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Sujet: L'heure des renoncements
Learamn

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Rechercher dans: Le Temple Sharaman   Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'heure des renoncements    Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 8 Avr 2024 - 22:48


Quatre jours.

Un temps bien trop court pour assembler toutes les pièces de ce mystérieux puzzle qui s’offrait au Rohirrim. Comment approcher la loge du Grand Prêtre durant la cérémonie ? Que s’était-il réellement passé durant sa première captivité au Temple ? L’enfant que portrait Kryv était-il vraiment le sien ? Si tel était le cas, sa conception avait-t-elle été faite à l’insu de leur tortionnaire ; ou alors avec son aval ? Qu’était-il advenu de Khalmeh ? D’Ava ? Huru avait-il bien reçu son message ? Quelle serrure pouvait bien ouvrir cette clé étrange que la devineresse lui avait confiée ?

Les minutes lui filaient entre les doigts et chaque heure qui passait sans apporter de réponses à ces questions le rapprochait d’un échec inéluctable.


Quatre jours.


Un temps infiniment long qui le séparait de la date fatidique du Jour du Dieu Sombre. Au détour de chaque couloir, la menace d’un garde trop zélé ou de mauvais sang. Sous chaque arcade du Temple, l’ombre menaçante de l’Ogdâr écrasant la volonté des âmes asservies. Si proche du but, de simples données aléatoires pouvait mettre un terme à son entreprise.

L’attente en devenait insoutenable.

Nomi lui avait révélé des informations importantes sur son passé. Ainsi n’avait-il pas été un esclave, mais un prisonnier et pas des moindres : le prisonnier personnel du Grand Prêtre. Rien que ça. En d’autres circonstances, cela aurait pu lui paraître flatteur. Jawaharlal désirait lui soutirer des informations. Avait-il révélé quoi que ce soit sous le coup de la torture ? Les méthodes des Melkorites étaient bien parvenues à lui faire oublier trois semaines de sa vie…De quels autres sortilèges disposaient le serviteur de Melkor pour briser ses opposants. L’ancien capitaine avait immédiatement supposé que l’interrogatoire avait porté sur la cargaison qu’il avait découvert à Lâm-Su. Mais cela tenait-il la route ? Seuls Kryv et lui avaient vu ce qui se cachait dans cette cale, et ils avaient été l’un comme l’autre emmenés au Temple. Nul n’aurait pu faire son rapport à Lyra. De toute façon, Jawaharlal avait révélé sa nouvelle armée au grand jour quelques semaines plus tard seulement. Quelle différence cela aurait fait que la Reine soit mise au courant quelques jours seulement avant cette démonstration de force du nouveau maître d’Albyor? L’évasion spectaculaire de Learamn l’avait-elle forcé à revoir son calendrier ? Ou alors cherchait-il à lui soutirer autre chose ? Quelque chose en lien avec les visions de l’enchanteresse ?  

L’esclave avait beau se creuser la tête, toute hypothèse cohérente semblait lui échapper et, poussé dans un état d’épuisement avancé, chaque réflexion trop poussée finissait par lui donner une terrible migraine. Finalement, pour survivre le plus longtemps, valait-il mieux ne pas perdre trop d’énergie avec ce genre de considérations et se contenter de se laisser vivre comme certains de ses camarades ? Ne devenir plus qu’un outil fonctionnel et aussi efficace que possible afin de préserver une certaine valeur ?

La veille de la cérémonie fut particulièrement pénible à vivre. La tâche de travail avait doublé, leurs contremaîtres devant s’assurer que tous les préparatifs soient parfaitement achevés avant l’arrivée des premiers invités. Le sol dallé fut lustré plus de trois fois, le métal de l’estrade poli jusqu’à en éliminer la moindre imperfection; la moindre excuse était utilisée pour épuiser inutilement les serviteurs. En frottant avec son torchon le rebord d’un escalier, Learamn ne put s’empêcher d’afficher un petit sourire ironique. Quel Dieu tout-puissant pouvait ainsi craindre la vue d’un brin de poussière dans son sanctuaire ?

Depuis son escapade nocturne, le jeune homme avait fait le choix de faire plutôt profil bas. Déjà, plusieurs gardes avaient été “impliqués” dans sa discussion avec Kryv ce soir-là et il ne tenait pas à ce que se propage la rumeur d’un esclave se baladant dans les couloirs à la nuit tombée, qui plus est dans des ailes du palais lui étant normalement interdites. Se fondre dans le groupe, ne pas montrer qu’il ne parlait pas parfaitement la langue, raser les murs au passage des soldats. Agir précisément comme on pouvait l’attendre d’un esclave comme lui. Malgré sa discrétion, il avait tout de même tenté de percer quelques mystères, notamment la question de la clé. Sans succès. Nomi lui avait été précieuse mais ne disposait pas de plus amples informations et Learamn avait tenté une fois de s’aventurer à travers le Temple à une heure tardive mais avait fini par renoncer au vu de la présence de trop nombreux hommes armés.

Le dernier soir avant la cérémonie, il s’était forcé à finir sa gamelle de soupe. Cette fois-ci le potage avait une teinte grise peu ragoûtante et dégageait une odeur de brûlé qui couvrait certainement quelque chose de plus repoussant encore. Le goût, cependant, n’était pas totalement répugnant ; ou alors l’estomac du rohirrim était tellement vide que le plus immonde des dîners devenait relativement agréable. Il laissa cependant de côté les quelques morceaux de viandes au fond de son bol. Ce n’était pas leur sinistre origine qui l’empêchait d’en manger mais l’indigestion que cette chair lui avait provoquée quelques jours plus tôt, quand il s’était enfin décidé à avaler quelque chose d’un peu plus nourrissant que le liquide de la soupe.

Learamn prit ensuite la direction de sa couchette. Il la partageait avec deux autres esclaves dont la maigreur lui assurait un peu de place pour pouvoir se rouler en boule sur le côté. Une étrange sérénité se saisit de lui quand il s’allongea sur la planche de bois. Les dés étaient jetés. Son plan était bancal et ses chances de réussites infimes. Cependant, pour la première fois depuis de longues semaines, il avait enfin une certitude : quel qu’en soit l’issue, cette folie prendrait bientôt fin pour lui.



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Le ciel de ce début de printemps était d’un bleu éclatant, illuminé par un soleil flamboyant dont les rayons venaient langoureusement caresser les épis de blés qui se dressaient à travers champs. Une très légère brise venait les agiter un peu, créant un envoûtant mouvement d’ondulation à travers les prairies. Les parfums d’avoine et de crocus venaient agréablement titiller les narines parfois importunées par quelques grains de pollens virevoltant au gré des vents. Les cris d’une nuée de tourterelles s’évanouissaient au loin. La rosée encore fraîche du matin venait humecter ses bottes qui s’enfonçaient légèrement dans le sol encore meuble.

Quand les beaux jours arrivaient, le Riddermark n’avait pas son pareil.

Il s’arrêta et prit quelques secondes pour admirer le panorama qui s’offrait à lui. Cherchant à y trouver la confirmation que le choix qu’il avait fait était le bon. Que renoncer à cette vie pour mieux protéger ceux qui s’en réclamait était la voie qu’il devait suivre. Pour toute réponse, il eut droit aux éclats de rire d’une enfant à quelques dizaines de mètres de là. Un sourire illumina le visage encore juvénile de la recrue et il accéléra le pas en direction de la ferme. Ils lui avaient tous tant manqué.

Bientôt il reconnut une petite tête blonde qui dépassait à peine des hautes herbes, cherchant à se faufiler entre les broussailles pour échapper à la silhouette bien plus imposante de l’homme qui la pourchassait en riant de bon cœur. Il fut bientôt sur elle mais feignit de trébucher et s’étala sur le ventre, laissant la gamine sauter sur son dos et lui donner des petits coups pour le soumettre.

“Fais-attention Enaël, tu risquerais de blesser ton vieux père en frappant aussi fort !”


L’enfant leva les yeux en direction du nouvel arrivant et ses beaux yeux s’illuminèrent d’une joie pure. Elle se mit à courir vers lui, les bras écartés, et s’écria :

“Oncle Learamn !”


Ce dernier la souleva du sol pour l’étreindre et put remarquer qu’une telle manœuvre n’était plus aussi simple à réaliser. La petite avait bien grandie depuis sa dernière visite. Son père s’était aussi relevé et s’approcha d’eux, un air ravi sur son visage.

“Ah revoilà le glorieux cavalier ! Je ne pouvais pas te reconnaître si rapidement, ton armure si propre m’a trop ébloui.”
Se moqua l’aîné.

“Et toi tu ne devrais pas t’occuper de tes champs au lieu de les saccager en jouant avec ta fille ?”
Lui rétorqua le cadet.

Les deux hommes s'observèrent silencieusement un moment d'un air sévère, puis éclatèrent de rire avant de se donner une franche accolade.

“C’est bon de te revoir petit frère. Viens à l’intérieur pour que tu me racontes tous tes exploits.
-Oh tu sais…la région est bien calme ces derniers temps. Le Roi a rétabli une vraie paix ici…
-On en dit du bien de ce nouveau Roi, t’as pu le rencontrer ?”


Learamn eut un petit rire amusé.

“Heldamn…Je m’entraîne pour intégrer une éored ; je ne suis pas Capitaine de la Garde Royale.”


Le Rohan portait encore le deuil de ses centaines d’enfants qui avaient péri dans le Nord Lointain mais cela faisait de longues années que le Riddermark n’avait pas connu une telle période de calme. Les orcs avaient quitté la région depuis bien longtemps, les Dunlendings n’osaient plus s’aventurer à l’intérieur des terres et les rares brigands étaient désormais pourchassés par les fiers éoreds de la Marche. De plus l’hiver avait été doux et l’été s’annonçait radieux pour les récoltes.
Le règne du nouveau roi Thénéor démarrait sous les meilleurs auspices.

Heldamn poussa la porte de la maison et invita son frère à y entrer, l’intérieur était relativement modeste mais parfaitement fonctionnel. Deana était installée dans un fauteuil près de la fenêtre, berçant un enfant en bas âge entre ses bras. Learamn la salua et déposa un baiser sur le front du nourrisson.

Heldamn s’installa près de sa femme et commenta :

“ll a grandi, bientôt il faudra lui aménager un véritable lit. On pense à changer d’endroit…
-Ah bon ? “
S’enquit Learamn. “Je pensais que vous adoriez ces champs et les gens du village…
-J’ai aussi passé toute mon enfance ici Lea’, et j’y suis tout autant attaché. Mais parfois il faut savoir se détacher de notre passé pour avancer…comme tu l’as fait.”


Le jeune homme voulut répliquer mais il s’arrêta dans son élan en lisant la détermination qui habitait le regard de son frère. En quittant le foyer familial pour rejoindre les rangs de l’armée à Edoras, il s’était imaginé que la maison resterait tel quelle. Que son père et sa mère ne vieilliraient pas et continueraient à entretenir la ferme. Que Heldamn et sa famille restent installés tout près avec leur enfant encore jeune. Mais rien ne pouvait rester figé à jamais. Eolena avait quitté le village pour y épouser le fils d’un capitaine qui résidait à l’Ouest. Leurs parents avaient dû progressivement revendre une partie de leurs terres à mesure que les années avançaient.

“Tu te souviens du Seigneur Elkfbrand ? Cet ami de Maître Ovadiah ? Il recherche quelqu’un de qualifié pour s’occuper de ses cheptels, c’est une opportunité intéressante pour nous. Il est même prêt à nous offrir une ferme et des terres dans l’Estenmet.
-Dans l’Estenmet…”
Répéta Learamn qui tentait de digérait l’information.

Pour le rassurer, Heldamn posa sa main sur l’épaule de son benjamin.

“Ce n’est qu’à deux ou trois jours de voyage d’ici. Avec ton nouvel étalon tu pourras être chez nous en un rien de temps.”


Learamn acquiesça d’un signe de la tête.

“Cela sera sans doute mieux pour vous. Comment le prend Papa ?”


L’aîné soupira légèrement, puis eut un sourire mélancolique.

“Pas forcément très bien au début, tu le connais. Mais je pense qu’il a fini par comprendre et il veut notre bien donc bon…C’est juste que ça fait beaucoup pour eux : d’abord toi, puis Eoleda et ensuite nous qui partons si loin…Essaie d’être un peu indulgent avec lui pour le dîner ce soir, ce serait dommage que ta visite tourne mal…”

Cette fois ce fut au tour de Learamn de soupirer.

“Je vais faire de mon mieux.”


#Heldamn #Enaël #Deana #Dernion


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Le dîner s’était jusque-là révélé moins pénible que ce que Learamn avait craint. Vers la fin de l’après-midi, il avait suivi la famille de son frère pour une marche d’une vingtaine de minutes jusqu’à leur maison d’enfance. Eolkar, leur père, les avaient accueillis avec un grand sourire qui ne s’était pas effacé en voyant son benjamin en armure. Ce dernier crut même percevoir une once de fierté dans le regard de son paternel. Leur mère, Céoda, les avaient, un à un, embrassé avec amour et ils avaient tous pu prendre place autour de la grande table de bois qui trônait au centre de la principale pièce de vie.

Bercé par la douce voix de sa mère et les rires de sa nièce, Learamn laissa son regard errer à travers la maison. Chaque détail, le moindre ustensile, renvoyait à une multitude de souvenirs, si bien, qu’il pouvait aisément repérer les quelques éléments qui en avaient remplacés d’autres, car ceux-ci ne lui évoquaient rien. Il pensa qu’après dîner, il devrait faire un tour dans son ancienne chambre, y respirer une autre bouffée bienvenue de nostalgie.

Céoda avait préparé un dessert, un luxe bien rare pour des gens de leur rang, mais elle avait voulu mettre les petits plats dans les grands pour accueillir sa famille. Un grand gâteau circulaire parfumé au miel et aux épices accompagné d’une marmelade de prunes ; la friandise que le jeune cavalier affectionnait particulièrement durant son enfance. Learamn sourit à sa mère et lui formula un “merci” silencieux. Elle cligna subrepticement des yeux, comme pour lui dire que cela était naturel.

Tout en tranchant une large part de pain d’épice, Eolkar détaillait les dernières du hameau et de ses habitants.

“Wildhulm a du mal à gérer ses bêtes. Il a longtemps compté sur ses fils pour l’aider dans son travail mais depuis que deux d’entre eux ne sont pas revenus de cette maudite bataille au Nord, c’est la galère.
-Ils sont mort en héros pour tous nous protéger.”


Un silence de plomb s’installa alors suvitement autour de toute la tablée, tous les regards tournés vers un Learamn qui regretta presque instantanément d’avoir ouvert la bouche. Cela avait été plus fort que lui, les mots étaient sortis sans qu’il ne puisse les retenir. Les traits de son père se durcirent. La mâchoire crispée, il se contenait pour ne pas s’emporter.

“Ne parle pas de ce que tu ne peux comprendre Learamn.
-Je pense que je comprends très bien.”
Rétorqua le jeune soldat qui sentait également la colère monter en lui.

Son père se crispa de plus en plus. On aurait dit que de la fumée était sur le point de s’échapper de ses narines.

“Je les ai vus. Tous ces jeunes enfants, fièrement fagotés dans leurs armures rutilantes, galopant bannière au vent comme si rien ne pouvait les arrêter. Je les ai vus ! Tu sais combien sont revenus de cet enfer ? Tu sais combien ? Moins de la moitié, et la plupart des survivants avaient un morceau en moins. Tout ça pour des histoires de souverains lointains et d’alliances ridicules.
-Ils sont morts pour sauver le monde !
-NON ! C’est ce qu’ils vous disent là-bas pour satisfaire votre orgueil ! Pour vous rendre docile ! MENSONGES !
-Et toi c’est ce que tu te dis pour excuser ta lâcheté! ”


Cette fois-ci, le maître de maison explosa et asséna une gifle monumentale à son fils assis en face de lui. La douleur intense fit monter les larmes aux yeux de Learamn, mais celui-ci ne courba pas l’échine et soutint le regard de son père d’un air défiant.  Ce dernier s’était rassis, plus calme, une profonde déception visible dans ses yeux.


“Sors de chez moi…”


Sans un mot supplémentaire, et malgré les protestations de sa mère, Learamn se leva de table et se dirigea vers la sortie, tournant une nouvelle fois dos à sa famille.


#Eolkar #Céoda



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Pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours, la nuit de Learamn fut écourtée par un visiteur venu le réveiller. Cette-fois il reconnut le visage de l’esclave penchée sur lui, les fins traits de Nomi. Le rohirrim souffla légèrement, soulagé de voir un visage familier. Mais la jeune femme ne semblait pas sereine du tout, et pour cause, elle était porteuse de bien mauvaises nouvelles. En panique, elle lui rapporta que les gardes du Temple étaient désormais à sa recherche et passait dans chaque alcôve pour lui mettre la main dessus. L’ancien capitaine s’accorda une fraction de seconde pour pousser un juron. Le dénommé Vago avait-il fini par le reconnaître ? Son escapade nocturne lui avait-elle coûté son anonymité ? Kryv l’avait-elle trahi ?

Inutile de s’importuner avec toutes ces questions pour le moment, pour le moment il devait s’assurer de pouvoir vivre assez longtemps pour pouvoir y réfléchir à nouveau un jour. Le sort des serviteurs ainsi saisis juste avant une cérémonie religieuse ne lui était pas inconnu.

Il écouta attentivement les options que lui proposaient Nomi qui se démenait tant bien que mal pour communiquer avec lui dans un Westron simple et imparfait. Le jeune homme pouvait ressentir à quel point cela demandait des efforts pour son alliée et lui posa une main qui se voulait rassurant sur son épaule frêle et tremblante, l’incitant ainsi à poursuivre. La contremaîtresse risquait gros en aidant un fugitif à s’enfuir. Qu’avait-elle à y gagner ? Learamn ne lui avait rien promis et elle ignorait même que l’homme qu’elle tentait de sauver était en réalité un soldat accompli et un "agent" infiltré de la Reine. Pour elle, il n’était qu’un misérable venu du Nord lointain avant d’être vendu en esclave. Son geste relevait-il de la pure bonté ? Cela y ressemblait fortement.

Une fois qu’elle eut fini de parler et poussé vers la sortie, Learamn lui adressa un dernier regard et lui souffla :

“Merci Nomi…Merci pour tout. Vous êtes une belle personne et votre âme est pure. Cela ils n’ont pas pu vous l’enlever…”

Il aurait voulu lui promettre qu’il reviendrait pour lui rendre cette liberté qu’elle méritait tant, comme il avait pu le faire avec la devineresse. Mais il ne put se résoudre à donner cet espoir là à la jeune femme. Combien de promesses impossibles pouvaient-il se permettre de faire avant qu’on ne le rende responsable de ses échecs ?

La porte se ferma et à nouveau il se retrouva seul, dans le couloir sombre de l’aile des esclaves. Au loin il entendit des bruits de bottes et des cris. Il devait faire son choix rapidement.

Le rohirrim avait d’abord songé à s’intégrer au groupe d’esclaves qui accompagneraient le Grand Prêtre. L’occasion pour l’atteindre en était presque trop belle. Mais il se ravisa. Les informations que lui avaient donné Nomi sur les conditions de sa première captivité avaient changé certaines choses. Pour une raison qui lui échappait, il avait été le prisonnier personnel de Jawaharlal. Son apparence avait drastiquement changé, certes, mais le Grand Prêtre avait certainement plus de jugeote que Vago et risquait de le reconnaitre parmi la poignée de serviteurs autorisés à le suivre dans sa loge. Le gouverneur Hagan serait également présent et lui aussi connaissait son visage.

Se fondre parmi les dignitaires d’Albyor présentait des avantages certains, mais si certains opposants isolés se trouvaient parmi cette foule, alors les gardes risquaient d’intervenir. Auquel cas, la sécurité des esclaves se trouvant sur leur chemin serait le cadet de leur souci.

Non, son choix était fait.

Sa dernière cérémonie en l'honneur du Dieu Sombre méritait bien qu’il la vive tel un véritable zélote.

Alors qu’il se mêlait au groupe des fanatiques, il murmura dans la langue locale :

+++Loué Soit-il. +++
Sujet: L'éducation du Riddermark
Learamn

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'éducation du Riddermark    Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 15 Déc 2020 - 19:29

Le visage marqué d’Eolkar se fendit d’un large sourire à la vue de son vieil ami. Ces dernières années, les occasions de se réjouir s’étaient faites très rares pour lui mais la présence du précepteur venait de lui remettre un peu de baume au coeur. Il serra vigoureusement la main tendue de son invité.

“Et toi Archibad, comment se fait-il que tu sembles rapetisser à chaque fois que je te vois?”
plaisanta-t-il d’un lieu d’un ton enjoué.

Les petites piques adressées au sujet de la petite taille d’Archibad étaient devenues une habitude après toutes ces années, et l’érudit avait cessé de s’en offusquer depuis bien longtemps. D’autant plus, qu’Eolkar était sincèrement  heureux de revoir son ancien compère et là était sûrement sa manière de manifester son affection; pas forcément très délicate mais à l’image du personnage.

Cependant, le visage du paysan s’assombrit aussitôt à la mention de Céoda. Ne pouvait-il donc pas bénéficier d’un peu de répit des démons qui hantaient son quotidien? Il n’en voulait pas à son ami qui semblait réellement inquiet pour sa femme. Tout cela partait d’une bonne intention. Mais Eolkar n’aimait pas parler du mal qui rongeait son épouse. Ce n’était pas  un homme qui s’exprimait beaucoup sur ces choses-là.  Sa réponse fut brève et très évasive, là n’était pas un sujet qu’il désirait aborder devant les enfants.

“Elle... elle tient le coup. Mais elle est si fatiguée... Excuse-la de son absence, elle ne peut pas quitter son lit  en ce moment…”

Céoda se trouvait à l’étage, incapable de descendre les marches pour venir à la rencontre de cet invité de marque. Archibad pouvait cependant très clairement se souvenir, qu’il y a quelques années encore, elle l’aurait accueillie royalement, avec une générosité et une chaleur qui n’avaient pas leurs pareils dans le Riddermark. Pour l’érudit, il avait été facile de comprendre comment le rude et bourru Eolkar avait fondu devant le sourire scintillant de cette jeune fille aux longs cheveux ondulés et aux yeux châtaignes. Bien des printemps s’étaient écoulés depuis ces noces célébrées à la hauteur de leurs moyens, et avec le temps étaient venus les affres de la vieillesse.

“Je vois que Deana s’est chargé de calmer ta faim!
remarqua Eolkar en avisant l’assiette vide. Elle a bien fait; on ne fait point attendre un invité à table.”

L’homme adressa un sourire à sa bru avant de se diriger vers l’âtre, des écuelles à la main qu’il se chargea de remplir de potage.  Les deux enfants, qui avaient jusque-là cherché à se cacher derrière la large et rassurante silhouette de leur grand-père prirent délicatement en main leur repas en prenant bien soin de ne rien renverser et s’assirent sur le parquet.

“Bien sûr que tu peux rester ici pour la nuit, ou plus si tu le désires. J’installerai une couche près du feu. Les nuits deviennent enfin un peu plus fraîches.”


Eolkar s’assit à son tour et commença à manger avec appétit. Il formula un compliment à sa belle fille à propos du repas avant d’expliquer à son ami:

“Cela fait déjà plusieurs mois que Heldamn est parti avec la Grande Estive. Deana et les enfants sont donc venus habiter ici, jusqu’à son retour au moins. Elle m’aide à tenir la maison et moi je peux profiter des ces garnements.”

Le maître de maison eut une pensée pour son fils aîné, un homme qui avait suivi les traces de son père, loin de la capitale et des élites mais qui l’avait rendu si fier. La bravoure des hommes ne se trouvait pas seulement sur les champs de batailles ou dans les couloirs de Meduseld; tous ces hommes et ces femmes qui consacraient leur vie à labourer la terre et garder les troupeaux en tâchant de rendre leur famille heureuse. Ceux-là aussi étaient des braves. Pourtant, Heldamn aurait pu aspirer à plus; après tout, il était  un garçon intelligent et il avait appris à lire et à écrire, une capacité bien rare dans les plaines du Rohan. Peut-être aurait-il pu lui aussi s’engager dans une carrière militaire ou utiliser ses compétences au service des puissants du royaume mais il avait humblement fait le choix de rester dans les champs, conscient qu’ainsi il ne risquait pas de se perdre. Et Eolkar se réjouissait du choix de son aîné à chaque fois qu’il voyait ses petits-enfants.

Ces derniers continuaient à observer le précepteur avec de grands yeux ronds, à la fois curieux et gênés de voir un inconnu s’immiscer ainsi dans leur cercle privé. Ils savaient qu’un homme arriverait bientôt pour leur enseigner les lettres mais ils ne l’imaginaient pas forcément de cette façon.

Le vieil homme se présenta et leur annonça même qu’il leur faudrait quitter le foyer avec lui. Dernion n’osa rien dire sur le coup mais son regard en disait assez; Enaël, plus farouche, se redressa subitement et protesta vigoureusement.

“Grand-père! Vous ne nous avez jamais dit que nous devrions partir! On peut bien faire tout ça ici…”

Eolkar poussa un soupir et échangea un regard avec Deana. Il avait, en effet, repoussé le moment où il leur parlerait du départ. L’homme n’avait pas voulu s’engager dans des discussions interminables à ce sujet avec les enfants; convaincre leur mère avait déjà été assez compliqué. De toute façon il n’était jamais vraiment à l’aise dans ce genre de situation et détestait devoir s’expliquer, la décision était prise et il n’y avait aucun moyen d’y revenir. Il se résolut finalement à se justifier un minimum devant les regards accusateurs de Enaël et Dernion.

“Maître Ovadiah, car ainsi vous l'appellerez, a généreusement accepté de partager son savoir. Il a fait un long voyage rien que pour vous.  Comme il avait formé votre père, votre oncle et votre tante; il vous formera aussi. Ses enseignements demandent aussi de devoir partir de la maison pour découvrir le monde et en apprendre les secrets. Si vous saviez la chance que vous avez… j’aurais tant donné pour avoir un tel enseignant quand j’étais jeune.”

Eolkar n’avait jamais été formé par un précepteur et tout comme ses parents à lui, il était illettré. Les paysans du Rohan ne voyaient pas vraiment d’utilité à l’apprentissage de l’alphabet, des rudiments de calculs et géométries étaient bien suffisants pour leur métier. Pourtant, au contact de Archibal, le rohir avait fini par entrevoir le monde de possibilités qui s’ouvraient à ceux qui savaient lire. Des dizaines d’années auparavant, il avait ainsi pris la décision de confier ses enfants à Ovadiah, pour qu’il leur serve de précepteur. Et après plusieurs années d’apprentissage; ses trois enfants pouvaient non seulement lire et écrire mais avaient assimilés une immense quantité d’informations sur le monde qui les entouraient. Plus qu’Eolkar n’en avait imaginé. Il se souvenait parfaitement de ces soirées passées près du feu, le petit Learamn sur ses genoux,  à écouter son aîné raconter tout ce qu’il avait appris auprès de Archibal. N’avoir jamais eu le temps d’entreprendre un long voyage avec son ami pour apprendre auprès de lui; là était sûrement le plus grand regret du maître des lieux.

“Voyez cela comme une aventure.”
lâcha finalement le grand-père pour convaincre ses petits enfants.

Les yeux d’Enaël s'illuminèrent alors d’un coup. Elle, qui avait toujours rêvé d’aventure, regardait à présent le vieil homme avec un regard nouveau. Il ne ressemblait pas vraiment au chevalier la portant vers l’inconnu, une figure qu’elle s’était tant de fois imaginée, mais après tout. Elle ne mourrait pas d’envie de s’asseoir pendant des heures pour suivre des leçons ennuyantes de grammaire- elle n’était pas dupe sur la nature de “l’aventure” que leur vendait leur grand-père- mais tous les prétextes étaient bons pour partir et voir du pays.
Dernion semblait toujours déçu. Il s’était immédiatement montré enthousiaste à l’idée d’apprendre auprès d’un précepteur mais il aurait évidemment souhaité pouvoir le faire auprès de sa mère. Toutefois, il y avait fort à parier qu’il finirait par suivre sa sœur sans trop hésiter. D’autant plus que l’enseignant en question lui inspirait de la sympathie. Le garçon se retrouvait un petit peu dans la silhouette chétive et le regard pétillant de Maître Ovadiah.

Ce fut finalement l’aînée qui prit son courage à deux et osa s’adresser à leur nouveau professeur.

“Je suis Enaël, fille de Heldamn du Rohan! Mon grand-père nous a souvent parlé de vous, selon lui vous êtes un homme capable d’instruire une future cavalière du Rohan.”

Eolkar grimaça légèrement, cela faisait des années que la jeune fille ne cessait de répéter vouloir intégrer l’armée. Au début, il avait pris ça pour une lubie passagère mais il devait bien admettre qu’elle semblait bien décidée. L’Eoherë était un milieu hautement masculin; certes, plusieurs femmes avaient récemment forcé les portes de la cavalerie; mais le milieu militaire, et tout ce que cela impliquait, n’était pas un endroit où il désirait voir sa petite-fille. Mais la décision n’était pas sienne à prendre même s’il espérait secrètement que Ovadiah puisse détourner Enaël de cette idée. L’armée avait déjà fait trop souffrir les siens.

“Moi je m'appelle Dernion,
fit finalement le cadet d’une voix un peu timide. J’ai hâte d’en apprendre plus sur le monde à vos côtés.”

#Enaël #Dernion
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Rechercher dans: Les Prairies   Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'éducation du Riddermark    Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 6 Déc 2020 - 19:18
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#Enaël         #Dernion




Les deux enfants étaient plongés dans une concentration extrême, la tension était palpable. Ils fixaient d’un oeil déterminé leur objectif commun, conscients qu’il leur faudrait se montrer à la fois rapide et malin pour éviter les obstacles qui se dressaient sur leur parcours sinueux. La jeune fille aux longs cheveux d’or prit sa voix la plus grave et, sans prendre le soin de tourner la tête,  souffla à son compagnon:

“ Très bien Dernion. Je rappelle les règles. Le dernier arrivé sur le toit doit s’occuper de la toilette de Brise et bien entendu…
-...tous les coups sont permis.”
Poursuivit le  garçon, un petit sourire espiègle en coin.

Les deux jeunes gens échangèrent brièvement un regard qui se voulait défiant. L’aînée se délesta de son ceinturon en cuir qui aurait pu la ralentir dans sa course folle. Elle le laissa tomber sur le sol poussiéreux avec un bruit sourd, puis se mit immédiatement en position; le dos courbé, les jambes légèrement fléchies, un bras en avant et l’autre derrière le dos pour préserver l’équilibre tout en se donnant de l’élan.  Lui, gardait une attitude décontractée, il savait pertinemment que la course de vitesse pure ne tournerait pas à son avantage et qu’il lui faudrait redoubler d’ingéniosité pour éviter de devoir nettoyer les sabots encrassés de leur cheval; à ce titre le démarrage n’était pas la partie la plus importante à ses yeux. Deux stratégies différentes pour un seul et même objectif.

“Trois…
murmura Dernion
-Deux… reprit sa grande soeur.
-Un…
-Partez!”
firent-ils finalement en choeur avant de s’élancer à l’intérieur de l’immense grange qui leur servait d’arène.

La jeune adolescente prit déjà une certaine avance sur ses premières foulées. Elle avait des jambes bien plus longues et une puissance physique plutôt impressionante pour une fille de son âge et au bout de quelques secondes elle devançait déjà son jeune frère de plusieurs mètres. Plus ou moins volontairement elle percuta une pile de caisses en bois qui s’écroulèrent dans son sillage en répandant la totalité de leur contenu. Des dizaines de pommes se mirent à rouler devant le pauvre Dernion qui manqua de trébucher en glissant sur l’une d’entre elles.

“Enaël! Tu triches!”


Celle-ci se fendit d’un éclat de rire tout en continuant son sprint effrené. D’un ton hilare elle s’écria:

“Tous les coups sont permis c’est toi qui l’as dit!”


Sans un regard de plus en arrière, elle s’élanca à toute vitesse dans l’ascension des escaliers en bois qui menaient jusqu’à l’étage supérieur. Elle montait les marches quatre à quatre sans aucune forme de prudence.  Peut-être aurait elle dû ralentir un peu pour assurer le coup car elle paya bientôt le prix de sa précipitation.  Alors qu’elle avait presque atteint l’étage, sa botte ripa sur le bord d’une des marches, anormalement plus courte que les autres, et elle tomba en avant. Par chance, elle eut le réflexe de mettre ses bras devant elle pour ne pas que son visage heurte le bois, l’impétueuse jeune fille s’en tira finalement avec des coudes sanguilonents et une paire d’échardes sur les avants- bras. Rien qui ne pouvait arrêter Enaël qui se releva d’un bond et reprit sa course. Elle jeta tout de même un regard au-dessus de son épaule pour s’assurer que son petit contretemps n’avais pas fait fondre son avance. Elle aperçut Dernion en contrebas qui avait renoncé à la suivre en traversant “le champ de pommes”, il s’agrippait désormais à une énorme botte de foin posée contre le mur. En escaladant ainsi, il espérait atteindre l’étage supérieur sans devoir courir jusqu’aux escaliers et se rapprocher du sommet du bâtiment. Un choix audacieux qui pouvait se révéler dangereux mais le garçon n’avait pas d’autres choix, avec ce retard si précoce il lui fallait prendre des risques.

Enaël gravit les dernières marches et avisa l’endroit qu’elle avait face à elle: une sorte de “grenier” où les propriétaires des lieux avaient entassés toutes sortes d’outils et objets plus ou moins utiles pour leur labeur quotidien. Là, se trouvait plusieurs dizaines de pelles et râteaux, plus loin, reposaient des sacs de grains dont elle ignorait la nature; au fond, gîsait une brouette rouillé qu’elle admira un court moment en songeant à toutes les sensations fortes qu’un tel véhicule pouvait provoquer. Elle s’imagina à l’intérieur, en train de dévaler les quelques pentes de l’Estenmet, ou même ces escaliers qui l’avaient pourtant déjà un peu blessée.  Enaël coupa rapidement court à sa rêverie pour poursuivre son chemin. Elle ne vit aucun escalier qui pourrait lui permettre de se monter jusqu’au toit et se mit à pester. Il lui fallait grimper jusque là-haut et dans cet exercice elle se savait moins à l’aise. Réunissant ses forces, elle prit son élan et sauta en avant afin d’agripper une poutre de la charpente qui se trouvait au-dessus de sa tête. Avec un grognement, elle parvint à se hisser laborieusement dessus de manière bien peu gracieuse. La grâce n’était pas forcément la plus grande qualité de la jeune fille, en particulier quand elle se trouvait dans cet état de compétition. La transpiration et ses vêtements sales n’étaient clairement pas dignes des filles de “bonnes familles”; mais cela tombait bien: elle n’en faisait nullement partie. Dans le milieu agricole dans lequel elle avait grandi, on ne s’arrêtait pas à ces choses superflues.

Le souffle d’Enaël s’accéléra rapidement à mesure qu’elle escaladait sur les poutres de la charpente. Ses bras la faisaient de plus en plus souffrir et ses jambes étaient de plus en plus lourdes. Contrainte, elle prit quelques secondes de pause pour retrouver sa respiration avant d’attaquer la dernière ligne droite. Elle chercha également son frère du regard mais il n’y avait aucun signe de Dernion. Elle parvint finalement à reprendre l’escalade et finit par se hisser, non sans peine, au niveau de la lucarne qui laissait passer les timides rayons du soleil matinal. La jeune fille poussa un cri de joie, elle y était enfin arrivée.

Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir , tranquillement assis sur le toit, son jeune frère. Celui-ci semblait être arrivé ici depuis plusieurs dizaines de secondes et croquait nonchalemment une pomme avec un petit sourire en coin. Il fit mine d’adopter une expression surprise en voyant arriver sa soeur.

“Ah te voilà enfin! Il ne sert à rien de courir vite si on peut utiliser sa tête. Je me demandais combien de temps cela allait te prendre; j’ai même songé à revenir te chercher pour m’assurer que tout allait bien.
-Ha...ha… très drôle...”
rétorqua-t-elle avec une moue.

Visiblement contrariée, elle croisa les bras et se plaça devant Dernion; en prenant soin de choisir soigneusement ses appuis pour ne pas glisser. Enaël aurait bien voulu l’accuser de tricherie mais comme elle l’avait elle même rappelé à son “adversaire” quelques minutes plus tôt, tous les coups étaient permis et donc aucune triche n’était possible. Décidément la capacité de ce gamin à trouver systématiquement un moyen de s’en sortir malgré ses désavantages physiques l’agaçait mais, même si elle refusait de l’avouer, elle était aussi admirative de cette capacité d’adaptation de son frère. Il était toujours capable de sortir une solution de son chapeau suite à un raisonnement qu’il prenait un malin plaisir à détailler après coup, toujours avec ce petit sourire facétieux qui le caractérisait si bien.

“Allez! Ne fais pas cette tête là! Assieds-toi! Tu veux une pomme?”

Avant même qu’elle puisse lui répondre, l’enfant lui lança le fruit qu’elle attrapa au vol. Consciente qu’il continuait ainsi à la charrier gentiment, elle s’installa pourtant à ses côtés et se mit à manger. Sa faim avait eu raison de sa fierté.

“Enaël! Tu t’es blessée!”
S’exclama alors Dernion en voyant le sang qui coulait le long des avant-bras de sa soeur. Cette fois toute forme de moquerie avait disparu de sa voix, il était sincèrement inquiet pour sa soeur.

“Ce n’est rien.”
répondit-elle en s’empressant de redescendre ses manches.

Dernion haussa les épaules et se remit à déguster son petit-déjeuner en admirant l’horizon. Enaël se prêta également au jeu et son esprit se perdit dans la contemplation de ses immenses étendues vertes. Elle ferma ensuite les yeux, appréciant la légère brise qui soulevait ses cheveux dorés. Pour un mois de décembre, le temps était si agréable. Le Rude Hiver avait déréglé le climat de la région; la sécheresse avait été si forte en été que les bergers du Rohan avaient dû mener leurs troupeaux vers les territoires nains pour les faire paître. Leur père faisait partie de ces hommes. Cela faisait déjà de longues semaines qu’il avait quitté le foyer familial. Ils recevaient parfois du courrier de sa part. Des lettres qu’ils étaient encore incapables de lire mais leur mère se chargeait de leur dire ce qui y était inscrit, “Papa va bien, il sera bientôt de retour.” répétait-elle souvent. Le retour de la pluie et de la verdure dans le Riddermark à l’aube de cet hiver particulièrement doux leur avait donné l’espoir d’un retour des sheptels et donc de leur parent. Pourtant, il n’était pas revenu et ils avaient même quitté leur chaumière pour s’installer chez leurs grands-parents. Là-bas leur mère pouvait prendre soin de leur grand-mère malade tandis que leur grand-père s’était engagé à parfaire leur éducation, à commencer par l’apprentissage de l’alphabet. Incapable d’enseigner lui-même la lecture à ses petits-enfants, le vieux Eolkar voulait les emmener jusqu'en Estenmet, là où, disait-on, vivait un érudit capable de leur enseigner son savoir.

“C’est beau n’est-ce pas?”
remarqua Dernion

Des étoiles pleins les yeux, Enaël rajouta avec la passion qui se saisissait d’elle dès qu’elle abordait le sujet.

“- Magnifique même! Mais je ne veux pas me contenter de regarder ces plaines; je veux les parcourir, en long et en large. En chevauchant jour et nuit pour protéger mon royaume comme l’a fait Oncle Learamn.”

Le petit Dernion se pinça les lèvres, il n’approuvait visiblement pas les projets de son aînée.

“Mais Père dit que l’Oncle Learamn a vécu des choses terribles qui l’ont poussé à partir si loin. Je ne veux pas te voir disparaître comme lui, Enaël.”


L’adolescente reporta alors son attention sur son jeune frère d’un air attendri. Elle lui caressa affectueusement la joue.

“Ne t’en fais pas. Jamais je ne te laisserai seul; je suis plus forte qu’Oncle Learamn. Jamais je ne t’abandonnerai.”

Elle le prit alors dans ses bras avec amour et lui glissa doucement à l’oreille.

“Nous vivons une belle vie, mon frère.
-Puisse-t-elle ne jamais changer.”


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Ce si beau moment fut finalement interrompu par la voix puissante de Eolkar, visiblement mécontent d’avoir cherché les enfants pendant de longues minutes avant de les retrouver sur le toit d’un grange voisine.

“Enaël! Dernion! Descendez immédiatement de là! Vous voulez vous  tuer ? Qu’est ce que je dirait à votre mère moi? Allez! Venez maintenant! Nous sommes en retard, Maître Ovadiah doit déjà nous attendre.”


Les deux enfants échangèrent un regard complice. Depuis leur départ, ils ne menaient pas la vie facile à leur grand-père  mais celui-ci cachait bien trop mal l’amour qu’il leur portait  pour que ces deux là s’inquiètent d’une quelconque punition bien sérieuse. Cette fois, ils décidèrent néanmoins d’écouter les directives de leur aïeul et redescendirent, sourire aux lèvres, dans la grange en passant par la fameuse lucarne. L’heure de la leçon était venue.
#Eolkar
Sujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]
Learamn

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Rechercher dans: Meduseld   Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aux grands maux les grands moyens . [PV Aelyn]    Tag eolkar sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 6 Mai 2019 - 11:10
Les paroles de Dame Aelyn touchèrent profondément Learamn, elle était consciente des risques inconsidérés que ce dernier avait pris pour se porter à la rescousse de celle qui l’avait remis sur pied. L’avenir du jeune homme ne se trouvait plus entre les murs de Meduseld mais il savait désormais qu’il pouvait compter sur une amitié précieuse en ce lieu. Mais peut-être plus important encore, la guérisseuse lui donna sa bénédiction pour le voyage qu’il comptait entreprendre afin de ramener Iran en ses terres. La guerrière du Rhûn était toujours aussi faible et les chances qu’elle survive à un tel périple étaient minces mais là était la juste chose à faire. Elle avait tant souffert à l’idée que Rokh soit mort loin de ses terres auprès d’un souverain étranger. Le jeune rohir espérait qu’il serait assez prompt pour qu’elle puisse contempler à nouveau le soleil se levait au-dessus de sa patrie natale. Plus rien ne le retenait ici et il devait bien cela à celle qui n’avait pas hésité à lui faire confiance alors que tous les autres lui avaient tourné le dos.
Le jeune homme suivit ensuite sa suzeraine jusque dans les écuries et le souvenir douloureux de la perte d’Ouragan pesa instantanément sur son coeur. Comme un symbole, celui qui l’avait accompagné durant toute sa carrière militaire dans l’armée du  Rohan était tombé la nuit même où cette carrière prenait fin.  Aelyn lui tendit alors les rênes d’un superbe cheval à la robe noire de jais. Devant l’hésitation de Learamn elle lui expliqua que ce destrier appartenait jadis à son époux, Hengest, tombé au combat. Le jeune homme connaissait la guérisseuse depuis longtemps mais il ignorait qu’elle était veuve d’un cavalier du Rohan. Chacun recelait donc son lot de douleurs et secrets, Aelyn ne faisant pas exception. Presque tous en ce lieu pleurait la perte d’un être cher une fois la nuit tombée.

“Je l’ignorais ma Dame, je suis désolé. Si tel est votre choix de me léguer ce superbe cheval alors je tâcherais de me montrer digne de Hengest en servant les causes les plus nobles et le bien commun.”

Aelyn savait la peine qui affligeait Learamn depuis la perte d’Ouragan et le geste qu’elle lui faisait aujourd’hui emplit le jeune homme de reconnaissance. Le cheval qui avait perdu son cavalier rencontrait le cavalier qui n’avait plus son cheval, le destin était peut-être ironique mais le symbole pas moins fort.  Il caressa le museau de Heolstor qui se mit à hennir, et murmura :

“Nous tâcherons ensemble d’en être digne Heolstor.”


Il se tourna ensuite vers sa bienfaitrice et la remercia chaleureusement. Puis en guise d’adieu, il se risqua instinctivement à un geste qu’il n’avait jamais fait à la jeune mère mais qu’il considérait désormais comme évident. Il se pencha en avant et fit une révérence, le salut de respect que l’on adressait aux membres de la famille royale.

“Merci Majesté.”
fit-il finalement en se redressant.

Bien entendu, Learamn ignorait totalement que, quelques heures plus tard, le Vice-Roi lui demanderait sa main mais pour le jeune homme la noblesse royale qui habitait l’âme d’Aelyn n’avait pas besoin d’une bague pour être reconnue à sa juste valeur.
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Depuis sa dégradation et son éviction de la Garde, Learamn était revenu vivre chez ses parents dans son village natale aux alentours d’Edoras. Lorsqu’il ne se trouvait pas au chevet d’Iran à Meduseld, il s’occupait en épaulant son père dans ses travaux agricoles. Cela faisait bien longtemps qu’il avait troqué la faucille pour l’épée, et manier à nouveau cet outil qu’il ne maîtrisait plus très bien l’avait ramené bien des années en arrière.

Eolkar, le père de Learamn, était un homme à la carrure robuste. Il avait les cheveux gris coupés courts et une barbe grisonnante taillée de près. Son teint était buriné par le soleil et ses mains usés par des décennies de travail dans les champs. La relation qu’il entretenait avec son fils n’avait jamais été simple et parfois même conflictuelle. Il avait d’abord soutenu son fils lors de son entrée dans l’armée et il avait suivi avec fierté la progression de son cadet qui gravissait les échelons de la hiérarchie. Mais il regrettait amèrement le manque de contact qui s’était créé entre Learamn et sa famille. Le jeune homme avait accédé à la haute société du royaume, un niveau qu’aucun autre membre de sa ligné n’avait jamais atteint; et cette vie au milieu de la noblesse d’Edoras et de l’élite de l’armée avait certainement contribué à l’oubli dont Learamn avait fait preuve à l’égard de ses origines modestes.

Learamn, de son côté avait fait le choix de ne pas suivre le modèle familial paysan pour embrasser, avec un succès fulgurant, une carrière militaire. Pris dans la tourmente dans la guerre civile et sa désertion de l’armée de Hogorwen, il avait été forcé de couper les ponts avec sa famille pour les protéger de l’Usurpateur mais depuis, et alors même que la paix était revenue, il n’avait plus réellement rétabli les liens. L’ex maréchal et désormais Gallen Mortensen avait substitué Eolkar comme modèle et père spirituel aux yeux du jeune homme qui avait longtemps considéré son père biologique comme un homme sans courage ni ambition. Son paternel n’avait jamais aspiré à autre chose qu’à sa ferme et à sa famille, et il n’avait jamais rien espéré de plus pour ses enfants, c’était un homme simple pour qui le mot “aventure” renvoyait à l’inconnu et aux problèmes. Mais depuis cette fameuse nuit où tout avait changé, Learamn s’était remis en question. Celui qu’il croyait être son nouveau père l’avait désavoué et humilié devant la troupe, et démuni, le jeune homme n’avait eu d’autre choix que de retourner vers celui dont il portait le nom. Lorsqu’il était revenu, sans armure ni grade, Eolkar n’avait fait aucun commentaire mais son fils avait pu lire sa  déception dans ses yeux sombres. Mais dans ce regard, l’ex-Capitaine avait également aperçu autre chose: l’amour indéfectible d’un père envers son fils.  Ses parents lui avaient ouvert leur porte sans une once d’hésitation.

La mère de Learamn était toujours malade et alitée la plupart du temps mais son état s’était sensiblement amélioré ses dernières semaines. Le jeune homme était intervenu auprès de Dame Aelyn pour qu’elle envoie quelques uns des guérisseurs du palais s’occuper d’elle. Il n’était pas rare désormais de la voir se lever seule de sa couche pour marcher quelques minutes dans la maison ou même parfois dans les champs alentours.

Ce jour-là était le dernier avant son départ pour le Rhûn. Il avait informé son père de ses projets quelques jours plus tôt, et ce dernier bien qu’attristé par ce nouveau départ, ne chercha pas à le retenir. Il savait que son fils était différent des autres membres de la famille. L’esprit d’aventure, l’appel du devoir ou le goût du combat qui n’avaient jamais parlé à Eolkar où à ses autres enfants, caractérisait Learamn. Bien qu’il fût banni des rangs de l’armée, son fils était un soldat plus que tout autre chose et il était bien inutile de vouloir le garder auprès de lui à manier la fourche.

L’ancien officier avait déjà fait ses adieux à son frère et sa soeur dans leurs demeures respectives où il avait été pris d’assaut par son contingent de neveux et nièces. Les enfants, dans un remarquable travail collectif, avait réussi à faire tomber leur oncle avant de le chatouiller avec zèle. Ce moment privilégié que Learamn partagea alors avec sa famille lui rappela tout ce que la vie d’un guerrier réclamait comme sacrifice.

Quelques minutes avant son départ, Learamn poussa la porte de la chambre de ses parents où sa mère était allongée. Celle-ci, en voyant son fils entrer, lui adressa un sourire plein de chaleur maternelle.  Son état de fatigue extrême ne l’empêchait pas de manifester tout l’amour qu’elle portait pour son fils. Elle était physiquement faible mais son esprit était fort et clair. Learamn l'ignorait mais ces derniers jours son état s'était aggravé malgré les efforts des guérisseurs dêpchés par Dame Aelyn, elle était très souffrant mais elle n'en dit rien à son fils et ne laissait rien transaparaître à chaque fois que ce dernier venait la voir.

“Alors le moment est venu?”
lui fit-elle, arborant toujours ce sourire aimant.

Learamn s’approcha et se pencha auprès de sa mère.

“Oui mère, je suis désolé de vous laisser ainsi mais il me reste une dernière mission à accomplir.
-Va mon fils, embrasse ton destin même si celui-ci te porte loin de nous.”


La gorge sèche, le jeune cavalier chercha les bons mots pendant quelques instants. Il n’était pas le plus doué lorsqu’il s’agissait d’exprimer ce qu’il ressentait à ses proches.

“Mère je sais que cela ne changera rien à ce qui est déjà fait. Mais je tenais à m’excuser. Pardon. Pardon pour tout, pardon pour vous avoir oublié père et vous alors que vous aviez besoin de tous vos enfants. Je comprends la colère de père, j’ai été ingrat et prétentieux. Je me suis perdu et…”


Il fut coupé par sa mère qui, comme Iran quelques semaines plus tôt, posa un doigt délicat sur ses lèvres pour le faire. Elle lui répondit par un sourire encore plus resplendissant qui arracha une larme à Learamn.

“Va mon fils. Va pour ce qui est juste. Ne laisse pas les regrets t’accabler.”

Il sentit une larme couler le long de sa joue, larme qui fut essuyée affectueusement par la main douce de sa mère.

“Je reviendrai maman, je reviendrai je te le promets. Je reviendrais plus fort je te le promets.
-Tu es déjà fort Learamn et je t’aime pour celui que tu es.
- Je t’aime maman.”


Le coeur serré et sur le point de fondre en sanglots dans les bras de sa mère, Learamn se redressa ensuite  et déposa tendrement un baiser sur son front pâle. Il se dirigea ensuite vers la porte et se retourna une dernière fois.

“Au revoir mère.”


Elle ne répondit rien jusqu’à ce que Learamn ne quitte la pièce. Puis ses yeux s’humidifièrent et elle murmura avec émotion .

“Adieu mon fils.”




Eolkar était posté à l’entrée de la maison où son fils le rejoignit. Il était temps pour ce dernier de dire au revoir à son paternel et de prendre la route. Les deux hommes se prirent dans les bras et  Eolkar dévisagea longuement Learamn sans un mot.

“Père. Je sais vous avoir déçu à de nombreuses reprises mais permettez moi de vous demander votre bénédiction pour ce périple.
-Learamn, les bénédictions n’ont jamais été mon fort. Mais  il y a une chose que tu dois savoir. Ce n’est ni l’armure, ni le grade qui font de toi l’homme que tu es mais c’est ce que tu détiens ici.”


Il posa sa main rugueuse sur le torse de son fils,  à l’emplacement du coeur.

“Capitaine ou pas cela n’a pas d’importance
, poursuivit Eolkar, tu es Learamn du Rohan, un homme juste, droit et brave. Ce sont ces valeurs qui doivent te guider et non un titre aussi presitigieux soit-il. Ton entreprise est noble mon fils, puisse les Valars veiller sur toi et ton amie jusque dans les terres d’Orient.
-Merci père.
-Au revoir mon fils.”


Après une dernière franche accolade, Learamn enfourcha Heolstor et partit au galop en direction d’Edoras.

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“Du coup je dois t’appeler juste Jeune Pousse  maintenant ?
-Tu peux m’appeler  Learamn aussi, ça peut faire l’affaire.
-Non, je crois que je vais rester avec Jeune Pousse.”


Eopren avait finalement était rêlaché sous conditions quelques jours plus tôt, son rôle dans cette histoire avait été déterminant mais hormis Learamn et Iran personne n’était réellement au courant. Pour la troupe, Eopren avait fait un nouveau tour dans les cachots à cause des ces combines douteuses et trafics en tout genre.

“Le Rhûn ça fait un bout de chemin quand même, tu es certain de vouloir faire seul? Je veux dire tu pourrais encore avoir besoin de moi.”


Learamn esquissa un sourire et posa une main sur l’épaule de son ami de longue date.

Non Eopren, je dois faire cela seul. Et puis contrairement à moi tu n’as pas été banni et cela m’étonnerait fort que ton supérieur te laisse vagabonder jusque dans l’Est lointain.
- Ah ce vieux croûton d’Eoral…
- “Sergent” Eoral.
- Oui, oui hein. Ah oui d'ailleurs j'ai quelque chose pour toi. Tu risques d'en avoir besoin là où tu vas.”


De sa sacoche, Eopren sortit une longue épée placée dans un fourreau brut.

"Elle n'a peut-être pas la même allure que l'épée d'officier de la Garde mais c'est une lame de grande qualité, tranchante et parfaitement équilibrée."

Learamn la sortit de son fourreau et la mania quelques secondes. Cette sensation de manipuler une arme lui avait terriblement manqué.

" En effet c'est une bonne lame. Je ne sais comment te remercier Eopren mais comment as-tu dégoté ça?
-Disons que le forgeron avait une dette impayée envers moi."


Les deux amis se dirigèrent vers l’entrée de la cité où Heolstor et Keyvan étaient harnachés, Eolida était également présente avec deux guérisseurs qui avaient amenés une Iran encore inconsciente. La Garde Royale salua Learamn avec le respect qui la caractérisait.

“Elle est faible mon Capitaine. Êtes-vous bien certain de ce que vous faîtes?  
-Il n’y a pas d’autre choix.”


Il monta en selle et on l’aida à y hisser également Iran qu’il fit asseoir juste devant lui, le jeune homme l’encadrant avec ses bras qui tenaient les rênes. Heolstor était un cheval puissant, taillé pour les charges et l’endurance,  qui pourrait supporter le poids de deux cavaliers quant à Keyvan, plus fluet et rapide, on l’avait chargé des paquetages que le jeune cavalier avait réduit au strict nécessaire.

“Eh! Learamn sois prudent surtout hein!
-J’y tâcherais mon ami, quant à toi ne fais pas trop de bêtises. Je ne serai plus là pour te sauver les fesses.”

Les deux guerriers échangèrent un dernier rire avant que Learamn ne fassent avancer les montures au pas.

Il jeta un dernier regard par-dessus son épaule en direction du Château d’Or, un édifice qui appartenait désormais à son passé.
Assis juste derrière elle, il était subjugué par l’odeur envoûtant de la chevelure d’Iran. Il lui murmura à l’oreille.

“Nous rentrons à la maison.”


Au galop, ils mirent le cap sur l’Est.


++++FIN++++

#Eolkar #Eopren #Eólida
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