gondorien regardait le marin evanoui

"je m'en tamponne les corolles Soldat, il a choisi son destin"

Malgré la réplique cinglante du caporal, Orion resta stoique et répondit

"Je vais m'en occuper, chef"

Riggs resta un moment sans réaction. Ce jeune homme lui faisait penser eu lieutenenant Goulf mort il y a quelque heures maintenant.

"Trés bien soldat, mais si cela vous ralentit , c'est votre problème, et c'est la pointe de mon épée qui vous chatouillera l'échine. allez magnez vous"

le courageux Orion porta le marin aviné qui se débattait.

Riggs sortit tel un cyclone des cales. Il envoya un soldat prévenir les officiers de la mauvaise nouvelle.

Riggs fit une remarque ironique verds Orion

"Alors ce porc n'est pas trop lourd, vous ne regrettez pas de perdre de l'energie pour ce fardeau"

Orion en sueur, s'apprêtait à repondre, lorsqu'il tomba à genoux, une fléche perduet raversant de part en part son cou.

Le soldat gondirien tomba sur le coté , pris de spasmes.

Riggs s'accroupit immédiatement, prit la main de son soldat.

La fin était proche. les yeux d'Orion se voilaient déjà

"Vous .........av...iez .......Raison ", les yeux du jeune homme se fermèrent pour toujours.

"Non" murmura Riggs "tout cela pour cela , je n'ai jamais voulu"

Le marin se reveillait

"Ou c'est ti que je suis". Un nouvel uppercut de Riggs ponctua la phrase du pauvre marin.

"J'ai perdu un homme inestimable à cause de toi, raclure, il est mort pour que des gens comme toi soit libre, tu entends, tu entends, tu pourrais être reconnaissant par les valars"

Mais l'interlocuteur de Riggs était de nouveau au royaume de Morphée.Riggs fila deux coups de peids et cracha sur le marin endormi.

Riggs regarda autour de lui. Le capitaine fit passer l'ordre à la section Phoenix . Direction le trébuchet.

Le caporal rejoignit d'un air décidé la terrible arme; suivi comme un seul homme par sa section.

Le caporal fit un rapide discours

"Bon on va balancer des gros cailloux sur des satanés pirates de pacotille. la moitié de la section, vous récupérer des munitions"

"Allez on se magne tas de mollusques"

Riggs fit deux tirs de précision. puis le troisième toucha de plein fouet le bateau le plus proche de Chimaera qui fut immédiatement immobilisé.

le caporal remarqua le joyeux réquiem, sa vitesse et les manoeuvres utilisés indiquaient un capitaine chevronné et malin.

les tirs du trébuchet se concentrèrent sur ce fier navire. Les trois premiers se soldèrent par un échec; le quatrième fut un semi echec, seule la poupe fut touchée, l'ancre ut d'ailleurs arrachée par cette action. "Le joyeux réquiem" continuait néanmoins sa route.

Riggs attendait les indications du capitaine carlito qui avaec sa lunette avait une vision plus globale de la terrible bataille.

Un trait manqua de peu de le scalper tandis qu'un choc retentissant se fit entendre à l'arrière du navire. Le Capitaine Reznor pivota derechef pour braquer sa longue-vue sur les responsables des tirs tandis que tout le vaisseau attendait des ordres, sur le qui-vive.

"Ah."

L'homme aux cheveux blancs resta un moment, quelques secondes à regarder le navire qui lui avait tiré dessus, une grimace sur les lèvres. Il se decida nénamoins à réagir et l'instant d'après Vedraï, officier en second sur le bateau était à ses côtés, et il lui disait :

"Puisque ces abrutisne réfléchissent pas avant de tirer, peut-être faudrait-il rendre les choses plus claires ? Un autre drapeau blanc ? Des signaux de fumée ? Ecrire ennemi de l'escadre impériale, ce qui veut dire que nous vous aidons sur les voiles ? Non, trop long. Allié en grand sur un étendard devrait suffir, et qu'on fasse lâcher quelques projectiles sur le Chimaera pour apppuyer nos dires..."

Le regard que la jeune femme lui lança, bien qu'elle transmit les ordres, en disait long sur ce qu'elle pensait de la solution proposée par son capitaine, ce qui n'échappa pas à ce dernier.

"Et puis quoi ? On ne va tout de même pas se jeter à l'assaut du Simol directement ? Non, ça c'est en dernier recours. Mine de rien, c'est loin d'être un mauvais bateau, je lui avais trouvé du potentiel..."

"Vous avez déjà été sur ce bateau ?"

"Qu'en j'étais prisonnier à Dol Amroth. Et je n'aimerais pas être obligé de rappeller au petit successeur du prince Berund l'accord que j'avais passé avec ce dernier à ce moment-là..."

A ce moment-là, divers traits de baliste partirent à pleine vitesse en direction du navire commandant de la flotte de Pellaeon, sans réellement faire de dégâts sérieux, sans blague, à telle distance. Pendant ce temps, un drapeau bien singulier était hissé sur la mât princpal qui jusqu'alors paraissait bien vide sans le drapeau personnel de Reznor et sans le pavillon rouge qui l'ornaient généralement.

Et le capitaine de dire, ses yeux bleus perçants pleins de menace et la voix riche d'irritation :

"Maintenant, j'espère qu'ils vont cesser de faire des trous dans mon navire..."

Solidement arrimés les uns aux autres par les grappins, aux rythme des vagues qui s'écrasaient sur leurs flancs et l'inquiétante musique des grincements funestes de leurs carcasses, les navires semblaient comme des danseurs enlacés sur une immense piste bleue aux reflets argentés, comme des amants entrainés dans une valse infernale qui semblait ne jamais avoir de fin.

Laurelin, engagé dans un combat sans merci avec un barbare sur l'un des navires, ne put réprimé un cri de douleur lorsque la francisque de son ennemi parvint à l'atteindre. Le tranchant de la lame glissa sur son côté, entaillant ses chairs.
Le sang de l'elfe jaillit soudain de la plaie teintant le blanc immaculé du ''E'' d'Elostirion de son écusson de carmin, avant qu'il ne s'écoule lentement en gouttelettes sombres, sur le pont du Lachesis, devant le regard satisfait de son agresseur.

Laurelin recula face à l'assaut rageur du barbare dont les haches brillantes fendaient l'air sans répit, émettant des sifflements sinistres, annonciateur de mort. Tout en reculant, l'elfe fit basculer plusieurs tonneaux aux pieds d'Alvin tentant de le ralentir et le maintenir à distance.

Gêné par les barriques qui roulaient dans sa direction, obligé de faire plusieurs écarts pour les éviter, le barbare perdit peu à peu du terrain sur Laurelin qui continuait à marcher à reculons sans quitter des yeux les armes redoutables du barbare. La tête lui tournait, ses tempes palpitaient au rythme accéléré des battements de son coeur, il éprouvait de plus en plus de difficulté à se mouvoir et titubait. Les cris de rage du barbare résonnaient dans son esprit pour se transformer en une litanie grossière, un chant cruel, féroce, annonciateur de son trépas … Il perdait tant de sang ...

Quelques pas encore … L'elfe, avec l'énergie du désespoir, jette en direction du barbare tout ce qui lui passe sous la main : Une nouvelle barrique, une planche de bois tombée sur le pont où s'accroche encore des lambeaux de voile, des planchettes arrachées à la structure du bateau et autres débris en tout genre … Quelques pas encore avant de peut être réussir à atteindre Estelié, dont la lame brillante gît sur le bois lasuré du pont du navire.

Les yeux de Laurelin se porte au loin, de l'autre côté du pont du bateau. L'espace d'une seconde, il peut croiser le regard de Namirië, son meilleur ami, qui a réussi a mener les troupes elfique vers les combattant de Bolotnikov, parvenant comme prévu à enrayer l'assaut mortel …

Le pied de l'elfe bute soudain sur un corps allongé, le corps d'un marin du Lachesis, mort en cherchant à sauver son navire. Laurelin, déséquilibré chute lourdement en arrière. Il ne lui manquait pourtant plus que quelques mètres … Jamais à présent il n'atteindrait son épée …

Le barbare hurla tandis que son visage se barrait d'un sourire malsain. Les iris bleus des yeux d'Alvin se mirent à briller alors qu'il s'élançait pour porter le coup fatal au seigneur elfe …

L'esprit de Laurelin s'égara un instant dans les paisibles jardin de lòrien, si loin, au pays bienheureux de Valinor …

Estë est là, revêtue d'une longue mante d'un blanc pur tranchant avec ses cheveux noir comme l'ébène. Son visage est contracté, tendu, marqué par la peur … Bien qu'aucun son ne sorte de sa bouche, ses lèvres remuent pour former le nom de Laurelin ... Les yeux emplis de larmes, elle tends ses bras vers le gardien d'Elostirion …

La vision disparaît soudain tandis que la main de l'elfe se referme sur quelque chose de dur et froid …

Sans même avoir le temps de chercher à savoir de quoi il s'agit, il projette l'objet qu'il vient de saisir vers Alvin qui se rue sur lui, ses lames mortelles dirigées à pleine vitesse vers lui …

Les yeux du barbare s'écarquillent dans une expression de douleurs mêlée à l'incompréhension. Un long tube d'acier le transperce de part en part. Il arrête le mouvement de ses deux mains porteuses des francisques menaçantes. Il se met à glisser lentement, très lentement le long de la hampe arrachée par Laurelin de la main du corps sans vie du héraut sur lequel il avait buté quelques secondes auparavant ...

Le regard d'Alvin se figent sur les restes de la bannière qui recouvre à moitié le corps du malheureux héraut. Ses yeux se figent sur l'étoffe déchirée où trône un arbre blanc brodés de fils d'or et d'argent.

Le corps devenu flasque d'Alvin s'affale tout entier sur Laurelin après en avoir terminée de sa course macabre le long du tube d'acier de la hampe solidement maintenu. Les deux haches accompagnent le mouvement pour s'écraser de chaque côté de visage trempé de sueur de l'elfe.

La vue de Laurelin se trouble. Il voit néanmoins se découper sur le ciel azur un oiseau blanc qui tournoie autour du haut mat du Lachesis avant de subitement reprendre sa course … Il tourne la tête et plonge ses yeux bleu comme l'océan dans ceux, fixes du héraut. Il tend vers lui sa seule main libre et fait glisser ses doigts le long de son visage pour lui fermer les yeux. Il adresse une une courte prière à Estë pour le héraut Gondorien ... ''Repose en paix'' …
Il perçoit enfin la dernière expiration de la bouche du barbare échouée tout près de son oreille …

La blessure sur son côté le fait atrocement souffrir, il est bloqué par le corps massif de son agresseur dont les fourrures blanches et fauves le recouvre entièrement formant comme un linceul. Sa tête prise entre les deux lames froides des francisques qui ne tueront plus …

Le sang d'Alvin se répand sur lui et se mêle au sien … Son esprit s'égare à nouveau … Il ferme les yeux … Il prie pour ses frères … Pour les elfes …

Estë …

Une ultime fois, l'acier mordit la chair. Le dernier des spadassins de l'Homme des Steppes, le corps hérissé des traits elfiques et des lames humaines, s'effondra dans une flaque vermeille semblables à toutes celles qui parsemaient le pont du Lachesis et du Faucon. L'espace d'un instant, on entendit rien d'autres que les échos des combats qui libéraient encore leur violence à quelques encablures, le claquement des voiles déchirées, et la musique paresseuse de l'océan. Puis certains marins du capitaine Blood clamèrent la victoire à grands cris. Aucun elfe ne les imita. Ils avaient déjà vu trop de sang ces dernières semaines, et ils savaient qu’une autre bataille commençait : celle de la survie pour tous les blessés et les agonisants. Les guérisseurs sortaient leur matériel et s’approchaient de ceux dont la vie s’écoulait à grand flot. Ils donnaient alors leurs ordres : aligner les blessés, les classer en fonction de la gravité de leurs blessures, leur prodiguer les premiers soins. Si Voronwë avait pu se targuer de diriger la flotte elfique durant l’assaut, lui-même était maintenant relégué au rang de simple caporal.

Beaucoup des pirates du Faucon étaient morts, étalés sur le bois ou flottant dans le golfe de la Lune. Ils avaient fait preuve d’un courage et d’une détermination que ni les elfes ni les hommes de Blood ne pouvaient ignorer. Aucun barbare ne s’était rendu. Même blessés, percés et épuisés, ils avaient continuer à se battre, jusqu’à ce qu’un de leurs adversaires parvienne à les tuer, les libérant ainsi d’une vie de servitude et d’impuissance. D’autres gisaient sur le bois, terrassés mais encore vivants. Trop faibles pour attaquer des ennemis qui refusaient de les combattre, il restaient étalés à plat ventre ou sur le dos, incapables de se donner la mort eux-mêmes. C’eût été un synonyme de lâcheté. D’autres enfin, emportés par les drogues de Nidnama, n’avaient pas à se poser toutes ces questions.

//Pas de mauvaises surprises cette fois-ci Nid’. Je te laisse t’occuper des soins de ton pnj et de Laurelin, tu sauras bien mieux le faire que moi.//

Finalement la dance mortelle menée par l’elnaith de la maison de la harpe pris fin, faute d’adversaires. Dans son sillage plus aucun homme n’était debout. Ne restait que des corps flasques… Hommes vaincus par les drogues. Partout autour de lui les elfes montés a l’abordage du faucon achevaient leurs propres combats. Leurs lames tranchaient les dernières chaires barbares se mouvant encore. Certains se retrouvaient a présent désœuvrés, quelques instants comme ils ne trouvaient plus d’homme a combattre. D’autres déjà retournaient sur leurs pas pour récupérer les armes perdues dans le combat, pour achever les adversaires qui devaient l’être, en ligoter d’autres, et surtout pour s’occuper des blessés.

Combien de sauveteurs avaient sacrifié leur vie dans cet abordage ? Combien de leurs adversaires avaient été vaincus ? Combien de vies avaient abandonné leur corps en quelques instants ? Combien d’hommes ? Combien d’elfes ? Combien de morts ? Combien de blessés ? Combien d’agonisants ? Combien étaient-ils a rendre leur dernier souffle en cet instant ? Combien de vie avait emporté ce barbare dont les jambes flageolantes lâchaient sous son propre poids sous l’effet de drogues ? Combien de barbare les lames de Nidnama avaient-elles terrassé ? Parmi eux… Combien étaient morts ? Combien de pirates étaient tombés sous les coups de Hogo ? Combien d’entre eux avaient perdu la vie face au redoutable maître des clefs ? Combien ?

* Cela avait-il une raison d’être ? Pourquoi avoir versé tout se sang ? Nous a-t-on laissé le choix ? Avons nous eu le loisir de ne pas combattre ? N’aurait-il pas été plus sage de tolérer leurs sévices plutôt que de perpétrer l’horreur ? Mais en cela… N’avons nous pas protégé le monde d’une horreur bien plus grande ? Le remède a-t-il été préférable au mal ? Notre seul point de vue est-il le bon ? N’ont-ils pas eux aussi leur raison de commettre ces crimes ? Hum… Si tu veux la paix… prépare la guerre. Je n’ai pas le temps de philosopher. Pas de temps a perdre. Je doit officier. Ma bataille ne fait que commencer.

Souple comme a son habitude, le guérisseur s’agenouilla au dessus de sa dernière victime et essuya ses lames souillée de sang sur un pan de sa tunique épargné par le liquide vermeille avant de les rengainer. Se relevant il observa rapidement l’espace environnant pour déterminer de l’endroit ou son aide serait la plus utile.

Si le pont du Faucon était jonché de corps, si le sang l’inondait, si l’horreur y était maitresse, si la mort y avait imposé son joug… Ce n’était rien en comparaison de celui de Lachesis. Rien en face a ce qui s’était produit sur l’autre navire. Le faucon avait été le théâtre d’un combat. Lachesis celui d’une boucherie… Celui de deux combats a morts plus acharnés encore que ceux menés sur le faucon.

Au cœur de l’horreur. Là était là place du guérisseur. Dans le royaume de la mort. C’est là qu’il régnait en maître. En ces instants de désolation que sa parole avait force de loi. C’était là ou ne subsistait plus que douleur, désespoir, tristesse qu’il officiait. Son rôle était d’arracher aux bras protecteurs de la morts tous ceux qui pouvaient l’être. Son rôle était de leur imposer de continuer a porter la montagne de leurs obligation, les privant de la légèreté de la mort. Leur refusant le repos tant mérité.

* Es-ce réellement une bonne chose ? D’un autre côté… Puis-je sauver la vie de quelqu’un qui n’en veut plus ? N’offrirai-je pas plutôt aux blessés une chance de continuer a vivre ?

C’est en s’accrochant a cette dernière idée que Nidnama parvint a se rendre sur Lachesis…

* Quel métier ingrat. Je suis toujours là ou la souffrance est là plus grande. Les gens préfèrent ne pas avoir a me voir. Je suis peut-être une lumière d’espoir… Mais une voile de désespoir m’entoure toujours…

En mettant les pieds en ce lieu de douleur ou il allait officier, il mit un terme a ces pensées. Il n’avait pas le droit de perdre son temps en pensées inutiles. Il devait être efficace.

- Rassemblez les blessés les moins graves. Emmenez ceux qui peuvent l’être loin de cette maudite mare de sang. Les autres… Menez moi a eux. Et allez demander au seigneur d'Elostirion de me rejoindre…

Cette dernière partie de ces ordres avait été donnée presque négligemment. Il savait qu’il ne serait pas tranquille du moment qu’il ne saurait pas ses amis sains et saufs. Et si il savait en permanence que qu’il pouvait en être de l’elnaith de l’arbre, Laurelin ne lui était pas ainsi lié.

- Hum… Et qu’on m’amène tout ce que j’ai préparé.

Pas besoin de vérifier pour savoir que ses ordres étaient effectués. Dans une toute autre situation les elfes de la harpe lui aurais obéi sans broncher ainsi que bien d’autres venant d’autres maisons. Dans la situation présente, défier son autorité aurais relevé simplement de l’imbécilité. Les survivants n’étaient pas des imbéciles.

On le guida vers un premier blessé. Un elfe qu’il ne connaissait pas. Même de vue. Etrange. Il devait être a bord du Lachesis. Mais là n’était surement pas la raison de la présence du maître guérisseur a ses côtés. L’état de ses jambes par contre… Un coup de hache les avait presque tranchées, allant jusqu'à entailler l’os.

* Est-il seulement possible de le sauver ? Oui. De lui rendre l’usage de ses jambes ?...

Cette question mentale resta en suspente. Il n’avait aucune idée de la possibilité qu’il avait de parvenir a un tel exploit. Il n’y avait qu’une manière de savoir : essayer. Mais pour l’heure… Pour l’heure il ne pouvait s’occuper d’autre chose que de sauver des vies. Il ne pouvait pas passer du temps et de l’énergie a tenter maintenant quelque chose qui pourrais être fait plus tard. Il se contenta donc de bander solidement les plaies après les avoir sommairement nettoyées.

* Je m’occuperais de lui plus tard. Il suffit qu’il ne perde pas trop de sang et que ça ne s’infecte pas en attendant.

On revenait vers lui avec du matériel… Et une mauvaise nouvelle :

- On ne trouve pas le seigneur Laurelin…

- Que… Quoi ?

Laurelin ? Laurelin était donc tombé ? Il avait combattu ici même. Nidnama le savait.

- N’est-il pas parmi les blessés ?

-...

Le silence de l’elfe était plus éloquent que n’importe quel discours.

- Retournez moi tous les cadavres que vous trouverez et vérifiez qu’il n’est sous aucun d’eux.

Mieux valais ne pas évoquer la pire éventualité… Et être coincé sous le corps d’un adversaire… Nidnama était bien placé pour savoir qu’une telle mésaventure était tout à fait possible… Et que l’expérience était parfaitement désagréable… Se chargeant lui même de fouiller parmi les corps a la recherche de son ami, Nidnama remarqua a sa grande horreur une large épée reconnaissable entre mille… Son propriétaire ne devait pas être loin…

- Sous celui-ci.

Sous ce barbare particulièrement imposant se trouvait un corps. Ne restait qu’a prier pour que ce soit celui, en vie, de Laurelin. C’était effectivement celui-là… Mais ce qui concernait le "en vie"… Rien n’assurait que cet état de faits resterais longtemps stable. Il perdait beaucoup de sang. Trop de sang.

- Mettez de l’eau a chauffer. Par petites quantité. Comme ça j’en aurais plus vite. Allez !!!

La frénésie de Nidnama trouva rapidement son terme lorsqu’il s’agenouilla au chevet de son ami, laissant la place a une détermination sans faille. Si il avait douté quelques instants plus tôt… Là il ne le pouvait pas.

Sortant la seule dague saine qu’il portait sur lui, il découpa les vêtements du blessé pour libérer la plaie… Venait ensuite un moment délicat : désinfection. Désinfection alors que le sujet avait déjà perdu trop de sang. Le plus simple était d’utiliser un cataplasme, un baume… Mais il ne pourrait pas recoudre… Un bain était exclu. Mais ne pas coudre comportait aussi ses risques et compliquerais la cicatrisation… Ne restait qu’une alternative. Qui serait bien douloureuse…

Le plus sage était donc de s’assurer de l’inconscience de Laurelin… Mais ses somnifères pourraient se montrer trop puissants en regard de la quantité de sang déjà perdue… Il fouilla donc dans sa sacoche pour en tirer un simple apaisant… Une solution qui embrumait légèrement l’esprit… Mais qui sur un blessé aussi critique serait radicale… Il pouvait a présent sans crainte insinuer de force un désinfectant entre les lèvres de la plaie.

Quelques instants d’attente. Puis enfin retirer la pate… L’utiliser ainsi n’était certes pas économe mais bon… A l’aide d’un fragment de tissu il s’assura que rien ne restait coincé entre les deux lèvres de chaire rougies par l’action du désinfectant. Puis il entama le travail de couture. Point après point il s’assurait que la cicatrisation se ferait proprement…

Enfin il eu terminer. Appliquer un cicatrisant, bander. Il avait fait ce que tout guérisseur aurais pu faire… Restait le reste. Silencieux, il plaça ses mains a quelques centimètres au dessus de la plaie et se concentra sur les flux énergétiques du blessé…

* Voilà… Bon… Ici il y a une accumulation… Normal… Mais il faut éviter que ça s’aggrave. Ce flux à été coupé… Le rétablirai… Celui là détourné… Ces méridiens n’ont pas a être ainsi connectés…

Lentement, avec précision il réinstaura dans le corps de son ami des flux d’énergie normaux. Il puisant pour cela dans ses propres réserves autant que dans celle du seigneur elfe… Il rouvrit finalement les yeux. Laurelin ne devrait pas tarder a faire de même… Et il pourrait lui faire ingurgiter de quoi régénérer le sang perdu…

1000


Estë …

Coincé sous la lourde carcasse de son ennemi, étouffé par ses lourdes fourrures, Le seigneur d'Elostirion sentait la vie le quitter … La large blessure provoquée par la hache acérée du barbare n'en finissait plus de chasser son sang vers le pont dur et froid du Lachesis.
Impossible de bouger ses bras, plus assez de force pour tenter de faire basculer le corps flasque, plus de force pour crier … plus de souffle … Son esprit s'égare …

Pourtant, dans un plis de sa tunique … Une petite fiole au contenu translucide et précieux, L'Ôrchal Nestadren … Le fluide de vie …

Quelle farce en vérité. Le curatif suprême si proche, et pourtant devenu inaccessible … Il est trop tard !

Le temps s'écoule ...

*Estë au visage si doux … Je te vois à présent ! Tes mains blanches qui se tendent vers moi … Je voudrais tant les saisir car j'ai froid ... Ô Estë, le porteur de l'épée, ton épée à échoué … Estelië est tombée !

Est-ce ta voix Nàmo, mon juge, gardien des morts, protecteur des âmes des elfes, que je perçois à présent ? Sont-ce les vagues puissantes d'Ekkaia, la mer encerclante, qui hurle tout près de moi ? Ses hautes voutes au reflets noirs et argents … Les murs des cavernes de Mandos ?

Je quitte ce monde …*

Le voyage s'interromp soudain. Un flux de chaleur, un flux d'énergie aussi pur qu'une ondée sur Valinor, un flux de vie … La respiration de Laurelin se fait plus régulière, plus aisée … Conscience …

Les yeux du Seigneur d'Elostirion s'ouvrent lentement …

Penché au dessus de lui, le visage soucieux de Nidnama, son sauveur … Son ami … Son frère !

Laurelin se force à sourire. Il est encore trop faible pour prononcer le moindre mot mais ses lèvres forment tout de même le mot ''Hantalë''*

Il vivrait. Il le lisait dans les yeux fatigués de l'elnaith...



/*Merci (quenya approx.)/

"A gauche, non l'autre gauche."

Gebir venait de recevoir un coup de masse sur l'épaule droite. L'avertissement d'Alilan n'avait pas suffit à l'éviter. Reculant sous le choc de quelques mètres, il tenta de recouvrir ses esprits mais ne pût que se cacher derrière son large bouclier. Il faisait chaud devant son armure. Si pénible de combattre dans un espace réduit sous cette chaleur de plomb inhabituelle pour ce mois d'avril.

Il faut que je me ressaisisse.

BAM. Le bouclier venait littéralement de lui écraser la main sous la force du pirate. Les épées s'entrechoquèrent, plus par réflexe et par instinct de survie que par conscience. Tentant de se libérer de l'entrave de son pavois, il frappa avec. Le forban accusa le coup en pleine tête et le craquement qui se fit entendre ne signifiait qu'une chose en tout cas associé au fait que la tête avait tourné plus que de raison. Le capitaine du Dringalph était sur le pont supérieur adverse et retira son casque pour pouvoir respirer.
A en juger par le nombre de corps qui jonchaient le sol, cela faisait deux ou trois heures que le combat avait débuté mais les hommes étaient habiles et ce n'étaient pour la plupart que des combats singuliers qui étaient engagés. Parfois, un pirate avec une arme d'hast défendaient un archer mais guère plus que cela comme attroupement d'ennemi. Gebir avait pourfendu le capitaine mais ce n'était pas ça qui allait empêcher l'ennemi de combattre, surtout que ce n'était pas le véritable capitaine qui se trouvait là gisant sur le pont. La botte du chevalier percuta le genou d'un autre mercenaire qui trébucha sur le sol offrant sa gorge à Gurthascar.

De bons soldats.

La situation ne changea pas pendant encore vingt minutes. Même Gebir resta coincé avec un adversaire particulièrement fort qui ne mâchait pas ses mots, enfin ses insultes. Lorsque le groupe mené par Sigil dans les calles surgit sur le pont en criant victoire. Elle était acquisse.

Sur mon ordre, je peut couler ce rafiot et tout ses marins. Mais pourquoi ne pas en faire une prise de guerre.

Percutant son adversaire d'un coup de pommeau de son épée, Gebir se plaça en plein centre du pont pour que tous le virent.

"Soldats, vous pouvez combattre mais jamais vous ne repartirez vivant de ce golfe. Je contrôle dés à présent je Jour du Destin et si vous me vous faites pas nos prisonniers, je coulerais ce navire en vous y laissant."

Gebir entendit un bruit de métal derrière lui, tout juste le temps de dévier la lame du cimeterre d'un coup de brassières. Il planta un poignard dans la jugulaire de l'assasin et le tint fermement devant les autres corsaires.

"Vous serez comme lui. Mort pour rien."

Nombre d'entre eux mirent l'arme à gauche mais les quelques résistants furent assaillis par plusieurs hommes à la fois. Certains tentèrent de se replier dans les cales mais l'arc d'Alilan allait plus vite qu'eux et les gondoréens les attendaient aux entrées.

Enfin Laurelin revint a lui. Soulagement infini, libération… Le seigneur elfe était sauf. Son ami était en vie. Et le seul mot a peine prononcé, plus réellement murmuré si bas que Nidnama n’avait pu que le lire sur les lèvres du blessé, était un remerciement. Quelque chose de suffisant pour que le voile sombre qui envahissait le cœur de l’Elnaith se lève.

Il se releva prestement avec un sourire pour son ami enfin tiré d’affaire et alla donner ses ordres…

- Le seigneur Laurelin est sauf. Que quelqu’un s’occupe de lui. Il a surtout perdu beaucoup de sang. Occupez vous de ça. Moi je repasserais m’occuper de ce qu’il restera plus tard. Pour l’heure je dois m’occuper des autres blessés graves.

L’un des guérisseurs qui l’avait accompagné se dirigea donc vers le miraculé pour lui fournir les simples dont il aurais besoin pour finir de se remettre. De toute manière Nidnama ne le laisserais pas bouger avant la fin du jour suivant et lui imposerais une convalescence d’au moins une semaine…

* Et dire que je me dit ce genre d’idioties… Je suis trop habitué a manquer de temps… Je devrais lui prescrire le double si je veux avoir une chance qu’il bénéficie d’une semaine… Une malheureuse semaine pour reconstituer bien 3 litres de sang… Trop peu.

L’elnaith de la harpe se laissa ensuite happer par le tourbillon des soins. L’infinie ronde qui suivait chaque combat… Chaque homme, chaque elfe nécessitait une attention particulière… Il n’aurais pas le droit au repos avant longtemps…

HRP//Si vous voulez sauter la suite des soins… pas de pb… pas des masses d’inspi pour ce type de rp en ce moment… Je réparerais mon PNJ en différé//HRP