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Voyage à Imladris | |
| Orodreth Curumacil Forgeron Elfe
Nombre de messages : 5 Localisation : Lothlorien Rôle : Forgeron elfe
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: A arrêté de compter à 1500 ans -:
| Jeu 23 Aoû 2012 - 16:26 | | Orodreth pénétrait à présent dans Imladris, placé anciennement sous l’autorité d’Elrond, lointain parent de son père. C’était maintenant Sombre-Chêne qui dirigeait l’endroit. L’elfe avait reçu chez lui un messager de ce dernier, l’invitant dans sa vallée. Il accepta, car depuis son arrivée sur les Terres du Milieu, Orodreth n’avait pas tout vu du monde, et visiter ce que l’on appelle comme la Dernière Maison Simple, dernier lieu de résidence d’Eldar en Terres du Milieu, l’emplissait de curiosité.
Il était partit aussitôt le message délivré. Son grand manteau brun fermé hermétiquement autour de lui, s’étant paré d’une cape à capuchon par dessus pour lutter contre le froid, et son épée rangée dans son dos, il quitta sa forge. Et il fit bien de se préparer car dehors l’air était glacé en comparaison à la chaude atmosphère de sa forge. Il laissa les bois de la Lothlorien derrière lui, se dirigeant vers le nord en longeant l’Anduin. Il traversa les Champs aux Iris ainsi que la Rivière aux Iris, là où Isildur fut abattu, et qui devait aussi être un parent très éloigné, descendant d’Elros Tar-Minyatur, lui-même fils d’Ëärendil, qui descendait du grand Seigneur Noldor Fingolfin. Il bifurqua ensuite vers les Monts Brumeux à l’ouest, et entreprit leur traversé. Le paysage sous ses yeux étaient désolé, rocailleux, dur. Cela lui prit un temps relativement long pour faire le passage. Ses sens étaient aux aguets, guettant continuellement une possible attaque de gobelins. Enfin, le forgeron déboucha sur une sortie, et se retrouva sur une petite plaine. Il ne fut alors plus très loin du Gué de la Bruinen. Orodreth les avait alors traversé et c’est ainsi qu’il découvrit la belle vallée d'Imladris.
La vallée était belle, pure, bien qu’ici aussi le froid perdurait. Le voyage avait pris de longues journées, et il se sentait un peu las. Les nuits sur le Terres du Milieu pouvaient s’avérer dangereuses et il ne prit donc pas ou peu de repos durant son celui-ci. Il s’avança dans la vallée, observant les elfes autour de lui, qui l’observaient en retour. Orodreth s’avança vers la demeure de Sombre-Chêne, tout en admirant la beauté d’Imladris. L’elfe arriva enfin devant sa demeure et un elfe s’avança vers lui, demandant qui il était et ce qu’il désirait.
-Je suis Orodreth, fils d’Eärdur. Le Seigneur Sombre-Chêne m’a fait parvenir une invitation. Pourrais-je le voir ? Je me dois de le remercier comme il se doit et je ne peux le faire qu’en sa présence, pas en faisant passer un message.
Le forgeron avait emporté dans sa cape une dague de sa confection, qu’il avait forgé il y avait peu. Sa poignée était d’argent, légèrement courbe, tout comme sa lame effilée et fort pointue. Il n’y avait pas de garde, la lame étant le prolongement de la poignée. Ce n’était pas une arme terriblement belle, pas aussi belle que celles qu’il avait l’habitude de forger, et il ne pensait qu’elle ne servirait jamais à la guerre, cependant c’était un ornement convenable et un bon présent pour un seigneur. Il l’offrirait au Seigneur Sombre-Chêne, si celui-ci acceptait ce présent.
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| | | Sombre-Chêne Seigneur de Fondcombe - Sage Elfe
Nombre de messages : 1908 Localisation : Edoras
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe de la Forêt Noire -: Plus de 250 ans -:
| Ven 24 Aoû 2012 - 11:28 | | Sombre-chêne avait toujours aimé l'hiver car il lui ressemblait. Solitaire. Silencieux. Libre. L'hiver, les bêtes délaissaient les pâturages blanchis par le givre et rejoignaient les Hommes dans la tiédeur des étables, sous les maisons, véritables cocons de soie où chaque souffle réchauffait l'air enivré de purin. Les sourires s’esquissaient prudemment sur les lèvres gercées, on tirait sur soi les couvertures de foin sec et on réduisait le plus possible l'espace vital pour oublier les immensités immaculés au dehors. Sans vraiment l'avouer, on craignait ces quelques mois où l'existence était réduite à son angoissante finitude. Alors l'hiver se retrouvait seul dans les plaines, dans le montagnes, dans les forêts, dans les rues, et il conversait avec la pierre impassible et les arbres décharnés. Au fil des siècles, ces trois avaient bien appris à communiquer en silence. Les mots étaient des craquements de branches, et les bourrasques des points d'exclamation. Quand le vent s’élançait du haut des sommets enneigés, les nuages s'invitaient avec délice dans le trio millénaire, parfois rejoint au détour d'une éclaircie par le timide soleil et l'eau gazouillante des torrents. Ainsi lorsque les sentiers redevenaient praticables et que les Hommes venaient respirer l'air nouveau en souriant, des larmes coulaient les long des stalactites et des sapins. C'était la fin d'une liberté sans prix. Il faudrait attendre le prochain hiver avant de pouvoir à nouveau, suivant un souffle froid et inépuisable, flirter avec les pics menaçants des sommets, se glisser au plus profond des forêts inaccessibles, vivre, enfin, sans d'autres limites que celles de l'épuisement, car les êtres en cette période ne dictaient rien ni au vent ni à la pluie.
Oui, Sombre-chêne se retrouvait parfaitement dans l'Hiver. Tous deux se comprenaient et l'elfe avait même cru quelquefois devenir partie intégrante de la partition silencieuse qu'il écoutait toujours avec respect. Elle lui signifiait combien minuscule il était, tout immortel qu'il pût être. Il aimait l'Hiver.
Mais pas cet Hiver. Celui-là n'avait rien de mélodieux ou d'admirable. Il tuait les arbres, étouffait les herbes, brisait les pierres. Comme une horde sauvage hurlant sa folie et sourde aux pleurs des ses victimes, cet Hiver avançait tout droit en écrasant tout. Plus de musique, plus de dialogue. Sombre-chêne avait cru entendre le bruissement des arbres qui voulaient faire entendre raison à cette folie, mais une rafale stridente avait vite fait de tout engloutir. Profitant de ce terreau malsain, le Mal s'était développé et le sang noir qui perlait de ses dents meurtrières s'était répandu sur la Terre du Milieu. Jusqu'à la dernière Maison Simple.
"Monseigneur, Orodreth, fils d’Eärdur, est ici. Il désire vous voir."
Sombre-chêne détourna le regard de la fenêtre ronde à travers laquelle il avait fixé pendant plusieurs minutes le ballet squelettique des branches dans le vent.
"Qu'il entre."
L'elfe qui venait de le prévenir inclina la tête et sortit du cabinet pour aller chercher le forgeron. Quelques semaines plutôt, il avait envoyé une missive à Orodreth pour lui proposer de venir exercer sa profession à Imladris. Il avait simplement expliqué que le poste était vacant, sans plus de précisions. Il s'était refusé à mentir sur les causes exactes de cette situation, mais faire part de la réalité des faits dans une missive qui aurait pu finir dans de mauvaises mains lui avait été impossible. Le Gardien de la Dernière Maison Simple s'était donc résolu à ne dire qu'une partie de la vérité.
La porte s'ouvrit à nouveau.
"Maître Curumacil, soyez le bienvenu à Imladris." |
| | | Orodreth Curumacil Forgeron Elfe
Nombre de messages : 5 Localisation : Lothlorien Rôle : Forgeron elfe
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: A arrêté de compter à 1500 ans -:
| Mer 29 Aoû 2012 - 15:17 | | L'elfe s'en fut, pénétrant dans la belle demeure. Orodreth jeta un coup d’œil derrière lui, vers la vallée. Bien que le froid était présent, les quelques elfes qu'il voyait semblait heureux, serrant leur manteau contre eux, certains chantant, d'autres dansant. Il sourit à cette vue et repensa aux années tranquilles en Aman. Il repensa à son père, à sa mère, et à son maître. Ils étaient loin dans l'Ouest maintenant, et il pensa qu'il ne les reverrait probablement jamais. Pourquoi rentrerait-il maintenant, alors que les Terres du Milieu étaient le théâtre de maints conflits? Aman n'avait pas besoin d'armes, d'armures. Les Terres du Milieu en redemandait pour chaque guerrier. Il avait déjà forgé maintes armes et donné certaines à des guerriers de valeur. Le forgeron se demandait quand on entendrait enfin parler de lui, de ses œuvres, quand un adversaire puissant se ferait pourfendre par l'une de ses armes. Il pensa également à sillonner les terres afin de trouver des guerriers à former.
Il fut tiré de ses pensées par le retour de l'elfe.
-Le Seigneur Sombre-Chêne est prêt à vous recevoir. Veuillez entrer.
Orodreth remercia le messager et pénétra dans la demeure du gardien de Fondcombe. Il admira l'architecture riche de cette maison, le mobilier raffiné, et avisa ensuite le seigneur elfe près d'une fenêtre. S'approchant de quelques pas, il s'inclina brièvement.
-Seigneur Sombre-Chêne. C'est un plaisir d'être en votre belle demeure. Je vous remercie pour votre invitation dans cette demeure, dont la visite attisait ma curiosité. Je suis heureux d'avoir pu poser les yeux sur un lieu autrefois gardé par un de mes parents lointains.
Il marqua une petite pause et jeta un œil par la fenêtre auprès de laquelle le seigneur se trouvait. Le vent secouait les branches des arbres plus loin. Peut-être le seigneur observait le monde du dehors, se demandant quand ce froid s'arrêterait?
-Le temps n'est pas très bon ces jours-ci. L'Hiver est dur. Je ne suis pas particulièrement sensible au froid, mon corps baignant continuellement dans la chaleur de ma forge, mais il me faut bien avouer que ce froid dépasse tous ceux auxquels j'ai été confronté. La bas, en Aman, le froid n'est que passager, la chaleur est toujours présente, et le mal est absent. En venant sur les Terres du Milieu, j'ai senti un monde plongé dans l'incertitude, tiraillé entre le Bon et le Mauvais. Les temps sont durs pour certains. Espérons que cet Hiver va rapidement finir, et que va venir le Printemps - une saison que j'aime particulièrement. Mais je m'égare. Vous m'aviez proposé un poste de forgeron dans votre belle vallée je crois? Je me demandais pourquoi Fondcombe pourrait avoir besoin de moi? Êtes-vous menacé par quelque danger? Ah! J'ai failli oublier!
Il sortit de son manteau la petite dague, qu'il prit à l'horizontal dans ses deux mains et tendit au Seigneur Sombre-Chêne.
-Elle n'a pas été faites pour la guerre, bien que sa lame pourrait trancher des gorges. Mais c'est une belle arme, et je voudrais vous en faire cadeau. Ce serait pour moi un honneur que vous l'acceptiez.
Ce n'était pas totalement vrai. Ce ne serait pas vraiment "un honneur" pour Orodreth, ne considérant personne comme son seigneur. Mais il ne désirait pas non plus d'ennuis avec les seigneurs des Terres du Milieu, et il jugea donc bon de rester poli et respectueux avec ceux-ci. |
| | | Sombre-Chêne Seigneur de Fondcombe - Sage Elfe
Nombre de messages : 1908 Localisation : Edoras
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe de la Forêt Noire -: Plus de 250 ans -:
| Jeu 30 Aoû 2012 - 15:31 | | « Et c'est un honneur pour moi de la recevoir de vos mains, sachant le temps que vous avez du y consacrer. Si jamais cette lame fait couler le sang, ce sera pour défendre cette demeure ou ceux méritant d'y résider. »
Sombre-chêne s'empara avec précaution du poignard et prit quelques secondes pour admirer l'élégance de sa courbure. Il aurait été parfaitement incapable de forger la moindre épée et avait un profond respect pour les artisans qui parvenaient à donner une vie aux matériaux bruts. Lui avait choisi la voie des mots et de la parole, domaine beaucoup plus abstrait et beaucoup moins tangible. C'était un choix qu'il ne regrettait pas, mais il lui arrivait de passer des heures à regarder des forgerons, des menuisiers ou des peintres donner forme à leurs idées. Le Seigneur de Fondcombe posa délicatement la lame sur le bureau devant lui, d'un geste machinal effleura la partie droite de son visage défiguré, puis reprit d'une voix que les années avaient apaisée :
« Nous, vous ne vous égarez pas, nous avons tous le même espoir. Mais le printemps ne reviendra pas seul, il reviendra dans le sang et les pleurs. J’ai vu des heures terribles, j’ai vu les elfes s’entretuer, j’ai vu le feu ardent brûler les chairs… Jamais la paix n’est revenue d’elle-même, comme la fleur après le bourgeon. La vie se paie de souffrances. »
L’elfe s’arrêta, le visage crispé. Ce n’était pas particulièrement son habitude de faire preuve d’un tel pessimisme. Il avait certainement gagné en maturité depuis ses premières missions hors de la Forêt Noire alors qu’il était rodeur, mais les épreuves qu’il avait traversées l’avaient sans doute rendu plus amère. Etait-il encore capable de l’enthousiasme de ses jeunes années ? N’était-il pas devenu ce qu’il avait toujours eu peur de devenir ? Il n’avait passé que trop de temps entre ses murs, à lire et à penser. Le monde était dehors, la vie naissait et disparaissait dans les plaines du Rohan et du Gondor, dans le froid du Nord, pas à Imladris.
« Danger ? Oui, sans doute… La vérité, c’est que notre ancien forgeron n’est pas parti vers l’Ouest, comme la plupart de ses prédécesseurs. Il a été assassiné près de Fondcombe. »
Sombre-chêne laissa quelques secondes à Orodreth pour digérer la nouvelle, puis poursuivit :
« Et ce n’est pas le seul. Quatre autres elfes ont péri, dont le ranger Adanael, venu pour enquêter sur ces crimes. Ses qualités de bretteur et d’archer n’étaient plus à prouver, pourtant lui aussi a subi le même sort. Lorsque nous l’avons trouvé agonisant, il tenait dans sa main l’épée du tueur. Il avait du réussir, d’une manière ou d’une autre, à s’en emparer, même si ça n’a pas été assez pour le sauver. Le meurtrier s’est quant à lui certainement enfui en voyant que nous arrivions, sans prendre le temps de récupérer son arme. »
L’elfe se leva et se dirigea d’un pas sûr vers un large coffre de bois noir à l’intérieur duquel il prit un long paquet enveloppé d’un drap blanc. Il retourna derrière le bureau et y déballa le paquet. C’était l’épée en question : elle était assez longue, à double tranchant, et la lame, de bonne qualité, s’élargissait en son milieu ainsi qu’une feuille. Elle était suffisamment légère pour être maniée à une seule main, mais la poignée, plus utilitaire que décorée, permettait d’assener des coups en utilisant les deux mains.
« Les patrouilles ont rarement été aussi nombreuses autour d’Imladris, mais rien y fait, nous n’avons aucune trace du tueur. Cette épée est le seul indice que nous ayons. C’est pourquoi je vous invité. Votre connaissance de l’art de la forge nous permettra peut-être de tirer quelque chose de cette lame, et de mettre fin à ces meurtres. »
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