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Sujet: L'éloquence des femmes n'est pas toujours muette
Nivraya

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Rechercher dans: Le Palais des Rois d'Arnor   Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'éloquence des femmes n'est pas toujours muette    Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 28 Sep 2016 - 23:44
Inspire.

Expire.

Inspire.

Elle toque à la porte doucement, et maîtrise la nausée qui a menacé de s'emparer d'elle sur le trajet. Lissant soigneusement ses robes, tirant sur ses manches, ajustant sa coiffure, elle attend avec fébrilité qu'on vienne lui ouvrir. La porte de bois vernis, gardée par deux hommes qui ne lui adressent pas même un regard, affiche de superbes sculptures finement ouvragées qui figurent des animaux fantastiques et des paysages imaginaires. Des feuilles de vigne s'entortillent autour de branches si réalistes que l'huis ressemble à un passage vers le cœur d'un arbre. Ne pas y toucher. Ne pas céder à la tentation de caresser la tiédeur du matériau, ne pas goûter à ce plaisir de roturier qui n'a rien à faire chez une aristocrate, une femme noble et distinguée bien au-dessus de ces choses triviales. Elle se compose un air de circonstance, et lorsqu'elle entend bientôt le loquet bouger à l'intérieur, elle se redresse par réflexe. Le battant glisse silencieusement sur ses gonds parfaitement huilés. Elle s'incline en une révérence protocolaire parfaite, et comme le veut la règle se fend d'un :

- Votre Majesté.

- Dame Nivraya, je suis enchantée de vous voir. Mais je vous en prie, entrez donc.

La femme aux cheveux roux lève la tête vers son interlocutrice. Son sourire éclatant est, lui aussi, de circonstance car ses yeux ont l'air curieusement tristes et préoccupés. Rien qui ne saurait abattre la flamme que l'on voit danser au fond de ses iris royaux, néanmoins. La splendide nouvelle Reine d'Arnor, Dinaelin fille de Gudmund, n'en finit pas de faire forte impression sur les gens qui l'entourent, et Nivraya se laisse subjuguer par son charisme. Elle associe une profonde dignité qui force le respect, à une simplicité qui ne fait que grandir sa personne. S'effaçant pour laisser entrer son invitée, elle referme la porte elle-même sans avoir eu besoin de serviteurs pour cela. Pénétrant pour la première fois dans les « appartements de la Reine », une sorte de salon privé dans lequel Dinaelin reçoit ses invités et ses conseillers personnels, Nivraya ne peut s'empêcher de laisser son regard glisser sur le mobilier et la décoration. Les choix de sa souveraine ne la surprennent guère, et comme il est de notoriété publique que cette dernière est une amatrice d'art, les tableaux et les fresques qui décorent son intérieur ont tout à fait leur place. Le regard de celle qui, en définitive, n'est qu'une petite chose face à cette puissante monarque, accroche par hasard un tableau particulier que la propriétaire des lieux a fait faire encadrer et accrocher au mur. Cette dernière, captant son regard, sourit avec davantage de sincérité et lance :

- C'est votre tableau, oui. Je trouve qu'il est tout à fait à sa place ici.

- C'est trop d'honneur, Votre Majesté.

Ne pas la contredire. Ne pas la contredire même si ce présent semble bien étrange au milieu de tableaux de maîtres, réalisés par des artistes reconnus. Ne pas rougir, non plus. Ce serait inconvenant. Nivraya pose son regard sur le reste de la pièce, captant un mouvement sur sa gauche. Quelqu'un, installé dans un fauteuil, vient de se lever. Immédiatement, la jeune femme s'incline de nouveau, sans cacher cette fois sa surprise :

- Votre Altesse, je… J'ignorais que vous étiez présente, pardonnez-moi.

- Je vous en prie, réponds Poppea avec amusement. Je suis ravie de vous voir, Dame Nivraya.

La situation prend une tournure singulière tout à coup, et la dernière arrivée ne peut que s'interroger sur la raison de cette invitation. Elle n'ose, pourtant, formuler sa question à voix haute de crainte de se montrer trop méfiante, trop sur la défensive. Toutefois, son attitude trahit immanquablement son hésitation. Poppea d'Arnor, encore héritière du trône à l'heure actuelle, esquisse un sourire à l'attention de Dinaelin en lui glissant :

- Je devine que Dame Nivraya ne connaît pas la raison de sa présence ici. Nous devrions lui expliquer pourquoi nous sommes toutes trois rassemblées, je suppose que cela apaiserait les craintes que je discerne dans son regard.

Nivraya frémit légèrement, se sentant soudainement fiévreuse. Elle se retient de s'appuyer sur la commode à ses côtés, pour ne pas trahir son instant de faiblesse. Avec beaucoup de maîtrise, elle répond :

- Je ne ressens pas de crainte en votre présence, Votre Altesse, ni en la vôtre Votre Majesté. Je suis seulement surprise de me voir en si illustre compagnie, alors que je n'appartiens pas à la haute noblesse de notre royaume.

Dinaelin acquiesce silencieusement, puis enjoint ses invitées à l'imiter en prenant place sur les fauteuils confortables qui leur sont offerts. Elle remplit les deux premiers verres d'un vin délicat qui les observe à travers les parois transparentes de la carafe où il est retenu, mais Nivraya interrompt son geste en lui demandant plutôt de l'eau. Une fois la demande satisfaite, les trois femmes lèvent leur verre, et le moins bon tiers de la réunion termine sa boisson d'un trait comme si elle était assoiffée. Elle n'a pas pu se retenir.

Inspire.

Expire.

Elle retrouve la maîtrise d'elle-même, et se tient prête à écouter Dinaelin qui, son léger étonnement passé, feint de n'avoir rien vu pour commencer son explication :

- Dame Nivraya, j'ai ouï dire que vos récentes enquêtes menées au nom de la couronne d'Arnor vous avaient conduit à émettre un certain nombre de recommandations à notre très estimé Intendant Enon, concernant particulièrement la sécurité des personnes d'importance, la traque et la neutralisation des menaces internes au royaume, ainsi que la mise en place d'une nouvelle politique pour la gestion de nos forces armées. Sauriez-vous m'en dire davantage ?

Nivraya ne peut s'empêcher de tiquer. Il s'agit là d'un rapport confidentiel, remis en main propre à l'Intendant pour lui seul. Comment la Reine a pu en avoir connaissance ? C'est un mystère. Il est de notoriété publique que le conseiller de la Reine, sire Pallando, est en très bons termes avec Aleth Enon, mais de là à imaginer qu'il aurait pu lui révéler de tels secrets d’État, il y a un monde. Poppea, qui se contente d'observer pour l'heure, pourrait également avoir usé de son autorité pour avoir accès au contenu de cette lettre, mais dans quel but ? Coincée, Nivraya n'a d'autre choix que de répondre à sa suzeraine :

- Vous… Vous semblez avoir déjà pris connaissance de mon rapport, Votre Majesté. Dans les grandes lignes, du moins. Permettez-moi de vous éclairer en détail sur mes propositions. Les forces armées du royaume sont soumises à une chaîne hiérarchique qui dépend principalement de la compétence des officiers et des nobles qui constituent sa colonne vertébrale. Cependant, dans mon rapport, je questionnais la nature du poste de Tribun, qui est bien davantage qu'une distinction honorifique comme vous le savez. Avoir confié une telle responsabilité à sieur Neldoreth, que l'on dit actuellement en mission pour la Couronne, me semble être une très mauvaise idée. Non pas que l'homme m'apparaisse comme un renégat, mais j'ai la conviction que nos forces armées seraient mieux gérées si le poste éminemment important de Tribun n'était pas entre les mains d'un aventurier absent de la capitale ou d'une des principales villes du royaume. Sa disparition, même pour des motifs tout à fait valables, sème le trouble et l'inquiétude chez les soldats qui cherchent désespérément à se tourner vers des figures de confiance, des hommes capables et des meneurs à même de les guider conformément aux directives royales.

Nivraya marque une pause. Elle n'a rien de personnel contre Forlong, un homme reconnu pour son mérite dans le royaume d'Arnor, mais qui lui apparaît bien trop comme un loup solitaire et moins comme un chien de guerre. Les Tribuns d'Arnor occupent des postes cruciaux dans la gestion de la défense du pays, mais ils peuvent également devenir un facteur de troubles. Leur capacité à mobiliser des troupes rapidement, à surpasser toute autorité sinon celle du roi, et à s'imposer aux autorités civiles en cas de besoin en font des éléments dangereux qui doivent être mieux contrôlés. Laisser un homme paré des insignes de Tribun s'évanouir dans la nature alors qu'il a déjà déserté son poste n'est pas prudent. Loin de là. Les hommes tels que lui sont imprévisibles et incontrôlables. Dinaelin semble ne pencher dans aucune direction, et elle s'abstient de tout jugement concernant le Tribun en question. C'est Poppea qui reprend alors :

- Et que pensez-vous que soit parti faire le nouveau Tribun, à votre avis ?

La question laisse planer des sous-entendus qui mettent Nivraya particulièrement mal à l'aise. Elle se voit obligée de confesser :

- Je l'ignore, Votre Altesse… Je n'ose m'avancer, mais je suppose que ce doit être une mission secrète. Aucun régiment n'a été mobilisé sous les ordres du Tribun, et seuls quelques hommes ont été recrutés dans la plus grande discrétion pour une mission non spécifiée. Je suppose que seuls le Roi Aldarion et vous-mêmes en savez davantage.

- Nous n'en savons rien, Dame Nivraya. Il semble que Aldarion et l'Intendant Enon prennent des décisions dans un cercle restreint, sans étendre leur confiance à quiconque. Êtes-vous au fait de la missive ?

Nivraya observe tour à tour Poppea, puis Dinaelin :

- Sauriez-vous être plus spécifique, Votre Altesse ?

- La missive des Érudits.

Le nom sonne particulièrement solennel, et Nivraya ne peut s'empêcher de porter la main à ses tempes qui soudainement lui font très mal. Elle ne ferme les yeux qu'une seconde, trahissant une gène bien plus profonde et bien plus insidieuse. Retrouvant le contrôle de son corps rapidement, elle répond avec assurance :

- Je n'ai pas entendu parler d'une telle missive. Pas plus que je n'ai entendu parler des Érudits que vous mentionnez. De qui s'agit-il ?

Dinaelin fait la moue :

- Dame Nivraya, êtes-vous certaine que rien de tel n'a été mentionné dans une conversation concernant l'Intendant Enon ? Qu'il n'a pas, par votre biais ou par un autre, demandé à quelqu'un de s'occuper d'une affaire de la plus haute importance impliquant de retrouver quelque chose, n'importe quoi ?

Nivraya s'agite sur son siège. Tout à coup, elle a l'impression d'être prise entre deux camps, la Reine et le Roi, Poppea et Aleth. Deux camps qui devraient n'en faire qu'un, mais qui de toute évidence se cachent des choses réciproquement. Pourtant, elle ne peut mentir à sa suzeraine, même si pour cela elle doit quelque part révéler des choses qui devraient rester cachées :

- Votre Majesté, je vous assure que j'ignore tout de cette affaire. Je… Un grand nombre de documents transitent par moi, c'est certain. Cependant, tout ce qui a trait aux secrets de l'armée ou aux renseignements qui nous sont fournis à l'intérieur et à l'extérieur du royaume ne m'est pas accessible. L'Intendant s'occupe personnellement de ces questions. Je peux uniquement vous affirmer que, si une telle directive avait été donnée de manière officielle à nos soldats, j'en aurais été informée. Je n'ai vu nulle part également de mention de soldats mobilisés sans ordre de mission particulier, comme cela a par exemple été le cas avec le Tribun Neldoreth. Je crains de ne pouvoir vous être très utile à ce propos…

Poppea secoue la tête négativement :

- Au contraire, Dame Nivraya, vous nous serez d'un grand secours. Nous avons des raisons de penser que les menaces qui pèsent actuellement sur le royaume ne sont pas vraiment prises en compte par nos hommes au pouvoir. Parce qu'ils n'y croient pas, parce qu'ils ne veulent pas les voir ou qu'ils n'y accordent guère d'importance. Dans tous les cas, il y a lieu de penser que Aldarion et Aleth laisseront cette menace grandir, et nous ne sommes pas prêtes à laisser cela arriver. Pas encore.

- J'entends bien vos inquiétudes, Votre Altesse. Cependant, que puis-je faire dans ma position ? Si le Roi et l'Intendant refusent d'écouter vos honorables avis, que feraient-ils de celui d'une simple assistante ?

Dinaelin repose son verre sur la table, et dans son regard on lit une lueur difficile à cerner :

- Si vous étiez vous-même Intendante, vous pourriez changer les choses, n'est-ce pas ?

Nivraya perçoit clairement la nausée revenir.

Inspire.

Expire.

Rester calme. Rester parfaitement calme. En d'autres circonstances, les propos de la Reine pourraient passer pour séditieux. Mais il s'agit de la Reine d'Arnor, qui n'œuvrerait jamais contre les intérêts du royaume. Encore moins Poppea, une des personnes les plus dévouées à la couronne. Non, décidément il y a quelque chose d'autre, forcément. Les deux femmes attendent une réponse. La troisième déglutit. Elle a la gorge sèche. Elle cherche à boire une gorgée d'eau, mais son verre est vide. Pas de panique. Pas de panique. Surtout, pas de panique.

- Je suppose, répond-elle prudemment, que je ferais les choses différemment. Si… si les menaces dont vous parlez sont si importantes, je prendrais assurément des mesures pour au moins découvrir quelle est leur source, et peut-être, par ailleurs, les contenir. Je… ne peux imaginer que l'Intendant Enon soit enclin à laisser le royaume courir un péril mortel. Il doit avoir… avoir des raisons.

Elle n'a pas pu s'empêcher de ramener Enon à la conversation. Comme pour se convaincre qu'elle n'est pas en train de faire quelque chose dans son dos. Dans le dos de l'homme qui lui a fait confiance, qui l'a hissée à cette position prestigieuse malgré tout. Un homme qui a fait beaucoup pour sa notoriété, mais qui a également peint une cible dans son dos. Le prix de la gloire. Elle frémit de nouveau, et cette fois son tremblement ne passe pas inaperçu. Poppea l'interroge du regard. Dinaelin par le verbe :

- Dame Nivraya, allez-vous bien ? Vous semblez gênée… Je vous assure que cette conversation est parfaitement privée, et que vous êtes en droit d'exprimer vos inquiétudes en toute liberté. Rien de ce que vous direz ici ne sera rapporté à…

- Votre Majesté, l'interrompt brusquement Nivraya, qui se sent soudainement faiblir. Je… Je…

Elle essaie de se lever, mais son bras glisse sur l'accoudoir et elle trébuche misérablement, terminant à genoux sur le tapis hors de prix. Dans la seconde, ses deux hôtes se portent à ses côtés, l'assaillant de questions, essayant de déterminer dans le même si elle va bien, ce qu'elle a, ce dont elle a besoin, et mille autre choses qui donnent le tournis à la pauvre invitée, anormalement blafarde. Elle leur fait signe que tout va bien, mais avant d'avoir pu trouver la force de convaincre quiconque, elle entend Poppea se lever pour aller chercher un guérisseur de toute urgence.

- N'en faites rien, je vous en prie ! Tente-t-elle.

- Je vous assure que ce n'est rien, Dame Nivraya. Restez calme. Ce n'est qu'une faiblesse passagère, rien qu'un peu de repos et quelques décoctions ne pourront combattre. On dit que vous travaillez beaucoup, et je gage que vous n'avez pas pris suffisamment de temps pour vous remettre après les récents… événements…

La jeune femme rousse lève la main, comme pour implorer Poppea qui se trouve déjà à la porte, prête à l'ouvrir pour intimer à l'un des gardes en faction d'aller trouver quelque homme de confiance pour venir examiner une femme ayant fait un malaise. Les yeux de Nivraya s'embuent. Elle tempête intérieurement contre son impuissance, contre sa maudite faiblesse étalée au grand-jour, contre sa stupidité sans bornes. Ses mâchoires crispées se desserrent légèrement et elle souffle :

- Je vous en supplie, Votre Altesse, n'appelez personne… Je… Je suis enceinte…

Poppea interrompt immédiatement son geste, main tendue presque posée sur la poignée. Dinaelin, toujours agenouillée aux côtés de Nivraya, se laisse aller à une palette d'expression proprement stupéfiante. D'abord une joie sincère, pure et spontanée, avant de glisser doucement vers une forme de tristesse et peut-être de jalousie. Puis, revenant à la première concernée et voyant sa réaction désenchantée, à une inquiétude pleine de sollicitude.

- Dame Nivraya, c'est… c'est une excellente nouvelle, je l'ignorais tout à fait !

- Je vous remercie, Votre Majesté. Personne n'est au courant pour l'heure.

Poppea revient vers elles avec un sourire, et un trait d'humour :

- Sauf le père de l'enfant, naturellement.

La nausée revient.

Inspire.

Expire.

- Je crois que je vais vomir.

#Dinaelin #Nivraya #Poppea
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Njall

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 10 Juin 2014 - 19:34

Prenant une grande inspiration, Njall franchit les portes du manoir de Sora, anxieux. Le soleil lui martelait le crâne et cette migraine était aggravée par les clameurs de la foule amassée dans la rue. La lueur du monde extérieur qui contrastait avec la pénombre du manoir, plongé dans l'obscurité à cause de la chaleur écrasante qui se serait insinuée à l'intérieur, aveugla momentanément le lossoth qui couvrit son regard du plat de sa main mat, observant d'un œil plissé la rue qu'il fallait remonter pour rejoindre la Citadelle. Ne pouvant s'arrêter plus longtemps pour apprécier le spectacle particulièrement formidable de l'architecture gondorienne, le guerrier dû avancer pour emboiter le pas du reste de la suite du roi d'Arnor, Tar-Aldarion, et plus particulièrement celui de Poppea, avec qui il avait dû se familiariser durant les six derniers mois, qui avaient été riches en émotions pour le pèlerin. Il se les remémorait tout en marchant, épongeant de son bras son front trempé de sueur. Il fallait dire que la température caniculaire de ce jour de mariage changeait radicalement des habitudes du lossoth qui vivait autrefois dans une région où l'on côtoyait l'autre extrême des températures, et où l'eau avait tendance à geler plutôt qu'à s'évaporer. Il l'avait quitté depuis presque 7 mois bientôt, et dès le premier mois de son périple, ce dernier s'était transformé en véritable succession d'aventures et de défis pour le chasseur. S'il était renommé comme un grand chasseur et un marcheur endurant dans son pays, il avait dû rapidement se familiariser à l'art de la guerre, qui n'en était qu'à ses prémices autour de la rude mais pacifiques baie de Forochel. Aidé par sa forme physique, le jeune guerrier avait dores et déjà affronter de nombreux périples et même participé à un événement majeur malgré lui, de fils en aiguilles. Tout avait commencé quand il avait rencontré Adaes Thiemond ainsi que d'autres voyageurs autour d'un feu de camp, aux limites nordiques du royaume d'Arnor. Après un repas partagé, ils étaient tombés dans le piège d'une bande de gobelins et avaient dû défaire un troll, un véritable baptême du feu pour le lossoth, qui s'en était sortis vivant au prix de quelques plaies douloureuses venues se rajouter à son lot de cicatrices. Ils avaient ensuite gagné Annunimas où ils avaient pris part aux événements opposants le roi Aldarion à un complot de ce que Njall avait appris être l'Ordre de la Couronne de Fer, une sombre organisation dont il ne comprenait pas les rouages si ce n'est qu'elle avait un réseau tentaculaire. Njall, Adaes et deux autres aventuriers avaient été chargés pour le roi de préparer son retour en s'infiltrant dans la cité aux mains des traîtres.

Une mission qu'ils accomplirent avec brio après d'intenses combats au sommet du clocher. Mais ils s'en étaient sortis vivants, une fois de plus, et endurcis. Il avait ensuite pansé ses blessures, hébergé par sire Thiemond, car le noble avait désormais rétablis le prestige de sa famille, récompensé par le Roi pour sa fidélité à la Couronne. Njall quant à lui eut le temps de mettre de l'ordre dans ses affaires et même gagner un peu d'argent en aidant le maître d'arme devenu noble avant d'être contacté par les services du Roi. Malgré le fait qu'il soit étranger et ignorant tout ou presque du monde dans lequel il évoluait, sa bravoure avait été remarquée et on lui proposait un rôle de garde rapproché pour la dernière héritière d'Arnor, la Dame Poppea.

Le chasseur mit quelques jours à accepter la proposition royale. En effet, il devait faire un point sur son parcours jusqu'ici, qui avait bien dérivé de ses objectifs premiers. Il avait découvert le monde car ce dernier était venu à lui de manière violente, bien loin du voyage qu'il pensait effectuer en quittant son village. Mais il était loin d'être prêt et son pèlerinage ne faisait que débuter, ainsi, si devenir garde du corps de la noble ne lui permettrait pas de voyager dans les différentes contrées d'Arda, cela lui permettrait de se familiariser avec les coutumes locales et d'en apprendre toujours plus sur ce fascinant Sud qui éblouissait le naïf nordique. Ainsi il accepta et prit ses maigres bagages pour Fornost, disant au revoir à Adaes. Pas un adieu, car quoi qu'il advienne, ils se reverraient sûrement au mariage du Roi, à Minas Thirit, où tous étaient déjà conviés, mais Njall sentait que son voyage prenait un nouveau tournant désormais. Il s'intégrait réellement à la société arnorienne et commençait à en entrevoir les rouages.Quelle ne fut pas sa surprise lord de sa première rencontre avec la femme. Bien sûr, même si il avait connu une certaine « promotion » en passant de simple vagabond à protecteur de l'héritière aux yeux de la société, il demeurait assez insignifiant dans l'esprit de tous, et relativement anonyme, mais la femme avait quand même tenu à rencontrer celui qui la suivrait désormais partout.

Ce qui marqua premièrement le lossoth fut la masculinité de Poppea, qui contrastait avec les femmes maniérées comme Nivraya, qui était devenue le modèle de la femme noble arnorienne dans son esprit, car la seule qu'il avait vraiment côtoyé. Elle n'en était pas pour autant viril, mais le lossoth devait avouer avoir une certaine admiration pour elle. Elle savait se battre et était dotée d'un fort caractère. Il savait intérieurement qu'il apprendrait beaucoup après d'elle, beaucoup plus qu'auprès de n'importe quelle autre femme. Voilà maintenant 6 mois qu'il était l'ombre de Poppea, et il avait troqué son armure de cuir et de fourrure pour celle de fer aux couleurs de l'Arnor, forgée à Fornost.

Il n'avait pour autant pas abandonné ses affaires de lossoth et il les conservait précieusement, telles des reliques. Sa masse ainsi que ses autres affaires étaient restées à Fornost, bien qu'il utilisait encore quotidiennement cette première, il n'avait pas eu le droit d'être armé au sein de la cité gondorienne et était aussi désormais versé dans le maniement des épées, car si la masse de guerre était adaptée aux combats d'envergure, elle était peu pratique quand il s'agissait de protéger quelqu'un. Ainsi, il suivait quotidiennement des entraînements avec le maître d'arme de Fornost et était un élève assidu et curieux. Il commençait à connaître Poppea et ses habitudes, et elle semblait l'apprécier pour sa discrétion et sa discipline. La vie à Fornost avait quelque chose de solennelle, la forteresse avait vécue et même survécus à bien des choses, ses murs éreintés en témoignait, et Njall se plaisait dans ce climat qui s'adoucissait avec le recul de l'hiver tout en restant frais. Quant à la chaleur de ce jour, en Gondor... Elle était intenable pour l'homme du Nord. Ses cheveux bruns étaient attachés en une épaisse queue de cheval et il marchait fièrement sous les façades blanches de Minas Thirit. Il restait derrière Poppea, attentif malgré la chaleur qui lui tourmentait l'esprit, et portait de manière plus que régulière la main à la gourde qui pendait à son flanc.Le mariage se déroula sans incidents et Njall continua à jouer ce rôle de garde dans lequel il se plaisait.

Il portait des responsabilités raisonnables – la vie de l'héritière d'Aldarion tant que sa nouvelle femme n'avait pas enfantée – et pouvait continuer son observation minutieuse de tout ce à quoi il s'assistait, tout en mettant de l'or de côté pour son voyage et en bénéficiant d'une formation au combat. Une situation plus qu'idéale pour un étranger qui vivait de la chasse il y a six mois encore. Durant le reste de la cérémonie, le lossoth resta en retrait, comme à son habitude, mais toujours à moins de deux mètres de sa protégée. En effet, même désarmé, le champion du Nord, même s'il était court sur patte demeurait potentiellement mortel et ne se pardonnerait pas qu'il arrive la moindre chose à Dame Poppea, ne serait-ce une égratignure.


#Njall #Poppea
Sujet: Aventures au coin d'un feu...
Aldarion

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Rechercher dans: L'Ancienne Forteresse   Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Aventures au coin d'un feu...    Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 17 Nov 2013 - 22:29
Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! 5r77

Poppea était restée abattue quelques minutes. C'était un miracle si elle était toujours vivante, cependant, sa colère avait laissé la place à un irrésistible désir de vengeance. Elle avait réajusté son armure et ramassé son arme et, le temps qu'Aharabd revienne elle était également prête à repartir.

Elle ne réagit pas quand le rôdeur tenta d'extirper des informations à son prisonnier. Elle savait que la démarche était vaine. Il ne parlerai sans doute pas, il avait été formé à cela. Réalisant sa méprise, l'homme du nord annonça qu'il allait se mettre en chasse à la recherche de Madhel. Odus, qui était un homme particulièrement bien renseigné lui avait expliqué qu'il s'agissait du frère maudit du tribun Athos Derulan. Il avait déjà trahi le Royaume lors de la Grande Bataille du Nord. Il avait alors été considéré comme mort. Cependant il était revenu d'entre les morts pour hanter la jeune femme.

" Il serait fou de partir seul rôdeur. Je vous accompagne et avec moi mon homme lige. Nous ne serons pas trop de trois pour le traquer et l'abattre !"

Pour accompagner ses dires, elle posa fermement sa main sur la poignée de son marteau. Ce n'était pas une faible femme, elle avait connu bien des guerres et des combats. La haine la maintiendrait debout.

"Odus, merci de votre intervention... veillez à ce que les corps des enfants royaux soient traités avec respect, selon les rites. Qu'ils soient installés dans le caveau des Ducs de Fornost."

Elle hésita un instant avant de continuer.

" Dites à leur père que j'ai tout fait... Qu'il pardonne mon déshonneur."

Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! Odus10

Odus inclina respectueusement la tête.

" Votre altesse..."

La phrase était en suspend, il ne se contentait visiblement pas d'acquiescer aux ordres.

" Avec le décès de vos neveux et nièces vous êtes désormais la première héritière de la couronne du Royaume d'Arnor."

Le visage de Poppea changea en un instant. Elle n'avait jamais envisagé sérieusement cette possibilité. Une larme coula doucement le long de sa joue.

" Je ne pense pas qu'il soit opportun de vous exposer aussi directement. Votre place est ici à Fornost, en sécurité... "

Poppea inclina la tête. Il avait raison. Le sort du Royaume pouvait à tout moment tomber entre ses mains. Jamais elle n'aurait cru que cela puisse être possible. Que de morts il avait fallu pour en arriver là. La lignée des Rois d'Arnor reposait désormais sur ses épaules. Odus reprit la parole.

" Par conséquent votre homme lige devra rester auprès de vous pour vous protéger. De même que moi... Dès lors, Aharabd, je pense qu'il ne vous sera pas possible de poursuivre Madhel..."

Odus poursuivi sans laisser le temps au rôdeur de protester.

" De plus, il est des choses beaucoup plus urgentes... nous le traquerons le moment venu, et soyez assuré que nous ne le laisserons pas vivre tranquillement après ses crimes. "

Il planta alors ses yeux dans ceux d'Aharabd.

" Je parle maintenant au nom de Sirion Ibn-Lahad, mon maître, Pair du Royaume d'Arnor, et je vous demande de vous mettre à mon service."

Les titres et les mots choisis par Odus ne laissaient pas beaucoup de latitudes au rôdeur.

" J'ai besoin que vous fassiez route vers le sud, que vous trouviez le Roi Tar-Aldarion et que vous lui fassiez récit de ce qui s'est déroulé en ces lieux."

Tandis qu'il parlait, deux gardes avaient emmenés Rolly en cellule, il serait jugé plus tard. D'autres gardes étaient désormais dans la pièce, de toute évidence, Aharabd n'avait nullement le choix... s'il ne voulait pas être considéré comme un traître à la nation et subir le même sort que le capitaine.

#Poppea #Aharabd #Odus
Sujet: L'homme et les Héritiers
Sirion Ibn Lahad

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Rechercher dans: L'Ancienne Forteresse   Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'homme et les Héritiers    Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 10 Oct 2009 - 13:09
Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! Dundas11

Dundas resta ainsi à observer ces deux enfants durant tout leur repas du midi assis dans un coin reculé de la pièce. Il avait eu l'ordre du Fantôme de veiller sur les minots du Roi et il ne comptait pas décevoir Sirion. Depuis qu'il servait sous les ordres des frères Ibn-Lahad, Dundas avait toujours veiller à être considéré comme un serviteur fidèle et consciencieux dans ses missions en tout genre.

Alors que les servantes débarassaient la grande table et aidaient les deux enfants à descendre de leurs sièges surélevés, une femme pénétra dans la pièce et pas n'importe quelle femme, la maîtresse de maison si l'on pouvait dire la forteresse était comme une maison. Dame Popea s'approcha de Neolias et d'Ordenia, s'accroupit face à eux leur posant ses mains sur l'épaule. Elle leur souffla quelques mots que Dundas ne put dicerner de là où il était. L'Arnoréen se leva alors quand il constata que les héritiers quittaient Popea pour disparaitre dans un couloir, escortés par quatre gardes armés jusqu'aux dents.

Le jeune Dundas avança vers Popea qui semblait avoir la tête ailleurs et lorsqu'elle le remarqua, l'acolyte de Sirion la salua d'un signe de tête.

"Je vois que ces minots sont bien gardés. Tar-Aldarion a pris de grandes précautions."

Puis affichant un grand sourire à Popea.

"Mais suis-je mal élevé, vous ne semblez pas me connaitre. Je suis Dundas, Agent du Fantôme, enchanté de vous rencontrer enfin."

Dundas se retint de lui faire un baise-main, s'approcher de Popea de trop près pouvait amener sur vous la foudre du Roi...

#Dundas #Poppea
Sujet: Un dernier adieu avant un long voyage.
Aldarion

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Rechercher dans: L'Ancienne Forteresse   Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un dernier adieu avant un long voyage.    Tag poppea sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 2 Sep 2009 - 15:24
La cour de la forteresse était particulièrement remplie en cette nuit de Septembre. La garde de la rose était quasiment complète à m'avoir accompagné jusqu'à Fornost. C'était un détour sur le chemin qui menait à Edoras, mais je ne pouvais pas laisser ma progéniture sans protection, et connaissant certains de mes ennemis, je ne pouvais me fier qu'à une seule personne. Le carosse qui nous suivait depuis le départ d'Annuminàs ouvrit ses portes pour laisser sortir deux petites formes enveloppées dans de longs et sombres manteaux. Quelques serviteurs s'étaient assemblés dans la cour ayant reconnu leur Roi.

" Votre Roi vous salue ! Mon séjour ne sera pas long, je repars dans une heure. Je suis simplement venu amener à la Dame Popea deux serviteurs hobbits de la Comté !"

Les acclamations fusèrent tandis que je descendais de ma monture. Je posais mes deux mains pour pousser les "hobbits" à me suivre. Sur mon chemin s'étaient rassemblées tous les gens de la forteresse qui me saluèrent dignement. Je ne répondis pas à leur salut, je n'avais pas le temps. J'arrivai dans la salle du trône qui était vide à l'exception de deux dignitaires.

" Laissez nous et dites à Dame Popea de se hâter !"

Ils s'inclinèrent devant mon ton sec et se hâtèrent de sortir pour aller chercher ma belle-soeur. Je m'assis dans le trône laissant les deux autres debout au milieu de la pièce.
Popea ne se fit pas attendre, elle entra et me salua l'air contrariée d'avoir été ainsi réveillée. Quand elle vit qui était sur le trône elle blêmit légèrement d'avoir pu laisser transparaitre de telles émotions.

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" Mon Roi..."
" Ma soeur..."

Je la saluai d'un très léger signe de tête.
" Je suis venu vous confier quelque chose de très précieux pour le Royaume... Comme vous le savez, les complots contre ma personne et ma progéniture sont légions. C'est pourquoi tandis que je serai parti, j'ai décidé de mettre mes enfants sous la garde de la meilleure lame du royaume... Soit vous."

Je fis un petit signe aux "hobbits" qui ôtèrent leur manteau pour dévoiler des visages d'enfants empreint de calme et de noblesse.

" Voici le petit Neolias "

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Le petit prince se baissa comme il l'avait si bien appris.


" Tout le portrait de son père... Bienvenue chez vous Prince Neolias."

" Et voici sa soeur, Ordenia.."

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Le même rituel recommença, à l'exception de la partie sur la ressemblance qui trop douloureux fut évité.

" Ils resteront chez vous quelques semaines. Néanmoins, comme deux précautions valent mieux qu'une, personne ne sait qu'ils sont ici. De jeunes enfants de serviteurs jouent leur rôle à Annuminàs. S'ils devaient se faire tuer ou enlever, cela ne poserait de problème à personne."

Popea acquiesça, c'était un bon plan. Je lui laissait les affaires des petits, leur fit un bref adieu, les embrassant sur le front, puis je quittai la pièce pour rejoindre ma garde.

" Où est le Capitaine Rousnou et le Seigneur Sirion ?"

#Poppea #Sirion #Aldarion #Rousnou
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