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Amadeo du Rohan
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Amadeo du Rohan

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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyJeu 17 Jan 2013 - 19:33
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Ses pieds s'élevèrent du sol. Garnaïl ne se demanda même pas pourquoi, trop affaiblis pour engager un quelconque processus de réflexion. Le duo Khandéen le porta jusqu'à sa tente, puis le posèrent sur sa couchette. Il oscillait entre conscience et sommeil, soulevant ses paupières de temps à autre dans un effort qui lui paraissait surhumain. Petit à petit, ses muscles refroidissaient et il sentit alors les multiples blessures qui reouvraient son corps. La lèvre d'abord. La pommette gauche ensuite. Le coude. Le nez. L'exploration douleureuse dura ainsi de longues minutes, alors qu'on lui donnait à boire et que Taleb s'occupait admirablement de lui.

Tel un véritable médecin, le guerrier du clan Aqil s'occupa de sa carcasse abîmée. Il vérifia ses côtes, la nuque et la plupart de ses articulations. Fort heureusement, les dégâts bien que nombreux n'étaient que superficiels. L'homme d'Umbar reprit peu à peu ses esprits, et arrivait désormais à garder les yeux semi-ouverts. Taleb sembla le remarquer, et lui adressa un franc sourire.

~~ Vous avez bien combattu, Garnaïl. Vous avez fait honneur aux vôtres. Et je suis persuadé que ces blessures de guerre vous donneront un charme fou quand nous arriverons à Arwa ~~

Garnaïl émit un grondement sourd, il avait apprécier la pique mais son rire était resté bloquer au fin fond de sa gorge. Un violent spasme lui parcouru la poitrine, et le fils d'Hiji grimaça en ressentant cette sensation plus que désagréable. Taleb lui posa la main sur la poitrine, et le corps blessé retrouva son calme.

~~ Restez allongé, nous ne sommes pas pressés. Reposez-vous tant que vous le voudrez. Je vais rester dans les parages, donc si vous avez besoin de moi, n'hésitez pas à m'appeler. ~~

Trop faible pour le remercier, Garnaïl se laissa bercer dans un demi-sommeil qui le permettait de ne pas trop penser aux douleurs qui s'évaillaient en lui. Taleb resta à son chevêt, tantôt appliquant de l'huile sur ses hématomes, tantôt posant des cataplasmes sur ses plaies.

~~ Dites-moi, Garnaïl...Je me demandais...Cela restera entre vous et moi, mais...Que ressentez-vous exactement pour Elwyn ? ~~

Le regard lunatique de Garnaïl se dirigea lentement vers le visage de Taleb. La question ne le surprennait pas spécialement, de toute manière elle aurait bien fait son apparition tôt ou tard, de la bouche de celui-ci ou d'un autre. Mais le fils d'Hiji aurait sûrement préféré y répondre dans d'autres circonstances. Seulement, il ne pouvait pas se permettre d'envoyer ballader l'homme qui prenait soin de lui depuis plus d'une heure maintenant. L'esprit embrumé, il répondit :

~~ Taleb ... toute ma vie je ... j'ai eu autre chose en tête que des histoires de femme. Quand mon père était encore Roi, il a tenté plusieurs fois de me marier, que ce soit pour ... pour consolider des alliances ou pour s'assurer une lignée pure mais ... mais je m'en fichais. ~~

La voix de Garnaïl était faible, mais elle portait juste suffisament pour parvenir aux oreilles du Khandéen, qui l'écoutait attentivement.

~~ Puis tout à basculer et je me suis retrouvé dans le Désert. Seul ... Jusqu'à ce que j'eu la chance de vous rencontrer. Je ne sais pas t'expliquer ce qui s'est passé avec Elwyn mais ... sa présence me ressourcait. Au coin du feu le soir je ... on parlait et ... et je me sentais étrangement bien. ~~


Garnaïl déglutit avec peine. Il avait l'impression de ne plus avoir de salive, que sa bouche était totalement asséchée.

~~ Je ne sais pas si on peux appeler cela des sentiments ... tout ce que je sais c'est que je n'avais jamais ressentit cela mais ... mais j'ai d'autres objectifs dans la vie que de construire un foyer et faire de la marmaille ... je suis bien trop égoïste et ambitieux pour cela, Taleb. J'ai réfléchis trop longuement à tout cela semble-t-il. Maintenant Nimrod est là, et ça change tout. ~~

Garnaïl aurait souhaiter s'arrêter là, sans compter que son nez lui faisait maintenant un mal de chien. Mais le toubib semblait en demander encore un peu plus. Encore quelques phrases.

~~ Il a gagné ce jeu-là aussi, et je ne veux pas créer de problème ... On pourrait dire que je renonce à elle, même si je n'aurais jamais su réellement si je la voulais ou non ... Elle sera plus heureuse dans les bras de ce Sultan que dans les miens. ~~

L'homme d'Umbar ferma les yeux, sentant le sommeil l'envahir. Il murmura encore quelque chose avant de sombrer ;

~~ Mais nous avons des projets plus importants que cela ... ~~



***



Garnail cligna des yeux, puis se redressa en laissant s'échapper un long râle plaintif. Cependant, même si son corps le faisait encore souffrir, il se sentait déjà nettement mieux, sans doute grâce au talent de ce Taleb. Le ciel était toujours sombre, mais la tempête semblait s'être calmée.

Il apprit qu'un homme avait été capturé par les sentinelles, et conduit à Nimrod la veille. Les deux individus semblaient se connaître, puisque selon les dires, l'haradrim lui offrit l'hospitalité de la meilleure façon qu'il pu. Garnail demanda à le voir, et il se présenta à lui quelques minutes plus tard.

- Yoshra Ak-Khader, c'est bien ça ? Tu sembles connaître Nimrod. Dans ce cas, tu n'es pas mon ennemi. Ecoute, je vais être bref. Je connais comme toi la véritable identité de Nimrod Ben Eiros, et la situation dans laquelle il est. Il doit récupérer son trône, moi le miens, et nous allons devoir collaborer. J'aurais une simple question à te poser ; de combien d'hommes pourrait disposer Nimrod, dans le cas où Dur'Zork et Umbar apprendraient son retour ?


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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptySam 19 Jan 2013 - 3:43
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Remplie d'incertitudes et dans l'attente d'une réponse de la part de Nimrod, Elwyn accueillit la nouvelle annoncée par les sentinelles avec un sentiment mitigé. Elle savait bien que la sécurité du camp et de leur petit groupe passait en premier, et en tant que chef des Khandéens, elle devait se concentrer pleinement à cette tâche. Mais en cet instant précis, alors qu'ils avaient déjà traversé l'Harnen, après avoir échappé aux Gondoriens, et voyagé dans des conditions terribles, elle aurait souhaité pouvoir profiter ne fût-ce que quelques instants d'un peu d'intimité et d'un peu de tranquillité pour pouvoir discuter sereinement. Elle avait l'impression que jamais la vie ne lui laissait l'opportunité de se reposer. Depuis qu'ils étaient partis en expédition dans le désert, elle n'avait eu le droit qu'à une seule vraie journée de repos, dans bon lit douillet, sans avoir à penser au lendemain, aux provisions, et aux éventuels assaillants. Sans avoir à songer à la chaleur écrasante du désert, ou à la froideur mortelle qu'imposait cet hiver interminable. En outre, elle manquait cruellement de sommeil, ayant monté la garde là où les autres avaient pu profiter de quelques heures de sommeil bien mérité. Elle commençait vraiment à saturer, et devait trouver le moyen de refaire ses forces. Elle savait d'ores et déjà qu'une fois à Arwa, elle en profiterait pour s'accorder un repos bien mérité et pour dormir tout son saoul.

Mais il fallait revenir aux problèmes du moment, que Nimrod entendit régler sous la forme d'une petite caisse contenant de l'or. Voilà quelles étaient leurs seules richesses pour l'instant. Avec une délicatesse assez étrange chez un homme qui venait de se battre au poing d'en être cruellement meurtri, l'ancien sultan repoussa l'Etrangère afin de s'asseoir à ses côtés, sur la petite couchette qui lui servait de lit, et qui en cet instant devait représenter le summum du confort. Il ouvrit la caissette, et présenta le salaire que les Khandéens avaient honorablement gagné en accomplissant leur part du travail. L'escorte et la protection du fils de Hiji. Bien qu'ils n'aient pas eu réellement à combattre, ils avaient déjà fait montre de leur exceptionnelle solidité, et pour le plus grand plaisir d'Elwyn, ils allaient avoir l'opportunité de continuer. En effet, si Nimrod reprenait les rênes de cette expédition, la destination principale ne changeait guère, et dans ces conditions on pouvait interpréter que le contrat n'avait pas vraiment changé. Si elle l'avait voulu, elle aurait tout aussi bien pu quitter le campement immédiatement, avec ses hommes, et rentrer en Khand, sans trahir la parole donnée. Mais pour l'heure, elle était heureuse et soulagée de voir qu'ils allaient pouvoir poursuivre. Leur voyage avait mal commencé, mais cela signifiait qu'il ne pouvait que s'améliorer.

Sur un ordre de Nimrod, les sentinelles qui attendaient dehors firent entrer le prisonnier capturé aux abords du camp. Lorsque le voile de la tente se souleva, le visage d'Elwyn demeura de marbre. Cet individu ne lui disait rien. Il ressemblait à un guerrier, mais qui sur ces terres n'en avait pas l'apparence ? En tournant la tête vers l'ancien sultan pour chercher sur ses traits un signe pouvant indiquer qu'il en savait davantage, elle fut étonnée par la surprise et le contentement qui s'étaient peints sur ses traits. De toute évidence, il connaissait cet individu étrange. Et plus encore, cela semblait être un ami à lui, voire même un proche. Nimrod se leva, soutenu tant bien que mal par Elwyn, qui l'aida à se stabiliser une fois sur ses deux jambes. Il prit la peine de parler en commun, alors que de toute évidence, il aurait pu employer le suderon, ce qui ne fut pas pour déplaire à la femme blonde. Celle-ci nota que le nouveau venu s'appelait Yoshra. Un nom qui ne lui disait pas grand-chose, mais cela était probablement normal. L'ancien sultan présenta son ami comme étant son Sam Gamegie. Lorsque Elwyn leur traduisit les ordres de Nimrod, elle ne précisa pas cela, mais insista sur le fait qu'il devait être traité avec tous les honneurs. A l'Est, les références aux héros de l'Ouest étaient maigres, a fortiori lorsqu'il ne s'agissait pas de grands guerriers ayant abattu cent ennemis. Elle-même ne sachant pas lire, elle n'avait qu'entendu de loin l'histoire des semi-hommes, un peuple qui pour elle demeurait presque mythique. Sam Gamegie était un nom qui évoquait la loyauté, la fidélité à toute épreuve. Si Nimrod l'avait comparé à ce personnage de légende, c'était très probablement un homme de confiance particulièrement dévoué. Enfin un allié ! Mis à part le fait qu'il parlait par énigmes, et qu'il semblait surpris de la présence d'une femme de l'Ouest parmi eux, il semblait amical, et c'était déjà ça. Il sortit de la tente, laissant les deux chefs seuls.

Elwyn se rassit, sentant la fatigue la gagner. Nimrod était toujours debout, désormais tourné face à elle. Lorsque leurs regards se croisèrent, elle sut instantanément qu'il avait compris ses inquiétudes. Elles avaient dû transparaître dans sa voix, derrière ses propos malhabiles. L'homme du Sud se pencha vers elle, et elle recula plus par réflexe que par crainte ou par dégoût. Mais au lieu de se formaliser de cela, il semblait s'en ficher complètement. Il s'approcha de plus en plus, laissant finalement la femme étendue sur le dos, et lui au-dessus d'elle, dans une position qui avait le don de faire battre leurs cœurs plus rapidement. Elwyn sentit le rouge lui monter aux joues, et son souffle s'était accéléré. Elle entendait distinctement la respiration de Nimrod, comme un écho à la sienne. Leurs regards s'accrochèrent à nouveau, et elle sut qu'il allait parler avec sincérité, avec le cœur. Les mot s'écoulèrent de sa bouche avec une lenteur calculée, qui donnait davantage de force à ses paroles. Elles résonnèrent dans l'esprit de l'Etrangère, qui sembla vibrer en réponse à sa dernière phrase, à son dernier mot. Alors il l'embrassa, comme pour oublier et faire oublier les tourments de ce monde qui semblait se complaire à dresser des obstacles face à eux. Elle enroula ses bras fins autour de son cou, de son dos, à la fois forte et douce, comme pour être certaine que jamais il ne partirait, comme pour le garder contre elle envers et contre tout.


~ ~ ~ ~


Taleb était un brave jeune homme, qui avait un grand cœur caché derrière une grande bouche. S'il avait posé cette question très indiscrète à Garnaïl, c'était pour une seule raison, qui avait des cheveux blonds. Il appréciait beaucoup Elwyn, qui avait toujours été une sorte de deuxième mère pour lui. Lorsqu'il avait été en âge de combattre, et qu'il avait rejoint les adultes dans leurs expéditions loin dans le désert, elle avait toujours été là pour le protéger, le soutenir et le conseiller. Son caractère naturellement enjoué, elle l'avait bien compris, cachait en réalité une grande sensibilité et des blessures secrètes qu'il s'efforçait de dissimuler sous un masque avenant et joyeux. Souvent il lui avait parlé, au coin du feu, se confiant à cette présence féminine qui comprenait qu'un homme puisse avoir des doutes, qu'un homme puisse se poser des questions sur autre chose que la guerre et le pillage. Taleb lui avait toujours été reconnaissant d'avoir pris soin de lui alors qu'il peinait à entrer dans l'âge adulte, et désormais qu'il s'était trouvé et qu'il avait gagné sa place au sein du clan, il était bien décidé à lui renvoyer la pareille.

S'il posait la question à Garnaïl, c'était bel et bien dans l'espoir d'obtenir de lui une seule certitude. Lucide quant au sort des combattants qui s'engageaient dans une telle mission, il savait que la mort pouvait le frapper à n'importe quel moment. Une embuscade tendue par des bandits, ou bien un nouveau fleuve glacial et en crue à traverser pouvait très bien lui faire quitter le monde des vivants avant l'heure. Et pour être certain de pouvoir partir en paix, il avait besoin de savoir ce qu'il adviendrait de ceux qu'il appréciait. Sa famille, il savait qu'elle était en sécurité. S'il venait à mourir, les siens toucheraient de l'argent et gagneraient de quoi subsister. Le clan veillerait sur eux, et ferait en sorte de les aider à s'en sortir. C'était ainsi que les choses marchaient. Pour ses compagnons d'armes en cet instant, il était un peu moins rassuré. Il savait que quelqu'un comme Sahid n'aurait pas de difficulté à s'en sortir, bon combattant qu'il était. Mais Elwyn ? Blessée à l'épaule, et contrainte de négocier en permanence avec deux fins politiciens, elle s'était en outre mis en tête d'en faire plus que tout le monde, en montant la garde quand tout le monde était épuisé, et en faisant de son mieux pour gérer personnellement les situations qui ne requéraient pas sa présence. Taleb avait besoin de savoir ce qu'il se passerait si, par malheur, tous les guerriers du clan Aqil venaient à périr avant la fin. Garnaïl assurerait-il la protection d'Elwyn, afin de s'assurer qu'elle allait survivre à tout cela ? C'était ce que ses réponses devaient confirmer.

Le Khandéen s'était attendu à une réponse sibylline de la part de son interlocuteur. Il savait le Politicien doué pour éluder et éviter les sujets qui le fâchaient. Mais il semblait que le combat avait eu pour effet de le rendre plus réceptif, et plus ouvert à la conversation. Le voir ainsi se livrer était tout de même assez troublant pour le guerrier, qui avait l'impression de voir, au delà des blessures physiques qui atteignaient Garnaïl, les blessures profondes qui le tenaillaient. Certes, il ne pouvait pas savoir ce que son cœur recelait comme peine et comme tristesse, mais à observer son expression alors qu'il parlait d'Elwyn, à entendre le ton qu'il prenait, il était évident qu'il tenait à elle. Taleb hocha la tête en l'écoutant dire qu'il n'était pas du genre à fonder une famille, à avoir des enfants pour son propre bonheur, et à vivre une vie simple. Non. Cela ne correspondait pas au Garnaïl qu'ils connaissaient tous. Mais de là à dire qu'il était un solitaire insensible, incapable d'aimer ? Cela, le Khandéen ne pouvait le croire. Il fronça les yeux en entendant l'homme d'Umbar évoquer l'arrivée de Nimrod, qui avait changé de manière assez brutale sa relation avec l'Etrangère. Elle s'était enamouré de ce Haradrim que Taleb avait encore bien du mal à cerner. Entre les deux, il avait certainement davantage confiance en Garnaïl, qu'il appréciait sincèrement. Il respectait cependant le choix d'Elwyn, même s'il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que, si le Politicien avait été davantage attentif aux sentiments de la femme blonde, peut-être aurait-il pu se rapprocher d'elle suffisamment pour se forger une certitude. Taleb soupira :

~~ Vous êtes un homme bien compliqué, Garnaïl. Bien compliqué. Je vous crois lorsque vous dites que vous êtes trop occupé par l'idée de conquérir votre terre pour vous soucier de votre cœur. Cependant, n'oubliez pas de vous demander ce qui est réellement le plus important...~~

Le Khandéen s'interrompit, en voyant que son interlocuteur s'était endormi. Avait-il perçu les dernières paroles de l'homme de l'Est, ou bien avait-il sombré dans le sommeil avant ? Impossible à dire. Le jeune guerrier déroula une couverture de voyage, qu'il déposa sur le corps immobile de Garnaïl. Sa respiration était profonde et régulière. Nul doute qu'il allait récupérer assez rapidement, même si à son réveil, il aurait probablement besoin d'aide. La nuit allait refroidir ses muscles, et le laisser dans un état pitoyable au matin. Taleb installa sa couchette à côté de celle du Politicien, et se prépara à passer la nuit. On ne pouvait jamais savoir ce qu'il risquait de se passer, et il voulait être certain que si le blessé avait besoin de quelque chose, il puisse en bénéficier immédiatement. Ce fut ainsi que Taleb s'endormit, emmitouflé dans sa couverture, tremblant de froid, bercé par les hurlements d'un vent qui semblait lui murmurer les réponses à toutes ses questions.


~ ~ ~ ~


Elwyn frissonna en sentant la petite couverture qui la recouvrait glisser et laisser son pied exposé au froid qui s'était introduit, à la faveur de la nuit, sous la tente. Elle n'était pas véritablement réveillée, baignant plutôt dans un état d'extase à mi-chemin entre l'éveil et le sommeil, qui la rendait plus ou moins consciente ce qui se trouvait autour d'elle, mais dans l'incapacité totale d'interagir avec son environnement de manière volontaire. Elle se blottit encore davantage contre Nimrod, dont le bras chaud entourait son épaule. Elle nicha sa tête contre son torse, et savoura la sensation de sa respiration lente et régulière sur ses cheveux. Elle inspirait et expirait au même rythme que lui sans le faire exprès, et bougeait très légèrement à mesure que sa poitrine se soulevait et s'abaissait. Un petit sourire flottait sur ses lèvres, et l'apaisement se lisait sur ses traits. Au dehors, tout était calme. Le vent qui la veille soufflait violemment était tombé au petit matin, et avait laissé place à une pluie fine guère dérangeante, tant qu'ils ne reprenaient pas la route.

La femme blonde demeura dans cet état de relaxation complète pendant encore un bon moment, quand bien même elle pouvait entendre autour d'elle le campement s'agiter progressivement. Ici le bruit du feu que l'on rallume pour préparer le repas, là les bâillements étouffés de ceux qui n'ont pas savouré pleinement leur nuit de sommeil. Elle se laissa bercer par tous ces sons, qui la réveillèrent naturellement alors que le jour était déjà levé depuis un moment. Du repos, ils en avaient tous besoin, et personne ne semblait enclin à partir trop tôt. Même l'arrivée à Arwa leur semblait une perspective guère réjouissante, si on considérait que ce n'était qu'une étape de leur périple. Alors qu'ici, dans cette enclave protégée des éléments, ils n'étaient pas si mal.

Elwyn sentit Nimrod remuer, et elle se redressa quelque peu pour le regarder se réveiller. Il semblait avoir récupéré, mais il allait probablement avoir de belles courbatures qui rendraient le moindre mouvement difficile. De quoi bien commencer une journée. L'Etrangère se leva, et entreprit de ramasser ses vêtements éparpillés, avant de les passer pour prévenir le choc thermique qui ne manquerait pas de survenir dès lors qu'elle rabattrait le pan de la tente. Elle avait décidé de ne pas se vêtir immédiatement de son armure, mais plutôt de se recouvrir d'une couverture. C'était le plus sage. Une fois habillée, elle ne résista pas à l'envie de venir s'allonger de nouveau, sur une paillasse qui avait conservé un peu de chaleur. Recouverte par deux couvertures, et blottie contre Nimrod, elle ne sentait plus le froid extérieur. Elle murmura à l'ancien sultan encore un peu ensommeillé :

- Je sais que ton Sam Gamegie est là, mais pas besoin de se presser. Je suis certaine qu'il est bien traité. Mais quand tu seras prêt, je te suivrai.

Elle vint cueillir du bout des lèvres un baiser, et ferma de nouveau les yeux, non pas pour dormir, mais pour apprécier pleinement ce repos conscient qu'elle s'offrait.


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Nimrod Ben Elros
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Nimrod Ben Elros

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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptySam 19 Jan 2013 - 8:49
Quand il ouvrit les yeux Nimrod eut trois sensations fondamentalement differentes. La premiere pas des plus agreables fut la douleur a l'interieur de son corps, comme si on avait passer tous ses muscles a la broyeuse. LA deuxieme, infiniment plus agreable etait celle d'Elwyn blottie contre lui. Si il n'avait pas de souvenirs aussi vivace de la nuit passee, il aurait sans doute pu se croire dans une agreable partie de chasse avec une magnifique princesse derobee a son pere. Non, il s'agissait d'Elwyn, pas d'une petite parfumee et fardee de palais. Les guerrieres avaient un gout et une fougue que jamais ces petites dames coquettes ne pourraient meme avoisiner. Il sourit en se demandant si toutes ses douleurs venaient bien du combat. Il remarqua alors qu'elle etait deja toute habillee et le regardait. La troisieme sensation s'etait l'exultation de savoir qu'un ami avait retrouve sa trace. Exultation entachee du fait que cela voulait dire que d'autres la trouveraient aussi. Personne n'avait fait toute la route de l'exil avec lui, sauf Yoshra et Kunta, et le Dhunadan ne reapparaitrait pas de sitot dans une region ou il avait ete aussi mal accueilli. Nimrod sourit a Elwyn, passa son bras par dessus elle et la rapprocha. Il entendit sa remarque et dut reconnaitre qu'il y avait du vrai. Il lui rendit son baiser et se laissa repartir dans une douce somnolence.

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Yoshra
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- Yoshra Ak-Khader, c'est bien ça ? Tu sembles connaître Nimrod. Dans ce cas, tu n'es pas mon ennemi. Ecoute, je vais être bref. Je connais comme toi la véritable identité de Nimrod Ben Eiros, et la situation dans laquelle il est. Il doit récupérer son trône, moi le miens, et nous allons devoir collaborer. J'aurais une simple question à te poser ; de combien d'hommes pourrait disposer Nimrod, dans le cas où Dur'Zork et Umbar apprendraient son retour ?

Yoshra regarda l'homme qui l'avait mande. Il avait l'air Haradrim, bien bronze, bien hale et bien mal en point. Mais un chef de guerre, sans doute, pas un Roi. Nimrod devait l'impressionner, il commençait a parler comme lui. Yoshra continua de macher son quignon de pain sec, c'etait moins bon que les cuisses de chevaux du camp de Jorkil, mais ca avait le gout du bonheur. Il se demanda par ou commencer, puis il rit un coup et repondit.

Mon nom vous est connu, c'est la bonne chose. Je crains d'avoir entendu le votre de la bouche d'un des Khandiens, Garnail oth Umbar ? Fils de Hiji. J'ai connu votre pere, enfin, connu, j'ai surtout entendu les racontars sur ses ambitions. A l'epoque de la grande alliance contre Gondor, j'ai meme sans doute combattu a ses cotes, ou aux votres qui sait.

En parlant de Nom, son altesse se nomme Nimrod ben ELROS, Eiros?, non, tres cher, non, il faut connaitre son chef, et pour ca il faut d'abord connaitre son nom, ca permet de connaitre son caractere.


Yoshra eut un sourire devant la mine un peu deconfite de l'Umbarite. Un politicien celui la, pas habitue a des generaux bien franc. Pas etonnant que Nimrod lui ait flanque une rouste. Il prit une autre bouchee et regarda l'autre. Il n'allait pa slui dire qu'il ne savait pas lui meme, ca aurait ete bien faible comme attitude. Il but un coup de l'outre d'eau, rota par politesse puis poursuivit.

Le Sultan est deja une sacree banniere a lui tout seul, un paquet de gens mecontent ou simplement fidele a son clan vont se rallier. Les numenoriens, sans doute un bonne partie, meme si on a sans doute perdu quelques uns des plus fideles.

Il revit Aldarie lui cracher sur le pied quand il l'avait jete d'Umbar. Si celui la ne se soumettait pas, il le voyait bien au sommet de sa propre demeure, livre aux corbeaux.

Puis il y a les bannieres, batard ou pas, je represente al-Khader, le plus grand clan du Nord apres les Duzingi, enfin aujourd'hui les Radamantheens. J'ai parle aux trois autres, deux soldats de profession et un forgeron de Najran. Je presume d'ailleurs que Najran ferait une belle capitale pour un dominion frontalier. Feriez bien de vous entendre avec ce Aki, pourrait vous aider.

Il reprit une bouchee et machonna conscienscieusement. Puis il sourit au politicien.

Donnez lui une bataille devant une armee de Haradrims, et is aura tous les hommes que vous voulez. C'est comme ca qu'il fonctionne. C'es tpour ca que Meakil le haissait avant qu'il l'ait pris a son service. Il aime les femmes, la fete et son nom. Mais les hommes aiment les hommes qui aiment les femmes, la fete e leur nom. Dans une semaine nous serons une quarantaine. Apres, Eru sait! Ah, avant que vous fassiez l'erreur de me benir par Melkor, Sauron ou Eru sait quel autre abomination. Je suis Valarite.

Vous iriez pas dejeuner? La route va pas etre tres longue jusqu'a Arwa, mais ca promet d'etre corse aux portes et l'interieur.


====

Nimrod emergea enfin, se forca a se lever et cru qu'il allait eclater de douleur. Elwyn venait de sortir. Il enfila sa tenue, la seule qu'il restait des cadeaux du clan Aqil comme il pouvait. Enfila son plastron et la cape elimee qu'il utilisait depuis qu'Elwyn portait la sienne. Il sortit. Trouva Yoshra assis au bord de l'abri, regardant la pluie.

Temps de Chiens. Il y a du pain et du pain et un genre de soupe de scarabee pour le dejeuner. Ton cadeau est sur mon paquetage.

Nimrod le salua et s'approcha du cheval de Yoshra, un epee etait a son cote. Il ne la reconnut pas tout de suite, puis il comprit en voyant l'arbre blanc. Il ne la sortit pas et demanda a son ami.

Ou l'a tu trouvee?
Comme j'ai trouve ton plastron, a Qudushu, mais pas chez le meme marchand. C'est la que j'ai vraiment cru que tu etais mort. J'ai ete a deux doigts de jure allegeance a Jorkil. Si ce gamin n'avait pas trop bu je l'aurais sans doute fait.
Remercions le vin de Khand!!!

Ils rirent. Nimrod presenta l'epee a Yoshra.
Je n'ai pas de banniere pour toi. Porte encore un peu celle-la. Les reliques resteront reliques. Il faut construire autrement. Et pour ca il faut une autre symbolique. NoorAhiba(la lune venmeuse) est tienne, pour ton service, ta loyaute e ton amitie.

Nimrod claudiqua ver sl'endroit ou Garnail et les autres dejeunaient. Aki faisaient des blagues dans son Khandien approximatif. Ils se turent en le voyant arriver.

Garnail fils de Hiji. Tes mercenaires sont payes. Mes hommes ont manges, Pelargir est loin. En route!

Les Khandiens sourirent en entendant la ville et ce qui apparaissait clairement comme un ordre de marche. La claque que Sahib mit dans le dos de Nimrod faillit lui arracher les poumons mais au moins le Khandein lui souriait, ca c'etait du changement.
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Amadeo du Rohan
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptySam 19 Jan 2013 - 12:58
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

- Vous iriez pas dejeuner? La route va pas etre tres longue jusqu'a Arwa, mais ca promet d'etre corse aux portes et l'interieur.

Nul doute que ce type était un ami de Nimrod. Garnaïl sourit lorsque cette penséé traversa son esprit, puis approuva d'un hochement de tête la proposition de Yoshra. D'un signe de main, il lui fit comprendre qu'il pouvait disposer, il ne voulait pas se montrer en spectacle au cas où son corps abîmé déciderait de lui jouer des vilains tours, lorsqu'il fera la première tentative risquée de tenir sur ses jambes. Il remercia Taleb qui avait veiller sur lui toute la nuit et qui, ce matin encore, l'aidait à retrouver ses sensations. Une fois assuré de son équilibre, Garnaïl se dirigea péniblement vers le feu. Le contact de l'air frais qui venait lécher le visage avait quelque chose de plaisant, et le fils d'Hiji salua en retour les hommes qui l'accueilirent avec un large sourire.

~~ On vous jamais apprit contrepèteries chez Khand ? Aah faut que moi éduque vous les amis ; exemple, si vous dire "ce sénateur arrête en plein életion", ça donner "ce sénateur allaite en pleine ér... ~~

Aki ne termina pas son histoire, qui semblait pourtant captiver tous les Khandéens assis au coin du feu. Nimrod s'approcha, ne marchant pas beaucoup plus droit que Garnaïl. Nénamoins, il avait bonne mine et semblait avoir passé une bonne nuit.

- Garnail fils de Hiji. Tes mercenaires sont payés. Mes hommes ont manges, Pelargir est loin. En route !

C'était une double bonne nouvelle. D'une part, le combat entre les deux chefs n'aura donc pas trop ralentis le groupe, tous d'eux ayant été remarquablements soignés et aptes à reprendre la route après seulement une nuit de sommeil. La cohésion de tout le gorupe semblait y avoir gagné. Sahid envoya même une belle claque dans le dos de l'Haradrim, qui faillit presque rendre ce qu'il avait pu avaler ce matin.
D'autre part, la destination ne changeait pas. Elwyn n'y était sûrement pas pour rien ...
L'ambiance sur le campement n'était plus la même. Les hommes ne semblaient plus être ralliés seulement par un serment ou une promesse, mais aussi par quelque chose qui peut-être pourrait s'avérer beaucoup plus solide ; une forme d'amitité se formait, des liens se tissaient silencieusement entre tous ces combattants issus d'horizons bien différents.

Garnaïl salua Elwyn avec un sourire sur les lèvres, et le visage de l'Etrangère sembla également s'illuminer. Elle prit de ses nouvelles, il la rassura et conta les exploits médicinales de Taleb.
Le groupe reprit la route vers Arwa dans la bonne humeur, Nimrod et Yoshra en tête. Le Politicien se mêla aux hommes, discutant tantôt avec Murak et Aki, tantôt avec Sahid et les autres kandhéens.


***


Arwa. Ce n'était peut-être pas la plus grande ville d'Harondor, mais ce symbole de civilisation était fort plaisant à voir. On pouvait distinguer au loin les lueurs de la ville, les remparts qui s'élevaient vers le ciel, et toute l'agitation typique de l'urbanisation. Mais le plaisir céda vite la place à l'appréhension et aux interrogations. Les paroles de ce Yoshra envahissèrent les pensées de l'Umbarite.

"ca promet d'etre corse aux portes et l'interieur."


Inconsciemment, le regard fixé sur la ville, Garnaïl posa une main légère sur la pommeau de son épée. Le Politicien remonta progressivement la colonne pour arriver aux côtés de Nimrod Ben Elros, déjà rejoind par Elwyn.

- Nimrod, ne serait-t-il pas préférable de te faire le plus discret possible ? Ton visage doit-être connu de plusieurs à Arwa, recouvre ton visage avec un turban, à la mode de Khand, avec ce groupe tu ne fera pas tâche si nous faisons tous de même. Qu'en penses-tu ?


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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyDim 20 Jan 2013 - 1:42
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Taleb ne comprenait pas vraiment le westron, langue trop barbare à ses yeux, mais il savait capter quelques mots, et à partir des expressions et des intonations, il arrivait à recréer dans sa tête les échanges qu'il ne savait saisir parfaitement. Ce fut ce qui lui permit de comprendre à peu de choses près de quoi parlaient le Politicien et ce Yoshra. Taleb n'avait pas manqué de noter qu'un homme avait été emmené au camp, assommé, pendant le duel entre Garnaïl et Nimrod. Pour autant, il était étonnant de voir qu'il était passé du simple statut de prisonnier à interroger à invité de marque...et cela sans explication satisfaisante. Mais cela viendrait, se dit le Khandéens. Les trois chefs du groupe avaient une manière bien à eux d'annoncer les nouvelles, et ils attendaient qu'elles soient acceptées de fait pour demander l'avis de tout le monde. Plutôt efficace tant que cela ne posait pas de soucis. Mais cet homme qui venait d'arriver, comment savoir s'il était possible de lui faire confiance ? Pour un habitant du désert, c'est une réaction non naturelle que de partir du principe que l'autre est bon et bien intentionné. Ce fut la raison principale pour laquelle le Khandéen demeura dans la tente pendant que Garnaïl et Yoshra discutaient. Il souhaitait avant toute chose assurer la protection du Politicien, ce qui était sa mission officielle, après tout.

Taleb capta quelques noms à la volée. Radamanthe, l'Emir des terres sur lesquelles ils se trouvaient présentement, ou encore Ben Elros, le nom de Nimrod et d'une puissante famille du Harad. Ce qui contraria davantage le Khandéen, ce fut lorsque Yoshra prononça le mot "Valar". Non pas qu'il fut un Melkorite fanatique, comme on pouvait en trouver dans certains coins de l'Est, notamment en Rhûn. Il appartenait plutôt à la catégorie des hommes qui croyaient avant tout dans leurs chefs et dans leur épée plutôt que dans des divinités étranges et incompréhensibles. Et même s'il craignait ces forces destructrices, celle qui lui inspirait la plus grande peur était bien la nature, incarnée par le Désert, et dont il pouvait percevoir toute la puissance de la volonté lorsqu'il l'arpentait. Mais en vérité, dans son esprit, Valarite signifiait tout bêtement homme de l'Ouest, qu'il associait plus ou moins naturellement à des menaces sinon à des ennemis. Elwyn avait fait changer sa vision des choses à ce sujet, mais il restait encore méfiant vis-à-vis de ceux qui soutenaient les Valar, et qui portaient la guerre en leur nom. Mais il n'y avait rien de plus ridicule qu'une divergence religieuse, car quand on voyait à quel point Valarites et Melkorites pouvaient se montrer cruels, on n'avait pas de raison de faire de véritable distinction entre les deux.

La conversation toucha à sa fin, et Garnaïl autorisa Yoshra à quitter sa tente, ce que celui-ci fit tranquillement et sans protester. Alors, Taleb comprit que c'était à lui de jouer. Il tendit une main au Politicien, et l'aida à se remettre sur ses pieds. Il avait le corps tremblant et lourd, et la fatigue ne l'avait pas totalement quitté. Il vacilla quelque peu, cherchant à se stabiliser avant d'aller plus loin. Les remerciements qu'il adressa au Khandéens étaient de pure forme, mais ils étaient la preuve qu'il appréciait les efforts fournis. Le guerrier sourit tranquillement :

~~ De rien, Garnaïl. Nous sommes là pour vous protéger, certes, mais vous pouvez compter sur moi pour vous aider par ailleurs. ~~

Taleb s'inclina légèrement, faisant honneur à la réputation excellente qui précédait les mercenaires du Khand, réputés pour être efficaces et dévoués. C'était ce genre de comportement qui pouvait expliquer pourquoi on s'arrachait les combattants qui quittaient temporairement leur clan. Des hommes aussi zélés dans leur travail ne pouvaient que laisser une forte impression à leurs employeurs. Assez rapidement, Garnaïl trouva la force de tenir, et se dirigea même vers l'extérieur pour aller prendre l'air. Taleb ne se permit pas de le soutenir, car il savait que la fierté d'un homme pouvait se retrouver irrémédiablement blessée à cause de gestes aussi anodins, mais il demeura non loin de lui pour l'aider en cas de besoin, ou lui apporter ce qu'il pouvait lui manquer.


~ ~ ~ ~


Elwyn était sortie de la tente de Nimrod, mais elle regrettait déjà d'avoir quitté la douce tiédeur de l'intérieur, désormais qu'elle était exposée au froid ambiant. Elle avait pourtant rabattu une cape sur ses épaules, mais elle sentait quand même cette désagréable sensation étendre ses griffes, et essayer de passer outre toutes les barrières qu'elle pouvait dresser pour la freiner. Elle profita d'être à l'air libre pour s'étirer largement, dissimulant derrière le dos de sa main un bâillement qui lui fit monter des larmes aux yeux. Elle les chassa d'un revers de la main, et posa les yeux sur le campement. Les hommes la regardaient en retour. Tous. Sans exception. Elle mit un moment à comprendre quelle pouvait en être la raison, avant d'entendre la tente bouger derrière elle, et de sentir Nimrod à ses côtés. Alors elle comprit, et interpréta différemment le sourire amusé de ses compagnons, qui mangeaient en se lançant des plaisanteries à voix basse.

Elle fit de son mieux pour les ignorer, mais sur sa peau pâle, le rouge lui montait rapidement aux joues, et elle dut faire un effort de volonté pour ne pas se cacher derrière ses mains ou ses cheveux, comme une petite fille. Au lieu de quoi, elle inspira profondément, leva le menton, et suivit Nimrod qui se dirigeait vers Yoshra. Le Haradrim était en train de manger, contemplant la pluie qui tombait toujours. Il indiqua à l'ancien sultan que son cadeau se trouvait sur son paquetage. Elwyn tendit le cou, curieuse, et posa les yeux sur une épée. Une belle épée, de toute évidence, bien que rengainée. Nimrod ne la toucha pas, mais il semblait quelque peu ébranlé. Il se tourna vers Yoshra, et commença à lui poser des questions à ce sujet. Puis, le Frodon rendit l'épée à son Sam, en lui disant de la garder pour l'instant. L'Etrangère se demandait ce que cela pouvait bien signifier. Quelle était l'histoire de cette lame ? Un héritage familial ? Les souvenirs d'une époque révolue ? Un peu de tout ça ? Toujours était-il qu'elle était liée à Nimrod, à son passé, et qu'il ne se sentait pas encore prêt à renouer avec lui. Effectivement, la tentation de le faire était aussi grande que le danger, et s'y prendre avec trop d'empressement mettrait en péril leur quête à tous.

Elwyn accompagna ensuite Nimrod jusqu'au feu de camp qui brûlait en crépitant, autour duquel les hommes s'étaient rassemblés pour manger. L'annonce qu'il fit à tous avait de quoi les satisfaire, car ils s'étaient préparé mentalement pour aller jusqu'au bout, et renoncer après si peu de temps aurait été un coup dur pour eux. Même s'ils laissaient leurs familles derrière eux, et qu'ils s'engageaient sur le chemin du risque et de l'incertitude, ils avançaient fièrement et, surtout, ensemble. Sahid envoya une claque magistrale dans le dos de l'ancien sultan, comme pour lui montrer son assentiment. Mais cette force de la nature ne se rendait pas compte qu'il était le seul ours à des lieues à la ronde. Sa pauvre victime en eut le souffle coupé, ce qui tira un éclat de rire bref mais sincère à Elwyn. Elle se reprit rapidement, mais était contente de voir que l'ambiance était au beau fixe. Ce duel avait eu pour effet de panser quelques plaies...et d'en ouvrir quelques autres à en juger par l'état des deux protagonistes de cette bagarre.

La femme se dirigea vers Garnaïl, toujours flanqué par Taleb, qui ne le lâchait pas. Elle s'assit à côté de lui, et l'examina en faisant la moue, comme si elle cherchait à voir s'il n'avait pas de blessures non soignées. Au bout de quelques secondes, elle lui adressa un petit sourire, et dit :

- Tu es aussi en piteux état, mais Taleb a fait du bon travail. J'espère que tu as passé une bonne nuit...enfin...relativement.

Elle sourit pour elle-même, assez surprise d'être encore troublée à l'idée de lui parler. Dès lors qu'il posait les yeux sur elle, encore plus depuis qu'elle s'était rapprochée de Nimrod, elle avait l'impression de se sentir ridicule lorsqu'elle venait le voir. Peut-être parce qu'elle ne comprenait pas ce que signifiait cette lueur qui brillait au fond de ses yeux. Peut-être parce qu'elle s'en voulait de l'avoir blessé. Cela n'avait jamais été son intention, bien au contraire. Elle ne souhaitait que le meilleur pour lui. Mais pouvait-elle sincèrement parler de ce qui était bien pour lui alors qu'elle avait passé la nuit avec Nimrod ? Et pouvait-elle mettre de côté ses sentiments pour préserver Garnaïl ? C'était un dilemme qu'elle ne pouvait pas résoudre.

Garnaïl lui raconta alors comment Taleb l'avait soigné, et leur conversation partit sur des sujets plus légers. Elle en fut reconnaissante au Politicien de ne pas lui avoir tenu rigueur pour ses propos bien amers de la veille au soir. Elle s'en voulait toujours un peu de l'avoir brusqué à ce point, et regrettait de s'être emportée comme elle l'avait fait. Ce malaise tourbillonna en elle pendant un moment, avant qu'elle ne se décidât à se jeter à l'eau :

- Garnaïl, je...Pour ce que je t'ai dit hier soir...Je voulais te dire que...

Elle chercha ses mots un instant, avant de dire :

- Je ne le pensais pas vraiment...Enfin si, je le pensais ! Simplement...Je n'aurais pas dû te le dire comme ça...Je ne voulais pas te le dire comme ça. Je...c'était minable, et je m'en excuse. J'espère que tu comprends.

Elwyn se sentait bête, et elle ne tarda pas à partir préparer son propre paquetage. Elle enfila son armure, et se présenta aux côtés des autres, prête à partir vers Arwa, la première étape de leur périple.


~ ~ ~ ~


Les signes qu'ils se rapprochaient de la civilisation avaient fleuri sous la forme de petites maisons, de champs et de routes praticables, au fur et à mesure qu'ils progressaient en direction d'Arwa. Ils avaient croisé de plus en plus de gens, qui allaient dans leur sens pour la plupart, marchant en transportant avec eux les biens qu'ils allaient vendre à la ville. A moins que ce ne fût pas pour vendre... On lisait dans leurs regards une sorte de résignation mêlée de crainte et d'incertitude. Que pouvaient-ils bien fuir ainsi ? Le froid les poussait-il à se rapprocher de la capitale pour survivre ? Malheureusement, le climat n'était pas favorable à la vie dans ces régions, alors que pouvait-il advenir si le froid s'abattait sur les maigres récoltes ? La famine, peut-être. Le désespoir, sans doute. La fuite, assurément.

Désormais qu'ils ne voyageaient plus seuls, tous étaient beaucoup plus détendus. Ils n'imaginaient plus être poursuivis par des orques, ou attaqués par une patrouille du Gondor. Cela étant, ils devaient prendre des précautions pour éviter tout désagrément. En effet, les Khandéens n'étaient guère appréciés dans cette région, et il leur faudrait une bonne raison pour être autorisés à pénétrer au sein de la ville. Le soir était en train de tomber peu à peu, et des lumières faisaient déjà leur apparition au loin, annonçant la ville d'Arwa qui se trouvait encore à quelques heures de route. Ils y passeraient assurément la nuit, s'ils arrivaient à y rentrer avant que les portes fussent fermées.

Garnaïl fit monter son cheval à hauteur de celui de Nimrod, pour lui demander s'il ne souhaitait pas se masquer afin de ne pas trahir son identité dans une ville qui devait regorger de gens prêts à le voir mort. C'était une précaution qui n'était pas inutile, et Elwyn apporta son soutien au Politicien :

- Je pense que c'est le mieux à faire, effectivement. Ne prenons aucun risque.

Puis, se tournant vers ses hommes :

~~ Enfilez vos turbans, et gardez vos visages cachés ! Nimrod se cachera parmi vous. Et entourez Garnaïl, rappelez-vous que c'est lui que nous escortons !~~

Les cavaliers s'ébranlèrent, et l'ordre de la colonne changea. Elwyn enfila elle-même un turban, cachant son visage en même temps que sa féminité, ainsi que ses origines occidentales. Elle avait le don d'attirer l'attention des gens un peu trop curieux, à cause de la couleur de ses cheveux pas assez répandue dans le Sud pour être banale. Ainsi camouflée, elle prit place parmi les Khandéens qui escortaient Garnaïl, et qui se ressemblaient à peu près tous ainsi vêtus. Elle souffla au natif d'Umbar :

- Prépare l'histoire que tu vas leur inventer. Voir des Khandéens arriver risque de surprendre, et nous ne pouvons pas nous permettre de nouveaux ennuis.

Elle se rendit compte qu'elle avait peut-être été un peu alarmiste, et ajouta sur un ton plus léger :

- Si tu es à moitié aussi bon avec les mots qu'avec tes poings, alors nous n'avons rien à craindre. Tu t'en sortiras très bien, j'en suis persuadée.

Elle avait lâché ce petit compliment en espérant le rassurer, et surtout pour éviter qu'il ne se rendît compte cruellement qu'il portait leur destin à tous entre ses mains. Consciente qu'il allait devoir réfléchir, Elwyn le laissa seul avec ses pensées. Leur petit groupe avança donc dans un silence assez angoissant, accentué par le fait que les turbans n'aidaient pas à la conversation. Difficile de lancer un bon mot quand on ne voit que les yeux de la personne d'en face, mine de rien. Les chevaux avançaient sur un bon rythme, et rapidement la cité arriva en vue. Un petit contrôle avait été établi sur la route, en amont de la cité. Une quinzaine de cavaliers s'occupait de gérer les gens qui arrivaient en amont de la porte principale, probablement pour éviter les embouteillages. Autant qu'elle put le voir, Elwyn nota que d'autres cavaliers s'assuraient que nul ne rejoignait la file des gens qui gagnaient Arwa en douce, et probablement que depuis les tours de garde, des archers se tenaient prêts à abattre les resquilleurs. Le petit groupe se joignit à la colonne de civils, et mit pied à terre le temps de s'approcher des gardes qui contrôlaient identité, motifs pour venir et cargaison éventuelle.

Non loin devant Elwyn et les autres, un homme fut brutalement sorti des rangs par un soldat qui lui agitait une épée sous le nez. Un Gondorien, de toute évidence :

- Pas les pigeons voyageurs, crétin ! Les armes, oui, mais pas les pigeons ! C'est clair ?

L'homme bégaya, hébété :

- Mais...Mais c'est pour correspondre avec ma famille ! Je vous en prie !

- T'es sourd ou quoi ? Himon, fous-moi ces pigeons en l'air, et que ça saute. Et vous, avancez ou je vous mets aux fers pour espionnage, c'est clair ?

Un grand silence s'était abattu sur les gens présents, mais les soldats continuaient inlassablement leur travail, comme si ce genre d'incidents était parfaitement normal. Le pauvre homme réintégra la colonne et s'éloigna vers la ville, bien conscient que protester était inutile voire dangereux. Le soldat aurait de toute façon le dernier mot, et ses précieux pigeons allaient probablement agrémenter le repas des hommes de la caserne pour ce soir. Elwyn fronça les sourcils. Elle n'appréciait pas franchement les hommes de l'Ouest, particulièrement pour leurs manières désagréables. Elle avait un fort contentieux avec les soldats, notamment, et ce genre de scènes n'était pas du genre à la réconcilier avec les réguliers. Elle se pencha vers Nimrod et Garnaïl, et murmura :

- Espérons simplement que nous tomberons sur quelqu'un de conciliant.

Dans ses paroles, on pouvait clairement entendre que c'était plus une prière sincère qu'une phrase jetée en l'air. Une voix les héla alors :

- Au suivant ! Avancez, avancez !

C'était pour eux. Restait à voir si les prières d'Elwyn allaient servir à quelque chose.


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Nimrod Ben Elros
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyDim 20 Jan 2013 - 19:20
Peu apres le depart, Arwa, la cite du premier confluent apparut en point de mire, puis ses villages et puis, ce qu'il avait craint depuis qu'ils avaient combattus le froid et les orcs : Les refugies.
Ils etaient des centaines, a croire que tous ce qui restaient comme humains vivant en Harad s'avancait en desordre vers la securite relative des remparts de terre de la ville. S'il etait encore le Sultan on lui aurait fait passage, et ils se seraient tous prosternes. Et Nimrod n'auraient pas pu voir le desespoir dans leurs regards. Ces yeux hagards et perdus, comme fous. Il voulait hurler rallier vous, ensemble reprenons notre liberte, notre fierte. Puis il realisa combien sa tete devait valoir aupres de n'importe quel officier de Gondor ou de la garde d'Umbar. Puis il vit Yoshra qui rentrait la garde de son epee dans un tissu juste assez pour cacher l'arbre blanc qui avait dej afait tourner l'oeuil mais pas fait sursauter qui que ce soit. Ils devaient croire qu'il etait un quelconque ancien garde de la Capitale, de Raush l'ensevelie devenu mercenaire avec ses amis a la peau une pue plus claire.

Il etait clair que la population du convoi ne leur etait pas hostile par principe, mais les chevaux de Khand monter par des hommes de Khand au milieu de gens qui fuyaient des combats lances par un vassal de l'empereur de Khand ne risquaient pas d'attirer la bienveillance de la foule. Les deux autres avaient raison sur toute la ligne, il obtempera donc. Emturbanne, entoure et ressemblant a un Khandien parmi les Khandiens, sauf poignets bien pale, il se laissa emmene pa rle flux. Sahib se tenait devant lui pour le cacher le plus possible. Derriere, Aki et Murak, faisait semblant de fermer la marche, tandis que devant Garnail et Yoshra menait le groupe. Abd'ul et sa petite posait comme un couple qui n'avai rien a voir avec leur groupe. Nimrod le soupconnait meme de vouloir s'installer la et ne plus repartir. Si la guerre le permettait, lui le permettrait.
La crasse betise des gardes de la porte vint les rejoindre d'un grand cri :

- Pas les pigeons voyageurs, crétin ! Les armes, oui, mais pas les pigeons ! C'est clair ?

- Mais...Mais c'est pour correspondre avec ma famille ! Je vous en prie !

- T'es sourd ou quoi ? Himon, fous-moi ces pigeons en l'air, et que ça saute. Et vous, avancez ou je vous mets aux fers pour espionnage, c'est clair ?

Abd'ul et la petite etait passe avec le pauvre gars qui s'etait fait voler ses pigeons. Grosse perte, deux ans de travail sur chaque bete. Precaution malheureusement necessaire en temps de guerre. Les seuls oiseaux a voler etaient ceux des seigneurs. Son pere avait voulu en faire un prerogative du Sultan, mais devant l'opprobre des gros marchands il s'etait retracte. On ne maitient pas un trone sans tresor, et le tresor ce sont les taxes des marchands qui le remplissent.

- Au suivant ! Avancez, avancez !

Il y eut un silence, puis le garde repris.

- Vous etes refugies? M'a pas l'air : Objet de la visite, nombres de membres, nationalite, dependance seigneuriale s'il y a lieu. VITE!


Ani Yassar Oth Arzawa, Dahi, Girnil Al'Umbariyyi, Nous sommes des marchands du clan Al Khader. Je suis un ami de Hayder Ak Khader, de la garde de Dur'Zork.

Nimrod realisa que Yoshra avait grille la politesse a Garnail, celui ci ne reagit cependant pas avec surprise et entra dans le jeu. Il fit d'ailleurs le gros de la discussion avec le garde, qui semblait bien engagee quand un autre Garde, gondorien sans doute, realisa que leurs gardes etaient habilles a la khandienne a part deux. La discussion s'envenima un peu, le garde finit par annoncer.

- Vous avancez avec la file. A la porte vous serez appeles pour un controle plus serieux. SHOUF!(ALLEZ!)

Il agita un petit drapeau noir au dessus de sa tete et la porte repondit du meme signe. Sans doute pour dire, a reinterroger. Ils continuerent d'avancer.


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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyDim 20 Jan 2013 - 20:14
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- Au suivant ! Avancez, avancez !

L'adrénaline pointa le bout de son nez. Garnaïl ouvrait la marche aux côtés de Yoshra, et les deux cavaliers se présentèrent au barrage. Le regard méfiant, le garde les dévisagea quelques secondes avant d'aboyer une nouvelle fois.

- Vous etes refugies? M'a pas l'air : Objet de la visite, nombres de membres, nationalite, dependance seigneuriale s'il y a lieu. VITE!

Garnaïl avait suivit les conseils d'Elwyn, et s'apprétait à commencer son charabia quant son voisin lui brûla la politesse.

- Ani Yassar Oth Arzawa, Dahi, Girnil Al'Umbariyyi, Nous sommes des marchands du clan Al Khader. Je suis un ami de Hayder Ak Khader, de la garde de Dur'Zork.


Dans l'absolu, ce n'était pas dérangeant. Le petit soucis, c'était que le Politicien allait devoir prendre compte de ce qu'avait dit Yoshra et veiller à ne pas dire de choses contradictoires. Il enregistra rapidement les éléments importants. Marchands, Al Khader, Hayder, Dur'Zork.

Le garde continua à les fixer de la même manière, de ses yeux fatigués mais vif. Il semblait analyser la moindre information sans exception. Un vrai chien de chasse, celui-là.
La courte présentation de Yoshra n'allait pas le satisfaire. Garnaïl prit à son tour la parole :

- Nous n'avons aucune intention hostile, mon ami. La route de Dur'Zork jusqu'ici a été longue, nous sommes à bout de force.

- Et vos marchandises ?

- Nous venons prendre notre approvisionnement à Arwa. C'est pour cela que nous sommes ici.

Le garde posa encore deux ou trois questions, puis agita un drapeau noir. La réponse à la porte de la ville fût immédiate. Ils n'étaient pas encore sortit d'affaire, mais c'était un début.

- Vous avancez avec la file. A la porte vous serez appeles pour un controle plus serieux. SHOUF!


Garnaïl le remercia d'un signe de tête et le groupe pu avancer. La file se faisait de plus en plus serrée, les gens se marchaient les uns sur les autres et la tension était palpable. Les gardes gondoriens étaient bien présents tout le long du chemin, conscients qu'une pareille attente imposée à des voyageurs érintés pouvait facilement basculer en émeute, ou du moins en bagarre générale.
Il fallait une dizaine de minutes pour avancer de un ou deux mètres.
Enfin, ils arrivèrent aux portes de la ville. Les gondoriens procédaient à des interrogatoires méthodiques et, si il le fallait, à des fouilles corporelles. Parfois, des chariots entiers étaient retournés, ou des sacs remplis de marchandises jetés à terre.

- Suivant.

Garnaïl et Yoshra se présentèrent à nouveau en tête de groupe, et déclinèrent leur identité de la même façon. Les trois gondoriens face à eux ne semblaient pas beaucoup plus amicaux que le premier. Celui qui avait une épaisse barbe grise et une horrible balafre sur le front aboya ;

- Vous êtes bien trop nombreux à mon goût. On va vous diviser en deux groupes, ce sera plus facile.


Une protestation équivalait à un long séjour dans les prisons d'Arwa. Ni Yoshra ni Garnaïl ne broncha, et les deux autres gardes les séparèrent. C'est ainsi que Nimrod, Elwyn, Aki, Yoshra et Sahid furent envoyé à côté, auprès d'un autre triplet de gondoriens.

- Les autres, vous venez ici.

Garnaïl, entouré de Taleb et de Murak, s'avancèrent, suivit des autres khandéens. On leur demanda âge, liens de parenté, statut civile, bannière, Culte, ville d'origine, ... Tout était noté dans un carnet tenu par un scribe. On les fouilla, notant également les armes qu'ils portaient. Enfin, un récapitulatif de leurs traits physiques fût également retranscrit.

- Comme ca, on vous retrouvera facilement si vous jouez aux ptits malins dans Arwa. Méfiez-vous, on vous tiens à l'oeil ! Aller dégagez !!

L'Umbarite se sentit soulagé, puis vérifia si tout le monde était passé. Tout était en ordre, du moins pour eux. De l'autre côté, il y avait de l'agitation dans l'air. Nimrod avait-t-il été démasqué ?

Garnaïl échangea un rapide regard avec ses compagnons. Ils se tenaient prêts à intervenir si les choses venaient à tourner mal.
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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 2:31
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Il y a des choses qui peuvent paraître anodines, de petites impressions que l'on a parfois et qui nous incitent à croire que les choses ne peuvent pas aller bien. Parfois on a tort. Mais là...

Lorsque le chef du premier poste de contrôle leva son tissu noir, et qu'une silhouette l'imita au second poste, celui qui se trouvait vers la porte, Elwyn comprit qu'ils n'allaient pas s'en sortir sans histoire. Ce signe, apparemment discret, annonçait très probablement des complications qui pouvaient les conduire à tirer l'épée, si les choses venaient à mal tourner. Arwa...Ils n'y étaient pas encore que déjà la situation leur apparaissait compliquée, pour ne pas dire compromise. Un instant, la femme blonde songea à ordonner à tout le monde de remonter en selle pour tenter de s'échapper avant qu'il ne fût trop tard. Pourtant, elle n'en fit rien. Elle savait qu'au moindre mouvement suspect, ils seraient pris en chasse par les cavaliers à la solde du gouverneur de la cité. Après leur traversée de l'Harnen et leur cavalcade, ils étaient cependant trop épuisés pour espérer s'en sortir. Et la fuite ne ferait que les rendre plus coupables aux yeux des autorités. Mais continuer à suivre la file de réfugiés...n'était-ce pas avancer vers une mort certaine ? Il fallait énormément de courage pour continuer à mettre un pied devant l'autre. Elwyn comprit ce que devaient ressentir les animaux que l'on amenait chez le boucher pour être dépecés.

En arrivant plus près de la porte, tous purent constater que les gardes du premier poste étaient des types sympas, en comparaison de ceux qui tenaient les portes de la ville. Ceux-là se montraient plus agressifs encore, prompts à fouiller corps et biens, à retourner les chariots de ceux qui ne se montraient pas assez coopératifs, et à hurler sur les pauvres voyageurs éreintés pour les faire paniquer, les rendre plus malléables. Dans un sens, ils jouaient leur rôle à merveille. Mais d'un autre côté, ils n'étaient pas prêts de se faire des amis parmi la population. Mais ce n'était pas cela qui importait pour l'heure, pour le petit groupe qui venait du Khand. S'ils ne parvenaient pas à franchir le barrage, cela serait un véritable problème. Et puis ce fut leur tour...

L'homme chargé de les fouiller et de détecter ce qui avait attiré l'attention de ses collègues semblait mécontent. C'était déjà un mauvais signe. En avisant le groupe qui venait d'arriver, il avait froncé les sourcils, et désigné trois autres de ses hommes, occupés à fouiller des passants qui ne présentaient aucune difficulté. D'un ton sec et presque ennuyé, il avait coupé le groupe en deux sans faire trop cas de qui allait avec qui. Il avait cependant visé juste, en séparant les trois chefs. Elwyn et Nimrod d'un côté, Garnaïl de l'autre. La femme du Rohan essaya d'accrocher le regard du natif d'Umbar, inquiète de la tournure que prenaient les évènements, mais il y avait tant de suspicion parmi les gardes qu'il n'était pas possible de lui faire passer quelque impression que ce fût sans éveiller l'attention et sans doute la méfiance de ces hommes prompts à la violence. Non. Ils allaient devoir s'en sortir seuls. Mais de toutes façons, l'Etrangère avait d'autres soucis, pour l'heure. Elle posa les yeux sur les hommes qui allaient les contrôler. Deux jeunes blancs-becs qui gueulaient fort, dirigés par un vétéran apparemment fatigué de cette mission...comme si on l'avait forcé à se tenir là. Il n'était pas besoin de regarder loin pour deviner qu'il n'était pas originaire du Gondor. Sa peau était trop sombre, et son accent lorsqu'il parla ne laissa pas de toute quant à ses origines Haradrim :

- Avancez un par un quand on vous appellera, et ne poussez pas.

Elwyn frémit perceptiblement. Elle avait espéré jusqu'au dernier moment, mais elle devait désormais se rendre à l'évidence. Ils allaient droit dans le mur ! Elle se glissa aux côtés de Nimrod, et lui prit la main discrètement. Elle ne pouvait pas communiquer avec lui d'une autre manière, mais elle tenait à l'assurer de son soutien...de son affection. Désormais qu'ils étaient là, elle se rendait compte qu'elle risquait vraiment de le perdre. Ici, dans cette ville. A ce poste de contrôle. Si le garde venait à le reconnaître - et il y avait de grandes chances pour que ce fût le cas -, il serait emmené comme un vulgaire prisonnier, et après les Valar savaient ce qui allait lui arriver. Et pourtant, il se tenait digne. Digne et fier. Prêt à affronter son destin, qu'elle qu'il dût être.

L'Etrangère dut faire un effort de volonté pour lutter contre le sentiment poignant qui étreignit son cœur en pensant à son avenir proche. Elle ne pouvait pas y croire ! La chance leur avait souri jusqu'alors, et leur avait permis d'échapper aux griffes de l'Harnen gelé, à la traque des soldat du Gondor envoyés par l'Emir, et au déchaînement des éléments. Comment tout pouvait-il se terminer là ? Sans combat, sans baroud d'honneur, sans gloire et sans espoir. C'était une situation que nul ne pouvait mais que tous devaient accepter si jamais elle venait à se présenter. Elwyn serra un peu plus fort la main du Haradrim, sans parvenir à cacher les tremblements qui l'agitaient, et qui n'étaient que la manifestation physique de son angoisse croissante. Elle n'osait pas le regarder, mais derrière son déguisement, elle brûlait d'envie de le prendre dans ses bras, comme si ce simple geste pouvait le protéger contre ce qui risquait fort d'advenir.

Yoshra passa le premier, tête nue. On lui demanda des renseignements assez précis sur sa personne, notamment son allégeance et sa ville d'origine. On consigna soigneusement, et après une fouille minutieuse, l'ensemble des armes qu'il portait. Le vétéran Haradrim ne s'enthousiasma pas plus que cela en voyant l'épée qu'il portait, mais peut-être parce que le porte-bannière avait soigneusement caché les symboles qui y étaient inscrits. A moins qu'il n'y eût une autre raison... Enfin, on nota avec précision quels étaient ses traits caractéristiques, avant de l'envoyer attendre derrière. Là, un homme arriva et se mit à lui poser des questions. A propos de cette histoire de marchandage et de marchandises ? Possible, car après tout ils avaient été signalés parce que leur histoire n'avait guère convaincu les gardes du premier poste. Elwyn était de toutes façons trop loin pour capter la teneur de leurs conversations. Puis ce fut au tour de Sahid. Le colosse s'avança et ne manqua pas d'effrayer les deux novices qui étaient chargés de le surveiller. Ils eurent un mouvement de recul, anticipant sans doute une tentative pour se soustraire à leur contrôle. Mais il se montra coopératif, et lorsqu'on lui demanda d'enlever son turban, il s'exécuta sans protester. Son visage demeura fermé pendant toute la durée de l'examen qu'on lui fit subir, mais on le laissa finalement pénétrer à l'intérieur de la ville. Après tout, il n'était qu'un simple garde du corps, engagé pour protéger un marchand. Il n'était pas supposé connaître quoi que ce fût à propos de la mission de ses employeurs. Et ses origines Khandéennes, bien que pouvant effrayer par ces temps troubles, n'était pas encore un motif d'arrestation suffisant. Mais nul doute que par après, on les surveillerait de très près où qu'ils décidassent d'aller.

Aki passa à son tour, sans avoir trop de soucis non plus, quand vint le tour des deux chefs restant. Elwyn prit l'initiative et décida de passer devant. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait ça, mais elle ne pouvait pas rester et regarder Nimrod être arrêté sans rien pouvoir faire. Peut-être espérait-elle pouvoir poignarder dans le dos le chef des gardes, et libérer l'ancien sultan. Mais au milieu de tant d'hommes, à quoi cela mènerait-il ? A la mort de tous les siens, à l'échec de leur mission, et probablement à leur arrestation sinon leur exécution dans les minutes qui suivraient. Non. Décemment, aucun plan ne paraissait raisonnable, et il semblait évident que seul un miracle pourrait les sauver en cet instant. Le Haradrim en livrée du Gondor posa les yeux sur elle, et lui demanda de rabaisser son turban, ce qu'elle fit avec une lenteur calculée. Elle agissait comme si chaque seconde de gagnée donnait la possibilité à un évènement surnaturel de se produire pour venir changer la donne. Mais ses prières n'étaient guère exaucées, et rien ne semblait se profiler à l'horizon ou dans le ciel.

Elle jeta un regard qu'elle espérait de tout cœur ne pas être le dernier à Nimrod, et rabaissa le turban qui dissimulait son visage. Le vétéran haussa un sourcil, et déclara avec un accent prononcé :

- Une femme de l'Ouest parmi des mercenaires du Khand ? On aura tout vu. Que faites-vous ici, et de quel seigneur répondez-vous ?

Elwyn ne se démonta pas :

- Je suis membre du clan Aqil, comme ces hommes, et je réponds du chef de notre clan et de ceux qui me paient.

Elle avait jugé préférable de ne pas dire qu'elle dirigeait cette expédition. Le contraire aurait pu paraître suspect, et elle ne voulait pas donner trop d'informations à ces registres qui avaient le don de ressurgir au plus mauvais moment. L'homme ajouta quelques questions, et pratiqua une fouille rapide et professionnelle, pour évaluer quelles armes elle pouvait avoir sur elle. Il examina brièvement son épée, ainsi que son poignard et son petit arc accroché à la selle de son cheval. C'étaient ses seules possessions capables de tuer, et il ne trouva rien de compromettant, aussi n'avait-il aucune raison de lui barrer la route. Il la dévisagea avec une attention soutenue, mais sans intentions hostiles, de toute évidence :

- Consignez pour portrait : femme blonde avec un accent de l'Est. Pour les armes, une épée, un arc et un poignard.

Elwyn contint un soupir de soulagement qui aurait pu être mal interprété. Mais il était vrai qu'elle était contente d'être passée. Désormais, restait à voir Nimrod, qui avançait en dernier dans leur petit cortège. Garnaïl et les autres étaient passés, et ils se tenaient non loin, tandis que sur le premier poste de contrôle, des civils continuaient à affluer. Si les épées venaient à être tirées, ce serait un véritable carnage. Non. Il valait mieux éviter toute solution qui paraissait mettre en danger la vie des membres du clan, mais aussi celle des civils. Ils n'étaient pas là pour faire naître un bain de sang, mais seulement pour se reposer. L'Etrangère regarda Garnaïl, qui semblait prêt à en découdre en cas de besoin. Elle essaya de lui faire comprendre qu'il devait rester loin de tout cela. Leur mission était de l'escorter, et quand bien même Nimrod avait pris la tête de cette expédition, cela restait leur préoccupation primaire. Elle était d'ailleurs contente que Taleb fût avec lui pour l'escorter. Elle espérait qu'il avait compris, sans quoi il risquait de tous les faire tuer. Mais il n'était pas bête, et il savait où étaient ses intérêts. Elwyn revint au cas de l'ancien sultan, qui s'était finalement avancé vers ce vétéran Haradrim. L'homme lui demanda d'une voix lasse de retirer son turban.

La femme ferma les yeux, adressant une supplique muette dans le lointain, en espérant que quelqu'un perçût l'écho de sa sincérité.


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Nimrod Ben Elros
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 12:54
L'heure, ou la seconde de verite etait venue en l'occurrence. Nimrod avait cinq secondes pour negocier la chose, soit il y allait franc et risquait ou la mort ou la rebellion de la cite, soit il y allait en douceur et risquait ou la mort ou la mort.

Il decida donc d'y aller franc-jeu. Il retira son turban et son masque de voyage. Le guerrier prepose aux interrogatoires ne broncha d'abord pas.

Nom? Ville d'Origine?

Nimrod Ibn Earendil, Ibna Elrosiyya. (Nimrod, Fils d'Earendil, de la maison d'Elros) Ani Oth Umbar.
(Je suis D'Umbar)

Le garde ne broncha pas. Nimrod eut un peu de mal a comprendre. Il consigna un nom qui n'etait pas celui qu'il avait dit, nota qu'il avait les cheveux bruns, un Khandien quoi.

Raisons de la venue? Membres de familles pouvant attester de votre nom? Et Posez vos armes la.

Cette fois le garde daigna regarder Nimrod dans les yeux. Il placa ses doigts en trois plis. Nimrod realisa que ce devait etre un code, d'un genre de mouvement de resistance, trois plis pour un serpent a trois plis. Ils se sourirent, il devina que le rythme cardiaque de son interlocuteur avait atteint des sommets au rouge sur ses joues, puis l'autre repris sa mine serieuse.

Je t'ai pose des questions, t'es bouche?

Aucun membre vivant, une ex-epouse ou deux, ou trois a Raush.
J'escorte la caravane du Sieur Yoshra Oth Arzawa et optionnelement j'espere recuperer...

Tsss, Tsss, Ces mercenaires tous les memes a se la ramener. Tes armes, grand dadet?

Un cimeterre de guerre, un vieil arc de je ne sais quel bois, trouve ca dans le desert et une dague rouillee.

C'est bien tu sens pas trop le trouble. Il y a un tres bon forgeron, exile de Najran, dit qu'il aime pas trop l'Empereur d'a cote, pourrait peut etre t'aider a rectifier cette dague.
Suivant...

Nimrod allait se rhabiller, ca paraissait si simple. Mais un Gondorien sursauta, comprit que quelque chose n'allait pas. Le dit a son collegue en douceur, le Haradrim fit signe a Nimrod de degager. Il empoigna le Gondorien, lui intima de se taire qu'il faisait tres bien son travail et qu'un convoi de refugie n'etait pas un convoi de prisonnier. Puis l'autre posa la question de savoir pourquoi un noble de Gondor devrait il etre decrit comme un Khandien s'il voyage incognito. Nimrod se rua a l'aide de son fidele.

Et bien, disons que vu mon escorte,
Il designa le reste du groupe devant eux.
ca passe plus discret, vous ne pensez pas?

Ouesh, Votre excellence a sans doute raison.. Circulez vous autres, y a rien a voir!!

Le miracle des portes. Le Gardien fit mine d'excuser la conduite de son collegue puis ayant ainsi l'opportunite de se placer a porter de l'oreille de Nimrod.

Des gens colportent des rumeurs, mais les Gondoriens refusent d'y croire. Nous nous y croyions. Bonne chance, Sayidi. Si vous levez les Bannieres, mon nom est Assad, fils de Khyrad de la ville d'Urlok.

Il s'eloigna, Nimrod realisa que tandis qu'ils parlaient d'autres gens avaient vu son visage, sa tete, beaucoup eurent des grimaces de degouts. Moins nombreux, et souvent plus du type anciens soldats, d'autres lui souriaient. Ils savaient donc, et ils ne diraient rien. Peuple du desert, pensa t'il, ton sens de l'honneur soit loue. Il reanfila son masque et son turban

Il rejoint les autres, encore sous le choc.
Lui, decida de ne pas perdre de temps.
Aki, on dirait bien qu'on a retrouve ton pere, Un Forgeron de Najran qui n'aime pas trop l'empereur d'a cote? Trouve le, il nous sera utile.
Murak,
vas a la tour des oiseaux, trouve moi un pigeon, paye jusqu'a 20000 denars, un
pour Urlok et un pour Djahar-Mok.(200 pieces d'or de Harad) Tu
improvises un message, discret mais limpide quand aux instructions.
Abd'el tu veux rester ici? Deviens mon agent de renseignement et trouve toi un logement tu auras 5000 denars de Gondor pour payer (50 pieces d'or de Harad)
Shukran Sayidi.
Bien, trouvons nous une auberge, un peu de vin et des vrais lits de plumes, c'est moi qui offre.

Ils avancerent dans la cohue des convois entrants, il y avait des tentes partouts, toutes les places etaient couvertes de gens. Il avait laisse Harad en paix, il revenait a l'aube d'un nouvelle guerre. La cause ? Toujours et encore les decisions prisent par un vieux fou. Il l'aimait ce vieux fou, comme on aime un ami, mais pas de respect pour sa vassalisation a Gondor, ca ca n'etait jamais passe. Il devait donc compter sur le soutien d'une partie de la population, tous plutot des combattants. Il savait aussi que le petit peuple murmurerait sur comment mieux le finir ou le donner a ses ennemis, il ne pourrait pas rester ici trop longtemps sans mettre les autres en danger.

Ils trouverent une auberge ou le crieur disait qu'il restait beaucoup de place, elle s'appelait le cheval assoiffe, et y penetrerent.
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Amadeo du Rohan
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyMar 22 Jan 2013 - 15:21
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Garnaïl était resté bouche-bée. Décidement, ce Nimrod Ben Elros en avait dans le pantalon. Et Melkor semblait être avec lui. Mais pour Garnaïl, la chance ne frappait qu'une fois. Pour la suite, il n'était donc plus question de compter dessus.
Lorsque l'Haradrim les rejoignit, l'Umbarite lui adressa un sourire qui sonnait comme des félicitations, puis la suite des opérations fût plannifiée en vitesse. Nimrod connaissant bien mieux la ville, il s'occupa de gérer les opérations.
Il envoya ses propres hommes, également mieux adaptés pour se débrouiller seuls dans Arwa, puis le reste du groupe se dirigea vers l'auberge du "Cheval assoiffé".
L'enseigne était recouverte de sable et on pouvait à peine décoder les lettres. Sahid et un autre khandéen s'occupèrent d'aller conduire les chevaux aux écuries de l'auberge située juste à côté, pendant que les autres entrèrent dans l'établissement.

L'intérieur était tout ce à quoi on pouvait s'attendre. Une structure carée, soutenue pas des poutres grossières, autour desquelles étaient dressées une multitude de tables rondes et ovales.
Des vieux tabourets se dressaient devant le bar poussiéreux, tenu par un vieil homme à la barbe mal entretenue et deux servantes aux poitrines aguichantes.
Taleb en tête, scrutant le moindre danger possible, le groupe se dirigea vers une large table au fond de la salle, éclairée par de grosses bougies artisanales.

Elwyn se plaça aux côtés de Nimrod, tandis que Garnaïl s'installa en face d'eux. Sahid et l'autre les rejoignèrent, et on commanda une première tournée pour tout le monde.
Tous savouraient le moment de répis, les fesses posées sur leurs chaises, même si les armes restaient toujours bien prêtes à êtres dégainées.
Avec le petit numéro du Sultan en exil aux portes de la ville, il fallait même redoubler de vigilance.
Garnaïl se laissa aller sur le dossier de sa chaise, et lança sur un ton détendu ;

- Et bien voilà, ce n'est pas si mal. On est à Arwa, et tout le monde y est arrivé en un seul morceau.

Quelques rires s'élevèrent.

~~ On a quand même faillit perdre le nez d'Aki sur les rives de l'Harnen !~~Lança Taleb

La rigolade se poursuivit. La discussion continua ainsi plusieurs minutes, permettant de détendre l'atmosphère qui avait été éléctrique durant des jours et des nuits entières depuis qu'ils avaient quitté Khand.
Mais après ce bon moment, la discussion prit une tournure plus sérieuse. Il ne fallait pas se reposer sur ses lauriers : ils n'étaient qu'à Arwa, la route était encore longue.

- Je suis heureux que notre groupe soit soudé comme il l'est aujourd'hui. Ca prouve déjà que nous avons réussit une phase essentielle de notre mission.

Les autres aprouvèrent, tout en sirotant leurs boissons.

- Comme Yoshra, d'autres nous rejoindront peut-être. Sûrement, même. Nous devons nous préparer à voir nos effectifs grossirent au fil du temps. Le tout, c'est de rester discret le plus longtemps possible. L'Emir Radamanthe ne devrait pas voir d'un bon oeuil ce retour des Ben Elros en Harondor.

Ganraïl porta son verre à la bouche, bu une franche gorgée avant de poursuivre, en s'adressant à Nimrod plus particulièrement cette fois ;

- Je pensais rester deux jours à Arwa, mais tu as demandé à Abd'el de t'acheter un logement. Combien de temps veux-tu rester ici ?

Son regard glissa vers l'Occidentale.

- Et toi, Elwyn ? Comment vois-tu les jours à venir ?
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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyVen 25 Jan 2013 - 15:58
Désolé pour le retard !
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Elwyn crut que son cœur allait arrêter de battre, quand elle vit Nimrod retirer son turban tout d'un bloc. Elle se sentait déchirée entre son devoir et son désir. Son devoir qui était de protéger Garnaïl, de protéger les membres de son clan, et de conduire cette mission jusqu'à son terme. Son désir, qui était de tenter quelque chose pour sauver l'ancien sultan promis à une mort certaine si les autorités venaient à le découvrir. Elle songea à un millier de solutions, mais toutes se terminaient invariablement par leur mort. Ici et maintenant, ou bien ailleurs et bientôt. Là n'était pas la question. Dans tous les cas, le fait était qu'ils avaient atteint leurs limites physiques et mentales, et qu'ils devaient bien se reposer quelque part. Si Arwa se refusait à leur faire bon accueil, alors ils emporteraient autant de gardes que possibles avant de périr. Voilà comment tombaient les braves.

Mais au milieu de cette cohue compacte et bruyante, un spectacle incroyable se joua sous les yeux médusés des Khandéens, des Haradrim et de l'Umbarite. Nimrod commença par révéler son visage et ses traits au garde. Ce dernier aurait normalement dû tiquer immédiatement, et le faire mettre aux arrêts, pour le conduire à ses supérieurs. Mais il n'en fit étrangement rien. Son visage demeura impassible, comme s'il ne reconnaissait pas son ancien seigneur. C'était pour le moins étrange. D'une voix aussi monotone que celle avec laquelle il avait interrogé les autres, il demanda l'identité de son interlocuteur. Elwyn serra les poings, consciente que c'était le moment de vérité, tandis que Nimrod répondait avec une franchise désarmante, comme s'il souhait entrer sous sa véritable identité, plutôt que comme un menteur. Mais cette fois encore, l'homme ne broncha pas. Pourtant, il ne pouvait plus douter de qui il avait en face de lui ! Même le principal intéressé semblait ne pas comprendre d'où venait cette absence de réaction. Quant aux autres gardes, peut-être qu'ils n'avaient pas entendu à cause du brouhaha, ou peut-être qu'eux non plus ne connaissaient pas l'ancien sultan. Etait-ce réellement possible ? Etait-il parti si longtemps que plus personne ne connaissait son identité ? Difficile à croire.

Le garde et Nimrod échangèrent encore un peu sur un ton tout à fait formel, comme s'il n'avait été qu'un simple mercenaire Khandéen en mission d'escorte, pour apporter son aide à un commerçant. Comme si son passé était définitivement révolu. Et puis finalement, l'homme de la porte déclara qu'ils pouvaient tous y aller. Après la stupéfaction, l'incrédulité, une vague de soulagement parcourut l'ensemble des hommes, qui n'en revenaient toujours pas. Comment cela pouvait-il être possible ? Nimrod fit quelques pas dans leur direction, mais un Gondorien tourna la tête à ce moment-là, et commença à hausser le ton envers son supérieur. Il s'inquiétait de savoir pourquoi les registres avaient été trafiqués. Les ennuis pouvaient partir de là, et se terminer dans un bain de sang. Fort heureusement, il ne semblait pas connaître l'ancien sultan, ou tout du moins pas connaître son visage. Cela leur évita un scandale qui aurait eu des conséquences dramatiques. Mais le remue-ménage qu'il était en train de causer avait de bonnes chances d'attirer l'attention. Déjà, les regards de la foule qui se massait aux portes se tournaient vers les deux soldats qui discutaient avec un soupçon de véhémence. Les plus proches comprirent rapidement d'où venaient le problème, et posèrent les yeux sur celui-ci, qui n'avait toujours pas remis son turban. Leurs réactions semblaient partagées entre un profond ressentiment et une admiration pour lui. Un mélange redoutable.

Etrangement, ce fut Nimrod qui alla régler cette affaire, sans se soucier du fait qu'il était encore tête nue, et que n'importe quel garde qui avait déjà vu son visage le reconnaîtrait immanquablement. Mais la chance était avec lui, et il s'adressa au gondorien avec tranquillité et détachement. Son autorité était-elle encore forte au point qu'il pusse ordonner à des soldats qui ne se présentaient pas sous sa bannière de se calmer ? Sans faire usage de la moindre once de violence ? Simplement en leur parlant ? C'était trop irréaliste. Et pourtant ils s'exécutèrent. Il leur murmura à l'oreille, échangea quelques mots avec le chef du groupe, puis se dirigea vers Elwyn et Garnaïl qui le regardaient médusés. Il en profita pour remettre son turban. Enfin !

L'Etrangère peinait à le croire. Ils étaient passés ! Elle n'en revenait pas. Saisie par l'émotion et par le soulagement de voir Nimrod marcher sur ses deux jambes, elle le gratifia d'une étreinte qui le fit vaciller, et qui avait plus pour but de la rassurer elle, comme si ce faisant, elle se convainquait qu'il était encore entier, encore vivant, encore de chair et d'os. Elle le lâcha rapidement, consciente qu'ils n'étaient pas tout à fait à l'abri, et que traîner dans les environs risquait de leur attirer des ennuis. Retrouvant son rôle de chef, l'ancien sultan distribua des ordres clairs et précis à ses hommes, leur demandant de trouver des appuis dans la ville, afin de faciliter la recherche d'informations. Les Khandéens ne furent pas sollicités. Ils ne connaissaient pas la langue, ce qui leur poserait un premier problème, mais il y avait surtout le fait qu'ils risquaient fort de passer pour des ennemis. On les avait laissé rentrer parce qu'ils se prétendaient escorte d'un marchand. S'ils commençaient à déambuler seuls dans les rues, on pouvait rapidement les cataloguer comme espions. Il valait mieux éviter d'attirer l'attention. Trois Haradrim partirent vaquer à leurs occupations, sans apparaître trop pressés pour ne pas déjà éveiller les soupçons. Les autres suivirent l'homme aux huit doigts qui leur promettait un repos bien mérité à l'abri des murs de la cité.

Elwyn avait déjà vu des villes dans sa vie, mais pour la plupart des Khandéens, c'était une expérience assez nouvelle. Tous avaient déjà vu, au moins une fois dans leur vie, la capitale du Khand, cette majestueuse cité qui semblait surgir des sables, et qui abritait en son sein les personnages les plus importants du Royaume. C'était là que siégeait le chef de leur clan, et ils avaient eu plusieurs fois l'occasion de lui rendre visite, à l'occasion d'un compte-rendu de mission, ou pour lui apporter un butin particulièrement intéressant. Tous avaient pu constater que la capitale était une véritable forteresse, puissamment défendue par des remparts qui semblaient infranchissables, et défendue par une garnison forte de plusieurs milliers d'hommes. Une véritable armée qui reposait à l'intérieur des murs de la ville, et qui était en permanence sur le pied de guerre, prête à assurer la sécurité du Grand Roi du Khand. Mais pour les guerriers du clan Aqil, il n'existait pas vraiment de niveau intermédiaire entre la capitale immense, et les petits villages qui bordaient les rares oasis du désert. Ce que l'on pouvait appeler une ville, une ville de taille respectable mais normale, cela leur était inconnu.

Leurs regards surpris allaient de droite à gauche, observant la foule qui se pressait dans les ruelles commerçantes, alors que si peu de soldats les surveillaient. Toute cette agitation dans un lieu aussi petit avait de quoi surprendre, et la plupart semblait craindre une agression ou un vol tandis qu'ils marchaient. Elwyn eut beau leur dire à tous de se détendre, qu'ils n'avaient rien à craindre, et qu'il fallait éviter d'attirer l'attention, leur inquiétude prit le pas sur tout le reste. Ils avaient un mouvement de recul perceptible chaque fois qu'un enfant passait en courant près d'eux, et quand une personne manquait de les heurter par erreur, ils portaient la main à leur arme de manière instinctive. Les habitants, en reconnaissant leur accoutrement, et en observant leurs réactions, s'écartaient eux aussi, comme s'ils craignaient d'être attaqués. Pour eux, les habitants du Khand étaient des brutes épaisses, et nul doute qu'ils ne désiraient pas s'y frotter outre mesure. Mais que pouvaient-ils dire ? La garde les avait laissé franchir la porte, aussi avaient-ils le droit de circuler librement, comme tous les sujets de l'Emir.

Après quelques minutes de marche, ils sortirent des quartiers les plus agités, où les commerçants criaient pour attirer les clients, et arrivèrent enfin devant un établissement qui répondait au doux nom de "Cheval Assoiffé". On leur apprit qu'il y restait de la place, et ils décidèrent de s'y reposer. Les montures furent rapidement menés à l'écurie, où un palefrenier leur assura qu'il allait nourrir et soigner les bêtes. Il fut gratifié d'une petite pièce en remerciement, qui fit pétiller ses yeux, et qui garantit à Sahid qu'il allait faire du bon travail. C'était déjà ça. Avoir leurs chevaux bien entretenus et prêts au départ était une sécurité qu'ils devaient prendre. Pendant ce temps-là, les autres étaient rentrés dans l'auberge miteuse. Elwyn, à l'instar de tous, regarda aux alentours pour voir s'il n'y avait aucun danger. C'était une sorte de réflexe qu'ils avaient tous pris à force de voyager en étant poursuivis, traqués. L'aubergiste leur adressa un regard suspicieux, en voyant leurs tenues qui trahissaient immanquablement leur origine. Les guerriers conservèrent leurs turbans, tandis qu'ils se dirigeaient vers une table au fond, à l'abri des regards.

En s'installant, tout le monde lâcha un soupir de soulagement. Les chaises grossières étaient pareilles à des fauteuils confortables dans lesquels tout le monde prit un grand plaisir à s'avachir pour quelques instants. Une tournée fut commandée immédiatement, et l'aubergiste revint peu après avec des chopes pour tout le monde. Les guerriers tombèrent masques et turbans, révélant leurs traits tirés par la fatigue et par la pénibilité du voyage. Mais pourtant, ils avaient tous dans le regard une lueur de satisfaction qu'ils ne pouvaient dissimuler. Oui. Ils étaient arrivés à Arwa ! "En un seul morceau", pour reprendre les mots de Garnaïl. Elwyn tourna la tête dans sa direction. Il semblait encore affaibli à cause du duel qui l'avait opposé à Nimrod, mais dans son sourire, on sentait que ce n'était pas ça qui allait l'empêcher de profiter de la soirée.

Les hommes riaient, échangeaient des blagues, et l'Etrangère était ravie de constater que peu à peu, la barrière de la langue tombait. Ils formaient désormais un véritable groupe, soudé par les épreuves, et le duel des chefs avait réussi à réunir les deux forts caractères qui s'étaient parfois opposés. Désormais, ils semblaient marcher dans la même direction, même si leurs objectifs divergeaient. Laissant les guerriers se détendre, les trois chefs déplacèrent leurs chaises, et se mirent très légèrement à l'écart pour discuter de la suite des évènements. Ce fut Garnaïl qui commença, en évoquant la menace que pourrait représenter l'Emir du Harondor, s'il venait à décider de faire quelque chose pour contrer le retour de Nimrod. Si la population avait un sentiment partagé à son égard, les dirigeants venus de l'Ouest, eux, apprécieraient probablement de voir sa tête plantée au bout d'une pique. Et si au lieu de Haradrim recrutés et vêtus des couleurs de l'Arbre Blanc, on leur envoyait de véritables Gondoriens désireux de les anéantir, ils n'auraient d'autre choix que de fuir s'ils voulaient survivre. Ce n'était guère rassurant, mais c'était la triste réalité. Pour rentrer à Arwa, ils avaient compté sur la chance, et elle leur avait souri. Mais ce n'était qu'une première étape, la plus facile. Ils allaient peut-être devoir réviser leur manière d'approcher Pelargir... Elwyn se tourna vers Garnaïl, qui lui demandait ce qu'elle voyait pour leur séjour à Arwa. Elle lui répondit avec franchise et sans détour :

- Nous avons pris un gros risque en nous présentant de la sorte au poste de garde. Si la chance n'avait pas été nôtre, nous aurions tout aussi bien pu être arrêtés voire exécutés. Il faut garder cela en tête. Cependant, nous sommes arrivés à Arwa, et c'était notre première étape. J'ignore combien de temps nous pouvons y rester sans risque, mais je suggère d'en profiter pour nous reposer. Le trajet jusqu'ici a été plus éprouvant que prévu, et les hommes ont besoin de souffler. Deux jours ne me paraissent pas suffisants. J'aurais tablé sur le double, à condition bien entendu que rien ne vienne nous ennuyer.

Elle faisait de toute évidence référence au garde qui les avait laissé passer, et aux regards des gens qui avaient découvert leur ancien sultan parmi des Khandéens. Les rumeurs risquaient de circuler rapidement, et il faudrait probablement éviter de se retrouver pris entre une foule violente et la garde du gouverneur. La femme continua :

- Garnaïl, je pense qu'il serait bon que tu cherches des soutiens ici. Autant que possible. Quatre jours me paraissent raisonnables pour faire le tour de la ville. La précipitation risquerait de nous coûter aussi cher que l'hésitation, donc prenons notre temps sans nous attarder. Quant à toi, Nimrod...Je pense sincèrement que tu devrais rester caché. Yoshra pourrait faire ton travail, et contacter des hommes qui te sont encore fidèles. Mais j'ai peur que si d'autres habitants t'aperçoivent, cela ne tourne mal. Qu'ils te soutiennent ou te détestent, ils risquent de s'enflammer et de faire paniquer la garde. C'est la dernière chose à faire...

Elwyn avait la bouche sèche à force de parler. Elle porta sa chope à ses lèvres, et se délecta du goût délicieux de la bière. C'était toujours le cas lorsqu'elle se reposait après un voyage exténuant. Le moindre petit plaisir de la vie semblait merveilleux en comparaison des épreuves traversées. Elle reposa le récipient sur la table, et poursuivit :

- Pour ce qui est de la sécurité, Garnaïl, tu ne sortiras que si tu es accompagné par au moins trois hommes. Je me souviens avoir dit deux il y a peu, mais au vu de la situation, il serait déraisonnable de ne pas mieux t'entourer. Trois hommes au moins, c'est ma condition. Nimrod, tu devras rester caché, ne pas sortir dans la mesure du possible. Tu auras en permanence une personne avec toi, au cas où.

Elle aurait pu s'arrêter là, mais elle se permit d'ajouter :

- J'ai un mauvais pressentiment à propos de cet endroit. Une sorte d'intuition...Je sens que les choses peuvent vite déraper, et je ne pourrais pas supporter qu'il arrive quelque chose à l'un d'entre vous...

Elle inspira profondément, et les regarda tour à tour, droit dans les yeux :

- Promettez-moi de faire attention.


_____

300e message !


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Nimrod Ben Elros
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptySam 26 Jan 2013 - 18:42
Nimrod but une lampee de la biere de table, sans doute importee de Gondor. Comme devait l'etre l'aubergiste. Encore un probleme a resoudre se surprit il a penser. Dans un autre temps, il l'aurit egorge avant qu'un de ces camarades proteste. Cette fois il se proposa de faire autrement.

Il prit la cassette de bois qu'il gardait avec lui puisque Aki, son gardien, avait ete retrouve le forgeron de Najran. Il y ramassa quelques pieces et s'approcha de l'aubergiste sans avoir repondu aux autres. Il lui tendit une des pieces et lui dit dans un commun parfait, sans autre accent que celui de Gondor :

Les deux du bas pour ton silence et celui de ton garcon d'ecurie. Je ne veux pas d'ennui et je ne compte nuire aux affaires de personne. Il y a dans cette batisse un riche marchand de Harad et sa garde. Moi, tu ne m'a jamais vu, tu ne m'a jamais entendu. Ce jusqu'a trois jours pleins apres notre depart, apres libre a toi de gausser. Etait-ce Clair?

[i]Parfait monsieur Oth Raush(De la capitale, nom de tous les enfants trouves et eleve a l'ancien palais)
Il retourna a la table.

Je resterais enferme tant que necessaire. Aki va nous ramener son pere, un forgeron, j'ignore si ils nous suivront apres s'etre retrouve. Murak va envoyer mes instructions a une bande de gardes qui doivent nous rejoindre. Je ne comptes pas m'installer ici, mais l'amoureux veut fonder une famille avec la petite. Je lui ait donner de quoi payer des trois premiers mois de loyer. Pourquoi? Un homme fidele recoit toujours sa recompense, selon ce que lui meme a dit desirer. Je leur dois la vie, je leur donnerais donc ce qu'ils ont chacun demande. Pour Aki, l'honneur de voir son pere servir a nouveau le Sultan, pour l'amoureux un foyer, pour Murak l'honneur de combattre a mes cotes. J'ai idee d'en faire le capitaine d'une de mes gardes.

Garnail, il est important que tu trouves des gens qui desiraient soutenir le projet de ton pere, ou au moins qui ont soutenu son clan. La nature frontaliere de ton ancien dominion est un grand plus pour nous, si la frontiere et le grand oued se levent en meme temps que quelques poches fortes, nous pouvons destabiliser les gens en place. Waith Elaj (Du grand oued aux montagnes d'Umbar) sera alors a nous, avec peut etre une partie de l'Harnen, dont cette ville. Tu auras alors deja ton heritage, et moi le coeur du territoire de Harad moyen, de la, nous pourrons commencer a envisager de reprendre l'Harondor. Puis, si les Valars sont bons et Ilu clement, je trancherais moi meme la tete a ce mercenaire parvenu qui m'a un jour refuse son allegeance et je serais roi en Umbar et toi, Garnail, toi, tu auras quatre fois ton ancien domaine pour tester tes idees de territoire multi-culturel.


Les noms n'etaient pas un probleme, sauf celui d'Abd'ul. Il avait bien pris soin de ne pas l'evoquer sous un autre vocable que l'amoureux. Nimrod se resigna donc a l'enfermement, non sans descendre sa biere pour rendre cela plus doux.

La biere finie, tous commencaient a somnoler donc ils monterent pour la plupart dormir dans la salle commune qu'ils avaient loues. Peu d'humeur aux caresses et aux calins, Nimrod posa un baiser sur le front d'Elwyn avant de monter s'allonger.

===

Il fut reveiller par le murmure d'Abd'ul dans son oreille, quoique meme du fond de ses reves les ronflements heureux de Sahid auraient pu le garder en contact avec le reel. On aurait cru que le batiment tremblait.
Abd'ul disait qu'il avait trouver un petit logis, deux salles et un garde manger avec une pompe dans la cour. Nimrod lui donna les cinquante pieces convenues de la cassette qui etait sous on oreiller. Il se rendormit. Une heure plus tard il entendit Elwyn et Garnail qui discutait en Khandien. Yoshra, pas tres causant emettait des sons approbateurs du fond se son demi sommeil, il avait oublie qu'aux yeux des deux autres chefs il ne parlait pas Khandien. Les voix etaient reconnaissables meme s'il comprenait un mot sur cent. Puis Murak vint lui annoncer la meilleure nouvelle du jour. Les pigeons etaient deja parti, au tarif postal presque normal de trente pieces d'or (3000denars). Il lui rendit la somme, engagee de sa poche.
Enfin, Aki entra, bruyamment dans la salle, reveilla Nimrod, lequel le suivit, encore un peu dans les vapes. Assis sur un des chaises de la grande salle de l'auberge, un homme entre deux ages, quoique plutot vieux qui ressemblait a Aki comme son jumeau, attendait qu'il lui parle.


Abu Aki, Asalamu Alaikhum.(Pere de Aki, la paix soit sur toi.)
Asalamu Mujid(Soldat). J'ai entendu mon fils dire que tu avais des dagues mal aiguisees et du mauvais materiel, qu'il fallait que je revise. Et peut etre que tu avais un contrat pour moi. Il a parle de compagnie de mercenaire, de gros marchands, de profits interessant et de foutre le Khandien hors de chez moi. Ca me plait, mais il y a des details a regler.

Tout le long du discours, le forgeron avait garde ses doigts plies en trois. Il en etait donc aussi. Nimrod et lui discuterent modalites et contrat comme s'ils parlaient d'un engagement pour une expedition marchande. C'etait pour les quelques oreilles qui auraient pu trainer par la. La negociation etait vraie, mais aucun des noms evoques ou des types d'armes ne l'etaient. Ils discutaient de savoir si Le pere d'Aki, Memmeth Oth Najran, voulait etre leur forgeron de campagne, avec les risques que cela impliquait. Quand il accepta de produire une centaine de lame d'Umbar, Nimrod comprit qu'il irait jusqu'au bout. Aki et son pere devrait vraiment symphatiser avec Garnail. Ils en profiteraient tous les trois. Mais pas encore, la confiance existait, pas l'abandon absolu l'un envers l'autre.

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Amadeo du Rohan
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyLun 28 Jan 2013 - 16:42
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

- J'ai un mauvais pressentiment à propos de cet endroit. Une sorte d'intuition...Je sens que les choses peuvent vite déraper, et je ne pourrais pas supporter qu'il arrive quelque chose à l'un d'entre vous... Promettez-moi de faire attention.


Garnaïl termina le dernier quart de sa bière en une seule gorgée.

- C'est promis.


Nimrod se leva sans répondre, et se dirigea vers l'aubergiste. Peu de temps après, il regagna sa chaise silencieusement. Il se lança ensuite dans un long discours, qui s'avérait être assez optimiste. Mais l'Umbarite aimait cela. Il écouta de bout en bout sans broncher, faisant même apparaître un léger sourire sur ses lèvres gercées.

- Tu auras quatre fois ton ancien domaine pour tester tes idees de territoire multi-culturel.

Sur cette alléchante conclusion, le groupe se leva de table pour se rendre à la salle commune qu'ils avaient louer pour la nuit. Elle n'était pas très grande, mais néanmoins suffisament spacieuse pour que tout le monde puisse y trouver son bonheur. Par contre, le vieux plancher grinçait au moindre pas, ce qui empêchait le Politicien de trouver le sommeil sans être reveillé toute les heures. Ajoutez à cela les ronflements bruyants de Sahid, et vous avez un résultat assez folklorique. Alors que Abd'ul avait pénétré dans la pièce pour aller murmurer quelque chose à Nimrod, Garnaïl fût arraché de ses songes pour la énième fois. Tournant la tête sur le gauche, il remarqua qu'Elwyn aussi avait les yeux grands ouverts.

~~ Difficile à trouver le sommeil ? ~~

La femme blonde affichea une moue d'approbation. Cependant, aucun des deux ne pensait à se plaindre. Ils étaient au chaud, à l'abris des caprices de la nature, et ils étaient rassasiés.

~~ A l'aube, j'irais au marché avec Taleb et Sahid. Je sais que tu avais dis trois hommes, mais laissons les autres se reposer, au moins ce matin. Mais si tu veux, tu peux venir toi aussi et me suivre de plus loin, avec un autre de tes hommes. ~~

Yoshra émit un grognement assez étrange, qui fit sourire les deux chefs.

~~ Je me lève au premier rayon, je te ferai signe.~~

***

Arwa voyait un nouveau jour commencer. Garnaïl et ses deux gardes du corps déambulaient déjà dans les ruelles de la ville, suivit de plus loin par Elwyn et un autre khandéen. Le marché était installé au centre de la cité, des dizaines et des dizaines d'échoppes avaient été dressées pour l'occasion. Déjà, le lieu était bondé. La milice était bien présente, et gardait un oeuil attentif sur la situation.

~~ Garnaïl, à gauche. ~~
dit Taleb en tapotant sur l'épaule de son chef.

Il tourna la tête. Il aperçu l'échoppe avec la banderole sur laquelle il était écrit "Poteries de Khand". Les trois hommes s'approchèrent, saluant le vieil vendeur qui se tenait là.

~~ Khandéen ? ~~


Surpris, le commerçant hocha la tête verticalement. Sahid continua à l'interroger.

~~ Tu connais la famille des Hiji ? ~~

Après une courte hésitation, le vieillard répondit d'une voix chevrotante.

~~ Les Variags Kaya ? Y'en avait quelques un ici, de riches marchands, mais ils ont quitter Arwa quant les choses ont commencer à mal tourner chez eux. D'après ce qu'on m'a dit, y'a eu une histoire de trahison et leur famille a décliner. Maintenant ici, l'en reste plus qu'un. ~~

Taleb et Sahid se tournèrent en même temps vers Garnaïl. Ce dernier ne cacha pas sa satisfaction, puis fit un pas en avant vers l'échoppe. Il se pencha vers le vieillard.

~~ Où je peux le trouver, cher monsieur ? ~~

Deux gardes assitaient de loin à la scène. Elwyn se chargea de captiver leur attention pour un petit moment.

~~ Il ... il tient un établissement à l'est de la ville. Un truc pour les filles de joie, vous voyez ce que je veux dire. Des catins. C'est lui le patron, vous n'avez qu'à demander à le voir. Il se fait connaître sous le nom du Dominateur. ~~

En guise de remerciement, Garnaïl acheta une petite poterie ridicule, qu'il jeta quelques rues plus loin. Ils allaient recontrer ce "Dominateur" ...
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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyMer 30 Jan 2013 - 23:36
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Laconique, comme à son habitude, Garnaïl avait répondu en une poignée de mots, ne s'embarrassant guère du superflu. Cependant, c'était ce que l'on pouvait considérer, venant de sa part, comme un engagement sérieux. Pas de phrases magnifiques pour se mettre en valeur, non. Rien qu'une simple efficacité, et une capacité à aller droit au but sans s'arrêter aux détails. Elle savait qu'il allait l'écouter. Nimrod, quant à lui, n'avait rien dit. Supportait-il mal de devoir rester enfermé en attendant que cette histoire fût réglée ? Il avait préféré aller converser avec l'aubergiste, laissant les deux autres chefs seuls. Elwyn était perdue dans ses pensées, essayant de chercher comment convaincre l'ancien sultan d'accepter, quand celui-ci revint avec des pensées nouvelles. Visiblement, il avait un peu réfléchi à sa proposition, et il n'avait pas dû la trouver aussi insensée que cela. C'était déjà une bonne chose. Il accepta alors de demeurer cloitré et sous bonne garde pendant le temps que durerait leur séjour en ville, pour sa propre sécurité et celle des autres. Mais quelles pensées couraient sous son masque d'impassibilité ? Un homme d'action tel que lui pourrait-il supporter cela, même pour le bien de sa mission ? Difficile à dire, et Elwyn n'aimait pas se retrouver dans l'incertitude à un moment aussi crucial. L'épisode de la porte l'avait déjà terrifiée, et elle n'était pas pressée de voir des gardes gondoriens venir frapper à leur porte pour les arrêter.

Absorbée par ses propres pensées, l'Etrangère raccrocha le fil de la conversation un peu en retard, alors que Nimrod terminait d'expliquer ce qu'il avait consenti de donner à ses hommes. Elle sentait que pour l'heure, cela ne présentait pas un grand intérêt pour elle. Sa mission était d'assurer la protection du groupe. Tout ce qui concernait la politique intérieure du Harondor était à débattre entre les deux hommes. C'étaient eux qui avaient des vues sur des morceaux de territoire, et ils semblaient se plaire à tracer des plans pour un avenir qui semblait tellement simple à obtenir. Conquérir le Harad, s'occuper d'Umbar et du Harondor, partager le tout. Elle les imaginait sans peine tels deux aristocrates, penchés sur une carte du Sud, en train de s'attribuer chacun à leur tour les lieux qui leur semblaient les plus attractifs...comme s'il était aussi simple de l'emporter. Mais à vrai dire...était-il vraiment difficile de conquérir des terres ? Les habitants du Khand ne s'intéressaient pas vraiment aux expansions, et seul le Roi actuel avait réussi à pousser les clans à s'installer à l'Ouest, en Harad, sous prétexte qu'ils y trouveraient davantage de terres fertiles. Mais le mode de vie des sédentaires ne convenait pas à tout le monde. Après tout, cette large bande de territoire pouvait aussi bien retomber aux mains des hommes du Sud dans les mois à venir...à moins que le Bekkhand, le protecteur du Khand, ne décidât de pousser plus loin son avantage. Tout cela représentait beaucoup de soucis politiques qui volaient loin au-dessus de la tête blonde de l'Etrangère, mais elle espérait sincèrement ne pas avoir à affronter les armées du Khand. Non pas que tuer un Khandéen lui fît peur, ou la répugnât. Elle en avait déjà passé bon nombre par le fil de son épée. Ce qui la dérangerait davantage serait d'avoir à noter en face d'elle la bannière du clan Aqil. Dans cette situation, elle n'aurait d'autre choix que de se rallier à eux, abandonnant ainsi Nimrod et Garnaïl à leur sort.

Quittant ces pensées au moment où Nimrod se levait, Elwyn sourit alors que ce dernier l'embrassait sur le front. Malgré la fatigue et la situation difficile dans laquelle ils se trouvaient, il arrivait encore à lui adresser quelques gestes d'affection, ce qui ne fut pas pour lui déplaire. Elle se sentait désolée de le cantonner dans l'auberge, sans même avoir la possibilité de rester seul, aussi ne trouva-t-elle rien de bien particulier à lui dire lorsqu'il partit sans un mot. Elle se fendit d'un simple "bonne nuit" qu'elle trouva affreusement banal et, dans le même temps, incroyablement hypocrite. Considérant que la conversation était terminée entre les deux hommes, il n'y avait plus guère de raisons de demeurer à table, sinon pour se fatiguer encore un peu plus, et se lancer dans le concours du plus résistant. Cela ne présentait guère d'intérêt, et il était préférable de restaurer ses forces tant que c'était possible. Garnaïl et Elwyn se levèrent, cette dernière étouffant un bâillement venu du cœur. Elle étira largement ses muscles endoloris, et grimaça en sentant sa blessure à l'épaule la tirailler. Elle avait cru que c'était du passé, mais visiblement le froid avait anesthésié ses sens à ce niveau-là, et l'avait induite en erreur. Dommage.

Située au premier étage, la pièce dans laquelle ils devaient dormir était une salle assez spacieuse pour qu'ils pussent tous dormir sans se marcher dessus les uns les autres. Elle était pourvue d'une seule fenêtre qu'ils avaient laissé entrouverte, malgré le froid terrible qui régnait dehors, afin de faire circuler un peu d'air, sans quoi la chaleur de leurs corps risquait de faire grimper la température et de rendre les lieux inconfortables. La plupart des hommes étaient encore en bas, quand les trois chefs allèrent se coucher. Ils étaient probablement occupés à discuter, et à se délasser, mais nul doute qu'ils ne tarderaient pas. Le plancher grinçait, et il était difficile de concevoir que quelqu'un pusse rentrer sans alerter tout le monde. Dérangeant pour la nuit, et les allées et venues, mais pratique pour éviter toute intrusion. Nimrod et Garnaïl avaient leurs paquetages au fond de la pièce, ce qui signifiait que pour les atteindre, il faudrait passer sans se faire remarquer par-dessus une demi-douzaine de guerriers Khandéens, et un peu moins de Haradrim. Un vrai parcours du combattant. La configuration des lieux plaisait à Elwyn, et elle considéra qu'il n'était pas utile de désigner quelqu'un pour monter la garde. Les autres ne le proposèrent pas non plus, et elle se dit que l'idée devait faire consensus. Cependant, la proximité avait aussi des inconvénients. Le bruit des ronflements de Sahid était une petite gêne qui avait son charme, mine de rien, mais c'était peut-être surtout le cliquetis des armes que chacun gardait près de soi, en cas de besoin. Pour dire les choses franchement, Elwyn s'allongea avec son épée en main, prête à être dégainée.

Elle avait ôté son armure pour plus de confort, et parce qu'il faisait assez chaud dans la pièce. La cheminée devait passer non loin, mais l'atmosphère agréable de la pièce en dessous n'existait que parce que l'évacuation de la chaleur se faisait par le haut. Elle sentit rapidement quelques gouttes de transpiration perler sur son front, et elle se maudit. Elle détestait dormir sans couverture, mais elle avait l'impression d'étouffer. Elle avait fermé les yeux longtemps, tentant de ralentir son rythme cardiaque pour se relaxer. Elle avait probablement somnolé pendant quelques temps, emportée par la fatigue accumulée, mais le véritable sommeil refusait de venir. Cela l'énervait, et cet énervement n'aidait en rien à se calmer. Un cercle vicieux, en somme. Et puis elle ne se sentait pas à l'aise. Elle avait les mains moites et le front chaud, mais elle faisait comme si de rien n'était. Dans l'obscurité qui régnait, il était impossible de le discerner. Elle était en passe de trouver à s'endormir quand le parquet s'était mis à grincer. Elle avait réagi rapidement, mais avait éprouvé une vive déception en voyant Abd'ul se faufiler au milieu d'eux pour se diriger vers Nimrod. Ils échangèrent un moment. Elle ne comprit rien, et ferma de nouveau les yeux, en quête de repos. Elle ouvrit les yeux, et rejeta de côté la couverture qui protégeait ses jambes nues. Le froid la saisit immédiatement. Elle fit claquer sans langue, courroucée, et essaya de trouver une position plus confortable. Une jambe sous la couverture, une autre à l'air libre. Elle espérait ainsi équilibrer les choses. Mais visiblement, son corps refusait de se détendre. Alors qu'elle se débattait toute seule, ridicule, contre les gênes qui faisaient fuir le soleil, elle entendit un murmure qui lui parvint.

Si elle avait du mal à trouver le sommeil ? Il était loin de la vérité. Elle avait l'impression de ne pas avoir fermé l'oeil, et les autres journées risquaient d'être très compliquées si elle ne se ressaisissait pas rapidement. Elle devait dormir. Elle répondit par le geste plutôt que d'utiliser la parole, craignant de réveiller ceux qui ne dormaient pas complètement. Elle posa un bref regard sur tous les corps étendus paisiblement. Tous des gens qu'elle appréciait à leur manière. Un sourire fleurit sur son visage. Elle était contente qu'ils fussent tous arrivés vivants et entiers à Arwa, pour mériter ce premier vrai repos. Garnaïl l'arracha à sa contemplation, en lui disant qu'il allait faire des courses. En ne choisissant que deux gardes du corps, il l'obligeait presque à être présente. Elle aurait préféré rester couchée, et profiter d'une bonne nuit de sommeil, mais elle savait qu'il n'en ferait qu'à sa tête si elle ne le surveillait pas. Cette tête de mule. D'une voix qu'elle voulut aussi assurée que possible :

~~ Je risque d'avoir du mal à me réveiller, mais n'hésite pas à me tirer de mon sommeil. Si tu ne le fais pas, et que j'apprends que tu es sorti avec simplement Taleb et Sahid...eh bien...tu seras privé de sortie. ~~

Elle avait lâché cette dernière phrase sur un ton taquin qui n'échappa pas au Politicien, mais au fond elle était sérieuse. Responsable de leur sécurité, elle ne tolérerait pas qu'ils ne respectassent pas ses ordres à ce niveau-là. Elle les suivait et leur apportait son aide dans la mesure de ses moyens, mais elle exigeait en retour qu'ils se conformassent à ses directives. Le dire sur le ton de l'humour était simplement une manière plus agréable de lui faire passer le message. Elle fronça les sourcils en sentant un mal de tête naître en elle. Est-ce que cela venait de la bière, ou bien de son manque de sommeil ? Elle l'ignorait, mais elle préféra stopper cette conversation, et essayer de grappiller quelques heures de sommeil supplémentaires.


~ ~ ~ ~


Les rues de la ville, tout du moins celles qui entouraient leur auberge, n'étaient guère fréquentées à cette heure-ci du matin, sinon par quelques personnes très particulières : les gardes de la cité, les premiers marchands à ouvrir leurs échoppes, des mendiants qui cherchaient à se placer là où on allait les voir, et un groupe habillé à la mode Khandéenne. Niveau discrétion, c'était raté.

Elwyn, encore ensommeillée, se réveillait graduellement avec le vent qui soufflait sur sa peau, et qui rendait désagréable les gouttes d'eau qui coulaient encore le long de ses bras et de son cou. Elle avait fait une toilette sommaire avant de partir, pour se réveiller, mais elle avait négligé la partie séchage, ce qu'elle le regrettait désormais. Aux côtés de Navid, un autre Khandéen du groupe, elle suivait à une distance raisonnable Garnaïl, Taleb et Sahid qui marchaient en tête. Ainsi, si Garnaïl était attaqué, ils pourraient arriver par surprise et briser un éventuel encerclement. Mais vu qu'il n'y avait personne actuellement dans les rues, il était difficile d'imaginer comment appliquer cette tactique. Toutefois, cette réalité changea lorsqu'ils approchèrent du cœur de la ville, incroyablement animé au regard de l'heure. Le quartier marchand était rempli de monde, et ce n'était probablement rien à côté de ce qu'il pouvait y avoir aux alentours de midi. Les trois hommes qui ouvraient la marche observèrent un peu les échoppes d'un air distrait, avant de bifurquer sur leur gauche vers l'une d'entre elles qui semblait avoir retenu leur attention. En approchant, et en voyant son nom, Elwyn comprit pourquoi. Elle sourit pour elle-même, avant de déchanter rapidement quand elle vit un groupe de gardes qui observait avec une certaine insistance Garnaïl, et la discussion qu'il semblait entretenir avec le marchand. Ils s'éloignèrent de la foule, et se rapprochèrent d'un pas décidé.

Sans un mot, l'Etrangère se porta à leur rencontre, Navid sur les talons. Ce dernier, plutôt taciturne, n'appréciait guère de parler aux étrangers, et il était probable que Garnaïl n'ait jamais entendu le son de sa voix. Il se contentait souvent de hochements de tête et de réactions du même acabit qui laissaient parfois croire qu'il était muet. Cette fois encore, il ne dit rien, mais sa simple présence était rassurante en soi. Ce type-là savait se battre, et son sabre avait coloré le désert de carmin à de nombreuses reprises. Un allié de poids, qui n'en imposait guère physiquement, mais qui dans le cœur de la blonde comptait énormément. Consciente qu'il fallait gagner un peu de temps pour Garnaïl, lui laisser récolter les informations dont elle avait besoin, elle intercepta les soldats qui se montrèrent instantanément suspicieux à son égard. Naturellement. Elle sourit largement, et écarta les bras en signe de paix :

- Bonjour nobles gardes ! Je suis fort heureuse de tomber sur vous...

- Nous avons des choses à faire, madame, pardonnez-nous !

Celui qui avait répondu voulut repartir, mais elle l'arrêta en posant une main à la fois douce et autoritaire sur son torse. Difficile pour lui de s'emporter contre une femme, surtout dans un lieu public, et surtout pour si peu. Profitant ce qu'il réfléchissait, elle le prit de court :

- Nous revenons de Khand, où nous avons engagé ces mercenaires à la mine patibulaire. Oh, je dois dire qu'ils sont diablement efficaces, mais il est difficile de se faire comprendre. Celui que mon associé m'a confié ne parle même pas le commun. (se tournant vers Navid) N'est-ce pas ? Dis-nous ton nom !

Le regard du Khandéen passa de la concentration à l'incompréhension. Les deux gardes jetèrent un œil au guerrier, et Elwyn en profita. D'une main experte, elle dénoua le nœud lâche qui retenait une sacoche pendant à la ceinture du garde. Celle-ci tomba dans sa main sans un bruit, et elle s'empressa de la glisser sous la cape offerte par Nimrod. Elle reprit, toujours enjouée :

- Vous voyez ! Quelle tristesse ! Mais passons...Il se trouve que je suis à la recherche d'un magasin où on peut trouver des objets précieux, comme des bijoux. J'ai toujours rêvé d'un collier avec une émeraude, et je suis sûr qu'à Arwa on peut en trouver des superbes.

Un peu assailli de questions, le garde hésitait sur la manière d'éconduire poliment son interlocutrice pour se concentrer sur l'homme qui avait attiré son attention. Mais cela signifiait écouter pleinement ce qu'elle lui disait, et ce n'était pas une partie de plaisir. Elle lui tint la jambe pendant encore quelques secondes, que Garnaïl mit à profit pour terminer et s'éclipser. Navid lui posa une main douce sur l'épaule, et elle se retourna. Constatant que le Politicien avait acheté une poterie, elle lança :

- Je vous remercie de votre aide, vous m'avez été d'un grand secours. Maintenant je vais rejoindre mon ami qui s'éloigne ! Prenez soin de vous !

Elle s'éloigna à grands pas, trottant presque pour le rattraper, tandis que les gardes demeuraient pantois. En se retournant, elle les vit discuter quant à la suite à donner à cette histoire. Ils durent considérer qu'ils avaient affaire à des marchands extravagants, et qu'ils n'avaient que trop traîné, car ils partirent en direction de la foule compacte, pour y surveiller les éventuels voleurs. A cette pensée, Elwyn sourit. Eh oui...Elle n'avait pas toujours été une fière guerrière ! Elle rejoignit bientôt Garnaïl, à qui elle présenta le contenu de son butin. Elle se garda bien d'expliquer en détail comment elle s'y était prise, disant simplement que pendant qu'elle faisait diversion, elle avait vu une opportunité et l'avait saisie. Il y avait une somme rondelette, qui pourrait les aider plus tard, à moins qu'ils ne décidassent de dépenser pour s'équiper en vue du trajet jusqu'à Pelargir. Ils partagèrent les pièces, et elle se débarrassa de la bourse, seule preuve de sa culpabilité, afin d'être irréprochable quand l'homme se rendrait compte du larcin. Puis, après avoir raconté ses péripéties, elle demanda :

- Et vous alors, qu'avez-vous appris de beau ? Avez-vous une piste que nous devons suivre ?


~ ~ ~ ~


Elwyn et Garnaïl étaient partis quand Nimrod se leva. Il aurait probablement désiré être seul pour traiter ses affaires, mais même s'il devait rester à l'intérieur de l'auberge pour ne pas attirer l'attention des gardes, et des hommes qui auraient pu le reconnaître, il devait rester accompagné d'un ou plusieurs hommes en permanence. Elwyn, la veille au soir, avait demandé à Xsera, un de ses compagnons Khandéen, de surveiller l'ancien sultan en son absence, de l'accompagner partout où il désirait aller, et surtout de l'empêcher de n'en faire qu'à sa tête. Le guerrier avait souri, conscient que Nimrod était un indépendant dans l'âme, et qu'il serait étonnant qu'il se résolût à demeurer sans rien faire ne serait-ce que parce qu'il n'était pas à l'origine de cette décision. Il avait promis à l'Etrangère, et avait annoncé à l'intéressé qu'il assurerait sa protection pour la journée. Nimrod avait semblé ne pas y prêter une grande attention, comme s'il n'était pas plus gêné que ça. Après tout, il avait été un puissant seigneur, et il devait connaître les escortes.

Xsera était un homme avenant et prévenant, qui faisait toujours de son mieux pour se montrer agréable sans être intrusif. Il avait accompagné Nimrod sans un mot, alors qu'il rencontrait Aki et son père. Bien entendu, le guerrier Khandéen ne comprenait pas un traître mot de ce qui se disait alors - pas même lorsqu'on parlait de bouter son suzerain hors du Harondor -, mais de toutes façons même si cela avait été le cas, il n'aurait pas souhaité s'immiscer dans des affaires qui ne le concernaient pas vraiment. Il avait décidé de suivre Elwyn pour lui faire plaisir et la protéger, dans un premier temps, et puis pour l'appât du gain par la suite. Ce qui était politique, magouilles et trafics lui passait au-dessus sans qu'il s'en inquiétât le moins du monde. Il vivait pour d'autres raisons que celles d'intriguer comme un comploteur, et s'il mettait en l'occurrence son épée à leur service, c'était pour d'autres mobiles que ceux de les aider à consolider leur pouvoir. Il vouait sa vie à sa famille et à son clan. Rien de plus.

Pour autant, Xsera n'était pas un idiot détaché des considérations du présent. Il savait qu'Elwyn serait satisfaite d'apprendre ce que Nimrod avait pu faire durant la journée, et bien qu'il ne comprît rien, il essaya de noter quelques détails qui lui parurent intéressant. Il avait l'impression de voir des hommes qui négociaient quelque chose, un peu comme des marchands de chevaux. A ceci près qu'ils avaient l'air d'accord sur le prix, et qu'ils semblaient aborder d'autres sujets. Les délais ? La qualité ? Comment savoir ? Finalement, la conversation arriva à son terme, et s'acheva par une poignée de main qui scella l'entente entre les deux hommes. Pour autant, nulle satisfaction ne se lisait sur leur traits. Seule une certaine gravité les habitait, comme s'ils venaient non pas de s'engager pour un profit mutuel, mais bien pour un risque mutuel. Ainsi, comprit Xsera, l'homme était là pour participer d'une manière ou d'une autre à leur mission. Très intéressant.

Le Khandéen leva la tête en voyant la porte de l'auberge s'ouvrir. A une heure si matinale, qui pouvait bien venir boire un verre. L'aubergiste lui-même était encore à ses fourneaux, occupé à préparer un repas léger pour ses clients qui envisageaient de manger sur place. Ce n'était pas l'heure des visites. Surtout pas de deux hommes armés, qui marchaient comme des types ayant quelque chose à se reprocher. Ils jetèrent un coup d'œil aux alentours, mais ne virent pas l'ancien sultan, dissimulé par chance par le vieil homme. Son allure particulière n'attirèrent pas l'attention des deux nouveaux venus, qui se dirigèrent l'air de rien vers le comptoir. Dans l'esprit de Xsera, ils n'étaient déjà plus de simples clients, mais bien des menaces potentielles. N'ayant pas repéré Nimrod, ils n'en étaient pas moins dangereux. Et s'ils venaient à identifier un vêtement Khandéen, ils risquaient d'en déduire ce qu'il ne fallait pas. Les choses devenaient tendues, aussi le garde du corps s'empressa-t-il de se pencher à l'oreille du sultan, pour lui désigner l'escalier qui menait à la pièce commune, à l'étage.

Pas besoin d'expliquer à quelqu'un comme Nimrod, traqué depuis des années, pourquoi cette mesure s'imposait. Il avait très probablement observé la même chose que le Khandéen, et avait dû en arriver aux mêmes conclusions. Aussi discrètement que possible, et en faisant en sorte de demeurer caché, l'ancien sultan parvint à rejoindre l'escalier, et à se glisser à l'étage grâce à la protection rapprochée d'Aki et de son père. Xsera, qui avait décidé de monter le dernier, tourna la tête en direction des deux silhouettes qui faisaient face à l'aubergiste. Ce dernier essayait probablement de détourner leur attention, mais l'un d'entre eux tourna la tête vers le groupe qui s'éclipsait. Ses yeux sombres accrochèrent le regard du Khandéen, avant de descendre vers ses habits incontestablement orientaux. Les deux hommes demeurèrent face à face durant une intense seconde, avant que le garde du corps finît par décider de grimper à la suite de Nimrod. Les deux hommes saluèrent l'aubergiste, et quittèrent l'établissement au même moment.

Xsera arriva dans la pièce, où tous ses compagnons le regardèrent, attendant de lui plus ample explication. Il inspira profondément, détestant annoncer de mauvaises nouvelles :

~~ Gardez vos armes à portée de main, et restez sur vos gardes. Je pense qu'ils ne reviendront pas tout de suite, mais les chacals ne restent pas longtemps immobiles. ~~

Puis, se tournant vers Nimrod qui ne saisissait pas le Khandéen, il essaya dans un commun approximatif en s'aidant de ses mains pour se faire comprendre :

- Avoir bordel...hum...Ennemi revenir...Nous...pro...protéger toi. Oui. Protéger.

Il hocha la tête vigoureusement, et demanda à un autre Khandéen de se placer non loin de la porte. Un autre surveillerait la fenêtre, en faisant attention à ce que nul n'essayât de rentrer par là tandis qu'ils avaient l'esprit ailleurs. Ils avaient passé une première vraie nuit de sommeil, mais à en juger par la manière dont les choses évoluaient, il était clair qu'ils allaient devoir réinstaurer des tours de garde assez rapidement. Mais cette fois, au moins, ils étaient au chaud. Et ça changeait pas mal la donne.


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Nimrod Ben Elros
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2013 - 18:48
(/hrp Desole du blocage, ci dessous, un mois de RP//)

Enferme dans la chambre Nimrod n'etendait pas les bruits du dehors. Les deux hommes reapparurent plus tot que Xsera ne l'avait prevu cependant. Un grand cri en Westron fusa d'en bas, l'aubergiste se barricada dans sa cave, ou en tout cas dans un endroit bien ferme, le bruit d'une barre de bois qui tombait etait reconnaissable de loin. Xsera et ses gars commencerent a sortir pour aller voir quand une fleche se ficha dans le chambranle de la porte. Nimrod ramassa son cimeterre et rejoint les autres. Xser alui montra la fenetre, sourit en coin et marmonna..

Dire Elwynn, nous pour toi mourir.

Nimrod regarda le mercenaire, impassible, pret a se sacrifier sans discuter, il lui montra la porte, les lits et la fenetre. Nimrod etait connu pour ses ruses pas pour avoir perdu des hommes ailleurs que sur un champ de bataille. Ils sortirent en desordre sautant dans la rue un etage plus bas, Nimrod sauta juste avant les deux derniers. Un derneir khandien sauta puis le dernier tomba, une fleche dans l'epaule. Les quatres hommes se regarderent, le bless leur fit signe de degager. Ils ne discuterent pas. Nimrod ne paniquait pas, la ville etait pleine d'ennemi comme d'ami. La question etait de savoir qui allait l'accueillie apres cette poursuite.
Les trois hommes courraient dans les ruelles, derriere eux le bruit d'un groupe de poursuivant a qui le population indiquait spontanement ou courraient les Khandiens. Nimrod etait sur que ce n'etait pas un probleme de Khandiens, quelqu'un avait vendu son nom a la garde. Il maudit son arrogance a la porte. Elle avait deja coute une vie, il esperait pas deux de plus. A la sortie d'une ruelle ils tenterent de meler a un groupe de refugies qui descendait une des avenues. Un homme reconnut les Khandiens et hurla en Suderon.


IBNA ELROS!!! IBNA ELROS!!! INI(ici)!!!


Des hommes en uniforme de gondor commencerent a se ruer a sa suite, et des epees commencerent a etre tiree, ils etaient encercles, puis il realisa que derriere eux un autre groupe, plus petit se formait lui aussi.

Les hommes s eplacerent au flan de Zsera et de l'autre Khandien. Des dagues, des fourches, des epees, se levaient des fatras de vieux soldats haradrims pour faire face a l'ordre implacable de Gondor. Nimrod evalua ses forces. Meme si ils etaient l'elite ils mourraient tous. Les Gondoriens ou en tout cas les hommes en uniforme de Gondor se placerent en formation. un plus visible par son armure parla.


Toi, qui te fait appeler Ibn Elros, avance toi, les autres baissez vos armes et circulez. Vous pouvez rentrer chez vous tant qu'il est encore temps.

Les hommes resserrerent les rangs. En face le capitaine sembla contrarie.

Vous n'allez pas mourir pour un nom? pour cet etranger enturbanne?

Ils commencaient a douter autour de lui. Nimrod le sentit. Il menagea son effet encore un peu.

Avancce toi Chien du desert!!! Avance toi si tu es un tel homme que les legendes de ces soldats te decrivent. Un homme mort qui entre dans une ville amie, camoufle, et en pleine guerre c'est seidtieux! Tres seditieux! Tu crois ton pouvoir si grand que tu puisses renverser tes nouveaux maitres.

Cette fois Nimrod realisa que le Gondorien cherchait a faire s'humilier un paltoquet qui se prendrait pour lui.Il laissa encore passer un blanc. La foule autour d'eux grandissait a vue d'oeuil. Il vit Yoshra bloque derriere les Gondoriens faisant des grands signes de courir. Il vit Aki et son pere, l'air neutre mais visiblement preoccupe. Il vit Murak qui lui donna un sourire gene disant je ne peux rien. Enfin, Abd'ul, abd'ul le fidele malgre tout qui s'avanca entr elui et le Gondoriens et leva son cimeterre en geste protecteur. La foule hurla un cri deux Gondoriens bandrent leurs arcs. Le moment etait venu. Nimrod s'avanca de la torupe qui l'entrouait, Xsera tenta d ele bloquer mais comprit qu'il prenait des risques devensu inutiles. En silenc eet dans le calme, Nimrod eneleva son turban et revela d'abord son oreille entaillee puis ses cheveuz blond cendres et enfin il secoua sa criniere et libera son visage et leva la main droite, prenant de fait le commandement.

Lyharady! Baissez vos armes, tous! LylShalom! LylSalaam! Anti Numenor! Anti Umbar! Anti Ibna Elrossyyi!

Depuis cette conversation aux sables gris il avait reve ce moment. Il en savourait chaque seconde, savourait chaque visage qui le regardait meduse ou heureux, beaucoup juste choque. Ici, je me tiens, nul autre, nul autre que moi, le Sultan qui a tout perdu. Nulle peur en lui, nul doute, C'etait sa place, celle du commandement. poing droit leve il devisagea le capitaine de Gondor et decrocha sa cape de voyage pour reveler une tunique blanche de prince de haut rang.

Anti Harad! Anti Nimrod Bin Al Earendil! WALHARAD HORIYATHU ANTI MULBAYTH (Pour la liberte du Harad, me voila rentre a la maison !!!

Un silence incroyable suivit. Il avait gagne tous les indecis et perdu tous ses anciens opposants. Il vit le Gondorien meduse, bafouillant, hesitant. Nimrod voulait evite les bains de sang du passe. Si le Gondorien donnait un ordre, Arwa serait a feu et a sang en un rien de temps.

Le Gondorien voulut saisir une trompe, un de ses propres subordonnes Haradrim la lui arracha des mains.
La suite fut tres rpadie le Gondorien repoussa le haradrim violemment. un des Gondoriens qui tenait son arc lacha sa corde et abbatit un des hommes derriere Nimrod. Le tumulte qui s'ensuivit devint vite une melee infernale. Nimrod oublia les guerres , les humiliations et fit ce qu'il faisait le mieux a part diriger, combattre.
Le cimeterre volait de lames Gondoriennes en casques a haut cimier, autour de lui les groupes se separerent rapidement. Quand il cessa de combattre les Gondoriens etaient morts, restaient leur subordonnes haradrims, desarmes et une escouade a cheval qui avancait calmement vers les troubles.

Un des haradrims en livree Gondorienne se leva et fit signe au groupe approchant de s'arreter, il parla a l'officier. Celui ci descendit de cheval et vint sur les lieux de l'echauffouree, tres calme, tres digne.


Ce regrettable incident n'aura aucune consequence pour les personnes impliquees si, et seulement si , le sieur Ben Elros accepte de me suivre sans discuter. Il y a assez de morts hors de ce smurs a cause de la guerre sans que nous nous entretuions. Sinon, je me verrais obliges d eproceder a l'arrestation de tous les presents et a l'execution des coupables d'atteinte a des agents de sa majeste Mephisto de Gondor detache au service de son altesse l'Emir Radamanthe. Sieur Ben Elros?

Jusque la tout etait parfait. Un archer de Gondor avait tout foutu en l'air. Cinquante morts et passe pour un faible ou bien etre leur heros pour toujours et s'il le fallait, martyr du Harad, voila ton choix se dit-il.

Nimrod posa le cimeterre aux pieds de Xsera. Il pensa a Garnail et Elwynn, a Yoshra a tous ceux qui allaient devoir ruminer sur comment le faire sortir de la ou bien s'enfuir au plus vite. Puis il parla un derniere fois avant de se rendre au Gondorien.


Il est des cages plus grandes que le cachot. Harad n'a qu'une capitale, elle se nomme Umbar! WALHARAD! Il y a partout des hommes qui revent de revoir ses tours, suivez les, et TOUS les Valars vous seront clements!

Emmenez-moi messire, et ces hommes se disperseront sans discuter.


----------------------

Deux jours apres échauffourée un dizaine de cavaliers en uniforme de Dur'zork et sous banniere de la cite entrerent en ville bientot suivit par quarante trois de plus. Ils se presenterent comme des renforts de l'Emir. La garde leur fut ouverte ainsi que presque tous les cachots. Ils prirent contact avec Murak qui leur apprit la situation. Isham se presenta a Yoshra, les deux hommes se reconnurent. Ils ne s'aimeraient jamais, trop de mauvais sang entre eux, mais ils avaient dorenavant un but et des allies communs.
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Amadeo du Rohan
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyDim 17 Mar 2013 - 13:28

- Et vous alors, qu'avez-vous appris de beau ? Avez-vous une piste que nous devons suivre ?


Elwyn et Navid avaient rejoind le groupe. Le visage soucieux, Garnaïl fût pris d'une soudaine quinte de toux avant de pouvoir répondre à la jeune femme.

- Un établissement de catin à l'Est d'Arwa. Nous devons nous y rendre, le patron pourrait nous être utile.

Le visage soucieux, il ajouta ;

- J'espère que Nimrod va bien. Cet endroit est un véritable coupe-gorge pour lui ...

Le soleil continuait son ascension implacable tandis que le petit groupe de cinq traversait la ville.
Le lieu recherché ne fût guère difficile à identifier. Une haute façade aux petits balcons fleuris, une imposante porte d'entrée gardée par un homme armé et plusieurs jeunes filles dénudées qui déambulaient autour. Garnaïl s'avança en premier, suivit de près par Taleb.

- Nous cherchons le Dominateur. Pouvons-nous entrer ?


L'homme mit un moment avant de tourner la tête vers les deux gaillards qui se tenaient face à lui. Il jeta ensuite une rapide regard en direction de Sahid, qui se tenait plus en retrait, avant de répondre d'une voix rauque ;

- Il n'est pas là pour l'instant. Un arrivage de filles à Umbar, il a quitter la ville pour s'y rendre avec sa suite. Il ne sera pas de retour avant un petit bout de temps. Dégagez maintenant, à moins que vous ayez besoin de vous vider les bourses, vous n'avez plus rien à faire ici.

L'homme était curieux, mais visiblement bien trop bête que pour inventer sur le coup une pareille excuse.
L'Umbarite tourna sur lui-même et retourna auprès de l'Etrangère.

- Il est à Umbar.

Garnaïl soupira.

- Retournons à l'auberge. Nimrod ne doit pas rester seul trop longtemps.


***

La porte d'entrée avait été forcée. Des débris jonchaient le sol devant l'auberge. Le groupe accelera le pas, leur visage laissant apparaître une expression de stupeur. Garnaïl dégaina son épée et se mit à courir pour entrer dans le bâtiment. Une flèche était plantée dans une des poutres qui soutenaient le toit. L'Umbarite l'arracha du bois. Les flèches de la garde. Ils avaient donc été démasqués. Ou vendus ...

Garnaïl, suivit de ses quatres compagnons, monta les marches quatre à quatre. L'établissement avait été mis sans dessus dessous, les tables et les chaises étaient renversée, et à l'étage toutes les portes ou presque avaient été défoncées. Pénétrant dans la pièce qui leur servait de chambre, le Politicien fût d'abord soulagé de n'y voir aucun cadavre. Mais le soulagement fût de courte durée. Le fenêtre avait été ouverte, et Garnaïl y passa sa tête. Quelques mètres plus bas, un khandéen gisait au sol, une flèche plantée dans l'épaule.

- Merde.

Un craquement leur vint de l'escalier. Les cinq firent volte face, lames au clair. L'aubergiste apparut alors, le visage sale et triste. Il ouvrit sa bouche, mais aucun son ne sortit. Il fini par réussir à articuler quelques mots tremblotants ;

- La ... La garde. Ils sont venu. Votre ami il ... il a sûrement été fait prisonnier. Au sud de la ville ... La prison ...

Le regard de Garnaïl se tourna lentement vers Elwyn.



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Ryad Assad
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Appel à l'aide à Pelargir - Page 2 EmptyJeu 21 Mar 2013 - 14:42
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Elwyn avait froncé les sourcils de manière perceptible lorsque Garnaïl lui avait indiqué dans quel endroit ils devaient se rendre pour enquêter plus avant. Un bordel. Cela ne lui plaisait pas vraiment, même si les raisons demeuraient obscures, même pour elle. Elle n'avait jamais apprécié les hommes qui descendaient dans les maisons de passe, même si la vie dans le désert ne lui permettait pas d'en fréquenter souvent. Mais du peu qu'elle en avait vu, lorsqu'elle s'était rendue dans les villes de taille respectable, elle avait pu en retirer une seule chose : les hommes sains d'esprit ne se rendaient pas dans de tels endroits. Pas parce que payer pour une fille était immoral en soi, non. Après tout, le commerce des esclaves marchait bien au Khand, et le clan Aqil, comme tous les autres, vivait de la capture d'esclaves et des raids. Lorsqu'ils les vendaient, ils savaient bien où allaient finir les hommes et les femmes. Les premiers, dans des mines de fer ou dans des carrières ; les secondes, dans des lupanars ou comme domestiques. Ce n'était pas le futur le plus enviable, mais les lois du désert étaient ainsi, et qui ne voulait pas les respecter devait soit partir, soit prendre le risque de devenir victime plutôt que bourreau. Au regard de ces trois choix, Elwyn avait considéré que fermer les yeux n'était pas une si mauvaise chose.

Mais ce qui l'embêtait plus avec ces endroits, c'était qu'ils étaient systématiquement mal famés. Les femmes qui s'y trouvaient, malgré la protection de leurs propriétaires, étaient souvent violentées, brutalisées. Les hommes qui y allaient n'achetaient plus une nuit de tendresse, mais ils achetaient une femme dont ils estimaient pouvoir faire ce qu'ils voulaient. La différence était énorme. De fait, c'étaient davantage des gens violents qui désiraient s'acheter pendant quelques temps l'impression d'une domination totale. Des gens peu recommandables, qu'il semblait fou d'approcher, qu'il semblait encore plus fou de questionner. Et eux, pleins de bonnes intentions, allaient voir le Dominateur, dont le seul nom avait de quoi inquiéter. Elwyn n'était pas très rassurée à l'idée de se présenter chez un homme qui devait avoir sinistre réputation, surtout qu'il n'était pas sûr que son accueil à un membre de sa famille fût des plus chaleureux. Garnaïl le perçut peut-être, car il lui demanda de rester en retrait tandis qu'il allait poser ses questions.

Il nota probablement l'absence de contestation de la part de l'Etrangère, mais n'en fit pas part à haute voix. Pour une fois qu'elle ne prenait pas la mouche. Cependant, il aurait été incorrect de dire qu'Elwyn était ravie de rester en retrait pendant que ses compagnons se jetaient dans la gueule du loup. En les regardant s'éloigner, elle éprouva une pointe d'inquiétude, se disant que si les choses venaient à mal tourner dans l'enceinte de la maison du Dominateur, elle serait bien incapable de faire quoi que ce fût. Avec du courage et de la chance, elle parviendrait éventuellement à se frayer un chemin au fil de l'épée à l'intérieur, mais dans quel but ? Arracher de trop rares survivants à un piège mortel, pour mieux les livrer à la garde de la ville, dans le meilleur des cas, ou à d'autres ennemis, plus vraisemblablement ? Ce n'était pas une option envisageable sur le long terme. Tandis qu'elle réfléchissait au pire, se demandant comment elle pourrait faire pour limiter la casse si les choses devaient devenir sérieuses, elle se mit à s'agiter, faisant les cent pas en jetant des regards inquiets vers le lieu qu'on lui avait indiqué comme étant la résidence du Dominateur.

Mais avant d'avoir eu véritablement le temps de se laisser aller à la paranoïa, elle eut la surprise de voir ses compagnons revenir. Malheureusement, ils n'avaient pas réussi à avoir d'informations, car leur contact, d'après les dires de Garnaïl, se trouvait à Umbar. Elwyn haussa les épaules :

- Pas de chance, mais au moins nous avons déjà un indice. Peut-être que nous pouvons prolonger notre séjour ici, si tu penses qu'il peut nous aider.

Laissant l'Umbarite réfléchir à cette proposition, elle lui emboîta le pas lorsqu'il prit la direction de l'auberge où ils s'étaient arrêtés, afin d'y retrouver Nimrod. Elle aussi était impatiente de rentrer, car elle ne se sentait pas à l'aise à voir leur petit groupe ainsi éclaté. Elle avait bien conscience des risques qu'ils encouraient à Arwa, et ce n'était qu'en restant soudés qu'ils pourraient éviter les ennuis. Si jamais il était possible de les éviter... Ils ne mirent pas très longtemps à retrouver leur lieu de résidence, qui n'était pas aussi loin qu'elle l'avait cru de la maison du Dominateur. Visiblement, ils s'étaient arrêtés dans un quartier discret, relativement tranquille, où on pouvait décemment ouvrir une maison close sans être inquiété. Mais même si l'endroit n'était pas digne d'un quartier marchand en terme de sécurité, Elwyn n'avait rien vu qui pût indiquer qu'il y régnait un climat de tension suffisamment fort pour faire voler en éclat la porte de leur auberge.

Garnaïl s'arrêta un bref instant, avant de dégainer son épée, et de forcer l'allure. Derrière lui, l'écho de quatre lames sorties de leur fourreau lui répondit. Elwyn sentait son cœur battre de plus en plus fort, tandis que l'inquiétude qui l'habitait commençait à se muer en peur panique. Au fond d'elle-même, elle espérait que ce n'était qu'un accident, quelque chose qui ne serait pas suffisamment grave pour nuire à leur groupe. Quelqu'un qui aurait trébuché et aurait cassé la porte. C'était possible, après tout... Mais elle n'arrivait pas à se rassurer avec des pensées emplies d'une naïveté touchante : elle savait que les choses avaient mal tourné. Dès le départ, dès leur entrée dans la ville, ils avaient été repérés. Nimrod avait attiré l'attention, et ses anciens ennemis avaient probablement fait en sorte de l'éliminer. En rentrant dans le bâtiment, tous purent constater que les meubles avaient été renversés, fracassés. D'après Navid, il y avait au moins une douzaine d'hommes pour faire autant de grabuge.

Elwyn nota cette information dans un coin de sa tête, mais n'y accorda aucune véritable importance, plutôt concentrée sur les survivants potentiels. Elle gravit les marches de l'escalier à la suite de Garnaïl, pour mieux découvrir une flèche plantée dans l'encadrement de la porte. Le Politicien l'avait déjà extraite pour l'examiner. La femme aux cheveux blonds ne s'y connaissait pas suffisamment pour pouvoir en apprendre quoi que ce fût, mais ce n'était visiblement pas le cas de l'autre chef, dont le visage fermé trahissait une intense concentration. Les choses n'étaient visiblement pas rassurantes. Finalement, ils rentrèrent tous dans la pièce qui leur était réservée, pour découvrir qu'elle était vide d'hommes. Ils se déployèrent immédiatement, cherchant le moindre indice, mais ils ne virent nulle trace de sang, nulle trace de lutte. Leurs bardas étaient même toujours à leur place. Pendant un instant, Elwyn put souffler, avant d'entendre Garnaïl jurer.

Elle tourna la tête dans sa direction en ouvrant de grands yeux, et se précipita à son côté, imitée par tous les Khandéens. Le Politicien s'écarta pour les laisser voir un corps tombé en bas de la fenêtre. Une flèche dans l'épaule. Elwyn ne put réprimer un cri, et elle se précipita pour aller à la rescousse du blessé. Elle écarta d'un geste l'aubergiste - qu'elle n'avait pas vu rentrer -, suivie de près par Sahid, qui ordonna aux autres guerriers de rester sur place. La femme blonde trouva le chemin de la sortie sans écouter son ami qui l'exhortait à la prudence, et après avoir contourné l'angle, elle se jeta sur le corps immobile de son compagnon d'armes. C'était Lhoktar. Elwyn, qui avait contenu ses émotions derrière un masque aussi rigide que possible, sentit brutalement des larmes couler le long de ses joues. Elle avait tenté de retourner le corps pour l'examiner, mais elle avait dû le lâcher immédiatement. Ses doigts avaient instantanément pris une teinte rouge. Et cela ne venait pas de la flèche. Que pouvait dire le khandéen qui la suivait, et qui venait de perdre un excellent ami, un frère d'armes, père de quatre enfants qu'il ne verrait jamais devenir de grands guerriers ? Pas grand-chose, hélas. Il posa maladroitement une main sur l'épaule de la jeune femme qui tremblait de tout son être. Entre deux sanglots, elle lui dit en montrant le défunt :

~~ Il était vivant quand il est tombé, Sahid ! Il était vivant ! Quelqu'un lui a délibérément tranché la gorge alors qu'il était incapable de se défendre ! ~~

Le guerrier, surpris par cette révélation, se fit violence pour trouver des mots d'apaisement. Il ne souhaitait pas attiser la colère d'Elwyn, même s'il réclamait lui aussi vengeance :

~~ Je sais ce que tu ressens, Talâyi... Nous le savons tous. Mais nous ne pouvons plus revenir en arrière. Peut-être nos autres frères sont-ils en danger. Si nous ne voulons pas pleurer sur leur corps, nous devons rester alertes. ~~

Elwyn inspira et expira profondément, puis leva la tête et lui jeta un regard résolu. Elle avait trouvé en elle la force d'enterrer sa souffrance...pour un temps :

~~ Tu as raison, Sahid. Nous devons réfléchir à une solution... ~~


~ ~ ~ ~


Elwyn et Garnaïl étaient assis dans la pièce qui leur était réservée, silencieux. Lorsqu'elle était remontée, la femme blonde avait écouté avec attention les explications fournies par tous : le Politicien, ses hommes et l'aubergiste. D'après ce qu'elle avait pu tirer de leurs récits croisés, Nimrod et les autres avaient été attaqués par des gardes de la ville, et visiblement ils avaient réussi à s'échapper par la fenêtre, au prix d'une vie. L'aubergiste avait précisé qu'ils étaient sûrement emprisonnés. Aussitôt, une vague de colère avait parcouru les Khandéens, qui réclamaient vengeance, et qui voulaient porter le combat au cœur de la caserne pour libérer leurs compagnons. Elwyn avait coupé court à toute discussion en ordonnant à tous de rester sur place. Même Garnaïl n'avait pas eu son mot à dire dans l'histoire, et tous ceux qui avaient une objection à formuler s'étaient heurtés au regard de noir de Sahid, avant de garder pour eux leurs doléances.

Elwyn avait pris cette décision à contrecœur, car elle aussi souhaitait fondre sur ces lâches qui avaient osé tuer un homme sans défense, mais elle ne pouvait pas prendre ce risque. Et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, elle ignorait où chercher : attaquer la prison était la dernière chose à faire, et essayer de localiser d'éventuels survivants dans cette grande ville n'était pas envisageable. Si l'un d'entre eux avait réchappé de toute cette histoire, il reviendrait de lui-même à l'auberge, ne serait-ce que pour récupérer des provisions. C'étaient de vaillants guerriers, et s'ils avaient survécu, d'une manière ou d'une autre, ils trouveraient le moyen de revenir. Secondement, et c'était peut-être la chose la plus difficile à admettre, leur mission pouvait toujours se poursuivre. Il lui restait encore trois guerriers, et Garnaïl était toujours avec eux. Elle avait fait le serment de l'accompagner jusqu'au bout, et elle savait au fond d'elle-même que leur groupe avait encore des chances d'y arriver...si elle ne jouait pas la vie de tout le monde sur un coup de tête.

Toutefois, cette résolution allait en opposition avec ses propres sentiments. Le simple fait d'imaginer Nimrod prisonnier, torturé ou pire, avait le don de la faire frémir, et elle préférait ne même pas songer à cela. Elle savait qu'il était un guerrier courageux, et elle essayait de se convaincre qu'il s'en était sorti. Tout en réfléchissant à cela, elle jetait des regards à Garnaïl. Elle avait temporairement mais délibérément annihilé son autorité, instaurant une sorte de loi martiale. Elle s'en voulait, mais l'émotion et la panique avaient pris le dessus, et elle avait réagi avec violence pour se contenir elle-même autant que pour contenir ses hommes. Elle ne savait simplement plus comment briser la glace, et l'inviter à la discussion. En le voyant assis un peu plus loin, elle sentit un sanglot sur le point de la submerger. Elle avait tellement besoin de lui ! Besoin de ses conseils ! Besoin de son soutien ! Avec amertume, elle se rendit compte des difficultés qu'éprouvait un chef. Elle n'imaginait pas quelle force de caractère il fallait pour être capable d'assumer cela tout seul. Elle comprenait mieux pourquoi lui et Nimrod demeuraient fermés, sombres : c'était leur manière de garder la maîtrise d'eux-mêmes. Elle serra les dents pour s'empêcher de fondre en larmes, et essuya d'un revers de manche celles qui faisaient briller ses yeux. Ce faisant, elle avait pris la décision d'aller voir Garnaïl, et de lui demander de l'aider. Elle avait décidé de ravaler sa fierté, pour le bien de tous.

Mais au moment où elle allait se lever, des bruits de pas se firent entendre dans les escaliers. Tous sortirent leurs armes et se préparèrent à affronter les intrus, quand ils découvrirent les visages déconfits de leurs compagnons. Elwyn laissa tomber son épée et se jeta dans les bras de ses hommes avec un soulagement indescriptible. Aucun ne manquait, et s'ils affichaient les marques d'un affrontement, quelques blessures plus ou moins graves, tous étaient en vie et bien présents. Sauf Nimrod.

~~ Où est...~~ Commença-t-elle.

Xsera, qui avait commandé les hommes en son absence, l'interrompit du geste, et invita Garnaïl à s'approcher, tandis que les autres allaient se faire soigner tout en répondant aux questions de leurs autres compagnons. Le Khandéen qui avait escorté Nimrod savait que le Politicien parlait Khandéen, aussi ne prit-il pas la peine de s'essayer au commun qu'il maîtrisait aussi bien qu'un manchot maîtrise le sabre :

~~ Nimrod est prisonnier. Les choses ont mal tourné, il y a eu plusieurs morts, et il s'est livré à la garde en échange de notre liberté. Mais cela ne durera pas. La garde va nous traquer dès que les choses seront retombées, et nous allons probablement être exécutés. Je sais ce que vous pensez, mais je crois que nous devrions continuer pendant que nous le pouvons encore. Si nous attendons ne serait-ce qu'une journée, je crains pour notre survie à tous. ~~

Il avait parlé d'une voix grave, regardant tour à tour Elwyn et Garnaïl. La femme blonde avait écouté avec grande attention, et elle se tourna vers le Politicien, cherchant à cerner ses intentions. Elle n'arrivait pas à imaginer ce qui pouvait bien trotter dans sa tête, mais elle avait l'intuition, cependant, qu'il n'était pas du genre à vouloir se sauver alors que d'autres étaient en danger. Il avait trop de fierté pour cela. Anticipant une réaction d'orgueil, elle lança, même si chacun de ces mots la déchirait un peu plus :

- Quittons cette ville, Garnaïl. Nimrod s'est sacrifié pour nous donner une chance : nous devons la saisir pour lui. Il y a des gens ici qui l'aideront mieux que nous. Nous ne pouvons rien faire.

Elle avait serré les poings au point de faire rentrer ses ongles dans la paume de sa main, pour garder une voix aussi calme que possible. Ce mensonge la consumait de l'intérieur, mais il n'y avait pas d'autres solutions. Pour Garnaïl, pour ses hommes...elle était prête à enterrer ses sentiments. Pour un temps.


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