2 résultats trouvés pour Judia

AuteurMessage
Sujet: De mal en pis...
Sighild Baldrick

Réponses: 41
Vues: 1788

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Centre de la Cité   Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: De mal en pis...    Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 22 Avr 2023 - 21:56
Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! Floria14
#Floria #Morbise #Judia

***

De tout le domaine familial, le potager de grand maman était leur lieu de réconfort. L’on pouvait y sentir un mélange d’odeurs de fleurs, il y avait aussi un mélange des saveurs : le potager de leur grand maman était rempli de beaux légumes et d’arbres fruitiers.

La grand-mère Morbise avait habitué ses cinq petits enfants à gérer un potager dans toutes ses étapes. Issue d’une famille très modeste, elle avait appris à ses enfants, puis à ses petits enfants à ne pas oublier leurs origines.

Ses petits enfants appréciaient par-dessus tout la récolte : Judia adoré « récolter » les framboises (qui diminuaient de moitié), les garçons préféraient manger les fraises, Floria quant à elle adorait les groseilles et les mûres.

Et ce fut dans ce même potager que le prénom de Floria fut trouvé. Trois générations de femmes se retrouvèrent entourer des nombreuses variétés de fleurs, échangeant sur cette grossesse surprise mais si attendue.

Floria est un nom issu de l’amour d’une grand mère pour les fleurs [Flore] et de celui d’une sœur, qui lui donna une partie de son prénom [ia].

Ce fut au milieu de ses fleurs que Judia avait retrouvé Floria, d’humeur boudeuse. La petite fille était en colère contre sa sœur, qui ne fut pas présente pour ses dix ans, prise par ses affaires.

Judia avait à l’époque vingt ans et avait réussi à monter sa première affaire, qu’elle tentait de développer et qui lui prenait tout son temps. Elle était à peine arrivée chez ses parents qu’elle s’était immédiatement rendue dans le potager de leur grand maman, sachant pertinemment qu’elle trouverait sa petite sœur.

Le regard que Floria lui lança parlait de lui-même mais cela ne déstabilisa en rien Judia :
« Tu risques de prendre racines si tu restes assise là… » dit-elle en s’avançant vers le fond du jardin.

De son air malicieux, Judia avait regardé sa petite sœur qui était totalement fermée à l’échange.

L’aînée des Morbise s’était alors assise à côté de Floria :
« Hm. Et en plus, il y a une pluie qui ne va pas tarder à venir…tu feras une très belle plant… » poursuivit-elle, avec un petit rictus.


« Si tu es venue me parler de plantes, autant que tu repartes.» lui avait-elle répondu sèchement.

Il était là, ce petit tempérament de feu. Sa réaction ne fut pas une surprise pour Judia. Elle comprenait l’immense déception vécue par sa petite sœur, elle-même fut peinée de ne pouvoir venir et elle espérait pouvoir rattraper cette absence. De toute évidence, sa petite sœur devra s’y faire car elle sera de plus en plus loin…
« Très bien. » elle se releva, en prenant le temps d’essuyer ses vêtements
« Je n’ai plus qu’à vous dire au revoir, Mademoiselle la plante geignarde. » elle s’inclina respectueusement et lui tourna les talons.

En se dirigeant vers la sortie du potager, un caillou vint lui fouetter son mollet droit. Judia se retourna immédiatement vers sa sœur, qui s’était elle-même redressée fronde à la main.

La petite fille était rouge comme une tomate et lui hurla :
« Je préfère être une plante geignarde qu’une grande sœur menteuse et méchante ! »  Judia rebroussa chemin d’un pas décidé « ô je suis assez grande pour ne pas avoir peur de toi ! Moi quand je dis quelque chose je le fais alors si tu veux rentrer chez toi et bien RENTRES Y TIENS ! TU NE ME MANQUERAS PAS !!! » de rage, elle avait lancé sa fronde au sol.

Des larmes coulèrent sur le visage de Floria. Ces derniers mots, elle ne les pensait pas du tout…et Judia l’avait bien compris.

L’aînée se mit à hauteur de sa petite sœur et la prit dans ses bras. Floria s’était alors blottie contre elle et pleura toutes les larmes de son corps :
« Je suis désolée…je ne voulais pas…je…le..pardon Judia… »

« Là…c’est tout…Chhhuuttt. »


De par son statut d’aînée, Judia avait toujours eu un rôle important pour sa fratrie. C’était celle qui calmait parfois les discussions avec leurs parentes, qui prenait leur défense pour les petites bêtises. Judia aimait sa famille, elle aurait été prête à tout pour eux.

La relation avec Floria était différente, car cette petite sœur qu’elle avait tant attendue était enfin venue au monde. Il était évident que Judia aimait sa petite sœur par-dessus-tout, elle s’était occupée d’elle dès son plus jeune âge.
La savoir ainsi mal, pleurant à chaudes larmes contre elle, lui brisa le cœur.

Floria fut surprise de sentir des larmes couler sur son crâne. C’était la première fois que Judia pleurait devant elle.
La petite fille était loin de se douter de tout ce que vivait Judia, la place d’une femme dans les affaires n’était pas toujours chose aisé et elle devait régulièrement se battre pour se faire sa place :
« Jud…je ne voulais pas te faire pleurer grande sœur. Je t’aime tu sais. » elle lui essuya ses larmes avec ses petites mains.

« On fait parfois des choses étranges sous le coup de la colère ma chérie…ça n’est rien. »
Elle lui sourit « Je t’aime tant si tu savais. » elle lui embrassa les mains.

Elles sentirent soudain quelques gouttes d’eau. La pluie allait arroser le potager et cacher leurs larmes. Sans plus attendre, Floria monta sur le dos de sa grande sœur :
« En avant ! A Dada ! » dirent-elles à l’unisson.

Et c’est ainsi que la paix et l’amour prirent le dessus. Judia était restée trois jours auprès de sa famille.

Elle repartit ensuite chargée de provisions, d’or et aussi des dessins de Floria qui commençaient déjà à être prometteur.

Lors d’un repas, Floria avait griffonné deux fourchettes…l’idée avait plu à Judia qui l’avait gardé précieusement.

C’est ainsi que l’idée des deux fourchettes avait germé dans sa tête…
***

C’était l’un des plus beaux souvenirs qu’elle avait de sa sœur. Depuis l’annonce de sa mort, ils lui revinrent en mémoire, et ils étaient à la fois doux et douloureux.

Floria était tiraillée entre sa volonté de comprendre la mort de sa sœur mais aussi par celle de fuir son avenir imposé.

Floria savait qu’elle serait inconsolable. Ce souvenir lui fit prendre confiance ô combien elle fut dure envers sa sœur à l’époque. Elle joua avec la bague offerte par Judia tout en regardant leur portrait. Elle s’en voulait d’avoir osé employer ces mots…aujourd’hui, Judia lui manquait terriblement.

Tout en écoutant ses « compagnons », elle grignota quelques morceaux de fromages, remercia lorsqu’on lui servit du vin et mangea un peu de pain. Elle mangeait en douceur et avec précaution, son estomac était comme noué.

Floria était entourée de deux femmes au demeurant sympathiques. Orline, une noble dame et Jenifaël, une guérisseuse consciencieuse, inquiètes pour le dénommé Syp.

La jeune Morbise avait écouté avec attention les deux femmes. Ce « couple » devait partir, et Jenifaël ne voulait pas que les blessures de Syp ne l’emportent. Cependant, si ce « couple » s’était caché ici, c’est qu’il devait être probablement recherché…par les mêmes personnes responsables de la mort de Judia.

La caravane semblait la cachette idéale, le laisser passer de Judia pourrait l’aider à partir ensuite. Mais que faire ensuite ? Rester à Minas Tirith était trop risqué pour elle, si son père venait à sa recherche, ou même « lui »…il lui serait compliqué de se délier de cette union à venir.

Elle pouvait très bien aller jusqu’au domaine Morbise pour montrer qu’elle était capable de remplacer sa sœur dans ses affaires…mais avec quel risque à la clé.

Tant de questions…sans réponse. Syp la fit sortir de ses pensées :
« Madame Floria, je n’ai pas d’argent pour vous...Mais si votre cœur est prêt à l’entendre, j’ai des réponses...je n’ai pas d’autres façons de vous remercier...Vous...Vous savez...elle était très fière de vous...Judia était fière de vous...Sur tout les points... »

Leur rencontre avait été assez étrange, tout comme l’apparence de cet homme…mais il avait finalement l’air gentil, ce Syp. Floria l’avait sans doute mal considéré…mais qui pourrait lui en vouloir ?

Ces mots lui firent du bien. Elle ne doutait pas de l’avis de sa sœur, mais elle l’avait dit à d’autres personnes…cela la toucha. D’ailleurs, Floria regarda Syp pour la première fois avec bienveillance :
« Appelez-moi Floria. » dit-elle calmement « Je vous remercie pour ces mots, j’étais aussi très fière d’elle vous savez. » des larmes lui montèrent aux yeux, elle sourit « Nous aurons, je l’espère, l’occasion d’en parler plus tard…comprenez que ma peine est immense et qu’il me faut du temps pour tout entendre. Merci Monsieur Syp, de tout mon cœur merci. »

Sa condition bourgeoise lui interdisait de s’étendre en émotions face à des inconnus. Elle croisa le regard d’Orline, qui sembla le comprendre.

Refoulant ses larmes, Floria s’adressa à ses nouveaux compagnons :
« J’ai écouté avec attention vos avis respectifs. Je dois moi-même partir…une affaire importante que je dois régler pour ma sœur…» à sa mine, on pouvait sentir un mensonge à demi assumé « Je vais prendre la roulotte ambulante, ainsi que mon cheval. Il m’est impensable de laisser ma jument seule. »Elle regarda Jenifaël « Si Monsieur Syp reste au repos dans la roulotte, il n’y aurait pas de risque pour lui et Dame Orline pourrait surveiller ses blessures en suivant vos instructions. » son assurance pouvait faire penser à celle de Judia « Nous pourrions nous suivre, comme deux commerçantes de Minas Tirith. Vous seriez notre guide avec vos connaissances de la ville et si vous savez vous battre, cela me rassurera…je n’ai pas l’âme d’une guerrière. »

Elle prit une gorgée de vin pour humidifier sa gorge et reprit :
« Qu’en pensez-vous ? Nous pouvons encore nous laisser quelques minutes en préparatifs et commencer à partir. »

***

Floria avait inspecté la chambre de sa sœur, les choses de valeurs étaient cachées soigneusement il n’y avait donc rien à craindre. Il ne manquait rien dans sa sacoche, dont la lettre écrite par Judia qu’elle n’avait pas encore lu. Elle aurait sans doute des réponses dedans mais pour l’heure, il fallait partir.

Manœuvrer la roulotte ne posa pas vraiment de problème, Floria fut aidée pour le faire. L’on mit dans la roulotte des vivres, à la fois pour que le commerce ambulant paraisse opérationnel mais aussi pour Floria et son « équipe ». Ils mirent également la malle de soins pour Syp.

Cadichon et Aliéna furent sortis de leur étable. L’âne fut préparer pour le grand départ et Aliéna attachée solidement à l’arrière de la roulotte. Floria se montra douce envers les deux animaux, les câlinant et leur chuchotant une petite chanson.

Lorsque tout le monde fut prêt à partir. Floria raccompagna la guérisseuse à l’entrée principale de la maison et referma à clé derrière elle.

Elle ouvrit la grande porte de la cour seule, puis aidée par Jenifaël qui avait fait l’avait rejoint avec sa propre monture.

Floria lança un dernier regard sur le modeste logement de sa soeur. En quittant la demeure familiale, elle était loin de se douter de tout ce qui allait se arriver…Elle referma alors cette entrée à clé, scellant une partie des souvenirs de Judia et échangea un sourire timide à Jenifaël.

Elle se dirigea ensuite vers la roulotte, rênes en main, elle ordonna à Cadichon d’avancer et suivit Jenifaël…



Aux deux fourchettes:
Sujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc
Forlong

Réponses: 2
Vues: 401

Rechercher dans: Minas Tirith - Le Bas de la Cité   Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [OUTRO IRL 18 ANS] Les racines profondes de l'Arbre Blanc    Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 28 Mar 2023 - 22:54







Je remontais d'un pas énergique les marches menant à l'étage du Chameau qui Tousse, l'établissement où j’avais dégusté quelques jours auparavant un liquide ambré particulièrement délicieux en compagnie du capitaine Esmer.

Depuis, beaucoup de choses avaient changé. Les émeutes que l'armée et la direction de l'Arbre Blanc tentaient d'étouffer avaient éclaté et englouti la moitié de la cité. Pire encore, la nuit dernière les grands trébuchets et les lances brillantes de la garnison de Minas Tirith se tournèrent contre ses propres citoyens.

Et puis, il y avait cette histoire de lettre. Je l'avais reçue la veille, laissée dans une cache dont seule une poignée d’officiers connaissaient l'existence. Quelques mots sur un bout de parchemin, chiffrés avec un code propre à l'Arbre Blanc.
Citation :
Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel. Retrouve-moi sous l'aile brûlée pour comprendre ce qui se déroule réellement dans la Cité.
N.



Je connaissais cette écriture. C'était celle de Neige, camarade d'armes fidèle et capitaine vétérane de l'Arbre Blanc, à présent recherchée pour trahison. Les paroles étaient énigmatiques, mais je la connaissais bien. Sous l'aile brûlée...il pouvait s'agir des sous-sols d'une aile de l'Université de Minas Tirith abandonnée suite à un incendie causé par le département d'Alchimie.

L'affaire était louche. Neige pouvait vraiment être une traîtresse et tenter de m'attirer dans un piège pour se débarasser d'un des capitaines de l'Arbre Blanc. Ca pourrait aussi être une lettre faussée par le Directeur Rhydon en personne, pour tester ma loyauté. Mais je sentais qu'il y avait quelque chose de plus profond dans cette histoire, et j'avais depuis longtemps appris à me fier à l'instinct.

Dans tous les cas, m'y rendre seul serait une folie. Malheureusement, mes hommes fidèles étaient postés loin de la Cité Blanche. Je me voyais donc contraint à utiliser les dernières recrues de l'Arbre.
Les cinq recrues se mirent en garde-à-vous en me voyant arriver, et je les regardai longuement. J'avais pris le temps de lire leurs dossiers.

#Timéon, un vétéran de la milice marchande d’Osgiliath, jovial et en léger surpoids.

#Hoshen, un ancien enfant des rues au regard attentif.

#Judia, propriétaire entrepreneuse d’une série de tavernes itinérantes.

#Edna, une ancienne assistante à la Bibliothèque dont le dossier était étrangement vide, comme si quelqu’un de bien placé dans la hiérarchie de l’Arbre Blanc l’avait nettoyé.

#Syp, le seul qu’on pourrait caractériser d’une recrue plus ou moins typique, ancien mercenaire mais aussi membre de l’influente famille de Sora.
Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! Arbreb10


Tout frais dans les services secrets du royaume, ils avaient néanmoins tous des atouts qui pourraient s'avérer précieux. Du moins, s'ils arrivaient à comprendre et assimiler les valeurs de l'Arbre Blanc.
Voilà ce que je savais sur eux, mais pour réellement juger leur caractère, il fallait que je les vois en action.

-Je suis Capitaine Petrus du Lamedon, un des officiers responsables pour votre groupe. Dites-moi, recrues. C'est quoi l'Arbre Blanc pour vous? Quelle est la cause que vous défendez ?

Syp et Hoshen furent les premiers à répondre avec un peu d'hésitation et de maladresse, mais les mots-clés tombèrent. La Couronne. Le Peuple.

-Oui, nous servons la Couronne et le Peuple du Gondor. Nous sommes là pour les défendre des menaces externes, mais aussi internes. N'oubliez pas, jeunes recrues, que l'Arbre Blanc n'est pas et ne sera jamais l'œuvre d'un seul homme. Respectez vos supérieurs, mais ne suivez pas aveuglément leurs ordres si ces derniers visent à détruire la cause que nous avons fait serment de défendre.

Je ne savais pas s'ils avaient compris le sens de mes paroles. Elles étaient osées, voire risquées dans une organisation qui était devenue tant hiérarchisée et strictement affiliée à l'Armée depuis que lord Rhydon en avait pris le commandement.

-Recrues, vous êtes en mission d'entraînement mais comme vous le savez déjà, les circonstances dans la Cité ont changé radicalement. Tout ce qui vous attend sera bien réel, et votre comportement aura un impact direct sur tout ce que nous faisons serment de défendre, même si cela signifiera faire des choix difficiles et démêler l’illusion de la vérité. Il y a des choses que l’on ne comprend pas dans ces émeutes, et tout ne peut pas être résolu par des avis de recherche et de la force brute. J’ai reçu une lettre m'invitant à me rendre dans un lieu spécifique pour en apprendre davantage sur la situation actuelle, mais je ne peux être sûr de son authenticité. Le jeu vaut la chandelle, mais je préfère ne pas m’y rendre seul. Vous allez m'accompagner, recrues.


Je voyais la surprise sur leurs visages, et les questions qui se formulaient dans leurs pensées mais qu'ils n'osaient pas poser. Ensemble, nous quittions la bâtisse pour nous diriger vers l'Université. Je ne leur avais pas dévoilé notre destination pour l'instant.

Les rues étaient pratiquement désertes. Les alentours immédiats du Chameau qui Tousse avaient été plus ou moins épargnés, mais plus loin on pouvait voir les traces des affrontements. Des vitres brisées, des portes barricadées, des traces de sang sur les pavés. La première épreuve arriva plus vite que prévu. Au coin d'une rue, nous nous retrouvions face à quelques miliciens en train de donner des coups de pied à un civil allongé par terre.

Je pouvais intervenir en montrant ma broche de capitaine de l'Arbre Blanc, mais dans la mesure du possible je préférais rester incognito. Et surtout, c'était une chance pour les recrues du Gondor de prouver leur valeur. Même si j'avais besoin d'eux pour une mission bien réelle, j'étais aussi là pour les former.

Syp fut le premier à tenter une approche en interpellant les gardes et leur demandant de laisser le civil tranquille. Il avait le cœur au bon endroit, mais malgré son expérience de guerrier, il manquait un peu de sang froid. Je grimacai en le voyant se prendre un coup de hampe de lance dans l'abdomen. Il fut ramassé par ses compagnons, qui demandèrent qu'est-ce que le civil avait fait de mal. Apparemment, il avait écrit des profanités au sujet du roi Méphisto sur un des murs de la cité. Un acte qui méritait d'être puni, certes, mais pas d'une manière aussi brutale et arbitraire.

L'intervention des recrues avait suffi pour que les miliciens arrêtent de tabasser le malheureux homme mais ils décidèrent quand-même de l'embarquer à la caserne. La situation aurait pu mal finir pour nous lorsqu'ils demandèrent ce que le groupe faisait dehors en plein couvre-feu, mais le groupe fut sauvé par Judia, qui leur expliqua qu'elle devait rejoindre son échoppe.
Peu de temps après Syp remarqua le texte écrit sur un mur, les lettres à moitié effacées :

Citation :
Méphisto tu as trahi ton royaume


Ça n'avait rien de vulgaire, mais si telle était la perspective du peuple, c'était inquiétant. Très inquiétant.



Pour atteindre l'Université de Minas Tirith, il fallait continuer à remonter le Deuxième Cercle de la Cité, mais notre chemin était bloqué par une grande barricade provisoire, sans doute érigée par des émeutiers.

On pouvait tenter de contourner la barricade en nous faufilant dans une des maisons environnantes, mais Judia eut une autre idée. En effet, cette femme dirigeait une chaine d'auberges itinérantes populaires, et proposait de s'en servir pour passer la barricade. L'idée fut accueillie avec enthousiasme par ses compagnons. De mon côté, je me contentais de les suivre.

C'est une fois dans le chariot qu'Hoshen nous dévoila quelques documents qu'il avait discrètement volés aux miliciens. Un geste très risqué, mais impressionnant car je ne l'avais pas vu faire. Je dissimulais une grimace. Il s'agissait de lettres de recherche, offrant une prime pour Neige, ainsi qu'une elfe nommée Lithildren et un professeur de l'Université appelé Nallus.

Bientôt, l'odeur de patates frites remplit l'air, et je me retrouvais, incrédule, en corvée de cuisine dans un chariot tiré par un âne. Lorsqu'on s'approcha de la barricade, Timeon tenta une approche qui me fit lever les sourcils.
-Eh, Morgul, c'est toi ? Comment vas- tu ?

Deux têtes apparurent au-dessus de la barricade, mais les hommes n'avaient pas l'air d'être convaincus.

-On connait pas de Morgul. Qui êtes-vous et qu'est-ce que vous venez faire ici ?

Heureusement, Judia et Hoshen étaient là pour détourner l'attention et offrir une explication aux émeutiers. Ils leur présentèrent l'offre de l'établissement et leur proposèrent même un escompte, en prétendant soutenir les émeutes.
Les défendeurs de la barricade devaient être affaiblis et affamés après une nuit de combats contre la garde, car ils nous laissèrent passer. Heureusement, nos patates frites étaient bien réelles et furent accueillies avec grand enthousiasme. Nous nous apprêtions à continuer notre chemin lorsque la recrue nommée Edna proposa d’offrir du thé aux émeutiers. Il y avait quelque chose d’inquiétant dans son regard et dans son sourire. Heureusement, elle fut vite dissuadée par ses compagnons qui ne souhaitaient pas perdre de temps ni prendre des risques inutiles.

Le reste de notre trajet se déroula sans problèmes majeurs. Bientôt, les ruelles sombres s’ouvrirent sur une grande place pavée, au centre de laquelle se trouvait l’impressionnante bâtisse de l’Université de Minas Tirith.

-Nous y voilà.


Edna me demanda pourquoi je ne lui avais pas confirmé la destination plus tôt, car étant affiliée à l’Université elle aurait pu nous indiquer un raccourci. Je me contentai de lui rappeler que dans notre métier, il valait mieux dévoiler seulement les informations strictement nécessaires.

Le bâtiment impressionnant de l’Université était constitué d’un grand bloc central ainsi que de deux ailes. C’était celle de gauche qui nous intéressait. A présent, l’intégralité de l’université était fermée, sans doute pour la protéger des vandales, mais les barrières sur la porte de l’aile gauche étaient bien plus vieilles. Il s’agissait de la partie de l’université qui était temporairement fermée suite à l’accident du département d’alchimie. Une autre inscription griffonnée sur le mur attira notre attention:
Tag judia sur Bienvenue à Minas Tirith ! Jaimel11
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
Sauter vers: