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 Missive des Erudits

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Calion Palantir
Ambassadeur des Elfes - Premier Nez
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Calion Palantir

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Missive des Erudits EmptyVen 10 Juil 2020 - 4:18


Les sacs avaient été préparés et disposés la veille sur Aranwë, le cheval de Calion. Le Noldo avait passé une partie de la uit sur les cartes des régions qu’il allait traverser avec ses amis. Bien sûr il les prendra avec lui, dans son sac. L’autre partie de la nuit consista à rassurer Elenwë sa compagne. Elle était dans ses bras qui l’entouraient. Calion était vêtu d’une chemise ample argent alors que celle d’Elenwë tendait vers le brun clair. L’Elfe avait sa tête dans le creux du cou de Calion. De temps à autre ils s’embrassaient. Le temps s’écoulait paisiblement, les deux amants se regardaient, plongeant l’un dans l’autre. Calion éprouvait un profond amour pour Elenwë, il se sentait apaisé auprès d’elle, mais il allait devoir la quitter.

L’aurore s’était invitée très tôt. Le ciel s’éclaira vite d’une lueur bleutée tandis que les rayons du soleil s’engouffraient dans la vallée d’Imladris. Calion avait revêtu une tenue de voyages dans les tons verts, bruns et gris doublée d’une fine maille d’acier. Pour leur voyage, Calion avait récupéré son arc ainsi que son carquois rempli de flèches. Son épée des Jours Anciens Anglïr pendait à sa taille et il n’oublia pas de mettre à ses avant-bras les gants à lame rétractable dont il avait fait l’acquisition lors d’une de ses visites à Minas Tirith dans l’Antre des Ombres d’Hasharin. Il avait appris à les manier correctement et était très habile avec. Ces gants l’avaient sorti plus d’une fois du pétrin lors de combats rapprochés. Dans ses sacs se trouvaient aussi quelques herbes, des outres d’eau et de la nourriture notamment du lembas et de la viande séchée.

L’heure du départ était venue. Le trinôme s’était donné rendez-vous devant la maison d’Elrond. Calion arriva le premier il n’était pas encore sept heures. Le Noldo n’attendit pas bien longtemps, tout au plus quelques minutes. Sighild et Voronwë arrivèrent en même temps. Avant de partir, l’Elda embrassa une dernière fois sa compagne dont les yeux brillèrent, la tristesse l’envahit. Elle baissa la tête que Calion releva sitôt et il lui déposa un baiser sur les lèvres.

« Allons ! Il est temps. » Dit Calion alors qu’il lâchait la main de sa compagne pour grimper sur son cheval.

Le trinôme se mit en route vers le Nord tout d’abord afin d’emprunter l’une des nombreuses pistes qui remontaient la pente derrière la maison d’Elrond. Le chemin que les trois Elfes empruntaient était connu des gens d’Imladris mais aussi par les Eldar qui sont restés en Aman. En effet, ceux qui traversèrent durant le Long Voyage les Montagnes de Brume utilisèrent ces pistes naturelles afin de rejoindre l’Ouest et la Grande Mer. Le Noldo se remémorait celle-ci. Il ne l’avait jamais traversé, ni dans un sens, ni dans l’autre. Il était né en Aman à Tirion et rejoignit le Beleriand par l’Helcaraxë. Mais il navigua tout de même pour rejoindre Nùménor lorsque celle-ci entretenait encore de bons liens avec les Elfes de Lindon. C’était il y a très longtemps. Et tandis qu’il se prenait à rêvasser des Jours Anciens, voilà que tous les trois franchissaient la dernière maison. Calion se retrouva une dernière fois pour contempler Elenwë. Il poursuivit sa route.

« Voilà que je quitte Imladris une nouvelle fois. » Dit-il comme pour lui-même.

Les chevaux franchirent des ruisseaux et des rivières à gué avant que celles-ci ne se jettent dans la vallée, au-dessus de la maison d’Elrond. Ces gués se trouvaient être sur du plat avant que les pistes et la contrée n’accentuent leurs pentes. Le trio avait pris la direction du Nord, vers le Haut-Col, appelé aussi la Passe d’Imladris. L’été était toujours bien présent dans la région, seules les cimes étaient enneigées, ce qui facilitera leur progression. Alors que la piste serpentait, Calion, qui avait pris la tête se retourna.

« Nous nous dirigeons bien vers le Nord sur des miles puis nous prendrons l’Est. Nous utiliserons le chemin ordinaire. Toute la région est gardée à présent par les soldats d’Imladris, il en va de la sécurité de la vallée. Il ne devrait rien nous arriver avant un certain moment. Il soupira. Nous progresserons tranquillement et je ne tiens pas à voyager à flan de montagne, je ne veux pas faire courir de risques à nos montures. »

Le trio d’Elfes poursuivit vers le Nord tandis que le soleil s’approchait timidement de midi.

« Voilà bien longtemps que je n’ai emprunté cette route. Dit-il, riant de bon cœur. Et vous parmi vous deux, y en a-t-il un qui soit déjà passé par ici ? »

La discussion se poursuivit des heures durant. Beaucoup de sujets furent abordés notamment les voyages du Noldo et ce qu’il avait vu de par le monde. Calion se plaisait à répondre, surtout lorsqu’il leur raconta sa jeunesse près des Arbres, leurs lumières sembla s’éternisées dans les yeux du vieil Elda. Il fut aussi question de l’avenir des Elfes et toutes les problématiques autour. Calion fut aussi très à l’écoute de ses amis, leurs doutes et leurs peurs mais aussi leurs espérances. Déjà Imladris manquait à l’ambassadeur.

Les miles avaient défilé sous les sabots des chevaux et il était passé midi.

« La Soleil n’est plus à son zénith, ne fatiguons pas plus nos chevaux pour le moment. Faisons une halte d’une heure pour nous restaurer. Profitons encore de la verdure pour nos montures, après elles disparaitra. »

Il faisait encore chaud, l’après-midi s’était installé. La très petite compagnie reprit sa route et alors que le soleil déclinait elle bifurqua vers l’Est, utilisant la piste principale. Le paysage avait déjà bien changé depuis leur départ le matin même. Les arbres étaient plus rares et même si de temps à autre l’un d’eux avait l’affront d’être si haut, ses feuilles étaient sombres. Le soir vient mais le trio baignait toujours dans la lumière de l’astre solaire. À la fin de cette première journée ils rencontrèrent une patrouille. Tous bivouaquèrent et tous prirent une heure de garde.

Le lendemain fut frais dans les montagnes. Après un bref adieu, le trio d’Elfes prit la direction de l’Est. Le sentier principal poursuivit vers le Haut-Col mais avant d’y arriver il fallait descendre de cheval. En effet, le dénivelé était important sur cette portion. Une journée passa puis une autre. Ils serpentèrent suivant le sentier. Les chevaux leurs avait été très utiles dans la première partie du voyage, ils purent vite progresser.

La température baissa rapidement alors qu’ils grimpaient. Parfois ils croisaient une patrouille d’Imladris mêlée de volontaires de tout horizon. Les incursions gobelines étaient monnaie courante depuis la région mais elles avaient lieu à la faveur de l’obscurité. La journée, ces patrouilles permettaient d’assurer la sûreté des trafics commerciaux qui avaient repris depuis qu’Imladris avait été reconquise.

Le quatrième soir de leur périple, les Elfes arrivèrent au Cirith Forn en Andrath. Il faisait très frais à cette altitude. Au-dessus d’eux, les montagnes brillaient sous la lumière des étoiles et de la lune.

« Nous ne resterons pas ici cette nuit mes amis. Nous allons entamer la descente afin de retrouver un peu de chaleur pour nos cœurs et nos compagnons. »

Il n’était pas encore minuit quand les trois Elfes s’arrêtèrent quelques miles en contrebas. Chacun d’eux monta la garde et au petit matin quand Sighild et Voronwë ouvrirent leurs yeux ils purent admirer un magnifique panorama : à au Nord se trouvait l’îlot de Carrock, dominant tout l’Anduin ; Vertbois-le-Grand se trouvait devant eux, à l’Est. Presque à leurs pieds mais encore très loin coulait le Grand Fleuve Anduin.

« Nous avons franchi la Passe d’Imladris hier soir et nous sommes saufs. Certains n’ont pas eu cette chance. Il fit une pause, plongeant son regard perçant sur les rives de l’Anduin. Nous resterons sur la rive droite du fleuve car la Lothlorien est de ce côté. Nous y serons dans deux jours, à cheval ! »

Alors les Elfes dévalèrent les pentes, toujours à pieds mais leurs équipements sur leurs chevaux respectifs. La fraicheur de l’aurore laissa place à une température plus douce. Au fil des heures, la pente vint s’adoucir et les herbes et les arbres vinrent à leur tour remplacer roches et rocailles. Le sentier parut s’élargir sans raison. Des gazouillis d’oiseaux les entourèrent. Ils accompagnaient mélodieusement la descente des Elfes qui se prirent à sourire à l’écoute de ces sons qui inspiraient la joie. Les chanteurs étaient de multiples couleurs, bleus et verts et jaunes et rouges. Ces gazouillis différaient des croassements que les Eldar avaient entendus tout le long qu’ils eurent traversés les Montagnes de Brume.

La journée défila comme la distance qui les séparait de la maison d’Elrond. Ils purent enfourcher leurs compagnons et tout de suite le voyage s’accéléra. Les Elfes firent néanmoins une pause pour se rafraichir et manger le long de l’Anduin. Le temps était au beau fixe, le ciel bleu était parsemé de petits nuages blancs et le soleil y trônait haut, majestueux. Mais il était tout juste midi lorsqu’ils reprirent le chemin qui descendait au Sud. Ils traversèrent la Rivière aux Flambes en remontant vers l’Ouest afin de trouver un passage plus facile car la rivière était large sur certains tronçons. Ils longèrent le Champs de Flambes toujours vers le Sud. Ils s’arrêtèrent pour la nuit à mi-chemin entre les champs et l’orée de la Lothlorien et se permirent d’allumer un feu pour faire chauffer de l’eau. Calion profita de la présence autour d’eux de cours d’eaux pour s’y laver. Le voyage était harassant par cette chaleur. Encore une fois chacun monta la garde et au matin ils reprirent très vite leur progression et firent halte à la lisière de la forêt et déjà une lumière d’or jaillissait de celle-ci.

« Nous faisons face à la lisière Nord de Lorien dit l’ambassadeur à titre informatif, et il nous faudra trouver cette Dame Lethrilis »

Les trois Elfes entrèrent dans la forêt enchantée et tout de suite les feuilles dorées illuminèrent leurs yeux. Calion descendit de son cheval. Une patrouille ne tarda pas à les interpeler et tout pointant leurs flèches ils leurs demandèrent leurs noms.

« Mae govannen. Je ne pensais pas que les voyageurs étaient toujours accueillis de cette façon en Lothlorien. Il regarda le chef de la patrouille. Voici Elwing, magicienne aux grands pouvoirs qui inspire l’Espoir. Elle inclina sa tête en respect. Ici je vous présente Voronwë Amnel, tendant son bras droit vers lui, Heraut d’Imladris, un maître épéiste croyez-moi ainsi qu’un formidable poète. Quant à moi je suis Calion Palantir, Ambassadeur du Conseil Elfique. Il sortit délicatement d'une poche un morceau de papier plié en plusieurs morceaux. Voici le document qui le prouve, le sceau de Rustor Erumelgos y est apposé. »

Le chef d’élément regarda attentivement le document et ordonna à ses hommes de débander leurs arcs. Ils se saluèrent tous avec respect. Les trois mandatés furent invités à suivre la patrouille.

Sous les arbres dorés, la troupe suivit un chemin qui n’existait pas, il n’y avait pas de traces de pas sauf celles que les chevaux créaient.

« Nous recherchons Dame Lethrilis, dit Calion comme pour casser le silence, où pouvons-nous la trouver mon ami ? »

« Surement en notre capitale de Caras Galadhon, Narmacìl. Répondit le ranger elfe. Nous y serons demain. Ce soir nous dormirons dans les arbres sur l’un de nos très nombreux flets. Profitez du trajet ma Dame, mes Seigneurs. Voyez les dorures sous nos feuilles, observez comme les troncs de nos arbres sont lisses. Admirez le ciel bleu au-dessus de nos têtes. »

Ce n’était pas le premier voyage de l’Ambassadeur en Lorien et il remarqua que le paysage dans cette partie de la forêt n’avait pas changé mais était toujours aussi splendide. Le soir ils grimpèrent sur le flet mentionné plus tôt dans la journée et tous s’y restaurèrent et Sighild, Voronwë et Calion purent passer une nuit complète. Les chevaux furent en paix en contrebas.

Le lendemain, ils reprirent la direction de la cité. Ils arrivèrent à proximité sur une bute. Les trois Elfes contemplèrent la beauté et la capitale des Galadhrim, une merveille du monde elfique.

« Nous y voilà, nous allons vous y conduire. »

La troupe se rapprocha de la cité. Il émanait une lumière vive que le soleil à peine naissant déployait sur la contrée.

« J’ai du mal à croire que la Contrée Sauvage soit si proche. » Dit Calion à ses amis, souriant.

Des lampes placées à l’orée de la cité diffusaient la lumière la lumière du soleil et des miroirs prolongeaient les rayons dans toutes les parties de la capitale. Avant d’entrer, ils laissèrent leurs chevaux, libres au pré.

Le chef de patrouille les mena jusqu’à une porte dans un arbre haut et blanc. Le trio remercia de tout cœur la patrouille qui repartit sitôt. Calion frappa légèrement sur la porte, le son fut doux à écouter. La porte resta close. Le Noldo recommença. Il regardait Sighild et le Héraut d’Imladris tandis que la porte s’ouvrait. Il tourna son visage face à l’Elfe qui se tenait devant lui et qui lui souriait. Sa peau était d’or et ses cheveux blonds. Elle était vêtue d’argent et sur son dos tombait une cape grise. Calion baissa sa tête et tendit sa main droite pour la saluer comme le voulait l’usage. Il la regarda et lui sourit.

« Dame Lethrilis ? Elle acquiesça d’un hochement de tête. Je suis Calion Palantir et je suis envoyé par le Conseil Elfique … L’objet de ma visite est une missive que vous auriez reçue. Elle regarda derrière le Noldo. Oh et je vous présente Elwing et Voronwë deux amis qui m’accompagnent. »

Ils s’inclinèrent et Dame Lethrilis en fit de même. Elle les invita à rentrer dans sa demeure, ils la suivirent et la porte se referma derrière eux.

« J’ai entendu parler de vous trois. Ne croyez pas que vos noms nous soient inconnus. Elle les invita à s’asseoir sur de confortables sièges et leur proposa de la boisson. Calion demanda un grand verre d’eau s’il était possible. Dame Lethrilis lui sourit. Sa voix était douce et son rire discret. Elle s’assit à son tour lorsque tous ses hôtes furent servis. Votre réputation vous précède Narmacìl tout comme celle de vos amis. »
#Calion #Sighild #Voronwë


Missive des Erudits Calion11


Dernière édition par Calion Palantir le Jeu 20 Mai 2021 - 20:48, édité 1 fois
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Missive des Erudits EmptyLun 20 Juil 2020 - 22:29

L'elfe s'amusait toujours de constater que la variété des situations amenaient systématiquement des comportements tout aussi variables... Entendre le très cérémonieux Calion Palantir lui donner le titre de "Dame" ne manquait pas d'une douce ironie. D'autant qu'il n'avait gardé aucun souvenir de leur précédente rencontre. A l'époque, mandée secrètement par Arminas, elle avait offert à l'état major de l'armée elfique sensée reprendre Imladris de précieux renseignements. Néanmoins, elle avait préféré se fondre dans la masse, disparaître parmi les humbles et faire remonter ses informations via des voies indirectes.

Aujourd'hui vêtue d'une tenue plus formelle et désignée par un ordre de mission de Rustor Erumelgos, elle prenait une importance presque protocolaire. Elle n'était guère surprise. La réputation de Calion Palantir n'était plus à faire et tout ce qui circulait à son égard n'était pas nécessairement positif. Son sourire avenant ne laissait cependant rien transparaître de ses pensées profondes.

"Je pense que vous avez été mal renseigné ambassadeur..."


Un éclair de malice traversa son regard. Elle laissa traîner sa phrase un instant, donnant tout le loisir à l'ancien régent de se poser mille questions quant à la source de son erreur.

"Je suis bien trop insignifiante que pour recevoir la moindre missive. Le titre de "Dame" que vous m'attribuez dans votre légendaire élégance est également largement surfait. La missive dont vous a parlé le Seigneur Erumelgos a été transmises à de nombreux puissants parmi les hommes. Elle a été révélée au peuple elfique par l'entremise de la Dame Idril, Reine du Gondor."

Lethrilis ramena ses jambes sous ses genoux, adoptant une posture aussi confortable que possible.

"Cette lettre, rédigée par certains parmi les plus sages des hommes de notre temps et par d'autres dont la réputation se perd au-delà des frontières des peuples libres, met en garde contre un péril important. Une organisation... tout du moins un groupe d'individus... chercherait à mettre la main sur des artefacts anciens et puissants. Ceux-ci auraient été jadis rassemblés par la fraternité de Yavannamire."

Ce nom évoquait de sombre souvenirs à Lethrilis. Elle avait souvent affrontés ces raclures à l'allure de sages lorsqu'elle avait pris part à des missions sous la bannière de la Confrérie de Giltirnoth.

"Cette missive inquiète nos seigneurs depuis un moment et est en parfaite résonance avec les valeurs des Seigneur Rustor, Arminas et Gelmir. Nous, elfes, avons une responsabilité par rapport à ces artefacts et nous nous devons de l'assumer."


Elle marqua un nouveau temps d'arrêt.

"Depuis votre départ d'Imladris, et avant déjà, j'ai lancé mes filets en quêtes d'informations. Peu de choses me reviennent. Deux néanmoins me semblent importantes. La première est que le nom de Lindor revient régulièrement sans que je puisse savoir s'il est lié à un des artefacts où s'il participe d'une manière ou d'une autre à cette quête. Selon mes informations, il aurait trouvé la mort à Gar Thulion ce qui rend la rumeur intrigante. La seconde information est qu'un des artefacts se trouverait chez les Druedains de la forêt de Druadan. Cette rumeur est, elle, beaucoup plus crédible."


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Missive des Erudits EmptySam 17 Oct 2020 - 14:53
Le Noldo était confus et ne se souvenait plus de certains détails, sans doute un effet du poison qui coulait encore dans ses veines. Il se sentit idiot sur le moment. Ou alors peut-être était-il-il mal renseigné ? L’air circonspect, il s’adressa à son interlocutrice.

« Veuillez m'excuser Ma Dame, j'avais la tête ailleurs. Dans tous les cas, la faute est mienne. »

Lethrilis continua de mettre à l'aise ses invités par sa voix mélodieuse. Calion avait sorti de l'une de ses poches de quoi noter afin de garder une trace écrite de l’important, de ce qu’il devrait se rappeler. Les trois Elfes l'écoutaient attentivement surtout Calion. En effet celui-ci ne voulait pas se ridiculiser à nouveau devant ses pairs.

Calion notait et se répétait dans sa tête, comme pour ne pas oublier «  Artefacts anciens et puissants ; Fraternité de Yavannamire ? » Le Noldo n'avait jamais entendu ce nom. Qu'était-ce ? Une secte ? Une organisation armée comme l'Ordre de la Couronne de Fer ?

Lethrilis continua tout en mentionnant le trio Rustir-Gelmir-Arminas. L'Elfe poursuivit, Calion la fixait . Celui-ci fut surpris lorsque son hôte parla de Gar Thulion, le Noldo posa son regard sur le sol à cet instant, non pas pour regarder dans le vide  mais pour réfléchir  et replonger en vitesse dans ses souvenirs. L'Ambassadeur du Conseil Elfique nota tout de même le nom de « Lindor » suivit de « Gar Thulion ». D'autant plus que Lindor avait été retrouvé mort.

« Très très intrigant en effet … » se surprit-il à dire à haute voix.

La Forêt de Druadan, voilà un endroit que ses pieds n'avaient jamais foulé. Il ne savait rien de ce pays boisé. À quoi ressemblaient ses habitants ? D'ailleurs, il y en avaient-il ? Quelles couleurs ont leurs arbres en cette saison ? Quels animaux se terrent sous les racines de ce pays ? Tant de questions auxquelles Calion devra répondre lui-même.

Quand Lethrilis eut terminé Calion prit la parole.

« Dites-moi Lethrilis, savez-vous comment est mort ce Lindor ? Ayant vécu à Gar Thulion et protégé ses frontières, je peux témoigner de la sûreté de la Cité. Le Noldo marqua une pause et but une gorgée d'eau afin de se rafraîchir. Je me pose la question suivante : Rustor n’a-t-il pas eu vent de ce décès si soudain alors qu'il sait dans l'instant qui franchit ses frontières ? Il posa sa main gauche sur son menton imberbe. Je trouve moi aussi cette rumeur intrigante voire irrationnelle. Il sourit à Lethrilis. Dans tous les cas c'est surprenant. »

Calion but à nouveau quelques gorgées d'eau, sa gorge était asséchée juste avant.

« Qu'est-ce que la Fraternité de Yavannamire ? Et de quels artefacts parlons-nous ? »

Des artéfacts, des reliques, Calion en avaient contemplé des centaines. Des épées, des bijoux, des armures ainsi que des oeuvres d'art, il en avait vu plus que nécessaire.

« Aussi Ma Dame, parlez-moi de la Forêt de Druadan je vous prie. Que ou qui pourrons-nous y trouver ? Il y a-t-il une quelconque hostilité à laquelle nous pourrions nous confronter ? Auriez-vous quelques conseils à prodiguer ? Avez-vous un contact là-bas ? Ça fait beaucoup de questions je sais mais je ne veux pas partir dans l'inconnu, j'espère que vous me comprenez. »

Calion regarda ses deux compagnons.

« Deux choses encore … Nous sommes-nous déjà vu ? À mesure que je vous regarde, vous m’êtes familière. Et enfin pourriez-vous nous indiquer où nous réapprovisionner s'il vous plaît ? »

Il termina son verre d’eau.

« Dans tous les cas nous ferons le détour par Gar Thulion, j'aimerais résoudre ce mystère Lindor. J’y ai encore quelques connaissances, peut-être pourront-elles m'être d'une certaine utilité »


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Missive des Erudits EmptyMar 20 Oct 2020 - 12:32

Lethrilis s'était tue durant le long laïus et le flot de questions de l'ambassadeur. Les compagnons de Calion étaient silencieux, spectateurs de la conversation entre les deux elfes. Si elle connaissait certaines réponses aux questions du noldo, elle ne pourrait sans doute pas répondre à toutes.

"Les décès de Lindor n'a rien de surprenant ni de soudain. Il était à Gar Thulion avant même que vous n'en défendiez les frontières. C'était un elfe de noble lignée, un cœur pur ayant sombré dans la folie."

Elle lança un regard à Calion sans que celui-ci ne puisse déterminer avec celtitude si elle faisait un quelconque parallèle avec sa propre situation.

"De ce que j'en sais, après la Guerre de l'Anneau, il s'est établi en Ithilien dans les forêts proche d'Henneth Annun. Il y avait rencontré l'amour. Lorsque les envahisseurs orientaux et sudistes ont pris l'Ithilien en tenaille, il a fuit au cœur de la bataille avec une poignée de ses fidèles. Sa femme est morte dans la bataille et on dit que l'attitude de ses alliés humains l'a profondément déçu. L'Histoire a perdu sa trace mais la rumeur veut qu'il se soit caché à Gar Thulion qui était à l'époque à l'abandon. Il fut l'un des premiers à rejoindre les Elfes Renégats, cherchant sans doute une revanche sur les hommes. Les circonstances de sa mort sont assez floues mais il aurait périt lors de la reprise de Gar Thulion par Rustor."

L'histoire de Lindor était triste, la colère avait envahi son cœur le faisant devenir pire que ce qu'il avait toujours combattu. Lethrilis ne l'avait jamais rencontré mais elle avait entendu de nombreux chants sur son amour fou pour Faelnoer et sur sa puissance au combat.

"Le lien à faire entre Lindor et ces étranges artefacts me semble assez nébuleux... néanmoins, je doute qu'un détour par Gar Thulion ne vous soit d'une grande utilité. Vous rester bien entendu maître de votre temps et de vos pas, mais sachez que vous n'êtes probablement pas les seuls à arpenter cette piste."

Les rumeurs se faisaient insistantes, difficiles à nier à force d'être entendue jours après jours. Ces artefacts attiraient l'attention et les convoitises. Tout ceux qui avaient pris part à cette quête n'étaient pas bien intentionnés.

"Il est difficile d'être en contact avec les Druedains. Ils sont secrets, peu enclins à la rencontre et vous risquez davantage de vous perdre à jamais dans leurs forêts que de les trouver s'ils ne souhaitent pas."

Lithrilis pouvait se vanter d'avoir, à peu de choses près, ses entrées partout en terre du milieu. La forêt de Druadan, tout comme les mystérieuses forêts d'Eryn Vorn, restaient malheureusement en dehors de sa zone de contrôle. Elle y était déjà passé, avait eu des contacts avec les druedains mais n'avait jamais réussi à construire de relation durables avec eux. Elle partageait leur amour de la nature mais ne saisissait pas toujours les subtilités de leur culture primitive.

"Je peux néanmoins vous proposer quelque chose qui pourrait vous aider."

Elle se retourna, fouillant dans la sacoche qui se trouvait juste derrière elle et en sortit un petit paquet enveloppé dans un tissu brillant. L'objet faisait la taille d'une petite tête.

Les elfes furent saisi de surprise quand Lithrilis retira le tissu qui recouvrait l'objet car c'était en effet une tête. Un examen attentif permettait de voir qu'il s'agissait d'une tête de pierre mais le réalisme incroyable de sa sculpture était confondant.

"Cet objet vous permettra sans nul doute d'entrer en contact avec les druedains..."

Lithrilis avait un petit sourire moqueur dont la motivation restait mystérieuse.

"Néanmoins, je l'ai obtenu à grand coût et si je vous ai rendu service gracieusement avec l'information que je vous ai déjà transmise... cette tête de pierre aura un prix."

L'elfe tourna la tête, scrutant les réactions de ses interlocuteurs. Elle s'arrêta soudain, fixant Sighild droit dans les yeux.

"Que m'offrez vous ? ?"


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Sighild Baldrick
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Missive des Erudits EmptySam 24 Oct 2020 - 12:27
**



La jeune enfant regarda au loin sa sœur.  
Leurs retrouvailles furent éphémères mais heureuses.
Celeannar courut, aussi loin qu’il lui fut permis, serrant précieusement dans ses mains l’anneau sigillaire confié par son aînée.
Des larmes coulèrent sur son si doux visage, des larmes de tristesse mais aussi de fierté.
Elle cria son nom, pour lui adresser un dernier au revoir.
Au loin, cette voix, emplit d’amour et de tristesse, fut entendue par la petite compagnie.
Elwing sentit les regards de ses deux amis sur elle, mais la mage resta stoïque  et se contenta de regarder vers l’horizon.

Un long périple les attendait.

Il lui fut appréciable de se retrouver avec ses deux plus fidèles amis. Ils échangèrent sur leurs expériences, sur leurs souvenirs. La jeune elfe apprit beaucoup de Calion et de Voronwë.
Sighild resta proche de Calion. Intriguée et inquiète pour sa santé, elle prit soin de lui avec la plus grande bienveillance.  
Quant à Voronwë, elle ne le négligea nullement. Mais il était difficile pour une Baldrick d’être si expressive dans ses sentiments…



**

[justify]La rencontre avec Ithrilis fut à la fois intéressante et particulière. Cette dame semblait en savoir plus qu’elle n’y paraissait et semblait aussi se délectait de sa position face aux représentants du peuple d’Imladris.
Sighild s’était contentée d’être respectueuse, d’observer et d’écouter attentivement l’échange entre son ambassadeur et cette dame.

Puis, elle sortit de ses affaires un objet susceptible de les aider. La magicienne examina au loin l’objet et le souvenir d’une leçon avec son maître lui revint en tête.

De toute évidence, il n’avait pas d’autre choix que d’avoir cet objet et plus particulièrement les informations qu’il pouvait contenir.

Mais tout dans l’attitude d’Ithrilis alertait la mage, elle ne laissa cependant rien paraître.

Vint alors l’instant que Sighild attendait : le service ne serait pas sans intérêt et utiliser les dons d’un mage pouvait être une belle opportunité. L’élève de Mithrandir ne lâcha pas ce contact visuel entre elles : [/justify]


« Vous attendez donc un service contre un autre service. »répondit-t-elle calmement tout en continuant à fixer sa perfide interlocutrice.

La mage se leva alors et avança d’un pas gracieux vers Ithrilis. Le bruit de son bâton foulant le sol raisonna autour d’eux.

Avec délicatesse, et sans se soucier de la réaction d’Ithrilis, la mage prit l’objet et l’examina plus attentivement. L’objet était magique, il n’y avait pas de doute là-dessus…elle était curieuse de savoir comment cette dame avait fait pour se le procurer. Peut-être mentait-elle, peut-être lui avait-on tout simplement donné ? Tout en effectuant ce procédé, elle reprit :
« Je dois cependant vous préciser que je suis mage, non pas mercenaire, ni malandrin…Veuillez cependant croire que je vous serai reconnaissante et redevable des précieuses informations dont vous pourriez nous faire part.» elle reposa délicatement l’objet et resta face d’Ithrilis et dos à ses amis « Parlons donc sans ambage, qu’attendez-vous exactement ? ».

Il était évident qu’Ithilis avait une idée en tête. Mais ils n’avaient pas d’autres choix que d’accéder à sa demande.

Cependant, Sighild se devait de la mettre en garde sur ce souhait. Si les informations étaient à la hauteur de ce qu’ils recherchaient, Ithilis n’aurait pas à faire à une ingrate.

Dans le cas contraire, et en cas de duperies…elle verrait probablement une facette de Sighild méconnue de tous.

Car mieux ne valait pas mettre une mage en colère…
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Aldarion
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Missive des Erudits EmptyLun 26 Oct 2020 - 12:50

Sighild paraissait à la fois méfiante et désireuse de montrer de quel bois elle se chauffait. Cela amusait beaucoup Lithrilis.La magicienne était une belle femme, elle était puissante mais également jeune. La responsabilité qui pesait sur ses épaules était lourde à porter. Lithrilis avait souvent entendu parler d'elle et avait même pu l'observer à la dérobée.

Sa réponse, pleine d'idéalisme était parfaitement en cohérence avec la naïveté de son compagnon,l'inénarrable Calion Palantir. Elle connaissait moins Voronwe en dehors de ce qui pouvait se dire sur ses prouesses au combat. Néanmoins, connaissant les ennemis qui se placerait sur leur route, elle s'inquiétait sur leur capacité à leur faire face. Les trois elfes allaient devoir mettre les mains dans la boue.

"Vous êtes aujourd'hui lancée dans une quête qui vous demandera peut-être d'être pire que des mercenaires ou des malandrins. Les hommes semblent endormis face à l'enjeu et il nous faut reprendre la main... et cette main devra peut être accepter d'être quelque peu salie."

Elle remarqua l'intérêt marqué de la magicienne pour la tête de fer. Elle dégageait une énergie qui n'était pas naturelle. Même si Lethrilis souhaitait faire une bonne affaire, elle se réjouissait de se débarrasser de l'objet. Le visage de pierre arborait une expression de souffrance et l'elfe avait même eu parfois le sentiment d'être observée.

Sans surprise, Sighild ne proposa rien de concret. Elle craignait sans doute de laisser dans la négociation plus que ce que son interlocutrice attendait. Pourtant, l'informatice n'avait réellement aucune attente particulière. La reconnaissance n'était cependant pas suffisante pour la convaincre.

Elle réfléchit un instant, imaginant ce qu'elle pourrait bien demander. Elle observa le bâton de la magicienne qu'elle faisait négligemment trainer au sol. C'était un bel objet qui recelait sans doute de nombreux pouvoirs. Rien que la pierre de lune en son sommet devait valoir son pesant d'or. L'elfe repensa alors à la sombre nuit d'hiver durant laquelle elle avait réussi à obtenir la tête de pierre. Elle repensa à sa souffrance, à ses difficultés et aux risques qu'elle avait pris. Cela valait bien un beau bâton.

"Votre bâton me semble être un bel objet. Sa possession me permettrait sans doute d'oublier tous mes efforts pour obtenir cette tête. Je doute de savoir en user comme vous le faites mais je lui trouverai sans nul doute une utilité. Il est de toute façon bien trop voyant pour une mission requérant un minimum de discrétion."


Elle laissa ses mots flotter dans l'air un instant, permettant à la magicienne de mesurer le sacrifice demandé.

"Sinon, fit-elle avant de laisser répondre Sighild, vous pouvez également prononcer un serment. Le serment de me rendre un jour un service équivalent, sans poser de question. Ce serment vous le ferez devant les valars et moi seul pourrai le défaire."

Les elfes connaissaient le poids des serments dont certains avaient contribués à la chute de leur peuple. S'engager dans cette voie était sans doute risqué... mais c'était ça ou perdre son bâton. Ils pourraient également passer leur chemin et tenter leur chance sans la tête de pierre. Cependant, si Rustor les avait envoyés rencontrer Lithrilis, c'est qu'il devait savoir que son aide serrait précieuse.


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Sighild Baldrick
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Missive des Erudits EmptyDim 29 Nov 2020 - 11:36
« Vous n’y pensez pas ! » dit Calion, furieux.

« C’est impossible ! Nous ne pouvons accepter! » ajouta Voronwë.

La magicienne resta de marbre face à leurs réactions. Bien qu’elle continuait à leur tourner le dos, Sighild fut touchée d’entendre ses amis s’unirent pour la protéger.

Le chantage qui venait d’être proposé par Lithrilis était complexe à accepter et ils le savaient tous. Déposséder un mage de son bâton, c’était comme lui prendre son âme et ce serment n’augurait pas bon présage.

Lithrilis attendait cependant sa réponse, la jubilation pouvait se lire sur son visage, elle sentait sa victoire proche. Elle semblait se délecter de la soumission à venir de la mage…mais qui ne ressentirait pas cela ?


« Laissez-nous… » Finit-elle par répondre, lasse. Ses deux amis allaient parler mais elle reprit aussitôt « Laissez-nous… » Insista-t-elle plus fermement.

Sighild avait soudainement pâli face à la décision qu’elle venait de prendre, et elle ne voulait pas que ses amis se prêtent au déshonneur qu’elle allait vivre. Elle sentit les regards de ses amis se planter sur elle mais aussi envers leur pernicieuse interlocutrice avant de quitter les lieux.
« Vous êtes très forte… » admit-elle.

La magicienne coucha son bâton dans ses deux mains. Sa décision était prise. Elle resta cependant un faible instant à regarder son arme, se souvenant de chaque instant de sa vie depuis qu’elle avait découvert son don. Avec une extrême douceur, elle caressa de ses pouces le bois puis fixa sa précieuse pierre de Lune.

Ce fut les yeux plein de larmes que la magicienne fixa Lithrilis, insensible à ses émotions, elle lui demanda d’abord le crâne. Elle écouta ses directives mais n’eut pas besoin de plus d’explications, elle savait comment fonctionner cet objet et cela n’avait rien de complexe pour une mage comme elle. Contrairement à d’autres artefacts magiques, celui-ci n’était que d’un faible niveau et à porter de tous.

Lithrilis lui donna donc, jubilant de nouveau face à la plus-value qu’elle allait faire. Elle lui laissa ce crâne, crâne que Sighild prit.

Un regard extérieur aurait pu voir au loin une mage affaiblie, perdre sa dignité en laissant son bâton contre une information, quittant ensuite ce lieu de réunion sans se retourner et encapuchonnée pour se protéger de sa honte.

Il aurait pu voir la victoire de l’autre femme, qui disparut immédiatement à la suite de cela, bâton en main.


***


Mais…il en fut tout autrement pour les deux protagonistes.

Au moment où elle s’apprêtait à partir, Sighild se stoppa net.


« …mais je pense que nous nous sommes mal comprises. » elle se retourna vers Lithrilis qui venait tout juste de poser ses mains sur ce bâton.

Le choc fut immédiat, elle se brûla aussitôt les mains et le bâton disparut. En peu de temps qu’il n’en fallut, l'elfe fut bloquée dans son siège et fut également dans l’impossibilité de parler.

La magicienne resta sur place, son petit tour de comédie avait parfaitement fonctionné à en juger de la stupéfaction de son interlocutrice. Ses larmes avaient disparu pour laisser place à un regard des plus durs.

Son bâton réapparut alors dans ses mains :


« Vous resterez ainsi aussi longtemps qu’il le faudra. Débattez-vous, et l’étreinte se resserrera davantage, hurler et il vous sera de plus en plus difficile de respirer. » ce que Ithilis comprit assez rapidement. « Personne ne pourra vous entendre, ni vous voir car vous êtes déjà partie pour eux. Je vous déconseille de tenter de nous retrouver, ou de vous venger d’une quelconque manière que ce soit, vous risquerez de perdre bien plus qu’en ce moment même. » reprit-elle d’un ton sans appel.

A cet instant, Sighild était différente. Tout dans son attitude et dans sa posture laissa paraître à une mage confirmée, une mage puissante. Lithrilis put d’ailleurs sentir cet aura magique pur, qui imposait un certain respect.

Et c’était justement ce manque de respect qui coûta ses deux mains brûlées, mains qui étaient d’autant plus douloureuses posées sur la chaise qui la retenait prisonnière.

Encapuchonnée, la magicienne quitta les lieux, son bâton disparut au même moment.

Une nouvelle comédie devait alors se jouer pour elle.

Sighild arriva affaiblie devant ses amis, le pas lourd, le visage plein de larmes. La belle ne dit aucun mot, ses compagnons comprenaient parfaitement le sacrifice qu’elle venait de faire.

Elle confia le crâne à Calion d’une main tremblante et demanda à Voronwë de montrer avec lui à cheval, elle était trop faible pour galoper. Son cheval les suivrait dans tous les cas.

Les trois compagnons quittèrent les lieux. La magicienne resta contre Voronwë, qui semblait inquiet de la voir ainsi. Elle resta blottit contre lui et s’endormit rapidement.


***


Les trois compagnons furent assez loin de Caras Galadhon et à labri de tout regard. Ils pouvaient désormais actionner ce crâne et connaître les informations qu’il contenait.

Sighild était réveillée et ne parlait toujours pas, malgré les gestes bienveillants de ses amis et de l’affection de Voronwë à son égard.

La magicienne avait le regard vide, il était plongé dans le paysage qui les entourait.

Les deux amis parlèrent du crâne et suggérèrent de l’actionner pour mieux connaître leur prochaine destination.


« Vous avez raison, il est temps ». Sighild s’était alors levée, bâton en main. « Pardonnez-moi pour ce tour, il n'était pas dans mes intentions de vous duper. » elle s'inclina et leur expliqua ce qu’elle avait fait et ce qui était arrivé à Lithrilis.

La belle eut soudain une faible pensée pour Rustor...de plus amples explications seraient de rigueur à son retour.
***


Et pendant ce temps, très loin de ce camp, Lithrilis fut libérée de cette emprise magique après plusieurs heures de souffrance.

Reprenant son souffle, elle put constater que ses mains n’avaient plus aucune blessure et que des pierres précieuses, bien réelles, étaient posées sur la table.

La mage lui avait sans doute donné une bonne leçon…mais elle s’était montrée finalement juste à son égard, voire trop.

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Aldarion
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Missive des Erudits EmptyLun 30 Nov 2020 - 9:49
Sighild avait fait fort, très fort, trop fort ? S'attaquer frontalement à une personne dont on ignorait presque tout, tant au niveau de sa puissance que de son réseau, était particulièrement téméraire. Lithrilis était agaçante mais elle n'en demeurait pas moins au cœur de l'information elfique et de ce fait dans les bonnes grâces de la plupart des seigneurs elfiques.

Le trio était parvenu à sortir de la Lothlórien sans être inquiété et cela tenait déjà du miracle. Néanmoins, tandis qu'ils s'approchaient de la lisière de la forêt, une voix retentit dans la tête de la magicienne. C'était une voix masculine mais dont elle ne parvenait pas à reconnaître le timbre.

"Respirez tout votre saoul l'air de la Lothlórien et emplissez vos yeux de la beauté de nos arbres. Vous ne serez plus jamais la bienvenue dans nos forêts, Sorcière. La magie n'est pas qu'une question de puissance. La magie est de la prudence et de l'humilité."

Comment Sighild allait-elle réagir à ces mots ? Parviendrait-elle à cacher son trouble à ses compagnons ? Elle avait fait un choix pour aider la cause de ses compagnons mais devrait sans doute en assumer seule les conséquences. Peut-être qu'au final la prophétie de Lithrilis se réalisait déjà : elle devrait accepter de se salir les mains.

Tandis que les trois cavaliers continuaient leur route, ils entreprirent d'utiliser la tête de pierre qu'ils avaient reçu pour s'orienter. Néanmoins, malgré toute sa science magique, la magicienne n'était pas capable d'en tirer quoi que ce soit. Il émanait de la tête une puissance magique importante mais également une souffrance sourde et lancinante. Dans tous les cas, rien d'exploitable à première vue. Si elle tentait de le forcer, l'objet lui renvoyait à son tour davantage de souffrance. De toute évidence, malgré son apparence simpliste, la tête renfermait un pouvoir bien plus ancien et puissant qu'il n'y paraissait. Cette magie était au-delà de ses compétences.

Les elfes devaient désormais faire un choix. Ils pouvaient aller chercher l'aide de quelqu'un de plus puissant pour tenter de percer le mystère de cette tête de pierre. Néanmoins, Lithrilis était surnommée "la maîtresse des murmures" et le bruit des exploits de Sighild devaient déjà avoir commencé à circuler. Il n'était pas certain que l'accueil serait à la hauteur. De plus, Lithrilis les avait encouragés à se hâter dans leur quête. Tout détour pouvait être fatal.

D'un autre côté, se rendre à la forêt de Druadan sans plus d'indice se révélait également hasardeux. La tête pourrait-elle davantage servir dans son environnement ? Lithrilis avait promis que l'objet leur permettrait d'entrer en contact avec le peuple des forêts.

Dans tous les cas, ils se devaient d'avancer pour maintenir le rythme.



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Sighild Baldrick
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Missive des Erudits EmptySam 23 Jan 2021 - 7:17
La magicienne était en train d'expliquer à ses compagnons les raisons qui l'avaient poussé à agir de la sorte : il lui fut inconcevable de se soumettre à de pareilles demandes et il en serait ainsi jusqu'à sa mort. Elle espérait que Voronwë et Calion comprendraient son choix...dans le cas contraire, ils seraient pour la première fois en désaccord.

Elle fut soudainement stoppée dans ses explications par la sentence qui venait d'être prononcée. La stupéfaction se lut dans un premier temps sur son visage : il aura donc fallut peu de temps pour son orgueilleuse interlocutrice pour se plaindre, à croire qu'elle n'avait visiblement rien compris et probablement pas acceptée d'avoir été bernée.

Mais ça n'était pas tant cette attitude qui mettait la magicienne dans cet état : ce fut sans nul doute cette sentence peu objective. La magicienne avait froncé les sourcils et semblait en colère, ça n'était pas juste.

Afin d'être totalement transparente envers ses amis, elle leur expliqua ce qu'elle venait d'entendre et reprit même avant qu'ils n'aient eu le temps de dire quoique ce soit :
"Il semblerait que l'impartialité des elfes ne soit plus de ce monde, ou tout au moins en ces lieux. Sans aucune vanité de ma part, une telle décision n'est pas judicieuse et met en péril notre quête. Et je ne peux vous laisser ainsi..." elle posa son regard sur Calion et reprit "Je vous ai fait la promesse de vous accompagner Calion, la promesse de vous aider et de vous secourir." Elle regarda ensuite le ciel, les arbres "Je répondrais de mes choix et de mes actes à la fin de cette mission, et je ne serai pas la seule à y répondre par ma foi je le jure."

La magicienne, d'ordinaire respectueuse des ordres donnés, ne souhaitait pas respecter cette sentence. Mais un tas de questions lui vint en tête: Le peuple des elfes était-il conscient de ce qu'il se passait actuellement? De la potentielle menace qui les guettait? Etait-ce volontaire? Et que penseraient Calion et Voronwë de tout cela? Le Hérault changera-t-il d'avis sur sa personne? Eprouvera-t-il toujours les mêmes sentiments à son égard?

Tant de questions lui vinrent en tête et cet air songeur ne passa pas inaperçu. Elle repensait à sa rencontre récente, aux ordres de Rustor...des explications seraient de rigueur à son retour.
"Mais pour l'heure, continuons" elle fit reculer ses amis de quelques pas et se tenait devant le crâne, posait délicatement sur un tronc d'arbre.

Dans un dialecte ancien, la magicienne essaya à plusieurs reprises d'ouvrir le crâne : en vain. Mais Sighild demeura un instant têtue et bien déterminée à ouvrir ce crâne. A chaque tentative, ses paroles devenaient de plus en plus grave, de plus en plus lourde et le vibrations que pouvaient faire ressortir le crâne étaient douloureuses : elle eut le sentiment que des pics s'enfonçaient dans son corps.

La dernière tentative fut la plus douloureuse pour Sighild : elle réussit à ouvrir un petit peu le crâne et la vision qu'elle eut lui fut des plus douloureuses : elle se voyait nue, pleine de sang et dans une folie sans précédent. Elle se voyait rire et danser, et ce regard ,qui n'était pas le sien, lui rappela un vieil adversaire. Elle s'entendit alors dire "N'aie pas peur...n'aie pas peur" d'un air moqueur et enfantin.

Ce fut la main de Voronwë qui la sortit de cet effort et de son effroi, il l'avait agrippé par l'épaule et l'avait fait reculer vers lui, rompant ainsi cette dernière tentative. Le Hérault la tenait fermement, elle les voyait lui parler, dire son nom mais n'entendit rien sur le coup.

De l'extérieur, le visage de la magicienne était livide et du sang coulait de son nez. La magicienne ne s'en était pas rendue compte, trop concentrée sur ce qu'elle vit.

Appuyée contre le Hérault, Sighild regarda ses deux amis, à la fois surprise et gênée. Des larmes lui montèrent aux yeux et elle reprit :
"Je...je suis désolée...je n'ai". Plus aucun mot ne sortit de sa bouche.

La belle semblait à la fois désemparée et déboussolée par tout ce qu'elle venait de ressentir et de voir. Elle continuait à regarder ce crâne, tout en restant à la fois songeuse de tout ce qui venait de se produire. Une part d'elle voulait comprendre les mystères de ce crâne, une autre voulait retrouver cette pernicieuse "Dame" pour la tuer, elle voulait la maudire, car quoiqu'ils auraient fait le résultat aurait été le même. Une certaine colère grandissait en elle, un sentiment qui n'était pas dans ses habitudes.

Pour l'heure, des décisions devaient être prises, et le plus rapidement possible, le temps leur était comptait...
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Calion Palantir
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Missive des Erudits EmptyLun 8 Fév 2021 - 18:25
Lethrilis avait donné quelques informations concernant Lindor. Cela remontait à quelques années auparavant, Calion ne l’avait pas connu. Un Elfe renégat comme certains autres, déçus et emplis d’amertume. Elle indiqua que d’autres personnes étaient également sur cette piste. Un nom qui revient alors qu’il n’est plus est signe de mauvais augure. Comme attendu, Lethrilis confirma qu’entrer en contact avec les Druedains ne serait pas une mince affaire. Mais Calion se devaient d’y aller.

Calion, tout comme les deux autres Elfes, fut surpris quand Lethrilis leur présenta un objet recouvert d’un tissu qu’elle retira. Il s’agissait d’une tête.

"Une tête ? Pensa Calion. C’est magique ?"

Peu après Lethrilis provoqua à nouveau la surprise du groupe lorsque celle-ci proposa son marché à Sighild. Cette dernière examinait l’objet et toutes les deux discutaient. Calion et Voronwë se retrouvaient spectateurs de la situation qui se jouait devant eux. Pourtant le Noldo comprit que la discussion commençait à tourner autour du bâton de la magicienne. L’affaire se compliquait au fur et à mesure que les deux femmes s’entretenaient. Le sang de Calion ne fit qu’un tour.

"Vous n’y pensez pas !" S’offusqua-t-il, furieux d’entendre Lethrilis supposer le don de son bâton par Sighild.

"Cet échange n’est qu’une vaste blague, une totale supercherie", murmura-t-il à Voronwë.

"Laissez-nous" dit alors la magicienne mais avant que ces deux compagnons ne répliquent elle insista. Les deux Elfes sortirent, confiants mais frustrés. Ils attendaient à l’extérieur et n’entendait que les gazouillis d’oiseaux de la capitale de la Lothlorien. L’attente durait, Calion voyait la perspective de repartir avec le crâne s’amenuir d’un autre côté il ne souhait pas du tout que Sighild se sépare de son bâton. Voronwë tentait d’écouter voire d’entendre mais rien ne sortait de la demeure de Lethrilis.

Soudain, Sighild sortit du domicile de l’informatrice, elle était encapuchonnée et semblait triste et très affaiblie, elle pleurait. Calion ne voyait ni bâton ni crâne. Il était prêt à rentrer récupérer le bien de Sighild. Mais Sighild lui tendit la tête de pierre et Calion la récupéra et la rangea dans une besace lorsqu’il récupéra son cheval. Après avoir reprit sa route, le groupe fit une halte afin d’actionner la tête. Sighild acquiesça et s’excusa du tour qu’elle avait joué à ses amis. Ele s’inclina et leur expliqua tout ce qu’il s’était passé.

"Vous n’avez pas manqué de cran ma chère, mais je pense que des explications s’imposeront à Rustor, il s’agit d’une de ses informatrices capitales. Mais maintenant nous allons au-devant de graves problèmes si nous échouons dans notre quête. Il marqua une pause et adressa un sourire à son amie. En tout cas vous êtes une formidable actrice Sighild." Cette dernière expliqua ensuite le message qu’elle venait de recevoir de Lethrilis. Calion lui renouvela sa confiance que jamais elle n’avait trahi.

"Nous ne pouvons plus revenir en arrière. Nous devons obligatoirement rentrer victorieux puis nous verrons l’accueil que nous réservera Rustor. Il toussa. Sachez juste une chose mes amis, je ne suis pas ici pour LUI, je suis ici pour les Elfes, ce que je fais, c’est pour notre peuple, notre race. Tous trois sommes liés depuis tant d’années, nous devons nous en remettre les uns aux autres."

Sighild ne réussit pas à ouvrir la tête de pierre et devant cet échec Calion dit : "Eh bien, nous manquons cruellement de savoir … Nous n’allons quand-même pas y mettre un coup de hâche ? Calion se posa effectivement cette question et avait parlé sans réfléchir. Puis scrutant l’objet il demanda à Sighild. Dites … C’est peut-être idiot ce que je vais vous dire mais avez-vous pensé à murmurer vos sorts à cette tête ?"

Mais la magicienne était trop fatiguée par toutes ses précédentes tentatives et était réellement à bout de force cette fois-ci. Le Noldo n’insista pas plus longtemps.

Les minutes défilaient mais plus rien ne se passait. Sighild restait focalisée sur le crâne tandis que Calion étudiait ses cartes et s’orientait. Quant à Voronwë, il s’occupait des chevaux.

Une heure plus tard, le soleil se couchait, les murmure de sorts à la tête s’étaient révélés inefficaces. Le trio d’Elfes dut monter ainsi son camp. Le petit groupe trouva rapidement un endroit discret où monter son bivouac. Calion alluma le feu, la fraicheur d’octobre avait envahi la vallée de l’Anduin. Au Nord-Est, Calion apercevait les ruines de Dol Guldur.





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