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 [Tales] - Mazarb Khazad-dûmu

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Hadhod Croix-de-Fer
Seigneur de la Moria
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Hadhod Croix-de-Fer

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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyMer 2 Mar 2016 - 12:14
Les Archives du Khazad-dûm



[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Ambass12

Ólfr prit quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il venait d'entendre. Ce n'était pas le moment de commettre une quelconque bévue, maintenant qu'il se voyait propulsé dans cette fonction prestigieuse, et ceci bien qu'il n'en portât pas le titre. Il n'était pas un Croix-de-Fer, ni même un proche ami du Seigneur de la Moria, mais il avait l'appui de la noblesse et des Commandants des Armées, qui disposaient d'un grand poids au Conseil à présent que le Roi et ses Sept Conseillers étaient partis définitivement au Nord, suivis par Hadhod et toute sa clique. Et puis, il fallait bien que quelqu'un s'attelle aux relations extérieures en l'absence de l'ambassadeur Kofur.

Le solide gaillard assis en face de lui le regardait de ses yeux clairs, comme s'il voulait déceler dans ceux du nain les prémices de la réponse qu'il lui ferait, ou au moins un signe, une lueur qui aurait pu le renseigner sur sa réaction, sur son ressenti. S'il n'avait pas eu peur de froisser le visiteur, Ólfr aurait volontiers éclaté de son habituel rire, de son rire ample et profond dont les échos se seraient répercutés jusque dans la Salle du Trône voisine. Dans les pays lointains, on aurait comparé ce rire au rugissement du lion, et la crinière qu'il arborait serait venue compléter le tableau. Il savait toutefois qu'il ne pouvait se permettre un tel écart, et ce pour plusieurs raisons. Primo, frustrer l'émissaire des Rohirrim était le meilleur moyen d’annihiler le travail entrepris par Hadhod, le travail d'ouverture pour lequel tant de braves khazad étaient tombés et avaient rendu leur dernier souffle sur les plaines herbeuses du pays des cavaliers. Secundo, ç'aurait été un total manque de respect envers les hommes qui se battaient dans les Monts Brumeux, pour une cause qui n'était pas la leur, et en particulier pour l'ambassadeur Orwen qui nonobstant son jeune âge se montrait d'un courage et d'une force d'âme remarquables, il fallait bien le reconnaître. Tertio, ce n'étaient pas du message du rohir dont Ólfr aurait voulu s'esclaffer, mais de la position de ce dernier : peu habitué à la hauteur des sièges nains, il ne savait manifestement pas s'il fallait croiser les jambes ou au contraire les étendre. Bien qu'il dépassât encore son vis-à-vis d'une tête, sa prestance n'était que l'ombre de celle de son illustre homonyme du temps jadis.

Ólfr se leva de son propre siège.

- Et si nous marchions un peu pour discuter de tout cela, qu'en dites-vous Maître Eorl ?

L'autre ne sembla pas mécontent de la proposition. Debout, il ressemblait à nouveau au grand homme, athlétique et fier, qui avait fait irruption sur son coursier au seuil des mines, la veille au petit matin. Il faudrait penser à pourvoir les salles d'audience de sièges plus grands, maintenant que les humains se faisaient de plus en plus présents dans la vie des Nains.

- Les grandes prairies du Rohan ne suffisent donc plus à nourrir les troupeaux des Rohirrim, et c'est vers nous autres habitants de la pierre que vos dirigeants se tournent pour leur trouver de l'herbe verte. Quelle ironie, vous ne trouvez pas ?

Il avait préféré employer le terme de dirigeants plutôt que de roi ou de vice-roi. Orwen, avant son départ à la guerre, lui avait bien souvent parlé de la situation politique au pays des chevaux, et le moins que l'on pût dire est qu'elle était passablement compliquée. En outre, cela faisait longtemps que le prince n'avait pas séjourné dans son propre pays... Qui sait si la donne n'avait pas changé depuis ? Il comptait en apprendre davantage là-dessus d'ici la fin de l'entrevue.

- Une ironie, mais qui ne me fait point rire, croyez-le bien ! Si vous étiez venu deux jours plus tôt, l'Intendant Bahin vous aurait reçu, et vous auriez pu lui dire directement ce que vous attendez de nous. Mais hélas, des affaires graves et urgentes occupent déjà ses journées. Nous n'avons plus de nouvelle de notre Seigneur, ni de votre Ambassadeur, et pire encore, nous venons d'apprendre que la grande armée de la reconquête a été coupée en deux. Tout ne tourne pas rond là-haut. Bahin est enlisé dans des débats sans fin : les plus hardis veulent envoyer des forces supplémentaires, et les plus prudents s'opposent à voir notre cité dégarnie un peu plus de ses soldats.

D'autres affaires étaient venues se greffer à tous ces soucis, mais Ólfr préféra ne pas les aborder avec le messager. Il s'approcha du mur et se saisit d'une torche tremblotante fixée à la paroi. Plus on s'éloignait du cœur de Khazad-dûm, moins les corridors étaient éclairés.

- Vous vous demandez où je vous emmène ?

Eorl acquiesça d'un hochement de tête.

- Je vous emmène... sur place. Puisque vous voulez envoyer votre bétail dans nos pâturages, autant en discuter avec du concret sous les yeux, du temps que vous êtes là. De cette façon, je pourrai transmettre un rapport à l'Intendant, et il planchera sur la question quand il en aura le temps.

Le rohir écarquilla les yeux. Azanulbizar était presque à une journée de marche, et il venait tout juste de faire le trajet en sens inverse !

- D'abord, ça me permettra de vous montrer le Kheled-zarâm, et vous aurez intérêt à en faire une description détaillée à tous vos éleveurs de troupeaux. Car il n'est pas question que les chèvres viennent tremper leur barbiche dans le lac où repose la couronne de notre Aïeul, vous vous en doutez bien !
#Olfr


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Hadhod Croix-de-Fer
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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyDim 13 Mar 2016 - 19:49
[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Gamil-11

Quoique il se laissât pousser la barbe à la mode naine, Gamil-aznân n'était point un Nain. D'aucuns disaient pourtant qu'il s'agissait du plus nanesque des Humains, de par son intérêt pour ce peuple et son grand dévouement à la cause de Hadhod et de la Moria en général. Bien qu'il n'eut aucune prérogative officielle au sein du gouvernement, son influence n'avait cessé de croître, notamment depuis qu'il avait poussé le fils de Trehod à s'engager dans le conflit armé contre l'Ordre de la Couronne de Fer et de voler au secours du Rohan, voilà de longs mois déjà. Certains toutefois, parmi les plus conservateurs et donc les moins enclins à fraterniser avec les étrangers, avaient alors commencé à maugréer contre lui, arguant qu'un individu de sa race n'avait pas à mettre le nez dans les affaires des khazad, non plus qu'à marcher librement dans les couloirs millénaires du Khazad-dûm. Le vieux Gamil écoutait ces critiques avec attention, et arrivait même à comprendre l'avis de ses opposants, mais se contentait de les chasser de son esprit et de se concentrer sur ce qu'il avait à faire. Sa dernière mission en date avait été de retrouver un gisement de mithril perdu au milieu des montagnes, et elle s'était soldée de manière tragique. Il avait ensuite assisté avec intérêt à la venue d'un émissaire rohir, et bien qu'il ne fût pas intervenu et se soit contenté de glaner quelque renseignements auprès d'Ólfr, il en avait ressenti une certaine joie, car la manœuvre allait dans le sens de ce qu'il avait entrepris auparavant.

Le geôlier frappa à la porte de son modeste logis, qu'il avait laissée ouverte.

- Oui, j'arrive.

Tout en descendant les niveaux en direction des prisons, le gardien ne cessait de lui rabâcher le protocole à suivre, qu'il avait pourtant lui-même défini la veille avec l'Intendant...

- Rappelez-vous qu'elle ignore que Bahin est au courant, elle croit que je suis venu vous voir vous, et vous seul...

- Oui, répondit promptement Gamil, je sais cela, et je m'en souviendrai. Et je ne commettrai aucune bourde, rassurez-vous.

Après une bonne demi-heure de marche, ils arrivèrent enfin devant la lourde porte de bois et de fer qui barrait l'entrée des geôles. Gamil frissonna. Pas à cause du froid et de l'humidité qui régnaient dans les bas niveaux, mais bien à cause de tous les naugrim qui remplissaient ces lieux. Savoir des nains prisonniers des gobelins était une chose, mais voir des nains prisonniers des nains était encore pire, en un sens. Chaque fois qu'il venait ici, la même horreur le saisissait, et il devait faire un effort sur lui-même pour ne pas sombrer dans un pessimisme qui ne lui ressemblait pas. Le geôlier ouvrit la porte et la referma une fois que Gamil fut entré. Drís avait exigé que la conversation reste privée.

[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Drys10

- Je suis contente que vous ayez accepté, déclara-t-elle sans préavis.

Gamil s'avança jusqu'à la cellule centrale et planta ses yeux dans ceux de la femme-nain. La mère de Hadhod était vieille et ridée, et elle semblait avoir maigri depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, lors des procès. En tant qu'humain, Gamil avait longtemps eu du mal à différencier les femmes des hommes... Maintenant, après les longues décennies passées auprès de ce peuple, il identifiait les traits distinctifs en un rien de temps : c'était surtout au niveau des yeux et du regard que c'était le plus flagrant, si l'on peut dire.

- Pourquoi m'avez-vous fait venir ? interrogea l'homme sur un ton qu'il ne voulait ni agressif ni bienveillant.

- Pour dire enfin ce qui s'est réellement passé. Pour que vous compreniez que je ne devrais pas être ici. J'imagine que vous avez mis Bahin au courant, je le sens, je le devine. Pourtant, certaines choses que je vais vous dire ne doivent pas atteindre les oreilles de Hadhod. Vous êtes un homme sage, je pense que vous comprendrez.

Gamil resta un moment interdit devant la soudaine déclaration de la prisonnière, elle qui avait toujours refusé de livrer quelque information que ce soit sur son implication dans l'Ordre de la Couronne de Fer.

- De cela, j'en jugerai par moi-même, dit simplement Gamil-aznân.

Elle prit une profonde inspiration.

- Tout ce que j'ai pu faire ces deux dernières années, je ne l'ai pas fait pour de mauvaises raisons.

Gamil aurait volontiers ri à ces paroles. Rien de ce qu'elle pouvait dire ne la sauverait, à ses yeux, de la honte d'avoir été une traître-à-son-peuple. Il s'abstint cependant de toute réaction et continua d'écouter attentivement.

- Deux ans après que j'eus mis Hadhod au monde, j'ai commis l'adultère et ai quitté Erebor pour fuir à Zulg-ai-Gathol, par peur d'affronter le regard de Trehod, et le jugement des membres de ma famille. Là, j'ai donné naissance à un enfant que j'ai appelé Ibun. Quand il est arrivé en âge de comprendre, je n'ai pas osé lui dire la vérité, et lui ai dit qu'il était pleinement le frère légitime de Hadhod.

- Vous êtes la mère d'Ibun ?

- Oui. Je lui ai dit que j'avais dû venir à Zulg-ai-Gathol parce qu'on m'accusait à tort d'avoir découché, ce qui était un nouveau mensonge de ma part. Et c'en est resté là pendant de nombreuses années. Mais à mesure qu'Ibun grandissait, grandissait également son désir de voir son frère et son père. Je lui fis jurer de ne jamais révéler qui il était, de peur que cela put remettre Trehod sur ma trace.

- Qu'est-ce que vous me chantez-là ? Vous vouliez vous cacher toute votre vie de votre époux et de votre fils aîné, simplement à cause de votre sentiment de culpabilité ?

- Vous n'avez pas idée de la manière dont on regarde les femmes comme moi ! Chez vous, une femme qui découche, c'est peut-être mal, c'est peut-être honteux, mais on finit par oublier. Dans notre peuple, on n'oublie jamais ce genre d'opprobre. Parce qu'il m'aimait plus que tout, Ibun jura, mais à contrecœur, car il savait qu'en cachant son identité il renonçait aux honneurs dus à son sang : il me dit avec tristesse qu'il aurait été plus exact que je l'eûs nommé Tahar, c'est-à-dire Le Déshérité. À ses cinquante-deux ans, il m'annonça son départ pour la Montagne Solitaire, et je ne pus le retenir, mais je lui rappelais son serment.

- L'avez-vous revu avant qu'il ne devienne... ce qu'il est devenu.

- Non, j'ai à nouveau eu vent de lui longtemps, très longtemps après. Après même que Hadhod fut devenu Seigneur de la Moria. Au milieu des rumeurs rapportées par les marchands revenait le nom du terrible Ordre de la Couronne de Fer, et avec lui... le nom de Tahar ! C'est ce qui me fit sortir de l'ombre : d'après ce que j'avais démêlé des on-dits, mon intuition me disait que tout cela finirait par un conflit entre la Moria et l'Ordre. Autrement dit, un conflit entre mes deux fils. Je me suis alors arrangée pour entrer en Moria.

- Je me souviens très bien, en effet ! gronda Gamil. C'est moi qui vous ai trouvé par hasard lors de mes pérégrinations – enfin, par hasard, je le croyais.

- Non, en effet ce n'était pas un hasard. Je cherchai à prendre contact à tout prix avec les membres de la famille Balrim et les autres renégats, pour en savoir plus sur cet Ordre, pour essayer d'éviter le pire.

- Vous avez contribué à des crimes, durant cette période-là.

- J'avais deux fils à sauver ! Ils allaient s'entretuer sans se rendre compte de rien ! Qu'auriez-vous fait à ma place ? J'ignore pourquoi Ibun a choisi de se dresser contre les Nains, bien que j’entrevoie certaines hypothèses. Je ne l'ai jamais revu, d'ailleurs, et je ne le saurai donc jamais avec certitude.

- J'ai du mal à croire à votre histoire. Pourquoi n'avez-vous jamais parlé de tout cela à Hadhod ? Vous êtes restée mutique tout au long des procès.

Drís baissa les yeux.

- Cela m'aurait obligé à lui avouer le mal que j'avais fait à son père... et... je n'en ai pas le courage.
#Gamil #Bahin #Bahïn


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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyLun 21 Mar 2016 - 20:07
[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Bahin10

- Quel drôle d'oiseau vous tenez là, Ólfr...

- Je ne saurai vous dire de quelle espèce il s'agit, Intendant Bahin. Le sieur Eorl a sans doute dû m'en parler, mais mon intérêt pour ces choses-là étant limité, ce n'est pas ce qui a retenu mon attention. Il a par contre insisté pour que nous utilisions cette bête-ci et non l'un de nos propres volatiles, prétextant qu'il saurait retrouver à coup sûr les volières d'Edoras, la capitale des Rohirrim.

- Les oiseaux messagers ne peuvent guère trouver des lieux qu'ils n'ont jamais vu. Nous aurions pu utiliser Rhöc, mais il est remonté là-haut, rejoindre son maître. Cet Eorl a été bien avisé de nous laisser son oiseau.

- J'ignore si c'est le sien propre... en tout cas, il m'a assuré de sa fiabilité.

Ólfr commençait à s'impatienter. C'était bien beau de parler du moyen d'acheminement, mais encore fallait-il décider de la teneur du message à envoyer. Il se racla bruyamment la gorge, se voyant mal tenir ce tas de plumes in eternam sur sa main gantée.

- Qu'avez-vous décidé de faire ?

La question était un peu brusque, mais l'Intendant ne s'en offusqua pas. L'ambassadeur provisoire n'était pas connu pour mâcher ses mots, encore qu'il eût la capacité de modérer ses propos lorsque la situation l'exigeait. Ici, il n'y avait ni allié à cajoler ni ennemi à raisonner, il n'y avait que la politesse et les égards dus à son supérieur hiérarchique. Ce n'était pourtant pas la politesse qui lui avait permis d'acquérir tant de soutiens à Khazad-dûm, mais bel et bien son franc-parler et son caractère direct. Et il n'allait pas changer ses habitudes.

- J'ai quelque hésitation, tout de même, déclara Bahin. Accepter peut être intéressant pour nous, c'est certain. Mais d'un autre côté, j'ai des scrupules à livrer un tel lieu de mémoire aux mâchoires des cheptels. N'avez-vous pas, vous aussi, plusieurs nains brûlés dans votre arbre généalogique, si je ne m'abuse ?

- J'en ai effectivement. Deux du côté de ma mère, et un du côté de mon père, et je le dis avec grande fierté. Mais... Remémorons-nous pour quelle cause ils ont trépassés : ils ont donné leur vie pour venger la mort de Thrór, Thrór qui lui-même avait donné sa vie pour une idée, celle de se réapproprier le royaume qui nous appartenait jadis.

- Oui, cela je le sais, et cette idée est toujours en nous, même à présent que le Khazad-dûm est reconquis. C'est pour cette raison que notre Seigneur et notre Roi se battent en ce moment même, si loin de chez eux. Et c'est également pour cette raison qu'il me fend le cœur de voir l'herbe immaculée d'Azanulbizar se faire piétiner par...

- Bahin, vous ne comprenez pas. Je ne parle pas de Khazad-dûm, qui est entre les mains des Nains depuis longtemps, ni même de Gundu-bânad dont le sort dépend des haches de nos guerriers. Nous avons l'occasion de reconquérir un bastion sans verser la moindre goutte de sang, cette fois.

L'Intendant ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux. Il venait de comprendre.

- Je ne peux leur demander cela, ils n'accepteront jamais !

- Contentons-nous donc, pour l'instant, de confirmer nos exigences sur le prix de la viande.

Quelques instants plus tard, la pointe aiguisée d'une plume d'oie grattait frénétiquement la surface caoutchouteuse d'un épais morceau de parchemin...
#Bahin


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Hadhod Croix-de-Fer
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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyMer 23 Mar 2016 - 22:59
Le Conseil de Cavenain n'était en rien une réunion périodique, habituelle, routinière. À vrai dire, il était même tout le contraire de cela, et il pouvait avoir lieu n'importe quand si tant est qu'un événement majeur fût survenu ou que de graves décisions dussent être prises. La dernière cession remontait au temps où sévissait l'Ordre de la Couronne de Fer ; il y en avait eu de nombreux en cette époque-là, mais les délibérations étaient alors bridées par la crainte d'être trahis par les autres participants, car tout le monde savait que le Khazad-dûm était infiltré. Plus récemment, le Conseil ne s'était pas réuni quand, un ou deux mois plus tôt, des troupes avaient été envoyées au septentrion pour grossir la reconquête : la missive de Hadhod avait été claire, et ses directives assez précises pour pouvoir se passer de tout colloque.

Aujourd'hui Bahin avait pourtant organisé cette assemblée séculaire.

Il y avait là, outre l'Intendant, le vieil Óin en sa qualité de Compagnon de la Croix-de-Fer, quelques représentants de la Noblesse Naine, deux des trois Commandants d'Infanterie – le dernier commandant se trouvait là-haut dans les Monts Brumeux –, un membre du Conseil des Runes, Ólfr en tant que suppléant de l'Ambassadeur Kofur, et enfin Gamil. Quand tout ce beau monde eut pris place sur les gradins de pierre qui faisaient le tour de la petite salle carrée, Bahin s'avança au centre et essaya de cacher au mieux la tension qui l'habitait derrière une voix qu'il voulait forte et ferme. Il ne savait plus où donner de la tête ces derniers temps, et une certaine fatigue, plus mentale que physique, commençait à se faire sentir. Mais il tenait bon, droit dans ses bottes, droit dans sa fonction.

- Honorables dignitaires du Khazad-dûm, vous devez être bien perplexes à l'heure qu'il est, de voir que je vous ai réunis. C'est la première fois, depuis l'arrivée de Hadhod sur le Trône de la Moria il y a de cela sept ans, qu'une personne autre que notre Seigneur convoque le Conseil de Cavenain. Il ne s'agit pas de parler de la reconquête, dont le succès ou l'échec n'est plus entre nos mains. Il ne s'agit même pas de parler d'une guerre, pour une fois. C'est quelque chose d'à la fois plus léger et plus pesant, si vous me pardonnez l'incohérence.

Il ne comptait pas parler de la manière précise dont il avait obtenu l'information : la relation entre les autorités et le Krammkarn n'était connue que d'un cercle encore plus restreint que les membres de cette assemblée, et il aurait été dommage de la révéler.

- Je vous ai réunis pour vous parler des Sept. Ou tout du moins des derniers des Sept.

Un murmure d'incompréhension parcourut l'assistance. Que pouvait bien avoir en tête l'Intendant pour venir faire ressurgir ces reliques infernales des ombres opaques du passé ?

- Certains indices me portent à croire qu'un d'entre eux... aurait été retrouvé.

Un murmure de doute se répandit maintenant entre les murs de la pièce.

[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Yoin12

Óin retira sa pipe de sa bouche et se leva d'un bond malgré son âge canonique :

- Les Sept Anneaux des Nains ! palabra-t-il. Ils furent jadis forgés en Eregion, dans la cité-forteresse d'Ost-in-Edhil. Ils passèrent en possession de nos aïeux, jusqu'à ce que Sauron tente de les récupérer quand il s'aperçut qu'il ne pourrait jamais soumettre leurs porteurs à sa volonté. Selon la légende, il en aurait repris trois, dont celui de Thrór qu'il a obtenu avec torture de la main même du fils de ce dernier, Thráin Deuxième du Nom. Les autres, on dit que les dragons les ont consumé.

- On dit, en effet, répéta Bahin. On dit...

[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Brabaz12

Le commandant Brabaz du deuxième régiment d'infanterie se leva à son tour, incapable de  retenir plus longtemps la question qui lui montait à la bouche.

- Admettons que ce que vous avancez soit vérifié, monsieur l'Intendant. Où est-il donc ?

L'Intendant parla alors longuement des rumeurs qu'il avait entendu sur les puissants artéfacts détenus soit-disant par le royaume humain de Gondor, sur les conclusions qu'il avait pu en tirer, sur ses recherches concernant les Anneaux des Pères des Nains et sur l'absence de preuve formelle de ce qui était arrivé aux quatre derniers d'entre eux.

- Si c'est un souverain humain qui détient notre héritage, alors il faut le convaincre de nous le restituer, de gré ou de force ! tempêta Brabaz.

Ólfr se dressa à son tour sur ses jambes.

- Risquer un incident diplomatique, voire même une guerre, avec un si puissant royaume serait pure folie, ou pensez-vous que votre régiment suffirait à faire le siège de leur capitale, Brabaz ? Non, si le Gondor est bel et bien en possession d'un tel objet, je serais d'avis d'utiliser nos nouveaux alliés Rohirrim comme médiateurs.

- Messieurs, objecta Gamil sans lever les fesses de son siège, dois-je vous rappeler que ces objets ont fait non seulement la richesse de vos aïeux, mais aussi leur malheur. Premièrement, je ne vois pas l'intérêt de les récupérer. Deuxièmement, si vous allez les quémander auprès des royaumes humains sans savoir si les rumeurs sont vraies ou fausses, vous serez la risée des Hommes de l'Ouest pendant plusieurs générations.

- Vous parlez sagement, Gamil-aznân, répondit Óin, et je me suis toujours fié à votre jugement jusqu'à présent, et je vous tiens en grande estime. Mais vous avez encore beaucoup à apprendre sur le cœur des Nains d'aujourd'hui : nous sommes plus sages qu'alors, et ne souhaitons pas le pouvoir pour le pouvoir, ni la richesse pour la richesse. Pour ma part, j'estime que si de telles reliques ont subsisté, il est de notre devoir de nous en charger, fussent-elles un fardeau, et ainsi d'éviter aux autres peuples du monde de payer pour les erreurs de nos ancêtres. Vous avez raison, il ne faut pas foncer tête baissée. Comme dit souvent notre Intendant, le meilleur moyen de boire une eau la plus pure possible, c'est de remonter à la source. Si nous voulons percer le secret des Sept Anneaux, il faut commencer par le commencement. Retourner à l'endroit où ils ont été créés.
#Oin #Brabaz


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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyJeu 2 Juin 2016 - 16:35
[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu Hurdin10


- Quel est votre nom, maître des chevaux et des troupeaux ? Le mien est Hurdin, Garde des Khazad, habituellement préposé à la Porte Est, envoyé spécialement ici pour une durée indéterminée.

Ils se trouvaient sous une sorte de colonne de forme rectangulaire, à peu près aussi haute que l'homme qui était descendu de sa monture. Sur un côté, des runes y étaient profondément gravées : des runes naines aux formes nettes et anguleuses qui devaient laisser bien perplexe un homme du Rohan, mais que Hurdin savait parfaitement déchiffrer...


Naguère en cette
place se tint
Durin l'Immortel.
Il posa son
regard dans les
sombres eaux du
Kheled-zâram,
et sa pensée
dans les sombres
cavernes sous
Barazinbar, et les
emplit de lumière.


Endommagé lors des guerres entre les Nains et les Orcs, lézardé et usé par les intempéries, le monument avait été maçonné à neuf au cours du Quatrième Âge, et trônait fièrement au milieu de la vallée d'Azanulbizar. Et tous ceux qui passaient par là prenaient conscience qu'ils se trouvaient au seuil même de la grande cité des khazad. Le cavalier le savait fort bien, car il était déjà venu en cet endroit quelques mois auparavant. Il dit s'appeler Eorl. Hurdin hocha la tête, la description que lui en avait fait Ólfr était exacte, c'était bien là le chef de la grande estive des troupeaux rohirrim.

- Sire Eorl, je vous souhaite la bienvenue dans la Vallée des Rigoles Sombres, ou tout du moins est-ce ainsi que leur nom pourrait être traduit dans la langue commune. Je vous fait grâce de la véritable appellation, elle pourrait bien vous décrocher la mâchoire si vous tentiez de la répéter, dit-il en souriant.

Il n'y avait là nulle provocation, bien au contraire, cette légère plaisanterie avait été proférée dans un but tout à fait amical, pour briser la glace en quelque sorte.

- J'ai reçu l'ordre de rester ici, et de veiller à ce qu'aucune de vos bêtes ne vienne se désaltérer dans le Lac du Miroir qui s'étend devant nous. Il y a de nombreux ruisseaux qui descendent des contreforts des montagnes, et plusieurs lacs de moindre importance éparpillés ça et là au creux des collines : avec la fonte des neiges, vos troupeaux auront toute l'eau dont ils ont besoin. En outre, la vue porte loin lorsqu'on se tient où nous nous trouvons, aussi les autorités du royaume m'ont-elles chargé d'observer le déroulement de vos manœuvres et de leur rapporter tout ce qui pourrait être digne d'intérêt.

Le grand rohir lui expliqua alors que la vague blanche qu'ils voyaient avancer, loin en contrebas, n'était que la première moitié du cheptel et qu'elle devait continuer son chemin plus au nord, pour laisser de la place à la seconde moitié lorsque celle-ci effectuerait sa migration. Il lui dit aussi que les troupeaux resteraient à une altitude moyenne pour l'instant, et ne monteraient vers les plus hautes prairies – et notamment vers le lieu même où ils discutaient – qu'au gros de l'été. Il n'y avait donc pas à s'inquiéter pour la pureté des eaux du lac pour l'instant...

- Bien. Très bien. Dans ce cas, j'aimerais volontiers descendre parmi les éleveurs si c'est possible, pour voir tout cela de plus près, et de mes propres yeux.

Il est vrai qu'on ne voyait pas quelque chose de cette envergure tous les jours.
#Hurdin


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[Tales] - Mazarb Khazad-dûmu EmptyVen 19 Jan 2024 - 21:22

Hurdin plissa les yeux. Il n'avait pas rêvé, un point noir était bel et bien visible dans le ciel bleu du matin. En tant que sentinelle à la porte Est, ce genre de prouesse visuelle était requise : voir venir les gens de loin, les amis mais surtout les ennemis, était fort utile. Pourtant aujourd'hui c'était un point bien plus petit qu'une silhouette humaine, ou même qu'une silhouette naine, que le brave garde venait d'apercevoir à travers la visière de son casque. En outre aucun Homme ni Nain, ni même un Elfe n'aurait pu venir des airs, comme ceci, dans le soleil levant d'une journée d'automne, il s'agissait forcément d'un volatile ; un volatile noir qui semblait venir du Nord. Hurdin était habitué à regarder le ciel à la recherche d'oiseaux au vol particulier : en effet les Nains du Khazad-dûm, de même que ceux d'autres bastions, usaient de grives et de corbeaux comme messagers, et si un oiseau semblait avoir une trajectoire un peu trop rectiligne pour qu'elle soit naturelle, c'est qu'il s'agissait de l'un d'eux. Ce qui semblait être le cas en cet instant.

Il fallut quelques minutes au point noir pour arriver jusqu'à la porte et atterrir sur la main gantée que Hurdin venait de lever. C'était bel et bien un corbeau, et non des moindres : il s'agissait ni plus ni moins de Rhöc, le fidèle compagnon et messager du seigneur Hadhod. Un petit carré de papier plié était accroché à l'une de ses pattes. Sur la face non pliée le garde put lire l'inscription suivante, écrite avec une certaine hâte semblait-il :

À l'attention de l'Intendant Bahin

Aussi Hurdin se dirigea-t-il derechef vers la salle de garnison pour demander à l'un de ses collègues de prendre sa place pendant qu'il se rendrait à la salle du trône.


Il trouva Bahin assis, non pas sur le trône bien entendu, mais sur un siège de pierre de taille plus raisonnable qui faisait face à un bureau de bois verni, et lui remis le plis. L'Intendant le déplia sans plus attendre et lut d'un air grave.

- Allez me chercher Ólfr, dit-il sans plus de détails ni de politesse.

Le garde s'exécuta avec un bref salut, tourna les talons, arpenta un ou deux couloirs et revint avec le dénommé Ólfr.


- Monsieur l'Intendant, vous désirez me voir ?

- Oui Ólfr, nous venons d'apprendre de bien tristes nouvelles de la main de Drár. Trois pour être précis. La première, c'est que Kalil Abad est tombée. La seconde, c'est que l'ambassadeur Kofur y est mort, tué par les Gobelins. Et la troisième et la plus importante, c'est que le seigneur Hadhod a disparu lors de cette bataille, nul ne sait où il se trouve.

Un lourd silence tomba entre les trois nains, silence qui dura de longues secondes, le temps de digérer le choc de ces nouvelles pour le moins alarmantes. Puis Bahin reprit la parole :

- Vous savez ce que cela signifie Ólfr... Etant donné que vous assuriez l'intérim au poste d'ambassadeur en l'absence de Kofur, vous voilà maintenant ambassadeur titulaire du poste.

Le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Mais Ólfr n'en était pas heureux pour autant, il acceptait simplement sa nouvelle nomination, remplaçant un compagnon de la Croix-de-Fer qu'il avait longtemps côtoyé et qu'il savait apprécié de beaucoup.

- Vous m'en voyez honoré, monsieur l'Intendant. Profondément honoré. Et puisque tel est mon nouveau rôle, que dois-je faire de la troisième information que vous venez de nous apprendre ? Si le seigneur Hadhod a été, mettons, capturé par les Gobelins, dois-je engager des tractations avec... eux ?

- Non, répondit Bahin. Hadhod nous a formellement interdit de traiter avec cet ennemi dans le cas d'une capture de prisonniers, et cette décision vaut même si c'est lui-même qui se trouve dans cette situation. Nous avons envoyé des troupes dans la guerre du Nord, nous ne sommes plus maîtres du sort de nos compatriotes, hélas. Je sais que c'est difficile à faire, mais nous devons nous concentrer sur les autres affaires du royaume, celles qui sont de notre ressort.

Ólfr acquiesça d'un signe de tête, avec gravité. Puis lui et Hurdin sortirent de la pièce. Tandis que le garde regagnait son poste, l'ambassadeur nouvellement nommé le suivit pour s'entretenir avec lui :

- Les Rohirrim sont-ils satisfaits de leur saison d'estive ? demanda-t-il à la sentinelle. Vous qui avez suivi toute cette affaire, vous devez connaître leur sentiment ?

Hurdin parut surpris que son interlocuteur aborde ce sujet aussi vite après ces tristes nouvelles.

- Eorl et ses hommes sont satisfaits, en effet, l'été a été bon et l'estive dans nos prairies a été grandement profitable au cheptel, qui aurait souffert de la faim dans les prairies de moindre altitude du Riddermark. J'ai entendu dire qu'ils souhaitaient renouveler l'expérience l'an prochain, avec notre accord bien entendu. D'ici quelques semaines ils vont entreprendre le voyage de retour.

- Très bien, très bien. Dans ce cas faites atteler mon poney et conduisez-moi à Eorl. Ils ne feront pas le retour seuls, j'irai avec eux. Il est temps que je demande aux Rohirrim la contrepartie que j'avais véritablement en tête en échange de ces faveurs. Les bons comptes font les bons amis. Orwen dans la guerre du Nord, c'était pour Aldburg. À moindre échelle, on est en droit de demander compensation pour plusieurs années d'estive sur les contreforts de nos montagnes...


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