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Sur le chemin de la rédemption | |
| Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335 Age : 32 Localisation : Minas Tirith Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Mer 24 Juin 2015 - 1:53 | | Après avoir été très fier et inquiet d'avoir eu le premier sujet me concernant dans l'Auberge des Murmures (inauguré pour l'occasion ?), je suis maintenant très fier et inquiet de pouvoir poster mon premier post dans ce même établissement Traversant les rues d'un pas rapide la ville d'Osgiliath, Evart se faisait distrait. Après s'être quelque peu rassuré sur sa situation, il éprouvait maintenant une vive inquiétude à mesure que cette rencontre désagréable s'approchait. Il ne faisait pas encore totalement nuit. Son inculture, désormais affichée, des arcanes de la Compagnie du Sud l'énervait au plus point. Pouvait-il tolérer d'être aussi stupide pour avoir fait ce qu'il avait fait avec une connaissance aussi maigre des rouages de cette institution ? En politique anfalaise, il ne pouvait se dire mauvais, au sein de la Guilde des Épiciers, il avait bien compris les mécanismes et les enjeux mais là, il avait des carences particulièrement importantes. Intérieurement, il se jura de palier à ce problème et il lui faudrait prendre le temps de lire le plus grand nombre d'archives publiques de la Compagnie du Sud. Certes elles ne consignaient pas tout et ne permettaient pas de comprendre avec une grande finesses tous les rouages mais, en s'exerçant un peu, on pouvait comprendre l'essentiel et éviter les erreurs aussi grossières. Plongé dans ses réflexions, il approchait du Lion d'Argent quand il fut bousculé. Déjà particulièrement tendu par sa situation actuelle, il se retourna avec un air passablement énervé... Lorsqu'il reconnut une jeune femme à l'allure et élégante, il ne se permit aucun commentaire. En temps ordinaire, il se serait permit une remarqua agréable voire même ironique pour s'excuser mais il ne vivait pas ce qu'on pouvait appeler un moment ordinaire. Tout à coup, il remarqua son sourire entendu et, d'une voix douce presque murmurante, elle lui dit :- A travers l'ombre jusqu'à la fin de la nuit.Ce n'était donc pas une coïncidence mais qu'est que cela signifiait ? Voulait-on juste lui indiquer qu'il était surveillé ? Voulait-elle qu'il la suive ? Alors qu'il se retournait, la jeune femme avait disparu et, ne sachant que faire, il continua sa marche vers l'auberge. A un moment, il sentit comme quelque chose qui glissait entre ses doigts et il put rattraper un petit mot :Une posture bien fâcheuse pour un marchand plein d'ambition et de qualités. Pense t-il qu'il sera bien reçu par celle à qui l'héritier du Lion a demandé expressément de s'occuper du jeune coq ? Peut-être ou peut-être pas … Il y a des moyens de s'assurer une place bien chaude... D'être certain de passer à travers l'ombre jusqu'à la fin de la nuit. Rendez-vous chambre numéro 6 à la Sirène Futile. G.HAlors qu'il était devant la porte de l'auberge, Evart fourra la lettre dans sa poche et se détourna de l'établissement d’hostellerie. Au début, il avait hésité à passer par des petites rues pour éviter d'être suivi mais il avait bien assez de soucis comme ça et ne souhaitait pas vraiment être agressé en plus. Il se décida donc à repartir vers une des grosses artères de la ville et se trouva près d'un brasero où il prit cinq minutes pour analyser la lettre. La première phrase était de peu d'utilité bien qu'elle laissât entrevoir une lueur d'espoir pour le jeune homme. La deuxième était elle déjà plus intéressante où son interlocuteur se demandait si Dame Desbo accepterait les excuses d'Evart ou pas. Par contre, ce dernier appréciait assez peu la mention de « jeune coq », certes il était jeune, certes il était ambitieux mais il ne s'estimait pas comme quelqu'un qui se pavanait.
En relisant cette phrase, Evart se demandait si on ne pouvait pas analyser le terme « reçu » pour le voir comme une simple entrevue. Après tout, la lettre n'était pas signée E.D et il ne la verrait peut-être pas aujourd'hui... La phrase suivante fut elle dès plus intéressant et pouvait donner un peu d'espoir, s'il avait les moyens de se faire une place « bien chaude » dans le jeu du Grand Maître, c'était évidemment une occasion à prendre. Même s'il ne serait pas gratuite, c'était évident. La dernière phrase était encore plus énigmatique, elle avait quelque chose de poétique mais Evart ne parvenait pas à trouver quoi précisément. Enfin on lui fixait un rendez-vous immédiat à la Sirène Futile. Rien que le nom de cet établissement était tout un programme. Bien qu'il ne connut pas le lieu, le jeune hobereau se doutait bien qu'il abritait un type de sirènes fort gentilles et vénales. Au regard, du nom, il se trouvait certainement vers le port. Il eut rapidement confirmation en hélant un garde qui passait là. Enfin il y avait ces lettres G.H qui lui rappelaient aussi quelques choses.
Se dirigeant vers le port, Evart avait encore tout son esprit au décodage de cette lettre. Qui pouvait bien être ce G.H ? Cela lui disait quelque chose, évidemment, mais malgré sa mémoire exaltée, il ne parvenait pas à trouver un nom précis et convenable. Il cherchait parmi toutes les personnes qu'il connaissait ou dont il avait seulement entendu parler. Une fois les anfalais éliminés, il ne restait plus grand monde : deux marchands de la Cité Blanche, deux à Osgiliath, trois fonctionnaires et un commis de la Compagnie du Sud -Gilraen Heron-. S'il avait bonne mémoire, c'était un banal commis au sein du siège de la Compagnie. Évidemment c'était une couverture tout à fait convenable pour s'occuper d'affaires occultes. Il y avait tellement de servants qui, partout, ne faisaient rien alors un de plus ou de moins … Convaincu qu'il allait rencontrer ce Heron, Evart continua son périple jusqu'au port mais, tout à coup, il eut une autre idée. Un certain Hove, Gareth ou Gaheth -il n'était jamais parvenu à déchiffrer cette lettre- qui était apparu dans un rapport quelconque du comptoir des Oliri de la Cité Blanche. C'était un marchand d'huile qu'on disait fort peu avisé en affaires et très endetté. Après tant d'années, cela pouvait paraître louche à tout le moins intéressant. Serait-ce un signe d'une réelle influence ? Evart n'était pas assez connaisseur pour le savoir. Cette fois, il ne se ferait pas prendre deux fois à ce jeu... En réfléchissant encore, il se rappela aussi d'un certain Heamon Goram qui tenait un petit domaine dans la région et possédait même une carrière. Un domaine suffisamment grand et isolé pouvait aussi être une chose intéressante. Bref, le flou régnait encore dans la tête du jeune homme.
Ne parvenant à défaire cet écheveau de fils, Evart préféra alors se concentrer sur cette phrase « A travers l'ombre jusqu'à la fin de la nuit ». Il ne pouvait dire pourquoi mais cela lui rappelait furieusement quelque chose mais il ne pouvait dire quoi précisément. A dire vrai, cela lui rappelait des souvenirs lointains de son enfance. N'appréciant que peu cette période de son existence, il avait longtemps refoulé ses souvenirs peu agréables et se voyait maintenant obligé de les triturer. A force d'efforts, Evart se rappela cette petite chanson sous forme de poème que lui avait apprise son vieil oncle le Seigneur d'Imbel et il se mit à la fredonner :La maison est derrière, le monde est devant, Nombreux sentiers ainsi je prends, A travers l'ombre jusqu'à la fin de la nuit Jusqu'à la dernière étoile qui luit Brumes et nuages noyés dans l'obscurité, Tout va se mêler, tout va se mêler,A l'époque, son oncle lui avait appris cette chanson qui convenait si bien à ce petit garçon mélancolique et triste que l'on arrachait à son foyer familial pour envoyer au loin vivre chez des inconnus. Au plus profond de son enfance, ce poème l'avait profondément marqué. On l'avait quasiment mis à la porte de chez lui pour l'envoyer sur les routes et il avait dû traversé bien des obscurités avant d'obtenir une vie, à minima, convenable. Après tout ne fallait-il pas déjà du courage pour traverser une enfance malheureuse ? A mesure qu'il repensait à cela, une émotion puissante remontait en lui mais Evart la repoussait. Ce n'était le moment pour une crise de neurasthénie et de dépression. Essayant de sortir de ses idées noires, le jeune homme préféra réfléchir à la signification que cela pouvait prendre maintenant.
Le premier vers pouvait se comprendre d'au moins deux façons. La première était de se dire qu'il lui faudrait sortir de sa « routine » pour survivre à ce coup du sort, la seconde, plus pragmatique et réaliste, était de se dire qu'il allait devoir quitter Minas Tirith pour voyager dans le monde -à tout le moins dans un autre pays-. Lié à cela, le deuxième vers indiquait que le chemin serait évidemment long et le rappelait à sa condition de « traître ». Les deux vers suivants pouvaient montrer à la fois la difficulté de ce qui l'attendait, l'objectif qu'il souhaitait maintenant atteindre, qu'il ne faudrait pas perdre espoir avant que la dernière des étoiles ne cesse de briller. Enfin Evart interprétait les derniers vers comme une mesure de la complexité de ce qu'il attendait qui serait flou, indéfini, compliqué dans un contexte tout aussi peu clair qui pourrait faire s’emmêler les conclusions et les fils au point de ne plus distinguer le vrai du faux. D'un autre coté, cela pouvait aussi simplement dire que des domaines autres que simplement commerciaux allaient se mélanger. Pour quelqu'un qui pensait à surtout ne pas faire de politique mais qui faisait exactement le contraire, cela ne manquait pas de sel...
Après ses multiples réflexions, Evart esquissa comme un sourire. Depuis toujours il avait tendance au secret, à la manipulation et à la fourberie. Cette ambiance de complot, ces rendez-vous secrets, ces messages cryptés et espions à tous les coins de rue lui faisait indéniablement quelque chose. Bien que sa réaction puisse être considéré comme légèrement enfantine, il ne pouvait nier qu'il appréciait aussi ce genre de situation. Tout à coup, il arriva près d'une demeure assez élégante aux petites fenêtres. Dans une rue perpendiculaire au fleuve, il remarqua l'enseigne qui représentait une sirène. Il était donc au bon endroit... S'approchant il croisa inévitablement un garde qui faisait deux têtes de plus que le garçon et se permit de le jauger. D'une voix rauque et peu amène, il lui dit :- Ce n'est pas pour les marins ici, dehors.
- Ai-je l'air d'un marin ? Lui répondit Evart du tac au tac en présentant des mains délicates et certainement pas habitués au travail manuel.- Non, mais ça vous donne pas pour autant le droit d'entrer.
- Monsieur. Fils d'un grand aristocrate. Marchand au sein de la Compagnie du Sud. Grand officier des guildes de la région. Collaborateur des plus grands personnages de la ville. Et je ne pourrais pas entrer. Voyez ce tissu, je doute que vous pussiez vous le payer avec votre solde à l'année … rétorqua-t-il en montrant le pan intérieur de son pourpoint.
A dire vrai, Evart avait toujours tendance à exagérer un peu. Ce tissu de damas noir était certes assez précieux -d'ailleurs Evart ne l'utilisait que dans les grandes occasions- mais il restait moins cher que les lourds habits de fils d'or que portaient certains marchands et nobles. De même se qualifier de « grand officier » était un peu prétentieux même s'il était convaincu que toutes les finances de la guilde reposaient en fait sur ses frèles épaules. C'était d'ailleurs pareil pour sa collaboration avec les éminents personnages de la ville : certes Gyan Oliri était influent mais il ne travaillait pas vraiment le Sire de Ronce et pas encore pour Havarian. Fort heureusement pour lui, Evart avait du bagout et savait se montrer sur de lui. Avec un soupçon de mauvaise grâce, le garde le laissa entrer.
Jetant à peine un œil à la décoration, il ne lui fallut pas longtemps pour la trouver de très mauvais goût : trop opulente, trop dorée, trop parvenue. Il régnait ici une sorte d'épaisse fumée qui protégeait l'intimité des sombres alcôves. On pouvait évidemment voir de jolies femmes légèrement vêtues mais aussi des jeux d'argent... Bref tout ce que le garçon abhorrait. Par contre un petit homme tout à fait élégant lui demanda poliment :- Bonsoir Messire. Que puis-je faire pour vous ?
- J'ai rendez-vous dans votre établissement. Chambre 6, ce me semble.Face à la réaction de ce petit homme, Evart resta frappé d'une certaine incompréhension. Il affichait un sourire étrange et tout à fait indescriptible. Attrapant une clef sous le contraire, ce serviable personnage le mena à l'étage, ouvrit la porte et lui remit sa clef. Laissant Evart seul dans cette chambre, il s'éclipsa. Encore une fois, le hobereau put constater combien il appréciait peu ce genre d'établissement : des coussins multicolores trônaient ça et là, un lit aux draps de soie dans un coin, des lambris aux sculptures dorées... Il n'y avait encore personne -à part lui, bien entendu-. Refermant soigneusement la porte à clef, Evart se dirigea vers la petite fenêtre. Située dans un petit renfoncement du mur -c'était une sorte d'alcôve-, il s'assit sur la banquette taillée à même la roche du mur. Pris d'un moment de vague-à-l'âme, il admirait par la fenêtre le fleuve et les maisons illuminées au loin. Sa jambe commençait à lui faire mal à force de cavaler dans toute l'Anorien... Quoiqu'il en fut, il était maintenant dans la gueule du loup à attendre pour savoir à quelle sauce il allait être dévoré. #Evart #Praven
Dernière édition par Evart Praven le Sam 27 Juin 2015 - 15:18, édité 1 fois |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Sam 27 Juin 2015 - 15:06 | | Evart n'était pas installé depuis longtemps dans la Chambre N°6 que la porte s'ouvrit à nouveau. Haelibs, le tenancier à la moustache élégante apparût sur le pas de la porte, un sourire aux lèvres. " Votre mignon est déjà installé Messire Graulich, vous avez fait un bon choix, je gage qu'il vous fera passer un bon moment. N'oubliez pas de lui faire déposer sa commission au comptoir. Dix pourcent comme d'habitude." Il s'inclina, laissant la place à un homme de forte stature et à l'embonpoint assez impressionnant. L'homme portait un masque de cuir rouge grotesque qui lui cachait le visage. " Cela dépendra de sa capacité à me satisfaire Haelibs.", ajouta le géant d'une voix de stentor. Le petit homme émit un petit rire avant de s'éclipser, respectant l'intimité nécessaire à ses hôtes. Peut être qu'Evart comprenait le sens de "à travers l'ombre" d'une manière bien moins poétique que quelques instants auparavant. "Le Seigneur Graulich aime les hommes, plutôt jeune, plutôt imberbe... Il est un habitué de ce lieu. La Sirène Futile ne fait pas dans ce genre de marchandise, aussi amène t'il ses propres "consommations". J'espère que vous n'aurez pas été reconnu", commença l'imposant seigneur d'une voix bien moins grave. D'un geste il retira son masque, révélant un visage jeune aux traits fins et encadré par une chevelure claire qu'il recoiffa rapidement. Sans un regard de ses yeux bleus pour Evart, il détacha les boutons de son manteau qu'il écarta révélant un rembourrage qui, en cette période estivale, devait être difficile à porter. "Gareth Howe, pour vous servir." Le marchand s'inclina légèrement puis, du regard, se mit à la recherche d'un siège. Il trouva sans difficultés un fauteuil dans lequel il se laissa tomber. "Nous sommes ici entre nous Evart... Personne ne vous écoute hormis moi et personne ne m'écoute hormis vous."La signification de ce message était double, elle indiquait la confidentialité des échanges mais aussi les risques que prendrait Evart si une information confidentielle sortait malencontreusement de ce lieu. Le coupable serait désigné assez facilement. Gareth confirma rapidement le sous-entendu. "Saemon Havarian ne vous a pas à la bonne. J'espère que vous ne m'en voudrez pas de lui avoir transmis la teneur de vos échanges avec Taorin... c'est mon métier", il afficha un petit sourire satisfait, " néanmoins sachez que cela pourrait être pire. Bien pire si la moindre information que je vous donne maintenant tombait dans les mauvaises oreille."Gareth partait du principe qu'on n'évoquait à voix haute que ce qui n'était pas clair. Il ne lui semblait dès lors pas nécessaire d'évoquer plus précisément les conséquences catastrophiques que cette trahison pourrait avoir sur l'avenir du jeune marchand et de sa famille. "Je peux vous offrir une occasion unique de retrouver les bonnes grâces de Saemon et par conséquent d'Ella Desbo. Ma proposition sera dangereuse, excessivement dangereuse... vous devrez être fin et subtil. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce... Vous continuerez votre petite vie de petit marchand et passerez probablement les dix prochaines années à regagner la confiance de la Compagnie."Gareth fixa Evart, celui-ci se trouvait à un croisement qui déterminerait probablement le reste de sa vie. #Gareth #HoveInvité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Dim 28 Juin 2015 - 1:29 | | Alors qu'il attendait patiemment à la fenêtre, Evart attendit le bruit d'une clef dans la serrure puis entrèrent deux hommes. La premier était le tavernier suivi d'un grand et gros bonhomme. La discussion qu'ils eurent choqua le jeune homme. Il était prêt à faire beaucoup de choses pour se faire pardonner mais se faire croquer par un vieil homme impotent ne faisait pas vraiment parti des possibilités qu'il considérait. Si c'était ce qu'on voulait faire de lui, c'était lui qui allait mordre... au sens littéral du terme.
Puis l'homme enleva son masque de cuir rouge avant de commencer à dégraffer son pourpoint. A dire vrai, il n'avait pas vraiment une tête à s'appeler Graulich avec ses yeux bleus et une belle coiffure châtain. Toujours silencieux, il regarda l'homme enlever l'épais rembourrage qui le fut soudain prendre une taille tout à fait menue... Cet homme avait incontestablement un talent pour le déguisement et il se présenta comme Gareth Howe. Ainsi il n'avait pas totalement perdu de ses capacités d'analyse ? Par politesse, il fit de même :
- Evart Praven, pour vous servir.
Pour une fois, ce n'était pas seulement rhétorique. Évidemment Howe le mit en garde contre toute information qui pourrait, malencontreusement, sortir de cette pièce. Après cette menace bien formulée, Evart se permit un geste conciliant et, d'une voix posée déclara :
- Messire Howe, je ne saurais vous blâmer de faire votre métier, avec brio semble-t-il. Dit-il en montrant le rembourrage qui traînait par terre. Quoiqu'il en soit, même si je peux vous laisser penser le contraire, je n'ai nulle intention de trahir tout le monde. Je ne suis pas sûr que cela serait très productif. Acheva-t-il avec une petite moue mi-amusée, mi-désabusée.
Quoiqu'il en fut, l'homme de main de Havarian ne se permit aucun commentaire de plus. De toute façon, cela aurait été bien inutile, certes Evart n'était pas un fin connaisseur des arcanes du pouvoir au sein de la Compagnie du Sud, cependant il connaissait ses classiques et savait qu'en cas de traîtrise, il se retrouverait probablement à devoir fuir le plus loin possible et dans la plus grande misère possible. Ne serait-ce que cela été largement suffisant... Puis Howe lui parla d'une occasion de rentrer dans l'estime de Seamon -qu'il tutoyait- et donc de Desbo. A dire vrai, Evart aurait inversé les deux noms mais bon, il devait avoir ses raisons. Quoiqu'il en fut, l'homme le mit en garde sur le danger que représentait la mission qui lui était proposé et lui laissait le choix de partir. Se levant d'un coup, le jeune homme fit quelques pas et se retourna vers son interlocuteur :
- Messire, la véritable question n'est pas vraiment de savoir si je m'en sens capable. Je suis un ambitieux, je crois que vous l'avez compris. Je pourrais donc vous faire un long récital de toutes les capacités que je peux estimer avoir, pour vous convaincre que je suis bien l'homme de la situation, mais je ne le ferai pas. A dire vrai, je serais ni sérieux ni réaliste à juger jeu dont j'ignore les règles et encore moins les cartes et les joueurs. Vous seul pouvez savoir si j'en suis capable ou non et je ne peux que me fier à votre jugement. Après tout, si vous avez appris pour mes « échanges » avec Taorin, c'est bien que je peux manquer de discrétion, de finesse, n'est il pas ? Non que je veuille minimiser vos qualités qui sont immenses, j'en suis certain. D'un autre coté, je suppose que vous n'avez pas dans l'idée de perdre un temps précieux à mettre en scène ceci, dit-il en désignant la pièce et leur entrevue, si je ne vous paraissais pas à minima un candidat intéressant, je me trompe ? La véritable question qui se pose est si j'ai la volonté de faire cette mission et vous connaissez déjà la réponse aussi. Je vous l'ai dis, je suis un ambitieux et, comme tous les ambitieux, j'aime les raccourcis qui éliminent ces « petits détails » embarrassants que sont les inimités d'un Grand Maître de la Compagnie du Sud. En outre, imaginez vous seulement un instant que je puisse accepter de me morfondre pendant dix ans dans un petit commerce sans intérêt ? Pour être tout à fait honnête, Messire Howe, il est même probable que j'eusse accepter votre proposition sans même cette affreuse histoire avec Taorin, outre une ambition certaine et une certaine soif d'or, j'ai toujours été attiré et motivé par, il marqua une pause pour trouver les mots tout ça, continua-t-il en montrant à nouveau la pièce et la situation. Dans tous les cas, Messire Howe, je vous laisse seul juge de la situation, m'en sentez vous capable ? |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Dim 28 Juin 2015 - 22:11 | | Gareth Howe aimait les ambitieux. Ils étaient faciles à stimuler et toujours prêt à démontrer leurs qualités. Evart lui plaisait beaucoup, il était lucide quant à sa situation et aux possibilités qui s'offraient à lui, il voyait parfaitement les opportunités qui pouvaient lui ouvrir des portes et il serait aisément manipulable si nécessaire. Ses intentions concernant le jeune homme étaient tout à fait louables, il voulait vraiment l'aider à conclure un pacte "gagnant-gagnant" avec Saemon Havarian. Cependant, les choses pouvaient très vite évoluer dans un sens comme dans l'autre. Evart n'était néanmoins pas assez discret... cela avait été utile à Saemon qui avait pu éviter de justesse une grave crise. La Compagnie du Sud était appréciée par la plupart des marchands mais elle était également durement critiquée par ceux qui lui trouvaient une trop grande influence. Tant que ses intérêts et ses actions convergeaient avec ceux des peuples libres, personne ne s'attardait trop sur cette influence sans réelle contrôle. Gareth savait qu'il aurait fort à faire pour couvrir le jeune marchand. Il devrait s'assurer qu'aucune information ne filtrerait des projets secrets auxquels le jeune homme allait s'atteler. C'était un défi que l'informateur se réjouissait de relever. Il était également très ambitieux. Avec un large sourire il indiqua de la main un siège en face de lui. Cette invitation à s'asseoir signifiait tacitement qu'il estimait Evart Praven capable de s'atteler à la mission qu'il lui destinait. Il n'en avait jamais réellement douté. " Taorin dérange beaucoup de monde... Les pertes au Harondor horrifient Radamanthe mais pourrait presque passer inaperçues pour le Gondor. Malheureusement, l'Intendant et le Général Cartogan sont persuadés qu'il ne se contentera pas d'un statu quo. Taorin vise le contrôle de toutes les terres de Radamanthe et il n'aura de cesse de nous attaquer tant qu'il ne les aura pas conquises. Les événements à Assabia rendent le gouvernement très réticent à l'idée d'intervenir à nouveau militairement dans la région. Il nous faut une solution alternative." En quelques phrases bien choisies, Gareth venait de résumer toute la complexité d'une situation qui pourrissait depuis trop longtemps dans le Sud. "L'Arbre Blanc tente d'agir mais doit prendre énormément de pincettes pour éviter de compromettre notre royaume. Cependant... "Il marqua un temps d'arrêt avant de commencer à révéler des informations particulièrement sensibles et secrètes. "Cependant, Cartogan et Alcide sont loin d'être les seuls à en avoir assez de ce fanatique de Taorin. Dans son camp, d'aucuns commencent à le trouver beaucoup trop puissant. Il contrôle grâce à des hommes de paille le Conseil des Pirates. Ses alliés du début commencent également à le considérer comme un problème."Le Sud affichait une unité qui, d'après ce que Gareth en savait , n'était que de façade. " Malheureusement, ses ennemis intérieurs ne l'affronteront jamais directement... Il est trop puissant, trop protégé par ses proches. Ils ont besoin qu'il soit coupé de ses bases suffisamment longtemps pour qu'ils puissent agir et le renverser discrètement sans que personne ne réalise."Gareth fixa Evart dans les yeux. " Et vous pouvez nous y aider."Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
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~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Mar 30 Juin 2015 - 22:13 | | Alors qu'il se tenait debout à quelques pas de Howe, Evart accueillit avec un sourire poli l'invitation à s'asseoir qui lui était faite. Ainsi donc il l'estimait digne d'effectuer cette mission. Une fois ici, il écouta dans un silence monacal le rapide aperçu de la situation stratégique dans le Sud et les considérations politiques de la région. Effectivement au regard des ambitions et de la réussite de Taorin, il y avait peu de chance qu'il se contente de ce qu'il avait déjà.
Alors qu'il se tenait debout à quelques pas de Howe, Evart accueillit avec un sourire poli l'invitation à s'asseoir qui lui était faite. Ainsi donc il le considérait comme susceptible d'accomplir une mission considérée comme « fine et subtile ». Être estimé par quelqu'un d'aussi important, et surtout compétent, que Howe était un véritable honneur, un gage de bonne réussite de cette fameuse mission et, espérait-il, de survie... Une fois assis, Evart suivit religieusement la rapide leçon de géopolitique qui lui été faite. Tel un élève assidu, il écoutait avec la plus grande attention. D'une certaine façon, le jeune homme était tout à fait étonné de savoir que la Compagnie du Sud possédait un véritable service de renseignement qui ne s'occupait pas uniquement d'affaires commerciales ou financières comme éviter que des petits marchands comme Evart ne mettent en danger les privilèges de la Guilde. Ainsi la compagnie travaillait main dans la main avec l'Arbre Blanc, sûrement aussi avec la Rose Noire, au service des Rois et Peuples Libres. Peu connaisseur de ces affaires, le hobereau était réellement étonné...
Puis Howe lui parla brièvement de la situation intérieur dans le Harondor pirate et lui parla de ses « ennemis intérieurs » qui voulaient renverser Taorin. Immédiatement Evart comprit où voulait en venir son interlocuteur. Ainsi il voulait renverser le nouvel émir autoproclamé, à tout le moins, le mettre dans une situation inconfortable. D'une façon, cela choquait les convictions politiques profondément conservatrices du nobliau pour qui l'ordre et la paix sociale passait avant toute autre considération politique. Depuis son enfance et son éducation noble, Evart avait la conviction qu'il valait mieux un pouvoir solide quitte à ce qu'il soit injuste à l'anarchie de la guerre civile. Après tout, ne valait-il pas mieux qu'un homme de guerre pragmatique tienne en main ce territoire que de le laisser aux mains de sectes, guildes, petits potentats sanguinaires et tribus en guerre incessantes ?
Puis Gareth bifurqua plus spécifiquement sur la mission dont il voulait charger Evart. Visiblement il souhaitait permettre l'expression de toutes les animosités de l'émirat de Taorin en isolant ce dernier de ses hommes de confiance. Le jeune homme en fut juste bouche bée. Il allait participer au renversement d'un souverain de la Terre du Milieu. Outre le fait que cela contrevienne durement à ses conceptions politiques, Evart se demandait bien comment le faire ? Il n'était absolument pas un espion, un assassin, un agent de l'ombre... D'une voix mi hésitante, mi intéressée, il se permit de demander :
- Messire Howe, est ce que cela ne présente pas le risque de déstabiliser toute la région et de laisser libre cours à des maux plus graves encore ? Puis-je vous demander quel serait mon rôle dans cette histoire ? En outre, vous savez que je n'ai pas vos talents pour les affaires secrètes et la politique, pensez vous que j'ai les compétences nécessaires ? |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Mar 30 Juin 2015 - 22:39 | | Evart avait mordu à l'hameçon... Gareth avait réussi à titiller sa curiosité et en était heureux. Il ne voulait pas avoir à travailler avec un marchand uniquement otage de ses erreurs passées. Il voulait qu'Evart soit réellement actif et qu'il participe de bon coeur à toutes ces intrigues.
Certainement encore fort jeune pour être réellement pragmatique, il souleva les risques qu'une destitution de Taorin représentaient pour la région et sa sécurité. Gareth n'était pas naif et était pleinement conscient de leur existence, cependant, les arguments en faveur d'une telle intervention étaient également plus que pertinents.
" Encore faudrait-il que la région soit stable. Taorin tient ses hommes par la seule force. Il n'a aucune légitimité politique réelle et aucun soutien d'autres puissances étrangères. En d'autres termes, tant qu'il est le plus puissant dans la région, la "paix" peut demeurer. Cependant, si demain il lui arrive quoi que ce soit, nous assisterons de loin à l'embrassement de son "émirat". Dès lors, nous préférons largement contrôler les choses. Nous nous constituerons de solides alliés au sud, nous serons tout à fait préparer à réagir aux tensions qui surviendront irrémédiablement et nous pourrons réaffirmer la puissance des royaumes libres. Il faut bien comprendre que la "paix" de Taorin est une mauvaise paix pour le Gondor, le Harondor et par extension l'Arnor. A nous de faire le nécessaire pour mettre en place une paix plus profitable."
Gareth aurait pu simplement se contenter de dire qu'il s'agissait de l'option choisie par les puissants, ce qui constituait un argument suffisant pour clore le débat. Néanmoins, il partageait l'amertume que l'ascension de Taorin avait provoquée parmi les dignitaires de l'ouest libre. Il pensait Evart suffisamment intelligent que pour comprendre le bien fondé de cette option.
Le jeune semblait fort impressionné par l'ampleur de la tâche et de sa responsabilité dans cette chute. Pourtant, le plan de Saemon ne prévoyait pas qu'il ait trop de risques à prendre. Il se contenterait de jouer un rôle simple qui servirait de détonateur à la suite des événements.
" Concrètement, Taorin est à Minas Tirith, protégé par l'immunité diplomatique conférée à tous les dignitaires étrangers. Je ne peux vous dire comment, mais je peux vous garantir qu'il restera dans la Cité Blanche au-delà du temps couvert par ce décret. Notre objectif est dès lors d'avoir une bonne raison de le retenir de force."
Un petit sourire enigmatique s'afficha sur le visage angélique de Gareth. Laissant volontairement durer le suspens, il glissa sa main à l'intérieur de sa veste et en ressorti une petite flasque. Il but une rasade avant de la tendre vers Evart. La bouteille dégageait un parfum liquoreux assez fort.
" Nous voulons que vous retourniez voir Taorin. Saemon vous a cassé votre coup et vous force à faire amende honorable. Côté public vous faites profil bas... côté coulisses vous chercher votre revanche. Quoi de mieux que de vous lancer dans un commerce que la Compagnie du Sud ne contrôle pas ? Un commerce illégal au Gondor ? Esclaves, herbes hallucinogènes, prises de guerre... vous avez le choix. Nous avons besoin d'une preuve que Taorin veut vous aider dans cette entreprise. Un papier signé serait parfait... Un échange de consentement accompagné d'une franche poignée de main fera l'affaire. Dans tous les cas, pas de discrétion. Il vous faut des témoins. Il faut que, le jour où nous traînerons cet illuminé devant un tribunal, plusieurs personnes puissent attester vous avoir vu avec lui et parvenir à un accord. Il nous faut des charges suffisantes pour l'inculper pas nécessairement pour le condamner. Nous ferons durer la procédure et quand enfin il sortira libre, son Emirat ne sera plus qu'un lointain souvenir."
Un large sourire illuminait désormais le visage de l'informateur. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335 Age : 32 Localisation : Minas Tirith Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Mar 30 Juin 2015 - 23:29 | | Écoutant attentivement l'explication de l'informateur, Evart comprit. Ils étaient sûrs que Taorin tomberait et il valait mieux contrôler le moment de sa chute que de se faire surprendre. C'était logique en un sens mais le jeune homme se demandait bien comment il pouvait maitriser ce temps puis il comprit. Si Taorin était toujours à Minas Tirith et qu'ils pouvaient l'arrêter, tout devenait limpide. Trépignant d'impatience, Evart vivait comme un supplice la petite attente que lui imposa Gareth. Lorsqu'il sortit une petite fiole qu'il lui proposa après en avoir bu une rasade, Evart trempa la lèvre et lui rendit la fiole rapidement. La liqueur était délicieuse mais le jeune homme était impatient. Après l'annonce de ce plan, Evart se leva, fit quelques pas pour réfléchir. A dire vrai, il voyait bien le danger. Est ce qu'une fois relâché, Taorin cherchait à se venger ? Très certainement... Est ce qu'il se contenterait d'accepter que, n'ayant plus le choix, Evart ait pu le trahir pour se sauver ? Peut-être mais c'était très très loin d'être sûr. Après avoir pris quelques secondes de réflexion, le jeune homme prit la parole :
- Je vois, je vois... En terme de témoins, je peux bien entendu avoir mes serviteurs, quelques membres de ma famille, j'ai deux oncles encore à Minas Tirith : le premier est l'un des secrétaires du Prince de Dol Amroth et le second est le Comte de Jenseric. Pourquoi pas le Juge Praven ? Le témoignage d'un magistrat est solide... Néanmoins il faudrait peut-être un ordre écrit ou oral auprès d'eux pour qu'ils acceptent de jouer à ce petit jeu qui ne sied pas vraiment à un noble. Je pourrais aussi amener une de mes relations propres, un nom important à Minas Tirith. Cependant je crains qu'amener quelqu'un comme ça au moment de signer un contrat illégal, donc par définition, « discret » à défaut d'être secret me paraît dangereux, cela pourrait attirer l'attention.
N'auriez vous pas une personne de confiance qui soit tout à fait présentable devant les autorités, un agent de l'Arbre Blanc par exemple ou si celui-ci ne va pas s'impliquer, une personne au dessus de tout soupçon qui puisse espionner, dans un placard, derrière une teinture ou un lambris nos conversations ? Sinon la possibilité serait que je travaille pour une personne plus puissante que je lui présenterai en agissant en tant qu'intermédiaire... Là encore, il faudrait quelqu'un de crédible pour lui et pour les autorités. Réfléchissant, Evart eu une idée.
En poursuivant cette idée, que diriez vous d'un acte notarié ? C'est inattaquable et c'est parfois nécessaire pour écouler des biens précieux, preuve de bon aloi. S'il est bien rédigé, il peut être tout à fait légal et être signé par un notaire mais, à la lumière d'une révélation et des témoignages précédents, attesterait bien des actes et volontés de Taorin. D'ailleurs, peut-être qu'un édit d'exclusion de la Compagnie du Sud me permettrait de crédibiliser cette action, non ? Ne pouvant plus faire de commerce légal, je serai bien obligé de passer de l'autre coté de la barrière, n'est il pas ? Bien entendu, vous me permettriez de laver mon honneur par la suite. Pour l’appâter, peut-être même qu'une information importante mais qui ne lui sera que peu utile d'ici à son arrestation pourrait me servir, non ? Que dites-vous de ce plan ? |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Dim 12 Juil 2015 - 17:18 | | Un léger sourire se dessina sur le visage de Gareth. La vision du concept de "discrétion" qu'avait Evart était assez particulière. Il n'imaginait pas vraiment que le fait de se présenter à une réunion "secrète" avec l'ensemble de sa suite et de sa famille mettrait l'Emir autoproclamé en confiance.
" Je crois qu'il vaut mieux éviter la présence officielle de qui que ce soit d'autre que vous. Quand vous aurez convenu des modalités avec Taorin, communiquez les moi aussi rapidement que possible. Je trouverai des yeux fiables à mettre sur votre chemin... D'aucuns pourront donc attester que vous aurez rencontré secrètement Taorin. Néanmoins, pour prouver que vous n'avez pas parlé que de la mode du Harondor et de la météo clémente pour la saison... il faudra quelque chose d'un peu plus consistant. Vous serez évidemment un témoin privilégié et votre parole aura un certain crédit."
Alors qu'Evart faisait les cents pas pour trouver l'inspiration, Gareth tapotait son accoudoir nerveusement...
" Nous ne devons pas jouer la carte de l'exclusion. Vous allez rencontrer Ella Desbo d'ici peu et elle vous confiera sans doute une mission. Cela ne sera pas cohérent avec votre prétendue exclusion. J'aimerais plutôt qu'il vous pense officiellement rentré dans le rang et officieusement prêt à prendre votre revanche."
Laissant vagabonder son esprit, une idée lui vint soudain. Il fallait retourner le problème, le voir du point de vue de Taorin et pas du leur. L'ensemble devait paraître cohérent compte tenu de ce que Taorin savait pas de ce que eux, instigateurs de ce stratagème, avaient en tête.
" Taorin ignore que vous êtes un comploteur. Il n'a aucune raison particulière de craindre que des rumeurs courent sur ses tractations nébuleuses... Il n'a aucune raison non plus de ne pas vous faire confiance. Vous par contre... vous êtes sensé mettre en place quelque chose d'illégal et de vous opposer frontalement à un des hommes les plus craints des Royaumes Libres. Il n'y a donc rien d'anormal à ce que vous preniez quelque précaution. Exigez de lui qu'il s'engage par écrit... Un exemplaire chacun. S'il vous trahit, vous révélez tout. Donnez-lui l'impression qu'il doit encore vous convaincre de passer à l'acte, que vous avez besoin de garanties."
En semblant faible, Evart ferait une cible de choix pour ce requin de Taorin. Un bouclier solide entre lui et la Compagnie du Sud... Ils partageraient les profits et Evart serait le seul à prendre les risques... Une affaire juteuse qui pouvait justifier quelques garanties. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes. |
| | | Evart Praven Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335 Age : 32 Localisation : Minas Tirith Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 21 ans -:
| Dim 12 Juil 2015 - 22:47 | | A mesure que Gareth parlait, Evart eut l'impression de s'être mal expliqué. Quoiqu'il en fut, il accepta le raisonnement de l'informateur de la Compagnie du Sud. A ses yeux, le témoignage d'Evart avec celui de quelques petites mains pouvant attester la tenue de l'entrevue pouvait suffire. C'était tant mieux et ça éviterait au jeune homme l'humiliation de mettre au courant les membres de sa famille de cette aventure peu reluisante. Néanmoins il se permit de poser une question :
- Il ne s'agissait pas vraiment d'une présence officielle mais plutôt leur faire assister dissimulé à la conversation. Si vous n'estimez pas cela nécessaire, cela évitera des complications inutiles. Néanmoins je souhaitais savoir comment pourrais-je vous contacter ? Je ne doute pas que vous soyez au courant avant même qu'une quelconque missive arrive mais bon, sait on jamais...
D'une politesse exquise, Gareth lui donna un moyen simple, efficace et discret de le mettre au courant puis il exclut l'idée de le renvoyer de la Compagnie. A ses yeux, Evart n'avait pas vraiment commis une faute en négociant avec Taorin. Premièrement parce qu'il avait aussi pour idée de s'en servir comme source d'informations pour l'Intendant mais il avait manqué de nez en ne lui exposant pas cela directement. Secondement parce qu'il lui semblait que Taorin était déjà bien assez riche et qu'un peu plus ou un peu moins ne changeait pas grand chose. Cependant il était un sujet loyal et n'aimait pas les haradrims. Pour faire tomber un type comme lui, Evart était prêt à ça. Néanmoins cela l'arrangeait de ne pas être exclu, cela lui éviterait d'être éclaboussé par un scandale et, comme ils voulaient l'utiliser, il était prêt à parier qu'ils n'ébruiteraient pas trop ce début de scandale. Ainsi donc il déclara avec une réelle reconnaissance :
- Je vous remercie sincèrement, Messire Howe.
Puis Evart écouta avec attention Gareth. Il avait le droit à une leçon sur les affaires secrètes et ne comptait pas en manquer une miette. Effectivement si chacun avait une preuve explicité de la culpabilité de l'autre, ils étaient alors obligés de se faire mutuellement confiance. D'un coté, cela renforçait même le contrôle que pouvait exercer Taorin puisqu'il était présentement protégé par l'immunité diplomatique et, une fois rentré chez lui, ne craindrait plus rien alors qu'Evart restait à l'entière merci du pirate. C'était décidément très bien pensé. Admirant l'informateur Howe, le jeune homme lui dit :
- Cela me semble parfait. Je pense qu'il faudrait peut-être vous confier ce document une fois signé. Non pas que je craigne de le perdre mais un incident est vite arrivé. Si le Sire Taorin se doute de quoique ce soit, il connaît ma maison et peut facilement trouver mes commerces. Je pense qu'il serait plus en sécurité auprès d'un homme ayant tout votre art.
Discutant des derniers points mineurs, Evart et Gareth se levèrent. Tandis qu'Evart mettait seulement son manteau, Gareth commença à enfiler son déguisement. D'une manière étonnante, l'informateur avait un véritable talent pour le travestissement. Alors qu'il était à peu près au milieu de tout remettre, le jeune homme se permit un moment de sincérité :
- Messire Howe. Je me permets de vous remercier sincèrement de l'opportunité que vous m'offrez de me racheter. Tandis qu'il finissait de s'habiller et qu'ils s'apprêtaient à partir, Evart se permit un petit trait. Je trouve que messire Graulich est fort rapide. Moins d'une heure pour faire affaire, c'est pour le moins cavalier.
Puis ils s'éclipsèrent à des heures différentes et réglèrent cette histoire de commission avant de filer. Alors qu'il rentrait dans son hôtel par les petites rues d'Osgiliath, Evart réfléchissait profondément tant tout se bousculait dans sa tête. Une fois sa chambre d'auberge, le jeune homme eut dû mal à trouver le sommeil tant son cerveau était pris. Il allait bientôt faire destituer un chef d'état de la Terre du Milieu. Cependant allait-il réussir sa mission ? Ne risquait-il pas de vendre la mèche ? Plus encore, n'allait il pas risquer gros ? Le pirate n'était il pas du style à tuer ou se venger de ceux qui lui faisaient du mal ? Certainement. D'un autre coté, il aurait sûrement d'autres chats à fouetter. Quoiqu'il en fut, Evart avait pris une leçon et une sévère. D'une certain façon, il était devenu un poisson de belle taille en proie aux attaques des requins et se comportait toujours comme un petit poisson dont on ne faisait pas attention. Il lui faudrait changer ses habitudes et faire plus attention. |
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