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 De nouvelles affaires pour un marchand ...

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Evart Praven
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Evart Praven

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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyDim 3 Mai 2015 - 1:33

Écoutant attentivement l'Intendant, Evart put remarquer toute son habileté. Prétextant qu'il ne pouvait lui demander de prendre autant de risques, il lui montra aussi qu'il lui imposait presque de servir ses intérêts. Bien qu'il aimait pas qu'on lui force la main, le jeune homme ne pouvait qu'admirer cette manière de faire : « Je ne peux rien vous demander mais quand même… ». Renouvelant sa fidélité à l'Intendant et au Roi, le garçon protesta de sa dévotion et l'assura qu'ils reviendraient vers lui à la moindre information importante qu'il aurait. Alors qu'Alcide repartait à ses affaires, Evart fit de même en saluant son oncle puis en rentrant chez lui. Dans sa demeure l'attendait son brave Iroas, c'était désormais son seul homme sûr à Minas Tirith. Maintenant que le fidèle Harlaus était mort, il avait certainement perdu un précieux soutien logistique et moral. Bref, toujours inquiet, il demanda à Iroas de faire espionner l'auberge des haradrims. Il souhaitait un travail discret fait par un de ses mendiants mais il ne voulait absolument pas qu'il soit impliqué en personne. Il avait déjà assez perdu ces jours-ci et ne souhaitait pas prendre plus de risque.

Après avoir congédié son serviteur, il se claquemura dans son bureau et fut atteint d'un grave crise de mélancolie. L'excitation passée, il décompensait gravement et se sentait de plus en plus mal. Atteint d'un vertige soudain, il s'effondra sur son large et profond fauteuil. Qu'avait il fait ? N'était-il pas fou d'avoir fait ça ? Evart s'était toujours dit qu'il ne se mêlerait jamais de politique. C'était bien sûr un moyen de faire fortune plus aisément mais c'était dangereux. Très dangereux. Se mêler de politique était bien risqué pour un marchand. Ces réflexions rongeaient l'esprit d'Evart qui se complaisait dans une angoisse dévorante. Il s'était mis au service de Taorin au risque de se faire exécuter pour trahison par le Roi du Gondor. Puis il s'était mis au service de l'Intendant au risque de se faire massacrer par les pirates haradrims. Désormais il marchait sur un fil et risquait à tout moment de chuter. A dire vrai, il avait prit bien trop de risques et il pouvait maintenant mourir à tout instant. Dévoré par cette profonde angoisse, Evart ne pouvait absolument rien faire. Son esprit embrumé par la mélancolie, il n'arrivait plus à rien faire.

Essayant tant bien que mal de se rassurer, après tout, il ne manquait pas d'intelligence -il en était certain- et pourrait arriver à s'extirper de ce guêpier, il ne parvenait pas à sortir de cette profonde mélancolie. Pour s'aider dans cette tâche, il commença à boire du vin chaud et des tisanes de plantes qui le calmait. A dire vrai, cela n'entravait en rien son esprit délirant qui se perdait dans les affres de la désolation. Tétanisé à l'idée de faire quoi que ce soit -au plus grand dam d'Iroas qui se présentait régulièrement chez lui-, Evart resta enfermé pendant presque trois jours. Émergeant de sa chambre, il prit un repas frugal et, d'un pas encore fébrile, fit le tour de ses commerces. Tous ses commis  parurent soulagés de rencontrer leur maître et, notamment, ceux de l'épicerie qui connaissaient le jeune homme depuis assez longtemps et ceux de son établissement de change qui occupait l'essentiel de son temps. Il lui fallait désormais rattraper son retard et il se mit au travail pour le reste de la journée. Fort heureusement, ces commis avaient bien travaillé pendant son absence.

Lorsqu'il rentra enfin chez lui, il était assez tard et il se remit au travail. Il avait adopté une certaine forme de résignation vis-à-vis de sa bêtise et il devait maintenant tout faire pour profiter de la situation. Évidemment il ne pouvait pas créer une telle compagnie par lui-même. Premièrement il n'avait pas les moyens d'investir autant. D'autant que c'était très risqué de tout miser dans une telle aventure. Deuxièmement il n'avait pas les moyens logistiques de monter une telle entreprise. Troisièmement, et surtout, ce n'était pas son métier. Lui n'avait rien d'un grand marchand, il n'avait aucun réseau commercial, ni partenaires, ni bateaux, ni caravanes... Enfin, cela pourrait lui attirer de très grandes inimités au sein de la Compagnie du Sud et il n'avait pas les reins assez solides pour faire face à tant de politique. Bref tout concordait à adopter une stratégie un peu différente.

Son idée était donc de profiter de la situation autrement d'une manière plus détournée. Il fallait faire une véritable compagnie où chacun -en tout cas beaucoup de gens- pourrait investir de l'argent dans cette compagnie qui financerait ses affaires. Cela devrait lui éviter l'accusation d'accaparer des avantages honteux pour lui. Cependant il faudrait un protecteur, un homme d'envergure capable de diriger la compagnie, surveiller ses activités et surtout gérer les affres de la politique à Osgiliath. La famille Ronce-Oliri était le destinataire logique de ce poste. Ils pourraient ainsi trouver une nouvelle source de prospérité au cœur même de la « chasse gardée » des Goloth ce qui mettrait certainement en joie l'ambitieux Gyan Oliri. L'exécuteur se devait d'être une personne ayant une bonne connaissance du marché local, un réseau déjà bien implanté et des contacts nombreux. D'après les rumeurs qu'il avait entendu Ella Desbo était en ville, elle pourrait exceller à ce poste. C'était une marchande importante dans le Harondor, elle avait bien entendu mille raisons de vouloir ravir la place des Goloth et on la disait d'une grande intelligence. Evart lui-même ne devait pas prendre de poste particulier, peut-être celui d’épouvantail pour préserver les apparences vis-à-vis des lettres données par l'émir. Bien entendu il louerait ces lettres et demanderait à être intégré à la structure -d'une manière à définir-.

Bref, il y avait beaucoup à faire et il devait absolument en convaincre Gyan à Osgiliath. Bien entendu il devait préparer son entrevue avec soin et y passa une bonne partie de la nuit. Se couchant au beau milieu de la nuit, le jeune homme se leva avant l'aube pour se préparer. De manière amusante, il fut face à un vrai dilemme. Il lui fallait prendre une tenue permettant un voyage confortable et tranquille mais il voulait toujours faire une impression correcte auprès du Juge. Ne sachant quoi prendre, il se décida pour un compromis convenable avec des habits noirs élégants mais concéda au confort une solide paire de bottes et un très long manteau bordeau qui le protégerait de la poussière et des affres de la route. D'un pas paisible, il descendit les divers étages de la cité pour atteindre le relais au pied de la cité où il loua un petit char pour aller jusqu'à Osgiliath.
#Evart #Praven
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Evart Praven
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptySam 16 Mai 2015 - 12:49
Alors qu'il avait passé trois jours à Osgiliath, ces entretiens s'étaient plutôt bien passés. Il avait convaincu Gyan de soutenir cette initiative de tout son point. Évidemment, il avait fallu lui faire avaler la hardiesse d'Evart qui avait négocié sans l'aval de quiconque, ni Eamon, ni Gyan. Cela ne fut pas une mince affaire mais, avec beaucoup de cirage et de contritions, arguant qu'il était soutenu en haut lieu -après tout il avait eu un entretien au particulier avec l'Intendant-, il parvint à convaincre le chef des Oliri. Il avait bien fallu une après-midi pour calmer l'orgueil blessé du loup.

Passé ce petit soucis, ils purent réellement travailler sur la compagnie. Pour l'aider dans son ascension au sein de la Compagnie du Sud, Evart lui fit une proposition qu'il ne pouvait refuser. L'idée était de faire croire qu'il n'avait pas fait ça de son propre chef mais qu'il avait en fait agit en homme de paille en se chargeant de cette négociation au nom d'Oliri sous le patronage du patron suprême : Eamon de Ronce. Se faisant, il montrait à tous que le nom des Oliri était toujours fort puissant. De son coté, Evart évitait tous les problèmes politiques qui pouvaient se poser pour un homme peu influent et installé comme lui.

Ils avaient ensuite passé le jour et demi suivant à préparer l'organisation générale de la compagnie, les questions de financements... C'était évidemment le plus gros travail mais il fut mener efficacement et, dans les grandes lignes, c'était très proche de ce que le hobereau avait prévu. Évidemment il était très jeune et manquait d'expérience alors que Gyan avait le cuir usé par les affaires. C'est ainsi qu'ils se quittèrent au petit matin du troisième jour alors qu'un splendide soleil annonçait un jour radieux. Evart était muni de plusieurs lettres pour l'introduire auprès du Grand Marchand, pour attester de tout le soutien des Oliri à cette opération...

Revenu dans la cité blanche, Evart commença par faire le tour de ses commerces pour s'assurer que tout allait bien puis il rejoignit le siège de la Guilde pour vérifier l'état des finances. Fort heureusement celles-ci étaient en bon état depuis l'arrivée du garçon au Trésor des épiciers. Ils avaient fait suffisamment d'opérations pour recréer un trésor substantiel qui permettait de voir venir et d'espérer une belle amélioration des finances sur le long terme. Cela lui avait bien pris le reste de sa journée et, au petit soir, il rentra chez lui.

Après avoir passé une nuit assez tranquille -après tout, il était épuisé par son voyage jusqu'à Osgiliath et le travail avec Oliri-, il se leva dès l'aube pour écrire une lettre au Grand Marchand de Minas Tirith et lui demander une entrevue :


Monseigneur de Ronce,

Présentement à l'humble service de votre beau-frère le sire Oliri, je vous prie de pardonner ma hardiesse à vous écrire. Néanmoins après avoir eu l'occasion d'en discuter avec messire Oliri, je souhaiterai respectueusement vous soumettre une proposition qui pourrait vous apparaître comme tout à fait intéressante. Pour ces raisons je me permets de solliciter humblement et pieusement un entretien avec vous.

Dans l'espoir de vous rencontrer sous peu,
Votre humble serviteur Evart Praven


Finissant cette lettre flagorneuse, Evart fit chauffer un peu de cire rouge qu'il coula ensuite au bas de la lettre avant d'y apposer le petit sceau de la famille Praven. De la pile de documents qui trônaient sur un coin de son bureau, le jeune homme extirpa l'une des lettres de Gyan qui portait elle  les armes de la famille Oliri. Prenant le temps de la lire, il remercia intérieurement l'homme d'affaires :

Mon cher Eamon,

Je me permets de vous recommander le jeune Evart, c'est un jeune homme plein de talent et d'avenir qui pourrait vite nous devenir indispensable. Je vous conseille vivement d'écouter ce qu'il a à vous dire, cela pourrait s'avérer très profitable pour nous et notre position dans la Compagnie.

Vous ferez part de toute mon affection à votre épouse,
Gyan


Joignant les deux lettres, Evart chargea l'un de ses serviteurs de les mener au sieur de Ronce. Prenant le temps de prendre un rapide bain puis il s'habilla. Comme à son habitude, il avait prit des habits discrets mais élégants. Ne quittant pas sa demeure, le jeune homme se pencha sur sa comptabilité en attendant une réponse du grand marchand de Minas Tirith.
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Evart Praven
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyJeu 11 Juin 2015 - 11:46
Depuis qu'il avait envoyé son pli au Grand Marchand de Minas Tirith, Evart éprouvait une certaine inquiétude à cette idée. Il ne doutait pas qu'Eamon accepte une entrevue mais, à contrario, il n'était pas certain qu'il souscrive à l'idée. Malgré cette inquiétude, il reçut avec plaisir le pli annonçant que Messire de Ronce acceptait une entrevue. C'était même pour lui un certain soulagement. Prenant sa plume la plus fine, il renvoya une lettre de remerciements en termes agréables ainsi qu'un court pli à l'intention de Gyan Oliri pour l'informer de l'entrevue et lui proposer une rencontre dans la foulée. Une fois ces petites affaire terminées, le jeune homme prit le temps de s'habiller et de bien se préparer pour ce soir. Encore une fois, il était invité à un repas organisé par la comtesse d'Ismaren...

Arrivé chez la vieille dame, le jeune homme constata que ce n'était pas, en effet, un repas comme les autres. Il y avait un nombre impressionnant de personnes issus de la robe comme de l'épée mais aussi des marchands et autres aristocrates. Après avoir fait ses hommages à ses hôtes, Evart fit un tour de la résidence pour y trouver des relations et les saluer. Rapidement il tomba sur un groupe qui comprenait le secrétaire Eberyn de son oncle, des membres des guildes de la ville et quelques autres fonctionnaires. Après avoir chaleureusement salué le jeune homme qu'il estimait et connaissait, il fit de même avec les différents membres du groupe puis s'enquit de la discussion :


- J'espère que je n'interromps pas une discussion importante ?

- Certes, non. Nous parlions du Roi Aldarion qui n'a toujours pas fait d'héritier à sa dame. Je peux vous dire que ce n'est pas à moi que ça arriverait, je peux vous dire que je m'en occuperai bien de cette princesse.


Le goujat qui s'était exprimé avait un fort accent du Nord et s'était présenté avec un nom typique des montagnes blanches : Amphyr. C'était encore un jeune homme et il devait être arrivé récemment dans la Cité Blanche. A coup sûr, il ne maîtrisait pas les codes de la vie en bonne société mais si la comtesse l'avait invité, c'est qu'il devait être un homme de talent. En y réfléchissant un peu, son nom lui rappelait vaguement celui d'une famille marchande des montagnes qui réalisait un grand profit à diriger des caravanes passant directement de l'Ouest du Gondor au Rohan en évitant le long détour par la vallée de l'Anduin. Quoiqu'il en fut, Evart se permit de le rectifier :

- Allons, ce n'est pas son premier mariage puis il a déjà eu deux fils de son premier mariage. S'il y a un problème, ça ne vient probablement pas de lui.

- C'est même certain,
renchérit Eberyn, puis tout le monde sait bien que ces problèmes de procréation sont des affaires de femmes. C'est plus sûrement elle qui est stérile que lui.

- En même temps, quelle idée d'aller chercher une princesse à Dale aussi … pourquoi pas une rhûnienne ?
Acheva un jeune membre de la guilde.

Clôturant ainsi le sujet, ils purent discuter boutique parlant tour à tour des derniers procès en cours, de la politique des guildes de métiers puis de la chance qu'avait été le mariage du Roi... Bref ce ne fut rien de bien passionnant mais ça permettait à tout le monde de cultiver son réseau. Fort d'une excellente mémoire, ces discussions étaient une chance pour Evart qui emmagasinaient un grand nombre d'informations sur ceux qui pouvaient devenir des clients... Alors qu'ils se dispersaient à la recherche de nouveaux partenaires, le jeune hobereau attrapa le bras d'Amphyr :


- Monsieur, vous devriez faire attention aux mots que vous utilisez ici. Des mots indélicats ou mal-prononcés peuvent vous exclure de la partie.

Laissant l'homme des montagnes à ses affaires, il se dirigea vers un groupe d'hommes dont il avait reconnu l'honorable maître de l'honorable corporation des épiciers. Tandis qu'il s'approchait, le maitre l'accueillit à bras ouverts et le présenta très poliment auprès des personnes présentes. En majorité, c'était des marchands influents qui étaient membres de la Compagnie du Sud ou des corporations de la ville. Rapidement les discussions reprirent naturellement :

- Imaginez vous seulement que mes caravanes ont dû rebrousser chemin simplement parce que le Rhûn a décidé que toutes les routes commerciales jusqu'à la Forêt Noire lui appartiennent. Trouvez-vous normal qu'un peuple barbare nous empêche de commercer ?

- Vous voulez dire que pour commercer avec Dale et Erebor il faudrait remonter l'Anduin pour faire le tour de la Vieille Forêt, c'est inconcevable.

- Plus encore,
renchérit un autre, pouvons nous laisser à ces barbares le contrôle de tous les accès à un royaume de la Terre du Milieu ? Ce serait le meilleur moyen que Dale et Esgaroth ne deviennent pas qu'un simple état vassal de ce lointain royaume !

- Il faut souhaiter que le Roi prendra des mesures énergiques pour que cesse cette agression inique.


Alors que chacun d'entre eux allait de sa petite analyse de la politique du royaume. Évidemment il paraissait logique à tout le monde que la politique étrangère du royaume favorisât leurs intérêts propres sans penser à la mort des hommes qu'ils voulaient envoyer au front. En y réfléchissant bien, Evart ne doutait pas que la même mentalité prévalait au sein du gouvernement. Malgré toute la compétence des serviteurs du Roi, si on pouvait concilier l'intérêt général avec son intérêt privé, tout devenait tellement plus simple. Pris dans ses réflexions sur le gouvernement d'un royaume, Evart fut interrompu par la comtesse d'Ismaren qui l'emmena dans un petit boudoir à coté.

Il y avait là trois à quatre personnes qui semblaient attendre le retour. Avec des paroles tout à fait aimables, la comtesse vanta les mérites du jeune homme auprès des personnes présentes. Elle s'était décidément entiché du jeune garçon qui fut très flatté et se permit de prospecter ces personnes qui semblaient être là pour ça. Répondant avec aisance et assurance à leurs diverses questions, le jeune homme le promit monts et merveilles s'ils se décidaient à placer de l'argent chez lui. En outre, il proposait une « solide » expérience aux vues de ses réalisations au sein de la Corporations des Épiciers … Bref Evart se vendit du mieux qu'il put et repartir de cette petite discussion avec des promesses tout à fait intéressantes … de quoi augmenter sa fortune, même si ce n'était pas tout à fait la sienne … Fort aise de cette nouvelle, Evart passa une soirée dès plus agréable.

Ainsi donc les jours qui suivirent furent assez intenses pour le jeune homme qui venait de recevoir des financements importants. Ils devaient donc explorer de nouveaux investissements pour contenter ses riches clients. C'était donc une période dès plus agréables pour Evart qui pouvait travailler beaucoup et laisser libre cours à son imagination débordante. Quelques jours plus tard, il put enfin partir pour Osgiliath …

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Evart Praven
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyVen 10 Juil 2015 - 0:18

Depuis quelques jours qu'il était rentré d'Osgiliath, Evart était entré dans une profonde phase de mélancolie. Depuis quelques jours, il voyait tous ses rêves s'écrouler. Claquemuré dans sa chambre, il ne mangeait rien, buvait peu et faisait alternativement les cent pas ou s'enfoncer dans son lit. Au début, il avait tenté de se rassurer en se disant que ce n'était pas si grave mais si, ça l'était. A dire vrai, il n'était pas encore tout à faire sûr de la sauce à laquelle il allait être mangé mais il allait l'être, c'était certain. A dire vrai, il ne lui restait plus beaucoup de solution.

Au pire, il serait renvoyé de la Compagnie du Sud et sa carrière serait brisée. Déchu de la puissante guilde, Evart ne pourrait évidemment plus travailler pour aucune corporation et perdrait toute influence dans leurs efforts. Son honneur souillé, il ne pourrait pas se mettre au service d'un quelconque puissant personnage. Sa duplicité montrée à tous, son petit commerce de change péricliterait inévitablement. Quel homme d'honneur pourrait accepter de faire affaire avec lui ? En fait, il se voyait déjà mener la petite vie minable d'un commerçant à moitié escroc qui, pour faire péniblement grossir son patrimoine, oscillerait entre usurier véreux le jour et tenancier d'un claque à ivrognes la nuit... Une vie minable loin de tout ce qui poussait Evart dans la vie. Peut-être son père pourrait lui obtenir un petit poste de gestionnaire en Anfalas mais, passés les six premiers mois d'exaltation et de réforme, Evart savait bien qu'il s'y ennuierait profondément. En plus il devrait supporter la présence de ces deux jumeaux de frères qu'il tenait, plus que tout, en abhorration. Cette option était donc exclue. Que lui restait-il ? Evart ne voyait que l'option de partir loin, le plus loin possible, là où la Compagnie du Sud n'avait pas ou peu d'influence... L'Arnor aurait été pratique mais c'était complètement exclu, le Rohan encore trop proche, le Sud était trop instable -Evart l'avait appris à ses dépens-, le Rhûn était bien sûr exclu... Dale ? Pourquoi pas mais c'était petit et l'influence de la Compagnie y était toujours plus importante... Il n'y avait donc aucune solution ? Évidemment il y avait celle de partir dans l'illégalité, de servir des intérêts criminels ou occultes mais Evart avait une trop haute conception de lui-même pour s'y résoudre. Intérieurement, le jeune homme pria pour que cette lettre n'arrive jamais...

D'un autre coté, s'il n'était pas exclu, qu'allait-il faire de mieux ? Evart ne doutait pas que la rumeur allait se reprendre comme un feu de paille. Les patrons diraient à leurs commis de ne pas faire affaire avec le jeune homme et, en moins de temps qu'il faut pour ne le dire, tout le monde s'éloignerait du pestiféré. Au mieux il parviendrait à garder sa place dans la Guilde des Épiciers mais pourrait-il évoluer ? Certainement pas et ses talents s'émousseraient à force de de végéter. Quelle différence y avait-il entre mener la vie minable et routinière d'un mendiant et celle d'un commis tournant en rond ? Aucune aux yeux d'Evart qui voulait vivre en état d'excitation, il voulait se creuser la tête, il voulait vivre sa vie... Maintenant, le jeune homme voyait à quel point il avait fait une bêtise et mesurait toute sa stupidité.

Pris d'un profond vague à l'âme, Evart ne pensait même plus. Son esprit vagabondait, faisait des nœuds avant des les défaire. C'était une sorte de moment introspectif désabusé et lucide. Par moment, il était au bord des larmes tant il voyait le sol se dérober sous ses pieds. Il avait été bien trop ambitieux et avait voulu construire une grande et haute tour sans avoir bâti les fondations assez solides. La situation était tellement désespérée pour le jeune homme qu'il pensa à tout. Allait-il vivre toute sa vie le rôle d'un minable petit marchand ? Accepterait-il de vivre dans cet état de déprime toute sa vie ? Non, certainement pas mais que pouvait-il faire ? Prenant un manteau, il partit de chez lui avant que ses serviteurs ne soient levés. Arrivé sur le parapet d'une des murailles de la ville, Evart profita de l'aube. La vue était absolument splendide. Au loin, derrière les montagnes du Mordor, on pouvait voir le Soleil se lever délicatement. La couleur du ciel oscillait entre l'orange et le violet, se reflétant dans les nuages, c'était juste féerique. S'approchant du créneau, Evart songea :


* N'est ce pas le plus beau jour pour mourir ? *
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Evart Praven
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptySam 11 Juil 2015 - 17:23
Bien entendu, Evart ne s'était pas suicidé. Il fallait, d'une part, plus de courage et, d'autre part, moins d'amour propre. Arrivé sur le parapet, il n'avait pas trouvé le cœur à sauter et s'était rendu compte que cela faisait le jeu de Savarian et Desbo. S'il mourrait bêtement, il n'y avait même plus besoin d'étouffer l'affaire et eux ne se trouveraient, bien entendu, jamais inquiété de rien. C'était inadmissible au regard du jeune homme qui voulait absolument les voir payer pour le mal qu'il lui avait fait mais aussi -avec beaucoup de mauvaise foi-, pour ne pas laisser la Compagnie du Sud devenir le champ de jeu de toutes les putains de Havarian. Après avoir passé quelques minutes sur les remparts à contempler hébété la vue, Evart prit le chemin inverse pour rentrer chez lui...

Arrivé dans son bureau, le jeune homme prit un papier et commença à griffonner. Alors qu'il était dans une profonde déprime ces derniers jours, le hobereau entrait désormais dans une profonde rage. Ces salopards pensaient l'écarter à jamais en deux coups de cuillère à pot ? Il reviendrait et les écraserait tous … Premièrement il écraserait Ella Desbo, cette petite bonne femme du Harondor pensait que ses coucheries la mettait à l'abri de tout, Evart lui apprendrait  qu'il n'était pas homme à se laisser écraser sans réagir et, même s'il devait chuter, il la ferait tomber avec elle. En n'étant pas trop malhabile, le jeune homme pourrait faire chuter Seamon Havarian avec elle et venger l'affront qu'il lui avait infligé. Ce serait désormais son seul et unique but. Avec un peu de chance, le scandale serait suffisamment énorme pour qu'elle provoque la chute de la Compagnie du Sud en n’annulant ses privilèges et, ainsi, la liberté de commerce serait enfin réellement établie...A ce moment, la vengeance d'Evart serait enfin totalement assouvie...

Maintenant il ne restait plus qu'à savoir comment... Le plus simple aurait été de provoquer un grand scandale qui éclabousserait complètement Ella et ruinerait sa réputation comme eux avaient ruiné celle d'Evart. L'éclabousser comme elle avait éclaboussé Emilion, peut-être même aider ce dernier, et c'en serait fini de cette bonne femme. Si elle chutait, le reste irait vite et Seamon serait obligé de démissionner ou serait démis -Evart en était sûr-. Il n'avait toujours pas reçu de missive lui annonçant son exclusion. A dire vrai, c'était plutôt bon signe car Seamon devait être le genre de personnes ponctuelles. Cela signifiait qu'il devait pouvoir encore s'immiscer auprès des grands marchands. Peut-être qu'à une autre occasion, il pourrait rencontrer Ella et faire en sorte qu'elle lui donne un emploi. Corvéable à merci, devant se refaire une réputation, c'était le genre de personnes auquel on pouvait confier des missions délicates voir illégales tant il lui fallait se racheter... Ce serait alors l'occasion de la faire tomber, elle et son maquereau ! Ce plan était tout simplement parfait, bon peut-être pas parfait, mais en tout cas, génial !

Cependant, avant tout ça, il lui fallait trouver une source de revenus et des alliés solides pour finir cette noble vengeance...  L'idéal serait de pouvoir ruiner Desbo et même Havarian et pour cela il avait une idée, une excellente idée. Tirant un grand papier blanc, Evart commença à griffonner et prévoir. Le jeune homme était dans un tel état d'excitation qu'il avait bien besoin de ça pour garder la tête froide. Il passa plus d'une heure à peaufiner certains détails de son plan. Lisant et relisant ce document, il le trouvait tout à fait convenable puis il brûla le document. En effet, tout ceci était dangereux … Faire tomber l'homme-lige du Roi d'Arnor n'était pas chose banale mais il parviendrait. Prenant quelques affaires, il devait faire un petit voyage pour tout préparer. Dans l'immédiat, il partait pour Pelargir...
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Evart Praven
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyLun 13 Juil 2015 - 0:00
Après quelques jours, le hobereau était maintenant de retour à Minas Tirith. A Pelargir, il avait vu son cousin Praven. D'une âge proche d'Evart, ce jeune homme était un garçon ambitieux et industrieux, peut-être moins intelligent qu'Evart -c'était en tout cas son avis tout à fait arrogant-, qui se montrait parfois un peu moins moral que lui... Depuis qu'il avait repris les affaires des Praven à Pelargir, il leur avait aussi apporté un essor nouveau. A l'origine, il gérait des commerces ayant au moins aussi peu d'intérêt que les épiceries de son cousin à Minas Tirith puis il s'était diversifié pour servir de commissaire à l'alimentation de l'arsenal en produits de construction. Bien qu'il ne soit que l'un des très nombreux commissaires de l'Arsenal, la Marine était prête à payer cher pour des arbres de grande qualité ou de forme particulièrement intéressante. D'un naturel travailleurs et pointilleux, ce cousin avait le nez creux pour dénicher certains biens rares...

Cependant il ne semblait pas vraiment s'intéresser à la politique -même au sein des corporations- comme pouvait le faire Evart et il consacrait tout son temps à développer ses affaires, avec brio au demeurant. Un peu plus tard, il avait fait comme Evart et s'était intéressé au change. Étant dans une ville portuaire et commerciale, il avait plus de possibilités de faire du change que lui à Minas Tirith et, en outre, il n'hésitait pas à faire de la finance pour utiliser l'argent des terriens dans le financement d'expédition et du commerce maritime. Sa position de modeste commerçant travaillant dans un peu tous les domaines lui offrait une excellente connaissance de ce milieu qui pouvaient être tout à fait intéressantes pour Evart. Ainsi, en discutant de choses et d'autres -mais principalement du commerce et de la finance-, le Secrétaire du Trésor des Épiciers apprit un grand nombre d'informations tout à fait notables.

Sur le chemin du retour, Evart avait été étonnamment calme. Dans un moment d'espoir -s'il survivait à sa vengeance-, il réfléchissait à l'union commerciale qu'ils pouvaient former. Pelargir était un endroit important et ils trouveraient bien un membre de sa famille à Dol Amroth pour créer un vrai réseau commercial qui puisse être profitable. En attendant, il devait marcher sur un fil et risquait à tout moment de basculer d'un coté ou de l'autre. A gauche, il voulait obtenir sa vengeance pour faire tomber Desbo et Havarian. A droite, il allait faire acte de contrition auprès de la Compagnie du Sud et de Desbo pour éviter d'être écrasé et s'insinuer dans ses instances pour la mettre à bas.

Rentré à Minas Tirith, il avait fait un tour de collègues, amis, relations et quelques membres de sa famille bien placés comme le Juge Praven ou un lointain cousin travaillant au Trésor du Roi. Bref rien d'important. Plus important, il devait régler des affaires avec la Guilde des Epiciers. Comme il ne savait pas ce qui allait sortir sur lui comme rumeurs ou ce que Desbo allait lui confier, il préférait tout mettre en ordre. Nombre de petits officiers comme lui fonctionnaient en quart ou demi année et pouvait se retirer si besoin était. Comme il avait travaillé plus de huit mois pour la Guilde et qu'il avait rapporté beaucoup d'argent, il avait négocié avec le Grand Maître la possibilité de s'absenter un an de son poste. Évidemment l'homme ne voulait pas voir partir un si bon sou-fifre mais les affaires de la Guilde pouvait désormais se passer de lui pendant un temps tant il avait travaillé à les remettre à flot.

Ces affaires secondaires réglées, Evart était désormais entièrement libre pour réintégrer sa compagnie et préparer sa vengeance. Recevant Iroas, il le chargea de petits affaires nécessaires à ses plans et il rédigea aussi quelques billets dont un à Ella Desbo. Elle l'avait congédié comme un malpropre, il lui envoyait maintenant un simple billet lui présentant ses meilleurs vœux à son nouveau poste et lui montrant tout l'espoir qu'il avait à travailler avec une femme aussi brillante. Comme à son habitude, Evart y avait mit toute sa plume et faisait preuve d'une flagornerie typique. Évidemment tous savaient qu'une lettre de la sorte se devait d'être flatteuse mais cela faisait toujours plaisir de voir un peu de politesse puis ça faisait au moins sortir du lot. Après avoir réglé ces petites affaires, il descendit dans la salle principale de sa maison pour aller manger.
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyMar 22 Sep 2015 - 20:50
Aujourd’hui était un excellent jour pour Evart. Le Soleil était très haut dans le ciel, il faisait chaud mais une petite brise très agréable rendait cette chaleur supportable. Flânant à travers les rues de la Cité Blanche, le jeune homme s’était décidé à travailler ses relations avec différentes personnalités de la ville. Au petit matin, il avait commencé par ses amis et connaissances les plus proches puis, après avoir visité le maitre de la Guilde des Epiciers, quelque uns des nobles importants de la Cité Blanche ainsi que des relations de son âge que ce soit à la Compagnie du Sud, dans les diverses Guildes ou dans les administrations avant de finir par manger chez son lointain oncle Praven.

Comme à l’accoutumée, le repas avait été dès plus exquis mais, en fait, Evart n’était pas là que pour la table et la cave du Juge Praven. Il avait grandement besoin d’aide pour gérer ses affaires et cela d’autant plus qu’il envisageait un voyagé dans les semaines à venir, que ce fut chez lui en Anfalas, à Dol Amroth ou même dans le Harondor pour des raisons plus « professionnelles ». Il lui fallait donc un intendant pour gérer ses biens ici et il ne comptait pas en appeler aux trop modestes compétences de l’homme que sa famille employait par le passé. En fait, il avait déjà une cible en vue en la personne d’Eberyn, secrétaire et intendant de son oncle qu’il espérait convaincre. Bien entendu, cela ne l’empêcherait de continuer avec son oncle pendant un temps du moins. Il était toujours plus facile de s’approprier complètement une personne quand elle avait déjà mis un pied chez soi.

Sortant de chez son oncle, Evart profita un instant de ce Soleil doux et agréable qui réchauffait les cœurs. L’Hiver qu’ils avaient passé était encore dans toutes les mémoires et les gens savaient maintenant profiter des beaux jours. Depuis quelque temps, son oncle semblait étonnamment inquiet. Le mariage du Roi Aldarion semblait lui avoir causé un surcroit de travail bien nuisible à sa santé délicate. Tandis qu’il regagnait le Palais, Eberyn partit pour les quartiers plus au Nord suivi du jeune Praven pour qui l’occasion était trop belle. Prétextant avoir des affaires dans le coin, il se permit de faire une proposition :
- Dites-moi, Eberyn, est ce que vous seriez prêt à me rendre un service ?

- Bien entendu, s’il est dans mes moyens.

- Je le pense. En fait, je pense bientôt partir pour quelque temps loin de Minas Tirith, peut-être dans le Sud, peut-être à Dol Amroth ou en Anfalas, peut-être même plus loin encore. J’aurais donc besoin de quelqu’un qui puisse gérer ses affaires pendant quelques temps avec, bien entendu, une rémunération plus que correcte.

- Vous voudriez que je vous aide à trouver quelqu’un ?

- A dire vrai, j’espérais plutôt compter sur vos talents directement.

- J’ai déjà un emploi, messire Evart.

- Soyez sans crainte, je ne veux absolument pas vous en priver.
C’était bien entendu faux, au moins sur le long terme. Cependant ce genre d’affaire nécessite confiance et compétence or peu de gens sont susceptibles d’avoir les deux. Tandis que son interlocuteur allait répondre, Evart lui coupa l’herbe sous le pied. Bien entendu, je ne ferai rien sans l’assentiment de mon oncle mais je suis convaincu qu’il ne me refusera pas votre aide. Puis je compte également employer quelqu’un qui sera spécialisé dans la finance et la comptabilité pour vous permettre de continuer vos bons offices auprès de mon oncle.

- Je ne sais pas bien, messire Praven.

- Par rapport à mon oncle ? Je comprends oui. Ne vous inquiétez pas, je lui demanderai et vous n’aurait rien à craindre. Puis, très honnêtement, est ce que vous comptez être l’homme de main d’un Juge du Roi toute votre vie ?

- Comment ça ?

- En moins d’un an, mes activités ont été décuplées et tout ceci ne va aller qu’en continuant. Si vous m’aidez dès maintenant, vous y gagnerez la plus belle opportunité qui se puisse rêver. Ce sera enrichissant, intéressant et exaltant, je peux vous l'assurer.

- Je comprends. Me laissez-vous le temps d’y réfléchir ?

- Bien entendu. Prenez tout votre temps puis nous aurons l’occasion d’en parler à mon oncle.

- Très bien, je vous souhaite une bonne journée.


Délaissant sa future recrue –elle dirait forcément oui-, Evart continua sa tournée des gens qu’il connaissait dans la cité blanche. L’après-midi fut plutôt consacré aux relations commerciales du jeune homme et elles étaient nombreuses. Il faisait état des placements à ses commanditaires et les rassurait sur les taux d’intérêts, il visitait les négociants des autres banques et bureaux de change pour entretenir ce réseau particulièrement profitable, il allait également voir quelques débiteurs pour les rappeler à leurs obligations et s’enquérir de leur santé … financière. Lorsqu’il rentra chez lui, Evart était harassé d’avoir dû parcourir la cité en long, en large et en hauteur. Sa journée avait été relativement productive mais au combien fatigante.
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyMer 23 Sep 2015 - 7:44
Travaillant dans le calme de son bureau, Evart avait des idées plein la tête. Estimant avoir trop délaissé ses commerces d’épicerie -après tout, il fallait tenir son rang-, le jeune homme avait décidé de réformer son petit commerce. Il avait esquissé une timide modification pour l’axer plus sur les denrées de qualité mais cela devait parachever le travail. Agrandi et débarrassé d’activités peu “utiles” comme la vente de plats chauds, l’épicerie accueillait maintenant plus de commis qui vendaient des produits de grande qualités, choisis avec soin ou importés de loin. Ce n’était pas une activité extrêmement rentable mais Evart tenait à sa position dans la Guilde, il avait donc besoin d’un commerce florissant et solide. En fait, il avait même ouvert quelques petites succursales de son commerce dans divers quartiers côtés de la ville ainsi que des échoppes-cuisines dans des quartiers très fréquentés comme à la grande porte ou dans le quartier marchand. Avoir accès à des ressources financières importantes qui n’étaient, pourtant, pas à soi était un avantage indéniable.

D’un autre coté, il avait pu convaincre son oncle de lui prêter son fidèle Eberyn, au moins en partie, et ce dernier avait aussi accepté cet emploi. C’était une belle victoire pour Evart qui avait immédiatement apprécié l’intelligence déliée et la vivacité d’esprit du jeune homme, il ne lui manquait qu’un peu de mémoire et un goût des chiffres. D’une certaine façon, il voyait chez lui un peu son alter ego -en moins intelligent certes- et il était convaincu qu’ils pourraient faire de grandes choses une fois qu’ils se connaîtraient mieux. Par contre, il n’avait encore trouvé personne pour s’occuper de la partie comptable et financière qui n’était pas mince, loin de là. Il lui faudrait peut-être jouer de relations.

Pour le moment, ce qui l’intéressait était bien différent. Il faisait le point sur les créances qu’il avait dans la région comprise entre Minas Tirith, Pelargir et Osgiliath. Cette vaste plaine verdoyante avait souffert du froid et du gel, cela avait contraint de nombreuses personnes à faire appel à des gens comme Evart. Ses coffres remplis de lettres de créance, il faisait le tri. D’un coté, ceux qui étaient en bonne voie de remboursement à qu’il n’avait aucune raison de chercher des noises. Pas loin, il y avait les familles de petite noblesse qui avaient gagé leur seul domaine pour survivre. A eux, Evart ne comptait pas non plus les embêter. Malgré son goût pour l’or, il avait gardé une sorte de réflexe de classe qui le rendait bien incapable de saisir des biens pouvant causer la déchéance de familles nobles. En outre, se montrer magnanime avec elles pouvait être très utile. De l’autre coté, il classait toutes les personnes qui ne pourraient pas rembourser leurs créances et dont il faudrait probablement saisir les biens. Il y avait là des familles de bonne noblesse comme de modestes paysans, des gens qui avaient gagé des terres comme ceux qui préféraient payer des intérêts… La question qui agitait maintenant Evart était de trouver la meilleure manière de rentabiliser ces prêts là. Il lui faudrait certainement parcourir la vallée de l’Anduin pour se faire une idée…

Alors que la fin de la matinée approchait, Evart reçut une visite assez intéressante. Il s’agissait d’un comte de bonne noblesse qui, comme beaucoup d’autres, gérait suffisamment mal son patrimoine pour avoir besoin d’argent frais. Originaire principalement du Harondor, il avait perdu beaucoup d’argent et de terres avec la chute de Dur’Zork. En l’occurrence, il semblait avoir un besoin urgent d’une somme importante d’argent. Laissant à son interlocuteur le temps d’exposer l’ensemble de son problème avant de prendre la parole. Dans un mouvement un peu théâtral, il se pencha vers lui en unissant les mains pour paraître “supérieur” :


- Je comprends votre problème. Je pense même pouvoir vous faire une offre intéressante. Vous avez besoin d’argent rapidement et je suis prêt à vous en proposer cette somme sans intérêt mais il me faudra un remboursement rapide, mon argent ne peut être immobilisée trop longtemps, et surtout de bonnes garanties.

- Je suis prêt à vous laisser en gage des terres.

- Soit, cela me semble parfait. Avez vous préparé les documents pour me permettre d’évaluer leur valeur ?

- Tout est là, mon régisseur s’en est occupé.


Tendant un lourd dossier rempli de papiers, le comte prit congé. Immédiatement, Evart se mit au travail en épluchant l’épaisse pile de documents. Le premier était bien entendu une copie des archives du bailliages des biens qu’il était prêt à gager. Ces registres avaient une fâcheuse tendance à surévaluer la valeur des biens pour augmenter l’impôt et pour faciliter sa collecte. Ensuite il y avait une foule de documents pour partie inutiles et pour partie utiles. C’était une technique classique pour noyer le poisson et pousser son interlocuteur a accepté la valeur proposée mais Evart n’était pas de ce genre. D’un coup d’oeil, il pouvait déterminer si tel ou tel document était utile ou pas.

Ce travail allait prendre de longues heures mais, vu de là, il estimait que les registres de bailliage surévaluait la valeur des biens d’au moins du double surtout au regard des événements récents en Harondor. Pour faire accepter sa proposition, Evart travaillait à rassembler une foule de petites terres et domaines secondaires dont il minorait la valeur et qui représentait à peu près la valeur globale du prêt assorti d’une jolie prime de dédommagement. Allié à une meilleure gestion et un période de remboursement assez courte, cette opération promettait une belle plus-value. D’autant que certains événements pouvaient augmenter la valeur des domaines dans la région -notamment si la stabilité politique de la région semblait se renforcer-. Bref tout commençait à s’emboîter pour annoncer des gages dès plus intéressants.
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De nouvelles affaires pour un marchand ... EmptyDim 27 Sep 2015 - 21:21

Revenu d’Osgiliath, Evart avait enfin trouvé ce qu’il cherchait. Pour trouver quelqu’un de compétent et de loyal, il lui avait fallu chercher auprès de grands négociants de l’ancienne capitale. Cependant peu d’entre eux étaient prêts à lâcher un emploi bien payé et gratifiant auprès d’un maitre puissant pour se laisser débaucher, comme ça, par un jeune homme. C’était pour ça qu’Evart avait eu dans l’idée de faire appel à un de ces puissants hommes pour qu’il lui « prête » un de ses comptables. Convaincre Gyan Oliri n’avait pas été une mince affaire mais bon, après tout, c’était Evart devait faire amende honorable alors que le gouverneur d’Osgiliath était tout au moins aussi coupable que lui d’avoir voulu commercer avec les ennemis des Peuples Libres. N’était-ce pas une bien petite compensation que de se séparer d’un comptable ? D’autant que ce n’était pas comme si leur métier était d’être tailleur de pierre et non financiers… Après bien des tractations, Gyan avait finalement accepté de lui laisser un jeune homme, en qui Evart pouvait avoir toute confiance, avec les capacités nécessaires pour travailler.

Bien entendu, il avait fallu le former et lui apprendre les tenants et les aboutissants des petits commerces auxquels se livrer le jeune homme. Ils étaient bien différents de ce qu’il devait faire pour la compagnie Oliri mais il avait largement les compétences nécessaires pour s’adapter. En fait, Evart était convaincu qu’avec eux, il pourrait faire de grandes choses, c’était même certain. Par contre, ce qui l’inquiétait plus était de n’avoir reçu aucune nouvelle d’Ella Desbo. Cela faisait une à deux semaines qu’il lui avait envoyé une demande d’entrevue et rien ne lui revenait. D’un naturel inquiet, le jeune homme commençait réellement à angoisser. Malgré tout, il se devait de garder une bonne prestance et de former les deux jeunes gens qui auraient fort à faire pour lui…

Ce ne fut que bien plus tard qu’Evart reçut enfin une réponse positive de la part de la nouvelle grande marchande du Sud. Le jeune ignorait pourquoi cela avait pris autant de temps mais la dame devait être débordée ou peut-être était-elle rentrée dans le Sud et les missives auraient alors fait des allers et retours longs depuis le Harondor. Quoiqu’il en fut, Desbo lui proposait une entrevue à Osgiliath qu’Evart se fit une joie d’accepter. De manière amusante, l’adresse n’était pas celle d’une auberge mais bien une demeure privée. En effet, il était grand temps pour quelqu’un comme elle d’avoir sa propre résidence et un hôtel digne de ce nom avec une vraie maisonnée.

Comme il lui restait peu de temps avant son entrevue, Evart voulut tout préparer au mieux en se renseignant mieux sur la grande marchande, sur le Sud mais aussi en préparant un éventuel départ plus loin hors de la vallée de l’Anduin. Il finirait probablement tout ça le lendemain, pour le moment, il était grand temps d’aller dormir.


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