6 résultats trouvés pour Thedras

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Sujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent
Forlong

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 29 Fév 2024 - 23:00

Ils furent un peu moins de quatre cent à se mettre en route: trois des cinq éored qui étaient parties d'Aldburg sous les ordres de Thédras. Le reste des forces devait s'occuper des réfugiés et sécuriser les routes et villages environnants. Leur mission après tout n'était pas d'affronter directement les envahisseurs, mais plutôt de protéger le peuple rohirrim et renforcer les troupes du Maréchal Olaf.

Les chevaux se mirent en route au pas. Quatre cent cavaliers aux lances brillantes, et une semi-elfe mal installée sur une monture docile. Le campement disparut rapidement derrière eux, et ils se retrouvèrent à nouveau sur les plaines, en route vers l'Entalluve. Une fois que le terrain devint moins rocailleux, ils accélérèrent, et les chevaux passèrent au trot. Les puissants destriers du Rohan étaient capables de parcourir plusieurs dizaines de miles en une journée s'il fallait, un peu moins lorsqu'ils portaient des cavaliers en armure. Ce n'était pas le cas du palefroi de Niphredil, et encore moins de sa panthère. Au fur et à mesure, la distance entre la tête de la colonne des cavaliers et la semi-elfe commençait à s'agrandir.

Au bout de quelques dizaines de minutes, le capitaine Thédras siffla longuement en levant son bras, et fit demi-tour pour faire face aux cavaliers. Il semblait frustré:

-J'ai fait l'erreur de me fier aux légendes qui racontent que le peuple sylvain connait les langues de tous les animaux et peut faire obéir un cheval à chacune de ses commandes. C'est de ma faute, je n'aurais jamais du vous demander de quitter le campement avec nous. Dans le meilleur des cas vous ralentirez notre avancée, dans le pire votre lenteur mettra mes hommes en danger. Déjà que votre fauve rend les chevaux nerveux. Brambold! - il appela son second-en-commandement, le même officier qui avait annoncé le départ imminent aux voyageurs quelques heures auparavant - désignes deux cavaliers pour escorter l'Elfe soit vers la frontière du Gondor à l'ouest d'ici, ou bien pour la ramener jusqu'à notre campement avec les autres civiles si elle le souhaite.

Brambold acquiesça, et dit sans hésiter:

-Alden, Bramling. Vous avez entendu les ordres du capitaine. Accompagnez l'Elfe jusqu'à la destination de son choix et rendez-vous au campement!

Le capitaine se remit en route aussitôt - ils avaient déjà perdu assez de temps.

***

Les deux cavaliers désignés pour accompagner étaient très jeunes, bien que leurs épaules larges et la manière dont ils se tenaient en selle indiquaient qu'ils n'étaient pas des novices. Une fois que les autres cavaliers du Rohan disparurent derrière une colline, le premier des deux jeunes hommes retira son casque; son visage était rouge et il laissa échapper un grognement de rage.

-Nous voilà réduits au rang de nourrices alors que nos compagnons partent à la guerre!

Son compagnon, plus calme et visiblement gêné, se tourna vers Niphredil:

-Avez-vous choisi? Voulez-vous retourner au campement ou tenter une traversée vers le Gondor?

Quelques minutes plus tard, alors qu'ils s'étaient remis en route, le cavalier énervé fit ralentir son cheval pour se mettre au même niveau que Niphredil.

-Excusez-moi de m'être emporté...c'est juste que je sais que mon père l'a fait exprès, il veut pas que je l'accompagne jusqu'aux lignes de front! J'ai passé l'âge de rester dans le nid. Je suis Bramling, fils de Brambold. Mon père est un officier d'Aldburg...et vous? Je n'ai pas entendu votre nom.

Il regarda pendant un moment Niphredil d'un oeil critique, mais pas malveillant.

-Vous n'avez effectivement pas l'habitude de monter à cheval, n'est-ce pas? il faut commencer par avoir une bonne posture. Alignez vos épaules avec vos hanches, et regardez droit devant vous, ça va vous aider à maintenir l'équilibre mais aussi anticiper les mouvements du cheval. C'est la clef. Vous voyez, il faut apprendre le langage corporel du cheval et réagir aux changements de vitesse en restant en harmonie avec son mouvement. En vous penchant légèrement vers l'avant et vers l'arrière, et en utilisant vos jambes comme outil pour communiquer avec le cheval. Essayez!


***

La colonne des cavaliers avançait bien plus vite à présent. Mais au bout de quelques heures de voyage, l'ordre fut donné de s'arrêter à nouveau. Les chevaux semblaient nerveux. Thédras appela Brambold et Théodell à le rejoindre, et pointa son doigt vers le nord. Ce qui semblait d'abord être un nuage s'était avéré être une colonne de fumée. Le vent apportait une légère odeur de cendres.

-Avec la Grande Estive et la sécheresse qui s'est emparée des plaines, j'ai entendu parler des grands feux qui se propagent en dévorant les prairies et les forêts. C'est peut-être ça qu'on voit au loin. Dans tous les cas, il faut rester prudents. Le feu peut être une menace aussi importante pour les villages qu'une attaque des envahisseurs. Brambold. Prends le commandement et continues de faire avancer nos éoreds au pas vers le nord, les chevaux ont besoin de ralentir la cadence dans tous les cas. Je veux enquêter sur cet incendie en personne. Théodell, vous allez m'accompagner.

Les deux cavaliers se détachèrent du reste du groupe.

-Le vent souffle vers nous...si le feu brûle encore, il faudra être prêts à réagir très vite, car il peut littéralement nous dévorer en l'espace de quelques instants. Avez-vous déjà fait face à cet élément dans son état sauvage, Théodell?

L'origine de la fumée était assez éloignée; ils avaient du tourner un peu vers l'ouest pour s'en approcher, et leur vue était barrée par plusieurs grandes collines rocailleuses.

Sujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent
Forlong

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Rechercher dans: Les Prairies   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pardonner au méchant, c’est frapper l’innocent    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 4 Juin 2023 - 18:53

Voyant que Théodell n’était pas seul, le capitaine fit signe à un de ses sous-officiers de ranger les petits objets en bois posés sur la carte, qui représentaient sans doute l’emplacemement des troupes du Rohan, ou peut-être même celui des hordes dwimmen. La vue que Niphredil et Théodell pouvaient avoir sur la carte fut aussitôt cachée par le dos large d’un sergent. Par les temps qui couraient, il valait mieux être prudent.

Après avoir écouté le rapport de son éclaireur, le capitaine s’exclama :

-Une autre escarmouche remportée contre les Dwimmen ? Décidemment, Théodell, cela devient votre spécialité. Dites-moi en plus. Combien étaient-ils, et combien de captifs avaient vous réussi à libérerer ?

Une fois la réponse obtenue, Thedras se tourna vers Niphredil. Son regard était curieux, bien que méfiant :

-Une elfe dans notre campement, accompagnée d’un fauve. Je suppose que plus rien ne devrait me surprendre en ces temps étranges. Quel est votre nom et d’où venez vous ? De la forêt sombre qu’on appelle Vertbois le Grand, ou bien de la cité cachée qui d’après les rumeurs se trouve dans les collines à l’Est, sur l’autre rive de l’Anduin ?


Une fois la réponse obtenue, le capitaine rajouta.

-J’ai besoin de parler à Théodell, je vous demanderai donc de nous laisser quelques instants. A la sortie d’ici, en vous tournant sur la droite vous finirez par tomber sur une grante tente qui fait office de cantine. Vous y trouverez de la nourriture pour vous et votre animal, tant que ce dernier reste calme. Dites au quartier-maître que je vous envoie.

Thédras attendit le départ de Niphredil pour s’adresser à nouveau à Théodell :

-Nous n’allons pas tarder à lever le camp et tenter de rejoindre le Maréchal Olaf. J’attends encore l’arrivée des messagers, mais d’après certaines rumeurs il a pu rejoindre le Vice-Roi Mortensen. Si c’est la vérité, nous devons les rejoindre au plus vite. Une fois nos forces rassemblées, nous pourrons chasser une fois pour toutes ces envahisseurs de nos terres.


Le capitaine regarda la carte de la Marche pendant un instant avant de reprendre :

-Comme vous pouvez vous douter, nous  avons croisé encore beaucoup d’autres réfugiés. Malheureusement, nous ne pouvons pas les garder au campement avec nous. Nous sommes bien trop proches de la ligne du front et nous devons rester agiles. J’ai du envoyer une vingtaine de mes cavaliers pour accompagner les réfugiés vers Aldburg, ce qui ne fait qu’affaiblir nos effectifs. Les prisonniers que vous avez libéré...ils vont devoir faire pareil, sauf s’ils savent se battre ou s’ils détiennent des informations qui pourraient s’avérer importantes pour la suite. Vous avez libéré cette elfe étrange des mains de ses capteurs, elle vous doit une dette. Elle dira plus à vous qu’à moi. J’ai besoin de savoir qu’est ce qu’elle fait ici et comment elle s’est retrouvée prisonnière. Par les temps qui courent, traverser le Rohan l’arme à la main est un privilège plutôt qu’un droit, et ceux qui ne sont pas des alliés d’Edoras ne seront pas les bienvenus. Vérifiez ce qu’elle sait et si elle est digne de confiance, et revenez me faire un rapport. Je déciderai ensuite si elle pourra continuer à traverser librement les plaines vertes de la Marche.

L’entretien arrivait à sa fin. Alors que Théodell se dirigeait vers la sortie, il entendit la voix du capitaine :

-Et dites aux hommes de construire un enclos pour le fauve, Théodell. Domestiquée ou non, la bête fait peur aux chevaux.


***

En se dirigeant vers la cantine, Niphredil put aperçevoir deux silhouettes impossibles à confondre : le jeune Miston et le géant Baudouin. Ils étaient assis sur un banc assemblé avec deux rondins de bois et une planche, face à une table provisoire. Devant eux se trouvaient des assiettes remplies de ragoût encore fumant, et le grand rohirrim berçait une énorme chope de bière entre les mains. Le repas semblait faire des merveilles au moral de Baudouin, qui fit un geste amical de la main à l’elfe en lui indiquant qu’elle pouvait les rejoindre.

Sujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire
Forlong

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Rechercher dans: Aldburg   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 21 Mar 2022 - 0:44

La main délicate de la jeune infirmière se posa sur ses lèvres dans un geste de surprise et de désarroi incontrôlé. Daena était loin d'être la seule orpheline d'Aldburg, le Rohan vivait une période tumultueuse depuis plusieurs années et le sang de ses habitants irriguait fréquemment ses plaines. Mais la compassion et la douleur que ressentait Daline étaient tout à fait authentiques. Elle effleura l'épaule du garde royal agité d'un geste hésitant, comme pour le rassurer, avant de s'accroupir à côté de la fillette et se mettre à lui parler doucement.

Elle avait clairement la main avec les enfants, et sut gagner rapidement la confiance de l'enfant; elle réussit à la convaincre de manger. Pendant que Daena mordait dans une grosse tranche de pain trempée dans le ragoût, la jeune soignante leva le regard et s'adressa à l'homme qui la dépassait de deux têtes. En étudiant son visage de plus près elle s'aperçut qu'il était plus jeune que ce qu'elle avait cru au début, et qu'il n'aurait sans doute pas pu être le père de la fillette.

-Elle sera en sécurité ici, sir Théodell, du moins tant que les cavaliers vaillants du Rohan défendent les plaines et les remparts de la cité. Ne vous inquiétez pas. Mais vous devez avoir faim aussi, il y a assez de pain et de ragoût pour tout le monde. Mangez, mangez!

Pendant que le jeune homme se sustentait, elle rajouta:

-Quels sont vos plans, Théodell? Allez-vous rester à Aldburg? Nous allons nous occuper de la fille, mais viendrez vous lui rendre visite?

Théodell connaissait la réponse. Il ne lui restait que quelques heures de repos avant le départ vers l'inconnu en compagnie de près de six centaines d'autres cavaliers.

***

C'était un beau spectacle. Des dizaines de cavaliers vêtus de cottes de maille et armés d'épées, de lances et des haches parcouraient la rue principale d'Aldburg au trot. Avec des tels défenseurs, le Rohan n'avait aucune raison de craindre les mystérieux envahisseurs. Mais la garnison qui restait pour défendre la forteresse était bien plus modeste.

Théodell ralentit en voyant deux silhouettes connues dans la foule qui observait leur départ. La belle aide-soignante était là, et tenait la jeune Daena par la main. Lorsque le cheval du garde royal passa à côté d'elles, la gamine lui tendit un petit bouquet de fleurs sauvages. Puis ce fut au tour de Daline de lui tendre une belle fleur solitaire, avant de détourner le regard, ses joues rouges comme les pétales délicates de son cadeau.

***


Ils voyagèrent pendant deux jours. La route principale qui menait vers Aldburg et vers les autres cités du royaume était remplie de paysans qui cherchaient à se réfugier, apeurés par la menace mystérieuse qui guettait sur le royaume. Les rumeurs traversaient leurs campements à la vitesse de l'éclair, de plus en plus étranges et terrifiantes. Heureusement que Théodell avait vu ces Dwimmen en vrai...mais certains autres cavaliers n'étaient pas aussi sereins.

Ils durent quitter la route pour ne pas être ralentis par le flux des réfugiés. Le capitaine Thedras ne voulait pas perdre de temps, mais il restait prudent. Les rapports sur le nombre des envahisseurs étaient trop flous et trop inquiétants pour risquer une confrontation directe, même si cinq éoreds représentaient une force non-négligeable. La meilleure chose à faire serait de protéger les civils, en apprendre davantage sur les forces ennemies, et attendre les renforts. Après tout, le Maréchal Olaf ne devrait pas tarder à rassembler l'armée...

***

Théodell fut choisi comme un des éclaireurs. Sa connaissance des Dwimmen était très faible, mais comparé à la plupart des Rohirrims, il était un expert. Un des rares à les avoir vus et affrontés...

Les éclaireurs étaient envoyés deux par deux, ce qui leur permettait de rester discret mais aussi d'envoyer un message à la troupe principale sans perdre l'ennemi potentiel de vue.

Le garde royal et son compagnon, issu d'une des éoreds du capitaine Thedras, chevauchaient depuis deux heures à peu près et s'étaient retrouvés dans une zone boisée alors que la nuit s'apprêtait à tomber. Ils avaient les Montagnes Blanches à leur droite, et ils savaient que l'Entalluve était à leur gauche, même s'ils étaient trop loin pour entendre le bruit de l'eau ou voir la rivière. De toute façon, avec la sécheresse actuelle, le niveau d'eau était très bas et les fleuves coulaient lentement comme le goudron.

Le compagnon de Théodell leva soudainement le bras sans rien dire. Lorsqu'il s'arrêta pendant un moment, le garde royal put entendre plusieurs bruits. Des pas, des cris d'hommes et ce qui ressemblait à des sanglots. Des réfugiés en danger...?

Lorsqu'ils s'approchèrent davantage, ils purent apercevoir une scène étrange du haut de la petite colline sur laquelle ils s'étaient avancés. Il y avait deux chariots, d'une construction qui n'était clairement pas rohirrime. Dans l'un d'eux, derrière une bâche trouée ils pouvaient apercevoir quelques silhouettes ligotées. Plus loin, quelques hommes portaient ce qui ressemblait à des brancards occupés par des silhouettes plus petites...Ils s'éloignaient vers le Nord-Est d'un pas rapide. Des sanglots féminins provenaient d'une tente dressée pas loin des chariots, et deux hommes armés se dirigeaient vers le premier des chariots, celui qui semblait contenir des prisonniers. Les hommes avaient la peau sombre, la même que Théodell avait pu voir quelques jours auparavant...des Dwimmen. La lumière d'une torche se refléta dans l'arme tirée d'un d'eux. La situation semblait être dangereuse pour les prisonniers...la dernière fois, les gardes royaux n'avaient pas pu sauver les captifs...



Suite ici: https://jeuderoles.forumactif.com/t6859-pardonner-au-mechant-cest-frapper-linnocent#85038Smile
Sujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire
Learamn

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Rechercher dans: Aldburg   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 9 Sep 2021 - 16:17


Le Capitaine Thedras semblait étrangement soulagé par les révélations de Théodell. Le jeune officier avait entendu tellement d’informations contradictoires depuis que les premières rumeurs sur l’arrivée de ce peuple étranger dans l’Estenmet étaient arrivé.  On lui avait parlé de spectres, de sorciers ou d’autres fantômes. Autant de choses que Thedras n’avaient jamais appris à combattre malgré son entraînement d’excellence.  Au contraire d’un Eofend qui avait gravi les échelons de la hiérarchie militaire grâce à ses exploits sur le champ de bataille, Thedras était un officier encore jeune issu de la noblesse. Il n’avait participé qu’à peu de grandes batailles rangées à l’exception des affrontements lors de la guerre civile. C’était un capitaine brillant et très intelligent mais il lui manquait sans nul doute l’expérience de la guerre pour mener toutes les éoreds de la Marche Est vers le front et repousser un envahisseur qui menaçait sa patrie toute entière. D’ailleurs, cela n’aurait jamais dû être sa responsabilité mais en l’absence du Maréchal Olad, ce lourd fardeau lui revenait de droit.

“Bien...si ils peuvent saigner et mourir, cela signifie qu’ils peuvent aussi être repoussés hors de nos frontières. Ce que je ne comprends pas c’est leur arrivée ici… Pourquoi nos alliés du Gondor ne nous ont pas alerté sur de tels mouvements d’une population armée vers notre royaume?”

A cette question, nul n’avait la réponse. Certains avaient eu des échos d’affrontements au Gondor et d’une ville de Minas Tirith qui rassemblait ses troupes pour se préparer à un siège face à un envahisseur inconnu.  A l’époque, peu s’étaient inquiété de ces rumeurs lointaines. Qui aurait pu s’imaginer que la guerre sonnerait une nouvelle fois à leurs portes alors que les plaies de l’affrontement fratricide n’étaient pas encore pansées?

Thedras interrogea à nouveau Théodell:

“Combien étaient-ils? J’imagine bien que dans la nuit, il est dur de donner un chiffre précis mais nous devons avoir une estimation pour ne pas partir dans l’inconnu complet.”

Sans perdre une seconde supplémentaire, Thedras distribua ses ordres. Malgré son jeûne âge, c’était un guerrier particulièrement mature et il dissimulait habilement l’inquiétude qui le rongeait pour donner confiance à ses hommes.

“Nous pouvons lever cinq éoreds pour l’aube demain. Cela représente près de 600 cavaliers entraînés et décidés à bouter l’envahisseur hors de notre royaume. Si ces sauvages sont aussi primitifs que vous semblez le prétendre cela devrait suffire à les arrêter. Prenez un peu de repos messieurs, j’aurais besoin de vous à mes côtés demain dès l’aube.”

Il avisa alors la petite tête blonde qui se blottissait derrière la silhouette rassurante de Théodell.

“Quand à l’enfant, elle semble déjà s’être attachée à vous. Mais sa place n’est pas sur un champ de bataille. Aldburg a toujours su accueillir ses refugiés, je vous invite à la conduire à l’hospice de notre regrettée Dame Farma. Infirmières et nourrices pourront s’occuper d’elle.”


Le jeune capitaine salua ses invités d’un mouvement de tête et tourna les talons. Il ne dormirait que peu cette nuit. Et pour cause, il avait une guerre à planifier.

Théodell, quant à lui, fut distrait par les petites mains rougies qui tiraient sur sa cape. Le cavalier baissa les yeux en direction de Daena, les yeux embués de larmes mais qui résistait courageusement pour ne pas éclater en sanglots.

Elle venait de perdre ses parents et voilà qu’on désirait l’arracher à son protecteur. Les séparation s’annonçait compliquée et pour un guerrier comme lui, il était parfois plus semple de pourfendre un ennemi mortel que de réconforter un enfant.
Sujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire
Learamn

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Rechercher dans: Aldburg   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 9 Juil 2021 - 15:16
Suite de : Rester sur ses gardes



“Halte! Qui va là?”

La tête casquée du garde apparut au sommet des rempart en bois de la mythique forteresse d’Aldburg. Le soleil venait à peine de se lever sur les vertes prairies du Rohan et il faisait encore trop sombres pour distinguer clairement les traits de l’homme qui venait de les interpeller. Eofend et sa troupe avait cavalé à toute allure depuis leur altercation devant le camp des Dwimmen et avaient rallié la place forte de la Marche Est en l’espace de quelques heures. Les montures avaient été poussés à bout et on entendait désormais le souffle saccadé et bruyant au bord de la rupture. Eofend s’avança en direction des grandes portes renforcées.

“Ouvrez-nous par les Valars! Nous devons parler au Maréchal Olaf au plus vite, nous avons des informations d’importance capitale.”


Il y eut un moment de silence, puis le garde, visiblement nerveux, cria à nouveau avec force:

“J’ai dit qui va là?”


Sur ces mots, il y eut du mouvement en haut des palissades et plusieurs soldats se mirent à pointer leurs arcs en direction des intrus. Ces derniers échangèrent des regards interdits, mais que se passait-il donc ici? La forteresse était-elle déjà tombée? La situation était-elle bien plus grave qu’il ne le pensait.

Prenant son courage à deux mains, Eofend s’approcha encore un peu plus et haussa sensiblement le ton, avec toute l’autorité d’un officier.

“Osez-vous menacer un capitaine de la Garde Royale soldat? Savez-vous la peine que vous encourrez en agissant ainsi?”

Pour appuyer ses mots, le cavalier mit sa fameuse cape émeraude en évidence. La manœuvre eut l’effet attendu, des murmures inaudibles descendirent des murailles et le guerrier en charge aboya.

“Vous avez été suivi Capitaine?
-Pour qui me prenez-vous. Un inconscient mettant en danger l’intégrité d’une forteresse de son royaume. Ouvrez-nous c’est un ordre!”

Il y eut un long moment d’hésitation. Finalement, ne voyant aucune armée à l’horizon, le garde lâcha en haussant des épaules:

“Ouvrez les portes! Vite! “


Avec un crissement désagréable un des battants s’entrouvrit juste assez pour laisser pénétrer les quelques Gardes Royaux au sein de la citadelle qui s’éveillait progressivement. En cette heure matinale, Aldburg dont les stigmates de la guerre civile, durant laquelle elle avait été le théâtre de deux sanglantes batailles, étaient encore bien visibles. Partiellement détruite, les travaux de reconstruction avait pris un certain temps et les murailles branlantes qui avaient été rapidement érigées pour combler les brèches étaient le signe le plus équivoque que nul ici ne s’était attendu à devoir mener bataille dans un futur proche. Pourtant, ce matin-là, Aldburg était sur le pied de guerre. De toute évidence, Eofend et les siens n’avaient pas été les premiers à croiser la route des envahisseurs.

Le garde qui les avait interpellés descendit rapidement de son avant-poste, un air coupable sur son visage.

“Excusez-moi mon Capitaine, par les temps qui courent nous sommes tous très tendus…”

Avec un sourire de compassion, Eofend posa une main amicale sur l’épaule du soldat.

“Je comprends soldat. Mes hommes sont fatigués et affamés et nous avons une jeune orpheline qui mérite qu’on s’occupe d’elle comme il se doit. Aldburg a toujours su être un havre de paix pour les réfugiés et les démunis.”

Eofend se souvenait bien des fameux contingents de réfugiés qui avaient rallié la cité, alors dirigé par le Maréchal Gallen Mortensen. Quand la guerre civile ensanglantait les vertes terres du Riddermark, Aldburg était devenu une lumière flambant dans la nuit la plus obscure.

“Mais avant tout nous devons parler au Maréchal Olaf, au plus vite.”

Le soldat fit une grimace qui en disait long.

“Le Maréchal a quitté Aldburg depuis quelques semaines vers son avant-poste situé au Sud au pied des montagnes, nous avons essayé de le joindre au vu des récents évènements mais toujours aucun retour.
-Qui est donc en charge ici?
-Eh bien...disons que le capitaine Thedras assure l’intérim de facto.”


Thedras. Ils ne mirent pas bien longtemps à trouver le charismatique capitaine qui distribuait ses ordres au centre de la cité. C’était un officier encore relativement jeune mais ses traits tirés et ses énormes cernes vieillissent l’apparence d’un homme qui s’était retrouvé propulsé, du jour au lendemain et malgré lui, à la tête du premier rempart défensif du Rohan.
Les présentations furent brèves, Thedras n’avait pas une seule seconde à perdre et s'évertuait à rallier tous les soldats disponibles de la région. Il n’y avait pas le temps pour les amabilités.

“Capitaine Eofend! Vos lames ne sauront pas de trop pour la bataille qui s’annonce? Edoras est-il au courant de ce qu’il se passe ici? Qu’avez-vous-vu dans les plaines.
-Nous avons effectivement croisé la route du campement des étrangers et un de mes hommes est parti alerter le Vice-Roi.
-Bien, les Dwimmens… vous avez pu les observer de plus près.”


Instinctivement, tous les regards se tournèrent alors vers Théodell. Avec Bodvar, il avait été le seul à pouvoir observer leurs ennemis pendant de longues minutes.

#Thedras #Daena #Thénéor #Darmuin
Sujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire
Nathanael

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Rechercher dans: Aldburg   Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une guerre est juste quand elle est nécessaire    Tag thedras sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 22 Jan 2021 - 8:06
— Levez la cohorte !

Le cri traversa les rues d’Aldburg au petit matin, au rythme du galop éffréné du cheval de Léod. Poussant sa monture à chaque foulée, il la laissa, exténuée de fatigue, au pied du bâtiment où résidait le capitaine Thedras. Il mit pied à terre sans attendre l’arrêt et jeta les rênes sur l’encolure de l’animal. La broche du lieutenant Horn en main, il se rua sur la porte et frappa de toutes ses forces.

— Capitaine Thedras ! Pour l’amour de notre royaume, levez la cohorte !

Sur les remparts de bois, les silhouettes des gardes s’étaient amassés au même endroit pour voir ce qu’il se passait. Des formes endormies émergèrent des bâtiments, des regards étonnés, inquiets.

Léod tambourina encore de longues secondes avant que le visage de leur capitaine ne paraisse. Ses cheveux roux n’étaient pas attachés et lui couvrirent la figure lorsqu’il se pencha par dessus l’étroite fenêtre de ses appartement privés. Léod, voyant enfin celui qu’il attendait, se recula un peu. Ses poings vibraient encore des coups sourds qu’il avait assené.

— Les Dwimmen ! hurla Léod sans réussir à se contenir. Ils sont là ! Ils ont traversé l’Entalluve.
— Où est le lieutenant Horn ?
demanda Thedras en rassemblant ses esprits.
— Ils ont tué deux des nôtres, peut être plus et fait prisonnier Sielfried. Moridred est parti après eux pour le retrouver. Le lieutenant Horn a foutu le feu à la forêt. Le fleuve brûle et des milliers de Dwimmen sont dans les plaines de l’Eastfold !

Autour de Léod, de nombreux Rohirrims s’étaient réunis, réveillés par sa cavalcade nocturne et ses grands cris. Le capitaine, voyant que la situation risquait de lui échapper et de provoquer un mouvement d’indiscipline sauvage, descendit avec vitesse pour faire entrer le cavalier. Mais Léod refusa de franchir la porte. Une lueur de folie lui brûlait les yeux et ses gestes trahissaient une panique incontrôlable. Son cheval, les flancs couverts de transpiration, soufflait bruyamment derrière lui. La rumeur, déjà, se répandait de bouche en bouche. Tous avaient entendu parler des Dwimmen et les histoires les plus folles, les plus terribles, s’étaient répétées chaque soir depuis le départ du convoi funèbre jusqu’aux berges du fleuve.

— Ils ont tué les nôtres ! hurla Léod.

A cours d’argument, il ne souhaitait rien de plus que voir les siens sauter à cheval pour s’élancer dans une longue chevauchée punitive. Pourquoi les hommes n’étaient-ils pas tous déjà en armure, l’épée à la main ? Il montra au capitaine la broche du lieutenant pour appuyer ses propos. Thedras mit quelques secondes de plus pour cerner l’importance de ce qui venait de lui être dit. Horn ne se serait pas délesté d’un cadeau si personnel pour une horde d’étrangers en guenilles. Dans la lueur grisâtre qui annonce l’aube, il croisa le regard de ses hommes, attroupés devant lui. La responsabilité des décisions à venir lui appesantit les épaules.

— Combien sont-ils vraiment ? demanda-t-il.
— Des centaines, mon capitaine. Ils arrivent par le sud, par le fleuve et par les bois qui bordent l’Entalluve.
— Sont-ils armés ?
— Ils ont des lances, des épées courbes je crois, et ils lancent pierres et cailloux à la fronde.
— Comment sont-ils organisés ?
— Comme des fourmis, monseigneur.


Seule cette image lui était venue à l’esprit. Celle d’une colonie noire et sans fin, venue des profondeurs de la terre.

— Alors, que faisons-nous ? dit une voix au milieu des hommes.
— Capitaine Thedras ! Si le Rohan est envahi nous devons réagir.
— Et réagir comment ?
gronda quelqu’un d’autre. Nous manquerons d’hommes. Les Eoreds parties vers les montagnes ne sont pas revenues. Et nos morts ne se lèveront pas pour nous porter secours.

Fram, libéré après ses écarts de conduite, créa un frémissement de colère autour de lui. Des hommes hochaient la tête, approuvant ses propos, mais d’autres, bien au contraire, à défaut de pouvoir occire les Dwimmen, là, tout de suite, se seraient bien faits la main sur le fauteur de troubles. Un jeune garçon encore imberbe le bouscula violemment.

— Et qui défendra ma mère dans les plaines quand les spectres noirs l’attaqueront ? J’ai enterré mon frère, parce qu’il avait choisi le mauvais camp. Comme toi Fram, cracha l’adolescent. Et si ce n’est pas lui qui prend sa lance pour porter secours aux nôtres, si ce n’est pas moi et nous tous qui sommes là, qui le fera ?

Il réussit à contenir ses larmes tandis qu’il parlait, mais au milieu du silence, elles roulèrent sur ses joues brûlées par le soleil. Il avait rendu l’assistance autour de lui muette, et le temps que quelques battements de coeur, personne n’osa prendre la parole. Tous réfléchissaient. Tous réfléchissaient à la honte qu’ils ressentaient d’avoir pu penser, ne serait-ce qu’un instant, que prendre les armes les mèneraient peut être à la défaite, alors qu’un enfant se faisait l’étendard du courage et leur jetait de terribles évidences à la figure. Et tous pensèrent à leurs proches, à leur mère, à leurs frères et soeurs, à leur père, leurs oncles, leurs cousines, à tous ses amis qu’ils avaient encore et qui ne sauraient se défendre seuls face à la menace qui se déversait, en ce moment même, dans les plaines du Riddermark.

Le capitaine Thedras serra la main sur la broche de son lieutenant en se demandant s’il était encore vivant. Il avait deux enfants sur lesquels peut-être, plus personne ne veilleraient. Il inspira profondément afin de parler fort et de s’assurer que tous l’entendent.

— Levez la Cohorte !

#Thedras
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