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 Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière

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Evart Praven
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Evart Praven

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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyVen 9 Fév 2024 - 22:51
Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière
RP Ahaal


Quand on y pensait, il n’y avait probablement rien de plus étrange que le crépuscule par un jour comme aujourd’hui. Alors que le soleil finissait sa course derrière l’horizon, probablement à la recherche d’un peu de repos, il y avait une heure où le ciel brillait de mille feux. Les nuages se teintaient d’or et les visages s’illuminaient de mille couleurs. Dans les plaines de terres ocre du sud du Harondor, le temps semblait comme s’arrêter pendant le crépuscule comme si tout l’or du monde se déversait sur ses habitants. Etrangement, il suffisait alors de quelques minutes de plus pour que l’obscurité la plus profonde envahisse la terre entière. Pour la plupart des gens, c’était un moment où il valait mieux rester chez soi, en effet, la nuit n’était que danger et malédictions. Ce ne serait pas le cas ce soir dans le petit village d’Adakaran. Dans les faubourgs, sur un espace vague, une joyeuse troupes de saltimbanques s’était installée. Au milieu des tentes aux multiples couleurs, des petits chemins de lampions bleus, rouges ou dorés accueillaient les visiteurs et les emmenaient vers le centre du campement. Tout le village semblait se presser ici pour profiter des festivités dans un léger brouhaha. Un couple de jeunes gens observaient avec attention les petits bijoux sur un étal :

- Tu crois qu’il y a un devin ?

- Oui, il parait qu’il est dans la tente rouge un peu plus loin. Mais c’est pas pareil que d’habitude ?

- Ah oui ?

- Oui, tu y es pas tout seul, c’est avec des genres d’herbe.

- Et ça marche ?

- Y a Jawar qu’a fait ça pour la troisième lune, pour la chasse. Il parait que ça marche.

- On ira après. D’abord, y a le spectacle, c’est bientôt. Ensuite, il parait qu’il y a une horreur dans la tente de droite, celle avec les motifs du Nord. Faudra qu’on aille la voir et le nain aussi.

- Ils en ont un vrai ? On passera voir le charmeur de serpent mais allons vite prendre nos places.


Le jeune couple qui discutait des attractions se dirigèrent vers une épaisse teinture tenue par un petit garçon qui, moyennait une piécette, les fit passer dans ce qui semblait être le petit théâtre ambulant. Nombreux étaient les habitants qui s’y dirigeaient. A coup sûr, la représentation allait bientôt commencer. Dans ce joyeux bazar, la jeune Ahaal passerait tout à fait inaperçue et, alors qu’elle passait entre deux tentes, elle fut arrêté. Un homme plus grand d’au moins trois têtes que le plus grand des hommes qu’on verrait dans toute sa vie. Serait ce possible que ce soit un troll ? Ou une autre chose bizarre de ce genre ? En tout cas, il était tout aussi moche avec son visage brulé. D’un geste lent, il leva un doigt qui semblait gigantesque pour montrer la teinture et le jeune garçon avant de dire :

- C’est par là.

Sa voix était étrange, à la fois très plate, presque monocorde, mais gutturale. On aurait dit que parler lui était douloureux. Bien obligée de s’approcher du théâtre, Ahaal fut hélée par le jeune garçon. Lui n’était pas plus haut que trois pommes et d’une voix aussi pressée que joyeux, il lui indiqua :

- Bonjour madame, t'es pas d’ici, toi ? non ? Je crois pas, hein ? Je t'ai jamais vu. Tu veux une place pour le théâtre ? Tu verrs, c’est bien, c’est nouveau. Une toute belle pièce qu’on a ramené du Nord. Elle t'intéresse ? Dis oui, tu vas voir, elle est trop bien. Hein ? C'est juste trois pièces d'Urlok, ou deux de Dur'Zork. A part si t'as des pièces du Gondor, mais y en a plus trop par ici, non ? Dis, tu veux ?
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Ahaal
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptySam 10 Fév 2024 - 14:38
Ahaal regardait le jeune garçon. Visiblement, c'était ce genre de personnes qui ne savait pas tenir sa langue, et il parlait tellement vite qu'il ne prononçait qu'un mot sur deux. Elle comprit néanmoins de quoi il en retournait, et elle réussit même à s'introduire de force entre deux phrases pour poser une question :
- Et de quoi parle-t-elle, cette pièce du Nord ?
Le jeune garçon fit un sourire qui lui fendit la face.
- Elle parle de plein de chose comme toutes les pièces mais en mieux.
- Vraiment.

Elle avait pris soin d'imiter ce ton qui tombait comme une sentence, et qu'on entendait généralement chez les parents qui commençait à gronder un vilain garnement. Il le reconnut et un vieux reflexe  faillit le faire reculer. Puis elle désigna du menton les personnes qui l'avaient précédés.
- L'entrée coute trois pièces d'Urlok ou deux de Dur'Zork, si j'ai bien compris. Pourquoi ces gens n'ont-ils payé qu'une pièce de Djafa ? Le compte n'y est pas, sauf si les valeurs des pièces ont changés.
Visiblement, elle avait pris le jeune garçon de cours. Elle fit une tentative de sourire, puis elle sortit des pièces qui valait un peu moins que le prix annoncé.
- Sauf si vous pratiquez des tarifs différenciés en fonction de vos clients, le compte y est.
Elle entra dans la tente. Ce qui venait du Nord l'intriguait.
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Evart Praven
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptySam 10 Fév 2024 - 23:22
Le petit garçon était un peu paniquée par l’intimidante présence de cette femme. Il ne l’avait jamais vu mais il avait l’impression qu’elle aurait pu le dévorer tout cru et, en vrai, c’était pas la meilleure des situations. Dans un élan de grande sagesse, il décida de la laisser entrer. Lorsqu’elle disparue derrière l’épaisse teinture, il se mit à compter et essayer de convertir ce qu’elle lui avait donné en monnaie qu’il connaissait. Il préférait être sur que bon, elle avait payé à peu près ce qu’il fallait, pour pas devoir en parler aux autres. Il allait encore se faire disputer. Heureusement, là, ça avait l’air d’aller, il pouvait garder le secret. Quelques minutes plus tard, il entra lui aussi dans le théâtre de tapisseries. Il ferait payer les retardataires mais il voulait pas manquer la pièce. Au fond, une petite scène était installée sur laquelle un homme relativement âgé au teint blafard déclamait les nouvelles. Devant, quelques bancs où étaient assis des gens importants ou très en avance, derrière eux, il y avait des gens debout. A côté de lui, il retrouva la jeune femme qui lui faisait peur, il ne savait pas trop quoi lui dire alors il bafouilla n’importe quoi avec son débit de cheval au galop :

- Ils sont nombreux ce soir. Je crois que c’est le temps. Il a fait vachement chaud aujourd’hui. Les gens. Ils préfèrent sortir le soir. Tu vois ? En plus, c’est la pleine lune. Les gens ont moins peur à la pleine lune. Sinon, il fait trop noir. Moi j’aime pas quand y a les lunes. On voit plus les étoiles.

Jetant un œil au ciel, le petit homme eut une sorte de vague à l’âme. Il avait l’air de vraiment aimer les étoiles. Les petites lueurs des lampions illuminaient son visage juvénile. En attendant, le grand acteur continuait d’annoncer des nouvelles avec une femme qui lui lançait des répliques cinglantes :

- A Djafa, l’Emir illégitime et soit disant légitime du Harondor se repose et ne fait rien. Il n'a pas l'idée de tenter aucune attaque.

- C’est une nouvelle ça ?! Genre il fait rien ? Moi je suis fait rien ! Je le crie pas sur tous les toits !

- Non, c’est vrai que bon. Note que ça ne change pas beaucoup de d’habitude.

- Ah quoi bon en parler alors ? Et plus au Nord, il se passe quoi ?

- Ah oui, on dit que le Royaume du Gondor a subi une grande défaite à Cair Andros. Tous ses hommes sont morts de la main d’envahisseurs venus de plus à l’Est. On raconte qu’il s’agit de véritables géants à la peau plus noire que le charbon et la magie plus sombre que celle des sables.

- Oulala, ça fait peur tout ça ! Fit la jeune femme en mimant grossièrement une frayeur grotesque.

- Un peu plus de frayeur devant la magie plus sombre ! M’enfin ! répondit faussement outré le vieil homme. Heureusement, ces étranges voisins et amis sont partis vers le Nord, pas d’inquiétude pour vos maisons et, bonne nouvelle, la Peste de Minas Tirith semble contenue à la ville. On arrêtera peut être d’importer des saloperies du Nord.

- T’as pas des bonnes nouvelles plutôt ?

- Bien sûr ! L’Emir et seigneur Taorin a s’échappé des geôles de la Cité Blanche ! A la pointe d’une épée arrachée à un garde de la Tour, Taorin a bataillé et combattu mille soldats avant de fuir de la ville et partir pour le Sud !

- Tu sais que quand on est le Harondor du Nord, il dit l’inverse. C’est ça qui est la mauvaise nouvelle. La fin de la peste, c’est la bonne nouvelle ou un truc du genre. On fait genre que c’est pas pareil, tu vois ?

A voix basse, le petit garçon donnait ces précisions à Ahaal. Il n’aimait pas le silence. Peu de temps après, la pièce commença. C’était la suite d’une pièce, visiblement populaire, qui était jouée par la petite troupe un ou deux ans auparavant. Elle racontait l’histoire rocambolesque du Roi Isgel de Dale, revenu de la guerre contre les orcs dans son Palais faisant face à la reine mère qui s’était déclarée comme régente. La pièce racontait toute une histoire grotesque de rivalité entre eux deux entrecoupés des bouffonneries du vieux ministre avare, du jeune valet fourbe, un nain bourru et d’autres personnages tout aussi hauts en couleur. Bien entendu, elle s’acheva par la prison pour la reine mère et tous les autres vécurent heureux pour des temps nouveaux. Juste avant de disparaitre, le garçon glissa :

- C’était bien non ? Si tu veux, faut retourner derrière là. Va y avoir les activités. C’est sympa.
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 11 Fév 2024 - 14:31
Ahaal observait d'un air critique les acteurs déclamant les nouvelles. Visiblement, certaines étaient largement exagérée. Vaincre mille soldats en étant seulement armé d'une épée, en sortant tout juste d'une prison? Mais oui, bien sûr! A côté d'elle, le jeune garçon de l'entrée commentait les commentaires. Il ne savait décidemment pas tenir sa langue. Pour sa part, elle avait pris le parti de se taire, ce qui était toujours une bonne option, et en particulier quand l'on avait qu'une vague idée de la distance à laquelle on est des lieux dont il était question. Après quoi, elle endura la pièce. Les acteurs n'étaient pas spécialement bon et passaient leur temps à gesticuler, et les gens ne riaient pas aux bons endroits. Elle comprenait mieux pourquoi ils avaient remplacé le traditionnel chapeau par une entrée payante. Néanmoins, l'histoire n'était pas complétement inintéressante. Elle applaudit une fois la pièce finie, puis le jeune homme lui proposa des "activités" qui se déroulait "derrière là", sans préciser où se trouver exactement ce "derrière là" sauf par un vague geste de la main qui englobait à peu près tous les environs. Elle le regarda d'un air sceptique, puis demanda si c'était payant, et l'emplacement exact de l'endroit où ça se passait.

#Ahaal
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 11 Fév 2024 - 19:56



Aldaril s’était finalement greffé à une caravane marchande qui prenait la direction du Sud. En effet il trainait près de la Porte Est du Rammas Echor, scrutant le moindre groupe de personnes prenant la route mais rien, personne ne partait à l’Est. Et par les temps qui couraient l’Est était évité. Le jeune homme se mit en tête de rejoindre la première caravane partant vers le Sud.


Durant des jours il marcha avec des marchands auquel il apporta sa protection moyennant un peu d’argent, il avait déjà ses provisions, et il pouvait se ravitailler en eau lorsqu’ils croisaient un quelconque ruisseau. Divers marchands d’épices revenant sans cargaison et des vendeurs de bric et de broc constituaient cette caravane, Aldaril s’y plaisait à rencontrer de nouvelles personnes et de nouveaux paysages se dressaient face à lui. Ces paysages si nouveaux qu’il pensait les rêver. L’Arnor était si loin à présent mais Les tours d’Annúminas resplendiraient sous ce soleil pensa-t-il. Son teint devint de moins en moins pâle, le soleil du Sud faisait son effet.

Dans les quelques villages qu’il traversait, les toits se faisaient de plus en plus plats et des arbres et des animaux nouveaux se présentaient à sa vue.

Aldaril s’était retrouvé un soir dans le petit village d’Alkaran selon l’un des marchands.

« Une charmante bourgade » avait-il dit.

Aldaril eut l’occasion de la visiter la journée. Tandis que le soleil disparaissait à l’Ouest, l’homme flânait à des tentes colorées, des jongleurs pratiquaient leur art devant quelques passants. Un grand nombre d’habitants avaient fait le chemin depuis leur domicile pour assister au spectacle présenté ce soir. L’Arnorien entra sous le chapiteau une fois quelques piécettes données à un garçonnet.

La représentation avait débuté par un genre de récapitulatif des nouvelles du monde, Aldaril en connaissait la majeure partie pour dire vrai. Il était un peu déçu de s’être débarrassé de pièces gagnées honnêtement pour cela.

« Ces nouvelles sont loin d’être fraiches. » dit-il à une demoiselle à côté de laquelle il était assis.

Néanmoins la représentation se poursuivit, les acteurs ne sortaient pas de l’Ecole de Minas Tirith mais le temps passa assez vite et Aldaril se prit à rire quelques fois.

La pièce se termina et l’Arnorien applaudit comme le restant des spectateurs, bienheureux d’avoir passé cette soirée. Il sortit pour entendre le garçon proposer à la demoiselle de la rejoindre pour des activités.
***

Le garçon haussa un sourcil.

« Non non rien de payant. Ca te dit de rejoindre la troupe ? Tu verras on s’amuse, on rigole bien, faut juste faire quelque chose que tu sais faire et qui pourrait servir. J’aime bien comment tu causes et puis ça fera une nouvelle tête, Tonton serait content et moi aussi ! Tu sais faire quoi ? Allez dis-moi ! » Il sourit.

Aldaril avait entendu de loin et ne put s’empêcher de s’incruster dans la conversation.

« Et y a besoin d’une escorte pour ta troupe ? »

La jeune femme se retourna pour revoir son voisin de spectacle, le garçon ne sut quoi répondre à part :

« Faut d’mander à Tonton. C’est lui qui commande. C’est vrai qu’on s’est fait attaquer en plus pas plus tard que y a deux semaines. »

« Si je peux être utile… Soumit Aldaril. Va donc demander à ton oncle mon grand. »

« Ben c’est pas mon oncle » répondit le garçon, s’éloignant.

L’Arnorien haussa un sourcil à son tour. Il porta son regard sur la jeune femme et baissa la tête.

« Aldaril pour vous servir. Il releva la tête. Vous venez de très loin je présume, tout comme moi. Qu'est-ce qui vous amène ici ? »


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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyLun 12 Fév 2024 - 20:24
Le jeune garçon avait proposé à Ahaal d'intégrer la troupe, et elle n'avait pas eu le temps de lui demander vers où ils pensaient se diriger, ce qui allait considérablement influencer sa décision. Elle ne doutait pas de pouvoir l'intégrer: elle se targuait de pouvoir traiter, ou au moins soulager momentanément, la plupart des maux courants de ces contrées, et avait une connaissance suffisante des plantes.

Elle observa attentivement l'homme étrange qui avait été son voisin durant la représentation. Il avait la peaux affreusement pâle et elle se demanda s'il couvait quelque chose. Il s'agissait manifestement un guerrier, ou du moins savait se battre, ce qui ne l'impressionnait pas outre mesure. Tout le monde pouvait tuer. Il arrivait même que ce soit un accident. Ce qu'elle faisait était déjà beaucoup plus complexe. Néanmoins, c'était quelqu'un de poli.


- Je suis Ahaal, fille de Reû Main-Habile et de Toohi Charmeuse-de-Serpents, du clan de la Rivière Asséché de la tribu nomade des Chercheurs de l’Eau.

Il sembla un peu perdu, et elle se sentit obligée de préciser :

- Je viens du sud. Le peuple nomade est celui du désert profond.

Elle fit une tentative pour avoir l'air avenante - ça ne lui venait jamais naturellement. Pour ce qui était des motifs de son voyage, elle n'avait pas l'intention de les divulguer, ç'aurait été contre-productif.

- Je suppose que vous êtes arrivé ici en escortant une caravane.

Ce n'était pas bien difficile à deviner compte tenu que c'était, avec le troupe, dont il ne faisait visiblement pas parti, et l'hypothèse peu probable qu'il soit dans une situation similaire à la sienne, à peu près la seule raison qui aurait pu amener un étranger dans les parages. pour ce qui était de l'escorte, il l'avait lui même dit.

- D'où provient elle ?
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyMer 14 Fév 2024 - 17:56



« Enchanté Ahaal… »

Aldaril sourit lorsque celle-ci précisa sa provenance, et lui répondit.

« Je n’étais jamais descendu si loin au Sud… Et vous me dites qu’il y a encore plus au Sud ? » Il rit.

Il regarda autour d’eux et vit que les jongleurs avaient repris de plus belle leur spectacle. Beaucoup d’enfants s’étaient amassés autour des artistes et ils riaient et dansaient depuis qu’un adolescent jouait du oud afin de compléter la représentation.

« Oui, répondit-il, c’est en quelque sorte mon travail. Les routes sont peu sûres ces derniers temps… Il pouvait voir l’un des marchands autour des jongleurs. Cette caravane provient de Minas Tirith, grande cité des Hommes de l’Ouest, un véritable joyau d’architecture, sachez-le. En avez-vous déjà entendu parler depuis votre dés…- Depuis chez vous ? »

Le garçon revint avec son tonton. Un homme de grande taille, les épaules larges. Il avait de longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval à l'arrière. Sa peau était brune et marquée par l'âge. Il avait un grain de beauté noir sur sa pommette gauche, et une longue barbe descendait sur ses vêtements.

Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière C3em

« Ah c’est vous l’ « Oncle » ? »

« L’ « Oncle » ? » s’interrogea l’homme.

« Ben le petit vous appelle « tonton ». »

« Oui c’est mon surnom. Il sourit. Bref que puis-je pour vous deux ? La représentation de ce soir a été un franc succès et je vous avoue être moi-même fatigué de cette journée. Le gamin m’a parlé d’un homme d’escorte et d’une femme… J’ai justement peu d’hommes d’armes pour protéger ma caravane. Que voulez-vous ? »

« Jusqu’où allez-vous ?» Demanda Aldaril.

« Pelargir. »

« Cinquante pièces et le couvert. Je suis venu avec cette caravane, vous pourrez vous renseigner sur moi si jamais.» Pointant du doigt l'emplacement de son contrat actuel.

Tonton se frotta le menton.

« C’est d’accord… Aldaril c’est ça ? Celui-ci marqua sa surprise. Oui vous savez de maître de caravane à un autre on se donne les tuyaux héhé. Il porta son regard sur la jeune femme. Et vous ? Le p’tit m’a dit que vous étiez une guérisseuse de renom. Il est vrai qu’à part quelques concoctions de plantes on n’a pas grand-chose. Et je lui fais confiance au p'tit. C'est un bon gamin vous savez. Il posa sa main droite sur le crâne du garçon et lui frotta la tête. Votre prix ? »

Il serra la main de chacun d’eux et rentra dans sa tente. Il fut suivi par le garçon qui n’avait rien dit de toute la conversation. Néanmoins il lui indiqua une tente où une autre femme dormait déjà ce soir-là. Ahaal put se voir adresser un salut attentionné de la main ainsi qu’un « au revoir » timide de sa bouche.

« Bon... Ben bonne nuit Ahaal, ça ira pour vous ? »

Aldaril lui dormait une dernière fois avec ses anciens compagnons de voyage, il avait été invité à boire le dernier verre de l’amitié, avant de repartir.

La troupe donnait une nouvelle représentation le lendemain soir et partait le jour suivant, au petit matin.

Le lendemain déjà dès l’aurore, l’un des jongleurs se plaignait de sa main gauche. Il donnait un spectacle le soir-même mais cela semblait compromis. La nouvelle guérisseuse fut très vite conviée. Le jongleur ignorait par quel miracle mais il put jouer le soir.

Ce soir là il y eut encore beaucoup de monde, c'était plutôt un spectacle de cascades, certains traversaient des braises et un feu, pieds nus. Il y avait aussi un charmeur de serpents, Aldaril n'aimait pas cela, heureusement il n'y avait pas assisté, il avait préféré se balader dans le village, boire quelques coups, avec modération. Il avait rejoint l'emplacement de la troupe afin de s'y installer, il faisait assez chaud pour dormir à la belle étoile, son baluchon lui servirait d'oreiller.

Le jour suivant, une fois toute la caravane prête, le départ fut donné. Aldaril marchait sous le soleil de plomb, d’avant en arrière de la colonne. Ahaal était quant à elle dans une cariole. Il la rejoint de temps à autre, lui demandant si tout allait bien pour elle.


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Ahaal
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Ahaal sourit. Visiblement, l'homme pensait qu'elle n'avait même pas entendu parler de la célèbre Minas Tirith.

- J'en ai déjà entendu parler, oui.

Elle ne put résister à la tentation d'ajouter :

- Quant à son architecture, je n'ai jamais entendu personne dire sa ville la plus laide du monde.

Elle s'arrêta là, le "tonton" qu'était allé cherché le jeune homme étant arrivé. C'était un homme barbu et grand, si bien qu'Ahaal dû lever la tête pour le regarder. Elle laissa dans un premier temps Aldaril faire la conversation, apprenant ainsi que la troupe se dirigeait vers Pelargir. C'était la direction qu'elle espérait. Elle ne daigna parler que quand on lui adressa la parole. Elle fut un peu gênée qu'on la considère comme une guérisseuse de renom, bien qu'elle soit moins mauvaise que la sorte de devin qui leur servait des remèdes bien peu efficaces. On lui demanda son prix.

- Je ne vous demanderais que soixante pièces, et les avantages habituels de ma profession.

Le chef de la troupe - Ahaal s'aperçut qu'elle ne savait ni son nom ni son titre exact, seulement son surnom, et il était hors de question qu'elle l'appelle "tonton", elle avait sa fierté -, le chef de la troupe, donc, accepta les termes de chacun des deux nouveaux membres. Il rajouta :

- Il y a de la place dans cette tente. Nous donnons une autre représentation demain soir, pour repartir le lendemain matin.
Ahaal acquiesça, puis adressa un signe au jeune garçon. Il semblait timide et n'avait pas osé dire un mot. Il lui répondit, et lui dit même au revoir, ce qui lui procura une obscure satisfaction. Peut-être allait elle pouvoir déterminer facilement si c'était quelqu'un de fiable.

Elle se dirigea vers la tente, et fit onduler la toile pour s'annoncer avant de rentrer. L'autre occupante était une acrobate, au vu de sa musculature, et elle se présenta comme tel. Elle prétendait s'appeler Petite-Lune, mais ce semblait être un nom de scène. Elles discutèrent suffisamment longtemps pour qu'Ahaal connaisse la plupart des derniers faits marquant ayant arrivé à la troupe ces derniers temps. Puis, d'un commun accord, elles dormirent l'une après l'autre. Il y avait visiblement des poivrots à l'extérieur et les tentes ne fermaient pas très bien. Peut-être fêtaient ils le succès de la pièce.

Le lendemain matin, on appela Ahaal pour qu'elle guérisse l'un des fêtards qui s'étaient défoulés toute la nuit durant et n'avait pas trouvé de meilleur chose à faire que de se taper dessus. Evidemment, il y avait eu un blessé, et comme par un fait exprès, c'était un jongleur qui s'était fait mal au poignet. Etant là pour ça, elle le soigna au moyen de quelques cataplasmes, non sans lui remonter les bretelles. Après tout, c'étaient les choses qu'on attendait d'elle, et elle n'allait pas rechigner devant la tâche Il fut en état d'assurer la représentation du soir.

Le lendemain, comme annoncé, ils repartirent. Elle voyageait en compagnie de la femme avec qui elle partageait une tente, ainsi que les autres acrobates - ils avaient la plus grande carriole après celle des acteurs, qui était encombrée de costumes et de décors. Elle s'était mise dans un coin pour préparer des remèdes en prenant un air mystérieux (en fait, de quoi soigner la toux, les coups de soleils et des blessures bénignes, mais personne n'allait vérifier). Occasionnellement, Aldaril venait la voir pour vérifier si tout allait bien, ce qu'elle ne comprenait pas vraiment : ce n'était pas elle qui allait attraper une insolation d'ici la fin de la journée. Il y avait effectivement quelqu'un pour qui l'on pouvait s'inquiéter, cela dit.

Vers le milieu de la journée, il fallut s'arrêter. L'une des carrioles, en cahotant sur un caillou plus gros que d'ordinaire, avait une roue abimée.
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Evart Praven
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyMar 20 Fév 2024 - 21:36
Les journées étaient longues sous le soleil du Harondor. On racontait que plus au Sud, c'était pire encore. Pour Petite-Lune, il faisait deja bien trop chaud. Elle ne comprenait comment les gens faisaient pour vivre dans le Sud du Sud. Franchement, ne valait il pas mieux partir dans des contrées plus accueillantes genre au Nord. Il paraît que ça ne manquait pas de pluie là haut. En attendant, loin de ses rêves de contrées verdoyantes avec son amour, la jeune femme se brûlait les yeux en regardant les terres revêches du Harondor. Heureusement, elles pouvaient discuter avec les autres membres de la troupe. De toute, la nouvelle venue était un peu silencieuse et ne racontait pas grand chose. De manière amusante, elles étaient toutes bien décidées à lui sortir les vers du nez :

- Et tu nous as pas dis ? Pourquoi vouloir partir par les routes ? D’habitude, les guérisseuses que je connais, elles bougent mais, pas trop loin de leur village, alors que toi, tu vas si loin. Parce que bon, ça a pas l’air, mais c’est loin le Nord.

Tandis que la conversation s’engageait avec Ahaal, la caravane continuait d'avancer. Si tout se déroulait comme prévu, ils arriveraient ce soir au crépuscule dans les faubourgs de Dur’Zork et pourraient faire une représentation dès demain, une fois le campement bien installé. Tout à coup, un cri retentit.

- Bordel ! Eh ! Tout le monde au travail !

C’était la voix forte de Tonton qui résonnait tout le long de la caravane. L’homme de grande taille sauta de sa propre calèche pour se précipiter vers une charette aux teintures vertes. Il fallait absolument la soutenir avant qu’elle ne bascule sur le côté, sans quoi, ils leur faudraient la journée pour se remettre en marche. Puis, comme un gros animal qui s’ébrouait, les gens descendirent de leurs carrioles pour s’atteler à la tâche. Fendue, la roue de la charrette des acteurs avait sauté de son essieu. Couvrant de sa voix toute la cohue, Tonton beugla :

- Croque ! Dépêche-toi ! On a besoin de toi !

D’un pas lent et malhabile, Croque s’approcha. C’était l’homme d’une taille gigantesque qu’Ahaal avait rencontré le tout premier soir. Depuis, ils avaient pu apprendre à le connaître. L’homme était calme, presque placide, à tout instant. On aurait presque pu le prendre pour un simple d’esprit, à moins qu’il ne soit juste quelqu’un de très introverti. Lorsqu’enfin il rejoint ceux qui soutenaient la charrette, tous sentirent comme un soulagement mais cela n’était pas fini. Comme à son habitude, Tonton beugla :

- Eh ! Aldaril ! Faut remettre la roue en place ! Daser, va chercher des cordages ! Faut faire en sorte que ça tienne !

En véritable petit acrobate, le garçon de l’autre soir sauta de sa carriole pour se ruer dans celle des saltimbanques et jongleurs. Il en ressortit avec une longue corde, bien décidé à aider l’arnorien à son affaire. Ce qui ne serait pas de tout repos. Environ une heure plus tard, alors qu’ils n’étaient pas loin d’être prêts à repartir, Tonton se rapprocha d’Ahaal pour l’emmener vers la carriole accidentée. Tandis qu’ils montaient dedans, écartant quelques caisses qui gênaient le passage, Ahaal constata qu’il y avait un homme allongé. Il semblait léthargique et des bandages lui couvraient une partie du corps. On pouvait néanmoins reconnaître qu’il n’était pas d’ici, probablement du Nord avec sa peau pâle et ses cheveux noirs. Étonnamment, le chef de la caravane prit une voix basse qu’on lui connaissait que peu :

- Cet homme est mal en point. Pour être honnête, l’accident l’a pas enragé. J’ai besoin de vous pour le tenir en vie. Il faut qu’il survive. Dites moi, si vous avez besoin de quoique ce soit pour lui.

Se penchant sur l’homme, ils purent inspecter ses blessures. Certaines plaies avaient l’air profondes, mais la plupart ressemblaient plus à des entailles, dues à des armes blanches, ou peut-être à un fouet. Plusieurs brûlures constellaient ce corps sans vie, ses mains avaient l’air très amochés. Plus grave, certaines blessures avaient l’air de commencer à s’infecter. Etrangement, le chef de caravane du Harondor écoutait Ahaal comme un enfant, alternant entre l’inquiétude et l’envie de bien faire. Il avait l’air de tenir énormément à l’homme dans la carriole. Pouvait-il être de sa famille ? A tout le moins, quelqu’un de très proche ? En tout cas, il était l’heure de partir et, alors qu’il s'apprêtait à descendre, il ajouta :

- Ah oui, j’aimerais éviter que tout le monde soit au courant pour cet homme. Je ne tiens pas à ce qu’il soit au centre de l’attention. Ah oui, aussi. Il s’appelle Berond. C’est un nom assez commun près d'Arzawa, au Nord du Harondor. Bon, il faut qu’on y aille.

Descendant de la charrette du blessé, Tonton rejoint la sienne pour reprendre la longue marche de leur caravane.
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyMer 21 Fév 2024 - 21:00
A vrai dire, Ahaal avait presque était soulagée que l'incident survienne. Certes, une roue cassé, c'était terrible, mais elle la sauvait d'un déluge de questions. Elle soupira, repensant à la discussion subie pendant le trajet. Evidemment, que c'était loin, le Nord. Sinon, elle ne s'embêterait pas à y aller. Elle avait réussie à convaincre les acrobates qu'elle voyageait pour pallier au manque de médecin dans les endroits reculés.

Elle attendit patiemment que le problème soit réglé. Visiblement, la musculature de la sorte de géant prénommé Croque était d'une aide précieuse. Ce n'était pas une grande surprise. La seule personne qui ne semblait pas à sa place était le jeune garçon, dont elle venait d'apprendre le nom. Daser. Elle s'aperçut que, de toute la troupe, c'était la seule personne qui n'avait pas un nom surprenant, excepté Aladril et elle.

Quand la troupe pu repartir, son chef s'approcha d'elle et la mena discrètement dans la carriole qui venait d'être réparée. Ils y trouvèrent un homme mal en point. Elle grimaça intérieurement en voyant l'état de ses plaies. il lui demanda de le soigner, et elle accepta. Après tout, elle était là pour ça. Elle se pencha pour défaire ses bandages. Le chef de la troupe en profita pour partir. Il sembla se rappeler de quelque chose et rajouta quelques phrases, auxquelles Ahaal ajouta :


- Ses blessures se sont infectées. Il a de la fièvre. Est-ce trop peu discret de faire en sorte que cette carriole cahote le moins possible ?

Elle se retourna pour constater qu'il était parti, et n'avait sans doute pas entendu ce qu'elle avait dit. Elle jura. Elle fut tentée de le rattraper, mais l'état de son patient était trop urgent. Elle se demanda pourquoi il s'était senti obligé de préciser un endroit où ce nom était courant. Elle ne se serait pas posé de question dessus s'il s'en était abstenu. S'il venait du Nord, peut-être était ce une sorte de metteur en scène. Après tout, il était dans la carriole des acteurs.

Elle commença à nettoyer ses blessures. Sa mine se faisait de plus en plus grave au fur et à mesure qu'elle mesurait la gravité de son état. Elle tenta plusieurs fois d'engager la conversation, mais il ne pouvait pas lui répondre. Un coup qu'il avait reçu, dans le dos, l'inquiétait tout particulièrement. Il risquait d'avoir de grande difficultés à bouger sa jambe droite. Ce semblait être un coup de fouet. Elle se demanda si c'était un esclave, peut-être en fuite. Ou peut-être avait il été rattrapé. Elle frissonna en voyant que ses brûlures avaient été infligée au fer rougi à blanc. Si elle mettait la main sur les barbares qui lui avaient fait ça...
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyJeu 22 Fév 2024 - 15:51
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La caravane poursuivait sa longue route vers le Nord. Aldaril mourait de chaud. Il avait posé son barda dans l’une des carioles. Il faisait un maximum pour ne pas finir déshydraté. Il venait tout juste de se s’asseoir pour quelques temps lorsqu’il entendit Tonton hurler. Aldaril se précipita vers lui en sautant de son véhicule, de peur qu’il ait loupé de vue un danger ou bien qu’il vienne de l’arrière de la colonne.

Il constata que Tonton ainsi que d’autres soutenaient une cariole dont l’une des roues avait sauté. Il fallait empêcher qu’elle ne se renverse. Il arriva immédiatement après Croque qui maintenait dorénavant et avait soulagé Tonton et les autres.

Aldaril récupéra la roue fendue qui s’était enfuie à quelques mètres de là. Elle n’était pas légère mais son poids n’était pas insupportable et n’effrayait pas l’Arnorien. Celui-ci replaça la roue manquante aidé par l’un des acrobates de la troupe afin de la réparer.

Lorsque ce fut terminé, Aldaril contempla Croque poser la charrette et ne put s’empêcher, émerveillé, de lui dire.

« Eh bien Monsieur Croque, je crois n’avoir jamais rencontré d’homme aussi fort que vous. Il dit. C’est à se demander pour quelle raison des gens comme moi sont engagés. » Il rit de nouveau et adressa un large sourire au géant qui lui rendit, timidement nonobstant.

La caravane reprit sa route environ une heure plus tard, quand on fut sûr et certain que la réparation avait été correctement effectuée. Il faudra sans doute changer la roue une fois arrivé à Dur Zork. Aldaril était dans la cariole de tête, assis à côté du conducteur.

« Je souhaitais partir dans l’Est mais me voici au Sud. Ce climat n’est pas fait pour moi. Je suis littéralement en train de faire un aller-retour. »

Tandis qu’il s’hydratait, il pensait à l’acquisition d’un cheval mais il se résigna, comment le faire boire et manger dans pareil contrée se demanda-t-il.

La journée se passa sans autre embûche, au loin une masse se dessinait. Avec le temps et le crépuscule arrivant, des habitations se démarquaient, des lueurs faisaient leur apparition.

« Dur Zork ! » dit le conducteur.


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Evart Praven
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 3 Mar 2024 - 22:17
- Faut pas embêter Croque.

Face à la remarque d’Aldaril, Croque avait opiné mais c’était bien le jeune garçon qui lui avait répondu. Visiblement, le grand homme ne parlait que si cela était absolument nécessaire. Il arborait pourtant toujours un sourire. Tout le contraire du petit Daser qui, lui, ne cessait jamais de parler. En attendant, tout le monde était affairé à réparer la charrette. Heureusement, Aldaril comme les membres de la troupe avaient été particulièrement efficaces pour tout réparer malgré le soleil qui tapait fort. Lorsqu’ils eurent fini de remettre la roue et la rafistoler, espérant qu’elle tienne jusqu’à Dur’Zork, un vieil homme appelé Porte-Lumière amena de quoi se rafraîchir traînant une outre et des pintes. Étonnamment, l’eau était relativement fraîche et elle ressemblait à une bénédiction pour les durs travailleurs. D’une voix presque mutine, le prétendu devin glissa :

- Je crois que vous avez bien mérité un petit quelque chose de Djafa.

De son manteau, l’homme sortit une bouteille protégé par une maille de petite corde et une paire de petits gobelets. Il lui suffit de faire sauter le bouchon pour que l’odeur prenne les narines de tout le monde. L’alcool était fort, très fort, même. Des bouts d’herbes et plantes diverses flottaient dans la coupelle. Chacun des gens qui avaient travaillé à la roue eut droit à son petit remontant avant de repartir. Lorsqu’Ahaal en eut fini avec son blessé, Tonton se décida à lancer le signe du départ. Souhaitant éviter toute complication, il proposa à la jeune femme de rester auprès de lui. On savait jamais avec ce genre de trucs. A la fois pour éviter de faire sauter la roue, et pour prévenir toute aggravation de leur blessé, Tonton décida de mener la carriole lui-même. Au moins, personne ne se demanderait pourquoi ils avanceraient aussi lentement.

Plusieurs heures plus tard, le convoi arriva à proximité de Dur’Zork. Beaucoup des membres de la caravane avaient un pincement au cœur dans cette ville. L’ancienne forteresse des Duzingi, le cœur du Harondor, était devenue si triste depuis qu’elle était tombée dans les mains des suderons. Avant, elle était une ville pleine de vie où on s’amusait beaucoup. Désormais, elle était un repaire de brigands qui se prenaient pour les libérateurs du Sud. C'étaient des foutaises. Ils n’étaient qu’une bande de voleurs assoiffés de sang et d’or, des esclavagistes qui ne pensaient qu’à leurs petits intérêts. De loin, tandis que le convoi approchait doucement, les impressionnantes murailles de la ville semblaient grandir. Derrière elle, les fumées de la ville ne parvenaient pas à dissimuler l’imposante forteresse qui surplombait la cité. On racontait que derrière ces murs, il y avait également un palais splendide, peut-être le plus beau jusqu’à ceux des elfes. A ce qu’on disait, en tout cas.

Bientôt, ils seraient au pied des remparts mais n’auraient pas le droit de rentrer dans la ville. On ne laissait les troupes s’installer qu’à l’extérieur, près d’un des faubourgs, dans un espèce de terrain vague. Peu importe les villes, les gardes n’aimaient jamais trop les saltimbanques. Ils étaient trop remuants. Il leur fallut deux heures pour installer les tentes et se préparer à passer la nuit. Tout n’était pas prêt mais ils auraient encore du temps demain, après tout ils avaient eu du retard. En attendant, tout le monde était autour du feu en train de partager un bon repas. C’était une sorte de ragoût épicé. Évidemment, il y avait bien plus de légumes que de viande, ils n’étaient guère riches. En attendant, Petite Lune et Daser multipliaient les questions envers Ahaal et faisaient preuve d’une curiosité débordante jusqu’à que la voix forte de tonton retentit :

- Vous deux, ça suffit. Ici, chacun est libre. Si elle ne veut pas répondre, vous arrêtez. Demain, je veux que tout le monde se mette sur le pied de guerre dès l’aube. Il faut installer le camp avant le crépuscule, on est à Dur’Zork, alors on va avoir du monde. On restera ici pas plus de deux soirs.

- Bah, pourquoi ? D’habitude, c’est une semaine ! s’exclama un des acrobates.

- Ben cette fois, ce sera deux soirs. Et si t’es pas content, c’est pareil.

- Ouais, mais les gens distribuent du pognon, par ici.

- Avec la guerre, ça m’étonnerait. Ça change rien, on reste deux soirs. Ahaal, pour les soirs, vous avez le droit de vendre des potions et cataplasmes tant que vous êtes à l’extérieur de la ville mais, pas dans une tente, et pas de d’inspection, vous avez juste le droit de répondre aux demandes des gens. Comme ça que ça marche ici. J’ai des choses à faire en ville demain. Ahaal, Aldaril, demain, vous irez en ville. J’ai besoin que vous trouviez quelqu’un pour réparer la carriole. Daser, tu iras dans chaque auberge pour annoncer notre présence pour deux soirs…

Ainsi, Tonton continua de donner des instructions aux différents membres de la troupe. De manière amusante, pour quelqu’un qui défendait la liberté de chacun, Tonton était très directif et distribuait les ordres de manière très naturelle. Peu à peu, le repas se transforma en une belle soirée. La troupe était joyeuse et savait rire malgré les difficultés qui pouvaient leur tomber dessus. Un peu plus tard, Tonton se leva et emmena Ahaal et Aldaril un peu plus loin :

- J’ai quelque chose d’autre à vous demander. Aldaril, il y a un homme nommé Bérond dans la carriole là bas. Il est mal en point. Je vous demanderai de veiller sur lui les soirs où on fait des représentations. Avec tout ce monde dans le campement, j’ai pas envie qu’on le dérange. Aussi, Ahaal, quand vous allez en ville demain, si vous pouvez trouver de quoi le requinquer, je paierai ce qu’il faudra. Enfin, j’ai assez en poche. Je vous laisse profiter de la soirée, je vais me coucher.


HRP : Désolé pour le délai ! Pas mal de choses sur le feu.
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyMer 6 Mar 2024 - 20:50
Après s'être occupée de son patient, Ahaal se fit plus taciturne. Elle était inquiète. Bien qu'elle se savait avoir des capacité respectable en soins, elle connaissait ses limites, et n'était pas sûre de pouvoir sauver Bérond si son état empirait. Quand le convoi arriva aux abords de Dur'Zork, elle adressa tout juste un regard à la cité. Durant tout le repas, elle ne lâcha pas un mot, malgré les questions dont on l'assaillit, et pour les quelles elle n'avait de toute façon pas spécialement le goût de répondre. Elle laissa les deux compères se lancer dans des suppositions, se contentant de ne pas démentir ni approuver au fur et à mesure de leurs suppositions, certaines particulièrement absurdes ou romanesque. Sans doute étaient ils influencés par les pièces des acteurs. Elle réserva une part pour Bérond.

A la fin du repas, le dirigeant de la troupe, qui ne souffrait visiblement aucune contestation, les informa qu'ils ne resteraient que deux soirs, ce à quoi Ahaal acquiesça silencieusement. L'agitation des représentations ne risquaient pas d'améliorer la situation de son blessé. Elle se demanda qui allait s'occuper de lui quand elle allait devoir aller en ville, le lendemain. Sans doute le devin.

Elle ne parvint pas à se joindre aux réjouissances, et, quand elle s'apprêta à rejoindre son patient pour lui apporter de quoi manger, le chef la prit à part avec Aldaril et l'informa de l'existence de Bérond, et lui demanda à elle de trouver de quoi le requinquer, ce qu'elle avait de toute façon eu l'intention de faire dès qu'elle avait entendu qu'elle allait devoir aller en ville. Une fois qu'il fut partis, elle se tourna vers Aldaril.


- Voulez vous voir votre nouveau protégé ? Je comptais lui apporter de quoi manger, s'il peut avaler quelque chose.

Elle n'attendit pas sa réponse, et partit vers la carriole, partant du principe que si elle était positive, il la suivrait. Là, elle se pencha vers Bérond pour voir si son état avait évolué pendant son absence. Il semblait y avoir une légère amélioration. Elle en sourit d'aise. Peut-être n'était ce pas peine perdue.
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 10 Mar 2024 - 14:41
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Enfin ils étaient arrivés à Dur'Zork. La cité possédait de hautes murailles, c'était la deuxième fois qu'Aldaril la voyait. Il avait bien apprécié son premier passage même s'il n'avait pu rentrer dans la ville. Il aurait pourtant bien désiré boire un petit verre frais dans une taverne qu'il aurait pu croiser au détour d'une rue. Il devait y avoir énormément de tavernes dans cette cité. Il espérait que d'autres alcool que celui qu'il avait bu après la réparation de la charrette serait servis. Il avait bien toussé lorsqu'il avait bu une gorgée. Ce n'était pas de l'eau de vie c'était bien pire.

Aldaril commença à aider la troupe à installer le camp pour la nuit, ils ne resteraient pas longtemps, deux jours tout au plus selon Tonton. Quelque chose avait l'air de le tracasser, de le presser. Cela ne concernait pas l'Arnorien, son boulot c'était de protéger la troupe et la caravane, pas de se mêler de ce qui ne le regardait pas. D'autant plus qu'à Dur'Zork les dangers étaient multipliés, c'était une ville de brigands, Aldaril s'en méfiait.

Tandis qu'il déchargeait la première charrette, Aldaril fut appelé par Tonton, Ahaal et lui iraient en ville le lendemain, une très bonne nouvelle.

La soirée se passa tranquillement, la troupe s'était retrouvée autour d'un grand feu à manger. Aldaril passait un agréable moment mais il n'était pas dupe, il restait en alerte. Il tournait avec d'autres gardes engagés comme lui pour la surveillance de la troupe. Ils étaient assez peu pour dire vrai.

Alors qu'il sirotait un petit verre de vin peu fort mais assez épicé, Tonton le récupéra avec Ahaal, que leur voulait-il ?

« Très bien Tonton, aucun problème, il sera tranquille. Il sourit. Je vais aller prendre mon tour de garde, y en a qui ont faim haha. »

Il fut néanmoins interrompu par Ahaal qui lui proposa de voir "son nouveau protégé".

« Volontiers » lui répondit-il tandis qu'elle s'éloignait déjà. Aldaril suivit la guérisseuse pour se trouver face à ce « Bérond ». Un homme bien affaibli. Il se rapprocha d’Ahaal et lui murmura.

« Mais il est pas bien votre copain là. Je fais comment s’il calanche dans mes bras ? »

Ahaal, quant à elle avait l’air satisfaite, sans doute son état s’était amélioré vu le sourire de la jeune femme.



***



Sa garde se déroula sans heurt. Il put dormir quelques heures jusqu'au petit matin. La représentation était ce soir et il ne fallait alors pas trainer. Ahaal était déjà prête alors qu'Aldaril peinait à s'habiller. Il avait fait assez humide cette nuit et le peu d'heures dormies n'ont pas été récupératrices pour l'Arnorien qui avait attrapé un petit rhume, rien de bien méchant. Il éternua.

Une fois prêt, Aldaril indiqua à la guérisseuse qu'ils pouvaient y aller. Ils pénétrèrent dans Dur'Zork par la haute porte fortifiée de la cité. Nul doute qu'une ville pareille, carrefour de civilisations, devait susciter la convoitise des seigneurs locaux, justes, ou malfrats.

L’air autour de la cité était déjà bien prenant, mais une fois dans les rues, les odeurs de parfums avaient dégagé le nez de l’Arnorien. Les étals débordent d'épices exotiques soigneusement disposées dans de petites boîtes en bois ou éparpillées en monticules tentateurs.

Ahaal et Aldaril se dirigèrent tout d’abord vers le souk, là où l’on pouvait faire les meilleures affaires. Aldaril en avait entendu parler la première fois qu’il était resté dans les faubourgs. Il était question d’un grand marché où tout, et la personne ayant indiqué cela à Aldaril avait insisté sur le TOUT, était achetable ou vendable et où les négociations allaient bon train.

Le duo se présenta devant des étals de plantes et de concoctions mais Ahaal n’avait pas l’air intéressée, peut-être cherchait-elle autre chose. Ils parcouraient les étals, Aldaril cherchait de loin, en vain pour le moment, une échoppe, un stand ou encore un comptoir de réparations. Ahaal sembla trouver ce qu’elle cherchait.

Aldaril servit de transporteur, Ahaal avait choisi beaucoup de matériel mais tout se trouvait dans une caisse en bois. Evidemment, près d’une taverne il percuta un homme qui se dirigeait vers son entrée, un soiffard sans nul doute vu la chaleur qui montait malgré les tentures tendues au -dessus d’eux dans la rue.

« Hop excusez-moi monsieur. »

Tandis qu’Ahaal ramassait les quelques objets qui étaient tombés au sol, Aldaril remarqua qu'il ne s’agissait pas de quelqu’un du coin, assurément. Un grand blond ça ne court pas les rues par ici, ça se remarque facilement. Il avait pris le teint de la région, de la poussière s’était accumulée sur son visage. Aldaril avait côtoyé pas mal de gars comme lui depuis Annúminas et savait les reconnaître. Il s’adressa à lui.

« S’il est libre et qu’il a besoin d’argent je connais un boulot… Y a un cirque itinérant à la sortie de la ville, dans les faubourgs. Il y a une représentation ce soir. Si'il est intéressé, à la fin, qu'il demande Tonton. Allez salut ! »

Ils reprirent leur route.

Aux abords du souk Aldaril croisa un atelier de réparation. Quelle aubaine alors qu’il perdait espoir et patience.

C’était une modeste échoppe où pendaient des modèles réduits de chariots, des sculptures de chevaux. Cela ressemblait à un fourre-tout d’inventeur et l’ai y était vicié, bien loin des parfums du souk.

Les négociations furent âpres pour descendre les prix d’une intervention et d’une roue de quelques pièces. La journée avait commencé calmement pour le marchand, il accepta finalement. Il laissa sa boutique à un jeune garçon qui semblait être son fils. Il indiqua à Ahaal et Aldaril de l’attendre à l’extérieur de son atelier.

L’homme ouvrit un large portail de bois et sortir avec un chariot rempli de matériel. Le duo monta à l’arrière de la cariole qui prit la direction de l’extérieur de la ville.

La cariole arriva assez vite devant les charrettes de la troupe qui s’était totalement installée. Tonton sortit de sa propre tente et accueillit ce petit monde.

Une fois les présentations faites, le réparateur s’attela à la tâche. Cela prit quelques heures pour réparer totalement la roue. L’essieu avait bien subit aussi mais l’homme était doué, il n’en était pas à sa première roue.

Aldaril était resté près de Bérond tout comme Ahaal qui avait de quoi le soigner dorénavant.

« Alors ça donne quoi ? » lui demanda-t-il.



***



« Terminé ! » dit le réparateur. Le paiement fut effectué. Un bon prix qu’Aldaril expliqua à Tonton avoir acquis après de dures négociations.

Le soir-même beaucoup de monde s’était présenté devant le chapiteau principal, les colporteurs avaient donc bien fait leur travail. Aldaril, stationné près de la cariole de Bérond, remarqua au loin l’homme qu’il avait croisé au détour d’une bousculade dans la ville. L’Arnorien regarda dans la cariole et vit que Bérond était plongé dans un profond sommeil. Il se demandait qui pouvait bien être cet homme qui méritait sa protection.

La représentation se passa dans la joie, les enfants riaient et les adultes se changeaient les idées. Aldaril commençait à comprendre pourquoi Tonton faisait ce métier, voir le sourire des gens et le plaisir qu’ils prenaient à rire le rendait lui-même joyeux.


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Dernière édition par Calion Palantir le Mar 2 Avr 2024 - 13:36, édité 1 fois
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyVen 15 Mar 2024 - 21:13
Quand Aldaril lui demanda comment il allait faire si Bérond mourait, Ahaal ne trouva rien de mieux à dire qu'elle était justement là pour parer à cette éventualité. Dans un autre cas, elle aurait été indignée qu'on mette ses compétences en doutes, mais en l'occurrence c'était justifié.

***

Ahaal passa la nuit à contrôler l'état de son patient. Il semblait s'être stabilisé. Cela dit, ses blessures étaient vraiment inquiétante ; et, malgré sa méfiance tenace envers les villes et leurs habitants, elle était soulagée de pouvoir aller chercher de quoi soigner le blessé. Elle attendit le plus patiemment qu'elle pouvait qu'Aldaril se réveille, en se répétant qu'il avait peu dormi à cause de ses tours de gardes. Elle savait très bien l'effet que produisait le manque de sommeil, elle même sortant d'une nuit blanche.

Une fois qu'il fut réveillé, elle remarqua qu'il avait attrapé un rhume et improvisa un remède le temps qu'il se prépare. S'il mettait sa fierté de coté pour le lui demander, ce serait près. Sinon, elle trouverait bien un moyen de le lui infliger, par la force ou par la ruse, et avec ces herbes dont les seules vertus étaient leur goût exécrable.

Elle fut assez étonné du comportement de l'homme du Nord quand ils pénétrèrent dans la ville. Il observait les épices avec de grands yeux et humait l'air, un comportement assez comique. Ils trouvèrent facilement le souk, et elle n'eu pas trop de difficulté à mener Aladril vers l'endroit qu'elle cherchait tout en évitant l'endroit qu'elle ne voulait surtout pas voir. Les souks étaient souvent battis sur le même modèle

Ayant déjà les herbes qu'il lui fallait, elle s'intéressa plutôt aux éclats d'obsidienne avec lesquelles elle pourrait inciser proprement les plaies, aux bandages, dont elle souffrait d'un manque chronique, aux asticots qui pourraient manger proprement les chaires mortes, à de l'alcool fort pour désinfecter, et à tous les articles de ce genre là. Le chef de la troupe ayant dit qu'il payerait les frais, elle ne regarda pas à la dépense. Heureusement, il y avait dans le souk tout ce qu'elle cherchait.

En passant près d'un débit de boisson, elle fut percuté par quelqu'un, ce qui renversa le bocal d'asticot et deux fioles vides par terre. Heureusement, le bocal était fermé et les fioles ne se brisèrent pas. Elle les rangea consciencieusement dans la caisse en bois pendant qu'Aldaril parlait avec le malappris, visiblement originaire du nord également.

Ahaal se souvint un peu tardivement qu'Aldaril était à la recherche de personnes à même de réparer la roue cassée, et elle s'arrangea pour qu'ils dérivent vers un endroit où elle savait qu'il y avait de forte chance de croiser ce genre de commerce. Elle laissa Aldarl marchander et fut agréablement surprise de découvrir qu'il était raisonnablement dur en affaire.

Ils quittèrent la ville et rejoignirent le campement. Aussitôt arrivée, Ahaal se dépêcha de nettoyer les blessures de Bérond. Elle laissa ensuite les asticots faire leur travail. Elle pourrait ensuite voir plus clairement l'état des blessures et juger de ce qu'il fallait faire.


"Alors ça donne quoi?
- Je vais d'abord attendre pour voir ces blessures plus clairement. Ensuite, on verra bien. Mais je pense que l'avenir de ce Bérond est plus déjà plus joyeux que quelques jours auparavant. Ou en tout cas, moins court."


Bien que la représentation de ce soir là devait être particulièrement impressionnante, Ahaal n'y assista pas. Elle passa sa soirée à observer Bérond. Il eu un moment où elle s'assoupit, et à son réveil, il était réveillé. Pour être plus exact, ses yeux étaient ouverts. Elle essaya de lui poser une question, mais il était encore trop faible pour répondre autre chose qu'un murmure qu'elle ne comprit de toute façon pas. Il tenta de soulever son bras mais n'y parvint pas. Après quoi, il sombra à nouveau. Elle fixa pendant un temps la direction qu'il avait échoué à désigner, cherchant à comprendre ce qu'il avait voulu lui signifier.
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Erken
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 5 Mai 2024 - 17:54
« J’ai chaud, j’ai soif, j’ai les lèvres gercées par le vent du désert, la peau bronzée à cause du soleil, ma sœur me manque, mon carquois est à moitié vide, mais ce contrat est bien payé. »



Voilà ce qu’avait dit Erken au marchand qu’il avait escorté jusqu’à Dur’Zork. Après quelques mois de voyage, Erken venait d’atteindre le Sud. Il avait traversé le Rohan, visité brièvement Minas Tirith et Osgiliath, Traversé l’Anduin et continué son périple jusqu’en Harondor. Léobold, le marchand, avait petit à petit grossit les rangs de leur caravane, amenant de nombreux marchand désireux d’établir des liens profitables avec les villes du Sud. Ce nombre croissant de richesses avait inévitablement attiré son lot de problème ; plusieurs fois, Erken avait dû sortir son arc ou sa lame. Il ne l’avait dit à personne, par peur que les autres mercenaires plus expérimentés ne se moquent, mais avant ces attaques, il n’avait jamais pris une vie humaine. Il avait tâché de cacher ses doutes au mieux durant les semaines de voyages en Harondor mais Léobold, avant d’arriver en ville le pris à part pour discuter de la fin de son contrat.

« C’est une habitude que l’on prend vite dans ce métier, ceux qui ne payent pas correctement leurs gardes, vivent rarement assez longtemps pour le regretter. Avait-il répondu en souriant. Et puis, tu as du potentiel jeune homme. Je l’ai vu et plusieurs de mes associés me l’ont fait savoir.
- Merci Léobold. Répondit Erken sans réussir à cacher sa fierté.
- Ne laisse pas cette expédition réussie te monter à la tête cependant. Beaucoup avant toi se sont sentis invincibles après quelques contrats bien menés et en ont payé le prix. Sache rester humble, ne dilapide pas ta paye, et… Son ton se fit plus doux. Ne pleure pas les morts venus se jeter sous ta lame. Quand ta vie et celle des gens dont tu es responsable est en danger, frappe."



Erken compris que Léobold avait lu en lui ses doutes. Une fois de plus, il fut surpris par la capacité de l’homme à lire les gens, et il espéra acquérir ce genre d’expérience avec l’âge. Erken salua son ami, ainsi que les autres marchands et mercenaires de la caravane avant de prendre congé et d’entrer dans la ville. La caravane resterait ici quelque temps, aussi, Erken allait chercher un autre contrat, si possible qui lui permettrait de remonter vers le Nord, il avait très envie d’explorer le Gondor. Après une nuit dans une auberge calme, Erken se dirigea vers le marché pour faire le plein de provision et de flèches. « C’est si différent des marchés du Rohan, on dirait que les couleurs sont plus vives, et les odeurs… ». Il passa la majeure partie de la journée à arpenter les rues, en faisant bien attention à sa bourse, comme lui avait dit Léobold à plusieurs reprises. En plus de nouvelles flèches et de friandises locales qui allégèrent sa bourse, Erken acheta une petite boite contenant de la cire d’abeille. « Normalement, j’ai encore dans mes sacoche de quoi faire avec ça un baume pour protéger mes lèvres. Si je me souviens bien des leçons de ma mère… »



Perdu dans ses souvenirs à essayer de se rappeler la liste exact des ingrédients et proportions, Erken percuta un homme, visiblement originaire du Nord, ce qui renversa quelques boites de la caisse qu’il transportait. L’homme, qui s’apprêtait sûrement à lui faire une remontrance, le dévisagea, puis à la surprise d’Erken, lui indiqua ou trouver un cirque avec peut-être, un boulot à la clé. Erken ne trouva pas quoi répondre que déjà, l’inconnu et la femme qui l’accompagnait poursuivaient leur route. « Appelons ça l’appel du destin… ». Songea Erken rieur, en se remémorant la façon dont il avait trouvé par hasard son premier travail d’escorte.

Le soir venu, il était présent devant les tentes alors que la représentation allait commencer. Contre son meilleur jugement, il se laissa tenter par le spectacle et allégea un peu plus encore sa bourse. Néanmoins, il ne regretta pas sa décision, et se laissa entraîner dans le spectacle, appréciant tout particulièrement les acrobates et les dresseurs de chevaux. A la fin de la représentation, il sortit du chapiteau et réussit à suivre les indications des membres de la troupe pour trouver le surnommé Tonton, que lui avait indiqué l’homme du Nord qu’il avait bousculé. Après l’avoir félicité sur la qualité du spectacle, Erken enchaîna sur ce qui l’intéressait vraiment.

« Je me nomme Erkenfel Logfara et j’ai entendu que vous aviez du travail à pourvoir. Je suis un mercenaire, prêt à vendre mes services.
- Vous cherchez un contrat de garde. Par ces temps-ci on en a peut-être jamais assez. Vous êtes du Nord ? Êtes vous venu avec une caravane ?
- Oui, celle du marchand Léobold, en provenance du Rohan. La caravane est arrivée hier et s’est arrêtée au nord de la ville.
- Je vois, j’enverrai quelqu’un se renseigner demain. Si ce Léobold peut attester de votre professionnalisme,  je ne voit aucune raison de refuser ce contrat. Quel est votre prix ?
Erken avait déjà préparé sa réponse, une fois de plus, les conseils de Léobold s’avérait utile. Au vu de sa jeunesse, les employeurs seraient tentés d’offrir une paye moindre, justifiée par son manque d’expérience dans le métier, mais en s’appuyant sur la réputation d’un autre marchand comme Léobold, Erken pouvait compter sur le patronage d’un employeur précédent. Il fit une offre qu’il jugeait raisonnable, au vu de sa jeunesse et de la recommandation qu’il pouvait espérer si « Tonton » cherchait à se renseigner sur lui.
- 45 pièces plus le couvert. Dit-il en essayant d’avoir l’air assuré.
- 40, avec le couvert bien sûr.
Erken fit mine de se laisser quelques secondes de réflexion, il avait dit 45 en se disant que son interlocuteur proposerait entre 35 et 40.
- Marché conclu." Dit-il en tendant la main.

Tonton la lui serra puis lui indiqua quel serait son poste dès demain. Il lui dit également d’être prêt à quitter la ville, le cirque se remettrait en route après-demain. Erken alla chercher son cheval Bree à l’auberge et revint rejoindre la caravane pour la nuit. Maintenant que la foule s’était dispersée, Il put voir à côté d’une carriole l’homme qui lui avait indiqué cette caravane. Il s’approcha et tendit la main.

" Permet moi de te remercier de m’avoir indiquer comment trouver Tonton, ce n’est pas commun de répondre à une bousculade par une offre d’emploi. Tu peux m’appeler Erken.
- Et je suis Aldaril. Dit ce dernier en lui serrant la main. Je me suis simplement dit qu’un homme comme toi devait venir du Nord en tant que mercenaire.
- Touché, mais rassure moi, je n’avais pas l’air perdu dans ce marché au point que tu aies eu envie de m’apaiser et me ramener chez moi ?" Erken souriait en essayant d’imaginer de quoi il avait l’air, blond, rougit par le soleil, clairement étranger à cette ville, évoluant dans ce qui semble être un autre monde. Le dénommé Aldaril sourit en retour.
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Ahaal
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptySam 11 Mai 2024 - 17:24
Ahaal arrêta de fixer le fond de la carriole. Ca ne la mènerait à rien, d'autant plus qu'il faisait de plus en plus sombre et qu'il n'y avait de toute façon qu'un bric-à-brac un brin chaotique d'accessoire de théâtre et de décor, qui représentait sans doute un quelconque endroit du nord qu'elle était incapable de reconnaitre. Elle ne risquait pas d'y comprendre quoi que ce soit. Ou si elle comprenait quelque chose, se serait vraiment par hasard. Elle vérifia l'état des plaies, qui ne semblaient pas avoir significativement évolué depuis la dernière fois qu'elle avait regardé, ce qui ne remontait pas à bien longtemps, et sortit en quête de nourriture.

Elle croisa Aldaril sur le chemin. Il parlait avec l'homme qui avait failli casser son bocal d'asticot, au souk.
"Bonjour."
Elle leur adressa un regard chacun, avant de se tourner vers Aldaril.
"Je vais chercher de quoi manger. Ce serait possible pour vous de veiller sur mon patient en mon absence ?"
Elle commença à repartir, puis se souvint qu'elle avait autre chose à demander.
"Ah ! Aussi... Il y a un tas de bazar dans le fond, à gauche quand on rentre. Si il y a quelque chose que vous reconnaissez, serait-il possible de me le dire ?"

Elle inclina la tête en guise d'au revoir, et partit d'un pas pressé. Ce ne fut que quand elle commença le chemin du retour, un bol dans chaque main, qu'elle s'avisa qu'elle ne s'était pas présenté.
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Evart Praven
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyMar 21 Mai 2024 - 21:40
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Dans le petit campement aux couleurs chaudes et colorées, les artistes s’activaient dans tous les sens. Il était urgent que tout soit prêt pour ce soir et tout le monde mettait la main à la patte. Tonton travaillait avec Croque à construire la scène pour le spectacle du soir. Des acteurs étaient en train de poser le plancher. Même le vieux devin était au travail, il allait et venait dans le camp en distribuant de l’eau. Pour beaucoup, la chaleur de Dur’Zork était éprouvante. Cela n’avait pourtant pas l’air de peser sur le moral de la petite troupe. La plupart d’entre eux avaient subi suffisamment de choses dans leur vie pour ne pas se laisser abattre par un peu de chaleur. Lorsque Aldaril et Ahaal revint avec un troisième larron, une sorte de grand blond aux épaules larges, Tonton eut un œil interrogateur. Un homme de plus pour protéger son colis et la troupe ne serait pas de trop. La négociation avait été rapide, le chef de caravane n’avait pas vraiment la tête à ça. Après ça, il lui fit faire le tour du campement. Evidemment, rien de bien formel car tout ici n’était que temporaire et pouvait changer dès qu’ils changeaient de ville, il s’attarda uniquement sur une tente :

- Ici, c’est la tente d’un homme mal en point. Il s’appelle Berond, il vient d’Arzawa. Ahaal et Aldaril veillent sur lui, vous les aiderez. Il faut pas qu’il soit dérangé et j’aimerais autant qu’on ébruite pas qu’on a un gars comme ça dans notre caravane. Je vous laisse les rejoindre, on a du boulot pour ce soir.

Tournant les talons, Tonton partit engueuler deux acrobates qui faisaient n’importe quoi avec les poutres pour la scène. Il les laissa donc à leurs affaires. Peut-être certains profiteraient-ils de la soirée ? A moins qu’ils préféraient s’occuper du pauvre Berund…Ces blessures semblaient peu à peu guérir. Depuis qu’Ahaal s’en occupait, il n’avait jamais vraiment repris connaissance mais ce soir, il prononça quelques paroles incompréhensibles sans sens dans aucune langue connue. Dehors, peu à peu, les éclats de voix et la musique se firent plus présents. Tandis que le Soleil finissait doucement sa course derrière des collines à l’horizon, les habitants de Dur’Zork affluaient. Ces spectacles avaient toujours beaucoup de succès, ils permettaient aux habitants d’oublier les affres de la guerre. Petit à petit, le campement se remplissait de vie et de joie.

HRP : Je vous laisse faire un peu plus connaissance si vous le souhaitez avant d’avancer Smile
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Calion Palantir
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Mais je ne les laisserai pas me réduire en poussière EmptyDim 2 Juin 2024 - 18:40
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Aldaril était passé par la cariole où était Bérond et Ahaal. Elle s’était assoupie, Bérond était toujours allongé, yeux fermés. Il laissa la guérisseuse à ses rêves. Il retourna surveiller la représentation du soir et de loin il aperçut le jeune homme qu’il avait bousculé dans la rue le matin même et à qui il avait conseillé de passer s’il cherchait un petit boulot. L’homme était très pris par le spectacle, il semblait rire et applaudir lorsque cela était nécessaire.

Aldaril quitta le chapiteau avant la fin de la représentation afin de faciliter le départ des spectateurs et de s’assurer qu’aucune viande soule ne vienne embêter les artistes ou bien déranger l’endroit. À leur sortie, les spectateurs riaient encore et s’étonnaient des prouesses de certains. Il vit le jeune homme demander à des membres de la troupe quelque chose. Sans doute le cherchait-il ou bien cherchait-il le patron.

Aldaril se présenta à la cariole, Ahaal semblait réveillée car il y entendait du bruit, pas un raffut mais plutôt quelqu’un qui bougeait. Il passa sa tête et vit la guérisseuse s’occuper de Bérond. C’est à ce moment que Tonton arriva avec le jeune homme croisé plus tôt. Celui-ci se présenta et la situation fut expliquée par Tonton.

« Et je suis Aldaril, lui répondit-il en lui serrant la main. Je me suis simplement dit qu’un homme comme toi devait venir du Nord en tant que mercenaire. »

Ahaal sortit de la cariole et salua d’un « bonjour » Erken.

« Oui pas de soucis je vais veiller sur lui. » Dit Aldaril avant de continuer. Quelque chose que je reconnaîtrais ? Je… D’accord… »

Aldaril vit Ahaal s’éloigner rapidement, ne comprenant pas ce qu’il devait réellement chercher. Il la vit s’approcher avec deux bols, surement pour Bérond et elle.

« Bon ben… Voilà, demain on lève le camp. Ah et voici Ahaal notre guérisseuse. Elle est très forte, elle a réussi à réveiller Bérond ! »

Aldaril récupéra des tabourets pour que tous les trois puissent s’asseoir, il les installa tout près de la cariole afin que Ahaal ne soit pas trop loin de son patient. Il repartit chercher un tonnelet ainsi que trois verres en terre cuite.

« Ahaal tu as soif ? Erken ? Un p’tit godet ? Ahaal le regarda, suspecte. C’est pas un guet-apens… C’est un godet quoi. »

L’Arnorien servit Erken tandis que Ahaal mangeait le contenu de son bol.

« Tu nous viens d’où Erken ? Vallée du Grand Fleuve ? Ce qui est sûr c’est que comme moi tu n’es pas d’ici. »

Aldaril laissa répondre Erken alors qu’il lui versait de l’hypocras dans son verre.

« Mmh je vois, fit Aldaril. Moi je viens d’Annúminas. J’ai quitté ma cité pour vivre comme un vagabond dans la nature. Parfois je regrette. » Il rit.

La lune était déjà haute dans le ciel et Aldaril décida d’allumer un petit feu, la fraicheur s’était invitée depuis quelques temps. La différence de température entre la journée et la nuit était de taille.

« Je vais rester près du feu cette nuit. »

Il ramena le tonnelet et les verres finis. Il passa un coup d’eau dedans afin de les nettoyer rapidement puis il revint secouer des braises, assis sur son tabouret.

« Pas d’ivresse sur le lieu de travail. Dit-il, souriant. On n’a pas prévu de place pour toi cette nuit j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que tu viennes. Mais demain on te trouvera une petite place. Après si vraiment il le faut tu pourras prendre ma place dans cette tente là-bas. » La désignant de l’index.

Erken le remercia.

La nuit se passa sans encombre. Aldaril veilla sur Bérond et Ahaal depuis l’extérieur de la cariole, il passait une tête de temps à autre. Il appréciait cette compagnie.

Aux premières lueurs du soleil, le camp se réveilla, tout fut démonté et les bagages pliés. Après un petit temps, la troupe se mit en marche vers le Nord. Leur départ fut néanmoins reporté.

« HAAAAALTE ! »

La garde de la ville de Dur’Zork avait fait stopper le convoi. Tonton se leva de sa charrette et demanda ce qu’il se passait. Aldaril se porta directement près du chef de la patrouille, un homme sur son cheval, en armure de cuir, un sabre à sa taille, légèrement barbu, les cheveux mi-longs et tombant de part et d’autre de son visage, son visage était propre. Il avait quelques ornements sur son armure, et quelques bracelets en cuir à ses poignets.

« C’est pour ? »

« Nous recherchons activement un homme, un… Espion... Et plutôt en mauvais état. »

Aldaril ne joua pas la surprise et garda son assurance.

« Il n’y a pas d’espion ici, c’est un cirque itinérant monsieur le chef. Je vous demande de bien vouloir nous laisser repartir, la route est longue… »

Le soldat ne daigna pas regarder Aldaril.

« Nous allons fouiller tout ce convoi. »

Le chef balança ses bras en direction des carioles. La fouille commença. Aldaril n’essaya pas de s’interposer, le voilà bloqué avec le chef de patrouille. S’il retournait vite auprès d’Ahaal cela se verrait et ce serait louche, il décida donc de rester et lui lança un regard au loin, il espérait qu’Erken le nouveau aide la guérisseuse d’une façon ou d’une autre.

Les soldats s’attelèrent à la tâche et commencèrent à fouiller une à une les carioles, sans rien trouver. Ils se présentèrent à la cariole de Ahaal.

« Ouvrez-nous ça. »

Aldaril avait rejoint Tonton, il lui demandait ce qu’il devait faire. Le chef de la patrouille s'était approché.


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