Rencontre inattendue entre deux Cavaliers

Le cavalier se félicita de son ingéniosité. Il voyait au loin se découper la silhouette de l'homme qu'il attendait, suivant exactement l'itinéraire qu'il avait prévu, itinéraire qui allait forcément l’amener à le croiser. C'était définitivement la meilleure solution. Mieux valait que leur rencontre paraisse fortuite, sans quoi l'autre se méfierait sans doute. Il l'avait repéré depuis un moment déjà et il s'était immédiatement demandé quelle était la meilleure chose à faire. C'était un sacré coup du sort que d'avoir repéré le Rohirrim sortant de la forêt, à quelques centaines de mètres seulement de l'endroit où notre homme s'était posté. Ils s'étaient raté de peu. Le cavalier avait hésité un instant à essayer de rattraper le Rohirrim avant de se raviser. Ce dernier se serait certain méfié. Certes les cavalier aurait très certainement pu le rattraper malgré tout, mais cela n'aurait été utile que s'il avait eu l'intention de le tuer. Or le Rohirrim l'intéressait bien plus vivant. Aussi il avait décidé de se mettre à sa poursuite plus tard, en empruntant un chemin détourné et au prix d'une nuit de sommeil perdue, il s'était retrouvé devant sa cible, et il l'attendait patiemment.
Il s'était installé au bord de la piste, confortablement installé devant un feu de bois qui ne manquerait pas d'attirer l'attention du Rohirrim. Celui ne résisterait pas à la tentation de se réchauffer quelques instants. L'air était froid et la neige tombait abondamment maintenant. Malgré ses vêtements de voyage, le Rohirrim avait froid. Soudain l'air se fit encore plus glacial autour de lui, et un frisson parcourut son corps. C'est à ce moment là qu'il remarqua le feu, et celui-ci était incroyablement tentant et un soupçon de joie envahit son coeur à l'idée de se réchauffer. Comme inexorablement attiré, il se dirigea vers la source de lumière et chaleur. Exactement comme l'avait prévu notre homme.

L'homme s'affairait autour de son feu, manifestement en train de faire cuire quelques morceaux de lard tout en faisant bouillir de l'eau. Lorsque le Rohirrim fut suffisamment prêt pour qu'il le distingue bien, l'homme se redressa et fixa le nouvel arrivant, affichant l'expression d'un voyageur bienveillant qui en croise un autre au milieu d'une piste déserte et qui est prêt à l'accueillir autours de son feu, tout en restant méfiant, comme en témoignait la main qui était posée sur la garde de son épée. Son expression se détendu quand il aperçut l'armure de Rohan du voyageur. C'est du moins ce qu'il fit paraître, notre homme savait en réalité très bien que ce voyageur était le maréchal Gallen Mortensen.

"Approche l'ami, vient donc un peu te réchauffer un instant... tu es encore bien loin du Rohan, et la route n'est pas sûre." L'homme s'interrompit, laissant ainsi à Gallen le soin de l'examiner un instant. Il avait les cheveux courts et sombres, sa silhouette était imposante les traits de son visage étaient particulièrement marqués. On pouvait lui donner dans les quarante ans peut-être et son port de tête ne faisait pas penser à quelqu'un de quelconque. Un puissant étalon noir paissait non loin. "Je me nomme Teodor, et je vais vers le Nord."

Il attendit que Gallen soit descendu de selle pour continuer à parler.

"Je ne m'attendais pas à rencontrer un voyageur seul... La route n'est pas sûre... Quoi qu'il vaut toujours mieux être seul que mal accompagné. Souvent j'ai quitté des compagnons de route après m'être aperçu que je ne pouvais pas leur faire confiance et qu'ils avaient des fréquentations douteuses... Parfois il vaut mieux que le danger vienne de l'inconnu..."

Gallen chevauchait vers Aldburg à vive allure. Il crachait sa rage en galopant. Hélas l'état phyqique du rohirrim était précaire. Son duel contre Lammâth l'avait dangereusement diminué et une longue chevauché n'était pas chose aisée même pour un dresseur de chevaux surtout dans de telles conditions climatiques exécrables.

Gallen aperçut un halo de lumière au bord du chemin rendu boueux par la neige. Le maréchal sentait son étalon du Rohan faiblir mais lui surtout commençait à avoir des difficultés à maintenir son assiette.

Prudemment, le maréchal s'avança vers le petit foyer. Il découvrit un rude guerrier. Immédiatement, les yeux bleus cobalt de Gallen cherchèrent les yeux noirs ébène du voyageur.Le prénommé Téodor l'invita à partager son repas et la chaleur du foyer.

Gallen jaugea l'homme, un guerrier expérimenté au vu de ses déplacements et de ses mains rugueux habituées au maniement certainement de l'"épée. Lui aussi avait la main posé sur le pommeau de son arme blanche.

Le champion du Rohan eut un sourire sans joie, il fit un signe de tête respecteux vers le guerrier.

Sans une seule seconde le quittait des yeux, Gallen descendit de sa monture.

L'ancien passeur ne craignait pas cet homme. Sans prétention, il était un des meilleurs épéistes du Rahan, mais la prudence est de mise en ces heures sombres.

D'une voix calme Gallen répondit

"Je me nomme Eogam et je chevauche effectivement vers le Rohan, ma patrie. Et ,j'accepte de bon coeur votre invitation"

Inutile de révéler sa véritable identité

Gallen observa un bref instant le ciel noir

"Etonnant ce temps en cette saison. Naturellement je paierai ma part de repas"
Gallen fut étonné des propos de l'homme , ils étaient un echos à sa situation actuelle.

Gallen rétorqua

"Effectivement,Téodor. Nous sommes des geurriers et parfois nous ne sommes que des outils pour l'ambitions des puissants.Et encore nous nous avons un choix mais la plupart des hommes lmeurent au nom de puissants qui les ignorent et ne les considèrent pas. Vous me semblez doué d'une intelligence aigue , Téodoret vous êtes un guerrier je le vois, une combinaison étonnante. D'où venez vous?"

Avec une petite grimace, Gallen s'installa le plus confortablement possible contre le tronc d'un arbre rugueux, attendant la réponse du voyageur.

Bien que son visage restât impassible, l'homme remarqua mentalement que le Rohirrim lui avait menti quant à son nom. Il ne lui faisait donc pas plus confiance que cela, se dit-il mais il changea d'avis après un instant. Gallen Mortensen était un nom connu de par son poste important, et il avait de nombreux ennemis. C'était assez logique de sa part de vouloir voyager incognito, même si naturellement Téodor savait de qui il s'agissait. Et naturellement Téodor ne s'appelait pas vraiment ainsi, mais c'était devenu une telle habitude pour lui de cacher son identité que son vrai nom devait être connu de moins d'une dizaine de personnes dans ce monde.

"Nul besoin de me payer, l'ami, par ce temps ce serait bien mal de ma part de ne pas faire preuve d'un peu de générosité. L'hiver est peut-être tardif cette année, mais je sens qu'il sera rude..."

Bien, le cavalier semblait se détendre quelque peu, après avoir été sur ses gardes au début. Téodor n'aurait pas voulu avoir à sa battre avec lui, pas après cette longue chevauchée. Il s'agissait donc de paraître le moins menaçant possible.

"En effet Eogam, nombreux sont ceux qui sont non pas frappés par le destin mais par les manigances de certains prêt à tout pour arriver à leur fin. Vous avez raison, je suis un guerrier, mais j'ai eu trop affaire à cela. Et puisque j'ai décidé de partir, sans doute suis-je intelligent, oui... Mais maintenant je ne peux me considérer que comme un voyageur. Je n'ai pas de patrie d'attache aussi je vais et je viens à travers les Terres du Milieu selon mes besoins, souvent seul, parfois avec des amis. Encore que je n'ai plus guère d'amis..."

Cela ne servait guère d'attendre davantage, aucune belle parole n'attiserait totalement la méfiance du Rohirrim. Autant jouer franc-jeu.

"Mais souvent ces amis sont ma raison de voyager. Nous faisons quelques petites affaires, parfois avec succès, parfois sans. Dernièrement, la chance n'a pas été de notre côté, nous avons placé notre confiance dans la mauvaise personne. C'est justement à la poursuite de cette personne que je me trouve actuellement, on l'a vu dans la direction dont vous venez m'a ton dit... C'est un être fourbe, avec plusieurs visages et toujours prêt à tromper... Peut-être en avez-vous entendu parler. Saemon Havarian est son nom... Cet être m'est si pénible que je le traquerai jusqu'en Mordor s'il le faut, pour lui faire payer ses crimes. Nulle forteresse ou escorte ne le protégera, car seule sa vie m'importe, peu importe de quelles crapules il puisse s'entourer... Comme je suis seul, cela me paraît plus sage..."

[PS : Sorry pour l'attente et la mauvaise qualité du post.]

Gallen mordit à pleine dent das une cuisse de poulet.Il sourit de satisfaction. Il était plus faible qu'il ne le pensait et la volaille chaude le revigorait.

Le rohirrim replaça son dos endolori contre le tronc de l'arbre à moitié calciné qui lui servait de siège improvisé.

Il s'essuya le visage émacié d'un geste vif de la main droite.Cette saleté neige tombait sans cesse.

Puis le maréchal leva son regard d'acier vers son hôte. Il resta un instant interloqué, la main levée une seconde cuisse prête à être dévorée.

Gallen se leva alors avec difficulté, sa voix était calme et maitrisée mais la menace était sous jacente.

"Me prendrais tu pour un imbécile, guerrier, comme certains puissants des Terres du Milieu ?"

L'ancien passeur lança au loin la nourriture d'un revers violent de la main. Un bref instant sa main droite toucha le pommeau de son épée ouvragée. Puis Gallen eut un sourire sans joie.

il ajouta d'un ton presque plaintif

"Vous êtes partout décidément !!"

Puis le maréchal se dirigea vigilant vers sa monture, il devait partir , son ennemi était certainement en meilleure santé que lui, il ne pourrait pas tenir un duel dans son état de fatigue actuel.

Il posa sa main sur sa selle à la peau d'ours, il ferma les yeux un bref instant . Et si?? L'image de Saemon s'imposa à son esprit.

Cette ordure puis l'image de Mangouste et Puma , des hommes d'honneur; Galle savait que Saemom les trahirait pour ses bas intérêts.

La solution était là: une alliance ponctuelle et impie.

Gallen regarda un bref instant la neige tomber, il resta l'air frais à pleins poumons.

Puis les mots sortirent de sa bouche, tout d'abord lentement puis de plus en plus vite comme une libération:


"l'Anduin.... les chutes de Rauros... vers la cité blanche, votre chasse doit passer par là pour débusquer votre proie, elle et elle seule"

Puis Gallen monta sur son étalon ébène. il fixa d'un regard sombre le guerrier

"Comme vous vous en doutez si nous devons nous rencontrer de nouveau, je vous tuerai!!"

Puis le rohirrim partit au galop.


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Gallen voyagea toute la nuit, pris de fièvre et d'image de batailles et de meurtres. Au petit matin, exténué il aperçut les rempart de sa ville Aldburg, son compagnon Lars avait été plus résistant que prévu. De nouveau un cavalier du Rohan avait été sauvé par sa monture.