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Quitter l'obscurité pour trouver de l'or |  |
| Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
Nombre de messages : 335
Age : 32
Localisation : Minas Tirith
Rôle : Trésorier Royal du Gondor
~ GRIMOIRE ~
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 | | Ven 5 Juil 2024 - 22:34 | | S’approchant de la fenêtre de son bureau, Evart contempla l’horizon. Quelques années auparavant, aurait-il pu imaginer un seul instant se retrouver entre ses murs ? Aurait-il pu imaginer diriger les finances du plus grand royaume de Terre du Milieu ? Aurait-il pu imaginer siéger comme si rien n’était au milieu des grands dignitaires du Gondor ? Dans son esprit fatigué par les derniers jours éreintants, tout paraissait si étrange. Il y a surtout une question qu’il ne parvenait pas à résoudre. Comment avait-il pu être appelé à une si haute charge ? Les candidats ne manquaient pas pour un tel poste : commis du Trésor rompus à l’exercice des finances, grands serviteurs de l'État dans tout le royaume, puissants négociants de la Compagnie du Sud, illustres seigneurs des fiefs du Gondor ou puissantes familles à Minas Tirith… Pourquoi le choisir lui ? A peine avait-il été mis au courant qu’il était candidat qu’il était nommé. Bien sûr, il y voyait la patte de Saemon Havarian mais il ne l’imaginait pas avoir autant de pouvoir. Peut-être aussi que des proches en Anfalas avaient également fait la cour au Général Aerith ? D’une oreille distraite, il entendit la porte s’ouvrir. C’était l’un de ses secrétaires qui le sortait de ses pensées. Il y avait toujours quelque chose d’étrange à diriger des gens qui avaient sensiblement le même âge que vous, pour beaucoup, ils étaient même bien plus vieux, mais Evart préférait s’entourer de personnes brillantes. Celui-ci était un gondorien typique de Minas Tirith : une illustre famille de serviteurs de la couronne, d’excellentes études en droit, très travailleur. Il portait avec lui une pile de lettres, d’un ton solennel, il lui indiqua :
- Il s’agit du courrier du soir.
- Très bien, posez ça là. Faites venir mon secrétaire particulier.
Depuis la fin du Conseil du Roi, la journée du Trésorier royal avait été dès plus remplie. Il n’avait cesse de préparer son départ en multipliant les ordres et billets à destination des principaux commis des finances du Roi. De tous ceux-là, Tharindor était le plus haut et le plus expérimenté. Même s’il sentait encore une rivalité latente entre le premier de ses secrétaires et lui-même, Evart ne lui en tenait pas rigueur. Après tout, tous deux avaient été compétition pour le poste de Trésorier mais le jeune homme ne pouvait rien lui reprocher. C’était un homme probe et efficace, il lui manquait juste suffisamment d’ambition pour se lancer dans de grands projets. En attendant, il lui fallait avancer sur les potentiels mariages et alliances à nouer. D’autant que sa situation était relativement précaire. Il n’avait que six mois pour trouver une épouse convenable, ce qui était peu. De l’autre côté, Evart n’était certainement le plus beau parti du Royaume. Certes, sa famille était de haute noblesse mais il était loin de l’Anfalas, ils étaient bien moins connus à Minas Tirith. Certes, le jeune trésorier royal était parmi les premiers ministres du Royaume, en charge d’un des départements les plus importants mais sa nomination était récente et sa position pas encore tout à fait assurée.
C’était donc un sujet délicat, d’autant plus qu’Evart était un futur marié exigeant avec des critères précis. Évidemment, il souhaitait s’unir à une famille suffisamment riche. Lui-même n’était pas totalement dépourvu, il avait même gagné beaucoup d’argent depuis qu’il était arrivé à Minas Tirith la première fois, mais une dot conséquente l’aiderait à son ascension et le débarrassait de banales questions d’intendance. Il fallait de l’argent pour faire de la politique, à Minas Tirith comme partout ailleurs. Ensuite, il lui fallait trouver une famille prestigieuse avec des appuis puissants. Évidemment, n’importe qui avec assez de compétences, d’entregent et de loyauté pouvait monter et gagner en pouvoir mais c’était d’autant plus facile si vous aviez des appuis et, à l’inverse, des personnes loyales et si possible compétentes à pousser à des postes stratégiques. Par ailleurs, s’il pouvait trouver une famille puissante avec un fief parmi les plus importants du Royaume, Evart s’assurerait une porte de sortie si les choses ne se passaient pas comme prévu à Minas Tirith. Enfin, probablement la chose la plus importante parmi toutes, il lui fallait une épouse solide et compétente pour que leur ascension se fasse à deux. Certains préféraient une épouse vertueuse, soumise et discrète mais Evart n’était pas de ceux-là. Il préférait de loin avoir une véritable partenaire. Tandis que son secrétaire personnel s’installait, qu’il avait emmené avec lui depuis le Harondor, Evart lui demanda :
- Dites, avez-vous pu étudier la question des filles à marier dans le Royaume ?
- Bien sûr, Messire. J’avais déjà rédigé une liste avant votre nomination au Trésor. Je m’étais concentré sur les familles les plus susceptibles de faciliter votre ascension dans la Compagnie du Sud. J’ai identifié deux prétendantes susceptibles de convenir à vos honneurs. Les deux sont fort riches et issues de très honorables familles. Cela ferait de bons soutiens pour le Trésor. J’ai évidemment écarté la grande marchande Desbo, je me doute que vous ne souhaiteriez pas envisager un quelconque mariage.
- Vous aviez bien fait. Quels sont donc les résultats de votre enquête ? répondit le jeune homme qui n’avait aucune envie d’épouser son ancienne patronne, par ailleurs, elle lui avait toujours paru peu intéressée par quiconque.
- Tout d’abord, Mevina de Sora. Fille de feu Cantelmo de Sora et de son épouse Erina. Évidemment, depuis l’adrogation du nouveau Comte Havarian, ses perspectives sont moins brillantes mais je ne doute pas que sa dot sera parmi les meilleures du royaume et elle vous assurera le soutien de sa mère et du maître de la Compagnie du Sud. Cependant, on la dit de mauvaise composition, d’un caractère indépendant voire libre cherchant les plaisirs.
En dehors d’une dot considérable, le jeune homme était quelque peu dubitatif. A dire vrai, Evart ne recherchait pas seulement une épouse fortunée ou dotée de solides relations mais, surtout, une partenaire intelligente et ambitieuse. Ils devaient pouvoir s’aider mutuellement à monter dans les hautes sphères du pouvoir. C’est quelque chose dont ne manquait pas Erina mais sa fille semblait avoir un caractère différent. Par ailleurs, le grand maître Havarian était une personne brillante mais cynique. Jusqu’à maintenant, leurs relations avaient toujours été bonnes mais le trésorier savait à qui allait la loyauté du nouveau Comté de Sora. Et il ne pensait qu’une quelconque loyauté familiale ne l’étouffa. Par contre, il devait avouer que la famille de Sora était illustre, connue et bien en place. Cela ne comptait pas pour rien.
- Et l’autre ?
- Alena Oliri. Le mariage est moins brillant mais les Oliri sont une famille très influente et ambitieuse dans la Compagnie du Sud, d’autant plus depuis leur union avec la famille de Ronce, c'est-à-dire avec l’Intendante et le grand marchand de Minas Tirith. La jeune Alera est surtout l’unique héritière de son vieux père dont la fortune est tout à fait considérable. Par ailleurs, on la dit déterminée à faire prospérer les affaires familiales. Ce serait sans nul doute un mariage très fructueux.
- Intéressant. N’avez vous pas d’autres propositions ? Moins liées à la Compagnie du Sud ? Plus à l'administration royale ici à Minas Tirith ?
Évidemment, épouser l’héritière d’une des branches des Oliri était bien mieux que de prendre femme chez une obscure famille marchande de l’Anfalas. Le poids des familles Oliri et de Ronce était important surtout au sein des cercles négociants de la vallée de l’Anduin. Par ailleurs, l’Intendante de Ronce était une alliée sans être une alliée, en tout cas, elle ne le serait peut-être pas éternellement alors il valait mieux y regarder à deux fois.
- Oui, plusieurs illustres familles ont des filles sans époux. Les Nalmentar auraient une jeune dame d’excellente qualité à marier : Dame Lareyn. Ceux-ci sont proches de la famille royale et très présents dans la maison de Sa Majesté. Leur fortune est moins grande que celles des Oliri ou de Sora mais leur poids au Palais est fort important. On raconte que la Dame est aussi intelligente que sage.
Parmi les grandes familles de Minas Tirith, les Nalmentar étaient parmi les plus honorables mais leur étoile avait pâli ces derniers temps sans que l’on ne sache trop pourquoi. Ils semblaient avoir souffert de leur opposition au Général Cartogan. Certes, ils avaient des postes éminents auprès du Roi mais peu dans les offices qui comptaient vraiment pour mener la politique du royaume.
- Je vois. Autre chose ?
- Le comte de Linhir a au moins trois nièces qui, je crois, n’ont aucun époux. Certes, Alcide d’Illicis n’est plus Intendant, mais on dit que son influence reste importante. Par ailleurs, le comté de Linhir est l’une des plus belles et plus riches terres du Royaume. Evidemment, aucune d’entre elles ne sont destinées à devenir comtesse tant que Sigfride d’Illicis en est l’héritier. L'aînée Amelaï d’Illicis a longtemps géré les affaires du Comté et on ne tarit pas d’éloge sur sa capacité aux affaires. Ce qui n’est pas petit compliment envers une femme. Malheureusement, elle est déjà mariée. Si on exclut celles aux destins troubles, les deux dernières nièces ont l’air un peu effacées mais sait-on jamais.
- En effet.
Esquissant un soupir, Evart ressentait encore une petite pointe de déception. On lui vendait la perle rare susceptible de cocher toutes les cases et voilà qu’elle était déjà prise… A quoi bon lui en parler dans ce cas ? Il n’allait tout de même pas assassiner son mari. Encore que… Non, il ne pouvait. Encore que… Définitivement non, de toute façon, ce serait trop tard pour la date fatidique des six mois. Après, on était pas à l’abri d’une bonne surprise concernant les autres nièces. A minima, cela lui permettrait de se rapprocher d’une éminente famille du Royaume même si l’influence du Comte était réduite à peau de chagrin depuis son échec à être reconduit au Conseil de Sceptre. Cependant, s’il était aussi brillant négociateur et fin politicien qu’on le racontait à Minas Tirith, il n’aurait pas de mal à revenir sur le devant de la scène.
- Il y a également Oriane, nièce du seigneur de Pelargir. Certes, cette noble famille n’a plus aucune autorité sur la ville de Pelargir, passée sous la seule autorité du Roi depuis fort longtemps, mais elle dirige toutes les terres environnantes. Cela fait de cette belle seigneurie la plus riche et la plus importante du Lebennin, peut même de tout l’Est du Royaume, en dehors de l’Ithilien, bien entendu. On dit d’elle que c’est une femme forte, sachant ce qu’elle veut et sûre d’elle-même bien que pleine de hautes valeurs.
Décidément, il y avait toujours quelque chose. En soi, cette possibilité semblait cocher toutes les cases. La famille de Pelargir était de haute noblesse, riche et bien installée. La jeune femme à marier semblait avoir d’excellentes capacités mais “de hautes valeurs” sonnait comme une menace. Certes, le jeune noble n’avait rien contre de bonnes valeurs mais il ne fallait pas qu’elle n’empêche toute manœuvre ambitieuse. En tout cas, la piste ne semblait pas mauvaise, après tout la famille de Pelargir était puissante aux armées et disposait de plusieurs postes à la Cour et dans la maison du Roi.
- J’ai une autre option mais je n'ose trop l’envisager.
- Quelle est elle ?
- Orthmée, la seconde fille de Sire Artheyrn, Roi de Lossarnach et Général de Minas Tirith. Ce serait une union avec un des plus grandes familles du Royaume dont Artheyrn est un des premiers vassaux de Sa Majesté, la tête des seigneurs des Fiefs, le chef de l’armée royale et le dirigeant d’un des plus grands domaines du Royaume. Sa fille aurait un caractère assez semblable au sien, d’où mon hésitation.
- Je vois.
Le secrétaire avait failli être coupé par Evart. Il ne voulait pas laisser courir des bruits inutiles mais il n’y avait rien chez le Général Artheyrn qui ne trouvait grâce aux yeux d’Evart. Il ressemblait par trop d’aspects à son propre père et, même sans cela, il restait un butor alcoolique incapable de tenir son rang. Il avait beau jouer les grandes gueules au Conseil du Roi, une fois englouti plusieurs bouteilles de vin, sa position au Lossarnach était connue comme fragile. Il semblerait que celui qui défendait les grandes purges dans les armées manquait de poigne sur ses terres et que peu de monde ne se souciait de l’avis du Roi de Lossarnach. Autant dire qu’une union avec sa famille ne promettait pas un brillant avenir. Au-delà de ça, devoir s’avilir à demander la main de sa fille au général ne l’enchentaient guère. Et c’était une litote.
- N'auriez-vous pas des prétendantes convenables dans les terres à l’Ouest du Royaume ?
- Je connais moins cette région, Monseigneur. Je vais me renseigner.
- Il faudra nous hâter, je vous prierai de me faire un rapport d’ici à mon départ.
- Bien messire. #Evart #Dalia#Tharindor |
| | | | Evart Praven
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| | Lun 15 Juil 2024 - 21:58 | | L’aube se levait à peine mais Evart était déjà en train de lire les rapports du Trésor. Ses journées étaient pleines de réunions, audiences et autres activités alors il profitait du petit jour pour faire ce qu’il ne pouvait faire le reste du temps. Avant que ses commis arrivent, il avait même le luxe de lire ces rapports sur le balcon qui surplombait les champs du Pelennor. Au loin, les premiers rayons du soleil chassaient les milliers d’étoiles scintillantes de la nuit. C’était de loin le moment qu’il préférait dans la journée et le voir depuis le Palais royal était un plaisir qu’il espérait garder longtemps. Malheureusement, il était toujours de courte durée. Lorsque les plus matinaux de ses commis et serviteurs arrivaient, il devrait rejoindre son lourd bureau de palissandre et d’ébène.
Le premier à le rejoindre fut son fidèle secrétaire. Evart avait toujours été impressionné par ses capacités. Depuis qu’il l’avait embauché au service de la grande marchande du Sud, il avait toujours été un bourreau de travail, savait s’adapter à toutes les situations et faisait preuve d’une intelligence peu commune. Ce n’était pas peu de choses pour un roturier issu d’un milieu assez obscur. D’habitude, c’était plutôt des qualités qu’on retrouvait chez des aristocrates. Après tout, tant qu’il était compétent, le reste importait peu. Assis à son bureau, Evart l’écouta :
- J’ai oublié un nom hier, Messire.
- Ah oui ?
- L’intendante de Ronce. En soi, elle colle à tous les critères : grande et noble famille, fortune tout à fait considérable, une ambition et une intelligence qui font autorité. Evidemment, elle est un peu âgée.
- Je vois.
En soi, son secrétaire avait raison. L’intendante collait à tous les critères qui se pouvaient imaginer mais il y avait deux problèmes. Premièrement, Evart ne se voyait pas épouser sa patronne. Il ne l’avait pas envisagé avec Dame Desbo, il n’avait aucune raison de l’envisager pour Dame de Ronce. Après tout, un mariage était basé sur l’égalité et Evart préférait être plus égal que sa partenaire. Puis, il y avait le problème de l’âge. Bien qu’il ne sache pas exactement son âge, elle devait avoir dans les trente ou trente-cinq ans. Est ce qu’elle pouvait seulement encore avoir un enfant ? Surtout qu’elle n’en avait jamais eu avant, de ce qu’il avait compris. Est ce que… tout ça… n’était pas bloqué en quelque sorte ? A dire vrai, le jeune homme ne connaissait pas grand chose à ces choses là mais il devait bien y avoir une raison pour qu’une vieille fille soit mal vue, non ? S’il n’y avait aucun empêchement physique à avoir des enfants à cet âge là, pourquoi diable irait-on marier les filles si jeunes ? Tout ceci était absurde. C’était donc qu’il y avait quelque chose.
- Et à Dol Amroth ?
- J’ai plusieurs filles de sénateurs et familles de Fidèle à marier. Pour être tout à fait honnête, rien de bien exceptionnel. La plupart des familles sont fortunées et ont un peu d’influence mais aucune grande héritière ou soutien de tout premier plan ne semble disponible pour un mariage. Je vous ai rédigé la liste. Il y a peut-être seulement un nom qui sort du lot mais il est controversé.
- Comment ça ?
- Dame Even est probablement le plus beau parti de Dol Amroth. Veuve de son précédent mari, elle a joué assez finement pour hériter de son mari: l’une des plus grandes fortunes de la ville et le siège de son époux au Sénat. Et tout cela au détriment d’un cousin de son époux, mieux placé en théorie. Bien que persiflée, ses actions parlent pour elle. Je ne doute pas qu’elle serait un soutien de poids.
Pour la première fois, Evart leva le sourcil. Son profil était dès plus intéressant. De fait, elle semblait très riche et le jeune homme ne doutait pas qu’elle disposait de puissants soutiens. Par ailleurs, et surtout, elle ne semblait manquer ni d’ambition, ni d’intelligence. Peut-être qu’ensemble, ils pourraient créer de grandes choses. En tout cas, tout cela était vraiment très intéressant, c’était le genre de femme qu’il voulait pour son mariage. Et puis bon, faire un bon mariage avec une femme intelligente et ambitieuse était un bon moyer de faire chier son père, et plutôt deux fois qu’une. Son père n’ayant jamais voulu beaucoup de bien à son cadet et n’ayant jamais aimé les femmes qui faisaient autre chose que s’occuper des enfants et des malades, faire pousser des herbes ou perdre son temps à la couture.
Une fois ce rapport terminé, Evart put retourner à ses activités. Il avait encore des dépenses à calculer, des recettes à examiner et devait s’assurer que tout le monde faisait bien son travail. De manière étonnante, les techniques financières mises en œuvre au Trésor étaient quelque peu datées, probablement du retour d’Elassar sur le trône voire même d’avant. Avec l’essor des grandes compagnies marchandes au Quatrième ge, les négociants ou la Compagnie du Sud avaient dû développer une comptabilité infiniment plus précise, efficace et intelligente. Cependant, importer les bonnes pratiques et les diffuser dans toute l’administration n’était pas chose aisée même si le jeune Trésorier était venu avec plusieurs de ses hommes. Par ailleurs, il sentait bien la réticence des vieux officiers de finance, issus des bonnes familles de l’Anorien, qui avaient leurs petites habitudes et leur confort.
En milieu de matinée, Evart s’absenta de son bureau. D’un pas calme, il traversait les couloirs de pierre blanche du Palais. Tout était si beau et délicat ici qu’il comprenait pourquoi la famille royale quittait si peu la Cour. Pourquoi quitter un endroit où tout était si beau pour la fange du petit peuple ? Même si Evart était convaincu que c’était plutôt une erreur politique. Il était important pour les nobles, l’armée et le peuple de voir que le Roi était là et bien là. Heureusement, il put rapidement s’extirper de ses réflexions sur la nature politique du souverain et de son image et d’un débat interne profond sur l’absence ou la présence du Roi pour en assurer la grandeur froide ou la proximité chaleureuse. Il était arrivé au bureau de l’intendante et ils devaient traiter de certaines affaires de l’état.
- Excellence, je vous remercie de m’avoir accordé cet entretien. Tout d’abord, je souhaitais vous soumettre les crédits exceptionnels décidés pour la campagne dans le Sud. Comme vous le savez probablement, les règles administratives du gouvernement m'empêchent d’approuver les crédits exceptionnels. Il faudrait qu’ils soient scellés et signés. Si vous avez des questions relatives aux finances du Roi, n’hésitez pas.
Comme vous vous en doutez, je ne viens pas uniquement pour vous faire signer des papiers, il y a deux questions que j’aurais aimé soumettre à votre sagacité. La première concerne l’affaire de Dol Amroth pour laquelle j’aimerais avoir votre sentiment. Je souhaiterais également voir avec vous les options qui s’ouvrent à nous ainsi que définir une ligne et nos objectifs à ce sujet. |
| | | | Kryss Ganaël
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| | Mer 24 Juil 2024 - 19:42 | | Une nouvelle aube se levait sur la Cité Blanche, teintant les pierres nacrées de lueurs orangées. Cela était et demeurerait le moment préféré de la Dame de Ronce qui dégustait ainsi sa première tasse de thé de la journée. Un moment de paix, une escapade, un instant de solitude seulement troublé par ses pensées qui jaillissaient et virevoltaient telles les effluves s’échappant de son breuvage. Son regard se portait sur les murailles, et au-delà.
Les temps étaient sombres et le poids des responsabilités donnés par la Reine pesait sur ses épaules. Mais elle se tenait droite et rien dans sa carrure ne put donner signe d’un geste de faiblesse ou d’incertitude. Ce ne fut qu’amour et tendresse dans ses yeux, aux coins desquels on pouvait apercevoir quelques légères rides, présages d’une dame vieillissante mais qui s’adonnait volontiers aux rires et plaisirs d’une vie bien remplie.
Il lui avait fallu une poignée de jours finalement, pour réunir auprès d’elle ses secrétaires et serviteurs qui seraient à même de l’épauler dans sa lourde tâche. Elle n’avait pu résister à faire appel à certains qu’elle connaissait déjà des Maisons de Guérison, et avait obtenu l’accord d’Alatar de les arracher à ces organismes bien connus pour affronter avec elle cette nouvelle mission. Non pas qu’elle les ait forcé…
Une proposition ouverte, une invitation plutôt. Sur les cinq, trois acceptèrent et elle en fut ravie. Du reste, elle avait gardé les plus expérimentés de son prédécesseur afin de la guider au mieux les premiers jours dans l’organisation très… spécifique d’Alcide pour la gestion de ses dossiers. Après tout, à chacun sa méthode, et il ne lui avait fallu pas plus longtemps pour y apposer sa propre marque.
Ici et là dans les bureaux de l’Intendance elle avait installé des herbes médicinales, la plupart reposant sur les bords de fenêtres ou alors sur des tables étroites conçues à cet effet. De la camomille, de la mélisse citronnelle, de la verveine, de la sauge, du thym… le tout agrémentait l’espace d’une flagrance douce et discrète. Bientôt, donnez quelques mois… et la nature elle-même prendrait ses droits en ces lieux et cohabiteraient pacifiquement avec son occupatrice.
D’un signe de la main elle indiqua à son secrétaire de laisser entrer le Trésorier, bien qu’elle fut quelque peu surprise par sa demande d’entretien. Sans même un mot elle l’accueillit et l’invita à prendre place dans des fauteuils confortables entourant une table basse sur laquelle reposait un service à thé ainsi que quelques mets légers, idéales pour cette heure matinale.- Maître Praven, vous me voyez étonnée, je pensais que votre départ à Dol Amroth était imminent ? Je n’aurai hésité à faire appel à votre adjoint M. Tharindor. Un léger sourire apporta un éclat dans son regard vert, elle appréciait le sérieux de ce jeune Trésorier et ne doutait aucunement de ses compétences depuis sa nomination au poste de la Trésorerie Royale. Elle lui désigna d’un geste de la main la pile colossale de dossiers reliés de cuir rouge qui trônait sur un coin de son bureau.- Je vous prierai de trouver les précédentes demandes, sur lesquelles vous trouverez quelques notes en cas de refus.Un hochement de la tête avec un léger sourire, avant d’ajouter sur un ton un peu joueur :- Osé, de me présenter certains. Pensez vous que je ne les lirai pas ?
Pas tout à fait une accusation mais plutôt un constant. Elle n’était pas étonnée que ses compétences seraient mises également à l’épreuve en vu de son profil peu commun pour un tel poste.- Je vous prie de déposer ces dossiers ici, oui, cela conviendrait. Je reviendrai vers vous dans les meilleurs délais.Elle s’empara d’une petite tartelette aux fruits rouges qu’elle déposa délicatement dans une assiette de porcelaine avant de la consommer avec tact et élégance. Elle prit le soin d’essuyer ses mains fines, marquées tout de même pas le labeur manuel, avant de reprendre d’une voix calme.- Je vous fais confiance ainsi qu’à sa Majesté la Reine Idril pour mener à bien votre mission à Dol Amroth. Quand à votre proposition… mon sentiment est qu’il manque un échelon à votre proposition d’édit. Le but étant de rallier la Seigneurerie à la Couronne le temps de trouver un héritier… quand est-il du procédé même de désignation ? Souhaitez vous mettre en vente le titre s’il n’existe pas d’héritier connu ?
Une proposition audacieuse, voir même offensante. Et si l’on poussait le vice encore plus loin… alors tout l’avantage alors d’un Titre en vente serait de les donner à des personnes ne pouvant assurer de descendance. Cela créerait une instabilité dans les lignes de succession mais remplirait les caisses royales exponentiellement. Dalia de Ronce but une gorgée avant de conclure :- L’ajout d’une Seigneurerie, reviendrait également à la placer sous la gestion et l’autorité de la Couronne. Serait-ce sage ?Il était déjà bien difficile de gérer Minas Tirith ainsi que plus largement le Royaume du Gondor face aux menaces aussi bien au Sud qu’au Rohan.
Cela n’abimerait-il pas les institutions mises en place à Dol Amroth pour assurer sa gestion en indépendance ?
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| | | | Evart Praven
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| | Sam 27 Juil 2024 - 19:33 | | Au milieu du Palais, les bureaux de l’Intendante étaient très jolis, mieux que ceux du Trésor. Elle y avait disposé de nombreuses plantes médicinales et ornementales, probablement pour lui évoquer son ancienne vie. Peut-être la charge d’intendant lui offrait plus de temps pour redécorer ses bureaux que n’en avait le trésorier d’un trésor impécunieux. Peut-être que lui aussi devait prendre le temps pour redécorer à la feuille d’or son bureau. Invité à s’asseoir, Evart était encore dans cette période où il devait jauger Dalia de Ronce. Serait-elle une grande intendante capable de relever un pays affaissé ? Serait-elle une étoile filante qui pâlissait dès les premières difficultés ?
- Je me tiens à la disposition de Sa Majesté. En attendant, je m’occupe des affaires du Trésor jusqu’à notre départ. Il y a beaucoup à faire, comme vous le savez.
Quant à la remarque de Dalia, elle n’impressionna pas spécialement le jeune homme. Quand on devenait chef, on aimait bien tester ou rabrouer ses subordonnés. C’était un moyen de s’établir comme le chef incontestable. Evart connaissait la ruse et en usait aussi.
- Le travail normal d’un gouvernement. Les points que vous avez annoté seront repris.
Il y avait un problème avec cette technique pour établir son autorité. En effet, il fallait s’assurer d’être irréprochable et compétent. Proposer de vendre la plus puissante seigneurie du Royaume était bien le genre de proposition étrange qui pouvait vous décrédibiliser. Après, Evart ne la jugeait pas trop. Il avait bien proposé de s’attaquer à son autonomie durement acquise.
- Cette possibilité ne m’a pas effleuré à l’esprit, pour être tout à fait honnête, elle me paraît à bannir. L’or ne peut pas être acheté à n’importe quel prix. Quelle confiance pourrait-on porter dans un Roi qui vendrait le titre le plus éminent du Royaume après le sien ? Combien de temps pour qu’un si puissant vassal ne conteste le pouvoir du Roi ? Voire ne rêve de plus d’indépendance ? La solidité du Royaume est mon seul et unique objectif. Si on devait trouver un nouveau prince sur le trône du Cygne, je ne vois pas d’autre choix que l’héritier à la Couronne. D’un côté, il ne serait pas susceptible de remettre en cause l’autorité du Roi, ni maintenant, ni dans le futur. De l’autre côté, cela pourrait être une excellente formation à sa charge future.
Dans l’immédiat, je dirais qu’il nous faut jouer finement sur la politique de Dol Amroth. Ils ne veulent pas que Minas Tirith ne s’immisce trop dans leurs affaires internes, nous devrions pouvoir en tirer profit. Échanger des impôts contre un maintien des principes fondamentaux de la Principauté. Dans l’idéal, je souhaiterais que Sa Majesté puisse nommer un gouverneur qui agirait en coopération avec le Sénat. Et si les conditions politiques sont trop délicates, il faudra peut-être nous contenter de l’argent des coffres du Prince pour les coffres du Roi.
Evidemment, il ne s’agissait pas de créer une révolte dans le Royaume et il faudrait probablement convaincre les grands fiefs de l’Ouest que Dol Amroth n’était pas une cause à défendre. Dans tous les cas, il faudrait bien faire avec les élites locales et partager le pouvoir. Il ne restait plus qu’à savoir quel partage était possible. La partie était clairement difficile à jouer mais ne disait-on pas que la chance sourit aux audacieux ? |
| | | | Kryss Ganaël
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| | Sam 27 Juil 2024 - 20:31 | | Un échange verbal qui avait l’air tout à fait anodine mais révélait bien plus, bien plus à ces deux conseillers à la Couronne. Dalia de Ronce se demandait encore quelle était la véritable raison de la visite du Trésorier, alors que son départ pour Dol Amroth était imminent. Il avait souligné, également, de son travail chargé, justifié également pas la montagne de dossiers reliés de cuir rouge qui trônait à nouveau sur son bureau. Un échange de procédures.
Non… Le trésorier avait autre chose à son agenda. Lui demandait son sentiment ? Cela n’avait aucun sens alors qu’il avait obtenu l’approbation de la Reine même. Ou bien remettait-il en cause sa propre loyauté envers la Couronne ?
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, penchant la tête un tant soit peu… soit. Elle se prêterait volontiers à ce jeu, si cela pouvait assurer une bonne coopération avec un département aussi primordial que la Trésorerie. Après tout, il était normal de vouloir mieux connaître l’Intendante et comment elle fonctionnait… si tel était son intention.
Elle l’écouta donc attentivement, hocha la tête régulièrement pour marquer son attention et son assentiment. Bonne idée, que d’assigner potentiellement le trône à l’héritier de leur Roi. Cela garantirait une réunification des domaines sur le long terme. Mais comment avancer ce candidat, en mettant en avant les intérêts même de ce Royaume qui se vante de son indépendance et de son succès ? Elle avala une gorgée de thé, pensive, avant de prendre la parole :- Quels arguments souhaitez-vous leur présenter, afin d’assurer une acceptation de votre proposition d’edit dans les meilleures conditions ? Ils ne sont pas sans savoir de notre situation quelque peu…perturbée par les récents évènements. Ne prendront-ils pas cette occasion comme une opportunité ?Pouvaient-ils même se permettre d’ajouter sur leur liste un conflit interne qui ne ferait qu’endiguer leurs efforts de reconstruction suite à la maladie ayant décimé une bonne partie de leur peuple, et l’envoi de ressources envoyés à leurs alliés des Royaumes voisins appelant à l’aide ?
Le déplacement de la Reine Idril était un soutien indéniable et bien que sa sagesse et son expérience dans le domaine diplomatique soit sans pareil, cela ne risquait-il pas de donner signe, justement, de leur situation précaire ? Si peu de temps, si peu de temps ils avaient à leur disposition. Vers quels autres alliés se tourner en ces temps de troubles ?
Dalia de Ronce se releva, de bouger lui permettait de mieux réfléchir, de mieux analyser une situation. Comme si de changer d’endroit physiquement pouvait lui permettre d’avoir un autre point de vue sur une situation. Un autre angle. Par réflexe ses mains allèrent s’enquéraient de l’état de certaines de ses plantes. Une feuille de menthe, une feuille de verveine qu’elle cueillit avant de les déposer dans sa tasse.
Comment renforcer l’autorité de leur Royaume, la puissance qu’ils présentaient aux autres peuples ? Cela, c’était à Dalia de le découvrir et de le mettre en application. Et cela commençait par les caisses vides de la Couronne. |
| | | | Evart Praven
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| | Dim 28 Juil 2024 - 21:20 | | La discussion avec l'intendante était intéressante. Le jeune homme avait encore du mal à la jauger mais il devait lui reconnaître certaines qualités. Visiblement, la pondération en était une, le pragmatisme aussi. Ces questions ne manquait pas d’intérêt ou de sagacité. C'était une bonne chose pour occuper ce bureau… ce très beau bureau que le jeune trésorier se verrait bien occuper un jour. Peut être pas tout de suite, mais il était encore jeune, il avait la vie devant lui. Buvant un trait de sa coupe d’infusion, Evart constata que le mélange était très bon mais un peu amer.
- Vous avez raison, ils vont penser que c’est une opportunité et nous devons compter là dessus. Si le pouvoir royal était fort, puissant et conquérant, le Sénat se barricaderait en refusant toute concession. Nous serions alors obligés de rentrer dans une surenchère de mesures et rattachements qui pourraient ébranler jusqu’à nos plus fidèles soutiens. Avec une situation perçue comme… perturbée, ils pourraient être amenés plus facilement à négocier. Nous serons plus raisonnables et eux également, ce qui sera le mieux pour tous, y compris le Royaume. Si j’ai bien compris la décision de Sa Majesté, elle préférait convaincre la Cité du Cygne plutôt que de la contraindre alors nous commencerons par les valeurs et besoins profonds du pays comme de Dol Amroth. Ensuite, il faudra négocier pied à pied.
En parallèle, il nous faudra trouver des alliés de poids : le Duc de Belfalas pourrait faire un allié puissant et influent même si ce ne sera pas gratuit, également le soutien des chevaliers du Cygne ou des Prytanes serait utile pour obtenir celui du peuple. Le plus difficile serait d’augmenter le nombre de nos soutiens au Sénat, il nous faudra trouver les sénateurs les plus influents et les plus susceptibles de se laisser convaincre. Par ailleurs, il y a toujours la menace de faire acter cet édit au prochain Conseil du Sceptre avec, on peut l’espérer, un large soutien de toutes ses sensibilités.
La réponse du jeune homme semblait avoir eu des conséquences mitigées sur l’Intendante. Celle-ci semblait en prise à ses propres réflexions et faisait les cent pas dans son bureau, s’égarant sur l’une ou l'autre de ses plantes. Pendant ce temps, Evart porta à ses lèvres la coupe d'infusion qu'il accompagna d’une petite cuillère de miel. Lorsque Dalia eu fini ses réflexions, ils purent reprendre leur conversation. Après tout, ils avaient deux points à discuter. Et pas des moindres. Il fallait bien mettre l'Intendante au travail puisqu'elle avait le temps de décorer son bureau.
- Quant à la seconde question, elle concerne les rentes. Comme discuté au Conseil, elles sont nécessaires à court terme pour trouver l’argent nécessaire au financement des campagnes dans le Sud. Je souhaiterai m’occuper d’une première vente d’ici à notre départ pour Dol Amroth. J’ai achevé les derniers détails juridiques que je vous soumets par cet édit qu’il faudra signer et sceller. Si vous l’approuvez, bien entendu. J’ai également mis quelques fines plumes de mes bureaux pour rédiger des affiches à placarder pour en faire la promotion à Minas Tirith et Osgiliath mais il faut régler les derniers détails concernant la vente aux enchères des rentes. Nous allons probablement devoir recevoir une grande foule de personnes.
Il nous faut un lieu approprié et je doute que ce soit le Palais. Imagine-t-on le Roi s’abaisser à recevoir à sa Cour toute la ville pour quémander de l’argent ? Combien de temps avant que la famille royale ne doive servir des petits gâteaux ou les grands seigneurs laisser la préséance au moindre marchand de la ville ? La couronne n’a pas, à ma connaissance, de lieu approprié en ville. J’avais donc une idée à vous soumettre. Peut-être serait-il possible d’organiser cela au Palais des Ronce ? Outre les commodités du lieu, tout ce que la ville compte de gens importants seraient bien obligés de venir participer à la vente.
D’un côté, les nobles et patriciens de Minas Tirith seront contraints de venir vous assister comme Intendante, au risque de ne plus être soutenus dans leurs accessions aux hautes fonctions du Royaume. De l’autre côté, les riches négociants et financiers de renom viendront pour être dans les bonnes grâces du Grand Marchand. Ce serait la solution idéale pour financer au moindre coût les guerres extérieures du Gondor et l’administration intérieure du Royaume. |
| | | | Kryss Ganaël
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| | Lun 29 Juil 2024 - 17:40 | | L’argumentaire du Trésorier était sans faille, et bien qu’il manquait des détails que l’Intendante aurait souhaité obtenir, elle ne doutait pas du bienfondé de la démarche. Le Maître Praven ne semblait pas prompt à des mesures injustifiées et ne se laissait pas prendre de surprise par des questions pouvant le mettre en difficultés. Il était fort probable que, bien qu’il décidât de ne pas lui en faire part, il avait à sa disposition tout un arsenal d’arguments à avancer auprès des dignitaires de Dol Amroth.
Probablement consignés dans un énième carnet à la reliure de cuir rouge. Ou préférait-il le vert ou le bleu, pour un peu de gaieté ? La pensée même arracha un sourire à la Dame de Ronce qui voyait mal cet homme d’apparence austère prendre la moindre liberté. Quels pouvaient bien être ses loisirs et ses intérêts ? Si tant est si bien qu’il en avait. Après tout, il n’était pas nécessaire de le savoir. Sa main effleura pensivement la reliure des nouveaux dossiers, et s’approcha à nouveau du Trésorier pour s’emparer des documents dont il parlait, au sujet de la vente de rentes pour soulever les fonds nécessaires aux campagnes militaires du Gondor. Elle déposa sur la table basse sa tasse vide pour mieux l’analyser.
Pourtant son ton fut catégorique lorsqu’elle répondit.- Non.Elle prit un instant pour parcourir du regard les détails de la proposition et les différents formulaires remplis à cet effet. Elle feuilleta un instant en silence, les sourcils légèrement froncés par la concentration. Seul le chant des oiseaux matinaux pouvait être entendu par-delà la fenêtre laissée ouverte. Une profonde inspiration, la tête penchée, elle passait feuillet après feuillet debout devant le Trésorier. Une fois le dossier parcouru, mais qui aurait besoin de plus de temps avant approbation, elle referma le dossier et repris :- Nous n’utiliserons pas le Palais de Ronce pour des affaires touchant à la Couronne.Elle avait bien conscience de la position privilégiée qu’elle avait en vue de son appartenance à cette grande famille du Gondor, mais elle n’était pas la maîtresse de la maison et ne souhaitait apporter aucune confusion sur la nature même de l’évènement à organiser. Et qu’adviendra-t-il, si des soucis faisaient surface ? La famille de Ronce serait alors soupçonnée de détourner les fonds du Roi ?
Elle prit à nouveau place sur le fauteuil et déposa le carnet relié sur le bord de la table.- La Couronne a mis à la disposition des Maisons de Guérison des locaux appartenant à la Chambre du Commerce pour les transformer en dortoir pour les malades. L’épidémie étant passée, je pense pouvoir obtenir une extension de ce prêt afin de les utiliser pour la vente. Leur emplacement est central, facilitant de ce fait les trajets de chacun, et nous avons non loin une garnison pour assurer la sécurité des participants.Le lieu proposé en soit semblait être une bonne alternative. De grands espaces aménagés, une certaine luxure même dans la décoration et par-dessus tout, ils appartenaient à la Couronne, rendant le lien et la légitimité de la vente incontestable. Elle plongea son regard vert dans celui du Trésorier.
- Je verrai les détails de votre proposition dans les prochains jours. J’ai pris note du caractère urgent de votre demande. Cela vous convient-il ? |
| | | | Evart Praven
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| | Lun 12 Aoû 2024 - 22:12 | | Depuis le début de cet entretien, Evart ne parvenait pas à discerner qui était réellement Dalia de Ronce. D’un côté, elle tâchait de bien faire et ne semblait pas dénuée d’intelligence. De l’autre, elle semblait réticente à la moindre action un temps soit peu intelligente… Franchement, des anciens dortoirs pour malades mis à disposition par la chambre du commerce… On eu presque pu faire ça dans la boue des champs ou dans le fracas d’une carrière de pierre. Plutôt que de promouvoir l’unité du Royaume, le soutien des élites marchandes, de la haute noblesse et des grands patriciens autour de la Couronne, l’Intendante préférait faire des manières et ne pas trop s’impliquer personnellement…
- Je ne m’imagine pas m’introduire de force dans le Palais des Ronce pour y tenir une vente dont dépendent les campagnes militaires donc de l’avenir du Royaume. Ainsi, j’imagine que ces locaux devront suffire, même si j’estime que c’est une erreur. Espérons que les miasmes aient eu le temps de s’y dissiper.
Le jeune homme porta à ses lèvres la coupe qui lui avait été proposée. Le miel avait eu le temps de se dissoudre complètement et toute amertume avait disparue.Il ne restait plus que la douce mélodie des plantes infusées. Tout à coup, une pensée lui traversa l’esprit. Il but une deuxième gorgée avant de reprendre :
- Excellence, il m’est venu une question en rapport à Dol Amroth. Pensez-vous que nous puissions compter sur le soutien des grands seigneurs de l’Ouest : Gebir, Eon Ludgar et Lodewik de Calembel ? J’ai peur que les sénateurs ne vivent leur résistance à notre édit comme une résistance des grands fiefs libres et indépendants, donc une résistance de la partie occidentale du pays. Si nous parvenions à obtenir, quitte à négocier, leur soutien et leur présence à Dol Amroth pendant les négociations avec le Sénat, ainsi que celle du Général Aerith pour l’Anfalas, ce serait des alliés d’un poids considérable. Après tout, tous étaient là au Conseil du Sceptre pour soutenir des campagnes et de dépenses en refusant toute augmentation d’impôt. Vous qui les connaissez mieux que moi, pensez-vous que nous puissions avoir leur soutien ? |
| | | | Kryss Ganaël
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| | Mer 14 Aoû 2024 - 23:42 | | Dame Dalia de Ronce accueillit la déception notable du Trésorier de la Couronne avec un léger sourire poli sur les lèvres. Elle prenait note de son désagrément, cela ne changerait en rien sa décision. Et à cela… il devrait s’y faire. L’Intendante n’avait pas pour habitude de se plier à la volonté des hommes, avant même qu’elle n’obtienne ce poste… sinon elle n’aurait pas été même envisagée en tant que candidate, n’est-ce pas ? Elle ne prit pas la peine d’adresser son point sur l’aspect sanitaire de la proposition, étant lui-même ignorant en la matière. A cela, il devra également faire confiance à l’ancienne dirigeante des Maisons de Guérison…
Elle eut une brève pensée pour la Reine Idril qui devait au quotidien probablement également avoir à justifier sa légitimité à prendre les décisions au nom de son époux, et pour le bien du peuple. Quel courage exemplaire et quelle sagesse, une fois de plus. Elle se présentait toujours aux autres comme une vision même de l’élégance des siens, et sa voix demeurait douce mais à la fois ferme. Un exemple à suivre pour la gent féminine aspirant à des rôles plus élevés que « simples » mères au foyer, au service de son mari et de sa famille.
Dalia se servit à nouveau une tasse de thé fumante dans sa tasse, prenant avec soin l’anse de la théière et retenant de sa deuxième main la manche de sa robe. Elle ignorait sa consommation journalière et cela importait peu… bien qu’elle raffolât des exports de thés en tout genre, elle pouvait également parfaitement se contenter de sa propre production ici même, à Minas Tirith.
De tenir ainsi entre ses mains une tasse, servait avant tout à occuper son esprit qui sinon ne tarderait pas à voguer par ci par là, ajoutant des notes dans son carnet, auscultant l’état de ses plantes, ou bien son regard se perdant à l’horizon. Pourtant son esprit était bel et bien présent à cet entretien et ne perdait pas une miette des propos du Trésorier assis en face d’elle.
Elle prit le temps de boire une gorgée brûlante de l’infusion avant de répondre au jeune homme qui semblait difficilement rester en place :- Notre bienveillante Reine a apporté son soutien à votre proposition d’édit, Maître Praven. Les Seigneurs doivent se rallier à notre cause, ne serait-ce que pour attester de leur loyauté envers la Couronne. Je ne doute pas de leur soutien. Si vous le souhaitez, je leur adresserai personnellement une missive pour les informer de la situation.E lle s’installa plus confortablement dans le fauteuil en face du sien, soufflant avec douceur sur la vapeur s’échappant de la tasse.- Un autre sujet cependant me vient à l’esprit, Maître Praven.Elle prit un instant pour formuler sa demande, et ne quitta son regard du sien lorsqu’elle reprit la parole :- Suivant la période d’isolation de la Cité, nos réserves ont baissé de manière alarmante. Puis-je compter sur les services de la Trésorerie pour estimer les coûts de réapprovisionnement en prenant en compte la fluctuation du marché actuel?Elle attrapa non loin d’elle un dossier en cuir brun frappé du sceau du Bureau de l’Intendance.- Voici un rapport sur la situation actuelle. Dans quels délais puis-je attendre un retour ? |
| | | | Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
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| | Mar 20 Aoû 2024 - 22:54 | | Peu à peu, les pièces se mettaient en place sur le plateau de jeu. Evidemment, rien n’était joué. Après tout, ne disait-on pas que le plus beau des plans ne résistait pas plus de cinq minutes à la bataille ? Néanmoins, en bon gestionnaire organisé, Evart préférait arriver avec le maximum de cartes en main et bien préparé. S’ils parvenaient à convaincre les grandes seigneuries de l’Ouest, ils isoleraient Dol Amroth dans le Royaume. S’ils parvenaient à convaincre la population et les autres élites de la Cité du Cygne, ils isoleraient le Sénat de Dol Amroth. Néanmoins, l’Intendante lui paraissait prendre l’affaire avec une certaine légèreté, ou plutôt avec une certaine inconscience. Prendre pour acquis le soutien de hauts aristocrates était… disons, optimiste. Calmement, Evart lui répondit :
- Je ne doute pas de la loyauté des Seigneurs à la Couronne, Excellence. Néanmoins, la loyauté ne vaut pas le soutien. Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Evidemment, une lettre de votre main serait d’un grand soutien et un excellent prélude à une action plus complète. L’idéal serait, bien entendu, de nous assurer de leur présence à Dol Amroth pour y discuter de leur soutien et le rendre public. Si c’est votre désir, ainsi que celui de Sa Majesté, nous pouvons également prévoir une ambassade auprès d’eux pour préparer leur venue et mener les premières discussions. Je laisse cela à votre sagacité.
S’installant un peu plus confortablement dans son siège, le jeune homme porta sa coupe à ses lèvres avant de la reposer. Un très léger sourire s’esquissa sur son visage. L’intendante aussi avait ses petits carnets reliés de cuir. Les siens n’étaient pas rouges mais bruns. Les administrations pouvaient changer et pourtant les habitudes restaient. Le jeune homme prit le temps de parcourir brièvement les quelques pages du dossier. Effectivement, la situation pouvait être relativement inquiétante. Heureusement, cette mission n’était pas la plus difficile. A une certaine époque, qui lui semblait être si lointaine, il avait travaillé pour la Guilde des Épiciers de Minas Tirith dont les finances étaient… erratiques. Heureusement, les vendeurs de nourriture de la ville avaient maintenant une corporation aux finances assainies et Evart gardait de cette époque de bonnes relations ainsi que quelques intérêts. Après tout, il possédait encore plusieurs commerces de bouche dans la ville. Par ailleurs, le Trésor recevait constamment des rapports commerciaux des grandes villes et ports de la région : Osgiliath, Pelargir, Harlond, Linhir, Djafa… Ainsi, le jeune homme lui répondit :
- Vous aurez un rapport avant notre départ pour Dol Amroth. Excellence, si nous avons fini, je vais prendre congé. Je crains que nous ayons tous deux beaucoup de travail et je vous souhaite une excellente journée.
S’éclipsant des bureaux de l’intendance, Evart n’était pas mécontent de l’entretien qu’il avait eu avec son occupante. Évidemment, toutes ces idées n’avaient pas été retenues mais c’était le jeu de la politique. A l’image de la bête sauvage qui faisait ces besoins pour marquer son territoire, l’intendant devait affirmer son pouvoir tant celui-ci semblait fragile. Le reste viendrait avec le temps. En attendant, le trésorier devait passer à l’étape suivante : le général Artheyrn. Bien qu’ils se regardaient en chien de céramique, ils avaient suffisamment de points communs avec l’Intendante pour que leurs relations soient… cordiales, à défaut de plus. Au contraire, il y avait peu de points communs dans le caractère et la vision avec le Roi du Lossarnach. Il leur serait certainement plus compliqué de s’accorder et s’entendre. A dire vrai, Evart fut presque étonné de voir le général debout et en forme de si bon matin. Probablement des années de pratique dans les armées.
- Général, je ne crois pas que nous ayons déjà eu le plaisir de nous rencontrer en tête à tête. Je suis certain que nous ferons du bon travail ensemble. Je souhaitais traiter avec vous des principales affaires nous concernant avant notre départ pour Dol Amroth.
A la vérité, Evart ne savait pas trop comment prendre le Général de Minas Tirith. D’un côté, il avait l’air d’un fonceur, capable de prendre des décisions vite et ne s’embarassant pas des petits détails d’intendance. De l’autre côté, Evart n’était pas un homme de franchise et de concision. Il préférait une idée bien construite et bien énoncée à une sottise jetée en l’air. Aussi, il entama sur le sujet qui le concernait :
- J’aurais d’abord souhaité connaitre votre ressenti par rapport à cette affaire autour de la Cité du Cygne. Je sais que les grands seigneurs du Royaume, dont vous êtes l’un des plus grands, peuvent voir d’un mauvais œil les interventions du pouvoir royal dans les affaires des différents domaines. Je ne vous cache que votre soutien ainsi que celui des autres grands fiefs du pays nous serait dès plus utile dans cette affaire.
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| | | | Gallen Mortensen
Vice Roi du Rohan - Champion Rohirrim
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| | Mer 21 Aoû 2024 - 16:06 | | En effet le général s'était levé tôt mais non pas en raison de son passé militaire mais en raison de sa nature d'Ogre de la vie.... Sa passion inassouvie de jeunes femmes le taraudait de plus en plus et commençait même à le priver d'un sommeil réparateur et surtout ces satanés graines , ces repas avec des légumes bouillis il n'en pouvait plus... En cette journée ensoleillée le roi de Lossarnach avait revêtu un pourpoint marron à peu près propre et il s'était décidé à prendre un bain ... Il fut de nouveau déçu aucune servante n'était restée pour lui laver le dos , surement un ordre de la Reine. Puis il eut un sourire franc en fixant la ville grouillante à ses pieds "Ogre de la vie" , un vieil ami l'appelait ainsi , celui que certains surnommé son "Valet", enfin ceux qui osaient utiliser ce sobriquet le faisaient dans l'Ombre. Artheyn entendit frapper à sa porte, il sut qui c'était... Il se rassoit devant sa lourde table en bois et fait entrer l'intendant. Sans se lever, le général accueille néanmoins chaleureusement Evart "Mon cher Trésorier , prenez place"Le jeune noble aura remarqué la propreté douteuse du pourpoint du général, mais également l'agencement méthodique des documents posés sur cette dernière. Evart reconnaitra facilement des rapports provenant du Rohan et une synthèse des effectifs de l'armée gondorienne. Le général laisse Evart introduire la discussion. Il se sert une bière fraiche en cette heure matinale et en propose une à Evart... C'est une bière naugrim l'odeur d'houblon est forte , très forte. Mais le général ne touche pas son breuvage , la choppe est bien posée entre son interlocuteur et lui. Le regard sombre du roi fixe le trésorier avec intensité sous les paupières gorgées de graisse. D'un ton étonnamment enjoué , le général demande "Votre entretien avec Dame Dalia de Ronce s'est bien déroulé?... Elle vous a supplié de l'aide pour les malades pour soutenir la maison de la Guérison, elle a du vous faire les gros yeux... Une femme fascinante à mon avis, elle mériterait de partager une nuit ma couche"Puis sans attendre de réponse il poursuit "Pas de ronds de jambe avec moi , Evart, si je puis me permettre de vous appeler ainsi en privé... Vous pourrez m'appeler par mon prénom en privé si vous le désirez. Je vous observe depuis mon arrivée , vous avez de la moelle vous êtes fait pour ce poste"Puis après avoir pris une longe rasade du breuvage le général s'emporte "Mais je sais que je ne vous plais pas en retour, je vois votre regard scrutateur, vous me prenez pour un cul terreux débarquant de sa campagne, n'est ce pas? Vous n'avez pas tort dans un sens, je sais que vous pensez que je suis un mou que l'arrivée de l'autre intrigant Astrabal sur mes terres ruine mon autorité... Mais n'oubliez jamais que j'ai dans mon poing Lossarnach le grenier du Gondor malgré tout et j'ai payé pour l'avoir, personne, je dis bien personne ne me l'enlèvera , et j'ai des ressources malgré mon allure de cul terreux croyez moi Evart"Seconde rasade et cette fois le regard du général a changé , Evart peut détecter une intelligence instinctive dans celui-ci "Ce que je pense de la cité des Cygnes... Ce sont des arrivistes, ils prennent tout le monde de haut même la cité blanche... Je serai ravi que vous leur bottiez les fesses et tous les autres seigneurs aussi croyez moi même si il ne le disent pas... Mais Evart j'attire votre attention sur un point Dol Amroth vit sur son passé, sa marine n'est plus aussi puissante qu'avant et en réalité peu d'officiers ont participé à des batailles d'envergure, c'est certes une armée puissante mais qui ne combat pas" Artheyrn fixe un bref instant son breuvage et le fait tourner dans sa choppe en bois "Evart je vais faire venir un aide de camp pour m'aider j'aimerais que vous travailler de concert avec lui "Le général utilise un ton calme et doux qu'Evart ne lui a jamais connu Puis le roi repose sa boisson avec bruit il se reinstalle confortablement sur son siège et fixe Evart avec un petit sourire moqueur "Et si je vous dis que je connais bien "la veuve de la Baie" est ce que cela vous aiderait dans vos futures transactions ?"
Cette fois Artheyrn sourit franchement à Evart, les négociations commencent ...  |
| | | | Evart Praven
Trésorier Royal du Gondor
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| | Sam 24 Aoû 2024 - 23:52 | | Le vieux général semblait être comme un vieux loup à la chasse. A dire vrai, on aurait plutôt dit un gros chat. Tour à tour, il se montrait chaleureux et envoûtant, puis semblait se lécher les babines comme un matou devant une petite souris. Bien évidemment, Evart jouait le rôle de la petite souris et ce n’était certainement pas pour lui plaire. Regardant l’animal, le jeune homme se demanda l’espace d’un instant si sa rudesse n’était pas une sorte de rempart pour se protéger le temps de prendre l’ascendant sur son adversaire. Force était de constater qu’il savait se comporter différemment, même s’il paraissait parfois se forcer. Sa nature semblait être orgiaque mais bon, il faudrait bien faire avec. Calment, le jeune homme lui répondit :
- Ce sera donc avec plaisir que je vous appellerai Artheyrn. L’entretien s’est bien passé, oui, même si les Maisons de guérison n’ont jamais été vraiment un sujet.
Le Roi-Général était éloquent lorsqu’il s’agissait de défendre son honneur mais c’était plus un signe de faiblesse qu’autre chose. Ce qu’il disait était vrai, il avait l’air d’un alcoolique addict à sa bouteille. Quelle idée de boire au petit matin ? Par ailleurs, il était un rustre goujat débraillé multipliant les remarques désobligeantes sur les femmes. Cependant, imaginer qu’Evart n’apprendrait pas à travailler avec lui était bien mal le connaître. Beaucoup auraient considéré comme dégradant de travailler pour Ella Desbo et pourtant ils avaient fait un duo efficace au Harondor. Par ailleurs, il devait reconnaître au Général certains talents. D’une voix calme, il balaya la remarque du gros roi :
- Vous l’avez dit vous même. Vous m’observez. Je vous observe. Nous observons tous deux Dame de Ronce qui nous observe en retour. J’imagine que les Cours fonctionnent ainsi depuis la nuit des temps. Néanmoins, soyez sûr que je serai bien en peine de vous reprocher vos origines. Depuis l’Anfalas où je suis né, ou depuis les Montagnes Blanches où j’ai grandi, le Lossarnach est probablement le summum de la civilisation. En revanche, je dois avouer que vous me dérouter. Vous avouerez que vous êtes très différent du commun des petits aristocrates de palais, non ?
Pour être tout à fait honnête, je pense qu’il y a plus de choses qui nous rapprochent que ce qui nous oppose. Evidemment, je ne me compare à vous, représentant d’une des plus éminentes lignées du Royaume, monarque de terres infiniment plus vastes et plus riches, militaire de renom. Cependant, vous comme moi sommes étrangers au petit sérail du Palais, de l’armée et de Minas Tirith. En cela, nous sommes tous deux vus comme des flibustiers ayant mené une campagne de pirates pour accéder à nos postes. Si vous pensez que mes subordonnés sont heureux qu’on soit aller chercher quelqu’un au service d’une grande marchande de la Compagnie du Sud dans le Harondor pour les diriger, vous vous trompez. Et pourtant, vous comme moi avons été appelés à soutenir le Royaume et diriger ses administrations. Je ne doute donc pas que nous saurons travailler ensemble.
Face au vieux général, le jeune trésorier devait bien reconnaître qu’il était heureux de bénéficier d’un aussi franc soutien. Comme chef du parti des Fiefs, Artheyrn avait un véritable poids dans le Royaume mais Evart prit conscience d’une chose. De tous les grands serviteurs de la Couronne, le Général était celui qui avait le plus d’expérience dans la politique intérieure du Royaume, il était Roi du Lossarnach depuis des décennies et connaissait intimement tous les grands vassaux de Sa Majesté. Évidemment, Evart ne les connaissait que très peu, au-delà de leur réputation. L’Intendante de Ronce était probablement mieux introduite mais elle ne faisait pas vraiment de la politique depuis longtemps. Quant à la Reine, le jeune homme ignorait totalement qu’elle était son implication par le passé. S’était-elle décidée à prendre les rênes du Royaume parce que son époux s’était enfoncé dans l’ombre ? Ou est elle depuis toujours la force derrière le Trône ? Personne ne pourrait le dire. Dans tout cet océan d’inconnu, le Général pouvait être d’une aide précieuse dans les affaires intérieures. Ainsi, le jeune homme lui répondit
- Je suis ravi de pouvoir compter sur votre soutien et, pas uniquement, pour de basses raisons financières. Je comprends vos préventions face à l’armée et la flotte de Dol Amroth. Je me doute que leur implication dans les guerres extérieures sera également un sujet de nos négociations dans la Cité du Cygne. Dois-je comprendre que vous n’êtes pas spécialement intéressé pour intégrer les armées du Prince et les chevaliers du Cygne dans ces campagnes ?
En préliminaire à notre arrivée dans la Cité du Cygne, je comptais suggérer à Notre Majesté une tournée des grands fiefs de l’Ouest pour assurer de leur soutien. L’Intendante de Ronce m’a d’ors et déjà proposé une lettre pour manifester son appui. Peut-être pourrions nous en avoir une de votre part également ? Aussi, oserais-je vous demander s’il y a des choses à savoir sur nos grands seigneurs ? Je veux dire quelque chose la rumeur et les commérages ne dirait pas ?
La proposition du vieux roi fut reçue avec une pointe de circonspection. Évidemment, il n’y avait aucun problème à travailler avec l’administration du général mais ici, c’était étrange. Est-il là pour l’accompagner dans ses périples jusqu’à Dol Amroth ? Est-il là pour l’espionner ? Se servait-il de cet aide de camp pour lui spécifier sa position dans la hiérarchie du gouvernement de Sa Majesté ? Il lui faudrait éclaircir cela mais, pour le moment, il n’était pas en position de force alors il lui répondit :
- Bien entendu. Sur quel sujet souhaitez vous qu’il travaille ? Je lui trouverai le correspondant adéquat.
A l’écoute de la proposition du Général, un petit sourire s’esquissa sur le visage du jeune homme. Ce n’était décidément pas aux vieux matous qu’on apprenait à faire le beau. Évidemment que Dame Even serait un soutien de poids dans leur aventure mais pas uniquement, il était clair que la proposition du général dépassait le cadre strictement gouvernemental. Et pourtant, il faisait ça avec une certaine délicatesse. D’un ton mutin, Evart lui répondit :
- Voyez, Artheyrn. Vous êtes plus subtil que vous n’aimez à le laisser paraître. Je connaîs la réputation de la Veuve de la Baie, on la dit extrêmement influente au Sénat et capable de grandes choses. Je ne doute pas qu’elle soit un soutien de poids pour ce que nous avons à faire. Arrêtez-moi si je me trompe, mais j’ai l’impression que votre proposition ne concernait pas uniquement les affaires du gouvernement ? Il est vrai que je suis un jeune homme qui n’a pas encore d’épouse alors qu’elle une jeune femme qui n’a plus de mari. Seriez-vous susceptible de soutenir ma candidature ?
Même s’il avait été direct, Evart avait choisi ses mots avec soin. Lorsqu’on était en situation d’infériorité, il fallait parfois faire preuve d’une certaine franchise. Les petites insinuations discrètes qu’on disait sans donner l’impression de les dire étaient l’affaire des gens à égalité, voire ceux qui s’estimaient en position de force. Il était clair ici qu’Evart était celui demandait et Artheyrn était celui qui disposait. Dans cette situation, il valait mieux aller directement au point qui comptait réellement et obliger son interlocuteur à dévoiler son jeu ainsi que ses intentions. S’il fallait négocier, autant le faire pied à pied. Par ailleurs, avec les hommes de la trempe Général, cela pouvait donner le mettre dans de meilleures dispositions. Ils allaient donc négocier ce soutien et Evart savait que le prix pouvait être élevé. |
| | | | Gallen Mortensen
Vice Roi du Rohan - Champion Rohirrim
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| | Lun 26 Aoû 2024 - 9:40 | | Le regard sombre du souverain gonflé de mauvaise graisse fixait le Trésorier avec attention. Evart pouvait voir un sourire furtif ourler les lèvres adipeuses du général, il semblait aimer cette passe d'arme verbale. Avec un bruit relativement grossier il reprit une longue rasade de son breuvage à l'odeur si tenace. Artheyrn reprit donc après avoir essuyé rapidement sa bouche et sa barbe avec son coude droit "Evart il nous faut l'armée et la marine de Dol Amroth mais il faut et je pèse mes mots que ce soit les officiers de la Cité Blanche qui dirige ces contingents et pas des officiers imbus du prestige de leurs ancêtres de mener une guerre, ce serait comme avoir une épée effilée et la confier à un paysan du fin fond du Lossarnarch, totalement hors de propos, voilà le tour de force que vous devez réussir pour que votre voyage à Dol Amroth soit une véritable réussite"Puis le gros roi fit non de la tête "Non Evart je ne vous ferai pas une lettre de recommandation auprès des seigneurs des Fiefs, ils le prendraient mal et se braqueraient contre vous"Il ménagea un long silence et poursuivit "Je vais faire mieux Evart, mon aide de camp va les contacter en amont, il saura les convaincre soyez en persuadé, ce sera votre première œuvre ensemble... Justement pour mon aide de Camp j'aimerais qu'il n'y ait pas d'intermédiaire et qu'il puisse échanger avec vous directement"Il s'asseoit plus profondément dans son siège et fixe un air encore plus amusé Evart "La Veuve de la baie... Vous êtes ambitieux Evart, c'est bien, ...C'est bien ... Néanmoins je pense que vous sous estimez le pouvoir qu'elle possède vraiment dans la Cité du Cygne, elle tire les ficelles... Mais je la tiens dans ma main comme cela moi le petit roi des peignes culs "
Et Artheyrn tape du poing sur la table de bois pour agrementer son propos "Un mariage, mais méfiez vous la veuve est une des plus grande manipulatrice des Terres du Milieu ; sous certains aspects elle est aussi aussi dangereuse que La reine Lyra , il vous faudra jouer serré et sa posture de "veuve" lui apporte des avantages certains , je ne suis pas certains qu'elle veuille d'un époux mais vous devez en faire à minima une alliée.. Et peut être vous accordera t'elle une nuit avec elle ce qui d'après mes sources est plus qu'une récompense... Et je pensais que votre absence de relations amoureuses était une de vos stratégies , afin que personne n'est de prise sur nous...
Mais concernant la Veuve, vous n'avez pas à tout savoir mais grâce à moi elle vous suivra, cela ne lui plaira pas mais elle le fera , à vous de lui rendre cet épisode plus agréable"Le général se délecte d'une nouvelle gorgée âpre.... Pas de prix à payer pour l'instant...Etonnant .... #Hasimir |
| | | | Evart Praven
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| | Sam 7 Sep 2024 - 17:42 | | Amroth faisait partie des possibilités dans leur main pour gagner des soutiens. Il aurait été si facile de le promettre à un commandant influent des chevaliers du Cygne ou un sénateur puissant. Quant aux bateaux, le jeune homme ne doutait pas qu’ils seraient au centre des discussions. Depuis les dernières guerres, une grande partie de la flotte du Prince venait de la mise à disposition de navires par les grandes familles de Fidèles qui étaient à la fois les principaux armateurs de la ville et les grands sénateurs au Palais.
- Très bien, je vois. C’est effectivement une mission délicate mais soyez certain que tout sera fait pour effectivement rattacher l’armée de Dol Amroth à l’armée du Roi. Au vue de l’organisation de la Marine du Prince, ce sera plus délicat mais je vais réfléchir à une solution.
Écoutant attentivement les paroles du Général, Evart comprit qu’il pouvait difficilement repousser son offre. Si son homme de confiance réalisait la moitié de ce qui était promis, ce serait déjà un grand succès. A dire vrai, le jeune trésorier se doutait que le Roi de Lossarnach souhaitait également le garder à l'œil. Au-delà de ça, probablement qu’il souhaitait aussi la réussite de la mission et s’il pouvait dire que c’était grâce à lui. Ce serait d’autant mieux pour sa position à la Cour et auprès de la Reine.
- S’il a toute votre confiance et que vous avez celle de nos interlocuteurs, cela me paraît sage, en effet. Il n’y aura de problèmes. Je ne doute pas de ses compétences mais pourriez vous m'éclairer sur votre homme ? Je ne suis pas familier des cercles du pouvoir au Lossarnach. Peut-être devrions nous rencontrer avant notre départ pour l’Ouest.
Étrangement, les avertissements du vieux roublard sur la jeune veuve de la baie attisèrent sa curiosité plutôt que de le décourager. Si elle était la femme derrière le Sénat, alors elle pouvait être le plus précieux des alliés et la plus précieuse des épouses. Quant à ses talents de manipulation, ils donnaient d’autant plus envie de la rencontrer et de jauger la bête. Évidemment, cela ne serait pas chose facile mais dans les critères qu’Evart avait sur sa future épouse, ses capacités comptaient énormément. Avoir une belle et intelligente épouse capable de mener une maison ne l’intéressait pas plus que ça si elle n’était pas aussi une alliée de poids capable de mener les affaires d’un Royaume si la situation l’exigeait. En tout cas, elle l’intéressait énormément et, comme le disait le vieux général, Evart essaierait de s’en faire une alliée s’il ne parvenait pas à en faire son épouse. De manière étonnante, son apparente faiblesse face au Roi de Lossarnach pouvait être un précieux avantage.
- Je me suis peut-être mal exprimé, Artheyrn, je parle bien de mariage et non d’amour. Je n’apprendrais à un Roi, fils de Roi, petit-fils de Roi… que peu de mariages ont trait à l’amour. C’est d’ailleurs très bien comme ça, la raison est un ciment plus solide et plus durable qu’une passion fugace et mortelle. Cependant, j’entends vos mises en garde et vos conseils concernant la Veuve de la Baie. Soyez certain qu’ils nous seront très utiles.
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| | | | Gallen Mortensen
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| | Jeu 12 Sep 2024 - 12:55 | | Le vieux général apparemment se délectait de cette joute verbale, il réajusta sa position sur son siège en bois, faisant bouger sa bedaine proéminente. Clairement ses yeux brillèrent lorsque Evart parlant de la veuve de la Baie, et d'un ton digne de marins dans un bordel portuaire il expliqua goguenard "Je vois Evart , je vois bien mais je pense que que son statut de veuve est un atout pour elle, mais selon mes information une nuit avec elle est inoubliable"Il rit de sa remarque peu délicate de manière tonitruante, presque forcée, et boit une longue rasade de son breuvage de manière grossière. D'ailleurs une quantité non négligeable coule sur sa tunique à al propreté déjà précaire Puis les yeux recouverts de paupières gorgées de graisse fixent de nouveau le Trésorier "En revanche, vous aurez son soutien mais comme je vous l'ai dit elle risque de ne pas apprécier, à vous de jouer comme l'indique l'adage, serré"
Puis Artheyrn fixe la fenêtre ouverte et son ton devient étrangement mélancolique ou tout du moins plus apaisé. "Mon homme de confiance se nomme Hassimir Fenring, je le connais depuis toujours , nous avons été elevés ensemble, il est tout mon contraire"Le général a un bref sourire "les cercles du pouvoir du Lossarnach comme vous y allez Evart, ce n'est pas la cité Blanche, le pouvoir à Lossarnach c'est lui et moi... Touts les actions diplomatiques officielles ou secrètes de ma contrée c'est lu et je lui dois le trône, normalement je n'aurai jamais du régner i"
Puis de sa main gauche il désigne un jeu d'échec dans la fond de la pièce "Et mon adversaire de jeu c'est lui"Puis il fixe de nouveau Evart "Vous faites bien de m'écouter Evart vous n'auriez pas aimé m'avoir comme ennemi" |
| | | | Evart Praven
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| | Dim 15 Sep 2024 - 19:18 | | Le jeune homme préféra ignorer les remarques sur les qualités des folles nuits avec la Dame. Au moins, s’il parvenait à marier la veuve de la Baie, il n’aurait pas le déplaisir d’entendre les exploits sexuels passés d’Artheyrn et d’Even. A dire vrai, Evart était plutôt à se demander pourquoi le vieux général insistait aussi lourdement dessus. Voulait-il l'écœurer en sous-entendant que tout le gratin Dol Amroth et d’ailleurs était passé dans le lit de la Dame ? Le jeune homme s’en fichait pas mal, elle pouvait bien coucher avec qui elle le souhaitait. A moins qu’il s’agissait de prévenir Evart qu’elle avait tué son ancien époux… C’était peut-être pour cela que tout le monde insistait sur son veuvage. Avec ce qu’on lui avait dit sur elle, cela semblait dans ses cordes. Aussi, le trésorier préféra clore le sujet.
- Je veux bien vous croire, Artheyrn. Il est vrai qu’il est parfois si difficile pour une femme de mener une vie aussi libre et indépendante qu’un homme. Je ferai au mieux pour lui rendre la tâche moins difficile. Après tout, ne dit-on pas que derrière chaque embûche, il y a une opportunité.
A contrario, la présentation de cet Hassimir Fenring l’intrigua. En peu de mots, il en avait dressé un portrait parlant. Il était clair qu’il lui accordait une entière et complète confiance.Peut-être en avait-il un peu rajouté pour mettre en valeur son homme. Même s’il n’avait que la moitié des compétences que le vieux roi dessinait, ce serait déjà un atout considérable pour leur mission délicate. Néanmoins, il se nota d’enquêter pour savoir quelle était cette étrange affaire de succession.
- Très bien. Je vois… Il est si rare de trouver quelqu’un en qui on peut avoir totalement confiance. J’espère que nous aurons l’occasion de le rencontrer avant le départ pour l’Ouest.
La dernière phrase du général semblait autant une proposition d’alliance qu’une mise en garde pour l’avenir. A dire vrai, Evart se savait dans une position inconfortable, au moins autant que l’Intendante, si ce n’est plus. De tous les grands personnages de l'État, il lui manquait encore un réseau d’hommes de confiance. Évidemment, il avait quelques relations dans la Compagnie du Sud et tout le monde le savait protégé par le Grand Maître Saemon Havarian. Quant au Trésor… Même s’il avait amené avec lui quelques secrétaires et commis de qualité depuis Djafa et les bureaux de la grande marchande, cela n’équilibrait pas les vieux commis du Trésor qui le regardaient avec suspicion. Peut-être faudrait-il profiter de leur tournée dans les terres de l’Ouest pour recruter des gens neufs. Et surtout, des gens fidèles et compétents. Reprenant la conversation, il répondit donc au Général.
- Adversaire… Adversaire… Pourquoi utiliser un mot si lait alors que tant de choses nous destinent à être des alliés… Après tout, l’importance de notre mission pour le Royaume dépasse toutes nos divergences de vues. N’est il pas ?
Cependant, il y avait encore un sujet qu’Evart voulait traiter avant de retourner à ses occupations de trésorier. L’Intendante lui avait demandé de s’occuper des réserves de céréales et il comptait bien s’en acquitter avec diligence. Après tout, une ville bien approvisionnée est une ville qui se tient calme. Et il avait en face de lui le seigneur d’une des principales régions agricoles du pays. D’autant que le jeune homme savait sa position contestée et les voies commerciales traditionnelles du grain étaient coupées. Aussi, il était prêt à lui rendre un service comme le général s’apprêtait à lui en rendre un. La solution la moins chère serait probablement de faire des enchères. Il n’y avait pas de doute que de nombreux marchands seraient prêts à vendre leurs céréales à un bon prix. Cependant, Evart était prêt à réserver une partie des greniers de Minas Tirith au Grand Maître de la Compagnie du Sud et au Roi du Lossarnach à un prix fixe, vraisemblablement plus élevé que celui des enchères. Il leur donnerait ainsi le pouvoir de consolider leurs positions dans leur pré carré en accordant une part des ventes à tel ou tel marchand, tel ou tel propriétaire.
- A moins que nous ayons autre chose à voir, il y a un sujet dont j’aimerais discuter. Comment va la récolte en Lossarnach ? Je sais que le grain ne peut plus remonter l’Anduin jusqu’au Rohan, ni descendre les côtes jusqu’à Urlok. Cependant, le Royaume désire remplir les greniers de la Cité Blanche après le Rude Hiver. Je souhaiterai vous proposer d’acheter en gros du grain au Lossarnach. Évidemment, il nous faudra trouver un prix convenable mais je pensais laisser aux soins de votre administration les questions d’intendance. Cela permettrait de remplir rapidement les greniers à un niveau suffisant, puis d’attendre la fin des récoltes de printemps pour acheter du grain aux enchères à Pelargir ou Osgiliath. Cela vous conviendrait-il ? |
| | | | Gallen Mortensen
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| | | | | Evart Praven
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| | Dim 27 Oct 2024 - 23:07 | | Il ne fallut pas longtemps au jeune Trésorier pour rejoindre ses bureaux au Trésor Royal. Sa journée de travail ne faisait que commencer et il avait déjà fort à faire. A mesure qu’il s’intéressait au fonctionnement de son administration, la tâche lui paraissait de plus en plus ardue. Certes, tout le monde connaissait à peu près son travail mais les choses devaient-elles rester figées depuis Numenor ? Ses réflexions se perdirent tout comme ses pieds, il n’était pas encore totalement familier des arcanes du Palais. Heureusement, un laquais put le sortir de ses mauvais pas pour l’amener jusqu’aux bureaux du Trésor Royal. Son secrétaire l’y attendait pour discuter de l’emploi du temps pour la journée. Heureusement que lui était là, d’un âge sensiblement identique à celui d’Evart, il aurait pu prétendre à être son supérieur. A la fois bourreau de travail et d’une intelligence rare, il ne souffrait que d’une naissance médiocre, ce qui dans le monde dans lequel ils vivaient l’empêchait de prétendre à une grande carrière, sauf à rencontrer un protecteur puissant et, visiblement, il avait parié sur le jeune Trésorier.
- Nous revoyons l’emploi du temps du jour ?
- Oui, Monsieur. A neuf heures, nous avons une réunion de votre cabinet au Trésor, les dossiers ont été envoyés, j’ai récupéré ceux que vous aviez annoté. A onze heures, vous avez deux rendez-vous d’une demi-heure chacun, deux nobles servant au Palais, je vous ai déjà préparé des fiches les concernant. Pour ce midi, j’ai une invitation à manger par le Haut Commissaire aux Impôts pour Minas Tirith et l’Anorien.
- Repoussez l’invitation, Hassimir Richese, ami intime et homme de l’ombre du Général arrive à Minas Tirith ce matin. Il le représentera dans notre tournée à Dol Amroth et il aura un rôle particulièrement important à y jouer. Je veux que vous l'invitez ce midi à manger sur la terrasse. Prévoyez tout ce qui est nécessaire. J’imagine qu’il ira ce matin chez le Général. En parlant de ça, est ce que tout est près pour notre tournée ?
- L’essentiel est prêt. Le reste le sera cet après-midi. Pour reprendre votre emploi du temps, à quatorze heures trente, la Chambre des Comptes se réunit. Vous en aurez pour deux heures. Pour ce soir, vous avez trois invitations. La première est Madame Rose qui vous réserve la place d’honneur pour la première représentation au Théâtre Rose à dix sept heures trente. La seconde est du Grand Marchand dans son Palais à dix neuf heures avec quelques membres importants de la Compagnie du Sud. Enfin, la Comtesse d’Ismaren organise une réception avec petits spectacles et buffets.
- Dites à Madame Rose que je ne pourrais être là que jusqu’au premier entracte. Acceptez la proposition du Grand Marchand de Ronce et dites à la Comtesse d’Ismaren que j’essaierai de passer en fin de soirée. Elle est une amie, elle ne devrait pas se formaliser.
- Bien Monsieur. Aussi, par rapport à votre future résidence, notre affaire avance très bien. Egalement, il y a deux personnes dans votre bureau, elles devraient vous plaire.
- Intéressant.
Le jeune secrétaire savait éveiller sa curiosité. Cela n’était pas pour lui déplaire. Cette journée, comme les précédentes, s’annonçait comme particulièrement chargée. Tant d’affaires à régler en si peu de temps. Heureusement, ses soucis se dissipèrent rapidement quand il vit les deux jeunes hommes assis dans son bureau. Le premier était un gondorien, le second ressemblait plus à un harondrim. Les deux étaient élégamment habillés et lui firent une élégante courbette avant que le gondorien ne se présente.
- Messire Praven, permettez moi de nous présenter. Nous sommes Messieurs Lowis et Zahadid, nous sommes aujourd’hui au service du Premier Architecte du Roi mais nous souhaiterions tous deux entrer à votre service.
- Qu’est ce qui vous fait dire que je cherche des architectes ?
- Nous sommes allés devant votre maison à Minas Tirith, Messire. C’est une belle demeure pour une famille noble de province qui ne vient que rarement à la capitale, mais elle n’est en rien digne du grand officier du Roi que vous êtes. Le Trésorier Royal doit avoir un hôtel digne de sa fonction. répondit le jeune harondrim.
- Je vois que vous avez bien fait votre travail. Néanmoins, pourquoi prendre deux jeunes architectes comme vous plutôt que des artisans plus expérimentés ?
- Etant né à peu près dans les mêmes années, je ne doute pas que notre jeune âge nous empêche de prétendre à des fonctions bien moins illustres que les vôtres. Néanmoins, dans notre métier comme dans le vôtre, ce qui compte est l’audace, l’intelligence et la subtilité. rétorqua le suderon avec la pointe d’insolence dont savait faire preuve les gens par delà le Poros.
- Nous sommes tous deux bien décidés à insuffler quelque chose de nouveau. reprit Lowis qui, visiblement, craignait un peu les audaces de son compagnon. Il y a une gravité et une majesté tout à fait exceptionnelle au Gondor, porté par un travail de la pierre qu’on ne retrouve que chez les Nains. Néanmoins, j’ai acquis la conviction qu’elle est devenue trop figée avec le temps et qu’il y a beaucoup à apprendre. J’ai eu la chance de beaucoup voyager avec mes parents et mon ami Zahadid vient d’Urlok, au sud du Harondor.
- Pouvons nous montrer quelques-unes de nos réalisations ou de nos projets ? Nous avons essayé d’imaginer les manières de bâtir de belles résidences et des hôtels tout à fait exceptionnels dans des parcelles pourtant difficiles et malcommodes. Il est si facile d’imaginer de beaux et majestueux palais lorsqu’on fait fi d’aucune contrainte. C’est dans les temps difficiles ou dans des lieux délicats qu’on découvre la vraie étoffe des hommes.
- C’est vrai. Prenez place messieurs.
D’un simple geste, Evart les invita à poser leur dessins sur le grand secrétaire où il avait l’habitude de poser les lourds livres de compte du Trésor. Ils purent feuilleter les quelques planches de dessin qu’ils avaient amené avec eux et discuter d’architecture. S’il n’était pas issu d’une aussi grande famille, Evart aurait probablement choisi de devenir architecte car c’était l’une des seules réelles passions qu’il avait. Ainsi, ils purent discuter longuement des plans et idées des jeunes hommes. Il ne faisait aucun doute qu’ils étaient à l’orée d’une carrière brillante. Ils pouvaient converser de tous les sujets avec une grande aisance et les idées qu’ils proposaient étaient à la fois originales et brillantes. Ici, une terrasse sous abside monumentalisée par un portique à colonnes. Là, une coupole éclairée par un lanternon zénithal et des œils-de-bœuf pour qu’elle soit construite en cœur de maison et lui offrir une très grande monumentalité. Par là, une cour circulaire, chose assez rare, au décor très élaboré avec niches pour des arbres à fleurs, des petits bassins à fontaines ainsi qu’une foule d’éléments sculptés. Bref, une discussion fructueuse qui enchanta le Trésorier. Quel plaisir de rencontrer des jeunes hommes aussi plein d’esprit… Son coeur en fut plus léger pour toute la matinée et il put suivre ses réunions avec un léger sourire. Ce qui n’était pas tout à fait habituel.
La matinée passa à toute vitesse et on commença les préparatifs du déjeuner avec Richese. La table était installée sur la petite terrasse qui dominait le Pelennor tandis que les plats étaient disposés à proximité. Ce n’était pas encore un festin mais son cuisinier avait fait des miracles, comme à son habitude, il y avait du filet de bœuf en croûte, du poisson en sauce, des petites cailles farcies… Bref, de quoi recevoir dignement un invité qui, de manière presque étonnante, arriva à l’heure. Malgré son âge avancé et sa barbe grisonnante, l’homme était impressionnant par sa carrure. D’une voix polie, Evart le salua :
- Messire Richese, c’est un immense plaisir que de vous rencontrer. Je ne crois pas que nous ayons déjà eu ce plaisir. Je vous prie de m’excuser pour cette invitation quelque peu cavalière.
Une fois les premières salutations faites, Evart l’invita à s’asseoir autour de la table pour entamer leur déjeuner.
- J’ai cru comprendre que Son Altesse Artheyrn vous fait entièrement confiance, notamment pour la mission qui nous attend à Dol Amroth. J’imagine qu’il vous a déjà expliqué qu’elle est notre objectif. Puis-je vous demander comment vous voyez les choses ? |
| | | | Hassimir Richese
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| | Lun 28 Oct 2024 - 11:19 | | Le matin......Hassimir détestait le démarrage de la journée.... En fait non ce n'était la luminosité naissante du jour qui le dérangeait ou la perspective d'une journée harassante comme toujours qui le préoccupait, mais c'est son corps qui se rappelait à lui, les poches sous les yeux, le mal de dos. la légère estafilade faite avec son rasoir. Vieux rasoir? Un mensonge à soi même , vieux visage plutôt.
Hassimir revêtit une simple tunique vert clair, il avança machinalement un pion blanc sur le plateau de son jeu fétiche. Puis il fixa l'horizon par l'unique fenêtre de son "bureau" accordé par la mansuétude du Général. Machinalement il croisa les mains dans son dos, il se vilipenda silencieusement, il détestait ce genre de gestes anodins qui le vieillissait. Il s'empara lentement de sa tisane et se plongea dans la lecture des documents relatifs aux derniers événements survenus au Rohan... Cela prit une bonne partie de la matinée au conseiller, qui rit des notes dans son petit carnet qui ne le quittait jamais.
Un page vint lui annoncer que le trésorier Royal l'invitait à déjeuner, Hassimir ne fut pas surpris et accepta l'invitation.Hassimir resta habillé de la même manière , il se regarda néanmoins au préalable dans un miroir pour se réajuster. les premières rencontres sont toujours des moments dangereux et périlleux et Richèse connaissait le jeune noble de réputation. Artheyrn lui avait fait d'ailleurs un portrait plutôt brillant du trésorier. Mais Hassimir le savait le roi de Lossarnach pouvait parfois être trop enthousiaste face à des individus qu'il considérait comme plus doués que lui. Hassimir se rendit lentement dans les appartements d'Evart,il se força à ne pas mettre les mains dans le dos lors de sa marche. Il frappa à la porte à la seconde même de l'heure du rendez vous. Hassimir se redressa et effectua une révérence parfaite vers Evart"Hummm, .... C'est un honneur,.... Messire Praven que vous trouviez,..... Hmmmmm, un......instant hum même bref...hum,..hum, à m'accorder dans ...votre.....hum...emploi du temps surchargé"Hassimir fut agréablement surpris de l'accueil d'Evart et il constata au regard de ce dernier que sa vivacité d'esprit n'était pas une illusion... mais le vieux conseiller s'étaut redrssé à son entrée car il savait qu'il faisait 15 bons centimètres que le jeune Trésorier, une petite présence physique , ce n'est rien mais hassimir savait utiliser tous les stratagèmes pour la future conversation.Evart constatera qu'Hassimir ne prendra que les aliments sains et aucun alcool Le trésorier fut direct, Hassimisir se permetta un long moment de silence et répliqua lentement "Le général est....hum.... hum... une véritable ....pipelette..... il me fait hum hum penser à une jouvencelle parfois, mais oui....hum j'ai .... son ...hum.... comment dire ....son oreille"Richèse prit une longue gorgée d'eau et simplement poursuit "Les missives ont été envoyées, les grands seigneurs seront.....hum...disons de .... votre côté, messire Praven. pour Dol Amroth qui vous savez sera de votre hum..... côté mais cela ne lui plaira .....hum......pas. Donc je vois des...hum perspectives, mais voulez vous.....vraiment que je .... vous...hum.... acommpagne Messire Praven.... je serai ..... peut.....être plus...hum ...utile à surveiller.....les ....hums actions parfois puériles du Général "
Hassimir fixe le regard d'Evart un bref instant et se permet"Sa majesté m'a parlé du.......grain...... Balayons....hum rapidement..... cet .... échange.... bassement ......hum Mercantile, j'aime hu_m .....le chifffre 2 Messire Praven"
Hassimir prend une nouvelel gorgée d'eau qu'il boit avec une lenteur calculée.#Hassimir |
| | | | Evart Praven
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| | Mar 5 Nov 2024 - 21:11 | | Lorsque l’aide de camp rentra, Evart fut presque étonné du personnage. Par rapport à sa petite taille fine, Hessimir apparaissait comme un colosse d’âge mûr, à la barbe garnie mais au crâne chauve. Par contre, son phrasé était… étrange. En tout cas, il l’était aux yeux du jeune homme qui avait l’habitude de disserter avec fluidité sur une foule de sujets tous plus futiles les uns que les autres. Ainsi, le Trésorier se demanda si cela trahissait une pensée lente et difficile, chaque butée sur un mot marquait-il une pensée en cours de création ? Pourtant, Artheyrn l’avait prévenu de ne pas sous-estimer l’aide de camp, dès lors, Evart préféra partir du principe que ces difficultés d’élocution n'étaient que les hasards de la naissance. Il se ferait un avis définitif plus tard. Ils pouvaient donc commencer.
- Je le connais évidemment moins que vous, néanmoins le Général m’a fait infiniment meilleure impression que les racontars et les bruits de couloir veulent bien le dire. Je n’aime pas me fier aux on-dits et je dois reconnaître que je lui ai trouvé une vision et une hauteur de vue peu commune dans notre époque cynique.
Il était rare de voir un “ami” avoir la dent si dure. Certes, c’était eux qui vous connaissaient le mieux mais son parler-franc lui signifiait deux choses. Soit il avait vraiment peu d’estime pour son “ami” et, finalement, il ne voyait en lui qu’un outil pour sa propre ascension. C’était possible mais peu probable. Soit il voulait tester le jeune Trésorier, histoire de s’assurer qu’il n’était pas de ces jeunes cyniques qui faisaient des ronds de jambes tout en parlant dans votre dos, si ce n’était pas pire. Le jeune homme préféra la seconde solution, elle était la plus sûre ainsi que la plus probable. Par ailleurs, elle correspondait le mieux à son sentiment.
- Je vous prie de m’excuser mais je suis un peu confus. J’ai cru comprendre de Son Altesse Royale qu’une missive, même venant de lui, pourrait être mal prise et crisper les grands seigneurs de l’Ouest. Elle aurait plutôt conseillé une rencontre en personne pour s’assurer de leur soutien. N’est ce pas préférable ?
Pour une fois, Evart préférait passer pour un idiot maintenant, en tête à tête avec Hessimir, que de se retrouver un idiot face à la Reine. Ce n’était pas un sentiment qu’il appréciait particulièrement, aussi avait il joué la carte de la question franche. Pour lui, les rencontrer était probablement la solution la plus sûre et la plus raisonnable pour s’assurer de leurs soutiens. A contrario, la suite de la discussion le troubla. De toute évidence, Hessimir semblait être une personne bien plus raisonnable que le Général. Cependant, cela pouvait être tout aussi risqué que l’inverse. La confiance n’était pas la qualité première d’Evart. Néanmoins, il se fit violence :
- J’ai pour habitude de faire confiance aux personnes avec qui je travaille. Si vous estimez que vous serez plus utiles ici, à Minas Tirith, que pour notre affaire à Dol Amroth, alors j’aurais tendance à vous faire confiance. Néanmoins, je ne doute absolument pas que vous nous serez très utile et que le Général soit capable de gérer les affaires militaires à la capitale. Si vous le souhaitez, je peux vous proposer des noms en qui j’ai confiance pour les affaires militaires, pour soutenir les choix du Général. Aussi, Son Altesse m’a informé qu’il avait une arme susceptible d’être utilisée pour faire plier la Veuve de la Baie et de l’amener à soutenir notre projet. Si vous souhaitez rester ici, ce que je comprends tout à fait, il me faudrait cette arme. Après tout, elle est essentielle à notre réussite.
Alors qu’il avalait une bouchée d’une caille préalablement désossée, Evart constata que son invité ne mangeait que peu. C’était une chose étonnante pour un si grand gaillard. De toute façon, il ne se formalisait pas car son cuisinier avait prévu plus que nécessaire. C’était une fastueuse mais coûteuse habitude. Au moins, cela ferait la joie de ces secrétaires qui attendaient les restes. Se concentrant sur leur conversation, le Trésorier continua :
- La proposition est fort simple. Les réserves de la Cité Blanche ont été affectées par le Rude Hiver et la couronne souhaite y remédier. Aux vues des problèmes dans le Sud, et de l’invasion du Rohan, les moulins du Royaume débordent de farine et les champs débordent de blé. Cela risque de mener à une baisse considérable des prix des céréales dans le Royaume. Evidemment, nous pourrions sans peine passer par les bourses et marchés au blé d’Osgiliath ou Pelargir. Et cela devrait se faire dans de très bonnes conditions pour le Trésor. Cependant, en tant que garant de la stabilité économique du Royaume, je ne souhaite pas mettre sur la paille les négociants et fermiers du pays. Pour cela, je vous propose de passer un important contrat pour l’achat de blé dans le Lossarnach à un prix plus élevé que ceux des marchés. Il serait alors à la charge de l’administration du Général d’acheter et acheminer le grain. Je sais que certains essaient de contester l’autorité de Son Altesse, vous aurez une arme dans vos mains pour marquer son autorité. De mon côté, cela facilitera les questions d’intendance et assurera un remplissage rapide des greniers.
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| | | | Hassimir Richese
Aide de camp du Général de Minas Tirith
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| | Jeu 21 Nov 2024 - 10:47 | | Hassimir se tapota ses fines lèvres avec la serviette de table en soie proposée, il était l'antipode du général du moins en matière de nourriture et repas... Il posa les mains bien à plat sur la table fixant son interlocuteur de ses yeux délavés par le temps et répondit avec son rythme si particulier aux questions du Trésorier.
"Les...Hum... Lettres .... sont...parties ce matin.... Messire Praven, vous ..pouvez ... hum... compter sur les grands seigneurs ... à partir de....hum... maintenant.. si l'un d'entre eux .... disons faillit ... je m'en .... occuperai... Sa Majesté vous a promis leur... soutien...hum vous l'avez, faites moi confiance"
Après avoir ménagé une brève pause pause l'aide de camp poursuit
"Hum....Vous avez raison je vous ...hum accompagnerai dans votre .... voyage... diplomatique..... humm à Dol Amroth... l'arme a déjà fait son oeuvre à l'heure...hum où ... nous.... nous parlons... Mais je ... hum préfère ne rien vous...dire ... ainsi si on vous....hum questionne ... vous ...indiquerez que vous êtes ignorant de... cette...hum... affaire... en, cas de question il faut toujours.... hum mieux dire la vérité . Et en étant présent sur place.... je pourrai vous ... disons hum.... vous ...hum ...épauler, la Veuve est un ...personnage ... hum .. complexe et extrêmement doué et versé dans les... affres... hum de la politique tout .... comme ... hum vous... nous ne serons pas trop de 2 pour ce ..... ce disons......hum combat diplomatique Messire ""
Enfin il indique
"Bien Messire, comme je vous l'ai dit 2 fois le prix me parait hum hum pertinent"
Il conclut calmement
"Savez vous jouer aux ....hum échecs Messire Praven ? Si c'est hum le cas je serai honoré de partager hum hum une partie avec vous " |
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