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 Il est huit heures et tout va bien.

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Dwilidan
Guide du Royaume d'Arnor
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Dwilidan

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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyVen 4 Jan 2013 - 20:16
Spoiler:

Eliah - Il est huit heures et tout va bien. 20100919185637-73fa00ba-cu_s9999x200

"Attendez mesdemoiselles, quel homme ferais-je si je ne vous aidez pas à porter vos bagages !"

Trottinant tant bien que mal derrière les trois voyageuses, Jon ébourrifa machinalement ses mèches enfouies avant de remettre sa capuche en fourrure sur sa tête, arborant son sourire le plus charmeur :

"Laissez moi me présenter, Jon, Jon tout court, jeune soldat au service de l'Arbre Blanc en mission dans votre charmant petit village ! Il fit une petite pause pour tendre sa main vers Ivy afin qu'elle lui tende ses bagages. Vous vous rendez à l'auberge ? Ça tombe bien les baraquements dans lesquels nous dormons sont juste à côté, c'est pas prudent de se balader tout seul par ce temps, surtout pour des demoiselles comme vous, imaginez le genre de détraqué qui peut traîner par ici."

Il vit alors les regards méfiants portés par les trois femmes sur sa personne. Ce regard qu'il avait déjà vu tant de fois en traversant les rues de Minas Tirith, indiquant une méfiance sans limites envers toute autres personnes et pouvant conduire les personnes les plus gentilles du monde à commettre des actes qu'ils regretteraient par la suite. Le jeune soldat ne devait pas oublier qu'il ne se trouvait plus en Gondor et que le pays dans lequel il était à présent était en proie à une guerre civile qui déchirait les Seigneurs autant que les petits paysans.

Expirant un nuage de buée dans l'air frigorifié de la soirée, le jeune soldat esquissa un sourire en coin avant d'ajouter :

"N'ayez pas peur voyons, je suis juste un soldat gondorien en mission, vous n'avez rien à craindre de moi. Allez, allons à l'auberge, je vous laisserais tranquille une fois arrivé."

Le jeune homme se planta alors devant les trois jeunes femmes, les bras ouverts en signe de confiance, faisant toujours signe à Ivy de lui donner son sac afin qu'il puisse le porter pour alléger le fardeau qui était le sien.
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Ivy
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyVen 4 Jan 2013 - 21:24
Ivy s’arrêta à l’appel du chevalier, lança un regard à Eliah et se retourna. Nerwa se plaça instinctivement en retrait derrière sa mère, comme pour créer une défense entre elle et le chevalier.

Méfiante et cherchant à toucher le pommeau de son épée, dissimuler dans son paquetage, Ivy répondit :

« Enchantée Jon. Je me prénomme Ivy et vous remercie de vous proposer à porter nos affaires mais je pense que je vais garder mon paquetage. Prenez donc celui de ma fille si vous le désirez, elle est épuisée.»

Nerwa avança délicatement, essaya de lancer un petit sourire mais fut trop sur ses garde pour réussir entièrement, et tendit ses bagages puis dis :

« Si vous permettez chevalier, voilà les miens. »

Ivy, tout en gardant sa main sur le pommeau de son épée, ne quitta pas le chevalier du regard. Quoi qu’il en soit, elle savait très bien qu’elle n’avancerait pas tant que Jon serait derrière elles.

« Allons-y ! » lança-t-elle en faisant un pas en arrière pour le laisser passer.

Nerwa s’emmitoufla dans la fourrure qu’elle portait tout en suivant les pas de sa mère afin de l’avoir toujours entre elle et Jon.


#Eliah #Ivy #Nerwa
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptySam 5 Jan 2013 - 15:55
Soulagement intense, libération. Non seulement Jon comme il venait de se présenter, n'avait rien remarqué de son petit subterfuge mais mieux encore, elle avait trouvé de la compagnie pour ce soir en la personne des deux cavalières qui venaient d'arriver. Une femme et son enfant si elle ne se trompait pas.Et peut-être même que le cavalier lui aussi leur tiendrait compagnie un moment qui sait. Eliah soupira d'aise avant de retirer délicatement sa capuche de sa tête par simple politesse bien sur, laissant ainsi cascader ses longs cheveux bruns le long de son dos. Car il faisait si froid qu'elle aurait préféré la garder sur ses cheveux cette capuche. Mais fallait tout de même qu'elle montre son visage à ses nouveaux compagnons de fortune. Une mèche vint couvrir son visage qu'elle remit en place avant de remercier la jeune femme de bien vouloir l'accompagner à l'auberge.

“Je vous remercie, c'est très gentille à vous de bien vouloir me tenir un peu compagnie. Je n'étais pas certaine qu'on m'accepte ici ce soir ...”

Oui c'était ça le problème, entre autre. Quoi qu'il en soit, elle était hors d'atteinte à présent. Mais le cheval était toujours sans attache et tout pouvait encore changer. Mais il était curieux en effet que si nombreux voyageurs se retrouvent dans le même temps dans un si petit village. Mais le froid n'était pas un ennemi à sous-estimer. Et la jeune femme fut soulager de dormir sous un bon toit.
C'était visiblement à son tour de se présenter à présent puisque les autres en avait fini.

“Enchantée Jon, cavalier du Gondor. C'est bien la première fois que je vois un homme qui ne vienne pas du Rohan. Je suis Eliah et je viens d'un petit village non loin d'ici. Je me suis mise en marche ce matin et mon aventure m'a mené ici, la neige n'aidant pas”.

Elle se tourna également vers les deux cavalières.

“Et je suis également enchantée Ivy. Et... et toi jeune demoiselle, comment t'appelles-tu ?”

Elle s'était directement adressée à la petite fille qui avait tendance à se cacher derrière sa mère mais qui était bien présente. Eliah constata également qu'Ivy semblait avoir une certaine méfiance envers Jon. Il est vrai qu'on ne voyait que très rarement des voyageurs ces temps-ci en Rohan. Mais à bien y regarder, elle se demandait si Dame Ivy venait du Rohan ou d'une contrée plus éloignée. Ses traits étaient semblait-il, différent. Quant à Eliah, son sentiment était tout autre. Elle observait Jon avec intérêt, grand intérêt même. La jeune femme était d'une grande curiosité et de voir des hommes d'autres contrées était un privilège rare. Qui plus est, un homme portant la marque de l'Arbre Blanc. Sa présence lui évoquait aventure et merveilles et si elle pouvait en savoir plus, ce serait agréable pour elle.

Elle tendit alors sans aucune hésitation son sac à Jon qui proposait si gentiment, quoi qu'il n'y avait rien de très précieux même si cela lui venait à l'idée de les dépouiller, il ne gagnerait pas grand chose. Elle avait amené une couverture et quelques victuailles qui n'étaient plus que des souvenirs à présent. Ce qui était précieux pour elle ne la quittait jamais en revanche. Mais quelque chose la tracassait alors que la petite compagnie se dirigeait vers l'auberge d'un pas soutenu. Les cavalières étaient venues chercher refuge certes. Mais pourquoi Jon lui, était-il sorti ? Et autre chose l'intriguait, et si le cheval se sauvait pendant la nuit ? Elle se surpris à lui demander.

“Dites-moi Jon, pourquoi avez-vous quitté votre nid douillet tout à l'heure ? Ce n'est tout de même pas pour venir à notre rencontre n'est-ce pas ? Et je ne pense pas que le froid vous manquait ...”

Avait soufflé la brunette sur le ton de l'humour. Elle laissa même échapper un petit rire amusé de sa blague. Oui il était sortie pour une raison bien précise et il l'avait surprise. Mais pourquoi elle se le demandait bien. Un oublie ou une mission dont les jeunes femmes lui avaient fait oublié la finalité. Dans ce cas il valait mieux lui rafraîchir la mémoire. L'auberge se rapprochait de plus en plus semblait-il et elle avait hâte de pénétrer à l'intérieur et de sentir la chaleur d'un bon feu bien chaud qui venait vous picoter la peau. Et peut-être de boire quelque chose. Mais quelque chose la frappa alors de plein fouet alors que de sa main elle cherchait sa poche. Sa bourse était bien là, mais elle était vide ou presque. Elle n'aurait peut-être pas les moyens de rester ici ce soir. Le visage de la belle devint alors livide à mesure que la porte se faisait visible.
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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 8 Jan 2013 - 16:28
EDIT Ryad : Dwi', je me permets de poster à ta place pour satisfaire ces dames Wink. Tiens-moi au courant quand tu reviens ^^.

Eliah - Il est huit heures et tout va bien. 20100919185637-73fa00ba-cu_s9999x200

"Ravi de vous rencontrer, mesdemoiselles, même si j'aurais préféré pouvoir vous saluer sous un temps plus clément."

La neige s'abattait avec de plus en plus d'acharnement sur les pauvres égarés qui trainaient encore dehors par ce temps, et un vent glacial était en train de gagner en puissance. Bientôt, sortir serait une véritable folie, et Jon le cavalier du Gondor espérait bien gagner un abri avant. L'homme était transi de froid, mais il faisait toujours preuve d'une extrême galanterie. C'était sa personnalité, en somme. Charmant et charmeur, il avait le don de mettre son prochain en confiance, et savait se faire apprécier de son entourage. Il était jeune, et faisait preuve d'une désinvolture certaine, mais il ne fallait pas se fier uniquement aux apparences. C'était avant tout un soldat, entraîné et redoutable, qui avait bien remarqué que quelque chose n'allait pas. Il avait récupéré les bagages qu'on lui avait tendu, mais n'avait pas manqué de remarquer que la bride de son cheval pendait librement, alors qu'il l'avait soigneusement attachée auparavant. D'une voix naïve il lança :

"Regardez-moi ce canasson ! On dirait que je n'avais pas assez bien serré mon nœud, et qu'il en a profité pour se libérer."

Il marqua une brève pause qu'il agrémenta d'un soupir presque résigné. Cependant, il se tourna vers Eliah, qu'il avait surprise s'éloignant des écuries quelques secondes plus tôt. Il la fixa droit dans les yeux, et lâcha :

"Je suppose que j'ai dû faire preuve de négligence. Mais ce n'est pas bien grave. Il est si têtu qu'il refusera d'aller où que ce soit si ce n'est pas moi qui le monte."

L'homme partit d'un rire léger, mais il était persuadé que le message était clair. Se serait-il trouvé sur ses terres qu'il aurait prestement interrogé la demoiselle, mais ici il n'en avait pas réellement le pouvoir. Il sentait qu'elle n'était pas une criminelle habituée, sans quoi la culpabilité ne se serait pas peinte sur ses traits de cette manière. Pour autant, voler était un crime, même quand on avait un charmant minois. Jon retrouva sa contenance, et se permit même un petit sourire. Son sens restait mystérieux, mais il pouvait être lu comme "je vous ai percée à jour, mais je n'en dirai rien si vous restez sage". L'épée qui pendait à son côté dissuadait de contrarier un pardon aussi promptement donné, mais cela ne semblait de toutes manières pas être l'intention de la jeune femme, qui avait plutôt l'air de chercher un abri pour la nuit. Il reprit, répondant à la question d'Eliah avec une tranquillité désarmante :

"Pour tout vous dire, mademoiselle, je suis en mission secrète. Je ne peux guère en révéler davantage sans trahir mon engagement. Comprenez bien que j'aimerais vous en dire plus, mais tout homme d'honneur doit savoir respecter un serment pris. Quand à la raison de ma présence ici, c'était simplement dans le but d'échapper un temps à l'ambiance d'une caserne remplie d'hommes prêts à parler de leurs déboires amoureux pendant ce qui s'annonce être une très longue soirée."

Le cavalier haussa les épaules, et se tourna vers Ivy qui l'enjoignait à avancer. Sa courtoisie le poussait à la laisser passer en premier, mais il semblait qu'elle lui cédait le passage, aussi prit-il la tête de leur petit groupe. Il ne connaissait pas particulièrement le village, mais à cette heure tardive, le seul endroit animé serait le bon. Il ne leur aurait pas fallu très longtemps pour parvenir jusqu'à l'auberge, si le vent et la neige ne leur avaient pas fait obstacle de toutes leurs forces. On aurait vraiment dit que les éléments se déchainaient contre eux, sans merci aucune. Incroyable de voir comme cet hiver était rude ! Jon ne se souvenait pas avoir jamais éprouvé pareille sensation, et il espérait bien que le temps changeât rapidement, sans quoi la moindre patrouille risquait de se transformer en véritable cauchemar. Il poussa la porte épaisse de l'établissement, et fut accueilli par une chaleur tout à fait bienvenue.

"Entrez vite !" Lança-t-il à l'attention de ses compagnes qui le suivaient.

Une fois que tout le monde fut entré, il pénétra à son tour, et referma la porte derrière lui. Ce fut comme si on avait fait taire une bête qui hurlait sans cesse. Certes, on entendait toujours les gémissements du vent qui tempêtait à l'extérieur, mais le bruit était si étouffé qu'on avait l'impression d'un silence assourdissant. Silence à peine brisé par la complainte d'un luth qu'une barde grattait distraitement, au fond de la pièce. Jon déposa leurs bagages dans un coin prévu à cet effet, et se débarrassa à grands renforts de claques sur son manteau de la neige accumulée. Il s'ébroua presque, et rabattit sa capuche pour ébouriffer machinalement ses cheveux rebelles.

Jon désigna du doigt une table libre, et invita ses compagnes de route frigorifiées à aller s'asseoir, leur emboitant le pas. Sa formation militaire étant ce qu'elle était, il ne put s'empêcher de détailler avec attention les personnes présentes dans la salle. Juste à côté, un couple discutait à voix basse, échangeant des rires complices autour d'un bon repas fumant qui faisait penser au soldat qu'il n'avait pas encore mangé. Juste derrière, deux hommes attablés parlaient plus vivement. On aurait dit qu'ils se disputaient, mais leur voix était trop basse pour que l'on entendît distinctement de quoi ils parlaient. Dans un coin de l'auberge, un homme était installé, seul. Ses longs cheveux bruns encadraient un visage sali par la route. Il portait une tunique de cuir de bonne facture, et ses armes - une épée et une dague - étaient visibles à sa ceinture. Il avait posé sa lourde cape sur la chaise à côté de lui, montrant qu'il ne désirait pas être dérangé. De l'autre côté de la pièce, une femme était assise, seule elle aussi. Elle mangeait lentement, savourant chaque bouchée de son repas chaud. De toute évidence, elle avait l'air épuisée, et sa tunique de voyage ainsi que le sac qui reposait à ses pieds indiquait clairement qu'elle ne venait pas d'ici. Fuyait-elle la guerre, comme tant de Rohirrim ? Difficile à dire, mais Jon était certain d'une chose : cette personne était née au Gondor. Elle en avait les traits. Enfin restait la barde. Assise nonchalamment sur une table, elle tirait de son luth des notes mélodieuses, pas assez fortes pour déranger les conversations, mais suffisamment pour créer une ambiance agréable. Jon se rendit alors compte qu'elle fredonnait une chanson, et il tendit l'oreille pour en percevoir les ultimes paroles :

Citation :
"...mort sans voir le beau temps
Qu'il avait donc du courage
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière ni devant" 1

Elle s'interrompit, mais nul applaudissement ne vint accueillir sa prestation pourtant tout à fait honorable. Jon ne put s'empêcher de trouver cela dommage. Le cavalier reporta son attention sur les trois demoiselles qui s'étaient à présent installées :

"Vous voilà donc bien à l'abri, et me voilà rassuré quant à votre sort. J'espère vous recroiser un jour, mais en attendant, je vous souhaite de passer une bonne soirée."

Jon serait bien resté en si plaisante compagnie, fort différente de celle des soldats de la caserne, mais il avait promis de s'en aller par après les avoir menées jusqu'à l'auberge. Il était un homme de parole, et il ne s'imposerait pas si elles refusaient de l'inviter. Le guerrier s'inclina respectueusement, et se dirigea vers la porte. Il rabattit sa capuche sur sa tête, et l'ouvrit tout grand avec l'assurance d'un brave. Une bourrasque de vent terrible s'engouffra immédiatement à l'intérieur, et manqua de le faire tomber par sa puissance. Il s'agrippa au chambranle avec force, et demeura debout in extremis. Quelle tempête ! Le vent serpentait dans les rues tel un prédateur espérant s'engouffrer par le moindre interstice. L'aubergiste - un bonhomme arborant une fière moustache - sortit en catastrophe de sa cuisine en entendant le raffut, et vint prêter main-forte au chevalier pour refermer le lourd battant. Le calme revint immédiatement dans la salle, et les conversations qui s'étaient tues reprirent peu à peu.

Penaud, le chevalier se sentait surtout bien embêté de ne pouvoir sortir. Il s'en retourna vers la table des trois femmes, et leur demanda d'un air tout à fait désolé :

"Comme vous le voyez, je suis coincé ici. Peut-être trouverez-vous un peu de place pour moi autour de votre table ?"

Il se fendit d'un sourire encourageant, car il n'aurait pas supporté de manger seul. Il se permit même d'ajouter :

"Je suis prêt à vous payer le repas pour me faire pardonner de cette intrusion. Et la bière, aussi ! Eliah, Ivy, en voulez-vous une pour vous désaltérer après cette longue route ?"

Il porta son attention sur la plus jeune des trois, qui était de toute évidence la fille d'Ivy :

"Jeune demoiselle, je présume que vous voudrez quelque chose de moins fort. Je peux faire venir un lait chaud si vous le désirez. Cela vous prodiguera assurément réconfort et chaleur en cette froide et...venteuse soirée."

Il sourit au souvenir de la chute qu'il avait failli réaliser de manière magistrale en ouvrant la porte. Situation que les trois femmes n'avaient pas pu manquer d'apprécier depuis leur siège. Décidément, il avait vraiment le don de mettre les gens à l'aise.

#Jon

_____

1 : Référence à la chanson "Le Petit Cheval Blanc" de Georges Brassens.


Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop

"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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Ivy
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 8 Jan 2013 - 19:09
Nerwa se pencha sur le coté afin de voir de qui provenait cette voix charmante et chaleureuse qui s’adressait à elle pis d’une voix douce répondit :

« Bonjour madame, je me prénomme Nerwa. »

Aussitôt elle se mit à nouveau derrière sa mère afin de remettre une distance entre elle et le cavalier.

Alors que Jon disait sa phrase d’un ton naïf, Ivy regarda Eliah en espérant que le regard de celle-ci ne la trahirai pas plus qu’elle le fut déjà. Ivy qui avait bien compris les sous entendu de Jon regarda sa fille et lui esquiva un sourire afin d’être sure de ne pas plus envenimer les choses. Elles écoutèrent le cavalier s’excuser de ne pouvoir trop parler de ses attentions puis laissa partir le cavalier devant.

Emboitant le pas derrière le cavalier, afin de s’assurer qu’il ne puisse commettre ne serait-ce une attaque par derrière et en même temps s’en servir de protection contre le vent, elles se dirigèrent vers l’auberge. Ivy fut soulager lors ce qu’elle entra dans l’auberge et que le bruit s’étouffa alors que Nerwa retirait ses mains qu’elle avait posée sur ses oreilles afin de les protéger. Nerwa et Ivy regardèrent les moindres recoins de l’auberge. C’était comme si cela faisait un demi siècle qu’elles n’avaient mis les pieds dans un endroit de la sorte. Nerwa fut directement captiver par la barde avec son luth, alors qu’Ivy essayer au contraire de déceler d’éventuels menaces qui pouvaient surgir. Elle se rendit compte qu’elle avait fixée un peu longuement l’homme assis seul avec ses longs cheveux bruns au visage sali par la route, alors que Nerwa vit plutôt cette femme avec sa tenue de voyage qui lui rappelait qu’elles aussi étaient des voyageuses. Tous ensembles ils se dirigèrent vers la table indiquée par Jon.

Nerwa pris machinalement la place la plus éloigner de Jon mais se mis directement à l’aise dans cette atmosphère agréablement chauffé. Ivy qui ne fut pas vraiment rassurée d’avoir laisser son paquetage avec son épée à l’intérieur se force à paraître le plus alaise possible afin que personne ne soupçonne le contraire. Ivy fut également étonné que nulle personne n’ait applaudit à la fin de la chanson de la barde, alors que ce fut bien un des seul moyen de la remercier pour cette jolie chansons qu’elle venait de jouer.

Ivy esquissa un sourire à Jon au moment ou celui-ci leur souhaita une bonne soirée et lui répondit également :

« Merci à vous de nous avoir accompagné et bonne soirée de même. »

Nerwa eu un rictus lors ce qu’elle vit la tentative de sortie du cavalier mais vit également le regard de sa mère qui lui fit comprendre que cela ne se faisait pas.
Après avoir pu constater que Jon ne s’était pas fait mal et qu’elle vit qu’il revint un peu gêner, Ivy constata qu’elle pouvait lui accorder le doute sur son honnêteté à être sympa et lui répondit :

« Bien sure chevalier prenez donc place à notre table. Et pour la bière je l’accepterai volontiers. »

Elle accepta le sourire du chevalier et regarda sa fille qui lui lança un regard afin de savoir si elle aussi pouvait accepter son offre de lait chaud. Elle acquiesça de la tête et Nerwa lança un grand sourire au chevalier en lui répondant :

« Bien volontiers monsieur le chevalier, je serai ravi de me réchauffer avec un bon lait chaud. »

Avant de rougir de la rapidité avec laquelle elle avait sortie cette phrase venu directement du cœur, car cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas bu un lait digne de se nom.
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMer 9 Jan 2013 - 10:22
La nuit noire et le ciel envahi par d'épais nuages ne prédisaient rien qui vaille. Si la journée n'avait pas été clémente, la nuit serait certainement dévastatrice. Habituellement à cette heure-ci elle était toujours à l'abri et se prélassait souvent devant un bon feu, devant un bon repas ou a défaut, une très bonne soupe que sa mère savait si bien préparer. Mais ce soir tout était différent. Elle se retrouvait dans un endroit inconnu, avec des inconnus, dans une situation dans laquelle elle n'aurait pas du se trouver. Mais au final, elle était heureuse de ne pas se trouver dehors et c'était peut-être là le début d'une belle aventure. La petite demoiselle qui se trouvait derrière sa mère finit par lui confier son prénom et Eliah lui offrit un beau et grand sourire.

“Oh ! Nerwa, en voilà un joli prénom dis-moi ! Il te va très bien qui plus est. Comment tu trouves l'endroit ? Sans parler du froid évidemment, celui-là il ne devrait même pas être là !” lâcha t-elle en lui faisant un petit clin d’œil. La petite avait l'air... apeurée. Ou timide elle ne savait pas, mais elle voulait qu'elle se sente bien. Ce n'était pas agréable de ne pas se sentir chez soit. Mais très vite, son sourire s'effaça alors qu'elle se détournait de Nerwa, pour laisser place à de l'inquiétude.

Eliah avait chassé un soucis par un autre et déjà la bride du cheval lui était sortit de la tête. Elle était à présent obnubilée par l'idée de ce qu'elle allait bien pouvoir faire ce soir. Avec un peu de chance, il lui resterait juste assez d'argent dans sa bourse pour passer une nuit sans aucun problème. Manger, boire et dormir dans un endroit chaud. Mais dans le cas contraire, ce serait bien fâcheux. La brune se voyait mal rester dans ce froid, sous cette bourrasque pour dormir. Elle pensa un instant à sa ferme, où il n'y avait peut-être que peu à manger, mais ou la compagnie était agréable et où un feu brûlait toujours dans la cheminée. Sa maison où ce soir, tout le monde devait être en émoi, se demandant ou la fille de la famille pouvait être. Pourvu qu'elle ne leur cause point trop de soucis.

La jeune femme préféra chasser ses idées noires pour suivre ce que disait le chevalier et elle fit bien car il choisit ce moment pour faire une remarque sur son cheval. Et pas n'importe quelle remarque. Et ce qu'elle entendit lui glaça le sang, laissant un léger spasme lui traverser le corps. Ses joues rosirent légèrement alors qu'elle se sentait honteuse. Elle qui avait espéré que le chevalier ne remarque rien, il venait de s'apercevoir que son cheval n'était plus convenablement attaché. Comment avait-elle pu être aussi idiote ? Jon n'avait pas encore fait le rapprochement avec elle, fort heureusement mais elle aurait pu se faire prendre et il aurait pu lui couper la main pour cette manœuvre. La jeune femme baissa la tête et rabattit sa capuche sur ses cheveux presque mouillés par le vent et le froid et accéléra le pas.

Pourtant le chevalier n'avait pas terminé ses constations et malgré la capuche qui lui couvrait la tête, il trouva ses yeux et s'y plongea un moment. Il s'adressa à elle, bien qu'il ne le précisa aucunement elle le sentait et lui indiqua par la même, que ce cheval n'obéissait qu'à son maître. Ainsi, se doutait-il de quelque chose, elle en était persuadée. Elle aurait voulu dire quelque chose pour acquiescer à ses paroles ou encore le rassurer. Non elle n'avait pas l'intention de récidiver. Pourtant sa gorge était si sèche qu'elle ne put parler et se contenta d'un faible sourire et d'un hochement de tête. Ainsi donc elle n'aurait réussi à rien avec ce cheval... pourtant il avait l'air de bien l'aimer. La jeune femme faillit se risquer à dire qu'il s'agissait là d'un beau cheval mais elle se ravisa. Il n'était pas encore temps de se faire prendre.

Mais pour son plus grand bonheur, il changea très vite de sujet et préféra parler de sa mission ici. Néanmoins, elle aurait aimé qu'il parle plus, qu'il donne plus de détails. Sa curiosité était à présent piquée à vif mais elle ne se permettrait pas de relever quoi que ce soit. Mais au moins elle était certaine qu'il ne l'avait pas vu faire et il n'avait donc aucune preuve concernant les activités d'Eliah avant qu'il n'arrive. Cela devait quand même la préoccuper et elle devait rester sur ses gardes au cas ou il essayerait de la piéger. Mais s'il avait voulu le faire, ce serait peut-être déjà fait. Quoi qu'il en soit la brune resserra un peu plus son manteau autour de ses épaules, même si cela ne semblait avoir aucun effet. C'était comme si le vent passait à travers ses vêtements et tentait de la mordre. Un frisson traversa son corps alors qu'elle entreprit de suivre Jon qu'Ivy avait laissé passé.

Ainsi le petit groupe se dirigeait vers l'auberge, Jon en tête avec les bagages de Nerwa et d'Eliah. Les femmes le suivaient et le tout en silence. Il fallait dire que l'atmosphère ne donnait pas envie d'entamer une longue discussion. L'appel de la chaleur les faisait avancer vite, l'envie d'être à l'abri et confortablement installé au chaud les brusquait dans leur démarche. Alors plus vite qu'ils ne le pensaient, ils arrivèrent à destination pour le plus grand bonheur de tous. Jon avait raison, avec ce froid et ce temps, la nuit serait très longue. Il valait mieux ne pas garder le nez dehors. Ils pénétrèrent alors dans l'endroit qui les envahit immédiatement d'une douce torpeur. Il fallait admettre que la différence de température entre dehors et l'intérieur était frappante.

Un bon feu brûlait et réchauffait la pièce tout en lui donnant un côté convivial et protecteur. Elle se sentait bien mieux à présent et c'était comme-ci les soucis qui lui serraient la poitrine avaient tout d'un coup disparus. Il y avait ci et là quelques voyageurs venus se reposer ou se réfugier, mais ce n'était en rien un soucis pour le jolie brune. Elle ne leur préfèrent d'ailleurs aucune attention et préféra se concentrer sur la douce mélodie qui émanait d'un coin de l'établissement. Elle n'avait jamais entendu un tel son et était heureuse d'avoir découvert quelque chose ce soir.

Pressée de s'installer, Eliah se défit de sa capuche, enleva son manteau et laissa le tout à l'endroit prévu à cet effet. D'un coup de main rapide elle défroissa sa longue robe qui trainait presque à terre et remit en place ses cheveux bruns emmêlés par le froid et le vent. Du moins elle essaya car ce n'était pas chose aisée. On pouvait à présent apercevoir sa ceinture à laquelle était accrochée sa dague, dont elle ne se séparait jamais. Elle était devenu un objet de glamour au fil du temps plutôt qu'un objet de défense, elle s'en servait si peu. Mais il ne fallait pas s'y fier, son frère Oemir lui avait apprit à la manier et elle ne se débrouillait pas si mal. Lorsque Jon leur indiqua une table, la jeune femme n'hésita pas un instant et se dirigea vers celle-ci. Elle n'avait aucune méfiance, bien qu'elle avait plus de raison que les deux autres d'en avoir. Mais elle était jeune et insouciante et ne connaissait encore pas grand chose de la vie.

Eliah s'installa à un coin de la table et avait décidé de se reprendre. Elle avait énormément de choses à demander à Jon tout comme à Ivy et Nerwa et elle ne laisserait pas passer sa chance. Après tout, elle n'était qu'une paysanne même si elle n'en avait pas l'air et n'avait pas l'habitude de rencontrer des étrangers. Surtout venus de si loin ... elle attendit donc que tout le monde soit installée, un grand sourire aux lèvres. Mais alors qu'elle pensait que le cavalier leur tiendrait un moment compagnie, il en fut tout autrement et il leur souhaita bonne soirée avant de s'en aller. La jeune femme ne put que balbutier un “Mais ...” de désapprobation alors qu'il s'éloignait déjà de leur table. Voilà qui contrariait grandement ses plans. C'était fort dommage qu'il décide de partir si vite sans même qu'ils aient la possibilité de le revoir.

Mais même perdue dans ses pensées, la jeune femme ne put pas manquer la scène qui devait suivre. Quand le serviteur de l'arbre blanc ouvrit la porte pour s’éclipser, une terrible tempête semblait faire rage au dehors et le vent était si fort qu'il ne put sortir. Pire, il faillit bien ne pas pouvoir rivaliser avec les éléments qui se déchainaient au dehors et menaçaient à présent de tout dévaster à l'intérieur. Fort heureusement le propriétaire de l'auberge vint à sa rescousse et la porte fut refermée sans qu'aucun important dégât ne soit à déplorer. Eliah porta sa main sur son cœur et soupira. Elle se rendit alors compte qu'elle s'était levée et se rassit avec rapidité et fracas avant qu'on ne l'aperçoive. Timide, elle sourit à Ivy et Nerwa.

“C'était une sacré bourrasque hein ! On est rentré juste à temps. Sinon je suis certaine qu'on aurait pu s'envoler !”

Elle avait dit ces dernières paroles à l'égard de Nerwa et pouffa de rire pour tenter de chasser ses émotions. Contraint à ne pouvoir sortir, Jon se rapprocha de nouveau de leur table et demanda poliment à s'asseoir. Tout comme Ivy, Eliah accepta avec plaisir.

“Pour moi aussi une bière. Ça nous réchauffera un peu le corps et le coeur, je l'espère. Et ne vous en faites pas pour votre présence, ce n'est en rien une intrusion, au contraire. Et puis au moins vous êtes au chaud”.

Voilà qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme qui attendait avec impatiente qu'on lui conte des aventures remplie de combat, de monstre et de merveilleuses rencontres. Elle commença donc par se tourner vers Ivy.

“Dites moi Ivy, d'où venez vous toutes les deux ? J'ai eu l'impression tout à l'heure... enfin que vous ne viviez peut-être pas au Rohan.”

Elle aurait aussi aimé savoir pourquoi elles étaient ici, mais après tout, ce n'était pas ses affaires. Chacun avait une part de secret à garder. Mais qui sait peut-être l'apprendrait-elle un jour. Après tout elle aussi n'était pas arrivée ici par hasard et elle n'avait certainement pas envie de révéler ses desseins à qui que ce soit ce soir.
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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyJeu 10 Jan 2013 - 16:22
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Jon s'était incliné de manière fort galante lorsque les deux femmes avaient accepté généreusement qu'il prît place à leur table. Cela n'était pas pour lui déplaire non plus, lui qui appréciait se trouver en bonne compagnie, et parler d'autres sujets que la guerre et les femmes. Elles avaient en plus accepté qu'il leur payât le repas et la boisson, aussi héla-t-il poliment l'aubergiste, ce bonhomme moustachu de forte carrure, qui se glissa prestement jusqu'à eux. Il se fendit d'un "oui monsieur" fort complaisant mais non désagréable, qui tira un sourire au cavalier du Gondor. Celui-ci lança avec assurance :

"Mon ami, nous avons soif et froid. Trouve-nous donc trois bonnes bières, et un lait chaud pour mademoiselle. Et n'oublie pas une bonne assiette de ton plat de ce soir, avec du pain bien frais."

L'aubergiste hocha la tête avec une certaine grâce, et répondit sous sa moustache :

"Ce sera un plaisir. Le repas de ce soir est un civet de lièvre, des légumes, accompagnés d'une tourte au fromage et aux épices."

"A la bonne heure !" S'exclama Jon qui mourait de faim.

Il espérait que c'était aussi le cas de ses compagnes de table, mais à en juger par leur regard lorsque l'aubergiste avait annoncé la composition de son plat du soir, il ne se faisait pas trop d'inquiétude. Il aurait aimé en savoir davantage sur ses compagnes de table, d'autant que la remarque d'Eliah était pertinente. Ivy ne semblait pas originaire du coin, et il était intriguant de voir une femme et sa fille se promener seules par les temps qui couraient. Le ciel n'était guère clément, déversant alternativement pluie et neige, et refusant d'offrir aux vivants la chaleur du soleil qui leur manquait cruellement. En outre, la guerre faisait rage au Rohan, et de sinistre rumeurs circulaient un peu partout. Des complots, des meurtres, des attaques de bandes armées...Il fallait être prudent. Jon écouta donc avec attention la réponse d'Ivy, avec une curiosité qu'il ne cherchait même pas à dissimuler.

Bien rapidement, l'aubergiste arriva avec leur commande. Il avait rempli généreusement les trois chopes, et il les déposa avec soin sur la table. Il tendit ensuite un verre de lait chaud à la plus jeune de la tablée, et il lui dit avec un sourire bienveillant :

"J'ai rajouté un peu de miel à l'intérieur. Cela parfume le lait, et je pense que vous apprécierez le goût sucré."

Jon se fendit d'un sourire ravi. En plus, ils étaient tombés sur une auberge agréable ! Ah, quel plaisir ! Il attrapa fermement sa chope, et l'examina d'un œil satisfait. Rien que le fait de la voir lui donnait soif, et elle avait une odeur agréable. Le chevalier leva bien haut le récipient, et trinqua avec ses compagnes :

"A la chance qui nous fait faire de belles rencontres !"

Une fois qu'ils eurent tous trinqué, ils se turent pour savourer leur première gorgée. Jon en but même deux, mais parce qu'il avait vraiment soif. Il reposa bientôt la pinte sur la table, et lâcha un "hmm" appréciateur. Il avait goûté tellement de bières de mauvaise qualité dans sa vie, la profession de soldat étant ce qu'elle était, qu'il adorait descendre dans une auberge traditionnelle, rustique, où l'on torréfiait une bonne bière parfumée, et gouteuse. Celle-ci avait un petit goût de noisette qui persistait sur la langue, et qui rappelait des jours meilleurs. Un régal.

Peu après, l'aubergiste revint, avec leurs repas. Là encore, il avait été généreux avec les quantités, et sa description du repas n'était rien en comparaison de la réalité. Le civet dégageait une odeur musquée et entêtante, relevé qu'il était par les oignons que l'on voyait flotter dans la sauce à base de vin. Les légumes avaient l'air tendres et bons, et la tourte qui accompagnait le tout avait belle allure. Même le pain, frais comme souhaité, semblait d'excellente qualité. Mais quelle était donc cette auberge qui servait ses clients comme des rois ? se demanda le chevalier. Voyant le contentement de ses clients, l'aubergiste s'en retourna à ses occupations avec un sourire de pure satisfaction sur le visage. Voilà un homme qui prenait plaisir à voir son travail apprécié, et qui devait probablement travailler uniquement pour cela.

Les quatre convives ne se firent pas prier pour attaquer leur délicieux repas, et leurs yeux pétillants trahissaient à quel point ils appréciaient ce qu'ils avaient en bouche. Quel régal ! Quelle merveille ! Un véritable plaisir. Le cavalier n'avait rien mangé d'aussi bon depuis des lustres et il essayait de ne pas penser au moment où ce délice serait avalé tout entier, sans quoi il risquait d'en pleurer de déception.

"Aaaah..."

Jon leva la tête en entendant ce gémissement étrange, comme poussé par quelqu'un qui s'étouffe. Il chercha dans la salle et vit brutalement un homme se lever. C'était celui qui, attablé avec son compagnon, était engagé dans une discussion animée. Sur ses deux jambes, il semblait incroyablement instable. Il gémit à nouveau, porta la main à sa gorge, et s'étala de tout son long. L'aubergiste pénétra dans la salle commune, alerté par ce fracas, mais il resta coi. Tout le monde s'arrêta de parler et de bouger, les yeux rivés sur le corps inerte. Dans ce silence assourdissant, son voisin de table se leva brutalement :

"Non ! Non !" Criait-il. "Fordred ! Relève-toi !"

Il se pencha vers le corps, et le retourna. Tout le monde put alors voir ses yeux vides de toute expression, et le filet de sang qui coulait le long de son menton. Jon écarquilla les yeux, cherchant une explication. Il était prêt à se lever pour demander d'un ton inquisiteur ce qu'il s'était passé, mais le compagnon de table au chevet du macchabée hurla soudain :

"Stop ! Stop arrêtez de boire ! La bière ! Oh par les Valars, non ! La bière est empoisonnée !"

Jon reposa avec précipitation sa boisson sur la table, plongeant les yeux dans ceux d'Eliah et Ivy. Ce n'était qu'une accusation lancée en l'air, mais si l'homme était vraiment mort après avoir bu de la bière...peut-être que la leur était contaminée aussi. Il s'en voulait véritablement d'avoir passé commande sans réfléchir...mais comment aurait-il pu prévoir que dans l'auberge d'un petit village, quelqu'un allait s'amuser à commettre un meurtre en empoisonnant la bière ? Le cavalier maudit le vent qui soufflait encore en rafales dehors, et qui les cloitrait à l'intérieur, les empêchant d'aller chercher du secours. Inquiet au sujet des gens ici présents, et prenant son rôle de chevalier très au sérieux, il se leva, mu par un intérêt plein de noblesse.

"Ecoutez...Le vent souffle en tempête, dehors, mais peut-être que si nous nous équipions bien et que nous marchions jusqu'à la caserne, nous pourrions trouver de l'aide. Il y a sans doute un médecin capable de nous trouver un remède..."

L'homme qui avait crié se tourna vers Jon, et le fusilla du regard :

"Pas question ! Pas question vous entendez !? Quelqu'un a tué mon meilleur ami, et c'est forcément quelqu'un qui se trouve dans cette pièce ! Personne ne sort tant que je n'ai pas trouvé de qui il s'agit, c'est clair ? Et on va commencer tout de suite, au cas où on soit déjà tous empoisonnés : qui n'a pas bu de bière !? Levez-vous !"

Jon se tourna vers Ivy, et plus particulièrement vers sa fille, Nerwa. Il lui fit signe de ne pas bouger, et de rester calme...Mais si l'homme approchait, il verrait qu'elle n'avait pas de chope devant elle...Et alors, qui pouvait savoir ce que sa folie le conduirait à faire ? Le cavalier ne préférait ne pas y penser. Il ne savait que trop bien quelles conséquences désastreuses aurait le meurtre d'un civil rohirrim par un soldat gondorien, mais il ne pouvait pas laisser une enfant être malmenée sous ses yeux. Dans la pièce, deux personnes firent un pas en avant, sous le regard plein de suspicion de l'homme au centre, et, au fond, de tout le monde dans la pièce.

La femme du Gondor, qui semblait particulièrement surprise et effrayée, s'était levée comme pour ne pas provoquer la fureur du détraqué, tandis que l'aubergiste avait lui aussi fait un pas en avant. Il en avait servi à tout le monde, mais il n'en avait pas consommé :

"Allons, Eogur...Calme-toi, et écoutons notre ami chevalier..."

"La ferme ! J'ai dit que personne ne sort, alors personne ne sort, c'est clair !? Et toi, là, viens un peu par ici !"

La femme originaire du Gondor jeta un regard aux autres personnes dans la salle, mais personne ne prit la parole pour la défendre. Elle s'approcha à pas précautionneux d'Eogur, terrorisée. Pendant ce temps, Jon se tourna vers Eliah et Ivy :

"Il faut essayer de régler ça...pas le choix. Je...peut-être que vous voulez essayer de le raisonner...mais si nous ne trouvons pas rapidement le coupable, j'ai peur qu'il perde la raison et qu'il s'attaque à quelqu'un au hasard."

Comme si ses paroles annonçaient ce qui allait suivre, un cri strident fut lâché. La femme venait de se faire enserrer le bras dans l'étreinte du rohirrim qui la secouait violemment en lui hurlant d'avouer que c'était elle. C'en était trop pour Jon, mais il savait que s'il ouvrait la bouche, il risquait de faire dégénérer les choses. Il supplia du regard les deux femmes d'intervenir pour calmer le jeu. Elles semblaient futées, et elles parviendraient peut-être à trouver le coupable dans cette histoire.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyJeu 10 Jan 2013 - 18:43
A l’annonce du repas du soir, Nerwa ouvrit en grand ses yeux, elle n’en croyait pas qu’elle aller avoir un repas digne de ce nom. Certes sa mère cuisinée régulièrement pendant le voyage mais n’ayant pas une cuisine elle ne pouvait faire de repas tel que celui-ci. Ivy ne rata pas le regard se fille et cela la rendit heureuse et rien que pour cela elle ne pourrait jamais assez remercier Jon.

« Nous venons de la contré nord de l’Arnor et cela fait deux ans que nous voyageons. »

Raconta Ivy, qui n’avait pas envie de rentrer dans les détails. Elle fut ravie quand l’aubergiste arriva avec leur commande et qui interrompit ainsi la discussion.

Alors que l’aubergiste dit à Nerwa qu’il avait rajoutée du miel, Nerwa lui fit un beau sourire et répondit :

« Merci, beaucoup monsieur je vais l’apprécier du mieux possible. »

Ivy, apprécia sa bière de telle façon qu’elle en ferma même les yeux afin de bien savourer tous les arômes que l’on pouvait y retrouver. Elle senti ce parfum de malt d’orge ainsi que ce nouveau gout de houblon ni trop léger ni trop fort qui fut rajouter de plus en plus souvent ces dernières années et qui se termina avec une légère note de noisette qui resta un moment en bouche.
Alors que le repas arrive Ivy et Nerwa ouvrirent les yeux en grands et se regardèrent l’aire de se demander pourquoi elles étaient servi comme des reines alors que ce fut la première fois qu’elles venaient ici. Ivy fit un sourire a Jon pour le remercier de se repas merveilleusement bien servi, car pour elle ce ne pouvait être que grâce au faite qu’il connaissait l’aubergiste. Elle fit le même sourire à l’aubergiste qui lui rendit avant de repartir à ses occupations. Elle regarda sa fille manger, qui manga avec un émerveillement tel, qu’elle s’en voulu de l’avoir privée d’une cuisine qu’elle avait l’habitude de faire à la maison, pis elle attaqua son assiette également. Cela faisait deux ans qu’elles ne mangèrent plus de vrai repas bien copieux et cela commença à se voir.

Soudain un homme gémit et tomba à terre et soudain tout alla très vite. Son voisin se leva commença à crier. Ivy rechercha de suite l’endroit exact de son paquetage et s’en voulu, pour la deuxième fois cette soirée, de ne pas l’avoir pris avec elle. Nerwa se figea et n’osa plus bouger pis chercha un regard de réconfort au près de sa mère. Ivy qui avait enfin repérée son paquetage lança un regard apaisant à Nerwa, et écoute la discussion entre l’ami de l’homme à terre, la femme du Gondor et Jon. Soudain Jon regarda Eliah et Ivy et leur demanda de l’aide. Ivy surprise dit :

« En effet il faut agir et vite. »

Elle fut coupée par le cri strident de la femme que l’homme avait attrapé. Elle regarda l’homme empoigné la femme, se leva et dit de la façon la plus calme et la plus courtoise:

« Arrêter, s’il vous plait, en effet nous ne pouvons laisser personne sortir et nous allons vous aider à trouver le coupable. »

Ivy se retourna et lança un regard de pardon à Jon et Eliah, car elle venait de les embarquer dans une affaire dans laquelle elle ne savait s’il était possible de trouver une solution.

L’homme regarda Ivy dans les yeux et vit qu’elle fut sincère et honnête et décida de relâcher l’étreinte qu’il exercer sur la femme.
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptySam 12 Jan 2013 - 20:14
Tout semblait finalement très bien se présenter. La soirée s'annonçait douce et pleine de bonnes choses. L'atmosphère et la compagnie avait tout fait oublié à la jeune brune qui pensait à l'instant qu'il était tout à fait légitime qu'elle se trouva là en leur compagnie. Quand la bière arriva elle y trempa simplement les lèvres pour s'enquérir du goût qu'elle avait. Elle n'avait pas l'habitude de boire et ne voulait pas que cela lui monte à la tête. La première gorgée fut bonne mais elle ne poussa pas l'expérience plus loin tout de suite. D'ailleurs elle eut mieux à faire car le repas arriva et il était tout simplement sublime ! Elle se demandait comment l'aubergiste pouvait avoir de si bonnes denrées alors que de nombreuses terres et familles souffraient de famine dans le reste du Rohan. Elle se sentit presque coupable quand elle porta les premières bouchées à ses lèvres et qu'elle se délecta du délicat fumet. C'était vraiment une fabuleuse soirée qui s'annonçait. Cela faisait plusieurs jours qu'elle n'avait pas aussi bien mangé !

Pour compléter la chose, Ivy prit la parole et leur expliqua qu'elle venait de l'Arnor. Eliah se retint de demander pourquoi elles voyageaient toutes les deux depuis ce moment et depuis tout ce temps. C'était tout de même intriguant mais elle avait comme l'impression qu'Ivy ne voulait pas aller plus loin dans son récit. Alors elle ne préféra pas insister. Elle avait comme ce pressentiment qu'elle aurait un jour la réponse à ses questions. En attendant elle mangeait, silencieuse et pensive, se demandant quelles étaient ces épices qui composaient et relevaient si bien ce plat. Elle ne se doutait pas que la soirée allait complètement dégénérer en l'espace de quelques secondes. Alors qu'elle s'apprêtait à prendre une nouvelle gorgée de sa bière, quelque chose d'étrange se passa. Ils entendirent un drôle de râle puis un homme se leva en criant. Eliah posa immédiatement sa chope afin de regarder plus attentivement ce qui se passait. Un homme non loin d'eux était à terre alors qu'un autre venait de se lever brusquement en hurlant.

A vrai dire, à la minute où il s'était levé avec précipitation un sentiment de malaise s'était emparé de l'endroit si calme auparavant. Mais quand il lâcha une suspicion d'empoisonnement de la bière, quelques chopes se renversèrent sur les tables, et tout changea en une fraction de seconde. C'était comme si le froid s'était engouffré tout d'un coup par une interstice et qu'il était venu frigorifier l'assemblée. Un pesant silence se fit ressentir alors que la douce mélodie du luth venait de s'achever dans une plainte funeste. Eliah croisa à ce moment le regard de Jon et d'Ivy qui semblaient aussi préoccupés qu'elle. L'homme avait-il raison ? La bière contenait-elle un poison ? Dans ce cas l'aubergiste ... non ce n'était pas une option envisageable pour Eliah, néanmoins l'homme qui venait de se lever semblait si nerveux et emprunt d'un vent de folie qu'elle était persuadée qu'il ne l'entendrait pas de cette oreille. Contre toute attente et sous le regard interrogateur et troublé de la jeune brune, Jon s'était levé afin de prendre les choses en main.

Elle comprenait aisément qu'il se sente le devoir d'intervenir. Après tout son rang le menait à régler ce genre de situation, c'était à n'en pas douter. Mais Eliah aurait préféré qu'il n'en fasse rien. Elle n'avait pas l'habitude des conflits et cette situation la mettait très mal à l'aise. Mais d'un autre côté le chevalier avait raison. Il n'était peut-être pas encore trop tard pour ce pauvre homme, il fallait tenter de faire quelque chose. Pourtant les paroles de Jon ne semblèrent pas convaincre l'excité qui le menaça du regard tout en explicitant que personne ne sortirait de cette auberge tant que cette affaire ne serait pas élucidé. Et les premiers suspects semblaient être désignés. Ceux qui n'avaient pas bu de bière furent hélés. Eliah fut étonnée que beaucoup jouèrent le jeu et avancèrent pour se désigner. Cet homme était-il vraiment dangereux ? La jeune femme ne semblait pas la mieux placer pour en juger et elle n'arrivait pas vraiment à le déterminer mais si les autres obéissaient, c'est qu'il fallait penser que oui. Il était potentiellement dangereux.

Jon quand à lui avait fait signe à Ivy et Nerwa de rester calme. C'était évident qu'une enfant n'avait rien à faire la dedans ! Pour Eliah en tout cas c'était évident. Mais quand elle posa de nouveau ses yeux sur l'homme au centre de tout ce vacarme, elle eut l'impression de voir le démon dans ses yeux. Quelque chose ne lui inspirait pas confiance en lui. Mais elle ne sut dire quoi. Un homme pouvait-il vraiment devenir dangereux dans des situations qu'il ne pouvait régler ? Il y avait une rage en lui, quelque chose qui semblait le consumer. L'aubergiste révéla enfin son nom, il se prénommait Eogur et devait être un habitué des lieux tout comme son compagnon malchanceux. Quand Jon s'adressa à elles, elle ne put qu'acquiescer d'un signe de tête. Elle était trop absorbée par la scène pour répondre. Il leur indiqua également qu'elles pouvaient intervenir si elles le souhaitaient. L'idée semblait grotesque à Eliah tout d'abord, pourquoi se mêleraient-elles de cette affaire ? Puis elle se dit que le regard d'une femme sur cette affaire pouvait peut-être sembler propice après tout.

Pourtant quand Eliah vit Eogur attraper la femme qui s'était rapprochée précédemment, elle ne put s'empêcher de laisser échapper un petit cri de stupeur qui fut couvert par le vacarme que la saisit de la femme provoquait. Il fallait arrêter ça ! Il ne pouvait pas s'en prendre comme ça aux gens de l'auberge sans plus de preuves et d'arguments. De plus une femme, c'était un vrai scandale ! Si son frère avait été là, il lui mettrait son épée sous la gorge à ce gredin et il ferait rentrer les choses dans l'ordre en un rien de temps. Par réflexe elle se tourna vers le chevalier qui se tenait à ses côtés et qui n'avait pas encore bougé, qui ne comptait d'ailleurs pas bouger. Elle se demandait ce qu'il pouvait bien attendre pour sortir son épée et pour montrer ce qu'il valait vraiment. Tout d'un coup elle eut un doute, mais avant qu'il ne s’immisce totalement en elle, Ivy qui prit la parole pour tenter de calmer le jeu. Elle avait finalement donné le ton de la soirée. Ce soir, tout le monde resterait ici tant que le mystère ne serait pas élucidé. Il était temps pour Eliah de se lever à son tour. Elle qui était restée inerte jusqu'ici devait mettre la main à la patte. Que ça lui plaise ou non, il fallait qu'elle se joigne à eux pour dénouer la situation.

Eogur avait contre toute attente relâché son emprise comme si la voix d'Ivy l'avait fait revenir à la réalité et prendre conscience de son geste infâme. On ne violentait pas ainsi une femme après tout ! Mais à présent il semblait attendre que la jeune femme donne une hypothèse, une suite à ses paroles. Mais laquelle ! Dans la situation actuelle des choses, ils ne savaient rien de la victime ni d'aucune des personnes qui se trouvaient dans cet endroit. Du moins Jon, Ivy, Nerwa et Eliah n'en savaient rien. Ils venaient d'arriver et ils ne pouvaient pas savoir ce qui se tramait ici. Même pour elle qui était Rohirrim. Surtout par les temps qui couraient, il aurait pu être empoisonné pour n'importe quelle raison. Alors ils n'avaient pas le choix. Il fallait s'enquérir de quelques informations afin de tirer les choses au clair.

“Excusez-moi Seigneur Eogur ... si vous permettez que je vous appelle ainsi. Votre ami avait-il des raisons de se faire empoisonner ? Vous avez t-il parlé de quelque chose de préoccupant ? Parce que je suis d'accord avec mon amie” dit-elle en désignant Ivy. “Mais pour trouver un coupable il nous faut des certitudes. Il n'est pas possible d'accuser ainsi de la sorte sans preuve.”

Elle se tût et réfléchit un moment. Elle avait bien une idée pour commencer, mais celle-ci était risquée. Mais au point où ils en étaient, tout paraissait risqué. Elle ouvrit la bouche pour une première tentative, puis la referma aussitôt. Elle serra les poings un moment, hésita puis soupira et finit par se lancer.

“Vous pensez que c'est la bière qui l'a empoisonné. Je ne sais pas s'il s'agit d'une certitude mais c'est un début. Et la bière appartenant à l'aubergiste, il est normal que les doutes se tournent vers lui en premier.”

Un grand “ooooh” d'indignation se fit entendre dans la salle. Auquel elle répondit, s'affirmant toujours un peu plus devant l'assemblée à son propre étonnement.

“Oui je sais ! Moi aussi j'ai du mal à croire que ce brave homme veuille tuer ses clients. Alors nous devons en avoir le coeur net. Pouvez-vous vous rapprocher s'il vous plait ?”

L'aubergiste semblait totalement effrayé par Eliah alors qu'Eogur semblait intrigué et presque euphorique. Elle devait continuer mais pria pour qu'elle ait raison. Oui pourvu qu'il n'y soit pour rien dans cette affaire ! Sinon cela signifierait que nombre d'entre eux étaient déjà contaminés. Le regard de tous était tourné vers l'aubergiste qui finit sous la pression visuelle de se rapprocher de la jeune femme. Eliah lui fit un magnifique sourire, afin de l'encourager. Elle chuchota “je suis navrée” pour qu'il soit le seul à l'entendre. Puis elle se saisit de sa propre bière, jeta un regard à l'intérieur de la chope pratiquement pleine et la tendit à l'homme hébété qui se tenait devait elle.

“Buvez. Buvez là en entier et prouvez nous que vous n'avez pas empoisonné votre tonneau de bière. Cela ne change en rien le fait que vous pouviez avoir une dent envers ce pauvre homme, mais nous devons être certains que nous ne sommes pas tous des morts en sursis.”

Le coeur de la jeune femme battait la chamade. C'était injuste de le mettre en danger s'il n'avait rien fait, mais c'était lui le propriétaire des tonneaux et il devait être le seul à en avoir accès. Elle ne pensait donc pas prendre de risques. Mais s'il ne buvait pas ... et comme s'il lisait dans les pensées de la jeune femme, il vida la chope sous les yeux de tous pour tenter de se disculper.

“Je n'ai aucune raison d'empoisonner mes clients. Ce sont eux qui font tourner mon fond de commerce.”

Il échangea un regard avec la jeune femme puis retourna à sa place. Pas une mouche ne volait à l'intérieur de la petite auberge et il restait encore tant à faire. Il y avait beaucoup de monde qui pouvait être un potentiel suspect. Eliah posa son regard sur Eogur. Pourquoi ne voulait-il pas qu'on aille chercher du secours ? Et s'il voulait s'assurer que son ami était mort avant que les secours n'arrivent ? Fronçant les sourcils, elle lâcha sa suspicion même si cela pouvait lui attirer les représailles de l'homme.

“Eogur, pourquoi ne pas vouloir que nous cherchions des secours ? Après tout qui vous dit qu'il est réellement mort ? Cherchez-vous à ... gagner du temps ?”

Voilà, tout était lâché et à présent c'était vers lui que convergeaient les regards. Tout d'un coup elle sentit un énorme poids sur ses épaules. Elle aurait mieux fait de se taire et de rester assise sur sa chaise. Après tout, qui était-elle pour accuser de la sorte ? Elle chercha du soutien et de l'aide dans le regard d'Ivy et de Jon. Elle ne pouvait pas continuer seule, elle avait besoin d'eux. Si tout le monde était suspect dans cette salle, ils devaient l'être potentiellement eux aussi. Ils devaient donc faire attention à ce que ce ne soit pas les étrangers qui passent à la trappe. Par réflexe, ses doigts éffleurèrent sa dague.
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 15 Jan 2013 - 0:57
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Tout chevalier qu'il était, et malgré sa grande détermination, Jon fut soulagé de voir que les deux femmes qui l'accompagnaient acceptaient de se mêler de cette histoire. Malheureusement, a fortiori en dehors de leurs terres, les soldats n'étaient guère réputés pour leur finesse et leur doigté. Le cavalier du Gondor avait la lucidité de reconnaître son incapacité à gérer de manière intelligente une crise de la sorte. Si on lui laissait le soin de calmer le jeu, nul doute qu'au moins une personne ici finirait avec une épée entre les côtes. Fort compliqué. Ce fut Ivy qui intervint en premier, cherchant d'abord à attirer l'attention d'Eogur qui écumait de rage, et qui semblait considérer tout le monde dans l'auberge comme un suspect potentiel. Jon le regardait d'un œil méfiant. Il avait noté que lui et la victime étaient en train de se disputer, même s'il ne savait pas à quel sujet. Le cavalier jeta un regard en biais aux deux femmes. Il ne voulait pas les interrompre, surtout que leurs paroles semblaient apaiser Eogur.

Le rohirrim avait interrompu ses injonctions, et la femme de Gondor avait cessé de crier. Devant cette aide bienvenue, elle semblait pleine de gratitude, mais toujours emplie de crainte. Dans son regard, Jon ne put s'empêcher de lire quelque chose de plus profond, lorsqu'elle regarda le cadavre toujours étendu par terre. Une sorte de colère, comme si elle voulait dire "bien fait pour toi". Le cavalier ignorait ce que cela voulait dire, mais il avait un mauvais pressentiment.

Lorsque Eliah s'adressa à l'homme qui les tenait tous au bout de sa menace, celui-ci cligna plusieurs fois des yeux comme si...comme s'il était lui-même sous l'emprise d'un quelconque produit. Il semblait avoir du mal à se concentrer, mais il restait encore très lucide. Il renifla, et répondit à Eliah sur une voix quelque peu apaisée :

"Eogur...Eogur tout court...J'suis pas Seigneur, moi."

En prononçant ce dernier mot, il posa les yeux sur le macchabée. Il avait une sorte de colère dans le regard, mais difficile d'en connaître la raison. Il y avait bel et bien des questions à poser, et des secrets qui méritaient d'être révélés. Qu'y avait-il derrière cette dispute qui pouvait bien motiver une telle animosité. Bien habilement, Eliah avait espéré disculper l'aubergiste bonhomme à la grosse moustache. Elle avait convaincu, par une démonstration tout à fait logique, que s'il était celui qui avait empoisonné la bière, jamais il n'oserait boire de son propre poison. Pendant un bref instant, Jon vit la peur passer dans les yeux de l'aubergiste, et il s'interrogea. Cet homme, qui avait l'air si gentil et si aimable...cet homme qui, malgré la difficulté de la situation dans laquelle se trouvait le Rohan, et malgré l'hiver persistant qui semblait s'installer, semblait être capable de fournir d'excellents repas à ses clients de passage, même les plus modestes...Cet homme avait-il quelque chose à cacher ? Quelque chose qui impliquait le meurtre d'un homme...ou de plusieurs, si toutes les bières étaient empoisonnées ? Jon fronça les sourcils en voyant la chope s'approcher de ces lèvres tremblantes de peur, mais il se détendit largement quand l'aubergiste termina son breuvage, et affirma que jamais il n'aurait cherché à empoisonner ses clients. Quel soulagement !

Suite à cette démonstration, Jon crut que tout était terminé, mais l'intrigante petite brune avait soulevé un point très intéressant, en mettant en doute la sincérité d'Eogur, qui semblait incroyablement touché par ce meurtre, mais pas très déterminé pour trouver des secours. Eliah avait-elle remarqué quelque chose, ou bien son intuition féminine avait-elle fait en sorte de la mener directement sur le bon chemin ? Quoi qu'il en soit, elle avait soulevé la bonne question, et il ne restait plus qu'à attendre la bonne réponse. Tous les regards se tournèrent désormais vers l'homme esseulé au milieu de la pièce, notamment ceux du couple attablé, qui justement n'avait encore rien dit. Ils étaient demeuré en retrait, mais tout à fait attentif à ce qu'il venait de se passer. Etrangement, ils s'étaient jeté des regards complices, et on aurait dit qu'ils se retenaient de ne pas sourire. Quelle pouvait en être la raison ?

Cependant, après avoir fait cette déclaration, la colère d'Eogur fut ravivée, et l'homme s'approcha d'un pas menaçant vers Eliah et Ivy. Jon s'interposa immédiatement. Il n'était pas contre le dialogue et la recherche du coupable, mais il ne saurait tolérer que quelqu'un fasse usage de la violence ici. Et surtout pas vis-à-vis de ces femmes qu'il avait la charge de protéger. Le rohirrim s'arrêta net en voyant qu'il risquait de faire une bêtise, mais il n'avait pas perdu l'usage de la parole. Au comble de la fureur, il cria :

"Comment osez-vous m'accuser !? Je...C'était mon meilleur ami ! Ruben, dis-leur !"

L'aubergiste, qui avait le teint particulièrement pâle, ne fit qu'acquiescer d'un signe de tête :

"Allons ! J'habite dans ce village depuis des années, et je connais Fordred depuis autant de temps ! C'est mon ami, presque mon frère, et...et...et vous osez m'accuser de l'avoir empoisonné ? Mais qui êtes-vous pour vous immiscer ainsi dans mes affaires, alors que vous venez à peine d'arriver ?"

Il inspira profondément, comme pour reprendre son souffle, et lança :

"Mais peut-être que vous m'accusez parce que vous-même avez quelque chose à cacher, hein ? Et celle-là...(il montra du doigt la Gondorienne, qui avait les larmes aux yeux)...pas plus tard que tout à l'heure, je l'ai vue mettre une gifle à Fordred !"

Cette dernière serra les mâchoires de manière perceptible, mais ne répondit rien. Elle détourna les yeux, gênée mais n'avait nul endroit où fuir le regard acéré de tous ceux qui étaient présents dans la pièce. Eogur la fusilla du regard, puis se tourna vers Eliah et Ivy :

"Il y a moins d'une demi-heure, je la vois gifler mon ami, mais rester assise à une table à peine. Et moins de quelques minutes avant la mort de Fordred, vous voilà qui entrez, tout bien intentionnés, et qui prenez la défense d'une inconnue...Laissez-moi rire ! Assurément, ici, c'est vous qui paraissez les plus suspects !"

Il en était là de son discours, ayant presque réussi à rallier à lui le couple qui hochait la tête avec une certaine vigueur, quand un évènement inattendu se produisit. L'aubergiste, livide, avait reculé pour chercher à s'appuyer sur le comptoir où il prenait les commandes. Sa main avait dérapé, il avait glissé et emporté avec lui des verres vides qui s'étaient brisés sur le sol. Sa chute avait été fracassante et avait suffi à calmer toutes les ardeurs d'Eogur :

"Par les Valars !" Cria Jon inquiet.

Il se précipita vers l'homme, et ouvrit le col de sa chemise. Celui-ci respirait avec difficulté, et il avait porté la main à sa poitrine, comme si son cœur allait lâcher. Jon l'aida à s'allonger, et lui tint la main. L'aubergiste semblait terrorisé, mais il respirait encore bien, et ne semblait pas en passe de quitter le monde des vivants. Pour l'instant. Dire que c'était le poison semblait prématuré, mais comment ignorer l'intervention d'Eliah dans cette histoire. Eogur, effrayé, cria :

"Elle l'a empoisonné !"

Tous les regards se tournèrent vers Eliah...même celui de Jon, inquiet.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 15 Jan 2013 - 13:26
Ivy resta sur ses gardes en scrutant le moindre regard qu’elle pu croiser. Nerwa, quand à elle resta en permanence cacher derrière Ivy en se demanda continuellement ce qu’il se passait et pourquoi donc étaient-elles entrées dans cette auberges. Ivy resta à regarder Eogur, qui cligna plusieurs fois les yeux assez rapidement, lors ce que celui-ci pris la parole afin de dire qu’il n’était pas seigneur. Les yeux d’Eogur montrèrent distinctement qu’il n’allait pas bien et qu’un énorme doute planait sur la culpabilité de la Gondorienne.

Ivy regarda l’aubergiste se diriger vers Eliah, mais il mit un laps de temps avant de boire la bière qu’Eliah lui tendait, cependant il la bu d’un seul trait afin de bien démontrer qu’il n’était en aucun cas coupable de quoi que ce soit.

Cela remis en question l’accident mortel, qui d’autre qu’Eogur était assez près afin de mettre une substance de le verre ? Si tel était le cas il restait à élucider également les clignements répétés d’Eogur ! Pourquoi ne voulait-il pas des secours ? Etait-ce vraiment la crainte de perdre le coupable ?
Toutes ces questions restèrent en suspend alors qu’elles serviraient sans aucun doute à élucider cette affaire !

Alors qu’Eogur se senti accuser, Ivy lui dit tout en restant calme et de sa voix douce :

« Personne ne vous accuse, nous essayons juste de trouver le pourquoi du comment. »

Mais ce fut comme si Ivy n’avait rien dit car il n’y prêta pas attention. Ce fut comme s’il ne l’avait même pas écouter. C’est alors que l’aubergiste en essayant de s’appuyer fit un énorme fracas, qu’Eogur se calma. Ivy voulu aller voir comment l’aubergiste se sentait quand elle remarqua que si elle parti, elle laissera Eliah et Nerwa seul, ce qui lui fit renoncer à y aller. Mais quand elle vu qu’Eogur se rapprocha d’elles, Ivy fit un pas de façon à former un mur avec Eliah afin de protéger Nerwa, qui s’était mise derrière, ainsi que de former, avec Eliah, une défense plus conséquente fasse à Eogur.

Alors qu’il accusa Eliah, Ivy augmenta la puissance de sa voix afin de mieux s’affirmer et dit clairement :

« De quel droit osé vous l’accuser alors que nous faisons tout afin de vous aider ? Qui vous dit que c’est un poison qui a fait tomber l’aubergiste ? Qui vous dit que ce n’est pas simplement le fait d’avoir bu une bière aussi rapidement après une dure journée qu’il la fait vaciller ? Essayons d’abord de voir comment va l’aubergiste avant de faire quoi que se soit. »

Ivy jeta un regard à Jon afin de s’assurer que l’aubergiste se remettait puis repris d’une voix plus douce et calme.

« Si ça avait été l’aubergiste qui avait empoisonné votre ami, il ne l’aurait jamais bu cette bière et si mon amie l’avait fait, elle ne lui aurait pas proposée de la boire cette bière. Laisser quelqu’un aller chercher du secours afin de s’assurer que c’est bien un poison qui a tué votre ami et non pas quelque chose d’autre. Laissez nous vous aider en restant calme afin que l’on puisse vous aider de tout notre possible. »

Sur ce Eogur se calma à nouveau et l’on voyait dans ses yeux que plein de question lui trotta d’un seul coup dans la tête. Ivy fit un regard apaisant à Eliah puis à Nerwa, qui fut terrorisée, et regarda Jon afin qu’il puisse revenir vers elles pour renforcer cette défense sans doute inutile à présent.
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 15 Jan 2013 - 19:50
Le soulagement se fit sentir lorsque l'aubergiste avait bu d'une traite sa bière sans rechigner. Non il n'avait pas l'intention d'empoisonner toutes les tablées. Cela signifiait que seul Fordred avait été la victime d'un vil complot. La question restait encore qui l'avait imaginé et pour le moment ils n'étaient pas beaucoup avancés. Mais les idées et les hypothèses se bousculaient dans la tête de la jeune femme qui avait terminé par jeter le doute sur la franchise d'Eogur. Après tout, il réagissait de manière très excessive et irréfléchie, soit pas grand affection pour son ami soit parce qu'il avait quelque chose à se reprocher et qu'il se sentait coupable.

Eliah n'avait en aucun cas eu l'intention de blesser qui que ce soit ou d'énerver de nouveau Eogur alors qu'elle avait elle-même réussi à le calmer quelques instant auparavant. Pourtant c'est ce qu'elle avait fait en soumettant l'hypothèse qu'il avait quelque chose à voir dans ce beau foutoir. Mais les paroles de l'homme venait de jeter un de nouveau un doute sur la femme qu'il avait secoué auparavant et c'est pour cette raison qu'il s'en était prise à elle précédemment. Et étant donné ce qu'Eliah pouvait en savoir, si une femme giflait un homme, c'était parce qu'il était un mufle, en tout cas qu'il y avait une raison. Il y avait peut-être la-dessous une tentative de séduction qui est tombée à l'eau. Voire pire, qui tourna en cauchemar.

La jeune femme essaya de s'excuser, de calmer Eogur, de lui dire qu'elle ne cherchait que de simples réponses mais il était si énervé qu'il ne lui en laissa pas le temps. Il essaya à tout prix de se défendre et de jeter le doute. Il avait envie qu'on comprenne qu'il n'était pas le coupable. Mais était-il réellement sincère ?
La jeune brune s'était tournée vers la gondorienne accusée par Eogur. Cette dernière semblait entre deux eaux. D'un côté elle semblait outrée et terrifiée par les propos d'Eogur à son égard, de l'autre elle semblait penser... eh bien que ce Fordred méritait ce qu'il lui était arrivé. Ce qui confirma l'hypothèse de la demoiselle. Il s'était passé quelque chose entre ces deux-là, mais surement pas de quoi entraîner une mort. Du moins fallait-il l'espérer.

Mais ce fut le dernier des soucis de la jeune femme, car d'un coup, et contre toute attente l'aubergiste tomba à la renverse en faisant un grand fatras, comme prit de court par... une substance étrangère. Le coeur d'Eliah se mit à battre la chamade et des sueurs froides envahirent son corps. Sa chope était-elle finalement empoisonnée ? Avait-elle condamné un homme pour des suspicions erronées ? Pire, était-elle également empoisonnée ainsi que ses compagnons ?
Toutes ces questions, elle n'était certainement pas la seule à y penser. Mais elle ne vit, ni n'entendit ce qui se passait autour d'elle jusqu'à ce qu'Eogur lâcha une accusation sans queue ni tête, totalement saugrenue. Il venait d'accuser Eliah d'avoir empoisonné l'aubergiste. Eliah prise de vertiges et de nausée due s'asseoir afin d'accuser le coup. Mais elle ne baissa pas la tête pour autant.

“Vous dites des sottises Eogur ! Allons réfléchissez ! Comment aurais-je pu faire une chose pareille ? Quand ? Pourquoi serais-je assez bête pour empoisonner les chopes et en boire moi-même ? C'est totalement ridicule ! Je veux dire je n'aurais pas ... c'est ... ridicule !”

Sa voix se cassa comme-ci le fait même de devoir se justifier était grotesque. Elle qui n'avait jamais eu d'histoire se retrouvait ici, par ce temps, avec ces personnes qui se retrouvaient mêlées dans des affaires saugrenues. Et elle était là, au milieu d'eux alors qu'elle n'avait rien à faire ici. La douce demoiselle voulu à l'instant se lever, prendre son manteau et aller se cacher dans la neige et le vent, laissant le froid l'envahir. Mais si elle ne faisait ne serait-ce qu'un geste, elle savait qu'on pourrait penser à mal et l'interpréter de travers. Le regard de Jon la détaillait à présent, comme pour lui dire qu'il ne savait plus quoi penser, comme pour lui dire qu'il avait peur qu'elle y soit vraiment pour quelque chose. Ce regard lui fit un pincement au coeur. Mais à ses côtés, il y avait encore Ivy qui se tenait droite et fière, et qui ne semblait pas prête à laisser accuser la jeune femme. Ce qui soulagea immédiatement Eliah. Cette dernière rajouta à voix basse pour son amie.

“J'espère comme toi Ivy qu'il ne s'agit que d'un malaise et que notre pauvre aubergiste se rétablisse dans l'heure. Nous n'avons rien à voir avec tout ceci ...”

Elle soupira puis elle parla plus haut afin de se faire entendre par tous.

“Eogur, vous dites avoir vu cette femme gifler votre ami. Alors laissons-la nous raconter cette histoire et se justifier elle aussi. Les hommes de notre région peuvent paraître rustre parfois et j'en sais quelque chose. Et cette gente dame n'est pas une rohirrim. Alors ... racontez-nous madame ! Vous et Fordred ? Que s'est-il passé ?”

Elle espérait que les autres détournent leur attention d'elle et de l'accusation qu'Eogur avait professé. Elle n'y était pour rien dans toute cette histoire et elle ne voyait même pas pourquoi elle était-là à poser des questions. Mais puisque maintenant elle était mouillée dans cette affaire elle n'avait plus le choix. Ses jambes menaçaient encore de ne pas tenir sous son poids si elle se relevait, ainsi elle rapporta son attention sur la femme qui était devenue livide. Mais Eliah avait comme une impression qu'ils ne cherchaient pas dans la bonne direction. Elle voulait bien donner le bénéfice du doute à Eogur, il semblait réellement tenir à son ami. Et cette femme semblait elle aussi inoffensive mais quelque part il avait raison. Tout le monde ici pouvait être un suspect potentiel.

“Je pense qu'au fond vous avez peut-être raison. Tout le monde semble être un potentiel suspect ici. C'est pourquoi vous devez nous aidez Eogur à comprendre. Dites nous pour quelle raison votre ami pourrait s'attirer des ennuis. Il faudrait que nous sachions qui aurait pu lui vouloir du mal. Et pour cela il faut savoir pourquoi on lui voulait du mal !”

Eliah n'avait pas encore entendu le récit de cette femme mais il ne tarderait pas certainement. De celui-ci pouvait découler de nombreux indices. En effet, si elle décrivait Fordred comme un bougre détestable, toute femme à qui il avait pu adresser la parole dans cette salle était potentiellement son ennemie. Mais si la gifle n'était pas ce qu'elle croyait, alors cette femme avait une raison personnelle de lui en vouloir ou alors toute autre personne qui avait les même problèmes qu'elle avait ce bonhomme.
Mais Ivy avait soulevé une autre hypothèse. Et s'il ne s'agissait pas d'un empoisonnement ou qu'il ne s'agissait pas de la bière ? Dans ce cas ils étaient en train de discuter pour rien. Il était possible que l'homme ait succombé à ... une maladie, une défaillance cardiaque ou s'était-il étranglé. Elle ne savait point ! Mais tout était possible. Néanmoins Eogur semblait décidé à faire justice à son ami.

Quant à Eliah, elle regardait Jon attentivement. Le regard qu'il lui avait jeté auparavant ne lui avait pas du tout plu. Comment aurait-il pu croire un instant qu'elle avait pu faire une chose pareille ? Certes elle avait eu l'apparence d'une voleuse précédemment mais d'une meurtrière ? Non elle ne pouvait pas croire qu'il pense cela d'elle. Mais après tout ce n'était pas très important. En revanche, une question la frappa soudain. Jon était sortie juste avant de rencontrer Eliah et Ivy. Il était sortie pour une raison inconnue et avait parlé d'une mission secrète. De plus, il avait été pressé de sortir de l'auberge après y avoir conduit les demoiselles. Et si c'était le gondorien qui avait quelque chose à voir avec toute cette mascarade ? La jeune femme inconsciemment ne pu s'empêcher de s'écrier.

“Jon !”

Quand tout les regards interrogateurs se tournèrent vers elle, ses joues rosirent et elle bafouilla quelque chose que personne ne comprit y comprit elle-même. Reprenant son calme et son souffle elle continua.

“Excusez-moi, je ... je pensais tout haut mais ... Jon comment va notre ami aubergiste ?” s'enquit-elle rapidement afin de rattraper sa bourde.

Elle espérait que personne ne fasse le rapprochement entre ses pensées et ses paroles, ses suspicions concernant Jon. Mais vu le froncement de sourcil de certains, elle eut du mal à croire en cela. Mais pour le moment la plupart d'entre eux ne pouvaient suspecter personne sans réelle preuve. Alors ils devraient se contenter de ce qu'elle avait évoqué un peu plus tôt. Tout le monde allait devoir se justifier. Du moins dans la mesure du possible. Elle sourit pour se donner contenance mais elle n'en menait pas large. Pourtant elle se tourna vers la gondorienne, en attente d'une explication.

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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 15 Jan 2013 - 23:50
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La chute de Ruben, l'aubergiste bonhomme, avait eu pour effet de modifier radicalement l'argumentation de chacun. Tout le monde était parti, après la démonstration habile de Eliah, sur l'idée que la bière n'étant pas empoisonnée, le coupable était ailleurs. Mais cette chute soudaine semblait avoir rebattu complètement les cartes. Désormais, un nouveau doute planait. Certes, Ruben était toujours en vie, mais la coïncidence était trop belle. A moins que l'aubergiste n'ait simplement mis en scène cette chute pour mieux accuser quelqu'un ? En effet, beaucoup avaient déjà entamé leur boisson, bien avant l'arrivée de Jon, Ivy, Nerwa et Eliah. Dans ces conditions, comment expliquer qu'il fût le seul touché par le poison, pour l'instant ?

Eogur était très loin de suspecter Ruben, qu'il connaissait depuis des années, mais il semblait emplis d'une grande animosité à l'égard de la Gondorienne, qu'il avait pris en grippe de manière évidente. Sauf que pour l'heure, il s'était plutôt tourné vers Eliah, qu'il accusait d'avoir empoisonné la bière, et de chercher à faire taire tous les témoins les uns après les autres. Il avait fait mine de s'avancer, comme pour la brusquer à son tour, et la forcer à passer aux aveux. Mais Ivy et sa fille s'étaient rapprochées, formant ainsi un bloc solide. Il dut se rendre compte qu'il risquait encore de s'attirer les foudres de l'assistance, car il s'arrêta net, et préféra rester à une distance respectable, pour ne pas être accusé de quoi que ce fût. Ivy tenta d'abord de rassurer tout le monde quant au sort de l'aubergiste, et pour cela elle tourna la tête dans la direction de Jon.

Le chevalier, quelque peu perdu, soutenait toujours l'aubergiste, à qui il murmurait de s'accrocher et de tenir le choc. Ne sachant trop que faire, il essayait de l'aider à rester conscient, même s'il savait que s'il avait véritablement ingurgité un poison mortel, ce n'étaient pas des soins prodigués avec toute l'attention possible qui risquaient de le sauver. Mais aux yeux de l'assistance, cela faisait bonne figure. Quand Ivy l'interpela indirectement, il leva les yeux et lâcha :

"Je ne sais pas s'il s'agit de poison, mais il semble très affaibli...Peut-être est-ce simplement la peur...je ne saurais le dire."

Jon se focalisa sur Ruben, qui tremblait entre ses bras, tout en tendant l'oreille pour écouter l'argumentation développée par Ivy. Bien entendu, si l'aubergiste avait bu la bière en sachant qu'elle était empoisonnée, c'était qu'il était fou ou suicidaire. Mais à bien y réfléchir, n'y avait-il pas là une possibilité pour le coupable de camoufler son forfait ? En supposant ne serait-ce qu'une seconde que l'aubergiste ait pu simuler un violent malaise, avec un talent certain il fallait le dire, cela ne le plaçait-il pas immédiatement dans la catégorie des gens qui n'avaient rien à se reprocher ? Ecarté en premier, c'était le plan parfait si jamais il était le tueur. Jon en était là de ses propres réflexions quand Ivy proposa à nouveau d'aller chercher du secours. Là, Eogur s'emporta :

"J'ai déjà répondu à cela ! Personne ne sort ! Pourquoi voulez-vous tant vous éclipser pendant que tout le monde reste ici ? Hein ?"

Il avait lancé cela avec hargne, mais sans grande conviction. Il devait lui-même sentir que ce n'était pas suffisant. Mais il semblait particulièrement déterminé à garder tout le monde en vue. Soit parce qu'il cherchait réellement le coupable...soit parce qu'il jouait la comédie à merveille. En criant plus que tout le monde, il instaurait le doute dans tous les esprits. Il était celui qui avait déclaré Fordred mort, et c'était désormais une certitude au vu de la pâleur que prenait le corps...Mais il était aussi celui qui avait déclaré la bière empoisonnée, et qui avait affirmé que c'était quelqu'un dans cette salle qui avait assassiné son ami. Pourtant, ne s'étaient-ils pas disputé auparavant ?

Pendant ce temps, Eliah essayait de se débrouiller pour se défaire des accusations d'Eogur. L'homme avait lancé une simple idée, et elle semblait pourtant avoir fait mouche avec une précision redoutable. Le rohirrim écoutait la jeune femme avec une très grande attention, et quand elle eût terminé, un sourire était apparu sur ses lèvres. Avec une satisfaction évidente, il lança :

"Vous dites que jamais vous n'auriez empoisonné votre propre bière, si vous étiez coupable. Mais qui nous dit que votre bière est belle et bien empoisonnée ? Buvez-la, comme vous avez demandé à Ruben de la boire, et nous verrons s'il vous arrive la même chose qu'à lui."

Dans la salle, les regards allaient de l'un à l'autre des interlocuteurs, et des hochements de tête marqués, particulièrement du côté du couple, avaient répondu à sa proposition. Risquée, certes, mais qui aurait au moins le mérite de faire avancer l'affaire. Jon avait lancé un regard assez ambigu à Eliah, mais en entendant les paroles de Eogur, il s'indigna et intervint avec une certaine autorité qu'il n'avait pas su montrer jusqu'alors :

"C'est ridicule, Eogur ! Ridicule ! Pourquoi demander à Eliah de boire en premier ? Pour que si le poison circule effectivement parmi les chopes, nous accusions une nouvelle victime ? Et pourquoi ne commenceriez-vous pas vous-même, Eogur ? Ah, vous voyez que c'est difficile ! Cessons de chercher ainsi à voir lequel survivra, car ce sera l'assassin et il aura tout gagné. Procédons intelligemment, et réfléchissons, voulez-vous ?"

Si la bière était réellement empoisonnée, Jon venait peut-être de sauver la vie d'Eliah, car plus personne n'était d'accord pour tenter l'expérience, désormais. A moins de vouloir prendre le risque de mourir soi-même. Le cavalier, qui pourtant semblait quelque peu chevaleresque et dénué d'une certaine finesse, venait de manœuvrer habilement pour écarter les soupçons qui planaient sur Eliah...et qui auraient pu finir par planer sur lui, qui avait aussi commandé une bière. En écartant purement et simplement le test, il se mettait par conséquent à l'abri. Avait-il quelque chose à cacher ?

Quoi qu'il en fût, cette petite victoire donna la possibilité à Eliah de s'exprimer, et de demander à la Gondorienne de raconter son histoire. Celle-ci ouvrit de grands yeux surpris, mais pas particulièrement coopératifs. Des larmes avaient coulé le long de ses joues, et d'autres menaçaient d'envahir à nouveau son regard. Nul doute qu'elles brouillaient déjà quelque peu sa vue :

"Ce qu'il s'est passé entre nous ? Lança-t-elle acerbe. Mais pourquoi devrais-je vous raconter ce qu'il s'est passé entre nous !? Je...C'est...Il y a bien d'autres gens qui ont un contentieux avec lui, et...et...et c'est à moi qu'on demande de tout raconter ! Vous (elle montrait Eogur), je vous ai entendu vous disputer au sujet de terres qui auraient dû vous revenir, ou je ne sais quoi ! Et vous (elle montrait la barde), j'ai bien vu qu'il essayait aussi de vous séduire et que vous l'avez repoussé ! Alors pourquoi est-ce à moi que l'on demande...?"

La femme parlait avec précipitation, et semblait à bout de souffle :

"Je...je...(des larmes se mirent à couler franchement le long de ses joues) il a...il a...ce porc a essayé de..."

Elle inspira profondément, comme pour chercher de l'air, et un stridor particulièrement audible franchit ses lèvres. Ses yeux exprimaient une sorte de crainte, comme si elle se souvenait de quelque chose de particulièrement désagréable, un souvenir qu'elle aurait préféré oublier, mais qui pourtant la hantait encore. Elle porta la main à sa gorge, comme si l'air avait purement et simplement cessé de franchir ses lèvres, dans un sens ou dans l'autre. D'une voix quasiment éteinte, elle lâcha :

"J'ai besoin de sortir ! Pitié !"

Elle eut le malheur de faire deux pas dans la mauvaise direction, celle de la porte à vrai dire, quand Eogur s'emporta sans la moindre vergogne. Il réagit avec une vivacité effrayante, et empoigna fermement la Gondorienne par le bras, avant de la jeter au sol avec violence. Elle lâcha un cri involontaire, et cette brutalité n'avait pas eu pour effet de calmer ses larmes, bien au contraire. Alors que tout le monde pensait que Jon allait intervenir, ce fut l'homme étrange et qui était demeuré silencieux qui entra en scène. Armé jusqu'aux dents, il avait l'air particulièrement menaçant. Taciturne et fermé, sa voix rauque franchit ses lèvres fines :

"Pas les femmes."

Eogur soutint son regard dur, avec un courage admirable au regard de la différence de taille et de gabarit :

"Et les hommes ? On les tue à l'épée, ou bien on les empoisonne pendant qu'ils ne regardent pas ?"

L'homme qui de toute évidence était un mercenaire fit claquer sa langue, et retourna s'asseoir sans un mot. Son mépris était évident, et il semblait ne pas s'inquiéter outre mesure. Il prit sa bière entre ses mains, et s'apprêta à la porter à sa bouche. Cependant, arrivé à mi-chemin, il interrompit son geste, embrassa la salle du regard, puis reposa sa chope. Avait-il simplement oublié qu'il y avait du poison, et s'en était-il rappelé par la suite ? Ou bien avait-il oublié de se conformer à l'attitude dominante qui consistait à ne pas boire ? S'il était celui qui avait empoisonné Fordred, alors cela pouvait peut-être expliquer sa sérénité. Pourtant, de toute évidence, il avait bu de la bière, lui.

Eogur lui jeta un regard mauvais, mais il ne semblait pas prêt à s'opposer à lui directement. Il jeta un regard à la Gondorienne, toujours à terre, qui tentait de reculer hors de portée de cet homme incroyablement violent. Il la montra du doigt :

"Vous voyez que c'est elle ! Elle essaie de sortir en douce, en faisant comme si elle avait besoin d'air ! La bonne blague ! Regardez comme elle respire mieux !"

Le fait était qu'elle semblait respirer à nouveau, mais cela venait-il de la violence avec laquelle on l'avait traitée, ou bien était-ce parce qu'elle avait simulé ? Impossible à dire. Eogur s'approcha d'elle, et tendit ses doigts dans sa direction, comme un aigle qui fond sur sa proie. La Gondorienne glapit et lâcha :

"La barde aussi s'est disputée avec lui ! Laissez-moi, je vous en prie ! Pitié !"

Eogur s'interrompit, comme un prédateur qui soudain trouve une proie plus intéressante. Mais la Gondorienne restait à sa merci, et elle en profita pour se relever, et remettre de l'ordre dans sa tenue de voyage. Ses yeux exprimaient une grande crainte, mais aussi une colère sourde contre la violence dont il avait fait preuve à son égard. Une telle colère pouvait-elle conduire à la violence ? Au meurtre ?

Eogur allait ouvrir la bouche pour parler à la jeune barde qui attendait, les mâchoires serrées, l'interrogatoire à venir, quand les paroles d'Eliah le détournèrent de sa cible. Il considéra un instant la question, avec le plus grand sérieux. Au départ, il crut qu'elle se moquait de lui, et il était sur le point de l'envoyer promener, quand il se rendit compte que c'était peut-être plus intelligent que cela paraissait. Il réfléchit un instant, et à la manière d'une enquêteur qui travaille sur un cas particulièrement complexe, il se mit à parler autant pour les autres que pour lui-même :

"Ruben...mon vieux Ruben...Je sais que tu ne ferais pas de mal à Fordred. Il t'a toujours payé, et tu n'as jamais eu de différend avec lui. En parlant de payer...Gogan et Mira, vous travailliez bien chez Fordred, non ? J'ai cru comprendre que cela faisait trois mois qu'il ne vous avait pas payé, n'est-ce pas ? Intéressant, intéressant... Nous avons ensuite deux femmes qui accusent mon meilleur ami de s'en être pris à elles. Je n'y crois pas, nous avons été élevés pareil. Le sale mercenaire, lui, aurait très bien pu le faire, bien que j'ignore quelle aurait été sa raison. Peut-être que le tueur a été envoyé pour assassiner Fordred...Oui, ça se tient, il était riche. C'est peut-être ce type qui se prétend cavalier du Gondor, et que je n'ai pourtant pas vu en compagnie des autres soldats du Gondor...A moins que ce ne soit ces deux donzelles là, qui parlent beaucoup et qui semblent tout savoir alors qu'elles viennent d'arriver... Oui..."

Il en était là de ses réflexions, et tout le monde cogitait au rythme de sa pensée, quand un son discordant se fit entendre dans la salle. C'était le cri d'Eliah, qui désignait Jon sans autre information. Elle avait simplement laissé échapper son nom, tout fort, et tout le monde tourna les yeux dans la direction du cavalier du Gondor, qui sembla soudain très mal à l'aise. La petite brune, de toute évidence emplie de gêne, s'empressa de trouver une raison pour l'interpeler ainsi devant tout le monde, et elle lui demanda comment allait Ruben, l'aubergiste. Le cavalier plissa les yeux, et répondit d'une voix lente et pleine de suspicion :

"Il va toujours pareil...pourquoi cette question ?"

Jon n'avait pas pu s'empêcher de le demander. Il savait que cela risquait de mettre Eliah dans une position délicate, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir quelques doutes à son sujet. Pas grand chose, mais...Elle avait tenté de voler son cheval, comme si elle voulait s'enfuir de la ville. S'il révélait cela devant tout le monde, que viendrait à penser Eogur ? S'interrogerait-il encore, ou se forgerait-il une certitude ? Jon, tout à ses réflexions, décida de garder cela pour lui pour l'instant. Il avait une carte à jouer qui valait toutes les autres, et si Eliah décidait de l'accuser pour quelque motif que ce fût, il n'hésiterait pas à mettre cela sur la table, et à laisser les autres juger.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMer 16 Jan 2013 - 12:43
Lors que tout était redevenu plus ou moins calme dans l’auberge, Eogur s’emporta à nouveau au sujet de la demande d’appel au secours d’Ivy, et celle-ci fut désappointée par la question qu’elle avait osé reformuler. Cependant, Eogur, retourna rapidement sur le sujet de la bière, comme s’il voulait que l’on s’intéresse vraiment qu’à la bière, et lança comme un ordre à Eliah de boire sa bière. Ivy trouva cela totalement déplacer d’osé demander cela aux seul personne qui essayer de l’aider et fut ravie de voire que Jon riposta sur le sujet. Elle lui lança un regard de remerciement et se prépara à écouter le récit de la Gondorienne afin d’entendre le plus d’éléments possible pour élucider le problème.

La Gondorienne eu beaucoup de mal à commencer son récit et le commença en essayant de se disculper et d’accuser la barde. C’est à ce moment là qu’Ivy reconsidéra l’hypothèse au sujet de la barde. En effet, elle se remémora les paroles, qu’ils entendirent en entrant dans l’auberge, qui parla que courage et de mort, ce qui fut un moyen de désigner Fordred aux yeux d’Ivy.

Ivy fut sorti de ses pensés lors ce qu’elle entendu le fracas que causa, à nouveau, Eogur en empêchant la Gondorienne de sortir. Ivy fut stupéfaite de voir l’homme, qui jusqu’à maintenant se cacha derrière ses long cheveux alors qu’il exposa aux yeux de tout le monde ses armes, prendre la défense de la Gondorienne et plus précisément des femmes en général, mais elle en fut vraiment ravie et alors qu’elle voulu le remercier du regard elle s’aperçu que celui-ci alla pour boire sa bière comme s’il fut sur qu’elle n’était pas empoisonnée. Dés la fin de cette altercation la Gondorienne revint de suite sur la dispute entre la barde et Fordred.

C’est alors qu’Eogur trouva nécessaire de parler de son ami Fordred et en profita pour émettre des doutes supplémentaires sur toutes les personnes se trouvant présentes. Ivy s’aperçut que même Jon, Eliah et elle furent accusés. Ivy découvrit que tout le monde se fixa à tour de rôle dans les yeux, c’est alors qu’elle vit le regard accusateur de Jon quand Eliah lui demanda, certes de façon bien suspecte, comment allait l’aubergiste.
Ivy fut outré du regard de Jon et dit un peu froidement :

« Eliah a juste demandé comment allait l’aubergiste !»

Puis ayant remarqué qu’elle s’était un peu emporter, elle continua de sa voix plus calme et douce :

« En effet s’il va bien, nous pouvons donc écarté la cause du poison étant donné que le décès de Fordred fut rapide. »

Ivy lança un regard froid à Jon, au vu du regard qu’il avait lancé à Eliah puis se détourna de lui afin de se tourner vers la barde et lui demanda calmement :

« Voulez-vous bien nous raconter votre version de l’altercation avec Fordred afin que cela puisse nous aider à résoudre le problème. »

Ivy lança un regard apaisant à Eliah puis regarda la barde avec impatience en attendant d’entendre son histoire.
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMer 16 Jan 2013 - 16:33
La situation était devenue complètement désagréable et austère. La magnifique soirée que la jeune femme avait compté passer en compagnie de ses camarades d'un soir avait été gâché par ce fâcheux accident. Elle posa un instant un regard vide et désespéré sur le lapin à peine entamé qui refroidissait seul sur la table et le reste des aliments qui devaient déjà être froids et peu gouteux. Quand à la bière il ne valait mieux ne plus en parler ! Pourtant si on le lui demandait, elle se remettrait bien à table et elle continuerait bien sa soirée comme elle l'avait commencé, comme si rien de tout cela ne s'était passé.

Eliah avait fait fine mouche en réussissant à détourner l'attention d'elle, mais Eogur hystérique proposa qu'elle boive le reste de la bière. Son coeur faillit à ce moment là sortir de sa poitrine mais avant qu'elle n'ait pu vivement protester, Jon intervint pour prendre sa défense. Son rythme cardiaque ralentit alors doucement et elle posa un regard plein de gratitude mais néanmoins épuisé sur Jon. Elle n'en pouvait plus de cette situation et elle avait compté sur lui pour leur en sortir rapidement. Mais il semblait tout aussi désemparé qu'elles. Alors il allait falloir encore poser des questions. En tout cas le récit de la gondorienne leur en apprit un peu plus Fordred. Sur lui et sur une autre potentielle suspecte et ça c'était déjà une bonne chose.

Eliah posa ses yeux noisettes sur la femme restée silencieuse et calme jusque là. Assise dans un coin de la pièce, c'était comme-ci elle n'était pas avec eux, comme-ci son esprit vagabondait au loin dans cet immensité enneigée. La brune réfléchie alors un moment et regarda la gondorienne qui sembla un instant totalement pétrifiée. Mais ce n'était pas d'Eogur dont elle avait peur non, mais du fantôme de Fordred, de son souvenir. Si elle avait comprit correctement, il avait fait plus qu'essayer de la séduire, il l'avait forcé à accepter ses avances. Il avait certainement utilisé la force et dans ce cas Eliah pensait comme la gondorienne. Il n'avait que ce qu'il méritait ! Mais cela c'était à Eogur qu'il fallait le dire et la jeune femme ne s'y risquerait pas.

Mais la femme qui était en proie à un profond malaise demanda à Eogur la chose qu'il ne fallait pas demander. Sortir ...
une fois de plus il la violenta sous le regard courroucé et outré d'Eliah et de certainement toutes les autres femmes présentes dans cette salle. Mais quelque chose se passa que personne n'attendait. Un grand bonhomme qu'Eliah n'avait pas remarqué jusque là s'était levé, la faisant légèrement sursauter et menaça Eogur. Il avait prononcé une seule et unique phrase qui avait fait son effet. Certainement, personne ne risquerait à lui désobéir. La brune était soulagée. Enfin un homme qui les protégeraient de cet infâme idiot si cela était nécessaire.

D'ailleurs l'intervention de cet homme avait fait son effet car il avait fini par accéder à la requête d'Eliah au plus grand bonheur de celle-ci. Des indices et peut-être qu'enfin ils réussiraient à dénouer toute cette affaire ! Eogur avait nommé les personnes et les motifs d'éventuelles représailles.
Un couple de travailleurs qui n'étaient pas payés alors que Fordred semblait pourtant posséder beaucoup d'argent, cela semblait tout aussi suspect que les disputes de la barde et de la gondorienne avec ce dernier avant sa mort. Eogur semblait chercher dans chaque individu présent une raison et il ne manqua pas de citer le ... le mercenaire ! C'était donc ça ... Eliah n'en croyait pas ses yeux. Elle venait de rencontrer un véritable mercenaire, comme dans les histoires ...
Certes, elle s'égarait, mais c'était tout de même un fin important à noter ! On ne rencontre pas un mercenaire tout les jours.

Puis les soupçons se tournèrent vers eux. Encore une fois il visa Jon et Eliah se mordit la lèvre. Non elle ne pouvait croire cela, elle ne pouvait douter de lui et pourtant, les évènements de cette nuit semblait s'être enchaînés d'une drôle de façon. Elle jeta un regard vers lui interrogateur et suppliant. Oui qu'on n'en finisse et vite ! Mais au fond, même s'ils étaient ses compagnons, que savait-elle d'eux exactement ? Et que savaient-ils d'elle ? Ivy, Nerwa et Eliah venaient du dehors et étaient arrivé il y avait peu mais encore une fois Jon était présent auparavant. Et pourquoi Eogur parlait de ne l'avoir vu avec les autres soldats ? Tout se mélangeait dans sa tête et ce n'était pas bon. Jon réagit assez brusquement à la question d'Eliah concernant l'aubergiste. Il n'avait pas tord, après tout c'était une tentative pour se rattraper.

“Je ... je demandais c'est tout !” se défendit-elle. “Et Ivy à totalement raison, si l'aubergiste n'est pas encore mort, c'est qu'il ne s'agit guère de poison... et que nous sommes donc sain et sauf ! il fait peut-être une crise de panique ? J'ai déjà vu ça une fois. Mon amie Greta devait se marier et le matin quand ...” la voix de la belle se perdit dans la salle, allant se fracasser à un mur de silence. En croisant le regard de Jon elle y lut ses pensées. Du moins elle le croyait mais pas lui. Il avait surement comprit que la question d'Eliah n'était pas toute innocente. Et s'il était vraiment le tueur, qu'il savait qu'Eliah le suspectait, qu'était-il capable de faire ?

Mais Ivy venait de prendre les devant et de demander son récit à la barde. Les choses allaient donc s'enchaîner et Eliah détourna son regard de Jon toujours auprès du malade (peut-être imaginaire). Une initiative que la brune soutint de son beau regard. Elle fit un petit sourire, afin d'encourager Ivy. Elle ne savait pas pourquoi cette dernière lui inspirait une grande confiance. Peut-être parce qu'Ivy n'était pas seule et qu'elle était accompagnée de Nerwa ? Et qui voudrait mettre son enfant en danger pour un idiot pareil ?

“Oui et n'ayez pas peur de nous raconter les détails. Si cela peut nous éclairer évidemment” dit-elle à la barde. Elle jeta un regard à la gondorienne qui semblait se sentir mieux. Puis retourna son attention sur celle qui devait compter son récit.

Mais Eliah eut un doute tout d'un coup. Elle avait peut-être essayée de disculper l'aubergiste un peu trop tôt et cela avait bien fait l'affaire de l'instigateur de ce plan machiavélique. Et si finalement, la personne ou plutôt les deux personnes qu'Eogur avaient tout de suite disculpées étaient en fait justement celles qui étaient coupable ? À savoir l'aubergiste son grand ami et lui même. Après tout, si l'aubergiste n'était pas empoisonné, son comportement était totalement étrange. Et qui mieux que lui pourrait vider du poison dans une chope. Après tout, seul lui et Eogur avait la possibilité de glisser une substance dans son verre, puisqu'ils étaient assez proches. Les autres personnes présentent dans cette salle aurait eu plus de mal à mettre du poison dans une seule chope, dont ils n'étaient pas certain que le poison arriverait à destination ... ils étaient peut-être des complices.

“Eogur, vous ou Fordred vous êtes vous absenté, levé ou quitté votre table un quelconque instant ce soir ?”

Elle s'abstint de dire pour quelle raison elle posait cette question. Mais si aucun d'eux ou si seul Fordred s'était levé, alors Eogur devenait le principal suspect. Après tout s'ils avaient l'un ou l'autre était à la table toute la soirée, personne n'aurait pu vider un poison sans qu'ils ne puissent s'en apercevoir !
Eliah était tout excité et dans l'attente de la réponse d'Eogur. Du moins elle espérait qu'il ne mente pas. Mais ne sachant pas pourquoi elle avait posé la question, il se laisserait peut-être surprendre lui-même et s'accuserait pas la même occasion. De plus, celui qui avait envie de l'empoisonnait semblait vouloir s'assurer qu'il meurt bel et bien. Alors ... Eogur qui ne voulait pas aller chercher les secours étaient encore une fois le plus suspect.

Elle tourna encore et encore dans sa tête les autres possibilités. Elle n'arrivait pas à penser qu'un mercenaire se serve de ce genre d'artifices. Dans les histoires ils pouvaient tuer de sans froid et un coup de couteau ou d'épée aurait été bien plus facile pour lui. Moins propre certes mais plus facile et plus rapide. Non Eliah ne pensait pas que cela puisse être “le genre de la maison”. La gondorienne semblait avoir un motif certes et elle était restée dans les environs alors que Fordred lui avait fait du mal. Elle avait peut-être envie de se venger ... cela se tenait pas il fallait en avoir le coeur net et seul le récit de la barde le lui dirait. Oui l'une d'elle voire les deux avaient une bonne raison de le tuer. Mais cela ne signifiait pas qu'elles étaient passées à l'acte. La barde avait-elle quelque chose à se reprocher ?

En ce qui concernait le couple, tuer son suzerain ou son seigneur dans les environs, en tant de guerre les mettraient plus en danger que nécessaire. Au moins ils avaient de quoi se nourrir et un toit. À moins d'être idiots ils ne se risqueraient pas à ce genre de choses. Qui plus est, il fallait le trouver ce poison ! Et ce n'était pas chose aisé pour un paysan elle savait de quoi elle parlait. Pourtant il était vrai que leur présence ici ce soir, était un peu intrigante. A moins que la mort de Fordred ne leur importe peu car on leur avait déjà promis un autre travail ? Encore une fois ses pensées se tournèrent vers Eogur. Ne se disputait-il pas avec Fordred pour une sombre histoire de ... terre ? Et s'ils étaient eux aussi complices ?

En ce qui concernait Jon, elle ne préféra pas se prononcer. Même si c'était lui personne ne pourrait le prouver, il était un étranger et n'avait aucune raison d'en vouloir à ce rohirrim. Alors il était peut-être inutile de chercher de ce côté. Pourtant il y avait quelque chose d'étrange de ce côté-ci, c'était indéniable. Peut-être pourrait-elle mettre le doigt dessus un peu plus tard. En attendant elle espérait que ses réflexions étaient les bonnes.
En attendant il fallait attendre de nouveaux récits et réactions afin de s'assurer de ne pas faire de bêtises. Après tout, qu'arrivera-t-il au coupable s'il est découvert ? La jeune femme préféra tout simplement ne pas y penser.

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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyVen 18 Jan 2013 - 5:32
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Les accusations qu'Eogur avait lancées sans vraiment s'en rendre compte avaient fait s'abattre sur tout le groupe un profond sentiment de malaise, que rien ne semblait pouvoir dissiper sinon le récit de la vérité, ou bien les aveux du coupable, même si cette dernière option n'était pas envisageable dans l'immédiat. Jon, le cavalier du Gondor, leva la tête en même temps que tout le monde. Chacun essayait de lire dans le regard de l'autre un signe, un indice qui permettrait d'affirmer qu'il avait quelque chose à se reprocher. Mais c'était peine perdue, car comment discerner la vérité quand chacun ici se défendait pour ne pas risquer d'être accusé à tort...ou à raison ?

Jon s'attarda dans les yeux d'Eliah et d'Ivy, qu'il avait conduites jusqu'à l'auberge, et qu'il avait bien du mal à considérer comme coupables, malgré les éléments qui jouaient en la défaveur de la première...et le fait qu'elle avait vraisemblablement des doutes à son sujet. Que pouvait-elle penser de lui en cet instant ? Impossible de le savoir, mais il espérait qu'elle ne les prononcerait pas à voix haute. Elle avait déjà bien assez attiré l'attention sur lui en émettant de simples doutes... D'ailleurs, sa réponse n'avait pas semblé les laisser indifférentes, car au vu de la manière dont elles s'étaient expliquées, un peu trop froidement et avec guère assez de conviction, il était évident qu'elles le soupçonnaient. Jon espérait simplement qu'elles ne parviendraient pas à convaincre les autres clients de l'auberge.

Outre Eliah, qui pouvait avoir des choses à se reprocher, il y avait Ivy qui, elle, avait l'air sincère. Elle voyageait avec sa fille, qui semblait effrayée par les proportions que prenaient cette soirée désormais gâchée pour tout le monde, et qui paraissait vouloir disparaître derrière sa mère. Mais une mère n'était-elle pas capable de tout pour protéger son enfant ? Jon chassa cette dernière pensée de son esprit. S'il partait de cette manière, alors chacun avait un mobile excellent pour tuer son prochain. S'il se mettait à accuser Ivy de cette manière, il ne gagnerait rien car personne ne le suivrait, et il se retrouverait au contraire accusé par tous. Ce n'était pas ainsi qu'il avancerait dans sa quête d'un coupable.

Pendant ce temps, les deux femmes menaient l'enquête de manière admirable. Avec une logique imparable, Ivy considéra que la bière n'était pas empoisonnée pour tout le monde, ce qui aurait peut-être dû les rassurer. Cependant, personne n'osa de nouveau toucher à son breuvage, pas même le mercenaire apparemment détaché de la conversation, mais qui en réalité n'en perdait pas une miette. Sur son visage marqué, un petit sourire flottait de manière énigmatique. On aurait dit qu'il trouvait cette recherche du coupable idéal tout à fait ridicule, et il avait l'air pressé d'aller se coucher. Mais quelle pouvait bien en être la raison ? Etait-ce parce qu'il était méprisant et qu'il se riait des efforts fournis par tous pour trouver la vérité, ou bien parce qu'il se satisfaisait à voir les autres clients se débattre dans la mauvaise direction. Effectivement, pour l'heure, il n'avait pas été inquiété.

Ce n'était pas le cas de la barde, qui avait suivi les débats à distance, tout en demeurant parfaitement consciente qu'ils allaient à un moment ou à un autre se centrer sur elle. Les accusations de la voyageuse du Gondor n'avaient rien arrangé, et avaient considérablement accéléré les choses. La première question vint de la part de Ivy, qui lui demanda de tout raconter en détail, appuyée en cela par Eliah qui cherchait à la soutenir. Eogur, de son côté, avait croisé ses bras et fixait la musicienne avec une attention soutenue. Le simple poids de son regard avait de quoi déstabiliser, mais la femme blonde avait l'air de ne pas s'en préoccuper outre mesure. Assise en tailleur sur une table, son luth posé sur ses genoux, elle semblait incroyablement détendue. Pourtant, elle avait un caractère assez fort, et elle estimait qu'elle n'avait rien à raconter à ces individus qui l'accusaient sans la moindre preuve. Elle passa une main délicate, une main d'artiste dans ses cheveux tressés avec soin, et répondit d'une voix douce, teinté d'un accent incontestablement nordique, mais pas désagréable à l'oreille :

"Je n'ai pas envie de vous raconter quoi que ce soit."

Eogur poussa un cri de rage triomphal, qui couvrit l'indignation exprimée par tous en cet instant. Il tendit son doigt dans la direction de la barde, qui affichait un petit sourire d'autosatisfaction des plus insupportables :

"Ah ! Voyez-vous ça, c'était donc la barde ! Espèce de...Tu vas voir ce qu'on fait aux meurtriers, ici !"

Eogur s'avança tel un taureau, sans prendre le temps de s'interroger du pourquoi la barde semblait aussi détendue alors qu'on lui fonçait dessus. Le rohirrim lui rendait au moins trente livres, et elle était assise sur une table, dans l'incapacité de s'enfuir, et visiblement pas pressée de le faire. Soudain, un éclair argenté. Un poignard fit son apparition dans la main de la barde, et se glissa sous la gorge de l'homme, qui interrompit net sa charge, ne s'autorisant même pas à déglutir. Le fil de la lame était soigneusement entretenu, et semblait acéré comme jamais. Au moindre faux-pas, c'était la mort assurée pour Eogur.

Devant cela, Jon se leva brutalement, portant la main à son épée et commençant à la dégainer. Le mercenaire aussi avait bondi, une main sur le fourreau, pas loin d'être prêt au combat. La tension venait de monter d'un cran, tandis que les armes commençaient à faire leur apparition. Pendant ce temps, la Gondorienne avait reculé de plusieurs pas, désireuse de se positionner hors de portée des protagonistes de ce qui pouvait rapidement se transformer en un bain de sang. Elle avait été rapidement imitée par le couple. Ils avaient quitté leur siège, et étaient venus se placer près d'Ivy et Eliah, considérant probablement qu'elles ne risquaient pas de les agresser. Mais ce faisant, ils s'étaient rapprochés de la porte de manière notable.

Pendant un bref instant, tout resta en suspens, chacun cherchant à savoir ce que prévoyait de faire la barde avec son poignard. Si elle tuait Eogur, elle serait confrontée à un mercenaire et à un chevalier du Gondor, mieux armés et peut-être mieux entraînés. Peut-être ? Peut-être. Peut-être car si elle était une tueuse expérimentée, combattre avec un simple poignard ne lui poserait aucun problème véritable. La porte qui se trouvait non loin de Eliah et de Ivy représenterait, en ce cas, leur seule chance de survie. Mais ils n'en étaient pas là, et malgré la tension qui régnait dans la pièce, le sang n'avait pas encore coulé. Alors, Jon prit la parole d'un ton à la fois ferme et apaisant :

"Ecoutez...Nous sommes au moins deux ici à pouvoir vous arrêter si vous essayez de fuir. Ne faites pas n'importe quoi. Rangez ça, et répondez à nos questions. Si vous n'avez vraiment rien à vous reprocher, alors vous n'avez rien à craindre."

La femme du Nord fronça ses sourcils fins, et ses lèvres rouges affichèrent une moue courroucée. Elle semblait vraiment détester être plongée dans cette situation. Son regard s'égara sur l'épée de Jon et celle du mercenaire, contre laquelle il était vrai qu'elle aurait bien du mal à rivaliser. Elle tourna ensuite la tête vers Ivy, Eliah, Nerwa, le couple et la Gondorienne. Elle se rendit compte, en lisant dans leurs yeux, qu'elle leur faisait peur, et qu'elle ne se rendait pas service. Si elle persistait dans son entêtement, à part en tuant tous les témoins, elle s'exposait à une mort certaine. Finalement, elle lâcha entre ses dents :

"Qu'il ne s'approche plus, alors."

Elle faisait explicitement référence à Eogur, dont la véhémence avait été calmée assez rapidement par la vivacité et l'adresse de la femme du Nord. Celui-ci n'osait pas bouger, mais il était clair, à voir ses mains levées, qu'il était prêt à faire un effort pour se calmer si elle acceptait de lui laisser la vie sauve. Constatant qu'il avait compris la leçon, elle abaissa son arme, et la rangea dans un étuis discret situé sur son épaule, manche vers le bas, habilement caché sous son veston. Eogur, passa des doigts précautionneux sur sa gorge, pour s'assurer qu'il n'avait pas été coupé, mais la femme semblait manier son arme avec beaucoup de contrôle, et il n'avait pas été blessé à part dans son amour-propre. Cependant, sitôt qu'elle eût rengainé, il retrouva son agressivité verbale :

"Alors ! Racontez-nous ! Qu'est-ce que vous attendez ?"

Elle lui jeta un regard noir, mais déclara quand même :

"J'étais en train de faire une pause, un peu avant que vous arriviez, Eogur, quand il s'est approché de moi. Au début, j'ai cru qu'il venait me donner un peu d'argent. C'est ce que font les gens normaux, d'habitude. Mais lui, il voulait parler. Ca ne m'a pas dérangé, tant qu'il me laissait tranquille. Mais à un moment, il m'a proposé de le suivre dehors. Dans ses yeux, on voyait tout de suite où il voulait en venir. J'ai refusé, mais il a insisté. Je ne voulais pas faire de scandale à l'intérieur, donc je l'ai suivi à l'extérieur. Je ne pense pas qu'il s'attendait à un coup de genou à cet endroit, et je l'ai abandonné plié en deux. C'est tout ce que j'ai à dire, sinon que c'était un beau salaud."

Eogur avait les mâchoires serrées, et son indignation n'avait fait que croître tout au long du récit de la barde qui visiblement savait se défendre aussi bien avec les lames qu'avec les mots. Son récit semblait simple, et elle ne présentait rien qui pouvait indiquer qu'elle avait eu une bonne raison de tuer Fordred. Pourtant, Eogur ne semblait pas convaincu. Il la détailla attentivement, avant de demander :

"Montrez-moi votre main."

Elle semblait prête à lui lancer quelque chose de particulièrement grossier, mais en voyant que Jon et le mercenaire étaient toujours debout, prêts à intervenir, elle jugea préférable de ne pas envenimer la situation. Elle tendit sa main, tout en restant concentrée sur le rohirrim. Ce dernier semblait absorbé par quelque chose, qui lui tira un sourire de satisfaction :

"Et ces marques, sur votre poignet ? C'est quoi ? Il semblerait que vous ayez eu plus de mal à vous défendre que vous le laissiez croire, non ? Et puis cette chanson, que vous chantiez tout à l'heure...De quoi parlait-elle déjà ?"

Cette fois, ce fut au tour de la barde de serrer les dents. Elle semblait vouloir s'enfuir sans donner d'explications, mais elle savait qu'elle serait rapidement arrêtée par les deux hommes armés, qui n'hésiteraient pas à la ramener de force, ou à la tailler en pièces si elle résistait. Pour autant, elle ne souhaitait pas en dire davantage, ce qu'exprima avec force son visage fier :

"Pas question que j'en dise davantage sur ma vie privée à ce tribunal populaire. Surtout pas à un type violent qui traîne avec un salaud qui est mieux mort que vivant !"

"Catin, je vais te faire ravaler tes paroles !" Cria Eogur.

Il s'interrompit en voyant autour de lui bouger simultanément la main de la barde qui glissait vers son arme, le mercenaire qui s'approchait par sa gauche, et Jon par sa droite. Se sentant acculé et menacé, il se retourna vers les deux hommes qui le fixaient durement :

"Coupable ou pas, si elle continue à cracher sur les morts, c'est elle qui va finir mal, c'est clair ?"

Le rohirrim affronta du regard toute l'assistance, notamment les hommes armés, mais aussi Ivy et Eliah, qui pour l'heure avaient semblé plutôt contre lui. Etait-ce pour les convaincre de sa bonne foi, ou bien parce qu'il se sentait progressivement découvert, et qu'il tentait le tout pour le tout afin de se sauver ? Cette fois encore, c'était difficile à dire.

Rompant alors le silence gênant qui s'était installé dans la pièce, Eliah intervint en changeant complètement de sujet. De toute évidence, elle était absorbée par une réflexion toute personnelle, et sa question eut le don de désarçonner quelque peu Eogur, qui demeura coi un instant. Tous les regards se tournèrent vers lui. On aurait dit qu'il cherchait à toute vitesse à comprendre quelles étaient les implications de sa réponse, pour trouver celle qui était la bonne à offrir. Mais il était si surpris que cela ne menait à rien. Sentant qu'il devait dire quelque chose, il lâcha :

"Oui...Enfin non, nous sommes restés assis tous les deux, et nous avons parlé..."

"Menteur ! Siffla la Gondorienne. J'étais juste à côté de vous, et lorsque ma pièce a roulé sous votre table, il s'est levé pour la ramasser et me la rendre."

Eogur devint blême, et se mit à bafouiller :

"C...Comment oses-tu, p...paillarde !?"

Tous les regards étaient désormais braqués sur lui. Il tremblait de tout son être, comme secoué par cette accusation qui le compromettait terriblement. On aurait dit qu'il allait lui sauter à la gorge, tant la rage semblait l'aveugler. La Gondorienne recula à nouveau, anticipant une éventuelle agression, et cherchant du soutien dans le regard des autres personnes présentes. En réagissant de la sorte, il apparaissait comme quelqu'un aillant des choses à cacher. Pourtant, il focalisait toute sa colère contre la Gondorienne qui avait prononcé ces paroles. Dernière chance pour un homme acculé, ou bien véritable incompréhension de la situation qui se présentait à lui ?


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptySam 19 Jan 2013 - 12:06
Après avoir pris connaissance du bien être de l’aubergiste, cela confirma le soupçon qu’Ivy avait. La bière ne fut empoisonnée pour tout le monde. C’était bien uniquement celle de Fordred qu’il le fut. Cela mettait bien en évidence que seul lui était visé et nul autre personne. Lors ce que Jon s’attarda sur Eliah et Ivy, cette dernière compris qu’il ne savait s’il devait avoir entière confiance en elles ou pas, ce qui émit un sentiment réciproque à Ivy. Après tout que connaissait-elle de lui au final ? Etait-il vraiment un chevalier du Gondor ? Venait-il vraiment pour la première fois dans cette taverne ? Ivy se rendit compte qu’elle commença à soupçonner tout le monde, sauf Eliah en qui elle mit une confiance qu’elle ne comprit pas elle-même.

Soudain vint le moment ou la barde du s’exprimer. Tout le monde fut subjugué quand elle annonça qu’elle n’avait pas envie de raconter quoi que ce soit.

{C’était pourtant un moyen de se défendra} pensa Ivy, {ou un moyen d’annoncer le rôle qu’elle avait pu jouer dans ce meurtre.}

Alors que soudain, Eogur s’emporta, Ivy fut surpris de la dextérité de la barde dans le maniement du poignard. Ivy fut content de voir qu’au moins une personne avait osé riposter avec une arme aux gestes déplacés d’Eogur mais fut quand même ravi de voir que Jon commença à prendre son rôle de chevalier. Après ce bref remue ménage qu’il venait de se passer, Eogur réitéra la demande à la barde de raconter son histoire et celle-ci accepta.

Ivy appris de nouvelles informations pour le coup. Mais était-ce vraiment un mobile ? Elle en douta jusqu’au moment ou elle vit les poignées de la barde et qu’elle entendit Eogur refaire le même rapprochement qu’elle sur la chanson que la barde chantait à leur entrée dans l’auberge. Soudain Eogur s’emporta à nouveau, mais Ivy fut soulager en voyant les deux hommes bougés afin d’émettre un avertissement à son égard.

Ivy regarda la barde et lui dit :

« Je comprends que vous ne vouliez plus parler à Eogur, mais afin de pouvoir comprendre ce qu’il sait passer pourriez vous nous dire un peu plus. »

Soudain Eliah demanda si quelqu’un d’Eogur ou Fordred c’étaient levés et quand la réponse vint et qu’Eogur balbutia afin de donner la réponse, les soupçons d’Ivy se tournèrent également à nouveau envers Eogur. Ivy fut perdu entre la barde et Eogur. Qui des deux auraient voulu tuer Fordred et si ce ne fut aucun des deux.

[HRP : P.S. désolé pour la qualité du post mais du a certain fait familiale je n’ai pas vraiment la tête à cela et pour ne pas bloquer le RP j’essaierai de répondre quand je le pourrais.]
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyDim 20 Jan 2013 - 17:56
Eliah sentait que les choses avançaient mais qu'elles semblaient aussi se compliquer. Tout les regards étaient tournés à présent vers la barde dans l'attente de son récit. Mais à la surprise de tous elle refusa d'abord de conter l'histoire. Eliah pensait un moment qu'il lui serait peut-être plus facile de la chanter mais même si c'était le cas, son refus empli Eogur d'une hargne incommensurable. Il semblait presque heureux de trouver un coupable tout désigné, par omission surtout, mais un coupable. S'il ne se retenait pas, il jubilerai certainement. Cela fit froncer les sourcils à la jolie brune qui trouvait ce comportement totalement abjecte. Cet homme ne lui inspirait décidément pas confiance.

Il s'était déjà dirigé vers la barde avec une vitesse incroyable et une intention peu louable. Personne ne put faire un geste pour l'arrêter mais sans qu'Eliah ne comprenne pourquoi il stoppa net sa course. Lorsqu’elle se pencha un peu sur le côté afin d'apercevoir le pourquoi du comment, elle aperçut une lame briller au niveau de son cou. Stupéfaite et effrayée elle porta ses mains à sa bouche afin d'étouffer un cri. La barde était-elle finalement une tueuse ? Les gens pouvaient être définitivement surprenants. Mais la barde ne fut pas la seule à réagir car Jon ainsi que le mercenaire s'étaient rapprochés, la main sur leurs armes. Au moindre mouvement de la barde ou d'Eogur, elles seraient tirées.

Ainsi comme le pensait Eliah, les choses devenaient de plus en plus délicates. Quand certains se rapprochaient de la barde et d'Eogur pour une protection incertaine, d'autres se réfugièrent plus loin comme la gondorienne pour être hors de portée des éventuels combats qui se déclencheraient. Jon prit alors la parole pour sommer la barde de se calmer mais il y avait comme un flottement dans l'air. Un malaise qui avait prit en tout cas, la brunette. Comme si quelque chose n'allait pas et ne coulait pas de source. Mais avant qu'elle ait pu y réfléchir un peu plus, la barde prit la parole et finit par accepter la requête devant les regards menaçant des hommes armés. Oui elle allait raconter son histoire.

C'est tout ce que la demoiselle attendait. L'histoire et la vérité. Finalement à bien y réfléchir, en venant ici ce soir, elle pensait en apprendre un peu plus sur des inconnus et connaître des histoires incroyables qui lui feraient connaître un peu le monde. Et c'était exactement ce qui était en train de se passer. Non ce n'était certes pas ce à quoi elle s'attendait, non elle aurait préféré des histoires qui finissaient bien et ou le méchant était toujours le perdant. Elle ne pensait pas non plus être l'une des protagoniste de l'histoire. Mais même si ce qu'elle entendait ne lui plaisait guère, c'était la vérité et c'était des histoires. La vie n'était alors pas aussi magnifique et pleine de bonnes choses comme elle l'avait rêvé. Non il y avait aussi des choses désagréables. Très désagréables mais c'était la vie.

Eliah écouta le récit de la barde avec attention, ne manquant aucun de ses mots. Elle savait raconter les histoires, après tout c'était un peu son métier. Alors on se sentait comme présent, comme si l'on avait vécu la scène et la brunette ne manqua pas de frissonner. Alors la gondorienne disait vrai. Fordred n'était qu'un rustre qui ne récoltait que ce qu'il avait semé. Un moment, Eliah fut tenté de le déclarer. *Et voilà ! Puisqu'il n'a eu que ce qu'il méritait, il ne servait à rien de s'attardait plus qu'il n'en fallait!*. Mais évidemment, il lui suffit d'un seul regard jeté sur Eogur pour se convaincre de se taire.

Quoi qu'il en soit, après ce récit Eliah n'avait plus aucune envie d'accuser la barde. Non, elle ne la pensait pas coupable, même si au fond cela pouvait très bien être elle, puisqu'elle détenait un motif et bien que légitime tuer un homme était un crime. Mais peu lui importait. Au fond d'elle, solidarité féminine ou intuition de la même espèce, elle ne pensait pas que la barde ne puisse s'abaisser à de telles infamies. Et bien qu'elle se risque à ce genre de jeu, Eliah se disait qu'elle ne procéderait pas ainsi. Non si elle avait été à la place de la barde, ayant sa dextérité aux armes, elle aurait aimé le tuer ainsi pour lui montrer qu'il n'était pas le plus fort et que ses actions étaient mauvaises. Non décidément son coeur et ses soupçons ne la poussaient pas à accuser cette femme.

Et quoi qu'en disait Eogur, les marques sur ses poignets ne prouvaient rien si ce n'était l'horreur qu'elle avait vécut quelques heures auparavant. Et lorsque la barde décida se taire Eogur décida de l'insulter et de nouveau s'énerver. Fort heureusement Jon et son acolyte étaient là pour lui faire signe de stopper ses mauvaises intentions. Indignée par ce comportement, Eliah ne préféra rien dire pour le moment encore. Eogur lui aussi méritait une bonne leçon ! Et elle le pensait du fond du coeur. Mais alors que la confusion générale régnait, Eogur répondit à Eliah. Elle crut un moment qu'il ne répondrait pas, se retrouvant au pied du mur. Mais prit de court il du bien répondre. Et la réponse obtenue était exactement celle qu'Eliah attendait.

“Alors dans ce cas le ...”

Mais Eliah fut interrompue par la gondorienne qui venait de hurler qu'Eogur était un menteur. En effet elle soutenait que Fordred s'était à un moment levé pour lui rendre sa pièce. Plusieurs choses étaient fort intéressantes dans cet aveu spontané de la gondorienne. Eliah jeta son regard sur Eogur qui semblait tétanisé et plein de rage puis sur la gondorienne qui était à la fois fière et apeurée. Elle décida donc de s'adresser à la femme qui parlerait certainement plus facilement que l'homme. Après tout Eogur avait fait belle preuve de mauvaise fois durant toute cette soirée.

“Alors cela signifiait que vous deviez avoir le regard tourné vers leur table madame. Si vous me permettez une petite question... deux en fait. Tout d'abord, comment votre pièce s'est-elle retrouvée à terre près de leur table ? Et ensuite, si vous étiez proche d'eux comme vous le prétendez, ne vous rappelez-vous pas avoir vu quelque chose qui aurait pu vous alarmer ? N'importe quoi, un détail qui pourrait nous aider dans cette sombre affaire ?”

Eliah avait prit un ton doux et amical, pour ne pas que la gondorienne ne se braque et refuse de répondre à ses questions qui pourrait bien mettre un terme final à cette histoire. En effet Eliah trouvait cela suspect que la gondorienne s'installe si près d'une personne qu'elle n'appréciait pas et elle trouvait cela étrange qu'il ait eu la possibilité de ramasser une chose lui appartenant et qu'il soit allé lui ramener. Et si cela faisait partie d'un complot monté contre Fordred ? Après tout Eliah pensait encore qu'à part Eogur, personne n'était capable de ce forfait, techniquement parlant. Personne à part ...

“Au fait Jon !” s'écria Eliah en se tournant vers celui-ci. Elle lui fit un sourire timide avant de rajouter. “Peux-tu nous informer de l'état de santé de notre ami l'aubergiste ? J'aimerai être certaine qu'il soit mieux ou du moins que son état n'ait pas empiré...”

La question d'aspect totalement innocente cachait en fait un soupçon. Oui Eogur ou l'aubergiste. Voilà les deux personnes qui pouvaient empoisonner un verre sans que Fordred ni qui que ce soit ne s'en aperçoive. Si la gondorienne était près d'eux et qu'elle les observait, elle avait alors peut-être vu quelque chose. Et si ce n'était pas le cas, cela s'était passé lorsque son attention avait été perdue. A moins qu'elle ne soit une complice !
Tout se mélangeait dans la tête de la jeune femme qui avait une peur bleue de désigner un coupable qui n'en fusse pas un. Mais elle ressentait aussi un petit pincement au coeur qu'elle ne savait expliquer. Car elle n'avait jamais vraiment ressentie d'adrénaline encore de sa vie. Ce petit pic d'excitation quand vous étiez sur le point de toucher au but et de gagner.

La jeune femme tira une chaise et s'installa. Après tout s'il fallait encore attendre autant le faire de manière confortable. Tout un petit groupe s'était formé autour d'Ivy, de Nerwa et d'Eliah. Il fallait dire que depuis le début des “festivités” c'était elles qui menaient un peu les débats. Personne d'autre n'avait vraiment prit les devant pour faire avancer les choses. Si ce n'était Jon peut-être. Pourquoi, Eliah n'aurait su l'expliquer, mais peut-être justement parce qu'ils étaient étrangers à ce petit coin ? Parce qu'ils venaient du dehors et qu'ils n'avaient rien à perdre ni à gagner à part leur liberté. Eliah était peut-être une rohirrime, mais ici elle se sentait bel et bien comme une étrangère. Pourtant elle avait aussi hâte de sortir d'ici. Pour aller où elle ne le savait guère, mais hors de question de rester ici avec ces personnes après une soirée pareille !

Même si le coupable était arrêté ! Ce serait bien trop étrange ! Mais lorsqu'elle tendit l'oreille, elle entendit que le vent s'abattait encore sur la porte et menaçait d'attaquer. Si on l'ouvrait encore ... puis quelque chose revint en tête de la jeune femme. Oui, un évènement avait détourné l'attention de tous, c'était la sortie de Jon. Lorsqu'il avait ouvert la porte et que le vent s'était engouffré tel un taureau en charge. Se passant une main sur le visage, puis dans les cheveux, elle soupira. La gondorienne n'avait peut-être rien vu finalement. Mais il y avait tellement de facteurs en jeu, le moment où l'aubergiste avait servit la bière, le moment ou Fordred était tombée... qu'Eliah était tout simplement perdu.

La jeune femme fit alors quelque chose qu'elle ne faisait pas habituellement. Fixant sa bague, elle aperçut la petite croix gravé sur le côté. Elle passa un doigt sur celle-ci et ferma les yeux un moment. Silencieusement, elle se mit à prier pour un dénouement rapide et favorable. Cette situation ne pouvait pas durer éternellement. Quand elle rouvrit les yeux les choses n'avaient pas vraiment changées mais peut-être que les paroles des uns et des autres pouvaient donner l'ultime réponse qui pourrait tout arranger. Ensuite ce qu'ils feraient du coupable, ce n'était pas ses affaires ! Du moins elle espérait que ça ne le soit pas...
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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyLun 21 Jan 2013 - 1:14
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Masque de crispation, le visage de la femme au luth était contracté, tandis que ses yeux allaient et venaient de droite à gauche, lentement, évaluant les options. La barde se sentait cernée, entre ces hommes armés qui avaient l'air de vouloir la protéger au moins autant que de vouloir l'empêcher de partir, Eogur qui semblait à deux doigts de lui sauter à la gorge, et toutes ces questions qui lui pleuvaient dessus. Elle aimait raconter des histoires, certes, et elle était même assez bonne pour en inventer à partir de pas grand chose. Un petit élément du réel pour donner de la crédibilité, et elle était capable de broder autour, de manière incroyablement réaliste. Mais elle détestait parler d'elle, de son passé, et de toutes ces choses désagréables qui aussitôt vécues devaient être oubliées.

Une notion que visiblement, personne ne comprenait, et qui la dérangeait souverainement. Pour autant, elle savait que sa tête était en jeu, et si elle ne voulait pas se retrouver accusée par toute cette assemblée qui cherchait à condamner quelqu'un à tout prix, elle se devait de parler, de dire quelque chose. Sans cela, elle risquait la potence, et peut-être même le lynchage. Mourir ne faisait pas partie de ses plans du moment, et elle avait d'autres objectifs à atteindre avant ça.

Ruminant ces pensées, elle tourna les yeux vers Ivy, qui l'invitait à parler à elle plutôt qu'à Eogur. C'était une solution comme une autre, mais à part à s'exiler dans une pièce à l'écart pour lui confier ses secrets, elle serait tout de même contrainte de rester là. Quoi que dans un certain sens, si elle devait aller à l'écart, elle aurait alors plus de chances de s'échapper. Cette pensée traversa son esprit, et elle se dit que peut-être était-ce la solution. Oui. Filer en douce, par une fenêtre ou une porte dérobée, récupérer son cheval et galoper vers le Nord, sa terre natale, pour échapper aux accusations. C'était mesquin, mais elle était mesquine, et cela ne lui posait pas plus de problèmes que ça.

D'autant plus que quoi qu'il arrivât, quelqu'un serait mis à mort à l'issue de cette conversation. Peut-être même avant la fin, à en juger par le regard cruel d'Eogur. Il fallait donc se protéger, essayer de s'en sortir, et survivre avant toute chose. La barde fronça les sourcils. Oui. Survivre. Même si cela devait impliquer de voir les gens autour d'elle s'entredéchirer, elle ne pouvait pas imaginer mourir pour l'un d'entre eux. Elle aimait trop sa propre vie, et même si ils avaient l'impression que ce procès les avait rapprochés, elle se sentait encore loin de les considérer ne serait-ce que comme des gens dignes d'intérêt. Une voyageuse du Gondor, une voyageuse du Rohan, une fille et sa mère, un soldat, un mercenaire, un aubergiste, un couple, un type violent et un cadavre. Ils n'étaient que les figurants de la pièce macabre que constituait sa vie.

Et pourtant, elle se retrouvait prisonnière de la situation, sans pouvoir s'en sortir honorablement. Dire la vérité, c'était hors de question. Elle avait bien trop de choses déplaisantes à dire sur elle-même pour se livrer à des inconnus, qui allaient très probablement mal interpréter ce qu'elle avait sur le cœur. Elle avait toujours vécu seule, s'en était sortie seule, avait survécu seule. Elle n'estimait pas avoir besoin d'eux pour avancer, et encore moins s'ils la menaçaient d'une mort certaine. Non.

Résolue à ne pas leur raconter quoi que ce soit d'important, elle devait toujours trouver quelque chose à leur dire. Elle lisait dans le regard de Ivy et de Eliah une curiosité teintée d'intérêt, mais - étonnamment - pas de méchanceté. Voulaient-elles réellement l'aider ? La croyaient-elles innocente ? A moins que ce ne fût une ruse parfaitement orchestrée pour la pousser aux aveux, afin de mieux la condamner. Dans le doute, ne valait-il pas mieux faire preuve de davantage de prudence que d'ordinaire ? Oui, très certainement...

Elle avait décidé du cap à suivre, il lui restait dorénavant à choisir le moyen d'y arriver. Le mensonge semblait être l'option la plus intéressante, mais il ne fallait pas leur servir quelque chose de trop gros, ni de trop peu subtil. Certes, ils n'étaient pas des habitués du genre, mais si elle leur disait qu'elle avait coincé ses mains en réparant son luth, ils risquaient de ne pas la croire pour deux sous. Bon. Il fallait trouver autre chose, une histoire qui puisse les émouvoir et les repousser vers un autre coupable idéal.

Réticente, cependant, à accuser quelqu'un qui serait condamné à mort, elle décida de faire attention à ses mots, et de n'incriminer personne. Elle ne souhaitait pas voir un innocent condamné sur un mensonge, pas plus qu'elle ne désirait prendre sa place. Aussi, elle décida de leur servir ce que son esprit venait de concocter, une base un peu fragile sur laquelle elle allait ériger une histoire qu'elle espérait sans faille :

"Il y a bien des choses qui se sont passées, entre Fordred et moi, mais je jure que je ne l'ai pas tué. Je vous prie de me croire ! Nous sommes effectivement sortis, mais j'ai menti sur le pourquoi. En fait, ce n'était pas pour éviter de faire un scandale ici, mais...c'était parce que je n'avais pas le choix. Il m'a dit que si je ne lui obéissais pas, il irait parler à l'aubergiste, et que je n'aurais pas le droit de rester ici. Je...Avec ce froid dehors, comprenez ! Je n'avais pas le choix ! Alors nous sommes sortis, et il s'est rapproché de moi. Il a...(elle s'interrompit, sa voix s'étant brisée d'émotion. Elle était sur le point de leur dire ce qu'il avait fait, mais son mensonge ressemblait trop à la vérité à son goût). Il a...attrapé mes poignets, et je ne pouvais plus bouger, et...

Si je n'avais pas réussi à me défendre...les choses auraient sans doute mal tourné pour moi. J'en ai profité pour rentrer à l'abri, mais je n'ai rien dit ! J'ai eu peur qu'il mette sa menace à exécution ! Je jure que c'est la vérité ! Nous en sommes resté là, et quand il est revenu dans la pièce, il ne m'a pas adressé un regard. C'était juste avant que vous n'arriviez, Eogur...
"

Faute de pouvoir mieux convaincre son auditoire, la barde s'arrêta là. Elle avait dit assez de choses pour qu'ils la croient, et il était certain qu'elle avait vécu une expérience traumatisante avec Fordred, comme en témoignaient les petites larmes qui étaient apparues au coin de ses yeux, et qu'elle s'empressa de chasser en un geste qu'elle voulait aussi naturel que possible. Elle ne voulait pas paraître faible, elle ne voulait pas qu'on la prît en pitié. Elle voulait simplement continuer à voyager, qu'on la laissât tranquille et qu'on lui autorisât à chanter pour gagner un peu d'argent. C'était tout. La barde tourna ensuite la tête pour écouter la réponse fournie par Eogur à la question de Eliah. Elle sourit en voyant comme il semblait bien en peine de trouver quelle était la réponse correcte à donner pour se disculper. Attitude étrange et ironique de la part de quelqu'un qui réclamait à grands cris la vérité. Et sitôt après qu'il eût répondu, la Gondorienne vint contester son affirmation, l'acculant encore un peu plus. Il enrageait visiblement. Un vrai plaisir.

Rien n'aurait pu mieux le secourir que l'intervention de Eliah, qui se tourna vers la femme du Gondor. Celle-ci, un peu surprise par la question, demeura interloquée un moment. Elle ne comprenait pas véritablement où son interlocutrice voulait en venir, mais comprit que cela participait à résoudre cette énigme. Elle jeta un bref coup d'œil à Eogur, qui la fixait toujours avec une fureur à peine retenue par la présence de Jon et du mercenaire. Cette simple vision la fit trembler. Elle était partagée entre dire la vérité, et affronter une nouvelle fois la colère et la brutalité du Rohirrim, ou bien ne rien dire et passer pour quelqu'un ayant des choses à cacher. Jugeant que, dans la situation présente, Eogur n'était plus en mesure de la violenter, elle commença d'une voix un peu tremblante :

"Ou...Oui...J'ai bien vu qu'ils étaient en train de se disputer...Ils parlaient de terres, d'argent. Ils semblaient contrariés, tous les deux. Qu...quant à ma pièce, j'étais en train de me préparer à payer le repas. Je...Je tremblais si fort que je l'ai fait tomber. Oh par les Valar, il a fallu qu'elle roule sous leur table. Alors il s'est levé et il l'a ramassée, puis il me l'a rendue. Je...Il voulait me revoir...Il en a profité pour me demander dans quelle chambre j'étais...J'avais tellement peur ! Je n'ai pas vu ce que faisait Eogur, je le jure. Il aurait pu faire n'importe quoi pendant ce temps. J'étais tétanisée !"

Machinalement, elle avait utilisé le passé pour s'exprimer et raconter ce en quoi avait consisté sa rencontre avec Fordred : "je tremblais...", "j'avais peur", "j'étais tétanisée". Mais en réalité, ce sentiment semblait ne pas l'avoir quittée, et elle était toujours prostrée, les mains jointes et ramenées contre sa gorge, comme pour se protéger contre un souvenir particulière vivace, odieux et insidieux. On aurait dit qu'elle était gelée, broyée par un froid intérieur qui s'escrimait à la paralyser. Elle semblait un peu plus effacée à chaque fois qu'elle posait les yeux, presque involontairement, sur le corps sans vie de Fordred, comme si elle se demandait : "est-ce qu'il est vraiment mort ?", "est-ce que tout est fini ?".

Guérir les blessures de l'esprit demandait beaucoup de temps...pour peu que cela fut possible. Il y avait des choses que l'âme ne pouvait pas gérer normalement, et cela réapparaissait ensuite sous forme de folie, ou tout du moins ce que les autres interprétaient comme folie. Y avait-il folie à se cacher derrière un masque pour échapper aux horreurs de la vie ? La réponse pouvait sembler évidente, mais elle ne l'était pas. Elle n'était jamais aussi simple que oui ou non.

Oubliant tout cela pour se concentrer sur l'affaire en cours, la voyageuse du Gondor fut surprise de voir que Eliah avait encore une fois changé de cible pour ses questions. Elle s'était tournée brutalement vers le cavalier du Gondor, Jon, pour lui demander comment allait l'aubergiste. Ce dernier, toujours à terre, avait réussi à trouver une position un peu plus confortable, dos au comptoir. De là, il observait tout le monde sans être vu, et il n'était pas vraiment concerné par les accusations. Pratique. En sentant tous les regards se tourner vers lui, il changea soudainement d'expression, portant sa main à son estomac et affichant brutalement une grimace de douleur, comme s'il était pris de crampes d'estomac. Coïncidence ou réelle tromperie ? Difficile à dire. Jon ne prit même pas le temps de se retourner. Il semblait un peu contrarié par la question, et il répondit assez sèchement :

"N'ai-je pas dit qu'il allait bien ? Je croyais que nous avions conclu qu'il n'était pas empoisonné."

Décidément, il semblait quelque peu crispé à chaque fois qu'Eliah s'adressait à lui. Il fallait dire qu'elle avait un don pour l'interpeler à chaque fois qu'ils parlaient d'autre chose, et qu'elle semblait le suspecter de quelque chose...à moins que ce ne fût parce qu'elle était perplexe, et qu'elle cherchait un coupable particulier. Jon lut dans son regard qu'elle cherchait sincèrement à trouver qui pouvait bien être responsable du meurtre, mais elle semblait ne pas vouloir condamner un innocent...Et pourtant, elle revenait toujours à lui. Très étrange. A moins qu'il se trompât complètement, et qu'elle ait une toute autre idée en tête.

Or, dans sa question, elle s'intéressait non pas à lui, mais à la santé de l'aubergiste. Pourquoi posait-elle donc deux fois la même question ? Un éclair de compréhension passa dans les yeux du cavalier du Gondor, qui tourna à son tour la tête vers l'aubergiste. Dans les yeux de celui-ci, on lisait une certaine crainte. Mais crainte de quoi ? Crainte d'être mis sur le banc des accusés ? Il avait déjà été suspecté, en ce sens qu'il avait très bien pu empoisonner la bière...S'il avait su que celle-ci était propre à la consommation, aurait-il simulé un malaise pour que les soupçons s'écartassent de lui ? Etait-il ce genre de personne ? Son regard fuyant accrocha celui d'Eogur, qui déglutit péniblement. Un mince filet de sueur coulait le long de son front. Il n'était pas serein. Mais qui pouvait l'être en cette froide et venteuse soirée ?

Regardant tour à tour Ruben, Eogur, de manière quelque peu suspicieuse, puis Eliah et Ivy, avec un air désolé comme s'il s'excusait d'avoir réagi un peu abruptement, Jon croisa les bras, les sourcils froncés. Il fit de son mieux pour essayer de déterminer quels étaient les soupçons des deux femmes, qui semblaient en passe de trouver qui était le coupable. Il espérait que cette situation allait rapidement se régler, et qu'ils pourraient tous retourner à une vie normale. Il savait bien que dans cette situation, le criminel responsable du meurtre risquait d'être exécuté, mais pour l'heure, tant qu'il ne finissait pas au bout d'une corde, il pouvait s'estimer heureux. Vivre jusqu'à demain : c'était son souhait le plus cher en ce moment.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptySam 26 Jan 2013 - 13:39
La barde ... cette femme intriguait Eliah. Elle inspirait crainte et respect mais il y avait quelque chose en elle d'indescriptible, de mystérieux. Quelque chose qui ne laissait pas l'instinct de la demoiselle indifférent. Ce visage fin et discret, cette allure noble et cet air courroucé attirait la sympathie de la brunette autant que sa peur. Elle n'était pas sans détermination et il fallait se méfier de l'eau qui dort. Et pourtant en elle, Eliah voyait une sorte de modèle. Certes elle devait vivre par ses chansons et sa vie ne devait pas être rose tout les jours et pourtant ... elle emplissait d'envie la jeune femme car cette vie était faite d'aventure et de liberté. Et c'était tout ce à quoi aspirait la petite paysanne qu'elle était en ce moment.

Elle ne pouvait pas ou ne voulait voir une coupable en cette femme qui était pourtant une bonne suspecte bien plus que d'autres ne l'étaient dans cette salle. Mais toute cette mascarade était-elle vraiment nécessaire ? La barde ce serait-elle embarrassée de ce genre de détails ?
Mais le vent dehors qui grondait encore lui fit réfléchir un peu plus. Personne ne voudrait se retrouver là par cette nuit. Et personne n'avait envie de se faire jeter dehors ce soir là. Alors si elle avait attaqué Fordred de front cela aurait pu tourner mal pour elle. Eliah secoua la tête pour chasser cette idée. Elle était toujours assise, s'efforçant de remettre les choses au clair dans sa tête. Il lui restait encore quelques interrogations et espérait que la gondorienne ou Eogur lui-même, puissent lui fournir les réponses.

Les paroles que la barde venaient de prononcer semblaient sincères mais incomplètes. Comme si elle parlait à demi-mots ou sur le bout des lèvres. Comme si ce n'était que le sommet de la montagne qu'elle voulait bien montrer et qu'elle refusait de dévoiler ce qui se cachait en dessous. Une mine, une mine qui avait été creusée profondément, trop peut-être et qui cachait des créatures infâmes et dont le nom faisait froid dans le dos. Comme dans les histoires que ses frères lui racontaient parfois quand elle était petite pour lui faire peur et la dissuader d'aller se promener près des grottes qui se trouvaient dans la montagne non loin de son village. Tant de personnes cachaient la vérité ici, que la jeune femme commençait à croire que la vie en dehors de chez elle n'était faite que de solitude et de crainte. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait croire et voir et pourtant.

Malgré toute cette situation, quelque chose vint la déranger plus que tout dans ses réflexions. Quelque chose qui vint la frapper de plein fouet et qu'elle ne pouvait ignorer, car c'était humain, naturel et c'était physique. Elle avait soif. Elle n'avait que très peu bu ce soir et depuis qu'elle avait reprit la marche d'ailleurs et un bon verre d'eau ou d'hydromel lui ferait le plus grand bien. Pourtant, demander à boire dans cet endroit, dans ce moment crucial serait peut-être prit pour une insulte ou un affront. Elle se mordilla la lèvre alors et lorgna sur la chope de bière d'Ivy mais détourna les yeux aussitôt. Elle posa ensuite ses yeux sur le lait au miel de Nerwa et son corps lui fit subir les pires tortures. Avalant sa salive elle tenta de se concentrer de nouveau sur la scène qui se déroulait devant elle.

C'est alors que la gondorienne répondit, presque de bon coeur à sa question. Eliah avait l'impression que tout le monde ici, tous autant qu'ils étaient, essayaient de se trouver un alibi ou de se mettre hors de portée des accusations. Mais la femme semblait elle aussi sincère et la peur se sentait dans sa voix. Les évènements qui s'étaient passés ici ne devaient pas être beau à voir. Et cet homme, peut-être même ces hommes pouvaient faire régner la terreur sur leurs terres. Cela pouvait expliquer la raison de la peur qui se lisaient dans les yeux du couple qui travaillait pour Fordred. La raison pour laquelle ils étaient présents néanmoins était moins évidente. Au moins Frodred cesserait de faire du mal autour de lui. Mais Eliah trouvait étrange que, juste au moment où deux meilleurs amis se disputaient à propos de terres l'un deux meurt.

C'est pour cela qu'elle avait décidé de demander à Jon comment allait l'aubergiste. Oui la jeune femme revenait à ses premiers soupçons. Après tout, il y avait beaucoup trop de choses qui ne collaient pas dans cette affaire. Beaucoup d'alibi mais aussi beaucoup de raison de passer à l'acte. Et si finalement, celui qui semblait le plus innocent ne l'était pas tant que cela ?
Le chevalier du Gondor semblait sur la défensive et lui répondit quelque peu sèchement. Elle comprit au son de sa voix qu'il ne comprenait pas en quoi cette question pourrait les aider à quoi que ce soit et pourquoi elle ne cessait de changer de sujet ainsi. Eliah soupira et tourna les yeux vers l'aubergiste. Oui il bougeait encore et paraissait néanmoins très mal à l'aise. Il avait surement eut un excès de panique comme elle l'avait pensé au début mais rien à voir avec du poison.

“Je préfère m'en assurer Jon. On ne sait jamais après tout. Mais... justement, parlons de cet empoisonnement. Je ne sais pas pourquoi mais cet élément me perturbe. Eogur s'est levé si soudainement tout à l'heure, si rapidement quand Fordred est tombé...”

Elle jeta un rapide coup d'oeil sur Eogur. Elle aurait voulu amener les choses sans que celui-ci ne s'énerve encore une fois et ne s'en prenne à elle. Mais c'était peut-être impossible. Dire les choses de manière détournées ne ferait que faire comprendre et interpréter ses propos de travers, ce qui n'était pas une bonne solution. Elle pria alors pour que les épées soient tirées pour la défendre en cas de besoin. Eliah se tourna vers le principal concerné.

“Comment pouviez-vous savoir qu'il s'agissait de poison Eogur ? Et comment savoir si cela venait de la bière ? Après tout, je ne suis pas une experte mais le poison peut se trouver dans n'importe quoi d'autre. La nourriture aussi ! Vous avez tirez de rapides conclusions, un peu comme-ci cela était, et bien... une évidence ...”

La soif lui tiraillait la gorge et le fait de parler n'arrangeait pas les choses. A vrai dire, l'angoisse du moment lui donnait soif plus que la soif elle-même. Elle ramena une mèche rebelle derrière ses oreilles et attendit un moment, pesant le pour et le contre avant de lancer sa théorie. Elle releva la tête et se tourna doucement vers la jeune Nerwa.

“Tu ne m'en voudras pas si je te prends un peu de ta boisson n'est-ce-pas ? J'en ai besoin pour continuer. Et je n'ose gouter à d'autres breuvages présents sur cette table.”

Et sans même attendre la réponse de la petite, elle se servit et bu quelques gorgées de lait qui semblèrent la requinquer et lui faire énormément de bien. Le liquide coula dans sa gorge et le goût sucré et sauvage du miel adoucirent ses cordes vocales et contentèrent son palais. Elle se sentit un peu mieux, comme consolé. Elle posa le verre sur la table après avoir bu, sans plus se poser de questions sur ce qu'il pouvait réellement contenir, poison ou pas après tout, elle avait soif et en avait assez ! Il était temps de dire ce qu'elle avait à dire, que cela plaise ou pas...

“Eogur vous m'assurez que vous n'avez pas bougé de la table. Et la gondorienne me le confirme tout en donnant une nuance. Vous ne vous êtes pas absenté mais Frodred si. Cela signifie que c'est ce moment là qu'une personne aurait pu empoisonner son verre”.

Elle déglutit et sentit immédiatement les regards se tourner vers elle pour savoir ce que tout ceci signifiait. Ou voulait en venir la brunette ?

“Je veux dire par là, qu'il y a trois solutions. Soit on a mis du poison dans son verre, dans ce cas Eogur vous pouvez nous dire si vous avez vu quoi que ce soit. On ne peut passer devant vous sans que vous ne le remarquiez ! Mais si cela avait été le cas, vous nous auriez déjà fait part de vos doutes je vous fais confiance sur ce point” dit-elle calmement. Eogur sembla acquiescer de la tête.

“Ensuite, il est possible que vous n'ayez rien vu car ... enfin, après tout le doute est permis puisque nous avons des témoins disant que vous vous disputiez tout les deux et ... oui il est possible que ce soit vous qui ayez mis cette substance dans sa bière !”

La jeune femme avait lâché cela comme une une bombe qui éclata aux quatre coins de la pièce. Eogur devint rouge et elle avait l'impression qu'il ne tarderait pas à éclater alors que les visages changèrent tout autour d'eux. Sa théorie semblait plaire à certaines personnes, surtout celles qu'Eogur avait agressé au cours de cette soirée. C'est pour cette raison qu'elle enchaîna avant qu'on ne lui coupe la parole, ou pire, qu'on ne lui coupe la tête.

“MAIS !” cria la jeune femme un peu plus fort car de nombreux murmures venaient de traverser la salle. Des paroles d'indignation, d'autres d'acquiescement. En observant tout le monde elle pu voir rapidement que la barde était toujours impassible ainsi que le mercenaire. Que la gondorienne paraissait toujours effrayée et qu'Eogur paraissait se liquéfier sur place. Mais chacun semblait avoir quelque chose à dire sur le sujet.

“MAIS il y a une autre solution ! Peut-être que si Eogur n'a rien vu, c'est que ce poison était déjà présent dans le verre de Frodred quand il lui a été servit. Dans ce cas...” elle pointa un doigt en direction d'un endroit précis et désigna l'homme au sol qui ne cessait de se tortiller étrangement.

“Ce serait l'aubergiste qui aurait mit le poison à l'intérieur de la chope de bière. Je sais que tout à l'heure, je ne pensais pas qu'il puisse empoisonner ses clients et je le crois toujours. Mais il aurait pu tout simplement empoisonner Frodred, seulement Fordred...”

A partir de ce moment, plusieurs cris s'élevèrent dans la salle. Elle préféra rester assise à sa table, écouter les uns les autres et essayer de savoir si sa théorie était la bonne. Elle eut l'impression un moment d'être dans une arène au milieu des lions. Son coeur se mit à battre et sa main se rapprocha délicatement de sa ceinture et ses doigts cherchèrent le bout de sa dague. Elle était toujours là près d'Eliah, ne demandant qu'à être utilisée en cas de besoin. Cela la rassura un peu mais pas assez pour que son pauvre petit coeur ne se calme. La brune plongea son regard dans celui d'Ivy, cherchant du soutien. Elle s'en voulait quelque part de semer ainsi la zizanie et de donner des informations qui pouvaient peut-être accuser un innocent mais il fallait qu'elle le dise. Sinon jamais les choses ne bougeraient.

“Encore faut-il que Fordred soit réellement mort empoisonné, mais cela seul un guérisseur pourra nous le dire avec certitude...”

Elle avait dit cela pour personne en particulier. Elle était un peu comme absente, comme-ci tout ce qui se passait autour d'elle n'avait plus aucun sens. Alors elle éprouva une subite envie de rentrer chez elle et de retrouver son lit bien douillet. Elle regretta presque de ne pas avoir volé le cheval et de ne s'être pas enfuit dans la nuit et le vent. Personne ne l'aurait retrouvé car la neige aurait tôt fait de recouvrer les pas. Après quelques instants de réflexions personnelles, elle secoua la tête. Non ce n'était pas bien de penser une chose pareille. Elle trouverait un autre moyen d'avoir un cheval et de manière bien plus respectable que cela surtout pour une dame.
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Ryad Assad
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyJeu 31 Jan 2013 - 1:16
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Les choses commençaient à devenir véritablement sérieuses dans la petite auberge, alors qu'Eliah s'était mise en tête de passer à la vitesse supérieure. Jon s'en rendit compte peu à peu, tandis que les accusations se faisaient plus précises, que les questions se recentraient autour de quelques personnages clés de cette histoire. Il y avait clairement matière à réfléchir, mais surtout matière à s'interroger. Car après tout, parmi tous les gens présents, l'un d'entre eux avait probablement commis ce crime. C'était le plus logique, et surtout, c'était ce que tous avaient considéré comme vrai. Les autres possibilités avaient été écartées, pour des raisons pratiques. Nul n'aurait pu rentrer dans l'auberge pour empoisonner la chope de Fordred, et ressortir sans être ni vu ni reconnu par quiconque. Le tueur était donc forcément là, en train de s'inquiéter de son sort.

Le regard de Jon se plongea dans ceux des autres personnes, comme s'il cherchait un signe de culpabilité évident. Pas facile d'en trouver un car tous semblaient très sincères, mais surtout tous étaient en danger de mort. Le responsable risquait de perdre la tête s'il était démasqué, et cela lui donnait la possibilité d'échapper pour l'heure à la condamnation publique. Eliah, qui semblait se forger peu à peu une idée de qui pouvait bien être responsable de cet homicide, s'intéressa premièrement à Eogur, et à sa réaction assez violente quant à la bière qu'avait bue son compagnon de table désormais trépassé. Effectivement, il était intéressant de se demander ce qui avait bien pu le pousser à considérer que le poison était responsable de la mort de son ami. Jon plissa les yeux, et un grand silence se fit dans la salle, dans l'attente de sa réponse.

Le visage d'Eogur vira au rouge, tandis que la colère menaçait de lui faire dire n'importe quoi. Entre ses dents, il se contenta simplement de cracher, ses yeux fustigeant Eliah et Ivy, qui essayaient de le faire tomber :

"Une évidence !?"

Il éclata d'un rire presque dément, qui incita Jon à rapprocher sa main de son épée. Le mercenaire en avait fait de même, et les deux hommes échangèrent un regard entendu, avant de reporter leur attention sur l'actuel accusé, qui avait retrouvé une certaine contenance, à défaut d'avoir retrouvé son calme :

"Une évidence vous dites ? Mais...Mais bien sûr que c'est une évidence ! Pour tout le monde ici ! Tout le monde l'a vu tomber, en portant sa main à sa gorge ! C'est comme ça, quand quelqu'un est empoisonné ! C'est ça qui est évident ! Ou plutôt, ce qui crève les yeux, c'est que vous cherchez à m'accuser en dépit du...du bon sens ! Vous...Je..."

Un grognement sourd s'échappa des lèvres d'Eogur, lorsque Eliah se pencha vers Nerwa pour lui emprunter sa boisson. La jeune fille la tendit sans réserve, et la petite brune put se désaltérer quelque peu. Il était vrai que la situation les avait privés d'une collation bien méritée, et les avait forcés à parler plus que de coutume. Mais l'homme accusé et empli de colère vit cela comme une véritable agression. Il fronça les sourcils, et s'avança menaçant :

"Tu m'ignores, hein ? Garce ! Tu veux me faire condamner, hein ? Alors que c'est peut-être toi qui l'a tué ! C'est ça ? C'est toi et tu essaies de me passer la corde au cou ! HEIN !"

Eogur, les bras tendus tel un spectre dément, était à quelques centimètres seulement de toucher Eliah quand deux lames vinrent se poser presque délicatement sur son cou. La pointe de la première chatouillait sa nuque, tenue par le mercenaire, tandis que le tranchant de la seconde effleurait sa pomme d'Adam. L'homme sembla revenir à la réalité, et il s'immobilisa très rapidement. L'acier avait fait son apparition, et cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : des ennuis. Désormais que les lames avaient été tirées, l'étape suivante serait nécessairement sanglante et mortelle. Si les choses ne devaient pas terminer dans un bain sang, c'était maintenant ou jamais. Jon, d'une voix calme mais pleine d'autorité, déclara :

"Eogur, ressaisissez-vous, et regagnez votre place."

L'homme trembla de rage contenue, mais il accepta de reculer perceptiblement, les mains bien en évidence, comme pour prouver qu'il n'était pas animé de mauvaises intentions. Assumant désormais un rôle proche de celui d'arbitre, Jon ajouta :

"Eliah, si vous voulez bien poursuivre votre raisonnement, nous serions heureux de l'entendre."

Il adressa un sourire encourageant à la jeune femme, mais il ne cachait pas non plus son air désolé. Il avait douté d'elle, et peut-être même avait-il encore quelques interrogations à son sujet. Mais maintenant qu'il la voyait faire face courageusement à cette situation, il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir. Quant à Ivy et Nerwa, il hocha la tête dans leur direction, surtout à l'intention de la jeune fille. Il voulait qu'elle sût qu'elle pouvait compter sur lui pour la protéger, elle et sa mère, contre quiconque voudrait leur faire du mal. Après tout, il était chevalier, et c'était son rôle que de défendre les opprimés. Il ne les connaissait pas depuis longtemps, mais il avait l'impression qu'elles étaient de bonnes personnes, et elles ne méritaient pas d'être brusquées ou violentées par un homme au bord de la déraison.

Consciente peut-être que, tant que les lames n'étaient pas rengainées, c'était sa meilleure chance de démontrer la culpabilité de quelqu'un en utilisant tous les arguments à sa disposition, Eliah ne prit guère de gants pour exposer ses théories. Au départ, tous les regards se tournèrent vers Eogur, qui recula d'un pas, comme s'il avait reçu un coup de couteau. L'explication, logique et implacable, pouvait le désigner comme le coupable idéal. Bien entendu, il était le mieux placé pour empoisonner le verre, et tout le monde en arriva à la même conclusion. Il était sur le point de se défendre, lâchant des "mais..." désemparés à mesure que se déroulait l'édifiante explication tissée par Eliah, quand soudain toute la salle s'emplit d'un vent de colère, alors qu'elle venait de conclure son argumentaire. Des murmures se firent entendre de part et d'autres, certains assez compréhensibles pour être notés. La barde lança qu'elle n'avait jamais douté de sa culpabilité, et qu'il méritait la mort. Elle demeurait étrangement calme, cependant. Le couple, en grande discussion, le regarda d'un œil mauvais, le traitant d'assassin et de lâche. La Gondorienne, qui paraissait encore apeurée, en rajouta une couche en sifflant qu'il devait assumer les conséquences de ses actes.

Jon crut qu'il allait devoir faire usage de son arme, en voyant Eogur prêt à s'effondrer. Dans cette situation, un homme pouvait devenir parfaitement incontrôlable, et sa réaction pouvait varier de la dislocation totale, ce qui signifiait une perte absolue de toute énergie, ou bien au contraire un désespoir profond qui pouvait le conduire, au mépris de la mort, à tout tenter pour se venger d'Eliah. Le cavalier du Gondor se rapprocha perceptiblement de la jeune femme, prêt à faire de son corps un bouclier au cas où Eogur deviendrait fou et tenterait quelque chose. Mais Eliah décida de calmer le jeu, et de désamorcer la situation avant qu'elle ne devînt ingérable. Elevant la voix par-dessus les réactions diverses, elle proposa à tous une autre interprétation de la situation, qui surprit tout le monde, le premier accusé y compris. Les regards se tournèrent d'un bloc vers Ruben, qui apparaissait toujours mal en point, mais dont le visage semblait intéressé l'instant d'avant, et tout à coup particulièrement terrorisé.

Un grand calme se fit, quand Eliah prononça les derniers mots. "Il aurait pu empoisonner Fordred, seulement Fordred". Effectivement, il était en mesure de le faire, et il aurait ainsi été certain de le tuer sans risque. Par ailleurs, en simulant un malaise, il aurait pu tromper son monde. C'était là une démonstration tout à fait logique, qui fit ouvrir des yeux ronds à l'aubergiste. Celui-ci bafouilla quelque chose sous son épaisse moustache, tandis qu'il semblait se décomposer peu à peu. Des gouttes de sueur perlèrent sur son front, tandis qu'il affrontait les regards accusateurs de tous les autres convives.

"Ruben...Ne me dis pas que c'est vrai ! Je t'en prie !"

C'était Eogur qui avait crié, comme si son univers s'effondrait. Il paraissait sincère, mais en même temps, l'occasion était trop belle pour qu'il ne la saisît pas. Il savait l'aubergiste timide, et peut-être portait-il la première estocade pour être sûr de le faire accuser. Le bonhomme charmant qui avait fait le service toute la soirée pour tout le monde, avec une telle gentillesse, tenta de répondre quelque chose, mais il fut devancé par la barde, qui semblait commencer à croire à cette théorie :

"Nous avons tous cru que vous étiez empoisonné...Très finement joué..."

Elle avait dans son ton une sorte de triomphe qui ne plut guère à Jon, mais ce dernier se garda bien de faire la moindre réflexion. Il n'était pas là pour trouver et démêler tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. Il était simplement là pour empêcher qu'un innocent soit tué dans une bagarre générale, ou dans un règlement de compte violent. La justice du Rohan appartenait au Rohan. Pas à lui. Ruben s'insurgea d'une voix manquant cruellement de conviction :

"Je...Je...Je n'ai rien fait ! C'est...Je..."

Devant tant d'accusations, de cris et de colère, il se mit à trembler brusquement, comme s'il était pris d'un violent accès de panique. Il porta la main à son cœur, et parut s'étouffer un instant. Eogur, fou de rage et de colère, se précipita vers lui à grandes enjambées. Il le saisit par le col, et avec une force étonnante, le remit sur ses pieds.

"Ruben ! Ne recommence pas à jouer à ce petit jeu ! Ruben !"

L'aubergiste était livide. Sa main pressait son cœur de plus en plus fort, et ses tremblements semblaient s'accélérer, comme s'il était en train de sombrer dans un état second :

"Ah...Je me sens mal...Pitié...Mon cœur ! Je souffre...Je défaille..."

"Ruben !" Tonna Eogur, qui n'en pouvait visiblement plus.

Il le secoua pour le faire revenir à la raison, mais Jon intervint avant qu'il n'ait le temps de lui faire du mal. Son épée toujours en main, il la posa sur le bras du meilleur ami de la victime, en lui intimant de lâcher prise et de reculer. Eogur semblait ne plus comprendre la situation, aussi Jon entreprit-il de justifier sa décision, quand bien même cela l'obligeait à faire face à la vindicte populaire.

"Cet homme souffre, de toute évidence. Même s'il est coupable, il ne mérite pas d'être traité comme ça !"

"S'il est coupable, rétorqua Eogur, alors il doit subir le châtiment des coupables. Qui êtes-vous pour décider qui mérite de vivre et qui mérite de mourir ? D'où vient cet homme qui prétend décider pour nous ? Ecartez-vous de mon chemin, Gondorien ! A moins que vous ne soyez complice de ce meurtre..."

Avec une rapidité surprenante, l'homme dégaina une dague de sa ceinture, et il la brandit face à lui. Certes, il ne ferait pas le poids face à un cavalier du Gondor expérimenté, mais il disposait d'une arme qui équilibrait un peu les choses. En outre, le mercenaire ne semblait plus aussi enclin à arrêter Eogur, maintenant que la culpabilité de l'aubergiste venait d'être établie par Eliah. Pour lui, vraisemblablement, un meurtrier démasqué devait être abattu. Si Jon désirait se rallier à lui, alors il se présentait comme un complice qui mériterait un sort analogue. Point final. Le cavalier du Gondor serra les mâchoires. Ruben gémissait misérablement sur le sol, comme un animal suppliant pour ne pas être égorgé, mais que choisir ? Le laisser mourir seul, ou bien mourir avec lui en essayant d'emporter avec soi autant d'opposants que possible ? En résumé, fallait-il transformer l'auberge en lieu de justice ou d'injustice, tout dépendant de la culpabilité de l'aubergiste, ou bien en véritable mare de sang ? Valait-il mieux un mort ? Deux ? Trois ou quatre ? Plus, si d'autres décidaient d'intervenir ? Quelle était la bonne solution ?

Jon se tourna brièvement vers Nerwa. La jeune fille ne méritait pas d'assister à une scène aussi macabre. Qu'il s'agît de la mise à mort de Ruben, ou bien d'un combat sanglant entre plusieurs protagonistes. Dans tous les cas, ce n'était pas approprié pour une petite fille, trop jeune pour être traumatisée ainsi. Le cavalier leva les yeux vers sa mère, Ivy. Il chercha dans son regard du soutien. Il lui demandait implicitement de faire quelque chose, de trouver une solution, de gagner du temps. N'importe quoi qui pût les empêcher de verser le sang. Puis il se tourna vers Eliah, et leurs regards se croisèrent. Elle était responsable malgré elle du déchaînement de violence, mais elle n'avait sans doute pas voulût que les choses allassent aussi loin. Il espéra qu'elle savait ce qu'elle faisait en accusant Ruben. Il se concentra à nouveau sur Eogur, attendant l'intervention des deux femmes qui pouvait le sauver ou le tuer d'un seul mot.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyVen 1 Fév 2013 - 13:20
Ivy regarda en permanence les visages de l’aubergiste, qui se remettait de son état, et celui d’Eogur. Pour elle, il était inévitable que ce fût l’un des deux le coupable dans l’histoire. Eogur aurait pu le faire au moment où Fordred remit la pièce à la Gondorienne quand à Ruben, lui aurait tout simplement pu empoisonner qu’une seule bière sur toutes celles qu’il servit ce soir !

Fordred, avait-il vraiment été empoisonné ? Cette question resta longtemps en suspend dans la tête d’Ivy, cependant d’après les dires d’Eogur, sur le déroulement de la mort de Fordred, il était inévitable que ce fut bien un empoisonnement. Pour Ivy les suspects étaient trop nombreux dans cette pièce, la Gondorienne ? Le couple ? La barde ? L’aubergiste ? Le mercenaire ? Eogur ? Pourquoi pas Jon aussi ? Non, Ivy ne pouvait concevoir Jon ainsi que quelques unes de ces personnes en tant que meurtrier de Fordred. Pour elle, le mercenaire ainsi que la Gondorienne n’étaient pas des suspects potentiels. Restaient l’aubergiste, Eogur mais également le couple, qui regarda sans cesse le corps de Fordred, et la barde, de laquelle Ivy se rappela du visage crispé que celle-ci fit au moment où elle dut raconter son histoire. Même si pour Ivy, les principales suspects étaient Eogur et l’aubergiste, elle ne perdit pas de vu la barde et le couple qu’ils l’intriguaient quand même.

Ivy était un peu perdu et de ce faite elle écouta longuement le débat qui se disputait entre Eliah et ses suspects qui essayèrent de se disculper.
Nerwa, quand à elle resta étonnamment calme pour une fille de son âge. Elle se rappela cependant la fois où Ivy, sa mère, lui expliqua où se trouvent les armes camoufler dans les bagages au cas où elle serait en danger. Nerwa ferma ses yeux et se remémora ainsi l’emplacement de l’épée qui était camouflée entre les couvertures et les vêtements de sa mère, de telle façon que de l’extérieur des bagages l’on ne pu suspecter la présence de celle-ci. Pendant que Nerwa pensa à comment accéder aux bagages sans se faire remarquer elle fut tirée de ses songes par Eliah qui lui demanda si elle pouvait boire de son breuvage. Bien sure Nerwa acquiesça de la tête et lui tendit le breuvage. Nerwa se rendit compte que nombres de personnes la regardèrent et que cela aller être difficile de se faufiler jusqu’aux bagages sans être vu !

Subitement Ivy ne compris pas pourquoi Eliah changea de suspects mais toute en regardant à tour de rôle Jon et Eliah, elle ne le fit entrevoir, elle jugea la situation déjà assez difficile comme ça. Ivy regarda souvent Nerwa d’un aire désolé en pensant :
{Je suis désolé ma princesse de t’infliger cela, j’aurais du être plus prudente et ne pas accepter de suivre quelqu’un dans une auberge.}
Nerwa croisa son regard et lui fit un grand sourire afin de la rassurer. Cependant elles furent rassurées en voyant toujours le mercenaire ainsi que Jon sur leurs gardes.

Ivy fut sortit de ses songes par la barde qui lança que c’était très finement joué d’avoir fait croire que Ruben était empoisonné. Ivy se remit alors en question sur la barde et s’aperçu qu’elle avait peut-être mis celle-ci et le couple trop rapidement de coté des innocents, mais ne changea pas d’avis sur ses suspects.
Au moment où Eogur s’était dirigé vers Eliah, Ivy et Nerwa ; Ivy avait pris Nerwa avec ses bras et l’avait attirée derrière elle.

Soudain elle chuchota à Nerwa :
« Si jamais on vient à bouger en passant devant mon bagage, prend le en le faisant le plus discrètement. Sois prudente ma fille. »
Nerwa regarda sa mère et lui avoua timidement :
« Ne m’en veut pas maman mais je songeais au moyen d’atteindre ton bagage, car il me revint en tête ce qu’il contenait. Ne t’inquiet pas je serais prudent à partir du moment où je serais toujours près de toi. »

Ivy regarda sa fille et lui fit un grand sourire qui démontra toute la joie de l’avoir mais également la tristesse qu’elle porta dans son cœur au vu de la situation dans laquelle elle avait mit sa fille.

C’est alors qu’Eogur s’en pris à Ruben. Ivy qui vit ses deux coupables réunis, ne put accepter qu’ils s’entretuent sans rien faire. Ivy prit Nerwa avec elle et se précipita vers Ruben en passant devant l’endroit des bagages où Nerwa attrapa celui de sa mère. Une fois arriver au près de Ruben, Ivy pris un linge et teint la tête de celui-ci. Nerwa qui se trouva juste derrière elle se blotti contre le comptoir avec le bagage de sa mère caché derrière elle. Ivy lança un regard à Eogur et dit :

« Tout l’accuse cela est une évidence, et si cela était exactement ce que le vrai meurtrier voulait ? Pourquoi Ruben ferait-il cela ? Ou qui vous dit qu’il ne la pas fait sous la contrainte ? Nous avons encore deux suspects qui ne sont pas tout à fait innocent. »

Ivy, qui se rendit compte qu’elle venait de remettre un doute sur l’innocence de Ruben, compris pourquoi Eliah ne fut plus sure non plus, elle vit alors toute la foule la dévisager ainsi elle put remarquer que la Barde et les couple, travaillant pour Fordred, la dévisagèrent.

« La barde ainsi que le couple de travailleur ont tout à fait un mobile pour élaboré un plan aussi maléfique. »

Ivy pu voir dans les yeux d’Eogur que celui-ci se posa ces mêmes questions lorsqu’elle eut fini avec sa phrase.
Ivy regarda à nouveau Jon et Eliah en espérant retrouver de l'assurance dans leur yeux et espéra que tout ceci finirai bientôt.
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Eliah Tandoril
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyDim 3 Fév 2013 - 14:40
Eliah eut un pointe de soulagement, comme si un énorme poids venait de quitter son coeur. Une chose était sure, le lait lui avait fait le plus grand bien et ses idées étaient en ordre dans sa tête. Mais les évènements continuaient à se bousculer car bien que cette affaire semblait toucher à sa fin, rien n'était encore réglé, rien n'était fini. Mais la jeune femme avec ses accusations paraissait satisfaite. Oui elle avait tenté de tourner encore et encore dans sa tête les différentes possibilités qu'il pouvait y avoir. Les moyens et les potentiels suspects et elle en était venu à cette conclusion. La logique dont elle avait fait preuve l'avait mené à accuser Eogur et Ruben. Certes elle n'était pas une grande dame et n'avait pas eu une éducation de seigneur. Certes elle ne pouvait pas se dire une femme instruite et intelligente, car elle n'avait aucun moyen de le savoir. Mais elle savait faire fonctionner ses méninges quand il le fallait.

Elle se souvenait de cette fois où l'un des enfants du village lui avait volé son pantin de bois que son père lui avait taillé. Elle avait réussit à trouver qui se cachait derrière le voleur et n'avait pas hésité à lui flanquer une bonne raclée. A vrai dire, c'était un peu plus compliqué que cela. C'est lui qui avait fichu une bonne raclée à Eliah qui était ensuite allée se plaindre à ses frères. Mais au final, c'est bien le sale petit voleur qui avait le plus souffert ! La petite fille qu'elle était à l'époque en avait été très heureuse. Mais les choses étaient différentes aujourd'hui. Il ne s'agissait pas de mettre une bonne raclée au coupable, mais bel et bien de se débarrasser de lui. Qu'il faille lui couper la tête, ou pire ... Et Eliah ne voulait pas être la responsable de ce carnage. Rien que de penser qu'elle pouvait être la cause d'un meurtre était au dessus d'elle.

Ses arguments étaient justes et elle savait que l'assemblée toute entière avait pu être convaincue. Elle même l'était par ses propres propos, mais il lui subsistait un doute. A moins qu'Egur et Ruben n'aient agit de concert, il fallait bien trouver lequel des deux étaient le vrai coupable. Elle venait d'entendre les arguments d'Eogur qui semblait être profondément choqué de ces accusations et qui pour donner raison à Eliah qui le traitait d'assassin, voulut certainement la tuer elle aussi. Mais à sa grande surprise, elle vit Jon s'interposer entre elle et son agresseur qui n'allait pas tarder à lui sauter dessus d'une seconde à l'autre, tel un lion affamé. Il osa même insulter la jeune femme qui ouvrit la bouche en signe de surprise et d'indignement. Décidément cet homme était cinglé et s'il continuait ainsi, elle n'aurait aucune peine à voir Jon et le mercenaire lui trancher la gorge.

“Je ne vous permets pas de m'insulter !” s'indigna la jeune femme.

C'était la seule chose qu'elle avait pu dire. Mais dans les conditions actuelles, à bien y réfléchir, dans la même position qu'Eogur, qu'aurait-elle fait ?
Condamner une personne était une chose, mais être condamné en était une autre. Il était normal qu'il soit déstabilisé. Qu'il soit coupable ou non d'ailleurs. Mais Jon intervint en sommant le contrevenant de retourner d'où il était venu. Elle lui sourit en guise de remerciement pour son soutien. Eliah avait eu tord d'avoir des doutes sur lui. Il n'avait rien de mauvais en lui et il n'aurait pu faire une chose pareille. Un chevalier avait un code d'honneur et s'il avait des choses à régler avec un homme, nul doute qu'il aurait préféré le fer plutôt que la sournoiserie. Elle pouvait donc à présent lui faire pleinement confiance et c'était une chose fort agréable à savoir. La sécurité donnait parfois des ailes.

Mais alors qu'elle continuait à parler, tous à présent s'étaient tournés vers le pauvre aubergiste toujours à terre. Quand les regards et les accusations se tournèrent vers lui, il se sentit mal de nouveau et sa respiration devint plus saccadée. La barde en rajouta une couche en appuyant les propos d'Eliah et celle-ci peut encline à voir ce spectacle préféra détourner les yeux. Et ses yeux se portèrent alors sur la barde, qui s'était redressée et portait un air triomphant sur le visage. Il s'agissait peut-être du plaisir d'avoir trouvé le coupable. La jeune femme n'y fit que peut attention sur l'instant. Elle observa les autres personnes dans la salle. Tous portaient en leurs yeux une sorte de lueur, une flamme qui les conssummaient. Tous en avaient assez d'être là, la peur au ventre d'être accusés à tord et la sensation d'être prisonniers. Eliah elle même avait été tenté de donner une accusation pour en finir avec toute cette histoire, mais là encore, une vie était en jeu. Et même si Eogur n'était pas un homme respectable, il ne méritait pas de mourir injustement s'il était innocent. Ses yeux se portèrent de nouveau vers la barde et Eliah ressentit quelque chose d'étrange. Elle était calme, parfaitement calme et rayonnait. Elle paraissait heureuse de la situation, satisfaite de ces accusations. Ses traits avaient changé du tout au tout par rapport à l'instant précédent ou elle se faisait interroger.

Eliah fut soudainement prise d'un vent de panique. Et si elle s'était trompée sur toute la ligne ? Et si le compassion l'avait aveuglée ? Et si ...
Il lui fallait plus de temps pour réfléchir. Il lui fallait plus de temps pour avoir des certitudes. Elle plongea un moment un regard paniqué dans les yeux d'Ivy qui elle aussi était fébrile. Il lui fallait du temps mais il était compté. Non pas pour elle, mais pour l'aubergiste qui avait été pris pour cible par sa faute. Eogur ne cessait de tempêter et de le pousser à parler. Il en vint même à se rapprocher de lui et à le secouer. Et les épées elles, étaient tirées. Si elle ne faisait rien, quelque chose allait se passer et un innocent voire plusieurs allaient périr. Mais Jon intervint pour obliger Eogur à lâcher prise. Il pensait la même chose qu'Eliah. Ruben avait le droit de se défendre avant d'être traité comme un assassin et condamné sans aucune forme de procès.

Eliah cherchait quelque chose à dire qui pourrait calmer à la fois Eogur et l'humeur de tous dans cette pièce. Mais son coeur se serra, car c'était elle qui avait provoqué tout cela. Elle avait parlé sans réfléchir. Mais sa parole n'était pas divine et les autres pouvaient très bien rajouter leur grain de sel. Pourquoi personne n'essayait de l'aider ? Était-ce une conspiration nom d'un chien !?
Elle se passa la main dans les cheveux et quand elle releva la tête, la situation avait changé. Eogur était dans une colère folle et il venait de tirer une dague de nulle part et s'apprêter à s'attaquer à Jon. Eliah poussa un petit cri de frayeur et déglutit. La situation commençait à être de plus en plus délicate et difficile. Le piège venait de se refermer sur eux. Et l'aubergiste toujours à terre semblait souffrir de plus en plus. Il était peut-être réellement malade. Ils devaient alors faire vite avant qu'il ne meurt.

“NON !” hurla la jeune femme en se précipitant vers Jon et Eogur. Elle n'était pas sûre d'elle, ni de ce qu'elle allait dire. Elle ne savait pas si cela allait marcher, mais à présent rien ne pouvait empirer les choses. Il était donc important d'agir.

“ça suffit ! Ne trouvez-vous pas qu'il y a eut assez de dégâts pour ce soir, par votre faute Eogur ? Oui je sais ! Vous n'être peut-être finalement pas le coupable. Surement pas, le coupable” rajouta-t-elle sous le regard inquisiteur de l'homme. “Mais par votre colère, votre rage et vote haine vous avez semé la confusion et le doute. Et à cause de cela nous n'avons toujours pas trouvé le coupable. Jon est un chevalier il ne se laisserait pas aller à de telles bassesses !”

La jeune femme respira profondément et reprit son souffle. Elle tremblait légèrement et son coeur battait la chamade. Ses yeux s'étaient obscurcis et ils fixaient Eogur avec une sévérité incroyable. Non elle ne se laisserait pas faire. Elle ne le laisserait pas faire.

“Lâchez cette dague Eogur, pour l'amour du ciel. Vous savez que vous n'avez aucune chance. Même si vous le blessez, d'autres seront là pour vous maîtriser.” dit-elle calmement.

De plus, votre ami Ruben semble souffrir et s'il est innocent nous ne pouvons le laisser dans cet état. Quelqu'un pourrait venir aider ce pauvre aubergiste et lui soulever un peu la tête afin qu'il puisse respirer ?”

Mais il semblait qu'Ivy qui avait assisté à toute la scène avait profité de la confusion pour bouger. Eliah cru entrevoir quelque chose dans les mains de Nerwa, mais elle ne broncha pas. C'était une bonne chose que la petite puisse se cacher en cas de problèmes et sa nouvelle position lui serait profitable. D'ailleurs sa mère s'était rapprochée du groupe et avait prit en charge le pauvre aubergiste. Devant la stupeur général et le chaos qui régnait, Eliah hésita un moment. Ce qu'elle s'apprêtait à dire allait certainement la compromettre et plus personne n'aurait confiance en elle après ça, mais tant pis. On ne pouvait pas continuer ainsi, avec tant de violence et de rapidité alors que personne n'avait encore avoué le crime. Elle éleva la voix pour que tous l'entendent.

“Je... je me suis peut-être trompée !” réussit-elle à lâcher. “Après tout... ce sont mes conclusions mais mais ... j'ai une autre idée aussi ... mais... je... enfin...” bafouilla la jeune femme.

Voilà qu'elle était vidée de nouveau de ses forces. Mais l'attention de toute l'assemblée était tournée vers elle, elle ne pouvait pas faillir maintenant. Pourtant, des larmes remontèrent sur le bord de ses yeux qu'elle réussit tant bien que mal à ravaler. Elle releva la tête et fixa Eogur. Elle espérait l'avoir calmé, elle espérait qu'il cesse ses bêtises et aide tout le monde à chercher correctement le vrai coupable. Puis son regard se tourna de nouveau vers la barde. Elle avait perdu sa sérénité et lorsque ses yeux rencontrèrent ceux d'Eliah, la brune sursauta. Elle détourna les yeux rapidement et se dirigea aussi loin de cette femme qu'elle le pouvait. Un sentiment étrange l'envahit. Elle avait peur à présent. Se tournant vers Eogur et Jon elle demanda.

“Qu'arrivera-t-il au coupable ? Je veux dire si nous mettons la main sur le coupable, qu'allez-vous lui faire ?”

Elle se mordit les lèvres, écoutant les paroles sages d'Ivy. Elle avait raison et pensait exactement comme Eliah. Ruben pouvait être le coupable, mais rien n'était sur à cent pour cent.

“Oui Ivy à raison. Peut-être avons-nous été trompés !”

Les paroles de la jeune femme venaient certainement de tirer la brunette d'affaire. Elle fut soulagée qu'Ivy ait prit la parole et qu'elle pensa comme elle. A présent le doute était jeté et tous hésitaient. Personne ne pouvait vraiment dire qui d'Eogur ou de Ruben était le réel coupable. Pire Ivy venait de semer le doute dans l’esprit de tous et la crainte refit surface. Chacun se sentait visé. Mais les doutes ne planèrent pas longtemps car elle donna ses propres hypothèses. Le coeur d'Eliah se mit à battre la chamade. Elle venait d'avoir une occasion de rebondir. Mais il fallait le jouer tout en finesse. Chaque parole pouvait entraîner une véritable situation de chaos, mais lorsque Ivy prononça ces paroles, elle crut sentir la tension monter d'un cran. Alors la jeune femme se décida enfin à parler. Elle s'était elle même persuadée que ce n'était pas possible, mais pourtant. Elle posa ses yeux sur la barde qui avait encore changé d'attitude. Elle s'adressa à elle directement.

“Madame, en tant que femme je puis croire que ce que vous avez enduré était une dure épreuve. Et quoi qu'il se passe après ce soir, si vos paroles étaient ne serait-ce qu'à moitié vrai, cet homme mérite effectivement d'être mort.” Eliah entendit la gondorienne acquiescer avec vigueur non loin d'elle.

“Pourtant, il faut bien en finir avec cette histoire et je rejoins mon amie ici présente. Je pense que vous auriez très bien pu tuer Fordred. Je ne puis expliquer comment et c'est pour cela que mes doutes sur vous n'étaient que peu fondés. Mais votre comportement me paraît si étrange. Quelque chose me dit que vous n'avez pas dit toute la vérité. Vous nous cachez quelque chose.”

Eliah avait eut la tête baissée tout au long de son discours. Mais cette fois-ci, elle la releva et plongea ses yeux dans ceux de la barde. Elle se rappelait avec quelle vitesse elle avait dégainée son poignard et la brune avait peur pour sa vie mais elle décida de prendre le risque. Ses doigts se rapprochèrent de sa dague toujours attachée à sa ceinture. Il fallait faire attention. Il fallait faire très attention. Elle prit une longue inspiration et demanda à la barde qui semblait énervée.

“C'est vous qui l'avez tué n'est ce pas ?”

Voilà elle avait lâché son ultime accusation et pour elle c'était terminé. Qu'il s'agisse vraiment de la barde ou pas, elle refusait de se mêler encore de cette situation. Elle avait eut bien trop d'émotions fortes pour ce soir. A vrai dire c'était bien la première fois qu'elle avait eut autant d'émotions de sa vie. Elle aurait tellement aimé aller se cacher sous ses draps.
Pourquoi en être arrivé à cette conclusion ? La chanson de la barde, ses paroles douteuses, sa dispute avec Fordred. Son comportement ensuite lors de l'accusation de Ruben. C'était surtout cela qui l'avait amené sur cette piste. Peut-être que c'était Ivy qui avait raison. Peut-être qu'il s'agissait de ce couple qui s'était fait discret jusqu'à lors. Mais Eliah avait suivit son instinct et ses convictions. Elle aurait préféré ne pas accuser la barde mais ... quelque chose au plus profond de son être lui fit comprendre que cela était nécessaire. Bien qu'elle ne sache pas pourquoi ...
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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyLun 4 Fév 2013 - 2:27
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Tandis que les armes faisaient leur apparition entre les mains des différents protagonistes de cette enquête, tous les suspects réfléchissaient intensément, cherchant à savoir qui, dans cette salle, pouvait bien être le coupable, le meurtrier. Il y avait tellement de possibilités, tellement de gens qui avaient une bonne raison de tuer Fordred. Ce dernier, toujours gisant sur le parquet de l'auberge, était désormais bien loin de tous ces tracas, et heureusement. Qu'en aurait-il pensé, de voir tant de gens salir son nom, son honneur et sa réputation post mortem ? Mais après tout, il était vrai qu'à entendre les différents témoignages, on ne pouvait pas vraiment le considérer comme un être pur. Il semblait ne pas s'entendre avec son meilleur ami sur des questions d'argent, il faisait preuve d'une brutalité répréhensible à l'égard des femmes, et il ne payait guère ses employés. Qui dans cette pièce pouvait avoir envie de ne pas le tuer ? Ou plutôt, qui avait un mobile suffisant pour passer à l'acte. C'était peut-être ainsi qu'il fallait voir les choses. Ou peut-être pas.

L'acier sorti, il n'y avait désormais plus possibilité de faire marche arrière. La situation avait franchi un point de non-retour, et il fallait se décider. A priori, une enquête approfondie n'aurait rien donné, tout le monde ayant de bonnes raisons d'assassiner cet homme. Mais ce qui déliait les langues, ce qui faisait accélérer les choses, c'était la présence de l'épée de la Justice, qui pouvait s'abattre à tout instant sur n'importe qui, même sur le plus vertueux. Elle tournait, elle tournait, elle tournait encore, cherchant à savoir sur qui s'arrêter. Elle tournait, guidée par l'instinct de deux femmes qui n'avaient, hasard du sort, rien à voir avec cette histoire. Elle tournait, mais de plus en plus lentement désormais, s'apprêtant à s'arrêter sur sa future victime. Le doute était toujours présent, mais il n'entrait plus en ligne de compte. Il fallait choisir.

Jon tenait fermement son épée entre ses mains, toujours debout face à Eogur. Ce dernier avait dégainé une dague, et le menaçait ouvertement. En théorie, il aurait dû le tuer immédiatement, pour faire cesser tout ceci. Mais il ne le pouvait pas. La démonstration faite par Eliah désignait pour l'heure Ruben comme un coupable potentiel, et si le meilleur ami de la victime ne tiendrait pas plus de quelques secondes, le mercenaire qui se tenait derrière lui était d'une autre trempe. Et à en juger par son regard froid à l'intention du soldat du Gondor, il n'hésiterait pas à l'occire pour que soit rendue la justice à l'encontre de l'aubergiste. Le cavalier jeta un coup d'oeil autour de lui. La situation était bloquée, et personne ne viendrait l'aider. La barde, les mâchoires serrées, demeurait concentrée sur la situation, mais il y avait dans ses yeux une lueur qui brillait...Une lueur étrange. A ses côtés, la Gondorienne paraissait partagée. Profiter de l'occasion pour s'enfuir, et quitter enfin cet endroit de violence, ou bien rester et assister au carnage qui allait suivre ? Elle jeta un regard en direction de la porte, sembla juger qu'elle était trop loin pour y parvenir sans risque, et se ravisa. Les deux amants, quant à eux, étaient enlacés, comme s'ils voulaient se protéger de la tempête qui menaçait d'éclater à l'intérieur. Pour autant, ils regardaient avec une sorte de curiosité morbide, comme si la mort - très probable si combat il y avait lieu - d'Eogur les intéressait au plus haut point.

Tout aurait pu déraper si Eliah ne s'était pas interposée avec véhémence. Il était toujours surprenant de constater à quel point la parole pouvait se montrer plus forte que les mots, dans certaines situations. Pour autant, Jon n'en demeurait pas moins attentif. Si Eogur attaquait quand même, ou pire, s'il attaquait Eliah, le cavalier était prêt à réagir. Il prendrait le coup à la place de la femme du Rohan, et aurait le temps de vaincre son adversaire avant de sombrer. Sa formation militaire l'obligeait à penser de la sorte, mais les paroles pleines de candeur et de sincérité de la petite brune lui firent penser qu'il n'était peut-être pas nécessaire d'en arriver à de telles extrémités. Avec une lenteur calculée, le cavalier abaissa son arme, et Eogur en fit de même. Sans cesser de se regarder, et sans remettre l'acier au fourreau, ils signaient par là une trêve bienvenue. Jon entendit un bruit qui l'alerta, dans son dos, et il se retourna vivement, prêt à toute éventualité. Il fut soulagé de voir que ce n'était que Ivy et Nerwa, qui s'occupaient avec bienveillance de l'aubergiste. Peut-être qu'il était coupable, après tout, mais si tel n'était pas le cas, il avait besoin de soins et d'attention.

Le Gondorien revint à Eliah, dont le caractère s'était affirmé de plus en plus, au point qu'elle était en mesure de stopper un bras armé avec sa seule volonté. Elle avait le visage sévère, et même Eogur, qui pourtant s'était montré borné, accepta de rengainer sa dague. Un soupir de soulagement parcourut l'assemblée. Alors, Ivy en profita pour prendre la parole, et instaurer un nouveau doute dans l'esprit de tous les gens présents. C'était un doute de plus, mais il était parfaitement légitime. Que se serait-il passé s'ils avaient tué Ruben, ce pauvre homme bien incapable d'argumenter pour dire que ce n'était pas sa faute ? Les questions d'Ivy étaient autant de traits de lumière lancés dans l'obscurité dans laquelle ils baignaient tous. Ses mobiles ? Quels pouvaient-ils bien être ? Nul n'en savait rien. Le regard d'Eogur se fit soudain moins colérique, et il sembla à Jon qu'il y avait, derrière son emportement, une grande tristesse. Il prit la parole avec calme :

"Ruben...Mon vieil ami. Je suis désolé..."

L'intéressé ne trouva pas la force de répondre, mais il semblait comprendre. Cependant, cette réconciliation temporaire ne réglait pas pour autant la situation dans laquelle ils se trouvaient, et ils n'avaient toujours aucune certitude quant à l'identité du coupable du meurtre de Fordred. La question de Eliah, qui concernait le devenir du meurtrier, avait de quoi surprendre posée ainsi, mais en réalité elle était liée à tout ce qui se tramait. Eogur aurait-il réellement condamné à mort son ami l'aubergiste ? Aurait-il été jusqu'à lui ôter la vie pour s'assurer que justice avait été faite ? Difficile à dire. Jon savait quelle était la peine pour l'assassin, et il se demandait bien pourquoi la jeune femme brune tenait tant à l'entendre. Elle devait s'en douter, mais peut-être avait-elle besoin d'une confirmation. Peut-être avait-elle besoin de savoir dans quel but elle agissait ainsi. Eogur, dont le moment de lucidité avait disparu aussi vite qu'il était apparu, se tourna vers celle qui avait posé la question, et la dévisagea avec un regard sombre :

"Les assassins méritent la mort. Rien de moins. Le meurtrier de Fordred ne connaîtra pas un sort différent de celui de mon ami. J'en fais le serment."

C'était clair, au moins. Peut-être cela allait changer la manière dont Eliah et Ivy allaient rechercher le suspect. Peut-être pas. Elles savaient toutes deux que quelle que fût la fin promise au meurtrier, leur seul espoir de survie était de ne pas baisser les bras, et de continuer à le chercher, afin d'apaiser les craintes de tous ceux qui n'avaient rien à voir dans cette histoire. La situation était déjà incroyablement tendue, et retarder l'inévitable pouvait conduire à une véritable catastrophe. Attendre n'était malheureusement pas une option envisageable. Ivy, qui avait déjà commencé à dresser un argumentaire favorable à Ruben, en rajouta une couche en déclarant que la barde et le couple avaient eux aussi de bons motifs pour commettre ce meurtre. Les trois nouveaux suspects changèrent immédiatement d'attitude. Ils semblaient tout à coup moins tranquilles, beaucoup plus incertains. Mira et Gogan se serrèrent un peu plus fort, tout en regardant tour à tour toutes les personnes présentes dans la salle. La femme prit la parole en premier :

"Que...Que voulez-vous dire ? Nous n'avons rien à voir avec cette histoire !"

Son ton manquait de conviction, Jon le sentait. Le cavalier tourna légèrement la tête vers Eliah, dont les doutes qu'elle exprimait pour la première fois à haute voix arrivaient à point nommé pour enfoncer un peu plus le clou, et placer le couple ou la barde comme suspects potentiels. Cette dernière semblait figée, et plongeait son regard dur dans les yeux d'Ivy. Elle semblait prête à se jeter sur elle, et il semblait bouillonner une vague de violence derrière ses traits impassibles. La Gondorienne s'écarta d'un pas de cette nouvelle suspecte, un masque de surprise sur le visage. Elle regarda tour à tour les trois accusés, qui cherchaient vraisemblablement comment se défendre. La barde demeurait droite et fière, et elle ne tremblait pas de peur, contrairement aux deux amants qui semblaient craindre que le châtiment ne s'abattît sur eux. Elle, au contraire, paraissait défier quiconque de tenter de l'incriminer. Les yeux froids et pourtant si brûlants de colère de la barde se tournèrent alors vers Eliah quand celle-ci prit la parole à son intention, et plongèrent dans l'âme de la femme brune, comme une lame plonge dans la chair. Elle ne prononça aucune parole, mais il n'était pas besoin de mots pour comprendre ce qu'elle voulait dire. Même Jon en frissonna.

Elle écouta avec un calme souverain l'argumentation d'Eliah, qui définissait ouvertement son altercation avec Fordred et son comportement comme des preuves permettant d'affirmer qu'elle avait tué ce dernier. La barde tentait de demeurer calme, mais de discrets tressaillements montraient son inquiétude grandissante. Un tic nerveux au coin de sa lèvre, une agitation particulière au niveau de ses mains qu'elle tentait de dissimuler en serrant les poings. Et toujours son regard dur et froid, qui semblait promettre une mort douloureuse à Eliah si elle ajoutait quoi que ce fût. Et pourtant, la femme brune continuait inlassablement, martelant chaque mot, chaque phrase comme pour faire voler en éclat le mensonge et la tromperie. Dans la salle, tous étaient parfaitement concentrés sur l'exposé de la jeune femme, formant un bloc compact opposé à la barde. Jon, qui n'avait toujours rengainé son épée, vint se placer doucement aux côtés de l'accusatrice, afin de l'assurer de son soutien. De l'autre côté, le mercenaire en fit autant. De tout évidence, il semblait de plus en plus convaincu. Cette manifestation de leur opinion provoqua une réaction assez surprenante chez la barde en face d'eux.

Son visage impassible prit une expression non pas haineuse, non, mais bien dégoutée. Elle ne trouvait toujours pas la force de dire quoi que ce fût, écoutant l'argumentaire qui mettait en doute son innocence...qui démontrait sa culpabilité. Alors, Eliah posa la question qui en vérité n'en était pas une. C'était une affirmation habilement déguisée, et toute la salle se rangea à son avis immédiatement. Eogur, d'ordinaire si véhément et si virulent avait gardé le silence, mais sa main s'était rapprochée de sa dague. Il s'approcha, et se rangea aux côtés du mercenaire. Les ennemis d'hier étaient désormais ligués contre la barde, qui fit malgré elle un pas en arrière, les regardant tour à tour. Elle n'osait pas se saisir de sa dague, de peur que son geste ne fût mal interprété, mais elle était au bord de la panique, bien qu'elle s'efforçât perceptiblement de contenir ses émotions. Elle tremblait dorénavant, et elle s'appuya sur une table, comme pour ne pas tomber. Jon, d'une voix lasse, lança :

"C'est vous qui l'avez tué..."

Eliah - Il est huit heures et tout va bien. Barde10

Cette fois, plus de questions. La barde sembla retrouver l'usage de la parole, et elle répliqua en criant :

"Non ! Non ! Reculez !"

Jon, le mercenaire et Eogur ne l'écoutèrent pas, continuant à s'approcher tels des prédateurs encerclant leur proie. Ils agissaient avec une certaine lenteur, l'arme basse, comme s'ils voulaient éviter de l'affoler. Mais la barde n'était pas dupe. Elle battit précipitamment en retraite, se positionnant derrière une table qui lui offrait un abri bien dérisoire. Mais c'était toujours ça. Ils seraient obligés de la contourner pour se saisir d'elle. Ils seraient obligés de se diviser. Jon et Eogur prirent par la droite, le mercenaire par la gauche. Le cavalier du Gondor parla d'une voix apaisante :

"Rendez-vous sans faire d'histoires...Cela jouera en votre faveur lors du procès..."

Eogur jeta un regard en biais à Jon. Visiblement, il n'avait pas envie d'entendre parler d'un procès. Mais il dut prendre cela pour un subterfuge, car un sourire cruel se dessina sur son visage, tandis qu'il continuait à avancer. La barde, la lèvre tremblante et la voix hésitante, répliqua :

"Je suis innocente ! C'est...C'est un complot ! J'ai été piégée ! Piégée par le tueur ! Vous ne comprenez pas ?"

S'approchant encore, Jon demanda d'une voix toujours calme :

"Qui vous a piégé ? Dites-le nous..."

"Je vous réponds si vous arrêtez d'avancer !"

Eogur rugit :

"Pas question ! Réponds sur-le-champ, meurtrière !"

La barde recula encore d'un pas, visiblement déboussolée. Elle paraissait terrifiée, et prête à commettre une bêtise. Un geste maladroit, et le sang pouvait couler. Jon s'arrêta, considérant qu'elle était sur le point de parler, et qu'il valait mieux prendre patience et obtenir des aveux complets, plutôt que de risquer un carnage. Mais le mercenaire et Eogur continuèrent à avancer. Comment leur faire comprendre qu'il n'était plus utile de l'oppresser pour obtenir ce dont ils avaient besoin ? Impossible. A chaque pas, Eogur lançait entre ses dents "Réponds..." sur un ton effrayant. Son sourire de prédateur satisfait avait de quoi faire peur, et il ne se rendait probablement pas compte qu'il allait obtenir l'effet inverse de ce qu'il espérait. Jon comprit trop tard ce qu'il se déroulait. Il voulut alerter les deux hommes, mais le cri de terreur de la Gondorienne l'empêcha de formuler à voix haute ce qu'il voulait exprimer.

La barde avait reculé suffisamment pour prendre de l'élan. Elle porta la main à sa dague, provoquant la réaction imminente des deux hommes qu'étaient le mercenaire et Eogur. Les deux fondirent sur elle, et elle profita de cela pour plonger sur la table, évitant leurs lames croisées qui fendirent l'air en sifflant. Un sourire s'afficha sur ses traits, tandis qu'elle esquivait cette première attaque. Elle roula sur le côté, donna un grand coup de pied dans le dos du mercenaire qui s'écroula en avant, et retomba souplement sur ses appuis, déjà prête à courir. La Gondorienne cria à nouveau, son cri repris en écho dans la salle par les autres convives terrifiés. La barde ne prit pas le temps de réfléchir. Elle fonça droit devant elle, en direction de la porte close qui lui barrait le chemin de la sortie. Sur son chemin, Eliah et Ivy, qui l'avaient dénoncées. Elle écarta la première d'un revers du bras avant que celle-ci ait eu le temps de faire quoi que ce fût. Eliah fut projetée contre une table qui se renversa, et elle accompagna sa chute fracassante. Ivy et sa fille étaient le dernier rempart qui séparait la barde de la sortie et de la liberté. Cette dernière bouscula la mère, qui s'était interposée pour protéger sa fille, mais ne lui fit pas de mal autrement. Ivy eut tout de même la malchance d'atterrir contre le coin du bar, qui lui laissa un souvenir douloureux dans les côtes. Le souffle coupé, elle s'affaissa auprès de l'aubergiste, mais demeura encore parfaitement consciente.

La barde avait réussi. Jon sur ses talons était trop loin pour l'empêcher de s'échapper, et seule la porte se dressait entre elle et le dehors. Il n'y avait plus désormais qu'un seule geste à accomplir. Elle empoigna fermement la poignée, la tourna, et tira de toutes ses forces.

Et ce fut le chaos.

Il se passa très exactement ce qu'il s'était passé pour Jon un peu plus tôt. Le vent qui avait soufflé en tempête toute la soirée n'était pas retombé, bien au contraire. Son intensité avait augmenté, et il était toujours là, vorace, à la recherche d'une faiblesse dans les constructions humaines pour s'y plonger, destructeur. La porte ouverte était pour lui une aubaine, une opportunité qui ne se présenterait pas deux fois. Avec une violence inouïe, il s'engouffra par le passage désormais libre, prêt à voler la chaleur des lieux, à l'emporter et à la dévorer comme un monstre sorti des légendes. Sur son passage, la frêle barde n'était qu'un fétu de paille qui n'avait aucun moyen de résister. Elle fut soufflée par la puissance des éléments, repoussée sur plusieurs mètres en arrière...droit sur Jon qui s'était élancé à sa poursuite.

Le fier chevalier sentit immédiatement que tout était terminé. Sa lame, qu'il tenait brandie en cas de danger, ressortait désormais de l'estomac de la barde, rougie de son sang, qui gouttait sur le parquet de l'auberge.

"Non !" Hurla l'homme de Gondor, horrifié par son propre geste.

Il retira son épée du corps sans vie, et la laissa tomber par terre, où elle rebondit dans un tintement métallique parfaitement identifiable. Il glissa sa main couverte de sang carmin sous les cheveux blonds qui s'agitaient sous l'effet du vent qui continuait à pénétrer dans la pièce. Elle s'effondrait déjà dans ses bras, et il la retourna en priant pour qu'elle ne fût pas mortellement touchée. Mais c'était un soldat, et il savait qu'une telle blessure était létale. Ce n'était plus qu'une question de temps. Courageux mais sentimental, le guerrier refoula les larmes qui menaçaient de le submerger. Il détestait prendre une vie, et encore plus lorsqu'il s'agissait d'un fait tout à fait involontaire. Il savait que tout aurait pu se terminer autrement. Il avait sincèrement espéré un procès où la barde aurait pu exposer son point de vue. Ses yeux croisèrent les pupilles bleues de la barde, qui se voilaient déjà peu à peu. Elle tendit une main vers lui, et lui accrocha l'épaule. La crainte se lisait sur ses traits, au moins autant que la douleur. Elle ne souhaitait pas mourir, et elle allait pourtant partir dans les pires souffrances. Ses lèvres s'entrouvrirent, et glissèrent aux seules oreilles de Jon :

"Je n'avais rien fait...(elle déglutit avec peine)...tueur...domino...masq..."

Son bras perdit toute force, et après un dernier soubresaut, il retomba mollement dans la main que Jon tendit pour le rattraper. Le visage de la barde s'était complètement relâché, tandis que ses yeux grands ouverts fixaient un point au plafond que nul ne pouvait voir. Son âme s'en était allée vers un autre lieu. Le cavalier sentit des larmes couler le long de ses joues, mais il ne parvint cette fois pas à les retenir. Ses épaules furent secouées d'un sanglot émouvant, que tous dans la salle purent comprendre. Seuls les fous tuaient par plaisir. Il y eut un instant de flottement, pendant lequel personne n'osa prendre la parole. Eliah avait été secourue par le couple, qui s'était précipité pour l'aider à se relever, et s'assurer qu'elle n'avait rien. Ivy avait reçu le secours du mercenaire, qui s'inquiétait pour le choc à son flanc qui risquait de lui laisser un bleu de belle taille. De tous les gens présents, la Gondorienne et Eogur se portèrent en premier lieu vers le chevalier vainqueur mais défait.

"Elle ne pouvait pas s'en tirer, de toutes façons. Elle n'a eu que ce qu'elle méritait..."

Eogur avait lâché cela sur un ton neutre, comme si la personne décédée, elle n'était plus qu'un objet dont on pouvait parler avec un froid détachement. Oubliait-il qu'elle avait été humaine, auparavant ? La colère se lut sur les traits du cavalier, qui semblait éprouver une profonde envie de casser purement et simplement la figuer à Eogur, pour lui faire regretter son impolitesse. Le Gondorien oubliait-il que quelques minutes auparavant, il en avait voulu à ce même homme de céder à ses émotions ? Il était si facile de juger et de se compromettre soi-même. Drôle de paradoxe. La femme du Gondor lui passa un bras réconfortant autour de ses épaules, et aida le brave chevalier à se relever. Il semblait tout à coup moins assuré, et la jeunesse transparut sur ses traits fatigués. Elle l'accompagna jusqu'à une chaise, tout en fredonnant un air délicat pour le rassurer. Ils s'assirent, tandis que chacun reprenait ses esprits.

Eogur, qui avait fermé la porte, cherchait une solution pour transporter les corps. Ivy, Nerwa et le mercenaire s'approchèrent de Ruben, toujours étendu au sol. Eliah retrouvait la verticalité, bien aidée par le couple qui s'assurait qu'elle n'avait rien. Pendant ce temps, la Gondorienne se pencha vers le soldat, et lui prit la main :

"Ce n'était pas votre faute...Vous n'y êtes pour rien. C'était un accident..."

Elle murmurait presque, et il hochait la tête en retour. Pourtant, il semblait de plus en plus abattu. Elle eut une moue désolée, et ajouta :

"Là...là...rassurez-vous. Elle a avoué son crime, de toutes façons. Vous avez rendu justice à ce pauvre homme toujours étendu."

"Elle n'a rien avoué...Elle m'a dit qu'elle n'avait rien fait. Elle a dit "domino"...je...qu'est-ce que c'est ?"

Jon avait le regard baissé, et il ne vit pas la réaction furtive de la Gondorienne. C'était de la surprise mêlée à de l'inquiétude. Davantage de surprise que d'inquiétude, d'ailleurs, ce qui était particulièrement anormal, compte tenu de la situation. Mais lorsqu'il montra qu'il ignorait le sens des paroles de la barde, elle sembla se détendre largement. Tout s'était passé en une fraction de seconde. Les yeux d'un bleu perçant de la femme se plissèrent, et un sourire étrange fleurit sur ses lèvres. Elle remit une mèche de cheveux d'un noir de jais derrière son oreille, et mentit :

"Domino ? J'ignore de quoi il s'agit."

Eliah - Il est huit heures et tout va bien. Parado10


~ ~ ~ ~


Le vent était retombé peu de temps après le dénouement de cette affaire, et on avait pu aller chercher la garde de la ville. Les soldats avaient trouvé sur les lieux deux cadavres, qu'ils avaient prestement emportés, non sans afficher des mines soucieuses en voyant que Fordred avait été tué. Après tout, il était un riche propriétaire terrien, qui aidait à faire vivre de nombreuses familles, même s'il ne payait pas tous ses employés. Eogur avait accompagné le corps de son meilleur ami, la mine grave mais pleine de dignité. Rien à voir avec son agressivité d'un peu plus tôt. Le capitaine avait procédé à un interrogatoire en règle, et cela avait duré une bonne heure, le temps de recueillir un témoignage permettant de reconstituer l'affaire. Tous s'étaient entendus à dire que la barde était coupable, et puisqu'elle était morte, c'était aussi bien. Les convives avaient eu leur dose de sang pour la soirée. Quand les gardes furent enfin partis, la nuit était déjà bien avancée, mais beaucoup préférèrent partir plutôt que de rester sur place. Peut-être à cause de l'ambiance glauque des lieux. Peut-être à cause du besoin de s'éloigner de la mort qui avait frappé par deux fois.

Le mercenaire s'en alla le premier, déclarant qu'il préférait reprendre la route. Le soleil allait se lever bientôt, et il n'aurait que quelques à faire sous la neige. Cela l'avancerait dans sa route, et il déclara préférer prendre l'avance. La Gondorienne le suivit quelques minutes après. Elle paraissait choquée, et déclara ne pas pouvoir supporter de rester dans ces lieux. Elle remercia toutefois chaleureusement tous ceux qui avaient aidé à résoudre cette affaire, notamment Ivy et Eliah, qu'elle prit dans ses bras. Elle embrassa Jon sur la joue, en le félicitant de son courage. Son sac sur le dos, elle adressa un signe de la main à Ruben, qui semblait aller mieux, puis s'en alla. Le couple décida quant à lui de rentrer dans leur demeure. Ils n'étaient venus que pour manger, et toute cette affaire leur avait coupé l'appétit. Ils ne tardèrent pas non plus. Ne restaient donc que Eliah, Ivy, Nerwa et Jon.

Le cavalier, encore un peu secoué par la manière dont les choses s'étaient terminées, avait pris place avec les trois femmes qui, embarquées dans cette histoire à cause de lui, avaient risqué leur vie pour le sauver. Il mit un moment à trouver les mots pour leur dire ce qu'il ressentait, puis jugea finalement que la simplicité transcrirait le mieux ses émotions :

"Eliah...Ivy...et Nerwa, bien entendu...Je suis sincèrement désolé de ce qui s'est passé ce soir. Je...J'aurais préféré que jamais vous n'ayez à assister à cela. J'ai mis votre vie en danger par mon imprudence, et j'ai eu le malheur de prendre une vie sous vos yeux...sous tes yeux d'enfant, Nerwa. Saurez-vous me pardonner un jour ?"

La sincérité transparaissait dans sa voix. Il attendait une réponse franche des deux femmes, conscient qu'il ne leur en voudrait pas le moins du monde si elles n'étaient pas prêtes à l'absoudre.


~ ~ ~ ~


Dans la nuit sombre, un cheval solitaire galopait dos au vent, comme si celui-ci le poussait vers sa destination, lui donnant la force de continuer malgré le froid. Sur le dos de celui-ci, une silhouette solitaire secouée de tremblements anormaux. Elle riait aux éclats, mais son rire semblait déformé. Tantôt masculin, tantôt féminin. Tantôt calme, tantôt fou. Impossible de savoir à qui appartenait cette voix, qui était emportée par le vent. Etait-ce lui qui créait cette distorsion, ou bien...? Ou bien y avait-il quelque chose d'autre. La silhouette allait à bride abattue, plein vers l'Est et les terres du Gondor.

A la lueur de la lune qui perçait à travers les nuages, son visage apparut un instant. Il était recouvert d'un masque étrange, d'un blanc de porcelaine. Il semblait figé dans une expression glaçante. La seule partie de ce faciès sculptural qui affichait une once de vie ? Deux yeux d'un bleu profond, qui restaient braqués sur l'horizon, plongés dans les souvenirs. Paradoxe.


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Eliah - Il est huit heures et tout va bien. EmptyMar 5 Fév 2013 - 21:18
Ivy regarda attentivement la scène qui se déroula entre Jon, Eliah et les autres, tout en essayant d’établir au mieux un moyen de protéger Nerwa. Quand elle vit qu’Eogur se calma envers Ruben, Ivy fut soulagée. L’acier était en effet sorti de pars et d’autres, y compris dans le dos d’Ivy, où se tenait Nerwa prête à sortir l’arme pour sa mère. Cependant Ivy fut surprise lors ce qu’elle entendit qu’Eogur prévoyait de passer à la sentence de mort sans même avoir de jugement. Cette phrase choqua tellement Ivy qu’elle ne fut plus sure de vouloir chercher le coupable. Certes le coupable méritait cette sentence mais un jugement s’impose ne serait-ce pour lui laisser le droit de s’expliquer. Une fois Nerwa bien abrité entre le comptoir et Ivy, Ivy put se concentré sur la suite du déroulement de l’enquête. Ce fut au tour du couple de s’expliquer, mais ce fut uniquement Mira qui parla et elle ne fut pas très convaincante.

Ivy croisa le regard de la Barde à plusieurs occasions, c’est alors que plus la Barde la regardait plus elle douta de son dernier choix du coupable. Ivy eut le cœur qui se serra lors ce que Jon accusa la Barde, puis vint le moment ou les trois hommes se dirigea vers la Barde pour l’arrêter. La phrase dans laquelle la Barde clama sont innocence parut à Ivy la phrase la plus vrai et innocente de toute la soirée cela mis Ivy dans un doute tel quelle tomba dans un état second dans lequel elle se repassa le déroulement de la soirée afin de voire si elle s’était tromper ou pas ! Elle n’entendit plus aucun son et ne vit plus aucune image venant de l’auberge tellement elle fut dans ses pensées.

Ce fut le coup que la Barde lui assigna, et qui la projeta contre le coin du bar qui la sorti de ses pensées. Un peu perdu ce fut le « Non » de Jon qui la ramena à la réalité.
C’est alors qu’elle vit la pointe d’acier ressortir du corps de la Barde et qu’elle croisa le regard de celle-ci qu’elle comprit quelle s’était trompée, ce ne put être elle la coupable. La Barde fut effectivement coupable à son tour du tueur. Mais qui aurait donc put être ce tueur ? Cette question resta longtemps dans la tête d’Ivy, qui se retourna ver Nerwa qui était horrifiée par la tournure qu’avait pris cette soirée.
La dernière chose qu’Ivy retint de cette soirée fut le mot « Domino » ce dernier mot que la Barde avait put dire et qui horrifia Ivy au plus haut point. D’une part car ce mot avait forcément quelque chose à voire avec le réel tueur mais également d’autre part car ce fut le dernier mot qu’elle entendit de la personne qu’elle avait accusé à tort.

Une fois tout le monde sortit de l’auberge et que les femmes furent seule en compagnie de Jon celui-ci prit la parole. A peine eut-il fini qu’Ivy pris la parole à son tour :

« Bien sure que nous vous pardonnons, vous ne pouviez pas savoir ce qui allait se passer. Et à votre tour veuillez me pardonnez d’avoir accusez une innocent qui fut tuer à son tour par ma fautes cette fois-ci.
Ma chérie j’espère en effet que tu n’es pas trop horrifier, mais tu viens exactement de voir pourquoi maman te dit continuellement de bien réfléchir avant d’accusée quelqu’un. Excuse-moi à ton tour de t’avoir montrée le mauvais exemple. »


Ivy se retourna et une larme commença à coule sur ses joue. Nerwa regarda Jon et prit à son tour la parole :

« Maman, m’a beaucoup parler des chevaliers qui fut obliger d’ôter ma vie de certaines personnes, mais en effet cela fait vraiment un choque de le voire en vrai. Jamais je n’aurais pu m’imaginer cela. En plus je viens de comprendre comment l’on pouvait ôter la vie à quelqu’un par accident. Maman avait beau me dire que cela arrivait de temps à autre mais je ne comprenais pas comment cela pouvait se produire. » Nerwa se retourna vers Ivy et lui dit tout en sanglotant : « Maman, ne soit pas triste et en effet je comprend maintenant vraiment pourquoi tu me dit sans cesse de réfléchir avant d’agir. Sache que je ne pourrais jamais t’en vouloir pour quelque chose, car je sais que tu fais toujours au mieux et que jamais tu ferais quelque chose qui pourrais me faire du mal ou faire du mal à quelqu’un d’autre. »

Puis soudain le regard de la mère et la fille fut attirait par le bruit d’un cheval et d’une voix non identifiable. C’est alors qu’Ivy vit pour la dernière fois le vrai tueur et se rappela instantanément le fameux mot :
« Domino »…
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