Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]

Styrbeorn fut surpris que sa comptine avait été prise à moitié au sérieux par ses compagnons, mais après tout ils avaient tous une chance sur d'eux de faire le bon choix. Les nains qui l'avaient tant impressionné au moment de l'ouverture de la porte cachée semblaient tout autant perdus que lui face à ce simple choix.

Ils s'enfoncèrent dans le couloir de droite et ils marchèrent, encore et encore, en ce qui était une véritable vision de l'enfer pour l'homme habitué aux espaces découverts et verdoyants du Val d'Anduin. Seuls les changements des torches lui indiquaient que le temps passait réellement.

Le soulagement lorsqu'ils firent une escale fut très rapidement remplacé par l'angoisse causée par le rocher qui barrait leur chemin. Le Béornide essuya la sueur de son front et grogna:

-On ne m'a encore jamais traité de lâche, mais si on rebrousse chemin maintenant je ne sais pas si j'aurai le courage de m'enfoncer une deuxième fois dans ces maudits tunnels.

Romo semblait partager son avis, et le regardait d'un air inquisiteur. L'homme se gratta la moustache et s'approcha du rocher, en y apposant d'abord une main, puis les deux. Il poussa d'abord légèrement, puis plus fort. Ses compagnons purent voir les muscles massifs de ses bras découverts se tendre sous l'effort, mais le rocher ne bougea pas. Styrbeorn se tourna vers eux:

-C'est...pas léger. En plus le tunnel est assez étroit ici, on ne pourra pas s'y mettre à plusieurs. Mais c'est pas que le poids qui pose problème. Je ne peux le pousser que vers l'avant, et rien ne nous indique si ça s'élargit de l'autre côté ou pas...

Il regarda Gurdann et Daramir et rajouta:

-Je sais distinguer une ruche d'abeilles en bonne santé d'une ruche malade juste en écoutant le bourdonnement. Mais vous, les nains, il parait que vous entendez la chanson de la pierre. Je vois qu'il y a des éraflures, peut être des fissures sur le rocher. Et puis s'il s'est retrouvé ici, ça doit être suite à un éboulement non? Si vous étiez capables de le briser en deux, ou ne fut ce qu'en détacher une partie, je pourrai peut-être déplacer le reste pour nous faire un passage...

Et c'est ce qu'ils firent. Par un procédé incompréhensible pour le Béornide, les Naugrims réussirent à fragiliser le rocher et en détacher à peu près un tiers, même si le chemin était toujours bloqué.

Styrbeorn tendit sa torche à Elenduril, cracha dans ses paumes et s'approcha de la pierre. Une fois de plus, il y apposa ses mains, et tendit ses muscles. Il y appuya le poids de son corps une fois. Puis une deuxième. Et une troisième. Au bout de la troisième fois, un grincement se fit entendre. Le Béornide grogna, et poussa encore. Il était dos à eux et sa silhouette était à moitié tapie dans l'ombre, éclairée seulement par la lumière dansante de leurs torches. A un moment certains d'entre eux eurent l'impression que Styrbeorn avait grandi, que la forme de ses épaules avait changé. Le grognement qu'il poussa semblait presque inhumain, mais sous leurs yeux ébahis la pierre céda et l'homme réussit à avancer des deux pas en poussant le rocher.

Il s'arrêta, et se tourna vers eux, le visage trempé de sueur, le souffle court. En déplaçant un des morceaux du rocher brisé par les nains, il avait réussi à dégager une espèce de passage diagonal entre les deux moitiés de la pierre. A peine assez grand pour qu'un nain puisse y passer, le Dalite, le Dunadan et le Béornide furent obliger de le traverser à quatre-pattes. Mais cela suffirait pour qu'ils puissent continuer leur chemin.

Seul Daramir, toujours attentif à son environnement, put remarquer six nouvelles longues éraflures sur le rocher lorsqu'il passa à côté.

***

Le tunnel s'élargissait un peu de l'autre côté, et descendait en diagonale vers le bas. Le Béornide avait laissé ses compagnons reprendre le devant. Au bout d'un long moment, ils sentirent un petit courant d'air qui fit vaciller la flamme de leurs torches. Il murmura à Jenslav et à Elenduril d'une voix tendue :

-Restez sur vos gardes. Je crois que j'ai entendu quelque chose...ou quelqu'un.

Ils arrivèrent à un endroit où les murs du tunnel étaient renforcés par des poutres de bois, noirci de vieillesse et d'humidité. Ensuite, le tunnel s'ouvrit dans ce qui semblait être un espace à moitié ouvert; une galerie ou une grotte. Ils n'en voyaient pas les extrémités, leurs torches éclairant créant seulement un petit cercle de lumière autour d'eux. L'impression d'un vide noir les entourant était très étrange après des heures passées dans les tunnels serrés et claustrophobes...

Soudain, Elendüril vit un mouvement du coin de l'oeil, des silhouettes qui apparurent et puis disparurent juste en dehors du halo lumineux qui entourait la Compagnie des Sept. Gurdann, qui était plus proche de l'avant-garde, vit quelque chose bouger aussi devant eux, et ça semblait être trop grand pour un gobelin. L'ouïe du Béornide n'avait donc pas failli. Styrbeorn s'empara doucement de sa massue renforcée. Les blancs de ses yeux grands ouverts brillaient à la lumière de sa torche.

Ils n'étaient pas seuls...

Tout le monde donna son avis. Mais avant de révéler le sien, le capitaine prit son temps, et finis par annoncer qu'ils iraient par la droite. Le seul repère qui montra que le temps passait, fût le changement des torches.

Elendüril perdit de manière précipité le compte des torches remplacées afin de garder un repère temporel, loin de la chaleur et la lumière du soleil. Mais pour le moment cette perte de repère ne l'inquiétait pas pour le moment. Il y eut une halte le répit fut de courte durée car il y avait un rocher qui interdisait le passage à la troupe. La peur monta d'un cran dans l'esprit du jeune rôdeur. Il se rappelait encore de la trappe cachée quand il fût capturé par les gobelins.

Styrbeorn dit

« _On ne m'a encore jamais traité de lâche, mais si on rebrousse chemin maintenant je ne sais pas si j'aurai le courage de m'enfoncer une deuxième fois dans ces maudits tunnels. »

Romo tenta de pousser le rocher aussi fort qu'il put mais ce fut un échec. Le Beornide déclara que le poids de ce gros caillou n'était pas un problème mais plutôt le fait qu'il soit dans l'impossibilité de savoir si le tunnel s'élargissait ou rétrécissait. Il continua en disant que la pierre avait une voix seulement pour les nains et que si' ces derniers réussissaient à le briser en deux il pourrait le pousser afin de dégager un passage. Les nains s'affairèrent sur ce rocher, et ils le brisèrent en deux morceaux.

Le béornide tendit sa torche au jeune homme, avant d'apposer ses mains et de le pousser. Il dût s'y reprendre à trois fois avant de réussir mais la pierre crissa lors de son déplacement. Le rôdeur recula lorsque le géant grogna éloignant les torches de ce dernier qui fut éclairer par la danse des flamme mais il restait à moitié dans la pénombre. Mais les membres du groupe les plus proches aurait cru voir que l'homme eût grandit et changea de morphologie au niveau des épaules. Mais dans son effort il avança de deux pas. Il s'arrêta une fois un passage dégagé. La respiration vive, le visage en sueur. Et voilà que Jenslav, Elendüril et Styrbéorn durent passer à quatre pattes, un rictus timide s'afficha sur le visage du jeune homme qui se rappela les parole du beornide qui parlait de ramper au sol comme un serpent.


Le rodeur était devant le changeur de peau lors de la suite du périple. Au bout d'un moment, un courant d'air fit danser la flamme des torches. Il dit au bardide et à l'arnorien de rester sur le qui-vive car il a entendu un bruit quelque chose ou quelqu'un. Le jeune homme qui était sous une tension certaine, commença à paniquer. Mais il se concentra sur un cycle d'inspiration-expiration afin de reprendre le contrôle, car il ne devait pas craquer maintenant.

Après un long moment à avancer dans les tunnels étroits. Ils arrivèrent sur une place où leur torches donnaient l'impression de ne plus éclairer grand chose en comparaison des tunnels.

A la périphérie de sa vision, il vit des silhouettes apparurent rapidement à lisière du du cercle de lumière du groupe. Elendüril dégaina son épée et dit :

-Préparez-vous ! Nous sommes pas les seuls ici !

Après que Gurdann ait donné son avis, les autres donnèrent le leur, Daramir choisit la gauche en avançant des argument certes pertinents, mais auxquels le Ferien resta de marbre, Elendüril prit quand à lui le parti de la neutralité, Stybeorn récita une comptine qui finit à droite...Et Jenslav se rallia au Beornide. Une majorité pour la droite, comme Gurdann l’avait espéré. Romo et Jutta ne se prononcèrent pas. Le capitaine sûrement car il ne savait pas plus que les autres où aller, et l’éclaireuse car elle ne voulait pas prendre la décision finale. Romo se contenta de lâcher un «  bien » pour rompre le silence ambiant. Mais ne pouvant pas finir sur cela, la capitaine prit sa décision :

« - Il est encore trop tôt pour nous séparer. Nous ne sommes pas encore assez loin sous la montagne pour espérer autre chose que nous perdre dans ces labyrinthes. »

Romo montra alors la droite et promis au sept qu’ils atteindraient les gobelins...Gurdann espérait. Il marchèrent fort longtemps, perdant le compte des torches utilisées. Gurdann, qui avait fait ce genre d’exercices bien des fois chez lui, arriva à garder une certaines notion du temps. Mais l’atmosphère de la montagne était différente de celle des monts de fer, l’air et la roche était chargés de souvenirs, de vieux souvenirs, anciens et grondants...La montagnes était vielle, mais toujours aussi forte.


-« Par ma barbe, c'est une blague. »

Romo venait d’arrêter la compagnie...Une énorme roche leur faisait face. Gurdann, qui cette fois était au premier rang, put observer ce nouvel obstacle.

La pierre était éraflée, à de nombreux endroits, les griffures semblaient désespérées. Peut être d’autres malheureux qui s’étaient retrouvés coincé ici, peu être des gobelins. Peut être les choses craquants sous ces bottes étaient les os de ceux qui n’avaient pas sut passer…

- Voilà un sacré caillou, fit remarquer l'éclaireuse. Nous allons devoir rebrousser chemin.
- Nous dépensons déjà trop de forces. À cette allure, nos provisions ne seront plus que peau de chagrin et nos squelettes viendront décorer ces tunnels infâmes.
- Alors quoi ? On se plante ici et on attend que ce rocher se désagrège ?

Romo eu alors l’idée d’utiliser le Béornide et sa force énorme pour pousser le rocher, il essaya plusieurs fois, mais rien n’y faisait. L’homme finis par lâcher en se tournant vers Dramir et Gurdann qui se trouvaient derrière lui :

- « C'est...pas léger. En plus le tunnel est assez étroit ici, on ne pourra pas s'y mettre à plusieurs. Mais c'est pas que le poids qui pose problème. Je ne peux le pousser que vers l'avant, et rien ne nous indique si ça s'élargit de l'autre côté ou pas... » Ce à quoi il ajouta en regardant les nains « Je sais distinguer une ruche d'abeilles en bonne santé d'une ruche malade juste en écoutant le bourdonnement. Mais vous, les nains, il parait que vous entendez la chanson de la pierre. Je vois qu'il y a des éraflures, peut être des fissures sur le rocher. Et puis s'il s'est retrouvé ici, ça doit être suite à un éboulement non? Si vous étiez capables de le briser en deux, ou ne fut ce qu'en détacher une partie, je pourrai peut-être déplacer le reste pour nous faire un passage.. »

Gurdann prit les devants et répondit :

- «  Vous avez raison maître Styrbeorn, je pense qu’avec l’aide de Daramir, nous pouvons largement aider à faire quelques chose, venez Daramir »

Gurdann s’approcha de la roche, et commença à y poser l’oreille, il passa longuement la main sur la pierre...

Ici...une ligne...un sillon...il part vers la gauche...la pierre est plus sableuse ici...il se fond dans l’éraflure...Une ligne de faiblesse...mais elle est coupé en son milieu...une veine de marbre coupe cette foutue ligne de faiblesse...’Va falloir taper à deux endroit en même temps..

- « Daramir, j’ai décelé une ligne de faiblesse, dans cette partie du rocher, c’est la seule qui pourrait être exploiter selon moi, voyez, elle coure bien droite jusqu’à là » Gurdann suivait du doigt la ligne en même temps qu’il exposait son idée « Elle dévie un peu ici, avant de redevenir droite, et c’est a ce moment la que quelque chose pose problème, vous voyez cette petits veine légèrement brillante, c’est une veine de marbre, impure qui plus est, ce qui la rend moins cassante. Et elle coupe la ligne, qui reprend en dessous. Il faudrait donc que vous frappiez d’un coup du maille de votre hache juste au dessus et moi juste en dessous de la veine, pour la briser et briser du même coup cette foutue roche... »

Daramir se mit en position, Le garde de fer avait confiance en la précision du rôdeur nain, lui même sortit sa hache et tourna la partie contondante vers la roche…

- « 3..2..1..FRAPPE »

Deux « CLINC » nets se firent entendre exactement en même temps, et un tiers du rocher se brisa. Gurdann était fier, ce que lui avait apprit certains vieux du Zulg-ai-Gathol n’était pas inutile.

- « Bien joué maître Daramir, vraiment bien joué ! »

Alors Styr tendit sa torche à l’Arnorien et cracha dans les paumes de ses mains. Il s’arc-bouta contre la roche. Dans la lumière glauque et vacillante des torche tenus par six compagnons, les muscles et la taille du septième paraissaient grandir, se tendre et se tordre sous la force que demandait cet effort. Dans un ultime grognement l’homme des terres sauvages réussi a faire bouger le rocher de deux pas.

Lui aussi à l’air d’avoir quelques chose de spécial en lui...ce n’était pas humain ce qui vient de se passer...et c’est tant mieux..toue les bizarreries du monde, si elles sont aussi efficaces, sont bonne à prendre.

La forces de Strybeorn avait créer un étroit passage dans le rocher, les nains s’y glissèrent facilement, mais les humains et le Béornide eurent plus de mal. Après le rocher, le tunnel s’élargissait, Gurdann s’était aussi placé à l’avant garde. Après quelques minutes la compagnie arrivèrent dans un espace plus large, et les premier signe de constructions commentait à apparaître, des poutres noires, humines et si vielles qu’elle devait dater de l’époque ou Elrond dormait encore dans un berceau...Après quelques mètres dans cette grotte ou galerie, on se pouvait pas savoir à la lumière des torches, Styr dit d’une voix inquiète :

-Restez sur vos gardes. Je crois que j'ai entendu quelque chose...ou quelqu'un.

C’est alors que Gurdann les vit, et Elendüril aussi à en croire son crs d’alerte et le bruit d’épée sortie du fourreau. Gurdann quant à lui dégaina sa hache d’une main et la masse de Boldur dans l’autre, s’avançant un peu au niveau de l’Arnorien.

Ces créatures ne sont pas des gobelins...je sais les reconnaître...à quoi avons nous affaire cette fois.. ?

Alors revint à l’esprit de Gurdann quelques chose que sont père disait souvent a propos de Gundadab, il avait complètement oublié ce dicton..

- « Loin, loin dans les tunnels sous la montagne de Durin...Loin, loin dans les tunnels la souillure et l’ombr’ ne font qu’un...Loin, loin dans les tunnels rode ce que l’ont ne connaît point... »

Jenslav ne fut pas d’une grande aide pour déplacer l’immense pierre qui leur barrait le passage. Les Nains avaient grandi dans la roche et connaissait cette matière mieux que personne. D’un rapide coup d’oeil, les enfants de Mandos étaient capables d’identifier les forces mais aussi les failles d’un minéral qui se dressait face à eux. Il y avait une véritable dimension poétique à voir ces robustes êtres courts sur pattes étudier sous toutes les coutures un objet aussi banal qu’un arbre que tout autre personne n’aurait pas même daigné regarder. Pour beaucoup un caillou restait un caillou et il n’y avait pas de différence entre deux d’entre eux mais les Nains semblaient voir en chaque roche un potentiel unique pouvant être sublimé par la pioche et le burin. Avec une certaine expertise, l’impétueux Gurdann et le placide Daramir identifièrent des failles dans le minerai qu”un oeil humain n’aurait pu discerner. Et à la manière d’un orfèvre taillant son diamant, les nains brisèrent la roche de deux coups précis. Il n’y eut ni déchaînement de force brute ni coups répétés comme Jenslav s’y attendait, décidément ces Nains étaient plein de ressources.

Durant toute l'opération, Jenslav était resté en retrait, un oeil rivé en direction de la sortie et une main sur la corde de son arc, prêt à réagir si des intrus s’étaient engouffrés derrière eux. Il ne put cependant s’empêcher de jeter un regard en direction de Styrbeorn qui réussit à déplacer la pierre en usant d’une force quasiment surhumaine. Il avait poussé un rugissement prodigieux et ces épaules apparaissaient soudainement plus larges. Il s’agissait certainement d’une illusion d’optique renforcée par la fatigue et la pénombre mais Jenslav pensa instinctivement aux récits que son défunt père lui avait conté sur le peuple des Beornides qui vivaient au délà du Gué du Carrock. De grands êtres vivant reclus dans la nature la plus profonde, à mi-chemin entre l’homme et la bête. Des légendes qui exagéraient le caractère impressionant de ces hommes certes très grands mais bien humain s’était-il toujours dit.

Il grommela alors qu’il franchissait l’étroit passage à quatres pattes, ses genoux étaient douloureux suite à sa chute le long de la falaise. Il se releva prestement et fut pris d’un vertige soudain. L’environnement autour de lui se mit à tanguer légèrement et Jenslav dut prendre appui sur la paroi humide du tunnel pour reprendre ses esprots. Il poursuivit finalement sa progression au côté d’Elendüril et de Styrbeorn. Ce fut ce dernier qui alerta ses deux compères sur une présence potentiellement hostile devant eux. Sur ses gardes, Jenslav se saisit à nouveau de son arc qu’il banda prestement. Il fit signe à Daramir de s’approcher de lui avec sa torche qui illumunait à peine à deux ou trois mètres. Alors que le groupe s’était figé, Jenslav s’avança à petits pas vers l’avant du groupe, Daramir à ses côtés pour lui donner de la visibilité. Si sanger il y avait devant eux, mieux valait-il le maintenir à distance et seul un archer le pouvait. Il était toujours pris de maux de tête mais faisait de son mieux pour se concentrer. Il n’aurait sû dire si c’était à cause de la fatigue et de l’environnement partiellement anxiogène mais l’air était devenu de plus en plus rance et il fut pris d’une toux légère. Il adressa un regard à ses compagnons pour voir s’ils faisaiet face aux mêmes difficultés, mais tous leurs regards était fixés devant eux. Et pour cause, une immense masse informe se tenait devant eux, occupant toute la largeur de la galerie et leur barrant la route. Dans l’obscurité il était difficile de discerner précisément les contours de la menace ni même sa nature. De grandes pattes velues, à moins qu’ils ne s’agissaient de tentacules? De longs crocs courbés, ou alors s’agissait-il de griffes acérées?

La seule certitude qu’ils avaient c’était que trois paires de yeux jaunes les fixaient intensément d’un regard particulièrement menaçant. Réagissant au quart de tour, Jenslav tendit la corde de son et relâcha d’un coup sec. La flèche partit à toute vitesse en direction de la bête. Le tir était parfait. Et pourtant. Le projectile traversa le tunnel sans toucher sa cible et rebonda sèchement sur les murs de la galerie avec un bruit sourd.

“Quoi?” souffla-t-il.

Il arma immédiatement son arc à nouveau mais hésita à tirer. Il ne comprenait simplement pas ce à quoi il faisait face. Et surtout il ne comprenait pas comment il n’avait pas atteint sa cible. Il ne ratait jamais.

“Maître Daramir! Votre torche! Lancez-la en direction du monstre, que nous sachions ce que nous devons affronter.”

Si la torche ne s’éteignait pas en touchant le sol, elle pourrait effectivement éclairer la menace de plus près ce qui pourrait les aider à y voir plus clair. D’un autre côté, cette opération risquait fort d’irriter une bête qui ne semblait déjà pas commode.

Quel choix Daramir, éclaireur d’Erebor, ferait-il?

Ils s'engagèrent donc sur la voie de droite.
Soit, se dit Daramir dans un pincement de coeur, ils sauraient dans quelques heures, ou jours, si cela était la bonne décision.
Il prit son mal en patience et tout comme le reste du groupe, continua sa route dans la pénombre vacillante, éclairé de temps à autre par la lumière d'une torche.
C'est justement armé de la lumière tremblante d'une de leur dernières, qu'ils rencontrèrent ce qui leur faisait face. Un rocher, non des moindres qui leur bloquait la route.

..

Daramir ébahi, observa Gurdann en action. Certes, en tant que fils d'Aulë, ils avaient tous une prédisposition pour cette matière, mais ce qu'il voyait en face de lui, dépassait amplement le savoir de n'importe quelle nain. Il avait eu la chance de travailler et d'apprendre aux cotés de quelques nains, dotés d'un tel savoir, mais peu semblaient arriver au niveau de Gurdann.
C'était effectivement des années de pratique que l'oeil d'un nain pouvait voir dans les mouvements précis du ferrien.

Une fois la brèche créée, non sans l'aide, non moins impressionnante du change-peau, ils passèrent chacun leurs tour de l'autre coté.

L'ambiance changea du tout au tout. L'air, plus vicié laissait flotter une odeur acre, morbide. Le petit groupe n'eu pas à attendre longtemps avant que l'alerte soit lancé par l'un d'entre eux. Ils n'étaient plus seul. Si Daramir s'en était quelque peu douté, ayant aperçu de longues éraflures, il avait espéré que celles-ci ne soient que les vestiges de ce qui avait pu vivre ici.
La tension devint plus vive au sein du groupe, le rôdeur dégaina, et tous avaient la main sur leur arme. Jenslav envoya même une flèche se perdre dans la pénombre. Manqué.

“Maître Daramir! Votre torche! Lancez-la en direction du monstre, que nous sachions ce que nous devons affronter.”

Un jet risqué, et se priver de lumière n'était sans doute pas la meilleure idée. Ils étaient néanmoins dans tous les cas la cible parfaite pour qui se trouverait en face d'eux. Pour Daramir, le choix était clair, c'était soit éteindre au plus vite leur source de lumière, soit suivre l'idée de l'archer, quitte à mettre de mauvaise ce qui leur faisait face.

Daramir prit son courage à deux nains (oui oui, c'est parait-il ce qu'on dit à Erebor), et lança la torche en direction de ces trois paires d'yeux. Une position complexe, peu d'espace, et surtout ne pas faire tournoyer la torche pour ne pas qu'elle s'éteigne trop tôt.

Un piètre jet, mais ça avait été suffisant. La torche les délaissa de sa lumière pour venir s'écraser au pied de cette masse informe, toujours allumé.
Un silence mortel assourdit le tunnel.

Les yeux écarquillés, ils étaient tous comme paralysé devant l'horreur qui leur faisait face.

Les lames de ses couperets scintillaient au gré des flammes entretenues par sa Compagnie. Son front était bouillant et ses mains moites. Romo se râcla la gorge. L'air était irrespirable. Ces yeux jaunes dans les ténèbres les sondaient comme des démons à l'entrée du purgatoire. La peur se glissa sous la cotte du vétéran. Mais elle n'était pas comme à l'accoutumée. Cœur d'Acier n'avait rien du blanc-bec. Il côtoyait la mort depuis bien longtemps, si bien que la peur était une camarade.

Mais pas cette fois.

Cette fois-ci, l'ombre qui les entourait n'avait rien de normal. De naturel. Romo sentit la chaleur de son corps se dérober. Il regarda ses compagnons tirer et frapper dans le vide, comme des fous voulant frapper l'air. Ou comme des enfants jouant seuls dans une clairière.

Devenaient-ils complètement fous ? Perdaient-ils l'esprit ?
Jenslav tira une flèche vers les ténèbres. Daramir jeta sa torche vers le néant. Jutta n'avait de cesse de crier sa rage face aux murs qui les entouraient. Gurdann et Elendüril frappaient dans le vent alors que le flair de Styrbeorn semblait complètement perdu.

Romo suffoqua. Il rengaina ses couperets en un éclair, alors qu'un autre lui traversait l'esprit tourmenté. Il empoigna soudain sa barbe, examinant les pointes.

- Brûlées... souffla-t-il.

Le capitaine comprit. Il porta un foulard devant sa bouche et son nez.

- Compagnons, couvrez votre visage et reculez avec moi ! Exécution !

Aucune réponse. Chacun des Sept était comme parti, isolé, perdu. Romo se jeta vers Gurdann et l'empoigna. Il dut éviter un coup de hache et secoua le Ferien jusqu'à ce qu'il réagisse.

- Couvre ton visage avant de devenir complètement fou, lui hurla-t-il.

Puis Romo continua de ramener les autres à la raison, imité par Gurdann et bientôt Styrbeorn, visiblement plus résistant que les autres à ce maléfice.

Bientôt, la compagnie se mit à reculer, s'éloignant de ces paires d'yeux terrifiantes. Leurs pas les ramenèrent dans le corridor, remontant peu à peu la pente d'où ils étaient arrivés. Très vite, étonnamment, ils se retrouvèrent près de l'énorme rocher qu'ils avaient déplacé.

Le trajet leur avait pourtant semblé interminable. Comment tout cela pouvait-il être réel ? Romo baissa enfin son foulard.

- Il n'y a pas que les gaz produits par le postérieur des Nains qui font des ravages dans ces montagnes...

Cœur d'Acier croisa le regard de ses compagnons. Styrbeorn grogna. Le Beornide avait fort bien compris.

Hallucinant.

La voix s’était tu, pas même des petites phrase au loin dans son cerveau, plus rien, le noir ambiant semblait tout engloutir, les sons, les images, la sensation du manche de sa hache dans sa main., le froid de la grotte. Il ne reste que les yeux, maudits yeux, ils brillent trop fort, le noir, le noir est vivant, là !...il n’y a rien..qu’est-ce qui m’arrive ? Il est la, juste à coté de moi, il est sous ma paume, dans mon dos le frisson court, Qui crie ? Romo...l’odeur, ça sens la mort...tourne tourne dans l’obscurité, ils sont la, les sombres, les yeux, défend toi...tourne tourne dans les ténèbres..QUI ME TOUCHE ? QUOI ? Frappe…

- « Couvre ton visage avant de devenir complètement fou » Et Gurdann vit un Romo suant et à l’air totalement paniqué en train de lui hurler des instructions au visage. Le garde de fer mis quelques instants à reprendre ses esprits. Le Ferien suivit les instructions du capitaine et enfila un bout de tissus, qui lui servait normalement à emballer ses repas, autour de son nez et de sa bouche. Après quelques instants de réflexions et d’observation il comprit qu’il y avait quelque chose dans l’air qui les rendaient fou, Eledüril était en train de fendre l’air en vain, Stybeorn était déjà en train t’aider les autres, Daramir, Jutta et Jenslav étaient tout aussi perdus dans leurs délire. Il faut dire que la forte odeur de saucisson et de pomme de terre du torchon à repas permettait à Gurdann de ne pas trop sentir les effet de l’air vicié...Il alla secouer Jutta, qui hurlait sa rage aux ténèbres sans effet qu’usée sa gorge. Il dut la secouer plus fort que prévus, l’éclaireuse était bien loin dans ses pensées. Une fois qu’il eu réussis il passa à Jenslav, ce fut plus facile pour l’homme, il n’eut qu’a assener un taquet avec son gant de fer sur le crâne du Dalite...Romo et Styr s’était déjà occupé des autres. Ils firent tous demi-tour le plus vite que possible dans la galerie, loin de l’air maléfique de la caverne. Jusqu’à se retrouver au rocher brisé...

- « Il n'y a pas que les gaz produits par le postérieur des Nains qui fait des ravages dans ces montagnes... » Dit Romo d’une voix étouffée alors qu’il enlevait son masque.

Tout le monde avait compris, Styrbeorn le fit comprendre pour sa part par un grognement plus proche de celui de l’ours que de celui de l’humain...

Je n’ai jamais eu vent de ce genre de substances depuis que je suis dans la garde, et encore avant...Comment la chasse t’on, comment s’en protège t’on ? Les masques ont beau être efficaces, si il y en asur une plus grande longueur de tunnel ça va très mal finir..Il nous faudrait de quoi produire un vent assez violent pour la chasser, ou je ne sais quoi du même acabit, ou une substance pour s’en protéger…

Le nains des Monts de Fer toussa, puis pris la parole :

- «  Ce qu’il nous faudrait, ce serait quelques chose capables de produire un souffle assez puissant pour disperser ces miasmes, ou bien quelques chose pour stopper leur effet, un baume ou une mixture du même genre, je vous avouerais que ce n’est pas un domaine ou je m’y connais particulièrement, et je suis assez démunis face à cette situation. Si l’un de vous à quoi que ce soit à proposer... »

[...] La torche les délaissa de sa lumière pour venir s'écraser au pied de cette masse informe, toujours allumée. Daramir n’avait pas de mots pour décrire cette immondice. Ses émotions prirent le dessus sur ces pensées.

Peur .. effroi .. amertume, peut-être, amertume que tout se finisse maintenant ici, si proche et si loin du but à la fois. Amertume pour ces regrets qu’il lui reste.
Elle laissa peu à peu place à de la fureur, une fureur froide, presque calme. La fureur des derniers instants.

C’est presque  comme si le temps s’était arrêté.

Daramir frissonna.

Il compta trois battements de cœur et le dernier battement, presque comme un signal le ramena à la réalité. Il empoigna sa hache à pleine main et se jeta sur la “créature”, sûr de faire gagner à ses compagnons quelques précieuses minutes.

Daramir frappait avec force et précision, enchaînant toutes les parades et techniques que ses maîtres d’arme avaient pu lui apprendre. S'il était loin d’être le meilleur combattant sur un champ de bataille, il se débrouillait toutefois plutôt bien et pouvait se vanter de ne plus être le "premier soldat venu". Toutefois, c’est comme si la créature se jouait de lui, se dérobant sous ses coups et ne lui rendant pour attaque qu’un regard à vous glacer le sang.

Sueur et cris se mêlaient à la poussière dans ce combat qui paraissait perdu d’avance lorsque Daramir parvint à entendre quelqu'un qui hurlait son nom. C’était le Capitaine, avec un foulard sur la bouche, étrange se dit-il mais il ne s'attarda pas longtemps sur ce détail.

Notre nain, déjà retourné et prêt à fondre à nouveau sur “l’ennemi” reçut alors un solide coup sur la tête. Sonné, il se retourna pour voir Romo lui hurler dessus et lui fourrer un chiffon dans la bouche.

Après quelques secondes, comme si le coup du capitaine avait été le boulon manquant qui avait permis de refaire fonctionner les rouages de son cerveau, tout fit soudainement sens pour Daramir. D’abord la fureur incontrôlable, ensuite cette “créature” qu’il n’avait pas réussi à frapper une seule fois et enfin ce sentiment de lourdeur dans tout son corps. Pas de doutes, il venait d’avoir une sacré hallucination sous les vapes de on ne sait quelle procédé.

..

- Ce qu’il nous faudrait, ce serait quelques chose capables de produire un souffle assez puissant pour disperser ces miasmes, ou bien quelques chose pour stopper leur effet, un baume ou une mixture du même genre, je vous avouerais que ce n’est pas un domaine ou je m’y connais particulièrement, et je suis assez démunis face à cette situation. Si l’un de vous à quoi que ce soit à proposer...

Gurdann n’avait pas tort. Daramir avait bien quelque chose mais il ne savait ni si ce serait efficace contre ces effluves-ci, ni s'il était très sage de l’utiliser si tôt.

Il ouvrit son petit sac de cuir et en sortit une boîte de métal d’où il extirpa avec précaution sept morceaux de tissu imbibé.
Normalement utilisés contre les fumées hallucinogènes (et parfois mortelles) concoctées avec savoir-faire par les ingénieurs de Gobelinville, certains éclaireurs Nain en emportaient toujours avec eux en souvenir des nombreux pièges et coup fourrés de ces Ingénieurs.
Il fallait d’abord les laisser s’imprégner dans une mixture très odorante, longue à préparer, mais qui avait l’avantage de contrer pour une période (malheureusement pas des plus longues) tous les effets de quelconques procédés inhalatoires tant qu'on le laissait à portée de son nez.

Ils pourraient s’estimer reconnaissant envers Gröm si jamais cela marchait. C’est de lui que venait l'idée.

Daramir proposa donc un tissu à chaque membre du groupe en y ajoutant quelques instructions. Si cela ne marchait pas, il leur faudrait sans doute passer par l'autre côté ou trouver une autre solution...

Ils étaient tous devenus fous à lier. S’agitant comme des forcenés, attaquant une menace qu’ils ne pouvaient atteindre à coups de grands moulinets dans le vide. Dans sa torpeur démente, l’archer avait déjà envoyé plusieurs de ses flèches dans les ténèbres, sans jamais atteindre sa cible. Plus loin devant lui Gurdann et Daramir avaient immédiatement chargés la bête, armes au clair et cris de guerres à l’appui. Ils n’eurent pas plus de succès. Il leur fallut de longues et pénibles minutes pour réaliser ce qui se tramait alors qu’il leur était de plus en plus compliqué de respirer et que de violentes quinte de toux secouait l’officer Dalite. Ce fut finalement leur expérimenté chef d’expédition qui perça le mystère du Mal qui les rongeait. Romo rameuta les siens, un foulard sur le visage. Ils battirent en retraite sur plusieurs dizaines de mètres. Curieusement, le monstre qu’ils avaient réveillé avait décidé de ne pas les poursuivre alors que leurs esprits devenaient plus clairs et que l’air devenait de plus en plus respirable. Ils rebroussèrent chemin jusqu’à atteindre l’endroit où Styrbeorn avai dégagé l’immense pierre qui leur avait barré la route plus tôt. Ils prirent un long moment pour retrouver leur souffle et assimiler les explications de Romo Coeur-d’Acier.

Du gaz hallucinogène…

L’esprit retors des gobelins avaient produit de nombreux maléfices au cours des siècles d’occupation de la montagne. Ce ne seraient certainement pas le dernier piège qu’ils rencontreraient dans ces galeries. Jenslav adressa un regard en biais en direction du capitaine Nain qui semblait plongé dans une profonde réflexion sur la marche à suivre. Styrbeorn et Jutta étaient tout aussi taiseux. Quant à Elendüril, il semblait tout aussi perdu que lui; un rôdeur du nord et un archer de Dale plongés dans une guerre millénaire opposant deux peuples étrangers. Ils se retrouvaient au coeur d’une montagne, dans de longues galeries humides et obscures à affronter maléfice et sorcellerie gobeline. Rien dans leur entraînement ne les avait préparé à cela. Et cela frustrait grandement l’officier qui n’avait pas l’habitude de se retrouver aussi démuni. Son esprit encore embrumé par les effets du gaz ne l’aidait pas plus à garder sa sérénité. Alors quand le Ferien décida de briser le silence pour proposer une option aussi loufoque qu’irréalisable, Jenslav fit volte-face et lui lança sèchement.

“Si vous ne vous y connaissez pas Maître Nain, je vous invite à garder le silence. Cela vous ferait du bien plutôt que de parler pour ne rien dire.”


Une certaine tension commençait à naître au sein du petit groupe hétéroclite et leur leader devait s’assurer que la situation reste sous contrôle de ce côté là. La sorcellerie des gobelins avaient de multiples effets possibles, la division de leur groupe pouvait en faire partie et avoir raison de leur mission. Ce fut finalement Daramir qui se risqua à proposer une solution qui avait le mérite d’être plus cohérente que celle de son congénère. Mais Jenslav refusa polimentle tissu imbibé que lui tendait l’éclaireur d’Erebor.

“ Avec tout mon respect Maître Daramir je ne retournerai pas là-bas. Nous étions à peine capable de tenir debout et réfléchir clairement. Et qui sait ce qui peut nous attendre comme réelle menace au bout de ce tunnel. Pour y faire face nous devons être en pleine possession de nos moyens et je ne sais pas pour vous, mais je ne peux viser en tenant un tissu sur mon visage. Et puis…”

Il pointa des doigts les marques et inscriptions qui se trouvaient sur la roche qui avait été déplacée par le groupe.

“Je ne lis pas le noir parler mais à mon avis, ce passage a été condamné pour une bonne raison. S’il ne s’agissait que d’un simple piège pour piéger les intrus, alors pourquoi en bloquer l’accès ? Qui sait ce que les gobelins ont réveillé dans les profondeurs qui les effraient autant pour qu’ils condamnent ce pan entier de la montagne.”

Il se tourna alors vers leur supérieur:

“Il nous faut emprunter l’autre voie. Sinon nous ne trouverons que mort et désolation.”

Le grand Béornide ne garda qu'un souvenir vague de leur moment d'hallucination collective. Peut-être que le gaz nocif était plus lourd que l'air ce qui le rendait plus concentré près du sol, bien en dessous des narines du géant. Ou alors le peuple du Val d'Anduin était plus résistant à ce type de poison? Dans tous les cas, Styrbeorn fut un des premiers à regagner ses esprits suite à l'intervention de leur capitaine.

Comme un cauchemar après le réveil, l'épisode semblait à présent flou et improbable. Et pourtant la vision des sept guerriers agitant leurs armes dans le vide contre les ennemis invisibles et inexistants était bien réelle...Le Béornide prit le chiffon imbibé d'un liquide odorant offert par Daramir, et grogna avant de le mettre devant sa bouche:

-La seule chose qui me réconforte c'est que ce vieux chroniqueur, Hjallrig, n'était pas là pour voir ca. Quelle belle entrée cela ferait dans son livre, pour les générations futures des nains. Les Sept Compagnons et la Légende des Ennemis Invisibles.

La discussion qui s'ensuivit entre les membres du groupe était loin d'être agréable, ce qui était compréhensible en vue de leur situation. Le Béornide sentit son estomac se nouer en entendant la suggestion de Jenslav. Rebrousser chemin et emprunter l'autre voie. Perdre des heures ou des jours entiers de marche dans les tunnels, l'énergie dépensée pour briser et déplacer le rocher géant, tout ça pour rien..? Malheureusement, Styrbeorn comprit rapidement que c'était probablement la seule option. Continuer dans une galerie remplie de gaz pourrait finir de manière bien plus fatale que des hallucinations. Ils pourraient manquer d'air pour respirer, ou causer une explosion. Lorsqu'il jeta un coup d'oeil à Jutta, ses soupçons furent confirmés. Le Béornide se souvint des paroles de l'éclaireuse lorsqu'ils s'étaient retrouvés devant le rocher pour la première fois. Ils auraient du l'écouter dès le début plutôt que de percer l'obstacle qui leur barrait la route.

Il s'adressa à Gurdann, en partie pour désamorcer la potentielle dispute qui commençait entre le nain des Monts de Fer et le Dalite, et en partie parce que c'était un sujet qui l'inquiétait vraiment:

-Maître nain, qu'en est-il de nos provisions et nos torches? Si nous avons fait tout ce chemin pour rien, est-ce qu'on aura encore assez pour revenir en arrière et s'enfoncer dans le couloir gauche? Le Mont Gundabad semble offrir beaucoup de méthodes de décès originales, et mourir de faim dans le noir absolu est loin d'être mon premier choix.


Romo finit par suivre la suggestion de Jenslav. Le coeur lourd, Styrbeorn commença la longue marche vers leur point de départ. Il aurait du se taire plutôt que de réciter sa comptine sur les treize nains, le hobbit et le mage...Bientôt, il se retrouva à nouveau confronté à cette sensation de perte totale de notion de temps et de distance. Il essuya la sueur qui perlait son front. Le plafond du couloir lui parut soudainement plus bas, plus étouffant. Il posa une main sur l'épaule d'Elendüril qui avançait juste devant lui et lui dit:

-Maître Dunadan, racontez-moi quelque chose. Une aventure de votre jeunesse, une légende de votre peuple, une recette de ragoût ou autre, cela m'importe peu. Mais j'ai besoin de me focaliser sur autre chose que les tonnes des roches impénétrable au dessus de ma tête ou je vais devenir fou!

Les Sept n'avaient pas encore affronté d'ennemis en chair et en os dans les tunnels sous Gundabad, mais leurs corps et esprits étaient déjà mis à rude épreuve. Représentants des différents peuples de la Coalition, allaient-ils réussir à se soutenir dans ces moments, ou allaient-ils succomber aux de la Montagne?

Des yeux jaunes apparurent dans l'obscurité de la grotte. Elendüril sur le qui-vive senti alors la tension monter en lui. Même s'il avait déjà traversé des événements inhabituels, il était loin d'être un vétéran, mais rien ne pouvait préparer à l'inconnu. Il commençait à avoir le souffle court et la sueur venait à perler sur son visage. La peur arrivait à tisser son emprise sur le jeune rôdeur.

La corde d'un arc fût libéré de sa tension, une flèche siffla dans le silence lourd de l'endroit où ils se trouvaient tous. Cette dernière finit sa course sur une paroi sans toucher la ou les créatures. La tension d'Elendüril monta encore d'un cran. Si cela continuait encore, il risquerait de finir tétaniser.

Quelqu'un lança sa torche, avnt qu'elle ne toucha le sol, le jeune homme dirigea son regard vers le sol afin de ne pas voir la créature dans son entièreté et se fit plus attentif à ce que ses oreilles entendait par dessus le bourdonnement de la peur.

Il raffermit sa prise sur la poignée de son épée. Et soudain, il senti quelque chose qi passa près de lui.il s retourna mais ne voyait rien. Et cela continua, jusqu'au moment où il s'aperçu que ses compagnons étaient trop loin de lui pour que ce fussent eux. Alors il anticipa le prochain mouvement et envoya son épée dans l'espoir de toucher le monstre. Le mordant de son épée ne rencontra rien. Il continua encore et encore en vain. Jusqu'au moment où le massif béornide lui attrapa le poignée de sa main armée et lui intima de se couvrir le visage.


Peu à peu il retrouva ses esprits et rejoignit les utres et remontèrent le boyau par lequel ils étaient venus. Lors de la remonté, quand il retrouva suffisamment assez de lucidité ce qu'ilvenait de vivre lui rappela quelque peu l'étrange brouillard du galgal. Mais à l'époque il y avait eu quelqu'un qui savait ce qui devait être fait, aujourd'hui rien ne semblait être le cas hormis d'éviter cet endroit.

Il n'y a pas que les gaz produits par le postérieur des Nains qui fait des ravages dans ces montagnes... dit Romo.

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Le nains des Monts de Fer toussa, puis pris la parole :

- «  Ce qu’il nous faudrait, ce serait quelques chose capables de produire un souffle assez puissant pour disperser ces miasmes, ou bien quelques chose pour stopper leur effet, un baume ou une mixture du même genre, je vous avouerais que ce n’est pas un domaine ou je m’y connais particulièrement, et je suis assez démunis face à cette situation. Si l’un de vous à quoi que ce soit à proposer... »


Daramir ouvrit son sac, sorti une boite avec sept petit foulard àmettre sur l visage avant de redescendre, mais il dit également qu'il ignorait si ça fonctionnerait nila durée que ça resterait efficace et que le cas échéant il faudrait prendre une décision sur la marche à suivre. L'officier dalite refusa le tissus et dit

« Avec tout mon respect Maître Daramir je ne retournerai pas là-bas. Nous étions à peine capable de tenir debout et réfléchir clairement. Et qui sait ce qui peut nous attendre comme réelle menace au bout de ce tunnel. Pour y faire face nous devons être en pleine possession de nos moyens et je ne sais pas pour vous, mais je ne peux viser en tenant un tissu sur mon visage. Et puis… »

Il pointa des doigts les marques et inscriptions qui se trouvaient sur la roche qui avait été déplacée par le groupe.

« Je ne lis pas le noir parler mais à mon avis, ce passage a été condamné pour une bonne raison. S’il ne s’agissait que d’un simple piège pour piéger les intrus, alors pourquoi en bloquer l’accès ? Qui sait ce que les gobelins ont réveillé dans les profondeurs qui les effraient autant pour qu’ils condamnent ce pan entier de la montagne. »

Il se tourna alors vers leur supérieur:

“Il nous faut emprunter l’autre voie. Sinon nous ne trouverons que mort et désolation.”

Bien qu'Elen avait l'esprit encore quelque peu embrouillé les derniers mots du Dalit instaura un sentiment de peur, sentiment renforcer par la perte de repères depuis qu'ils eurent quitté la surface.

Peu de temps après, la décision fut prise de reveir en arrièrre et de prendre l'autre chemin. Elenduril remontait la pente suivi du béornide. A un moment ce dernier lui apposa la main sur l'épaule, ce qui le fit sursauter. Le béornide lui dit : « -Maître Dunadan, racontez-moi quelque chose. Une aventure de votre jeunesse, une légende de votre peuple, une recette de ragoût ou autre, cela m'importe peu. Mais j'ai besoin de me focaliser sur autre chose que les tonnes des roches impénétrable au dessus de ma tête ou je vais devenir fou! »

le jeune homme resta silencieux le temps de retrouver dans sa mémoire une jolie histoire à lui raconter datant de sa tendre enfance.

Je me souviens d'une histoire, je n'ai jamais su si elle était vraie partiellement ou en intégralité. Celle de l'expédition de Thorin Ecu-De-Chène qui est passé par la maison d'un certain Béorn ou Béorm. Dans cette troupe, il y  avait un Hobbit nommé Bilbon. Les Hobbits ne sont que légendes pour beaucoup en dehors de l'Arnor mais ce peuple existe bel et bien à l'ouest d'un village qui se nomme Bree. C'est un petit peuple, plus petit en taille que ne le sont les Nains. Au début de leur âge adulte, un homme non averti pourrait les confondre avec des enfants. C'est un peuple qui est protéger de la violence du monde extérieur par le royaume du nord. C'est un peuple qui aime leurs vies simples et harmonie avec leur animaux. Leurs maisons sont faites sous terre mais comme les nains plutôt sous des collines avec des fenêtres qui donne sur l'extérieur. Et elle sont aménagées de manières bien plus confortable que bon nombres d'auberges. C'est un joli endroit. Je suis presque sûr que vous aimeriez si d'aventure vous y aller. Bien que du coup vous serez bien mal à l'aise si d'avanture on vous inviter à table car vous êtes bien plus grand qu'eux.

Prendre les mêmes et recommencer.

La compagnie des Sept s'était finalement résolue à revenir en arrière. Le moral des troupes était au trente-sixième dessous. Ressources, orientation, mental, forme physique, toutes ces denrées précieuses s'effilochaient à mesure que leur mission périlleuse mais ô combien importante se transformait en cercle vicieux terrible.

Comme s'ils avaient basculé dans un mauvais rêve.

Non. Pas un mauvais rêve.

Un cauchemar. Un véritable cauchemar.

- Tâchons de rester soudées, soldats. Il nous faut garder courage et foi en notre mission.

La colonne de bottes, de chair et d'acier s'enfonçait désormais dans le second passage après avoir décidé de faire volte-face. Ces gaz invisibles et inodores étaient trop dangereux pour prendre le risque d'y retourner. Et d'y rester pour l'éternité.

Romo marchait en tête du groupe. Fort heureusement, aucun de ses compagnons ne pouvait voir son visage grimacer et se tordre, enragé qu'il était de s'être laissé berner de la sorte par ce couloir. Était-il véritablement digne de diriger ces hommes et cette femme ?

Il secoua la tête comme pour écarter ces pensées noires de son esprit fatigué. Il passait ses doigts boudinés sur son front. La sueur et la suie se mélangeaient dans un mucus à la texture particulière. Ils ne tiendraient peut-être plus très longtemps ainsi.

Soudain, Romo sentit une main sur son épaule. D'un coup d'œil rapide, il aperçut Jutta lui sourire. Son expérience dans les tunnels jouant, il ne lui avait pas échappé le bref, quoi que réel, désespoir de leur chef.

- On va y arriver, lui souffla-t-elle. L'air me paraît moins nauséabond en b...

Un fracas terrifiant s'éleva derrière Romo et Jutta. Le sol s'effondra sous les pieds de Gurdann, ne lui laissant aucune chance. Le suivant de près, Daramir glissa et chuta dans les ténèbres à son tour avant qu'Elendüril encore en train de raconter son histoire au beornide ne les suive dans leur chute.

Styrbeorn eut juste le temps et le réflexe de bondir en arrière pour ne pas être happé, bousculant fortement Jenslav qui fermait la marche sur son passage.

Romo et Jutta se jetèrent quant à eux en avant à l'autre bout de la colonne, qui n'en était plus une. Les cris de Gurdann, Daramir et Elendüril résonnèrent encore un long moment à travers les murs de pierre alors qu'ils s'enfonçaient dans la noirceur de Gundubanâd.



[Camarades, je vous demanderai simplement d'attendre la réponse de Forlong et/ou de Learamn avant de continuer. Comme ça, cela vous laisse un peu de temps pour réfléchir à la manière de narrer la mort de vos personnages ]

Les Sept reprirent péniblement leur avancée, les corps et les esprits étaient fatigués et le courage de ces braves se consumait au rythme du bois de leurs torches.Et pour ne rien arranger, des tensions semblaient naître au sein du petit groupe; comme si les maléfices de gobelins ne se limitaient pas aux gaz hallucinogènes mais s’étaient insidieusement infiltrés dans leurs coeurs. Le Capitaine Romo marmonna quelques mots pour tenter de rallier son escouade derrière lui, les soldats acquiescèrent timidement avant de lui emboîter le pas.

Fermant la marche, une main constamment posée sur son arc, Jenslav essayait d’observer les environs mais les ténèbres devenaient de plus en plus épais et même les flammes de leurs flambeaux ne semblaient plus pouvoir éclairer au-delà de quelques centimètres. A quoi pouvait bien servir un archer, aussi talentueux soit-il, dans cette obscurité? Il avait été formé pour défendre son royaume face aux envahisseurs, il avait maintes fois combattu sur les remparts de sa cité ou tirer en soutien des charges des cavaliers de Dale sur les plaines du Rhovanion. Mais à ce genre de mission, il n’avait pas été préparé. Et comme tout homme confronté à l’inconnu, l’officier commençait à ressentir une sensation dont il pensait s’être débarassé depuis bien longtemps. Ses bras devenaient engourdis, sa respiration était saccadée, le rythme de son coeur accélérait et son estomac était noué comme si un troll l’avait écrasé entre ses deux mains: Jenslav avait peur.

C’est alors qu’un bruit sourd suivi d’une légère vibration sous leurs pieds se fit entendre. Les aventuriers s’arrêtèrent un instant et échangèrent des regards circonspects avant de reprendre leur route. C’est alors que le bruit devint vacarme et la terre s’ouvrit littéralement sous leurs pieds. Directement happé par la trappe qui s’était ouverte sous ses pieds, Gurdann disparu dans l’obscurité en une fraction de seconde, bientôt suivi par Daramir qui eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Elendüril, de son côté, avait perdu l’équilibre et glissait le long de la dalle qui pointait vers le gouffre sombre; les autres étaient trop loin pour l’aider et le rôdeur disparut lui aussi.

Un long silence s’installa alors. Les quatres guerriers restants semblaient complètement sonnés. En une fraction de seconde, ils avaient perdu près de la moitié de leur compagnie, victimes d’un autre piège des gobelins à juger de la manière dont la trappe avait été savemment découpée dans la pierre de la galerie.

Deux choix s’offraient désormais à eux. Ils pouvaient partir à la recherche des disparus en ne laissant personne derrière. D’autant plus que les trois larrons ne seraient pas de trop pour affronter les dangers qui se dressaient encore devant eux. D’un autre côté, il était impossible de déterminer la profondeur de la cavité, et rien n'était moins sûr que leur survie à une telle chute. Avec un temps qui leur était aussi compté, peut-être valait-il mieux poursuivre leur progression sans se retourner?

Partagé entre les deux options, Jenslav devrait certainement s’en remettre au jugement du chef de la mission qui semblait bien pensif. En attendant, il allait devoir franchir le précipice qui leur faisait face. Celui-ci était long de plus de dix pieds et Jenslav ne semblait pas certain de pouvoir sauter aussi loin. Au vu de ses cuisses surdéveloppées, Styrbeorn pouvait sûrement bondir de l’autre côté; mais Jenslav avait besoin de son aide.

“Maître Styrbeorn, si nous voulons continuer ensemble cette mission qui est la nôtre; il va falloir m’aider à arriver de l’autre côté.”


La chute fut aussi surprenante que courte. Les trois malheureux s’écrasèrent au sol quelques mètres plus bas sur une pente escarpée. Avec leur élan, ils roulèrent sur plusieurs dizaines de mètres en direction du coeur de la montagne et toujours plus loin de leurs compères. Une fois leur folle dégringolade finie, ils restèrent un moment au sol; cherchant à comprendre ce qui venait de leur arriver et vérifier qu’il n’y avait aucune blessure pouvant les handicaper. Heureusement pour eux, hormis quelques coupures et ecchymoses, ils s’en étaient tous plus ou moins bien sorti. Il était temps pour eux de se relever et chercher à rejoindre leur escouade. Mais ils étaient tombés si profondément dans la montagne, ils avaient glissés si loin dans Gundabad.

En cherchant à prendre appui sur une pierre près de lui pour se relever, la main d’Elendüril se posa sur une matière étrange: souple et légèrement collante.

Au loin un cliquement se fit entendre.

Tic...Tic...Tic

Le silence revint un instant. Daramir en profita pour se mettre lui aussi sur ses pieds et chercha à se débarasser de curieux tissu adhésif qui s’était accumulé sur ses bottes.

Tic...Tic...Tic

Gurdann, alerte, chercha la torche pour essayer d’y voir mieux. Dans leur chute celle-ci s’était éteinte mais il réussit par chance à lui mettre la main dessus. Il la manipula avec précaution et comprit rapidement que ce n’était pas une torche mais un long os courbé qui aurait pu être une côte curieusement rongée.

Tic...Tic...Tic

Ils n’étaient pas seuls.

Leurs pieds commençaient à se faire de plus en plus ressentir alors que leur marche se poursuivait. On pouvait percevoir les pas de certains qui devenaient de plus en traînant.  

Daramir, dont l’humeur se détériorait à vue d'œil, avançait, tout comme le reste de la petite compagnie, longeant les murs irréguliers du boyau, avec pour seule distraction le bruit répété de leurs bottes qui frappaient le sol ainsi qu’à de courts intervalles, les voix du rôdeur et du beornide qui brisaient le silence, racontant tel ou tel récit passé.

Si Daramir ne décrochait pas un mot, il n’en pensait pas moins. Il avait beau avoir bon dos, ça commençait à faire beaucoup.

Avoir tort est certes, une position qui n’est guère facile à accepter, mais voir toutes ses propositions rejetées l’une après l’autre pour que l’on se rende compte après tous ces efforts que lui, était dans le vrai, ou du moins, certainement plus que les autres, commençait à taper sur les nerfs de notre Nain.

c’est comme s’ils les avaient dédaigneusement balayées du revers de la main, ses idées, un peu comme une poussière ou un insecte, assez agaçant pour qu’ils veuillent les écarter mais pas assez distrayante pour qu’ils y prêtent plus qu’une oreille.

Au moins, ils pouvaient s’estimer heureux que le but de leur mission soit si noble, sans quoi Daramir aurait déjà repensé de manière plus approfondie sa place au sein du groupe, quitte à au moins avoir une discussion.

- Mais bon, se dit-il, même s' il aurait pu le souhaiter, ce n’était pas non plus comme s' il pouvait choisir de quitter le groupe maintenant, ce qu’ils n’avait de toute manière pas encore envisagé sérieusement.

C’est encore perdu dans ces idées sombres que Daramir fut engloutit par le sol, suivant de près le ferrien, et suivi par le rôdeur quelques secondes après.

Il avait beau avoir essayé de s'agripper à ce qui l’entourait une fois dans le trou, tout avait été beaucoup trop rapide. Il avait complètement perdu ses repères après que sa tête heurte le sol de la pente qui les envoya quelques secondes plus tard rouler plusieurs mètres plus bas pour qu’ils s’écrasent sur un sol collant, certes loin d’être gluant, mais dont la partie supérieure semblait vouloir rester collé à vos vêtements.

Daramir peina à se relever, essayant de voir ce qui les entouraient, sans grand succès. Un liquide chaud lui coulait sur le visage. Il y porta la main et s’aperçut que son front était barré d’une belle coupure, rien de trop grave certes, mais assez embêtant pour qu’il le sente. il secoua son visage, provoquant une petite pluie de gouttelettes écarlates qui vinrent s’écraser à ses pieds.

S’attardant sur ceux-ci, il essaya de se débarrasser de ce curieux tissu adhésif qui s’était accumulé sur ses bottes tout en jetant un coup d'œil à ses camarades d’infortune, qui n’avaient pas l’air en bien meilleure forme que lui, mais ça irait, essaya-t-il de se convaincre. Après tout, il s’en était toujours sorti vivant..

Tic...Tic...Tic

Le silence était brisé par ce cliquetis dérangeant.

Quelle monstruosité provenant de mythes et légendes oubliés pouvait bien attendre nos compagnons, un descendant maudit de Draugluin, le père des Carcharoth, qui aurait survécu dans l’ombre ? Une des dernières bizarres descendantes d’Ungoliant ? Un Olog-hai qui n’aurait pas su retrouver son chemin ou simplement quelques gobelins ?

Seul l’avenir le leur dirait.

Daramir se surprit à avoir quelques doigts de sa main dans sa botte droite, effleurant le manche rassurant du couteau que Gröm lui avait offert.

Les têtes étaient embrumés et assombrit par le mal des gobelins. Dans l’air vicié et puant des tunnel les esprits s’échauffaient. Le Dalite se laissait aller à des paroles en l’air plus agressives de constructives, un des nains tentait de trouver une solution, les autres réfléchissaient...La lumière des torches se faisait de moins en moins puissante, le moral des troupes fondait comme la neige sur les collines noires quand l’été venait…Ainsi donc il leur fallait faire demi tour, et prendre l’autre passage.

On s’est bien fourvoyé cette fois, on a tous failli y passer, et avec l’autre imbécile d’humain qui ne peu fermer son parloir pendant quelques minutes ! Un belle bande de bras cassé...Non...je délire ! Les gaz font encore effet sur moi...ce sont tous de braves guerrier au final, il se batte tous pour la bonne cause…

La douleur physique, elle l’avait quitté depuis longtemps, il avait passé la vie dans les tunnels, et traverser tout l’est de la terre du milieu à pied, mais moralement...Gurdann commençait à a voir pointer de sombres pensées...Il marchait au milieu de la colonne, rasant les murs de pierre jaunâtre couverte de poussière, d’humidité et de toiles d’araignées. On n’entendait que le bruit des bottes ferré sur le sol de pierre brut...et la respiration des sept compagnons, la plupart haletant pour trouver de l’air dans ces profond tunnels. Un odeur de charogne et d’ancienneté semblait coller au murs même, et l’on discernait derrière des senteurs de choses encore plus immondes...Au fond de la troupe, Styrberon et Elendüril parlait à voix passe du récit d’écu de chêne, de ce que le Ferien avait pu entendre.

Mais alors que la compagnie semblait ralentir un peu, une étrange vibration se fit sentir sous leur pieds, mais cela ne dura pas...En quelques secondes à peine le sol s’ouvrit pile sous les bottes de Gurdann, la fine couche de bois et de pierre constituant le piège éclatant en mille morceaux !

Et merdeeeeeeee, qu’est ce que c’est encore que ca, je suis maudit.

Le Ferien, qui tout le trajet s’était aidé de sa hache pour ne pas tomber, tenta d’accrocher le fer de celle ci à un rebord en dernier recours, mais ce fut peine perdue...Seule la hache resta dans le tunnel, accrochés de quelques millimètre dans le sol, Gurdann quand à lui chut sur quelques mètres avant de tomber sur le dos, se coupant la respiration, sur une pente raide et glissante où il roula sur plusieurs dizaines de mètres, il entendait d’autre bruits fracassants derrière lui, en déduisant que d’autres aussi étaient tombés...Au moins il ne serait pasx seul dans son malheur.

Gurdann atterrit enfin sur un sol plat. Le nain était sonné, il ne voyait plus rien du tout, la torche s’était éteinte dans leur chute, l’odeur de charogne était encore plus violente ici. Puis il entendit deux autres formes tomber derrière lui, au marmonnements de douleur il reconnus l’Arnorien et son compère nain, Daramir. Le garde de fer voulus remettre la main sur la torche...mais ce qu’il sentir sur le sol n’en était pas une, c’était un os, un os rongé de toute part, et le sol n’était pas recouvert de l’habituelle fine couche de poussière, mais d’une forme de toile collante et élastique...Pareil au murs...c’est alors qu’il les entendit.


Des petits bruit venus de plus loin dans la cavité...tic….tic...tic

Il chercha sa hache, mais dorénavant il aller devoir faire sans, c’est a ce moment la qu’il eu encore occasion d’être sauvé par Boldur, et dégaina la lourde masse rectangulaire de bronze et d’acier du capitaine qui pendait à son dos. Il prit quelques secondes pour réfléchir mais son cerveau avait déjà compris…Il chuchota à l’adresse de ses deux compagnons !

--« je crois que les monstrueuses filles de celle qui dévora la lumière des arbres n’ont pas toutes quitté se monde….ne bougez qu’en cas d’extrême nécessité, si elle fonctionne comme une araignée normale elle nous repère grace au vibrations de la toile...et si quelqu'un à une torche, allumez la quand nous serons tous prêts et armés contre cette..chose... car ce peut être encore pire que ce que je crois !»

Elendüril qui avait finit de raconter ce qu'il savait à propos des hobbits à Styrbéorn, resta silencieux, le souffle court dans cet endroit inhabituel pour lui. Un sentiment , mélange insidieux de peur et d'angoisse montait en lui. Il était surement celui avec le moins d'experience militaire mais il avait été choisi malgré tout. A cela s'ajoutait la perte du référentiel cycle de jour et de nuit. La sensation de la chaleur pure du soleil commençait à lui manquait. Les différents échecsdu début de la mission commençait fortement à entamer son moral.

Un son lointain et le sol vibrant arrêtèrent le groupe, qui surprit tout le monde. Mais le groupe reprit sa marche parce qu'ils avaient été missionné par le roi à accomplir une mission. Quand tout d'un coup, le son se fit insupportable, le sol s'effondrait sous les pieds de Gurdann qui chuta, inéluctablement suivi de Daramir. Le jeune homme était à au bord du trou qui venait de se former, le sol se dérobant sous son pied droit sur lequel il prenait appuis, perdant ainsi son équilibre. Il tenta de le retrouver mais rien n'y faisait. Ses camarades étaient trop loin pour pouvoir l'aider.

Lors de sa chute, il roula sur plusieurs mètres, créant ainsi des contusions un peu partout. Mais l'endroit qui semblait le plus touché dût son épaule droite. Il mit du temps à se relever le temps que ses esprit reviennent complètement. Elendüril prit appuis sur une aspérité pierreuse afin de s'aider à se relever. Quelques chose de résistant, souple mais collant resta sur sa main.

Tic...Tic...Tic

le silence revint. Puis le bruit revint encore… Le jeune rôdeur dégaina son épée. Ce faisant, la douleur à son épaule se fit plus forte. Il serra les dent et réprima un grognement de douleur.

« je crois que les monstrueuses filles de celle qui dévora la lumière des arbres n’ont pas toutes quitté se monde….ne bougez qu’en cas d’extrême nécessité, si elle fonctionne comme une araignée normale elle nous repère grace au vibrations de la toile...et si quelqu'un à une torche, allumez la quand nous serons tous prêts et armés contre cette..chose... car ce peut être encore pire que ce que je crois !» dis Gurdann.


Un sentiment étrange monta encore au plus profond de lui. Mais ce fut un moteur pour affronter ce qui venait à lui. Ce mélange subtil de peur, de colère et d'envie de vivre. Elendüril se découvrit un nouveau visage dans cette situation de danger. Il était alerte, prêt à affronter la mort qui venait à lui. Il attendait le prochain ennemi qui lui ferait face avec une nouvelle détermination.

- Faim... faim... j'ai faim... Il y a quelque chose ! Oui, il y a quelque chose à manger par iccccci. siffla-t-elle pour elle-même.

Depuis des lustres, elle errait dans ces profondeurs. Depuis des lustres, elle s'efforçait d'étendre son emprise sur ces galeries inhospitalières. Lentement, elle se développa, dans l'oubli de la noirceur des ténèbres, à l'abri des regards. Tissant ses rêves et couvant son héritage du passé.

La pierre fracassée heurta une parcelle de ses toiles, lui signalant avec précision l'origine de ce remue-ménage. Son cœur s'emballa. Le piège de ces misérables créatures avait finalement fonctionné après tout ce temps. Mais elle ne leur laisserait pas le temps d'agir. Elle avait bien trop faim. Qu'ils soient maudits.

Elle se fraya un chemin dans ce labyrinthe qu'elle connaissait comme sa poche. Evitant les rochers saillants, longeant les corridors grâce à ses pattes aux poils hérissés et à ses griffes noires. Le temps était compté. Son estomac avait pris les commandes. Et son appétit ne refuserait aucun manquement.

Et ce qu'ils virent de leurs yeux teintés de crainte...:

- Un déliccCCcce. Trois pour le prix d'un. Quelle chancccCCcce avons-nous là ! hurla-t-elle, pour ce qui sembla n'être qu'un simple cri strident pour les oreilles des trois malheureux. Régalons-nous !

Elle se rua vers les nains et le rôdeur à une vitesse folle tout en tournoyant jusqu'au plafond, solidement accrochée à la paroi. Un flot suintant commença à s'échapper de sa gueule. La faim l'étreignait. Alors que la mort se resserrait autour du trio. L'arachnide se laissa tomber du plafond, prête à fondre sur eux.

Il n'y avait plus d'échappatoire.
Tel était le poison qu'ils venaient d'avaler.

Une araignée géante, une fichue araignée géant de la lignée d’Ungoliant
et seulement à quelques mètres de lui à en juger par le cris infernal que la chose poussa
Et dans le noir

- «  Elendüril, Daramir, allumez une foutue torche !!!  Et tentez de contacter les autres. Ou nous somme des hommes MORTS. »

Gurdann était le premier sur le chemin du monstre, mais il ne la voyait pas, il ne la voyait pas. Sa respiration commençait à devenir incontrôlable. Des gouttes de sueur froide traçaient des sillons dans la couche de poussinière centenaire qui s’était déposée sur son front. Les poils gris de ses bras se hérissaient comme pour fuir une aussi mauvaise situation. Un vieil arrière goût de mort traînait sur son palais. Une fille du plus grand fléau des races libres, rien que ca, rien que ca à affronter.

Mais face à aux plus horrible immondices, certains libèrent leurs propres démons. Et la voix qui le possédait revint, totalement acceptée par Gurdann. Il avait besoin de cette arrivée de force et de Folie, car seul un fou pourrait survivre à leur situation. Le Ferien sentit la montée de chaleur, le maelstrom de cris et de chuchotements incontrôlé de la voix trop longtemps repoussée envahir son esprit. Au milieu de ce chaos cérébrale il entendait tout avec plus d’acuité, il sentait encore mieux l’odeur de pourriture de la salle, mais même la folie du fer ne peut traverser les ténèbres de Gundabad.  Tout cela se fit en quelques infimes instants, mais en attendant les torches, Gurdann était toujours aveugle face à l’immondice qui lui fonçait dessus.

OU EST-ELLE ? CREATURE IMPURE, ENNEMIE DU MONDE ? ca...tue tue...les nains on trop souffert de cette race perfide, trop des notre sont mort dans leur mendibules, ou est elle Gurdann ? Laisse la montagne te le dire...laisse la pierre touchée par le grand-père te dire le chemin de ta lame. Tu es un nain, un nain des monts de fer, et ici est la demeure de notre père, chassons-en les envahisseurs.

Et Gurdann eut une vague idée de où se trouvait la créature, que ce soit par sa voix, ou par le fait qu’il était habitué à se repérer dans les cavernes. Qu’importe. Empoignant à deux mains sa lourde masse, il envoya un coup dans le vide au dessus à gauche de lui. Il n’avait pas frappé de toute ses forces, mais si il pouvait au moins situer ou été la créature...La massue de métal fendit le noir pesant dans un léger bruit, et vint rencontrer quelque chose, de la pierre ? De la toile ? Ou l’immonde face de l’araignée ?

- « Par le fer nous vaincrons, Pour le fer nous vaincrons !!!  Tenir ou périr... »

Sous l'effet de la peur, de l'excitation du combat à venir, et de l'envie de vivre, ses oreilles bourdonnèrent. Il eut même du mal à comprendre ce que disait Gurdann. Mais dans ce noir il devait voir, pour combattre celle qui voulait les tuer.

Il trouva son briquet et tenta d'en allumer la mèche afin de sortir son ultime torche. Il insista encore et encore. Il lâcha une bordée de jurons devant l'échec de ses tentatives. Il se mit à trembloter, sa peau était perlée de sueur. Il tenta de reprendre un peu ses esprit avant de réessayer. Il frotta sa pierre à feu sur le métal de son briquet, cette fois-ci les étincelles vinrent nombreuse et vigoureuse et embrasa la mèche.
Maintenant il fallait qu'il allume sa torche. Elle s'alluma timidement. Elle n'éclairait pas grand chose, comme si elle avait pris l'humidité ou qu'elle était presque finie.

Au même moment, le ferrien mit sa hache en mouvement.

Qu'allait-il faire avec sa torche ? La lancer au nain en première ligne et prendre le risque qu'elle s'éteignit ou alors d'avancer afin de se rapprocher de lui en prenant pari de ne pas être pris au piège de cette matière étrange et collante.

Collante, oui, et à vous faire froid dans le dos.

La mince lumière que la torche d'Elendüril avait réussi à éveiller laissait entrevoir la scène qui se déroulait dans les bas-fonds de Gundabad.

L'araignée, monstrueusement majestueuse, plongeant à une vitesse effréné vers ses proies.
Un solide nain, un peu plus bas, les pieds bien ancrés et la hache déjà en mouvement pour venir cueillir cette fâcheuse créature.
Un brin de lumière qui s'échappait tant bien que mal de la main du rôdeur, et un dernier nain, en retrait, la main sur le couteau prêt à devoir plonger dans la mêlée.

Ce n'était déjà plus le, "calme avant la tempête", on pouvait presque déjà les entendre gronder, avec dans leurs yeux cette lueur sombre qu'ont ceux qui savent qu'ils tueront ou mourront au combat.

Faciiiile. C'était trop facile. Les pauvres moucherons coincés dans son trou osaient à peine bouger. Quelle chancccce.

Dans sa descente furieuse, l'arachnide arracha des pierres du plafond. L'une d'elles s'apprêta à écraser le rôdeur affairé à allumer sa malheureuse flammèche lorsque la masse de Gurdann la frappa de plein fouet, l'éclatant en mille morceaux. Par un (mal)heureux hasard.

La créature hurla et atterrit entre les trois moucherons. Elle leva ses deux pattes avant, évitant les coups de masse aveugles de Gurdann avant de le propulser dans les airs à plusieurs mètres. Elenduril résista à l'attaque de ces pattes trop nombreuses avec le peu d'équilibre qui lui restait. Protégeant sa torche faiblarde de son bras, il ne vit pas leur ennemi fondre sur lui et le plaquer au sol.

En un battement de cil, la bête s'étendit au-dessus du rôdeur. Un liquide visqueux et suintant dégoulina jusque sur le visage d'Elendüril, puis une forme acérée s'extirpa de l'arrière de son abdomen. Un pique aussi noir que le trou où ils étaient tombés et aussi inéluctable que...

... sa mort prochaine.

« raté... »

La masse du garde de fer vint fracasser un bout de roche plutôt que le corps chitineux du monstre. Gurdann n’eut même pas le temps d’assimiler l’information qu’il se sentit soulevé du sol. Quelques battement de coeur et un cri plus tard ( au moins les autres en haut seraient prévenu que quelque chose n’allait pas...au vu de la puissance que le torse du Ferien était capable de délivrer en terme de décibels ) le nain se retrouvait au sol.
Gurdann sentit son souffle se couper, et une aiguë douleur dans le bas du dos, mais foutre-dieux qu’il était heureux d’être engoncé dans un armure d’acier du nord. Car la qualité de son équipement couplé à la couche de matière visqueuse au sol amortirent pas mal son vol-plané. La dragonne de sa masse était toujours passé à son poignet, il empoigna le manche de celle ci avec un soupir de soulagement.

Vint alors une faible lumière de l’endroit où se trouvait l’Arnorien, juste à temps pour voir celui si se faire écraser par une hideuse monstruosité parfaitement contre nature au yeux de tout être libres de la terre du milieu. Une énorme araignée grisâtre, à la chitine granuleuse et bossue, a laquelle s’accrochait des touffes de lichen et des amas de poussière, comme si elle ne faisait qu’un avec la pierre des galeries qu’elle habitait. Ses huit longues pattes se terminaient par en pointes sombres et acérées, barbelées par endroit. Le garde de fer ne put apercevoir son camarade nain de l’autre coté, car dans le tunnel mal éclairé il ne voyait que le derrière de l’arthropode et des bouts d’Elendüril…

Mais il avait les yeux assez aiguisés pour repérer qu’une dard noirâtre et suintant de liquide venait de pointer de l’abdomen du monstre. Le nain se releva en vitesse, encore essoufflé et sentant un liquide chaud couler le long de son dos ( que de cicatrices il allait ramener de cette aventure...à en rendre jaloux Oboron et Sharrin ). Il empoigna sa masse à deux main et plutôt que de courir vers sa cible il se laissa porter par la pente. Il irait moins vite mais son état d’essoufflement ne lui permettait pas plus.. Toutefois la force d’un nain de quatre-vingt kilos, en armure complète porté par la rage ancestrale de son peuple n’est pas à sous estimer.
La masse partit droit vers le dard de l’ennemi.

- « Cette fois tu m’échapperas pas salope ! »

Leur ennemi arriva avec précipitation dans la pièce souterraine où se trouvait le trio. Elle fit tomber des pierres du plafond, alors que l'une d'elle allait s'écrasait sur le jeune arnorien, par un coup de chance incroyable, Gurdann envoyait des coups à  l'aveugle pour tenter de toucher cette immonde bête, ce dernier ne toucha pas la créature mais la pierre qui allait fracasser le rôdeur.

Alors que la torche commençait à éclairer l'antre de la bête, cette dernière envoya valser Gurdann dans les airs comme s'il s'agissait d'une vulgaire poupée de chiffon. Surpris par la vélocité de cette grande créature, il esquiva un certain nombre d'attaque de ces nombreuses pattes mais avec l'équilibre incertain qu'il avait en s'évertuant de protéger sa torche, en espérant que cette dernière lueur d'espoir de vaincre ne s'éteignit pas.

Mais l'horrible bête finit par le renverser. Il s'écrasa lourdement sur le dos au sol. Une pierre grosse comme le poing vint d'enfoncer sur la colonne vertébrale. La douleur lui fit lâcher un cri de douleur ainsi que son épée. Il chercha rapidement à la récupérer mais il n'y parvint pas. Mû par un instinct de survie et une rage de ne pas mourir avant  d'avoir lavé son honneur d'avoir abandonné un tribun. Il dégaina sa dague. Mais il savait qua sans l'aide de ses compagnons, cette mine serait son tombeau.

La vision d'horreur pure quand il se rendit compte que la prochaine attaque serait donnée par ce dard, une fois qu'il essuya son visage de ce liquide étrange qui lui brûla le visage.  

La pique noir plongea vers lui.

Une vision d’horreur, voilà ce que Daramir avait sous les yeux. Elen’, un trou béant dans le torse, gisait bouche ouverte, les yeux vitreux au milieu de la pièce. Un mince filet de sang s’égouttait de sa bouche, contrastant avec la mare de sang qui jaillissait de son thorax. Un peu plus loin, Gurdan, le corps transpercé de part en part par l’une des pattes de la bête, le fixait, le regard rempli de ressentiment et d’amertume.

Une vague de froid l’envahit, le parcourant de la tête aux pieds. Il cligna des yeux hébété, et ce qui s'offrit à ses yeux, bien que préférable à ce qu’il venait de voir n’avait rien de réjouissant. Elen’, à quelques pas de lui, était bloqué sur le dos, l’arachnide le dominant de toute sa taille et armant son dard pour l’achever.

Il s’ébroua, et quoique quelque peu perturbé par ce qu’il venait de voir, se jeta sur le monstre, maudissant sa stupide imagination, la chute lui avait peut-être fait perdre quelques neurones, qui sait.

Le couteau toujours niché au creux de sa main, il le lança de toutes ses forces en direction d’une des pattes arrière de l’araignée, espérant ainsi la déséquilibrer plutôt que de la laisser embrocher le rôdeur, dans un spasme de douleur dû à une blessure plus importante.

Il n’eut pas besoin de s'arrêter dans sa course pour regarder où le couteau irait se planter, il le savait déjà.
D’un seul mouvement, il décrocha la hache sanglé sur son dos et plongea, la lame la première sur une autre des pattes.

Son rude entraînement lui sourit. Le couteau alla se loger dans l'une des pattes, déséquilibrant une première fois le monstre. Sa hache s’abattit dans la seconde sur une autre appui de l’araignée, la faisant presque choir complètement, meurtrie et surprise par ce petit bout d’homme qu’elle n’avait jusqu’à là pas aperçu. Dans sa chute, son dard se planta dans le sol, à quelques pouces du bassin du rôdeur.

Daramir savait ce qui l’attendait, bien que blessée, l’arachnide devait être furieuse. Armant déjà son prochain coup, il n'en doutait pas un instant et ça ne le réjouissait guère, mais il était maintenant la proie qu’elle allait vouloir ajouter à tout prix à son tableau de chasse.      

La présence de Gurdann, arrivant à toute allure la masse à la main semblait vouloir faire pencher la balance de leur côté, au moins pour quelques instants, maintenant que l’effet de surprise ne s’était pas encore complètement dissipé.



Si Daramir n’était pas sûr de l’issue de ce combat, il savait toutefois qu’il ferait tout son possible pour ne pas revoir la scène macabre qui s’était déroulée il y a peu sous ses yeux.

- Quooooii ?! Les moucherons se rebiiiIiiIiiiiiffent !

La créature laissa échapper un hurlement strident lorsque l'acier mordit sa chair noire. Elle n'eut pas le temps de réagir qu'une hache vînt frapper sa patte arrière. Son abdomen s'écrasa au sol tandis qu'elle reprenait ses appuis. Le dard frôla Elendüril, manquant de peu ses parties intimes. Mais tandis que le rôdeur se relevait pour s'éloigner de la bête, l'une de ses pattes le frappa de plein fouet entre les jambes, écrasant généreusement le pilier et les deux pierres reliées.

- Parlac Ouÿ Degeb Yr!!* cracha l'arnoréen dans une langue qui lui était lui-même inconnue.

D'un coup de griffe, l'arachnide envoya valser Elendüril plus loin et se focalisa sur Daramir, son nouvel ennemi. Elle se hissa sur ses pattes arrières pour éviter une nouvelle foudroyante de cette maudite hache. D'un souffle puissant, elle cracha sa toile vers le nain qui ne put éviter l'attaque sournoise. La nappe blanche vînt coller ses mains entre elles au manche de son arme, l'empêchant de changer de prise.

C'est là que Gurdann jaillit sur son flanc, frappant de toutes ses forces l'un des huit membres du monstre.

- De tous les côtés ! Ils attaquent de toooOoooOous les côtééééÉééés. Ils ne peuvent paaAaaaaas s'en sortiiiiir !!

Alors qu'un nouveau cri strident envahit l'endroit, l'araignée se mit à tournoyer sur elle-même, empêchant Gurdann, Daramir et Elendüril d'approcher. Plusieurs jets de toiles s'envolèrent dans toutes les directions, bombardant l'endroit et obligeant le trio à esquiver, voire à se protéger de ces tissus collants.

Soudain, les tournoiements s'arrêtèrent et le monstre se jeta sur Daramir. L'effronté ne resterait pas impuni. Le nain le vit arriver et leva sa hache, prêt à l'accueillir comme il se devait. La lame fendit l'air. La bête leva ses mandibules, laissant l'arme passer juste en dessous. La paire de mandibules frappa d'un coup sec l'armure du Khazad. Daramir perçut un bruit effrayant avant de constater que l'araignée venait de percer un minuscule trou dans son plastron. Mais le coup avait-il aussi atteint sa chair ?

Daramir n'en avait aucune espèce d'idée. Tout ce qu'il savait était que quatre yeux immenses et globuleux le scrutaient d'un air... affamé.

Gurdann et Elendüril n'avaient pas beaucoup d'options. Courir au secours de leur camarade, légèrement occupé.

Ou bien quitter cet endroit et tenter de retrouver leur chemin. Et le passage vers la forteresse de Gundabad.

Le rôdeur, s'il prêtait l'oreille malgré la douleur dans ses parties, pouvait commencer à entendre du remue-ménage dans les tunnels adjacents. Il y avait du mouvement dans les ténèbres. La créature n'était peut-être pas la seule habitante de ce cauchemar.

Ils devaient agir.

Car le temps, lui, s'écoulait. Comme un poison.








*Je n'ai pas pu m'en empêcher.