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 Parce que des gens sont faits pour s'entendre...

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Evart Praven
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Evart Praven

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Parce que des gens sont faits pour s'entendre... EmptyMar 14 Juil 2015 - 1:26
Arrivé en tout début de soirée, Evart avait profité de la cohue pour commander à boire, s'installer dans un coin sombre puis s'éclipser après un petit quart d'heure à l'étage. Tâchant de tirer les leçons de sa précédente entrevue avec Taorin qui s'était arrivée calamiteuse, il voulait maintenant bien faire. Pour faire au mieux, il avait chargé Iroas de demander à un des ex-mendiants à son service de prendre une chambre pour quelques jours ainsi qu'une bonne bouteille de vin et quelques gâteaux secs pour l'entrevue. C'était seulement ensuite qu'il avait demandé une entrevue au seigneur pirate. Pour cette soirée, il avait choisi un pourpoint sombre de belle qualité qui le rendait discret dans la pénombre, en plus, il portait un grand manteau de laine, épais et assez grossier, il lui assurait la meilleure discrétion possible -au regard de sa situation et ses compétences-.

Au début de la soirée, il avait été étonnamment calme. Bien qu'il ait peu d'appétit et l'estomac noué, il avait grignoté quelques biscuits -ils étaient tout à fait exquis- puis il fit les cent pas avec une certaine angoisse. Son plan était-il vraiment parfait ? Le seigneur Taorin allait-il accepter le marché qu'il voulait lui soumettre ? Est ce que des yeux ne l'avaient pas vu ce soir ? Il avait eu la désagréable sensation d'être épié mais, d'un autre coté, il était véritablement paranoïaque. Puis avait-il vraiment le droit de faire ça ? On disait que le Grand Maitre Havarian était un homme intraitable, fourbe et cruel. Evart ne risquait il pas de mettre toute sa famille en danger ? Cependant que l'heure du rendez-vous approchait, le jeune homme entrait dans un état de bouillonnement.

Oui, il avait le droit de faire ce qu'il comptait faire. Pouvait on lui reprocher de faire tomber celui qui travestissait sous de bons sentiments la plus affreuse politique ? Il faisait de la Compagnie du Sud un trésor à partager à ses putains. Plus encore que la justice, c'était sa vengeance qu'il voulait obtenir. Havarian avait voulu le briser et ce serait Evart qui le ferait tomber. Desbo devrait payer son outrecuidance de l'avoir mise à sa porte comme un malpropre. Maintenant son plan était simple. Il était prêt à céder beaucoup à Taorin pour obtenir suffisamment d'argent pour vivre mais il souhaitait aussi l'aider dans la guerre future qui ruinerait définitivement la putain du grand maître. En attendant, il s'infiltrerait dans l'organisation de Desbo et la discréditerait pour la faire tomber elle -la corrompue- et son amant.

Alors qu'approchait l'heure de rendez-vous, Evart tâcha de se calmer et s'installa confortablement dans un fauteuil. Prenant calmement sa respiration, il réajusta ses vêtements et passa un coup de peigne dans ses cheveux. Puis il entendit un coup sur la porte et vit entrer le Seigneur Taorin qui ferma la porte derrière lui. Se levant il s'inclina respectueusement et salua son interlocuteur avec son ton le plus formel :


- Votre Altesse, je vous remercie infiniment pour votre venue à cette petite entrevue.

Une fois les formalités passées, Evart leur servit un verre de vin à chacun et commença par une bonne nouvelle en sortant une feuille pliée en quatre :

- Votre Altesse, suivant notre accord précédent, je me permets de vous donner ceci. J'ai profité d'un récent voyage à Pelargir pour obtenir quelques informations sur des navires en partance de la cité portuaire. Vous trouverez là les dates et itinéraires de quelques navires.

Tendant le pli au seigneur Taorin, celui-ci le regarda avec attention et semblait satisfait. A dire vrai, c'était surtout un gage de bonne volonté pour se mettre en de bonnes conditions pour la suite de la discussion. Ainsi il reprit d'un ton un peu misérabiliste :

- Je suppose que vous ne savez pas ce qui m'arrive ? Le maître de la Compagnie du Sud Havarian a appris notre petite négociation de la dernière fois et il m'a écarté de toute affaire liée à la Compagnie et ma réputation est en train de prendre un sale coup. Je ne pourrais bientôt plus commercer avec les membres les plus éminents de la Compagnie. Vous comprendrez qu'en l'état, notre accord n'est donc plus tenable pour moi.

S'éclaircissant la voix, Evart prit une voix plus sérieuse :

- Comme vous le savez, je ne mâche pas mes mots et j'aime aller à l'essentiel. Je cherche à me venger. Me venger de lui et me venger d'Ella Desbo, nouvelle grande marchande pour le Sud. Dans cette optique, je pense que nous avons des intérêts tout à fait convergents, n'est il pas ? Vous savez comme moi quel est le passé de Seamon Havarian, s'il tombe, cela n'en sera que mieux pour vous et vos affaires. Laissez moi vous expliquez ce que j'ai prévu.

Premièrement, je souhaiterai me lancer dans un commerce qui ne nécessite pas de passer par la Compagnie. J'avais pensé par exemple à faire de la contrebande et du commerce secret avec vos états comme des herbes illégales et addictives. On pourrait penser aussi à traficoter vos dernières prises de guerre. Que ce soit en mer ou à Dur'Zork, vous avez accumulé un grand nombre de richesses qu'il vous faudra bien vendre pour accroitre vos stocks d'or, d'argent. D'autre part, vous auriez certainement besoin de bois de construction pour produire de solides navires et des armes d'acier introuvables au Sud. Ce que je vous propose donc est de nous enrichir mutuellement en réalisant, pour votre compte, commerce avec le Gondor et les royaumes du Nord.

Mon idée pour nous débarrasser de Desbo et Havarian est d'impliquer la première dans des trafics et activités illégales qui la discréditeront définitivement et provoqueront sa chute. Comme elle n'est qu'un homme de paille du grand maître, il chutera inévitablement nous libérant tout deux d'un ennemi pesant. En échange de votre concours à leur ruine, je suis prêt à faire beaucoup. Je suppose que, bien que négociant la paix, vous vous préparez à la guerre car, une homme comme vous, ne se contentera pas uniquement de la moitié des terres de Radamanthe et qui appartiennent normalement au peuple haradrim. Est ce que je me trompe ?

Dans cet objectif, je suis prêt à devenir un agent actif et dévoué à votre cause. Comme vous le savez, une information secrète n'est jamais vraiment secrète. Les grands de ce monde ont toujours besoin de petites mains efficaces qui les aident et les soutiennent dans leur tâche. Ma famille fait partie de ces petites mains serviables. Vous y trouverez les secrétaires de la plus haute noblesse, des chevaliers servant le Roi ou le Prince Radamanthe, des officiers de la Marine de Dol Amroth... Bref une foule de gens qui, après de banales discussions en famille, seront à même de m'informer, donc de vous informer, sur les volontés et désirs des puissants du Gondor.

Je pense que nos intérêts mutuels seraient alors favorisés, ne pensez vous pas ?
#Evart #Praven
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Taorin
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Parce que des gens sont faits pour s'entendre... EmptyLun 17 Aoû 2015 - 13:57
Le Chien Borgne pénétra dans la pièce, et referma doucement la porte derrière lui. Le noble gondorien qu’il avait approché quelques jours auparavant était déjà présent : auteur de cette seconde réunion, il avait proposé un endroit bien plus discret que lors de la dernière fois. Des précautions qui éviteraient sans doute une fin aussi tragique. L’émir n’avait guère eu le temps de se reposer depuis la fin des négociations avec Radamanthe et Aldarion. Mais il n’avait pu repousser la demande de son nouvel agent, d’autant plus que, devant quitter la Cité Blanche le lendemain pour retourner sur ses terres, il était nécessaire de clarifier la situation du sieur Praven.

Suite aux banalités d’usage, et la petite surprise des plans de route de plusieurs navires gondoriens qui ravirait sans aucun doute plusieurs capitaines des Havres, Taorin écouta avec attention les propositions du gondorien, sans laisser transparaître la quelconque émotion. Ainsi, il souhaitait s’engager dans des opérations illégales, et voulait faire tomber des têtes au sein de la Compagnie du Sud. Il avait de l’ambition, et le Chien Borgne aimait ça. Mais serait-il capable d’affronter et de vaincre des personnes suffisamment talentueuses pour avoir atteint les plus hauts échelons de la plus grande association marchande des Terres du Milieu ?

La situation se révélait complexe : non seulement Evart praven avait perdu de son influence, et sa réputation entachée allait sans doute compliquer la collecte d’informations, mais, de plus, il serait inévitablement associé au nouvel Emirat. De quoi faciliter la tâche au contre-espionnage gondorien. Comment l’utiliser, alors ? En tant qu’appât ? Il s’agissait sans doute de la seule possibilité. Mais encore faudrait-il faire en sorte que le jeune noble l’accepte. Ou ignore sa réelle utilité : attirer un maximum d’agents de l’Arbre Blanc afin de détourner leur regard des véritables opérations menées par Dur’Zork. Un jeu dangereux, mais aux gains immenses.

Son verre de vin à la main, Taorin répondit :

« Je suis désolé de la dégradation de votre réputation à cause de votre association avec mes projets. Et malgré ce qui sortira des discussions entre Radamanthe et moi, le Sud libre restera vu d’un mauvais œil au Nord, je le crains. Et votre réputation continuera de pâtir de votre association avec moi. Je pense donc qu’il nous faudrait mettre fin à toute association officielle entre votre famille et le Sud libéré. D’une part, parce que nous ne pourrions en profiter en les maintenant. Pire, vous en pâtiriez. Or votre réputation m’importe beaucoup : votre influence me sera utile.

Cependant, la poursuite d’activités loin des oreilles indiscrètes pourra à la fois vous enrichir, vous permettre de vous venger, et aider mes propres projets. Vous voyez juste dans le commerce de drogues et autres produits illicites : cependant, en tant qu’Emir, je ne peux risquer ma réputation là-dedans. Et ne peux risquer la réputation de l’Emirat. Mais qui suis-je pour juger ce que pourraient faire certaines personnes dans les havres libres d’Al’Tyr et d’Umbar ? Je m’arrangerais pour que certaines personnes prennent contact avec vous à ce sujet.

Mais je crains que votre plan d’impliquer cette Ella Desbo dans de tels trafics, pour la faire chuter et faire chuter Saemon, ne soit voué à l’échec : même si vous parveniez à faire chuter sa protégée, Havarian est trop intelligent pour chuter avec elle. Et ces deux-là se montreront sans doute très habiles à éviter les pièges que vous pourriez leur tendre de cette manière. Et ils remonteront vraisemblablement jusqu’à vous. Mais je ne les connais pas suffisamment pour pouvoir élaborer un plan fiable les concernant : aussi, leur chute, et l’ascension de remplaçants plus ouverts à l’idée de collaborer avec moi, pouvant se révéler particulièrement bénéfique à nos intérêts, je vous offrirais mon soutient dans votre quête de vengeance.

Mais avant tout,  je souhaite que vous organisiez votre réseau de manière à ce que vous puissiez récolter efficacement le maximum d’informations. Vous devrez être mes yeux au Gondor et dans le Royaume Réunifié. Les arrangements commerciaux, les manœuvres politiques, les déplacements de troupes ou de biens, tout pourra se révéler utile. Mais seulement si ces informations sont sûres. Je compte sur vous pour sécuriser votre réseau, et le maintenir caché de tous.

De cette manière, vous aurez votre vengeance, et plus d’or que vous ne pourrez en dépenser. Et je pourrais poursuivre mes projets. Bientôt, le Sud obtiendra la place qui lui revient de droit. Et vous aurez celle qui convient à votre talent. »


Taorin porta son verre à ses lèvres étirées par un mince sourire, et but le délicieux liquide rouge, son œil rivé sur le jeune noble gondorien…

#Taorin
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Evart Praven
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Parce que des gens sont faits pour s'entendre... EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 22:59
Comme à son habitude, Evart écouta avec la plus grande attention les propos de son interlocuteur. Parfaitement impassible, le jeune homme montra toute sa patience et écouta entièrement l'émir du Sud avant de reprendre d'une voix enjouée:

- Messire, c'est toujours un plaisir de discuter avec vous. Vous savez ce que vous voulez et j'admire cela. Je sais aussi ce que je veux, messire, et ce que je veux est un accord honnête et juste.Sa voix se fut un peu plus dure, un peu plus froide. Cependant ce que vous me proposez n'est ni un accord honnête, ni un accord juste. Il me semble que je suis prêt à vous donner beaucoup mais, en échange, je ne reçois guère que des paroles. Vous me promettez des choses mais je n'y vois pas grand chose de concret alors que je prends bien des risques pour vous.

Je vous l'ai dis, je ne mâche pas mes mots et je joue franc-jeu. C'est pour cela que je suis arrivé ici avec une proposition honnête, une proposition juste, une proposition intéressante. En réponse à cela, vous finassez et vous embarrassez dans des palabres visant à faire de moi le dindon de la force. Soyez certain que j'estime votre position à sa juste valeur et c'est pour cela que je vous ai proposé beaucoup en échange d'assez peu.


La voix d'Evart avait pris un ton particulier. La décrire aurait été difficile car le jeune homme avait hérité d'un phrasé assez étrange où était difficilement perceptible ses sentiments. On aurait pu tantôt y déceler une sorte de lassitude, tantôt y trouver une pointe d'agacement. Quoiqu'il en soit, il s'était montré clair et ne comptait pas donner tout en échange de rien. Il était prêt à payer sa vengeance mais il ne souhaitait pas payer s'il ne pouvait voir le retour sur investissement. Sa loyauté avait un prix et celui-ci ne se monnayait pas tant en pièces d'or -bien qu'elles fussent nécessaires- mais surtout à sa vengeance et, présentement, rien de ce que ne proposait le seigneur pirate ne répondait à aucun des deux critères. En fait, il avait espéré une entrevue rapide, était venu avec une proposition convenable et il avait espéré achever un accord acceptable pour tous rapidement pour pouvoir s'atteler à autre chose mais il semblerait que le seigneur pirate en ait décidé autrement. Soit, Evart était capable de faire preuve d'une certaine ténacité et restait malgré tout convaincu qu'ils pourraient s'entendre et cela d'autant plus que les arguments ne manquaient pas.

- Votre Altesse, je comprends votre appréhension. Se tournant légèrement vers les plats, il se saisit d'un biscuit et son ton changea comme s'il souhaitait raconter une histoire ou parler de choses futiles. Vous savez quel est l'avantage des mondanités que nous offrent les fêtes royales ? La question était purement rhétorique et n'attendait aucune réponse -d'autant plus que le pirate n'était certainement pas un grand amateur de ce genre d'événement-. Elles permettent de prendre le pouls de la haute société. Elles sont souvent trop longues et d'un ennui mortel mais elles sont surtout l'occasion de discuter avec ce que chaque royaume a de mieux en hauts personnages. Vous ne connaissez peut-être pas beaucoup cette société mais pour beaucoup de gens, et je ne parle pas là du paysan du Lossarnach mais bien des plus grands commis et des plus honorables aristocrates, vous n'êtes et ne serez toujours qu'un pirate. Depuis leur dernier entrevue, Evart avait beaucoup appris sur le Sud et avait bien retenu la leçon que lui avait donné Eamon. Maintenant qu'il comprenait mieux la situation délicate dans laquelle se trouvait l'émir, il comptait bien en profiter à son maximum et, s'il fallait le montrer au seigneur pirate, il en serait ainsi. Je ne vous cache pas que bien des gens souhaitent la reprise de la guerre contre vous et le Harondor libre et rien de ce que vous ne pouvez faire changera quoique ce soit à leur opinion. Vous eussiez anéanti à vous seul toute la Couronne de Fer, ils seraient toujours convaincu de votre culpabilité. Votre réputation est ce qu'elle est et ne changera pas. Il signe aujourd'hui la paix avec vous mais qu'en sera-t-il demain ? Il leur suffirait de ressortir votre titre de seigneur pirate pour vous déclarer la guerre, favoriser la mutinerie chez vos alliés corsaires, la rébellion chez vos alliés haradrims ou la trahison chez vos sujets qui, dit-on, respecte encore beaucoup le nom des Duzingi. Contrairement à ce que l'on pourrait penser et croyez moi, j'en suis désolé, la politique n'est pas affaire de droit et d'honneur mais de cynisme. On découvrirait que je vous sers d'homme de paille, cela ne changerait rien à l'attitude du Gondor et de ses affidés. S'il n'a pas les moyens de vous faire la guerre, il ne le fera. S'il les a, il le fera mais pas plus et pas moins qu'il ne le ferait sans cette découverte. Vous en voulez preuve ? Je peux vous citer mot pour mot une missive que le Grand Maître Havarian a envoyé aux Grands Marchands et au Vice Gouverneur d'Osgiliath que j'ai eu le privilège de lire. Evart prit un ton grave pour restituer l'intitulé exact de la lettre. « Je profite de cette missive pour vous rappeler que la Compagnie du Sud ne tolère aucunement le commerce avec les ennemis des peuples livres ainsi qu'avec ceux qui entretiennent des relations commerciales avec eux. » On parle de paix ici à Minas Tirith mais soyez certain que c'est bien la guerre qu'on prépare. Le nomination de cette Ella Desbo a le même objectif, éloigner Emilion Goloth qui est trop proche des intérêts des gens du Sud. Le jeune homme prit une voix résignée comme s'il comprenait la situation stratégique dans laquelle le seigneur pirate devait se trouver. Non, Votre Altesse, votre réputation ne changera pas ici et rien ne pourra la changer... L'honneur peut se perdre mais ne s'acquiert pas ici dans le Nord et, chez nous, l'honneur fait tout...

Il lui avait demandé de lui fournir des informations sur les manœuvres politiques et voilà le premier renseignement qu'il pouvait lui fournir. En fait, il ne savait pas si c'était juste un argument pour éloigner le jeune homme de ces affaires ou s'il pensait réellement pouvoir améliorer sa réputation. En fait, Evart ne doutait pas qu'il ne connut en rien ce monde de la haute aristocratie gondorienne. De ce qu'il en avait vu, les peuples du Sud étaient bien plus pragmatiques que ceux du Nord qui avaient une conception très élevée de l'honneur et de la réputation. Cependant il lui fallait continuer la discussion. Le seigneur pirate voulait couper les ponts officiellement pour préserver la « réputation » des Praven. A dire vrai, Evart ne doutait pas qu'il fut inquiet qu'on ait pu être au courant de leurs affaires et il lui fallait maintenant dissiper totalement ces inquiétudes.

- Messire, je comprends votre appréhension à nous voir associer ensemble. Cependant, pour le moment, cette nouvelle n'est encore connue que par quelques personnes au sein de la Compagnie du Sud. Pour être tout à fait honnête, j'ai pêché. Je pense avoir pêché par excès d'humilité et excès d'arrogance. En effet, jusqu'à maintenant, je m'estimais trop petit poisson pour intéresser les requins qui s'en sont pris à moi et, visiblement, j'avais tort, c'était une erreur. Ne dit-on pas qu'il faut apprendre de ses erreurs ? Et j'apprends vite. Je m'applique désormais à agir dans la plus grande discrétion, le plus grand secret et avec la plus grande efficacité. Fouillant dans les papiers qu'il avait sous la main, Evart sortit un long tube qui renfermait un papier suffisamment important pour qu'il voulut le protéger. Celui-ci était de bonne taille, l'écriture qui y était posée était fort belle avec même quelques fioritures. En dessous, on pouvait y trouver un grand sceau. Je souhaitai vous présenter ce document. Il s'agit en fait d'un sauf-conduit pour tout le Lebennin. Cela signifie que le porteur de ce parchemin peut se déplacer dans toute la région sans rien craindre d'aucune patrouille ou garde. Cela signifie également qu'un espion à votre service, un convoi de marchandises quelconque ou une personne importante pourrait traverser la région sans même se faire arrêter par une patrouille. Tendant le document au seigneur pirate qui l'examina, il lui dit. Ce n'est pas un faux, il est signé de la main même du Premier Conseiller et porte le sceau de Pelargir. Vous racontez comment je l'ai obtenu serait intéressant mais ce n'est guère important. L'important est d'avoir ce document en ma possession et le fait qu'il puisse nous être utile. Reprenant le papier des mains du pirate, le jeune homme le rangea proprement dans son étui. Comme tout homme ayant étudié les lois, Evart était attentionné avec ces bouts de papier.

Concernant la Compagnie du Sud, je vous remercie de vos lumières. Votre lanterne m'éclaire, comme toujours, mais je ne compte pas pour autant oublier ma vengeance. Dans tous les cas, j'ai moyen de vous aider. Il me semble qu'Emilion Goloth était en relation avec vous et les gens du Sud. Ne pensez-vous pas qu'il serait intéressant qu'il retrouve sa place ? Ne me demandez pas comment, mais je sais que j'aurais l'occasion de voir cette Ella Desbo dans un avenir proche. Sa situation est très précaire au Sud et pas seulement pour la Compagnie. Tous les marchands d'Osgiliath sont unanimes pour réprouver l'ascension de cette parvenue. Il lui faut une victoire pour montrer qu'elle a l'étoffe d'un Grand Marchand. Cette victoire passe obligatoirement par prouver la culpabilité d'Emilion Goloth et par des succès personnels. Cependant, elle ne peut certainement pas faire confiance aux gens du Sud. Beaucoup trop sont dépendants de la famille Goloth et loyaux à eux. Elle aura donc besoin de gens comme moi intelligents et ambitieux pour faire cette petite besogne. Pour le moment, je ne suis qu'un petit garçon sur lequel on a tapé sur les doigts. Faisant mine de rentrer dans le droit chemin, elle sera convaincu de pouvoir faire ce qu'elle veut de moi. D'autant plus que nos relations « officielles » me permettent de me déplacer bien plus facilement dans des territoires sur lesquels les gondoriens ne sont pas bienvenus. Soyez certain que je compte bien profiter de cette occasion pour lui jouer un mauvais un tour en s'attaquant aux deux piliers qui soutiennent son action ; les preuves contre Emilion Goloth et sa crédibilité auprès des marchands de la Compagnie pour permettre à Emillion de reprendre sa place. Peut-être bien que ce Havarian ne sera pas emporté avec elle mais il en sortira forcément affaibli et les actions de la Compagnie du Sud en Harondor vous seront certainement bien plus favorables.

Concernant votre proposition, je peux comprendre que vous ne souhaitiez pas vous impliquer personnellement dans des trafics qui pourraient vous faire passer pour un seigneur de guerre sans scrupules et non comme un émir respectable. Cependant si je voulais commercer avec vous c'est parce que j'avais confiance en vous. Dans nos situations, la confiance est bien la plus importante des choses. Cependant je vous comprends et c'est pour cela que je pense accepter votre proposition mais...
La voix du jeune homme fit une petite pause puis il reprit. Je souhaiterai y ajouter un petit élément qui vous garantira ma plus complète fidélité et me garantie votre plus complète protection comme cela se doit entre le maître et son humble serviteur. Ce que je vous propose est que nous signons tout deux un document dont nous garderions chacun un exemplaire stipulant l'accord que nous venons de passer ainsi que le précédent. Si je ne vous suis pas loyal, il vous suffira de le faire parvenir aux hommes du Roi pour voir ma tête rouler. D'un autre coté, si vous ne m'assurez pas la protection nécessaire à ma survie, je pourrais toujours vous éclabousser dans ma chute... Vu que nous sommes tout deux bon et loyal l'un envers l'autre, cette petite garantie me semble être bien peu de choses, ne pensez vous pas ? Après tout, ne sommes nous pas faits pour nous entendre ?

Reposant sa coupe, Evart était bien décidé. Il n'allait pas se vendre pour rien et il lui fallait à minima une garantie qu'il serait bien traité par le seigneur pirate. Les risques qu'ils prenaient étaient trop grands. D'un sens, c'était aussi pour ça qu'il désirait dans un premier temps faire affaire avec lui mais cela semblait exclut désormais. Qu'à cela ne tienne, le jeune homme comptait bien ne pas repartir bredouille...[/b]
#Evart #Taorin
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Parce que des gens sont faits pour s'entendre... EmptyDim 20 Sep 2015 - 19:24
HRP : Nous nous sommes mis d'accord avec Taorin sur Skype, je poste le compte rendu de la situation ^^

Bien entendu le Seigneur Taorin n’était pas prêt à accepter l’accord en l’état. Comme précédemment il refusait catégoriquement de s’impliquer personnellement dans la mesure où cela pouvait atteindre à son image et sa légitimité au sein de l’émirat. D’une façon, Evart comprenait que le seigneur pirate ne voulut pas laisser de preuves compromettantes et il proposa une alternative tout à fait convenable. Comme le jeune marchand tenait absolument à se protéger, Taorin lui proposa de faire signer ce document par un de ses lieutenants. D’une façon, cela correspondait à ce dont avait besoin Evart. Alors que le seigneur pirate convoquait un de ses hommes pour lui demander d’aller chercher sur le champ un certain « Lieutenant Khalid » puis ils reprirent une discussion normale. Avec une pointe de désinvolture, le jeune homme lui demanda :

- J’espère, au moins, que votre homme est fiable.

Le rassurant, Taorin lui raconta que cet homme était son premier et plus fidèle lieutenant au sein de son groupe pirate depuis qu’il avait placé le précédent au Conseil des Pirates d’Umbar. Puis il continua en lui demandant de placer toutes ses priorités dans l’attitude de la Compagnie du Sud vis-à-vis de Dur’Zork. Cela semblait être sa plus absolue priorité et le harondrim borgne était même prêt à lui fournir de l’aide. Ce à quoi, Evart put répondre avec politesse :

- Soyez certain que les affaires de la Compagnie au Sud seront maintenant ma plus absolue priorité. Je vous remercie pour votre aide généreuse et soyez certain que je l’utiliserai avec la parcimonie et l’intérêt nécessaire.

Fort heureusement, il ne fallut pas longtemps pour voir le fameux lieutenant du seigneur Taorin débarquer. Non pas que les deux hommes ne puissent pas se supporter mais chacun voulait finir au plus vite cette entrevue et Evart n’appréciait pas vraiment ce vulgaire pirate du Sud. De son coté, Taorin ne devait pas apprécier beaucoup le jeune homme non plus. Ainsi on put attaquer la rédaction de ces fameux papiers puis les deux hommes les signèrent puis les scellèrent. Puis ils purent enfin se quitter. Par discrétion, Evart ne raccompagna pas son hôte jusque dans la grande salle mais préféra s’arrêter au milieu des ombres du couloir obscur :

- Je vous remercie, Votre Altesse. Discuter avec vous a toujours été extrêmement enrichissant.

Retournant à la chambre, Evart profita un peu de l’instant présent. Il ne comptait pas passer la nuit ici mais il voulait se reposer un peu après cette négociation. Tenir tête à un des hommes les plus puissants de la Terre du Milieu n’était pas chose aisée et la partie qu’il venait de jouer avait été fine et non dénuée de danger. Après avoir bu une nouvelle coupe de vin et mangé quelques biscuits, Evart s’enroula dans un long manteau en toile légère puis s’éclipsa.
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