Chapitre 3 : Pas de trêve pour les morts.

Nidnama avait quitté le conseil le plus rapidement possible est se hâtait déjà vers le campement de la harpe… Sa maison s’était ralliée à l’un des rares portes bannières encore debout…

Lorsque Nidnama parvint jusqu'à eux, il trouva des sentinelles attentives dont le bras droit était serti de noir : ils avaient déjà commencé le deuil de leur elnaith… que seul leur bras armé soit ainsi orné indiquait qu’ils ne porteraient véritablement le deuil qu’a la fin des combats…
Le soi-disant mort les héla :

- Pourquoi ce brassard noir ? Quelqu’un est mort ?? Laissez moi deviner… Moi ??

- Vous ? Mais comment ? Le drag…

- Disons que je m’en suis tiré d’une manière ou d’une autre… Prévenez les autres : inutile qu’ils portent le deuil d’un vivant… Mais ne retirez pas votre brassard et donnez m’en un… Si je suis en vie, beaucoup ne le sont plus… Je vais me retirer : j’ai besoin de repos…

L’une des sentinelles tendit à son elnaith son propre brassard pendant que son collègue partait au pas de course rependre la nouvelle… Lorsqu’il eu sein la bande de tissu noir à son propre bras, il se dirigea vers le centre du camp… Pour trouver un emplacement vide…

Evidement… Nul n’avait monté sa tente alors qu’on portait son deuil… Loin de s’en formaliser, il se dirigea vers celle ou se trouveraient vraisemblablement les blessés… Là il trouverait un aide pour lui dire ou se trouvait les tentes non utilisées… Et aussi de quoi refaire son stock de "médecines"…

***

A peine Nidnama s’allongea-t-il dans son lit que le voile du sommeil s’abattit sur lui…

Il ne se réveilla que lorsque des bruits paniqués s’élevèrent au dehors… S’armant à la vas vite, il sortit pour s’informer de ce qui se déroulait : des spectres. Nidnama ne perdit pas son temps : il dicta ses ordres dans un style télégraphique, sans s’adresser à une personne particulière :

- Dispersion totale des troupes… Pas de solitaire libre. Ralliement à la colline la bas. Place alliée. Signaler dans cas contraire et repli immédiat vers troupes alliées. Priorité prudence. Autorisation de rallier des groupes déjà formés pour soutient. Allez !! Deux furtifs avec moi. Transfert des soins dés que signal positif.

Des ordres qui auraient été un non sens pour toute autre organisation… Un ruée vers sa propre perte… Mais les elfes de la harpe étaient capable de se tirer seuls de n’importe quelle situation… Voyageurs dans l’âme, ils se glisseraient comme des ombres insignifiantes jusqu'à leur objectif… Sans que personne ne se soucie vraiment de leur présence… La magie qui imprégnaient chacune de leurs capes les couvrirait et leur habilitée ferait le reste… Si ceux qui se trouvaient face à eux étaient des spectres l’opération serait compliquée mais néanmoins réalisable.

Dans la minute qui suivit les ordres le camp de la harpe fut saisi de frénésie… Lorsque Nidnama ressortit de sa tente, armée totalement, des tentes étaient déjà pliées… D’ici moins de dix minutes il ne resterait presque aucune trace de leur campement et les elfes de la harpe se seraient rependus alentour pour atteindre leur objectif…

***

Nidnama était parti… Avec lui, deux des elfes de la harpe les plus discrets… Il pouvait entrevoir à sa gauche comme à sa droite un autre petit groupe de silhouettes grises… Il murmura à l’adresse de Daegal, perchée pour l’heur sur sa tête :

- Ma petite… Tu veut bien faire un tour là haut et me donner une idée d’ou se trouve l’adversaire ?

La réponse de la chouette consista en une simple direction… Et elle se montrait de mauvaise augure… l’emplacement du camp de la harpe sur l’un des flans de l’armée pour couvrir les guérisseurs pendant la halte se retournait contre eux : les spectres étaient entre leur position en la colline qu’ils voulaient rallier…

- Plus le choix… Transmettez : on avance de front, on prépare les torches, à mon ordre on effectue un repli en pointe… Les torches ne seront allumées qu’a mon ordre. Signal pour regroupement : 3 hululements puis un engoulevent. Ah… Qu’ils préparent aussi des lames enflamées…

Comme leurs collègues de l’arbre, les elfes de la harpe avaient fini par utiliser couramment les cris d’oiseaux pour communiquer, ces derniers portant loin et n’étant chargés de sens que pour ceux à qui ils étaient destinés… D’autant que beaucoup n’y prêteraient pas attention… Même si là…

Immédiatement, les deux elfes accompagnant Nidnama partirent prévenir les groupes adjacents puis revinrent vers leur elnaith alors que l’ordre était communiqué de proche en proche… Le système était peut-être ardu car risquait de déformer l’ordre d’ici la fin de la chaine mais permettait de s’assurer que tous les groupes étaient en contact visuel… Et d’éviter qu’un groupe soit trop longtemps réduit…

***

Lorsque les faibles hululements de Daegal firent comprendre à l’elnaith qu’ils étaient à une dizaine de minutes de la colline, il joignit ses mains devant sa bouche pour transmettre l’ordre de regroupement… Les cris d’oiseaux repris par chaque maillon de la chaine attinrent rapidement les extrémités qui rejoignirent le groupe d’ou venait l’ordre… Ce nouveau groupe rallia le précédent….

Et ainsi de suite… En arrivant en vue de la base de la colline après être sortit d’une dépression du terrain qui la leur avait caché ils étaient prêts… Un triangle fixe d’elfes tous porteurs d’une torche éteinte et d’un briquet ou d’une braise prête à être utilisée…

- Nous allons rallier les nôtres…

Sur ces mots, l’elnaith actionna son propre briquet, libérant une pluie d’étincelles sur la torche qu’il tenait prête… La résine s’enflamma immédiatement…

Comme il était imité par toute sa maison, un triangle de feu s’alluma là ou il n’y avait jusqu’alors que ténèbres… Et fondit sur les assiégeants…

Les chevaliers venaient de sortir de la mêlée. Tous avaient tenu, mais les cavaliers qui n’avaient pas assez de courage avaient défait la formation. Ce n’était pas une énorme perte, mais en restait une tout de même. Erco regarda autour de lui et aperçu Gebir qui cria :

"Trouvons des torches! Nous ne pouvons combattre ces spectres du mal!"

Le chevalier errant lui répondit avec en regardant autour de lui :

-Je doute que nous trouvions des torches dans les parages.

Une pause durant laquelle il réfléchit. Puis il ajouta :

-Mais, dans le campement du Cygne n’y aurait-il pas de la résine ?...Si oui, on pourrait en enduire nous lames, puis les allumer. Cela les enflammerait durant un certain temps. Ainsi enflammées nos lames pourraient leur causer quelques dégâts. Vu qu’apparemment seul le feu les fait peur…Et au pire si on trouve de l’alcool, on peut en mettre dans des bouteilles, glissé un chiffon imbibé d’alcool dans leur goulot. Allumer les chiffons et pour finir lancer les bouteilles dans les rangs des spectres. Les bouteilles éclateraient en touchant le sol et répandraient leur liquide enflammé autour de l’impact. Tu en penses quoi ?

Il se tut et regarda Gebir, attendant sa réponse. Sa première idée était bonne, mais il fallait de résine. Erco avait d’abord pensé à l’alcool. Mais ce liquide brûlait beaucoup trop vite pour une longue utilisation. Et c’était là qu’il avait eu l’idée de mettre de l’alcool dans des bouteilles. Il n’avait rien inventé. On utilisait ces méthodes lors des batailles navales. Et justement en venant à Annùminas, il avait parlé à un marin qui lui avait expliqué ces trucs. S’il le revoyait, il faudra qu’il pense à lui dire merci.

Des feux s'élevaient un peu partout sur le pourtour de la colline ... Autant de menaces potentielles pour les spectres de l'ombre, mais rien n'était moins sûr ...
Quoi qu'il en soit, C'était la seule parade qui pouvait au moins les éloigner faute de peut être totalement les détruire ...
Laurelin faisait les cent pas sur la crête scrutant le centre de la colline inquiet ... Ils arrivaient ...

D'un avantage certain lorsqu'il s'agissait des simples troupes de l'armée des ombres, gobelins, barbares du nord et autres, où les flèches elfiques et les haches naines faisaient merveilles, les choses devenaient nettement plus compliquées lorsqu'un de ces maudit spectres s'avançait dans la pente. Leur progression était rapide, beaucoup plus que prévu ...
Dès qu'une des créatures mortes s'approchaient, les troupes unifiées, d'abord compactes, s'étiolaient rapidement pour finir par se disperser complètement. Elles se reformaient ensuite un peu plus haut au niveau du feu suivant où elle se retrouvaient plus nombreuses.

Déjà les compagnie elfique du marteau accompagnées de leurs alliés nain de Tronjheim avait abandonné le bas de la pente pour se retrouver avec les archers de l'hirondelle, les elfes de la mer et les mercenaires humains ... Tous regroupés pour tenir le plus longtemps possible ...

Le reste de l'armée sombre était contenue à cet endroit, impossible pour eux de passer et de progresser mais pas les spectres qui avaient traversés les lignes, contournaient les feux et semaient mort et froid mortel sur leur passage ... Il laissaient les flancs aux autres, visiblement leur objectif était la crête ...

Déjà, l'un d'eux se dirigeait vers le Maitre Hacheur Ghomenar qui, maladroit, avait laissé échapper sa torche ... Laurelin se précipita vers lui brandissant Estelië son épée dans une main et un brandon enflammé dans l'autre cherchant à gagner du temps ...

Pendant ce temps, les archers de l'arbre s'étaient mis en position eux aussi ... Des flèches simples n'auraient servies de rien contre la créature qui menaçait le seigneur elfe et le seigneur nain ... Mais Laurelin avait demandé aux archers de rester près du brasier qu'ils avaient préparé sur le sommet et d'enflammer les flèches ... Celles qui allaient être lâchées à présent sur la créature l'étaient ...

Les flèches enflammées volèrent jusqu'aux spectres, abatant majoritairement des orcs assez braves ou fous pour combattre à côté de ces démons. La lumière eu aussi pour effet de faire disparaître quelques-unes des ombres les moins nettes... Car le Collier savait rappeller tous ceux qui étaient morts pour lui, et ils étaient nombreux. Mais certes, seuls étaient assez mêlés intimement à l'histoire du Collier pour être véritablement puissants et capables de faire grand dégat.
Tinwelint, Mîm, Ufedhin et Naugladur, beaucoup d'elfes se rappelaient de ces noms. Le Prince Rustor, qui avait vécu des siècles et des siècles les avait reconnus, lui, et aujourd'hui ils étaient encore là.

Et soudain, une voix glaciale retentit, couvrant toutes les positions elfes. Elle semblait aussi efilée qu'une lame, et pourtant lourde en sarcasme, et elle disait :

"Seigneur Laurelin, Dame Silivrien... Ah, que de vaines tentatives..."

Une forme spectrale s'avançait vers les deux officiers elfes, peu soucieuse du reste du combat. Aussitôt, plusieurs archers bandèrent leurs arcs et bien vite plusieurs flèches enflammées traversèrent le spectre de part en part. Sans aucun effet. Celui-là semblait être de la trempe de ceux dont nous avons parlé plus haut.
Et pourtant...

Et pourtant, c'était une voix que tous, les elfes du moins, avaient reconnue. C'était une voix que nul n'avait entendu depuis deux ans, et pourtant il n'y en avait pas un pour l'avoir oubliée.
Et il y avait les souvenirs qui allaient avec... Ces villages brûlés, ces hommes et ces nains assassinés, ces batailles fratricides... Et ce cri, cette devise si terrible qu'elle les faisait toujours trembler...

Le spectre continuait à s'avancer et la lueur des torches dévoilait peu à peu son visage. Il était aussi squelettique qu'à l'heure de sa mort, aussi farouche également.
Tous ceux tombés pour la possession du Collier lui appartiennent...

Un sourire terrible se dessina sur le visage spectral de Marawin.


"Même dans le trépas je gagne encore..." continua t-il. "Vous avez préféré suivre Rustor, vous vous êtes abaissés à combattre avec vos inférieurs..." Ses yeux morts eurent alors un regard de dédain pour Toner Ghomenar non loin, avant de reprendre. "Maintenent il est trop tard pour vous rallier à ma cause. Vous ne me rejoindrez que dans la Mort."

Le Seigneur des Renégats sortit alors une longue lame spectrale vers marcha vers les elfes, et il n'y en avait aucun parmi eux pour douter que la fantôme de Marawin puisse les atteindre physiquement...

/Précédemment/

L'homme venait de stopper son cheval. Sur la petite butte où il se trouvait il pouvait discerner au loin, sous la lueur de la lune pleine, des formes qui se mouvaient autour de feux allumés par dizaines et disséminés autour et sur ''Ghaliâ shim'', c'est ainsi qu'il nommait la seule colline à des milles à la ronde, la colline à la couronne, car elle était surplombée d'une sorte d'excroissance rocheuse qui renfermait deux cavernes dont il se servait parfois comme abri ...

Il restait là, immobile en proie au doute ... Avait-il eu raison d'entrainer son prince et tout les guerriers de son peuple jusqu'à cette vallée dont les neiges éternelles n'étaient plus que mer ensanglantée ?
Il avait longuement parler avec le nain. Peu des siens connaissaient le langage commun mais lui si et il se remémorait tout ce qui avait été dit lors de leurs entretien ... Toutes ces paroles de Klang son nouvel ami, qui avaient mis en son coeur la certitude que lui et son peuple devaient participer aux combats qui se déroulaient à quelques milles de leurs villages.

Le raid pour capturer la femme qui faisait partie de ce que le nain appelait ''l'armée sombre'' avait été rapidement décidé et s'était déroulé comme prévu mais ... l'interrogatoire n'avait rien donné ... soit, de toute façon, ils en savaient bien assez ...

Non, pourquoi douter ? Les choses étaient suffisamment grave pour qu'ils ne restent as cachés à garder les bras croisés et espérer ... Le conseil était avec lui, le prince était derrière lui ... Cette nuit était sa nuit, la nuit d' Hââ' lloween , chef des guerriers du froid ...



Il éléva une sorte de gros coquillage qu'il porta à sa bouche ... Un bref son grave en sortit et deux autres cavalier s'approchèrent ... Un homme habillé de lourdes fourrures tenant devant lui une femme au visages teinté de vert vint se placer à droite d'Hââ' lloween. Celui qui se porta à sa gauche tenait lui, un nain aux cheveux et à la barbe partiellement brûlé ... les deux cavaliers furent suivis ensuite d'une centaine d'autres qui formèrent une ligne juste derrière le chef de guerre.

Un second son sortit de la conque, plus long et plus grave cette fois. Après quelques instants, des aboiement se firent entendre ... Une cinquantaine d'attelages firent leurs apparition ... Des traineaux tirés par des chiens au pelage blanc et aux yeux turquoise ... Certain, une dizaine, ne portaient qu'un seul homme mais l'on pouvait y distinguer un dispositif compliqué. Ces traineaux là portaient des catapultes et sur le côté, bien alignés trônaient des dizaines de boulets de glaces ...

Puis vinrent des hommes à pieds, peut être deux cents hommes, tous habillé de leur lourdes fourrures. Certain étaient armés des harpons rudimentaires qu'ils utilisaient pour la chasse ou la pêche ... Mais il y en avait aussi beaucoup qui portaient des lances ...

Puis vint un dernier cavalier qui traversa toute l'armée ainsi déployée. Il était richement vétu ... Il portait un long bâton et à son côté pendait une épée ... Il vint se placer juste devant Hââ' lloween. Le prince des Lossoth, Voykissâ ...



Il fit un signe et tout les cavaliers s'écartèrent pour laisser passer les catapultes de glace ... Chacune d'elles étaient tirées par pas moins de douze chien qui unissaient leurs efforts pour déplacer le lourd attelage ...

La cavalerie se plaça en retrait laissant également passer les combattants à pieds. Seul, le prince Voykissâ, Hââ'lloween le chef de guerre, Klang le nain des montagnes bleues et Jade la khandéene leur prisonnière et les deux cavaliers qui les menaient étaient restés devant ...

La Prince fit un signe de la main et la Khandéenne fût jetée à bas du cheval et laissée là, à genou, les mains liés abandonnée à son sort ... Klang lui fût déposé avec respect sur la neige et comme prévu, il allat rejoindre Hââ' lloween sur sa monture ...

Alors, le Prince Voykissâ parla clair et fort à son peuple, ses bien aimés Lossoth dans une langue inconnue des autres peuples de la terre du milieu ou presque ... Cependant, cela parlait d'honneur, de courage, de solidarité, de fierté. Cela parlait de Forodwaith et de la sauvegrade de ce territoire qui était le leur ... Cela parlait de liberté ....

Enfin, les catapultes des glaces furent lentement alignées et placées en direction des troupes et des tentes de l'armée sombre ...

Quand tout fût prêt, le bâton du prince Voykissâ s'éleva et son cri retentit dans la nuit ''zhâuuuuuu''

aussitôt, des dizaine de boules de glace froides et dures comme l'acier s'élevèrent dans le ciel noir du nord e direction de l'armée sombre ...

PNJ Beremir:



Beremir courait et hurlait en même temps, toute raison envolée, ne sentant plus que sa peur et sa volonté à combattre. Ses bottes s'enfonçaient dans le sol boueux, son bouclier s'entrechoquait avec la lance de son voisin, le vent soufflait sur son visage tandis que de sa gorge et de celles de ses camarades, s'élevaient de terribles cris, semblables à des loups face à la lune.

Puis soudain, ce fut le contact, mais un contact bien différent de tout ce qu'avait connu Beremir. Aucun bruit, pas le crissement de l'acier contre l'acier, pas les clameurs des premiers blessés, rien de tout cela, juste le silence et la mort... Un camarade tomba aux pieds de Beremir qui s'obstinait à crier tandis qu'une forme spectrale tournait autour de lui. Beremir lança son bras en avant avec la torche pour tenter de faire fuir le spectre. Ce dernier dédaigna le guerrier et préféra aller s'occuper d'un autre homme. Et sans un bruit, cet autre guerrier qui n'avait vu venir le spectre, mourrut sans même en avoir eu conscience. C'est ainsi qu'à la vision de ce spectacle, sans raison soudaine, Beremir partit d'un grand éclat de rire hystérique. Il lui semblait que sa raison vacillait, que son courage disparaissait et que le néant l'absorbait. Incapable de s'arréter de rire, il brandit sa torche et se mit à l'agiter en tout sens en courant sur les spectres. Entre deux hoquets, il réussissait à crier:

"Allez enfoirés de spectres, venez donc vous frottez à Beremir... Allez, allez!... Avez-vous donc perdu toute virilité avec la mort?... Sus, aux armes, tiens, meurt... Qu'ils y viennent!... En garde maudit spectre!..."

Les morts n'avaient que faire d'un hurluberlu comme lui, et comme il maniait sa torche en tout sens, ils l'ignorèrent simplement en s'attaquant à d'autres camarades de Beremir qui tombaient sous les coups de ces fantômes. Mais, tout à sa folie, Beremir ne voyait pas ce qui se passait, ne comprenait pas. Il percevait juste qu'il devait agiter sa torche en tout sens pour se protéger et continuer à hurler pour conserver un reste de raison. Il continuait donc son numéro jusqu'à ce que soudain, sa torche lui échappa des mains et s'éteignit sur le sol boueux. Le soldat d'Arnor cessa aussitôt ses cris et jeta des regards éperdus en tout sens. Maldonne, un spectre aperçut ce soldat sans feu pour le protéger et se jeta sur lui. Lâchant un glapissement tout ce qu'il y a de plus lâche, Beremir tourna les talons et tenta de fuir. Mais, il glissa et se retrouva au sol. Il se mit à ramper mais tout espoir de survie avait disparu de son esprit. Son fourreau se bloqua entre ses jambes et Beremir lança un juron. L'écartant, Beremir s'apprétait à continuer sa fuite quand il se retourna. Il ne serait pas dit qu'un soldat de l'Arnor soit mort en fuyant. Se retournant, il tira l'épée et observa le spectre qui prenait désormais son temps pour achever sa victime. Enfin, elle fut proche de le toucher et Beremir lança son épée et hurlant sur le fantôme, tout en sachant son geste vain. Mais, étrangement, le mort s'écarta précipitamment. Clignant des yeux, Beremir vit devant lui un de ses camarades avec une toche dans chaque main. C'était Faragond.

"Alors Beremir, encore à dormir dans ton trou?"

Beremir sentit son coeur renaître dans sa poitrine à cette simple phrase. Il ne répondit rien et se releva. Faragond lui tendit une de ses torches mais soudain, le mince sourire qui était présent sur son visage disparut, remplacé par l'expression étonnée de celui qui meurt soudainement. Puis, le corps sans vie de Faragond tomba aux pieds de Beremir qui aperçut le spectre qui avait tué son ami. Alors, toute sa peur disparut, remplacée par un immense sentiment de haine et de perte. Agitant sa torche, il fonça sur le spectre en criant des insanités sans nom comme seuls connaissent les soldats. Animés d'une rage froide, il pourchassa le spectre avant de buter sur un cadavre et de s'étaler de tout son long. Il réussit cependant à conserver sa torche allumée et se releva, mais pas seul, car autour de lui, le tribun Vilyan, combattant avec quelques soldats. Sur leurs visages aussi il y avait cette étrange expression d'hommes condamnés mais qui refusent de se laisser aller. Dans le chaos environnant, cette petite troupe était comme une oasis d'espoir. Se relevant prestement, Beremir se joignit à eux, incapable d'expliquer pourquoi il était encore vivant alors que tant d'autres étaient tombés, mais bien décidé à combattre de toute ses forces. Puis, alors qu'il labçait son brandon enflammé sur un spectre pour l'éloigner d'un de ses nouveaux camarades de combat, une chanson qu'on lui avait apprise lors des entraînements lui revint. Et dans la nuit si sombre, alors que son bras tombait de fatigue et son courage continuait à vaciller, sa voix s'éleva pour chanter ce chant mélancolique mais pourtant plein d'ardeur à combattre:

A l’instant ou leurs adversaires se retournaient pour faire face à la nouvelle menace, les elfes de la harpe postés sur les premiers rangs posèrent leurs torches sur la lame de leur bâton-lance. Ces dernières s’allumèrent d’un feu portés par la résine dont elles étaient enduites…

***

Le choc fut douloureux… Les lames enflammées redirent en charpie leurs opposants mais l’horreur qu’ils portaient, elle demeurait et ne se faisait que difficilement refouler par les flammes… Les elfes puisèrent donc dans leur courage pour faire face…

Nidnama s’était placé en fer de lance… La chose paraissait irresponsable mais il savait que face à de tels ennemis, la vue d’un chef déterminé serait plus ravageuse encore qu’a l’accoutumée…

- Gannaedaib ! Cul an Amdir !! [Maison de la Harpe ! Chargez pour l’Espoir !!]

Sur ce cri, il dégaina Nimin pour s’ouvrir une vois jusqu'à ses alliés… La lame sœur se montra plus radicale encore que l’elnaith ne l’avait espéré : outre son efficacité toujours aussi grande face à leurs adversaires réels, elle touchait sans peine les spectres qu’elle rencontrait…

Comme le perce neige dont elle portait le nom et qui, première parmi les fleures a braver l’hivers, annonce le printemps, Nimmin perçait la couche de désespoir que les spectres jetaient autour d’eux pour que l’espoir refleurisse… Et chaque adversaire abattu était une nouvelle fleur qui annonçait le retour du printemps et de l’espoir en ce lieu glacé et désolé…
Sentent que leur attaque portait ses fruits et qu’ils risquaient de bientôt traverser le cordon formé par leurs adversaires se plaçant ainsi dans une situation délicate, l’elnaith de la harpe infléchit son avancée effrénée parmi les rangs adverses pour pouvoir sortir au plus vite de la mêlée…
Disciplinés, les elfes ures tôt fait de sortir des rangs adverses pour pouvoir amorcer une autre charge… Mais cette fois leurs adversaires les
attendaient.

- Tournez.

Les quelques attaques subies par la maison de la harpe pendant le répit qu’ils s’étaient offerts étaient trop faibles pour empêcher les elfes d’inverser leur place, laissant en première ligne ceux d’entre ex qui étaient le moins atteints par les combats…

Cette fois, lorsqu’ils reprirent leur attaque, Nidnama comprit que les choses allaient se compliquer : les orques et spectres désorganisés qu’ils avaient ravagés avaient apparemment reçu des ordres car ils se tenaient prêts au combat et a peu prés organisés…

***

Contrairement, à leur précédente attaque qui n’avait été qu’une mémorable boucherie dans le camps adverse, l’opposition que la harpe rencontrait à présent obligea le fer de lance à se briser pour entamer un véritable corps à corps…

* Imbécile… Tu aurais du rallier les position alliées plutôt que de chercher à briser le siège… A moins que…

A moins que la noirceur qu’il sentait s’infiltrer autour de lui ne provienne pas d’ici mais de Silivrien… Autel cas, il devait tout faire pour la soutenir mentalement… Lui seul ne pourrait de toute manière pas faire face à un spectre… Et Laurelin ne devait pas être loin d’elle… Cette hypothèse semblait la plus vraisemblable car lui seul semblait ébranlé par cette force…

* Soit forte mon amie… Je vais les obliger à diviser leurs forces pour que tu puisse t’en occuper… Pourvu que je n’ai pas à m’occuper de quelque chose du même ordre… Mon esprit est encore trop faible…

Mais déjà un coup d’épée mieux placés que les autres et destinés à lui particulièrement l’obligeait à sortir de ses pensées… Il avait a faire… Une parade rapide, un mouvement fouetté de la main gauche, un éclair argenté… et un sillage tracé dans un ectoplasme… sans effet… Nidnama jura et, saisissant Nimin à deux mains il entreprit de renvoyer le mort là ou il aurait du se trouver…

La stratégie des elfes sur la colline semblait porter ses fruits. Les spectres ne progressaient plus si facilement qu'ils l'auraient voulu et même s'il ne semblait pas encore possible de les vaincre totalement, les êtres des ténèbres se dématerialisaient partiellement lorsqu'ils étaient soumis au feu et plusieurs minutes passaient avant qu'ils ne parviennent à reprendre forme pour continuer leur course mortelle ...

Les équipes mobiles des archers de l'Arbre misent en place par Silivrien et Laurelin se déplacaient avec grande rapidité sur toute la crête. Les flèches de feu fusaient de toute part et faisaient merveille . Elles empêchaient le reste des compagnies sur les flancs d'être submergées par l'armée sombre et au sommet d'être réduit à néant par les sinistres ambassadeurs spectrales.

Tenir !! Ils devaient tenir !!

Hé bien, ils la tenaient cette colline ... les combats faisaient rage, le temps passait ... Oui l'aube ne tarderait plus et ils étaient toujours maitre de la position ...

Brusquement, une lumière magnifique fit son apparition, illuminant une grande partie du sommet de la colline. Ce fût comme si une étoile s'était invitée à la bataille ... Laurelin clignat des yeux quelques instant pour s'habituer à cette lumière bienfaitrice et inattendue et soudain, il la vit.

Silivrien s'avançait parée d'un collier rayonnant de mille feux qui inondaient les spectres. L'étoile, c'était elle, Silivrien .... Et la lumière gagnait sur l'ombre et certaines ombres disparaissaient pour rejoindre les sombres néants de la nuit éternelle ... L'espoir ...

Immédiatement, une voix comme un nuage de glace qui vous étreint s'éleva pour recouvrir le fracas du tumulte de la bataille ...

L'éclat intense de l'étoile se fit faible lueur, occulté par une brume noire et opaque comme les plus profonds ténèbres. Marawin, prince des spectres s'avancait ... l'accablement ...

Citation :

"Même dans le trépas je gagne encore ...Vous avez préféré suivre Rustor, vous vous êtes abaissés à combattre avec vos inférieurs...''

"Maintenent il est trop tard pour vous rallier à ma cause. Vous ne me rejoindrez que dans la Mort."

Laurelin se placa instinctivement devant Silivrien puis recula lentement, l'obligeant à faire de même ... Il s'arrêta à hauteur du Maitre hacheur Ghomenar sans quitter des yeux la forme spectrale avant de partir d'un rire sinistre inondant Marawin de sarcasme ...

- Rallier ta cause ???

- La cause d'un fou, d'un pervers ... La cause d'un imbécile ... Fanatique égaré, assassin, tortionnaire ... Un être si infect que même la mort le rejette !!!

- Rallier ta cause ???

- Non, je suis Laurelin !! Porteur de la lame d'Estë, bénie par elle à Aman avant qu'elle ne prenne le chemin de ces terres ... Je guéris les maux ... Je combat la peur et le malheur !!! Je fais reculer la souffrance et l'affliction ... L'espoir, telle est ma cause !!!! .... Tu ne peux la vaincre ... Tu n'es que chimère !!!!

Les léger reflets bleutés d'Estelië viraient au pourpre ...

Aux mots de Laurelin, le visage aux contours déjà incertains de Marawin se déforma pour revêtir une expression de haine la plus pure qui soit, et ses yeux transparents étincelèrent tandis que le spectre semblait se faire plus volatile. Son corps transparent semblait maintenant davantage fait de fumée, et il paraissait moins uniforme qu'avant.
Etait-ce l'expression de sa colère, ou bien le résultat des paroles de Laurelin ?

Car les elfes qui avait chassé les spectres du Collier après leur victoire contre les Renégats l'avaient appris, il n'y arme plus mortelle contre ces choses qu'une volonté pure et sans faille.
L'Espoir ? C'était un concept totalement différent pour le Seigneur d'Elostirion que pour Marawin. Ce dernier avait eu l'espoir de rallier tous les peuples elfes sous sa bannière pour les voir à la place qui leur estimait dûe, haut-dessus des hommes, des nains, et des autres peuples des Terres du Milieu, véritables seigneurs de ce monde.
L'Espoir de l'elfe bien vivant devant lui était une toute autre chose. Celui-là avait suivi le "Toujours Sage" de Rustor et non le "Toujours Pur" de Marawin.
Celui qui n'était plus qu'un spectre combattait pour la puissance et la gloire, lui pour le retour de la lumière.
"Le jour reviendra..."

Et cela, Marawin ne pouvait le supporter. L'éclat de la lame d'Estë le fit pâlir, de vardâtre, il passa à blanc, et son visage sembla se convulser d'une douleur que seul un fantôme pouvait connaître.

Mais il en fallait plus que ça. De son vivant, il avait été un être prodigieux, il en était donc de même dans la mort.
Marawin se resaisit, et l'ombre de la nuit d'insinua en lui pour lui redonner forme, et son sabre spectral étincela comme s'il était fait de véritable acier. Il le brandit haut, et bientôt la lame fantomatique croisa l'épée étincelante du seigneur d'Elostirion.
Mais les formidables qualités de bretteur de l'elfe Renégat restaient siennes même dans la pâle existence qui était tout ce qui lui restait. Il dominait les échanges et prit peu à peu l'ascendant. Et enfin, la lame spectrale de Marawin traversa Laurelin de part en part.

Sans effet.
Un éclair de stupéfaction traversa le visage du spectre. Tout était une question de volonté ici, et la sienne n'avait pas été suffisante. L'elfe s'était immunisé par ses paroles quelques instants auparavant.
Mais le fantôme était toujours là, lui. Et ses murmures étaient une menace lourde de sens, car aussi impuissant qu'il était, ses sens d'esprit avaient senti autre chose.

"Dire que je voulais te tuer... Stupide supot de Rustor... Mais en fin de compte, la Mort n'est rien... Voit comme je peux encore te briser malgré ces plaies de flèches sur ma poitrine... Car moi, c'est ton âme que je déchirerai..."

Il détourna totalement le regard de Laurelin et s'en écarta. Il s'avança dans une autre direction, prêt à frapper.
Il était face à Silivrien.

Un spectre s'avançait vers nous menacant le petit groupe de résistant que nous formions encore pour l'instant. La situation était de plus en plus désespérée et je sentais mes forces décliner rapidement ... Ce froid surnaturel qui nous entourait était non seulement difficile à supporter pour le corps mais je sentais que le souffle des spectres s'attaquait également à notre âme et cherchait à nous ôter tout courage ...

- Lalalalalalalalalalalalalalalal ...
Arnor Arnor très beau,
pour toi je ferais bataille ...

Je hurlais plus que je ne chantais lorsque je reprenais le refrain du chant du soldat ...

La ligne de front s'était déplacée ... Contre toute attente, avec l'aide du feu, nous avions progressé au point d'atteindre le niveau de la colline ... nous y étions oui ... mais combien de temps pourrions nous tenir dans cet enfer ?

Soudain, je vis la partie de l'armée sombre qui nous faisait face secoué de soubresauts et se désunir ... puis j'apercus dans la faible lueur de la lune la raison de la panique qui secouait les rangs ennemis ... Des boules de glace s'écrasaient au milieu d'eux ...

L'une d'elles atterrit non loin de nous, s'en allant rouler sur plusieurs mètres renversant tout sur son passage ... Des brêches s'ouvraient dans les rangs des sombres ...

- Reculeeeeez !!! On recule viiiite !!! Inutile de rester si près, on va se faire écraser nous aussi !!! ...

Nous abandonnions la position quelques instants et laissions plusieurs mètres entre nous et les compagnies de l'ombre ... Nous regardions sans y croire les dégâts provoqué par la pluie de glace providentielle ...

je me retournais vers le soldat qui avait entonné le chant et m'adressait à lui :

- Votre hymne aurait-il réveillé un dieu du grand nord mon ami ?!

Le spectre avait jeté à Toner un regard qui n'était pas des plus sympathique. Et le nain le pris mal...

Malgré tout il était Maître Hacheur, et se devait de réfléchir. Tenant sa hache d'une main, et le bout de bois qui fut une torche, il regarda le combat, cherchant l'idée géniale qui lui permettrait de vaincre ces spectres.

Les flèches enflammées faisaient merveille. Mais l'on ne pouvait enflammer le métal...

Tout du moins pas comme cela...

Et l'idée géniale lui vint. Il dévala en courant la pente, cherchant ses Khazads. Ils étaient à leur emplacement, comme il aurait du s'y attendre. Le Maître Hacheur cria de sa grosse voix pour que tous l'entende:

"Où est Khourz? Où est le Maître de Forge?"

Celui-ci sorti des rangs. Un grand et costaux nain, maniant un marteau de guerre.

"Qu'y a-t-il Maître?

-J'ai besoin de votre aide Maître.

-Je suis à votre service Maître.

-Et moi au votre Maître.

-Que faut-il donc faire Maître?

-Une bagatelle pour vous Maître.

-Je serai alors heureux de la faire pour un Maître aussi grand que vous.

-Ma honte de vous demander cela n'en reste pas moins grande..."

Quiconque entendait cela aurait été scandalisé. En pleine bataille, faire autant de politesse. Mais pour les khazads il fallait absolument que cela se produise.

Finalement Toner Ghomenar demanda:

"Votre résine pour allumer le feu de forge. Nous en avons besoin. Maintenant. Allumons nos arme avec elle, et ainsi nous aurons des armes flamboyantes, pouvant renvoyer les spectres chez eux...

-Nous n'en aurons pas assez pour toute nos haches. A moins que nous mélangions la résine à un autre liquide. Qu'avons nous sous la main?

-La bière!"

Et l'ordre se transmit à tous les nains. Ils passèrent tous à contrecœur leur gourde. Une cuirasse d'un homme mort auparavant servi de bassine. Dedans fut mélangé la boisson, dont une partie disparue dans la bouche de quelque Khazads, et la résine, qui elle, ne fut pas but...

Toner plongeat sa hache. Il la ressorti et l'égouta au dessus de la cuirasse. L'instant de vérité approchait. Les nains arriveraient-ils à faire comme les elfes qui utilisaient des flèches enflammées?

Une torche fut approché de l'arme du Maître Nain... Et celle-ci s'enflamma.

"Allumez toutes vos armes. Et partagez avec les autres soldats, hommes ou elfes. Nous devons vaincre ces spectres."

Puis le Khazads reparti vers le haut de la colline... Il arriva à l'instant où le spectre bizarre que semblaient connaitre ses alliés elfique s'attaquait à une dame immortelle, près de qui le Maître Hacheur arriva.

Toner s'écria:

"Et, t'est translucide comme de l'eau... Tu veux même pas une bière..."

C'était pathétique, mais il n'avait pas trouvé mieux sur le coup... Le spectre ne daignât pas même le regarder. Un des fantômes estima que si son maître ne s'attaquait pas à ce petit être, c'est qu'il ne valait pas grand chose... Ce subordonné s'avança pour embrocher Toner de sa lance fantomatique...

Mal lui en pris. Lorsqu'il sentit le contact de la hache enflammée du Khazad, il s'évapora, se demandant encore comment il avait put le rater avec sa lance...

C'était simple, Toner était un nain, et dans la pénombre, l'autre avait frappé trop haut...

Le spectre de Marawin était comme une brume opaque, un nuage ténébreux dont les froides vapeurs vous glace le coeur et l'âme. Malgré les paroles qu'il avait prononcé d'une voix forte, Laurelin sentait une grande puissance émaner de la forme éthérée et il lui avait fallu déployer une grande volonté pour lui tenir tête. Il sentait Marawin tenter de prendre possession de son esprit, cherchant à le détruire pour l'emmener dans les limbes du monde des spectres ...
L'épée de la sombre forme s'était levée soudain pour s'abattre tel un éclair de haine. Laurelin brandit Estelië pour parer le coup et une gerbe de volutes multicolores s'abattit tout autour de lui.
Maintes fois le spectre frappa et toujours Laurelin repoussait l'assaut, mais la fatigue le gagnait ...

Un froid surnaturel entourait le seigneur d'Elostirion, engourdissant ses membres, ralentissant ses gestes, s'insinuant en lui pour bloquer ses sens ... L'elfe était comme une phalène brillante dont les ailes ne parviennent plus à s'opposer aux rafales déchainées d'une tempête obscure et funeste ...
Pourtant il résistait ... Surement plus que ne l'avait imaginé Marawin et l'incompréhension se lisait dans les yeux du mort. Plus le combat durait et plus le spectre, lui aussi, perdait de sa force. Laurelin voyait le halo de lumière qui entourait Marawin s'appauvrir tandis que son image se faisait plus diffuse et plus lointaine, il semblait commencer à éprouver des difficultés à se maintenir dans le monde des vivants ...

Malgré tout, la mort est puissante ... Laurelin, épuisé, tomba à genou lorsque de Marawin ne fût plus qu'une ombre famélique, un lambeau de substance, un faible écho d'énergie, mais alors qu'il semblait devoir disparaître, le spectre frappa une dernière fois et une grande partie de l'énergie de Laurelin lui fût enlevé pour nourrir le spectre.

Une vague glacée traversa le seigneur d'Elostirion de part en part. L'épée de Marawin, dans un sursaut inattendu avait pénétré la garde de l'elfe et le corps de Laurelin ressentit la lame du spectre rester en lui pendant plusieurs secondes ... Durant ce laps de temps, son âme fût comme prisonnière, liée à celle damnée de Marawin et il pût sentir palpiter les centaines d'autres âmes pures prises par le spectre au cours de sa vie et ... de sa mort ... une souffrance atroce amena L'elfe au bord de la folie.
Laurelin résista cependant à l'étreinte de Marawin. Lentement, il s'était éloigné de la prison maudite vers laquelle le spectre cherchait à enfermer son âme à jamais ... Et soudain, alors qu'il sentait la porte de la mort se refermer sur lui, la lame de la forme éthérée s'était retirée ...
Les griffes de l'esprit du spectre s'était brusquement desserrées ... Les limbes du néant s'étaient éloignées ... Il avait réussi, il était vivant ...

Epuisé, il finit par s'allonger et laisser son corps roulé sur quelques mètres avant d'être stopper et de s'immobiliser contre un rocher. Vaguement, il entendit Silivrien interpeller le spectre ...
Il reprit son souffle, incapable de bouger pendant quelques minutes puis, au prix d'un grand effort, il finit par réussir à ramper sur le sol glacé. Le coeur battant à tout rompre, au bord de l'évanouissement, il se rapprocha mètres après mètres de la créatures aux reflets changeant, toute occupée avec l'Elnaith de la Maison de l'Arbre.
Il força le bras qui tenait Estelië à se mouvoir. Dans un dernier effort, il la fit tournoyer avant de la projeter en direction de Marawin ... La lame, auréolé de ses léger reflets pourpre, fondit sur l'enveloppe sombre du spectre ... Un hurlement résonna dans la nuit du grand nord comme l'écho sinistre du tonnerre mêlé de sifflements suraigus ... Laurelin regarda une dernière fois en direction de Marawin puis il sombra dans l'inconscience ...

Nidnama avait arrêté de combattre… Tout son esprit tourné vers Silivrien qu’il soutenait autant que possible… Soudain le combat pris fin… accompagné d’un peur et d’une tristesse incommensurable… Nidnama ne fut pas long pour saisir : Silivrien n’était pas seule… Et celui qui l’accompagnait, Laurelin sans doute, à en juger par l’intensité de l’émotion, avait été blessé…

L’elnaith de la harpe se transforma subitement : il avait jusqu’alors mené ses combats avec un calme froid… Là, il devait rejoindre son amie… Et ce fut une phrase, une seule, qui changea l’attitude de toute la maison qui le suivait :

- Traversez les rangs et ralliez les défenseurs !

Et il chargea. Balayant ses victimes comme s’ils étaient quantité négligeable : les spectres semblaient affaiblis par la disparition d’un des plus puissants d’entre eux et les vivants ne pouvait faire face au sommeil portée par le perce neige… La fin de l’hiver…

Nidnama parvint enfin de l’autre côté soufrant plus de la fatigue que de ses blessures (auxquelles venaient de s’ajouter quelques spécimens). Dés qu’il le pu, il demanda à un des archers de l’arbre ou se trouvait son Elnaith…

- Elle était par là bas avec le seigneur Laurelin la dernière fois que je l’ai vue…

Nidnama bondit aussitôt dans cette direction… Et finit par trouver ses deux amis…

Les réserves de boulet de glace étaient presque épuisées lorsque le Prince Voikyssâ fit signe de stopper les catapultes. Il lui était difficile d'estimer les dégâts causés par les tirs sous la faible lueur de la lune mais il savait que l'effet de surprise avait fonctionné à plein et il connaissait l'efficacité de son artillerie ...
Quoi qu'il en soit, il se tourna vers Hââ lloween en lui faisant un signe de tête ... Le moment était venu ...

Le chef de guerre Lossoth porta une nouvelle fois la conque à ses lèvres et un son grave résonna dans la nuit du nord ... Les combattants reformèrent les rangs, les cavaliers se portèrent à l'avant ... Hââ lloween poussa un long soupir puis fit signe au Prince que tout était près ...

Le prince se leva sur ses étriers et leva haute son épée en criant :

- D' MUBLÂ LEVOÜN EL ERODÂ'J

- AYOOOOOOOOOOOO !!!


Aussitôt, les troupes des glaces se mirent en branle et chargèrent en direction de l'armée sombre ...

Hââ lloween et le Prince chevauchaient en tête, menant la charge, hissés sur leur chevaux à la robe blanche. Le bâton de Voikyssâ tournoyait haut dans le ciel noir tandis que le son grave de la conque de son chef de guerre déchirait le silence de cette nuit sans étoile ...
Les Lossoth prenaient part à la bataille. Les neiges éternelles étaient souillées, leurs terre menacées, avaient-ils le choix ?

L'arrivée inattendue des hommes des glaces avait provoqué un moment de panique à l'arrière de l'armée sombre. Tout d'abord, les boulets de glace avaient détruit une bonne partie de leurs tentes, abris et charriots faisant par la même occasion de nombreuses victimes en leur rangs. Nul doute que la charge qui suivait en ferait d'autre ...



Klang se tenait aussi fort que possible à l'encolure de la monture d'Hââ' lloween. Ballotté en tout sens, il lui tardait de descendre de cette bestiole infernale pour en découdre. Plusieurs fois, il avait failli tombé du cheval mais avait été rattrapé in-extrémis par le bras puissant du cavalier.

Impact ...

Hââ' llowen faisait voltiger son épée de tout côté, hurlant des invectives à l'adresse de ses ennemis. Il s'enfonça de quelques mètre dans leur rangs, tuant net ses premiers adversaires avant que sa monture ne stoppe brutalement, blessée mortellement par la lance d'un barbare. Le cheval s'affaissa brutalement faisant chuter le nain et le lossoth.
Hââ se releva immédiatement mais Klang resta quelques instant au sol sans bougé, sa tête ayant heurté une pierre lors de la chute. Il finit cependant par se relever, légèrement sonné et titubant avant de soudainement rire aux éclats ...

- Hââ !!! Hââ !!! Viens vite par là !!!

Le chef de guerre lossoth se fraya un chemin parmi ses adversaires pour venir se placer au niveau du nain qui lui demanda derechef :

- Dis moi un truuuuuc !! Alleeeeeez Hââ, s'il te plait, dis moi un truc ... Ce que tu veux !!!

Hââ' lloween le regarda sans sembler comprendre avant de lui crier :

- Tention !!! Toi derrière arrive !!!!

Klang se retourna promptement pour voir arriver sur lui l'épée courbe d'un barbare du nord. Fort heureusement, il para le coup avec sa hache et frappa à son tour. Son agresseur s'effondra ... Il se retourna à nouveau vers le lossoth tout sourire ...

T'as vu ?????

Hââ' lloween répondit, se méprenant sur la demande du nain :

- Moi voir, ami Klang ! ... Toi grand guerrier !!

Klang ne semblait pas satisfait et fronça les sourcils :

- Mais non !!! T'as rien compris !! ... J'ai entendu ce que tu m'as dit !!!! ... J'entends de nouveau ... Je crois que le choc contre la pierre m'a remit les oreilles en place !!! Par la barbe de Durin, j'suis plus sourd !!!!! Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!! Si ça, ça vaut pas une chanson !!!

C'est le chef de guerre lossoth qui fronça les sourcils cette fois :

- Moi heureux toi entendre ... Mais toi pas chanter !!! Chant Klang pareil au cri des phoques ! Moi prie toi ...Surtout pas chanter ... Merci !!!!

Klang asséna un nouveau coup de hache pour se débarrassé d'un nouvel adversaire avant de dire tristement :

- Ha, vraiment ? .... Tu trouves ??

Puis réflechissant il demanda :

- Heu ..... C'est quoi des phoques, ça chante bien ?

Mais Hââ lloween ne l'écoutait plus. Son regard venait d'être attiré par un barbare particulièrement grand qui faisait des ravages. A ses pieds gisaient les corps sans vie de plusieurs des siens mais aussi une femme qui se trouvait agressé et menacé par ceux qui auraient dû être de son propre camp, la femme verte, la Khandéenne ... Il fit signe au nain de le suivre et s'élança dans leur direction, se débarrassant au passage de quelques combattants de l'armée sombre ...

Citation :

SALEEEEEE TRAITRESSSSSSSSEEE, j’en étais sure !! Garce je vais te crever !

Le lossoth fit immédiatement rempart et se plaça entre le monstrueux barbare du nord et la jeune femme à terre. Il empêcha la hache de s'abattre sur elle au tout dernier moment, tandis que klang mettait le second agresseur en fuite après lui avoir tranché net la main à hauteur du poignet ...

Il rejoint aussitôt son ami Hââ et tout deux firent face au barbare géant ...

Marawin n'avait pas fait attention à l'elfe rampant, affaibli par la lame qui venait de le transpecer de part en part, malgré le fait qu'incroyablement il n'en était pas mort, contre toute attente.
Mais s'il était bien conscient que Laurelin était toujours là, le spectre l'avait délibérément laissé de côté, car il avait compris comment briser la volonté de l'elfe, il avait trouvé un moyen de le vaincre, pour que son épée éthérée puisse enlever la vie de l'elfe.

La réaction de Silivrien le stoppa à nouveau, comme s'il avait pris un coup sur la tête, et il recula, comme repoussé, et les contours de son visage furent moins nets. Mais bien vite, la sorte de vapeur dont il était composé se resolidifia, du moins, façon de parler pour indiquer qu'il avait avait repris un semblant de consistance. La volonté de l'Elnaith serait elle assez forte pour lui permettre de résister à ses assauts ?
Il en doutait, mais allait bien le voir, très bientôt, car il n'envisageait pas une seule seconde que ses capacités martiales soient inférieures à celles de son ennemie. Et peu importait le fait qu'elle ait une lame de l'ancien temps, enchantée contre le mal. Il en triompherait aisément. D'ailleurs, il n'était pas le mal. Oh non, il était Marawin, celui qui avait tenté de rendre aux elfes leur puissance de jadis, le lus grand Seigneur à encore fouler les Terres du Milieu.

Alors qu'il s'attendait à voir Laurelin accourir défendre son adversaire, désepéré et donc plus faible mentalement, il avait remarqué que celui-là n'était plus véritablement en état.
Aucune importance... Quand il reprendrait connaissance, il verrait le regard vide d'une Silivrien étendue à ses côtés, totalement immobile.
Il reporta donc toute son attention sur l'Elnaith et l'affrontement commença, et rapidemment il prenait l'avantage...
Il ricanait avec un air sinistre amplifié par sa condition de fantôme décharné, et ses yeux étaient amplis d'une cruauté telle que quand il était encore en vie...

Et soudain... La douleur, la douleur comme il n'en avait plus connu depuis deux ans. La pureté qui envahissait son âme noircie. L'espoir qui chassait les malheurs apportés par le spectre. La lame de Laurelin dans son dos.
L'elfe était là, évanoui par cet effort, à sa merci... Mais il ne pouvait rien faire, non...
Marawin se sentit partir tout doucement... Il se sentit rappellé.
Sa silhouette se fit floue jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'amas de fumée, et alors il fut repoussé en arrière. Et dans un grand éclat de lumière, il se dispera et ne fit plus.

Toner fut un peu perdu par tout ce qu'il se passa ensuite. Les elfes firent des leurs, parlant et se battant...

Puis le spectre disparu sans qu'il ne sache pourquoi. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était comme un gros c** avec un hache enflammée qui n'avait servie à rien, mais vraiment à rien...

Il fit discrètement demi tour, voulant redescendre vers le bas, avec ses Khazads, quand il se dit que le Seigneur Laurelin aurait peut être besoin de son aide. Et c'était bon, même très bon pour Tronjheim cela. Si l'on arrivait à conclure une alliance forte avec les Havres Gris, le commerce maritime serait ouvert aux Nains...

Il fit donc une nouvelle fois demi tour et se dirigea vers les deux chefs elfes...

Le Roi Noir était désemparé face aux spectres...les légendes étaient vraies!!
Les Morts pouvaient revenir parmis nous, l'armée Moriquendi était dévastée, seul certain pouvaient réussir à éspérer toucher les spectres, même les barbares de Khand ne leurs posaient plus de problème à côté des morts-vivants.

MoriBrimbor était complètement désemparé, son contingent était coupé des l'armées alliées, et ils n'étaient plus qu'une vingtaines...Sur 400 combattant, son capitaine était blessé, les Guerriers du Clan des Neiges Eternelles allait être vaincu...

-Moriquendi!!! Astreto, merun kneda, ratstroa esthep nesthri edhiol, GUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURTH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (Sachant que cette langue est inventée, je prend le fait que les Elfes noirs ont était coupé des autres peuples si longtemps que leur languages a dérivé. Donc à part Moriquendi et Gurth les autres mots ne veulent rien dire.)

Les vingts cavaliers chargèrent les spèctres qui étaient face à eux...l'éspoir fait vivre...Et permet aussi d'avoi un impact sur ceux qui utilise la peur comme arme, les morts-vivant eurent une trouée et les elfes noirs réussirent à passer de l'autre côter rejoignant les autres armées...

Le roi noir se trouva face à Silivrien, ses blessures le lancaient encore, il n'aurait peut etre pas du retourner au combat, il chercher Faestel des yeux, ne la trouva pas, pour une fois qu'un humain s'interesse comme cela aux Moriquendi...il fut étonné, mais elle avait autres chose dans les yeux...

-Seigneur Silivrien... Avez vous vu d'autres Moriquendi???

Alors que les elfes, brillants archers, dominaient les collines, dans la plaine les hommes combattaient. Ils affrontaient volontiers l'orc et l'homme du sud, le barbare du nord, même parfois, mais ils pliaient l'échine devant les spectres, ces incarnations de la mort qui ne devaient plus exister.
Heureusement, ceux-ci semblaient plus enclin à s'occuper des elfes ancestraux, sans doute parce qu'ils avaient avec cette race des revanches millénaires à assouvir, et puis parce qu'il suffisait de passer quelques temps parmi les humains pour les voir détaller comme des lapins par le fait de leur seule présence. Pourquoi perdraient-ils le peu de temps qu'ils puissent passer hors du Collier à poursuivre ces adversaires médiocres dont les orcs pouvaient se charger. A eux les elfes, à la vermine, les humains.

Et ceux-ci étaient terriblement désorganisés. Ils n'avaient de chef pour les mener au combat, pour leur rendre courage et reformer les rangs. Où étaient donc les Rois Aldarion et Méphisto ? Où était donc l'Intendant de ce dernier ? Le Souverain de Rohan mort, ceux là absents, ils étaient laissés à eux même...
Et qu'était ce nuage de fumée qui avait enveloppé leurs positions arrières ? A cause de lui, ils ne pouvaient deviner ce qui se tramait là. Le combat terrible qu'allaient mener les Seigneurs des Terres du Milieu face au plus grand ennemi présent sur le champ de bataille, ce Dragon...

Et soudain, la terre trembla au son d'innombrables cliquetis. Un lieutenant de Gondor beugla quelques ordres pour ordonner à ses hommes de tenir bon et de reprendre la charge. Inexplicablement, il s'arrêta au milieu d'une phrase et étouffa un cri alors qu'il sentit ses jambes se faire happer vers le bas. Et la douleur aussi, qui allait avec.
Lorsque le pauvre homme jeta un regard affolé vers le sol, la première chose qu'il vit fut le sang, son sang qui coulait abondament de ses jambes ouvertes. Et puis l'araignée.
L'araignée géante, haute comme son genou, longue comme il était grand, qui venait de le mordre de ses dents effrayantes. Il tomba, la bête fut sur lui, et il ne vit plus rien.

Les soldats poussèrent des cris affolés en voyant les congénères de la première abominations surgir de partout. Les araignées géantes qui pullulaient en Forêt Noire avaient quitté leurs demeures. Les cousines éloignées de la vieille Shelob de Torech Ungol avait senti que le vent tournait, que le mal se rassemblait das le Nord et fidèles à leurs anciens instincts, elles avaient laissé leurs repères de côté pour rejoindre l'Ombre, à la recherche de nouvelles proies pour satisfaire leur appétit.

"Courage les gars !" cria un homme, un héros, alors qu'il enfonçait promptement son épée dans la gueule d'une de ces bestioles, bien décidé à n'en laissé approcher aucune, malgré la rapidité que leur conféraient toutes leurs pattes.
Et rieur, en en éliminant une seconde :
"Y'a de l'araignée au menu, ce soir !"