Enfin toucher au but...[libre]

Bargion était un jeune soldat engagé depuis près d'une année. Il rêvait de partir loin de la cité blanche pour une campagne militaire, et revenir gradé. Malheureusement cela n'était pas encore arrivé et d'après ses supérieures aucune campagne n'était prévue....Pourtant il ne perdait pas espoir. Il y a cinq ans son frère était partit au grand Nord....et n'en était jamais rentré.

Le jeune soldat était de garde aujourd'hui à la grande porte, avec un camarade. Ils étaient juste deux...Accoudé contre le mur, il observait les personnes qui passaient devant lui, cherchant une personne à l'allure suspecte, ou une connaissance avec qui parler un moment pour faire passer l'après-midi.
Ce fut plus ou moins à ce moment que Lòmëndir apparut. Le demi-elfe pensait passer inaperçue, ou du moins espérait. Bargion le remarqua tout de suite. Il s'avança vers l'étranger et le héla poliment:

-Hola voyageur, l'on me nomme Bargion, je suis soldat de métier....Puis-je vous demandez votre nom, simple routine.

Il avait appris par son supérieure que l'on recherchait un homme ressemblant à Lòmëndir, une personne ressembalnt à un elfe, mais qui n'en était pas vraiment un. Sa correspondait à la description de l'homme qu'il avait devant lui. Pourtant, Bargion était sûr de ne pas avoir à faire à un tueur....

Hrp je mettrais une photo de Bargion à l'occasion car n'étant pas sur mon ordi, j'ai pas toute mes photos Hrp

De tempérament arrogant et impétueux, Henze avait toujours, lui aussi, espéré plus que le simple poste de garde. Certes, beaucoup considéraient ce métier comme un honneur, surtout dans la Cité des Rois, mais lui ne semblait pas s'en contenter. Les tâches qu'on lui donnait à faire, telles le rôle peut gratifiant de sentinelle aux portes, ils ne les remplissait qu'à contrecœur, espérant dans un coin de son esprit un avenir meilleur. C'est peut-être pour cette raison qu'il ne montait point en renommée, d'ailleurs.

Tout comme Bargion, il avait aperçu l'homme qui tentait de pénétrer à Minas Tirith, un badaud de plus à questionner. Puis, comme il s'pprêtait à suivre son collègue en direction de l'étranger, une directive lui revint en mémoire, des mots résonnèrent en écho dans sa tête... Un Homme qui ressemblera à un Elfe.

Pourquoi le recherchait-on, il n'en savait rien... Pour le bien, pour le mal? Qu'est-ce que ça pouvait lui faire... Il fallait obéir aux ordres, voilà tout. Et le seul moyen de savoir, c'étaient les oreilles.

"Simple routine, peut-être pas, répliqua-t-il en fixant le nouveau venu de ses petits yeux inquisiteurs. Depuis quand un étranger a-t-il l'impolitesse de pénétrer dans cette ville encapuchonné comme un voleur ? Veuillez l'ôter, je vous prie, si vous n'avez rien à cacher."

Le ton n'était point agressif, mais froid. Si les paroles de Bargion avaient pu mettre à l'aise Lòmëndir Ràna à son arrivée, celle de Henze étaient pour le moins déstabilisantes, et fort peu accueillantes. Heureusement, tous les Hommes de Minas Tirith n'étaient pas comme cela: Henze restait une exception.

Henze haussa ostensiblement les sourcils lorsque le capuchon tomba et qu'il vit les oreilles pointues et effilées. Pourtant, cet individu ne ressemblait pas parfaitement à un Elfe: sa carrure était plus imposante, sa démarche différente, et son maintien moins élégant. Henze n'avait pas rencontré beaucoup d'Elfes dans sa vie, mais ces rares entrevues lui avaient laissé des souvenirs persistants.

Ainsi, cet étranger était peut-être celui qu'ils recherchaient, mais peut-être pas... le garde ignorait si de tels hybrides étaient monnaie courante dans le monde extérieur. Toutefois, il souhaitait en savoir plus sur celui-ci, à la fois par curiosité que pour en tirer éventuellement quelque bénéfice personnel. Puisque leur supérieur n'était point présent dans les environs, Henze entraîna Lòmëndir un peu à l'écart, sans se soucier de son jeune collègue.

"Je dois dire que peu de gens de votre espèce passent le seuil de notre Porte, déclara-t-il à mi-voix. Est-ce la simple curiosité qui vous amène à Minas Anor, ou bien quelque chose de plus. . . particulier ?"

Son ton comme son regard étaient pressants, voire oppressants. Henze cherchait à déstabiliser l'inconnu, à le faire répondre le plus rapidement possible pour que ce dernier n'ait pas le temps d'inventer un vulgaire mensonge ou une quelconque histoire imaginée de toutes pièces. Oui, il voulait connaître la vérité. Maintenant qu'il tenait le principal intéressé, il se demandait pourquoi les autorités ne voulaient rien divulguer sur ce visiteur plutôt énigmatique...

"Répondez !"

Bargio fut outré du comportement de son collègue. Il connaissait certes ces manières, mais à ce point encore jamais. Il n'en revenait pas que il ose prendre à l'écart le voyageur comme si c'était un bandit de grand chemin. Alors ça il ne pouvait le tolérer. Minas Tirith restait encore une ville libre ou tous était censé être égal.
Le soldat rejoignit Henze, délaissant donc la porte de toute surveillance. Il vint de planter devant son collègue à qui il lâcha énervé:

-Laisse-le donc respirer un peu...La cité qu'on sert est censé être la ville de la liberté....

Puis il se tourna vers Lòmëndir et dit avec un sourire comme pour effacer les paroles de son ami:

-Alors maître Ràna, vous venez de Fornost, mais pourquoi donc un elfe vient de Fornost...En général vos semblables viennes du Lotorien, ou des Havres, mais rarement d'Arnor....Expliquez donc cela, après vous pourrez passer...

Il se tut et espérait que Henze se poserait pas trop de problème. Il se rappelait encore la fois ou il avait grièvement blessé un simple marchand parce qu'il refusait d'ouvrir un tonneau de bière, et que le malheureux avait porter sa main à sa ceinture pour en sortir un mouchoir, mais Henze avait prit sa pour une attaque et...vlan...son épée avait frappé le pauvre bougre. mais cette fois si son compère tentait ça, il était sûr que l'elfe poserait plus de problème qu'un simple marchand...

"Bon, comme tu voudras Bargion, répondit Henze. Mais si nous servions réellement la Cité de la Liberté, comme tu dis, nous ne serions pas affectés toujours à ce même poste, à faire le sale boulot sans jamais voir de changement."

Il consentit à reculer de quelques pas pour restaurer l'espace vital de l'étranger; mais il ne le quitta pas des yeux. Non, cette fois il ne tirerait pas l'épée... l'incident avec le marchand, c'était il y a longtemps. Alors qu'il n'était qu'une nouvelle recrue, affolée et bout-en-train. Aujourd'hui, il avait prit de l'expérience, il savait que tirer l'épée ne lui apporterait que des ennuis, et ne souhaitait pas mettre à nue sa lame - à moins d'y être contraint par un individu dangereux, ce qui ne semblait pas être le cas.

Non, il voulait simplement jouer des mots et de sa position de force face au visiteur pour, qui sait, effectuer un peu de chantage. Aussi changea-t-il son fusil d'épaule - simple façon de parler bien sûr, les armes à feu n'existant point à cette époque... Il posa la même question que tout à l'heure, mais d'une manière beaucoup plus doucereuse, et en s'excusant presque de son emportement:

"Veuillez pardonner ma réaction, monsieur Ràna. Vous comprenez, telle est notre fonction, si pénible soit-elle, de veiller à la sécurité de notre ville. Et il est également de notre devoir de questionner les gens sur les raisons qui les amènent ici. Vous venez de dire que Minas Tirith était votre destination finale: pourquoi donc ?"

Il jeta un coup d'œil à son collègue, essayant de croiser son regard comme pour lui dire silencieusement: "Ça va comma ça? Tu es content?"

Henze avait ses idées, Bargion les siennes. Les deux hommes ne s'aimaient pas particulièrement, mais ne se détestaient pas non plus. Ils étaient juste collègue de travaille et passaient leur journées à interroger des passants suspects. C'était monotone et pas très gratifiant. Cela pouvait peut-être expliquer le comportement de son compagnon, mais pour Bargion ce n'était pas une excuse. Il ne répondit pas à Henze, sachant très bien que répondre n'arrangerait pas les choses. Au moins il avait réussit à le faire changer de ton. C'était déjà une bonne chose.
Mais les questions étaient toujours les mêmes: pourquoi ici et pas là? Que venez-vous faire ici? Et j'en passe. Ce refrain n'était pas nouveau, mais le paraissait à chaque fois que l'on le disait à une nouvelle personne.
Le soldat gondorien décida d'intervenir, même s'il ne savait pas trop quoi dire, il voulait aider Lòmëndir à passer sans trop de problème:

-Enfin, Henze, ne crois pas que je suis contre toi, mais pourquoi penses-tu que Mians Tirith est sa destination final? Je pense que c'est parce que cette ville est magnifique....Notre ville....Ai-je raison?

Demanda-t-il en se tournant vers le demi-elfe. Il croisa rapidement le regard de Henze, et crut voir des éclairs de rage. Il faut dire que depuis le début, Bargion contredisait son compagnon...Mais il n'avait pas tord....

La discussion prenait décidément une drole de tournure. L'homme agressif semblait remonter car il fallait bien le comprendre, il ne trouvait pas son travail très gratifiant. Lòmëndir avait un peu de mal à comprendre ca.
Il se permit d'intervenir tout de même :

"- Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, votre travail est très important, même si la reconnaissance n'y est pas flagrante. Vous êtes la première défense de cette cité et sans votre travail, les intrusions dangereuses auraient lieu et il serait bien plus difficile d'agir à l'intérieur."

Les deux hommes faisaient leur travail quelques soient les différentes manières de le faire. L'homme le plus agressif s'était un peu calmé du coup et cependant il lui reposa la même question : Pourquoi ?
Cette fois Lòmëndir était décidé à répondre mais l'autre homme interrompit de nouveau, affirmant que l'explication résidait en la beauté de la cité.

"- Messieurs, en toute honnêteté, le peu que je sais de mes origines m'a appris que j'appartenais autant à la races des hommes qu'à la race des elfes. De plus, mon origine humaine est directement rattaché à cette cité puisque ma mère une humaine vivait ici avant de partir en Arnor.
Je ne suis pas ici pour quelques mauvaises actions contre votre cité, bien au contraire, je souhaite proposer mes services, dans l'armée du Gondor."

Ainsi ce n'était pas, finalement, seulement pour contempler la beauté de la Cité des Rois que Lòmëndir souhaitait passer ses portes. Henze avait mis du temps à obtenir une réponse, mais il l'avait acquise: cet étranger souhaitait postuler dans les armées de Gondor. Voilà qui n'était guère une bonne nouvelle pour Henze... il fallait éviter d'embêter quiconque pourrait éventuellement devenir, plus tard, influent.

"Très bien. Vous l'auriez dit dès le départ, cela vous aurait évité cet interrogatoire. Vous voulez donc intégrer l'armée. . . faites bien comme vous le voudrez, mais réfléchissez-y bien à deux fois avant de faire le pas. Vous pourriez avoir des regrets."

Pourtant, un soupçon d'espoir jaillit dans l'esprit du garde: si on mettait cette future nouvelle recrue à sa place, peut-être pourrait-il changer de corporation, et partir pour un poste plus intéressant, plus palpitant, et plus rémunéré. Cela ne le gênait pas le moins du monde de laisser son camarade Bargion aux portes, en faction aux côtés de cet Oreilles-pointues. Mais il ignorait que Lòmëndir Ràna visait un titre beaucoup plus élevé. L'aurait-il su qu'il n'aurait pas autant brusqué ce demi-Elfe.

"C'est bon, vous pouvez passer, prenez garde à ne pas vous perdre dans les différents niveaux. Bonne chance, monsieur l'encapuchonné."

La réponse de Lòmëndir dissipa tout les doutes de Henze, heureusement pour le jeune elfe, car Bargion avait déjà vu son compagnon interroger un même homme durant des heures, sans se lasser. Il ne pouvait se plaindre de l'implication de son collègue. Pourtant les deux hommes se "battaient" pour essayer de se sortir de ce poste peu glorieux et si loin des cris des batailles.
Il est assez clair que dés qu'ils verront les premières larmes après un combat, qu'ils voudront retourner à leur ancien poste, mais leur capitaine les empêchera de partir....
Bargion salua le futur soldat gondorien et lui dit, en lui lançant un clin d'œil:

-Bonne chance pour la suite, si une fois vous vous embêtez, passez nous voir....Ce poste n'est pas des plus attractif....Mais si vous aimez plutôt la compagnie des femmes, allez jetez un coup d'oeil à la caverne des milles et un Plaisir....Un excellent établissement....

Il salua une dernière fois Lòmëndir, puis se dirigea vers leur cahute...Il commençait à pleuvoir, et il avait encore trois heures de service à faire. Déjà que le froid mordait bien assez, si encore la pluie s'y mêlait à son tour cette fin de journée sera atroce...