Une bataille dans le Golfe de la Lune.

Le Capitaine Arshavin éclata d'un rire méprisant. S'il se voulait railleur, on notait cependant qu'il était plein de haine. Il pouvait difficilement mettre des mots sur le sentiment de dégoût que lui inspirait l'homme en face de lui, aussi se força t-il à rire de lui, dans un éclat glacial.

"Vous êtes décidemment l'homme le plus lâche que je connaisse, Eaque. D'abord m'attaquer dans le dos, maintenant s'abaisser jusqu'à ce stratagème. Vous n'évoquiez pas cette tradition, lorsque vous blessiez à mort un de mes hommes en me demandant de l'achever."

Le corsaire regarda son interlocuteur dans les yeux et il grava l'image de son visage dans sa mémoire, car il savait que ce serait certainement le dernier sur lequel il poserait jamais son regard. Et pour cela il le haïssait encore plus.

"Je rejette vos traditions de couard. Je suis un corsaire, moi, pas une fillette de l'armée, et je me bats contre n'importe quel adversaire. Comment avez-vous réussi à vous hisser aussi haut dans la hiérarchie, Amiral ? Les hauts dirigeants ont-ils des penchants homosexuels qu'un couillon tel que vous ait atteint ce poste ? Vous seriez un pirate que vous ne tiendriez pas une semaine avant qu'une mutinerie n'éclate. Vous êtes pitoyable Eaque."

Et il cracha à ses pieds. En face, le gondorien ne réagissait pas à ses insultes. Dommage, cela aurait la dernière solution. Il n'avait plus le choix, il ne pouvait plus reculer.
Levant son sabre, il se jeta sur son ennemi. Son arme l'avait à peine frôlé que déjà plusieurs carreaux le transperçait. Ses forces l'abandonnant, il tomba à genoux et à nouveau voulu cracher sur le lâche, mais ce n'était que du sang qui sortait de sa bouche.

Le visage de son ennemi disparaissait déjà de sa conscience, remplacé par d'autres. Alors il prenait une dernière fosi la mer pour aller les rejoindre.

Les fers aux mains, les pirates du Jour du Destin baissaient la tête de honte.Bien sûr, certains avaient refusé de se rendre mais ce fut un massacre. D'habitude, aucun soldat du cygne n'aurait frappé dans le dos de son adversaire mais là ils avaient bien trop souffert et voyaient dans le geste des forbans, un refus de vivre. Les sabres et les couteaux tombaient mais pas seulement. Les têtes roulaient et déversaient encore du sang sur le pont déjà teinté ocre. Tel était un vaisseau corsaire. Ce n'était pas les beaux bateaux organisées des royaumes.
Il était conçu pour la puissance et les besoins de la guerre. Non pas pour les facilités de vie et le confort. La coque du vaisseau était souvent plus fine et plus élancé pour pouvoir gagner en vitesse et en maniabilité. On cherchait plus souvent à capturer un bateau adverse que l'envoyer par le fond. On n'avait pas de couchettes individuelles. Au mieux une, pour le capitaine, le reste de l'équipage dormaient dans des hamacs ou sur le bois du pont.

La mine blême, c'est ainsi qu'ils furent menées aux cales du Dringalph. Alilan étaient restés avec une quinzaine d'hommes sur le Jour du Destin pour débusquer d'éventuels survivants et garder le contrôle. En fait, le temps de décrocher tout les grappins, relancer le navire, on n'avait seulement accosté un navire elfe aux prises avec un croiseur pirate.

Je crois que c'était la peur que les elfes ont ressenti quand ils furent accostés des deux côtés puis un soulagement. Non ce n'étaient pas ça, de la reconnaissance. Ce n'était pas leur combat à vrai dire. Ils n'étaient là que pour nous aider. Nous les pauvres mortels.

Gebir tranchait et tailladait tout ce qui passaient à sa portée. La lame tournait entre ses mains, elle semblait ne jamais s'arrêter. C'était une extension du bras. Un travail répétitif que le chevalier connaissait bien. Car il restait un chevalier malgré son statut de capitaine. Son armure en bon acier du Gondor l'avait protéger de nombreuses fois et elle le faissait encore aujourd'hui. Son bouclier n'était pas seulement une protection mais une arme de choc pour repousser les adversaires. C'est ainsi que ce finit le combat dans le Golfe pour Gebir.

Malgré son équipage ammoindri par le combat, ceux restés avec Alilan et les gardiens des prisonniers, ils parvinrent à repousser avec un certain brio les corsaires du navire elfe.

Les tirs s'étaient arrêtés sur le Joyeux Requiem. Au moins ces marins d'eau douce de gondoriens étaient capables de comprendre les signes... Ils auraient déjà du comprendre en voyant qu'ils prenaient pour cible le Chimaera, ainsi le seigneur pirate n'aurait pas perdu autant de temps.
Reznor jura en constatant que le Septentrion, le navire qu'il avait capturé et à qui il avait fait donner la chasse au navire corsaire, bien que déjà endommagé, l'avait été encore plus après cet échange de carreaux et de boulets. Il prenait carrément l'eau à présent, et ne serait bientôt plus d'aucune utilité s'il n'arrivaient pas à stopper le bateau de Pellaeon maintenant.

"Redoublez l'intensité des tirs sur le Chimaera !" vociféra Reznor. Aussitôt les balistes du Requiem et les catapultes de l'autre, qui avait eu le temsp d'être rechargées pendant cet intermède de négociation à distance, elles se déchargèrent, envoyant une pluie de projectiles divers et meurtriers sur le navire un peu plus loin.

Reznor eut un rictus mauvais qui envahi ses lèvres, et c'est d'une voix où résonnait un éclat de triomphe sadique qu'il dit :

"Ahahh ! Tous les démons de la mer sont avec nous ! Leur navire est stoppé !"

C'était bien vrai. Un ou plusieurs ange-à-deux-têtes avaient sectionné les voiles et un boulet devait avoir pulvérisé le gouvernail. Le navire n'était plus que porté gentiment par le courant, incapable de prendre de la vitesse ou de manoeuvrer. Sur le pont du Chimaera, la mort à de nombreux endroit. Le navire avait déjà perdu un bon nombre de son équipage dans l'affrontement avec le Simol, et là d'autre encore avaient péri. Un abordage semblait envisageable.

Le Septentrion passa à sa droite et le Joyeux Requiem à sa gauche, déversant à nouveau une volée de carreaux et de flèches. Reznor cria :

"A l'abordage ! Sus à ces chiens ! Par tous les démons de la mer, nul ne doit survivre !"

Et les grappins étaient lancés, et les hommes se balançaient aux cordages...

[HRP : Suite à un échange de MP avec Radamanthe, j'ai l'autorisation de tuer l'amiral pour mettre fin à cette bataille qui n'avance pas si personne ne me rejoint sur le Chimaera.]

Reznor manqua de perdre l'équilibre lorsqu'il atterit sur le pont du Chimaera. Parfois sa jambe un peu folle lui jouait des tours dont il se passerait volontiers s'il ne voulait pas s'effondrer en plein combat, ce qui serait assez embêtant, particulièrement au cours d'un abordage aussi important que celui-ci. Tout autours de lui étaient ses pirates, son équipage décidé à en finir avec ces chiens qui avaient fait des alliances incertaines.

Le Requiem, le vaisseau qu'il avait capturé et tous les autres qui avaient pillonnés le navire amiral ennemi avaient bien fait leur travail. Le pont était un cimetière. Partout au voyait les trous laissés par les boulets des catapultes et les cadavres ensanglantés transpercés par les traits des balistes. Le navire n'avait aucune chance de continuer. Il y avait trop de voies d'eau pour qu'il échappe au naufrage. Cependant, il leur restait du temps pour tuer l'amiral à l'épée, lui faire payer et s'assurer qu'il ne survivrait pas de quelque façon...

Un peti groupe de survivants s'étaient rassemblés de l'autre côté. Pellaeon parmis eux, ils semblaient prêt à se battre jusque la mort pour leur commandant. De toute façon, ils n'auraient pas eu la pitié. C'était une veangance bien trop importante pour cela. Reznor avait hissé la pavillon rouge dès le début de la bataille. Pas de quartier, voilà ce que cela signifait.

L'affrontement commença. Le capitaine du Joyeux Requiem tua rapidemment le premier homme qui passa devant lui. Ses pirates étaient en train d'encercler le dernier carré de réssitants. Ils étaient faits comme des rats.
Dans la confusion sanglante de la mêlée, Reznor se retrouva devant Pelleaon. Tous les deux grands seigneurs parmis les forbans de la mer, ils se toisaient, l'épée à la main. Et le pirate parla.

"Amiral Pelleaon. Vous avez secondé l'Empereur Austral dans ses rêves fous. A sa mort vous avez repris le flambeau pour continuer à tirer profit de ses complots. Vous avez fait alliance avec les corsaires et les melkorites pour empêcher les pirates libres de régner sur la Cité du Destin. Aujourd'hui, au nom du Conseil de la Cité Libre d'Umbar, qui existe malgré votre tentative lâche de nous renverser, je vous condamne à mort, Pelleaon."

L'autre ne tenta que quelques parades pour se défendre. Il était résigné à présent. Le dernier souverain de l'Escadre Impériale mourrait à présent.
Reznor se retourna et fit qulques pas pour s'éloigner du cadavre. Aucune joie ne se lisait sur son visage. Mais c'était terminé.

"La bataille prend fin. Le châtiment a été rendu. L'Empire Austral n'est plus."

Un craquement épouvantable se produit dans son dos. Un boulet de catapulte, d'une provenance inconnue avait aterri sur le corps de l'amiral mort, projetant partout des éclats du pont qui partait en lambeaux. Reznor les sentit entrer dans sa chair, il se sentit soulevé dans les airs par le souffle.
Il se sentit partir.

Quand le soleil se coucha sur la baie elfique, on pouvait voir d'innombrables débris dans la houle de la mer. Quelques navires finissaient de bruler et de sombrer vers le fond. On ne compta guère les navires qui sombrèrent encore après la chute de l'Amiral. Beaucoup avait leur ligne de flottaison sous le niveau de la mer et beaucoup sombrèrent malgré les heures d'écopage et le déchargement progressif des armes, provisions sur le port. Certains furent sauvés et d'autres vaisseaux abandonnés.

Le Dringalph lui échappa au désastre, sa coque assez épaisse avait empêché à l'ennemi de le plomber comme il voulait mais les ponts et une bonne partie de la coque à l'air libre était dans un sale état. Peu de navires pouvaient reprendre la mer tout de suite.

Gebir avait négocier avec les elfes leur aide pour réparer les navires mais les gondoréens ne pourraient toucher aux arbres elfiques à bordure des Havres. Il n'était pas le plus habile quand il fallait philosopher pour avoir quelque chose mais il savait ce qu'il voulait et le faisait comprendre.

Une semaine aprés la bataille, il pût renvoyer quatres navires vers Dol Amroth avec d'autres du Gondor. Un vaisseau de guerre et trois de transport pour rapatrier les blessés les moins graves. Parmi eux, il avait renvoyé Alilan et Furian pour faire un rapport au Sénat et demander l'envoi d'une équipe de constructeurs marins.

Toujours était il que Gebir avait récupéré le Jour du Destin pour en faire un puissant navire de Dol Amroth qu'il faudrait lui aussi remettre en état.
Le seigneur de Pinnath Gelluin faissait des allers retours entre les différents navires de Gondor et des Havres.