Une bataille dans le Golfe de la Lune.

Le Capitaine Arshavin continuait de se battre, toujours aussi sobrement, comme il en avait l'habitude, et aussi toujours efficacement, comme il en avait également l'habitude. Il n'était pas homme à céder à la colère ni à ses instincts, aussi lorsqu'il avait décidé de passer sur l'autre navire, c'était à ses yeux prendre un risque tout à fait calculé qui lui permettrait de commander ss hommes avec plus d'efficacité.

Il lui vint néanmoins à l'esprit qu'il était trop bon combattant pour se contenter de dégarnir le Simol de ses hommes, dont certains n'étaient que de stupides marins et pas des véritables hommes d'arme. Ses talents pouvaient mieux être employés. Et son ennemi approchait...

"Amiral Eaque ! M'accorderez-vous un duel, ou comptez-vous me faire assassinner lâchement comme vous l'avez fait pour Corwen ?"



Mardok avait accouru lorsque le commandant Pellaeon avait demandé à le voir. Il s'y attendait en fait, et il avait presque pu prédire les mots exacts du successeur de Corwen.
La lèvre du lieutenant frémissait et il regardait légèrement à côté des yeux de son interlocuteur.

"Je suis na..navré, monsieur..." balbutia t-il mal assuré. "Mais se..seul le Capi..taine du Chimaera peut ordonner aux hommes le re..repli..."

Le silence se fit alors, brisé par seuls les crépitements des flammes qui embrasaient peu à peu l'amadou et qui n'attendaient que l'occasion d'embrasser le pirate de leurs lèvres brûlantes. A part ça, c'était comme si le monde s'était arrêté. Il n'entendait plus les vrombissements des traits des balistes, ni les cris, ni même les chocs sourds... Un ange passe se dit-il.
Un bruit sourd détourna l'attention de Reznor tandis qu'il sentait la chaleur des flammes lui lécher le dos, lui arrachant plusieurs cris qui étaient témoignages de rage autant que de douleur.

"Un ange passe, en effet." dit tout haut le Capitaine.

Un ange-à-deux-têtes particulièrement mal calibré venait de frapper, au lieu de son mât, la coque du Septentrion, creusant ainsi un trou grossier d'un petit mètre de diamètre, projetant moult éclats de bois qui vinrent nourrir les flammes affamées de chair de pirate. Elles allaient faire mauvaise fortune.
Qu'avait-il dit à l'instant déjà ? Qu'ils se retrouverraient en enfer ?

"Ou peut-être plus tôt..." fit le pirate un accent triomphant dans la voix.
En deux bonds, il avait atteint l'orifice, et il se jura de ne dorénavant plus manger que de la viande crue.
Un marin du navire suderon avait justement choisit ce moment pour se lancer à l'attaque du Joyeux Requiem juste en face, en se balançant au bout d'une corde attachée au grand mât. Le pauvre n'atteignit jamais sa cible, l'unique carreau de l'arbalète de poing de Reznor l'avait atteint le premier. Et, alors que la corde revenait lentement, délestée de son poids mort - c'est le cas de le dire - le pirate s'en saisit.

Ce fut alors un Capitaine Reznor, dont les cheveux pâles étaient quasi devenus noirs, les vêtements percés de petits trous aux bords noireâtres, lui; crachant, toussant, et gigotant en tous sens pour éteindre les quelques flammèches qui l'avait accompagné, qui surgit ainsi, suspendu à une corde, avec un air de fou avec sa peau devenue rougeaude et couverte de grosses gouttes de sueur.

"Ahahh !"

Il s'agrippa au bastingage et mit pieds sur le pont, dégainant immédiatement son sabre pour faire face à tout ennemi éventuel. Brûlé sériseuement en de nombreux endroits, le souffle court à cause de la fumée qui s'était infiltrée dans ses poumons, il n'en était pas moins vivant, et qui plus est cela le laissait avec de sérieuses envies de vangeance cruelle, et Reznor était homme à se refuser le droit de mourrir quand il a qulque revanche à prendre...

"Lyankii !" beugla t-il au beau milieu du pont, d'une voix rageuse et puissante pour couvrir le vacarme des combats. "Les démons de la mer n'ont pas l'air d'être avec toi ! Cela ne suffit pas pour te débarasser de moi !"

L'homme en blanc regarda sa "garde". Faites de vauriens des plus sinistres, elle se tenait à ses cotés pour des cas comme cela...


"Bien sur, bien sur lieutenant. Quel dommage, vous auriez fait un parfait capitaine." dit Pelleaon

L'Amiral leva une main. Et là dessus un marin tua le lieutenant, sans autre forme de procès.

"Bien, je suppose que le replis va enfin être ordonné? Je suis las d'attendre"

Et un des officiers du Navire, convaincu par les arguments de l'Amiral, et escorté par de massifs gardes, alla transmettre l'ordre: Un replis des troupes situé loin du capitaine et une séparation des navires...

Eaque n'eut à dire vrai pas le choix. Le capitaine l'avait défié devant tous ses marins.

Il s'avança donc vers son ennemi. Il avait entendu le précédent capitaine qui avait affronté Arshavin affirmer que c'était un redoutable adversaire. Mais Eaque avait une chose de plus que les autres: le Heaume de Brethil.

D'après la légende, personne ne peut blesser son porteur. Aucune flèche ne peut le toucher, et les coups sont mystérieusement déviés. Il serait temps de tester cela.

Puis, il n'était pas si mauvais que cela au combat...

"Capitaine", dit-il, se retrouvant face à son adversaire. "Ce sera pour moi une joie".

Eaque sortie donc son épée. L'épée noire, ayant tué le dragon Glaurung, manié par Turin Turambar...

Autour d'eux, les hommes s'étaient calmé, certains regardant le duel. Mais si l'on s'élevait en suivant les mats, on constatera que les marins désertait le navire... Enfin, les marins de l'Empire.

Et si l'on regardait plus loin encore, ce que ne pouvait faire les deux duellistes, se jaugeant de l'œil, on verrait un petit navire, passant inaperçue au milieu de la flotte Impériale, un petit bateau à rame prendre de la vitesse dans le but évidant d'éperonner le Simol...

Juste cela? Éperonner le Simol...

Le Capitaine Lyankii et son lieutenant échangèrent un regard vide, dénué d'expression, lorsque les cris vengeurs de leur adversaire retentirent au-dessus, sur le pont semblait-il. Lui qui avait rôti dans la cellule juste derrière eux... les deux hommes n'en croyaient pas leurs oreilles. Pour une fois, ils étaient presque prêts à croire à l'existence des fantômes.

Mais non! Non! Sa voix était trop nette pour n'être issue que d'un spectre. Il avait donc survécu. Le fils de Yang entendit alors comme une voix dans sa tête, comme s'il se remémorait un lointain cauchemar.

Un ange passe... disait la voix.

Mais ce n'était pas un rêve, c'était seulement ce qu'il avait entendu tout à l'heure sans même s'en rendre compte, trop préoccupé par le flot de sang qui quittait son corps. Ce maudit fils de chienne ne manquait pas de chance, aujourd'hui...

Les deux gradés du Septentrion se regardaient toujours fixement, sans réaction, espérant sortir du cauchemar dans lequel ils se trouvaient. Mais ce n'était pas un rêve... nul ne peut s'enfuir devant la réalité. Mais on peut toujours tenter le tout pour le tout.

"Hafad, relève-moi. Il faut nous cacher. Relève-moi, il va revenir..."

Le lieutenant noir passa le bras de son capitaine derrière son propre cou pour le soutenir. Lyankii avait lâché son épée; elle ne lui servirait plus de rien à présent. De sa main à présent libre, il saisit mollement la porte qu'il défendait tout à l'heure avec tant de hargne. De grandes flammes emplissaient toute la cellule, mais on pouvait apercevoir un trou sur une paroi... et nul corps calciné. Ils ne s'attardèrent pas ici. Hafad conduisit Lyankii au fin fond des cales, malgré la lenteur avec laquelle ils évoluaient. Il faudrait trouver une bonne cachette, et espérer.

Tout honneur avait quitté le Capitaine du Septentrion.

Riggs tuait chaque pirate qui passait à moins de deux mètres de lui, il hurlait, scandait sa foi au Gondor. Jamais ses soldats n'avaient jamais vu leur chef brailler ainsi. la section Phénix poussait les marins de l'empire vers la mer. Ils commençaient d'ailleurs à se jeter dans l'eau salée.

La bataille sembla stagner, l'amiral Eaque et le capitaine Arshavin entamait leur duel. Riggs s'en fichait complétement.Le caporal cracha sur le pont ennemi pour montrer son désintérêt complet. Puis ,il hurla

"Section Phénix, la bleusaille on se reprend, on n'en pas fini avec ces chiens galeux !!"

"amenez moi de l'huile, on va les cramer"

Riggs recupera de l'huile dans l cabine du capitaine, la lança dans la mer dans laquelle nageaient les pirates.

Puis avec un sourire carnassier il lança un petit brasero.

Des cris de douleur montèrent.

le caporal gondorien aperçut le petit navire qui avançait vers le Simol. il eut un regard concentré, puis il gueula

"Dégommez les , vite, par tous les valars !!"

L'abordage, enfin.

C'était la partie qu'il préférait. C'était l'instant où ses adversaires se rendaient enfin compte du danger que représentaient Bolotnikov et ses hommes. Ils les avaient tout d'abord pris pour de vulgaires barbares sanguinaires venu chercher sur les flots le sang qu'ils ne trouvaient sur leurs terres glacées du Nord. Ils ne devaient leur survie qu'à leur force et leur amour du sang qui faisait fuir le ennemis. Ce ne sont pas des marins. Ils ne sont pas dignes de naviguer. L'océan est une entité qu'il faut respecter, à laquelle il faut se conformer. Les marins l'utilisent, ils plongent dans les creux, se redressent sur les crêtes blanches. L'océan leur fait peur, ils savent qu'ils ne sont rien s'il se déhcaîne. Et le vent... Le vent aussi. On ne peut le vaincre, le forcer à souffler dans une direction. Alors il faut jouer avec, prévoir ses variations, reconnaitre les dangers... Il faut être fin et intelligents. Or Bolot et ses hommes étaient des sauvages, ils ne pouvaient être assez intelligents, assez habiles pour comprendre tout cela. Leurs tatouages de brutes, leur chevelure étrange, leur manière de se déplacer... Ce n'était pas compatible avec le métier de vrai marin. Ils ne représentaient pas un danger si grand.

La première partie de l'assaut, à savoir la poursuite, lors de laquelle les deux navires jouaient au chat et à la souris, faisaient souvent taire ces préjugés dépassés : le Faucon avait un capitaine astucieux, plus que la plupart des capitaines. C'était lorsque les deux navires arrivaient côte à côte que cette révélation avait été assimilée. Et alors qu'ils avaient conscience que l'abordage était inévitable, ils comprenaient que leur vie touchaient à sa fin. Que pouvaient-il faire face à cette forteresse flottante et ces bouchers qui l'occupaient? Les récits des combats qu'ils avaient mené étaient rares : de fait, les survivants étaient rares. Mais ce quelques récits en disaient assez. Ils avait en face d'eux un équipage organisé et entraîné, qui comptaient aussi bien sur leur tête que sur leurs bras.

L'assaut promettait d'être violent.

La colosse cria un ordre. Une volée de traits jaillit de son bâtiment et vint frapper de plein fouet les marins qui se préparaient à l'abordage en face. Quelques projectiles volèrent vers la ligne de flottaison du Lachesis, occasionnant de nouvelles voies d'eau. Un nouveau cri. D'étranges étoiles d'acier fusèrent, et deux voiles de la frégate tombèrent. Encore un cri. Des grappins s'envolèrent, et les barbares de l'Hommes des Steppes hurlèrent. Dix d'entre eux atterrirent en même temps sans difficultés sur le Lachesis, rapidement suivis de dix autres. Les premiers arrivés mirent un genoux à terre, et vingt carreaux partirent se loger dans la chair. Puis vingt immenses épées à deux mains apparurent. Le corps à corps commençait. D'autres pirates arrivaient.

Bolot observait depuis une position surélevée sur son bâtiment. Le Faucon n'avait pas besoin de beaucoup d'hommes pour être défendu. Le géant sourit en voyant l'un des assaillants tomber dans l'eau, ayant cru qu'il pouvait d'accrocher au bastingage. C'était sans compter l'huile dont il avait été enduit... Une lueur sanguianire brillait dans ses yeux tandis qu'il caressait le manche de sa hache.

Ne t'inquiète pas, toi aussi tu vas goûter au sang.

Hiil se battait toujours sur le mât du bateau adverse. Toujours face à son premier adversaire qui était aussi agile qu'un singe. Ce qui énervait considérablement le Rat d'Umbar.
Il tenta une série d'estocade qui ne parvint qu'à faire une légère entaille sur le bras ennemi. Celui-ci lui dit avec un regard haineux:

-Tu vas mourir sale traître!

Hiil répondit en parant:

-On meurt tous, mais toi avant moi!

Et le pirate, sans hésiter, saisit un cordage qui devait tenir la voilure, il ne savait pas vraiment et sauta dans le vide. Main gauche accrochée à la corde et main droite tenant fermement son poignard courbé. Dans son vol il se tourna dans le sens inverse qu'aurait voulut la logique à l'aide d'un coup de rein. Son poignard alla heurter de plein fouet la jambe du pirate adverse qui tenta de l'éviter. Il tomba à plat sur la "poutre" en se tenant la jambe. Lorsqu'il voulut se ressaisir il chutait déjà. Son corps tout en entier alla se briser contre le pont à quelques centimètre d'un autre marin.
Hiil emporté par son élan alla frapper sans la moindre retenue le mât et qui dut faire preuve de toute sa force mental et physique pour de pas lâcher la corde. Il revint en arrière et sentit ses doigts se desserrer, lâchant ainsi son poignard. Il se maudit au nom des sept mers et chercha un autre cordage proche de lui qui lui permettrait de pouvoir descendre. Il en vit un!
Il prit pied contre le mât et se propulsa et lâcha prise au dernier moment. Il vola durant quelques secondes, puis il serra de ses deux mains le filins pendant. Ses mains furent brûlée en glissant contre la corde, mais le pirate de lâcha pas prise: cela équivaudrait à la mort.
Il se laissa donc glisser jusqu'à être à deux mètres de pont ou il lâcha tout n'en pouvant plus. Ses pieds heurtèrent le pont avec violence et il roula en arrière à cause d'un déséquilibre. Il vit vite deux pirates ennemis fondre sur lui tel un serpent de mer. Il se releva d'un bon et porta la main à sa ceinture ou l'attendait son dernier poignard qu'il dégaina et para la première des attaques.
Il se rendit compte en faisant un saut de côté que le bateau était en feu. Hiil hésita quelques instants, puis fit une botte de son invention et il alla loger la pointe de son poignard en travers du torse de son adversaire qui ne put réprimer un petit cris finit par un soupir avant que ses yeux ne se révulsent.Hiil s'attaqua alors à un autre marin, celui-ci moins performant que ses anciens adversaires mourut rapidement.
IL se retourna à la recherche d'autre potentiel adversaire....

Sigil se débattait farouchement avec ses hommes autour de lui. Il abattit une nouvelle fois son sabre qui alla détruire une vie de plus. Il sentit un jet de sang lui éclabousser son visage. Il recracha le sang avaler par terre. Il détestait le goût du sang, un goût de fer emplit de mort, surtout quand c'est celui d'un autre homme....
Il para, contre-attaqua et tua pour finir. Il se retrouva juste devant l'entrée des cales. Il hésita un instants puis cria à l'adresse de cinq hommes qui étaient proche de lui:

-Venez avec moi, on va couler ces chiens de pirate avec leur navire.

Le lieutenant s'engouffra dans les cales sans la moindre hésitation. Il ne craignait pas de mourir, ou plutôt plus...Il vit un pirate sortir un large couteau en main. Puis il le vit s'écrouler un carreau en plein front. Il sourit et se jura de ne jamais sous-estimer un arbalétrier bien entraîné.
Il entre dans une pièce et tomba sur un homme à belle allure, pour un pirate avec lui trois hommes. Il leur fit signe de partir. Sigil demanda en essayant son sabre contre un bout de tissu:

-Tu est le capitaine de ce rafiot?

-Qu'est-ce que cela peut de faire chien du Gondor, Tu vas mourir de toute façon!

Puis le pirate s'élança sabre en main vers le Lieutenant Sigil qui para et contra sans la moindre hésitation. Ce combat promettait d'être épique....

Hrp le pirate que je combat est le second sur le Jours du Destin. Hrp

Reznor entendait les couinements de porc apeuré de son ennemi. La pensée qu'il n'aurait pas du crier ainsi lui vint à l'esprit, ainsi il aurait pu prendre Lyankii par surprise, et le pauvre lâche serait alors sans doute mort de crise cardiaque. Mais ce qui était fait était fait, et on ne pouvait espérer que Reznor se comporte de manière raisonnée et raisonnable dans un tel état de fureur.

Le Capitaine du Joyeux Requiem avait véritablement l'air d'un fou venu d'un aute monde, avec ses cheveux ébourrifés calcinés par endroits et sa peau rougie par les flammes, sans parler de ses yeux écarquillés et rougis eux aussi. Un pirate suderon poussa un petit cri d'effroi en le voyant, et Reznor en profita pour le transpercer de son sabre qui était devenu d'une chaleur insoutenable. Après avoir éliminé un autre ennemi qui traînait un peu trop près de lui à son goût, il prit le temps de recharger sa petite arbalète. Il fut interrompu deux fois dans le processus, assez long, par des pirates téméraires qui auraient mieux fait de ne pas s'attaquer à lui, car ils en sont morts. Ainsi armé, cette fois, si Lyankii fuyait encore, il n'hésiterait pas à tirer dans le dos.

Reznor parcouru le pont de long en large, à la recherche de son gibier, sans le trouver nul part. S'était-il jeté à l'eau de dépit ?

"Un homme est parti par là sans remonter" lui cria Vedraï qui avait compris la scène. La jeune maître d'équipage se battait contre deux adversaires simultanément, tout en donnant des ordres pour gérer l'assaut. Mais Reznor avait confiance en elle, elle se débrouillerait bien seule. Lui, il avait un fugitif à ratrapper. D'un bond, il dévala les quelques marches pour entrer dans les cales à la recherche de sa proie.

"Lyankii ! Pourquoi te caches-tu, chien ? Puisque nous devons tous mourir un jour, je ne fais ici qu'accélérer un peu la chose..."

Reznor ricana et continua à s'enfoncer dans les entrailles du bateau, d'un pas certain et sans douter, bien qu'il regardait toujours le sol de chaque pièce dans laquelle il entrait, et qu'il jeta plusieurs fois des regards en arrière pour être sûr qu'on ne l'enferme pas par surprise par derrière comme avant. Mais il poursuivit avant totu frénétiquement son périple.

Le visage déformé par la douleur, Lyankii essaya de se faufiler le plus habilement possible derrière un gros tas de barils et de caisses. Certaines contenaient de la nourriture datant de quelques semaines déjà: elle étaient destinée à l'équipage; d'autres étaient emplies de victuailles acquises peu de jours auparavant, fraîches et saines: elles étaient réservées à l'usage personnel du Capitaine, ou à quelques privilégiés comme Hafad. Quelle générosité, ces pirates...

Voyant que son supérieur était maintenant planquée dans les cales, le lieutenant quitta le lieu de la cachette à toute vitesse, afin de ne pas révéler involontairement à Reznor cette petite planque improvisée. Au pire, s'il le rencontrait sur le chemin du retour, Hafad saisirait l'occasion pour venger son Capitaine.

Lyankii, lui, était plutôt soulagé d'avoir quitté la fureur des combats. Il tira une toile crasseuse qui se trouvait à portée et s'en recouvrit, si bien que nul ne pourrait le repérer, là où il était. Puis il plaqua ses mains sur la plaie ruisselante afin de stopper tant bien que mal l'hémorragie. Et soudain, ce fut le déclic...

Son sang. Son sang le trahirait. Il en avait sans doute répandu sur tout le trajet, depuis la cellule enflammée jusqu'ici. Ni lui ni son acolyte ne s'en étaient rendu compte, dans la précipitation. Le destin du fils de Yang n'était plus suspendu qu'à un fil. Et ce fil s'appelait Hafad.


Sur le pont du Septentrion, le combat avait tourné au cauchemar pour les suderons: les assaillants les dépassaient peu à peu en nombre. De plus, certains marins de Lyankii s'affairaient à jeter des seaux d'eau sur l'incendie afin d'empêcher la propagation des flammes, empirant l'infériorité numérique dans les combats.

Mais cela servait-il à quelque chose de sauver le navire s'il était voué à changer de main?

Arshavin esquissa un petit sourire mauvais. il voyait bien à l'attitude de l'amiral Eaque que celui-ci aurait préféré éviter le combat s'il n'avait pas eu peur de perdre la face devant tout son équipage. Ainsi il doutait de ses capacités... C'était parfait, lui, le capitaine du Chimaera, n'avait aucun doute.

Il remarqua que son adversaire venait seulement de tirer son épée au moment où il avait accepté le duel. Lui, arshavin, son sabre avait déjà goûté au sang de plusieurs marins gondoriens. Le propriétaire du Simol était-il donc si lâche qu'il n'ait même pas participé au combat jusqu'à présent ? Eh bien, il serait dommage, se dit le pirate, que son premier combat de la journée lui soit fatal. Il avait pourtant bien l'intention que cela se passe ainsi...

Arshavin entama le combat par plusieurs passes d'armes rapides et efficaces qui mirent la garde d'Eaque à grande épreuve. Ce sabre qu'il avait dérobé à un seigneur elfe victime de ses pillages était d'excellente facture, aussi mortel que léger, un véritable poison pour la défence de ses adversaires...

"Vous auriez mieux fait de vous ridiculiser en fuyant comme un pleutre, amiral." ricanna le capitaine. "Car vous allez maintenant vous ridiculiser en mourrant comme un porc..."

Arshavin reprit le combat avec plus de rage. Il n'avait pas encore éé mis en difficulté par son adversair, malgré les artefacts de l'ancien temps que celui-ci possédait. C'est à ce moment qu'il remarqua qu'une partie de ses troupes quittaient le navire.

"Que faites-vous ?! Restez ici bande de pleutres !" rugit-il. Certains obéirent à l'injonction furieuse de leur capitaine, d'autres firent comme l'avait demandé l'amiral, au grand dam du capitaine. Celui-ci regardait le chimaera, et il comprenait bien ce qui se passait là.

"Lâche !" hurla t-il. "Regardez, tous, Pellaeon nous trahit, il nous abandonne !"

Reznor poursuivait frénétiquement sa recherche dans les cales du Septentrion. Il avançait dans tout sens, négligeant généralement les règles les plus élémentaires de prudence, bien que, il faille l'avouer, le fait qu'il regarde si le sol n'était pas piégé à chaque fois qu'il entrait dans une pièce était déjà incroyable pour quelqu'un comme lui, habitué à foncer tête baissée partout. L'épisode de la cellule enflammée semblait l'avoir profondément marqué. Ce n'était pas tellement la manière qu'il imaginait pour mourir et il préférait éviter de donner à Lyankii une autre occasion de se débarasser de lui ainsi. Le capitaine du Requiem n'oubliait pas qu'il ne s'n était tiré qu'avec une chance insolente.
Aussi continuait-il à poursuivre son ennemi mortel.



Vedraï, la fidèle seconde de Reznor, avait réussi à se débarasser sans trop de mal de ses deux adversaires, mettant à profit sa souplesse et son adresse avec sa lame pour surpasser les deux castards venus du sud. La jeune femme appréciait particulièrement la direction que prenait le combat. Ainsi elle n'aurait pas besoin de prendre des décisions périlleuses qui revenaient généralement à son capitaine, sauf que celui-ci était actuellement parti à la chasse au capitaine ennemi.
Le Joyeux Requiem n'était pas un grand navire et n'avait qu'un équipage peu conséquent, aussi misaient-ils davantage sur la qualité que sur lan quantité lors des abordages. Et elle était satisfaite de voir que la supériorité numérique appartenait à ses hommes, signe d'une victoire proche.
Il y avait aussi là des marins adverses qui jouaient les pompiers... Ah, se dit-elle, Reznor voudrait-il garder le navire après en avoir éliminé l'équipage ? Elle en doutait, Umbar semblait bien trop lointain pour traîner un bateau jusque là, quelle que soit sa valeur.
Aussi désigna t-elle un groupe de trois de ses pirates qui avaient arcs et arbalètes.

"Là." fit-elle avec un sourire cruel en désignant ceux sui s'écharnaient à combattre les flammes par la trappe du pont, sans faire attention. Ils faisaient des cibles de rêve. Certes, ce n'était pas très honorable, mais elle était une pirate après tout, non ?



Quelles étaient ces tâches rouges ? Un nouveau piège ? Reznor s'arrêta un instant pour voir ça de plus près. Non, c'était une trace, une piste de sang qui le mènerait droit à sa proie. La chance lui souriait plus que jamais et il se remis en route, un rictus mauvais sur les lèvres.
Il biffurqua plusieurs fois pour suivre les gouttelettes, toujours serein. Un craquement le fit sortir de sa rêverie. Hafad se trouvait juste derrière lui...

Des carreaux et des flèches volèrent dans les airs; certaines se plantèrent dans le dos des porteurs de seaux, tandis que ceux qui avaient loupé leur cible volaient plus loin. Les autres "pompiers" se retournèrent en apercevant leurs frères transpercés, et jetèrent un œil sur leurs arrières. Une femme commandait des hommes, leur demandant lâchement d'abattre les marins ennemis désarmés et pris au dépourvu.

"Espèce de sal..."

Mais la grossièreté ne sortit jamais de la bouche des guerriers de Lyankii. Une deuxième salve venait d'être décochée, et, cette fois, hommes et seaux tombèrent dans le trou enflammé qui s'élargissait de plus en plus. Tout était perdu.

Avec la force du désespoir, les derniers défenseurs du Septentrion redoublèrent de hargne et de férocité, comme pour emporter le plus d'ennemis avec eux au fond de l'océan. Une vingtaine de ces braves s'était regroupée, et ils comptaient bien bien faire durer le combat tant qu'il resterait un centimètre carré de pont non consumé.

Hafad n'avait pas eu le temps de maudire ce stupide plancher qui venait de craquer et de le révéler à Reznor: il chargea derechef le capitaine ennemi de sa masse colossale. Car le lieutenant de Lyankii n'était pas le plus fin des bretteurs... il faisait davantage penser à un taureau qu'à un véritable humain.

Sans se soucier d'épée ni de prudence, il plaqua Reznor contre le sol, chutant avec lui, et le capitaine aux cheveux blancs reçut toute la masse du solide gaillard dans l'estomac. La rage semblait transcender Hafad, ses yeux noirs exorbités étant encore plus impressionnants - s'il était possible - que sa masse musculaire.

On entendait sortir de sa bouche des paroles saccadées, pour la plupart incompréhensibles, dont on ne pouvait saisir que quelques bribes:

"... pas tout à fait mort... fumier... échappé au feu..."

Le lieutenant essaya de s'emparer de son poignard tout en maintenant l'homme du Requiem au tapis. Il arriva enfin à le saisir et assena de toutes ses forces un furieux coup de lame. Celle-ci manqua de peu son but, et aurait transpercé crâne et cervelle de part en part si l'esquive de Reznor n'avait été aussi fulgurante.

La moitié de la lame se planta dans l'épais plancher dans un bruit mat. Hahad hurla de rage: il n'arrivait pas à la retirer.

Même avec cet avertissement qui tombait à pic, même si Reznor s'était retourné derechef en levant son sabre, en garde, il ne s'attendait à pas à être chargé avec tant de violence par le lieutenant du Septentrion. Surpris qu'Hafad ne prenne pas même garde à l'épée brandie par le pirate, surpris qu'il attaque malgré cela, Reznor n'esquissa pas le moindre mouvement pour se protéger.
Le choc fut tel qu'il lâcha son sabre et se retrouva plaqué contre le sol par l'immense homme à la carrure bestiale. Tant bien que mal il essaya de le repousser, mais il n'avait décidément pas assez de force pour réussir à faire bouger Hafad. C'était celui-ci qui le retenait au sol sans aucune effort, exerçant une pression terrifiante sur sa cage thoracique, au point que cela seul suffisait à le faire souffrir.

Reznor aurait bien voulu répondre une raillerie comme il en avait l'habitude quand il se rendit compte que le suderon ne semblait pas être capable de parler un autre langage que la troll mais le pirate se rendit compte, à son grand effroi, que, le souffle coupé, il était incapable de faire sortir le moindre son de sa bouche.
Pendant ce temps, le troll, pardon, le lieutenant, avait sorti son poignard et seul un rapide mouvement de la tête et des épaules sur le côté, rendu possible par le fait que Hafad levait son bras, sauva Reznor d'une mort certaine. Mais le coup avait été si puissant qu'il s'était enfoncé dans le bois, et son adversaire tentait sans succès de l'en retirer. C'était le moment d'en profiter.

Le capitaine du Requiem atrappa alors sa troisième dague de lancer. Sa troisième dague de lancer... Elle n'était pas là... Pour tirer à l'arbalète lorsqu'il était dans la cellule en feu, il avait bien du la lâcher... Il l'avait laissé là... Et ses deux autres dagues et son poignard... Il les avait vu sur le pont, mais trop pressé de retrouver Lyankii, il n'avait pas pris le temps de les ramasser. Et son sabre qui avait glissé un pied plus loi, hors d'atteinte. Lui qui portait généraleemnt un attiral incroyable se retrouvait désarmé...

Désarmé ? Non, il avait rechargé son arbalète de poing. C'était bien compliqué de l'atteindre mais il le fallait. Elle était mal dirigée, il devait se forcer à la relever pour qu'elle pointe vers son ennemi, ce qui était impossible vu sa masse...
Hafad finit finalement par retirer son poignard du bois et murmurant de mauvaises menaces incompréhensibles il s'aprêtait à l'abattre sur Reznor. Comme il avait levé son bras, le pirate put facilement redresser la petite arbalète. Et presser la détente, à temps.

Le capitaine se dégagea du corps tant bien que mal. Il essaya bien de retrouver son carreau mais celui-là s'était enfoncé profondément dans les entrailles d'Hafad, et s'était son dernier. Tant pis, son arbalète ne serait plus utile pour lui. Il récupéra son sabre et subtilisa le poignard du mort pour remplacer le sien.

"Adieu, le troll." fit-il avant de repartir à la chasse au Lyankius Haradibus, un scélérat de la famille des piratoïdés.

Quelques marins de Reznor venaient de tomber sous la violence renouvelée des coups de leurs adversaires. Une ultime charge héroïque avait permis de percer une brèche dans le cercle de leurs ennemis et de se sentir moins acculés. Pour un temps...

Le vacarme retomba un peu l'espace d'un instant; on aurait dit qu'une sorte de trêve s'était installée, laissant les survivants suderons souffler un peu et donnant aux pirates du Requiem le loisir de savourer leur victoire toute proche, de regarder de leurs yeux sadiques leurs futures victimes...

Puis les cliquetis d'épée repartirent de plus belle, brisant le silence relatif qui était devenu presque gênant. Un ou deux hommes de Lyankii, les plus lâches, abandonnèrent les combats, jetant épées et coutelas pour sauter par-dessus le bastingage et plonger dans les embruns. Mais tous les autres restèrent et tombèrent courageusement, essayant dans une ultime estocade d'occir un dernier ennemi.

Et le combat se termina. Il n'y eut plus, comme bruit, que le clapotement des vagues et le crépitement du feu dévorant peu à peu le fier Septentrion.


Lorsqu'il entendit le cri d'agonie si caractéristique de son lieutenant, le Capitaine Lyankii sut que son heure était venu. Mais, quitte à mourir, autant le faire debout et dignement... De toute façon, les gouttes de son propre sang l'avaient trahis... tout était fini. Son épée était restée, inutile, vers la cellule qui avait failli devenir le tombeau de Reznor.

Lyankii rejeta dans la douleur la toile qui le recouvrait et se releva tant bien que mal, se dégageant des caisses et des tonneaux qui auraient dû lui tenir lieu de cachette. Il avança de quelques pas dans la cale, tout en écoutant avec tristesse les rugissements des flammes qu'il avait lui-même provoquées et qui dévoraient son bateau. Il tendit davantage l'oreille et pu entendre les cris d'agonie de ses derniers marins fidèles...

Le Capitaine du Septentrion défit sa cape qui tomba sans un bruit sur le sol. Puis il saisit son bandanas et la jeta contre terre. Reznor apparaissait en ligne de mire, à l'autre bout des réserves. Dans quelques instants, tout serait terminé... pourtant un sourire s'esquissa sur son visage.

Maintenant qu'il n'avait plus rien à perdre, Lyankii se riait de la mort elle-même.

Hiil s'était retourné juste à temps pour parer une attaque. Seul le sifflement de la lame adverse le sauva. Il contre-attaqua sans attendre. Il recula pour éviter un coup de taille et revint à la charge, poignard haute, mais au dernier moment, il décocha un poing qui alla s'écraser sur le nez du suderon. Il y eut un sinistre craquement, tout sembla voler en éclat pour le Rat d'Umbar car lorsqu'il avait envoyer son poing, il avait délaisser sa garde et son adversaire juste avant de reculer sous le coup de la douleur avait donner un coup d'estoc. Le sabre s'enfonça d'une dizaine de centimètre dans le flanc droit d'Hiil. Il recula à son tour et porta sa main gauche à la blessure. Du sang en sortait à volonté et la douleur était tel qu'il faillit s'évanouir. Il lâcha hargneusement:

-Sale chien du désert....J'espère que tu ne....crains pas la mort!

Dans un élan de témérité, Hiil s'élança en avant, oubliant sa blessure. Il voulait au moins emporter avec lui la personne qui lui causa sa plus grosse blessure. Tout sembla se passer au ralentit, il commença un large mouvement de droite à gauche pour trancher n'importe quoi. Le suderon para et le Rat d'Umbar en profita pour donner un magistral coup de tête. Il fit un demi tour et ramena violemment son coude sur la tête du pirate du Septentrion, son poignard acheva son adversaire d'un coup net et précis d'estoc. Le pirate retira son poignard de la gorge et sourit en murmurant:

-Tu n'étais rien, maintenant tu es encore moins.

Et il jeta le corps inerte par terre. Il vit alors que le navire était à eux. Il poussa un cris de victoire en voyant les derniers ennemis mourir héroïquement. Hiil murmura:

-Ils sont stupide, depuis quand les pirates font-ils les héros? Héros mort qui plus est.

Les premiers instants de combats furent d’une incroyable violence… Les barbares étaient partout… Ils attaquaient avec une sauvagerie inhumaine que même les hommes entrainés du Lachelis peinaient a les contenir… Quelques-uns avaient bien tenté d’attaquer dans les premières secondes mais ils avaient vite été réduits a la défense… Se battre sur son propre pont… Le premiers pas vers la défaite… Mais ils pouvaient encore s’en tirer…

C’est avec cette conviction que le charpentier rentra dans la danse… Deux dagues ? Deux épées courbes ? La seule chose que ses adversaires parvenaient a savoir a leur propos… Etait qu’il les maniait a la perfection… Qui aurais cru que ces fines chainettes glissées a ses poignets étaient une partie intégrante de son arme ? Lorsqu’il avait dégainé il avait accroché ces chaines a ses bracelets… cinquante centimètres de chaine qui lui permettait de lancer sa lame sur un adversaire surpris et de la récupérer sans mal… Sur terre il aurais préféré de véritables dagues de jet mais ici… Mais ici une cible ratée signifiait une lame perdue… Au moins ainsi il ne perdait pas ses armes.

Le premier barbare qui le chargea abattit son sabre dans le vide a l’endroit ou Curtilo s’était trouvé quelques instants plus tôt… Quelques instants que l’elfe avais mit a profit pour faire un pas de côté, un autre en avant et placer sa dague au niveau du plexus de sa victime. L’autre s’y était docilement empalé. Une fois dégagé de sa première victime il fit face au second… Qui n’était pas seul… Un coup latéral de hache esquivé en reculant précipitèrent… Deux attaques de sabres difficilement détournées du plat de ses lames… Puis ses deux armes lâchées dans le vide. Le choc a travers l’une des chainettes lorsqu’elle se tend brusquement, empêchant l’arme de se perdre dans les eaux… Un brusque retour des bras en arrière… Un bruit de succion lorsque le fer s’arracha au cou de l’un des barbares et un hurlement de douleur et de surprise lorsque celui qui avait évité la mort recevait un violent coup dans la jambe.

D’un geste vif, Curtilo rattrapa le manche de ses armes et acheva le boiteux.

* De trois… Ou en sont les autres ? Pfff… Pas le temps… Et celui la… Il vas être plus coriace… Autant le faire… ça me facilitera la tache.

En effet un quatrième homme venait vers lui… Une épée courte dans chaque main… Elles étaient déjà souillées de rouge et ses yeux montraient un calme et une concentration parfaite… Un vrais combattant… Curtilo changea sa pause… Pour les autres il avait combattu presque avec nonchalance… A présent… Il était presque sur la pointe des pieds… Une position qui aurais mieux convenu a un danseur qu’a un combattant… Et encore moins a un marin.

Son adversaire lui adressa un petit sourire ironique et se mit lui même en garde… Prendre un elfe a la légère était souvent la dernière erreur qu’on faisait de sa vie… Ces monstres avaient des siècles d’expérience derrière eux… Mais ce qu’il faisait… Le barbare se fendit, plongeant dans l’immense ouverture qu’avais laissé Curtilo dans le semblant de garde qu’il avait élaboré… C’est là que la danse commença. Les deux lames de l’elfe voltigeaient… Jamais dans ses mains, jamais fixes… Le barbare ne parvint pas longtemps a éviter de voir ses épées enfermées dans les chainettes qui retenaient les dagues… Quelques instants plus tard elles lui échappaient des mains sous l’effet d’une violente traction… Il voulut hurler de dépit mais un puissant coup de pied l’atteignit au menton refermant brusquement sa bouche et l’envoyant au sol. Vif comme un serpent, l’elfe pris appuis sur le pont de ses deux mains et s’éloigna d’un saut de son adversaire…

* Il a eu son compte… Quelle idée aussi de hurler pendant un combat ? Vu le bruit… Il doit avoir la mâchoire disloquée… Et peut-être la langue coupée. Pas besoin de m’occuper de lui. Il y en a assez comme ça… Ou en sont les combats ?

Il lança un regard circulaire autour de lui… Ils avaient réussit a repousser leurs adversaires de cette partie du pont… La plus éloignée du vaisseau adverse… Mais toute la poupe était occupée par les barbares… Ils s’acharnaient sur les quelques marins qui y étaient encore…

Après un simple regard, il suivit ceux qui s’étaient battus a ses cotés vers les combats… Mais déjà de nouveaux barbares arrivaient sur Lachelis…

La suite du combat ne laissait telle quelle que peu d'espoir aux marins du Lachesis. Certes, ils réussissaient à contenir leurs ennemis, mais pour combien de temps encore? Les Hommes des Steppes ne semblaient pas connaitre ni la fatigue ni la crainte et portaient chacun de leur coup avec la même force : chacune de leurs attaques étaient destinées à tuer. Alors bien sûr, l'escrime qu'ils pratiquait n'était pas des plus fines, mais pas moins meurtrière. Pour un pirate tué, au moins trois de ses adversaires gisaient déjà à ses pieds.

Il étais néanmoins quelques combattants comme le charpentier elfe pour tenir en échec les barbares. Mais encore une fois, pour combien de temps? Combien de temps encore les poignards de Curtilo pourraient-ils arrêter les hommes de Bolot? Le sabre du Capitaine Blood ne finirait-il pas par se fendre ou tomber sur le pont, offrant une ouverture à une lame adverse?

Un gaillard dont le seul vestige de cheveux était une unique couette teinte de rouge qui lui barrait le crâne s'avança vers l'elfe, ses lèvres craquelées par le froid tirées en un sourire sanguinaire. Il rajusta sa prise sur deux haches déjà luisantes de sang. Il les leva au-dessus de lui et fit mine de charger Curtilo. Un bras rudement abattu sur son épaule l'en empêcha.

Laisse, Alvin. Celui-là est pour moi.

Bolotnikov avait parlé dans un commun ou roulaient les rochers de sa langue natale. L'intéressé s'écarta avec un air déçu, et s'en alla secourir l'un de ses compagnons en difficulté. Le charpentier put voir une de ses haches se planter dans la chair d'un marin du Lachesis.

Le Capitaine du Faucon faisait face à l'elfe, les deux mains fermement enroulées autour du manche d'un impressionnante hache à double tranchant. Il fit le premier pas en avant.



Voronwë éprouvait une joie certaine. Comment pouvait-il en être autrement? Il voguait à nouveau. Cela faisait tellement longtemps... Malgré le danger, la bataille, il ne pouvait qu'apprécier cet instant, s'en enivrer.

A quelques encablure devant eux, des navires s'enfonçaient. D'autres flambaient.

Le Maître des Havres donna ses ordres. Personne parmi ceux qui ne vivaient pas aux Havres, n'osa le contester, même s'il n'avait aucune autorité directe sur eux. Il était sans aucun doute le meilleur elfe navigateur encore en terre du Milieu, successeur direct de Cirdan. Le contredire aurait évidemment été possible, mais peut-être très idiot.

Formez deux groupes de cinq navires. Je suis à la tête du premier, la nef de la Fleur dirige le second. Le premier groupe contourne par le nord, l'autre par le sud. Chaque groupe reste soudé, affronte un seul ennemi à la fois. Nos navires sont petits, séparés nous serions inefficaces et inutiles.

On s'exécuta. Les deux formations se séparèrent.

Nouveaux ordres.

Le vaisseau en face. Le Lachesis. Seul, il est condamné. La nef de la Tour d'argent l'aborde et le soutient sur le pont. Mon navire et la nef Blanche abordent le vaisseau ennemi. Les deux autres restent à côté en soutien, préviennent toute intervention d'autres bâtiments ennemis.

On s'exécuta.

//Donc Nidnama et avec Vovo, et Lau' sur le Nef de la Tour d'Argent//

"Vous auriez mieux fait de vous ridiculiser en fuyant comme un pleutre, amiral." ricana le capitaine. "Car vous allez maintenant vous ridiculiser en mourrant comme un porc..."

« Allons capitaine, le rôle d’un amiral n’est pas au combat, mais au commandement. Il vous reste de nombreuses chose à apprendre. Néanmoins un officier, quel qu’il soit, se doit à son honneur. »

Eaque évita une attaque de taille. Son adversaire été sûrement un adversaire qui avait gagné ses galons dans le combat. Il était sûr de lui. Trop peut être… Soudain son adversaire recula d’un pas et commença à vociférer des ordres.

Eaque prit une seconde pour regarder ce qui se passait : les hommes du Chimaera quittait Simol pour retourner sur le navire Amiral de la flotte adverse… Le capitaine était trahis…

Alors qu’Arshavin criait ses ordres, Eaque en profita et s’élança en avant, l’épée au vent. Un duel est un duel. En utilisant une des techniques que lui avait appris le feu Ajax, il désarma son adversaire.

Celui-ci regarda son épée tomber sur le sol du navire gondorien. Un son clair se fit entendre, et le neveu du Prince Berund, le porteur de l’épée de Brethil, leva son arme en menaçant son adversaire…

« Voyez capitaine, commander et se battre est impossible. Reprenez votre arme et continuons si vous le voulez ! »

Une simple leçons de savoir vivre… Soudain Eaque entendit un bruit derrière lui. Il n’eut que le temps de se baisser, et de lâcher son arme. Il se releva, attrapant son poignard, Mort-Bleue, à sa ceinture de sa main droite. De son autre main il prit la main du pirate qui l’avait attaqué dans le dos.

En une fraction de seconde, son adversaire avait un petit trou dans la poitrine, un petit trou mais mortel…

« Capitaine, je pensais que l’honneur été de mise sur votre navire. Il est à vous. »

Et l’amiral jeta le marin mourant vers son capitaine. A lui de l’achever.

Pelleaon voyait son plan marcher à la perfection. Le navire ennemi était immobilisé par les quelques stupides fidèles d'Arshavin. Et le Chimaera allait bientôt pouvoir partir massacrer joyeusement les autres navires adverses. La victoire serait bientôt à lui!

Soudain il remarqua que les tirs des soldats du Simol se concentrait sur le "perceur"... Mais cela fut sans effet.

Car le navire amiral du Gondor fut secoué par le choc. Pelleaon trembla pour les pauvres marins: ils allaient gouté l'eau salée du golfe.

Lentement l'ancien navire d'Arshavin s'éloigna pour faire voile vers d'autre bataille...

Mais il était encore possible pour le Simol de se "rattraper", de ne pas couler. Pour enfoncer la plaie, Pelleaon ordonna à ses troupes de manœuvrer pour passer sur le flanc opposé du navire adverse et tirer une border.



Mais ce que l'amiral impérial ne savait pas, c'était que le trou pratiqué dans la coque n'était pas assez gros pour envoyer directement le navire par le fond. S'il était fort ralentit, l'ancien navire de Berund pourrait sûrement s'en sortir, repartir vers l'avant... A la condition que certains écope.

Et cet ordre fut donné à la section phoenix.

Le combat continuait… Lentement… Inexorablement les hommes de Lachelis tombaient… Ils étaient en sous nombre depuis le début… Et la situation n’allait qu’en s’empirant… Peu a peu l’espoir qui les faisait tenir se résorbait… Minutes après minutes leurs chances de survie s’amenuisaient… Combien de temps pourraient-ils encore tenir ? Ho… Evidement là ou un bretteur d’exception comme le capitaine ou l’elfe sévissait les autres marins tenaient bon… Combien d’hommes étaient tombés sous ses dagues ? Quatre ? Cinq ? Six ? Combien de ses camarades n’avait-il pas pu protéger ? Mais de toute manière il n’avait pas le temps de s’attarder sur ces détails… Il devait poursuivre sa dance sans relâche… Ses mains jonglaient avec habilitée avec son étrange armement… Tantôt dans ses mains tantôt en vol les deux lames pouvaient tomber sur leur adversaire depuis n’importe quelle direction… Et c’était sans compter les chainettes qui pouvaient se révéler fort utiles…

Les pas du charpentiers étaient plus proche d’une véritable chorégraphie que des pas maitrisés de certains épéistes… Non lui sautait, frappait avec lames ou ses pieds… Ses mains étaient presque aussi souvent au sol que ses pieds, lui permettant d’esquiver sans peine… C’est ce dernier détail qui lui apporta la victoire cette fois ci : la lame était passée si près qu’il avait du se jeter en arrière pour l’éviter… D’une mouvement digne d’un acrobate il se retourna pendant sa roulade pour lancer une lame a un adversaire interloqué…

Certes ces mouvements n’étaient pas les plus adaptés sur le pont d’un navire ou l’espace faisait souvent défaut… mais ses alliés avaient vite compris qu’une distance de sécurité importante devait se trouver entre eux… Et tant pis pour les adversaires qui ne l’avaient pas assimilé a temps… Une dague avait si tôt fait de les écorcher pendant l’un de ses vols… Un pied pouvait si facilement venir fracasser sa mâchoire ou faucher ses appuis…

Un autre défaut de ce style… Il était fatiguant… Au bout d’un moment le charpentier fut bien obligé de s’accorder un peu de repos… Pour cela il se contenterais d’affronter quelques adversaires suivant un style plus conventionnel… Plus long… Moins bon pour le moral des autres… Mais néanmoins nécessaire… Celui qui se présenta face a lui était si impressionnant que Curtilo se demanda s’il n’allait pas devoir revenir sur sa décision… Deux haches… Et a en juger par l’allure du bonhomme… Il devait savoir s’en servir…

Ce qui se déroula ensuite le prépara au pire : le barbare aux lames souillées de sang se détourna de sa victime sur une simple injonction d’un autre homme… Plus impressionnant encore…

* Je vais devoir me battre contre ça ???? Et dire que je suis déjà fatigué… Attend… Si l’autre a obéi… C’est que…

Un fin sourire fendit ses lèvres lorsqu’il devina a qui il avait affaire… Devant lui était le capitaine Bolotnikov… Seul maître a bord du Faucon… Sa réputation l’avait précédé… Et il était bien dans les intentions de l’elfe d’effacer ce gaillard du pont ou il servait… Privés de leur tête les barbares seraient peut-être moins sur d’eux… Ou simplement plus acharnés…

* De toute manière… C’est lui ou moi…

Avec une grâce meurtrière, il adopta une position haute pour attaquer le combat. Il n’était pas fou… Il savait que ce serait difficile… Et qu’il n’avait aucune chance de remporter une épreuve de force contre cet homme… Il se préparait donc a esquiver les coups qui viendraient sous peu…

HRP//Bon… désolé pour le temps de réac’… Je répondrais avec Nid’ sous peu… Puis je continuerais ce combat selon les libertés que tu me donnera (en rp ou via mp ^°^)//HRP

Enfin ils avaient embarqué… Nidnama ne parlait pas. Son domaine était le corps humain. Pas les bateaux… Il avait passé sa vie a apprendre comment sauver des vies… Il avait appris a connaître le corps d’un homme aussi parfaitement qu’il était possible… Les plantes, les roches, les venins n’avaient aucun secrets pour lui… Qu’il s’agisse de confectionner une drogue mortelle hallucinogène ou salvatrice… On pouvais compter sur lui… Combattre ? Cela il l’avait appris par instinct… Ses sciences assuraient sa sécurité… Et s’il n’aimait pas prendre une vie c’était bien trop souvent un biais pour en sauver plusieurs autres…

Mais s’il était passé maître dans ces arts… Sa courte vie ne lui avait pas permis de faire grand chose d’autre… Il n’avait que rarement connu l’amitié… Jamais l’amour. Sa connaissance de l’esprit humain était celle d’un thérapeute ou d’un diplomate. Il comprenait son fonctionnement. Il savait écouter, aider… Ou au contraire terrifier ou orienter les pensées de quelqu’un… Ce n’était pas si différent des soins qu’il opérait sur les énergies qui habitaient tout à chacun. De la même manière ses connaissances des vents se limitaient a savoir lesquels étaient porteurs de maux… Les quels, vivifiants étaient bénéfiques… Et dans quels cas. Pour ce qui était de l’artisanat… Il avait appris a confectionner ses propres tissus… Mais pas a les tisser finement. A quoi bon tisser une compresse ? Ce qu’il tissait étaient les chaires coupées… Il savait confectionner des fioles, des attelles… Autant d’outils utiles pour un herboriste. Mais des bateaux… Que savait-il ? A peu prés autant de chose qu’un hobbit… Si ce n’est qu’il les considérait plus avec admiration que crainte… Et pourtant… Il avait tant nagé dans ses plus jeunes années dans cette mer si prés de chez lui…

L’elnaith de la harpe suivit Voronwë sur le bateau qu’il lui indiquait pendant que ses amis les plus chers allaient sur d’autres embarcations… Ces navires étaient tout bonnement sublimes : frêles voiliers qui ne pouvait être que l’œuvre des incomparables marins des havres… Ces mêmes navires qui savaient passer la voie droite… Ces carrés de voile d’un blanc immaculé qui avait toujours traversé l’horizon dans ses jeunes années… Ces cygnes majestueux qui allaient prendre part au ballet mortel qui se déroulait sur les eaux…

La cible qu’avais défini Voronwë était imposante… Mais Nidnama ne doutait pas un instant de la justesse de ce choix. L’un des navires alliés était en grande difficulté… Comment imaginer le contraire alors qu’un bâtiment deux fois plus imposant (ou peu s’en fallait) l’avait harponné ?

L’elnaith de la harpe s’était prudemment retiré pour ne pas gêner dans les manœuvres… Il n’y connaissait rien et préférait ne rien faire si on ne lui demandait pas. Comment savoir s’il allait alléger ou plutôt alourdir la tâche des marins ? Et, évidemment, nul n’osait dire a un Elnaith de faire les seules tâches pour lesquelles il était qualifiées… Et qui n’avaient d’ailleurs nul besoin d’être effectuées avant la bataille.

Nidnama passa donc un long moment debout, a la proue ou il ne gênait personne a observer le balai des voiles devant lui… Et a s’exercer a évoluer sur l’étrange sol auquel il avait affaire.

* Comment combattre sérieusement sur un sol qui n’est même pas fiable ? Comment faire si je ne peux prévoir quels mouvements effectuer ? Je risque de tomber par dessus bords a tout moment… Et avec tout mon armement nager ne sera pas une partie de plaisir. Ensuite… Je peux tout de suite abandonner l’idée du lancer de couteaux. J’y tient. Hors de question de perdre la moitié de mes lames dans les abysses.

Les deux navires Elfes qui avaient pris pour cible le Faucon [bien que Nidnama en ignora le nom] avaient pris le vent… Ils volaient sur les vagues a une allure hallucinante que peu de navires auraient pu soutenir avec un vent aussi faible… Fasciné, Nidnama observait les voiles de "son" navire pivoter légèrement au moindre coup de barre pour ne laisser échapper aucune bribe du vent qui le propulsait… A l’avent la coque fendait les vagues avec facilitée… Combien de temps le guérisseur aurait-il pu rester a admirer les gerbes d’écumes naissant a chaque fois que les eaux étaient fendues ?

Les manœuvres étaient permanentes… Ils ne partaient pas en voyage mais en guerre… Et chaque instant était précieux. Comment ces marins avaient-ils pu perdre aussi peu de temps en tournant face au vent ce qui aurais du les immobiliser ? Impossible de comprendre cela pour Nidnama… Lui aurais naturellement empanné, perdant certes de la distance mais évitant la difficulté technique que représentait l’art de virer de bord…

Quelques minutes plus tard… Un temps incroyablement court pour effectuer une telle distance les Navires elfiques s’étaient suffisamment rapprochés pour que les archers commencent a choisir leurs flèches… Chaque tir demandait une longue préparation car le nombre de facteurs a prendre en compte était immense… Mais une pluie de flèches commença a arroser le navire Barbare, épargnant soigneusement Lachelis ou les risques étaient bien trop grands de toucher des alliés.

Pour sa part, Nidnama se contenta de vérifier que ses fourreaux coulissaient toujours bien… Il inter changea la place de certains d’eux, laissant ses lames les plus dangereuses de côté… Cette fois-ci il ne combattrait pas au côté des ombres… Il ne serait pas le porteur des terreurs de ses adversaires. Les hallucinations ne conviendraient pas pour un espace aussi réduit… Pour combattre un si "petit" nombre d’adversaires…

- C’est pour bientôt.

A ses côtés, Hogo hocha la tête. Lui même tenait ses armes prêtes… Bientôt ils feraient a nouveau couler le sang. Les deux elfes de la harpe se tournèrent d’un même mouvement pour interroger le maître des clefs du regard…

- Donnez vos instructions. C’est vous qui savez combattre sur la mer… Que préconisez vous ?

HRP//Vali... Pas pris trop d'initiatives SC ?//HRP