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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 28 Jan 2024 - 21:10

Thorik, fils de Krohr, était à la frontière entre la vie et la mort. Son visage était méconnaisable, massacré par les poings de Baltog. Son masque reposait à ses pieds, plié comme une vilaine feuille de papier. Il voyait le sourire exalté et horrible de son adversaire comme à travers un nuage. Tant d’effort, de mort, de douleur. N’était-il pas temps de baisser les armes et de rejoindre son père dans les Cavernes de Mandos, jusqu’à ce qu’Aulë fasse appel à eux pour reconstruire Arda après la Dernière Bataille ?

Puis il entendit leur chant. Celui des Khâzad qui chargaient. Aux armes pour les nôtres ! Aux armes pour le Roi !

Un des uruks cria quelque chose en noir-parler dans la direction de Baltog, la panique s’installant dans sa voix. Le roi de Gundabad rétorqua avec une insulte avant de finir en langue commune.

-D’abord, je vais en finir avec lui.


Thorik, toujours maintenu par la main énorme de son adversaire, marmonna un mot, déformé par ses lèvres enflées et le sang dans sa bouche.

-‘Urs

-Qu’est-ce que tu dis, migul ?!


Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! Khuzdulerebor

Cette fois-ci, il pronoça le mot en Khuzdul avec force. Les runes gravées sur son gantelet droit s’embrasèrent soudainement et lorsqu’il leva sa main au visage de Baltog, une odeur de chair brûlée se répandit, accompagnée d’un cri de rage et de douleur. Dans une autre vie, longtemps avant que son père ne dévoile l’existence d’un héritier, Thorik était maître des runes à la cour du seigneur Hadhod Croix-de-Fer. Aujourd’hui, alors que le destin de deux peuples était pesé sur la balance de l’Histoire, il avait fait appel au savoir secret pour faire pencher le plateau.

Le fils de Krohr, une étincelle brillant  dans ses yeux malgré ses paupières enflées et noircies, grogna :

-Tu veux ta couronne, alors garde-la !


Il atrappa la couronne d’os et d’acier profitant de l’effet de choc, et enfonça de toutes ses forces une de ses pointes dans l’oeil de Baltog.

Le roi de Gundabad hurla et recula, en lâchant lourdement le nain sur le sol. A moitié fou de rage, il se retourna vers ses uruks noirs pour atrapper un cimeterre et en finir avec ce gâzat qui refusait de céder et de reconnaître sa suprémacie.
Mais à la place de ses fidèles gardes, il fut accueilli par la vue des nains qui venaient de briser violemment la ligne noire. Baltog n’eut pas le temps d’hurler, maudire, insulter ni moquer ses ennemis. Une vague d’acier s’abbatit sur lui, l’écrasant littéralement. La couronne brisée roula sur le sol.

Thorik tituba jusqu’à l’objet et arracha, en serrant les dents, la magnifique pierre précieuse aux éclats bleutés qui l’ornait. Le Joyau de Durin. Il leva la pierre au-dessus de sa tête.

Les cris de victoire de la Coalition remplirent la galerie, noyant les lamentations des défenseurs de Gundabad qui venaient de voir le roi Baltog et le Maître-Fouet Zock-Dah mourir sous les Haches des Nains. Baruk Khazad.

Certains des gobelins survivants battirent en retraite dans la direction de la Ruche, en traversant la passerelle unique. D’autres s’enfuirent vers les tunnels environnants. Personne ne savait où se trouvait Garmuz, un des derniers généraux survivants de Gundabad. Thorik vacilla, avant de s’appuyer lourdement sur l’épaule du nain des Monts de Fer qui avait mené la charge dévastatrice.



Puis, le battement des tambours se fit entendre.






Cette fois-ci, il ne s’agissait pas du battement régulier des tambours de guerre de Gundabad. Ce son était plus rythmé et frénétique, presque tribal.

Des flammes apparurent loin du champ de bataille, à l’autre extrêmité du gouffre qui entourait la Ruche. Des centaines des torches rouges qui sifflaient et crachaient des étincelles de phosphore. La lumière des torches éclaira les rangs des Olog-Hai, terrifiants semi-trolls. Sur leur flanc gauche se tenaient les artificiers, transportant des énormes chaudrons dont se dégageait une fumée noire et étouffante.  Sur la droite, des guerriers gobelins innombrables, armés de sabres, épées, lances et armes d’hast de tout genre.

Devant eux, assis dans un palanquin porté par dix serviteurs, se trouvait le Grand Gobelin. A ses côtés on pouvait distinguer la silhouette mystérieuse de Rog-Narok, le maître des fumées qui avait failli mettre fin à la tentative de la Coalition d’attaquer Gundabad par les tunnels secrets.

Les renforts de Gobelinville étaient là. A vue d’oeil, ils devaient être au moins trois mille. Ils n’avaient peut-être pas la force de frappe des vétérans de Thorik, mais les troupes du Grand Gobelin étaient fraîches et faisaient face à des ennemis ayant subi des lourdes pertes au cours de plusieurs jours de combat acharné. Si les survivants de Gundabad se ralliaient à eux, nul ne saurait prédire l’issue de la bataille.

Une silhouette se détacha de l’armée, chevauchant un loup gris plus petit qu’un warg. Lorsqu’elle s’approcha des forces de la Coalition, certains virent pour la première fois une femelle gobeline. Ses longs cheveux blancs disparaissaient dans son dos, cachés par la peau d’un ours du Gué de Carrock qui lui servait de cape.

-Le Grand Gobelin, seigneur de Gobelinville et du Haut-Col, et souverain de tous les royaumes gobelins suite à la mort de Baltog Durin-Thrug, souhaite parlementer avec le roi Thorik   !


***

Le prince Orwen inclina sa tête face aux mots du roi de Dale qu’il respectait tant, mais détourna le regard.

-Roi Gudmund, les plaines verdoyantes de la Marche m’appellent jour et nuit, et même si je suis reconnaissant d’honorer notre alliance avec les nains et combattre à vos côtés, venir ici n’était pas mon choix. Je retournerai seulement lorsque le Rohan sera prêt à accueillir Orwen Hogorwenson.

Gudmund regarda le jeune homme, avant de s’exclamer :

-Orwen, vous êtes blessé !

En effet, le sang coulait sur la selle du prince, s’échappant d’une blessure dissimulée par son armure. Avant qu’Orwen ne puisse répondre, un cavalier s’approcha au galop.

-Seigneurs Gudmund et Orwen ! Balttog est mort, mais une armée de Gobelinville est arrivée dans les cavernes, et le Grand Gobelin demande de parlementer avec le roi Thorik ! Vous êtes convoqués à le rejoindre et représenter la Coalition pendant les négociations !

-Une autre armée...Bon sang. Orwen, vous vous serez vidé de votre sang avant que les tractations ne prennent fin. Je vais rejoindre Thorik. Vous allez rentrer au campement et vous faire soigner, ainsi qu’informer le seigneur Grimbeärd de ce qui s’est passé. Si les négociations tournent au vinaigre, nois aurons besoin de renforts pour couvrir notre retraite éventuelle.


N’acceptant aucun refus, Gudmund éperonna son cheval pour rejoindre le coeur de Gundabad.

***

Il fallut près de deux heures avant que les commandants de la Coalition se réunissent et qu’une grande tente soit dressée dans l’énorme galerie sous Gundabad, à mi-chemin entre les deux armées.

Le roi Thorik était assis sur un siège, son visage tuméfié dissimulé derrière un autre masque remplaçant celui que Baltog avait détruit. Ses guérisseurs avaient pansé ses plaies tant bien que mal, et lui avaient fait avaler un tonique puissant pour l’empêcher de s’évanouir. A ses cotés se trouvaient le roi Gudmund, le seigneur Hadhod Croix-de-Fer, mais aussi Tharimbier, qui avait hérité du titre de  Ramekhtûrg après la mort tragique de son prédécesseur. Derrière eux, le chroniqueur Hjallrig avait ouvert son grand grimoire et finissait d’affûter sa plume.

Les héros nains, humains et elfiques qui avaient contribué à la victoire contre l’armée de Baltog furent invités à les suivre pour servir de garde honorifique, ne pouvant compter que dix guerriers.

De l’autre côté se trouvait le Grand Gobelin, accompagné du Maître des Fumées Rog-Narok, de la femme gobeline qui avait servi d’héraut, ainsi que quelques autres gobelins inconnus des représentants de la Coalition. Une garde de dix puissants Olog-Hai se tenait derrière eux.


Le Grand Gobelin prit la parole. Sa voix était douce et ses paroles maîtrisées et dépourvues d’insultes, ce qui étonna ses interlocuteurs habitués à la communication vulgaire des habitants de Gundabad.

-Je pourrais crier à l’injustice de votre invasion sur nos terres ancestrales, vous menacer ou vanter la puissance de mon armée. Mais les faits sont les faits. Nous sommes tous à Gundabad, Baltog est mort, et vous avez vu mes troupes de vos propres yeux.  Nous pouvons combattre jusqu’à ce qu’un des côtés ressorte victorieux, mais quel goût aurait cette victoire ? Même si vous gagnez aujourd’hui, vous serez balayés par l’armée de Mont Gram qui est actuellement en route, encore plus nombreuse que la mienne. Mais ce ne sera que maigre consolation pour moi si je finis comme ce brave Baltog avant leur arrivée. Et si vous perdez, bah...je pense que le seigneur Hadhod Croix-de-Fer peut vous expliquer pourquoi devenir un esclave n’est pas un sort enviable. Siffle, claque, craque, écrase, frappe et bats, gémis et bêle, et tout ce joyeux bordel.


L’armée du Mont Gram’ pensa Gudmund. Si ces renforts étaient arrivés quelques jours auparavant, ils n’auraient jamais réussi à perçer les défenses de Gundabad. Son beau père, le roi Aldarion de l’Arnor avait-il contribué à ce retard opportun ?

-Voici ma proposition. Vous accepterez mon autorité en tant que roi des Gobelins et j’accepterai la votre en tant que roi des Nains. Un traité de paix sera signé aujourd’hui entre nos peuples, mettant fin à cette guerre.

-Gundunabad sera naine. – La voix de Thorik résonna, froide comme l’acier.

-Qu’il en soit ainsi, mais vous n’en ferez pas votre capitale, car ce serait un affront qui resterait comme une épine dans le coeur du peuple gobelin, et menerait sans doute à une autre guerre. J’inviterai les habitants de Gundabad à me suivre jusqu’à Gobelinville, qui redeviendra la capitale de tout mon peuple. Quant à vous, vous n’établirez aucune autre colonie ni forteresse dans les Monts Brumeux, au sud de Gundabad.

Thorik resta immobile pendant un instant. Le Grand Gobelin était un fin négociateur. Il lui cédait Gundunabad, mais le roi savait déjà qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné. Waldrum Esprit d’Or et ses hommes avaient passé les dernières heures à inspecter les dégâts causés par les tremblements de terre qui avaient eu lieu pendant la bataille et leur rapport était formel. Les galeries sous Gundunabad, dont certaines taillées des millénaires auparavant par le peuple de Durin, avaient été affaiblies par les mouvements tectoniques et les centaines de tunnels creusés par les gobelins depuis. Cette montagne n’était plus assez solide pour accueillir une véritable cité naine, son industrie lourde et ses grandes constructions de pierre.

Romo Coeur d’Acier et Hadhod Croix-de-Fer se remémorent les dernières paroles de Zock-Dah : Gundabad vous sera tojours maudite. Le berceau du peuple de Durin resterait à jamais l’ombre de ce qu’il aurait pu être.

Pendant que le roi Thorik était plongé dans ses pensées,  Gudmund prit la parole :

-Si aucune forteresse ne doit être établie dans les Monts Brumeux, alors vous cesserez immédiatement toute attaque et raid sur les terres de nos alliés béornides aux pieds du Haut-Col.

-Avec plaisir, bon roi Gudmund. Mais il me faudra de quoi nourrir les milliers des nouvelles bouches qui viendront s’exiler de Gundabad, si vous ne souhaitez pas qu’elles retournent hanter les villages  humains et les colonies naines à la recherche de petits enfants à croquer ! La haine entre le peuple des hommes-ours et le mien est trop profonde et trop ancienne, et la plaie béante laissée par cette terrible guerre contre les nains encore trop récente et pas prête de cicatriser. Mais vous, humains qui habitez à l’ombre du Mont-Dragon et bâtissez des cités sur l’eau ? Je n’ai aucune querelle avec vous. Envoyez vos troupeaux et vos tonneaux jusqu’aux Monts Brumeux et nous ferons du commerce, vous verrez que Gobelinville aura de quoi vous émerveiller.

Les pourparlers continuèrent ainsi pendant plusieurs heures. La hache et le cimeterre laissèrent leur place à l’art de la négociation et à la raison d’état. Thorik était peut-être un roi guerrier, mais il était avant tout un érudit qui avait commencé cette guerre avec l’intention claire de la finir un jour. Ce jour était enfin arrivé, même si le rêve d’une victoire absolue devait céder à la réalité d’une paix négociée. Certains accuseraient peut-être le roi de faire preuve de faiblesse ou de lâcheté, mais les dirigeants de la Coalition savaient très bien que vaincre l’armée de Gobelinville tout en maintenant un nombre suffisant de troupes en vie pour subjuguer la vaste cité de Gundabad était impossible.

Les mots du traité de paix furent écrits par Hjallrig, les signatures des négociateurs apposées sur le parchemin, et les sceaux royaux pressés dans la cire chaude. Ainsi, dans le silence absolu qui régnait au coeur du mont Gundabad, s’achevait l’histoire de la Reconquête Naine, dont le sang et les larmes versées ainsi que les actes héroïques resteront à jamais gravés dans la Chronique de Hjallrig et dans la mémoire du peuple de Durin.

***


Les jours suivants passèrent sans incident majeur. Les gobelins de Gundabad acceptèrent pour la plupart la demande du Grand Gobelin de le suivre jusqu’à Gobelinville, bien que certains avaient choisi de disparaître dans les tunnels dont seuls eux connaissaient l’existence. Lorsque le dernier gobelin quitta la Ruche, un régiment nain s’y dirigea en traversant la passerelle unique qui  menait. Sharrin Sharh-Narag fut le premier à pénétrer dans la salle du trône de Baltog.

Ils y trouvèrent des richesses auxquelles ils ne s’attendaient pas. De l’or, des pierres précieuses, des armes et de artéfacts amassés lors des innombrables batailles, raids et pillages contre les habitants des contrées environnantes.

Les nains établirent un campement dans les parties de Gundabad qui étaient jugées suffisamment stables par les ingénieurs de Waldrum. Quant à leurs alliés humains et elfiques, ils avaient le choix entre l’obscurité pesante des tunnels sous la montagne ou le froid mordant de la vallée qui s’étendait sous son ombre. Des cavaliers furent envoyés vers toutes les cités de la Coalition pour annoncer la victoire ainsi que le traité de paix signé avec Gobelinville.

Parmi les trésors de Gundunabad, les nains trouvèrent des lingots d’un acier bleuté dont le secret avait été perdu au cours des âges, et dont la solidité et légérété n’était dépassée que par le mithril. A leur grande joie, ils découvrirent également les ruines des anciennes forges de Gundunabad qui, pour la première fois depuis des millénaires, furent rallumées.

Sous les ordres du roi Thorik, chaque vétéran de la bataille reçut deux pierres précieuses ainsi qu’une paire de brassards forgés en ce mystérieux acier bleuté et gravés avec la rune de Gundunabad. Les brassards furent ajustés afin de protéger comfortablement les avant-bras de chaque guerrier, qu’il soit nain, elfe, dalite, rohirrim, dunadan ou béornide.

Certains héros avaient eu l’honneur d’être convoqués à la tente royale, pour recevoir leur récompense des mains de Thorik en personne.

#Gurdann Tueur des Loups, reçut un bouclier unique forgé exprès pour lui en acier bleu. Suffisamment solide pour résister même au coup d’un troll. Le roi Thorik lui donna également le rang de sergent de la Garde de Fer, tout en lui indiquant que s’il souhaiterait un jour quitter les Monts de Fer, le rang de capitaine dans l’armée royale l’attendait.

Benethor et Isil avaient déjà reçu des Pioches de Krohr de la part du capitaine Grom, symboles d’Amitié Naine. Ces objets leur ouvriraient les portes de n’importe quel foyer ou forteresse fidèle au roi Thorik tout en garantissant une place d’honneur à la table du Roi sous la Montagne.

#Isil et #Thassael reçurent également six flèches avec des pointes en acier bleuté chacun, le fruit unique d’une collaboration entre les forgerons nains et des artisans de Dale.

Aux braves Dunedain #Benethor et #Elenduril, le roi Thorik offrit des superbes épées anciennes retrouvées dans le butin de Baltog. Celles-ci semblaient provenir du pays des Galgals, et méritaient d’être maniées par des guerriers du royaume du Nord.

L’éclaireur #Daramir fut promu au rang de sergent des éclaireurs aux frontières,  un groupe responsable de s’assurer que les gobelins respectaient les conditions du traité, sous les ordres de leur nouvelle capitaine : #Jutta. Il eut droit à une armure souple et légère mais particulièrement solide, car faite avec le cuir d’un des wargs tués lors de la bataille.

Le surprenant #Draek-Swol, perfumeur devenu héros, reçut lui aussi six flèches aux pointes d’acier bleuté, ainsi que le rang de porte-étendard royal aux côtés du roi Gudmund de Dale.

#Dwolin, le capitaine nain qui avait résisté à la furie de Gundabad lors de la contre-attaque de Zock-Dah, se vit offrir la seigneurie de Therkâ-Nala, jadis une place forte avancée, mais à présent une colonie potentielle prometteuse dans les terres reconquises.

Le seigneur #Hadhod Croix-de-Fer fut accueilli en héros, le roi laissant son stoïcisme habituel de côté pour embrasser un de ses amis les plus anciens.  En plus de retrouver tous ses titres, Thorik lui offrit un artefact trouvé dans le trésor de Baltog : des outils servant à graver des runes secrètes dans la pière et dans l’acier, datant de l’époque où Gundunabad était encore naine.

#Romo Coeur-d’Acier eut droit à un masque de guerre semblable à celui du roi Thorik, mais fait de l’acier bleu trouvé à Gundunabad. Un rubis brillait de mille-feux là où aurait du se trouer l’oeil manquant du véteran. Une seigneurie lui fut également proposée sur les terres reconquises.

#Tharimbier, le nouveau Ramekhtûrg, reçut une garantie du roi que ce dernier viendrait en aide aux nains des Montagnes Bleues dans leur heure de besoin. Il reçut de la part du roi le gantelet runique qui avait brûlé le visage de Baltog.

#Garmuz, le rejeton de Baltog, n’eut le droit à aucune récompense hormis sa propre vie, mais il connaissait l’emplacement secrets de plusieurs caches d’armes et de trésors de son père, et serait sans doute accueilli avec honneur à Gobelinville par les habitants exilés de Gundabad.



Alors que les vétérans de la Bataille de Gundabad soignaient leurs blessures et décidaient de leurs aventures suivantes, #Waldrum Esprit d’Or annonça qu’il resterait à Gundunabad pour construire un nouveau pont menant jusqu’au coeur de la montagne. Sur le pont seraient inscrits  les noms des héros ayant sacrifié leurs vies pour la Reconquête. Il commença son travail patiemment, en gravant sur la première pierre les noms suivants...

#Jenslav .
#Styrbeorn.
#Ramekhtûrg , suivi de son nom secret en Khuzdul.
#Dromli.

La liste fut longue.

***




Hjallrig souffla sur la page, vérifiant que l’encre avait bien séché. De retour à Erebor depuis plusieurs semaines, il avait enfin terminé son oeuvre. La Chronique de Gundunabad. Avec un soupir de contentement, il ferma le grimoire. Tout cela avait donc pris fin.










Spoiler:

Sujet: Pnjs de Learamn
Learamn

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Rechercher dans: Les fiches des PNJs   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Pnjs de Learamn    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Mar 2023 - 22:04

Nom: Jenslav Ekkelson

Âge: 46 ans

Sexe: Mâle

Race: Humain

Poste: Lieutenant des Archers de Bard - Officier de Dale

Alignement:
Loyal bon

Statut:
Décédé

Description physique:


Jenslav est un homme d’âge mûr sur lequel les nombreuses années passées ont laissé des traces. Son torse et ses bras bardés de cicatrice et des rides déjà profondes marquent son visage dur. Ses cheveux sombres sont porté mi-long et sa barbe toujours soigneusement rasée. Sa silhouette filiforme n’a rien de celle d’un puissant fantassin, Jenslav avait toujours pris soin à garder une constitution svelte favorisant les réflexes et la rapidité d’éxecution nécessaires au tir à l’arc. Il porte le plus souvent sa superbe tenue d’officier Dalite rehaussé d’une longue cape de cérémonie d’un rouge vermeil rehaussé de dorure brodées sur le tissu. Pas particulièrement puissant ou fort, il se distingue par sa maîtrise totale de ses muscles lors des sessions de tirs, lui conférant une précision rare.

Description psychologique:

Jenslav a gravi les échelons de l’armée de Dale de par son abnégation et son talent. D’un naturel calme, voire parfois distant, il a toujours suivi les ordres en évitant de faire des vagues. Humilité et travail. Telle était la recette qui l’avait mené sur la voie de la réussite. Pour certains, sa vie, pourtant faite de nombreuses batailles, peut paraître ennuyeuse. Il n’a jamais cherché à quitté son pays natal pour visiter le monde au-delà des campagnes militaires menées par son Roi et n’a jamais ressenti un quelconque besoin d’aventure. Il se battait pour sa cité, pour son Roi, son peuple et sa famille. Père aimant et mari fidèle, il tente de mener une vie de famille la plus banale possible; ce qui n’est pas toujours chose aisée quand le devoir fait appel à vous.


Histoire:


Tendre la corde sans la crisper.

Fermer l’œil gauche

Retenir son souffle.

Régler la mire.

Tirer d’un geste sûr.

Tel était son pain quotidien.

Le jeune Jenslav était né avec un arc entre la main; son père lui ayant appris les bases du tir alors qu’il avait à peine appris à marcher. Des années de pratiques rigoureuses en avait fait l’un des archers les plus doués du Royaume, et ce n’était pas un mince exploit quand on habitait Dale. La cible qu’il avait en face de lui était criblée de flèches parfaitement plantées en son centre; à ses côtés, ses camarades ne pouvaient prétendre viser avec une telle justesse. D’un œil sévère, le Prince Orme, frère du Roi, supervisait l’entraînements de ses recrues. Pour la centième, il répéta les ordres que tous connaissaient par cœur:

“Préparez Arcs!”


Les jeunes soldats redresseur leurs grands arcs sombres et se mirent en position de tir.

“Armez!”

D’un geste expert, il porta sa main à son carquois; saisit l’une des flèches et banda son arc.

“Visez!”


Un silence absolu régnait alors au sein de l’arène en terre battue qui leur servait de centre d’entraînement; chaque cadet cherchant à contrôler sa respiration pour atteindre l’objectif.

“Tirez!”


En l’espace de quelques secondes, les cordes furent relâchées et le sifflement des flèches fendant les airs à vive allure se fit entendre. Un son aussi fugace que menaçant qui suspendait le temps avant que la Mort ne frappe. “La symphonie de l’archer” comme se plaisait à l’appeler Jenslav, une mélodie dont il maîtrisait parfaitement tous les rythmes.

La flèche s’enfonça dans la cible. En plein centre. Encore une fois.

Il sourit d’un air satisfait tout en remuant légèrement ses bras ankylosés par les heures de pratique, mais Orme ne les laissa pas reprendre leur souffle. Il hurla un nouvel ordre, différent cette fois-ci.

“Cadets! Présentez armes!”

Instantanément, la vingtaine de recrues se redressa en position de garde-à-vous; présentant fièrement leur arc devant leur buste. Ils savaient tous ce que ces trois mots pouvaient signifier.

Le Roi Gudmund ne tarda pas à faire son entrée sur le terrain d’entraînement. Flanqué de plusieurs gardes lourdement armés, il avançait d’un pas leste. Grand et large, son armure resplendissante rehaussée de sa longue cape carmin lui donnait un air majestueux. Le souverain était encore jeune mais était déjà un héros de son peuple en reprenant le commandement des armées lors d’une guerre qui s ‘éternisait face aux gobelins de Gundabad suite à la mort de son père. Jamais un roi de Dale n’avait fui devant le combat mais Gudmund avait toujours tenu à combattre en première ligne, se forgeant une réputation martiale auprès de ses alliés mais aussi de ses ennemis. Il se murmurait même que Baltog lui-même craignait le courroux du souverain Dalite. Ce dernier passa en revue les troupes, échangeant parfois quelques mots polis avec certains. Arrivé à hauteur de Jenslav, il s’arrêta un moment et se retourna pour voir la cible criblée. Un sourire détendit alors son visage aux traits durs.

“Eh bien! Nous tenons là un sacré tireur Orme! Quel est ton nom, cadet?
-Jenslav Ekkelson votre Majesté.
-Ah…Le fils d’Ekkel. J’aurais dû m’en douter. Un tel talent n’aurait pu s’expliquer autrement. Ton père était un grand archer, et un homme plein de courage et de valeurs. Sans ses exploits, qui sait ce qui serait advenu de nos troupes face à celles des Monts Brumeux.
-Je tâcherais de me montrer à la hauteur de son héritage votre Majesté.
-Nous en aurons bien besoin. Les gobelins sortent à nouveau de leurs cavernes et quelque chose me dit que la guerre sera encore longue.”

Sur ces mots, il fit volte-face et quitta les lieux avec sa suite; laissant les recrues face à cette prédiction peu avenante.


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“Tends la corde sans te crisper. Voilà comme ça. Ferme ton œil gauche et retiens ta respiration. Ni ton bras, ni ton torse ne doivent bouger ; même d’un centimètre. Règle la mire.”


La petite tête blonde paraissait bien concentrée sur sa cible. Suivant à la lettre les instructions de son père, elle prit quelques secondes pour ajuster la visée et finit par relâcher la corde. La flèche fendit l’air jusqu’à atteindre la cible gravée dans le bois. L’enfant, folle de joie, laissa tomber son arme et poussa un cri aigu de victoire, les bras en l’air. Elle se retourna vers son père pour partager son bonheur, mais celui-ci affichait une expression grave. Il lui tendait l’arc qu’elle avait laissé tombée avec un air autoritaire.


“Une archère de Dale ne saurait se débarrasser de son arme.”
la réprimanda Jenslav. “Te souviens-tu de ce que je t’ai appris ?

-Oui…"
rétorqua la jeune fille avec une petite moue contrariée, une cible en cache toujours une autre.

"-Exactement.”



Le père et sa fille se regardèrent un moment en silence, puis un léger sourire en coin apparut sur le visage de Jenslav.

“Mais c’était un joli tir.”


L’enfant se mit à rire et se laissa tomber dans les bras du soldat, le déséquilibrant. Ils restèrent un moment allongé sur l’herbe jaunie par le soleil, contemplant le ciel bleu au-dessus d’eux.



“Papa ?
-Oui ?
-Pourquoi dois-tu vraiment partir demain ?
-Eh bien le devoir m’appelle ; et en tant qu’officier de la Compagnie de Bard je me dois d’honorer mon serment.
-Mais… n'y a-t-il pas assez d’archers ici ? Sans petite fille ? Qui pourraient partir aussi loin ?”


Jenslav sourit d’un air triste. Une vingtaine d’années plus tôt, il s’était engagé dans l’armée plein d’idéaux et de rêves d’aventures ; persuadé que tel était son destin. Depuis, il s’était illustré dans de nombreuses batailles, avait suivi le Roi Gudmund dans de nombreuses campagnes. Mais depuis quelques années, sa vie avait pris un sens nouveau, si bien que les raisons qui l’avaient poussées à prendre les armes lui semblaient désormais bien fades. A plusieurs reprises il avait songé à quitter les rangs, changer de vie. Mais que ferait-il ? Il était l’un des meilleurs archers du royaume, mais un bien piètre artisan. De plus, la campagne que préparait Gudmund visait à enfin débarrasser l’Ouest du Rhovanion de la menace des gobelins en anéantissant sa source : Gundabad. Ce serait sa dernière bataille. Après il n’y auraient plus rien à craindre.



“Et puis pourquoi partir aider ces drôles de Nains ? "
Insista la petite fille. "Ils ne sont même pas comme nous…
-Eh bien...malgré les apparences, cette guerre est aussi celle des Dalites. Si nous ne partons pas aujourd’hui, le Mal continuera de nous harceler pendant des années.”


La petite tête blonde de l’enfant vint se blottir dans le creux de l’épaule de son père.

“Tu vas revenir Papa oui ?
-Comme je l’ai toujours fait.
-Tu me le promets ?”

Il ouvrit la bouche pour formuler sa promesse ; mais la gorge nouée, il ne put rien dire.



Apparitions:


Un Roi au secours d'un autre
Le Fer est enfin Rouge
Dans les entrailles de Gundubanâd
Sujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 18 Fév 2023 - 23:36


“Tends la corde sans te crisper. Voilà comme ça. Ferme ton œil gauche et retiens ta respiration. Ni ton bras, ni ton torse ne doivent bouger ; même d’un centimètre. Règle la mire.”


La petite tête blonde paraissait bien concentrée sur sa cible. Suivant à la lettre les instructions de son père, elle prit quelques secondes pour ajuster la visée et finit par relâcher la corde. La flèche fendit l’air jusqu’à atteindre la cible gravée dans le bois. L’enfant, folle de joie, laissa tomber son arme et poussa un cri aigu de victoire, les bras en l’air. Elle se retourna vers son père pour partager son bonheur, mais celui-ci affichait une expression grave. Il lui tendait l’arc qu’elle avait laissé tombée avec un air autoritaire.


“Une archère de Dale ne saurait se débarrasser de son arme.”
la réprimanda Jenslav. “Te souviens-tu de ce que je t’ai appris ?

-Oui…, rétorqua la jeune fille avec une petite moue contrariée, une cible en cache toujours une autre.

-Exactement.”



Le père et sa fille se regardèrent un moment en silence, puis un léger sourire en coin apparut sur le visage de Jenslav.

“Mais c’était un joli tir.”


L’enfant se mit à rire et se laissa tomber dans les bras du soldat, le déséquilibrant. Ils restèrent un moment allongé sur l’herbe jaunie par le soleil, contemplant le ciel bleu au-dessus d’eux.



“Papa ?
-Oui ?
-Pourquoi dois-tu vraiment partir demain ?
-Eh bien le devoir m’appelle ; et en tant qu’officier de la Compagnie de Bard je me dois d’honorer mon serment.
-Mais… n'y a-t-il pas assez d’archers ici ? Sans petite fille ? Qui pourraient partir aussi loin ?”


Jenslav sourit d’un air triste. Une vingtaine d’années plus tôt, il s’était engagé dans l’armée plein d’idéaux et de rêves d’aventures ; persuadé que tel était son destin. Depuis, il s’était illustré dans de nombreuses batailles, avait suivi le Roi Gudmund dans de nombreuses campagnes. Mais depuis quelques années, sa vie avait pris un sens nouveau, si bien que les raisons qui l’avaient poussées à prendre les armes lui semblaient désormais bien fades. A plusieurs reprises il avait songé à quitter les rangs, changer de vie. Mais que ferait-il ? Il était l’un des meilleurs archers du royaume, mais un bien piètre artisan. De plus, la campagne que préparait Gudmund visait à enfin débarrasser l’Ouest du Rhovanion de la menace des gobelins en anéantissant sa source : Gundabad. Ce serait sa dernière bataille. Après il n’y auraient plus rien à craindre.



“Et puis pourquoi partir aider ces drôles de Nains ?
Insista la petite fille. Ils ne sont même pas comme nous…
-Eh bien...malgré les apparences, cette guerre est aussi celle des Dalites. Si nous ne partons pas aujourd’hui, le Mal continuera de nous harceler pendant des années.”

La petite tête blonde de l’enfant vint se blottir dans le creux de l’épaule de son père.

“Tu vas revenir Papa oui ?
-Comme je l’ai toujours fait.
-Tu me le promets ?”


Il ouvrit la bouche pour formuler sa promesse ; mais la gorge nouée, il ne put rien dire.



-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Le cadavre affreusement mutilé de la bête gisait au centre de la caverne, ses longues pattes restantes recroquevillées sur son abdomen luisant. De ses nombreuses blessures s’écoulait un liquide sombre et purulent tandis que ses nombreux yeux sans vie fixaient l’éternité. Cette créature avait sûrement des siècles d’existence paisible dans les profondeurs de la montagne jusqu’à que des explorateurs trop aventureux ne perturbent son quotidien. Certains récits faisaient état de ces grandes araignées conscientes et même douées de parole ; en faisaient-elles partie ? Venaient-ils d’occire une autre créature consciente en ce jour maudit ?

Peu leur importait, ils étaient venus, non sans peine, à bout d’un autre obstacle qui se dressaient entre eux et leur objectif. Il y avait eu de la casse. Jenslav, tiraillé de douleur, parvint à se redresser et contempla le triste spectacle. La force brute de Styrbeorn et l’arrivée de Jutta et Romo avait permis d’en finir avec le monstre ; Daramir, touché avait perdu connaissance et Elendüril et Gurdann portrait les stigmates d’une sacrée lutte.

Ils auraient tous bien voulu user de quelques minutes de calme pour panser leurs blessures et reprendre leurs esprits, mais le Mont Gundabad était décidé à ne leur laisser aucun répit. L’éclaireuse naine, alertée par un bruit lointain, s’allongea au sol avant d’annoncer d’un air paniqué qu’une compagnie entière de gobelins venaient vers eux. Le vacarme de l’affrontement avec l’araignée n’était assurément pas passé inaperçu. Romo réagit rapidement et regroupa son escouade pour quitter les lieux au plus vite. En infériorité numérique et loin de leur meilleur état de forme, la compagnie des Sept n’était pas en mesure de faire face à l’ennemi. Styrbeorn hissa Daramir sur son épaule avec un grognement tandis que tous les autres s’apprêtaient à emboîter le pas de leur capitaine.

Seul Jenslav ne bougea pas.

L’officier Dalite avait repris son souffle, mais la douleur qui traversait son épaule se faisait de plus en plus pressante et gagnait son torse à mesure que le venin progressait dans son corps.

“Je ne peux vous suivre.”
Annonça-t-il simplement d’une voix faible et tremblante

Jutta se pinça les lèvres. Ce qu’elle redoutait le plus s’était bien produit. Contrairement à Daramir, le Dalite avait reçu la première injection de poison venant du dard de la bête ; une injection malheureusement plus létale. De plus, l’organisme des Naugrim, forgé par Aulë pour combattre les troupes de Melkor, était de nature plus robuste contre ce type de dangers. Avec une telle blessure, un simple humain n’avait plus que quelques heures à vivre. Elle n’eut cependant pas besoin d’exprimer ses pensées à haute voix, Jenslav avait déjà compris.


“Partez !”
fit-il simplement. ” Je vais les retenir aussi longtemps que possible.”

Il n’y eut ni protestations ni discussions. Romo acquiesça d’un signe de la tête et fit signe aux autres de le suivre dans les profondeurs de la montagne sans tarder. L’officier Dalite échangea un salut militaire avec Elendüril, le rôdeur Arnorien qu’il avait accueilli et guidé lors de son arrivée au sein de l’armée de Dale. Les deux hommes ne se connaissaient que depuis quelques semaines, mais un grand respect s’était installé entre eux.

“N’oubliez pas Elendüril d’Arnor. Cette guerre est aussi la nôtre.”
lui glissa-t-il avant de tourner les talons et se diriger vers la galerie depuis laquelle des dizaines de peaux-vertes ne tarderaient pas à déferler.

Derrière lui, la compagnie quitta les lieux. Durant encore quelques secondes il entendit encore leurs voix et le bruit de leurs pas, puis il n’en perçut que l’écho. Mais cet écho finit également par s’évanouir et il n’y eut plus rien. Juste le silence.

D’un geste qu’il avait répété tant de fois, Jenslav leva son bras pour saisir une flèche dans son carquois ouvragé et arma son arc. C’est alors que l’attente du guerrier commença. Un sentiment habituel, mais qui cette fois résonnait de manière différente. Avant chaque bataille, il avait combattu pour sa patrie, pour sa vie également, déterminé à ressentir de telles émotions au moins encore une fois. Cette-fois ci, cependant, c’était la dernière fois qu’il devait traverser ce silence qui précédait le chaos.

À quoi pouvait bien penser un homme avant sa mort ? Au parfum frais du muguet printanier ? Au crissement du rabot de l’ébéniste ? Au son de la voix de ses enfants ? Un peu tout cela à la fois.

Le poison de l’araignée commençait à faire son effet et déjà il se sentait victime de vertiges importants qui seraient bientôt suivies d’hallucinations. Le tunnel qui lui faisait face se mouvait d’une bien curieuse façon et le vacarme des tambours de guerre se muaient en une mélodie lointaine.

Puis, il les vit ; une masse informe, mouvant et verdâtre qui fonçait vers lui. Sans y réfléchir, il tira et banda son arc à nouveau dans la foulée. Les flèches filaient à mesure que la conscience de son environnement diminuait, il ignorait même s’il faisait mouche à chacun de ses tirs. Il entendait des cris, des injonctions dans un langage inconnu. Il entendait le rire de sa fille, il voyait le sourire fier d’Ekkel, son père, il sentait l’odeur de la chevelure blonde de son épouse.

Il dirigea à nouveau sa main vers son carquois, mais cette-fois ne sentit que les gravures qui y avaient été creusés à l’intérieur. À court de flèche, il dégaina sa longue lame qu’il maniait si mal.

Les griffes étaient sur lui et le déchiquetaient de toute part. Lui, faisait de grands moulinets autour de lui. Il perdit rapidement l’équilibre, se retrouvant en dessous de la masse verdâtre qui ne semblait plus se soucier de sa présence. La douleur s’estompait progressivement.

Entre les griffes et le sang, il aperçut une petite tête blonde dont le rire cristallin résonnait contre les parois. Elle lui tendait sa main.

“Viens papa ! Viens donc jouer avec moi.”

Dans un dernier effort surhumain il leva à nouveau son bras. Il murmura :

“Oui… allons jouer.”

Il n’y avait plus de douleur ou de masse informe. Seuls résidaient le guerrier et l’éternité qui lui tendait la main.



---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Les survivants du groupe avaient couru aussi vite qu’ils le pouvaient à travers les galeries labyrinthiques des profondeurs du Mont Gundabad dans l’espoir de semer leurs poursuivants. Ils ne surent combien de temps ils passèrent ainsi à chercher à s’éloigner le plus possible du danger, mais ils n’acceptèrent de ralentir le rythme qu’une fois que leur respiration devint brûlante et que leurs membres ne pouvaient plus suivre. Ils se permirent de prendre quelques secondes pour évaluer la situation et chercher à se localiser.

Une tentative bien vaine.

Ils s’étaient enfoncé si loin dans le cœur de la montagne que nulle carte ne pouvait les renseigner sur leur position. Les guerriers échangèrent des regards désespérés. Ainsi devait s’achever la grande mission des Sept ? Sur une mort sans gloire à errer ici ? Qu’adviendrait-il de la coalition ? Thorik et les siens mourraient-ils tous devant les portes de Gundubanad par leur échec ?

Pour ne rien arranger un bruit se fit entendre plus loin. Quelqu’un s’approchait d’eux. Les gobelins, les avaient-ils, piégés pour les prendre en tenaille.

Au bout de quelques minutes, le contour d’une silhouette claudiquant se dessina. L’inconnu avait bien la taille d’un gobelin, mais semblait bien plus large et robuste. Il pouvait s’agir de la morphologie d’un Naugrim mais que pouvait bien faire un Nain dans un tel endroit ?

La réponse à cette question, Romo Cœur d’Acier la possédait. Il savait bien ce que le Mont Gundabad leur avait pris.
Sujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 25 Jan 2023 - 23:47
Tendre la corde sans la crisper.

Fermer l’œil gauche

Retenir son souffle.

Régler la mire.

Tirer d’un geste sûr.

Tel était son pain quotidien.

Le jeune Jenslav était né avec un arc entre la main; son père lui ayant appris les bases du tir alors qu’il avait à peine appris à marcher. Des années de pratiques rigoureuses en avait fait l’un des archers les plus doués du Royaume, et ce n’était pas un mince exploit quand on habitait Dale. La cible qu’il avait en face de lui était criblée de flèches parfaitement plantées en son centre; à ses côtés, ses camarades ne pouvaient prétendre viser avec une telle justesse. D’un œil sévère, le Prince Orme, frère du Roi, supervisait l’entraînements de ses recrues. Pour la centième, il répéta les ordres que tous connaissaient par cœur:

“Préparez Arcs!”

Les jeunes soldats redresseur leurs grands arcs sombres et se mirent en position de tir.

“Armez!”

D’un geste expert, il porta sa main à son carquois; saisit l’une des flèches et banda son arc.

“Visez!”


Un silence absolu régnait alors au sein de l’arène en terre battue qui leur servait de centre d’entraînement; chaque cadet cherchant à contrôler sa respiration pour atteindre l’objectif.

“Tirez!”

En l’espace de quelques secondes, les cordes furent relâchées et le sifflement des flèches fendant les airs à vive allure se fit entendre. Un son aussi fugace que menaçant qui suspendait le temps avant que la Mort ne frappe. “La symphonie de l’archer” comme se plaisait à l’appeler Jenslav, une mélodie dont il maîtrisait parfaitement tous les rythmes.

La flèche s’enfonça dans la cible. En plein centre. Encore une fois.

Il sourit d’un air satisfait tout en remuant légèrement ses bras ankylosés par les heures de pratique, mais Orme ne les laissa pas reprendre leur souffle. Il hurla un nouvel ordre, différent cette fois-ci.

“Cadets! Présentez armes!”

Instantanément, la vingtaine de recrues se redressa en position de garde-à-vous; présentant fièrement leur arc devant leur buste. Ils savaient tous ce que ces trois mots pouvaient signifier.

Le Roi Gudmund ne tarda pas à faire son entrée sur le terrain d’entraînement. Flanqué de plusieurs gardes lourdement armés, il avançait d’un pas leste. Grand et large, son armure resplendissante rehaussée de sa longue cape carmin lui donnait un air majestueux. Le souverain était encore jeune mais était déjà un héros de son peuple en reprenant le commandement des armées lors d’une guerre qui s ‘éternisait face aux gobelins de Gundabad suite à la mort de son père. Jamais un roi de Dale n’avait fui devant le combat mais Gudmund avait toujours tenu à combattre en première ligne, se forgeant une réputation martiale auprès de ses alliés mais aussi de ses ennemis. Il se murmurait même que Baltog lui-même craignait le courroux du souverain Dalite. Ce dernier passa en revue les troupes, échangeant parfois quelques mots polis avec certains. Arrivé à hauteur de Jenslav, il s’arrêta un moment et se retourna pour voir la cible criblée. Un sourire détendit alors son visage aux traits durs.

“Eh bien! Nous tenons là un sacré tireur Orme! Quel est ton nom, cadet?
-Jenslav Ekkelson votre Majesté.
-Ah…Le fils d’Ekkel. J’aurais dû m’en douter. Un tel talent n’aurait pu s’expliquer autrement. Ton père était un grand archer, et un homme plein de courage et de valeurs. Sans ses exploits, qui sait ce qui serait advenu de nos troupes face à celles des Monts Brumeux.
-Je tâcherais de me montrer à la hauteur de son héritage votre Majesté.
-Nous en aurons bien besoin. Les gobelins sortent à nouveau de leurs cavernes et quelque chose me dit que la guerre sera encore longue.”


Sur ces mots, il fit volte-face et quitta les lieux avec sa suite; laissant les recrues face à cette prédiction peu avenante.


#Gudmund  #Orme


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Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! Jensla11
#Jenslav


Jenslav roula légèrement sur lui-même après un rude atterrissage sur la pierre froide. À la suite de l’éboulement qui avait englouti une bonne moitié de leur groupe, le lieutenant s’était retrouvé du mauvais côté du passage au côté de Styrbeorn. Alors qu’ils cherchaient une solution, le Béornide suggéra de jeter son compagnon par-dessus le précipice pour rallier les autres. Une idée certes peu engageante, mais faute de mieux, l’officier consentit à laisser le colosse le saisir à la taille et, après un mouvement de balancier, le propulser dans les airs. L’archer atterrit brusquement de l’autre côté, plusieurs mètres après le précipice. La force de cet homme- en était-ce vraiment un- était prodigieuse; derrière lui il effectua un bond extraordinaire après une prise d’élan plutôt courte au vu de la distance du saut à effectuer.

Avec un grognement, le Dalite se releva difficilement. Son genou, déjà éprouvé, le faisait souffrir de plus en plus et sa blessure au mollet le lançait à nouveau.

Le groupe prit quelques minutes pour reprendre ses esprits et pour évaluer la nouvelle situation. Ainsi amputés de plusieurs éléments et avec le temps qui continuait à s’écouler, il pouvait faire le choix de continuer leur mission. Après tout, Elendüril, Gurdann et Daramir n’avait très probablement pas survécu à leur chute, le précipice sombre semblait béant. Investir autant de ressources et perdre un temps précieux ne les mènerait pas bien loin. D’un autre côté, poursuivre la mission avec si peu de bras représentait un risque réel. Le groupe débattit pendant de longues minutes au sujet de la marche à suivre et même le Capitaine Cœur d’Acier semblait perplexe et incertain. Il avait envisagé bien des situations mais perdre ainsi trois éléments d’un coup n’en faisait pas forcément partie.

C’est alors que des cris étouffés et des bruits lointains de lutte se mirent à résonner en contrebas, au fond du gouffre ouvert par le piège des gobelins.

“Ils sont en vie! Et en danger!"
S’exclama alors le lieutenant.

Il s’approcha de la fosse et tenta, à l’aide de sa torche, de percer les ténèbres qui y régnaient pour déterminer la profondeur et si le saut représentait une option viable. Une interrogation qui trouva rapidement une réponse. Il pesta contre lui-même d’avoir abandonné ses crampons à l’entrée de la montagne mais se tourna ensuite instantanément en direction de Jutta.

“Votre corde! Vite!”


L’éclaireuse naine s’exécuta et lui tendit le précieux objet que le Dalite s’affaira à nouer autour d’une roche solide. Il saisit sa torche et échangea un regard avec Romo qui approuva sa démarche d’un hochement de tête.

“Bien. Il nous faudra descendre un par un.”

L’officier enroula le rugueux chevron de la corde autour de son pied et l’empoigna de sa main libre. Il se laissa alors glisser lentement, disparaissant dans les abîmes.

A mesure qu’il descendait, le vacarme des combats se faisait de plus en plus clairs. Quelques éclats de voix  lui parvinrent même mais aussi des sifflements inquiétants qui n’avaient rien d’humain. La faible lumière qui commençait à poindre n’était pas suffisante pour comprendre réellement ce qui se passait alors qu’il s’approchait. Ce fut finalement une immense patte velue qui vint le frôler dès son arrivée dans la cavité qui lui fit comprendre que ses camarades ne faisaient pas face à de vulgaires gobelins. Surpris, Jenslav lâcha la corde et s’écrasa lourdement au sol mais reprit rapidement ses esprits, arc à la main.

Face à lui; l’horreur incarnée.

La bête semblait sortir tout droit des cauchemars de ses filles et pourtant elle lui faisait bien face, hideuse et menaçante avec ses puissantes mandibules qui claquaient bruyamment et son long dard menaçant qui pointait au-dessus de son corps courbé.

Bard, en son temps, avait occis Smaug le Terrible d’une seule flèche. Un dragon, une araignée, au fond de tels montres ne représentaient rien de plus qu’une autre cible. Une de plus.

Tendre la corde sans la crisper.

Fermer l’œil gauche

Retenir son souffle.

Régler la mire.

Tirer d’un geste sûr.

Tel était son pain quotidien.

La flèche siffla et vint se ficher avec un craquement sinistre dans l’un des plus grands yeux de la bête qui poussa un hurlement sinistre. Il était impossible de déterminer s’il s’agissait d’un moyen d’exprimer sa douleur ou sa rage meurtrière. La fille d’Ungoliant chargea le nouvel intrus avant que celui-ci ne puisse tirer à nouveau. Propulsé au sol et légèrement et sonné, il ne vit le dard fondre en direction de son torse qu’au dernier moment et se décala légèrement sur le côté, limitant les dégâts mais la pointe s’enfonça dans son épaule. Une douleur vive lui fit alors monter les larmes yeux, comme si l’on venait d’allumer un incendie dans sa chair. Dans un geste désespéré, il planta sa dague dans l’abdomen exposé de l’arachnide, qui, surpris par la combativité de sa proie, recula à nouveau.

Blessé mais bien vivant, Jenslav chercha son arc du regard. Les renforts arrivaient et la bête mal en point.

De la blessure du monstre, s’échappait un liquide visqueux et puant. L’arrivée du Dalite avait permis à Daramir et Elendüril de respirer un peu. Ils se trouvaient à présent derrière l’araignée avec une opportunité pour l’attaquer à deux et en finir avec leur cauchemar.
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 1 Sep 2022 - 0:46

Les Sept reprirent péniblement leur avancée, les corps et les esprits étaient fatigués et le courage de ces braves se consumait au rythme du bois de leurs torches.Et pour ne rien arranger, des tensions semblaient naître au sein du petit groupe; comme si les maléfices de gobelins ne se limitaient pas aux gaz hallucinogènes mais s’étaient insidieusement infiltrés dans leurs coeurs. Le Capitaine Romo marmonna quelques mots pour tenter de rallier son escouade derrière lui, les soldats acquiescèrent timidement avant de lui emboîter le pas.

Fermant la marche, une main constamment posée sur son arc, Jenslav essayait d’observer les environs mais les ténèbres devenaient de plus en plus épais et même les flammes de leurs flambeaux ne semblaient plus pouvoir éclairer au-delà de quelques centimètres. A quoi pouvait bien servir un archer, aussi talentueux soit-il, dans cette obscurité? Il avait été formé pour défendre son royaume face aux envahisseurs, il avait maintes fois combattu sur les remparts de sa cité ou tirer en soutien des charges des cavaliers de Dale sur les plaines du Rhovanion. Mais à ce genre de mission, il n’avait pas été préparé. Et comme tout homme confronté à l’inconnu, l’officier commençait à ressentir une sensation dont il pensait s’être débarassé depuis bien longtemps. Ses bras devenaient engourdis, sa respiration était saccadée, le rythme de son coeur accélérait et son estomac était noué comme si un troll l’avait écrasé entre ses deux mains: Jenslav avait peur.

C’est alors qu’un bruit sourd suivi d’une légère vibration sous leurs pieds se fit entendre. Les aventuriers s’arrêtèrent un instant et échangèrent des regards circonspects avant de reprendre leur route. C’est alors que le bruit devint vacarme et la terre s’ouvrit littéralement sous leurs pieds. Directement happé par la trappe qui s’était ouverte sous ses pieds, Gurdann disparu dans l’obscurité en une fraction de seconde, bientôt suivi par Daramir qui eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Elendüril, de son côté, avait perdu l’équilibre et glissait le long de la dalle qui pointait vers le gouffre sombre; les autres étaient trop loin pour l’aider et le rôdeur disparut lui aussi.

Un long silence s’installa alors. Les quatres guerriers restants semblaient complètement sonnés. En une fraction de seconde, ils avaient perdu près de la moitié de leur compagnie, victimes d’un autre piège des gobelins à juger de la manière dont la trappe avait été savemment découpée dans la pierre de la galerie.

Deux choix s’offraient désormais à eux. Ils pouvaient partir à la recherche des disparus en ne laissant personne derrière. D’autant plus que les trois larrons ne seraient pas de trop pour affronter les dangers qui se dressaient encore devant eux. D’un autre côté, il était impossible de déterminer la profondeur de la cavité, et rien n'était moins sûr que leur survie à une telle chute. Avec un temps qui leur était aussi compté, peut-être valait-il mieux poursuivre leur progression sans se retourner?

Partagé entre les deux options, Jenslav devrait certainement s’en remettre au jugement du chef de la mission qui semblait bien pensif. En attendant, il allait devoir franchir le précipice qui leur faisait face. Celui-ci était long de plus de dix pieds et Jenslav ne semblait pas certain de pouvoir sauter aussi loin. Au vu de ses cuisses surdéveloppées, Styrbeorn pouvait sûrement bondir de l’autre côté; mais Jenslav avait besoin de son aide.

“Maître Styrbeorn, si nous voulons continuer ensemble cette mission qui est la nôtre; il va falloir m’aider à arriver de l’autre côté.”

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

La chute fut aussi surprenante que courte. Les trois malheureux s’écrasèrent au sol quelques mètres plus bas sur une pente escarpée. Avec leur élan, ils roulèrent sur plusieurs dizaines de mètres en direction du coeur de la montagne et toujours plus loin de leurs compères. Une fois leur folle dégringolade finie, ils restèrent un moment au sol; cherchant à comprendre ce qui venait de leur arriver et vérifier qu’il n’y avait aucune blessure pouvant les handicaper. Heureusement pour eux, hormis quelques coupures et ecchymoses, ils s’en étaient tous plus ou moins bien sorti. Il était temps pour eux de se relever et chercher à rejoindre leur escouade. Mais ils étaient tombés si profondément dans la montagne, ils avaient glissés si loin dans Gundabad.

En cherchant à prendre appui sur une pierre près de lui pour se relever, la main d’Elendüril se posa sur une matière étrange: souple et légèrement collante.

Au loin un cliquement se fit entendre.

Tic...Tic...Tic

Le silence revint un instant. Daramir en profita pour se mettre lui aussi sur ses pieds et chercha à se débarasser de curieux tissu adhésif qui s’était accumulé sur ses bottes.

Tic...Tic...Tic

Gurdann, alerte, chercha la torche pour essayer d’y voir mieux. Dans leur chute celle-ci s’était éteinte mais il réussit par chance à lui mettre la main dessus. Il la manipula avec précaution et comprit rapidement que ce n’était pas une torche mais un long os courbé qui aurait pu être une côte curieusement rongée.

Tic...Tic...Tic

Ils n’étaient pas seuls.
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 3 Juil 2022 - 1:01


Ils étaient tous devenus fous à lier. S’agitant comme des forcenés, attaquant une menace qu’ils ne pouvaient atteindre à coups de grands moulinets dans le vide. Dans sa torpeur démente, l’archer avait déjà envoyé plusieurs de ses flèches dans les ténèbres, sans jamais atteindre sa cible. Plus loin devant lui Gurdann et Daramir avaient immédiatement chargés la bête, armes au clair et cris de guerres à l’appui. Ils n’eurent pas plus de succès. Il leur fallut de longues et pénibles minutes pour réaliser ce qui se tramait alors qu’il leur était de plus en plus compliqué de respirer et que de violentes quinte de toux secouait l’officer Dalite. Ce fut finalement leur expérimenté chef d’expédition qui perça le mystère du Mal qui les rongeait. Romo rameuta les siens, un foulard sur le visage. Ils battirent en retraite sur plusieurs dizaines de mètres. Curieusement, le monstre qu’ils avaient réveillé avait décidé de ne pas les poursuivre alors que leurs esprits devenaient plus clairs et que l’air devenait de plus en plus respirable. Ils rebroussèrent chemin jusqu’à atteindre l’endroit où Styrbeorn avai dégagé l’immense pierre qui leur avait barré la route plus tôt. Ils prirent un long moment pour retrouver leur souffle et assimiler les explications de Romo Coeur-d’Acier.

Du gaz hallucinogène…

L’esprit retors des gobelins avaient produit de nombreux maléfices au cours des siècles d’occupation de la montagne. Ce ne seraient certainement pas le dernier piège qu’ils rencontreraient dans ces galeries. Jenslav adressa un regard en biais en direction du capitaine Nain qui semblait plongé dans une profonde réflexion sur la marche à suivre. Styrbeorn et Jutta étaient tout aussi taiseux. Quant à Elendüril, il semblait tout aussi perdu que lui; un rôdeur du nord et un archer de Dale plongés dans une guerre millénaire opposant deux peuples étrangers. Ils se retrouvaient au coeur d’une montagne, dans de longues galeries humides et obscures à affronter maléfice et sorcellerie gobeline. Rien dans leur entraînement ne les avait préparé à cela. Et cela frustrait grandement l’officier qui n’avait pas l’habitude de se retrouver aussi démuni. Son esprit encore embrumé par les effets du gaz ne l’aidait pas plus à garder sa sérénité. Alors quand le Ferien décida de briser le silence pour proposer une option aussi loufoque qu’irréalisable, Jenslav fit volte-face et lui lança sèchement.

“Si vous ne vous y connaissez pas Maître Nain, je vous invite à garder le silence. Cela vous ferait du bien plutôt que de parler pour ne rien dire.”


Une certaine tension commençait à naître au sein du petit groupe hétéroclite et leur leader devait s’assurer que la situation reste sous contrôle de ce côté là. La sorcellerie des gobelins avaient de multiples effets possibles, la division de leur groupe pouvait en faire partie et avoir raison de leur mission. Ce fut finalement Daramir qui se risqua à proposer une solution qui avait le mérite d’être plus cohérente que celle de son congénère. Mais Jenslav refusa polimentle tissu imbibé que lui tendait l’éclaireur d’Erebor.

“ Avec tout mon respect Maître Daramir je ne retournerai pas là-bas. Nous étions à peine capable de tenir debout et réfléchir clairement. Et qui sait ce qui peut nous attendre comme réelle menace au bout de ce tunnel. Pour y faire face nous devons être en pleine possession de nos moyens et je ne sais pas pour vous, mais je ne peux viser en tenant un tissu sur mon visage. Et puis…”


Il pointa des doigts les marques et inscriptions qui se trouvaient sur la roche qui avait été déplacée par le groupe.

“Je ne lis pas le noir parler mais à mon avis, ce passage a été condamné pour une bonne raison. S’il ne s’agissait que d’un simple piège pour piéger les intrus, alors pourquoi en bloquer l’accès ? Qui sait ce que les gobelins ont réveillé dans les profondeurs qui les effraient autant pour qu’ils condamnent ce pan entier de la montagne.”


Il se tourna alors vers leur supérieur:

“Il nous faut emprunter l’autre voie. Sinon nous ne trouverons que mort et désolation.”
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 10 Juin 2022 - 23:31


Jenslav ne fut pas d’une grande aide pour déplacer l’immense pierre qui leur barrait le passage. Les Nains avaient grandi dans la roche et connaissait cette matière mieux que personne. D’un rapide coup d’oeil, les enfants de Mandos étaient capables d’identifier les forces mais aussi les failles d’un minéral qui se dressait face à eux. Il y avait une véritable dimension poétique à voir ces robustes êtres courts sur pattes étudier sous toutes les coutures un objet aussi banal qu’un arbre que tout autre personne n’aurait pas même daigné regarder. Pour beaucoup un caillou restait un caillou et il n’y avait pas de différence entre deux d’entre eux mais les Nains semblaient voir en chaque roche un potentiel unique pouvant être sublimé par la pioche et le burin. Avec une certaine expertise, l’impétueux Gurdann et le placide Daramir identifièrent des failles dans le minerai qu”un oeil humain n’aurait pu discerner. Et à la manière d’un orfèvre taillant son diamant, les nains brisèrent la roche de deux coups précis. Il n’y eut ni déchaînement de force brute ni coups répétés comme Jenslav s’y attendait, décidément ces Nains étaient plein de ressources.

Durant toute l'opération, Jenslav était resté en retrait, un oeil rivé en direction de la sortie et une main sur la corde de son arc, prêt à réagir si des intrus s’étaient engouffrés derrière eux. Il ne put cependant s’empêcher de jeter un regard en direction de Styrbeorn qui réussit à déplacer la pierre en usant d’une force quasiment surhumaine. Il avait poussé un rugissement prodigieux et ces épaules apparaissaient soudainement plus larges. Il s’agissait certainement d’une illusion d’optique renforcée par la fatigue et la pénombre mais Jenslav pensa instinctivement aux récits que son défunt père lui avait conté sur le peuple des Beornides qui vivaient au délà du Gué du Carrock. De grands êtres vivant reclus dans la nature la plus profonde, à mi-chemin entre l’homme et la bête. Des légendes qui exagéraient le caractère impressionant de ces hommes certes très grands mais bien humain s’était-il toujours dit.

Il grommela alors qu’il franchissait l’étroit passage à quatres pattes, ses genoux étaient douloureux suite à sa chute le long de la falaise. Il se releva prestement et fut pris d’un vertige soudain. L’environnement autour de lui se mit à tanguer légèrement et Jenslav dut prendre appui sur la paroi humide du tunnel pour reprendre ses esprots. Il poursuivit finalement sa progression au côté d’Elendüril et de Styrbeorn. Ce fut ce dernier qui alerta ses deux compères sur une présence potentiellement hostile devant eux. Sur ses gardes, Jenslav se saisit à nouveau de son arc qu’il banda prestement. Il fit signe à Daramir de s’approcher de lui avec sa torche qui illumunait à peine à deux ou trois mètres. Alors que le groupe s’était figé, Jenslav s’avança à petits pas vers l’avant du groupe, Daramir à ses côtés pour lui donner de la visibilité. Si sanger il y avait devant eux, mieux valait-il le maintenir à distance et seul un archer le pouvait. Il était toujours pris de maux de tête mais faisait de son mieux pour se concentrer. Il n’aurait sû dire si c’était à cause de la fatigue et de l’environnement partiellement anxiogène mais l’air était devenu de plus en plus rance et il fut pris d’une toux légère. Il adressa un regard à ses compagnons pour voir s’ils faisaiet face aux mêmes difficultés, mais tous leurs regards était fixés devant eux. Et pour cause, une immense masse informe se tenait devant eux, occupant toute la largeur de la galerie et leur barrant la route. Dans l’obscurité il était difficile de discerner précisément les contours de la menace ni même sa nature. De grandes pattes velues, à moins qu’ils ne s’agissaient de tentacules? De longs crocs courbés, ou alors s’agissait-il de griffes acérées?

La seule certitude qu’ils avaient c’était que trois paires de yeux jaunes les fixaient intensément d’un regard particulièrement menaçant. Réagissant au quart de tour, Jenslav tendit la corde de son et relâcha d’un coup sec. La flèche partit à toute vitesse en direction de la bête. Le tir était parfait. Et pourtant. Le projectile traversa le tunnel sans toucher sa cible et rebonda sèchement sur les murs de la galerie avec un bruit sourd.

“Quoi?”
souffla-t-il.

Il arma immédiatement son arc à nouveau mais hésita à tirer. Il ne comprenait simplement pas ce à quoi il faisait face. Et surtout il ne comprenait pas comment il n’avait pas atteint sa cible. Il ne ratait jamais.

“Maître Daramir! Votre torche! Lancez-la en direction du monstre, que nous sachions ce que nous devons affronter.”

Si la torche ne s’éteignait pas en touchant le sol, elle pourrait effectivement éclairer la menace de plus près ce qui pourrait les aider à y voir plus clair. D’un autre côté, cette opération risquait fort d’irriter une bête qui ne semblait déjà pas commode.

Quel choix Daramir, éclaireur d’Erebor, ferait-il?
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 23 Mai 2022 - 11:09


Jenslav grimaçait; sa chute le long de la falaise avait mis à l’épreuve son corps déjà meurtri par de longues semaines de combat. La douleur d’anciennes blessures s’était rappelée à son bon souvenir et ses avants bras avaient été éraflés de manière impressionante, déjà sentait-il le sang suinter à travers sa tunique. Il releva ses manches, et appliqua à la hâte un onguent destiné à atténuer la douleur et éviter l’infection et enroula un bandage autour de son bras en serrant les dents. Au final, il y avait eu plus de peur que de mal. Outre le fait qu’il avait échappé de justesse à une mort quasi-certaine, ses plaies restaient superficielles et aucun membre brisé ou autre entaille profonde n’était à déplorer. Rien qui ne pouvait entraver sa progression vers le coeur de la montagne. Après tout, peut-être était-ce son jour de chance malgré ce que l’éclaireuse naine pouvait bien lui dire.

Tandis qu’il finissait de nouer son pansement, il observait le Capitaine Romo Coeur d’Acier dans ses oeuvres et comprit rapidement pourquoi le Roi Thorik avait tenu à ce que ce soit lui qui dirige l’escouade. Après avoir rappelé à l’ordre ses troupes afin que nul ne perde de vue leur objectif commun, il localisa la présence de la porte qu’ils recherchaient. Et avec l’aide de Jutta, il ouvrit le passage. La montagne se mit à vibrer légèrement et la roche, qui, quelques minutes plus tôt, s’apparentait à une quelconque falaise, se fendit en deux pour laisser apparaître un large couloir qui s’enfonçait dans les profondeurs de la montagne. L’officier Dalite avait roulé sa bosse au cours de ses années au service du Roi Gudmund mais il n’avait jamais rien vu de tel. L’ingéniosité des Nains n’avaient sûrement aucun égal dans les Terres du Milieu et le poids de la tradition faisait le reste. Aucun des Fils de Durin n’était disposé à oublier ce que leurs pères avaient bâti depuis leur exil des cavernes de Mandos.

Prouesse architecturale ou soupçon de magie runiques? Jenslav n’en savait rien et au fond cela importait peu à leur mission. La fameuse porte qu’avait mentionné le Roi des Nains était désormais ouverte et c’était à eux de faire pencher la balance du côté de la coalition. Le Dalite avisa le tunnel obscur et malgré la lumière des torches, les ténèbre semblaient ronger progressivement la lueur du feu et leurs âmes par la même occasion. Par réflexe plus que par réelle utilité, il banda son arc, paré à tirer au moindre mouvement suspect. Mais une telle obscurité handicapait grandement le travail d’un archer.

Ils marchèrent ainsi quelques minutes en silence, Jenslav se trouvait plutôt en queue du groupe au côté d’Elendüril. L’officier de Dale et le rôdeur de l’Arnor s’étaient rencontré quelques mois plus tôt et leur relation avait d’abord été compliquée. Jenslav voyait d’un mauvais oeil la présence d’un agent du Roi Aldarion en quête de gloire dans une guerre que son royaume avait refusé de mener. Cependant, le jeune Arnorien était parvenu à prouver sa loyauté à la cause et avait gagné le respect du vétéran. Ils s’étaient perdus de vue depuis leur départ de Therkâ Nâla et chacun avait joué sa part dans la chute du rempart de Nal Gunir et le destin les avait à nouveau réuni. Le rôdeur était encore jeune mais avait traversé de nombreuses épreuves qui avaient endurci son coeur. Il avait déjà prouvé, que quand l’heure fatidique viendrait, son bras ne flancherait pas.

Le groupe arriva finalement à un carrefour et avaient désormais le choix entre deux passages. Pour Jenslav, à part une très légère différence de largeur, les deux tunnels étaient similaires en tout point. A l’instar de son compagnon du Nord, il resta donc en retrait alors que les Nains donnaient leur avis sur la route à emprunter, ils avaient définitivement plus d’expérience au sein des montagnes. La comptine que Styrbeorn entonna lui arracha un sourire, décidément ce peuple si mystérieux était plein de surprise et cette initiative inattendue, presque enfantine, tranchait avec leur environnement macabre. Et l’âme d’un artiste de Dale ne pouvait rester insensible à ces moments de grâce qui venaient illuminer un sombre tableau.

“Le destin nous a réuni et guide nos pas depuis le début de cette bataille. Si celui-ci nous guide vers la voie de droite, alors c’est celle-ci que je suivrais”.


Tout reposait désormais sur le choix de Jutta et surtout de Romo, qui aurait finalement le dernier mot.
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 9 Mai 2022 - 8:32

Suspendu au-dessus du vide, la vie de Jenslav ne tenait littéralement que sur un fil. Les flèches noires de la compagnie de Bard était sculptées dans un bois solide et résistants aux affres du temps mais elles n’avaient clairement pas été conçues pour supporter le poids d’un homme dans un temps aussi prolongé. Il chercha vainement à aggriper une prise sur la falaise en faisant un mouvement de balancier avec ses jambes mais la paroi était trop éloigné de lui.

Il entendit un nouveau craquement et le bois céder de plus en plus. La flèche était désormais plié dans un angle dangereux et menaçait de rompre à tout moment. Il jeta un regard en-dessous de ces pieds et ne put distinguer que la brume qui avait englouti la vallée toute entière. En bas, il ne trouverait qu’un aller simple en enfer. Fort heureusement, ses compagnons avaient remarqué sa situation et ce fut Gurdann, le Ferien, qui décida de prendre les choses en main avec une manoeuvre aussi audacieuse que dangereuse. Se laissant glisser le long du précipice avec pour seul garde-fou, deux piolets qui raclaient la roche; il parvint à revenir à hauteur de l’archer en un temps record. Aidé par Styrbeorn, Jenslav fut tiré d’affaire et accompagné au sommet de la montagne. Ankylosé, Jenslav tomba à genoux et chercha à reprendre son souffle et ses esprits. Il réprima des larmes qui étaient inconsciemment montée jusqu’à ses yeux. Cette fois-ci ce n’était vraiment pas passé loin. Mais il était encore vivant, au moins pour quelques minutes. Quand il raconterait cela à ses filles à son retour à Dale…


Suite à la remarque du Nain qui l’avait sauvé, Jenslav acquiesca avec une expression neutre.

“Vous avez fait preuve d’une grande bravoure pour voler à mon secours et je vous en serai éternellement reconnaissant mais comme l’a bien dit notre compagnon, nous sommes désormais tous liés à la vie et à la mort.”

Il se redressa en époussetant son uniforme et avisa tout le petit groupe qui avait escaladé la falaise sans trop de casse.

Sept compagnons. Sept aventuriers de la coalition. Liés dans la vie comme dans la mort. Et dont le destin des Terres du Milieu dépend.”

Jenslav réajusta son arc en bandoulière et échangea un regard avec Elendüril. Quelques semaines plus tôt, lors de leur rencontre en bordure du campement de l’armée de Gudmund, il avait douté de la loyauté de ce rôdeur solitaire. Et voilà qu’il se retrouvait au côté de l’Arnorien dans ce qui s’annonçait être la mission la plus difficile de sa carrière.

“J’ignore si les officiers de l’Arnor vous ont préparé à ce genre de mission Elendüril. Mais j’ai le sentiment, que vous comme moi, évoluons en un terrain bien inconnu…”
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 2 Mai 2022 - 23:49

Jenslav avisait d’un regard circonspect les chaussures aux crampons métalliques que lui tendaient Romo Coeur d’Acier. Outre le manque d’élégance certain de ces chausses c’était leur utilisation qui le laissait perplexe. Il les prit dans ces mains pour les soupeser tout en dirigeant son regard vers la falaise abrupte qui leur faisait face. Afin de pénétrer dans la montagne, le Capitaine Nain n’avait pas choisi le chemin le plus facile d’accès. Emprunter secrètement une telle voie leur assurerait-il une sécurité relative face aux défenses de Baltog ? Peut-être bien mais rien n’était moins sûr.

Avec un soupir, l’officier Dalite enfila ses crampons et s’approcha de la montagne avec une pioche à la main à la recherche d’une première prise pour démarrer l’éprouvante ascension du Mont Gundabad. Malgré toutes ses années d’expérience, jamais il n’avait imaginé se retrouver un jour à escalader les parois escarpés de la capitale des gobelins au sein d’une mission suicide envoyée par le Roi des Nains. Il n’avait pas vraiment été formé pour cela. Mais il avait accepté la mission. Sans broncher, sans même hésiter. Comme il l’avait toujours fait.

Un petit peu plus haut, certains de ses camarades avaient déjà pris une certaine avance. Lui, progressait bien lentement, s’assurant de la solidité de chacune de ses prises avant de s’aventurer un peu plus vers le sommet de la montagne. Il s’efforçait de maîtriser sa respiration et de récupérer son souffle entre chaque ascension. Ses plus jeunes années de fougueux soldat étaient bien derrière lui et ce qu’il avait gagné en expérience en leadership, il l’avait perdu en vivacité et endurance. L’air vicié qui venait phagocyter ses poumons à chaque inspiration n’arrangeait pas bien les choses. A chaque fois qu’il respirait, il sentait un poids étouffant qui écrasait son thorax. Quelque chose se tramait dans la vallée de Gundabad. Quelque chose de maléfique.

Bientôt ce furent ses muscles qui se firent douloureux, malgré l’aide précieuse que lui fournissait les crampons d’acier; ses biceps et cuisses commençaient à trembler légèrement en raison de la constante contraction tout au long de l'ascension. Ses compagnons Nains et Béornides étaient bâtis de manière plus robuste et leurs impressionante musculatures pouvaient leur permettre de soutenir ce genre d’effort. Quant à Elendüril, son sang de Dunedain devait certainement lui conférer une endurance hors de la moyenne. Mais lui ne bénéficiait pas de ces avantages physiques. Il n’était qu’un homme normal pris dans le tourment de l’Histoire. Un homme et son arc.

Voulant achever son ascension le plus rapidement possible alors que plusieurs membres du groupe avaient déjà atteint les sommets, Jenslav se fit moins précautionneux et planta sa pioche au coin d’une pierre instable. Celle-ci vacilla avant de chuter, laissant le Dalite sans prise. Surpris, il lâcha un cri qu’il réprima après une fraction de seconde afin de ne pas révéler leur position et chuta de plusieurs mètres le long de la paroi. Son dos heurta à plusieurs reprises le flanc de la montagne lui arachant des grognements de douleur sans arrêter sa chute inexorable vers les ténèbres. Décidé à ne pas mourir si bêtement, Jenslav fit parler toute son expérience et retira une flèche de son carquois qu’il vint planter dans un creux de la falaise, stoppant net sa chute avec un bruit sourd. Il entendit son épaule craquer sous le choc et se retrouva ainsi suspendu au-dessus du vide, sa vie ne tenant qu’une fine flèche de noyer qu’il agrippait à une main.

Il prit quelques secondes pour reprendre ses esprits et regarda au-dessus de lui
Il avait perdu une bonne vingtaine de mètres et avec son corps ankylosé l'ascension devenait presque impossible.

Il entendit un autre craquement.

Ce n’était pas son épaule. La flèche qui le maintenait en vie pliait dangereusement sous son poids et son bois élégamment sculpté semblait sur le point de rompre.

La situation était critique et le Dalite jeta un regard désespéré en direction de ses compagnons. Il n’avait plus que quelques minutes avant que sa prise ne se brise et qu’il sombre dans les ténèbres de Gundabad. D’une manière ou d’une autre, les membres du groupe allaient devoir trouver un moyen de l’aider s’ils ne voulaient pas se retrouver à six pour la suite de l’expédition.

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 18 Avr 2022 - 16:31




Avec un grognement, Jenslav resserra son bandage sale autour de son mollet sanguinolent. Par chance, la pointe de la flèche gobeline qui l’avait touché ce matin-là n’avait pas fait de dégâts trop importants mais il s’en était fallu de peu mais la douleur était encore vivace et l’officier devait veiller à ce que la plaie n’infecte pas. En serrant les dents, il versa le fond d’eau de vie qui lui restait dans sa flasque sur sa blessure. La douleur se fit immédiatement ressentir et les larmes montèrent rapidement aux yeux du Dalite qui prit quelques secondes pour reprendre son souffle à mesure que la peine s’estompait. Il se redressa ensuite et d’un pas lent se dirigea vers la sortie de ses quartiers de fortunes. Quelques mois plus tôt, alors que l’armée du Royaume de Dale faisait route vers Therkâ Nâla il logeait  dans les tentes les plus luxueuses de l’armée; mais ici, au coeur de la vallée qui faisait face à Gundabad le confort était une notion qui avait disparu de leur vocabulaire. Une fois dehors, il inspira à pleins poumons l’air vicié de Gundabad et dut réprimer un haut-le-cœur provoqué par l’odeur de soufre et de chair putréfiées qui se dégageaient du cœur de la montagne.  L’archer de Bard toussota légèrement et sentit immédiatement sa cage thoracique le faire souffrir, le choc qu’il avait reçu au début des combats n’avait pas fini de le tourmenter.  Il n’était pas le seul dans ce cas. Il jeta un regard aux alentours et vit lassitude et désespoir dans les yeux de nombreux de ses camarades qui ramassaient chaque soir les dépouilles de leurs frères fauchés par la résistance farouche des défenseurs de la cité. La vallée jouxtant la capitale de Baltog avait été conquise au prix de nombreuses pertes et représentait une victoire importante pour la coalition. Pourtant, quand ils avaient franchi les remparts et investi les lieux en massacrant leurs ennemis submergées, nul n’avait célébré ce succès. En effet, en arrivant face aux immense trois pics rocheux qui surplombait la gorge de leurs ombres menaçantes, tous avaient compris que le plus dur restait à faire. Les gobelins avaient l’avantage du nombre mais avait rapidement cédé sur le rempart extérieur face à la technologie des Nains mais tenir la vallée n’avait jamais été leur objectif principal. Ils n’étaient pas formés pour tenir un siège conventionnel en plein jour. Cependant, repliés dans l’obscurité de la montagne, ils évoluaient désormais en terrain connu qui convenait bien mieux à leurs aptitudes et avaient ainsi réussi à stopper l’invasion à l’entrée de la ville.

Gundabad était plus que jamais menacé. Mais, plus que jamais, Gundabad tenait.


Jenslav saluait d’un signe de la tête les archers Dalite qu’il croisait sur sa route. Il se surprit même à échanger quelques mots avec des guerriers Nains dont la détermination, liée à la dimension presque mystique de leur quête, n’avait pas autant faibli que parmi les rangs humains. D’ailleurs, le lieutenant avait autant de travail à réaliser sur le champ de bataille qu’au-dehors quand il devait motiver ses troupes démoralisées envoyées mourir dans ce bourbier si loin de la maison. Bien qu’ayant suivi une formation militaire, l’âme du peuple de Dale était celle d’artistes chantant la beauté de ce monde; pas de sauvages se délectant du chaos et de la désolation qui régnaient en ce lieu maudit.  Il leur parlait, pendant de longues minutes, écoutant les poèmes qu’ils écrivaient à leur dulcinée qui ne les lirait probablement jamais, prononçant quelques mots rassurants ou encore honorant un brave guerrier dans ces derniers instants.

A vrai dire, lui aussi était épuisé. Parfois démoralisé. Il pensait à sa femme. A ses deux filles. A cette dernière soirée passée à leur côté, où il les avait embrassés un à un avant d’attendre que tous s’endorment pour prendre son paquetage et rallier l’armée du Roi. Les reverrait-il un jour ? Le doute était permis. Mais il le leur avait pourtant promis. Et, toujours, il avait tenu parole.

Néanmoins, lui plus que tout autre, ne pouvait se permettre de flancher. Ses hommes observaient leur chef à la recherche  de ce  souffle du courage qu’ils avaient perdu. S’il perdait pied, il emmenait avec lui tout son régiment. Il était déjà assez ardue de se faire à l’idée de sa propre mort, assumer celles des autres était un fardeau qu’il ne pouvait pas porter.

Après de longues minutes de marche il atteignit la tente du Roi Thorik. Les soldats Nains qui en gardaient l’entrée s’écartèrent aussitôt avec diligence. Mal à l’aise face à tous ces honneurs, il entra d’un pas hésitant dans la pièce où se trouvait déjà une dizaine de guerriers. Les plus braves parmi les  braves selon la formulation de Thorik.


L’archer Dalite vint instinctivement se placer au côté d’Elendüril qu’il avait immédiatement reconnu. Le rôdeur Dunadan avait fait preuve d’une résilience exemplaire depuis son ralliement à la coalition malgré les difficultés  et l’éloignement avec son peuple. Il n’était pas surprenant qu’il se retrouve également ici. Daramir, l’éclaireur d’Erebor dont il avait croisé al route était également ici. Il le salua silencieusement et recentra son attention sur le monarque qui expliquait la raison de leur venue.

Face à la perspective d’un siège long et éprouvant que tous voulaient éviter, Thorik avait un plan. Hasardeux, certe, mais il avait le mérite d’exister. Les Nains avaient, au fil des millénaires, construit des myriades de galeries et de cavités dont seuls eux avaient connaissance et au sein desquels tout autre individu se perdrait à jamais. Exploiter ses galeries ancestrales était une bonne idée mais les gobelins avaient colonisé la montagne depuis si longtemps. Nul ne pouvait affirmer que la carte qu’il suivrait était encore valide  ou que ces voies seraient sûres.

La formulation de Thorik lui revint une nouvelle fois.

Les plus braves parmi les braves.

C’était bien le minimum dont ils avaient besoin pour foncer vers les Ténèbres et la Mort.

Leur commandant attitré, un officier de la Moria, affichait une détermination sans failles et une réelle conviction que ce plan était le bon mais se sentit obligé de préciser que nul ne savait ce qui pouvait bien se cacher dans les profondeurs de la montagne. Là-bas, il était possible que les gobelins ne représentent que le cadet de leur souci. Les Nains de la Moria ne le savaient que trop bien…

Mais il ne pouvait pas flancher.

Jenslav brandit son arc et fit un pas en avant.

“Maître Coeur d’Acier. Mon arc sera le vôtre et à travers moi, ce sont tous les archers de Bard qui se joignent à votre entreprise.”
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 3 Avr 2022 - 23:28

23 Octobre 301 - Quatrième  Âge

Le Fer est Rouge : Du destin d’un peuple dépend celui de tant d’autres






La tente du Roi du Dale était étrangement silencieuse. Les longues soirées de banquet qui voyaient les plats défiler au rythme des cithares avaient brusquement cédés leur place à des longues nuits de veille durant lesquels les archers de Bard sentaient l’heure fatidique approcher inexorablement. Gundabad était désormais proche. Les guerriers de Dale ne manquaient ni de courage ni de talent, les plus expérimentés d’entre avaient défendu leur patrie des incursions de gobelins tandis que les plus jeunes avaient enfin l’occasion de montrer toute leur valeur. Pourtant la bataille qu’ils venaient provoquer ne ressemblait à aucune autre. Dans les méandres de la ruche de Baltog, ils évolueraient loin de leurs repères. Il n’y aurait ni tourelles d’archers ni ruelles pittoresques qu’ils connaissaient parfaitement. Seul l’inconnu et les ténèbres. L’heure n’était plus à la fête.

Affalé sur son siège royal, coupe de vin rouge à la main, épuisé par de longues semaines de voyage alors que la bataille n’avait pas encore commencé, le Roi Gudmund semblait circonspect. Face à ses plus proches fidèles, il se décida enfin à partager ce qui pesait sur son âme.

“Milles hommes! Milles braves qui sont venus depuis Dale pour mener cette bataille! Et qu’avons nous trouvé ici? Une armée épuisée par des mois d’affrontements! Erebor et la Moria sont venus en nombre, certes, mais leurs guerriers sont usés jusqu’à la moelle. Et à part ça ? Qu’est ce qu’on a pour affronter Baltog? Quelques Nains exotiques venus de ça et là de manière éparse. Des guerriers de Lacville! Ah! Quelle blague! Que serait Lacville sans notre protection?  Quelques cul-terreux vivant sur le prestige d’un illustre ancêtre probablement fantasmé dans ce vieux conte pour enfants de Sacquet… Ah et puis j’oubliais! Deux centaines de fantassins rohirrim! Des fantassins au Rohan!  Mais le pire dans tout cela c’est l’attitude de mon gendre qui se terre derrière ses murs… L’armée d’Arnor pourrait changer le cours de l’Histoire… Ma fille aurait-elle épousé un couard?
-Il y a bien ces deux rôdeurs venus du Royaume du Nord.
Répondit Thorvald d’un ton hésitant.
-Ils ont bien du cran. Mais combien de temps tiendront-ils face à la fureur de Baltog? Combien de temps nous tiendrons? Il doit y avoir des centaines de milliers de gobelins qui nous attendent là-bas, que dis-je ? Des millions…”

Une voix déterminée et audacieuse s'éleva alors de la petite assistance et  coupa le monarque enivré dans son monologue désespéré.

“Millions ou milliards nous vaincrons votre Majesté. Avec tout mon respect, aucun de vos hommes n’ont répondu à votre appel pour baisser les bras une fois devant les murs de Gundabad. L’avenir des Terres du Milieu dépend, une fois de plus, du courage des archers de Bard. Quand la fureur de Smaug menaçait notre continent, nous n’avons pas failli. Face à la cruauté de Baltog, nous ne faillirons pas non plus.”


Face à la tirade enflammée et pleine d’espoir du jeune officier, Gudmund échangea un regard satisfait avec Thorvald, son neveu. Le Roi, qui ne semblait plus du tout aviné, se redressa. Toute trace de désespoir avait disparu de son visage. Son petit théâtre feintant le désespoir avait fait son effet et comme prévu lui avait permis de repérer le plus brave parmi les braves au sein de son cercle d’officiers.

“Lieutenant Jenslav… Vos paroles sont justes et votre coeur est pur. C’est grâce au courage d’hommes que vous que nous rentrerons vers nos femmes et nos enfants avec la tête de Baltog sur un pic. Jenslav… je dois vous présenter quelqu’un… Un Nain… Au coeur d’Acier.”
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Mar 2022 - 21:23
L’assemblée observait silencieusement, presque religieusement, la mise à mort qui se jouait sous leurs yeux. Ce rôdeur d’Arnor, à l’armure paré de fourrure et aux traits nobles des Dunedains avaient été mis à l’épreuve par leur Roi. Un gage de loyauté, une preuve de son engagement total à leur cause.  Le peuple de Dale n’était ni belliqueux ni sanguinaires. Ils étaient avant tout des artistes qui vivaient au rythme de la musique et qui aspiraient à se concentrer sur le Beau qui se trouvait dans ce bas monde. Malheureusement leur histoire en avait décidé autrement. Des années de désolation, un dragon millénaire et de longues décennies passées à guerroyer face aux gobelins avaient profondément changé ce paisible royaume. Les cithares avaient été troqués par des arcs et les muses s’étaient muées en défenseurs de leur liberté. Ils avaient toujours combattu pour leur survie. Aujourd’hui ils volaient au secours de leurs alliés mais la donne n’avait que peu changé. Tous savaient qu’au coeur de la montagne, si les forces de Thorik échouaient, le courroux de Baltog s’étendrait jusqu’à eux. En revanche, si Gundabad tombait, le royaume de Dale pourrait envisager une longue période de paix et de coopération avec leurs voisins. La défaite n’était pas une option. Pour cet homme venu de l’Arnor, l’enjeu était peut-être moindre. Son royaume n’était pas en danger, une défaite de Thorik ne menaçait nullement la sécurité de Fornost ou d’Annuminas. Cette exécution était donc clairement un test aux yeux de tout un peuple.

Elendüril eut un moment d’hésitation mais il finit par prendre à deux mains la lame du Roi. Rares étaient ceux qui pouvaient se targuer d’avoir manié l’épée royal, y compris parmi les Dalites les plus influents. Etait-ce là une marque de confiance de la part du monarque?

La foule suivit du regard cet étranger qui s’approchait du condamné qui continuait à implorer pour sa vie. Mais la décision de l’Arnorien avait été prise. Ce dernier leva haut la lame scintillante avant de l’abattre sur le pauvre hère. Le coup fut brutal et imprécis. Le sang gicla sur le visage du bourreau mais l’homme était encore en vie, secoué par des spasmes et hurlements. Elendüril dut s’y reprendre à deux fois pour faire cesser les cris  dans un déferlement de violence qui annonçait ce de quoi leur quotidien serait fait pour les prochains jours. Le corps sans vie du condamné et l’écho de ses sanglots qui résonnaient encore dans tous les esprits étaient là pour leur rappeler qu’ils ne se  battaient pas seulement contre des monstres verts sans conscience.

Sans un mot de plus, Elendüril laisse l’épée choir sur le sol ensanglanté et quitta la scène macabre. Le Roi Gudmund se pencha pour ramasser lui-même son épée qu’il nettoya rapidement avec un torchon.

“Bien. Justice a donc été rendue. La soirée est finie. Regagnez vos quartiers. Nous partons demain à l’aube et nous ne nous arrêterons plus jusqu’à que nous ayons gagné notre destination.”


#Gudmund

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Le petit groupe de guerriers Nains qui avaient assisté à l’exécution de l’espion de Baltog s’éloignaient lentement de la tente royale pour regagner la leur qui se situait en périphérie du campement. Gröm semblait pensif.

“J’ai longtemps pensé que cette guerre était la nôtre. Que la reconquête de nos terres sacrées ne pouvait se faire qu’avec les coups  de hache des fils  de Durin. Mais ces hommes de Dale semblent animés d’un courage et d’une ferveur dont certains de nos frères devraient s’inspirer. Face aux troupes de Baltog, ils ne seront pas de trop. Des Dalites et des Béornides pour libérer Gundabad… qui l’aurait cru… Et vous Maître Daramir? Qu’en pensez-vous?”

Les Naugrim conversèrent longuement jusque tard dans la nuit. Leur soirée se prolongea autour d’un feu que Narvi avait allumé. Ils fumèrent et chantèrent pendant de longues heures afin de célébrer leur départ vers la dernière étape de leur périple. Ils s’imaginaient ce qui les attendaient là-bas et de quelle manière ils pouvaient prouver leur valeur sur le champ de bataille. Une bataille qui ne serait pas comme les autres. Des générations de Nains les regardaient depuis les Cavernes de Mandos: ils s’apprêtaient à changer le destin de tout leur peuple.

“Quand nous nous retrouverons au pied des sombres murailles? Sur quelle arme allez-vous faire reposer vos espoirs de survie de Daramir? La Hache, la masse, peut-être l’arbalète?”


#Gröm

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Reclus dans sa tente, plongé dans ses sombres pensées et la portée de son acte. Elendüril n’entendit pas la silhouette qui s’était approché de lui dans la pénombre. Ce ne fut que quand il fut interpellé verbalement qu’il releva la tête.

“Vous avez fait preuve d’un grand courage Elendüril fils d’Elenwäe. Des hommes parmi les plus endurcis de la troupe ont détourné le regard et n'auraient jamais pu faire ce que vous avez fait. Notre roi est sévère mais juste. Grâce à lui, vous avez gagné l’estime de tout un peuple.”

L’officier de la compagnie de Bard tendit alors son avant-bras en direction de l’Arnorien.

“Ce sera un honneur de combattre à vos côtés.”


#Jenslav


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Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! Therka11
#TherkaNala



Le signal du départ fut donné aux premières lueurs du joueurs à grands sons de trompettes. En moins de de deux heures, le campement fut levé et l’armée de Dale se remit en marche vers l’Ouest. Les éclaireurs Naugrim qui connaissaient ces régions montagneuses ouvraient la voie avec l'avant-garde Dalite formée par les archers de Bard. Au bout de longues heures passées sur les routes qui jalonnaient le pied des montagnes, ils débouchèrent finalement sur une large vallée verdoyante, encerclée par de hautes montagnes aux cimes enneigées. Tout au fond, creusé dans la montagne, se dressait la majestueuse porte d’une forteresse.

“Therkâ Nâla, la Résiliente “
commenta Gröm avec un sourire.

Sur décision du Roi Gudmund, l’armée de Dale établit son campement dans la vallée, au pied de la forteresse naine. Le sombre intérieur de la montagne  n’était pas l’endroit idéal pour accueillir ses troupes. Gröm Oeil-de-l’Aigle et les éclaireurs Nains s’empressèrent, quant à eux, de rejoindre l’intérieur de la cité qui avait été le théâtre d’une victoire déterminante de la coalition quelques mois plus tôt. Ici, ils pourraient retrouver les leurs et se préparer à l’affrontement final. Alors qu’ils franchissaient les imposantes portes de pierre, Gröm se tourna vers Daramir.

“Peu importe l’arme que vous utiliserez lors de la bataille. Je vous veux à mes côtés quand nous arriverons au pied de Gundabad,  Maître Daramir. Ensemble nous reprendrons ce qui nous appartient de droit.”

De son côté, Elendüril, qui n’appartenait officiellement à aucune faction et qui ne représentait personne d’autre que lui-même, avait l’embarras du choix. Un choix que le lieutenant Jenslav s’empressa de lui présenter:

“C’est ici que nos chemins pourraient se séparer. A moins que vous n’en décidiez autrement. Vous pouvez entrer dans la forteresse et rallier les compagnies naines dans ces sombres cavernes. Mais si vous voulez rester avec nous et combattre avec les archers de Bard, ce serait un honneur.”



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Plus loin, le roi Gudmund retrouva son neveu, Thorvald, capitaine de la compagnie de Bard qui avait joué un rôle déterminant lors de la victoire des Nains à Therkâ Nâla. Une fois les salutations faites, le jeune officier l’informa des derniers développements.

“Les dernières troupes de la coalition naine devraient arriver dans les prochains jours. Le Roi Thorik veut que nous allions vite afin de ne pas laisser à Baltog le temps de se préparer. Il s’excuse de ne pas pouvoir vous accueillir personnellement cet après-midi mais vous convie au conseil de guerre qui aura lieu ce soir.”

Le monarque Dalite acquiesça d’un signe de tête avant de balayer les environs du regard. Dalites, Béornides, Nains de tous les horizons. Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de Thorik. Mais cela serait-il suffisant face à la fureur de Baltog?

#Thorvald


La suite ici: Le Fer est enfin rouge
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 11 Mai 2021 - 16:14


“La Garde de Fornost dîtes-vous…”

Si Jenslav aurait pu sauter sur son interlocuteur pour lui faire avaler sa langue, il n’aurait pas hésité bien longtemps. Mais les galons qu’il portait le plaçait en exemple pour ses hommes et le peuple de Dale tout entier et ce n’était certainement pas l’image d’un officier brutal et inutilement violent avec ses alliés qu’il voulait faire circuler. Les hommes du Rhovanion étaient aussi capables de raffinement et de dignité.  Les sujets du Roi Gudmund s’évertuaient à le prouver depuis de longs siècles en ayant développé une civilisation basée sur l’art et l’esthétique. Les explications du rôdeur, cependant, eurent le mérite de satisfaire le Bardide et de lever certaines des suspicions qu’il nourrissait à l’égard de cet étranger. De plus la mention du corps d’élite de l’Arnor apaisa l’esprit bouillonnant de l’archer, les rôdeurs du Nord n’étaient pas réputés pour leur délicatesse mais ils étaient des guerriers loyaux au cœur bon. Il décida donc de passer outre l’insolence de ce dernier pour cette fois -ci et le conduisit jusqu’au cœur du campement, là où la crème de l’armée de Dale avait installé ses quartiers. Il pointa du doigt une large tente rectangulaire richement décorée de nombreux ornements dorés.


“C’est ici que dorment les archers Bardides. Nombreux d’entre eux ont quitté les rangs pour partir en avant prêter main forte aux Nains. Vous ne devriez avoir aucun mal à trouver une couche disponible. Vous pourrez vous y installer jusqu’au départ.”



L’endroit avait été soigneusement aménagée pour les dizaines de soldats d’élite qui y résidaient. Des lits avaient été alignés en arc de cercle autour du centre de la pièce qui servait à la fois de réfectoire et de lieu de détente pour les soldats éprouvés par le long voyage qu’ils avaient entrepris depuis leur ville natale. Un des archers indiqua à Elendüril un lit qui se trouvait en bout de fil et ce dernier put y déposer ses effets et soulager ses membres meurtris tout en réfléchissant à son avenir.

Pour la première fois depuis bien longtemps il était à nouveau entouré de soldats humains, bien que ceux-ci aient la vie plus courte et aucun lien avec la glorieuse noblesse des Numénoréens. Pourtant, si loin de son Arnor natal, il s’apprêtait à plonger dans une guerre qui n’était pas sienne.

Mais les Dalites ne lui accordèrent pas plus que quelques heures de repos. Vers la fin de l’après-midi, Jenslav vint à sa rencontre à l’intérieur de la tente. Se passant de toute formule de politesse, il déclara simplement d’un ton solennel:

“Le Roi vous demande.”




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Les trois Nains qui venaient d’arriver dans le camp remercièrent chaleureusement leur nouvel hôte autour du feu.

“Ah! Quel plaisir! Cela fait des semaines que je n’avais pas vu l’ombre d’un repas chaud” S’exclama alors Dromli en ingurgitant son bol de ragoût d’une seule traite.


Narvi leva les yeux au ciel d’un air exaspéré.

“Si tu dépensais un peu moins d’énergie en te plaignant sans arrêt, tu ne finirais peut-être pas si affamé après chaque mission. Il fallait bien te douter que tu n’aurais pas que des banquets en devenant éclaireur d’Erebor.”

La remarque du Nain arracha un rire bruyant à Gröm. Les deux soldats qu’il avait pris sous son aile depuis de longues années avaient leurs nombreux défauts mais pour rien au monde ne les auraient changés. Le capitaine les avait formés depuis de nombreuses années et connaissaient parfaitement toutes leurs qualités comme défauts. Chaque membre de l’escouade se faisait confiance et pouvait compter l’un sur l’autre. Là était la principale raison qui avait fait d’eux l’une des patrouilles de reconnaissance les plus efficaces de la coalition.

Gröm Œil-de-l ’Aigle planta sa dague dans son gigantesque quartier de viande et trancha d’un geste sec et expert dans la fibre musculaire. Après avoir découpé son gigot, il fit tournoyer sa dague sanguinolente entre ses larges doigts et en présenta le pommeau à Daramir.


“Votre hache vous a sauvé et vous sauvera encore. Mais cette petite lame pourrait se révéler bien plus utile que vous ne le pensez au cœur de l’action. Faites-en bon usage maître Daramir.”

Il s’attaqua ensuite à son assiette avec appétit avant de reprendre la parole tout en mâchant vigoureusement.

“Ce qui est certain c’est que les Dalites savent recevoir leurs alliés. Mais l’accueil que nos frères leur réservent sera sans pareil. Tous les braves se joignant à la cause méritent les plus grands honneurs du peuple d’Aulë.”

Le capitaine leva alors sa flasque de miruvor et fut imité par ses frères d’armes qui firent de même avec leur chope d’hydromel.

“Aux braves! Et à la victoire au pied de Gundabad.”

“Aux braves!”
répétèrent Narvi et Dromli en chœur.


L’après-midi s’était longuement prolongée pour les Nains postés en bordure de camp et qui admiraient désormais l’horizon barré par la cime des montagnes ancestrales des fils de Durin. Il y eut des chants, des prières et de nombreuses discussions animées. La compagnie des Dalites n’étaient pas désagréables mais retrouver de véritables frères d’armes étaient sans nul doute une vraie bouffée d’air frais pour Daramir qui n’en avaient pas vu le bout de la barbe depuis de longues semaines. Assis près du feu, Gröm tirait sur sa longue pipe ouvragée; laissant la fumée entourait son visage balafré d’un halo de mystère. De sa voix grave et sereine, il contait à ses camarades les grandes histoires de leur peuple.

“Gundabad n’est pas la seule cité sacrée des Nains à avoir sombré dans le chaos… Non….

Dans les tous premiers temps, quand les Sept Pères foulaient encore ces terres, avaient été fondées les grandes forteresses du Nord. Parmi elles, la plus prestigieuse brillait de par sa splendeur mais aussi la noblesse des cœurs des braves qui la peuplaient.”

Une nouvelle volute s’éleva dans les airs et Gröm ajouta dans un souffle.

“Gabilgathol…”


Tous les autres Naugrim étaient désormais silencieux, absorbés par le récit de leur supérieur hiérarchique.

“Les Khazâd de Gabilgathol maîtrisaient des arts et des compétences qui nous dépassent. Leurs forges renfermaient des métaux et des outils dont nous ne pouvons pas même soupçonner l’existence. Et leur roi, Azaghâl, faisait partie des grands héros de ce monde. Détenteur du Heaume du Dragon, il mena les siens à la grande bataille de leur temps. Là où les forces sombres d’Aznang, que son nom soit maudit, s’étaient regroupées pour plonger le monde dans les ténèbres. Cette bataille, les elfes l’appellent celle des Larmes Innombrables, mais nos textes y font référence comme la bataille d’Ursu-Latâs. Les Larmes de Feu. Khatzân, Hommes et Khazâd s’unirent face aux forces du Mal. Mais nul ne pouvait se dresser face aux cracheurs de feu menés par le dragon Glaurung. Nul sauf Azaghâl et sa suite. Les Nains de Gabilgathol avaient forgé des masques aux capacités extraordinaires capables de résister aux plus grands des maléfices et d’effrayer jusqu’aux plus gigantesques des monstres de ce monde.

Ce groupe de héros, Id Ursu-Gabilgathol, ont donné leur vie pour repousser les Dragons et le sacrifice d’Azaghâl aura permis de sauver Arda des flammes du chaos. Sa mort est pleurée par tous les fils d’Aulë et son oraison chantée par tous les Khazâd.

Cette histoire est vieille de plusieurs millénaires mais c’est du même courage que ceux d’Id-Ursu-Gabilgathol dont nous auront tous besoin quand l’heure viendra de reprendre Gundabad.”

Alors qu’il finissait son récit et que chaque Nain prenait le temps de mesurer les paroles du vétéran, une silhouette svelte s’approcha du petit cercle d’éclaireurs nains. Le soldat de Dale s’adressa à Gröm qu’il identifia comme l’officier en charge du petit groupe.

“Maîtres Nains. Le Roi Gudmund vous demande.”




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Sans plus attendre les Naugrim se mirent sur pied et traversèrent au pas de course une bonne partie du campement jusqu’aux quartiers royaux qui avaient été placés au cœur de l’armée, au sein d’un prodigieux chapiteau dont le confort intérieur était assez inhabituel pour un camp militaire. Décidément, les hommes de Dale savaient vivre. Elendüril se trouvait également là, attendant qu’on le laisse enfin entrer à l’intérieur.  Des gardes postés à l’entrée vinrent alors à leur rencontre et les inspectèrent rapidement sans toutefois se saisir de leurs armes. Les instructions du monarque avaient été très claires. On redressa ensuite les battants de la large tente pour les laisser pénétrer.

L’intérieur était aussi luxueux que l’extérieur pouvait le laisser présager. Le sol avait été recouvert de nombreuses tapisseries de couleur grenat, si bien que les résidents n’avaient pas à fouler la poussière et la rugueuse terre sur laquelle on avait érigé le campement. De nombreuses tables de bois que l’on avait transportées depuis le palais étaient disposés en rectangle. Dessus, on avait posé des coupes de fruits et des plateaux de victuailles en tout genre. Malgré l’urgence de la guerre , les Dalites avaient bien veillé à ce que l’approvisionnement de l’armée principale soit continuellement assuré. Pour éclairer la large pièce, on avait même accroché un chandelier à la structure de la tente, les nombreuses bougies éclairant le visage éprouvé de l’homme assis sur le fauteuil de velours qui trônait en plein centre.



De son inénarrable regard sévère, le Roi Gudmund toisait ses invités. L’homme était grand, d’allure noble et portait une barbe grisonnante soigneusement taillée. Il était vêtu de sa reluisante armure dorée surmontée d’une longue cape rouge qui lui descendait jusqu’aux chevilles. Enfin, sa large tête était surmontée d’une couronne en or sobre et élégante qui ne laissait aucune place au doute sur l’importance de l’homme qui se tenait face à eux.

“Maîtres Nains, Maître Dunedain! Soyez les bienvenus.”

Les invités remercièrent leur hôte d’un signe de tête poli. Le monarque se leva et s’approcha du petit groupe d’étrangers qu’il dévisagea pendant de longues secondes.

“Quelle nouvelle portez-vous au nom de mon ami Thorik, Roi des Nains? “


Gröm, en qualité d’officier, fit un pas en avant et répondit à Gudmund.

“De Thorik bien peu votre majesté si ce n’est qu’il se réjouit de votre arrivée prochaine. Vos arcs ne seront assurément pas de trop. Cependant, et sauf votre respect, il ne faut pas traîner en route.”

Gudmund fronça les sourcils.

“Que voulez-vous dire?
-Pas plus tard qu’hier, nous avons croisé la route de l’ennemi sur le versant est de la montagne. Des régiments de Gobelinville qui faisaient route en direction du Nord à la faveur de la nuit. Peaux-Vertes, Wargs, Olog-Hai… Baltog a fait appel à tous ses alliés pour renforcer ses défenses.”


Perplexe, le Roi se passa les doigts dans sa barbiche.

"Gobelinville envoie donc de nouvelles troupes? Voici un élément que nous n’avions pas prévu… A combien estimez-vous leurs forces Capitaine?
-Il faisait sombre et il est difficile de donner un chiffre exact mais ils remplissaient la vallée entière. Je dirais plusieurs milliers, si ce n’est des dizaines des milliers…”

Un long silence suivit l’estimation de Gröm. Si vraiment un tel contingent ennemi se joignait aux forces ennemies déjà plus nombreuses, la bataille s’annonçait grandement compliqué. Les Dalites étaient venus en nombre apporter leur soutien à la coalition des Nains mais leur apport restait relativement limité par rapport aux nombres de gobelins qui rejoignaient les troupes de Baltog.

“Et vous Maître Daramir? Avez-vous repéré le moindre mouvement suspect dans cette région durant vos missions de repérage?”


Après avoir laissé à l’éclaireur le temps de répondre en détail, Gudmund dirigea son regard vers Elendüril qui était resté bien silencieux depuis son entrée.

“Quant à vous, dîtes-moi, Elendüril fils de Elenwäe…”


Visiblement le capitaine Jenslav avait parfaitement renseigné son souverain sur l’identité du nouvel arrivant.

“Un rôdeur parti sur les traces d’un régiment disparu dans le Rhudaur...Je vois…Alors oui, dîtes-moi...Qu’est-il arrivé à Forlong Neldoreth, Tribun du Royaume d’Arnor ?”


De toute évidence, le Roi de Dale en savait long sur les affaires du Royaume du Nord.
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 13 Avr 2021 - 15:43


Malgré le fait qu’ils s’agissaient d’alliés naturels, une réelle tension régnait entre les deux groupes qui s’étaient rencontrés sur le flanc de la montagne. La présence de cette arrogant Dunedain en particulier semblait déplaire au capitaine Jenslav qui n’apprécia que modérément le ton sur lequel l’étranger lui avait répondu.

“Surveillez votre langue Arnorien!”
rétorqua-t-il d’un ton cassant. “Vous n’êtes pas ici dans l’un de vos fiefs! Repartez-y donc si vous n’êtes venu ici que pour déverser votre suffisance! Vous ne serez pas regretté.”

Gröm s’avança alors et se plaça entre l’officier de Dale et le rôdeur du Nord. Le Nain bomba le torse et même s’il était bien plus petit que ses interlocuteurs, il dégageait un véritable sentiment de puissance et faisait preuve d’une réelle prestance. Il était un guerrier respecté parmi ses pairs et cela se ressentait aisément.

“Baissez votre arc Capitaine! Cet homme fait désormais partie de l’armée du Roi sous la Montagne et nulle offense à son égard ne sera tolérée par les éclaireurs d’Erebor.”

Un silence pesant s’installa alors pendant de bien longues secondes, Jenslav adressant un regard noir à Elendüril. De toute évidence la présence de l’Arnorien ne lui plaisait guère mais il ne pouvait pas vraiment passer outre les alliances qui liaient son peuple à celui de Thorik. Si vraiment ce rôdeur bénéficiait de la protection des Naugrim, alors il faudrait le compter dans l’équation. Le Bardide détourna finalement son regard et déclara d’un ton plat dénué de toute émotions:

“Bien… notre campement se trouve à quelques minutes de marche, de l’autre côté de la colline. Vous y trouverez un toit et le couvert…”

Le groupe nouvellement constitué ne perdit pas une seconde et se remit en marche vers l’armée de Dale qui s’était installé dans la vallée adjacente. Jenslav n’arrêta pourtant pas de tarauder Elendüril et ses compagnons de questions; il ne comptait pas revenir bredouille de sa patrouille.

“On nous a signalé la présence de troupes gobeline dans la région. Avez-vous croisé la moindre chose suspecte ces derniers jours?”


Dans un même temps, Gröm s’approcha de Daramir qu’il salua selon la tradition en vigueur dans le corps des éclaireurs d’Erebor.

“Kharmê!* Quelles nouvelles portez-vous de l’armée du Roi et de Therka Nala ? “

Gröm et ses comparses avaient quitté l’armée coalisée depuis de longues semaines en quête d’informations au sommet des montagnes, bien avant que Daramir ne parte à la rencontre des troupes de Dale pour donner suite à la victoire défensive de Therka Nala. Le petit groupe d’éclaireurs avaient dû manquer beaucoup d’évènements dignes de leur intérêt.


*Kharmê: Mon frère

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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag jenslav sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 31 Mar 2021 - 12:44

Le jour se levait à peine sur les flancs des Monts Brumeux, illuminant les cimes enneigées et amenant un peu de chaleur au sein des vallées balayées par un vent froid du Nord durant les heures d’obscurité.  Le soleil n’était pas encore visible que déjà le campement fourmillait d’activités. Des centaines, voire des milliers de tentes de couleur dorée avait été installées au sein du vallon. L’endroit était un campement militaire mais le soin particulier avec lequel il avait été monté, agencé de façon précise et ornée de splendides tentures, montrait que les personnes qui y résidaient étaient avant tout un peuple d’esthètes. En effet, s’ils produisaient d’excellents guerriers, les Dalites étaient avant tout réputés comme faisant partie des plus grands artistes des Terres du Milieu. Et d’une certaine manière, le capitaine Jenslav en était un lui aussi, pour peu que l’on considérât la guerre comme un art. Officier des Archers de Bard, il avait pris le commandement de cette unité d’élite suite au départ à l’avant de Thorvald et des meilleurs éléments; ces derniers avaient pris les devants pour porter secours aux troupes du Roi Thorik mal en point à Therka Nala, laissant derrière eux le gros de l’armée de Dale qui faisaient route plus lentement vers la coalition. Plus d’une centaine de soldats avaient suivi le neveu du Roi dans la bataille, et Jenslav commandait à présent les quelques dizaines d’archers de Bard restés avec le gros de l’armée.

Cependant, ce matin-là, ce n’était pas un membre de l’unité qu’il cherchait à travers le campement. Il passa de longues minutes à traverser le camp, de tente en tente. Il finit par trouver la personne qu’il recherchait en bordure du camp, plus au nord, face aux plus hauts sommets des montagnes. C’était en dessous de ces roches sombres et glacées que des milliers de Naugrim, humains et Béornides mourraient chaque jour pour grapiller quelques mètres sur les défenses sournoises des gobelins.

Jenslav héla la courte silhouette qui lui tournait le dos.

“Maître Nain!”


L’intéressé fit volte-face, un air méfiant sur son visage. Au cours des longs siècles passés dans les profondeurs hantées de la Terre, les fils d’Aulë n’avait survécu que grâce à leur extrême ténacité et il n’était pas surprenant de les voir aussi tendus, en particulier aujourd’hui alors qu’une des pages les plus importantes de leur longue histoire était en train de s’écrire. Pour le meilleur ou pour le pire.

“Maître Daramir? C’est bien cela?”
Demanda Jenslav qui ne voyait pas bien qui il pouvait être d’autre.

Il y avait bien peu de nains dans le campement et celui-ci correspondait parfaitement à la description qu’on lui avait faite des éclaireurs d’Erebor. Plusieurs de ces derniers avaient fait la jonction avec les troupes du Roi Gudmund, leur servant à la fois de relais d’informations et de guide à travers les montagnes et souterrains de la région.

L’archer arriva au niveau du Nain. Il le dominait nettement de sa hauteur mais l’éclaireur semblait bien plus large que l’humain, ses épaules puissantes et larges mains pouvant potentiellement broyer la nuque d’un orc. Jenslav avait entendu beaucoup de choses sur les méthodes de combat de leurs alliés, et celles-ci différaient quelque peu de ce qui pouvait se pratiquer à Dale.

“Magnifique, n’est-ce pas?
” commenta le capitaine en s’attardant sur le spectacle du soleil levant à travers la cime des montagnes.

Les deux guerriers restèrent ainsi un long moment silencieux, admirant le majestueux spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Puis, Jenslav reporta son attention sur son interlocuteur.

“Maître Daramir; nos éclaireurs nous ont signalé du mouvement de l’autre côté de la vallée. On en ignore encore la nature exacte mais l’état-major insiste pour que nous y jetions un coup d’œil. Mes hommes se tiennent prêt mais nous aurions besoin d’un guide pour nous aventurer dans la brume de ces montagnes. Et qui connaît mieux cet endroit qu’un éclaireur d’Erebor?”


Les sbires du Roi Baltog et les crapules de Gobelinville connaissaient peut-être aussi bien cet endroit mais là n’était pas une compagnie que les Bardides désiraient avoir.

Le Nain prit quelques minutes pour s’armer et s’équiper et suivit le Dalite jusqu’à l’extrémité est du Campement, où les attendaient déjà six archers vêtus de longues tuniques safran et de casques fourrées.  

“En route!” ordonna Jenslav en prenant les devants.

La patrouille se mit en marche et se mit à gravir une colline. Selon leurs informations; les mouvements suspects avaient été entendus à quelques lieux de là, vers l’Est. Leur mission n’était pas d’engager le combat mais bien de s’assurer que la voie était livre pour éviter toute mauvaise surprise à l’armée Dalite qui se remettrait bientôt en marche vers les forteresses naines.

“Maître Daramir; connaissez-vous une voie plus rapide pour traverser ce sommet? Il nous faut atteindre l’autre côté avant midi?”


L’éclaireur prit donc les devants et les archers de Bard suivirent comme un seul homme les directives du Naugrim. Evoluer sur les flancs escarpés des Monts Brumeux ne faisaient pas partie de leur formation et la présence d’un éclaireur d’Erebor avec eux leur facilitaient bien des choses. Alors qu’ils progressaient péniblement, Jenslav accéléra la cadence pour se placer au côté de leur guide.

“Dîtes-moi Maître Nain; vous qui avez déjà participé aux affrontements de cette reconquête… A quoi mes hommes devront-ils s’attendre une fois que nous aurons rallié la coalition? Certains disent que les défenseurs de Gundabad sont malins et nombreux. Pensez-vous la victoire possible? Qu’a donc motivé les vôtre à se lancer dans cette ambitieuse entreprise?”


Mais alors que Daramir lui répondait le plus clairement possible, la petite patrouille fut alertée par des bruits en contrebas. D’un geste, l’officier fit signe à ses hommes de se mettre à couvert et se réfugia à son tour derrière une grosse roche, au côté de Daramir. Il échangea un regard avec ce dernier, tous deux essayant de déterminer la nature de ces intrus. Il y avait des pas lourds, des tintements métalliques, des éclats de voix… Les éclaireurs de Baltog, se seraient-ils aventurés aussi loin? Heureusement, ils ne les avaient pas repérés.

Ils rapprochaient.

Jenslav leva trois doigts en l’air, visibles pour tous ces hommes.

Il en baissa un premier.

Il inspira fortement

Il en baissa un second.

Il expira en silence.

Il baissa son dernier doigt et après une dernière inspiration; il sortit subitement de sa cachette en bandant son arc en direction des étrangers. Il fut rapidement imité par ces hommes.

“Plus un geste!”
cria-t-il en observant le petit groupe atypique qui lui faisait face.

Ils ne s’agissaient ni d’orcs ni de gobelins. L’archer se détendit légèrement mais ne baissa pas son arc pointé en direction de trois Nains et d’un homme visiblement surpris par l’arrivée impromptue de cette patrouille. Les traits de l’humain n’étaient pas ceux du pays de Dale. Il n’en avait ni les vêtements brodés ni le teint caractéristique. Il n’avait pas non plus les cheveux blonds et crépus des rohirrim qui avaient également rejoins l’effort de guerre. Non, cette longue chevelure sombre et lisse, ces traits fins, ces yeux bruns. Cet homme était d’une ascendance bien peu commune en ces terres.

Le Nain, qui semblait diriger le petit groupe ainsi interpellé, ne fit pas un seul mouvement pour baisser sa hache et se contenta de grogner.

“Ah les Dalites! Eh bien ce n’est pas trop tôt! Cela fait des semaines qu’on est parti à votre recherche! Je suis Gröm Tête-de-Fer, éclaireur d’Erebor et nous avons été envoyé par notre Roi à votre rencontre pour vous guider jusqu’à la coalition”


Il posa alors son regard sur Daramir.

"Visiblement, il y en a qui vous ont trouvé avant nous…”

Jenslav abaissa légèrement son arc mais ne le désarma pas pour autant.

“Des éclaireurs d’Erebor dîtes vous… Maître Daramir! Reconnaissez-vous ces guerriers?”

Il s’approcha alors de l’homme qui les accompagnait. Elendüril pouvait clairement discerner une réelle méfiance dans le regard de l’archer.

“Et lui? C’est un éclaireur d’Erebor aussi?”
fit Jenslav d’un ton mi-moquer mi-suspicieux. “ Les Dunedains sont rares en ces terres et je pensais que le sort des gens au-delà des Monts Brumeux ne les importait que peu. Me trompe-je?”

Si l’Arnorien avait eu toutes les peines du monde à gagner la confiance de Gröm et de ses pairs, il lui faudrait à priori reprendre à zéro avec le Bardide.

#Daramir #Elendüril #Gröm
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