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 Selon la bête, la clochette

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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Nathanael

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Selon la bête, la clochette EmptyLun 22 Nov 2010 - 21:08
Selon la bête, la clochette Garbanav

Il n’était guère conciliant. Qui l’aurait été dans une situation pareille ? Le capitaine Garban fulminait. Les jeunes recrues n’étaient toujours pas rentrées de leur tour de garde. Incompétents ! Jeunes prétentieux à la mine farouche qui avaient plus de mérite à se trouver dans une taverne que dans une compagnie militaire. Ca sentait l’esbroufe. La sale affaire. Si cette maudite bête n’était pas dans les parages la situation aurait pu être moins difficile à gérer. Vaille que vaille – c’était Melkor qui lui tombait dessus.
De rage il renversa son bureau. Le lieutenant qui se tenait devant lui recula de quelques pas – il était temps d’instaurer une distance de sécurité. La nouvelle n’avait pas été bonne. Les nouvelles n’étaient jamais bonnes ces derniers temps.

- Elle a encore attaqué capitaine. Elle est toujours là. Deux vaches et trois moutons. Les paysans sont furieux. Il y a un vent de révolte qui gronde dans les chaumines…

Le lieutenant n’avait pas continué plus avant. La lueur furieuse de Garban était un avertissement suffisant. Le calme avant la tempête. Puis la vague de colère avait submergé la table de chêne massif. « Elle ». Plus personne ne prenait la peine de prononcer le nom de la chose qui était arrivée quelques semaines auparavant. Parfois l’on osait encore prononcer « La Bête ». Mais les regards devenaient fuyants, et le frisson qui parcourait l’échine des interlocuteurs faisait vibrer l’air d’une peur palpable.

Le capitaine Garban se ressaisit mais ses tempes battaient encore d’une rage récente. Il n’était pas homme à se laisser dépasser par des situations difficiles. Mais celle-ci lui échappait complètement. Aucun de ses soldats ne souhaitait pénétrer dans la grotte de Caerbannog. Un paysan plus fortuné et moins craintif que les autres eut l’orgueil de s’enfoncer dans les profondeurs de la Terre. « Sottises de bonnes femmes » disait-il. Il ne revit jamais la sienne. Le cri qui traversa la nuit ne fut ni celui de la bête, ni d’aucun autre animal. Le riche paysan ne reparut jamais à la lumière du jour. Bénédiction peut-être, un jeune garçon peu loquace de coutume laissa poindre son jugement : « Au moins aucune bête n’est morte cette nuit ». Une vérité difficile à accepter. Fallait-il sacrifier quotidiennement un homme pour sauver quelques têtes de bétail ? Le mouvement de contestation des paysans s’agitait fébrilement. L’absence d’action concrète du capitaine Garban était remise en cause. On frôlait le soulèvement populaire.

* * * * *

Ciel nuageux. La lune se prélassait derrière de larges cumulonimbus. Témoins muets de l’agitation terrienne. Les portes étaient solidement fermées. Les volets ne laissaient poindre ni lumière ni son. Un silence funèbre enveloppait le village d’Antioch. Dans les chaumières hommes, femmes et enfants partageaient une paillasse commune. Plus personne ne demeurait seul après la tombée du jour.

Sous le couvert de la nuit, la communauté villageoise oubliait ses basses querelles et se tournait vers un espoir commun. Que cessent les hurlements. Que cessent les crimes et la peur.

#Garban #Turlin
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 23 Nov 2010 - 18:26
Non loin de la grande forteresse qu’était Fornost, un petit village des alentours, baptisé Antioch, se préparait une fois de plus à une nuit de terreur et de lamentations. La lune, en grande partie voilée par le ciel nuageux dévoilait à sa lumière une terre désolée, en proie à l’abandon et à la souffrance. L’air était lourd et une grande tension se faisait sentir aux alentours, comme si une force surnaturelle, tapie dans l’ombre, attendait son heure pour frapper et repartir aussitôt. Les portes étaient fermées et les quelques gardes qui étaient encore là faisaient preuve d’une vigilance sans égale. Une seule raison à cela, « la Bête », qui jour après jour dévorait vaches et moutons, parfois même des hommes. Selon la légende elle avait élu domicile dans la terrifiante caverne de Caerbannog, dans les montagnes situées par delà la forêt. Par sa simple présence elle trompait les chasseurs les plus aguerris et son nom seul faisait frissonner les plus valeureux guerriers du Nord.

Les rues étaient pratiquement désertes, seuls quelques aventuriers, plus courageux (ou peut être simplement fous) que les autres osaient encore se risquer hors de chez eux à une heure aussi tardive. Parmi eux se trouvait Aoreth, rôdeur du Nord qui était revenu depuis quelques jours d’un long périple à travers la Terre du Milieu. 4 années durant, il l‘avait parcourue du Nord au Sud, l‘entrainant jusqu'aux frontières des Terres Maléfiques. A son retour dans sa ville natale, à savoir l’antique citadelle de Fornost, il entendit parler d’un fléau qui ravageait ce village désormais tristement célèbre. Cela ne faisait qu’une journée qu’il était là et il était déjà secoué par le sort de ces pauvres villageois, terrifiés et visiblement abandonnés par l’armée royale qui semblait elle aussi craindre le monstre. Le matin même un paysan lui montrait la carcasse desséchée d’un mouton que la Bête avait dévoré pendant la nuit. Il n’avait jamais vu pareilles morsures, et pourtant il avait affronté maintes créatures dans sa vie, en partant des Wargs pour finir aux prises avec des Trolls des Cavernes. Mais cette fois ci, tout semblait différent. Le pauvre animal n’avait eu aucune chance et avait subi de terribles blessures, le tuant presque sur le coup. Le monstre devait disposer d’une musculature des plus impressionnantes et semblait avoir une certaine facilité à déjouer les pièges qu’on lui tendait, prouvant ainsi son intelligence. Elle ne serait certainement pas facile à blesser, et encore moins à tuer…. De plus, la frayeur permanente qu’elle procurait aux villageois était unique en son genre, jusqu'à paralyser totalement leurs activités. Il fallait que cela cesse et c’était ce pourquoi il était là.

Cherchant un endroit où il pourrait peut être trouver un compagnon de route avec lequel traquer ce nouveau fléau qui n’avait déjà que trop duré, il repéra une des tavernes de la ville et poussa la lourde porte de bois. Elle s’ouvrit sans faire de bruits elle aussi. D’ailleurs pas un seul son ne se faisait entendre, ce qui confirmait ce qu'il pensait, le village entier était à l‘agonie. Il referma la porte, et se tint dans l’entrée pendant quelques secondes. Il était simplement vêtu, d’une tunique de ranger et de la cape habituelle des Dunedains, son capuchon masquant une grande partie de son visage ainsi que ses yeux gris que l’on distinguait à peine. Son arc sur l’épaule et l’épée au fourreau il se dirigea alors vers un coin sombre pour éviter de trop se faire remarquer et regarda autour de lui, l’air alerte. La taverne était bien fréquentée. Entièrement de bois, elle était assez peu remplie en cette fin de soirée.


* Tant mieux, cela ne pourra que me faciliter la tâche. * pensa-t-il intérieurement.


Il repéra assis à une table non loin de lui, plusieurs villageois en compagnie d’un Nain. Il sourit un instant, cela faisait un bon moment qu’il n’en avait pas croisé et il n’avait pas oublié leur hospitalité légendaire. Avec un peu de chance, il accepterait peut être de l’aider dans la folle aventure dans laquelle il se lançait. Il sortit donc de la pénombre, se dirigeant vers eux et prit place à leurs côtés. Il esquissait un sourire mais cela ne pouvait certainement pas se remarquer car son visage était en bonne partie dissimulé, uniquement par sécurité.


Bien le bonsoir citoyens, je me présente, mon nom est Aoreth. Connaitriez vous au plus grand des hasards une personne de valeur, disposée à m’accompagner dans une quête périlleuse ?



Évidemment, il n’avait pas encore mentionné son objectif, traquer la Bête jusque dans sa tanière…. tout d’abord par politesse mais surtout parce qu’il ne voulait pas risquer de brusquer ses interlocuteurs.
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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 23 Nov 2010 - 20:18
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Turlan Pied-de-Fer tira une bonne bouffée de fumée de sa vieille pipe en chêne sculptée. L'herbe à pipe hobbite était décidément la meilleure et le vieux Tobie méritait amplement sa réputation. Une fois remis de ce moment qu'il appréciait par dessus tout il dirigea à nouveau son regard acier vers son auditoire improvisé, surtout composé de voyageurs ayant peur de se risquer dehors par les temps qui courent. Il cracha bruyamment un infect molard puis repris son histoire:

"Bon où en étais-je? Ah oui, je vous racontais ma chasse au Ouargue Blanc, de sacrées bestioles ces machins j'peux vous l'assurer. Le maire du village hobbit en question m'avait donc engagé pour que j'élimine la bestiasse qui terrorisait son pat'lin depuis d'ja quelques lunes. Armé de mon seul courage et talent je partis donc en quête de ce fameux Ouargue qui était, selon les dires des gens du coin, une véritable force de la nature. Après deux bonne journées de recherches infructueuses je finis finalement par tomber sur le repaire de la Bête..."

Le nain aimait prendre de régulières poses dans ses récits. En plus de lui permettre de souffler ces dernières permettaient de maintenir un suspense intense et ainsi de ne pas perdre son auditoire. Il tira une énième bouffée puis repris le récit où il l'avait laissé:

"L'animal n'avait pas l'air d'être sur place, j'en ai donc profité pour inspecter les environs. Et c'est là que je me suis rendu compte que je n'étais pas seul sur ce coup. Des Rôdeurs guettaient aussi les environs et ils m'interceptèrent rapidement afin de me demander ce que je faisait dans le coin. Après leur avoir tout expliqué ils m'acceptèrent dans leur troupe. Je leur fis profiter de mon immense talent en matière de chasse, n'est pas chasseur qui veut mes ptiots! Faut dire que les Rôdeurs sont pas toujours très dégourdis, doués pour le tir à l'arc pour sûr mais le reste..."

C'est à ce moment que le Rôdeur entra dans la taverne. Pied-de-Fer, surpris, interrompit son récit afin d'observer le nouveau venu qui ,après quelques secondes passées à balayer la salle du regard, vint se placer aux cotés du nain et de son auditoire. Sa demande jeta immédiatement un froid dans l'assistance, il était clair qu'il voulait traquer la fameuse bête qui terrifiait les environs. Le nain devina un sourire sous le visage masqué de son interlocuteur. Il tira une bouffée de sa pipe avant de répondre au nouveau venu:

"Pour sûr que vous trouverez pas une once de courage chez ses cloportes autour de moi, frémissent déjà devant mes histoires alors partir à l'aventure! Faites moi rire! Par contre ma hache est toujours disponible pour un petit travail, rémunéré bien entendu. Mais venez donc dans ma chambre, nous serons plus à l'aise pour nous parler. Appelez moi Turlan monsieur....Aoreth c'est bien cela?"

Le nain se leva donc. Sous les yeux d'une insistance courroucée d'avoir été insultée ainsi, il invita son nouveau compagnon à le suivre dans sa chambre qui se trouvait à l'étage supérieur.


Dernière édition par Dwilidan le Jeu 25 Nov 2010 - 16:57, édité 1 fois
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 23 Nov 2010 - 23:04
Aoreth écoutait toujours le nain avec attention et sourit lorsque celui-ci qualifia les humains qui l'écoutaient de cloportes. En effet il fallait dire qu'ils n'avaient pas vraiment une tête de guerrier mais de là à les humilier de la sorte. Il était certainement tombé sur un Nain avec un ego aussi grand que leurs mines, ce qui était peu dire ! Il se prénommait Turlan à ce qu'il disait et semblait un fier combattant, aguerri et sans peur, peut être même sans reproches d'ailleurs, mais cela restait encore à prouver, le caractère du Naugrim étant difficile à cerner. Lorsque celui-ci se leva afin de lui montrer la direction de sa chambre, lieu certainement plus tranquille pour discuter, Aoreth fit de même et adressa toutefois un mot à l'auditoire, visiblement mise en colère par l'arrogance de Turlan :

Un jour peut être, le remercierez-vous. Navré mais je ne voudrais pas avoir votre mort sur la conscience. Ce fut un plaisir messieurs !

Il s'éloigna alors et prit l'escalier comme le nain l'indiquait, et arriva donc sur le pas de la porte. Fermée à clé bien évidemment. Il avait presque oublié cette règle d'or n'ayant plus l'habitude des chambres, vu qu'il préférait dormir à la belle étoile. La nature elle au moins, ne trompait pas et ne volait pas. Il se mit dans un coin sombre à côté du nain et attendit que celui-ci ouvre, égarant un peu ses pensées. Le peu de son visage que l'on pouvait apercevoir s'assombrit et une tension se fit sentir dans le couloir. Quel terrible voyage il avait entrepris autrefois.... enfin bon ce sujet n'était de toute évidence pas d'actualité et il soupira en répondant à Turlan :

Vous savez Maitre Nain, je préfère vous prévenir tout de suite, je suis à la recherche de héros et de fiers guerriers et pas de mercenaires, aussi je ne fais pas cette quête pour le plaisir et encore moins pour m'enrichir. Vous peut être, mais pas moi. Donc pour votre rémunération vous pourrez garder pour vous seul la récompense qui nous sera attribué à notre retour. Mais ne connaissant pas à l'avance cette somme, je ne puis en aucun cas vous garantir un revenu régulier.


Il marqua une courte pause dans sa déclaration et ajouta alors :

Au premier abord vous me semblez quelqu'un de noble et courageux, aussi vous avoir comme compagnon me ferait très plaisir.

Il ne dit plus un mot, attendant que Turlan ouvre la porte de sa chambre, et craignant un peu sa réaction. Il ne pourrait affronter une telle bête seul et il le savait. Peut être devrait il faire des concessions.... quoiqu'il en soit les "négociations" s'annonçaient rudes !
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Sirka Zanjîr
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Selon la bête, la clochette EmptyMer 24 Nov 2010 - 18:13
    Quart de lune. Relents de pluie. Peste soit de ce pays!

Treize jours que la guerrière de l'est répondant au nom de Sirka était arrivée à Fornost. Par voie fluviale bien entendu. Elle avait pris le large quelques mois plus tôt, partant des Havres d'Umbar, où elle s'était faite enrôler en tant que corsaire. Deux ans de gloire. Jamais violence n'avait tant rimé avec opulence. Une aubaine pour la guerrière qui gardait de cette portion de vie une honte nuancée et une fierté assumée. Il fallait être sot pour refuser une telle opportunité. Ou particulièrement vertueux. Mais la guerrière n'était ni plus ni moins que la digne représentante du Rhûn. Remettons les choses à leur place.
C'est donc après deux belles années au grand large qu'elle retrouva la terre ferme. Première visite à Annuminas. Rien de très passionnant. Une capitale comme une autre. Plus grande et plus rayonnante qu'Albyor. Mais de loin moins excitante. La Comté, curieusement, trouva davantage grâce aux yeux de l'orientale. Moins prétentieuse et plus attentive aux besoins d'une guerrière : de la bonne bière, de l'herbe à pipe et d'énormes banquets. Sans doute aussi plus en accord avec les forces de la nature, ce qui restait de prime importance aux yeux des orientaux. Bref, elle y passa une courte année, et finit par élire temporairement domicile à Fornost. Elle ne devait pas s'écarter de son objectif premier. Si elle voulait ce titre, elle devait le mériter. Les dix années arrivaient à leur terme. Bientôt elle pourrait reprendre la route et regagner ses terres. Mais une dernière mission locale, avant le voyage de retour, s'imposait.

La pluie tombait drue en cette fin de soirée. Aussi lorsque Sirka mit pied à terre, il lui parut évident que l'odeur de sa monture s'était mêlée à la sienne par un odieux procédé d'humidité. Quoi qu'il en soit, elle aurait tout le temps de prendre soin de sa personne une fois rentrée. La peur était palpable au village d'Antioch. Pendant treize jours paysans et marchands n'avaient cessé de lui relater les histoires les plus abracadabrantes au sujet de la prétendue bête qui rôdait prétendument dans la caverne de Caerbannog. Pour elle, ces foutaises étaient hautement exagérées. Il devait s'agir d'une bestiole quelconque dérivée d'une race féline ou canine. Elle ne savait pas grand chose de la faune locale, mais elle savait la profondeur de la bêtise humaine. Surtout lorsque celle-ci est engendrée par la peur. Une appréhension devient une crainte qui finit au rang de terreur, et le tout suit une exponentielle au fur et à mesure que les murmures s'ajoutent les uns aux autres. Et ce qui passait aux yeux de l'opinion publique pour le chien de Melkor n'était peut être au final qu'un vieux warg enragé par la peur d'une mort imminente. L'esprit humain est impressionnant.

La porte de l'auberge grinça sur ses gonds rouillés et la silhouette longiligne mais salement mouillée pénétra dans l'établissement. Nulle cape ne protégeait la peau satinée de la guerrière de la pluie diluvienne. Elle prit place au comptoir, demanda une pièce de viande et quelques légumes de saison ainsi qu'une pinte de bière, et accepta avec plaisir le tissu grossier mais sec que lui tendait l'aubergiste. Elle le remercia avec un sourire bref et essuya sa longue chevelure. Alors qu'apparaissait sous son nez le morceau de boeuf, une voix familière s'exclama derrière elle.


- Sirka! A quand remonte ta dernière rencontre avec une savonnette? lança un jeune homme d'une vingtaine d'années à peine, blond comme les blés et maigre comme un esclave du Khand.

Quittant à regret son repas, la guerrière se tourna et s'approcha de la table à laquelle le dénommé Guéryn était attablé, en compagnie de quelques autres hommes globalement plus âgés que lui. A quelques mètres, les flammes de la cheminée commençaient à s'affaiblir.

- Et toi Guéryn, à quand remonte ta dernière rencontre avec un tisonnier?
demanda-t-elle avec un sourire carnassier.

Guéryn était un jeune garçon un peu fainéant qui n'était pas non plus reconnu par le village comme étant une lumière. Ne pouvant s'enrôler dans l'armée, il avait choisi d'embrasser la carrière de cordonnier. Il s'était trouvé que le gaillard ne se débrouillait pas trop mal de ses dix doigts. Aussi était-il admis pour tout le village qu'il était destiné à reprendre les rênes du vieux cordonnier qui s'occupait seul de tout le quartier. Sirka l'appréciait pour son franc-parlé et son sens de la dérision particulièrement lamentable. Elle l'avait rencontré dès sont arrivée à Fornost et, depuis, ils passaient régulièrement leurs soirées à écumer les tavernes de la région. Elle l'avait informé au sujet de sa soif d'aventure et, alors qu'elle finissait par accepter de s'attabler avec lui et les autres, ramenant son repars pour permettre à tous de profiter plus ou moins de la commande, Guéryn lui fit par du spectacle auquel il avait assisté quelques minutes avant. Le regard de la guerrière sembla s'illuminer.

- Où sont-ils allés?
- A la chambre de Turlan, d'après ce que j'ai compris. C'est à l'étage, au fond à droite.

L'orientale remercia brièvement son comparse et bondit de sa chaise pour rejoindre les escaliers. A l'endroit indiqué, toujours devant la porte, un homme et un nain semblaient s'entretenir dans la pénombre.

- Bonsoir messieurs... Aoreth et Turlan, je présume. J'ai ouï dire que vous aviez besoin de bras puissants pour une quête suicidaire? sourit la guerrière.
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette EmptyJeu 25 Nov 2010 - 16:50
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Il en est des hommes comme des bêtes. Garban était enragé. Les deux jeunes sentinelles manquaient toujours à l’appel à la nuit tombée. Il espérait intérieurement que ces deux petites raclures se soient fait bouffer tout cru par la Bête, mais ses pensées secrètes n’avaient rien du discours diplomatique censé apaiser les esprits. Une famille inquiète s’était présentée dans l’après midi au poste de garde. Il avait immédiatement tourné les talons pour ne pas avoir à s’expliquer sur l’absence des jeunes hommes mais il avait été difficile de fuir ses responsabilités, l’appel plaintif de la mère attristée fut peu discret.

- Capitaine … capitaine Garban ! Capitaine, je vous en prie…

Sanglots, gémissements et pleurnicheries. Il revint sur ses pas et prit la mine sérieuse d’un homme qui considère une situation des plus délicates. Et elle l’était – il voulait se débarrasser au plus vite des ces importuns issus directement du vaste flot de la populace. Ils devraient plutôt le remercier d’avoir accepté au sein de sa compagnie un fils de fermier – et puis si l’enfant disparaissait lors d’une mission cela faisait toujours une bouche de moins à nourrir. De quoi se plaignaient-ils finalement ?

- Hanson n’est toujours pas revenu ? Mon fils … Hanson. Nous ne l’avons pas revu depuis ce matin. Le soleil est bas et il n’est pas de retour…

Il prit une courte inspiration et prit l’air concerné de celui qui prête une oreille attentive à la misère du peuple.

- Madame je comprends votre inquiétude, mais il est nécessaire certains jours de prolonger les tours de garde pour s’assurer de la totale sécurité du périmètre du village d’Antioch. Il y a eu encore, comme vous savez, quelques incidents cette nuit. Je ne doute pas que votre fils sera de retour avant la fermeture des portes. N’ayez crainte madame.

Donne donc du « madame » à cette pauvre gueuse – elle ne te donnera jamais rien de plus que des ennuis. Brève pensée en son esprit. La mère éplorée continuait de renifler de temps à autre sur la disparition de son fils. « Disparition, disparition, le gamin a dix sept ans tout de même, à son âge on a toujours de bonnes raisons de disparaître ». D’ailleurs, il était fort probable que les deux mioches soient parties en quête d’aventures plus périlleuses que celle qui leur avait été initialement imposée. La conquête du sexe faible avait parfois tous les atours d’une traque difficile à mener.
Il se dégagea du regard accusateur du père en prétextant une mission plus urgente. Le froid de ces derniers jours menait avec sa prostate une lutte acharnée dont sa vessie subissait les lourdes conséquences.

*****

Les conversations bruissaient dans la taverne comme le vent dans les feuilles. Quelques hommes élevaient parfois la voix pour renchérir sur la sottise d’un compagnon, provoquant un ou deux rires étouffés, puis les murmures réimposaient leur volume sonore. La nuit devenait étouffante au dehors, et beaucoup hésiterait à sortir seul pour regagner leur maison. Le vent s’était levé tandis qu’Aoreth, Turlan et Sirka discutaient. Une brise mordante et glaciale. Une ou deux personnes rentrèrent dans la taverne emmitouflés dans de larges manteaux de laines et de cuir, jetant des regards fuyants sur l’ouverte béante de l’obscurité avant de refermer la porte comme s’ils eussent voulu l’insérer dans le mur. Les yeux se tournèrent vers les nouveaux-venus. Des gars du coin. Les conversations reprirent plus vivement.

Les lanternes diffusaient autant de lumière que de fumée dans la pièce. L’atmosphère se détendait au fil des bières et de l’impression rassurante créée par le phénomène de groupe. Les langues se déliaient et les échanges dévièrent des propos inquiétants vers des histoires plus légères. Douceur de vivre, tous crurent un instant qu’ils ne trouvaient plus à Antioch. La réalité a cependant la capacité de vous rattraper avant même que vous n’ayez levé le pied. La porte s’ouvrit violement, un jeune homme au visage strié de plaies pénétra en courant et s’adossa en tremblant au chambranle de la porte. Un homme bien avisé eut le réflexe de pousser le garçon à l’intérieur de la taverne et de clore aussitôt le battant de bois.

Le garçon se laissa glisser par terre et se recroquevilla en pleurant. Il hurlait sporadiquement des propos incompréhensibles et faisait grand peine à voir. Une sueur froide parcourue intégralement l’assemblée et même les hommes les plus vigoureux pâlirent.
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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette EmptyJeu 25 Nov 2010 - 18:05
Selon la bête, la clochette 6db3b6ff0231

Turlan tressaillit lors de la réplique de la guerrière du Rhun. On devait embarquer des femmes maintenant! Mais où était le bon vieux temps où les hommes faisaient la guerre et les femmes la cuisine en priant pour que leur mari reviennent vivant et en bonne santé? Le nain croisa alors le regard d'Aoreth qui étudiait lui aussi la nouvelle venue et un flash l'envahit soudain.

Il se revoyait jeune, son père le regardait de haut, méprisant comme à son habitude. C'était un jour important pour lui, il allait s'engager officiellement dans l'armée en tant qu'archer mais son père le dénigrait, une fois de plus. Il était alors pleins d'idéaux utopiques, il pensait faire le Bien dans les Territoires Nains, les unifier même. Toutes ces convictions aujourd'hui disparues au profit de l'appât du gain. Il avait quitté l'armée depuis déjà bien longtemps.

C'était le regard d'Aoreth qui lui avait fait se rappeler le moment difficile mais béni de son existence, un regard empli de rêves et d'idéaux justes et droits. Un véritable homme d'honneur se tenait face à lui, un homme qui lui avait même avoué qu'il ne toucherait aucune récompense pour ce labeur pourtant difficile.

Il allait répondre lorsqu'il entendit des cris venant de la salle dans laquelle il s'était restauré.

Les trois protagonistes se dirigèrent alors prestement vers la salle. Un jeune homme se tenait là, déblatérant une suite de mots incompréhensibles pour une oreille humaine. Pied-de-Fer ne capta que quelques bribes d'information: "Immense", "Démon"

Le nain tira Aoreth avec autorité par sa cape défraichie par ses nombreux voyages:

"Écoute moi bien, je vais t'accompagner. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je dois venir. Tu ne me payeras pas et je ne te demanderais rien. Tu viens de voir l'effet que produit la bête, si tu veux renoncer c'est maintenant ou jamais."

Il se tourna ensuite vers Sirka, il émanait de cette dernière un calme déroutant qui perturba le nain. Même lui, pourtant considéré comme courageux, n'avait pu s'empêcher de frissonner en voyant les dégâts de la bête sur le pauvre garçon
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette EmptyJeu 25 Nov 2010 - 19:05
Quelques bruits de pas hâtifs dans l'escalier. C'était peu mais suffisant pour le sortir de la torpeur dans laquelle il était plongé. A sa grande surprise apparut devant eux une jeune guerrière qui leur demanda avec insistance si elle pouvait se joindre à eux. Aoreth ne répondit pas tout de suite, se contentant seulement d'observer avec plus d'attention l'uniforme de cette femme. Il lui rappelait vaguement quelque chose, il avait tellement voyagé que c'était difficile à présent de se remémorer tous les détails. Après quelques secondes à réfléchir, il se souvint alors que c'était une armure de guerrière du Rhûn. Ainsi les rumeurs étaient vraies. Il n'y avait pas prêté grande attention, mais depuis peu on contait les histoires d'une femme de l'Est qui se trouvait en Arnor depuis quelques temps déjà et qui se prénommait Sirka. Aoreth sourit, le visage dissimulé sous sa cape, il avait autrefois rendu quelques services à la reine du Rhûn en éliminant un campement d'orcs à la frontière de son royaume. Bien que cela ne fut pas officiel, il lui semblait qu'elle en était reconnaissante et depuis ce jour il était en assez bons termes avec ce territoire malgré leur alignement plus que douteux, à savoir une neutralité tournée parfois du côté maléfique. Il se contenta de répondre alors :


Tant que vous êtes aussi courageuse que vive d'esprit cela ne devrait pas poser de problèmes.... Sirka n'est ce pas ?


Peu de temps après, une bourrasque d'air froid pénétra l'auberge et les portes se refermèrent avec grand fracas. L'oreille attentive, il entendit des gémissements ainsi qu'un mouvement général en bas, comme si on s'attroupait autour d'un blessé. Il descendit alors les marches avec rapidité, se laissant guider par son instinct et vit un homme apparemment blessé recroquevillé sur le sol. Il le regardait pendant quelques secondes, se demandant quelle chose avait pu commettre une telle atrocité. Le nain lui tira alors la cape et lui annonça qu'il viendrait, et à sa grande surprise sans récompense aucune ! Peut être s'était il trompé sur son cas. Une chose restait sûre cependant, c'était un fier combattant, "grand" par son audace et qui brillerait certainement pour son courage. Un homme d'honneur, voilà de quoi l'Arnor manquait ces temps-ci.



Merci à toi Turlan de m'accompagner dans ce périlleux voyage. Cette bête semble terrifiante, et ce ne sera pas chose facile que d'en sortir vivants. Si nous devions en passer par là ton aide n'en serait que très précieuse. Face à une créature de ce genre, rien n'est certain. Mis à part que cela a trop duré. Par Elbereth je jure que son heure est proche !


Après avoir dit ces mots, il s'agenouilla et se pencha vers le pauvre villageois qui paraissait traumatisé.

Reste tranquille, tu es en sécurité. lui dit il d'une voix calme. Il fit signe à deux personnes dans la pièce qui le prirent par le bras et le relevèrent alors, s'occupant de lui. Malheureusement, c'était tout ce qu'il pouvait faire pour lui, n'ayant pas de feuilles d'Athelas sous la main. Il se releva et se tint droit devant ses futurs compagnons de route, le visage toujours dissimulé comme à son habitude, et les regarda dans les yeux. Il était plus déterminé que jamais à aider le pauvre village d'Antioch du mieux qu'il pourrait, même si cela signifiait risquer d'y perdre la vie.

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Nathanael
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Selon la bête, la clochette EmptyJeu 25 Nov 2010 - 19:31
Hanson était méconnaissable. Sa livrée était déchirée en maints endroits et laissait apparaître de la chair vive. Il hurla lorsqu’un homme essaya de le toucher pour l’aider à se relever. Abominable spectacle de la douleur incarnée, vivante. Recroquevillé sur le sol comme une bête abattue par de terribles prédateurs il continuait de geindre opiniâtrement.

- La bête, la bête …

Il répéta plusieurs fois le même refrain. Parfois il couinait, il pleurait et serrait ses bras autour de ses genoux comme un enfant qui refuse de garder les yeux ouverts dans le noir, de crainte de voir s’incarner les fantômes de son imagination. Le tavernier prit les devants et tenta de calmer les esprits. Il fallait s’organiser. La Bête était-elle dans le village ? D’où revenait le garçon ? Il était le premier survivant d’une attaque. Les informations récoltées seraient des plus précieuses. Le vieux tavernier en avait conscience, même s’il n’était pas homme à se mêler à des aventures mortelles.

- Ecartez-vous, écartez-vous ! Laissez le gosse respirer ou vous allez finir par le tuer.

La petite troupe de curieux tétanisés par la peur laissa passer le vieux commerçant. Son ventre rebondi fit rempart et il s’approcha de Hanson. Le jeune garçon se recroquevilla une nouvelle fois comme une araignée repliant ses pattes sous son abdomen. Guilain le prit sous les épaules avec un autre homme après avoir jeté un œil à Aoreth, et, malgré ses gémissements et ses cris, il le fit asseoir sur un tabouret de bois devant le comptoir. Le gamin avait les yeux gonflés par les pleurs, ils étaient rouges de fatigue et du sang qui avait coulé sur son front. Quatre stries nettes lui traversaient la face de la tempe droite au côté gauche du menton. Les yeux n’avaient pas été touchés mais une arcade était vilainement lacérée et une partie du nez manquait à l’appel. Sa lèvre inférieure avait été déchirée sur un ou deux centimètres et laissaient voir ses dents. Les soins seraient douloureux et la guérison longue – sans parler du temps qu’il faudrait pour que Hanson reprenne ses esprits, si jamais il les reprenait.
Guilain porta sa main sous le menton du jeune homme pour l’obliger à redresser un peu la tête. Tous purent constater les dégâts. Certains tournèrent la tête, un homme ayant trop bu ne supporta pas cette vision et arrosa les chausses de son voisin de table d’une bière déjà digérée. Hanson persistait à garder ses bras collés contre lui, personne ne chercha à le faire bouger. Tous craignaient de découvrir des plaies plus atroces.

- Parle gamin, dit Guilain. Qu’est ce qui t’es arrivé ?

Hanson ne répondit pas. Il tremblait comme si un froid mortel l’avait assailli. Il sentait l’urine et le sang. Il macérait dans ses vêtements mouillés et souillés. Le vieux tavernier se retourna vers le rôdeur en lui jetant un regard mauvais. Encore un qui chercherait les embrouilles pour sûr. Il ne dit mot pourtant. Il fit mander une pinte remplie d’eau pour le mioche écorché vif. Une fois encore Hanson ne bougea pas et se contenta de regarder le récipient comme s’il n’existait pas. Son regard portait au-delà du monde visible semblait-il. Il releva doucement la tête et se tourna vers Aoreth : « Tu es en sécurité »… Comprenait-il réellement ce que cela signifiait ? « Sécurité » … le mot se perdit comme un écho dans son esprit. Ce terme n’avait aucun sens. Hanson laissa sa tête basculer légèrement en arrière et reposer sur ses épaules, les forces le quittaient doucement.
Guilain le ramena à la réalité en posant avec précaution un chiffon humide sur son front, zone la moins affectée par les blessures. Hanson hurla.

- Pas la bête, pas la bête … touche pas ma bête…

Délire passager, tout semblait tourner autour de l’expérience maudite qu’il venait de vivre. Guilain insista pourtant et réitéra son geste. Un nouveau cri, et cette fois le regard de Hanson parut contenir une lueur de lucidité.

- Elles étaient des milliers. Des milliers de bêtes. Et l’ombre de leur cruauté fera s’effondrer le monde de lumière dans lequel baignent vos sordides espoirs…

Il toussa. Non, il ria. Il était difficile de choisir. Puis il fut saisi par une nouvelle vague de pleurs. Hanson délirait. C’était certain. Il avait perdu la tête et personne ne comprendrait jamais véritablement ce qui s’était passé.


Dernière édition par Nathanael le Mar 7 Déc 2010 - 17:49, édité 1 fois
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Selon la bête, la clochette EmptyLun 29 Nov 2010 - 23:23
L’Elfe ne passa certainement pas inaperçu dans cette ville d’Hommes. Il marchait tranquillement dans les petites ruelles en quête d’un logis convenable pour un Rôdeur épuisé et affamé. Une fois qu’il aperçu l’auberge, il y entra avec entrain, mais, quand il s’apprêta à commander une bonne pinte, il vit un étrange spectacle. Un jeune garçon blessé atteint d’une folie passagère parlait de Bêtes et donnait l’impression d’avoir très peur. Il s’approcha tranquillement de lui et alla lui parler doucement.

-Qu’y a-t-il, jeune homme? Que t’es-t-il arrivé?

-La Bête! La Bête! Répondit-il en se recroquevillant.

Le Rôdeur voyait bien que le pauvre enfant n’avait pas seulement été blessé, mais aussi fortement traumatisé par son expérience récente. Il alla donc voir l’aubergiste et lui demanda :

-Excusez-moi Monsieur. Qu’est-il arrivé à ce pauvre garçon?

L’homme, trop occupé pour répondre à l’Elfe se contenta de lui demander de s’écarter de son chemin par un vif signe de main. Le Rôdeur fit de même et demanda sans cesse à tout les clients de la maison « Excusez-moi. Savez-vous ce qui est arrivé à ce pauvre jeune homme? » pour se faire répondre « je ne sais pas, je n’ai rien pu voir à cause de cet attroupement. » ou encore « Je ne sais pas, je viens tout juste d’arriver ». Il chercha ainsi fort longtemps, jusqu’à épuisement à force de se faufiler à travers de la foule dense. Il repéra alors la table où était assis Aoreth avec les quelques villageois. L’Elfe alla donc s’y asseoir pour faire la connaissance de ces villageois et, en particulier avec cet étrange Rôdeur qui pourrait faire un bon compagnon de route. « Du moins un compagnon temporaire. » se dit-il, en raison de sa difficulté de s’attacher à quelqu’un, surtout un Apanònar, un de ces Mortels qui, il le savait bien, devrait le quitter bien vite selon la perception des Elfes.

Une fois assis, il remarqua un petit être poilu qu’il n’avait pas pu remarquer selon le haut angle d’où il voyait la table avant d’y arriver. Il l’examina fortement, il était trapu et rabougris, il buvait une choppe de bière de manière peu convenable de sorte qu’il y en avait une partie qui coulait sur sa longue… Non! Sa longue BARBE! Il venait de se rendre compte, à son grand regret, qu’il faisait face à un Nain barbu, selon lui de la pire espèce. Il ne laissa paraître mie de son mécontentement par « respect et savoir vivre Elfique ». Il entama alors la conversation comme si de rien était.

-Salut à toi, voyageur, saurait-tu me dire ce qui est arrivé à ce pauvre jeune homme?

Selon la bête, la clochette Hendum10


Dernière édition par Aranuir Dunadan le Dim 5 Déc 2010 - 0:48, édité 1 fois
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 30 Nov 2010 - 20:55
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Maintenant assis confortablement sur une table, Turlan observa avec attention le jeune homme traumatisé par sa rencontre avec la Bête; il divaguait vraisemblablement, ses paroles n'avaient strictement aucun sens. On ne pourrait plus rien tirer de lui ce qui fit souffler Pied-de-Fer de dépit, un témoin en moins et les chances de trouver la fameuse créature ne bougeaient pas; toujours au point mort. 

Profitant de l'absence du tavernier derrière son comptoir Turlan se saisit d'une chopine qui reposait sur le comptoir, remplie à ras bord du liquide qui a fait la renommée des nains: une bonne vieille chopine de bière. Le liquide frais s'insinua dans son organisme, lui faisant oublier ses derniers tracas; la bière est décidément l'une des meilleures amie du nain au même titre que sa hache ou sa pioche.

Survint ensuite la seule créature que le nain n'aurait voulu voir même pour tout l'or et le mithril des Terres du Milieu: un Elfe. La surprise fut telle qu'il ne pût retenir un cri de surprise, répandant ainsi un peu de bière sur sa barbe; il passa rapidement sa main dans sa barbe afin de la sécher et la nettoyer le plus rapidement possible, il devait être le plus digne possible devant ce représentant du peuple immortel.  Ses longs cheveux parfaitement entretenus narguaient presque la vieille mais néanmoins toujours fournie barbe du représentant du peuple naugrim; la vieille rivalité semblait refaire surface. 

Malgré tout le nain savait, vraiment tout au fond de lui, que l'Elfe serait un allié de poids dans leur combat c'est pourquoi il n'intervint pas lorsque ce dernier le dévisagea d'une manière fort peu amicale, froide même avant de s'adresser à Aoreth qui semblait lui aussi absorbé par les événements qui se déroulaient en cette triste nuit.
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Selon la bête, la clochette EmptyMer 1 Déc 2010 - 17:52
La taverne était très agitée, des gens se bousculaient et arrivaient en masse des quatre coins du bâtiment pour venir voir celui qui avait survécu à la bête. D'ailleurs il semblait bien que c'était le seul, du moins d'après ce que racontaient les rumeurs. Ne pouvant rien faire d'autre pour l'instant il s'était assis à une table en compagnie du Nain et de son éternelle chopine de bière glacée. Il ne l'avait pas payée mais il n'était pas du genre à le dénoncer, surtout si il faisait partie du voyage. Il réfléchissait à un plan pour traquer cette créature, se demandant bien ce qu'elle pouvait être. Pendant son périple à travers le continent jamais il n'avait encore vu chose semblable. Entre deux pensées le jeune villageois poussait parfois des hurlements et divaguait. Personne ne saurait lui faire entendre raison, du moins ce soir. Avec un peu de chance peut être reprendra t'il ses esprits plus tard, même si ça semblait peu probable. La porte de la taverne s'ouvrit ensuite, laissant apparaître à sa grande surprise un elfe. Quel ne fut pas son étonnement lorsqu'il s'aperçut qu'il semblait être un Rôdeur de la Forêt Noire, pourtant située à des kilomètres d'Antioch. Peut être avait il eu vent du fléau qui ravageait cette contrée ? L'elfe vint s'asseoir à leur table et lança un regard sombre au Nain, qui pris de court par l'arrivée de cet individu avait renversé sa bière sur sa barbe. Cependant aucun d'entre eux ne répliqua même si l'envie devait être grande. Cela le fit sourire, le visage toujours dissimulé tandis qu'il observait l'elfe avec attention. Il serait un allié de taille si il acceptait de se joindre à eux. Il avait déjà rencontré des immortels et à chaque fois il avait été bien accueilli.

Ce jeune villageois est arrivé il y a quelques instants, il est le seul à avoir réchappé à la bête qui terrorise ce pays depuis de nombreuses nuits déjà. Sa rencontre l'a drôlement secoué et personne n'arrive à le calmer, même avec toute la bonne volonté dont nous avons fait preuve.

Il marqua une courte pause tandis que le garçon continuait à délirer. Il reprit ensuite et regarda l'elfe dans les yeux, même si ça ne se voyait certainement pas.

Elle est tenace, nul ne l'a encore jamais vu à part lui. Elle échappe à tous ceux qui la recherchent. Turlan et moi même nous comptons partir la prendre en chasse. Ces abominations doivent cesser.

Il s'arrêta de parler et regarda le nouvel arrivant, avec un regard plein d'espoir.
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Carhanmir
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Selon la bête, la clochette EmptySam 4 Déc 2010 - 12:35

Carhanmir arrivait dans la nuit, silencieusement.
La nuit était un moment existentiel pour tout ceux qui aimaient sa compagnie. Elle permettait de se cacher et de disparaître facilement, d'abattre rapidement et sans bruit des cibles dérangeantes ainsi que lutter contre un problème assez reconnu: l'arrogance de la jeunesse. Les jeunes hommes devenaient de plus en plus vaniteux et ils braillaient hauts et forts des exploits fictifs, mais la nuit les faisaient taire bien rapidement. Créée par les Valar, elle permettait au soleil de se reposer le temps de la mi journée. Mais la nuit était un moment propice aux immondices du Mal, mais les rôdeurs tels Carhanmir faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour empêcher de telles créatures de vagabonder. De vivre. Ils profitaient de la nuit pour sortir, car le soleil nuit gravement à leur vue, excellente en pleine nuit. Mais les rôdeurs attentifs ne se faisaient pas surprendre et de nombreux guet-apens se déroulaient sans qu'aucun des gueux ne puissent s'en rendre compte. Le lendemain, il n'y avait plus aucun trace de lutte ou de combat, ni aucune trace des vaincus et des vainqueurs. La nuit! Quelle moment agréable pour qui sait l'apprécier! Mais bientôt, celle-ci deviendrait totalement inarrétable si les hommes libres et puissants de la Terre du Milieu ne s'unissaient pas dans le but d'anhéantir et d'anihiler totalement les légions de l'Oeil Sombre et de ses suppôts, bien qu'il fut anhéantit à l'âge antérieur. Le Mal ne venait pas seulement de la Terre Noire, du Mordor, mais de toutes les zones où les immondices de l'imagination du Noir Maia lieutenant de Melkor pouvaient encore vivre et exercer leurs auras maléfiques. La "nuit" serait bientôt totalement arrêtée, bien que celle-ci soit déja énormément blessée. Comme lorsque Fingolfin, au comble d'un combat totalement perdu, planta son épée dans le pied ferré du Vala sombre, et que cette blessure l'handicapa à jamais, le transformant en éstropié, incapable d'exercer sa domination par ses propres moyens.
Carhanmir combattait, lui et ses ancêtres depuis toujours, le mal dans toutes ses formes et jamais il ne laisserait quoique ce soit de mauvais traverser librement les terres du Nord.
Il arriva dans le petit village d'Antioch, à quelques lieux de la grande forteresse de Fornost, qui traversait les Âges petit à petit. Construite lors du Second âge et de l'arrivée des numénoréens sur Arda, elle se dresse toujours devant les grandes plaines d'Arnor, offrant protection et hospitalité aux hommes du Nord, mais un véritable barage armé pour les orcs et gobelins des montagnes qui n'osaient plus s'y aventurer. Mais un désastreux malheur frappait le petit village.
Une bête, dont la forme et l'apparence était encore inconnue, rôdait près du village, attrapant moutons et vaches dans le but de se nourrir, au dépriment des villageois qui perdaient leurs troupeaux au fur et à mesure. Des hommes avaient tant bien que mal réussit à y aller, mais aucun n'en était revenu. Carhanmir eut vent de cette histoire et avait décidé de s'y aventurer pour vérifier si légendes et contes étaient réels. Il avait donc décidé d'aller premièrement à la taverne pour entendre et analyser la population, les sentiments, le dégrès de peur. Il était arrivé en début de soirée et s'était installé contre un mur, dans le noir de l'oubli. Personne ne l'avait remarqué, hormis l'aubergiste qui lui avait ammené sa bierre. Il avait vu le nain faire son héros devant une foule attérée par un tel héros. Puis un second rôdeur était entré. Le son de leur conversation n'était pas parvenu aux oreilles du rôdeur, mais il lisait sur les lèvres. Ils se donnaient rendez vous dans la chambre du nain pour parler de la traque de la bête.
Une guerrière venant du Sud avait fait son entrée, quelque peu remarquée dira-t-on. Comment une si belle créature passerait inaperçu? Le capuchon courbé, Carhanmir avait observé la femme. Il ne fallait pas lui chercher querelle à elle. Sinon, une castration rapide serait de mise.
Soudain, un enfant rentra en trombe dans l'auberge. Ses vêtements déchirés, du sang dégoulinant tombant sur le sol. Il n'avait sans aucun doute été attaqué par la bête. Mais tandis que tout les occupants de l'auberge commençaient à se rapprocher curieux et appeurés du jeune garçon meutris, l'aubergiste, survivant également de la bête, les renvoya à leurs affaires. Il prit l'enfant et commença à lui parler. Celui-ci délira, évidement. Il deviendra très sûrement fou. Jamais un esprit aussi jeune ne pourrait rester calme et lucide après une telle nuit. Un homme parla à l'aubergiste. Soudain, une goutte de sang alarma Carhanmir. Un sang noir, très épais. Il se leva et en quelques instants, il s'approcha de l'enfant. Le rôdeur encapuchonné examina les blessures. L'enfant gémissait de tout son long. Le foie avait été touché. Il fallait au plus vite un soin.

-La bête.... la Bête!, répétait inlassablement l'enfant entre plusieurs sanglots.

Carhanmir lui lança son regard perçant. Ses yeux verts sombres s'enfoncèrent dans le regard apeuré de l'enfant qui ne dit mot. Il le manipula et pressa les blessures. L'enfant gémissait, mais il devait le faire. Le foie avait été touché mais moins que ce que croyait le rôdeur. Bien évidement celui-ci devrait faire du mieux qu'il pouvait. Il attrapa une bouteille de rhum située sur le bar. L'aubergiste ne dit mot.

-Sert les dents et soit fort, dit Carhanmir à l'enfant de sa voix grave.

Il appliqua alègrement la potion sur les blessures, les faisant cicatriser. Il ésperait que l'alcool contenu dans la bouteille soit assez fort pour désinfecter la blessure, mais en même temps pas assez pour le tuer. Peut-être que la bête portait sur elle des maladies, ou du venin coulait de sa boucher ou de ses griffes. Quoiqu'il en soit, il devait le faire. L'enfant tétanisé obéit à Carhanmir. On l'entendait gémir, mais il ne dit rien. Cette nuit serait peut-être la pire de sa vie. Carhanmir voulait en même temps créer un choc physique qui lui remettrait l'esprit en place. Quelques minutes plus tard, une fois les plaies nettoyées, il appliqua des panses couvertes d'une lotion qu'il contenait dans son équipement.
L'enfant ne dit mot, le rôdeur non plus.
Une fois terminée, le rôdeur alla se laver les mains et sortit de l'auberge. De la sueur perlait sur son front. Le jeune garçon l'impressionnait, lui rappelant lui-même. Il attendait dehors quelques temps, peut-être que quelqu'un voudrait lui parler..


Spoiler:
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 7 Déc 2010 - 18:13
L’aubergiste fit calmer l’agitation qui emportait chacun des hommes. Hanson continuait de répéter sa sentence prophétique sans que nul ne s’en préoccupe. Inattention maladroite. Tous semblaient plus occupés par le triste sort du jeune homme et ses blessures que par ses paroles tortueuses. Dans un gémissement plus aigu que les précédents il répéta une dernière fois ses sempiternelles allégations – les soins de Carhanmir n’avaient pas du avoir les effets escomptés.

- Elles étaient des milliers. Des milliers de bêtes. Et l’ombre de leur cruauté fera s’effondrer le monde de lumière dans lequel baignent vos sordides espoirs…

Tous prônaient la folie. « Ce gamin est devenu complètement fou », « Il ne s’en remettra jamais », « Face à un monstre pareil, comment voulez-vous qu’il encaisse le traumatisme ? » …
L’aubergiste fut beaucoup plus terre à terre. Les blessures soignées du gamin ne laissaient plus paraître qu’un visage étouffé par un bandage précaire et pourpre. Néanmoins il ne voyait pas pourquoi il faudrait enrober le jeune garçon de mots doux et rassurants, ni plus le consoler. Les choses étaient sérieuses, la situation ne tolérait pas les divagations sur l’état mental de Hanson, il fallait en venir au fait, et rapidement, en dépendaient la sécurité et l’avenir de tous. Après avoir servi quelques pintes et whisky pour aider ses clients à se remettre, il se rapprocha une nouvelle fois de Hanson et le saisit aux épaules, rares endroits où il n’avait pas du être touché.

- Par Eru gamin, arrête de raconter des conneries !

Le jeune homme parut être violemment sorti d’un mauvais rêve. Ses pupilles se contractèrent, ses yeux se réapproprièrent les lumières de la vie et il regarda l’aubergiste bien en face. Sans doute sa perception se fit-elle plus aiguë et prit-il mieux conscience de la situation dans laquelle il se trouvait.

- Par Eru, ton foutu charabia, ça veut dire quoi !?

L’aubergiste impulsa une nouvelle secousse tandis que Hanson recommençait à dodeliner de la tête. Il eut un geste de recul. Un frisson. Hanson regarda alentours et vit réellement pour la première fois le lieu où il se trouvait. Il trembla. Il avait du mal à contenir ses émotions et paraissait être au bord des larmes. A la passagère folie succédait une prise de conscience bien plus brutale – lucidité exacerbée de l’homme qui vient de vivre un traumatisme d’une ampleur sans égale. Nouveau choc de la part de l’aubergiste. Il reposa sa question – Hanson l’écouta. Sa bouche était pâteuse et sa gorge sèche. Sa mâchoire le faisait souffrir et il répondit presque dans un murmure.

- La bête n’est pas toute seule…

La formulation de cette pensée fut une nouvelle brutalité imposée à laquelle il ne sut résister. La fatigue, la douleur et les émotions eurent raison de lui et Hanson plongea en avant. L’aubergiste le saisit par les lambeaux de ses vêtements et le fit allonger sur le sol avec l’aide d’un autre homme. Le jeune garçon respirait encore mais plus aucune stimulation n’entraînait de réaction chez lui. Hanson entamait une longue plongée dans les abysses du coma. L’aubergiste eut une nouvelle fois une réaction plus vive que celle de ses confrères. Il se redressa rapidement et aboya des ordres qui ne laissaient pas de place à la contestation.

- Allez chercher le capitaine Garban ! Ramener les soldats, la milice, et tout l’Arnor s’il le faut ! Ouste, qu’on ramène Garban et ses hommes !

Un groupe de quelques solides gaillards se consolida devant la porte, mais aucun d’entre eux ne fut enclin à pousser le battant pour se retrouver dehors.
La nouvelle était grave. Si la bête n’agissait pas seule alors la menace était d’autan plus terrible. Le mal qui s’abattait à présent sur eux revêtait les apparats de la punition divine.
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Selon la bête, la clochette EmptyMer 8 Déc 2010 - 13:56
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Les événements s'enchainaient plus rapidement qu'un nain buvant un fût de bière, Turlan ferma ses yeux quelques instants; que devait il faire dorénavant? Aider ou quitter? Telle était la question qui trottait à présent dans la tête de Pied-de-Fer. Tout en observant Carhanmir qui soignait le jeune homme des blessures physiques qu'il avait reçut -les blessures mentales étant plus difficiles et longues à soigner- il prit sa décision. Il se détourna de la scène principale et se dirigea vers sa chambre dans laquelle reposait ses affaires. Il tourna la clé dans la lourde porte en bois qui émit un grognement sourd quand le naugrim la poussa.

Sa hache, sa dague en acier forgée et son arbalète reposaient dans un coin, comme si elle n'attendaient qu'un mot de leur maitre pour se mettre à effectuer leur lent et pénible travail d'exterminateur de bêtes en touts genre. Le lit quand à lui n'était même pas défait, le nain n'ayant pas encore eu le temps de prendre un repos pourtant bien mérité. Une fois que son regard eut embrassé l'ensemble de la pièce il se saisit de l'ensemble de ses affaires et se redirigea vers la pièce principale où toute l'action se déroulait pour le moment.

La tension avait atteint un pic dans la grande salle de la taverne, le tavernier lui même avait commencé à prendre quelques initiatives, harcelant légèrement le jeune homme rescapé de la Bête afin d'avoir des réponses. Ces dernières ne venant pas il commença à haranguer la foule présente qui, selon lui, devait aller chercher toute l'Armée Royale afin de sauver le Royaume de la Bête. Plusieurs hommes se dirigèrent vers la porte sans pour autant oser l'ouvrir.

Turlan, vêtu de son armure de cuir cloutée pour cette chasse qui s'annonçait ftrépidante, se dirigea prestement vers la porte d'entrée et l'ouvrit d'un seul coup de pied:

"Que ceux qui veulent se joindre à moi pour chasser cette bête me suivent et que les autre restent ici. Vous avez tous vu de quoi est capable cette ou ces bêtes, nous ne vous attendrons pas en chemin donc vous devez prendre votre décisions maintenant. Je vais voir ce Capitaine à la caserne."

Le nain balaya l'assistance du regard, croisant notamment le regard de l'Elfe, d'Aoreth et de Caranhmir; il ne serait sûrement pas seul dans cette aventure.
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette EmptyJeu 9 Déc 2010 - 18:23
Quelques hurlements de douleurs. C'était pour être honnête la seule chose qui avait une valeur sure. Le jeune garçon divaguait à tel point que l'on ne pouvait rien en tirer. La rencontre avec la bête le marquera certainement toute sa vie. Quelques temps plus tard, ce fut un Rôdeur cette fois-ci qui entra dans la taverne. Aoreth ne le lâchait pas du regard, non pas qu'il se méfiait de ses frères Dunedains, mais surtout que celui-ci tentait de soigner les blessures du jeune homme, visiblement en vain. Ayant fait ce qu'il pouvait pour essayer de le guérir, il sortit de l'auberge et les hurlements reprirent, incessants. L'aubergiste quand à lui semblait bien moins disposé qu'eux à attendre des réponses, et invoquait le nom d'Eru en secouant le traumatisé assez violemment, espérant lui faire reprendre ses esprits. A la surprise générale, cela fonctionnait. Peut être une âme traumatisée par la peur, ne redevenait t'elle lucide qu'en présence d'une autre peur ? Mais là n'était pas la question, car le garçon semblait aller mieux, et leur avoua d'une voix tremblante que la bête n'était pas toute seule. Il s'effondra ensuite et entra dans un profond coma. L'aubergiste se leva et s'emportant à nouveau, comptait à présent sur l'aide de l'armée d'Arnor, visiblement dans le but d'organiser une battue. Ce fut au tour de Turlan de se lever, le Naugrim ne tenait pas en place et disparut quelques minutes avant de revenir armé jusqu'aux dents et de démolir la porte de la taverne (les nains et les portes, toujours pareil....). Celui-ci se retourna ensuite et manda de l'aide pour pourchasser ce terrible fléau qui n'avait déjà que trop duré. Aoreth se leva et se plaça à ses côtés, il était déjà prêt à combattre.

Turlan Pied-de-fer, ce sera pour moi un honneur d'être à vos côtés, aussi long et pénible que ce périple puisse être. Et vu la tournure que prennent les choses j'ai comme le pressentiment qu'il le sera.

Il regarda l'elfe et le rôdeur, se demandant si l'un au moins d'entre eux aurait le cran de venir se joindre à eux. Du moins l'espérait t'il....
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Aranuir Dunadan
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Selon la bête, la clochette EmptyVen 10 Déc 2010 - 3:03
[HRP:] Excusez-moi de mon retard sur le RP pour cause de légers contretemps inattendus.
_______________

L'Elfe, jusqu'à présent resté muet et fortement encré dans ses pensées tourna le regard vers le jeune homme traumatisé. Il sortit de son sac de voyage une herbe spéciale de la Forêt Noire et il fit quérir de l'eau. Il ne lui manquait qu'une seule chose... Un bandage. Il déchira un mince lambeau de sa chemise pour le remplacer. Une fois que l'eau fut arrivée, Hendumaica avait déjà écrasé l'herbe qui commençait à dégager une forte odeur envahissante. Une fois cette bouillie mélangée à l'eau, l'odeur changea pour se changer en une fragrance douce portant étrangement au sommeil. Hendumaica trempa le bandage de fortune dans cette mixture odorante, puis l'appliqua à la plus grande des blessures de l'enfant pour la panser. Ce dernier, revenant tout juste dans une crise de folie passagère commença dès le début de l'application à se relaxer. L'Elfe parla à celui-ci.

-Tama orma etementuva i hlìvë.


La victime de la... ou plutôt des Bêtes, selon ses dires, donnait l'impression de comprendre la langue étrange de l'Elfe. Il commença tout de suite à tomber dans un état de grande relaxation jusqu'à s'assoupir complètement et profondément.

-Qu'on l'emmène à une chambre et qu'on l'étende sur son lit, dit Hendumaica, je paierai son logement s'il le faut!

Aussitôt, le propriétaire de l'auberge alla chercher l'endormi pour l'emmener à sa chambre, une expression de reconnaissance dans le visage. L'Elfe retourna s'asseoir à sa table, capuchon de cuir baissé sous la hauteur des yeux.

Il prêta maintenant attention au Nain et à Aoreth. Il réfléchit à la proposition du Naugrim.
à première pensée, il se dit de ne pas accepter l'offre de cette demi-portion, mais, avec plus de réflexion, il se rappela qu'il était tout de même un rôdeur en quête d'aventure et qu'il n'avait rien contre le Dùnedain. Il resta tout de même ainsi une bonne demi dizaine de minutes pour le moins pour pouvoir mieux apprécier l'expression de ladite Demi-Portion que l'Elfe, avec sa grande vision et sa perspicacité elfique, reconnaissait comme étant une langueur, une forte attente et un léger espoir envers l'éventuelle réponse de l'Elfe. Une fois que cette expression si alléchante aux yeux perçants de l'Elfe se transforma en une moue abattue, il se leva et dit, sur un ton hautain qui n'était pas le sien, mais qu'il empruntait pou abattre le Nain:

-Je viendrai pou qu'après le Naugrim et le Dùnedain, un représentant Elfe pourra faire honneur à sa race et, bien sûr, contrôler le Casar s'il s'agit te trop ou bien s'il tente de fuir à son devoir en fuyant une fois devant la, ou les Bêtes. Je viendrai! Ni tuluva!
_______________
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Carhanmir
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Selon la bête, la clochette EmptyVen 10 Déc 2010 - 21:35

Carhanmir était revenu silencieusement dans la salle.

Il avait réussit le coup qu'il ésperait en donnant une sorte d'intrigue et de suspens dans la salle de l'auberge. Personne n'avait aussi s'opposer au Dùnadan et personne n'avait eu le courage de sortir de l'auberge si bien qu'il était resté seul pendant une petite demi-heure. Vu le silence complet, il n'eut aucun doute que des évènements se déroulaient pendant que lui, guettait près de l'auberge. Il hésitait à partir traquer cette bête dont personne n'osait parler. Comment était-elle? Il ne savait pas encore mais il n'avait aucun doute qu'il la trouverait bien assez tôt. Peut-être un loup monstrueux? Un warg assoifé de sang? Ou tout simplement un ours surnaturel. Quoique ce fusse, elle ne pouvait pas vivre sur ces terres du Nord. Mais selon les dires de l'enfant, il y avait de nombreuses bêtes, par milliers! Cela ne pouvait être aucun de ces trois choses, car on les aurait vu de loin et une meute aussi impossible qu'inimaginable serait visible de l'Orodruin comme une grosse masse noire qui avancerait inlassablement vers les hommes dans le but de les anhéantir. Dans ce cas, il serait complètement fou et impossible d'aller les défier et de les éradiquer, les missions suicides n'étant pas permises au sein de l'armée du Nord, et le rôdeur ne souhaitait en aucun cas en faire. Il décida de rentrer dans la taverne pour voir comment cela allait se passer. Le nain diseur de bonnaventure allait-il prouver sa valeur et son courage, ainsi que la vérité sur ses dire? Prouver son 'abilité' au combat?

Il coutourna la taverne. Rentrer par la porte serait suicidaire. Les hommes étaient tellement stressés et tétanisés par la peur qu'ils pourraient aisément décocher un tir mortel involontairement sur le rôdeur. Il trouva une petite porte derrière l'auberge. Celle-ci donnait sur la cuisine. L'aubergiste était absent, Carhanmir l'aperçut monter les marches portant le jeune garçon dans ses bras. Des bandages de couleur ambré bordait ses blessures. Un elfe était dans les parages. Le Dùnadan n'avait vu que quelques fois ce genre de médecine et les plantes, ainsi que le savoir nécessaire ne se trouvaient que dans une zone précise: La Forêt Noire. Carhanmir, passioné des elfes, le savait. Il ne le chercha pas, il n'en voyait pas l'utilité, du moins pour le moment.Soudain il aperçut le groupe composé du nain, d'un rôdeur dùnedain qu'ilr econnut avec la broche qu'il portait ainsi que d'un homme au capuchon rabattu, peut-être l'elfe. Il approcha du groupe. Il passa secrètement devant les protagonistes et s'arrêta un moment. Il les dévisagea si rapidement que personne n'eût le temps de voir ses yeux bouger. Il leva la tête, le capuchon rabattu.

-Je me joindrais à vous, je vous attendrais dehors, je dois préparer cette folle quête. Mon cheval se trouve à l'entrée du village. Mieux vaut ne pas trop traîner ici, les gardes rappliqueront sûrement pour bloquer les issus. Je pars dès à présent, quiconque souhaite venir avec moi est permit. Je vais commencer à étudier le terrain, j'ai déja mon idée d'où peut se trouver cette fameuse bêtes.. ces fameuses bêtes si je puis dire.

Sur ces mots, il quitta le petit groupe. Il ne voulait pas rester avec eux, pour le moment, son cheval l'attendait avec ses affaires. Il sortit, les hommes le laissèrent passer sans broncher devant un homme avec tant d'assurance et marcha dans la brume du soir. Peut-être que quelqu'un se joindrait à lui..


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Nathanael
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Selon la bête, la clochette EmptySam 11 Déc 2010 - 18:51
Le chaos s’était assourdi dans la salle et la panique s’était figée dans l’atmosphère lourde qui régnait parmi les hommes. Les fortes gueules qui s’étaient exprimées plus vivement au cours de la soirée s’étaient tues et les murmures les plus faibles avaient l’écho de cris de peur déchirant la nuit. Hormis les quatre étrangers, « bien fous » disait-on, personne ne voulut s’aventurer à l’extérieur de la taverne. Le tavernier, fort de son expérience dans l’art de convaincre les lâches, saisit un badaud par le bras et le poussa en avant. L’homme ne devait pas avoir plus d’une trentaine d’année, mais dans le contexte actuel il présentait les mêmes mimiques qu’un enfant de trois ou quatre ans qui refuse de regarder sous son lit avant d’aller se coucher. Il ne fit pas même un pas pour se rapprocher des téméraires aventuriers qui s’étaient décidés à combattre le destin lui-même. Tous reculèrent quand le rôdeur sortit nonchalamment, comme s’ils s’étaient tous attendus à voir surgir n’importe quelle horrible créature melkorite.

Le tavernier grogna quelques jurons envers « une bande de lâches dépourvus de coui… » et de bien d’autres choses encore. Il s’avança vers un homme solidement bâti et lui remit entre les mains la responsabilité de son commerce et de sa cave. Titouan, ainsi se nommait-il, ne put qu’acquiescer devant l’ardeur du tavernier à donner des ordres et des consignes. Puis l’homme rougeaud et ventru fit demi-tour rapidement et se rapprocha du nain, des longues oreilles et du capuchon. Il n’aimait pas beaucoup les étrangers, sauf s’ils payaient bien leur consommation, mais l’heure n’était plus à la baguenaude et à la xénophobie. Si ces quatre là étaient prêts mordicus à se faire tailler en pièces pour le compte de leur village, c’était leur affaire, tant que la Bête en question finissait six pieds sous terre !

- Je vais vous conduire jusqu’au capitaine Garban. Tenez ferme vos outils et gardez l’œil, y a pas que cte bête qui traîne dans les parages et qui pourrait vous causer du tord !

Le tavernier, Adhoc, de son vrai nom, poussa le panneau de bois de la porte et prit les devants pour montrer la route. Il n’avait sur lui qu’un grand couteau de cuisine et toute la vigueur de l’homme dans la force de l’âge. Il bouillonnait intérieurement. Les mollassons qu’il laissait dans sa taverne l’insupportaient, il n’aimait pas prendre la route avec d’illustres inconnus, et finalement, il n’avait guère l’envie d’être confronté au capitaine Garban. Juste de quoi le mettre en colère. Il était sur le qui-vive et ses yeux s’agitaient plus vite dans leur orbite que les mains d’un nain dans un sac d’or. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour s’assurer que toute la petite troupe le suivait bien. Il décrocha sur un des murs de son auberge une lampe à huile qui crachotait une affreuse fumée noire. Mieux valait toujours un peu de lumière dans les ténèbres de l’Arnor.
Il vit plus en avant l’autre rôdeur qui était parti plus rapidement qu’un pet sur une toile cirée.

- Tu pars dans la mauvaise direction, voyageur ! La caserne où croupit Garban se situe plus à l’Ouest.

Il prit une ruelle entre deux vieilles bâtisses croulantes et s’avança dans la nuit, lampe à bout de bras, fermement décidé à mener ces hommes devant le capitaine de la garde. La route était courte mais peu sûre.

* * * * *
Selon la bête, la clochette Garbanav

Un ronflement fit tressauter Garban. Bougre que cette catin faisait du bruit ! Il se rabattit l’oreiller par-dessus la tête et tenta de s’endormir en espérant qu’aucune mauvaise surprise ne viendrait perturber son sommeil jusqu’au lendemain.
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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette EmptyDim 12 Déc 2010 - 15:27
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Une bien belle compagnie s'était rassemblée autour du nain. Ils étaient donc trois lorsque le tavernier prit la parole, prenant l'initiative de conduire la compagnie hétéroclite qui s'était rapidement formée au Capitaine Garban qui semblait régir la cité au niveau militaire. S'ensuivit alors une marche rapide à travers les ruelles silencieuses du village. Il tressaillit soudainement lorsqu'il aperçut soudainement une ombre qui se déplaçait furtivement qu'il avait vu furtivement quand il soignait le jeune fou; la nuit n'était pas des plus sûres et un peu de prudence supplémentaire ne fait jamais de mal si bien que le seul représentant de la race naugrim tira rapidement son arbalète qu'il gardait pendue à son flanc afin de pouvoir la tirer le plus prestement possible. Il mit son arme en joue au moment précis où il entendit le tavernier, qui marchait une dizaine de pas devant lui, s'adresser à la présence qui était en fait le Rôdeur qui avait soigné le jeune homme attaqué.

Rangeant précautionneusement son arme dans son étui il se tourna vers ses nouveaux compagnons et s'adressa à eux tout en marchant:

"J'imagine que vous êtes tous parés pour cette aventure mais je dois néanmoins vous avertir: nous allons probablement nous aventurer sur des sentiers sombre où règneront mort et souffrance. Nos adversaires ne seront pas toujours ce à quoi ils ont l'air c'est pourquoi je vous conseille de ne vous fier à personne."

Il avait prononcé ces paroles dans un but précis; effectivement il avait quelque peu réfléchi à quoi pouvais ressembler leur adversaire et, au dires de la victime, elle semblait être plusieurs si bien que Turlan s'était demandé si un homme ne pouvait pas être derrière tout ceci et contrôler la ou les bêtes qui hantaient la région. Mais ce n'était pour le moment que des suppositions et pour le moment l'ombre de la caserne et du fameux Capitaine Garban planait sur les aventuriers.
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette EmptyDim 12 Déc 2010 - 18:33
Ils étaient à présent tous sortis de la taverne et formaient un groupe assez hétérogène mais qui, par l'union des races pourrait se trouver des plus efficaces face à la terrible épreuve qui allait s'en suivre. Une chose toutefois l'inquiétait, la présence de cet autre Rôdeur. Bien qu'il n'ait rien contre lui, il se dégageait de cet homme étrange comme une aura qu'il avait du mal à percer. Il devrait l'avoir à l'oeil, mais au fond de son coeur, il était heureux de voir un frère Dunedain, car cela faisait plusieurs années qu'il n'en avait pas croisé. Pendant qu'il étudiait la situation, habilement dissimulé sous sa cape défraichie par tous les voyages qu'il avait entrepris, l'aubergiste braillait toujours. Cette fois-ci il en avait après le Rôdeur qui commençait à partir dans la mauvaise direction, la caserne se trouvant plus à l'Ouest disait il.

Un mauvais pressentiment le prit lorsque le Nain délivra son analyse du périple qu'ils se préparaient à accomplir. De sages paroles en effet que celles-ci. Aoreth pensait la même chose que son compagnon. Il lui semblait qu'une telle histoire aurait été plausible s'il n'y avait réellement eu qu'une bête, mais aux dires du jeune garçon il y en avait plusieurs.... et malheureusement pour eux, il ne mentait certainement pas. Si il y avait effectivement plusieurs créatures qui terrorisaient la région, il fallait bien qu'elles aient un chef, ou du moins que quelque chose les guide. Et qui mieux qu'un homme connaissant parfaitement l'Arnor pourrait le faire ?

Perdu dans ses pensées il n'avait pas remarqué que cela faisait un petit moment qu'ils étaient arrivés à destination. La caserne du capitaine Garban, sombre et imposante, se dressait à présent devant eux. Elle était mal entretenue et ne lui inspirait pas confiance. Il espérait secrètement que cette visite serait de courte durée car il ne voulait rien avoir à faire avec l'armée d'Arnor ou l'un de ses représentants, quel qu'il soit. Il posa sa main sur son épée au cas où. Il ne la sortait que rarement et espérait ne pas avoir à le faire.


Fort bien maître Nain, je suis par ailleurs certain que tout le monde ici en est conscient. Mais essayez de rester positif et gardez espoir, nous ne sommes pas encore morts.

Il prit une courte pause puis ajouta après réflexion.

Bien, j'ai entendu dire que le capitaine de cette ville est un personnage fort antipathique et qu'il s'emportait vite.... Qui se dévoue pour aller frapper à la porte ?

Il attendit ici en scrutant toujours la taverne, l'oeil alerte, comme si il s'attendait à voir surgir des environs un danger qui les guettait. Il se calma vite néanmoins. La nuit était son alliée.
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Carhanmir
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Selon la bête, la clochette EmptyLun 13 Déc 2010 - 20:43
Carhanmir était ennervé.

Comment l'aubergiste osait-il le réprimander ainsi comme un vulgaire enfant? Savait-il encore ce que le rôdeur allait faire? Non. Carhanmir allait tout simplement chercher ses affaires ainsi que son cheval. Il quitta le groupe qui sortait de l'auberge et partit evrs l'Est, chercher ses affaires. Le groupe partit à L'Ouest, chercher la caserne ainsi que le dit Garban, le Capitaine des troupes présentes à Antioch, village situé près de la forteresse de Fornost.L'armée Arnorienne ne ferait certainement rien, étant donné que vu l'absence de quêtes ou de battues ces denières semaines, il serait étonnant que les militaires aident une compagnie de suicidaires qui cherchait à tuer la bête, ou Les bêtes. Carhanmir s'approcha alors de son cheval. Il n'hénnit pas, et il ne semblait pas avoir peur, il n'y avait aucun signe de faiblesse ou de crainte dans ses yeux, ses oreilles étaient encore droites. Les monstres avaient sûrement eu leur cota quotidien de peur avec le jeune garçon. Carhanmir espérait d'ailleurs qu'il s'en sortirait, on ne pouvait lui affliger cela, il était beaucoup trop jeune. Il se saisit de son arc, placé sous sa selle. Il tendit la corde et l'installa dans les trous du bois noir. Elle couina de plaisir lorsque le rôdeur tira légèrement dessus, une poussée presque infime, mais assez puissant pour que la mince corde puisse fournir une note satisfaisante. Il prenait soin de ses armes, ses seules amis. Son épée toujours à la ceinture, il mit les flèches dans son carquois et l'installa sur la selle. Il monta sur son hongre et sans un bruit, il revint sur ses pas, direction l'Ouest du village.

Le Village était bien plus quand qu'il n'y laissait paraître. Le fourbe. Il passa devant les maisons silencieusement, si bien que les chouettes et hiboux ne tournaient même pas la tête pour l'observer. Il était plus rapide qu'une ombre, mais pourtant plus furtif que la Mort. Repassant devant l'auberge, les lumières y étaient tamisées et les portes fermées. On craignait l'absence de l'aubergiste ainsi que l'entrée de la bête. Esquissant un sourire narquois, invisible avec l'obscurité et son capuchon rabattu, il continua son chemin. Comme si la monture comprenait les intentions de son cavalier, les sabots ne faisaient aucun bruit, comme si le cheval y faisait attention. Brave bête, se dit le rôdeur. Les places défilaient ainsi que les habitations. Il aperçut la grande caserne du village avec le drapeau de celle-ci, symbolisant l'Arnor. Le groupe était devant. Il descendit de selle et approcha son cheval près d'une mangeoire, qui dans la journée, doit servir de grande cuve pleine d'eau, pour les chevaux de la caserne ou pour ceux des messagers d'autres contrées. Il rejoignit le groupe.

- Sache aubergiste que je n'aime pas que l'on m'ordonne des directions. Je pense bien mieux savoir suivre une piste que toi. Accompagne nous et en ce cas tu pourras parler.

Carhanmir avait posé ses yeux sombre sur l'aubergiste, un regard froid et défiant toute animosité. Sa voix grave avait jeté un froid lugubre entre eux, mais il savait que l'aubergiste ne répondrait pas.

-Ne cherche pas à te battre avec moi, car même si tu dois connaître de beaux coups, tu n'arriveras pas à me dompter. Conseil d'ami.

Le rôdeur se tourna vers le nain.

-Je vous suivrait dans cette quête. Mais ne m'ordonne rien. Il n'y a pas de chef. Il vaudrait mieux que je vous laisse et que j'aille attendre près de l'entrée. J'ai déja repéré des sentiers menant dans les forêts épaisses. Ou as-tu besoin de moi?


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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette EmptyLun 20 Déc 2010 - 11:08
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Turlan émit un sourire carnassier lorsque Carhanmir s'adressa à lui, décidément la mentalité de ce Rôdeur semblait bien plus mystérieuse que celle de ses comparses qui prônaient la paix dans le monde et la proximité avec la nature. Le représentant de la race naugrim se tourna vers Carhanmir en souriant narquoisement, dévoilant ainsi ses dents jaunis par le temps:

"Très bien monsieur le solitaire, on ne vous commandera rien mais que ferez vous quand vous vous retrouverez seul face à une bête venue des profondeurs du Monde et que plus aucun son ne voudra sortir de votre bouche même pour appeler à l'aide? J'ai déjà vécu deux fois la vie d'un homme et je peux te dire qu'il ne faut pas refuser de l'aide, aussi petite soit elle. Il jeta un œil moqueur vers l'aubergiste en prononçant ces paroles puis il reporta son attention sur le Rôdeur en face de lui et continua sa petite réplique. Mais bon je pense qu'en tant que Rôdeur tu pourras nous observer les environs et voir si personne de bizarre traine dans le coin. Si quelqu'un veut l'accompagner. Quand à moi je m'en vais chercher ce Capitaine, qui aime le combat me suive!"

Il poussa ensuite le portail en bois qui servait à protéger la caserne d'Antioch qui grinça sur ses gonds. Le garde en faction s'était endormi dans un coin et le nain se dirigea vers lui afin de lui asséner un bon coup de pied dans la hanche pour le réveiller. Le gémissement de douleur émis par l'endormi qu'il venait de réveiller fit esquisser un sourire au nain qui l'empoigna ensuite par le col et le souleva de quelques centimètres:

"Va prévenir ton Capitaine que des fous veulent partir à la chasse à la bestiasse!"

Il se tourna ensuite vers Aoreth, l'elfe et l'aubergiste qui ne semblaient pas apprécier sa conduite. Décidément ces Rôdeurs étaient bien trop idéalistes. Le monde n'est pas seulement blanc ou noir, le gris existe aussi.
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette EmptyMar 21 Déc 2010 - 17:05
Selon la bête, la clochette Garbanav

La jeune recrue ne sut jamais vraiment d’où lui vint la douleur qui lui poignit les côtes. Il se retrouva bien rapidement devant une nuée ardente de poils qui l’empêchait de distinguer nettement des lèvres bouger. Dormait-il encore ? Si c’était le cas il faisait front à un terrible cauchemar. Derrière cette barbe vivante et fort agressive il distingua vaguement deux ou trois autres formes floues qui le regardaient avec insistance. Il fut mis sur pieds par une force supérieure. Force supérieure qui prit dans son esprit l’apparence d’une taille inférieure. Un nain ! Quelle barbe ! Des étrangers … Convoquer Garban, à cette heure-ci de la nuit, était en effet quelque chose comme « partir à la chasse à la bestiasse ».
Ce fut l’aubergiste qui mit des mots sur son pressentiment.

- Verrez les amis que la bête du coin vous paraîtra bien gentillette après avoir croisé le capitaine.

Sauf que c’est le jeune garde qui se ferait rondement défraîchir le minois par son supérieur hiérarchique. Cependant à l’instant précis il craignit moins la férocité de Garban que le terrible regard du court-sur-pattes qui l’avait sortit de son sommeil.

Il gravit rapidement les différents escaliers qui menaient jusqu’aux appartements de Garban. Il n’entra pas tout de suite cependant. Il s’apprêtait à frapper contre le panneau de bois mais sa main s’immobilisa. Il prit une inspiration profonde et recommença son geste. Il n’en avait pas le courage.

- Capitaine Garban …

Un murmure à peine audible, même par un elfe dans le silence de la nuit. Et puis après tout, l’orage s’abattrait sans doute sur les importuns qui l’avaient pressé de le réveiller. Il frappa trois coups sonores et distincts sur la porte.

- Capitaine Garban … des hommes vous demandent en bas … C’est à propos de la b…

Il fut saisi au collet par une main sortie de l’ombre et un poing s’abattit violemment sur sa tempe droite. La suite de l’histoire lui échappa. Le capitaine Garban ne prit même pas la peine de revêtir l’uniforme de son rang. Il descendit couvert d’une chemise longue et d’un large manteau noir à capuche. Il traîna le pauvre garde jusqu’au bas des marches où il aurait du mener le guet les yeux ouverts. Il le laissa adossé contre un mur tandis qu’il ouvrait violement la porte pour découvrir l’identité des abrutis qui venaient le perturber dans un sommeil doux et réparateur. Il fut saisi un moment par l’étrange tableau et demeura sans voix une demi-seconde, le temps de froncer les sourcils et de repartir à la charge. Un nain, un elfe, des hommes et puis quoi encore ? Où se planquait Frodon Sacquet et sa clique de poils aux orteils ? Manquait plus que ça…

- Quel honneur me vaut votre charmante visite ?

Paroles servies sur un air de sévérité et de colère. Il repéra le tavernier parmi le petit groupe. Entre autre il avait failli bousculer le nain sans s’en rendre compte, il baissait rarement les yeux. Si Adhoc prenait la peine de traîner sa graisse jusqu’à la caserne c’est que la chose devait être grave. Le tavernier ne traînait jamais sa double croupe où que ce soit sans une raison vraiment valable. Cependant le simple fait d’être réveillé par de parfaits étrangers lui donnait l’envie mordante d’être de mauvaise humeur.
Adhoc regarda sans empathie le capitaine et lui annonça clairement le projet des gens qu’il menait au devant de sa caserne.

- Pour choisir votre épitaphe le croque mort est au village messieurs !

Il avait repris son ton froid et beaucoup plus maîtrisé. Il regarda chacun des protagonistes en les jaugeant de haut en bas sans aucune gêne. Ils marchaient gaiement sur ses plates-bandes et en fervent jardinier de la culture militaire il n’aimait pas que de les mauvaises herbes poussent sous ses murs. Il aimait encore moins devoir arracher cette dite mauvaise herbe en plein milieu de la nuit.


Dernière édition par Nathanael le Jeu 20 Jan 2011 - 16:28, édité 1 fois
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Selon la bête, la clochette EmptyDim 26 Déc 2010 - 16:49
Le nain avait décidément fait très fort, dans tous les sens du terme d'ailleurs. Le jeune soldat fut brutalement réveillé et Aoreth n'aurait pas aimé être à sa place en ce moment, connaissant l'extraordinaire talent de la race Naugrim pour frapper là où ça faisait mal. Quelques secondes furent nécessaires à la recrue pour reprendre ses esprits et ramener le capitaine Garban devant eux, bien que ce fut plus l'inverse qui se produisit. Décidément ce genre d'endroit lui rappelait bien des mauvais souvenirs. Le capitaine de la ville d'Antioch était grand, costaud, et son visage faisait peur à voir tellement son regard était méprisant. Aoreth le fixa un instant de par dessous sa cape, le regardant droit dans les yeux, en analysant ses moindres faits et gestes. Le rôdeur était méfiant par nature et il y avait de quoi. Il reprit ses esprits en entendant la phrase prononcée par la boule de nerfs qui se trouvait devant eux, leur annonçant que leur mort était au bout du chemin. Il s'avança donc, parlant le premier pour la compagnie.

Un croque mort dites vous ? Demandez plutôt un empailleur car celui-ci aura bien du travail lorsque nous vous ramènerons la.... ou devrais je dire, les bêtes qui terrorisent la région malgré la garde "vigilante" de vos soldats.

Il n'avait pas prononcé ces mots sur un ton provoquant, même si il supposait que le capitaine ne pourrait s'empêcher de réagir à cela. Il trouvait regrettable que dans une région aussi critique que celle-ci, le responsable militaire passe son temps à martyriser les nouvelles recrues plutôt que de les former. Mais il ne dit rien de tout cela et se contenta de sortir son épée et de la tenir à la verticale devant lui, comme pour prêter serment.

Indiquez nous la route à suivre, et nous braverons tous les dangers pour que cesse ce terrible fléau. Que la mort me prenne si le contraire devait se produire.

Il ne faisait pas cette promesse à la légère, touché par les malheurs que subissait continuellement le pauvre village d'Antioch.
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