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Dwilidan
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Un lieu de rencontres EmptyLun 22 Aoû 2011 - 22:51
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Le vent était un véritable fléau en cette saison. Il s’infiltrait partout, s'insinuait dans la moindre interstice que vous auriez eu le malheur d'exposer à l'air libre et vous gelait jusqu'au plus profond de votre être. Dans ce genre de situation il n'y avait que deux solutions envisageables : marche ou crève.

Firaz avait choisi la première des deux solutions et c'est pourquoi il était là, à braver les vents violents qui soufflaient de l'est depuis le matin. Lui aussi était en route depuis le matin mais il n'avait pas l'arrogance d'être plus fort que les éléments et il avançait beaucoup plus lentement que les colonnes d'air qui tournaient en violentes bourrasques autour de lui.

Il était entré par la porte est de la ville il y a une bonne demie-heure mais, même derrière les lourds remparts qui entouraient la vile, le vent faisait toujours sentir sa présence.
Le soleil avait disparu derrière les terres depuis une bonne heure et Firaz était maintenant en quête d'une auberge où dormir. La ville étaient quasiment vide à cette heure ci et seuls quelques mendiants grelottaient pitoyablement au coin des rues, tentant tant bien que mal de se réchauffer.

Le bruit d'une enseigne tapant contre une auberge parvint soudainement aux oreilles du soldat. Il replaça sa fourrure sur sa tête et se précipita aussi rapidement que lui permettaient ses jambes engourdies par le froid.

La porte grinça lorsqu'il l'ouvrit et qu'il fit son entrée dans l’atmosphère feutrée de l'établissement. Il y avait peu de clients en cette saison et la plupart étaient des commerçants de l'ouest venus ici pour affaire. Personne qui pourrait le reconnaitre, par précaution il remis tout de même en place son capuchon avant de se diriger vers le comptoir :

"Bien le bonjour à vous, il vous reste des chambres ?
- Ouais, pour combien de temps ?
- J'en sais rien mais j'ai de quoi payer.
Disant cela il montra la bourse qu'il tenait en bandoulière et qu'il fit tâter au tavernier qui, après l'avoir soupesé quelques secondes, la lui rendit, l'air déjà moins soupçonneux
- Très bien mais il me faudra une avance."

Firaz vit voler quelques pièces d'or tandis que son logeur lui donnait la clé et le positionnement de sa chambre. Il lui indiqua également qu'il pouvait se restaurer dans la salle adjacente où le repas était toujours servi.
Sans se faire prier, le soldat se dirigea dans la sus-nommé salle avec la ferme intention de se remplir la panse. Il n'avait déjà que trop entamé ses propres rations de survie.

Il prit place sur un banc, à l'écart d'un petits groupe de commerçants, visiblement en provenance de Dale, et fit signe à un des serviteurs de venir lui servir son plat ainsi que de lui servir du vin. Le plat du soir était un ragoût de mouton d'après ce qu'avait pu voir Firaz mais dans l'état dans lequel il était il aurait même pu manger du chien, il n'allait donc pas se plaindre.

Attendant l'arrivée de sa pitance, le soldat retira ses fourrures, dévoilant son uniforme qu'il gardait depuis son départ il y a trois jours. Il devait se débarrasser de cet habit trop voyant le plus rapidement possible s'il ne voulait pas se faire repérer. Son but était simple mais il devait être prudent, il ne devait faire confiance à personne et ne compter que sur lui même.

Il ne pouvait pas échouer, l'avenir même du Rhûn en dépendait.
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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyMar 23 Aoû 2011 - 1:26
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Aya marchait dans les rues cruellement malmenées par le vent mordant qui soufflait en tempête. Les larmes qui naissaient au coin de ses yeux étaient chassées instantanément, et quiconque l’aurait croisée aurait pensé qu’elle aurait mieux fait de prendre un épais manteau à capuche, pour préserver son visage rougi, et ses cheveux qui fouettaient l’air derrière elle. Personne n’aurait deviné qu’elle pleurait - s’il y avait eu quelqu’un dehors par ce temps. Et elle avait de bonnes raisons de pleurer. Elle s’était encore disputée avec son père. Toujours à propos du même problème. Cela faisait la sixième fois ce mois-ci. Sauf que cette fois, c’était particulier. Encore une fois, son père s’était opposé de toutes ses forces à son choix de vie, au moment où il n’était plus possible de prendre le temps de réfléchir. Tandis qu’elle marchait sans but, à la recherche d’un abri où ruminer sa colère, ses compagnons aspirants-soldats partaient pour leur premier entraînement en dehors des murs de la cité. Au cours de la semaine qu’ils allaient passer sous les ordres des instructeurs les plus sévères et les plus sadiques, ils sauraient vraiment s’ils étaient faits pour le métier des armes, ou si leur rôle se cantonnerait à celui d’écuyers. Mais Aya n’avait même pas cette chance. Elle avait pourtant tout prévu. Elle avait préparé son équipement, ramassé ses armes de prédilection avec lesquelles elle pourrait faire la démonstration de ses compétences, sellé son cheval, préparé des provisions, et fait ses adieux à sa mère. Mais son père s’était érigé comme un rempart infranchissable entre elle et son destin. Ils s’étaient violemment disputés, à grands renforts de cris et de larmes. Et Aya avait perdu. De rage, elle avait jeté sa convocation aux pieds de son père, avait grimpé sur son cheval, et avait galopé aussi loin qu’elle l’avait pu.

En vérité, elle n’avait pas cent mètres qu’elle fut obligée de mettre pied à terre. Le vent qui s’engouffrait dans les rues était si violent qu’il menaçait de la désarçonner. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle avait oublié son manteau. Tant pis ! Elle ne retournerait pas le chercher. Pas tout de suite, du moins. Tenant son cheval par la bride, baissant la tête pour protéger son cou dénudé, elle s’était lancée à l’assaut des pavés, en quête d’une auberge ouverte, pour y trouver un peu de chaleur et de réconfort. Mais visiblement, la colère lui avait fait perdre la notion de l’espace, car elle s’était dirigée sottement vers la caserne. Bien entendu, lorsqu’elle y allait pour s’entraîner, personne ne lui disait rien. Mais pour ce qui y était d’y trouver un repas chaud et un abri contre le froid, il lui faudrait repasser. On acceptait là que ceux qui portaient l’uniforme, et qui avaient officiellement intégré le service actif. Les aspirants vivaient chez leurs parents, et ils ne se préoccupaient pas de savoir où ils allaient manger. Honteuse et furieuse envers elle-même, elle fit demi-tour, et mit le cap vers une auberge qu’elle savait proche. Enfin...ses souvenirs la voyaient plus proche.

En poussant la porte, elle fut accueillie non pas par la douce chaleur d’un bon feu de bois qu’elle attendait, mais par une ambiance glaciale. Enfin, elle la jugea glaciale par rapport à ses propres critères. Ses parents habitaient dans une maison, et avaient une situation correcte qui leur permettait de manger de la viande plusieurs fois par semaine, et de se chauffer dignement. Mais la petite auberge n’avait qu’une seule cheminée, qui satisfaisait uniquement ceux qui se trouvaient sur les tables avoisinantes. Tables qui, soit dit en passant, étaient toutes occupées par des marchands. Marchands qui, bien entendu, avaient pensé à prendre d’épais manteaux de fourrure, pour se protéger du froid. Froid qui, comme hasard, régnait dans les seuls coins libres de la pièce. La jeune fille grelottante alla prendre place sur une chaise, relativement à l’écart des marchands qui n’aimaient pas trop qu’on vienne les coller sans raisons. Ses cheveux étaient complètement décoiffés, et elle décida d’y mettre de l’ordre, ne serait-ce que pour s’occuper les doigts...et les réchauffer un peu. Elle passa commande d’une bière et d’une portion de coq au vin. On lui servit une soupe de légumes et un lait chaud. L’influence de son père s’étendait même jusque là. Elle grommela un remerciement au serveur, et commença à manger avec appétit.

Ce faisant, elle ne vit pas la porte s’ouvrir, pour laisser passer un homme venant apparemment de loin, qui semblait avoir arpenté les rues sous ce vent mordant pendant encore plus longtemps qu’elle. Elle leva les yeux alors qu’il commandait une chambre, mais ne vit de lui que son dos massif recouvert par un vêtement épais. Encore un qui avait pensé à prendre ses précautions avant d’affronter ce rude climat. Au comble de l’ennui, l’attention d’Aya fut attirée par le fait qu’il n’avait pas enlevé sa capuche, même après être rentré dans l’établissement. C’était souvent le cas lorsque les gens cherchaient à cacher leur identité, se souvint-elle. Elle avait lu plusieurs histoires parlant de voyageurs mystérieux. A chaque fois, cela impliquait des aventures épiques, parsemées de dangers mais aussi de fabuleuses découvertes. En se rappelant qu’elle avait été privée par son père du droit de participer à cet exercice en dehors de Vieille-Tombe, la jeune fille sentit sa colère revenir. Cependant, ses tremblements, n’étaient pas le fait de la colère, mais bien du froid qui ne l’avait pas encore quitté. Elle s’empressa de porter son lait chaud à ses lèvres tout en suivant l’homme étrange du regard, avec un air qu’elle se voulait mystérieux mais discret.

Elle plissa les yeux pour mieux voir, tandis qu’il se délestait de ses épaisses fourrures histoire d’être plus à l’aise pour manger. C’est alors qu’elle le vit. Un autre aurait pu s’y tromper, croire qu’il avait mal vu, mais pas elle. Pas Aya Assad, fille de Hamid. Sa famille était dans l’armée de Rhûn depuis des années, et elle-même était particulièrement déterminée à servir la Couronne par l’épée. L’homme assis seul à cette table portait un uniforme de l’armée régulière. C’était un soldat ! Mais que pouvait-il bien faire là ? En dehors de la caserne, il aurait dû être accompagné par au moins un de ses compagnons. Et puis il aurait dû porter son uniforme complet bien en évidence. Même par ce temps. Tout cela sentait l’intrigue à plein nez...pour le plus grand plaisir de la jeune fille. Elle l’observa un instant, tandis qu’il attendait son repas, en se posant une seule question : “dois-je aller le voir ?”. Il ne lui fallut pas longtemps pour peser le pour et le contre, et pour prendre sa décision.

Elle se leva brusquement, attirant sur elle une bonne partie des regards de la salle, et mit le cap sur la table du soldat. Ses cheveux étaient de nouveau bien coiffés, son allure était assurée, et malgré ses joues rosies par le vent, elle se sentait parfaitement présentable.

- Bonsoir monsieur, puis-je m’asseoir ?

Sans attendre de réponse, elle prit place en face de lui, avant d’ajouter :

- J’ai vu votre uniforme, vous êtes un soldat ? Vous avez l’air de venir de loin, et pourtant vous êtes seul. Vous savez...vous pouvez aller à la caserne...vous n’aurez à payer pour la nuit, et...oh ! Je suis désolée. J’ai oublié de me présenter : je m’appelle Aya. Aya Assad. Et j’essaie de rentrer dans l’armée. Et vous-même ?

Avec un franc sourire sur le visage, elle termina sa tirade, but une gorgée de son lait chaud qu’elle avait emmené avec elle, avant de reposer la tasse sur la table, dans l’attente d’une réponse de son interlocuteur.

#Aya #Firaz


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Un lieu de rencontres EmptyMar 23 Aoû 2011 - 13:43
[HRP on] Désolée je suis un peu rouillée... faut le temps que je m'y remette, en esperant que ce soit pas trop pourrav. [HRP off]

Ah… les petites auberges pittoresques ! Quelque soit la contrée, la région ou le climat, elles avaient toujours un charme différent, qu’il soit agréable ou non. Tantôt cossues avec des poêles ronflant d’une douce chaleur, des tentures colorées et des coussins dodus, des chambres proprettes et bien entretenues. Tantôt glauques, froides, avec d’affreux murs de torchis aux taches brunâtres indéfinies, et avec pour compagnons de lit, des puces ou des cafards.

Celle-ci ne tombait ni dans un extrême, ni dans l’autre. Dépourvu de salons privés pour les plus aisés, elle supposait cependant une clientèle d’origine modeste mais pas fauchée. Par ailleurs, à cette heure tardive, les groupes s’affairaient bruyamment autour des tables couvertes de plats odorants et de verres bien remplis. L’assemblée d’artisans, de marchands, de travailleurs en tout genre et de divers horizons alimentaient un brouhaha ponctué d’éclat de voix, de rire et même d’un début de chanson cochonne débitée par un homme un peu trop ivre bredouillant vaguement les paroles osées de la ritournelle.
Certes l’atmosphère de la salle n’était pas aussi chaude qu’on aurait pu l’espérer, surtout par cet horrible temps, il n’empêche qu’elle ne tarderait pas à monter de quelques degrés… foi de Môrhïn. Après tout n’était elle pas ici pour assurer un interlude brulant, histoire de divertir ces hommes avant l’arrivée des filles de la maison dont les charmes, espérait l’aubergiste attiseraient les faveurs des plus argentés de ses clients.

Le son guttural d’un tambour résonna lascivement dans l’auberge. Lentement, avec une lenteur hypnotique, un musicien frappait sur la peau tendue de l’instrument bientôt rejoint par la mélodie chevrotante d’un ocarina. Les conversations cessèrent, un instant, surprises par cette musique exotique. Des chuchotements de ci, de là se firent entendre puis se turent quand la bohémienne entra. Des tables avaient été écartées, discrètement pour laisser au centre de la pièce un espace vide, qu’elle rejoignit.

Si Môrhïn était à ne pas en douter une belle femme, les lueurs diffuses des bougies, et les ombres mouvantes lui donnait un air mystérieux qui la mettait tout à son avantage. Ses cheveux de jais cascadaient en boucles sauvages jusqu’à la chute de ses reins, ses yeux étranges soulignés d’un trait de khôl brillaient d’un feu vorace. Un voile arachnéen dissimulait le reste de son charmant minois. Quand à sa tenue, elle n’en était pas moins provocante. Des rubans de colorés retenaient sur ses épaules a demi dénudée une audacieuse chemise d’un bleu translucide dont le vertigineux décolleté laissait entrevoir la naissance de ses seins. Enserrant sa taille depuis ses hanches jusqu’au dessous de sa poitrine, un corset d’un bleu velours soulignait sa silhouette parfaite. Des voiles et des tissus turquoise s’échappaient de ce serre-taille formant par un assemblage désordonné, ses jupons.

La mélopée, lambinante, obsédante accompagna alors les mouvements de la danseuse. Les mouvements alanguis de la jeune femme se mêlait au rythme oppressant du tambour et de l’ocarina. D’une sensualité à fleur de peau, sans aucune vulgarité, elle dansait avec de plus en plus de passion, dévoilant le galbe d’une jambe, allant d’hommes en hommes, les enlaçant sans les toucher, exacerbant leurs sens par un érotisme de plus en plus vibrant à mesure que la musique s’intensifiait et que rythme s’accélérait. Passant du gros marchand, au métayer, du forgeron encore dépenaillé par sa journée de labeur, au soldat attablée avec une jeune fille, dans une danse toujours plus effrénée, toujours plus impétueuse, toujours plus voluptueux jusqu'à ce que la musique ne cesse, l’abandonnant essoufflée au centre de la pièce.

Môrhïn se releva, ses joues rougies par sa folle danse. Un coup d’œil sur l’aubergiste lui apprit que celui-ci était satisfait de ses performances, ils seraient bien payés, le chef de clan serait enchanté de cet argent qui tombait à pic, mais il le serait bien davantage encore par les petits bonus que la jeune femme et ses musiciens comptaient ramener en sus.
Il etait bien connu que lorsqu’un homme se plongeait dans le charmant décolleté d’une dame, il en oubliait sa bourse. C’était presque un dicton qui se vérifiait à chaque fois en ce qui concernait la bohémienne. Sans que personne ne s’en rende encore compte, elle venait de s’octroyer un joli petit « pour boire », en empruntant quelques pièces dorées à deux victimes plus que consentantes à en voir leur regard pervers et leurs propositions malhonnête. Comme si elle distribuait ses charmes aux premiers larbins venus ! Allant de table en table, elle observait, cherchait, fouinait du regard toute possibilité d’augmenter la maigre générosité de l’aubergiste tout en discutant avec ceux qui l’arrêtaient pour lui proposer un verre ou tout autre chose, soudain passant devant celle d’un soldat et d’une jeune fille, elle . S’ils semblaient en grande discussion ce n’était absolument pas ce qu’ils disaient qui captiva Môrhïn mais plutôt la belle bourse pendouillant sur la hanche de l’homme, tentante comme un fruit maudit. Habituellement la Belle évitait comme la peste les soldats - exceptés les soldats totalement ivres parce qu’un soldat ivre et bien… ça ne court pas ! – mais l’appât du gain était bien trop important pour qu’elle ne déroge pas un tout petit peu à sa ligne de conduite.

Discrètement, avec la force de l’habitude, elle passa au derrière de son banc et décrocha avec une habileté que confère l’expérience de ces choses là, la bourse bien pleine du soldat

#Môrhïn
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Dwilidan
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Un lieu de rencontres EmptyMer 24 Aoû 2011 - 11:36
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Les yeux absorbés par le ballet hypnotique de la charmante créature qui agitait son corps au rythme de la musique, Firaz ne sentit qu'au dernier moment la présence de la jeune femme qui prit rapidement place à ses côtés, non sans avoir auparavant demandé l'inutile autorisation du soldat. Un sentiment de malaise s'insinua alors dans l'esprit de Firaz, et si cette fille....non, il chassa furieusement cette pensée de sa tête. Il ne pouvait être encore découvert et cela prendrait sûrement encore quelques jours avant que ses supérieurs à Albyor ne se rendent compte de sa disparition et même là ils croiraient probablement à sa mort, non il n'était pas encore "brûlé" comme disaient les espions.

Malgré tout, l'insistance de la demoiselle - Aya s'il avait bien entendu - le gênait et il devait s'en débarrasser au plus vite, il avait déjà réfléchi à l'histoire qu'il inventerait si jamais on le surprenait ou si on le questionnait et c'est celle là même qu'il débita avec son timbre de voix sourd :

"Chut petite, tu vas me faire repérer, il jeta un rapide coup d’œil aux alentours, la danse de la jeune femme avait pris fin et cette dernière circulait parmi les clients, probablement en quête de quelques pièces, personne ne doit savoir que je suis ici, secret d'état, et maintenant file avant que je ne sois obligé de te couper la langue pour que tu ne répètes rien à personne."

Un sourire apparut sur la face du soldat, dévoilant ses dents abîmées par le temps et on pouvait même déceler un éclat d'or au fond de la mâchoire du vétéran. Il espérait l'avoir calmé et qu'elle ne reviendrait pas à la charge, voire même, si elle pouvait partir.

Soudainement, il sentit une autre présence, juste derrière lui et le sentiment d'être plus léger, un sentiment de malaise. La bourse ! Vingt cinq années passées dans l'armée lui avait conféré des sens et des réflexes prodigieux si bien qu'il avait senti le mouvement, aussi discret soit il, de Môrhïn.
Il se retourna vivement et dégaina le couteau qu'il gardait caché dans sa botte droite, plaquant celui qui tentait de le délester contre le mur, qui faisait dos à la table qu'il avait partagé avec Aya.

Son voleur se révéla en fait être une voleuse et nulle autre que la langoureuse danseuse qu'il avait eu le loisir d'observer il n'y a pas si longtemps. Son regard acier se plongea dans les yeux de la jeune femme et sa voix s'éleva, aussi tranchante qu'une lame :

"Rends moi ça immédiatement avant que je t'ouvre la gorge, ma belle. Et fais vite, je suis pas du genre patient."

Plus aucune once de sympathie dans la voix du soldat, il détestait se faire doubler et encore plus par une femme. Il l'aurait tué sans hésitation s'il n'y avait eu tant de témoins mais là, il préférait faire bonne figure. Il ne voyait pas l’intérêt à se faire repérer inutilement.

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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyMer 24 Aoû 2011 - 13:33
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Avec Aya, l’expression “un arbre peut cacher la forêt” prenait tout son sens. Depuis qu’elle avait vu l’homme étrange rentrer dans l’auberge, elle l’avait suivi du regard en faisant abstraction de tout le reste. Et elle avait encore plus focalisé son attention sur lui lorsqu’elle avait découvert qu’il appartenait à l’armée. Quelle chance inouïe de pouvoir discuter avec un vétéran qui avait sûrement vu de nombreuses batailles, et qui avait probablement tout un tas d’histoires à raconter. Certes, elle était déjà comblée avec celles qui lui contait son père, mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’en vouloir plus. Pour le simple plaisir d’en entendre davantage sur des contrées lointaines, sur de beaux paysages, et sur la puissance incommensurable de Rhûn. Elle rêvait chaque nuit de partir en mission pour le compte du trône, d’arpenter les coins les plus éloignés du monde, pour poser les yeux sur tous les mystères qu’il recelait. Pour elle, la Terre du Milieu s’arrêtait aux frontières de Vieille-Tombe. Ses seules escapades en dehors de l’enceinte de la ville avaient été pour rendre visite à son oncle de Blankânimad.

Toutefois, elle ne s’attendait pas à ce que le soldat la repousse avec tant de fermeté. En fait, si, elle s’y attendait. Les membres de sa famille avaient toujours servi dans l’armée, et elle connaissait bien leur caractère buté. Son père en était parfait exemple, lui qui avait refusé qu’elle parte en mission. Aussi, elle ne fut pas rebutée outre mesure par les paroles amères du soldat. En vérité, elle se prêta au jeu avec amusement. Lorsqu’il lui demanda de se taire, pour qu’elle ne le fasse pas repérer, elle comprit qu’il n’était pas un simple soldat. Cela expliquait pourquoi il n’allait pas à la caserne comme tous les autres, et pourquoi il avait gardé son capuchon en rentrant. Sa main droite monta involontairement à sa bouche, pour endiguer le flot de questions qui commençait à apparaître, et elle écouta avec attention la suite de ses propos. L’homme marqua un temps d’arrêt, regardant autour de lui comme l’aurait fait n’importe quel espion au service du trône, avant de lui donner davantage d’explications.

Un espion normal en aurait sans aucun doute révélé moins que cela, se dit la jeune fille, qui vit sa déclaration comme une marque de confiance, et une invitation à continuer la conversation. Elle savait lire entre les lignes, pardi ! Toutefois, lorsqu’il lâcha “secret d’état”, l’intérêt que lui portait la jeune fille se mua en une véritable admiration. Même parmi les espions, seuls ceux qui avaient démontré une loyauté indéfectible envers la Couronne, des qualités martiales supérieures à la moyenne, et une volonté de fer capable de supporter la douleur, la solitude et la terreur...seuls ces hommes-là étaient à même d’être chargés de missions secrètes pour le compte de l’Etat. Tout du moins...c’était le portrait que l’imagination fertile de la jeune fille dressait d’hommes qu’elle n’avait jamais eu l’honneur de rencontrer personnellement...jusqu’à aujourd’hui. Dans ses yeux se mit à danser une lueur d’excitation qui ne disparut pas malgré la conclusion presque menaçante de la part du soldat. Elle avait l’habitude, avec son supérieur, d’en entendre de dures. Il n’était pas véritablement partisan de l’idée d’incorporer une femme dans l’armée, et il s’arrangeait pour le lui faire comprendre avec des mots qui la touchaient plus que les coups de poings qu’elle recevait de la part de ses camarades lorsqu’ils s’entraînaient à mains nues. A côté de son instructeur, cet espion avait presque l’air courtois, aussi ne prit-elle pas la poudre d’escampette comme il l’aurait voulu.

Au lieu de quoi, elle se pencha vers lui comme pour lui faire une confidence, et lâcha :

- Je vous prie de croire que je suis votre alliée, messire. Ma famille sert le trône avec fidélité depuis maintes générations, et jamais nous ne trahirions la Couronne.

L’espace d’un bref instant, elle crut qu’elle avait signé son arrêt de mort. Lorsqu’elle le vit bondir sur ses pieds et porter la main au couteau caché dans sa botte, elle se demanda si elle n’avait pas en réalité discuté pendant tout ce temps avec un espion venu d’un autre royaume, avec un mercenaire déguisé, ou pire...avec un déserteur. Mais sa terreur passa bien vite. Il se retourna à la vitesse de l’éclair, et empoigna férocement une silhouette qui se trouvait derrière lui. Sans ménagement, il plaqua l’inconnu contre le mur, son couteau bien en évidence, dans un geste parfaitement équivoque. Aya n’avait absolument rien compris. Tout était allé trop vite pour elle, et elle n’avait pas eu l’occasion de voir ce qui avait pu mettre l’espion à tel point en colère. Toutefois, elle se fit un devoir de se mettre debout. En tant qu’aspirant-soldat, elle n’avait pas le droit de procéder à une arrestation en règles, mais si combat il devait y avoir, elle pouvait toujours amener une lame supplémentaire. Sa main gauche empoigna fermement le fourreau de son arme, tandis que son pouce commençait déjà à libérer son sabre, afin qu’il soit plus facile de le dégainer. Ses réflexes acquis à l’entraînement avaient repris le dessus, et elle semblait beaucoup moins frivole qu’elle n’en avait eu l’air à table. Preuve en était, elle ne dit absolument rien, se contentant de laisser le soldat parler.

Elle comprit alors que la jeune femme - car oui, il s’agissait d’une jeune femme ! - que le soldat entravait pour le moment avait tenté de lui subtiliser sa bourse. Ou plutôt, elle avait réussi à le faire, mais pas assez discrètement pour pouvoir repartir sans demander son reste. En même temps, quelle idée ? Elle avait cru que voler un soldat de l’armée de Rhûn serait simple ? En plus, la pauvre n’avait pas eu de chance, car elle était tombée sur un espion...un guerrier surentraîné, qui devait avoir l’habitude de ce genre de situations. Pour Aya, c’était la première fois. Elle essaya d’imaginer ce que ferait son père à cet instant précis, et décida qu’il serait prudent de jeter un regard sur toute la salle pour voir s’il n’y avait pas...eh bien...si tout était en ordre. Elle pivota donc d’un quart de tour, et passa rapidement en revue les gens qui se trouvaient là, pour s’assurer qu’ils n’avaient pas d’intentions hostiles. Son regard se posa sur deux musiciens, dont l’expression faciale n’était ni la surprise choquée de travailleurs encore émoustillés par la danse sensuelle de la voleuse, ni le calcul frénétique des pièces restantes de marchands terriblement inquiets à l’idée d’avoir pu égarer de quoi manger pendant encore quelques jours. Non. C’était autre chose. Un mélange subtil de peur, et d’inquiétude, mais on pouvait également lire - et c’était moins rassurant - le désir d’intervenir, et une colère aveugle, probablement à l’égard de l’uniforme porté par l’inconnu. Aya jeta un bref coup d’oeil à l’espion qui désirait voyager incognito : il leur tournait le dos. S’il prenait aux deux musiciens l’envie d’intervenir, la jeune fille doutait que son mètre cinquante-neuf puisse les dissuader de le faire, même si elle espérait que soixante-cinq centimètres d’acier suffiraient à calmer le jeu.

Et si ce n’était pas le cas...?

Eh bien tant pis.


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Dernière édition par Ryad Assad le Mer 24 Aoû 2011 - 19:46, édité 6 fois
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Un lieu de rencontres EmptyMer 24 Aoû 2011 - 16:06
Môrhïn aurait probablement du s’en tenir à une danse et quelques piécettes habilement détroussée aux usagers, ce soir là. Mais voilà, la danseuse n’avait pu résister à la tentation de cette bourse qu’elle devinait bien remplie. S’attaquer à un soldat pas encore ivre, une erreur de débutante, mais le butin si alléchant lui avait fait oublier la plus élémentaire des prudences. Aussi, la danseuse sentit qu’elle avait poussé un peu trop loin sa chance, lorsque venant tout juste de dissimuler sous ses jupons vaporeux son « prélèvement », elle se retrouva plaquée violement contre le mur de l’auberge. Une position un rien inconfortable d’autant plus qu’une lame un peu trop affutée venait se presser contre sa gorge et que le corps robuste de l’étranger la bloquait définitivement contre la paroi, sans échappatoire possible.

Son regard d’acier accrocha le sien. Elle savait, d’expérience que ses yeux verrons causaient toujours un étonnement chez ses interlocuteurs, parfois un malaise. «Des yeux de sorcières » comme on disait dans les villages rustres. Comptant sur cet effet, sur sa langue bien pendue et ses compagnons qui n’hésiteraient pas à la secourir, elle se fit un brin audacieuse en réponse à la menace formulée.

"Rends moi ça immédiatement avant que je t'ouvre la gorge, ma belle. Et fais vite, je suis pas du genre patient."

- Soldat, j’ignore absolument de quoi tu parles – mentait-elle avec un aplomb frisant l’insolence – En revanche, tu te donnes en spectacle….

Ses lèvres s’ourlèrent d’un sourire charmeur, tandis qu’elle embrassait d’un lointain regard la salle devenue un peu trop silencieuse.

- Et je ne crois pas que ces gens apprécient beaucoup les personnes de ton espèce. On raconte des anecdotes intéressantes à ce sujet, mais préfères tu peux être les expérimenter de toi-même. Crois tu que ton amie pourra les empêcher de t’atteindre si tu m’égorges ici ?

Sa voix chaleureuse à l’accent indubitablement exotique sonnait narquoisement. Puis lentement pour ne pas qu’il associe son geste à une riposte quelconque, elle glissa doucement son index sur le fil de la lame afin d’écarter le tranchant de sa gorge offerte.

- Allons Soldat, je ne t’ai rien volé. Réglons ce différent à l’extérieur avant que la situation ne dégénère. Tu ne veux certainement pas d’ennuis et je ne veux pas un mauvais geste de ta part qui pourrait m’être douloureux. Si le cœur t’en dis, tu pourras toujours me fouiller mais au moins la fille et toi ne seraient pas luncher pour une histoire dont je suis étrangère.

Elle posa ses mains sur le torse du guerrier pour le repousser légèrement, sans brusquerie aucune, son visage reflétant une innocence parfaitement imitée.

La bohémienne espérait secrètement qu’il accepterait. Sa proposition n’était pas dénuée d’intérêt. Certes elle comptait s’échapper dès qu’ils auraient le nez dehors ou… ou elle trouverait autre chose, mais si le soldat refusait sa proposition, elle prévoyait une échauffourée. Pas besoin de lire dans les cartes, pour sentir le malaise de plus en plus palpable de la salle, un malaise dont elle n’était pas la cible. Mais que déciderait-il ? Rester ainsi et prêter le flan à la vindicte populaire tout en mettant en danger sa compagne, ou bien sortir comme elle le lui proposait, pour désamorcer la situation de plus en plus explosive.

- Alors ? – demanda-t-elle avec une pointe d’impatience
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Dwilidan
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Un lieu de rencontres EmptyJeu 25 Aoû 2011 - 11:46
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"Merde !", telle fut la première pensée du soldat quand il se rendit compte qu'il était pris au piège. Après tout, que pouvait il faire contre cette femme fatale, cette femme qui lui serait fatale. L'assistance avait à présent les yeux braqués sur eux et il n'y avait aucun doute quand au parti qu'ils prendraient si les choses en venaient à dégénérer, les soldats n'étaient pas forcément très aimés au sein de la population, notamment avec les nombreuses histoires qui couraient à leur sujet, comme n'avait pas oublié de le mentionner cette foutue bohémienne !

Alors quand cette dernière lui proposa de sorti pour régler tout ça, Firaz répondit rapidement, non sans continuer d'observer attentivement les alentours :

"Ok, on sort, on va régler tout ça. Petite, couvre moi, on bouge !"

Ces dernières paroles s'adressaient évidemment à Aya qui avait mis à la main à son épée et scrutait la foule avec autant d'attention que le soldat.

Empoignant fermement la jeune femme, le vétéran se dirigea prestement vers la sortie, les badauds s'écartaient de son passage, mi-soulagés, mi-indignés par la conduite du soldat, mais pour eux tout était fini et, une fois que les trois trublions qu'étaient Môhrïn, Aya et Firaz, seraient partis, ils reprendraient leurs activités comme si rien de tout ça ne s'était passé. C'était toujours comme ça, on était heureux que ça ne soit pas tombé sur nous et on remerciait les dieux en faisant mine qu'il ne s'était jamais rien passé.

Arrivé dehors, Firaz plaqua à nouveau Môrhïn contre un mur - pour la deuxième fois de la soirée - avant de se tourner à nouveau vers Aya :

"Fouille la moi, essaye de retrouver ma bourse. Je sais que cette petite garce me l'a prise et j'aime pas me faire voler, mais alors pas du tout."

Il envoya la bohémienne dans les bras de la jeune Rhûnienne avant de poser sa main sur sa propre lame, surveillant les environs avec attention. Au cas où les amis de sa jeune et charmante prisonnière provisoire ne décident de venir la chercher

* *
*

Le bruit régulier de bottes foulant le sol simultanément résonna dans l’obscurité froide de la nuit, cinq hommes marchaient d'un pas assuré en direction d'une petite auberge qui, ils le savaient, se trouvait trois ou quatre rue plus loin. Leur patrouille était presque finie et ils avaient une bonne envie d'étancher leur soif à force d'avoir marchés toute la nuit.

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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyJeu 25 Aoû 2011 - 15:07
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Il n’y avait désormais plus un bruit dans l’auberge, si bien que les paroles de la bohémienne claquèrent comme un fouet dans l’air. Aya sentit un frisson lui parcourir l’échine, tandis que la voleuse laissait entendre qu’un soldat de l’armée régulière de Rhûn, qui plus est en uniforme, puisse être passé à tabac par des citoyens de ce même état. Elle avait toujours cru que l’uniforme induisait indubitablement le respect et la crainte. Non. En vérité, elle et sa famille respectaient et craignaient l’uniforme de l’armée. Mais ce n’était pas un sentiment partagé par l’ensemble de la population, à l’évidence. Savoir qu’ici et maintenant, dans cette auberge, elle pouvait être tuée en compagnie de cet espion l’inquiétait terriblement. Pas tant pour sa propre sécurité, car elle avait juré à son père huit ans auparavant qu’elle deviendrait soldat, et qu’elle était prête à mourir pour le trône. Non, ce qui l’inquiétait, c’était de constater que certaines personnes étaient capables de défier ouvertement la Couronne, représentée par son bras armé. S’ils étaient capables de pareilles menaces, ils pouvaient sans aucun doute les mettre à exécution dans l’instant, et tous les talents de la jeune fille ne la sauveraient pas d’une mort douloureuse et stupide.

Quand la voleuse fit mention de la barrière ténue que représentait Aya entre la potentielle furie furieuse des clients de l’auberge, et l’espion, la plupart des regards se tournèrent vers elle, et elle se sentit frémir intérieurement. L’argument était on ne peut mieux ajusté : comment une gamine si frêle pourrait-elle servir à quoi que ce soit ? Dans le meilleur des cas, elle parviendrait à terrasser un adversaire d’un revers bien ajusté. Mais après ? Même les champions de l’armée, même le fameux Général Rostam, auraient trouvé que la situation était désespérée. Et elle était loin d’égaler leurs talents martiaux. Aya était si troublée qu’elle n’entendit pas véritablement ce que déclara la voleuse sur un ton moins menaçant, et davantage diplomate. De toutes façons, cela ne l’aurait pas rassurée beaucoup. A chaque fois qu’un des clients s’avisait de bouger de manière trop brusque, elle dardait sur l’individu en question un regard aussi sévère qu’elle était effrayée...et elle n’avait jamais eu aussi peur de toute sa vie.

Aya quitta son délire paranoïaque, et réintégra la dure réalité lorsque le soldat lui aboya de le couvrir. Elle sursauta en entendant sa voix impérieuse, mais se reprit bien vite. Ca, elle connaissait. Elle avait appris à marcher en ligne, à se servir d’une arme, mais aussi à combattre en groupes réduits. Elle savait ce qu’elle avait à faire. Forte de ses premières observations concernant le comportement des clients d’une taverne, elle jugea prudent...raisonnable...? vital...? de ne pas dégainer son sabre. Oh, bien entendu, on lui avait enfoncé dans le crâne à coups de poings qu’il fallait toujours avoir l’arme au clair quand on voulait sauver sa vie, et que le combat à mains nues n’était à utiliser qu’en dernier ressort. Mais ses instructeurs n’avaient pas prévu qu’elle se retrouve en si mauvaise posture...alors au diable les enseignements théoriques ! Elle s’en sortirait par elle-même...ou bien elle mourrait.

Laissant de côté ces perspectives réjouissantes qui la menaient immanquablement sur les chemins tortueux de l’inquiétude et de la peur, elle décida de prendre son courage à deux mains. Le soldat désirait qu’elle le couvre, elle le ferait, et fermerait donc la marche pour s’assurer que personne ne vienne le poignarder dans le dos. L’espion fendit la foule des badauds qui s’étaient levés, et qui se tenaient entre eux et la porte. Il n’eut pas besoin de jouer des coudes ou du couteau pour se frayer un chemin jusqu’à la sortie. Pour Aya, ce fut un peu plus compliqué. Alors que l’homme qu’elle devait protéger s’éloignait, deux hommes lui barrèrent soudainement le passage. Elle se rendit compte à cet instant précis qu’elle était vraiment petite. Ils la toisaient avec leurs regards mauvais, et visiblement ils n’étaient pas prêts à la laisser sortir. Ce fut alors que la jeune fille se rendit compte que dans une telle exiguïté, elle était parfaitement incapable de se saisir de son arme, et donc par extension de brandir la seule chose qui pouvait lui sauver la vie. Consciente que son seul espoir résidait dans l’espion qui marchait toujours vers la sortie, elle se prépara à l’appeler, quand soudain il y eut une bousculade. L’imagination débordante de la jeune fille s’emballa en une fraction de seconde. Elle crut percevoir un cri étouffé, le bruit - qu’elle n’avait jamais entendu - d’une lame de poignard sortant du ventre d’un homme. Et elle sut que sa dernière heure était arrivée.

- Laissez-la passer ! Tonna une voix ferme. Allons, poussez-vous, laissez-la passer !

L’aubergiste se fraya un chemin parmi les badauds, et il écarta sans ménagement les deux hommes qui s’étaient tenus devant Aya. Elle savait que son père et lui se connaissaient, et qu’ils étaient proches de ce que l’on pourrait appeler de l’amitié. Elle lui jeta un regard qui exprimait toute la reconnaissance et le soulagement qu’elle ressentit à ce moment là, avant de filer prestement. A quelques pas de la sortie, elle leva la tête une dernière fois vers les visages des clients. Ses yeux se posèrent sur un des musiciens, qui la dévisagea à son tour. Il lui lança un sourire moqueur, lui fit un clin d’oeil malicieux, avant de s’éloigner tranquillement. Aya quitta l’auberge avec l’impression d’avoir été comprimée pendant des mois, et de respirer l’air pur pour la première fois. Elle avait l’impression de renaître.

La jeune fille, encore un peu secouée par cette expérience nouvelle, essayait de retrouver sa contenance. Elle respirait plus vite que nécessaire, avait les jambes qui tremblaient, et son teint était pâle de peur. Un noeud dans son ventre refusait de se dénouer, et elle aurait donné n’importe quoi pour s’allonger par terre, en chien de fusil, en attendant que ça passe. Mais elle n’en eut pas l’occasion. L’espion tenait à sa bourse, et il commanda à Aya de fouiller la prisonnière, tandis qu’il surveillait les environs.

En vérité, Aya ne s’attendait pas à ce qu’on lui demande cela. Certes, elle comprenait pourquoi l’espion lui avait confié cette tâche à elle. Elle n’effectuerait pas la tâche mieux que lui, mais cela poserait moins de problèmes de conscience au soldat. Inspirant profondément, l’aspirant-soldat détailla des pieds à la tête l’objet de sa prochaine mission. Objectivement, c’était la plus belle femme qu’il lui ait été donné de voir. A dix-huit ans, Aya était loin d’être laide, certes, mais elle avait encore des traits juvéniles qui ne semblaient pas vouloir disparaître. Elle ne put s’empêcher d’admirer la silhouette parfaite, probablement sculptée par la danse et les acrobaties. Elle avait des jambes d’une élégance rare, qui dépassaient de ses nombreux jupons. Elle avait des hanches généreuses mais pas trop, une taille fine moulée par une ceinture de cuir, et une poitrine superbe, largement mise en valeur par la coupe de sa tenue. De son visage, on ne pouvait distinguer clairement que la moitié supérieure, le reste étant légèrement dissimulé sous un voile transparent. Mais cela suffisait amplement à susciter tout à la fois la fascination et l’inquiétude. En effet, en plongeant dans le regard vairon de la jeune femme, on ne pouvait que s’étonner de leur couleur étrange et exotique. A la lueur de la lune, l’aspirante aurait juré que deux pierres précieuses étaient nichées au creux du regard de la jeune femme.

S’arrachant à la contemplation de la voleuse, Aya se décida enfin à la fouiller, malgré ses réticences. Elle se serait sentie mal à la place de la prisonnière, et elle compatissait sincèrement. Ecartant ses remords, elle décida de commencer par le haut.

- Voudriez-vous lever les mains, s’il vous plaît ? Fut tout ce qu’elle put dire d’une voix mal assurée.

Puis elle débuta. Ses mains coururent pudiquement le long des hanches de la bohémienne, sans trouver le moindre repli suspect, ni le moindre interstice où glisser une bourse bien remplie. Aya se refusa à examiner la poitrine de la jeune femme, par respect pour elle, et elle décida de passer à l’examen du bas, non sans piquer un fard. Il y avait une si grande quantité de tissus que cela semblait être l’endroit parfait pour y dissimuler un larcin. Elle fit donc un effort de volonté pour surmonter la honte que son geste lui inspirait, et laissa ses mains nues courir le long des jupons qui recouvraient les cuisses de la voleuse. Elle ne put s’empêcher de lâcher un “pardon” terriblement embarrassé lorsque ses doigts effleurèrent par inadvertance la peau fraîche d’une cuisse dénudée.

Terminant sa basse besogne, Aya bondit sur ses pieds et se tourna vers l’espion, dont elle ignorait même jusqu’au nom, au mépris de toute prudence envers sa captive. Elle inspira profondément, afin de maîtriser les tremblements dans sa voix, et déclara sur un ton neutre :

- J’ai terminé la fouille, monsieur...Et je n’ai pas trouvé ce que vous avez perdu.

Elle aurait pu s’arrêter là, comme tout bon soldat l’aurait fait, mais elle se sentit obligée d’ajouter :

- Je crois qu’elle nous a dit la vérité...

Une conclusion peut-être un peu hâtive, sans doute motivée par l’admiration naissante qu’éprouvait Aya à l’égard de la voleuse, et qui ne satisferait probablement pas l’espion délesté de son argent.


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Un lieu de rencontres EmptyVen 26 Aoû 2011 - 7:59
La bohémienne empoignée brutalement par le soldat, ne résista pas à sa volonté dont l’empressement dénotait sans conteste l’urgence de la situation. Elle ressentait sur son bras son implacable détermination à ne pas céder, ne pas abandonner. Quand à la fermeté de cette poigne d’acier, elle laissait bien peu de place aux espoirs de fuite. Il la tenait et ne comptait certainement pas la lâcher, du moins pas avant de l’avoir entièrement fouillée.
Le balancement coupable de la bourse volée effleura sa jambe, se rappelant à son bon souvenir. Môrhïn ne s’encombrait certainement pas de regrets ni même de remords d’ailleurs, mais un instant et un instant seulement, elle se maudit de son avidité. A ne pas douter, l'homme serait furieux s'il découvrait son l'objet de sa convoitise entre ses jupes.

En tout cas, il la tirait sans ménagement dans son sillage, fendant la masse bigarré des clients de l'auberge. Certains s'étaient levés et même s'ils se poussaient au passage de son geolier et d'elle même, elle sentait leurs regards, et la tension qui régnait à présent en maitre dans la salle. Derrière eux, la fille les suivaient, gardant scrupuleusement ses arrières comme il le lui avait demandé.

La sortie et sa large porte en bois massif s'approchait inexorablement, tout comme ses ennuis à venir, pourtant la gitane gardait la tête haute et fière. Un mouvement attira son regard sur sa gauche. Placé quasiment juste à coté de la porte, le musicien d'ocarina lui lança un signe furtif. Le visage de la Belle s'éclaira d'un sourire amusé. Elle allait se jouer du soldat !

Alors qu'elle passait devant son compagnon, par le chemin dégagé que leur laissait les badauds, la jeune femme en profita pour le bousculer légérement, s'effleurant même dans un mouvement quasi-naturel, et comme un tour de passe-passe bien huilé, la bourse passa du jupon à la main du bohémien musicien.

Il était temps. La porte claqua derrière eux, et la morsure du vent glacial, enserra Môrhïn d'un frisson général. Il faut avoué que sa tenue n'avais rien de très... chaude, et les bourrasques s'insinuaient par sous ses vêtements sans la moindre pitié. Enfin, elle n'eut guère le loisir de s'appesantir sur les picotements froids parcourant son corps et lui provocant la « chair de poule », voilà que pour la seconde fois elle se retrouvait plaquée sans ménagement contre un mur. Elle foudroya du regard le malotru, en relevant le menton d'une façon totalement provocante.

- Tu n'as aucune raison d'employer la brutalité Soldat, je t'ai suivit de mon plein gré.

Enfin, devait-il craindre de la toucher puisqu'il ordonna à la fille de la fouiller. La bohémienne s'en sentit soulagée, elle n'avait aucune envie particulière que ces mains d'assassin s'égarent sur son corps. Elle connaissait bien les gardes et leur propension à les laisser vagabonder. Heureusement elle n'aurait pas, ce soir, à subir ce genre d'outrage, puisque la fille avec un air contrarié et coupable s'en chargeait.

Bravant le vent, droite et raide comme un piquet, elle défiait du regard le soldat tandis que la demoiselle recherchait sur elle ce que la bohémienne ne possédait déjà plus.

"- J’ai terminé la fouille, monsieur...Et je n’ai pas trouvé ce que vous avez perdu.
-Je crois qu’elle nous a dit la vérité..".


Un nouveau sourire narquois étira ses lèvres pleines sous le voile arachnéen.

- Je te l'avais bien dit Soldat. Je n'ai rien qui t'appartienne.

Puis tapotant son menton de l'index, elle ajouta avec tout le culot dont elle était capable.

Je devrais te demander une compensation pour avoir ruiner mes chances de revenir travailler dans cette gargote... - elle marqua une pause volontaire et posant ses mains sur ses hanches dans une posture presque aguicheuse – mais je suppose que tu es fauché.

C'était de la pure provocation, et Môrhïn en était consciente mais elle n'avait pu s'empêcher d'en rajouter. Une petite fanfaronnade comme ça... juste pour le plaisir. En plus elle savait qu'il savait et la tirade n'en était que plus amusante.

- Maintenant que tu es satisfait, je v....

La bohémienne fut coupée.

- Hep ! Vous ! Là bas ? Qu'est ce que c'est que c'bordel ?

5 hommes vêtus d'uniformes presque impeccables malgré les usures que l'on pouvait relever de ci- de là, venaient d’apparaître depuis le coin de la rue. Difficile exactement de dire ce qu'il avait bien pu apercevoir, ou entendre. Soupçonnaient ils quelques choses en particulier ? Peut être avaient ils vu, en ombre chinoise, la fouille minutieuse qu'elle avait subi ? Ou alors l'attitude quelque peu menaçante du soldat, main sur le pommeau de son épée les avaient interpeller. En tout cas Soldat et Gardes étaient toujours du même coté... celui du pouvoir et de la loi. Pour Môrhïn, il était temps de filer mais elle venait de laisser passer sa chance. Contrainte et forcée, elle ne pouvait que rester, grelottante, sous la nuit de plus en plus mordante.
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Dwilidan
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Un lieu de rencontres EmptyDim 28 Aoû 2011 - 11:58
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Lorsque Aya lui fit savoir qu'elle était bredouille et que la fameuse bohémienne était aussi innocente qu'un nouveau né, Firaz ne put réprimer un souffle de dépit. Il s'était fait berner comme un bleu, tout ça à cause d'une gamine qui était venue lui parler et l'avait distrait. Et voilà où il en était à présent, à chercher une chimère dans les jupes, au combien affriolantes, d'une jeune danseuse.

Et, quand cette dernière se mit à se moquer ouvertement du soldat, il ne tint plus et s'approcha rapidement d'elle, l'épée au clair, et bien décidé à effacer ce sale sourire narquois de ce si charmant visage.
C'est alors que survint la patrouille, élément sur lequel n'avait absolument pas compté Firaz et qui ne l'arrangeait pas le moins du monde, au contraire même. Les cinq hommes armés de pieds en cap se dirigèrent vers les trois fauteurs de trouble, les mais portés à leurs lames courbes, parés à toute alternative.

Arrivés devant Aya, Môhrïn et Firaz, ils dévisagèrent avec une attention des plus soutenus les deux demoiselles et avec une surprise toute particulière l'uniforme que portait Firaz. Ce dernier, qui ne savait jusqu'où il pouvait pousser sa chance, tenta une diversion orale rapide :

"Ravi de vous voir messieurs, on peut dire que la ville est bien gardée. Je suis le Capitaine Walid de la caserne d'Albyor, je suis en permission pour le moment et suis venu prendre l'air dans cette magnifique cité. Stoppez de regardez ces femmes comme ça soldat, elles sont miennes pour la nuit, cette remarque s'adressait à une jeune recrue qui scrutait avec avidité les magnifiques vêtements translucides de la bohémienne, nous allions monter quand nous avons décidés de jouer un peu dehors mais nous ne nous doutions pas qu'il faisait aussi frisquet, et maintenant si vous voulez bien nous excuser, j'ai une maison quelques rues plus loin.

Il échangea un coup d’œil entendu avec le sergent qui commandait la patrouille avant de se diriger vers une petite ruelle transversale qui débouchait ensuite dans une artère plus grande mais vide à cette heure-ci. Il n'avait pas lâché Môhrïn durant toute le petit intermède, il ne voulait définitivement pas laisser filer son poisson. Une petite place se tenait à présent devant eux, avec un puits en son milieu et quelques bancs qui entouraient ce dernier. Le soldat fit asseoir les deux demoiselles sur un de ces bancs avant de jeter un coup d’œil rapide aux alentours, pas un bruit ne filtrait dans la fraicheur hivernal qui les entouraient mais le vent soufflait toujours, glaçant leurs os et leurs membres. Mais ce vent pouvait aussi cacher des bruits de bottes ou des épées qu'on tire au clair.

Soutenant le regard hargneux de la bohémienne et celui tout aussi interrogatif d'Aya, Firaz commençait presque à se sentir mal lorsqu'un ricanement malsain résonna derrière lui :

"Alors papy, c'est pas prudent de se promener la nuit comme ça. Surtout accompagné de deux jolis morceaux comme celles là, salut mes jolies."

Firaz se retourna rapidement, son épée avait été tirée et il se préparait à se battre contre un seul homme. Mais cinq hommes leur faisait face, celui qui avait parlé se tenait au premier rang, appuyé nonchalamment sur une épée à lame droite. Qualifier de beau cet homme serait revenu à voir comme de la beauté chez un crapaud. L’œil torve et vitreux, il n'avait plus un seul cheveux sur la tête. Grand mais adipeux, il devait peser une bonne quarantaine de livres de plus que notre soldat contre seulement cinq centimètres de plus grand maximum. Analysant rapidement la situation, Firaz ne voyait qu'une seule solution pour s'en sortir, couper la tête du serpent et espérer que le corps ne sache plus agir de lui même. Il ne prononça pas un seul mot, se contentant d'observer, vinqt-cinq ans dans l'armée vous forgeait des réflexes acérés et des nerfs d'aciers. Il n'avait pas tué des dizaines d'orcs das le Nord pour rien.

Il sentait toujours la présence d'Aya et Môhrïn lorsque Crapaud, comme nous l’appellerons à présent, croassa l'ordre à ses hommes l'ordre de les encercler, il précisa aussi de laisser sauves les femmes, pas besoin de se demander pourquoi bien entendu. Le soldat observa ses compagnes, Aya pouvait se défendre, ça il n'en doutait pas mais que ferait elle contre deux ou trois hommes, de même pour la bohémienne, il ne savait même pas si elle savait se battre. Il aurait presque était heureux de voir la patrouille arriver, presque.

Ils étaient mal, très mal, et Firaz commençait à se demander si une bourse valait vraiment tout ces efforts.
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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyLun 29 Aoû 2011 - 13:29
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Aya ne put s’empêcher d’admirer la bravoure de la bohémienne, qui, malgré sa situation compliquée, arrivait encore à garder la tête haute, et à lancer quelques piques à l’espion. La jeune fille se retint toutefois de sourire. Cela aurait été inconvenant, et elle préférait ne pas se mettre à dos un homme auprès de qui elle pourrait peut-être trouver quelque chose à faire. Mais visiblement, le grand guerrier n’était pas d’humeur à plaisanter. Dans l’obscurité, il était encore plus impressionnant, avec son grand manteau et son visage marqué. Il s’approcha à grands pas de la jeune femme que l’on pouvait encore qualifier de prisonnière, et Aya ne put s’empêcher de faire un pas en arrière. On aurait vraiment dit qu’il allait la tuer. Et peut-être l’aurait-il fait, sans l’intervention d’une patrouille de soldats. Un sourire illumina le visage de la jeune fille, qui jugea tout de même plus correct de se taire. Après tout, elle était en présence d’un homme qui était sans doute un gradé, et qui pouvait au moins s’adresser d’égal à égal au sergent de la patrouille. Malgré leurs uniformes qui dissimulaient une bonne partie de leur visage, Aya put déceler de l’intérêt dans les regards de certains hommes...De l’intérêt à son égard, et à l’égard de la bohémienne. Elle en fut presque choquée. Fort heureusement, l’homme qui les accompagnait prit la parole, et calma immédiatement les ardeurs des soldats épuisés qui terminaient leur circuit.

En entendant ses mots, Aya en apprit beaucoup plus que pendant tout le début de cette soirée mouvementée. Tout d’abord, elle avait apprit le nom du soldat, ainsi que son grade. Ainsi, il s’agissait du capitaine Walid. Elle aurait bien aimé dire “le fameux capitaine Walid”, mais elle n’avait jamais entendu parler de lui. En même temps, pour un espion, c’était normal. Mais il devait avoir accompli d’autres exploits secrets que le trône reconnaissait sans nul doute à leur juste valeur. Elle entendit également qu’il venait d’Albyor. Cela expliquait qu’il ne connaisse pas la ville, et qu’il ne se soit pas rendu directement à la caserne. Il mentit un petit peu, en déclarant qu’il était en permission dans la cité. La jeune fille savait pertinemment que c’était faux. Il était en réalité un espion en mission, qui devait rester incognito. Elle se sentit particulièrement flattée qu’il lui ait révélé la vérité, alors qu’il laissait cinq soldats de l’armée régulière hors de la confidence. Cela devait signifier qu’il lui faisait confiance, ou au moins qu’il l’avait jugée digne de garder un secret. Elle aurait souri s’il n’avait ensuite déclaré qu’elle et la bohémienne étaient “siennes pour la nuit”. Aya haussa un sourcil interrogateur, avant de jeter un regard scandalisé sur Walid qui lui tournait le dos. Fort heureusement, les soldats ne la regardaient pas, trop occupés à bomber le torse en présence d’un capitaine venu d’une autre cité. Il existait une saine concurrence entre les garnisons, et chacune essayait de démontrer qu’elle était meilleure que les autres. Ce fut sans doute pour cela que les soldats ne s’attardèrent plus vraiment sur Aya et la bohémienne, qui purent emboîter le pas du Capitaine sans subir de nouveaux regards pleins d’envie.

L’aspirante regretta un peu de s’éloigner ainsi de son cheval. Certes, il aurait du fourrage toute la nuit, et il serait bien traité, mais elle aurait préféré pouvoir l’emmener avec elle. Collée contre son flanc, elle aurait pu profiter de sa chaleur, et ainsi éviter de finir frigorifiée sur pieds inutilement. Inutilement puisque la bohémienne ne dissimulait pas sur elle l’objet que convoitait le soldat...bien que celui-ci se refusât à l’admettre. Au lieu de quoi, il fit asseoir les deux demoiselles qui l’accompagnaient sur un banc, dans une petite place battue par les vents. Malgré sa tunique relativement épaisse, la jeune fille sentait le froid s’insinuer en elle, et elle plaignit silencieusement la pauvre bohémienne, dont les vêtements, davantage faits pour dévoiler que pour cacher, ne semblaient pas la protéger le moins du monde de la furie des éléments. Mais le capitaine était bien décidé à tirer cette histoire au clair, et peut-être comptait-il même sur le froid pour soutirer des informations à la jeune femme ? Un silence gênant s’installa entre les trois individus rassemblés là. Silence qui fut bientôt brisé par un rire parfaitement désagréable. Aya ne reconnut pas la voix du capitaine, et son esprit de déduction particulièrement acéré lui permit de comprendre qu’ils n’étaient pas seuls. Elle se pencha sur le côté, pour découvrir que, derrière le capitaine Walid, se tenaient non pas un mais cinq hommes. Un bref instant, elle se demanda s’il ne s’agissait pas juste d’une autre patrouille, jusqu’à ce qu’elle entende les paroles de celui qui semblait être le meneur. Ses mots étaient suaves, mais ils dégageaient une menace beaucoup plus sérieuse qu’ils en avaient l’air. Il termina par un “salut mes jolies”, qui s’adressait de toute évidence à ce que ses quatre compagnons désiraient ardemment, pour conclure une soirée probablement copieusement arrosée. Aya jeta un rapide coup d’oeil au capitaine, qui avait fait volte-face, et qui incarnait désormais le seul rempart entre elles et ces cinq brigands. Leur chef - qui était sans aucun doute l’homme le plus hideux qu’elle ait jamais eu à regarder en face -, distribua ses ordres avec brièveté et simplicité. Sans doute pour atteindre les quelques neurones restants de ses sbires. Ils se déployèrent en un cercle plus ou moins régulier, qui ne laissait pas vraiment de porte de sortie à leurs proies. Ensuite, selon toute vraisemblance, ils allaient fondre sur le capitaine tous en même temps, l’étriper sans trop de difficultés, et pouvoir profiter de leur gain, soit deux jeunes femmes qui n’auraient jamais dû se trouver dehors à cette heure-ci. Aya effectua un rapide calcul de leurs chances de survie, et se décida à se lever. Elle retira sa veste de cuir à manches courtes, et la donna à la bohémienne.

- Mettez-ça, s’il vous plaît.

Elle se rendit alors compte qu’elle agissait comme un homme galant prêtant sa veste à une demoiselle grelottante. Il y avait peut-être un peu de ça, à la réflexion, mais c’était surtout que ladite veste était assez épaisse pour servir de protection. Ca n’était pas une armure, bien entendu, mais elle pouvait atténuer largement les dommages d’un coup de poignard, ou de quelque chose du genre. Et puis, c’était toujours mieux que sa fragile tunique, qui se déchirerait au moindre choc. Sans cette fouille, Aya aurait considéré qu’il était de son devoir de protéger la bohémienne. Elle aurait gardé sa veste, et aurait fait de son mieux pour s’interposer entre cette bande de brigands et elle. Mais en touchant par inadvertance la cuisse de la jeune femme, elle avait détecté quelque chose qui ne ressemblait pas à la sacoche que recherchait le capitaine, mais qui pouvait éventuellement servir à se défendre. Elle n'avait rien dit, car elle avait estimé que la bohémienne était en droit d'avoir ses secrets, si elle le voulait. Elle ignorait si elle avait bien deviné, mais elle se dit qu’une femme capable de tenir tête à un soldat de l’armée de Rhûn ne devait pas être le genre de femme à sortir désarmée, aussi peu vêtue soit-elle. A trois contre cinq, leurs chances de victoire remontaient sensiblement, aussi Aya pria-t-elle pour qu’elle enfile cette veste, et pour qu’elle vienne se joindre à eux.

Tournant le dos à la bohémienne, et la laissant elle-même choisir comment elle souhaitait finir, Aya empoigna le manche de son sabre, et le tira au clair. Un crissement sinistre, mais tellement agréable à ses oreilles, résonna, prouvant clairement que l’arme qu’elle tenait n’était pas factice. Elle la saisit fermement entre ses deux mains, se plaça en garde, et brandit son arme haut au-dessus de sa tête. Elle avait appris que la plupart des voyous adoptaient une garde basse, car ils craignaient que leur victime ne résiste, et ils préféraient s’assurer de repartir vivants. Mais quand la situation le permettait, Aya avait appris à utiliser cette garde très haute et extrêmement menaçante. Bon, bien sûr, cela laissait un boulevard à celui qui essayerait de l’attaquer, et elle risquait gros. Mais si elle réagissait assez vite...elle expédierait un malfrat en enfer sans autre forme de procès. Elle jouait sa vie sur ses réflexes, mais de toutes façons...que pouvait-elle faire d’autre ? Placée à la gauche du capitaine qui n’avait toujours pas desserré les mâchoires, elle fit de son mieux pour faire le vide dans sa tête, en se concentrant sur sa respiration. Il fallait qu’elle oublie toutes les pensées parasites qui pouvaient la déstabiliser au dernier moment...comme par exemple le fait qu’elle n’avait jamais eu à tuer quelqu’un...


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Môrhïn
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Un lieu de rencontres EmptyMar 30 Aoû 2011 - 10:32
Si, le Soldat comme elle nommait à présent, se débarrassa d’une façon magistrale non sans rappeler ses propres méthodes, de la petite patrouille, Môrhïn en resta troublée. La bohémienne rouée aux intrigues et aux mensonges, deux arts qu’elle pratiquait avec brio, savait parfaitement reconnaitre un menteur quand elle en voyait un. Et ce Soldat, foi de gitane, mentait véritablement comme un arracheur de dents. Oh, il manquait peut être un peu d’entrainement, certes, malgré sa voix assurée, son regard franc, elle arrivait à déceler les petites avaries. La moiteur de sa main, sa tirade trop empressée, la fugitive lueur de ses prunelles. Cependant il pouvait aisaiment tromper n’importe qui. Seule son expérience et les événements passés permettaient à la jeune femme de déduire que parmi ce flot d’âneries, la vérité devait être amplement sinon totalement noyée dans de fausses allégations.

« Capitaine Machin…. Mon œil ! » pensait elle en reluquant plus en avant l’armure disparate de sa victime et les petits détails insignifiants qu’elle n’avait jusque là pas remarqué.

D’ailleurs s’il avait été l’un des leurs, elle ne voyait aucunement la nécessité de leur faire avaler des couleuvres. Au contraire, la solidarité qu’il pouvait existé entre les gens de leur espèce, lui aurait certainement valu un mauvais quart . Ce n’était pas non plus pour la défendre ses regards convoiteurs qui détaillaient ses charmes à demi-voilés avec insistance. Certainement pas. Elle avait parfaitement relevé son œillade assassine, et son hostilité toute entière avant que débarquent l’opportune patrouille. A cause de sa compagne ? Peu probable, elle semblait n’être qu’un larbin dont il se fichait totalement.

En tout cas, il s’empressa de prouver à quel point les deux femmes étaient « siennes » pour la nuit, enlaçant l’une et l’autre. Môrhïn ne sentit pas là un geste de tendresse mais de domination. La main calleuse de l’homme apposée sur sa hanche la retenait contre son corps et contre son gré, ne laissant guère d’échappatoire. Au moins la morsure du vent et du froid se fit elle plus douce. La chaleur de cette étreinte se diffusa lentement sur la peau de la bohémienne, recolorant légèrement ses lèvres bleuies.

Ce fut malheureusement de courte durée, aussitôt hors du champ de vision des gardes, il lui empoigna fermement le bras, et l’obligeant à la suivre. Cette fois ci, pourtant, la gitane ne mit aucune bonne volonté. Elle rechignait littéralement à suivre, et seule la pression des doigts et la traction qu’il exerçait la faisait avancer. Arrivés sur une place desserte, il la contraint à s’assoir sur un banc.

« Cet homme n’avait pas de cœur ! »

Retenant de justesse les insultes fleuries qui chatouillaient sa langue, la bohémienne inspira longuement tout en lançant regard perçant où se mêlait indifféremment irritation, incompréhension et colère. Elle endiguait difficilement le tremblement de ses lèvres, et les frissons de son corps, alors à quoi bon se ridiculiser en chevrotant quelques gentillesses qui finalement ne feraient qu’envenimer une situation déjà déplorable. Pourtant… pourtant agacée par ce silence tendu et le froid pénétrant, elle ouvrit la bouche avec la ferme intention de résoudre leur dilemme.

Ce n’est pourtant pas sa voix qui résonna sur la place, tel un chuintement éraillé, mais celle désagréable d’un intrus et de ses amis. Un faciès porcin, une taille impressionnante et une carrure dissuasive voilà en quelques mots à quoi ressemblait l’homme. Sur sa face, des furoncles rappelaient la peau vérolée des crapauds, et Môrhïn pensa aux fortunes qu’il aurait pu se faire dans les foires aux monstres tant il était laid. Pourtant, il ne fallait pas voir ici, une rencontre anodine. Les dagues sorties de leurs fourreaux lançaient des éclats d’argent menaçant sous les rayons lunaires. Ses yeux de fouine, passait du Soldat, aux jeunes femmes, avec un intérêt évident et une lueur de concupiscence.

Qu’importe les mots qu’il débita, ses intentions et celles de ces amis étaient sans aucunes équivoques. D’ailleurs ils les encerclaient, de plus en plus menaçants. La compagne du Soldat, dont Môrhïn ignorait toujours le nom, se leva du banc, à la fois souple et sur le qui-vive. Elle ôta sa pelisse et, généreusement l’offrit à la gitane qui s’empressa de l’enfiler avec un remerciement. Puis, prenant place aux cotés du Soldat, elle tira sa lame à son tour.

La bohémienne regrettait vraiment de toujours être en tenue de danse. Elle avait plus chaud grâce à la jeune fille dont elle sentait encore l’emprunte et l’odeur dans le vêtement, mais elle manquait cruellement de ressources pour se défendre dans cet apparat. Elle n’avait ni ses précieuses dagues, ni son poison, juste un fin « stylet » attaché à sa cuisse. Son « arme » de secours lorsqu’elle dansait, comme elle en plaisantait avec les siens. En fait c’était davantage un pic affuté qu’une réelle dague et elle ne l’utilisait qu’en ultime recours. Enfin elle n’en avait jamais eu besoin jusqu'à aujourd’hui, mais il fallait certainement un début à tout.

Cinq hommes. Cinq hommes puants, répugnants mais organisés qui choisirent d’attaquer en même temps. Leur chef, Face de Crapaud, se précipita avec l’un de ses comparses sur le Soldat, tandis que deux autres s’attaquaient à la jeune guerrière. De toutes évidences, s’ils essayaient de tuer l’homme, ils évitaient autant que possible de toucher mortellement la jeune fille. Se satisfaire d’un cadavre n’était vraisemblablement pas une option envisageable.

Derrière le bouclier humain que ses compagnons avaient formé, Môrhïn tenta de s’échapper. Evitant quatre des brigands, elle se fit intercepter par le dernier. Il attrapa son bras et la projeta violemment contre le mur d’une bâtisse. La gitane poussa un cri de douleur, presque étouffé par une main poisseuse venue s’écraser sur sa bouche. Son agresseur, la présumant désarmée avait rangé son arme, et sa seconde main emprisonnait maintenant sur sa gorge.
Pour la troisième fois de la soirée, la jeune femme se retrouvait rudoyée contre un mur. Trois fois. En l’espace de quelques minutes. C’en était trop.

Le corps de l’homme se pressait impudiquement contre le sien, la compressant afin qu’elle ne puisse pas davantage se débattre. Les doigts se refermaient douloureusement sur sa gorge la contraignant à la soumission. Comme de loin, Môrhïn entendait les bruits et les crissements de lames du combat sans y prêter attention. Elle était toute concentrée sur la main qui libérant sa bouche, s’aventurait sans vergogne dans son décolleté. Soudain, usant de cette affreuse proximité, elle releva brutalement son genou. L’impact, plia en deux le ruffian mais ne la dégagea pas pour autant. La main sur sa gorge se serra en représailles.

Elle suffoquait. Elle tentait de retirer les deux mains qui enserraient de plus en plus fort son cou, sans y parvenir. Le sang cognait à ses tempes. L’air lui manquait. L’environnement se troublait. Ses doigts descendirent sous ses jupons, fouillant avec l’énergie du désespoir le tissu vaporeux. Ils rencontrèrent le métal froid de son « stylet ». Môrhïn s’en saisit, et, elle le planta à l’aveugle dans le dos de son agresseur.
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Sirion Ibn Lahad
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Un lieu de rencontres EmptyMar 30 Aoû 2011 - 21:40
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La lame de la bohémienne s'enfonça dans l'omoplate droit du soldat un peu trop gourmand. Mais malgré la douleur, celui-ci resserra à nouveau son emprise sur la femme comme si la résistance ardue de cette danseuse attisait ses désirs et son envie d'abuser d'elle. Ses mains aussi rugueuses que sales reprirent leur honteux périple le long des formes de la jeune femme qui semblait à court d'arguments. Dévoilant ses dents déchaussées et jaunies dans un sourire terrifiant et rempli de folie, le soldat approcha sa bouche de sa victime.

Une masse incommensurable lui déboîta son épaule déjà atteinte. La main qui venait de le frapper ne relâcha pas son étreinte et tira l'agresseur vers l'arrière mais alors que ce dernier allait jurer à plein poumon contre celui qui venait lui gâcher son plaisir, un poing gigantesque lui fracassa la mâchoire, laissant voler dans les airs plusieurs de ses dents noircies. Le soldat, surpris, recula sous le coup du choc de quelques mètres pour finir plaqué contre le mur sur lequel il tentait de violer la bohémienne un instant avant. Le stylet en profita pour s'enfoncer jusqu'à la poignée dans la chair. Le bas de son visage ensanglanté, les yeux du soldat semblaient désormais exorbités en scrutant l'homme qui se trouvait à présent face à lui. Il faisait au moins six pieds de haut, ses épaules larges protégées par des épaulières en fer rajoutaient un peu plus à son aspect ours, ses mains étaient épaisses et fortes. Il avait des cheveux longs, noirs et mal coiffés, sa barbe de même couleur lui arrivait au niveau de la poitrine. L'homme avait des yeux fins, couleur sable et il respirait la force et la puissance. Il était un colosse et le soldat, pareil à un homme devant une montagne.

Le soldat semblait comme tétanisé face à ce guerrier inconnu. Le géant, quant à lui, bondit en avant et se saisissant de sa hache à double tranchant qui était dans son dos décapita son misérable adversaire avant qu'il n'ait pu réagir. Le regard du colosse plongea dans celui de la bohémienne, ses yeux ne respiraient pas la haine ou la rage, au contraire il semblait extrêmement calme et lucide.

"Reprends ton arme, danseuse. Tu en auras besoin." dit-il avant de se ruer sur les quatre autres soldats encore sur leurs pieds.

Sa hache en avant, l'étranger se positionna en marge du vétéran et de la jeune guerrière. Il faisait face à leurs opposants sans sourciller. Ces derniers se jetèrent des regards circonspects, cet homme venait contre-balancer totalement le dénouement du combat qu'ils avaient envisagé au départ. D'ailleurs, cela n'aurait même pas dû être un long combat : essouffler le guerrier puis le tuer, désarmer les deux femmes et les souiller. Un pur moment de plaisir qui se muait peu à peu en un moment de supplice. L'un des leurs y avait perdu sa tête et chacun s'imaginait déjà avec la lame du colosse arrachant leurs entrailles ou leur gorge.

Le géant avança d'un pas. L'un des soldats tressaillant se mit instinctivement à charger l'homme à la hache dans un fol espoir de passer outre son arme de titan. Pure folie. Dans un arc de cercle parfaitement maîtrisé, la hache de guerre de l'homme s'envola au-dessus de son visage en emportant avec elle la chair du torse du soldat. La lame fendit également son crâne en partant du menton pour ressortir par le haut. Une pluie de sang éclaboussa les trois autres restés en arrière. Deux d'entre eux s'enfuirent en courant, laissant leur meneur seul face au colosse.

"Dégage de là avant que ta gueule ne vole aussi !" lui intima le colosse d'une voix très grave.

Hésitant au départ, le dernier soldat fit quelques pas en arrière puis disparut dans une ruelle attenante. Le géant nettoya sa hache puis la posa d'une main sur son épaule puis se retournant vers le vétéran, la guerrière et la bohémienne :

"Comme ce rat puant vous l'a dit, c'est pas très prudent de discuter en pleine rue. Surtout pour vous, Capitaine Walid..."

Puis s'approchant encore plus du guerrier basané, le surplombant de toute sa hauteur.

"Ou devrais-je dire Firaz, ancien capitaine de la Bataille au Nord ?"


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Un lieu de rencontres EmptyMer 31 Aoû 2011 - 14:04
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Lorsque le gémissement du soldat parvint aux oreilles de Firaz, ce dernier sentit que tout était fini, tout. Énerver les brigands sans avoir éliminé leur chef au préalable relevait du suicide, et c'était exactement ce qu'avait fait Môrhïn.
Le vétéran allait prendre les choses en main et s'élancer sur son cher ami Crapaud quand le bruit mat d'os qui se brisent retentit dans les froids ténèbres de la nuit. Toutes les personnes présentes se tournèrent évidemment vers la source du bruit si sinistre.

Une véritable bête se tenait face à un des agresseurs qui avait tenté de s'approprier la bohémienne pour lui seul. Sa main avait labouré la mâchoire de son opposant, lui éjectant deux ou trois dents au passage. Le brigand finit sa course dos au mur, le stylet toujours planté dans son dos. Ce dernier s'était enfoncé jusqu'au manche et le regard hagard de la victime scrutait avec stupeur la masse qui l'avait projeté ainsi. Sa tête ne tarda pas à rouler sur la sol après qu'un coup de hache bien placé ne la lui ait séparé de son corps.

Le numéro qui suivit laissa le vétéran sans voix, jamais il n'avait assisté à une telle démonstration de force et de maitrise. Un autre soldat se précipita sur leur sauveur et se fit emporter la moitié de la poitrine avant que sa tête ne vole en morceaux, éclaboussant ses anciens compagnons qui étaient restés tétanisés sur place, jusqu'à maintenant. Effectivement ils prirent leur jambes à leur cou et leur silhouettes disparurent rapidement dans l'obscurité.

Restait, seul, Crapaud, qui regardait avec au moins autant d'appréhension que ses anciens compagnons la montagne qui lui barrait à présent la route. Un ordre rapide de la-dite montagne fit déguerpir aussi sec ce dernier adversaire. Ils étaient seul à présent, tout leurs adversaires ayant fuis ou restaient à honorer le sol de leur présence.

Essuyant nonchalamment sa lourde hache. Sa voix de stentor s'éleva alors dans la nuit et se rapprocha du vétéran, le dominant d'une bonne tête et demie. Sa tirade laissa Firaz sous le choc, il savait qui il était ! Gêné, se dernier ne put s'empêcher de porter sa main sur son épée, la caserne aurait elle pu envoyer un chasseur de primes à ses trousses ?

L’œil méfiant et les sens aux aguets, la voix du vétéran jaillit alors, aussi tranchante et affûtée qu'une épée :

"Qui êtes vous et comment savez vous qui je suis ? Ce que vous avez fait là était très impressionnant mais sachez que vous ne m'aurez pas aussi facilement, si vous savez qui je suis vous savez aussi ce que j'ai fait et ce que je suis capable de faire, alors répondez moi, et vite !"

Malgré l'assurance qu'il voulait faire paraitre, il savait qu'il n'en était rien et qu'un auditeur attentif remarquerait sans nul doute le léger tremblement qui teintait sa voix. Mais si combat contre ce monstre il devait y avoir il ne se laisserait pas avoir, il n'avait pas affronté les Orques dans le Nord pour rien quand même !

Il n'avait même pas imaginé une seconde que cet homme puisse devenir son allié.
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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyJeu 1 Sep 2011 - 1:54
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Aya avait toujours pensé que son premier combat ressemblerait à un duel épique et acharné, au cours duquel elle aurait à déployer ses talents martiaux pour remporter une victoire héroïque et spectaculaire. Jamais elle n’aurait imaginé être confrontée à deux adversaires. Et cela lui posait un véritable problème, car elle ne savait pas vraiment que faire. Si elle frappait le premier, elle laisserait une ouverture béante pour le second, qui ne manquerait pas de la poignarder jusqu’à la garde. Toutefois, dans la situation où elle était, elle ne pouvait pas se permettre de ne penser qu’à elle. L’espion qui se tenait à sa droite avait besoin qu’elle se débarrasse au moins d’un malandrin, et elle ne pouvait pas le décevoir. Un des gaillards s’approcha un peu trop près, et elle en profita pour porter son premier coup. Un pas en avant, une frappe verticale. L’acier rencontra l’acier. Il était rapide. Aya battit promptement en retraite, et pointa prestement la lame de son sabre devant le nez du second guerrier, qui s’arrêta subitement. Malheureusement pour la jeune fille, son effet de surprise était raté. Or, on lui avait souvent répété que c’était l’effet de surprise qui permettait de remporter à coup sûr une victoire. Elle se contraignit donc à demeurer en garde, et à occuper le plus longtemps possible ses deux opposants. Si le capitaine Walid se débrouillait bien, il pouvait se débarrasser du chef et de son acolyte, et venir prêter main-forte à sa compagne. Aya échangea quelques coups avec ses deux agresseurs. Elle bloqua leurs lames, et essaya de riposter, sans jamais parvenir à les toucher. Elle avait l’impression de livrer un combat acharné, alors qu’un observateur avisé aurait remarqué qu’ils étaient simplement en train de l’asticoter. Ils ne voulaient sans aucun doute pas trop abîmer leur proie, et ils préféraient l’épuiser un peu, pour qu’il soit plus facile de la cueillir par la suite.

Les choses se seraient peut-être passées ainsi, si un bruit particulièrement répugnant n’avait alors attiré l’attention de tous les lutteurs. Six paires d’yeux se tournèrent de concert vers la source de ce son étrange, pour découvrir avec stupéfaction qu’un nouveau guerrier était venu se joindre à la mêlée...et pas des moindres. Aya s’était déjà sentie petite, et il lui arrivait rarement de pouvoir parler les yeux dans les yeux avec quelqu’un. Mais face à cet individu colossal, elle avait l’impression d’être de nouveau une gamine de cinq ans levant les yeux vers un adulte. Mais de toute évidence, le mastodonte avait fait son choix. Il aiderait les agressés plutôt que les agresseurs. D’un coup de poing magistral, il avait pulvérisé les dents qui restaient à son adversaire. Le manant, un épineux problème planté de le dos, n’eut pas l’occasion de réfléchir à une possibilité de négocier sa vie ou de fuir. Non. Il fut prestement délesté de sa tête, d’un revers de hache particulièrement efficace. Le nouveau venu adressa quelques mots, emportés par le vent, à la bohémienne, avant de charger les quatre brigands restants. Aya battit précipitamment en retraite, lorsqu’il passa près d’elle, craignant qu’il ne lui réserve le même sort qu’à sa pauvre victime tronquée qui gisait maintenant sur le pavé. Mais non. Il darda sur ses quatre nouveaux adversaires un regard sombre, et ne prononça pas un mot. Sa hache gigantesque se chargea de parler pour lui, et personne n’eut besoin de traduction. Les arrachant à leurs réflexions, l’homme fit un pas en avant. Aya ne sut jamais s’il s’agissait de son imagination, ou si le poids du guerrier avait réellement causé ce grand bruit, mais elle eut l’impression d’un coup de tonnerre retentissant. Elle sursauta, et visiblement ne fut pas la seule. Un des combattants en perdit même la raison. Il crut à sa chance, en cette nuit agitée, et attaqua de front.

Il n’eut même pas le temps de regretter son geste. La hache l’ouvrit de bas en haut, faisant sauter tout ce qui se trouvait entre son torse et la racine de ses cheveux, dans une gerbe de sang et de viande. Répugnant. Aya ne put s’empêcher de plisser les yeux, tandis que des gouttelettes d’une matière qu’elle préférait ne même pas identifier retombaient à ses pieds. Deux des agresseurs prirent leur jambe à leur cou, préférant la garder la tête sur les épaules, et s’éloignèrent en grand désordre, laissant là leur chef, donc la face de crapaud n’incarnait plus le triomphe mais bien la peur contenue. Ce dernier attendit sagement qu’on lui en donne la permission, avant de filer à son tour. La jeune guerrière ne put s’empêcher de sourire. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé être grande, elle aussi ! Cela donnait tellement plus de charisme aux gens. On ressentait du respect, en face d’une personne grande...d’une grande personne. S’arrachant à sa contemplation, Aya jeta un coup d’oeil au capitaine Walid, qui semblait aller bien, et qui ne portait pas de blessures apparentes. Ceci fait, elle se tourna vers la bohémienne :

- Vous allez bien ?

Son inquiétude était sincère. Elle avait jadis entendu dire que les gens qui combattaient ensemble contre un ennemi puissant se sentaient plus proches - après avoir survécu, bien entendu. Cela se vérifiait une fois encore. Inexplicablement, le sort de la danseuse lui importait désormais, et elle espérait de tout coeur que le malfrat qui l’avait attaqué n’avait pas eu l’occasion de la brutaliser.

Entendant les paroles de l’inconnu, Aya tendit l’oreille, désireuse d’en apprendre plus sur le capitaine Walid. L’homme semblait le connaître, et il s’adressait de toute évidence à lui plutôt qu’à elles. Toutefois, à la surprise de la jeune guerrière, il l’appela Firaz ex-capitaine de la Bataille du Nord. La jeune fille supposa que c’était parce qu’il avait quitté les rangs de l’armée officielle, pour rentrer dans un corps composé entièrement d’espions. Ainsi, il n’était plus réellement capitaine. Oui, c’était sans doute l’explication la plus logique. Mais au fin fond de l’esprit de la farouche loyaliste qu’était Aya, une petite voix lui intimait de se méfier. Elle la fit taire brutalement, essayant de se convaincre que le capitaine Walid - ou Fariz, comme l’avait appelé l’inconnu - était, comme elle et toute sa famille, un fidèle serviteur du trône de Rhûn.

Toutefois, sa petite voix intérieure revint à la charge, en entendant les accents de méfiance et les menaces clairement formulées dans la réplique du capitaine. Avait-il quelque chose à se reprocher, pour réagir de la sorte ? A moins que le géant soit un ennemi du trône, envoyé pour traquer un espion porteur d’informations capitales ? Aya jugea plus sage de ne pas rengainer sa lame tout de suite. Tant que cette affaire ne serait pas réglée, elle pourrait encore servir. Toutefois, elle imaginait difficilement être en mesure de tenir tête au colosse qui, à lui seul, avait mis en déroute cinq malfrats. Son mètre cinquante-neuf risquait d’être un sérieux handicap, qu’il n’allait pas être facile de compenser...


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Un lieu de rencontres EmptyVen 2 Sep 2011 - 10:32
La pression des mains crasseuses sur son cou, cessa brusquement, dans un bruit mat de choc et d’os brisé. Môrhïn écartelée sur la façade rude et froide d’une maison, tomba brusquement à genou sur le sol, telle une poupée désarticulée abandonnée par son marionnettiste. Son souffle court, ses joues rougies, ses jambes frémissantes, son cœur emballé, elle tentait de refouler ses sentiments aussi bien de peur que de colère. Le ruffian méritait une sacrée leçon, il l’avait marqué ! Elle palpa sa gorge douloureuse et écorchée. Sur la peau veloutée et doré de la bohémienne, l’emprunte de l’homme de se dessinait en arabesque rougeâtres presque violines comme un odieux collier.

Une tête au faciès figé dans une grimace grotesque roula sur le pavé dans un chuintement écœurant. La jeune femme détourna le regard, pour recevoir simultanément sur sa joue, les éclaboussures de sang de cette prompte exécution. Certes elle ne comptait pas plaindre son agresseur, justement remis dans le droit chemin, mais la vue des chairs arrachées et sanguinolentes, des morceaux éparpillés n’étaient pas un spectacle des plus réjouissant. Et si, par le passé, elle avait côtoyé la mort, jamais elle n’avait assisté à un tel déchainement de violence et de sang.

Prenant appui que le mur adjacent, elle se releva doucement. Les brigands eux aussi n’avait pas apprécié le sort de leur compagnons. Ils fuyaient avec une lâcheté toute compréhensive. Le géant, et accessoirement son sauveur, avait une conception particulière et bien à lui de régler ces affaires. Sur le parvis de la place gisaient dans une mare rouge, les cadavres de deux d’entre eux. L’odeur chaude et oppressante des entrailles libérées, donna une vague nausée à la demoiselle. Elle scella sa bouche d’une main et ferma les yeux pour faire abstractions des petits morceaux constellant régulièrement le sol dallé.

Presqu’à contre cœur, elle se dirigea vers le corps étêté, affalé contre la pierre. Son surin, ou plutôt cette lame sans manche qu’elle conservait en cas de secours, était toujours profondément enfoncé dans la chair morte du brigand. D’un geste sûr en apparence, elle l’arracha, puis l’essuya sur le mantel de la victime, avant de le remettre a sa place, tout contre l’intérieur de sa cuisse maintenue par les liens de cuir prévus à cet effet.

« Vous allez bien ? »

La voix de l’aspirante la libéra de sa contemplation morbide.

- Je crois que oui. Merci.

Mis à part quelques bleus récoltés de ci, de là, elle s’en sortait plutôt bien. Etrangement, elle ne pensait plus au froid qui engourdissait ses orteils ou au vent folâtre qui se glissait en dessous du gilet prêté par la guerrière. L’adrénaline des dernières minutes avaient chauffés son être aussi surement qu’un bol de soupe et une cheminée crépitant d’un agréable feu de bois. L’histoire aurait pu s’achever ainsi, mais le destin décidemment n’en faisait qu’à sa tête. A priori le géant, héro de sa nuitée, connaissait le Soldat. Et évidemment, comme son instinct le lui avait soufflé un peu plus tôt, il n’avait rien d’un Capitaine.

La situation qui s’était momentanément assagie s’en trouva électrisée à nouveau.

Môrhïn, fidèle à elle-même avec sa démarche chaloupée et aguichante, se glissa entre le duo de guerriers dont les regards sombres devenaient menaçants. D’un geste bien amené, elle se courba d’une charmante révérence devant le géant, lui offrant par l’occasion une vue tout à fait enrichissante sur sa nature féminine.

- Je crois qu’il me faut te remercier de ton intervention. Saches que je te suis reconnaissante et que j’ai envers toi une dette qu’il me tient à cœur de te rembourser. Demandes et si je le peux, j’obtempérais. – ajouta-t-elle de sa voix suave.

Puis dans un volte face froufroutant se retourna vers le Soldat qu’elle considérait à présent comme un déserteur. Elle le détailla de haut jusqu’en bas, comme elle l’aurait fait pour du bétail. Avec un regard qui ne cachait pas son hostilité et sa rancœur, elle lui décocha une gifle fracassante.

- Tu m’as accusée injustement de vol, trainée de force ici, dans le froid, et il s’en ait fallut de peu pour que ces hommes nous violent inconsciemment elle rajoutait dans le lot l’aspirante – Tu me fais la morale alors que tu n’es rien de plus qu’un déserteur, un lâche, un couard qui ne s’en prend qu’aux femmes ! C’est tellement plus facile ! Tu as peut être l’impression d’avoir quelques chose dans tes chausses, d'être un homme virile comme ça !

Elle déversait tout le top plein d’émotions de la soirée, toute sa haine, sa fureur, sa frustration. Il était purement et simplement son défouloir, la personne à qui elle imputait les déboires de cette horrible nuit. Tour à tour indigné, ironique ou cinglante, elle le fustigeait sans même réfléchir aux conséquences. Il fallait juste que ça sorte.

- Je ne sais pas ce qui le retient de te dénoncer aux autorités, tu n’es qu’…

Une petite voix fluette l’interrompit.

- Môrhïn ?

Une silhouette sortie de nulle part se découpa de l’obscurité.
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Taorin
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Un lieu de rencontres EmptyVen 2 Sep 2011 - 21:39
Le jeune garçon, vêtu de loques trop légères pour ce temps glacial, frissonnait tout en regardant jouer les musiciens. Sa mère lui avait demandé de transmettre un message à la magnifique danseuse, la Belle Môrhïn. L’enfant attendait patiemment la fin de la représentation, se réchauffant du mieux possible. Ielsïn observait la danseuse alors qu’elle passait gracieusement entre les tables, béat d’admiration : à la fois membre respecté du clan, mais aussi étrangère recueillie, Môrhïn occupait une place particulière au sein de la petite communauté itinérante.

Le spectacle fut brutalement interrompu par un homme qui, brusquement, se leva et menaça la danseuse. Ielsïn n’y comprenait rien : pourquoi sortir un couteau, pourquoi attraper Môrhïn à la gorge ? Que se passait-il ? Les clients de la taverne s’étaient levés et avaient formé un cercle autour de l’homme et de sa compagne, menaçant, pendant que les musiciens posaient leurs instruments et se préparaient au pire. Le jeune garçon posa la main sur sa dague, qui, pour quelqu’un de sa taille, pouvait s’apparenter à une épée : néanmoins, il n’avança pas, ne sachant s’il devait aider la jeune femme, et s’il le pouvait.

Finalement, l’homme sortit, entraînant Môrhïn, sa jeune compagne sur les talons. Le calme regagna peu à peu l’auberge : les clients reprirent leurs places, et les bohémiens réaccordèrent leurs instruments. Ielsïn ne savait que faire, aussi se rendit-il auprès d’un aîné du clan : le joueur d’ocarina, qui, inoccupé, attendait ses collègues. Ce musicien était respecté par tout le clan : plusieurs lunes auparavant, il avait sauvé deux jeunes enfants sur le point de se noyer dans une rivière un peu trop rapide. Depuis, Reïm bénéficiait de la confiance de l’ensemble du clan. Ielsïn lui demanda conseil : devait-il sortir sur les traces de Môrhïn, ou attendre son retour dans l’auberge ?

Le gamin sortit finalement dans le vent glacial, qui faisait tournoyer ses loques en tous sens. La jeune bohémienne était à une dizaine de mètres de l’entrée, tenue par l’homme, qui faisait face à une patrouille : Ieslïn se cacha dans une ruelle, ne souhaitant pas avoir à faire à des soldats. Trop occupé à se dissimuler, le jeune garçon ne vit pas repartir Môrhïn, et, lorsqu’il sortit enfin la tête de sa cachette, ne vit qu’une rue déserte en proie au vent mordant. Où étaient-ils donc passés ?

Ielsïn se lança à leur recherche, passant d’une place déserte à une autre. Ils n’avaient pourtant pas dû aller bien loin ! Tout à coup, il entendit le bruit caractéristique du claquement de l’acier contre l’acier, quelques rues plus loin : Môrhïn serait-elle en difficulté ? Ignorant ses jambe flageolantes et ses paumes moites, le jeune garçon s’élança en direction du bruit, et, rapidement, s’arrêta, frappé d’horreur : des corps gisaient sur le sol de la petite place, répandant leur sang chaud sur la terre gelée, émettant ainsi des nuages de vapeur. Un nouvel individu avait rejoint le vilain homme et sa jeune compagne, qui parlait à Môrhïn. La bohémienne répondit, puis s’adressa violemment à l’homme qui l’avait quelque peu violentée dans l’auberge. N’en pouvant plus, Ielsïn manifesta sa présence aux yeux de ces grandes personnes, d’un timide « Môrhïn ? ».

La jeune femme se retourna, à l’instar des trois autres, et découvrit un spectacle étonnant : un jeune garçon, âgé de neuf ans à peine, tenant un couteau trop lourd pour lui, un air d’horreur recouvrant son visage sale, à moitié caché par de longs cheveux en bataille.

« Ma mère… m’a chargé de te dire que… le… le fils de Guerandâ va bien. » bafouilla Ieslïn. « Sa toux s'est calmée... Mais, Môrhïn… C’est qui ces gens ? »
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Sirion Ibn Lahad
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Un lieu de rencontres EmptyMer 14 Sep 2011 - 21:38

Le capitaine Firaz s'était de nouveau tendu suite aux paroles plus qu'étonnantes du colosse. La main resserrée autour du pommeau de sa lame, il était prêt à se défendre contre cette montagne de muscles et de graisse. À la faible lueur de la lune, l'inconnu aurait pu être confondu avec un ours ou une autre créature du même acabit. Qui était-il ? C'était la question de l'ancien capitaine qui résonnait encore entre les murs de la ruelle et à laquelle le géant ne tarda pas de donner une réponse.

"Mon nom est Druss, fils de Bress et ancien bourreau attitré d'Albyor, la Sombre. Les noms des survivants à la Bataille du Nord sont devenus plus ou moins célèbres dans le royaume. Je connais plusieurs personnes qui m'ont parlé de toi, je t'ai reconnu il y a quelques jours. Il m'a suffit de te suivre."

Le regard du colosse rencontra celui de la jeune aspirante qui avait toujours son arme en main. La jeune demoiselle ne semblait pas encore apaisée.

"N'aies aucune crainte à avoir, lui dit-il. Ma hache a suffisamment servi pour cette nuit et je ne compte pas la ressortir contre vous."

Puis se fixant à nouveau sur son vis-à-vis.

"Je sais parfaitement de quoi tu es capable, capitaine. Je suis un déserteur au même titre que toi, on pourrait même dire que je suis un traître puisque j'ai participé à l'assassinat d'un haut dignitaire d'Albyor. Tu n'es pas seul capitaine."

Vînt alors la bohémienne, remise de son altercation avec son agresseur, elle commença d'abord par remercier le colosse, non sans flatter les pupilles de Druss comme pour mieux l'amadouer. Le regard de glace du géant ne dévoila aucune bassesse ou une quelconque malice dans ses pensées. La danseuse asséna ensuite une grande gifle au Soldat vétéran qui ne vit rien venir. La femme était encore toute tremblante et le choc émotionnel qu'elle avait enduré en quelques instants la marquait encore. Druss connaissait bien cet état. La lame qui tombe, la tête qui roule, les veuves qui sanglotent. Le colosse chassa cette pensée de son esprit ténébreux.

"Ne sois pas trop dur avec lui, danseuse. Cet homme a connu l'enfer et c'est un vieux soldat usé qui a dû oublier pour un instant la galanterie. Hein, l'ami ?"

Un chuchotement arriva aux oreilles des quatre protagonistes. Il s'agissait d'un enfant. Druss, qui savait pertinemment que son physique effrayait nombre de gens, s'efforça d'avoir un visage amical et recula de deux pas comme pour éviter de faire fuir le garçonnet. Il semblait connaître la bohémienne et ils échangèrent quelques paroles mais bientôt, Druss s'adressa de nouveau à Firaz.

"Nous ne devrions pas tarder ici. On devrait trouver un endroit plus discret et plus chaud."

Puis ses yeux couleur sable scrutèrent le jeune garçon.

"Et tâchons de trouver quelque chose à manger à ce minot."


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Dwilidan
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Un lieu de rencontres EmptyDim 18 Sep 2011 - 14:15
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Tout les sens de Firaz étaient en alerte, tous dirigés vers la montagne qui lui faisait face. La voix caverneuse de cette masse s'éleva alors dans la fraicheur de la nuit, comme une voix capable d'ébranler l'équilibre même de ce monde tant elle semblait venir d'une autre dimension.

La méfiance et l'appréhension firent peu à peu place à la surprise sur le visage buriné du vétéran au cours du discours de son interlocuteur, et il commençait à croire que tout n'allait peut être pas si mal finalement. Il avait peut être même trouvé un allié, ou même mieux, sa porte d'entrée pour retrouver le général et mettre en œuvre le plan qu'il travaillait depuis de longs mois. Il en toucherait deux mots à l'ancien bourreau une fois qu'ils auraient réglés leurs problèmes les plus urgents du moment. Même si pour le moment ils profitaient d'une certaine quiétude.

Comme pour le contredire, la bohémienne, qui venait tout juste de remercier leur providentiel sauveur, fit cingler ses cinq exquis doigts contre la face fatiguée de Firaz qui sentit le feu envahir son visage, la claque l'avait marqué aussi bien qu'un fer rouge et la blessure qui en résulterait n'en serait pas moins douloureuse.. Il allait répliquer quand Druss éleva la voix une fois de plus, le défendant contre les accusations, pourtants légitimes, de Môhrïn.

Il répliqua par un petit sourire fatigué à l'ancien bourreau avant de se retourner vers sa nouvelle assaillante. Il allait se défendre oralement quand il fut interrompu par une petite voix qui provenait de derrière eux. Il devrait remettre ses excuses à plus tard et ce n'était pas plus mal car il n'aimait pas avoir à s'excuser et encore plus quand il était convaincu d'avoir raison.
Un enfant venait visiblement de parler, il échangea rapidement quelques paroles avec Môhrïn avant que Druss ne donne le signal du départ, ils n'avaient déjà que trop trainés dans les parages et de nouveaux problèmes pourraient les surprendre, et ils ne voulaient plus être surpris.

Firaz caressa nerveusement son bouc, prenant le temps de réfléchir à ce qu'ils avaient à faire par la suite, analysant les différentes opportunités qui s’offraient à eux :

"Mmh, je pense qu'on ne peut plus retourner à l'auberge, nous voir revenir ainsi serait trop étrange. Non, on doit trouver une autre solution, il se tourna alors vers le reste du groupe, l'un d'entre vous aurait un plan de secours pour une nuit ? Au pire on pourrait toujours se trouver de bonnes écuries douillettes ou autre."

Pour le moment la seule solution viable qu'il envisageait personnellement était de sortir de cette foutue ville le plus rapidement possible. Les portes étant fermées de nuit, il se voyait malgré tout condamné à devoir passer une nuit difficile dans les ténèbres et le vent mordant. Une vraie partie de plaisir en somme !
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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptyLun 19 Sep 2011 - 21:32
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Les choses avaient évolué de manière...surprenante. Pourtant, tout avait semblé n’être qu’une simple affaire de vol. La bohémienne avait eu l’audace de s’en prendre à un soldat du trône en uniforme, et elle avait évidemment été repérée. Les choses avaient un peu dérapé, lorsqu’il avait fallu échapper à la foule compacte de badauds qui avait essayé de barrer le passage à la jeune fille et au capitaine. Mais finalement, à force de jouer des coude - enfin c’était surtout lui qui avait joué des coudes -, ils avaient réussi à se retrouver dehors, par une nuit froide et venteuse. Là, le soldat avait tenté de récupérer son bien, pour se rendre compte que la bohémienne ne dissimulait rien sur elle. Les choses auraient pu s’arrêter là, mais c’était sans compter l’entêtement du guerrier, qui avait décidé de mettre la pression sur la danseuse pour qu’elle lui raconte “la vérité”. Comme si le sort avait décidé de s’acharner sur l’étrange trio qu’ils formaient, un groupe de brigands s’était approché, probablement attiré par deux proies seulement défendues par un homme. A cinq, ils ne doutaient pas de leurs chances de victoire. Mais, comme si cela ne suffisait pas, un nouvel acteur avait fait son apparition. Et quelle apparition. Il avait à lui seul dispersé les cinq malandrins, comme s’ils n’avaient été que des enfants armés d’épées en bois. Et en parlant d’enfants, en voilà un qui venait de faire son apparition. Surgissant de nulle part, il avait annoncé sa présence d’une voix timide, coupant court à la violente tirade de la bohémienne, qui faisait pleuvoir sur le pauvre capitaine un déluge impressionnant de noms d’oiseaux, dont certains tirèrent un sourire à Aya. Pour en revenir au garçon, il connaissait de toute évidence la jeune femme, qui s’appelait donc Môrhïn, et il l’avait suivie jusqu’ici pour lui transmettre une information qui, en comparaison de ce qu’ils venaient de vivre, était d’une importance quasi-nulle.

Aya n’entendit pas que le colosse s’appelait en réalité Druss - un nom qui lui allait comme un gant...si tant est qu’un gant eût pu convenir à un poing de cette taille -, ni qu’il servait à Albyor. Elle était trop occupée à essayer de rattraper ses pensées volages, qui s’éparpillaient de tous côtés. Cela faisait beaucoup d’émotions pour une jeune fille qui avait davantage l’habitude d’une vie bien réglée, et peu mouvementée. Le simple fait d’aller dans une auberge à une heure aussi tardive relevait quasiment de la désobéissance caractérisée, alors ne parlons pas de vol, de combat et de morts. Dans un sursaut, la jeune fille revint brutalement à la réalité, lorsque la voix puissante de Druss résonna dans ses oreilles. Entendant ses paroles, elle baissa involontairement la tête vers son arme, qu’elle tenait toujours fermement serrée dans sa main. Son instructeur lui aurait adressé une gifle magistrale, sur le simple motif qu’elle avait quitté un homme potentiellement dangereux des yeux. Elle se reprit bien vite, et lui adressa un signe de tête affirmatif, avant de commencer à rengainer son arme. Toutefois, elle n’alla jamais au bout de son geste. Elle s’interrompit, stupéfaite, tandis que les mots du colosse s’échappaient de ses lèvres. “Déserteur”, “Traître”, “Assassinat”. Chacun de ces mots fit manquer un battement au coeur de la jeune fille. Mais qu’avait-elle fait ?

Son cerveau commença à délirer. Restant en retrait de l’action, elle essaya de faire de l’ordre dans son esprit. Les théories les plus farfelues et les plus improbables circulèrent en elle. D’un point de vue objectif, elle était dans une situation critique. En face d’elle se trouvaient deux déserteurs, des criminels de la pire espèce, qui parlaient librement de leurs méfaits comme si de rien n’était. C’était déjà extrêmement grave, mais en plus il fallait que le premier soit un ancien capitaine de l’armée régulière, donc un bretteur talentueux, et que l’autre soit une montagne de muscle maniant une hache géante comme un bébé manie son hochet. Un hochet terrifiant. D’un autre côté, peut-être qu’en les prenant par surprise, elle pourrait en neutraliser un. Ensuite...elle mourrait dans l’honneur, et ferait la fierté de son clan tout entier. Une fin enviable pour certains, mais elle avait fait le serment de devenir soldat, et elle désirait accomplir son rêve, avant de passer de vie à trépas. Toutefois, elle ne pouvait pas laisser un assassin et un traître se promener en liberté dans les rues de sa chère cité. Elle devait faire quelque chose. Mais quoi ? Qu’aurait fait son père ? En visualisant son visage dans son esprit, elle trouva en elle la force de faire ce que beaucoup auraient qualifié de “grosse connerie”.

Son sabre décrivit un arc de cercle parfait, qui aurait sans doute arraché la tête du capitaine, si elle n’avait pas retenu son geste. Au lieu de quoi, elle fit en sorte que le fil de sa lame vienne simplement presser contre la gorge du déserteur, plombant légèrement la conversation.

- Voilà mon plan de secours, capitaine : nous allons nous rendre à la caserne, et vous raconterez à tout le monde la petite histoire que je viens d’entendre de votre bouche.

Puis, se tournant vers Druss :

- Et cela vaut aussi pour vous...Vous ne m’impressionnez pas !

Ca, c’était un mensonge, mais bon...Elle n’avait pas pu s’empêcher d’ajouter ça. Peut-être par bravade. Peut-être pour se donner du courage. Peut-être pour l’impressionner, lui. Ou peut-être un peu de tout ça. Toutefois, emportée par son élan patriotique, elle avait commis une erreur digne de la débutante qu’elle était. Elle s’était placée de sorte à garder dans son champ de vision ceux qui représentaient ses principales cibles : le capitaine et le géant. Ce faisant, elle avait laissé derrière elle le gamin et la bohémienne. Son père lui répétait souvent “ne te lance pas dans quelque chose que tu ne peux pas contrôler”. Pour la deuxième fois de la soirée, elle lui avait désobéi, et pour la troisième fois de la soirée, elle commençait vraiment à avoir peur. Quelle plaie !


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Môrhïn
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Un lieu de rencontres EmptyMar 20 Sep 2011 - 13:48
Cette rue sordide, dessinée sous la lueur blafarde d’un clair de lune, rougie du sang des malandrins dont les trainées et les morceaux ignobles jonchaient le sol, cette rue, en cet endroit, à cette heure, n’était pas faite pour le regard encore naïf et innocent d’un jeune enfant.

- Ielsïn …

Sa voix comme un fin filet d’eau murmura avec une tendresse presque maternelle le prénom du garçon, l’attirant dans le havre réconfortant de ses bras. Quelques soient les raisons de sa présence, Môrhïn se promit de trouver sa mère dont elle jugeait la stupidité. Envoyer un enfant la querir dans un lieu de débauche et d’alcool, à la nuit tombée, pour une banalité dont elle aurait pris connaissance à son retour au campement et sans autre protection contre le froid que ses simples habits traditionnels tenait réellement de l’imbécilité pure. Ou bien …
La voluptueuse danseuse serra un peu plus Ielsïn, prodiguant sans réserve sa chaleur. D’ailleurs, elle ôta la veste de cuir, et déposa sur les frêles épaules du gamin, la généreuse donation de l’aspirante.

L’idée que son petit protégé ait pu entrevoir la cruauté et le massacre, lui retournait l’estomac. Et bien qu’elle essaya, de lui détourner l’attention, elle savait que tôt ou tard il serait confronté de nouveau, à la vision des cadavres écartelés sur les dalles de pierres, à la tête abandonnée loin de son tronc, aux entrailles encore fumantes et à l’odeur insidieuse de la mort.


« Mais, Môrhïn… C’est qui ces gens ? »

- Personne d’important … ne t’inquiète pas.

Les paroles du géant ne l’avait ni calmée, ni apaisée, elles lui étaient complètement indifférentes puisqu’elle ne se préoccupait plus de son ancien tortionnaire. A présent, seul comptait à ses yeux le petit bohémien, membre de son clan. En tant qu’ainée, et comme une sœur, elle se devait de le protéger, de veiller sur lui. Sa priorité.

…. Et ça n’incluait certainement pas de suivre où que ce soit cet ours à demi-humain et le soldat déserteur . Des hommes à la lame un peu trop aiguisée, dangereux de surcroit. L’heure était venue pour la bohémienne de tirer sa révérence en emportant dans son sillage Ielsïn. Il était aucunement question qu’elle resta un instant de plus en leur compagnie, et elle ne souhaitait surement pas être présente lorsque la patrouille déboulerait sur la place. Trop de sang avait coulé pour ce soir, pour elle.

Un sentiment qui ne sembla pas totalement partagée par l’assistante. La jeune femme timide, l’aspirante calme et résolue du début, celle qui galamment avait offert un peu de chaleur à la gitane, venait de commettre une bévue. Du point de vue de Môrhïn en tout cas. Son épée titillait la pomme d’Adam du déserteur, d’un tranchant bien affutée. Un peu trop peut être pour le soldat. La danseuse, par reflexe, s’interposa entre la scène et l’enfant. Si elle estimait que la jeune femme menait mal son affaire, elle n’avait cependant pas l’intention d’intervenir, ou de profiter qu’elle lui tourna le dos, pour aider les deux hommes. Non… certainement pas … En fait elle aimait l’idée que son tortionnaire jouisse à son tour de la même brutalité qu’il lui avait offerte. Le voir impuissant, dans l’impossibilité du moindre mouvement était réellement appréciable, cependant elle ne doutait pas que la réaction du géant fusse prompte et à la hauteur de ce volte-face.

Oui… l’aspirante, si elle pouvait s’appuyer sur la totale neutralité, légèrement teinté de sympathie, de la bohémienne, ne pouvait que s’attendre qu’à des représailles de la part de Druss. Môrhïn pariait à 1 contre 10 en faveur de la jeune femme si le géant s’engageait dans la mêlée, mais 2 contre 1 s’il s’en détournait.
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Taorin
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Un lieu de rencontres EmptyDim 2 Oct 2011 - 19:17
Au chaud, étreint par la jeune danseuse, Ielsïn sentait la tension de Môrhïn : entre les frissonements causés par le vent glacial, il percevait la crispation des muscles, la voix qui se voulait rassurante. Il suivait des yeux la tête de la bohémienne aller et venir de la jeune guerrière au géant dont la hache reposait sur le sol, encore poisseuse de sang, tout en passant par le deuxième guerrier, maintenu immobile par la lame de la Rhûnienne.

Le jeune garçon sentait aussi la volonté de s’enfuir de la Belle. Lui aussi souhaitait quitter cet endroit, où tout le monde semblait avoir perdu la raison : lui-même était encore pantelant suite à la brève vision d’un corps démembré qu’il avait pu apercevoir, derrière l’immense guerrier. Mais, étrangement, Ielsïn ne se sentait pas menacé : chose fort rare pour un enfant malingre, en proie aux jeux –parfois cruels- des autres gamins de la petite communauté itinérante. Il n’était pas comme les autres : au lieu de cet air bravache qu’aimaient se donner les jeunes dans l’espoir d’impressionner les adultes, Ielsïn était plus renfermé, beaucoup plus discret.

L’enfant se dégagea des bras de Môrhïn, serrant la veste de cuir autour de ses épaules. Le vent parvenait certes à se faufiler par diverses ouvertures, Ielsïn appréciait la douce chaleur dégagée par ce vêtement préalablement réchauffé par d’autres.

Il avança de quelques mètres, se mettant face à Aya : il vit la lame trembler légèrement alors que le froid s’insinuait sous les vêtements légers de l’apprentie soldat, qui, de tout son cœur, tentait de rester le plus impassible possible. Le jeune garçon sentait les regards peser sur sa nuque : celui de Môrhïn, apeuré, et celui de Druss, incertain. Même le second homme essayait de suivre sa présence, même s’il ne pouvait bouger.

« Pourquoi tu fais ça ? » demanda simplement le jeune bohémien à Aya. Il attendait la réponse de la jeune guerrière, tenant les manches de la veste de cuir serrées contre son corps…

*** *** *** *** ***

Leurs bottes s’enfonçaient de quelques millimètres dans la boue à moitié verglacée formant les rues de la cité. Ils avançaient, deux par deux, leurs manteaux rouges rabattus par-dessus leurs armures. Lentement, mais sûrement, ils se dirigeaient vers la taverne, afin d’y maintenir l’ordre et, pour ne pas perdre une bonne occasion, y boire une petite bière au coin du feu…

HRP : Excusez-moi pour l'attente et, surtout, pour ce piètre texte que je poste :/ J'essaierais de me rattraper sur le prochain ^^
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Un lieu de rencontres EmptySam 8 Oct 2011 - 16:13
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Le son reconnaissable d'une lame dégainée de son fourreau se fit à nouveau entendre dans la ruelle enneigée. La jeune femme avait agi avec vitesse et précision, son épée s'était glissée sous le menton de l'ancien capitaine oriental. Le vétéran n'avait pas pensé à cela une seconde et Druss, quant à lui, n'avait fait que tourner son regard ambré vers la jeune femme. Pourtant il hésita un court instant. Non que les menaces de la guerrière l'effrayèrent, mais plutôt du fait de devoir vraisemblablement se battre sous les yeux d'un enfant. L'incertitude.

"Pourquoi tu fais ça ?" avait alors demandé le garçon.

Cette question si simple et si compliquée à la fois avait comme immobilisé tous les protagonistes de la scène. Tous sauf un. Ce petit laps de temps où la jeune guerrière posa son attention sur le petit bohémien fut suffisant pour permettre au colosse d'agir. En deux pas seulement, il fut à la hauteur de l'apprentie et du vétéran, sa lourde main vînt entourer le bras armé de la jeune fille qui ne put alors plus le bouger d'un pouce. Druss serrait assez fort pour l'empêcher de trancher la gorge de Firaz dans un sursaut d'orgueil. Toutefois, il se refusa à lui briser son membre, elle en aurait très certainement besoin à l'avenir.

D'un geste assuré, le colosse fit reculer Aya ainsi que son arme qu'elle lâcha sous la contrainte, laissant sa lame chuter sur les pavés recouverts de neige. Avec force et souplesse, Druss agrippa de son autre main la tunique de la guerrière et la souleva littéralement du sol tel un vulgaire fétus de paille. Cependant du visage du géant n'émanait pas la colère, ni l'envie de tuer. Au contraire, il respirait la sagesse et la bienveillance.

"Petite, je n'aime pas faire du mal aux femmes et encore moins aux enfants. Tu fais partie de la première catégorie et tu sors à peine de la seconde. Nous ne te suivrons pas à la caserne, compris ? Je ne t'impressionne peut-être pas mais tu es loin de me faire dresser les poils du corps par peur."

Pivotant vers Firaz en tenant toujours Aya fermement, le colosse continua :

"Si on la relâche, elle va aller prévenir ses amis et je n'ai pas vraiment envie de les connaître. Il va falloir l'emmener avec nous quelques temps et elle sera un moyen d'échange en cas de problème. Qu'en dis-tu capitaine ?"

Ce baroud d'honneur de la jeune femme avait presque fini par énerver Druss qui se demandait encore comment ils ne pouvaient pas encore être repérés au milieu de cette ruelle déserte...


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Dwilidan
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Et dire que tout était si bien parti. Il avait réussi à quitter sa caserne sans se faire remarquer, faire tout le voyage depuis cette dernière sans éveiller aucun soupçons. Et là. Là il s'était embarqué dans une histoire qui lui couterait probablement sa vie, si ce n'est plus.

La jeune femme, ayant découvert la mystification donc elle avait été la pauvre et innocente victime, avait dégainé son sabre et avait intimé avec un ton plus que convaincant qu'ils devaient à présent la suivre à la caserne et se livrer aux autorités sans résister. Tendre naïveté.

Alors qu'elle s'avançait pour défier Firaz, le garçonnet qui avait interpellé Môhrïn un peu plus tôt pris à nouveau la parole. Et son intervention fut comme un rayon de soleil dans la plus violentes des tempêtes, et tout sembla s'arrêter. Aya s'arrêta un centième de seconde, ce qui permis à Druss de se saisir d'elle et de l'enserrer dans sa redoutable et mortelle étreinte. L'homme-bête se tourna alors vers Firaz et sa voix rocailleuse s'éleva dans la nuit.

Le Capitaine passa ses doigts fin dans sa barbe, prenant quelques secondes de réflexion avant d'exposer plus clairement son avis :

"Hmm, ça me plait pas d'embarquer une gamine comme ça mais c'est la seule solution envisageable pour le moment. Maintenant il nous faut savoir où aller, et peut être acheter le silence de certaines personnes."

Son regard s'était tourné vers Môhrïn qui observait toujours la scène avec attention. La nuit noire les enveloppaient toujours mais ils devaient être rapides s'ils ne voulaient pas être interrompus par la prochaine patrouille qui passeraient dans les environs.


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Ryad Assad
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Un lieu de rencontres EmptySam 15 Oct 2011 - 23:39
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Aya avait toujours entendu dire que lorsqu’on avait presque aucune chance de gagner, le fait de tenter le coup pouvait être tellement déstabilisant pour l’autre que cela pouvait suffire à faire pencher la balance en sa faveur. Mais elle venait de se rendre compte que les histoires épiques qu’elle avait entendues dans son enfance ne parlaient jamais de jeunes filles intrépides et courageuses, qui parvenaient à se montrer aussi talentueuses que leurs pairs masculins. Le géant n’avait pas manqué de souligner ce menu détail, tout en lui broyant le bras de sa main puissante. Il ne lui avait pas fallu plus d’une demi-seconde pour se jeter sur elle, profitant de ce que le jeune garçon était intervenu ingénument, la distrayant assez pour offrir une superbe ouverture. Il n’avait pas manqué son coup, heureusement pour celui sans “p” de son compagnon déserteur, sans quoi la tête de Firaz aurait prestement quitté ses épaules, pour finir sur les pavés enneigés de la route. Avec brutalité, il avait forcé la jeune fille à lâcher son arme, minuscule brindille d’acier qui ne l’avait guère protégée de la montagne de muscles. Totalement désarmée, elle avait en plus été soulevée du sol par la poigne du colosse, qui la maintenait à quelques pieds du sol, comme si elle n’avait été qu’un vulgaire chaton. Le bras droit pris en étau, et à moitié étouffée par le poing du mastodonte, elle arrivait toutefois à sentir son coeur battre à tout rompre. Le sang cognait à ses tempes, et sa respiration était saccadée. Il faut dire qu’ainsi suspendue, il lui était difficile de respirer correctement. Elle avait l’impression d’être un poids mort, et seuls ses pieds - qui s’agitaient vainement - indiquaient qu’elle était encore consciente.

C’est donc dans cette position que Druss lui rappela sans ménagement qu’elle n’était qu’une fillette sortant à peine de l’enfance, et qu’elle n’avait absolument aucune autorité naturelle, ni aucun moyen de pression pour le contraindre à faire quoi que ce soit. L’espace d’un bref instant, Aya fut presque d’accord avec lui. Après tout, que venait-elle faire ici, dans cette ruelle sombre ? Comment tout cela avait-il commencé déjà ? Elle se le demandait encore. Elle n’arrêtait pas de se le demander, en fait. Elle avait simplement voulu passer un moment, seule, en toute tranquillité, avant d’être embarquée dans cette histoire rocambolesque. Elle n’avait eu aucune chance de s’en sortir. Elle avait été prise de court par les événements, et la voilà qui se retrouvait désormais en danger de mort, devant deux individus qui discutaient sans la moindre vergogne de son sort. Ils l’avaient protégée des cinq malfrats qui avaient eu pour projet de profiter d’elle et de la bohémienne, certes, mais ils ne valaient pas mieux qu’eux, au final. Ils étaient peut-être même pires.

Une pensée traversa alors l’esprit de la jeune femme avec une force et une clarté inouïes. Durant toute cette soirée, elle avait eu de multiples occasions de se rendre compte de cet état de fait, mais c'était comme si son cerveau avait eu besoin d'un véritable électrochoc avant d'accepter de faire le travail. Elle se rendit compte que le monde était injuste avec elle, et qu’elle ne supporterait pas plus longtemps cette injustice. Son père la traitait encore comme une enfant, la surprotégeant, et l’empêchant de développer ses véritables capacités. Il faisait tout pour qu’elle n’entre pas dans l’armée, et désirait simplement qu’elle ait une vie rangée, comme les autres filles, celles qu’elle croisait dans les rues de la ville. Celles qui cherchaient un mari. Pourtant, son frère plus jeune ne bénéficiait pas de cette protection paternelle. Au contraire, on l'encourageait sur la voie des armes, et il était loué comme un petit prodige. Pourquoi ? Parce qu'il était un garçon. Et ce colosse lui-même l’avait épargnée car elle était une fille, et qu’il ne la considérait pas comme digne d’être vaincue. Pourtant, il n'avait pas hésité une seconde à tuer les malfrats. Il ne leur avait pas laissé une seule chance, et n'avait pas semblé éprouver la moindre pitié. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient des hommes. Cette injustice lui fit froncer les sourcils. Elle n’était pas handicapée, bon sang ! Et elle leur prouverait à tous que, si elle ne pouvait pas rivaliser avec eux l’épée à la main, elle pouvait encore faire son devoir avec courage et honneur.

Profitant de ce que Druss était en train de discuter avec Fariz, sous les regards du petit garçon et de la bohémienne, Aya envoya une gifle cinglante à son agresseur, qui la maintenait toujours suspendue au dessus du sol. Bon, certes, elle n’avait guère de puissance, puisqu’elle avait frappé de sa main gauche - la droite étant toujours entravée par le géant -, mais c’était surtout le symbole qui importait. Elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds par un ennemi du Trône, aussi grand et fort soit-il. Immédiatement après cette démonstration de folie pure, la jeune fille inspira un grand coup, et se mit à hurler à pleins poumons, de sa voix claire, portée par le vent :

- À moi ! À moi ! Pour le Trône !

Il n’y avait désormais plus qu’à espérer qu’une patrouille de la garnison de la cité passe par là, et capte les appels désespérés de la jeune fille, avant que le géant ne la fasse taire...peut-être définitivement. Toutefois, elle n’avait plus vraiment peur. Ces deux déserteurs avaient soulevé en elle un vent de révolte, et elle allait tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues.
“Pour le Trône !”


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