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 Pour que la terre rapporte de l'argent (ou l'inverse)

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Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
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Evart Praven

Nombre de messages : 337
Age : 32
Localisation : Minas Tirith
Rôle : Trésorier Royal du Gondor

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Pour que la terre rapporte de l'argent (ou l'inverse) EmptyJeu 24 Sep 2015 - 1:31
Cela faisait plusieurs jours que le jeune Evart quadrillait tous les comtés et bailliages au Sud de Minas Tirith. Depuis plusieurs mois, il avait fait de nombreux investissements dans la région et il voulait s'assurer que la région promettait autant qu'elle le semblait. Pour l'heure, il explorait les terres et tissaient des connaissances avec pour principal objectif d'évaluer la valeur des terres qu'il avait en gage et des domaines de ceux qui lui devaient de l'argent. En fait, son idée était simple, il lui fallait maximiser la valeur nominale des terres gagées pour pouvoir les rentabiliser rapidement puis les revendre et faire un bénéfice suffisant, par contre, il devait minimiser la valeur des domaines des familles lui devant de l'argent pour pouvoir saisir le plus de biens possibles. Comme à son habitude, Evart travaillait dans une zone grise dont la légalité, si elle n'était pas flagrante, n'était pas non plus complètement absente. De toutes les manières, ni les remords, ni les scrupules n'étouffaient la conscience du garçon.

Avec sous le bras une liste des domaines qui l'intéressait, Evart consultait les archives d'un des bailliages du coin. Si on présentait une certaine respectabilité, il n'était pas bien difficile d'accéder à ses documents. Les étudiant, le jeune homme aux dents si longues préparait ses arguments. Cela ne suffirait probablement pas mais c'était toujours un bon préalable à la discussion.

Il faisait presque nuit lorsque le jeune homme rejoignit la demeure de la famille Vrawnen. Comme la majorité des nobles du Gondor, Evart répugnait à dormir à l'auberge. Dans son monde, on se devait d'avoir des amis et des relations susceptibles de vous accueillir. Se rendre dans une quelconque hôtellerie était la preuve d'un manque de relation et cela se faisait, au mieux, dans les grandes villes. Accueilli par la baronne d'Ascion, Evart s’empressa de s’excuser :

- Dame Ascion, je suis sincèrement désolé pour mon retard. J’ai été retenu sur la route.

- Ne vous inquiétez pas, messire Praven. La cloche n’a pas encore sonné, vous avez amplement le temps de vous débarbouiller.


A dire vrai, le jeune homme avait toujours trouvé que la maîtresse des lieux était une personne d’une exquise politesse et fort belle -ce qui ne gâchait-, tout comme sa fille bien que celle-ci fut un peu trop froide et cynique. Le Baron était lui un personnage avec une certaine grandeur, physique et morale, doublé d’un chevalier estimé par ses pairs. Profitant du laps de temps qui lui restait, Evart se lava sommairement -ce voyage dans la campagne gondorienne le recouvrait continuellement de poussière- et prit des habits allant mieux à un dîner de qualité...

Le repas avait été exquis, comme d’habitude, et le jeune homme avait trouvé une excellente compagnie. Apprenant qu’il faisait une étude de l’état des domaines dans la région, le Baron l’avait longuement questionné et il lui avait également demandé s’il serait possible qu’il étudie un peu en détail les terres d’Ascion pour lui donner son avis. De bonne grâce, Evart avait accepté. Cela rallongerait son voyage ici d’un ou deux jours mais c’était pas cher payé pour le gîte et le couvert et, surtout, des relations dans le baillage qui pouvait lui fournir informations de première main, influence et aide. C’est ainsi qu’il avait appris que le bailli avait tendance à se livrer à des activités peu légales, il touchait, volait les deniers du Roi et se livrait allègrement à la prévarication. A peu près tout le monde le savait ici mais l’homme était puissant et les gens du cru n’avait nul moyen de dire quoique ce soit. Ce ne serait pas sans faire les affaires du jeune homme.

Marchant à travers les rues de la petite ville du bailli -qui méritait à peine ce nom tant elle était minuscule -, Evart repensait à la charmante hospitalité de ses hôtes. Il était tellement agréable d'être reçu par des gens de qualité. Tout était prêt pour sa discussion avec le bailli et, comble de la chance, il avait à peine attendu quelques minutes avant d'être reçu. Le bailli Boldehaut collait à l'image qu'on se faitlsait d'eux a la campagne: petit, arrogant, un air de parvenu, gras et se donnant toujours urbain pressé. Échangeant quelques banalités d'usage, Evart attaqua directement dans le vif du sujet :


- Messire Boldehaut, si je me présente à vous, c'est pour vous évoquer les impôts qui touchent un certain nombre de terres et domaines de votre bailliage.

- Eh ben ?

- Il me semble que vos comptes ne sont pas justes et que certains domaines sont bien trop taxés au regard de leur capacités réelles. Je suis totalement convaincu de votre bonne foi, c'est entendu mais il conviendrait de remettre les registres au vrai.

- En quoi cela vous regarde ?

- Parce que je m'intéresse de très près aux domaines de la région.

- Et qui êtes vous donc pour me parler sur ce ton ?


- Qui je suis ? Sachez, Monsieur, que je travaille pour des membres parmi les plus éminents de la Compagnie du Sud et du Conseil des Grands Marchands, ce n'etait évidemment pas le cas là mais Evart jouait sur la confusion entre le travail qu'il réalisait et la raison de sa venue ici, que je connais personnellement l'émir du Harondor, à nouveau, Evart jouait sur la confusion entre Taorin et Radamanthe, ainsi que l'intendant d'illicis, encore une fois c'était un peu exagéré mais à partir du moment où on avait eu unentretien personnes avec lui, ne le connaissait on par personnellement ? Peut-être voudriez vous que je lui demande de lancer une enquête sur les registres du bailliage, je suis convaincu qu'on. Donnerait raison à mon point de vue puisdes contrôles ne font jamais de mal dans l'administration du roi, n'est il pas ?

La menace à peine voilée d'Evart eut son petit effet. Le jeune homme ne manquait pas de baroud et puis son nom -il venait tout de même d'une famille estimable- avait achevé de convaincre l'officier qu'il pouvait mettre ses menaces à exécution alors que lui n'aurait pas mis sa main au feu.

- Je comprends votre demande messire mais si le revenu diminué, le trésor va me demander des comptes.

- C’est évident. Cependant s’il y a des domaines surestimés, il y en a nécessairement dont vous avez sous-estimé la possible contribution au finance de notre bon Roi. Au cours de mon étude dans la région, je me suis permis de faire une petite liste des contributions possibles de chaque domaine de la région. Je me disais qu’elle ferait une excellente base de travail pour vous, n’est il pas ?


Tendant un papier anonyme, Evart exultait. Il avait trouvé un moyen d’améliorer sa rentabilité tout en préservant, au mieux, sa réputation. Il était facile d’être modeste et honnête lorsqu’on était déjà un grand personnage mais lorsqu’on voulait s’élever, il fallait souvent faire preuve de cynisme. Malgré tout, le jeune homme voulait préserver son nom et celui de sa famille. L’entrevue ne dura pas longtemps, le bailli ne voulait pas qu’elle se prolongea tant tout cela le déplaisait et Evart ne le voulait pas plus tant cela commençait à l’ennuyer. D’ici six mois à un an, il pourrait récolter les fruits de son travail. Les domaines et terres de la région auraient payé leurs impôts, tailles… montrant qu’ils acceptent l’évaluation minorant la valeur de leurs biens. Puis ce serait Evart d’en profiter pour saisir le plus possible et remettre en état ce qui tombait en lambeaux. Pour le moment, tout était parfait.

#Evart #Praven
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Evart Praven
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Pour que la terre rapporte de l'argent (ou l'inverse) EmptyJeu 24 Sep 2015 - 12:36
Après avoir traversé en long et en large le Sud de l’Anorien pendant une à deux semaines, Evart avait fait une pause à Minas Tirith où il avait eu le plaisir de trouver le fameux sésame lui permettant d’entrer dans les bonnes grâces d’Ella Desbo. C’était une lettre de recommandation impeccable le rendant à nouveau « fréquentable » qui ne pouvait, dans l’immédiat, lui faire plus plaisir. Prenant sa plus belle plume et sa plus belle verve, Evart se décida à écrire une lettre à la nouvelle grande marchande du Sud. Comme à son habitude, il commença par la féliciter chaleureusement pour sa nomination et déblatéra quelques politesses un peu flagorneuse avant de de demander une entrevue. Certes tout le monde était assez hypocrite pour s’adresser sans cesse des remerciements et flatteries mais Evart avait toujours estimé que, premièrement, c’était un usage qui faisait plaisir malgré tout –cela montrait à minima qu’on estimait son interlocuteur- et, lorsque c’était bien fait, c’était tout à fait agréable ( Wink ). Joignant sa lettre de recommandation, il scella sa missive et prépara son envoi.

Une fois les quelques affaires qu’il avait à la Cité Blanche terminées, le jeune hobereau repartit dans une tournée aux environs de Minas Tirith. A dire vrai, il profitait aussi de ce moment pour laisser à Eberyn la possibilité de faire preuve de ses qualités et de s’habituer au poste qu’il occupait dans les affaires d’Evart. Particulièrement motivé, il semblait bien plus à l’aise dans la gestion des affaires que dans les affres des actes de justice. C’était plutôt une bonne nouvelle pour la suite –d’autant que sa compétence ne se démentait pas-, bien que le jeune homme n’ait toujours pas trouvé de personne de finance suffisamment compétente en qu’il puisse avoir confiance. Cependant il ne perdait pas espoir, le petit renard avait plus d’un tour dans son sac.

En fait, tout semblait sourire à Evart ces temps-ci. Garçon de la campagne malgré tout, il éprouvait le plus vif plaisir à parcourir les terres d’Anorien dans tous les sens. Il avait l’impression de retrouver son Anfalas rural et campagnard. Bien qu’appréciant les salons mondains de la cité blanche, il n’était toujours pas un homme de la ville. Actuellement, il faisait le tour des tenanciers et métayers de la région. Grâce à l’argent qu’on lui avait confié, le jeune homme avait acheté beaucoup de petites terres et il fallait les mettre en valeur. Auparavant, par routine autant que par facilité, la majorité des paysans faisaient de la culture de céréales mais c’était loin d’être satisfaisant.

Lorsqu’il visitait les exploitants d’une petite tenure, Evart s’efforçait toujours de les convaincre de partir vers des cultures plus rentables. Le contrat de métairie était un partenariat et il fallait des compétences pour cultiver tel ou tel type de plantes. Il ne suffisait pas de jeter des graines dans le champ et d’attendre que cela pousse. C’était pour ça que le jeune homme tentait d’apporter le meilleur soutien possible à ses métayers. Il devait leur permettre d’apprendre de nouvelles techniques. C’était peut-être une des faiblesses du royaume que de ne pas avoir prévu de sociétés pouvant aider aux changements dans l’agriculture. Quoiqu’il en fût, Evart avait identifié plusieurs possibilités. Se diriger vers des exploitations de fruits et légumes permettrait de viser les meilleures tables de la Cité Blanche en proposant des produits de qualité, avec les techniques adaptées, pendant les périodes hors des saisons traditionnelles voire même des produits exotiques qu’on ne cultivait pas encore dans la région –qu’on voyait donc très peu sur les étals locaux-. Amplifier l’élevage était aussi une bonne solution, porcs, canards, oies et une foule d’autres animaux étaient des mets que la noblesse était prête à payer fort chère. Enfin, plus original, Evart poussait ses plus petits éleveurs à se lancer dans des agricultures non traditionnelles comme celle de plantes tinctoriales, du chanvre ou de certaines épices, cela demandait beaucoup d’attention mais c’était raisonnable sur de petites parcelles, en outre cela payait très bien, les chantiers navals payaient bien pour du chanvre donc des cordages de bonne qualité. Bien entendu, tous n’acceptaient pas les changements de bonne grâce et Evart comprenait pourquoi mais il ne pouvait se permettre de laisser ses tenures périclitaient et, pour cela, il se forçait à déployer des trésors de persuasion. Il ne doutait pas que le seul avenir pour les petites exploitations était de se concentrer sur des activités à fort rendement.

Par contre, lorsque c’était possible, Evart n’avait pas hésité à racheter des exploitations de bonne taille voire à regrouper certaines. Dans celles-ci un mode de production plus « classique » s’imposait naturellement et il fallait juste aider les métayers à avoir une gestion plus rationnelle pour, une fois encore, améliorer le rendement et baisser les charges. Bien que ce fût aussi au bénéfice des tenanciers, beaucoup n’appréciaient pas vraiment la démarche du jeune homme. Après tout, qui accepterait qu’un jeune blanc bec « de la ville » vienne donner des conseils en agriculture sans avoir jamais cultivé autre chose qu’une plante en pot ? Surtout quand il arrivait en vous disant que vous faites mal votre travail. Ce n’était pas forcément dès plus facile pour le jeune homme mais au final, c’était des hommes simples, et comme tous les hommes simples, ils se laissaient aisément influencer. Si vraiment cela ne suffisait, sous-entendre qu’on pourrait ne pas renouveler les tenures permettait de ramener certaines personnes dans le rang.

Faire le tour de tous ces gens avait pris du temps. Pour en gagner, il avait proposé aux tenanciers des repas communs où ils exposaient leurs problèmes tandis que lui pouvait leur expliquer sa stratégie. Malgré tout, il avait l’effort de visiter chaque exploitation et montrer qu’il était un homme, sinon comme eux, aux moins proches de leurs problèmes. Ayant passé la majeure partie de son enfance dans la campagne, il comprenait leur problème et il estimait les gens qui cultivaient la terre. Bien qu’appréciant le négoce et la finance, Evart gardait toujours un indécrottable coté terrien.

Encore une fois, il avait fallu pas loin d’une semaine à Evart pour faire le tour de ces terres. Il avait même pris le temps de visiter d’autres exploitations comme les bois ou la mine mais ça avait été fait en coup de vent. Il lui faudrait probablement refaire une tournée de ses investissements avant de partir où que ce soit. Pour le moment, il était plus que temps de trouver un comptable capable de comprendre ses affaires et il avait bien sa petite idée de l’endroit où il pourrait le trouver.
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