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| Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2505 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Dim 29 Sep 2024 - 23:19 | | Quelque part en Ithilien- Voilà. C’est ici. On voit encore les traces des flammes.Cette précision était bien inutile. Le sol portait les marques d’un incendie aussi violent que, curieusement, limité. L’herbe avait totalement disparu par endroits, noircie par l’incendie qui s’était déclenché, mais qui n’avait pas embrasé toute la clairière comme on aurait pu s’y attendre. Aux alentours, à part quelques feuilles roussies, le paysage semblait intact. Le sol portait pourtant de nombreuses autres traces, relativement récentes. Les sabots de chevaux qui s’étaient enfoncées profondément dans la terre meuble de l’Ithilien. Quelques empreintes de pas humains, qui se seraient déjà effacées si elles n’avaient pas été aussi nombreuses. C’était ce qu’ils observaient avec attention, tous les trois. Liselle leur jeta un regard en coin. Elle n’était pas très à l’aise en leur présence, mais ils ne lui avaient pas vraiment laissé le choix de les accompagner ou non. Et pour l’heure, ils avaient tenu leur promesse de ne pas lui faire du mal. Ils étaient penchés, à trois endroits différents de la clairière, sur des détails qui semblaient avoir du sens à leurs yeux. Ils échangèrent quelques mots dans leur drôle de langue, avant de scruter les alentours. La jeune femme resta silencieuse, préférant éviter de les perturber, peu importe ce qu’ils pouvaient bien chercher. Ils se déployèrent autour des traces de flammes, et finirent par trouver quelque chose. D’ordinaire, Liselle n’était pas du genre à se mêler de ce qui ne la regardait pas, surtout si cela pouvait lui attirer des ennuis, mais sa curiosité avait été piquée au vif, et elle choisit de suivre les trois silhouettes qui convergeaient dans la même direction. Elle découvrit non sans une certaine surprise ce qui ne pouvait être que deux tombes. Deux monticules de terre, alignés parallèlement l’un à l’autre, et surmontés d’une grosse pierre sur laquelle quelqu’un avait gravé maladroitement des caractères qu’il n’était pas difficile de déchiffrer. Sur celle de droite, on pouvait lire distinctement : « SONJA ». Sur celle de gauche : « LINDOR ». - Désolée que vous l’appreniez comme ça, lâcha-t-elle sans vraiment y réfléchir. Elle se rendit bien vite compte qu’elle était la seule à ressentir ça. Un des hommes se pencha vers la tombe, et sans autre outil que ses propres mains, commença à creuser la terre, dérangeant une colonie de cafards qui se dispersa à toute allure. Il découvrit bientôt un corps méconnaissable, dont la chair avait commencé à être rongée par les vers. Liselle ne put s’empêcher de détourner le regard, incapable de soutenir la vision de ce corps mutilé. - Bon sang, mais c’est horrible, arrêtez…Ce ne fut sans doute pas pour elle qu’ils interrompirent leur fouille macabre, mais à la déception qu’elle perçut dans leurs voix, ils n’avaient visiblement pas trouvé ce qu’ils voulaient. Ils ne touchèrent pas à la tombe de cette Sonja, curieusement. Liselle leur en sut gré, car elle n’aurait sans doute pas supporté une autre vision d’horreur. Elle ne connaissait pas ces deux personnes, mais il lui semblait qu’elles avaient mérité d’être laissées en paix. Qui pouvait bien s’abaisser à profaner des tombes ainsi ? - J’ai rempli ma part du contrat, fit-elle. Je vous ai amené sur le lieu du rendez-vous. Je vous ai aidé à retrouver celui que vous cherchiez. Vraiment, vous n’avez plus besoin de moi…La femme du groupe tourna la tête vers elle. Son regard semblait habité par la plus totale des indifférences, comme si rien ne pouvait l’atteindre en ce monde. Liselle frémit perceptiblement. - Vous nous avez aidé, certes, fit-elle avec une voix enchanteresse. Mais nous avons encore besoin de vos services. Ce… Petrus… cherchait à vous recruter pour partir au Rohan ? C’est là que nous irons, s’ils ne sont plus à Minas Tirith.Liselle voulut protester. Dire qu’elle ignorait tout de ce Petrus et de la compagnie qu’il essayait de monter. Il n’avait même pas essayé de vraiment négocier avec elle, préférant sans doute des combattants plus expérimentés pour une opération qui s’annonçait fort incertaine. Elle ne leur en avait pas voulu, et jugeait que la perspective d’aller se faire tuer pour une cause qui ne lui importait guère était sans doute la plus stupide des décisions… Mais ces trois-là avaient jugé que son profil était intéressant, et refusaient de la laisser tranquille. La femme claqua des doigts, et souffla : - Gwaem Edhelrim. Les deux autres Elfes hochèrent la tête, et firent signe à Liselle d’avancer. Elle n’était pas encore tirée d’affaire. Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Jeu 3 Oct 2024 - 11:29 | | Ils firent halte sous le couvert des arbres, non loin d’une petite clairière qui se trouvait à une lieue d’Emyn Arnen, pour poser leur campement et passer la nuit. La perspective d’un bon lit douillet et d’un feu agréable s’éloignait pour Liselle, alors que la cité était si proche. Elle pouvait presque sentir l’odeur des marmites dans lesquelles on faisait cuire une bonne soupe bien chaude. Elle aurait voulu pouvoir entendre les ménestrels jouer de la lyre ou de la harpe pour dérider un peu les habitants de ces régions de malheur qui avaient subi tant de revers et tant de souffrances au cours des siècles, et qui pourtant n’avaient jamais renoncé à peupler ces terres. Les trois Elfes avaient déposé leur modeste paquetage à même le sol, s’affairant immédiatement avec la force de l’habitude aux différentes tâches, échangeant à peine quelques mots pour – du moins c’était ce qu’avait pu deviner Liselle – partager les quarts de surveillance cette nuit. Il y avait dans leur fonctionnement quelque chose d’à la fois très beau et très effrayant. Ils semblaient agir parfaitement de concert, avec une précision inhumaine – littéralement. Tous leurs gestes, même les plus simples, étaient exécutés avec efficacité, maîtrise… Liselle, à leurs côtés, se sentait gauche et maladroite. Surtout, elle avait la désagréable impression d’être une novice, une enfant aux côtés de ces Premiers-Nés qui semblaient avoir une expertise dans tous les domaines. Elle ravala ce puissant complexe d’infériorité, et s’occupa de ses propres affaires. Elle n’avait emporté que quelques vivres et une natte de paille tressée pour ne pas dormir à même le sol. Pour le reste, elle s’envelopperait dans sa longue cape pour se protéger du froid nocturne. Ils allumèrent un feu qu’ils gardèrent volontairement modeste, afin de ne pas attirer l’attention. Le repas fut frugal, et silencieux. Bientôt, la nuit se mit à tomber, et ils se rapprochèrent des flammes orangées, cherchant à y puiser un peu de chaleur. Les trois n’échangeaient que quelques mots dans leur langue si curieuse, par nécessité de toute évidence, avant de replonger dans un silence méditatif qui insécurisait l’humaine. Trop effrayée par les deux hommes, elle s’approcha de la femme et lui souffla : - Vous n’avez pas besoin de moi pour vous rendre à Minas Tirith. Ni au Rohan d’ailleurs. Ni même nulle part. Pourquoi insistez-vous pour me garder auprès de vous ?L’intéressée eut un sourire froid, alors qu’elle tournait la tête vers Liselle. Elle était, comme tous les membres de son peuple, d’une immense beauté que les mots ne pouvaient décrire, et la jeune humaine eut un mouvement de recul involontaire. - Il y a fort longtemps que nous n’avons pas foulé les terres des Hommes. Votre monde a… changé. Il nous faut quelqu’un capable de l’interpréter.- Et pourquoi moi ? Vous pouviez trouver quelqu’un d’autre… Quelqu’un de plus compétent.L’Elfe eut un sourire vide, sans la moindre chaleur. On aurait dit qu’elle avait simplement reproduit un geste qu’elle avait vu faire, sans parvenir à y mettre d’émotions. C’était paradoxalement encore plus effrayant. - Je vous l’ai déjà dit… Vous avez été approchée par Petrus, et vous aviez des informations que d’autres n’avaient pas. En outre, vous avez précisément les compétences que nous recherchons.Liselle fronça les sourcils. Elle n’aimait pas la direction que prenait cette conversation. Sentant que pour une fois, la femme-elfe semblait disposée à échanger, elle pressa son avantage : - Vous n’étiez pas juste à la recherche de ce « Lindor » ?- Lindor était un fou. Un fou vaillant, mais un fou néanmoins. J’ai eu l’occasion de le rencontrer, avant sa chute. Nul guerrier d’Arda n’aurait pu lui tenir tête l’épée à la main. Celui qui l’a amené jusqu’ici, celui qui est parvenu à lui tendre un piège aussi sournois, et a réussi à le terrasser au combat, est un être d’exception… Il nous appartient de le trouver, car il représente un danger certain pour la Terre du Milieu.La jeune femme mesurait enfin la portée de leur mission. Elle n’avait jamais vraiment côtoyé d’Elfes, même s’il lui était arrivé d’en voir quelques uns à l’occasion du mariage royal d’Aldarion et Dinaelin à Minas Tirith. Cependant, elle savait qu’ils étaient de redoutables combattants, et si ce Lindor était un héros parmi son propre peuple, alors effectivement le guerrier qui avait réussi à venir à bout de lui devait être remarquable. Cependant, son identité demeurait un mystère, et Liselle ne voyait toujours pas en quoi elle pourrait aider les trois Elfes à retrouver cet assassin. - Je ne connais pas les autres membres de la compagnie… J’ignore même combien ils sont. En quoi pourrais-je vous aider ?Nouveau sourire vide. - Peu importe qui l’entoure. C’est ce Petrus qui a cherché à retrouver Lindor, et c’est lui encore qui l’a mené jusqu’ici, où son corps repose désormais. C’est lui qui devra répondre de la disparition de Lindor, et restituer aux Elfes ce qu’il a dérobé. Vous nous aiderez d’abord à nous infiltrer à Minas Tirith, puis dans les quartiers de Petrus… Espérons pour vous comme pour nous que nous y trouverons ce que nous cherchons. Une fois cela fait, soyez certaine que nous vous libérerons définitivement de notre service…Liselle blêmit perceptiblement. Ces dernières années n’avaient pas été de tout repos, le général Cartogan ayant resserré la vis sur les criminels qui gangrenaient la Cité Blanche, et la jeune femme avait été contrainte de passer un accord dont elle n’était pas fière. En échange d’une certaine mansuétude concernant ses activités illégales, l’Arbre Blanc avait fait appel à elle pour renforcer la sécurité de certains points particulièrement sensibles de la capitale du Gondor : la caserne, le trésor royal… Cet accord n’impliquait pas qu’elle usât de ses talents pour aller cambrioler la résidence personnelle d’un capitaine de l’Arbre Blanc. Pendant un instant, elle songea à répondre par la négative, mais elle se souvint de sa situation. Seule, entourée par trois immortels, loin de chez elle et de ses contacts… Elle était un agneau entre leurs griffes. Non, si elle voulait leur désobéir, elle devrait le faire ailleurs. A Minas Tirith. - Naweth ! Appela un des Elfes. Prestad ?- Û, répondit-elle simplement, avant de revenir à Liselle. Dormez, reposez-vous. Nous avons une longue journée demain.La femme, elle, ne prendrait point de repos. Son tour de garde arrivait. Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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| Sam 5 Oct 2024 - 17:07 | | Elle avait su que c’était leur homme dès qu’elle l’avait vu arriver. Il y avait bien longtemps qu’elle côtoyait les gens de l’Arbre Blanc, qu’elle essayait d’éviter autant qu’elle collaborait avec eux par nécessité. Elle connaissait leur allure, leurs « trucs » et leurs astuces. Celui-ci avait, comme souvent, balayé largement la pièce du regard en entrant, cherchant à vérifier qu’il ne tombait pas dans un piège. Puis il avait approché négligemment du comptoir, commandé une bière fraîche, et était venu s’asseoir en face de Liselle, l’air de rien. L’air de rien. Ces gens-là, pour qui savait ouvrir l’œil, n’avaient jamais l’air de rien. - Liselle, fit-il sur un ton qu’il imaginait sans doute très impressionnant. Alors comme ça Petrus n’a pas voulu de toi ?Elle sourit. - Il ne saurait pas reconnaître une perle dans un sac de billes. Mais c’est tant mieux. Je n’avais pas envie de participer à leur mission suicide…Il acquiesça. Tout le monde savait que la mission de Petrus était chaotique. « Foireuse », disaient certains. Rassembler un groupe de repris de justice pour porter la bannière du Gondor et donner l’illusion au Rohan que le roi Mephisto acceptait de protéger son vassal… Assurément que le père Petrus serait bien reçu à Edoras. Le Gondor était tombé bien bas… Liselle se fichait cependant des questions politiques. Elle était intéressée par autre chose. - Je ne t’ai pas fait venir pour ça, Lazar. J’ai besoin d’une info.- Tu sais que je ne peux rien te donner, Liselle. Serment de fidélité, nouvelle direction bien moins complaisante que la précédente… La seule raison pour laquelle j’ai accepté de te parler aujourd’hui, c’est parce que tu n’as pas fini de payer ta dette.La jeune femme fronça les sourcils. Elle n’avait jamais aimé Lazar. Elle ignorait comment ce type avait rejoint les rangs de l’Arbre Blanc, mais il était l’être le plus abject et le plus vil qu’elle connaissait. Un tyran maniaque, qui prenait un malin plaisir à pressurer les criminels de la Cité Blanche pour leur extorquer des fonds ou des faveurs. Son sinistre commerce avait été mis à mal par les actions de Cartogan, mais maintenant que le preux général était mort héroïquement, il entendait sans doute reconstruire son petit royaume. - J’ai vraiment besoin de cette information… Insista Liselle. Je travaille pour des gens qui ne plaisantent pas. Écoute, je te paierai… Mais plus tard, d’accord ?- Non. Et je n’accepterai pas non plus d’être payé plus tard. C’est simple, Liselle. Soit tu allonges, soit tu t’allonges… Les belles gueules comme toi, je peux différer le paiement si elles sont sages…Elle frémit. Elle savait qu’il avait toute autorité sur elle. D’un claquement de doigts, il pouvait envoyer les gardes de la cité à ses trousses, et donner à sa vie les allures d’un cauchemar. Il pouvait la rendre indésirable dans tout le royaume du Gondor, et elle n’était pas bien sûre que l’influence de l’Arbre Blanc ne s’étendît pas au-delà des frontières. S’il décidait vraiment de la détruire, il pouvait mettre la moitié des armées de la Terre du Milieu à sa poursuite. Il vit à son regard déconfit qu’elle n’avait pas de quoi le payer. Son sourire s’élargit. - Tu dors là-haut ?Elle opina, silencieuse. Il s’humecta les lèvres, en la dévisageant de haut en bas avec une envie dégoûtante. Puis, il lui emboîta le pas, et elle sentit son regard dans son dos, alors qu’elle montait lentement les escaliers qui les séparaient des chambres de la petite auberge. Elle n’avait pas fait appel à lui par hasard. En pénétrant dans la chambre, il ne vit pas tout de suite la femme qui était assise dans un fauteuil, perdue dans ses pensées. Ce ne fut que lorsqu’elle posa ses yeux glacés sur lui qu’il comprit. - C’est qui ça ? Éructa-t-il en la pointant du doigt. Ce faisant, il avait oublié de regarder dans son dos, où un autre individu s’était glissé, refermant la porte silencieusement dans son dos. - Liselle ?La jeune femme fit un signe de tête au troisième Elfe, qui apparut derrière Lazar et lui pressa fermement un bâillon contre la bouche, pour l’empêcher de crier. L’homme voulut se débattre, mais il fut rapidement maîtrisé, et ligoté sur une chaise. Son regard était un mélange de colère et de terreur. - Je t’avais dit qu’ils ne plaisantaient pas… Souffla Liselle, en s’effaçant pour laisser la femme-Elfe approcher. Lazar avait été installé sur une chaise, les bras et les jambes immobilisés par une épaisse corde de chanvre. Elle s’accroupit devant lui, et lui souffla d’une voix très apaisée : - Nous ne perdrons pas de temps ici, Lazar. Je sais que tu finiras par parler. Pas tout de suite, non. Mais ça viendra. Je vais donc commencer par te briser. Je suis très douée pour ça. Quand ce sera fait, je te poserai une seule question. Et tu y répondras. Si c’est la bonne réponse, je te tuerai rapidement. Si c’est la mauvaise réponse, Lazar…Elle sourit. Inquiétante. - … Je l’ignore, en vérité. Ça n’arrive jamais.Une aiguille apparut dans sa main. Elle était longue et fine, davantage encore que celles qu’on utilisait pour la couture. Idéale pour percer la peau et les organes. De ses mains aussi précises qu’agiles, elle amena l’aiguille à la base de l’œil de Lazar, juste en face de la caroncule. - Commençons doucement.Liselle fut obligée de quitter la pièce au bout de la première minute, incapable de soutenir le spectacle de ce carnage. Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| Mar 22 Oct 2024 - 22:01 | | Le corps de Lazar n’était plus qu’un amas de chair sanguinolente. Mais il avait parlé. Liselle s’efforçait de ne pas le regarder, de ne pas penser aux atrocités commises dans cette chambre. Naweth essuyait ses aiguilles avec un soin méticuleux, indifférente à tout le reste, comme si des siècles passés sur cette terre l’avaient rendue parfaitement immunisée contre la vue et l’odeur de la mort. - Est-ce qu’il a… ?L’Elfe regarda un instant sa victime, avant de revenir à leur guide. - Oui. Il a tout révélé. Gurunil est déjà parti enquêter.La jeune femme observa autour d’elle. Effectivement, un des deux mâles avait disparu : le plus étrange des deux, à son avis. Elle ne se souvenait pas l’avoir jamais entendu lui adresser la parole, et chaque fois qu’il posait les yeux sur elle, c’était avec un mélange d’ennui et de mépris dans le regard. Il la terrifiait. - Et pour le corps ? Comment allez-vous faire ?- C’est simple. Nous allons le donner aux porcs.Et ce fut exactement ce qu’ils firent. Après avoir déshabillé Lazar, et l’avoir fait sortir subrepticement à la faveur de la nuit qui tombait, caché dans un tonneau vide, ils quittèrent l’enceinte de la ville et se rendirent dans les champs qui entouraient Minas Tirith, à l’abri du Rammas Echor. Là, il ne leur fut pas difficile de trouver un enclos à cochons, et d’y déposer le corps de l’infortuné. Naweth sortit un petit sachet de sa tunique, qui contenait du sel. Elle en saupoudra quelques grains sur le malheureux. Son compagnon lui fit une remarque à ce sujet, qui lui tira un éclat de rire argentin. C’était la première fois que Liselle l’entendait rire. Elle en eut la nausée. Les porcs s’approchèrent, d’abord prudents, avant de faire leur sinistre travail. Rien ne leur résista, pas même les os, qu’ils dévorèrent avec appétit. Une vingtaine de bêtes déterminées à se remplir l’estomac détruisirent toute trace de l’existence de Lazar bien plus rapidement que Liselle n’aurait voulu l’imaginer. Encore moins le voir. Encore moins l’entendre… Ils rejoignirent leur campement, qu’ils avaient monté quelques heures avant de rentrer dans la Cité Blanche, à l’abri des regards indiscrets, et attendirent le retour de leur compagnon. Gurunil servait les seigneurs d’Eryn Lasgalen depuis fort longtemps, et il avait passé tant d’années dans la Forêt Noire, en particulier dans les environs de Dol Guldur, qu’il en était revenu changé. Différent. Mystique, disaient certains. Dérangé, murmuraient d’autres. Si son état demeurait l’objet de nombreuses discussions, ses qualités martiales n’étaient plus à prouver. Passé maître dans l’art d’échapper à toutes les créatures de malheur qui rôdaient parfois encore dans le domaine des Elfes Sylvestres, il était parfaitement indiqué pour s’infiltrer discrètement dans les quartiers du capitaine Petrus de l’Arbre Blanc, et récupérer ce qu’ils étaient venus chercher. Mais ce soir, hélas, il revint bredouille. Il avait bel et bien trouvé l’endroit, avait réussi à s’y infiltrer sans attirer l’attention des gardes, et avait fouillé chaque recoin deux fois. En vain. L’objet qu’ils cherchaient, selon toute probabilité, ne se trouvait pas à Minas Tirith. Et leur piste venait de se refroidir. Liselle les observa tous les trois, discuter dans leur langue sans faire cas de se présence. Ils semblaient considérer leurs options, et réfléchir à la suite à donner. Après une heure de palabre, Naweth finit par revenir vers elle : - Nous devons partir vers le Rohan. Vous viendrez avec nous. Vous connaissez le capitaine Petrus et les hommes qui l’entourent : cela nous donnera un avantage.- Mais j’ai une vie ici ! Je ne peux pas simplement vous suivre parce que vous me le demandez ! J’ai fait ce que vous vouliez, je vous ai conduits jusqu’à Lazar… Pourquoi dois-je encore vous escorter dans un royaume que je ne connais pas ?L’Elfe demeura impassible. - Les Edain se ressemblent plus que vous ne pouvez l’imaginer. Vous nous aiderez avec les gens de ce royaume. Vous pourrez gagner leur confiance, et nous aider à obtenir des informations fiables. Vos méthodes et les miennes sont… différentes.Liselle repensa à la torture infligée à Lazar. Voulait-elle réellement laisser des innocents entre les mains de cette femme totalement folle et animée d’une détermination sans faille ? Avait-elle le droit de se détourner ainsi du sort d’autres humains qui n’avaient rien demandé ? Une partie d’elle-même se dit que c’était un accord acceptable, et qu’elle pouvait sans mal fermer les yeux sur les agissements des trois Elfes pour se préserver. Naweth devait suivre ses pensées, car elle ajouta : - En outre, je doute que vous soyez la bienvenue à Minas Tirith. La chambre dans laquelle est montée Lazar était bien à votre, nom, n’est-ce pas ?Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent. Voulaient-ils réellement lui faire porter le chapeau de ce meurtre ? Elle lut dans le regard de son interlocutrice que les Elfes ne reculeraient devant rien pour atteindre leur objectif, et que s’ils devaient l’écraser sous leur botte ou la livrer aux autorités de Minas Tirith, ils n’auraient pas le moindre scrupule. Elle sentit ses épaules s’affaisser, alors qu’elle comprenait qu’elle n’avait pas le choix. - Alors dans ce cas, partons pour le Rohan… Départ à l’aube, je suppose ?- Non. Vous dormirez en selle, nous levons le camp immédiatement. Nous n’avons que trop traîné.Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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