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 Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre.

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Ferwyn fille d'Eord
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Ferwyn fille d'Eord

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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyLun 7 Sep 2015 - 20:07
.Un pied...
...L'autre.
.Un pied...
...L'autre.


Tu avance comme tu peux sur ce terrain hostile... Ca fait maintenant quelque chose comme quatre heures que vous tirrez le brancard ou repose Iridiel. Ce matin elle a commencé a avoir des halucinations... Selon ses propres dires, l'une de ses plaies devait être empoisonnée... A plusieurs reprises elle vous a demandé de la laisser, craignant qu'en la transportant vous n'abandonniez toute chance de survie.

.Un pied...
...L'autre.
.Un pied...
...L'autre.


Hors de question. Cette simple idée te fait frissonner. Tu ne veux pas la perdre. Pas maintenant. Pas après tout ça... Et puis Alentil qui ne dit rien... Ce n'est pas toi qui vas le lui reprocher : a chaque fois que tu desserre les lèvres, tu peine a retenir tes sanglots. Tant qu'il n'y a rien d'indispensable...

.Un pied...
...L'autre.
.Un pied...
...L'autre.


Pendant que vous progressez peiniblement vers l'Ouest, tu essaie de regarder les plantes que vous croisez. Certaines peuvent aider a soigner Iridiel... Elle t'en a montré certaines et en a nommé d'autres. Cette "atélla" notement sensée ressembler a de longues feuilles légèrement épaisses... Selon elle ça se reconnait a l'odeur. Mais la description te laisse sceptique. Tant pis. Le thym qu'elle t'as dit d'utiliser pour infuser dans l'eau avant de netoyer les plaies tu es capable de le reconnaitre. Il y a une heure tu en a remarqué un petit pied et tu en a scillé une branche avec ton couteau.

.Un pied...
...L'autre.
.Un pied...
...L'autre.


Il commence a faire soif d'ailleurs. Vous n'avez aucun récipient. Personne n'a proposé de retrourner voir le camps... Tu ne te fais pas d'illusions. Retourner là bas relève du suicide. Et de toute manière tu n'as aucune idée d'ou vous êtes allés. Il faudra attendre le prochain valon et, avec de la chance, le ruisseau qui coulera au fond. A moins que les nuages ne se montrent cléments et finissent par libérer toute leur eau... Au vu de leur couleur noireatre et de la châleur étoufante ça n'est qu'une question de temps.

.Un pied...
...L'autre.
.Un pied...
...L'autre.


Vous n'aurez plus soif mais serrez trempés. Et puis ça ne règlera pas le problème de la faim.

- Alentil ? Vas falloir chercher un abris pour l'orage...

Le mieux serrait peut-être de vous séparer... En tirant le brancard, vous ne regardez qu'un seul endroit... avec votre chance a peine dix mètres plus loin vous pouriez trouver de quoi manger. D'ailleurs c'est là un des autres problèmes majeurs... Tu ne sais pas vraiment a quoi ressemble une carotte avant d'être ramassé... L'immence majorité des vivres viennent de fermes. Dans les fermes il y a des légumes plantés en rang. Pas de l'herbe. Et même si tu sais reconnaitre certaines plantes ce n'est ni la saison de la mache ni celle du pisenlit. Et de toute manière ni l'une ni l'autre ne nourit franchement.

- Je vais tirer toute seule un moment si tu veux bien... Si tu arrive a trouver quelque chose... ou même un chemin plus facile...

Tu tend la main pour prendre l'autre branche. Inévitablement : tu grimace... Comme a chaque fois que tu demande quelque chose a ton bras gauche. Mais ce n'est que de la douleur. Tu peux faire avec. Tu fera avec du moment que ça vous permet de survivre tous les trois.

#Ferwyn
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Alentil
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyDim 13 Sep 2015 - 17:10
Les heures défilent tandis que tu avance un pied devant l'autre. Le monde s'est réduit à cette portion d'univers. Il y a le brancard, lourd à tes bras qui tressaute à chaque pierres qu'il heurte et qui te fends le cœur quand tu entends le gémissement de douleur qu'Iridiel n'a pas pu réprimer à temps. Qu'est ce que ta propre fatigue face à elle qui agonise. Alors tu trébuches un peu plus loin.

Tu te fixe des buts. Arriver jusqu'à cet arbre là. Atteindre le haut de la butte. Avancer encore... Tu t'imagine un instant que de l'autre coté de ce monticule, il y aura une ferme, ou une route. Et l'instant suivant tu retient un sanglot parce que tu sait qu'il n'y aura rien d'autre que de la foret et des cailloux. Mais tu n’arrête pas de tirer. Tu as faim... Ton estomac te semble s'être resserré mais tu refuse de l'écouter.

Elle vous a dit de la laisser et tu l'a regardée horrifié. Tu n'a rien su dire là encore. Tu n'as pas su protester et lui dire que non, tu refuses, et que c'est forcément un cauchemars, et qu'elle va s'en tirer. Ferwyn l'a fait pour toi. Et de toute manière c'est vous qui tirez le brancard. Mais tu redoute le moment où elle ne gémira plus face aux cahots.

Tu n'as pas osé le leur dire. Tu aurais été bien en peine de le faire d'ailleurs...  mais tu aurais pu essayer de leur faire comprendre. Mais tu as eut peur ce matin. Peur qu'elles ne t'abandonnent. C'est idiot tu te le répète mais ça va passer. Çà va passer et ce n'est pas la peine de le dire. C'est... c'est le choc c'est ça. Ça va passer. Ça dois passer. Tu... tu n'ose pas penser plus loin. Ta prise glisse sur la hampe et tu manque de la lâcher, n'osant pas relever le regard pour affronter celui de Ferwyn.

Au dessus de vous, les nuages ont finis par s'amonceler. Un lointain coup de tonnerre s'est fait entendre. Manquait plus que ça. Ça pourrait presque te faire rire si votre situation n'était pas si pitoyable. Vous allez mourir hein. Mourir dans ce petit bout de terre et personne ne vous retrouvera jamais et -

Ferwyn t'a parlé. Tu lui adresse un regards perdu. Que... ah... oui... un abris... Tu acquiesce. Tu acquiesce et tu lui tends la branche. Tu sent un nouveau pincement quand tu voit l'état dans lequel elle est. Si Iridiel n'avait pas été blessée, elle vous aurais sauvé hein ? Et si elle n'était pas venue à ton secours sans doute n'aurait elle pas été dans un état aussi critique. Tu détalles.

Trouver un abris. Quelque chose. N'importe quoi... Tu chancelle et te reprends, t’élançant d'un pas fatigué dans le sous bois. Tu te diriges sans grâce à travers le terrain, cherchant n'importe quoi qui attire le regard et puisse correspondre. Il y a quelques champignons mais tu ne sait pas les reconnaître et tu es presque sur que les colorés ne se mangent pas.

La chance semble pourtant être avec vous car bientôt tu aperçoit ce qui ressemble à un surplomb rocheux. Nulle grotte, mais il y a un petit espace où vous devriez pouvoir vous tenir au sec. Il faudra vous serrer, il y a a peine la place pour allonger Iridiel et vous tenir assis, mais au moins, vous ne serrez pas trempés. Et puis peut être que d'au dessus, vous pourrez voir les environs, et chercher une route? Alors tu te retourne pour appeler Ferwyn, inconscient de qui d'autre tu peux attirer... mais rien ne sort et tu blêmis en sentant ta gorge se serrer et se contracter sans émettre le moindre son.

Tu as envie de pleurer mais tu la repousse une fois de plus et tes yeux restent secs tandis que tu dévales de nouveau la pente dans l'autre sens. La fatigue te fait butter. Tu la dévale plus vite que prévu mais tu te relèves. Tu dois la retrouver. Elle attends que tu les rejoigne.

Tu lui fait signe. Un grand signe du bras. Tu as trouvé.

#Alentil
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Lithildren Valbeön
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyDim 13 Sep 2015 - 19:37

Le matin pointait son nez au-dessus de l'horizon. Edwÿne était allongée dans la charrette agitée par la chaotique route irrégulière. Cette turbulence l'empêchait de dormir convenablement, et agitait également le bébé grandissant dans son ventre. A l'aube du septième mois de grossesse, Edwÿne ressentait des douleurs fortes, mais encore heureusement peu fréquentes. A chaque douleur, Odéor acourait, comme il l'avait fait avec leur fils Janel. Celui-ci dormait d'ailleurs près de son père, qui conduisait la charrette. Odéor se retourna, en entendant sa femme et lui adressa un doux sourire. Il arrêta la charrette sur la route peu fréquentée dans ce coin perdu du Rohan, et il rejoignit sa femme. Le couple s'enlaça tendrement, et échangea un baiser avant qu'Odéor n'aide sa femme à se lever. Il l'aida ensuite à descendre de la charrette. Lui tenant la main, Odéor marcha un peu non loin de la charrette avec Edwÿne, qui tenait son ventre de sa main libre.

En silence, le couple marcha un instant. La lande de l'autre côté de la route était faite de collines plus ou moins grandes, puis d'une forêt paraissant épaisse vue d'ici. Edwÿne regarda un instant vers la forêt, puis se remit à marcher. Sa grossesse l'épuisait grandement, et avec les mauvaises nuits sur cette route irrégulière ne lui permettait pas un bon repos. Il lui était fréquent de dormir aussi dans la journée afin de récupérer. Les voyages duraient de plus en plus longtemps désormais, à cause des pauses plusieurs fois par jour, des repas, du repos nécessaire pour Edwÿne... Heureusement, Odéor était là afin de poursuivre un peu le chemin pendant la nuit. Sans lui, Edwÿne ignorait ce qu'il adviendrait d'elle et de Janel. Il était difficile pour la guérisseuse d'imaginer comment les voyages seraient sans lui : peut-être que des bandits les auraient surpris, ou des créatures horribles venues du Mordor ? Des rumeurs sur des évènements néfastes, funestes circulaient partout, et emprunter les routes étaient devenu dangereux, incertain pour de simples voyageurs. Odéor et Edwÿne ne savaient pas manier une arme, et ils auraient tôt faits de mourir égorgés, ou pire.

Un cri de joie sortit la guérisseuse de ses pensées. Janel sauta de la charrette pour atterrir dans les bras de son père, qui le prit sous les aisselles et le fit tourner en l'air en le tenant. Edwÿne eut un sourire attendrit. Odéor était un père idéal pour Janel, et un mari exemplaire pour Edwÿne. Ceci fait, la famille se mit à prendre le petit déjeuner ; frugal certes, mais au moins Janel n'avait pas à se plaindre : il savait qu'une fois à Edoras il aurait un repas bien plus conséquent. Une amie d'Edwÿne là-bas s'occupait de la maison une fois tout les deux jours, pour aider la femme enceinte et la famille. Eovreona, car ainsi elle était nommée, était une amie, en réalité, de la mère d'Edwÿne. Edwÿne mangea un peu plus que Odéor et Janel, puis elle se leva et fit le compte de ses plantes médicinales. Elle n'avait que très peu d'athéla, un demi-bocal tout au plus. C'était une plante certes fréquente, mais qu'Edwÿne a toujours eut du mal à obtenir. Ses anciens maîtres elfiques affectionnaient énormément cette plante. La guérisseuse itinérante fit un inventaire, accompagnée de Janel.

- Bien, alors, Janel. Tu te souviens de la forme de la mille-feuille et du chardon-marie ? Il opina du chef. Parfait mon grand. J'aimerais que tu ailles m'en chercher, tu veux ? Je pense qu'il n'y en a pas loin.

L'enfant partit derechef, suivit de loin par Odéor. L'enfant n'eut pas à partir bien loin, Edwÿne avait déjà vu du chardon-marie à quelques pas de là, et du mille-feuille à l'opposé mais peu loin également. Il revint avec trois plantes de chaque, et elle sourit.

- C'est bien Janel ! Tu as une excellente mémoire, je te félicite. L'enfant eut le visage éclairé d'un sourire ravi. Edwÿne occupait son fils avec les plantes, bien qu'elle savait qu'il ne serait peut-être jamais guérisseur, il aurait au moins des connaissances sur les plantes. Et grâce à Odéor, il aurait des connaissances en artisanat : il connaîtrait au moins les bases pour vivre seul et se débrouiller.Alors maintenant, redis-moi à quoi sert... les feuilles de soucis !

- Les feuilles ? Euh...Il chercha un instant à comprendre de quoi elle parlait. Edwÿne prit un bocal et en sortit des feuilles sèches de soucis, qu'il prit dans ses mains et regarda un moment. Il tenta de se souvenir des effets de la plante, et il eut une sorte d'éclair de savoir. C'est pas les feuilles, mais les fleurs qu'on utilise !Edwÿne sourit et acquiesça. Il n'avait certes que 6 ans, mais sa mémoire était incroyable, de même que son intelligence.

- C'est très bien, mon ange.

- Je peux aller jouer, maman ?

- Bien sûr, mais ne t'éloigne pas trop, d'accord ?

Il eut un sourire espiègle involontaire, et son regard trahissait un mensonge non-dit. Edwÿne se releva le plus rapidement qu'elle le pouvait et un vertige la prit. Odéor vint la voir mais elle lui demanda doucement de surveiller Janel. L'artisan hésita entre laisser sa femme seule et surveiller leur fils. Elle lui adressa un sourire rassurant, et il fila suivre Janel.

L'enfant jouait, et courait. Il avait les bras écartés comme les ailes d'un aigle, et il courait en les penchant d'un côté ou de l'autre. Odéor le suivait de loin, pour ne pas le perturber. Janel s'aventura près du bois, et il y entra sans vraiment faire attention. Il entendit un bruit, et fit demi-tour, soudain paralysé par la peur. Il vit son père, et un air boudeur se peignit sur sa bouille d'enfant. Il dit néanmoins avoir entendu un bruit. Odéor haussa les épaules et retourna près de la caravane. Quand ce fût fait, Janel alla voir sa mère qui s'occupait du cheval. Il lui dit avoir entendu du bruit dans la forêt, mais pas d'animal ou de bandit comme Edwÿne les décrivait quand il était tout petit. Curieuse, ou inconsciente, Edwÿne suivit Janel vers la forêt. La marche lui était pénible, et Odéor suivait uniquement pour aider sa femme si besoin. Dans la forêt, Janel avançait devant sa mère. Edwÿne tentait d'ignorer la douleur qui lui était venue un peu plus tôt. Les pauses étaient peut fréquentes, mais Edwÿne s'épuisait rapidement. Ils virent alors un petit garçon, peut-être un jeune adolescent. Lorsqu'il les vit, il se mit à courir...


Dernière édition par Lithildren le Sam 19 Sep 2015 - 11:34, édité 2 fois
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyJeu 17 Sep 2015 - 12:42
Il lâches son côté du brancard... Et toi tu le prend de ton bras blessé. Avec un peu de chance tu as réussi a contenir ta grimace de douleur et il ne l'a pas remarquée. Sans un mot il s'éloigne. Hochements de tête et regards éloquents remplacent bien aisément les mots lorsqu'il est question de ce genre de messages... Mais si seulement il avait bien voulu te parler. Te faire don d'une autre voix que la tienne pour te rassurer. Entendre autre chose que les gémissements et les hoquets de douleur d'Iridiel.

Quand il en sera capable.

Il s'éloigne et déjà tu bande ta volonté. Tu peux y arriver. Même pour seulement dix mètres... Ce sera ça de gagné. Ca de moins. Tu ne regarde que bien peu autour de toi... Toute ton attention se porte sur tes pieds et sur les quelques mètres devant toi. Tu cherche désespérément à ignorer la douleur mais rien n'y fait... Plus tu essaie de l'ignorer et plus elle se fait présente.

Un cailloux. Sous l'un des pieds du brancard. Tu ne parviens pas à le passer... Il faut pourtant que tu réussisse. Combien de mètres depuis qu'Alentil est parti chercher un abris ? Dix ? Vingt ? Le regard brumeux tu regarde derrière toi... Tellement près ? A ce rythme vous serrez tous trois morts avant d'atteindre l'Anduin. Avant de trouver un village.

Vous n'avez tout bonnement plus aucune chance. Si ça se trouve vous ne marchez de toute manière plus vers l'ouest. Impossible d'être sûre de ton coup avec ces nuages. Vous n'avez pas du tellement vous éloigner de votre cap mais...

Tu tire de toute ta force... Des larmes viennent brouiller ta vision... Et en un choc qui arrache un hoquet a Iridiel tu parvient a avancer d'un nouveau mètre. Ceux qui suivent sont plus faciles et tu les parcours lourdement.

Une pause. Il n'y aura bientôt plus le choix. Seule c'est trop dur. Mais tu peux quand même essayer de tenir un peu plus en attendant qu'Alen ne revienne...

S'il revient.

Avec ce terrain et dans son état de fatigue il a parfaitement pu tomber, se blesser... Une créature sauvage a pu lui tomber dessus... A moins qu'il n'ai simplement fini par s'endormir debout. S'effondrer tant la fatigue est grande... Tu ne sais pas a qui adresser tes suppliques mais le temps passé parmi les elfes t'a enseigné certains des noms des Valars. Tu peux toujours les suplier. Tu n'as rien a perdre... Tu ne veux pas le perdre. Pas une personne de plus.

Pourquoi a-t-il fallu que tu ai cette idée ? Cette idée tellement horrible l'ayant éloigné de toi. Tu continue a marcher mais a présent ton regard se porte vers l'endroit ou il a disparu. Tu le cherche désespérément du regard. Il faut qu'il aille bien. Il le faut sinon autant t'allonger tout de suite et attendre la fin. Au loin le bruit du tonnerre est de plus en plus présent.

Enfin.

Il est là. Il te fait de grands signes. Lorsque le soulagement t'envahit tu sent tes muscles se relacher... Tu tombe a genoux.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyVen 18 Sep 2015 - 21:00
Il y a eut un bruit alors que tu descendait tant bien que mal vers Ferwyn dans ta hâte de lui apporter la nouvelle de ton succès. Tu as vacillé sur une pierre qui a manqué de se détacher, retrouvant ton équilibre à grand renforts de mouvements de bras. Craignant presque de te retourner pour croiser le regard d'un loup ou d'un ours ou d'un lynx ou d'un glouton ou de... ou de n'importe quel animal sauvage que la malchance aurait mis sur votre route. C'est évident, l'endroit que tu as trouvé à du attirer aussi des prédateurs à la recherche d'un abris. Imbécile que tu es ! Tu aurais du y penser avant. Tu te retourne néanmoins, prêt à vendre aussi chèrement que possible ta peau. Ce ne sera pas grand chose mais peut être gagnera tu du temps pour que Ferwyn puisse s'enfuir -si elle entends les échos.

Ce n'est pas un loup. Ce n'est même pas un chien. Non, c'est une femme brune. Une femme. Qui lui fait signe. Et un grand homme avec elle. Et un petit garçon. Ils se dirigent vers toi. Ils sont encore loin. Tes yeux s’écarquillent. Tu as du mal a y croire. Tu cilles plusieurs fois mais non ce n'est pas un rêve. Tu ne délire pas. Tu ne rêve pas. Tu... Il y a des gens. Vous êtes sauvés. Ferwyn ! L'image de ta compagne d'infortune se présente à ton esprit.

Ferwyn ! Il faut la prévenir. Il faut que tu leurs dise. Tu n'es pas seul, elle est là aussi. Et Iridiel. Mais tu es incapable de le leur dire. Et s'ils te prennent pour un fou. Ou s'ils t’emmènent sans te laisser le temps de leur faire comprendre que tu n'es pas seul. Non ! Non ! La seule idée qui te passe à l'esprit c'est que si tu vas la chercher, ils vont te suivre. Ils vont te suivre et ils trouveront Ferwyn et Iridiel et pourront les sauver. Ils pourront sauver Iridiel n'est ce pas. Il n'est pas trop tard.

Tu détalles, te retournant seulement à quelques rares moment pour vérifier que tu ne les as pas perdus. Il faut que tu retrouves Ferwyn et ils pourront les aider. Elle pourra leur expliquer. Elle pourra leur dire elle. Et ils seront sauvés. Là bas, elle était derrière cette butte quand tu es parti, elle ne peut pas avoir disparue aussi loin. Le brancard était lourd pour vos mains d'enfants, alors seule elle n'a pas pu beaucoup progresser.

Là ! Tu la voit. Tu lui fait signe. Elle te voit et s'effondre à genoux. Tu te précipite, manquant de te retrouver au sol. Mais qu'importe les risques. Ils sont sauvés. Il faut qu'elle le sache. Alors tu attrape sa main, lui criant sans émettre le moindre son que des gens sont là et te suivent et qu'ils vont pouvoir vous aider. Tu lui désigne du bras et du doigt là d'où tu vient, sans cacher l'espoir qui se lit sur tes traits.
Tu t'efforce désespérément de lui faire comprendre ce qui se passe vous montrant du doigts puis désignant des tailles bien plus grande. Tu lui remontre la colline et cherche à l’entraîner.

Les trois voyageurs apparaissent alors sur la butte.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptySam 19 Sep 2015 - 0:38
Il se précipite vers toi, trébuchant sur les pierres et les racines... Tu te redresse difficilement pour lui sourir. Tu vas bien n'es-ce pas ? Tu peux tenir... Oui. Il faut que tu marche vers lui. S'il a trouvé il faut que vous alliez jusque là. Il faut au moins que tu tienne jusque là.

Tu essaie de te redresser mais tes jambes ne répondent pas. Le soulagement a chassé la terreur qui te faisais tenir. Pourtant tu sais bien que vous n'êtes pas tirés d'affaire. Le pauvre Alentil ne pourra pas te porter toi en plus d'Iridiel. Tu baisse le regard sur tes mains au sol... De frustration face a ta faiblesse tu agrippe une touffe d'herbe.

D'ailleurs ? Pourquoi ne t'a-t-il pas appelé ? Quelque chose de dangereux ? Il ne ferrait pas de si grands signes alors... Si ?

Tout devient plus clair lorsque trois silhouettes se découpent sur la crête derrière lui. Il ne sait sans doute pas comment faire... partagé entre l’excitation, l'espoir et la terreur... C'est a toi d'aller au devant des inconnus. Il faut que tu leur parle. Que tu leur explique.

Tu dois te relever... Tu ne peux pas te permettre d'abandonner tout de suite. Tu ne peux pas te permettre de sombrer dans l'inconscience. Pas encore... Il faut que tu t'assure de leurs intentions... Que tu les supplie de soigner Iridiel... De toute manière au point ou vous en êtes... Si leurs intentions sont mauvaise tu ne pourra pas faire grand chose...

Ils s'approchent. Tu as su te relever. Tu vacille sur tes jambes et les regarde... Trois humains. Ils n'ont pas la beauté des elfes. Mais ils ont l'air bons... Une famille. Ce ne sont pas des brigands... Rassemblant ton courage a deux mains tu t'exprime d'une voix érayée par la soif :

- Iridiel... Il faut... De l'atéla... Elle a besoin... Sauvez là... Je...

A ta ceinture tu prend ta bourse et la tend vers ces adultes sortits de nulle part... C'est un joli petit pactol pour toi... Plusieurs semaines d'argent de poche que tu te réservais pour acheter de petites babioles en arrivant en ville...

- Je peux payer ! Juste de quoi manger et la soigner...

Tu oscille, peinant a conserver ton équilibre... Ils n'ont pas l'air d'être du genre a refuser. Ils vont accepter. Ils vont vous sauver. Vous êtes sauvés.
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Lithildren Valbeön
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptySam 19 Sep 2015 - 11:14
Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. SuybOù deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. 04hi

L'adolescent, ou l'enfant, se mit à courir à travers la forêt. Ce fût Odéor qui courut le premier, mais l'enfant semblait bien plus rapide qu'un adulte, et puis il devait attendre aussi sa femme et son fils qui étaient derrière. Edwÿne marchait aussi vite que lui permettait son ventre lourd et très rond, alors que Janel tentait de courir mais il semblait ralentit par sa mère. Odéor était un peu en avant, montrant le chemin à sa femme et son fils derrière lui. Edwÿne ne pourrait pas continuer longtemps. Elle dû faire une pause et reprendre son souffle. Son visage était rouge de l'effort qu'elle venait de fournir. Elle respira à fond et une larme coula, à cause de la douleur, de la fatigue et d'un sentiment d'impuissance. Elle était bien plus sportive avant, mais ses deux grosses, bien qu'espacées, étaient difficiles à supporter. Et puis, bien qu'elle soit dans la force de l'âge, son corps faiblissait très très lentement.

La forêt lui semblait interminable, et Odéor était devant avec Janel. Ils avançaient assez rapidement pour ne pas perdre le vagabond de vue, mais assez lentement pour ne pas perdre Edwÿne. Celle-ci se remplit de courage et tenta d'accélérer. Tant pis, cela ferait du bien au bébé, de toute façon. L'orée de la forêt paraissait proche, désormais, Edwÿne percevait la lande derrière la rangée d'arbre. L'espace entre les arbres s'était d'ailleurs agrandit, et Edwÿne put circuler plus vite et plus facilement. La guérisseuse rejoignit son mari et son fils, qui étaient juste là, devant elle. Elle prit une pause. Ils virent le vagabond à quelques pas devant eux. Ils s'approchèrent ensemble, curieux et très surpris. Ce qu'Edwÿne vit la figea de stupeur.

Le vagabond faisait de grands signes à une jeune fille semblant du même âge. La jeune fille était près d'un brancard de fortune ou était allongée une... une elfe ?! Une ELFE ?! Comment était-ce possible ? Le mystère s'agrandit, et Edwÿne ne regretta pas la douleur éprouvée. Ces deux enfants étaient maigres, sales, perdus et l'espoir ou la peur circulaient entre eux sans un mot. le garçon ne semblait pas pouvoir parler, alors que la jeune fille s'approcha de la famille avec un espoir non caché.

- Iridiel... Il faut... De l'atéla... Elle a besoin... Sauvez là... Je... Elle prit une bourse et la tendit à la famille. Je peux payer ! Juste de quoi manger et la soigner...

Cela choqua Edwÿne. Mais elle comprenait : deux vagabonds, dans une lande sauvage, sans abri et avec un ciel orageux, visiblement affamés et assoiffés, avec une elfe blessée. Edwÿne aurait fait de même, elle le savait. Elle s'approcha de la jeune fille et poussa légèrement la main pour qu'elle garde son argent.

- Je vais aider votre amie, c'est promis, mais je ne veux pas d'argent.

Edwÿne adressa un sourire rassurant à la jeune fille puis s'approcha de l'elfe en question. Son état semblait vraiment pitoyable. Son teint pâle, elle semblait agitée par des délires et elle soupirait des mots incompréhensibles, tellement les mots étaient mâchés, marmonnés. Même les maigres connaissances en elfique d'Edwÿne ne parvenaient pas à l'aider à traduire les paroles de cette femme. La jeune fille avait mentionné le nom d'Iridiel, sûrement le sien. Edwÿne préféra ne rien faire pour le moment.

- Odéor, tu peux m'aider s'il te plaît ?

L'artisan s'approcha et se pencha vers Iridiel. La petit famille était troublée : une elfe... Odéor n'en avait jamais vu, mais Edwÿne se demandait surtout ce que faisaient deux jeunes avec une elfe, car il était rare que ce soit ainsi. Plusieurs possibilités se présentaient : soit ils l'ont trouvé, mais c'est peu probable ; soit elle les accompagnait et quelques chose s'est passé. Edwÿne se demande alors s'ils n'étaient que de simples vagabonds, ou alors bien plus que cela ? Peut-être des enfants nobles, mais c'était peu probable vu l'état de leurs habits.

D'un geste doux mais puissant, Odéor prit Iridiel dans ses bras, et la tint fermement. Edwÿne s'accroupit près de la jeune fille.

- Je n'ai pas d'athéla avec moi, mais j'en ai dans la charrette avec laquelle nous sommes venus dans le coin. Nous avons aussi de la nourriture et de l'eau, et c'est avec joie que je partagerais avec vous.

Edwÿne tendit alors une main vers la jeune fille, lui laissant le choix : venir avec elle et manger, boire et observer les soins faits à Iridiel, ou rester. Mais la guérisseuse savait bien, et il serait plus logique, que les deux jeunes prendraient la première option, vu leur état...
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Elle te sourit. De manière forcée et peu convaincante mais tout de même. Elle s’y force pour toi et pour que vous ne perdiez pas espoir. Tu aimerais lui crier que c’est bon, que c’est fini et que vous êtes sauvés. Tu n’imagines pas, ou plutôt tu refuses d’imaginer qu’il pourrait en être autrement. Alors tu tentes maladroitement de l’aider à se relever. Ta poigne n’est pas très ferme, et pas très forte non plus mais elle n’est pas dans un meilleur état alors…

Elle ne va pas te lâcher maintenant. Hein Fer ! Hein qu’elle  ne va pas lâcher prise et te laisser seul avec Iridiel, orphelin d’un peu plus de ce passé qui est pourtant si proche et tellement inaccessible. Tu ne peux envisager l’avenir. Il n’y a plus que du blanc devant ton esprit si tu penses à demain mais tu ne veux pas perdre plus que ce qui a déjà disparu de ton histoire.

Alors que les inconnus approchent, tu recule de quelques pas. Tu les regardes, en silence, le regard hésitant entre un espoir démesuré et… maintenant qu’ils sont là… une crainte qu’ils ne se révèlent des illusions, un espoir vain de renouveau.

Et si au final ils n’étaient que des bandits ? Non ! Ce sont des adultes ! La femme est enceinte, ça se voit, et il y a un enfant. Alors ça ne peut pas être des bandits.

Iridiel... Il faut... De l'atéla... Elle a besoin... Sauvez là... Je...

Oui. Sauvez là. Tu te sens des élans de foi. Foi en quoi ou en qui ? Tu l’ignore. Mais tu es prêt à vénérer le premier qui vous viendra en aide.

Je peux payer ! Juste de quoi manger et la soigner...

Tu y ajouterais volontiers tout ce que tu possèdes s’ils peuvent et  acceptent de vous aider mais tu doutes que le luth brisé qui repose à côté d’Iridiel puisse influer malgré le riche travail du bois. La femme s’approche. Tendu au point que c’en est presque douloureux tu la regardes avancer. N’osant bouger de peur de briser le moment. Elle tient votre destin entre ses mains. C’est drôle comme le temps semble s’être ralenti, suspendus à ses lèvres.

- Je vais aider votre amie, c'est promis, mais je ne veux pas d'argent.

Tu cilles. Tu cilles et tu te rends compte  de combien tu as la gorge sèche et en reprenant ta respiration, tu te rends compte que tu l’avais retenue.

Ton corps d’enfant se relâche petit à petit de cette tension qui t’habite depuis le début de la scène et tu t’approches, désireux d’aider dans la mesure de tes moyens. Tu te rends compte que les adultes ne comprennent pas ce que vous faites là et tu serais bien en peine de le leur expliquer.

Tu tentes d’adresser un pâle semblant de sourire à l’homme. Malgré l’épuisement, tu te rends bien compte qu’il tient plus de la grimace mais ce simple mouvement de lèvres te semble soudain étranger, curieusement artificiel alors qu’il te venait si facilement hier. Tu as envie de pleurer et tu ne sais pas très bien si c’est de fatigue ou bien parce qu’enfin, votre situation semble s’améliorer mais les larmes ne viennent pas et tes yeux restent secs.

Tu regardes Ferwyn et tu la pousse doucement de la main comme pour l’inciter à accepter.
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Ferwyn fille d'Eord
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptySam 26 Sep 2015 - 9:50
Si tu ne tremble pas devant les étrangers ce n'est pas parce-qu'ils ne te font pas peur... Tu ne saurais comment être plus terrifiée. Mais il y a Alen derrière toi. Tu sens sa main dans ton dos qui te donne du courage... Et surtout... Surtout tu n'as plus assez de force pour trembler. Chaque mouvement que tu effectue tu te sent osciller dangereusement...

Tu ne peux simplement pas te permettre de t'évanouir.

Les mots de la femme sont doux... Et surtout placés dans le meilleur ordre qui soit : tu n'entend que le début. Apprenant qu'elle vas aider ta sauveuse des larmes de soulagement viennent inonder tes yeux et tu lâche ta bourse pour te tourner vers Iridiel et Alentil... Ils sont sauvés. Tu l'es aussi. Finalement un peu de chance a accepté de vous sourire au lieu de laisser les malheurs s’enchaîner encore et encore. Tu te laisse tomber a genoux a côté d'Iridiel

- Tu as entendu Iiridiel ? Ils vont te soigner...

Bien entendu elle n'est pour ainsi dire plus consciente depuis le milieu de matinée. Cela fait bien des heures que vous n'avez plus pu parler avec elle... Qu'elle n'a plus rien dit de compréhensible. Oh. Naturellement certains mots, tu les sait être de l'elfique et tu as reconnu certains noms parmi ses divagations.

Réalisant alors qu'une autre proposition a été faite tu te triture l'esprit a la recherche de la réponse a faire... Qu'as-tu loupé ? Pourtant ça avait l'air important. Une main tendue vers toi ? Généralement c'est qu'on veux y voir de l'argent. Mais tu sais bien que la bourse est par terre et qu'il n'y a qu'a se servir. Ca ne doit pas être ça... Ah. Oui. La prendre. Elle ne doit pas pouvoir soigner Iridiel ici. Et la perspective de l'orage ne doit pas plus l'enchanter que toi. Il doit falloir prendre cette main.

Tu le fais. C'est chaud et rassurant. Tu vas la suivre oui. N'importe ou du moment que ça permet de les sauver. Enfin si tes jambes arrivent a te porter et que tu ne t'éfondre pas. La terreur, le poid de la responsabilité ces forces implacables qui t'avaient fait tenir jusque là commencent a faiblir, cédant leur place au soulagement, à la faim, à la soif, à la douleur et aux larmes. Ces dernières coulent doucement de tes yeux sans un son et tu serais bien en peine d'essayer de les retenir. Tu as essayé depuis l'horreur de ne pas pleurer devant Alentil... Pour le rassurer, lui montrer que tu tennais... Mais a présent...

Un coup de tonner retenti, plus puissant que les autres et tu sursaute violemment.


Dernière édition par Ferwyn fille d'Eord le Ven 6 Nov 2015 - 22:48, édité 1 fois
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptySam 3 Oct 2015 - 13:59
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La jeune fille parle doucement à l'elfe. Elle lui dit qu'elle va s'en sortir... Edwÿne se revoyait en train de sauver son pauvre père adoptif aux portes de la mort, avant que celui-ci n'avoue qu'elle n'était qu'une adoptée. Cela la fit repenser à son cher frère, son tendre frère... désormais marié et avec deux enfants si sa mémoire ne lui faisait point défaut.

La guérisseuse sortit de ses pensées en sentant une main froide, un peu osseuse et faible dans sa main. Elle baissa le regard vers la jeune fille, qui fixait Edwÿne avec un air d'espoir dans les yeux. Ces yeux... Ses yeux sont mouillés de larmes abondantes, creusés par la faim, la soif et la fatigue, la faiblesse de son corps fragile. Le jeune garçon n'est pas mieux. Edwÿne sert doucement, presque d'un air maternel, la main de la jeune fille, et elle arbora un sourire réconfortant à l'égard des deux enfants. Edwÿne se redressa, et se mit à marcher en tenant la main de la jeune fille. Son mari avait l'elfe délirante et malade dans les bras, faisant attention à où il posait chaque pieds afin de ne pas secouer l'elfe. Janel marchait près de son père, essayant de regarder l'elfe. Il n'en avait jamais vu, seule Edwÿne avait passé du temps avec ces êtres qu'elle respectait profondément. Janel, curieux comme une pie, sautillait autour d'Odéor afin de mieux voir l'elfe : ses oreilles pointues, ses longs cheveux, ses habits, son visage. Edwÿne ne comprenait pas tellement les mots prononcés par l'elfe. Iridiel. Elle semblait se nommer ainsi. La guérisseuse observa son mari : il dévisageait l'elfe comme pour l'analyser. Il la trouvait belle, au visage doux, mais il jetait ensuite un regard à son fils et sa femme, et se disait qu'aucun être ne pourrait remplacer sa femme, sa belle femme. Le couple se souriait, et continuait à marcher.

Edwÿne sentit alors brusquement la main de la jeune fille quitter la sienne, et entendit un bruit sourd. Elle se tourna et vit la jeune fille au sol. La guérisseuse s'agenouilla et tenta d'éveiller la jeune fille, mais en vain. Elle en déduisit que la faiblesse de cette enfant avait eu raison d'elle, et qu'elle avait perdu connaissance. Edwÿne, aidée par son fils, prit la jeune fille dans ses bras, et s'étonna de la légèreté de l'enfant. Elle sentit alors à quel point ils devaient être affamés, assoiffés : leurs habits cachaient la maigreur des deux vagabonds. La femme enceinte se fit un devoir d'attendre qu'ils soient rétablis afin de leur poser des questions : peut-être devrait-elle attendre plusieurs jours. Mais ces deux vagabonds étaient de plus en plus étrange : que faisaient-ils ici ? Pourquoi étaient-ils accompagnés d'une elfe, blessée qui plus est ? Comment cela se faisait-il qu'une elfe accompagne deux enfants ? Etaient-ils donc des enfants de nobles ou de hautes gens ? Ou était-ce par un concours de circonstances qu'ils se trouvaient accompagnés de cette elfe mystérieuse ? Le doute s'installait, alors que le groupe marchait. Edwÿne avait tenté de prendre la main du garçon, mais il semblait préférer rester non loin d'Iridiel portée par Odéor.

Au bout d'un temps interminable, ils furent enfin en vue de la charrette.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyJeu 29 Oct 2015 - 0:14
Ferwyn a pris la main tendue. Tu as sentis un poids qui disparaissait sans même comprendre d'où il provenait. Tu ne t'es pas rendu compte que c'était celui de la responsabilité, que c'était l'impératif de la protéger. Tu n'es plus seul. Qu'elle ai pris cette main symbolise beaucoup. Ça signifie que tu as le droit de leur laisser la main. Ça veut dire que tu n'as plus besoin d'être fort pour elle et Iridiel.

Mais tu as besoin de l'être pour ne pas repenser au regard de ton père.

Tu as l'impression d'être très loin d'ici. Comme si tu regardait en spectateur distant la scène. Tu es là bien sur, mais tu ne l'est pas vraiment. Loin de tes émotions. Pour ne pas céder.

Tu as rendu son sourire à la dame, mais tu le sent bien, il sonne tout aussi creux que le précédent. Toi aussi tu te sent creux. Quelque part au fond, sa chaleur te fait du bien. C'est comme une mère. C'est comme une... un sanglot se perd dans ta gorge et tu détournes ton regard. Tu as ramassé ton luth brisé et le sert contre toi. Comme si tu défiait quiconque de te l'enlever, ou que tu t'accrochait à ce mince lien avec ton passé, comme on se raccroche à une boue en plein cœur de la tempête. Votre passé.

Tu ne prends pas la main qui t'es tendue. Tu es encore trop sauvage. Tu as braqué le regard sur Iridiel, comme si tu espérait que ton simple regard l’empêche de sombrer.

La chute de Ferwyn t'a fait te précipiter à ses cotés. Affolé. Tu as tourné tes yeux désespérément vers la Dame, jusqu'à ce qu'elle te rassure. Ferwyn n'est qu'évanouie. Alors tu marche silencieusement à coté. Tu ne doit pas tomber. Tu dois tenir. Tu dois tenir. C'est ce que tu te dit alors que chaque pas se fait plus difficile.

Une pluie lente à commencé à tomber et tu la sent s'infiltrer sous ta tunique en traînées glacées. Le ciel pleure. C'est comme s'il le faisait pour toi. Et pour Ferwyn. Et pour Iridiel dont la température commence à baisser dangereusement.

Lorsque la charrette arrive en vue, tu t'avancera et tu refusera obstinément de quitter le chevet de Ferwyn et d'Iridiel avant qu'on ne t'ai affirmé que tout irait bien. Tu refusera. Alors même que l’épuisement menace de t'emporter à tout instant. Et tu te jettera avec avidité sur la nourriture qu'on pourrait te proposer, avant, avec un remord, de te tourner vers ta camarade endormie, comme pour demander si elle pourra également manger.
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Ferwyn fille d'Eord
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyVen 6 Nov 2015 - 23:42
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A nouveau marcher. Tu dois de nouveau marcher. C'est simple non ? Il suffit de lever un pied. De l'avancer un petit peu (le moment le plus complexe pendant lequel tu dois fournir sans discoutinuer assez d'énergie pour parvenir a surmonter les divers obstacles sur ton chemin) et enfin... La libération. Poser le pied au sol.

Et recommencer.

C'était si simple... Et pourtant tellement fatigant. Tu sentais cette étrange force vennue des tréfonds de ton être s'étioler peu a peu. Ces réserves d'énergies que tu n'avais jamais soupçonné et que tu avais pourtant su trouver pour menner Iridiel jusqu'ici.

Ton sang battait dans tes oreilles... Et ta vision ne cessait d'être troublée par les larmes que tu ne parvennais plus à retenir... Elles coulaient silencieuse sur tes joues, emportant avec elles ta force hors de ton corps.

A plusieurs reprise tu ne parvins à rester debout qu'en t'accorchant désespérément a la main de votre sauveuse... Tu devais garder les yeux ouverts encore un peu. Pour t'assurer qu'Alen et Iridiel serraient sauvés.

Noir ? Pourquoi le monde était-il soudainement devenu noir ? Tellement... Tellement sombre... Et tout qui se mettait a tourner... Sans doute une racine trop haute que tu n'as pas su surmonter ? Mais... Pourquoi ne sent-tu plus ta main dans celle de cette femme ? Elle avait l'air gentille pourtant... Pourquoi vous aurait-elle abandonnée ?

Tu essaie de hurler, d'appeller a l'aide au moins pour entendre leurs réponses. Pour savoir qu'ils sont encore là. Que vous n'avez pas été séparés. Peut-être ont-il jugé que toi seule vallait la peine d'être sauver ? Tu le sais... Tu est plutôt jolie et encore pure. Des valeurs pouvant se marchander au prix fort dans certaines régions orientales...

Mais a ce jeu là Iridiel vaut surement bien plus que toi... A condition qu'ils puissent réellement la sauver...

Non... Non... Ils ne t'on pas droguée : tu n'as rien avalé. Quand a t'avoir assomé... Tu aurais senti quelque chose non ? Une légère douleur.

Tu comprend alors. Tu as perdu conscience. Tout devient plus simple comme ça. De toute manière tu ne peux plus rien faire. Quand a toi... Peut-être avez-vous trouvé votre sauveuse. Mais si ce n'est pas le cas tu ne te réveillera jamais pour le regretter.

Tu peux te reposer.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyDim 8 Nov 2015 - 12:44
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Edwÿne la jeune fille dans les bras, soutenant ce léger corps trop maigre, tandis que son mari portait l'elfe délirante. Janel marchait près d'Odéor, fixant toujours l'elfe avec une avide curiosité typique des enfants. Le garçon se forçait à marcher, brave et fort, luttant avec un courage qui impressionnait Edwÿne, près de celle-ci afin de veiller sur la jeune fille. Il jetait aussi un regard de temps en temps à Iridiel afin de s'assurer qu'elle aille bien.

La charrette paraissait désormais un havre, alors que les menaçants nuages noirs rendaient une plus longue marche impossible. Le groupe se dépêcha. Odéor allongea l'elfe dans la charrette, puis il prit une couverture et couvrit le cheval tirant la charrette. Janel, sous l'ordre d'Edwÿne, sortit un panier de vivres et de l'eau dans des gourdes qu'il tendit au garçon. Tout le groupe était dans la charrette, sous une bâche épaisse ayant résisté à des intempéries pire que celle-ci. La pluie se mit à tomber pendant qu'Edwÿne s'employait activement à soigner l'elfe. Athëlas, genévrier, thym, elle utilisa tout ce qu'elle put afin que l'elfe se calme ; pendant que le garçon mangeait. Edwÿne passa une heure, peut-être deux à s'appliquer. Quand elle eut terminé, elle se tourna vers la jeune fille. Janel avait eut la bonne idée de lui mettre une couverture pour qu'elle évite d'attraper froid.

La guérisseuse s'assit et prit un fruit. Odéor vint près d'elle et s'assura de son état. Edwÿne était fatiguée, sa grossesse l'épuisant de plus en plus facilement.
- Tu as bien agit avec ces enfants. Les dieux seuls savent ce qui leur serait arrivé sans toi, Edwÿne. Et puis cette elfe...
Elle sourit. Son mari avait l'habitude de la complimenter afin qu'elle ne repense pas à la mort de son père, mort contre laquelle elle n'avait rien pu faire, ce qui sonnait comme un échec pour une guérisseuse.
- Merci, Odéor. Mais ce qui m'étonne, c'est la présence de deux enfants et d'une elfe en cette contrée sauvage. Comment sont-ils arrivés jusque là ? Quel genre de personnes peut se vanter d'être accompagné par une elfe ? Qui est-elle pour eux ? Je demanderais à la jeune fille lorsqu'elle sera réveillé, ce jeune homme ne semblant pas vouloir dire un mot.

Le ton de la guérisseuse était doux et curieux, et sa dernière phrase ne sonnait pas comme un reproche, mais comme un constat. Odéor acquiesça doucement et embrassa sa femme avec douceur. Janel ne savait pas quoi faire, alors il vint dans les bras de sa mère et s'endormit. La pluie battait son plein sur la bâche de la charrette ; l'elfe laissait s'échapper un gémissement de temps à autres ; la jeune fille restait encore inconsciente. Edwÿne confia Janel à Odéor, puis elle alla prendre soin de l'elfe, refaisant la compresse sur son front, glissant un peu de thé au thym dans la bouche. L'elfe reprenait très lentement des couleurs, mais déjà son état semblait s'être améliorer, bien que ce ne soit qu'un très petit pas. Quant à la jeune fille, Edwÿne n'avait pu rien faire. Et avant que la guérisseuse ne lui demande quoi que ce soit, elle devrait boire et manger, puis se reposer encore un peu.

- Nous repartirons lorsque la pluie aura cessé.
- J'espère que ce ne sera pas long. Le temps nous est compté, et je doute que ma simple médecine ait un effet extraordinaire sur cette elfe.
- Je sais, Edwÿne, mais nous n'y pouvons rien. Je ne peux rien voir sous cette pluie, et de toute façon nous devons tous nous reposer. Surtout toi. Ne te fatigue pas inutilement, Edwÿne.

La guérisseuse préféra alors s'endormir, près de son mari. Celui-ci restait éveillé pour "monter la garde". Il la réveilla plus tard, lorsque la jeune fille ouvrit les yeux...
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyJeu 3 Déc 2015 - 23:44
Tu as avalé goulûment le pain et le fromage qu'on t'a tendu, comme si tu craignais qu'ils disparaissent. Tu as de la chance dans ton malheur. Tu ne jeûnait pas depuis assez longtemps pour que ton estomac ne soit plus capable d'accepter de la nourriture sans préparation. Tu ne sera pas malade de n'avoir pas su résister à son appel.

La pluie a commencé à tomber mais l'épaisse toile qui vous protège ne laisse pas passer l'eau. Tu as étudié anxieux la façon dont on a installé ta camarade mais une épaisse couverture la protège du froid. Tu n'as pas a t’inquiéter. Tu ne veux pas la réveiller. Tu sais qu'elle doit se reposer.

Tu es presque trop fatigué toi même pour dormir.

La dame s'occupe d'Iridiel. Tu aimerais bien aider mais tu as conscience de ne pas pouvoir faire quoique ce soit. Tu ne connais même pas son nom. Tu sais que l'homme s'appelle Odéor, tu l'as entendu mais elle.... tu aimerais bien pourtant ne pas la désigner par la dame mais tu ne peut le lui demander. Ferwyn y pensera, elle, surement. Oui, et elle pourra tout expliquer.

Tout ne redeviendra pas comme avant mais Iridiel va guérir, tu veux y croire et... et tu serre contre toi ton luth brisé, presque trop fort pour ne pas te faire mal. C'est celui de Lynarfir. Tu repense à lui et a la lente courbe qu'à effectué son corps en tombant. Tu entends de nouveau sa voix te criant de fuir. Tu n'arrive pas à l'oublier. Alors tu te jure de ne pas pleurer. De rester fort. Tu ne doit pas pleurer. Et de le venger.

De tous les venger.

Du haut de tes presque quatorze ans, tu te jure de ne pas oublier et de ne pas leur pardonner.

Tes pensées s'accordent bien avec le ciel qui verse les larmes que tu ne peut offrir.

Tu t'endors pelotonné contre ton instrument sans même y prendre garde d'un sommeil qui sera agité, tenant plus de la succession de cauchemars que du rêve et dont tu te réveillera, des heures plus tard, sur un hurlement muet.

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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyDim 13 Déc 2015 - 13:16
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Sa femme dormait près de lui. Sa respiration était chaude, douce, calme et profonde. Dehors, la pluie tombait drue, et le cheval n'aimait guère l'orage lui faisant agiter la tête par surprise. Odéor craignait que le cheval ne meure de froid, mais s'aventurer sans aucune visibilité était risqué. Il prit ainsi son mal en patience.

Le garçon avait mangé, presque gobé, toute la nourriture que Janel lui avait présenté. Il ne restait que deux, peut-être trois jours avant d'arriver à Edoras. Il sera ensuite peut-être bien plus simple d'obtenir des informations, ou de les nourrir. Odéor savait bien qu'Edwÿne, dans son infinie bonté qu'elle tenait de son apprentissage des soins elfiques, prendrait la charge des deux enfants. Comment pourraient-ils s'occuper de quatre enfants, avec les minces revenus dont ils disposaient ? Edwÿne ne demandait pas toujours d'argent, selon les cas et les revenus de ses patients, et il arrivait désormais même d'éciter les villages où les habitants auraient besoin d'elle. Quant à lui, il ne travaillait que six mois au Rohan, et six au Gondor. Peut-être qu'avec la grossesse, l'accouchement et le bébé en général, ils resteraient à Edoras pour quelques années. Odéor le souhaitait, mais Edwÿne aimait voyager : et il était prévisible qu'elle parte dès que le bébé aurait quelques mois. Le gondorien n'avait rien contre cela, fondamentalement, mais il aimait sa femme et celle-ci risquait sa vie à jouer de sa santé de la sorte. Surtout avec l'adoption des deux adolescents.

Odéor regarda autour de lui pour penser à autre chose : tout le monde dormait. La pluie s'était calmée, mais continuait toujours à tomber. Odéor laissa sa femme, la recouvrit avec une couverture, en prit une pour lui et sortit. Il s'assit, emmitouflé dans la couverture et se mit à faire avancer la charrette. Le sol était boueux, et le cheval ne souhaitait pas plus qu'Odéor d'avancer plus vite. Tout en gardant un oeil sur la route, le gondorien se laissa de nouveau voguer sur les ailes de ses pensées.

Concernant l'avenir de la famille, il avait peur. Edwÿne se surmenait beaucoup trop - Odéor était contre ce voyage mais sa femme avait tant insisté pour ne pas rester dans la capitale gondorienne qu'il avait cédé à contrecoeur - alors qu'elle était enceinte ; et maintenant, cela allait être pire : si elle continuait, la mort la guetterait, et Odéor ne le supporterait pas. Un éclair vint déchirer le ciel, comme pour appuyer sa pensée funeste. Cela assombrit le coeur de l'homme, qui lança un regard derrière lui. Ils dormaient tous paisiblement. Son coeur se serra à l'idée de tout perdre, sa femme comme ses enfants. Il suivait sa femme pour s'assurer qu'elle allait bien. Sa première grossesse avait été très dure, pour eux deux, mais ils avaient surmonté l'épreuve ensemble. Désormais, cela allait devenir bien plus difficile.

Un creux dans la route le sortit de ses pensées assez brutalement. Il reprit le cheval en mains et continua d'avancer. Le paysage autour n'était qu'ombres, rideau de pluie, obscurité. Son humeur et son moral était aussi sombre que ce paysage presque désolé. Les souvenirs du passé heureux ne le faisaient plus sourire. Comme si son bonheur s'était envolé. Mais ce n'était pas le cas. La peur animait la vie du gondorien : la peur pour sa femme, la peur pour ses enfants, la peur de l'avenir incertain. Il voulait stopper sa femme et la faire entrer dans la maison des guérisseurs, avec la femme du vice-roi Mortensen, Aelyn. Elle accepterait peut-être cela... Non..? Qui sait ? Edwÿne était une femme du Rohan de naissance, douée et intelligente en plus d'être belle ; il n'était qu'un fils d'artisan gondorien sans qualification exceptionnelle, sans nom véritable, sans attache nulle part.

Odéor chassa ses idées sombres : pourquoi se mettait-il à y penser ? La grossesse de sa femme lui faisait tant d'effets que cela ? Le gondorien arrêta la charrette près d'un embranchement et retourna à l'arrière avec l'elfe, Janel, sa femme et les deux adolescents. Arrivés à Edoras, Odéor irait à Méduseld confier l'elfe aux soigneurs du Roi ; et il tâcherait de soutenir sa femme dans l'épreuve suivante : faire parler les enfants. Janel n'avait que six ans, bon sang. Il n'était pas obligé de subir tout cela... Odéor le confierait à une amie, Eovreona sera parfaite. Juste le temps que tout se calme. Odéor prit le linge imbibé d'eau du front de l'elfe, et remit de l'eau fraîche de pluie. Il fit attention qu'elle soit bien couverte et l'observa. Quelle beauté ! Il n'avait jamais vu d'elfe, et la première fois qu'il en voyait une, c'était une pure étoile tombée du ciel. Malheureusement, son ton encore pâle donnait à cette créature un air plus mortuaire qu'un homme mort. La délicatesse de ses traits, la douceur de sa peau, la finesse et l'élégance de ses lèvres, ses longs cheveux lisses et brillants... Tout inspirait la perfection en cette beauté de la nature, créature sauvage des temps antiques. Peut-être avait-elle des milliers d'années, peut-être moins d'une centaine peut-être quelques centaines d'années. Mais elle semblait si jeune et fraîche, son corps malgré les âges n'était nullement affecté par le temps.

Il entendit un bruissement de vêtements. La jeune fille était réveillée, et venait d'ouvrir les yeux. Il s'approcha dd'Edwÿne et la réveillée.

- Elle est  réveillée.

Edwÿne se redressa et attendit, regardant la jeune fille avec un sourire généreux.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyLun 21 Déc 2015 - 9:40
Contrairement a ce que tu avais craint ton sommeil n'est pas du tout agité. Aucun des cauchemars que tu avais imaginé vivre une fois les yeux fermés ne vint hanté le sommeil réparateur dont ton corps avait tant besoin.

Pour tout dire en ce qui te concernait tu avais a peine cligné des yeux. Quel ne fut donc pas ton étonnement en découvrant que le paysage autour de toi avait totalement changé.  Plus de forêt... Plus de froid. Au dessus de toi ce qui semble être le plafond d'une charrette. Le son caractéristique de la pluie sur la bâche laisse supposer que le gros de l'orage n'est pas encore arrivé...

Ou, après réflexion, qu'il était déjà passé... Combien de temps as-tu dormi ? Impossible de se fier a ton estomac. Après tout il hurlait déjà famine quand tu t'es endormie... Qu'il se torde dans ton ventre pour te signifier son mécontentement n'était donc pas particulièrement indicatif.

Assez vite une femme souriante parait a proximité de toi... Il te semble la reconnaître. C'est elle qui vous a trouvé... Elle et sa famille... Le "nous" que tu formule dans tes pensées te fais immédiatement paniquer. Ou sont-ils ? Comment vas-elle ? La fièvre a-t-elle commencé a se calmer ?

- irhhhhh...

Le râle qui sort difficilement de tes lèvres te rappelle que la faim n'est pas ton seul problème. Quelle ironie de souffrir de la soif alors même que l'eau martèle la toile juste au dessus de toi... Déglutissant avec difficulté dans la sécheresse de ta bouche tu parvient a articuler :

- Aahhbbb...arr ?

Bon. Rien de bien convainquant et entre le volume sonore et l'articulation plus que discutable... Mais bon. L'effort a apporté un peu de salive dans ta bouche et te permet de recommencer de manière plus intelligible :

- De eau s'il vous plait... Alentil... Iridiel.. Ils vont bien ?

Un gargouillement bien caractéristique vint compléter ta demande, couvrant en partie l'inquiétude dans ta voix. En temps normal tu aurais peut-être rougi d'une telle réaction de ton corps, gênée de constater qu'il exprimait de manière aussi grossière une pensée que tu n'avais même pas eu le temps de formuler oralement... Mais tu étais tout simplement affamée. N'importe quoi de comestible ferrait l'affaire.

Et quelque part au fond de toi tu essayais de rassembler tes souvenirs... Des questions allaient venir et si tu voulais éviter qu'on vous laisse en plan mieux valait sans doute avoir des réponses a donner...
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Lithildren Valbeön
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyLun 28 Déc 2015 - 20:22
Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. SuybOù deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. 04hi

Edwÿne souriait à la jeune fille allongée là. Elle cherche, tente d'ouvrir les yeux lentement, semble paniquer un court instant. Ses lèvres sèches sont craquelées et saignantes. La jeune fille voulut articuler quelque chose, mais un gargouillis incompréhensible sortit de sa bouche. Edwÿne regardait Odéor qui était de l'autre côté de la jeune fille, et la maintenait assise en tenant son dos. Après un instant, elle parvint à formuler un autre gargouillis plus sonore, mais toujours incompréhensible, accompagné d'un gargouillis de ventre. Elle avait faim, visiblement, et elle avait une sécheresse buccale importante.

- De eau s'il vous plait... Alentil... Iridiel.. Ils vont bien ?
- Oui, n'aie crainte. J'ai pris soin d'eux... Odéor, apporte de l'eau. Janel, prend une portion de nourriture, comme tu as donné au garçon. Dépêche-toi, mon ange.

Odéor alla rapidement chercher une gourde. Il en mit sur ses doigts et humecta d'abord les lèvres de la jeune fille avant de lui mettre la gourde au bord des lèvres. Il l'aida à boire, bien qu'elle tienne la gourde. Elle but si goulûment que des gouttes d'eau perlèrent à la commissure de ses lèvres, et coulèrent. Janel revint avec une portion de nourriture identique à celle du jeune garçon, et la jeune fille interrogea d'abord Edwÿne d'un regard avant de manger.

- Prends ton temps, ne t'en fais pas. Tu es en sécurité, maintenant. Quand tu auras fini de manger, tu pourras te reposer si tu le souhaites. Nous avons le temps avant que l'orage ne se calme.

La jeune fille ralentit un peu son rythme et finit par terminer la portion. Il faudrait arriver rapidement à Edoras, ils ne tiendraient que peu de temps ainsi... Odéor pourrait peut-être se passer de nourriture, mais pas Edwÿne ou Janel, et encore moins ces deux jeunes... Ah, que c'était dur ! Et Edwÿne manquait d'athelas, or, c'était la plante privilégiée pour soigner les elfes. Edwÿne se sentait prise au piège, mais elle devrait l'accepter et tenter de faire au mieux. Lorsque la jeune fille eut finit de manger, Edwÿne nota la reprise de forces.

- Tes deux amis vont bien, ne t'en fais pas, ils se reposent. Le garçon a mangé, mais l'elfe ne s'est pas réveillée. Néanmoins, son état est stable et cela n'empirera pas. Tu peux nous faire confiance, crois-moi. Personne ne te fera de mal, alors détends-toi, repose-toi si tu en as besoin. Viens nous voir quand tu seras prête à répondre à nos questions.

Edwÿne laissa la jeune fille faire ce qu'elle désirait, hormis sortir dehors par l'orage. Elle, la guérisseuse enceinte, alla voir son fils fatigué avec Odéor. Ils discutèrent.

- Edwÿne... Tes talents de guérisseuse ne sont pas à nier. Je pense que tu devrais avoir un emploi fixe : voyager autant épuise tes forces, te fatigue, et je ne pense pas que ce soit une bonne idée, surtout avec notre enfant à venir et Janel. Je pense que nous devrions rester à Edoras, et demander à Meduseld si tu peux travailler pour eux. Peut-être que la Vice-Reine Aelyn acceptera de te prendre sous sa coupe, peut-être pourras-tu devenir guérisseuse à Meduseld, mais à la maison, à cause des enfants... Et moi, je pourrais faire ce que je fais de mieux.
- Tu me demandes de devenir une guérisseuse sédentaire ? Oh, Odéor, je ne sais pas. Voyager est le but de ma vie. Néanmoins, tu as raison : avec nos enfants, et ces deux jeunes, je ne peux plus vraiment me permettre de voyager. Notre bébé va bientôt naître, et je doute d'arriver à temps à Minas Tirith pour le mettre au monde. Bon, je te laisserais aller parler à la Vice-Reine, mais je doute que ta requête soit entendue.

Odéor enlaça sa femme. La jeune fille vint vers eux un instant plus tard. Edwÿne se tourna vers elle.

- Dis-moi... Comment t'appelles-tu ? D'où viens-tu ? Que fait une elfe avec vous ? Prends ton temps pour répondre, me raconter votre histoire.

Edwÿne était patiente, et elle voulait absolument que la jeune fille prenne son temps. Au besoin, elle pourrait dormir pendant son récit, s'arrêter, couper, raccourcir, tout à son aise. Mais Edwÿne voulait savoir, bien qu'elle comprenne que cette jeune fille ne veuille pas tout dire.
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Nathanael
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyDim 11 Sep 2016 - 11:17

L’orage s’était déclaré un peu plus tôt dans la journée et il avait subi l’assaut des hallebardes célestes. Son cheval courbait l’encolure pour se soustraire à la pluie. Il pensait encore à cette petite elfe qui avait croisé sa route quelques jours plus tôt. Trois, peut-être quatre. Ses cheveux de feu formaient encore une image étrange dans son esprit. Qui était-elle ? Petite et menue, misérable. Mais ce ne devait plus être un soucis pour lui à présent. L’armée s’en était occupée. L’armée … qu’étaient les cavaliers du Rohan aujourd’hui ? Des hommes à la botte d’un roi absent, répondant à des ordres soumis aux aléas de la politique extérieure. Ils étaient des vassaux. Ils étaient les serviteurs du Gondor et de l’Arnor. Ils étaient soumis et sans honneur. Quand leur royaume avait-il perdu sa grandeur d’antan ? Les morts parsemaient encore ses rêves la nuit. Des Rohirrims tuant d’autres Rohirrims. Ils s’étaient entre-tués parce qu’ils avaient oublié les valeurs de leurs ancêtres, parce qu’ils avaient perdu leur identité et qu’ils étaient soumis aux volontés de têtes pensantes qui décidaient à leur place. Le roi se devait d’être grand pour son peuple. Il devait être la figure de proue menant ses hommes à la victoire. Le roi … un enfant élevé par des Gondoriens ! Fendor ne pouvait rien apporter de bon au Rohan parce qu’il n’était pas Rohirrim. Le sang qui coulait dans ses veines ne pouvait suffire à faire de lui un digne descendant de Théoden. Leurs ancêtres s’étaient tous battus, le fer à la main, pour défendre le Riddermark. Le jeune garçon s’était contenté d’utiliser ses soldats comme de vulgaires pions. Ils s’étaient tous …

Son cheval s’arrêta brusquement, lui enfonçant le pommeau de la selle dans une partie fort sensible. Il serra les dents autant que les cuisses et leva les yeux pour voir ce qu’il se passait. Une carriole tirée par un cheval avançait quelques centaines de mètres plus loin. Son cheval hennit. La réponse de l’autre animal vibra dans l’air. Encore des étrangers ? Il pressa les jambes et demanda le trot à Silence pour rejoindre les voyageurs. Le ciel leur crachait encore au visage.

- Halte-là ! Qui ose pénétrer ainsi sur les terres du Rohan ?

Et pour s’assurer qu’ils comprennent bien sa question, il prit soin de dégainer son épée et de la présenter à ceux qui occupaient le chariot. Son cheval piaffait, trop heureux sans doute de croiser un compagnon de son espèce. Il fit le tour de la carriole alors que Silence mâchait son mors pour se soustraire à la poigne de son cavalier. Les sabots frappaient le sol violemment, créant des gerbe d’eau à chaque foulée sur un sol trop sec qui ne parvenait pas à absorber les larmes du ciel. Le Rohan avait soif. Soif de vengeance et d’honneur. Soif de gloire. Tout comme Harding qui s’était juré de défendre son royaume, quels que soient les ordres de leur petit roi. Il était seul. Nul homme ne l’accompagnait, nul appui militaire. Il ne faisait même plus parti de l’armée royale. Trop indiscipliné avait dit ses supérieurs. Trop indépendant, trop zélé, trop … Rohirrim sans doute. Pourtant la lueur qui brillait dans ses yeux ne laissait aucune doute. Il ne les laisserait pas passer tant qu’il n’en saurait pas plus.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyLun 12 Sep 2016 - 20:15
Tu te réveilles, haletant. Ton cœur bat la chamade et ton premier réflexe est de chercher autours de toi le danger, près à te jeter sur le coté si besoin. Depuis la carriole pourtant, seul le bruit de la pluie te parvient. Celui des chevaux. Celui de la petite famille qui vous a recueillit voila quelques heures. Comment ça celui des chevaux?!?

Ton cœur qui s'était calmé repart de plus belle et tu sent un frisson glacé te parcourir l’échine.

Il n'y avait qu'un seul cheval n'est ce pas? Glissant un regard sur le coté de la toile ciré qui vous abrite, tu croises le regards d'un homme l'épée au clair et tu te figes. Il n'y a rien de commun entre sa carrure, sa force et son énergie sauvage et ta taille malingre pour ton age, ton épuisement que quelques heures à peine n'ont suffis à dissiper et ta peur. Peur que cela recommence. Peur que les images qui tournent en boucle dans ta mémoire ne s'enrichissent de nouveaux cadavres. Entre son armure rutilante et trempée et ta tunique encore tachée du sang de la veille. Ou de l'avant veille. Se laver n'a pas été dans vos priorités. Sa peau halée, et la tienne qui l'est tout autant mais encore marquée des coupures et des traces d'une fuite éperdue dans la forée. Tu dois faire bien misérable.

Quel courage faut il donc pour menacer des enfants, une femme enceinte jusqu'aux yeux et sa famille.

Tu... tu trembles mais cette fois tu ne fuiras pas. Pas en abandonnant Ferwyn et Iridiel. Tu as serré les dents et ta main s'est refermée sur le manche de la dague, sans même oser la sortir, mais tu as bien conscience que si tu devais t'en servir contre ce méchant, il ne la remarquerait sans doute même pas.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyLun 12 Sep 2016 - 21:44
Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. SuybOù deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. 04hi

Odéor stoppa la charrette alors que, dehors, l'orage faisait rage. Edwÿne laissa la jeune fille pour aller vers son mari, tandis que leur fils s'était réveillé. Il se blottit dans les bras de sa mère alors que la petite famille observait le cavalier à travers le rideau de pluie. Il demandait qu'ils se présentent. Jamais les frontières du Rohan n'avaient été gardées, encore moins sur cette route très peu fréquentée. Que faisait donc un Rohirrim seul par ici ? Odéor et Edwÿne échangèrent un regard inquiet, puis le mari de la guérisseuse parla assez fort pour se faire entendre.

- Je suis Odéor Néogathe et voici ma femme Edwÿne ! Nous possédons une maison à Edoras et nous y rendons pour que ma femme accouche dans sa terre natale.

Edwÿne regarda le cavalier qui s'approcha encore une fois.

- Je suis navrée de vous presser, Messire Rohirrim, mais nous avons une elfe blessée et deux enfants affamés dans la charrette, et nous manquons de vivres et de temps, dit-elle en ayant une contraction qui la fit gémir de douleur. Je vous en prie, décidez-vous vite...

Odéor prit sa femme dans les bras pendant que Janel cherchait une gourde d'eau. Odéor alla allonger sa femme pour qui la douleur était moins supportable à cause de la grande fatigue occasionnée par cette grossesse. Satya s'agitait, hennissant, et elle manqua de faire un bond en avant plusieurs fois. Odéor reprit les commandes de la jument grise pommelée devenue bien plus sombre à cause de la pluie. Le cavalier semblait hésiter mais heureusement pour les occupants de la charrette, il accepta qu'ils empruntent la route. A la surprise et la joie d'Odéor, le cavalier se joignit à eux pour les escorter.

Les pas de Satya se faisaient plus rapides malgré la pluie battante, les foudres célestes et les coups de tonnerre assourdissants ; était-ce pour le bien de la carriole ou parce que le Rohirrim ne voulait pas s'attarder là, nul ne saurait le dire. Cela ne dérangeait pas Odéor, qui n'était pas bien dérangé par la vitesse de la carriole, mais cela gênait Edwÿne à cause non seulement de l'elfe blessée pour laquelle elle ne pouvait plus faire grand chose à part administrer des plantes pour les infections et la cicatrisation, mais en plus pour elle-même car les secousses accentuaient ses quelques douleurs dû aux contractions. Mais plus vite elle serait arrivée à Edoras, plus vite elle pourrait paresser dans son lit et attendre son accouchement comme on attend la mort venant nous cueillir dans notre sommeil.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyMer 14 Sep 2016 - 14:34
Même sur l'instant les quelques moments qui suivirent eurent quelque chose de... suréaliste. Et le lendemain tu aurais toute les peines du monde a déterminer ce qui s'était réellement passé : malgrés ton inquiétude pour Alentil et Iridiel l'apparition d'eau et de nouriture sous ton nez avaient eu raison de toute forme de réflexion.

Et-ai-ce bon ? Certains auraient dit qu'ils n'avaient jamais rien mangé d'aussi bon, la faim étant la meilleur des épcies... Mais toi... tu aurais haussé les épaules pour dire que tu n'en savais rien.

Aprés ceci certains auraient pu s'imaginer que, confiante, tu serais allée voir tes "sauveurs" avides de questions après quelques temps de repos supplémentaires... Mais voilà : les mots qui avaient été dits n'étaient pas tombés dans l'oreille d'une sourde : ne pas se presser et venir les voir quand tu te sentirais prête. Pour ce que tu pouvais en juger cela signifiait probablement jamais. Si rien ne t'obligeait a raconter... Mieux valait se taire. En soi... Alen avait peut-être pris la bonne décision pour gérer ce genre de problèmes...

Non... Toi, tu te contente d'aller verrifier a leurs chevets comment ils vont... Alentil d'abord. Il semble dormir... Pas bien. Mais dormir. Tu hésite un instant avant de repousser tendrement une mèche folle... Puis, inquiète, tu vas voir Iridiel... Elle est toujours luisante de fièvre... Ses yeux sont clots mais bougent incontestablement... Ses lèvres sont moins gercées mais s'agitent toujours faiblement, laissant entendre des protestations que même un elfe aurait peiné à saisir.

Une voix surgit du vacarme ambiant... Forte. Décidée... Après un sursaut que tu ne te serais même pas fatiguée a nier tu cherche fébrilement autour de toi... Alentil droit comme un I dans son lit regarde dans une direction... Tu suis ton regard et découvre un... homme ? Sans doute. La pluie n'est franchement pas a son avantage et après tout certains des... vilains... étaient aussi des humains. Trop pataud pour être un elfe hein ?

Tu n'as aucune idée de quoi faire et ton regard désespéré alterne entre ton jeune amis bien décidé et l'elfe... Toi aussi il faut que tu la protège...

N'es-ce pas ?
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Nathanael
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyMer 14 Sep 2016 - 17:11

Qu’il était ridicule son épée à la main devant cette caravane de miséreux… N’ayant plus d’ennemi à combattre il chassait des ombres et des chimères. Il remit son arme au fourreau. Les formes qui s’agitaient à l’intérieur du chariot étaient pitoyables. Trois petites et deux grandes. Il ne pouvait distinguer l’elfe dont la femme lui avait parlé. Mais le ventre d’Edwÿn ne mentait pas. Il conserva sa mine renfrognée et se rapprocha encore pour ne pas avoir à crier pour se faire entendre.

- Les Rohirrims sont ici chez eux.

Il était franc. Il fit reculer son cheval pour laisser la voie libre à l’animal de trait. Il vit mieux le visage effrayé, perdu, des deux gamins. Image fugitive de deux vies brisées où l’insouciance s’était enfuie avec lâcheté. Un écho lointain. Des souvenirs brumeux. Des orcs emportant avec eux les derniers lambeaux de son enfance. Un pli se forma sur son front soucieux tandis qu’il talonnait son cheval pour rester à hauteur du charriot.

- N’avez-vous pas croisé d’orcs ?

Les adultes non, les enfants peut-être. Des bandes disparates de créatures sombres remontaient l’Anduin depuis quelques mois pour disparaître dans les montagnes. Personne ne savait pourquoi. Harding en avait abattu plusieurs avec d’autres cavaliers dans les hameaux à la frontière nord. Il cherchait encore à déterminer pourquoi la vermine du Mordor arpentaient ainsi leur royaume. Mais les réponses restaient inaccessibles.

- Je vous accompagnerai jusqu'au château d’or. C’est plus prudent.

Son cheval fit une foulée de galop et reprit la tête de cette drôle de caravane afin d’ouvrir la voie. L’après-midi touchait à sa fin et les étendues qui s’ouvraient devant eux ne présenteraient plus aucun abri pour les prochaines heures. Ils devraient s’arrêter tardivement sous la lueur protectrice de la lune, si jamais elle décidait de reparaître. Les sabots des chevaux clapotaient dans la boue tandis que les derniers coups de tonnerre rebondissaient dans le lointain contre les hauteurs des Montagnes Blanches.

La pluie les accompagna jusqu’en fin de soirée s’arrêtant aussi brusquement qu’elle avait commencé. Les chevaux s’ébrouèrent secouant qui son harnais, qui son cavalier avant de reprendre une marche lente et régulière. Ils s’arrêtèrent dans une ancienne bergerie abandonnée depuis le début de la Grande Estive. Un silence oppressant avait remplacé le bêlement des bêtes et le chant de leurs cloches. Le sol était couvert de fumier à l’odeur âcre. Mais ils étaient au sec. Il attacha son cheval pour aider les enfants et la femme enceinte à descendre du chariot. Au milieu du calme nocturne, il entendit les râles funestes de l’elfe blessée.

- Est-ce si grave ?

La question était inutile. Il le savait. Mais l’état de santé de l’étrangère déterminerait le nombre d’heures de repos qu’ils pouvaient s’accorder. Les chevaux avaient besoin de manger et de se reposer. Tout comme eux. Il ne rajouta pas un mot de plus mais le coup d’oeil qu’il échangea avec Edwÿne et Odéor brillait de la lueur cruelle de la vérité. L’elfe n’en avait plus pour longtemps. Il avait vu de nombreux blessés sur les champs de bataille. En général ceux qui faisaient le plus de bruit avaient de meilleures chances de s’en sortir. Tant qu’ils avaient assez de force pour crier ils avaient aussi assez de force pour vivre. Il en était autrement pour ceux qui cessaient doucement de parler. L’elfe ne parlait plus.

- Laissons du repos aux bêtes. Mangeons, dormons un peu. Autant qu’il est possible de le faire.

S’il avait du courage au combat, il en était dénué face à l’émotion des autres. Il évitait de croiser le regard des enfants, se contentant de les aider à descendre pour se mettre au sec un moment. C’était moins un camp organisé qu’un arrêt provisoire. Un répit entre deux vagues d’angoisse. Il laissa son cheval sellé mais le soulagea de ses fontes. Il partagea avec cette étrange compagnie les vivres qui lui restaient. Partager, c’était un bien grand mot. Il les rationna plutôt. Mais il restait encore deux jours avant de gagner Edoras. Ils ne pourraient pas augmenter leur allure avec la blessée. Chaque cahot dans la route serait une douleur supplémentaire.

Les heures s’étirèrent, longues et mornes sous l’opalescence de la lune qui caressait les nuages de son pâle reflet. Les chevaux étaient indifférents à la douleur humaine. Ils broutaient l’herbe rase laissée par les dernières brebis. Harding avait laissé le groupe disparate à l’abri de la bergerie. Il n’arrivait pas à rester avec eux. Lorsqu’ils étaient silencieux, les enfants irradiaient une tristesse sourde et lancinante. Une tristesse qui tissait ses longs fils jusque dans la toile de son enfance où elle tirait sur des souvenirs pénibles. Il prit soin des chevaux, vérifia qu’ils n’avaient aucune blessure induite par le frottement des harnais ou de la selle. Il était à nouveau temps de partir. Il s’avança sous la protection du toit de chaume.

- Les chevaux sont prêts. Nous pouvons y aller.

Encore une fois, il évita de regarder les deux petits, se contenant de jeter un regard vide au couple avant de sortir.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyMer 14 Sep 2016 - 20:42
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La notion des orcs fit frémir Odéor. Était-ce donc là ce que les enfants avaient traversé ? Une attaque d'orcs ? Cela expliquerait les blessures si étrangement peu guérissables de l'elfe malgré les connaissances elfiques d'Edwÿne. Le Rohirrim les accompagnerait jusqu'à la Cité d'Or, puis ils devraient laisser l'elfe aux soins d'Edwÿne ou des guérisseurs au service d'Aelyn, la vice-reine et guérisseuse elle aussi. Edwÿne voulait être à son service, mais elle ignorait comme s'y prendre. Elle n'en avait pas touché un mot à Odéor, lui pensait qu'elle voudrait repartir encore et encore. Au contraire, elle avait pensé vendre leur maison de Minas Tirith pour s'établit ici, au Rohan. Le travail serait moins bien payé et les aléas politiques étaient nombreux, mais l'endroit leur plaisait plus qu'à la grande Cité Blanche.

La pluie cessa dans la soirée, après plusieurs pénibles et longues heures. Edwÿne n'avait pas encore reparlé aux deux enfants terrifiés par la présence du chevalier. Ils n'avaient plus aucune confiance envers les adultes, et la guérisseuse avait eu de la chance d'avoir réussit à les amener jusque là. Mais ensuite, adviendra que pourra. Nul ne parlait, ou alors très peu. Les enfants restaient murés dans leur silence, et Edwÿne ne saurait le leur briser ; Janel s'ennuyait ; Odéor ne voulait pas déranger ce soldat si renfermé et ne souhaitant pas non plus engager la conversation. Le couple échangeait parfois quelques paroles, pour vérifier l'un et l'autre qu'ils allaient bien.

Le Rohirrim les arrêta dans une bergerie abandonnée. Odéor aida sa femme et son fils à descendre de la charrette, puis Edwÿne aida les deux enfants à descendre. Néanmoins les deux petits refusaient de rester loin de l'elfe, et ils revenaient irrémédiablement vers elle, dans la charrette. Edwÿne n'y voyait aucun inconvénient. Elle était installée auprès de son mari, qui caressait le ventre de sa femme. Il n'en revenait pas d'avoir bientôt un second enfant. Le couple n'avait toujours pas décidé d'un nom, attendant le jour de l'accouchement pour le trouver. Janel dormait juste à côté d'eux. Quand l'elfe gémit de douleur, l'un des deux enfants sortit la tête de la charrette et Odéor aida sa femme à se relever.

- Est-ce si grave ?
- Je crains qu'elle n'est que deux jours, peut-être trois... Je ne peux que retarder l'inévitable. Je n'ai plus d'athëlas, malheureusement, et je peux rien faire de plus pour elle. Néanmoins, j'ai bon espoir que nous arrivions à temps pour pouvoir la confier à une meilleur institution que je ne puis l'être.

Que le cavalier ait compris ou pas, elle monta dans la charrette, aidée toujours par son mari, afin d'assigner quelques soins supplémentaires à l'elfe. Elle ressortit quelques minutes plus tard et retourna voir son compagnon. La nuit fut difficile, ponctuée de deux contractions très espacées. Le couple ne parvenait pas à dormir correctement. Janel dormait encore quand le Rohirrim annonça que les chevaux étaient prêts au départ. Odéor aida Edwÿne à se relever et prit Janel dans ses bras ; ils allèrent ensuite vers la charrette. Edwÿne alla à l'arrière de la charrette avec les trois enfants, Odéor se posta à l'avant pour conduire Satya après avoir vérifier l'harnachement de la jument. Satya trépignait, toujours ravie de faire le voyage avec un autre équidé, puis ils reprirent la route.

Edwÿne restait près de l'elfe, lui donnant souvent de l'eau bien qu'humecter ses lèvres était plus récurrent que le fait qu'elle boive vraiment. La jeune guérisseuse vérifiait les blessures, qui n'étaient pas jolies du tout. Onguents, cicatrisants, anti-hémorragies... Edwÿne vidait ses réserves à vue d'oeil, mais elle pouvait encore tenir jusqu'à Edoras. D'ailleurs, elle avait prit à peine moins de la moitié de ses réserves de Minas Tirith. Elle enverrait quelqu'un chercher ses dernières réserves, cela ne poserait pas de soucis. Un ami, un ancien client, cela importait peu.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyMar 20 Sep 2016 - 16:08
Il a baissé sa lame et tu as sentit une tension redescendre. Tu t’es sentis froids. Glacé. Tu as pris conscience de tes loques. De la pluie. De la vacuité de ton petit défi. S’il avait décidé de tous vous tuer, tu penses qu’il aurait réussit. Sans la moindre difficultés.
L’adrénaline n’est plus là pour aider, et tu te sent juste las. Tu t’es laissé retomber sur le sol de la carriole, bras resserrés autours des genoux

A là mention d’orcs, tu as tressaillis, une inspiration brusque trahissant la brusque tension qui t’a envahie alors que tu repense à vos assaillants. Et tu as détourné le regard, incapable de le maintenir puisqu’il n’y a plus rien auquel tu tente de te raccrocher. Contrairement à ce que d’aucun auraient pu penser, tu n’as pas peur de l’homme en armure. Tu te sent tellement vide. Presque dans un brouillard.
Tu ne sais pas bien ce que tu ressent.

Tu ne pleure pas. Tu te contente de te taire en regardant dans le vide. Les lieux et les lieux s’enchaînent sous la pluie battante. Les adultes t’ignorent. Rien ne te secoue. Alors tu te laisse simplement porter.

Tu ne t’y connais pas en herbes. Pas plus qu’en prières. Mais tu sent qu’Iridiel n’en a plus pour longtemps. Elle a cessé de délirer. Ta main par moment se pose sur la sienne, brûlante puis glacée. Pour elle non plus les larmes ne te viennent pas alors que tu sent quelque chose se tordre au fond de toi. Il te faudrait des mots que tu n’as plus pour pouvoir exprimer ta douleur

Ton regards s’est souvent porté sur le guerrier avec cette même question. Aurait tu pu empêcher ce qui s’est produit si tu en avait été un ? Si tu avait été comme lui. Si tu sait bien que la réponse est non, tu songe tout de même que peut-être, tu aurais pu faire quelque chose… Il vous a évité. Alors tu t’es isolé dans ta bulle. Tes mains s’occupent, sans même que tu y pense, et des pierres bien rondes ont pris leur places. Elles étaient sur le sol, prés de la grange abandonnées. Tu joue avec machinalement. Tu les laisse danser entre tes doigts. Il y a des années que tu n’as plus besoin de réfléchir ou de te concentrer pour le faire. Ca tombe bien, sinon tu en serait bien incapable aujourd’hui mais les heures d’entraînement ont laissées leur marques dans tes muscles, dans tes gestes. Tu fait semblant d’aller bien. Tu n’y arrive pas franchement d’ailleurs. Et le soir tu te pelotonne contre Ferwyn.

Tu n’oses pas penser au futur.
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Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. Empty
Où deux gosses traînent une elfe en espérant survivre. EmptyJeu 22 Sep 2016 - 19:02
Finalement il n'était pas vraiment méchant. Un peu comme l'homme fort de la troupe. Le genre de gugus à grogner pour rester tout seul mais a offrir sans compter une fois qu'il à accepté de se laisser approcher... Bon. Probablement pas aussi gentil que lui. Mais c'était un peu l'idée... Vous aviez repris assez rapidement la route accompagnés de ce nouvel individu... Et force était de reconnaitre que savoir que la personne qui avait une épée à la ceintre était de ton côté avait de quoi mettre du baume au coeur.

Enfin... Un peu de baume ne guerrit pas une plaie ouverte. L'état d'Iridiel s'était peut-être un peu améliorée... Tu restait a ses côté pour lui éponger le front et lui donner a boire... Et tu ne pouvais t'empêcher de penser que ses lèvres étaient un peu moins gercées... Que bien que toujours fièvreuse ses crises de tremblements s'espaçaient... A moins qu'elle ne soit maintenant tout simplement trop faible ?

Il n'y avait rien a dire. Rien a faire. A part attendre... Prier ? Oh... Tu avais bien entendu des histoires, de la bouche même d'Iridiel ou encore de celle d'Elaïne... Mais a quoi pouvaient bien servir les miracles des guerriseurs elfes s'ils n'étaient pas là quand on avait besoin d'eux ? Pourquoi  avait-il fallu que ces maudits bandits attaquent justement ce jours là ? Un peu plus tôt ou plus tard et ils auraient recontré une caravane nettement moins diminuée... Ou étaient-ils tous partits ?

Mais il n'était pas temps de penser a tous ces détails. Même si tu t'es reposée, même si tu as mangé tu te sent encore faible. Mais ce n'est rien. Lorsque vous vous installez pour le soir tu t'applique a ne pas trop manger, tu fais tout ce que tu peux pour aider a s'occuper d'Iridiel...

Puis finalement tu t'endort en regardant le feu danser... le corps chaud d'Alentil blotti contre toi... Il est tout ce qu'il te reste. Si seulement il acceptait de te pardonner... Mais ce n'est pas si grave. Tu n'as rien su faire et tu paye maintenant pour ton innutilité d'hier. Tu l'as bien mérité.

A l'aube, tu semble épuisée. Tu n'as pas bien dormi... Les larmes ont creusé des sillons dans tes joues. Mais ça ne change rien. Il faut que tu t'occupe de l'elfe et tu refuse de te laisser aller à autre chose : elle doit vivre.
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