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 Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser.

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Learamn
Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Learamn

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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyJeu 17 Sep 2015 - 23:34
Suite de : Dis moi où tu es je te dirai qui tu étais



La route allant de Bree à Fondcombe avait été beaucoup moins emprunté ces derniers temps que les autres axes ; la région avait été sous l’influence néfaste de l’Ordre de la Couronne de Fer et les voyageurs avaient peu à peu évités de s’en approcher de trop près , y compris les plus intrépides. Le sentier était donc plus accidenté et peu de monde ne l’empruntaient ; les elfes avaient beau avoir repris la cité celle-ci était en ruine et la région entière avait perdue de sa splendeur passée ; il n’y avait presque plus d’échanges commerciaux dans cette contrée et on disait que les corbeaux rôdaient encore dans le ciel en quête d’un nouveau cadavre à déguster . Que ce soit un mensonge ou non il fallait toutefois se rendre à l’évidence ; sur cette route la solitude et le vide ambiant pesaient sur les rares aventuriers qui s’y risquaient.

Cependant les trois voyageurs qui cheminaient à présent sur cette voie aurait bien aimé être seuls ; en effet ils avait que derrière eux des êtres hostiles aux intentions troubles les pourchassaient . Le constat était simple : il fallait atteindre Fondcombe avant que ceux-ci ne les rattrapent , leur vie en dépendait et ils en prenaient peu à peu conscience.

Ils avaient quitté Bree une demi-heure plus tôt au triple-galop et ils avaient filé à une telle allure que le village n’était à présent presque plus visible à l’horizon . Ils étaient en train d’épusier leur montures mais celles-ci ne s’en plaignaient pas comme si elles aussi avaient compris l’ampleur du danger qui les guettaient. Pour l’instant il n’y avait aucune trace de leur potentiels “poursuivants” ; se pouvait il qu’ils les avaient semés dans leur départ précipité? Mieux valait il ne pas se reposer sur ses lauriers et rester vigilants. Nunne les avait prévenus , ces hommes là ne lâchaient jamais rien et ils risquaient de rappliquer d’une seconde à l’autre.

Assis juste devant Lithildren , Eugénion ne semblait pas vraiment être dans son assiette . Il n’avait pas vraiment l’habitude de monter de vrais chevaux et encore moins quand ceux-ci galopaient à bride abattue . Ballotté dans tous les sens il semblait être sur le point de chuter à chaque seconde et il se cramponnait tant bien que mal à la crinière du cheval  . Ce qui était certain c’était que toute ces histoire n’aidaient pas vraiment la digestion de son immense petit déjeuner. Ah ça non alors! Çà n’aidait pas du tout!  Pour le Semi-Homme la question n’était plus de savoir si il rendrait son repas mais de savoir quand il le rendrait. Ah mais franchement que pouvait on penser de toute cette précipitation? Courir , galoper , fuir pour sauver sa vie comme une proie voulant échapper au prédateur . Cela lui rappelait les gens auxquels les enfants Hobbits jouaient constamment dans la Comté durant leurs heures libres ; certains étaient les chats et devaient attraper les autres qui étaient les souris  , sauf qu’à la différence d’un jeu d’enfant si les souris perdaient dans ce cas elles ne risquaient plus de pouvoir rejouer à nouveau. Finalement la civilisation et la soi-disant évolution n’étaient que poudre aux yeux ; seule la loi de la jungle comptait ; les proies devaient fuir leur poursuivant pour sauver leur vie. Ô absurdité de ce vil monde quand tu nous tiens!

A leur côté Erennel chevauchait et suivait le rythme , légèrement en retrait. Le forgeron blond avait le visage fermé , si bien qu’il était quasiment impossible de deviner ce qu’il pensait ou ressentait. Il avait fait le choix de partir avec le groupe alors que son antipathie évidente à l’égard de Lithildren aurait dû l’en empêcher , et pourtant il avait tout de même décidé de finir cette quête dans laquelle il s'était bien malgré lui mêlé. A présent que les ennuis leur couraient après regrettait il d’être venu héroïquement à leur secours la nuit précédente ? Eugénion ne pouvait que faire des suppositions mais la réponse seul l’homme la connaissait vraiment.

Le temps s’était rafraîchi par rapport à celui des jours passés: le ciel s’était couvert d’un épais tapis de nuages et un vent balayait les plaines et les collines en faisant frémir l’herbe et les feuilles.

Eugénion fit la moue ; il n’aimait pas vraiment ce changement météorologique . Superstitieux? Absolument pas ! Il était bien le dernier à faire un parallèle entre le mauvais temps et un quelconque présage mais tout de même ! Ce temps maussade ! C’était  ce qui devait leur tomber dessus à ce moment précis  ! Et s’il se mettait à pleuvoir? Le philosophe autoproclamé ne voyait pas un seul abri à des kilomètres à la ronde ; ils seraient trempés et l’herbe à pipe sans aucun doute bonne à vendre pour deux crottins à un gobelin ! Nom d’une flûte à bec!

Heureusement pour le petit marchand ambulant la pluie ne tomba pour l”instant et après près d’une heure de cavalcade  à folle allure le trio se mit d’accord pour ralentir un peu la cadence et permettre aux chevaux de souffler un peu. Eugénion profita de ce moment plus calme pour sortir sa pipe et la bourrer de Vieux Tobie ; il en avait bien besoin pour se calmer et se détendre après les sensations fortes dont il avait fait l’expérience et puis les nuages étaient si menaçants que la pluie ne tarderait pas à venir et son herbe à pipe serait alors inutilisable ou du moins pas dans les meilleurs conditions et un Hobbit ne fumait son Vieux Tobie que dans les meilleurs conditions. Décidément ce qui ne devait être qu’un paisible voyage s’était soudainement métamorphosé en un véritable cauchemar ; c’en était bien trop pour un Hobbit quelqu’il soit , même aussi intrépide que le pseudo-philosophe.

D’un geste qu’il avait répété moult fois mais qui semblait un peu hésitant Eugénion alluma sa pipe ; de toute évidence il n’était pas serein et quand il n’était pas serein il tremblait et avait du mal à exécuter le mouvement correctement. Alors qu’ils continuaient à avancer lentement Lithildren , animée par un pressentiment instinctif , tourna la tête. A l’aide de sa vue perçante elle put distinguer au loin ce que ses compagnons de route ne pouvaient pas voir : un nuage de poussière soulevé par quatre cavaliers qui fonçaient dans leur direction : le danger était de retour et il était imminent.  L’elfe aux cheveux d’argent , alarmée , transmit l’information aux autres : ils étaient poursuivis à nouveau. Eugénion sursauta , et mit quelque seconde à mesurer l’ampleur et la gravité de la situation ; heureusement pour lui Lithildren et Erennel étaient bien plus réactif et avaient déjà lancé leur monture au triple galop pour maintenir la distance. Le taux d’adrénaline du Semi-Homme monta en flèche et son coeur se mit à battre à un rythme dément. Effrayé ? Assurément. Craintif pour sa vie? Encore plus certainement.

Mais le petit être ne se proclamait pas un éminent logicien et philosophe pour rien ; il avait de fortes capacités intellectuelles et avaient également étudiées de nombreuses cartes du continent soit pour préparer certains de ses périples soit par simple curiosité érudite . En continuant sur cette route , Eugénion savait qu’ils perdaient un temps considérable et à long terme ils perdraient du terrain avant de se faire rattraper . Il cria alors de sa voix aigüe

-La route est trop longue jusqu’à Fondcombe , si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus! Il faut couper à travers champs!

Les regards se tournèrent vers le Hobbit , visiblement personne ne s’attendaient à ce qu’il parle de façon constructive ; on l’imaginait plus aisément paniqué et plaintif dans ce genre de situations hostile.  Mais il avait cette fois parlé avec son esprit et était certain de ce qu’il avançait , de toute façon il ne se trompait jamais.  En coupant à travers champs ils rallieraient Fondcombe beaucoup plus rapidement qu’en restant sur la route : bon il y avait bien cette rivière à traverser ( le pont principal se trouvant sur la route principale) mais ils trouveraient bien un moyen pour régler ce détail de toute manière Eugénion omit volontairement d’en parler ; il ne fallait pas rester sur la route. Il attendit que les deux autres rejoignent son avis et changent de cap.

----------------------------------------------------





-Ratés! Nous les avons ratés! Mais comment avons nous pu les rater? Comme des bleus !

Oropher fulminait littéralement , dans une colère noire il semblait prêt à prendre feu d’un moment à un autre mais pourtant pour cette fois il ne pouvaient que s’en prendre à lui même. Norfal était venu le retrouver à temps pour lui indiquer la position et le trajet probable du groupe mais le temps que les anciens membres de l’Ordre se mettent en branle et rejoignent l’endroit indiqué l’elfe et ses deux compagnons étaient déjà parti du village.

Quand l’elfe était dans cet état il valait mieux se taire et faire profil bas et c’est précisément ce que faisait Norfal ; Oropher était réellement imprévisible quand il était dans cet état : si on le contrariait d’une quelconque manière il était capable de frapper et de blesser. Gommer et Prash ne dirent pas un mot non plus , conscients qu’il valait mieux rester silencieux .

-Eh bien alors ! Qu’attendez vous plantés là? Dépêchons nous de rattraper cette garce et ses misérables “protecteurs”  avant qu’ils n’atteignent Imladris!
cria Oropher.

Il avait prononcé le mot “protecteur “ avec un certain dédain et une certaine suffisance  ; de toute évidence l’elfe ne doutait pas de ses capacités à les balayer d’un revers de la main avant de pouvoir capturer l’elfe aux cheveux d’argent. Le Hobbit ne serait assurément pas un problème pour eux mais pour avoir vu l’homme blond en action Norfal savait que c’était un adversaire sérieux quoique fasse à quatre adversaire expérimentés il devrait rapidement  être neutralisé.

Oropher enfourcha sa monture ; ses hommes l’imitèrent et ils partirent à leur tour au galop sur la route d’Imladris. Au bout de quelques minutes un sourire carnassier se forma sur le visage teinté de haine de l’elfe ; grâce à sa vue perçante il apercevait clairement des cavaliers plus loin . Ce n’était plus qu’une question de temps...
#Oropher


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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyJeu 24 Sep 2015 - 13:53
Ils avaient quitté Bree à vive allure. Olann semblait tenir le rythme, du moins pour l'instant.

Devant lui, Lithildren chevauchait avec une grâce que seuls les elfes savaient avoir. Même Erennel était obligé de le reconnaître.

Eugénion, lui, était loin d'avoir la même élégance. Il semblait même plutôt mal à l'aise. Pâle comme un linge, il se cramponnait aussi bien que possible à sa monture.

Il est vrai que la situation n'était guère réjouissante. Si les hommes qui les pourchassaient les rattrapaient, ils auraient peu de chance de s'en sortir. Dans l'impasse où il les avait rencontré pour la première fois, l'effet de surprise avait joué en sa faveur et il en avait pleinement conscience mais là...

Même si l'elfe se défendait bien, ils ne seraient que deux contre eux, le semi-homme ne leur serait pas d'une grande aide.

L'inquiétude le gagnait, il en oubliait même son exercice favori : chercher les moindres défauts, les moindres reproches à faire contre l'elfe.
De toutes façons, cela devenait agaçant, il ne trouvait plus rien à critiquer.

Le vent soufflait plus fort chargeant le ciel de sombres nuages, l'air se rafraîchit. L'ambiance devint plus pesante d'un seul coup.

Après plus d'une heure de course folle, les chevaux étaient fatigués. D'un commun accord, le trio décida de ralentir le rythme.

Olann semblait soupirer de soulagement.

Erennel était inquiet pour sa jument. Le rythme était trop intense pour elle mais ils n'avaient pas le choix et il espéra très fort que sa pauvre grand-mère tiendrait jusqu'à Fontcombe.

D'un geste doux, il lui caressa l'encolure avec une infinie tendresse. Il s'était réellement attaché à elle.
D'un seul coup, il redressa la tête. Un moment de laisser aller...

Il regarda le hobbit. Il était occupé à fumer sa pipe.

Non, il ne l'avait pas vu.

L'elfe... Elle était retournée mais son regard semblait porter plus au loin. Il regarda à son tour et ne vit rien. Mais Lithildren, elle, avait vu quelque chose.

Elle leur signala que leurs poursuivants avaient retrouvé leurs traces.

Immédiatement, il donna des coup de talons sur les flancs de l'animal pour qu'il accélère.

-La route est trop longue jusqu’à Fondcombe , si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus! Il faut couper à travers champs!

C'était le hobbit qui venait de parler.

Erennel et Lithildren se tournèrent vers lui. Lui, qui semblait toujours s'affoler très vite, avait parlé avec une telle assurance.

Le semi-homme avait l'air de savoir de quoi il parlait et il fallait se décider rapidement.

Le forgeron regarda l'elfe et lui dit :

- Je pense qu'Eugénion a raison. La route n'est plus très sûre, ils nous rattraperont très vite. Si couper à travers champs peut nous faire gagner du temps alors il faut le faire car le temps, c'est ce dont nous avons le plus besoin. Nous devrions l'écouter.

Cette fois, c'est vers lui que les regards se tournèrent.

C'était la phrase la plus longue qu'il ait prononcé depuis le début et ce n'était même pas pour se plaindre.

Sans attendre leur réponse, Erennel quitta la route.

#Erennel #Lithildren
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Lithildren Valbeön
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyJeu 24 Sep 2015 - 17:54
[HRP] Je m'excuse de la petite taille de ce post... Mais il est difficile de se rendre compte de la taille avec un portable. J'espère néanmoins que cela conviendra...
[/HRP]

Le rythme effréné de leur course ne semblait gêner ni Aldranys ni Lithildren. L'elfe et sa monture rhûnienne étaient résistants, et peu importait le temps qu'ils prendraient, ils ne seraient pas assez épuisés pour se reposer. Néanmoins, après plus d'une heure de course folle, même Aldranys était trempé de sueur. Des touffes de pelage blanc se détachaient à la moindre caresse, et Eugénion se cramponnait tant qu'il arrachait des touffes de crins.

Lithildren tenait le Hobbit fermement contre elle. Le Hobbit avait sa tête tout près de la poitrine généreuse de l'elfe, ce qui ne la gênait outre mesure dans ce contexte de fuite. Autre chose lui trottait dans la tête, lui tourmentait l'esprit. Enfin, plusieurs choses. D'abord, Nunne. Ce simple ébéniste était un ancien membre de l'ordre, il en connaissait donc des membres et l'histoire. Il avait aidé le trio avec ses informations, sans lesquelles ils seraient sans doute morts à cette heure. Il avait donné un lame elfique à l'elfe, comme pour excuser ses fautes passées. Lithildren avait donc gardé cette lame. Elle gardait l'épée pour l'homme blonc ou Eugénion, car l'un ou l'autre devraient apprendre à s'en servir. Autant mettre à profit ses connaissances en combat. La seconde chose la tourmentant était sa mémoire. L'elfe se souvenait de deux passages : un de sa captivité, et un de sa période en Imladris. Lithildren se rappelait encore les douces et passionnées sensations qui l'avaient traversée...

Le Hobbit la tira de ses pensées. L'homme blond avait ralenti l'allure pour sa vieille jument. Lithildren sentait aussi sous ses jambes qu'Aldranys ne tiendrait plus longtemps le coup. Alors elle repassa au pas et flatta l'encolure trempée de son cheval. Elle se mit ensuite à scruter l'horizon afin d'être certaine qu'on ne les suivait pas. Elle entrevoyait néanmoins ce que ses compagnons faisaient : Eugénion se mit à fumer ; Erennel caressa l'encolure de sa jument. Lithildren eut un léger sourire. Erennel n'était pas si mauvais qu'il en avait l'air, au final. L'elfe comprenait cette animosité : elle avait embarqué cet Humain dans une situation fâcheuse, dangereuse... N'importe qui aurait réagit de la sorte. Lithildren scrutait l'horizon, et une vision s'offrit à elle : un groupe de cavaliers, fonçant droit sur eux à une bonne allure.

- Nos poursuivants sont juste derrière nous ! Il nous repartir maintenant !

A ces mots, Erennel et elle lancèrent de nouveau leurs montures à vive allure. Lithildren se retournait, et remarquait qu'ils gagnaient du terrain...

- La route est trop longue jusqu'à Fondcombe, si nous restons sur le sentier ils vont nous tomber dessus ! Il faut couper à travers champs !

Erennel et elle regardèrent le Hobbit. Il était si aisément paniqué, d'habitude, qu'il surprit l'elfe par son assurance soudaine. Lorsqu'Erennel donna raison à son ami, Lithildren n'hésita pas : elle savait déjà que le Hobbit avait raison, mais la confirmation d'Erennel était un point en plus. Elle tourna alors assez sèchement, et le trio se mit à galoper à fond de train hors de la route. Derrière eux, leurs poursuivants ne cessaient de gagner lentement du terrain sur eux, bien que la distance s'accroissent par cette initiative, ou en tout elle se maintenait. Lithildren priait pour que la distance entre eux ne cesse de s'agrandir, afin qu'ils atteignent la cité elfique avant que l'ordre ne les capture et ne fasse du mal à l'un d'entre eux...
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Learamn
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyDim 27 Sep 2015 - 17:06


Le groupe conclut rapidement que la proposition du Hobbit était judicieuse ; en coupant à travers champs il pouvait espérer rejoindre Fondcombe rapidement , du moins avant que leurs poursuivants ne fondent sur eux.  Erennel fut le premier à réagir , après avoir donné raison au Hobbit avec une phrase inhabituellement longue pour le forgeron un peu bougon jusque là , il changea de cap  et quitta la route ; Lithildren ne tarda pas à l’imiter .
La terrain brouissailleux n’était pas forcément idéal pour progresser à vive allure  : la végétation fournie dissimulait roches et crevasses si bien que les chevaux pouvaient perdre l’équilibre d’un instant à l’autre ; les cavaliers devaient se montrer d’autant plus vigilants . Mais quels autres choix avaient-ils? Si ils restaient sur la route leurs ennemis auraient tôt fait de les rattraper , au moins en sortant de la piste ils avaient une infime chance de leur échapper . Une infime chance c’était déjà ça .  Se posait également le problème de la rivière qu’Eugénion avait pour l’instant préféré taire à ses compagnons mais ces derniers ne tarderont pas à le découvrir ; le seul pont aux alentours se trouvait justement dans la continuité de la route qu’ils venaient de quitter .  Mais enfin bon ! Chaque chose en son temps ! Nom d’un lithophone !
Cramponné à la croupe d’Aldranys,  Eugénion était toujours aussi mal à l’aise mais il se forçait à rester concentré  , bien qu’il ne dirigeait aucune monture ce n’était nullement le moment de laisser le malaise prendre le dessus.  Fondcombe était encore loin et le Semi-Homme pouvait à juste titre se demander si ce petit jeu et ce rythme infernal durerait encore longtemps . Il était clair que sur la distance le petit groupe ne tiendrait pas le coup .
Bien que cela soit concrètement inutile le marchand ambulant serra fortement le grand canif qui pendait à sa ceinture ; si jamais il devait se battre il était prêt à défendre chèrement sa vie et celles de ses amis . Ce courage absurde et irréaliste le rassurait quelque peu mais pas assez pour lui rendre un rythme cardiaque normal.

Le vent continuait à balayer paysage et à glacer le sang des aventuriers. Son appel morne et froid qui s’étendait sur les broussailles frémissantes résonnait en écho dans la vallée. Au dessus de leur têtes , d’énormes nuages gris s'amoncelaient et semblaient s’affronter dans un combat terrible entre titans mais le petit groupe n’avait guère le loisir de lever la tête pour admirer ce spectacle menaçant : ils avaient d’autres préoccupations bien plus urgentes pour le moment. Eugénion marmonna un juron dans sa barbe inexistante ; si même le climat s’y mettait … Décidément tout jouait en leur défaveur.

Au bout d’une quinzaine de minutes de cavalcade particulièrement éprouvantes pour les chevaux devant évolués sur un terrain beaucoup plus accidenté ils purent distinguer une cabane en bois en bordure d’une petite forêt un peu plus loin…

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Tchac

Les mauvaises herbes furent arrachés de la stèle d’un coup de sécateur extrêmement précis . Une main large mais petite balaya alors les quelques saletés qui subsistaient encore sur la pierre tombale   .  Reposant ses outils l’homme s’empara de son outre d’eau et en but un petit peu tout en regardant d’un regard mélancolique sa petite cabane. Le propriétaire des lieux était un homme de petite taille mais à la silhouette puissante et trapue ; ses muscles puissants témoignaient d’années de travail dans son modeste domaines et la  forêt environnante. Il avait le crâne chauve et un petit bouc ornementait discrètement son menton.
Après s’être hydraté , Gnoro reprit sa tâche , un chiffon en main il se mit à polir la seconde stèle qui se trouvait juste à côté de la première qu’il avait nettoyé . Son domaine avait toujours été sous le signe du calme et de la sérénité mais il y a plusieurs semaines le destin avait fait qu’un tragique évènement se produise près de chez lui ; c’était donc naturellement qu’il avait pris sur lui l’enterrement des deux défunts innocents. Gnoro avait beau fait le choix de vivre en marge de la société et de la civilisation , comme un ermite au plus proche de la nature il n’en était pas moins un homme généreux et au grand coeur . Il évitait ses semblables mais ne les haïssaient pas ; ces pauvres êtres n’avaient seulement pas réussi à comprendre le sens de leur vie , entravés comme ils étaient . Comment leur en vouloir? Il fallait juste éviter de trop les fréquenter. Au moins Gnoro pouvait se targuer de ne  subir l’influence d’aucune idéologie ou diplomate ; et pour être libre il fallait vivre reclus dans une petit cabane en bois , avec de simples vêtements de toiles et en mangeant ce que la nature voulait bien lui donner c’étaient les conditions sinéquanone et l’ermite était prêt et même heureux de les adopter. C’est alors que le bruit de sabots l’alerta , Gnoro lâcha ses outils et se redressa prestement ; la dernière fois que des cheveux et des cavaliers étaient entrés dans son domaine le sang avait coulé .   Il se saisit de son bâton et bondit  à la rencontre des nouveaux venus . Le moins que l’on pouvait dire était que l’ermite s’attendait à la venue de n’importe qui ou de n’importe quoi à l’exception d’un trio aussi improbable. A quelques mètres devant lui se tenaient une elfe aux cheveux argenté qui montait avec un Hobbit et à leur côtés un homme blond qui chevauchait une bête dont on pouvait aisément deviner l’âge avancé . Ils étaient visiblement terrifiés mais pas par l’ermite et puis ils ne semblaient pas être une menace pour ce dernier qui opta tout de même pour la prudence. Gardant son bâton levé il lança

-Peu importe qui vous êtes , qu’est ce que vous venez faire dans mon domaine?

Si Gnoro était un être paisible et pacifique il était néanmoins prêt à se battre farouchement pour protéger ses terres de bandits ou de malfrats .  

De son côté Eugénion ne cessait de lancer des regards dans son dos  et il était à chaque fois persuadé que leurs poursuivants grignotaient encore un peu plus de terrain ; ce n’était d’ailleurs pas faux . Si au début seule la vue perçante de Lithildren pouvait distinguer la silhouette de leurs poursuivants , ils pouvaient désormais tous les voir distinctement.  Il n’y avait pas une seule seconde à perdre. L’autoproclamé philosophe se chargea de répondre à l’inconnu ; après tout  c’était lui qui avait insisté pour prendre contact avec les potentiels habitants de la cabane quelques minutes auparavant  sans plus d’explications. Il parla rapidement d’une voix qui trahissait son stress et sa tension .

-Monsieur.
Il marqua un temps d’arrêt comme le faisait tout Hobbit qui se respecte après une marque de politesse puis il reprit à nouveau de manière très rapide.
Nous ne sommes que de simples voyageurs inoffensifs mais nous sommes malheureusement poursuivis par une horde de bandits . Connaîtrez vous s’il vous plaît un moyen de traverser la rivière sans faire de détour.

Gnoro baissa sa garde , de toute évidence ces étrangers n’étaient pas hostiles et ils disaient vrais . L’ermite pouvait distinguer au loin un groupe de cavaliers qui galopaient vers eux ; ils seraient bientôt là . Après un petit moment de réflexion le propriétaire du domaine leur répondit

-Continuez votre chemin mais dirigez légèrement plus au Nord , il devrait y avoir un passage à gué. J’espère simplement que vos chevaux n’auront pas peur de se mouiller.

Il ne fallait pas plus d’informations pour Eugénion qui remecia rapidement Gnoro avant que Lithildren ne fasse à nouveau partir Aldranys à vive allure avec Olann sur ses talons qui tenait le rythme tant bien que mal .

Quand ce genre de poursuite les chasseurs finissaient généralement par rattraper leur proie , à l’usure sans aucun doute et c’était exactement ce qui se produisait . A chaque minute qui passait Oropher et ses sbires gagnaient encore quelques mètres supplémentaires ; la situation devenait réellement délicate.  Les montures commençaient à fatiguer , le puissant Aldranys n’était plus aussi frais que quelques heures auparavant et Olann commençait à accuser sérieusement le coup. Le constat était simple mais inéluctable : ils n’avançaient plus assez vite.  Lithildren et Erennel avaient beau éperonner leur chevaux ceux ci étaient à bout de forces et n’en pouvaient plus ; seule la conscience d’un danger imminent et l’instinct de survie les faisaient encore avancer , malheureusement trop lentement.

Après plusieurs longues dizaines de minutes de poursuite ils purent entendre clairement le clapotis de l’eau , la rivière était désormais toute proche et ça n’était pas forcément une bonne nouvelle . Leurs poursuivants avaient déjà quasiment comblé leur retard et la traversée leur prendrait un certain temps ; un temps qu’il n’avait pas. S’ils n’étaient pas assez rapide leurs assaillants les auraient rejoints avant qu’ils n’aient fini de traverser et le combat s’engagerait alors au bord de l’eau.  Et justement c’était précisément ce qui était en train  de leur arriver ils n’étaient pas assez rapide .

Il n’y avait plus qu’une dizaine de mètres entre proies et prédateurs . Les trois aventuriers pouvaient entendre leur poursuivants lancés derrière eux ; les encouragements qu’ils adressaient à leur monture pour que celle-ci aillent encore plus vite, dépassent leur limite.
Une flèche siffla et fendit l’air , passant juste à côté de l’oreille d’Erennel ; à quelques centimètres près le projectile se fichait dans son crâne et l’archer adverse aurait tôt fait de régler la ligne de mire. En se retournant le forgeron put furtivement   apercevoir son agresseur , un elfe aux longs cheveux bruns qui dévisageaient l’homme de son regard émeraude et perçant , un rictus meurtrier sur son visage. Visiblement si ils désiraient capturer Lithildren en vie , il n’en était rien pour l’homme et le Hobbit et comme ce dernier chevauchait avec l’elfe c’était bien le forgeron qui était la cible des projectiles des assaillants ; tout le monde était en danger mais dans l’immédiat c’était lui qui devait craindre pour sa vie.

C’est donc sans hésiter qu’il lança Olann dans la rivière quand ils y arrivèrent ; il devait continuer à avancer coûte que coûte . Dans le cas contraire il était condamné. La vieille jument devait à présent lutter contre le courant et le froid pour sauver Erennel . De son côté Lithildren prit le temps de tourner la tête avant de se lancer ; Oropher lui lança un regard mauvais mais il ne semblait pas tout à fait serein comme si quelque chose commençait à lui lui échapper. Impossible de savoir quoi mais Lithildren avait une bonne raison de penser qu’il vivrait encore un peu ; elle n’avait plus qu’à lancer Aldranys à la suite d’Olann qui se débattait dans l’eau.

#Gnoro


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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyVen 2 Oct 2015 - 22:43
Le terrain était très accidenté. Ce qui les forçait à diminuer l'allure. La pauvre Olann avait bien du mal. Elle se demandait sûrement pourquoi avoir quitté une route si confortable pour passer dans un tel endroit. Elle devait sans nul doute trouver les humains très étranges et sur son dos, elle n'avait pas l'humain le plus simple à comprendre.

Celui-ci attentionné sur cet itinéraire particulièrement épineux bougonnait contre chaque buisson qui osait se mettre en travers de son passage, et que dire des roches dissimulées sournoisement...

Olann dérapa sur l'une d'entre elle, ce qui eut pour effet de déstabiliser son cavalier. Erennel tomba sur un buisson d'épineux qui amortit sa chute mais laissa quelques jolies égratignures.

Un peu secoué, il se releva immédiatement et vérifia rapidement que sa jument n'avait rien.

Tout allait bien si ce n'est qu'elle aussi avait eu peur, il la rassura par quelques caresses.

Avant de remonter à cheval, il donna un bon coup de pied dans la roche coupable et dissimula autant que possible la douleur qui suivit pour ne pas avoir l'air idiot.

De tout ce temps, il n'avait pas accordé la moindre attention à ses compagnons de route.

Le duo, bien plus rapide avec la dextérité de l'elfe à manier son cheval à travers ce chaos que lui avec sa vieille jument, était passé devant depuis bien longtemps.

Quand il leva les yeux, il réalisa qu'ils avaient pris pas mal d'avance, il les rattrapa tant bien que mal en râlant davantage.

Ce qui le réconforta toutefois, c'est qu'ils ne s'étaient aperçus de rien.

Ils galérèrent encore durant un temps qui lui parut infini sur ce chemin improvisé avant d'apercevoir une cabane à l'orée du bois.

Eugénion insista pour parler à ces éventuels habitants.

Décidément, quel esprit d'entreprise, s'étonna le forgeron

La maison était effectivement habitée et son propriétaire les accueillit bâton à la main.

-Peu importe qui vous êtes , qu’est ce que vous venez faire dans mon domaine? 

L'homme était de petite taille mais néanmoins, son air menaçant et surtout son imposante musculature ne donnait pas envie de lui chercher d'histoire.

Eugénion prit la parole 

-Monsieur. Nous ne sommes que de simples voyageurs inoffensifs mais nous sommes malheureusement poursuivis par une horde de bandits . Connaîtrez vous s’il vous plaît un moyen de traverser la rivière sans faire de détour.

Erennel écarquilla les yeux

- Comment ça, rivière ? Quelle rivière ? S'exclama t-il

Les autres ne lui prêtèrent pas attention. Ce n'était pas le moment

Gnoro leur indiqua un chemin vers le nord.

Ils repartirent aussitôt. Il ne fallait pas perdre un instant. Leur poursuivants se rapprochaient. Les chevaux étaient au bout de leur force. Olann avançait avec grand peine. La rencontre avec leurs ennemis semblait inéluctable.

En entendant le bruit de la rivière, Erennel se crispa.

Ses souvenirs le hantèrent.

Il avait 10 ans. Il faisait un temps magnifique et il avait tellement insisté que sa mère avait accepté de l'accompagner se baigner en stipulant toutefois qu'ils n'iraient pas plus loin que le gros rocher où les courants étaient trop fort.
Lui ne voulait pas qu'on le traite comme un bébé et pour mieux le prouver, il sauta directement du gros rocher.
Sa mère, en colère, lui somma de revenir.

-Tu vois bien, maman, comme je suis fort, j'arrive à nager contre le courant, je suis un homme maintenant.


Mais il perdit le contrôle, il se sentit emporté et eut juste le temps de voir sa mère se précipiter à son secours avant que l'eau ne l'engloutisse.

Quelque chose frôla son oreille.

Il eut le réflexe de se retourner. Un archer se tenait là.

- Un elfe, évidemment, maugréa t-il en se précipitant dans l'eau.

Il n'avait pas d'autres alternatives. Sa vie était en danger. De toute évidence, ils voulaient se débarrasser de lui avant de s'en prendre à Lithildren. Il ne se laisserait pas tuer comme ça et encore moins par un elfe.

Le courant était fort, la pauvre Olann avançait comme elle pouvait au milieu de cette eau glaciale et tumultueuse. Sur son dos, Erennel était paniqué, incapable de guider sa jument dans ses efforts.
Il revivait l'enfant qui l'avait été pris dans les tourbillons. Combien de temps son calvaire avait duré ? Il ne savait pas mais cela lui avait paru une éternité...

Olann, épuisée, affolée, n'avançait plus. Il fallait se ressaisir.

Il ne savait plus s'il faisait une bêtise mais il descendit. Il fallait de toute manière réagir, sinon, ils étaient perdus tous les deux et il tenait bien plus à elle qu'à lui.

Pendant un instant, il ne put rien faire. La peur le paralysait mais il avança tant bien que mal.

Une flèche jaillit à ses côtés, il s 'écarta vivement et glissa.

Se débattant dans le courant, il n'avait cependant pas lâché les rênes.

Garder son sang-froid, il faut garder son sang-froid

Sur sa droite, un rocher dépassait de l'eau, il l'agrippa et réussit à rétablir son équilibre.

Il continua de tirer Olann pour rejoindre l'autre côté du rivage.

Une autre flèche effleura la croupe de l'animal. Elle poussa un violent hennissement et paniquée, se précipita, tirant son cavalier dans sa course jusqu'au rivage. Elle le traîna encore quelques mètres plus loin.

Tout courbaturé et dans un état lamentable, Erennel se releva.

Olann, épuisée, tremblait de tous ces membres.

-T'inquiète ma belle, ça va aller, lui dit-il rapidement.

Il se retourna, cherchant du regard l'elfe et le hobbit.

Les homme d'Oropher arrivaient déjà à la rivière.
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Lithildren Valbeön
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptySam 3 Oct 2015 - 14:36
Lithildren prit les rênes à une main, l'autre tenant fermement son ami Hobbit. Elle suivit Erennel à travers la végétation dense. Les deux cavaliers furent séparés par une lourde pierre offrant deux chemins séparés de nouveau par une rangée d'arbres bordés d'épais buissons : il était donc impossible de franchir cette ligne, ce mur végétal. L'elfe aux cheveux d'argent espérait que leurs poursuivants seraient ralentis par l'épaisse végétation, mais si eux pouvaient passer, ils pourrait passer également. Lithildren fit ralentir à peine son cher Aldranys épuisé afin de mieux éviter les pièges naturels. Le cheval blanc s'érafla l'épaule sur une brancher dépassant un peu trop du mur, et que Lithildren n'avait pas eu le temps d'esquiver ni de voir. Il n'y avait pas de blessure profonde, ni d'entaille, mais une trace rosée-rouge très clair salissait désormais la robe immaculée du cheval, virant au gris à cause de la transpiration. Grâce à sa vision excellente, Lithildren prévoyait une fraction de seconde à l'avance l'avancée du paysage : elle évita ainsi un buisson gênant, une pierre glissante, un trou qui aurait blessé gravement Aldranys ; elle put donner des directives à Eugénion pour qu'il se baisse sur le côté afin d'éviter des branches un peu basses. Son agilité à elle la faisait se pencher à l'inverse du Hobbit, tout en gardant un oeil sur la route. Mais il devenait difficile de tenir le Hobbit avec ce terrain accidenté, et il manqua de tomber au sol plusieurs fois. Le mur végétal s'était épaissi, et Lithildren eut la crainte d'avoir perdu - de vue et perdu tout court - Erennel. Elle ralentit et se tourna : il était un peu plus loin derrière, quelques égratignures gagnées durant la traversée.

La cavalcade reprit durant une ou deux minutes supplémentaires avant qu'ils puissent apercevoir une cabane à l'orée du bois accidenté. Un homme petit mais trapu et visiblement robuste les accueillit avec un bâton à la main.

- Peu importe qui vous êtes , qu’est ce que vous venez faire dans mon domaine?

Lithildren observa l'homme et les alentours. Près de là se toruvait deux tombes, bien entretenues malgré la végétation sauvage abondante autour des stèles. L'endroit était calme, tranquille et paisible. Cet homme devait aimer la vie solitaire, dans un lieu reculé, afin que nul ne l'importune. Une vie avec des ressemblances elfiques, somme toute. Mais l'elfe sortit rapidement de sa rêverie pour se concentrer à la suite de la cavalcade.

- Monsieur. Nous ne sommes que de simples voyageurs inoffensifs mais nous sommes malheureusement poursuivis par une horde de bandits . Connaîtrez vous s’il vous plaît un moyen de traverser la rivière sans faire de détour.

Lithildren se retourna. L'épais bois ne lui permettait pas de percevoir si leurs poursuivants avaient emprunté la route ou le bois, mais elle ne souhaitait pas le savoir. Elle aperçut néanmoins, en se retournant dans l'autre sens, un groupe de cavaliers se rapprochant un peu trop vite.

- Continuez votre chemin mais dirigez légèrement plus au Nord , il devrait y avoir un passage à gué. J’espère simplement que vos chevaux n’auront pas peur de se mouiller.

L'elfe entendit cette phrase, mais ne prêta aucune attention à l'étonnement d'Erennel qui suivit. L'elfe remercia l'homme d'un hochement de tête, et relança à vive allure Aldranys qui bondit avant de galoper à fond de train. Le petit repos n'avait largement pas suffit à reposer le cheval blanc-gris désormais, mais il galopait à plus rapide allure que quelques minutes plus tôt. Lithildren avait senti les membres de son pauvre cheval trembler quand il fut à l'arrêt. Elle espérait qu'il ne lâche pas trop tôt, ni la pauvre vieille jument du forgeron blond.

Lithildren agrippa Eugénion et prit un air déterminé. Le Hobbit leva légèrement les yeux, et en voyant le visage ferme et déterminé de l'elfe, il eut un pointe admirative. Lithildren donna un violent coup de rênes à Aldranys afin qu'il dévie de son chemin. Un ordre violent s'ensuivit, et l'elfe perçut plusieurs bruits. Lithildren aperçut que la moitié suivait désormais Erennel qui se débattait dans la rivière. Quant à elle, l'elfe brun s'était rapproché d'un mètre ou deux à cause du changement de trajectoire. Il était avec l'autre moitié de ses hommes derrière elle, qui commençait à paniquer bien que cela ne soit pas visible sur son visage. Erennel était plus ou moins sauf, mais elle avait au moins réussit à faire dévier l'elfe qui les poursuivait. Lithildren poussa encore un peu Aldranys, puis le reste passa très vite.

Aldranys, arrivé au bord de la rivière, fit un saut que même Lithildren n'aurait pu prévoir. Il avait sauté à cause du bord, effrayé par quelque chose, sans doute un poisson ou une pierre. Le cheval blanc-gris se réceptionna au milieu du courant fort et glissa. Lithildren et Eugénion tombèrent dans l'eau, mais l'elfe gardait serrée contre elle le Hobbit, et tenait son cheval de l'autre main. Elle parvint à caler ses pieds alors que son cheval se débattait dans l'eau glacée. Aldranys, quant à lui, parvint à se redresser par miracle et Lithildren remit le Hobbit sur la selle du cheval. Incapable de remonter à cause de leurs poursuivants trop proches désormais, l'elfe donna une claque sur la croupe d'Aldranys qui se lança vers la berge. Lithildren se retourna et vit Oropher et ses hommes, l'air méchant. Elle, de son air déterminé, se précipita vers la rive où se trouvaient ses compagnons de voyage. Arrivée sur la fameuse rive, elle bondit en selle juste derrière Eugénion et observa les hommes de l'Ordre.
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Learamn
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyMer 7 Oct 2015 - 11:42

Si la maîtrise de la situation par Erennel et son fidèle destrier Olann pris dans les flots était toute relative celle de Lithildren et Eugénion était clairement catastrophique. Sans que l’elfe n’eut pu le prévoir , Aldranys fit un bond phénoménal pour plonger dans la rivière ; envoyant au passage valser ses deux cavaliers. L’eau était glacée et le courant étonnamment puissant pour un petit cours d’eau tel que celui-ci . Pris de panique par cette chute soudaine Eugénion commença à s’agiter ; il effectuait de grands gestes inutiles avec ses bras et ses jambes dans l’espoir de lutter contre le courant. L’elfe amnésique ne s’était pas laissé déstabilisée , elle tenait fermement d’une main les rênes de son cheval et de l’autre elle s’était saisie d’Eugénion pour l’amener avec elle vers la rive. Complètement affolé le Semi-Homme ne comprenait pas réellement ce qui était en train de lui arriver ; l’eau déferlait sans cesse et n’avait pas manqué de le recouvrir entièrement à plusieurs reprises . Le Hobbit préférait l’eau quand elle était chaude et dans une baignoire mais dans ces conditions cette eau lui apparaissait en tout points détestable.

A grand peine mais en faisant preuve d’une détermination à toute épreuve , Lithildren se rapprochait de plus en plus du rivage , tirant derrière elle son cheval et son ami. Elle devait lutter contre le courant , le froid et le sol glissant  ; devant elle Erennel venait d’atteindre la terre ferme .  Le forgeron avait su faire preuve de sang-froid et il avait effectué la traversée avec plus ou moins de facilité.

De son côté Eugénion prit enfin conscience que continuer à se débattre de la sorte gênait plus l’elfe qu’autre chose ; il tenta donc de se calmer bien que la chose n’était pas aisée . En effet si le niveau venait à gagner encore un peu plus en profondeur ou si le débit de l’eau augmentait  c’était lui et pas un autre qui se retrouverait intégralement sous l’eau .

Au fur et à mesure que Lithildren avançait , la traversée devenait de plus en plus difficile . La nature semblait déchaîner ses éléments pour empêcher l’elfe aux cheveux d’argent d’atteindre son but  ; le courant était encore plus fort , l’eau encore plus froide , le terrain encore plus accidenté. Chaque pas supplémentaire était plus dur à faire que le précédent ; de nombreux voyageurs se seraient découragés , épuisés , et auraient fait le choix de laisser le courant les emporter ; un choix peu judicieux car c’était la mort qui se trouvait au bout du chemin , cela Lithildren l’avait compris et elle continuait à se démener comme une lionne pour sauver sa vie et celle de ses lionceaux . Erennel , depuis la rive , observait la scène , impuissant.  Mais courage , persévérance et abnégation finissent toujours par payer , et au prix d’innombrables efforts ils atteignirent la berge sains et sauf.  Avec l’aide du forgeron Eugénion se hissa sur la berge , rapidement imité par l’elfe qui tirait son cheval derrière elle .
Epuisés et trempés le petit groupe n’avait assurément pas la force de reprendre une intense course-poursuite . Ils restèrent sur la berge où ils reprenaient leur souffle tant bien que mal tandis qu’ils grelottaient à cause du vent qui soufflait sur leurs organismes meurtris et mouillés jusqu’au os .  Ils tournèrent instinctivement leur regard vers la rive opposée ; il n’y avait plus qu’à espérer qu’un miracle se produise pour empêcher les sbires d’Oropher de franchir la rivière car s’ils y parvenaient c’en était fini du petit trio bien trop fatigué pour pouvoir fuir ou opposer une résistance ne serait ce qu'un tant soit peu crédible. Un miracle oui , et c’est à peu de choses près ce qui se produisit…







Ils étaient enfin à leur portée , quelques mètres à peine devant eux , en train de fuir vainement l’inéluctable  . Bientôt ils seraient sur eux et l’issue de ce combat inégal était dores et déjà écrite ; Norfal le savait. Déjà les flèches des ex-agents de l’Ordre pouvaient atteindre les fuyards ; Oropher avait pris pour cible cet homme blond qui avait contrecarré ses plans à Bree . L’elfe n’avait nullement l’intention de le capturer en vie et comptait bien envoyer cet homme incommodant sur les plaines de lumières.  Mais même pour un elfe ayant des siècles d’expérience , tirer à l’arc sur une cible en mouvement tout en galopant n’était pas une chose aisée et à plusieurs reprises Oropher rata sa cible de peu .

Quand il vit qu’un ruisseau se trouvait devant eux , Norfal esquissa un sourire ; la traversée prendrait beaucoup de temps aux trio qu’ils poursuivaient . La poursuite s’arrêterait donc ici , à proximité de ce cours d’eau qui serait bientôt teinté de rouge sang. Mais alors que l’espion allait lancer son cheval dans l’eau à la suite des fugitifs Oropher leva le bras et cria


-Arrêtez-vous!


Surpris , Norfal stoppa sa monture et observa son supérieur qui semblait profondément troublé . L’elfe fixait la rivière avec de grand yeux écarquillés dans lequel on pouvait lire de la peur, de mémoire humaine , jamais l’espion n’avait vu Oropher dans un tel état. Ce dernier fit même reculer son cheval de quelques mètres sans pouvoir détacher son regard terrifié du courant . Après de longues secondes il releva enfin son regard tout en lançant un regard plein de haine à cet elfe , cet homme et ce Hobbit qui osait le défier . Mais ces derniers semblaient , sans vraiment comprendre comment , avoir remporté cette manche-ci.


-Au pont! Tous au pont vite!


Au pont? Mais celui-ci se trouvait à des lieux d’ici ! Pourquoi ne pas simplement traverser la rivière ici? S’ils prenaient le pont les fuyards prendraient une avance conséquente et avaient de fortes chances d’atteindre Fondcombe avant qu’ils ne puissent les rattraper. C’était rageant ! Ils étaient si proches du but , à portée de mains . Norfal tenta de protester:


-Mais prendre le pont nous ferait faire une détour de plus…


Oropher fit alors volte-face et adressa un regard noir à son subordonné


-Il suffit ! Nous prenons le pont!


De frustration Norfal frappa du poing la croupe de son cheval mais ne répondit pas . Quand Oropher était dans cette humeur là il ne valait mieux pas le contredire au risque de s’attirer les foudres de ce combattant émérite. Mais la manoeuvre de l’elfe avait de quoi étonner , lui qui était d’ordinaire un fin stratège était en train de commettre une erreur qui risquait bien de leur coûter cher. Qu’est ce qui pouvait bien le motiver?


Avant de suivre Oropher et les deux autres qui se dirigeaient déjà au triple galop vers la passerelle  , Norfal , animé par un éclair de lucidité , sortit de sa sacoche une petit fléchette qu’il plaça dans sa sarbacane. Il propulsa le projectile de l’autre côté de la rivière et il ne manqua pas sa cible. La fléchette se ficha sèchement dans la cuisse d’une Lithildren qui ne s’y attendait pas réellement . En  voyant cela Eugénion courut se mettre à l’abri derrièr eun rocher , il ne désirait pas être pris pour cible. Le projectile fit heureusement plus de peur que de mal , la souffrance engendrée était minime et l’elfe retira aisément la fléchette avant de monter à nouveau en selle . Il était temps pour le petit groupe de repartir avant que la nuit ne tombe ; il valait mieux profiter de l’avance qui leur avait été offerte par les Valars .


Norfal de son côté avait conscience qu’avec ce détour la partie allait être beaucoup plus compliquée à remporter mais au moins restait-il un espoir . Il n’y avait plus qu’à prier pour que la drogue injectée dans le projectile fasse son effet.

#Oropher


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Erennel
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyLun 12 Oct 2015 - 22:37
De la rive, Erennel, encore secoué par la rude traversée, observa impuissant ses compagnons de route.

Lithildren tenait dans une main les rênes d'Aldranys et de l'autre Eugénion qui, complètement affolé, se débattait dans l'eau. Le puissant courant manquait d'entraîner le duo dans ses flots à chaque instant, Lithildren peinait mais restait déterminée.

Erennel en fut fort impressionné.

Les mouvements saccadés d'Eugénion n'arrangeait pas les choses cependant l'elfe ne lâchait pas prise. Le petit bonhomme pouvait les conduire à leur perte, elle continuait à le tenir fermement.

Au bout d'un certain temps, il finit par se ressaisir et essaya de garder un sang-froid relatif.
Fort heureusement car les courants devenaient de plus en plus fort.

Le forgeron ressentait la douleur vive de sa traversée périlleuse mais ce n'était pas ça qui l'empêchait de venir à leur aide, c'était la peur, il ne voulait pas y retourner.

Le petit garçon se réveilla sur la terre ferme. Par chance, l'eau l'avait amené sur la rive. Il ui fallut du temps pour reprendre ses esprits.

Quel idiot avait-il été ! C'est sûr que sa mère avait encore eu raison. Il avait toujours l'impression qu'elle le couvait de trop alors il n'obéissait jamais, même s'il avait conscience que c'était pour le protéger.

En tout cas, il ne ferait plus l'imbécile, il avait bien eu trop peur.

- Maman ! Maman ! Je suis là, tout va bien !

Personne ne lui répondit.

Elle est trop fâchée, pensa-t-il

- Maman, je m'excuse

Il ne la voyait nulle part.

- Maman, je suis désolé, je te jure. Je ne recommencerai plus.

C'était implacable, elle ne pouvait jamais resté fâchée longtemps . Elle allait se montrer, lui donner une corvée pour la semaine qu'elle oublierait deux jours plus tard.

Mais là, personne ne vint.

Il la cherchait du regard partout. Sans savoir pourquoi, les battements de son cœur s'accélérèrent.

- Maman, cria -t-il les larmes aux yeux.

Son attention fut attiré en aval de la rivière, près de la berge où il avait échoué, quelque chose flottait.

Il se précipita. Les ronces déchiraient ses jambes nues sur son passage mais il ne ressentait rien, il ne ressentait plus rien. Les larmes lui voilaient la vue mais il avançait. Il avait comprit ce qu'était la chose.

Un ordre d'Oropher le fit sortir de ses tristes pensées.

Il vit que ses compagnons se rapprochaient de la rive. Il se précipita et tendit la main à Eugénion qui était ravi de sortir enfin de cette tourmente.

Avoir l'occasion de sortir des ses déchirants souvenirs n'était pas pour lui déplaire. Pour un peu, il en aurait presque remercier l'elfe... presque.

Sur la berge, ils firent une pause dangereuse mais indispensable tant pour se remettre de leur émotions que physiquement, avec l'espoir que quelque chose retarderait leurs poursuivants.

Le miracle tant espéré arriva, les hommes d'Oropher commencèrent à s'éloigner. Ils ne comprirent pas. Ils étaient à deux doigts de les rattraper.

Mais l'heure n'était pas à la réflexion, il fallait repartir. Il eut été étonnant qu'ils abandonnent définitivement leurs proies. Et justement, l'un deux propulsa une fléchette qui atteignit Lithildren à la jambe. Eugénion, craignant la poursuite de l'attaque, fila se cacher mais rien d'autre ne vint.

Ils avaient juste tirer pour dire « On ne vous oublie pas ».

L'elfe retira la fléchette sans mal et remonta sur son cheval.

La suite du trajet se passa sans embûche mais l'angoisse et la tension chevauchaient avec eux à chaque instant.

La réaction de leurs ennemis laissa Erennel encore dubitatif. Ils étaient fatigués, blessés, des proies faciles. Pourquoi ne les avaient-il pas attaqué tout de suite ? Il craignait que cela cache quelque chose de plus effrayant, quel était leur plan ?

Se concentrant de nouveau sur le chemin, il jeta un regard à Lithildren et Eugénion chevauchant devant lui, se demandant ce qu'ils en pensaient.

C'est alors qu'il remarqua que l'elfe vacillait sur son cheval.

La fatigue commence à se faire sérieusement sentir, pensa t-il

Il espéra silencieusement qu'ils étaient près de leur but.
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Lithildren Valbeön
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyMar 13 Oct 2015 - 18:22
Lithildren affrontait les hommes d'Oropher du regard, prête à en découdre s'il le fallait. Aldranys avait une blessure minime au niveau de la croupe, et désormais il ne portait pas une mais deux légères blessures tâchant sa robe déjà souillée par la transpiration et maintenant les flots. L'elfe aux cheveux d'argent était là, fièrement dressée mai prête à l'attaque. Oropher prit une décision de bonne augure : il ordonna à ses troupes de contourner l'eau et de prendre le pont. Le trio serait loin d'ici là, enfin elle l'espérait. Mécontents, les hommes d'Oropher tournèrent bride à la suite de ce chef aussi elfe que Lithildren mais au coeur souillé et corrompu. Elle ne souhaitait pas connaitre les raisons d'une telle haine envers un autre elfe. Pour la première fois depuis plus de 200 ans, elle ressentit de la peur, une vraie peur bien nette dans son coeur et son esprit, cette peur qui lui fit prendre soudainement conscience de l'importance de la vie, et de sa valeur.

Une douleur aussi légère qu'un piqûre d'insecte la prit à la cuisse. Promptement, elle retira la fléchette et la jeta dans l'herbe près du trio. Eugénion se cacha, comme un lâche, ce qui déplut fortement à l'elfe. Après tout le courage dont il avait fait preuve, voilà qu'il se cachait pour éviter la mort. Certes la fuite peut aider, mais Lithildren savait l'affrontement contre l'elfe brun inévitable. Son destin se jouait maintenant, et il lui faudrait toute la force nécessaire pour y parvenir.

Après une pause, elle commanda le départ. Aldranys ne boitait pas, mais son allure avait ralentit. Elle pressa le pas et lança les chevaux au petit galop, histoire de garder une certaine distance avec leurs assaillants. La nuit ne tarderait plus à tomber, et l'elfe craignait qu'un orage n'éclate bientôt. Ce serait le bouquet... Ou une fleur empoisonnée. Lithildren regardait droit devant, soucieuse. Elle n'avait toujours pas adressé un mot à Eugénion à propos de ses souvenirs. Pour changer de sujet et détendre son ami Hobbit, Lithildren se mit à lui parler. Cela la rassurait également, et l'empêchait de s'endormir, car la fatigue ou un léger étourdissement l'avait prise un peu plus tard.

- J'ai rêvé, enfin plutôt, je me suis souvenue de bribes de mon passé...

Et elle raconta ses deux souvenirs : celui de sa période d'enfermement et celui de l'entrainement avec un ancien amant qu'elle aurait eut. A la mention de cet elfe, Lithildren sentit son coeur se serrer. Nunne avait parlé d'une bataille à Imladris. La cité serait en ruines, ou en mauvais état... Il était donc possible que l'elfe ne retrouve ni ses parents ni son amant, et que tout se voyage ne fût vain. A cette pensée, elle s'en voulait atrocement. Et si tout cela n'était que vain espoir ? Ou utopie ? Orgueil démesuré, rêverie folle ? Elle ne trouverait pas assez de mots pour décrire cette aventure qui devenait plus un jeu de survie et de chasse qu'un simple voyage...

Elle se sentit défaillir sérieusement. Sa vision se troubla, elle eut du mal à se concentrer sur ce qu'elle voyait et percevait. Elle vacilla et manque de tomber au sol. Que...?
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptySam 24 Oct 2015 - 23:39

Les miracles étaient rares et exceptionnels et beaucoup de monde y avaient cessé d’y croire depuis des lustres, Eugénion le premier du moins jusqu’à maintenant. Par quel autre terme que celui de « miracle » pouvait-on objectivement désigner cette soudaine retraite temporaire de la part de leurs poursuivants alors que ces derniers étaient sur le point de les rattraper.  Il ne savait quel être supérieur venait de leur offrir une opportunité d’atteindre Fondcombe et de s’en sortir indemne ; cette chance était à saisir car le Hobbit doutait fort qu’il y en aurait une seconde. Le pont était à des lieues de là et le petit trio venait par conséquent de prendre une sacrée avance sur leurs assaillants ; ils purent ralentir l’allure pour laisser les montures souffler un peu et la nuit tombé ils pourraient même se permettre le luxe de se reposer quelques heures à condition bien sûr de garder un œil attentif ouvert pour monter la garde et prévenir tout imprévu ; du repos , leurs organismes en avaient bien besoin .
L’épuisement gagnait tous les petits membres du philosophe, son corps n’était aps fait pour supporter ce genre d’aventure. Les elfes et les hommes en bonne condition physique pouvaient tenir le choc mais franchement y’avait-il une chose qu’un Semi-Homme puisse surmonter seul dans ce genre de périple ? A part la digestion d’un petit-déjeuner conséquent Eugénion ne voyait pas grand-chose.

Toujours assis juste devant Lithildren , le marchand ambulant observait d’un œil vitreux le paysage qui se profilait devant eux . Le climat se réchauffait quelque peu et le vent se faisait moins ressentir ; la végétation était de plus en plus luxuriante et une faune diversifiée habitait ces prairies. Autant de signes qu’ils approchaient de Fondcombe ; la cité elfique millénaire qui faisait resplendir et prospérer les  régions adjacentes par quelque magie ancestrale.
Bercé par le trot lent d’Aldranys ; Eugénion se laissa peu à peu gagner par le sommeil. Ainsi il somnolait, le menton sur le poitrine et la tête se balançant au rythme des pas du cheval. Les heures passèrent et ils pénétrèrent dans une forêt assez calme et clairsemée. Les arbres respiraient la sérénité  et les oiseaux gazouillaient gaiement. Autant de petits détails qui pouvaient redonner l’espoir et le sourire à des aventuriers éreintés. L’endroit était très peu fréquenté ; seuls quelques bûcherons discrets venaient faire leur travail en prenant gare à ne pas faire trop de bruit comme s’il craignait de briser l’harmonie qui régnait dans ce lieu. Nul plan et nul carte n’était nécessaire pour comprendre que Fondcombe n’était plus très loin.

Alors le soleil disparut pour laisser sa place à la lune qui illuminait la nuit noire de son éclat immaculé. Lithildren et Erennel se mirent rapidement d’accord pour s’installer dans une clairière pour la nuit ; de toute façon l’obscurité nocturne des bois ne leur permettait pas de continuer leur route sans risquer de perdre le cap.  Epuisé, le forgeron et le Hobbit s’endormirent à même le sol ; laissant très galamment à l’elfe le soin d’assurer le premier tour de garde malgré les vertiges dont elle était victime.

La drogue qui avait atteint la jambe de l’elfe aux cheveux argentés par le biais de la fléchette s’instillait doucement dans l’organisme de cette dernière et faisait peu à peu son effet pervers. Au fil des minutes les maux de têtes et les vertiges devenaient de plus en plus douloureux et fréquents tandis qu’elle avait l’impression que ses sens la trompaient. Sa vue n’était plus aussi perçante qu’auparavant et l’horizon lui apparaissait flou, son ouïe captait tellement de sons à des intensités très fortes qu’elle avait l’impression que son tympan allait exploser et elle était bien incapable de reconnaître une quelconque odeur ; et avec tout ça elle devait encore monter la garde.

Elle s’efforçait de rester éveillée et de ne pas perdre connaissance ; elle avait le devoir d’assurer son créneau de garde et elle comptait bien l’honorer. Erennel prendrait la relève bientôt .  Alors qu’elle luttait contre ses maux un fracas l’alerta sur sa droite ; quelque chose approchait. Elle fit volte-face en criant pour alerter ses compagnons ; le forgeron bondit d’un coup et se rangea immédiatement auprès de  l’elfe après avoir saisi sa lame ; prêt au combat. Eugénion fut bien réveillé par le cri d’alerte , il se mit assez péniblement debout sur ses deux petites jambes et serra ses poings tremblants ; lui aussi était prêt à en découdre, enfin le moins possible mais il était tout de même prêt . C’était déjà une effort surhobbitien que d’être prêt à l’affrontement.
La cause de cette alerte ne tarda pas à se manifester , un écureuil roux ; complètement affolé par le remue-ménage qu’il avait provoqué en marchant sur une malheureuse brindille , s’enfuit sans demander son reste. Un écureuil ! L’elfe les avait alertés de la présence d’un écureuil en plein milieu de la forêt ! Ah elle était bien bonne celle-là ! Lithildren n’en revenait pas ; comment un si petit animal avait pu produire un tel fracas , on aurait dit le bruit d’un énorme grizzly. Visiblement ses sens lui jouaient bien des tours . Erennel jeta un regard noir à l’elfe ; la situation aurait peut-être prêté à sourire si les esprits n’étaient pas aussi tendus.

C’est alors que les douleurs causés par al drogue arrivèrent à leur acmé  et d’un coup Lithildren qui avait jusque-là réussi à plus ou moins contenir les effets perdit connaissance. Elle s’écroula sur le plancher de mousse , de feuille et d’humus ; la respiration haletante. Affolé par l’évanouissement de son amie Eugénion se précipita sur elle ; il lui prit son pouls et la température : elle souffrait d’une violente fièvre.  Il leva les yeux vers Erennel qui d’un simple regard lui fit comprendre qu’il n’avait pas la moindre idée de la procédure à suivre. C’était un forgeron qui savait se battre pas un médecin ou un herboriste. Le Hobbit comprit alors que c’était à lui de prendre les choses en main ; l’avenir de l’expédition reposait sur ses petites épaules. Il sortit de sa sacoche une touffe d’herbes aux vertus médicinales qu’il avait toujours lui ; normalement il fallait les préparer en infusion mais en l’occurrence il n’avait ni le temps ni les moyens de faire une tisane pour la malade. Il tendit les herbes à Erennel

-Messire Erennel ! Mélangez ça à de l’eau s’il vous plaît et faites lui boire le mélange. Vite le temps est compté.

Eugénion savait qu’il fallait remettre l’elfe sur pied au plus vite pour pouvoir repartir et préserver un peu d’avance mais ce n’était pas simplement pour cela qu’il s’acharnait à déployer ses maigres connaissance médicales puisées ça et là dans quelques ouvrages poussiéreux. Non , il désirait aussi ardemment sauver et soigner ce qu’il pouvait appeler « une amie » . L’elfe avait été depuis leur rencontre une oreille attentive à son discours si particulier , elle avait été la personne parfaite avec qui débattre ou échanger à propos de tel ou tel sujet et elle lui avait sauvée la mise à maintes reprises . Leur rencontre à Edoras avait peut-être été fortuite mais elle avait été bienheureuse.  

Il appliqua des compresses sur le front de l’elfe amnésique tandis qu’Erennel qui avait achevé sa préparation s’efforçait de la donner à boire tout en prenant soin de ne pas étouffer la patiente du soir. Ils ne pouvaient rien faire de plus pour l’instant ; Eugénion avait épuisé tout son savoir et ses moyens médicaux , il ne restait plus qu’attendre si les efforts produits paierait .

Au petit matin la situation n’avait pas franchement évoluée de manière significative , l’elfe avait ouvert les yeux mais elle semblait encore trop faible pour pouvoir reprendre la route . Malheureusement il n’y avait plus le temps de tergiverser ; déjà au loin on pouvait entendre le bruit de cavaliers ; apeuré Eugénion jeta un regard interrogateur au forgeron blond . Que fallait-il faire à présent ?

------------------------------------------------------------------

Le rythme imposé par Oropher à ses hommes et leurs montures était tout bonnement infernale ; ils filaient à une allure impressionnante. Il fallait dire que s’ils voulaient combler leur retard sur l’elfe et ses alliés ils avaient intérêt à galoper sans s’arrêter ; en moins de deux heures ils avaient déjà atteint le pont de bois et ils le franchissaient. L’elfe jeta un très rapide coup d’œil en direction du fleuve qui coulait en dessous d’eux. L’eau… Il détourna prestement le regard comme s’il ne pouvait pas soutenir la vue d’un tel spectacle. L’eau , il la craignait profondément et plus jamais il n’aurait le courage de traverser une rivière .

Courir , courir et courir encore et encore . Courir pour fuir , courir pour semer tes poursuivants , courir pour vivre , courir car l’elfe n’a pas d’autres choix. Fondcombe vient de tomber entre les mains des elfes de Gar Thulion sous les ordre de cet être impétueux : Calion Palantir. Les chefs de l’Ordre ont été défaits durant la bataille : Lammâth est mort , Corbeau à disparu dans la nature et Le Bras de Fer s’est enfui . Oropher a survécu à la bataille malgré une profonde entaille qui court de l’épaule jusqu’au thorax ; avec trois autres sbires de l’OCF il a réussi à s’extirper à temps de la mêlée et à s’enfuir. A présent ils doivent fuir au plus vite et au plus loin car déjà les elfes de « la reconquête » sont à leur trousses et eux ne sont sûrement pas à pieds.  Les quatre agents de l’Ordre arrive au niveau d’un cours d’eau , ils choisissent de le longer sans prendre le temps de s’arrêter ; pas le temps pour se reposer , pas le temps pour boire , pas le temps pour réfléchir. C’est alors que juste devant Oropher un de ses alliés s’écroulent une flèche fichée dans le crâne ; il dégaine sa lame comme ses compagnons le font. Trois cavaliers elfes arrivent sur eux ; trois contre trois mais l’effet de surprise est à mettre du côté des assaillants qui n’étaient pas attendus de si tôt déjà un autre fuyard est éliminé . Oropher n’a pas le temps d’esquisser la moindre riposte qu’un cavalier saute de sa monture pour bondir sur lui ; les deux elfes tombent eu sol et roulent dans la rivière. Le cavalier est plus fort physiquement , mieux protégé par sa lourde armure et animé par une colère meurtrière : il veut se venger des crimes commis par l’Ordre dans le havre sacré d’Imladris. Les deux belligérants ont perdus leurs armes dans leur chute mais le combat ne s’arrête pas pour autant , les coups s’échangent avec violence ; le cavalier prend le dessus et saisit alors Oropher à la gorge et plonge son visage sous la surface de l’eau. Le sbire de l’Ordre se débat dans tout les sens , le cavalier tient solidement sa prise ; Oropher suffoque déjà sa vue se trouble et le courant froid commence à engourdir ses membres . Sous son bras il sent alors un gros rocher , d’un geste désespéré il s’en saisit et frappe son adversaire au visage. Le rocher s’abat avec un bruit sourd sur la tempe de l’assaillant qui relâche sa prise avec un cri de douleur avant de s’écrouler dans l’eau , le crâne fracassé .  Oropher reprend son souffle avec difficulté avant de courir récupérer son épée ; le combat n’est pas terminé. L’autre sbire a réussi à abattre un des cavaliers mais a fini par céder face au second qui se rue à présent sur Oropher ; amoindri après être passé à deux doigts de la mort. Mais d’un geste expert et qu’il réalise avec un poil de chance il parvient à trancher la gorge de son adversaire. Le danger est passé , l’elfe est épuisé : l’elfe est assoiffé mais ne boit pas et il part en s’éloignant du fleuve : il ne veut plus voir cette eau qui a faillit être à la fois son bourreau et son cercueil .

L’elfe fut tiré de ses pensées par la voix de Norfal

-Là ! Regardez !

Du doigt l’espion désignait des traces encore fraîches de sabots de chevaux ; des traces que beaucoup n’auraient pas été en mesure d’apercevoir mais Norfal n’était pas l’un des acolytes favoris d’Oropher pour rien , cet homme était indéniablement doué.
Ils s’engagèrent tout les quatre dans une petite forêt à vive allure : Fondcombe n’était plus très loin mais avec un brin de réussite ils parviendrait peut être à rattraper à temps cette elfe si lucrative , ce maudit homme et ce stupide Semi-Homme .
#Oropher


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Erennel
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyJeu 5 Nov 2015 - 21:12
Ils pénétrèrent dans une forêt. De magnifiques et majestueux chênes peuplaient ce lieu quasi-magique. Les oiseaux chantaient dans cet univers serein. On s'y serait presque senti en sécurité, presque...

Ils avaient pris pas mal d'avance sur leur poursuivants, la menace n'en demeurait pas moins présente.

La nuit tombait tout doucement.

En peu de paroles, Lithildren et Erennel s'accordèrent pour s'installer dans la clairière pour la nuit. Ils avaient grand besoin de repos, leurs chevaux aussi. De toutes manières, dans l'obscurité des bois, ils avaient fortes chances de se perdre s'ils continuaient ainsi.

Erennel et Eugénion, épuisés, furent les premiers à s'endormir. Que Lithildren le soit aussi ne préoccupa nullement le forgeron qui se dit qu'après tout, c'était résistant un elfe et que lui, finalement, n'avait qu'une simple vie d'homme, elle, aurait toute l'éternité pour s'en remettre.

Leur paisible sommeil fut interrompu par un cri de l'elfe.

Erennel bondit en saisissant son épée, les sens en alerte, prêt à en découdre. Eugénion les rejoignit un peu moins promptement.

Le terrible danger ne tarda pas à montrer son visage ou plutôt... son petit museau.  Ils s'agissait d'un écureuil roux qui s'enfuit immédiatement, affolé par le chambardement.

Un écureuil... Elle nous a réveillé pour un écureuil.

Il lança un regard courroucé à Lithildren.

Et c'est ça les merveilleux sens aiguisés des elfes ! S'ils bondissent tous au moindre écureuil qui passe...

Il jugea qu'il fallait mieux s'abstenir de tout commentaire et se demanda s'il n'était pas plus sûr de prendre son tour de garde tout de suite avant qu'elle ne fasse une autre bêtise, sinon, toutes les bêtes de la forêt risquait d'y passer.

A ce moment, il entendit un bruit sec et se retourna.

L'elfe venait de perdre connaissance et respirait de manière saccadée.

Erennel resta figé sur place, incapable de réagir. Eugénion, plus vif, était déjà en train de prendre son pouls et vérifiait sa température. La sueur du front indiquait de toute évidence une forte fièvre.

Le hobbit posa sur le forgeron un regard interrogateur mais celui-ci ignorait la marche à suivre. Sa femme aurait sans doute su, elle connaissait si bien les plantes.

Le petit homme, décidément plus apte à ce genre de situation, sorti de sa sacoche des herbes qui lui tendit.

-Messire Erennel ! Mélangez ça à de l’eau s’il vous plaît et faites lui boire le mélange. Vite le temps est compté.

Il n'avait pas saisi le flot de ses paroles tellement il était abasourdi par ce qu'il venait de se passer mais en avait compris l'idée.

Il prit les herbes et les écrasa rapidement puis il souleva délicatement l'elfe pour lui faire boire la mixture. Ce qui n'était pas évident, dans un état second, elle buvait difficilement. Il ne le lui donna que par toutes petites gorgées à la fois.

Eugénion avait appliqué des compresses sur son front bouillant. Ils ne pouvaient rien faire d'autre pour le moment. Il fallait attendre et espérer...

Erennel insista pour prendre la garde pour le reste de la nuit et la veiller mais Eugénion refusa de se coucher. Il était trop inquiet pour son amie.

Le forgeron n'aurait pas été jusqu'à la considérer comme une amie, mais il était cependant préoccupé. Bien qu'il ne le dit pas...

Le lendemain, la situation n'avait guère évoluée. Elle avait repris connaissance par contre, elle était à bout de force.

Ils devaient cependant repartir. Ils n'avaient pas le choix, les ennemis approchaient. On pouvait déjà entendre leurs galops au loin.

Eugénion se tournait vers lui. La situation reposait désormais sur ses épaules. Il devait prendre une décision rapidement.

- Prenez mon cheval, il est plus docile et bien moins haut.

Eugénion le regarda, affolé.

- Nous n'avons pas d'autres solutions. Je monterai sur Aldranys avec Lithildren.

Il aida un Eugénion tout penaud à se hisser.

- Vous verrez, elle est très douce et obéit bien.

Il hésita un instant et dit plus doucement.

- Enfin, dans la plupart des cas...

Il hissa l'elfe sur Aldranys. Il fut très surpris par sa légèreté. Il grimpa à son tour et la soutint aussi bien qu'il put.

Ils se mirent en route immédiatement.

Eugénion semblait mal à l'aise sur cette monture bien trop haute pour lui.

Erennel s'inquiéta. De toute évidence, ils avanceraient bien moins vite qu'avant, les autres les rattraperaient rapidement.

Il fallait trouver une autre solution ou espérer qu'un nouveau miracle ne se produise...
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Lithildren Valbeön
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyVen 6 Nov 2015 - 21:29
Piliers soutenant le ciel du haut de leurs feuillages éparses laissant des rais de lumière moucheter le sol, les arbres semblaient immenses à l'elfe : leurs troncs épais laissaient supposer à leur appartenance de chênes ; le sol mousseux était moelleux sous les sabots des chevaux, atténuant le bruit de leurs pas déjà bien lourds. Ce sol fit place à un chemin de terre à peine pratiqué, longé d'épais buissons de genévriers, d'aubépines, de ronces parsemés de mûres et de fraises des bois. Les parfums nombreux de la forêt, miel mêlé d'humidité, une odeur de fruits rouges et d'herbe humidifiée par une pluie récente, ou juste le rafraîchissement nocturne approchant à grands pas. Partout des fleurs embellissaient le lieu déjà magique par la paix y régnant, l'atmosphère d'une parfaite tranquillité. Mais une chose clochait. Comme si l'harmonie mélodique des feuillages où chantaient les oiseaux sonnait faux ; comme si les animaux avaient fuit ou fuyaient encore quelque chose. Lithildren sut que cette chose n'était autre que la haine, la colère, les sentiments néfastes avec lesquels les Hommes ont profané ces lieux sacrés, que personne auparavant n'avait osé troublé. Une paix brisée, où l'air et les chants semblaient faux, comme si les animaux tentaient de se rassurer entre eux pour une bataille il y a déjà quelques temps terminée.

L'elfe aux cheveux d'argent regardait autour, comme si elle tentait d'analyser les diverses énergies circulant dans l'air. Une tristesse, une mélancolie, comme une détresse flottait encore, en une effluve légère et ancienne, mais pourtant imprégnée dans l'essence même de cette parfaite nature. Tout semblait amplifié. Des sons simples lui semblaient venir de son épaule, comme si un oiseau s'amusait à chanter près de son oreille. Elle sentit Eugénion se faire plus lourd sur son ventre. Elle baissa les yeux et vit le Hobbit se mettre à somnoler, bercé par le trot lent et souple du cheval rhûnien. L'elfe leva son regard argenté vers Erennel. Il leva son regard vers elle. Et sans un mot, ils se mirent d'accord pour poser le bivouac dans une clairière voisine.

Le rond de verdure était cerclé d'arbre serrés, mais un chemin traversait la clairière en son centre. Le duo de chevaux piétinèrent l'herbe pour la faire plus confortable, et le trio à deux jambes installa le campement pour la nuit. Ils allumèrent un feu lors du crépuscule, et mangèrent un menu repas. La soirée ne se prolongea pas, Eugénion était bien trop épuisé pour tenir sur ses deux petites jambes. Bien qu'Erennel soit de forte constitution, il ne parvenait pas à tenir non plus, chancelant et manquant à chaque battement de paupière de s'endormir. L'elfe assura alors le tour de garde. Le feu de camp dansait au centre du cercle d'arbres, faisant danser avec lui les ombres et projetant des formes sur l'écorce devenue sombre. Lithildren, assise sur une pierre miraculeusement en forme de siège, se mit à laisser ses pensées voguer, tout en restant attentive...

Elle regarda autour, et sortit de derrière l'arbre. Elle avançait doucement, avec précaution et s'appliquant à n'émettre aucun son, attentive au moindre frémissement, baissée vers le sol en une posture de chasse particulière. Son oreille frémit très légèrement lorsqu'elle capta un frémissement venant derrière elle. Elle prit son poignard et se retourna vivement, mais elle sentit une lame froide sur sa jugulaire.

- Toujours pas assez rapide, Lithildren.
- Je me suis pourtant appliquée, Geraïnh ! J'ai réagis plus vite que l'autre fois ! protesta-t-elle.
Il s'était éloigné, et se rapprocha un peu d'elle. Tes ennemis n'hésiteront jamais à te trancher la gorge si tu ne fais pas un minimum attention. Oui, tu as réagis plus vite, mais il faut que tu sois la plus rapide. Esquive, ou prépare-toi à parer, toujours. Il caressa la joue de l'elfe avec la main. Son visage était un peu flou, mais elle voyait ses longs cheveux bruns très clair avec des mèches blondes par endroits, de longs cheveux lisses lui atteignant le milieu du dos. Geraïnh...Je ne tiens pas à perdre ma fiancée ainsi.

Elle eut le sourire de la femme émue par cette attention, et ils échangèrent un baiser à la fois tendre et passionnée, mêlant la fougue de leur jeunesse elfique et une forme de sagesse amoureuse leur imposant le calme et la patience. Bientôt, ils seraient unis. Mais déjà elle planifiait son départ, et elle avait peur de l'annoncer à celui que son coeur aimait.


Un bruit monstrueux la sortit de ses pensées. Elle se leva en dégainant l'arme de Nunne et se prépara à se battre au besoin. Une fraction de seconde avait suffit, avant qu'elle n'alanyse l'origine du bruit. Dans la forêt, parmi les arbres. Il lui semblait entendre un ours, ou un Ouarg peut-être. Une troupe d'Orcs ? Si loin de leurs terres ? Impossible, mais les alliés du Mordor se trouvent en tout lieux et tout temps. Elle donna l'alerte. C'est alors que sa vision changea. Elle se mit à voir flou, et chancela. Elle se rendit compte alors que l'origine du bruit n'était autre qu'un petit écureuil. QUOI ?! Comment était-ce possible ?! Elle avait pourtant entendu ! L'elfe aux cheveux d'argents fut prise de vertiges, et la dernière chose qu'elle vit avant de perdre connaissance fut le regard courroucé d'Erennel...

###
Le matin arriva. Elle ouvrit les yeux aux aurores. Sa peau avait dangereusement pâlie, ses membres étaient incapables d'esquisser le moindre geste. Elle pouvait à peine parler, sa peau était brûlante d'une fièvre. Néanmoins, ses sens étaient déjà un peu moins douloureux : elle ignorait quels remèdes ils avait utilisés pour elle, mais quelque chose avait été efficace à un certain point. Elle sentait quelque chose changer chez elle, et elle ne saurait dire quoi. Et pourtant, si elle l'avait sut, elle aurait vu que les racines de ses cheveux viraient au noir de jais, un noir profond...

Erennel la porta, elle aperçut Eugénion sur la vieille jument du forgeron. Ironie, il n'était pas du tout à l'aise. Elle ne comprenait pas un seul mot échangés entre ses deux compagnons de route, leurs voix ressemblaient à un bourdonnement dans ses oreilles, comme si un frelon était dans sa tête. Celle-ci semblait prête à éclater tellement la douleur était forte. L'elfe était pâle, si pâle que la situation en deviendrait presque critique. Elle tourna son regard épuisé vers Eugénion, et esquissa un sourire. Elle se força à articuler des mots, mais seuls Erennel put les entendre :

- Le voyage s'achève, la Lune Nouvelle arrive, la Lune Pâle décroît dans le ciel embrasé...

Et sur ces mots à la fois prophétiques et fortement étranges, elle tomba de nouveau dans l'inconscience, pesant contre la poitrine du forgeron...

###
Lorsqu'Erennel chevaucha Aldranys, celui-ci n'eut pas d'objection. Il eut du mal à s'adapter à cet humain le chevauchant - pourquoi sa légère cavalière ne le chevauchait-il pas ? Il sentait deux poids sur son dos, un lourd et un léger. Il conclut alors que sa cavalière habituelle était là, bien que cette main rude et forte ne soit pas la sienne. Il était désemparé par la rudesse de cet humain, mais le cheval rhûnien obéissait sans rechigner.

La nuit dernière, alors que tous étaient occupés à soigner Lithildren, la lune devenait de plus en plus un croissant fin... la nouvelle lune, la nuit sans lune, serait présente à leur arrivée à Fondcombe... Normalement.
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Learamn
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyLun 9 Nov 2015 - 12:17

Malgré leur avance relative qui fondait de plus en plus minute après minutes ; les choses commençaient sérieusement à se gâter pour le trio. Droguée , Lithildren avait totalement perdue connaissance et ne leur était plus d’aucun secours en cas d’attaque ; bien au contraire ils devaient désormais la transporter comme un fardeau . Eugénion quant à lui mobilisait toute ses forces et sa concentration pour rester en selle. Erennel lui avait dit monter seul sur Olann , de monter seul… Quelle idée de monter seul à cheval pour un Hobbit. Ses énormes pieds velues étaient à plusieurs vingtaines de centimètres des étriers et à chaque fois que le présumé philosophe jetait un regard vers le sol il était assailli par une forte crise de vertige.

Toutefois ils ne devaient pas perdre espoir pour autant ; Fondcombe n’était plus très loin.
Ils chevauchèrent ainsi pendant près d’une heure à travers ce petit bois tranquille ; puis ils entrèrent dans une grande vallée plane et dégagée où quelques villages s’étaient établies à divers endroits. Au loin , à l’horizon , on pouvait distinguer d’immenses chutes d’eau jouxtées par de hauts édifices qui brillaient d’une pâle lueur : Fondcombe.
A cette vue , le visage d’Eugénion s’illumina d’un grand sourire : Fondcombe était là , si proche ; ils y étaient enfin , ils avaient réussi. Soudainement ragaillardi le Semi-Homme s’excita tout en pointant du doigt la cité millénaire.

-C’est là Fondcombe, j’en ai déjà vu des illustrations dans les livres. On y est ; on a réussi !
cria-t-il à Erennel.

Le forgeron , bien qu’un peu soulagé , n’était pas dupe pour autant . Tout d’abord il fallait déjà arriver dans la cité en vie ; c’était bien utile de pouvoir l’admirer mais à vue d’œil la distance qui les séparait de la Bruinen était grande d’encore plusieurs lieux ; il n’y était pas encore arrivé. Et puis quand bien même ils y parvenaient, pour le forgeron, la perspective d’arriver et de rester au moins pour un temps dans une cité elfique ne l’enchantait guère. Il pourrait tout au plus essayer de glaner quelques informations à propos de l’elfe qu’il traquait depuis tant de temps.

Le trio se dirigea en ligne droite vers leur objectif ; il fallait faire au plus court. Sur leur route il n’y avait qu’une petite ville à traverser ou plutôt ce qu’il en restait. Le spectacle qui s’offrait à la vue des yeux effarés d’Eugénion et Erennel était désolant ; de la bourgade qui devait autrefois être riche et prospère il ne restait que des ruines calcinés. Des bâtisses et des maisons de bois il ne restait plus que quelques pans de mur et des poutres carbonisés , les bâtiments les plus imposants faits de pierre étaient complètement détruits et la muraille qui entourait autrefois la ville s’était pitoyablement effondrée. Il n’y avait aucune trace des victimes ; les caavres avaient dû être déplacés et enterrés par de bonnes âmes après la catastrophe. On aurait dit que Smaug , Glaumrung ou n’importe lequel des dragons cracheurs de feu des anciennes légendes était passé par ici pour tout brûler. En un sens c’est bien ce qu’il s’était passé , ces ruines étaient des  témoignages inertes du chaos engendré par l’ancienne  présence de l’Ordre de la Couronne de Fer dans cette région , cet Ordre avait sans doute été le fléau le plus important de ces dernières années ; le dragon le plus meurtrier.  Les voyageurs passèrent à côté d’une bannière déchirée portant les emblèmes de Valdol qui avait échappé au feu.  De toute évidence l’endroit n’inspirait pas confiance et de manière instinctive les montures pressèrent les pas devant ce sinistre tableau sans que leurs cavaliers n’esquissent le moindre geste pour cela ; ils étaient sûrement trop occupés à scruter les vestiges comme s’ils craignaient que quelque démon puisse en surgir pour les attaquer. A peu de choses près c’est effectivement ce qu’il se passa. Au détour d’une ruelle et alors qu’il devait déboucher sur ce qui restait de la porte de la sortie de la cité , un cavalier fonça en direction d’Erennel à toute allure , épée à la main. Le forgeron eut le bon réflexe de changer de trajectoire au dernier moment tandis que l’arme porta son coup dans l’air avec un sifflement ; l’assaillant fit alors arrêter la course de son cheval et s’arrêta à quelques mètres du trio. Le cavalier qu’il venait de les agresser était un homme grand et fort et avec une énorme mâchoire carrée ; un casque à cornes dissimulait le haut de son visage. Erennel se saisit de son épée et fixa ce nouvel adversaire prêt à en découdre.
Eugénion entendit un bruit de sabot derrière eux , le Hobbit tourna la tête et put constater avec horreur qu’un second homme s’était posté derrière eux , leur barrant la route et rendant toute retraire impossible.
Quelques secondes plus tard ce fut une silhouette familière qui apparut sur leur droite ; un homme maigre et frêle emmitouflé dans de larges et amples vêtements et qui avançait avec la discrétion de l’ombre : Norfal était là.

Les deux cavaliers adressèrent un sourire narquois au forgeron à et ses compagnons ; Erennel ne comptait pour allié qu’un Semi-Homme certes vaillant mais aussi utile au combat qu’un écureuil de garde et une elfe inconsciente. La partie était jouée d’avance ; de son côté , l’espion affichait toujours cette expression impassible et indéchiffrable.
Eugénion fut saisi d’effroi , malgré leur important retard , leurs poursuivants avaient fini par les rattraper. NON ! C’était impossible ! Cela ne se pouvait pas ! Si près du but , ils ne pouvaient pas échouer si près du but ! C’était impensable. Fondcombe était là , si proche et voilà que ces hommes avaient réussi à les devancer pour leur couper la router. Alors en était-ce fini de ce périple ? Allait-il mourir dans ce village désolé au milieu de ces décombres sans que personne avant bien longtemps ne s’en aperçoive.

Devant eux une silhouette elfique s’avançait tranquillement vers eux. Oropher affichait un air satisfait , cette fois il ne laisserait pas cette occasion filer entre ses doigts. Le regard de l’elfe aux cheveux de jais passa successivement du forgeron qui était prêt à défendre chèrement sa vie au petit Hobbit qui surmontait une vieille jument ; il était d’ailleurs compliqué de déterminer qui du Semi-Homme ou de la bête était le plus proche de la syncope , ses yeux finirent finalement par se poser sur Lithildren , toujours inconsciente ; l’objet de toute ses envies et de toute cette poursuite. Enfin justice pourrait être réclamée et faite.  Face à la résitance bien faible à laquelle il était opposé , Oropher ne put s’empêcher d’adopter une expression quelque peu amusée.
Le cadre dans lequel il évoluait était familier à l’elfe ; et pour cause, Oropher faisait partie du groupe qui avait incendié Valdol sous la direction du Bras de Fer et selon les ordres du défunt Seigneur Lammâth.  Aujourd’hui le sang coulerait à nouveau sur les pavés calcinés de la cité.
Lentement il fit approcher sa monture de ses adversaires tout en parlant de sa voix suave.

-Vous me semblez bien vaillant et inconscient pour vous être embarqué dans cette histoire quand rien ne vous y obligé. Après tout rien ne vous forcait à suivre cette elfe dans ses projets fous et dans ses élucubrations ; cela est d’autant plus remarquable que voys avez pu remarquer qu’elle n’est pas vraiment stable psychologiquement. Cela soulève en moi plusieurs interrogations. Noblesse de cœur ou conflits d’intêrets ? Courage et vaillance ou  démence et délire ? Malheureusement , voyez-vous , je ne considère pas ces questions comme assez intéressantes pour que la recherche de leur réponse me fasse perdre un temps précieux. . Messieurs veuillez agréer l’expression de mes condoléances distinguées.


Sur ces mots les deux cavaliers robustes ; Gommer et Prrash se ruèrent sur Erennel tandis que Norfal restait à l’affût , un peu en retrait et qu’Oropher s’apprêtait à observer avec délectation le massacre qui s’annonçait
La situation avait dépassé le stade critique et nul doute qu’ils auraient besoin d’un nouveau miracle  mais pour l’instant le forgeron ne pouvait que compter sur ses talents de combattant.

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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyMar 24 Nov 2015 - 21:59
HRP : Désolée pour ce grand retard : HRP


Ils avancèrent aussi vite qu'ils pouvaient à travers bois mais ils ne se faisaient guère d'illusion, leurs poursuivants étaient bien plus rapides et auraient tôt fait de les rattraper.

Lithildren se faisait de plus en plus lourde.
Ce n'était pas évident pour Erennel de la maintenir et de conduire Aldranys. Il fallait avancer vite en faisant bien attention à ce qu'elle ne tombe pas.

Par chance, le cheval se montrait plutôt docile et le monter aurait été un vrai plaisir si la situation avait été différente.
Erennel était admiratif face à la puissance et la dextérité de l'animal.

La tête de l'elfe bascula sur son bras et pesa lourdement, ce qui n'arrangea pas son affaire. Il se sentit moins adroit. Il essaya de la déplacer et la recala contre sa poitrine.

Qu'elle était pâle, il se demanda si elle tiendrait jusqu'à Fontcombe avant de...

Un frisson lui parcourut le dos.

Non, il ne fallait pas songer à ce genre de choses.

Il avait constaté également que ces cheveux viraient au noir, quel était ce poison ? Tout ceci ne présageait rien de bon.

Ce qu'il détestait par-dessus tout, c'était de se faire du soucis pour les autres et ce qui l'agaçait franchement, c'était de s'en faire pour une elfe.
Il mollissait, il s'en rendait compte, cela l'énervait davantage.

Qu'avait-elle dit déjà avant que je l'installe sur le cheval ? Une histoire de lune et de ciel embrasé. Je ne sais pas si elle délirait ou si c'était un des trucs bizarres d'elfe. Pfff ! Peuvent pas parler comme tout le monde !


Tout heureux d'avoir formulé une critique, il se sentit rassuré.

Ils sortirent enfin du bois et arrivèrent sur une plaine immense et très dégagée, un peu trop à son goût. Leur ennemis pourraient les trouver à leur aise, des proies offertes sur un plateau.

On pouvait y voir ici et là des villages disséminés dans la campagne. Ces traces de civilisation avait quelque chose de rassérénant.

-C'est là Fontcombe, j'en déjà ai vu des illustrations dans les livres. On y est ; on a réussi !

Il regarda au loin les immenses chutes et les vertigineux édifices de la cité elfique.


Ainsi, voilà Fontcombe.

Merenda avait toujours souhaité la connaître, lui s'en fichait littéralement. Quand elle en parlait, ces yeux brillaient d'un tel éclat. Et aujourd'hui, c'est lui qui allait réaliser les rêves de sa femme, la vie était étrange.

Mais ils n'y étaient pas encore, il restait une longue distance à parcourir. Les hommes d'Oropher les talonnaient. Ils n'avaient pour ainsi dire aucune chance.

- Alors, dépêchons-nous. Si nous coupons par là, nous y serons bien plus vite.

Il ne voulait pas briser les espoirs du petit homme qui semblait si énergique depuis cette vision.

Ils arrivèrent à une petite bourgade, enfin ce qui fut une bourgade. Tout n'était que désolation. Des pans de murs tenant encore debout par on ne sait quel miracle, des restes de toitures calcinées. Si cette ville avait été autrefois une cité prospère et joyeuse, plus rien ne le laissait deviné aujourd'hui. Tout était gris, tout était sombre, tout était noir. Le lieu respirait la mort. Un sentiment de malaise oppressa les cœurs d'Eugénion et d'Erennel.

Ils aperçurent les vestiges de la porte de sortie de la cité. Pas mécontent de quitter ce lieu sinistre, ils se hâtèrent vers elle.

Erennel entendit un bruit de galop, il tourna la tête. Un cavalier, épée en main, fonçait sur lui. Il eut juste le temps de s'écarter.

L'homme arrêta son cheval et se tourna vers eux. Un rictus mauvais déformait sa bouche, d'avoir raté sa cible l'avait visiblement agacé.

Il était d'une carrure imposante, son casque à corne rajoutait une note effrayante à ce personnage.

Erennel ne se laissa pas impressionner, il saisit son épée prêt à se battre.

C'est alors qu'un deuxième cavalier apparut derrière eux. Ils étaient coincés entre ces deux hommes. Le combat était leur seul possibilité.

Un troisième homme arriva. Un homme sec à l'allure squelettique enveloppé dans de larges vêtements, on aurait cru la mort en personne.

Eugénion et lui contre eux... La partie était perdue. Ils mourraient au pied même de la cité elfique.

Comme s'ils pouvaient lire dans leurs pensées, les cavaliers paraissaient jubiler.

Un elfe s'avança, l'air victorieux, vers eux.

Son regard détailla ses adversaires. Il s'arrêta sur Lithildren, la scrutant avec avidité. Erennel eut le réflexe de la resserrer contre lui et l'autre main se crispa sur le pommeau de son épée.

Oropher prit la parole :


   - Vous me semblez bien vaillant et inconscient pour vous être embarqué dans cette histoire quand rien ne vous y obligé. Après tout rien ne vous forcait à suivre cette elfe dans ses projets fous et dans ses élucubrations ; cela est d’autant plus remarquable que voys avez pu remarquer qu’elle n’est pas vraiment stable psychologiquement. Cela soulève en moi plusieurs interrogations. Noblesse de cœur ou conflits d’intêrets ? Courage et vaillance ou démence et délire ? Malheureusement , voyez-vous , je ne considère pas ces questions comme assez intéressantes pour que la recherche de leur réponse me fasse perdre un temps précieux. . Messieurs veuillez agréer l’expression de mes condoléances distingués.


Les deux cavaliers se précipitèrent sur lui.

Erennel était bien décidé à ne pas se laisser abattre si facilement, il était hors de question de leur simplifier la tâche.

Au moins, aurait-il la satisfaction de compliquer les choses à cet elfe suffisant avant de mourir.


Aldranys ne voulait pas que ces hommes s'en prennent à sa maîtresse, il se cabra. Ce qui eut pour effet de les faire reculer mais aussi de déstabiliser Erennel qui, malgré tout, ne tomba pas. Il rattrapa de justesse  Lithildren qui tombait , il en ressentit une violente douleur dans le bras gauche, cependant, ne lâcha pas pour autant.

Il eut juste le temps de la redresser sur le cheval avant que les soldats ne relancent l'attaque. D'un coup aussi fort qu'il put porter, Erennel frappa l'un d'eux et le fit basculer au sol.

Profitant du déséquilibre du forgeron, le second voulut le tuer mais son cheval fit un brusque écart.

Se tournant vers lui, Erennel comprit ce qui s'était passé.

Le petit homme, avec un courage dont il ne l'aurait pas cru capable, venait de lui sauver la vie.

De rage, le cavalier voulut s'en prendre au hobbit.

Le forgeron intervint instinctivement.

Mais qu'est-ce que j'ai fait... Non, ce n'est pas possible... Je n'ai pas pu faire ça... Ça ne peut pas être arrivé... C'est un cauchemar...

Il regardait effaré l'épée plantée dans le corps de l'homme, il la retira d'une main tremblante. Il avait tué. Pour la première fois de sa vie.

Tout à son trouble, il ne remarqua ni l'homme qui l'attaqua, ni la flèche qui l'en empêcha.
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Lithildren Valbeön
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyMer 25 Nov 2015 - 18:43
Le néant.

Elle venait de l'éprouver pour la première fois : froid, glaçant les os, collant les habits à la peau, faisant trembler et claquer des dents. Mais ensuite, chaud, d'une douceur infinie, emplissant d'un bien-être mettant parfaitement à l'aise. Elle se sentit ensuite tomber dans un puits sans fin. Elle percuta un sol invisible, noir, comme tout ce qui était autour d'elle. Elle entendit d'innombrables voix, venant tout autour d'elle, et même de son propre être ; des voix de reproches, des cris de peur et de haine, des voix qui pleurent, qui supplient, des voix douces et mielleuses. Elle hurla de détresse, suppliant ainsi que tout cesse, fermant les yeux.

##
Silence.

Lithildren décolla ses mains de ses oreilles, prise d'un engourdissement sans égal, tout en ouvrant les yeux. Elle était au milieu d'une immense et splendide cité brillante, comme faite d'or et d'argent avec une pointe de cristal. Imladris, dans toute sa splendeur. Lithildren avança, émerveillée, comme si elle était étrangère à la cité. Des elfes la traversèrent, comme si elle fût un fantôme. Mais elle ne faisait qu'admirer les bâtisses à l'architecture fine, délicate mais solide ; les elfes aux longues robes bleues, vertes, brunes, violettes ou blanches. Elle sentait des milliers de parfums délicats, explosion de senteurs qui perturbait ses narines tout en les caressant doucement. Jamais Imladris n'avait été aussi parfaite.

Lorsqu'elle cligna des yeux, le décor changea. Les visages des elfes devinrent brûlés, défigurés ou décomposés ; les vêtements furent troués, brûlés et sales, rougis par le sang ; les habitations furent dévastées. Elle vit le feu et les cadavres. Mais ils souriaient, comme si c'était normal. Un elfe la fit se retourner et la regarda dans les yeux, bien que les siens furent absents. Elle tenta de fuir, mais des dizaines d'elfes à la fois morts et vivants l'assaillaient et l'empêchaient de bouger. Elle se retrouva prise dans ce flot mortuaire qui la submergea. Elle hurla, cria au secours, mais rien à faire. Personne ne vint.

##
Elle fut réveillée par un mouvement brusque. La seconde secousse lui indiqua ce qu'il se passait : Aldranys venait de se cabrer. Avec les yeux à peine ouverts, elle distingua des silhouettes d'hommes. Tout était flou, ses oreilles frémissaient, car certains sons semblaient faibles et d'autres lui hurlaient aux oreilles. Une migraine la prit violemment, et elle lâcha un long gémissement d'agonie. Ce gémissement fut couvert par le bruit de lames, et d'autres sons atroces qui lui donnaient envie de fuir loin d'ici.

Après qu'Erennel eut tué l'assaillant d'Eugénion, Lithildren tomba de selle : il était si absorbé par le fait de tuer qui l'horrifiait que le forgeron avait relâcha prise sur elle. L'elfe aux cheveux devenant noirs de jais glissa au sol, dans la boue mêlée de cendres ayant imprégnées la terre après les incendies ; elle ne pouvait qu'à peine bougée. La seule chose qu'elle parvint à faire fut de se traîner sur quelques mètres, rampant dans la boue, voyant à peine où elle allait. L'elfe parvint finalement à se redresser pour s'asseoir, mais ce fut de courte durée : sa tête lui parut soudainement aussi lourde qu'une montagne et elle tomba à la renverse, la respiration haletante, de la sueur coulant sur son front, le corps à moitié couvert de terre, de boue et de poussière.

Une ombre lui cacha le peu de soleil qu'elle parvenait à voir. Elle sentit une main se poser sur elle, et quelle qu'en fut la nature, elle ne le saurait qu'à son prochain réveil : sa faiblesse et son corps venait de la faire tomber de nouveau dans le Néant.

##
- Tu ne devrais pas partir, Ombre. Nous avons besoin de toi ici.
- Cela m'importe peu. Quelque chose me lie à cet endroit, je dois partir.
- Tu ne te souviens de rien ?
- Pas une seule bribe. Mes rêves sont vides et noirs, mes jours sont vides et tristes. Je n'ai que faire de vos pensées, de votre avis. Je me fiche de tout : je m'en vais.

Personne n'osa contredire l'elfe amnésique. Bien des années qu'elle servait la Lorien, bien des années qu'elle arpentait ce royaume sans but, errant comme une fantôme à la recherche de souvenirs. Maintenant, une sorte d'ennui et de colère l'habitait, elle désirait ardemment partir, mais peu d'elfes souhaitaient son départ : elle effrayait les voyageurs imprudents et chassait les intrus. Grâce à Lithildren, la frontière était sûre.


##
Lithildren gémissait dans son inconscience. Elle répétait certains mots : "feu", "lune", "ombre", "mémoire". Délire ? Démence ? Que pouvait-il bien arriver à l'elfe ? Pourquoi un poison censé de base la rendre inapte à agir faisait-il un tel effet ? Ses cheveux viraient au noir, peut-être devait-on craindre d'autres changements...

##
Un petit homme, peut-être un Nain ou un Hobbit. Il parlait, parlait, parlait. De quoi ? De sottise humaine, c'est ça ? Quel était son nom..? Egényo... Eugegnio... Non, pas ça... Eugé..? Eugénio ? Non, mais presque. Peu importait... Cela s'effaça... Elle voyait juste ses vêtements, et encore, tout était flou... Des scènes de cavalcades, des nuits entières, des gens passèrent dans sa mémoire. Mais aucun ne lui rappelait quelque chose, tous avaient perdu leurs visages. Et les maigres souvenirs qu'elle avait pu récupérer furent balayés. La seule pensée qui lui vint fut : J'aurais dû lui en parler... A qui ? Aucun idée. Mais elle devait parler à quelqu'un, peut-être ce petit être ?
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Learamn
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Entre deux pensées , il n'y a plus le temps de se prélasser. EmptyMer 2 Déc 2015 - 22:40


Après tout ce chemin, se pouvait-il réellement que ce soit la mort qui les attende à la fin ? Cela en avait tout l’air. La vaillance et la détermination des voyageurs leur permettaient d’entretenir une très faible lueur d’espoir mais à terme , l’issue du combat était largement prévisible. Que pouvaient faire un forgeron de formation , un semi-Homme plus habitué aux élucubrations philosophiques qu’aux cris de guerre et une elfe totalement inconsciente face à de féroces combattants prêts  à en découdre ? Pas grand-chose si ce n’est repousser l’échéance finale de quelques minutes .

Eugénion s’agita légèrement sur sa selle . Avait-il peur ? Assurément oui , il pouvait la ressentir dans chaque parcelle de son petit corps mais il ne s’agissait pas là de ce genre de peur qui vous paralysait ou vous faisait fuir . Il n’avait nullement l’intention de se défiler , non la peur qu’il ressentait faisait partie de ces peurs bénéfiques qui repoussait les limites de vos capacités ; celle que l’on peut ressentir lorsque sa vie et celle de ses amis et en danger et que l’on se sent prêt à tout pour empêcher l’inévitable de se produire.  Il y avait quelque chose de paradoxal dans son attitude , d’un côté le petit être savait pertinemment qu’ils ne feraient pas le poids mais de l’autre il était impensable pour lui de songer à jeter l’éponge .

Un premier cavalier chargea Erennel qui réussit d’une fine parade à faire chuter son vis-à vis qui finit sa course à plat ventre au sol.  La manœuvre du forgeron avait eu le mérite d’être efficace mais il avait été déstabilisé par la rudesse du contact ; le second cavalier faillit profiter de ce moment pour porter un coup fatal au colosse blond mais c’était sans compter la bravoure d’un Semi-Homme bien décidé à dire son mot dans cette histoire.  
En voyant ce qui était en train de se passer et le grave danger que courrait son ompagnon , Eugénion n’hésita pas une seule seconde. De manière presque instinctive , il prit les rênes d’Olann et fonça sur l’ennemi tout en saisissant sa dague . Surpris par la manœuvre du Hobbit , Prash ne put frapper Erennel ; il faut dire qu’il ne s’attendait vraiment pas à ce que ce petit être si insignifiant à ses yeux puisse intervenir de la sorte . Le cavalier lança un regard meurtrier au hobbit.

"Oh,Oh !"
C’est à peu près la seule pensée qu’eut Eugénion quand leurs yeux se croisèrent ; le Hobbit était certes parvenu à détourner l’attention de son adversaire et Erennel n’était plus en danger immédiat ; mais il y avait bien un hic : à présent la cible c’était lui . Instantanément le Hobbit sentit cette envie de fuir remonter en lui ; fuir pour échapper à la mort incarnée par cette silhouette robuste et mauvaise : l’instinct de survie avait pris le dessus sur sa remarquable vaillance.

Mais il n’eut finalement pas besoin d’esquisser le moindre geste pour assurer sa survie : une lame traversa de part en part le torse de Prash sous les yeux ébahis d’un Eugénion en état de choc. Alors qu’Erennel retirait son arme et commençait à mesurer la portée de son geste , le sang se mit à coule abondamment et le cavalier s’effondra au sol , mort.  Le Hobbit , la bouche légèrement entrouverte , n’arrivait pas à détourner son regard du cadavre qui venait s’ajouter à longue liste des victimes mortes en ce lieu.

Oropher fronça les sourcils , la partie était censée être facile ; comment pouvait-il perdre un de ses hommes de mains dans un tel combat . Il fit lentement avancer son cheval et dégaina son épée , prêt à intervenir si les deux condamnés faisaient encore preuve de résistance ; mais il ne charge pas immédiatement : ce genre de situation était l’occasion rêvée pour voir ce que ses alliés avaient réellement dans le ventre .  Gommer , le second soldat , s’était empressé de remonter en selle ; il fut insensible à la mort de son compagnon mais chargea tout de même le forgeron qui semblait absorbé par ses pensées, décidé à en finir.  Quant à lui , Norfal , qui était resté en retrait depuis le début des hostilités , se tenait prêt à bondir sur Lithildren pour pouvoir enlever l’elfe comme Oropher le désirait. Mais pour les anciens de l’Ordre rien ne semblait vouloir se passer comme il le prévoyait. Alors que Gommer s’apprêtait à lever son arme pour l’abattre sèchement sur la nuque d’Erennel , un flèche siffla dans l’air et finit sa course entre les deux yeux du cavalier qui mourut sur le coup. Une clameur s’éleva alors ; une compagnie entière de cavaliers armés d’arcs et de sabres fondait sur eux . En l’espace de quelques secondes ils encerclèrent les acteurs de ce triste spectacle et les tenaient en joue.  

Un rapide coup d’œil permit à Eugénion d’identifier les nouveaux venus : des elfes de Fondcombe . Ceux-ci se tenaient fiers et droits sur leur belles montures et dans leurs armures reluisantes , toutefois leur air paraissait menaçant et il était certain qu’ils étaient prêt à réagir au moindre geste.
Oropher se mit alors à jeter des regards affolés dans toutes les directions comme pour trouver une porte de sortie mais c’était peine perdue ; il lança alors une série de jurons bien indignes dans la bouche d’un Eldar ; Norfal, de son côté , s’était volatilisé mais les elfes ne semblaient nullement s’en soucier. L’un d’eux , qui devait être leur chef , fit avancer sa monture et toisa la scène du regard ; il ne s’attarda pas sur les cadavres et ne fit transparaître aucune expression . Lorsqu’il vit Oropher il indiqua à deux de ses hommes d’arrêter l’ancien sbire de l’Ordre qui se débattit à peine , comme résigné à son triste sort.

Eugénion allait exploser de joie et de soulagement, un nouveau miracle venait de leur sauver la mise ; après tout peut-être qu’il y avait bien une entité supérieure susceptible de modeler leur destin. Mais le Hobbit s’était sûrement emballé un petit peu trop vite car le capitaine Serambëur faisait partie de ces êtres méfiants qui n’accordaient pas leur confiance aux premiers venus, surtout lorsque ceux-ci appartenaient à une race différente et quand l’un d ‘eux était un humain qui ne semblait pas particulièrement enthousiasmé par la présence d’une troupe d’elfes. Il jaugeait les étrangers d’un regard loin d’être bienveillant tout en adoptant , de manière presque instinctive , un air suffisant qui traduisait son sentiment de supériorité.  Lorsqu’il leur adressa enfin la parole , ce fut d’un ton sévère , sans politesse aucune qui tranchait avec la voix mélodieuse des Eldar qui transparaissait pourtant .

-Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous dans cette ville maudite ? Et qu’avez-vous à voir avec cet individu ?


Il désigna du doigt Oropher que les soldats de Fondcombe avaient  promptement menotté et mis sous bonne garde.  L’officier de Fondcombe attendait des réponses précises et il ne bougerait probablement pas d’un millimètre avant de les avoir obtenu.

Entre temps une cavalière elfe aux magnifiques cheveux châtains qui descendaient en cascade depuis l’arrière de son casque ouvragé,  avait elle aussi mit pied à terre et s’était immédiatement précipité vers Lithildren qui gisait toujours inconscient au sol. Elle passa le dos de sa main sur son front , il était brûlant. Elle s’exclama alors:

-Capitaine , elle est en grave danger ! Il lui faut des soins !


Serambëur ignora tout simplement la cavalière ; il continuait à fixer intensément Erennel  comme s’il voulait analyser et avoir accès à chaque parcelle de l’esprit du forgeron afin de connaître ses intentions mais il se heurta à un mur.

-Capitaine , insista la jeune elfe , si nous ne faisons rien elle mourra ! Elle est des nôtres !

Ces derniers mots réussirent à faire réagir l’officier qui détacha son regard de l’humain pour s’intéresser à Lithildren .  Quelques secondes d’observation suffisait pour confirmer les dires de sa subordonnée ; elle avait les traits des elfes de Fondcombe . Sans cacher son mécontentement Serambëur remonta en selle et ordonna à sa troupe de reprendre la route vers la cité millénaire .
Eugénion , qui appréhendait surtout ce qui allait se passer une fois arrivé là-bas , remonta , non sans peine , sur Olann grâce à l’aide d’Erennel qui enfourcha à son tour Aldranys.
Quant à elle , Lithildren était entre les délicats bras de la jeune elfe qui était intervenu en sa faveur.
La troupe repartit au triple galop , l’elfe amnésique avait besoin d’un guérisseur au plus vite et d’ailleurs les cavaliers n’étaient pas mécontents de s’éloigner le plus rapidement possible des ruines de Valdol qui leur rappelaient des temps bien sombres.

Ils approchaient de Fondcombe mais de toute évidence le capitaine Serambëur n’en avait pas fini avec l’homme et le Semi-Homme. Eugénion soupira , ils avaient certes atteint leur but mais n’étaient sûrement pas au bout de leur soucis , loin de là ! Ah si seulement il avait la possibilité de fumer un peu de Vieux Tobie pour encaisser les péripéties du jour… Malheureusement  ces derniers temps il avait le sentiment de ne plus avoir la possibilité de faire grand chose.
« Crotte de porc »
jura Eugénion en exprimant toute sa lassitude.



[HRP] Ce rp prend fin ici , la suite à Fondcombe . Je la posterai prochainement.[HRP]


#Oropher #Serambeür


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