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Sujet: L'heure des renoncements
Learamn

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Rechercher dans: Le Temple Sharaman   Tag deana sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'heure des renoncements    Tag deana sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Avr 2024 - 22:48


Quatre jours.

Un temps bien trop court pour assembler toutes les pièces de ce mystérieux puzzle qui s’offrait au Rohirrim. Comment approcher la loge du Grand Prêtre durant la cérémonie ? Que s’était-il réellement passé durant sa première captivité au Temple ? L’enfant que portrait Kryv était-il vraiment le sien ? Si tel était le cas, sa conception avait-t-elle été faite à l’insu de leur tortionnaire ; ou alors avec son aval ? Qu’était-il advenu de Khalmeh ? D’Ava ? Huru avait-il bien reçu son message ? Quelle serrure pouvait bien ouvrir cette clé étrange que la devineresse lui avait confiée ?

Les minutes lui filaient entre les doigts et chaque heure qui passait sans apporter de réponses à ces questions le rapprochait d’un échec inéluctable.


Quatre jours.


Un temps infiniment long qui le séparait de la date fatidique du Jour du Dieu Sombre. Au détour de chaque couloir, la menace d’un garde trop zélé ou de mauvais sang. Sous chaque arcade du Temple, l’ombre menaçante de l’Ogdâr écrasant la volonté des âmes asservies. Si proche du but, de simples données aléatoires pouvait mettre un terme à son entreprise.

L’attente en devenait insoutenable.

Nomi lui avait révélé des informations importantes sur son passé. Ainsi n’avait-il pas été un esclave, mais un prisonnier et pas des moindres : le prisonnier personnel du Grand Prêtre. Rien que ça. En d’autres circonstances, cela aurait pu lui paraître flatteur. Jawaharlal désirait lui soutirer des informations. Avait-il révélé quoi que ce soit sous le coup de la torture ? Les méthodes des Melkorites étaient bien parvenues à lui faire oublier trois semaines de sa vie…De quels autres sortilèges disposaient le serviteur de Melkor pour briser ses opposants. L’ancien capitaine avait immédiatement supposé que l’interrogatoire avait porté sur la cargaison qu’il avait découvert à Lâm-Su. Mais cela tenait-il la route ? Seuls Kryv et lui avaient vu ce qui se cachait dans cette cale, et ils avaient été l’un comme l’autre emmenés au Temple. Nul n’aurait pu faire son rapport à Lyra. De toute façon, Jawaharlal avait révélé sa nouvelle armée au grand jour quelques semaines plus tard seulement. Quelle différence cela aurait fait que la Reine soit mise au courant quelques jours seulement avant cette démonstration de force du nouveau maître d’Albyor? L’évasion spectaculaire de Learamn l’avait-elle forcé à revoir son calendrier ? Ou alors cherchait-il à lui soutirer autre chose ? Quelque chose en lien avec les visions de l’enchanteresse ?  

L’esclave avait beau se creuser la tête, toute hypothèse cohérente semblait lui échapper et, poussé dans un état d’épuisement avancé, chaque réflexion trop poussée finissait par lui donner une terrible migraine. Finalement, pour survivre le plus longtemps, valait-il mieux ne pas perdre trop d’énergie avec ce genre de considérations et se contenter de se laisser vivre comme certains de ses camarades ? Ne devenir plus qu’un outil fonctionnel et aussi efficace que possible afin de préserver une certaine valeur ?

La veille de la cérémonie fut particulièrement pénible à vivre. La tâche de travail avait doublé, leurs contremaîtres devant s’assurer que tous les préparatifs soient parfaitement achevés avant l’arrivée des premiers invités. Le sol dallé fut lustré plus de trois fois, le métal de l’estrade poli jusqu’à en éliminer la moindre imperfection; la moindre excuse était utilisée pour épuiser inutilement les serviteurs. En frottant avec son torchon le rebord d’un escalier, Learamn ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire ironique. Quel Dieu tout-puissant pouvait ainsi craindre la vue d’un brin de poussière dans son sanctuaire ?

Depuis son escapade nocturne, le jeune homme avait fait le choix de faire plutôt profil bas. Déjà, plusieurs gardes avaient été “impliqués” dans sa discussion avec Kryv ce soir-là et il ne tenait pas à ce que se propage la rumeur d’un esclave se baladant dans les couloirs à la nuit tombée, qui plus est dans des ailes du palais lui étant normalement interdites. Se fondre dans le groupe, ne pas montrer qu’il ne parlait pas parfaitement la langue, raser les murs au passage des soldats. Agir précisément comme on pouvait l’attendre d’un esclave comme lui. Malgré sa discrétion, il avait tout de même tenté de percer quelques mystères, notamment la question de la clé. Sans succès. Nomi lui avait été précieuse mais ne disposait pas de plus amples informations et Learamn avait tenté une fois de s’aventurer à travers le Temple à une heure tardive mais avait fini par renoncer au vu de la présence de trop nombreux hommes armés.

Le dernier soir avant la cérémonie, il s’était forcé à finir sa gamelle de soupe. Cette fois-ci le potage avait une teinte grise peu ragoûtante et dégageait une odeur de brûlé qui couvrait certainement quelque chose de plus repoussant encore. Le goût, cependant, n’était pas totalement répugnant ; ou alors l’estomac du rohirrim était tellement vide que le plus immonde des dîners devenait relativement agréable. Il laissa cependant de côté les quelques morceaux de viandes au fond de son bol. Ce n’était pas leur sinistre origine qui l’empêchait d’en manger mais l’indigestion que cette chair lui avait provoquée quelques jours plus tôt, quand il s’était enfin décidé à avaler quelque chose d’un peu plus nourrissant que le liquide de la soupe.

Learamn prit ensuite la direction de sa couchette. Il la partageait avec deux autres esclaves dont la maigreur lui assurait un peu de place pour pouvoir se rouler en boule sur le côté. Une étrange sérénité se saisit de lui quand il s’allongea sur la planche de bois. Les dés étaient jetés. Son plan était bancal et ses chances de réussites infimes. Cependant, pour la première fois depuis de longues semaines, il avait enfin une certitude : quel qu’en soit l’issue, cette folie prendrait bientôt fin pour lui.



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Le ciel de ce début de printemps était d’un bleu éclatant, illuminé par un soleil flamboyant dont les rayons venaient langoureusement caresser les épis de blés qui se dressaient à travers champs. Une très légère brise venait les agiter un peu, créant un envoûtant mouvement d’ondulation à travers les prairies. Les parfums d’avoine et de crocus venaient agréablement titiller les narines parfois importunées par quelques grains de pollens virevoltant au gré des vents. Les cris d’une nuée de tourterelles s’évanouissaient au loin. La rosée encore fraîche du matin venait humecter ses bottes qui s’enfonçaient légèrement dans le sol encore meuble.

Quand les beaux jours arrivaient, le Riddermark n’avait pas son pareil.

Il s’arrêta et prit quelques secondes pour admirer le panorama qui s’offrait à lui. Cherchant à y trouver la confirmation que le choix qu’il avait fait était le bon. Que renoncer à cette vie pour mieux protéger ceux qui s’en réclamait était la voie qu’il devait suivre. Pour toute réponse, il eut droit aux éclats de rire d’une enfant à quelques dizaines de mètres de là. Un sourire illumina le visage encore juvénile de la recrue et il accéléra le pas en direction de la ferme. Ils lui avaient tous tant manqué.

Bientôt il reconnut une petite tête blonde qui dépassait à peine des hautes herbes, cherchant à se faufiler entre les broussailles pour échapper à la silhouette bien plus imposante de l’homme qui la pourchassait en riant de bon cœur. Il fut bientôt sur elle mais feignit de trébucher et s’étala sur le ventre, laissant la gamine sauter sur son dos et lui donner des petits coups pour le soumettre.

“Fais-attention Enaël, tu risquerais de blesser ton vieux père en frappant aussi fort !”


L’enfant leva les yeux en direction du nouvel arrivant et ses beaux yeux s’illuminèrent d’une joie pure. Elle se mit à courir vers lui, les bras écartés, et s’écria :

“Oncle Learamn !”


Ce dernier la souleva du sol pour l’étreindre et put remarquer qu’une telle manœuvre n’était plus aussi simple à réaliser. La petite avait bien grandie depuis sa dernière visite. Son père s’était aussi relevé et s’approcha d’eux, un air ravi sur son visage.

“Ah revoilà le glorieux cavalier ! Je ne pouvais pas te reconnaître si rapidement, ton armure si propre m’a trop ébloui.”
Se moqua l’aîné.

“Et toi tu ne devrais pas t’occuper de tes champs au lieu de les saccager en jouant avec ta fille ?”
Lui rétorqua le cadet.

Les deux hommes s'observèrent silencieusement un moment d'un air sévère, puis éclatèrent de rire avant de se donner une franche accolade.

“C’est bon de te revoir petit frère. Viens à l’intérieur pour que tu me racontes tous tes exploits.
-Oh tu sais…la région est bien calme ces derniers temps. Le Roi a rétabli une vraie paix ici…
-On en dit du bien de ce nouveau Roi, t’as pu le rencontrer ?”


Learamn eut un petit rire amusé.

“Heldamn…Je m’entraîne pour intégrer une éored ; je ne suis pas Capitaine de la Garde Royale.”


Le Rohan portait encore le deuil de ses centaines d’enfants qui avaient péri dans le Nord Lointain mais cela faisait de longues années que le Riddermark n’avait pas connu une telle période de calme. Les orcs avaient quitté la région depuis bien longtemps, les Dunlendings n’osaient plus s’aventurer à l’intérieur des terres et les rares brigands étaient désormais pourchassés par les fiers éoreds de la Marche. De plus l’hiver avait été doux et l’été s’annonçait radieux pour les récoltes.
Le règne du nouveau roi Thénéor démarrait sous les meilleurs auspices.

Heldamn poussa la porte de la maison et invita son frère à y entrer, l’intérieur était relativement modeste mais parfaitement fonctionnel. Deana était installée dans un fauteuil près de la fenêtre, berçant un enfant en bas âge entre ses bras. Learamn la salua et déposa un baiser sur le front du nourrisson.

Heldamn s’installa près de sa femme et commenta :

“ll a grandi, bientôt il faudra lui aménager un véritable lit. On pense à changer d’endroit…
-Ah bon ? “
S’enquit Learamn. “Je pensais que vous adoriez ces champs et les gens du village…
-J’ai aussi passé toute mon enfance ici Lea’, et j’y suis tout autant attaché. Mais parfois il faut savoir se détacher de notre passé pour avancer…comme tu l’as fait.”


Le jeune homme voulut répliquer mais il s’arrêta dans son élan en lisant la détermination qui habitait le regard de son frère. En quittant le foyer familial pour rejoindre les rangs de l’armée à Edoras, il s’était imaginé que la maison resterait tel quelle. Que son père et sa mère ne vieilliraient pas et continueraient à entretenir la ferme. Que Heldamn et sa famille restent installés tout près avec leur enfant encore jeune. Mais rien ne pouvait rester figé à jamais. Eolena avait quitté le village pour y épouser le fils d’un capitaine qui résidait à l’Ouest. Leurs parents avaient dû progressivement revendre une partie de leurs terres à mesure que les années avançaient.

“Tu te souviens du Seigneur Elkfbrand ? Cet ami de Maître Ovadiah ? Il recherche quelqu’un de qualifié pour s’occuper de ses cheptels, c’est une opportunité intéressante pour nous. Il est même prêt à nous offrir une ferme et des terres dans l’Estenmet.
-Dans l’Estenmet…”
Répéta Learamn qui tentait de digérait l’information.

Pour le rassurer, Heldamn posa sa main sur l’épaule de son benjamin.

“Ce n’est qu’à deux ou trois jours de voyage d’ici. Avec ton nouvel étalon tu pourras être chez nous en un rien de temps.”


Learamn acquiesça d’un signe de la tête.

“Cela sera sans doute mieux pour vous. Comment le prend Papa ?”


L’aîné soupira légèrement, puis eut un sourire mélancolique.

“Pas forcément très bien au début, tu le connais. Mais je pense qu’il a fini par comprendre et il veut notre bien donc bon…C’est juste que ça fait beaucoup pour eux : d’abord toi, puis Eoleda et ensuite nous qui partons si loin…Essaie d’être un peu indulgent avec lui pour le dîner ce soir, ce serait dommage que ta visite tourne mal…”

Cette fois ce fut au tour de Learamn de soupirer.

“Je vais faire de mon mieux.”


#Heldamn #Enaël #Deana #Dernion


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Le dîner s’était jusque-là révélé moins pénible que ce que Learamn avait craint. Vers la fin de l’après-midi, il avait suivi la famille de son frère pour une marche d’une vingtaine de minutes jusqu’à leur maison d’enfance. Eolkar, leur père, les avaient accueillis avec un grand sourire qui ne s’était pas effacé en voyant son benjamin en armure. Ce dernier crut même percevoir une once de fierté dans le regard de son paternel. Leur mère, Céoda, les avaient, un à un, embrassé avec amour et ils avaient tous pu prendre place autour de la grande table de bois qui trônait au centre de la principale pièce de vie.

Bercé par la douce voix de sa mère et les rires de sa nièce, Learamn laissa son regard errer à travers la maison. Chaque détail, le moindre ustensile, renvoyait à une multitude de souvenirs, si bien, qu’il pouvait aisément repérer les quelques éléments qui en avaient remplacés d’autres, car ceux-ci ne lui évoquaient rien. Il pensa qu’après dîner, il devrait faire un tour dans son ancienne chambre, y respirer une autre bouffée bienvenue de nostalgie.

Céoda avait préparé un dessert, un luxe bien rare pour des gens de leur rang, mais elle avait voulu mettre les petits plats dans les grands pour accueillir sa famille. Un grand gâteau circulaire parfumé au miel et aux épices accompagné d’une marmelade de prunes ; la friandise que le jeune cavalier affectionnait particulièrement durant son enfance. Learamn sourit à sa mère et lui formula un “merci” silencieux. Elle cligna subrepticement des yeux, comme pour lui dire que cela était naturel.

Tout en tranchant une large part de pain d’épice, Eolkar détaillait les dernières du hameau et de ses habitants.

“Wildhulm a du mal à gérer ses bêtes. Il a longtemps compté sur ses fils pour l’aider dans son travail mais depuis que deux d’entre eux ne sont pas revenus de cette maudite bataille au Nord, c’est la galère.
-Ils sont mort en héros pour tous nous protéger.”


Un silence de plomb s’installa alors suvitement autour de toute la tablée, tous les regards tournés vers un Learamn qui regretta presque instantanément d’avoir ouvert la bouche. Cela avait été plus fort que lui, les mots étaient sortis sans qu’il ne puisse les retenir. Les traits de son père se durcirent. La mâchoire crispée, il se contenait pour ne pas s’emporter.

“Ne parle pas de ce que tu ne peux comprendre Learamn.
-Je pense que je comprends très bien.”
Rétorqua le jeune soldat qui sentait également la colère monter en lui.

Son père se crispa de plus en plus. On aurait dit que de la fumée était sur le point de s’échapper de ses narines.

“Je les ai vus. Tous ces jeunes enfants, fièrement fagotés dans leurs armures rutilantes, galopant bannière au vent comme si rien ne pouvait les arrêter. Je les ai vus ! Tu sais combien sont revenus de cet enfer ? Tu sais combien ? Moins de la moitié, et la plupart des survivants avaient un morceau en moins. Tout ça pour des histoires de souverains lointains et d’alliances ridicules.
-Ils sont morts pour sauver le monde !
-NON ! C’est ce qu’ils vous disent là-bas pour satisfaire votre orgueil ! Pour vous rendre docile ! MENSONGES !
-Et toi c’est ce que tu te dis pour excuser ta lâcheté! ”


Cette fois-ci, le maître de maison explosa et asséna une gifle monumentale à son fils assis en face de lui. La douleur intense fit monter les larmes aux yeux de Learamn, mais celui-ci ne courba pas l’échine et soutint le regard de son père d’un air défiant.  Ce dernier s’était rassis, plus calme, une profonde déception visible dans ses yeux.


“Sors de chez moi…”


Sans un mot supplémentaire, et malgré les protestations de sa mère, Learamn se leva de table et se dirigea vers la sortie, tournant une nouvelle fois dos à sa famille.


#Eolkar #Céoda



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Pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours, la nuit de Learamn fut écourtée par un visiteur venu le réveiller. Cette-fois il reconnut le visage de l’esclave penchée sur lui, les fins traits de Nomi. Le rohirrim souffla légèrement, soulagé de voir un visage familier. Mais la jeune femme ne semblait pas sereine du tout, et pour cause, elle était porteuse de bien mauvaises nouvelles. En panique, elle lui rapporta que les gardes du Temple étaient désormais à sa recherche et passait dans chaque alcôve pour lui mettre la main dessus. L’ancien capitaine s’accorda une fraction de seconde pour pousser un juron. Le dénommé Vago avait-il fini par le reconnaître ? Son escapade nocturne lui avait-elle coûté son anonymité ? Kryv l’avait-elle trahi ?

Inutile de s’importuner avec toutes ces questions pour le moment, pour le moment il devait s’assurer de pouvoir vivre assez longtemps pour pouvoir y réfléchir à nouveau un jour. Le sort des serviteurs ainsi saisis juste avant une cérémonie religieuse ne lui était pas inconnu.

Il écouta attentivement les options que lui proposaient Nomi qui se démenait tant bien que mal pour communiquer avec lui dans un Westron simple et imparfait. Le jeune homme pouvait ressentir à quel point cela demandait des efforts pour son alliée et lui posa une main qui se voulait rassurant sur son épaule frêle et tremblante, l’incitant ainsi à poursuivre. La contremaîtresse risquait gros en aidant un fugitif à s’enfuir. Qu’avait-elle à y gagner ? Learamn ne lui avait rien promis et elle ignorait même que l’homme qu’elle tentait de sauver était en réalité un soldat accompli et un "agent" infiltré de la Reine. Pour elle, il n’était qu’un misérable venu du Nord lointain avant d’être vendu en esclave. Son geste relevait-il de la pure bonté ? Cela y ressemblait fortement.

Une fois qu’elle eut fini de parler et poussé vers la sortie, Learamn lui adressa un dernier regard et lui souffla :

“Merci Nomi…Merci pour tout. Vous êtes une belle personne et votre âme est pure. Cela ils n’ont pas pu vous l’enlever…”

Il aurait voulu lui promettre qu’il reviendrait pour lui rendre cette liberté qu’elle méritait tant, comme il avait pu le faire avec la devineresse. Mais il ne put se résoudre à donner cet espoir là à la jeune femme. Combien de promesses impossibles pouvaient-il se permettre de faire avant qu’on ne le rende responsable de ses échecs ?

La porte se ferma et à nouveau il se retrouva seul, dans le couloir sombre de l’aile des esclaves. Au loin il entendit des bruits de bottes et des cris. Il devait faire son choix rapidement.

Le rohirrim avait d’abord songé à s’intégrer au groupe d’esclaves qui accompagneraient le Grand Prêtre. L’occasion pour l’atteindre en était presque trop belle. Mais il se ravisa. Les informations que lui avaient donné Nomi sur les conditions de sa première captivité avaient changé certaines choses. Pour une raison qui lui échappait, il avait été le prisonnier personnel de Jawaharlal. Son apparence avait drastiquement changé, certes, mais le Grand Prêtre avait certainement plus de jugeote que Vago et risquait de le reconnaitre parmi la poignée de serviteurs autorisés à le suivre dans sa loge. Le gouverneur Hagan serait également présent et lui aussi connaissait son visage.

Se fondre parmi les dignitaires d’Albyor présentait des avantages certains, mais si certains opposants isolés se trouvaient parmi cette foule, alors les gardes risquaient d’intervenir. Auquel cas, la sécurité des esclaves se trouvant sur leur chemin serait le cadet de leur souci.

Non, son choix était fait.

Sa dernière cérémonie en l'honneur du Dieu Sombre méritait bien qu’il la vive tel un véritable zélote.

Alors qu’il se mêlait au groupe des fanatiques, il murmura dans la langue locale :

+++Loué Soit-il. +++
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