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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Aldarion

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 10 Fév 2024 - 16:11

Eremis se tenait droit sur son destrier. Il observait la vallée en contrebas dans une position d’attente. Ses hommes étaient alignés derrière lui en deux colonnes qui encadraient un petit chariot fermé.

Un groupe d’une quinzaines de cavaliers surgit soudain d’un recoin pour remonter la route étroite. Ils portaient de courtes capes bleues qui ressortaient particulièrement sur leurs vêtements sobres. Leurs chevaux étaient plus petits que ceux utilisés habituellement et ils les menaient avec une grande agilité.

Eremis ne pouvait pas nier que ces nouveaux auxiliaires étaient dotés de qualités indéniables. Ils chevauchaient bien, n’avaient aucune difficulté à avaler les kilomètres et avaient un véritable talent comme éclaireurs. Enfin, ils vouaient à la Reine un dévouement qui confinait au culte.

Malgré cela, il avait, dans un premier temps, vu leur arrivée avec une certaine circonspection. Depuis qu’il dirigeait la section de la Garde de la Rose en charge de la protection de Dinaelin, il avait à composer entre les hommes issus de la Rose Blanche, quelques renforts de la Rose Noire, des soldats issus de la Garde du Lac et enfin un petit nombre de chevaliers de Dale.

Ancien bras droit de Vilyan, il avait dû user de toutes ses compétences pour organiser et maintenir la cohésion de cette cohorte de fortune. Alors quand il avait vu débarquer une quinzaine de nomades issus des tribus perdus, venu honorer une mission ancestrale… quand le “vrai peuple d’Elessar”, “ceux qui ont depuis longtemps quitté les terres de l’Ombre” comme ils se plaisaient à se présenter avec un sens consommé de la dramaturgie, avaient manifesté leur envie de défendre “la mère du peuple”, il n’avait pu retenir un long et profond soupir.

Leur chef avait rencontré Ballas, Sirion et même le Roi Aldarion avant d’être présenté à la jeune Reine. Celle-ci avait montré un grand enthousiasme à l’idée de s’adjoindre ces nouveaux protecteurs.

L’idée des manteaux bleus, élément fédérateur et distinctif, avait germé… sans doute issu du cerveau malade de ce faux-jeton de Pallando. Eremis y avait gagné le titre de Capitaine, un honneur que beaucoup auraient rêvé d’obtenir.

Ishak chevauchait à la tête de ses hommes, c’était presque toujours lui qui se chargeait des communications avec Eremis.


“La voie est libre.”

Eremis acquiesça sans un mot.Il n’avait jamais été un grand bavard et Ishak n’appréciait pas beaucoup plus les longues conversations. Il leva le poing et l’abaissa en direction de la vallée. La troupe se mit en branle doucement.

Il ne fallut pas longtemps pour que les hommes d’Arnor arrivent près des troupes de la coalition. Les hommes s’écartaient sur leur chemin, se rassemblant néanmoins à leur suite. Beaucoup avaient attendus la venue de l’Arnor pour leur prêter main forte durant la bataille qui avait fait rage… l’arrivée des cavaliers au manteau bleu et à l’étoile blanche paraissait bien tardive.

Eremis fit signe à sa troupe de faire halte tandis qu’ils arrivaient à proximité d’une tente qui paraissait être le centre de commandement. Des nains et dalites y entrèrent en hâte pour prévenir Thorik et Gudmund de l’arrivée de visiteurs étrangers. Ces derniers ne tardèrent pas à sortir de la tente pour venir à la rencontre des émissaires de l’Arnor.


“Voici donc qu’arrive l’Arnor… alors que la bataille est finie.”

Le ton de Gudmund était acerbe, plein de rancœur après la peine et les pertes de la bataille. Aldarion n’avait selon lui pas joué son rôle d’allié et l’avait laissé seul devant l’ennemi.

La porte de la petite carriole s’ouvrit pour laisser place à quelqu’un que le Roi de Dale connaissait bien.


Malgré la rigueur du voyage, Dinaelin avait bonne mine et sa beauté rayonnait dans le camp. Elle tenait entre ses bras une boîte en bois.

Descendant doucement, elle s’inclina devant Thorik et son père.

“Moi, Dinaelin, Reine d’Arnor, vous présente à vous Roi Thorik qui règne sur Gundabad et à vous, Roi Gudmund, les hommages de mon époux, Tar-Aldarion Aglareb, Roi d’Arnor. Mon époux et moi-même sommes unis pour célébrer votre grande victoire et pleurer vos morts avec vous. Nous regrettons de ne pas avoir pu nous battre à vos côtés durant cette bataille … ”
Thorik allait répondre mais Dinaelin l'arrêta d’un geste.

“ En effet, nos armées étaient en réalité occupées au nord du Rhudaur à affronter les renforts envoyés par le Roi du Mont Gram à votre rencontre.”

Elle tendit la boîte de bois à Thorik qui l’ouvrit sans attendre. Dedans se trouvait une tête, celle d’un grand gobelin à l’air féroce.

“Celui-ci était leur chef et se faisait appeler l'Épouvanteur. Plusieurs milliers de têtes semblables à celle-ci pourrissent désormais sur le champ de bataille  de même que quelques dizaines de trolls.”

Un sourire amusé se dessina sur le visage de Gudmund. Nul doute que l’intervention de l’Arnor avait été déterminante dans cette guerre. Aldarion avait agi dans son coin, ce qui était regrettable… mais il avait agi et c’était là le plus important. Le roi de Dale s'approcha de sa fille qu’il releva d’un geste avant de la serrer dans ses bras. Il était heureux de la revoir après de si longs mois. Elle n’avait presque pas changé.. ou presque.
Sujet: [Caras Aur] Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée
Aldarion

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Caras Aur] Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 1 Déc 2023 - 15:34

Dinaelin se tenait droite sur sa chaise. Elle avait fait sa toilette matinale et revêtu une robe simple mais élégante. Othar avait déjà dressé la table du petit déjeuner, un repas simple composé de différents pains, d’un peu de viande séchée, de fromage, de miel et de fruits frais ou sous forme de compotées.

Aldarion était arrivé quelques minutes après son épouse. Il avait également revêtu une tenue confortable mais élégante. Il échangea un sourire entendu avec son épouse. Il ne dit rien, constatant qu’Othar passait justement la porte.

“Avez-vous tout ce dont vous avez besoin ?”, fit l’expérimenté chambellan.

Aldarion le remercia. Sans un mot de plus, Othar s’éclipsa.

“Cet entraînement t’as plu ?”, glissa Aldarion d’un air amusé.

“Oh oui !”, s’exclama la reine. Elle rougit, surprise de sa propre audace. Elle posa son couteau qu’elle venait de tremper dans un pot de miel.

“Je veux dire, cet entraînement a été très intéressant… différent de ce que nous faisons d’habitude. J’espère juste…”, elle laissa s’installer le silence, visiblement gênée.

“Vous espérez ?”, l’encouragea Aldarion.

Dinaelin fouilla la pièce du regard, cherchant à s’assurer qu’Othar n’était pas présent.

“Othar est parti et il sait qu’il doit nous laisser nous entretenir seuls. S’il entendait même quelque chose, il sait également qu’il ne doit rien en répéter…. De quoi avez-vous peur ?”

La reine hocha la tête, rassurée.

“Disons que… vous m’avez fait des choses… disons qu’on aurait davantage cru avoir affaire à un homme de la troupe faisant son affaire à une domestique qu’à un roi faisant l’amour à sa reine.”

Aldarion éclata de rire devant la comparaison… imagée de son épouse.

“C’était très excitant… mais j’ai un peu honte. Je ne voudrais pas que vous me preniez pour une fille de mauvaise vie.”

Aldarion rit encore quelques instants avant de faire l’effort de se réfréner. Il entendait derrière cette explication une véritable crainte de sa jeune et inexpérimentée épouse et voulait pouvoir la rassurer.

“C’est là tout l’intérêt de ce genre de jeu. Être quelqu’un d’autre l’espace d’un moment. Cela ne change rien à ce que tu es réellement et à ce que je ressens pour toi. Tu es Dinaelin, Reine d’Arnor et Princesse de Dale, future mère de mes enfants, je t’aime et je te respecte… “
L’air tracassé de Dinaelin laissa place au soulagement et à un sourire épanoui. Cependant, son visage changea soudainement.

“Que se passe-t’il ?”, s'inquiéta Aldarion.

“J’ai oublié mon élixir.”

Le Roi l’interrogea du regard.

“Depuis que je sais que je vais vous épouser, Pallando me prépare un élixir que je prends tous les matins. Il doit favoriser ma fertilité… dans l’excitation de notre voyage j’ai oublié de prendre ma fiole avec.”

Aldarion fronça les sourcils. Il n’appréciait pas vraiment Pallando. Il le trouvait sinistre, et s’il supportait cette caractéristique chez certains de ses plus proches conseillers, il n’aimait pas sa tendance à s’immiscer partout où il le pouvait. Aldarion était devenu excessivement prudent quant à son entourage et Pallando était trop empressé. Ils avaient déjà eu de nombreuses conversations à ce sujet mais Dinaelin tenait très fort à son conseiller qui lui rappelait sa vie à Dale.

“Vu l’efficacité de cet élixir, je ne pense pas qu’un oubli de quelques jours changera profondément les choses. D’ailleurs, quand nous reviendrons à la capitale, tu iras voir Lûthmenel. Il est devin mais aussi herboriste. Il pourra sans doute te proposer quelque chose de plus efficace si tu l’estimes nécessaire.”, répondit Aldarion.
“Tu ne l’estimes pas nécessaire ?”, fit Dinaelin du tac au tac.
“Nous nous sommes mariés il y a moins d’un an et nous avons pris le temps avant de nous connaître. Il n’y a aucune inquiétude à avoir. Nous aurons des enfants quand le temps sera venu.”

Dinaelin parut plus ou moins rassuré. Elle reprît son morceau de pain et entreprit à nouveau de le tartiner de miel.

“A propos ! J’ai décidé d’approuver une manœuvre de soutien pour la reprise de Gundabad.”

A ces mots, le visage de Dinaelin s’éclaira.

“Le seigneur du Mont Gram semble avoir décidé d’envoyer des renforts à Baltog. Nous avions envisagé cette éventualité depuis longtemps et j’avais fait masser des troupes en Rhudaur au cas où. Nous allons tout faire pour bloquer cette maudite engeance.”

Dinaelin était satisfaite, cela faisait plusieurs semaines qu’elle pressait son mari d’envoyer de l’aide à son père. Même si cette aide était indirecte, cela montrait que son époux pouvait être à son écoute. Elle songea, en rougissant un peu, à la manière dont elle allait le remercier.





Sujet: [Caras Aur] Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée
Aldarion

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Rechercher dans: L'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [Caras Aur] Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 24 Nov 2023 - 17:15
Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Eytan-10
Caras Aur

Aldarion triturait la lettre de Saemon d'une main, l'autre tapotait mécaniquement sur la table de bois à laquelle il était installé. Son regard, projeté vers le doux relief de l'Emyn Uial et le petit lac en contrebas, avait fini par se perdre dans le vide.

Saemon avait bien travaillé. L'amnistie de Sirion était une épine diplomatique en moins à gérer et l'abandon des taxes sur les imports allait permettre de maintenir une certaine sérénité dans les relations entre voisins. Le Roi d'Arnor n'en était pas moins circonspect sur le fonctionnement du Conseil du Sceptre. Les seigneurs du Gondor continuaient à agir et à penser comme si l'ensemble des peuples libres attendait et acceptait sans sourciller leurs décisions et leur commandement. Le monde avait changé et si le Gondor restait une grande puissance économique et militaire, ils n'étaient plus seuls. L'alliance entre l'Arnor et Dale en faisait désormais un axe puissant. Le Rohan, qui peinait à se sortir de crises successives, était historiquement un allié naturel du Gondor… mais Fendor était un de ses protégés. Aldarion souhaitait sincèrement un renforcement des relations avec le royaume de son oncle. Néanmoins, le mélange de volatilité, d'égoïsme, de protectionnisme des Seigneurs du Gondor combiné avec l'absence d'une véritable ligne directrice constituait un mélange qui pouvait se révéler explosif à terme. La nomination de Daliah de Ronce comme intendante était cependant une bonne nouvelle. A défaut d'avoir une vision politique très affirmée, la Rose Noire avait souligné son pragmatisme et sa détermination.

Il posa la missive de Saemon pour saisir sa longue pipe qui fumait toute seule sur le rebord du balcon de pierre. Il tira une longue bouffée et la recracha en formant un cercle de fumée. Cela lui rappelait son jeune temps, quand il montait la garde perdu au milieu de la Plaine Sans Fin.

L'Emyn Uial était une région autrement plus hospitalière. Si l'activité de minage était dure, nombreux était les nobles d'Annuminas à y avoir une demeure secondaire. La région était belle, vallonnée et relativement protégée des rigueurs de l'hiver. La multitude de petits lacs et de vallées valaient le déplacement et le calme y régnait.

Aldarion aimait s'y rendre pour se ressourcer sans s'éloigner trop du palais. Il évitait ainsi l'agitation de la capitale.


“Déjà au travail ?”

Dinaelin se tenait dans l'embrasure de la porte qui donnait sur le balcon.

“Tu n'as pas froid ?”

Aldarion sourit en entendant cette question. Il avait connu des nuits vraiment froides dans les forts du Rammas Formen. Des nuits où aucun homme ne survivait longtemps éloigné d'un feu et d'une peau de bête. Le voir dehors, vêtu d'une simple cape de laine en plein mois de février devait surprendre la princesse de Dale. Elle avait d'ailleurs emporté avec elle l'épaisse peau d'ours blanc qui tapissait leur lit.

Aldarion eût un très léger pincement au cœur. Cette peau il l'avait obtenu à la faveur d'un combat acharné alors qu'il s'était fait surprendre lors d'une de ses expéditions en Baie de Forochel. Blessé, il avait tenu à traîner la peau de bête avec lui jusqu'à un village lossoth où il avait été soigné. De retour à Fornost, il l'avait offerte à Elaera. Cette histoire, comme bien d'autres, Dinaelin ne la connaissait pas. Au final, cela lui plaisait beaucoup. Elaera l'avait connu enfant, elle savait tout de lui, du jeune homme fougueux qu'il avait été au jeune Roi stratège qu'il était devenu. Dinaelin découvrait peu à peu l'homme qu'il était devenu. Un homme déterminé, implacable dans ses idéaux mais aussi beaucoup plus capable de relativiser et de s'accorder le temps de la patience. Ce n'était pas un mal et Aldarion appréciait la manière dont ils construisaient leur amour dans un savant mélange de confiance et de séduction.

D'un geste il l'invita à le rejoindre. Elle se glissa sur le le petit banc et l'enveloppa de la peau d'ours. Elle se serra contre lui. Elle dégageait une agréable chaleur et son contact le fit frissonner de plaisir. Ils étaient arrivés tard la veille et, une fois la visite du petit château terminée, ils avaient fini au lit où ils s'étaient endormis comme des masses. Le Roi sentait le désir inassouvi monter au contact de la jeune femme, mais le temps n'était pas encore venu.

Du doigt, il lui indiqua un point à l'horizon. Le soleil se levait entre les collines baignant l'endroit d'une magnifique lumière. Dinaelin se serra fort contre lui. Caras Aur, le fort de l'aube, portait bien son nom. Ils restèrent quelques minutes à profiter de ce moment suspendu.

“Viens te recoucher”, glissa finalement Dinaelin d’un air entendu.

Aldarion sourit largement.

“Pas avant notre entraînement.”

Aldarion avait imposé à son épouse un entraînement quotidien au maniement de l’épée. Bien qu’elle ait été formée de manière sommaire par son père, le Roi souhaitait qu'elle soit capable de se défendre. Elle n'était plus princesse d'un petit royaume mais bien la reine d'une des plus grandes puissances du monde libre.

Durant ces quelques jours de villégiature, seul Othar le Chambellan les avait accompagné jusqu'au petit château. Caras Aur était situé sur un piton rocheux qui s'élançait de la berge jusqu'au milieu de Ael Dolen, le lac secret. Les hommes de la Garde de la Rose, Hector en tête, se tenait dans le corps de garde logé à côté de la porte qui protégeait le petit chemin d'accès au château. Othar servait à la fois de maître d'hôtel, de secrétaire, de cuisinier et de serveur. Il n'apparaissait qu'à la demande afin de maintenir cette illusion de solitude à laquelle tenait tant le Roi. Homme plein de ressources, il ne brillait cependant pas par ses compétences en tant que bretteur. Capable de se défendre et de défendre son roi, il n'avait pas pour autant grand chose à apprendre la Reine. C'est donc Aldarion lui même qui se chargeait d'assurer l'intérim du maître d'armes.

Les deux époux se retrouvèrent dans la salle d'arme qui se trouvait au sous-sol du château. La pièce circulaire était tapissée de panneau de paille visant à éviter les blessures. Sous ses airs de maison de campagne, Caras Aur était parfaitement équipé, disposait de réserves en armes et en nourriture pour tenir un long siège et ne connaissait pas de véritable faille dans son système défensif. C'était une petite forteresse, tout à fait adaptée à qui souhaitait s'y réfugier, s'y cacher et s'y défendre même avec très peu d'hommes. Une poignée d'hommes de la Garde de la Rose s'y tenaient en permanence.

Le roi et la reine avaient tous les deux revêtus une tenue adaptée à la pratique de l'escrime. Un pantalon cintré et une chemise proche du corps. Dinaelin avait attaché ses cheveux en un chignon serré. Aldarion la trouvait très séduisante dans ces habits qui mettaient en évidence sa beauté naturelle.

Ils échangèrent quelques passes d'armes inoffensives en guise d'échauffement. Aldarion bénéficiait d'une meilleure allonge mais la Reine était rapide. Subtilement, il intensifia ses attaques. Dinaelin tenait l’échanges mais ses joues de teintait progressivement de rouge tandis qu’elle puisait dans ses réserves.

Elle avait bien progressé en quelques mois et parvenait à résister tandis qu’il variait les coups, les parades et l’intensité.

Soudain, il recula d'un pas, feignant de créer une ouverture. Naïve, elle se projeta en avant pour s’y engouffrer. Agile comme un chat, Aldarion pivota, se glissa derrière elle et posa la lame de son épée d'entraînement contre sa gorge.

Prise au piège, elle leva les bras, lâchant son épée en signe de reddition. Puis, doucement elle pivota, un sourire entendu sur le visage. Lentement elle s'accroupit jusqu'à ce que son visage arrive à hauteur de la ceinture d'Aldarion. Elle la détacha lentement, le provoquant du regard. C'était là une spécialité que les femmes de Dale s'apprenaient entre elles, une spécialité qui rendait leurs maris fous… Bien que surpris au début, Aldarion avait appris à apprécier cette faveur très particulière.

Cependant, son désir était monté tellement en lui qu'il aspirait à autre chose… Toujours dans l'énergie du combat, il passa sa main sous son menton pour l'interrompre, lui releva le visage et l'embrassa sans douceur. D'un mouvement sec il la retourna à nouveau, se collant à elle et glissant sa main libre sous sa chemise. L'embrassant dans le cou, il la repoussa jusqu'au mur et, l'appuyant contre un des panneaux de paille s'attaqua à son tour à la boucle de sa ceinture. Loin de s'effaroucher, la jeune reine gémit, encourageant son époux à continuer.

Ce fut intense et sauvage. Ils auraient tout le reste du séjour pour laisser place à la douceur.
Sujet: Le soleil se lève aussi
Aldarion

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Rechercher dans: Le Palais des Rois d'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le soleil se lève aussi    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 25 Nov 2020 - 11:14
Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Sunset11


Le soleil se couchait doucement sur les collines de l’Emyn Uial. Aldarion était accoudé contre le chambranle de la porte. Un sourire se dessine sur son visage. Il sent une présence derrière lui, on le prend doucement par la taille et elle l’embrasse dans le cou. Son sourire s’élargit.

“Ils sont beaux…”, fait la voix féminine.

Il veut répondre mais les deux enfants courent vers lui en riant. Les boucles de la petite fille volent dans le vent tandis que ses yeux se plissent de bonheur. Le petit garçon fait une moue qu’il veut sérieuse mais qui cache mal son amusement. Les rires sont clairs, francs, sans aucune arrière-pensée.

Aldarion se baise pour prendre les deux enfants dans ses bras. Il les soulève en même temps et tourne sur lui-même. Les rires explosent, la femme rit aussi. Seul le troisième petit garçon semble triste.

Aldarion se dirige vers lui, il s’approche du petit muret sur lequel l’enfant est assis, boudeur. Il s’accroupit pour lui parler mais l’enfant reste muet. Il lui ressemble, taiseux et sérieux. Il ressemble à ce qu’il est devenu en tout cas.

Le roi tend la main pour la poser sur son épaule.

“Il est trop loin”, fait Poppea dans son dos.

Il se retourne en direction de la voix mais perçoit du coin de l'œil un mouvement qui l’alerte. Le garçon bascule lentement du muret vers le vide de l’autre côté.

“Contemple ton erreur”, fait une autre voix dans le lointain.

Sans attendre, Aldarion plongea dans le vide pour tenter d’attraper la main de son fils. La chute était comme étrangement ralentie. Il s’approcha lentement d’Aelas jusqu’à parvenir à le saisir dans ses bras. Cependant, il n’avait pas l’impression de réellement le tenir, il ne ressentait pas sa présence au creux de ses bras.

Soudain de part et d’autre apparurent Ordenia et Neolias qui tombaient à leur tour mais bien plus vite. Aldarion écarta une main pour tenter de les toucher sans succès.

Le sol s’était transformé en un lac noir dans lequel les deux enfants chûrent sans un bruit. Ce fût bientôt au tour d’Aldarion et d’Aelas de toucher la surface du lac. Tandis qu’ils pénétraient dans l’eau, celle-ci vira au pourpre autour du jeune prince. Paniqué, Aldarion secoua la tête à la recherche de ses deux autres enfants mais ils paraissaient avoir disparu.

“Contemple ton erreur”, fait à nouveau la voix.

Aeldon faisait la grimace en secouant les pieds dans le vide. Aldarion le contemplait de la fenêtre de la chambre ducale de Fornost. La vue sur la petite place devant la forteresse était imprenable. L’ancien tribun semblait suspendu dans une éternelle agonie.

“Regarde la mort qui vient”, fit le Roi dans un murmure.

Il sentit une présence dans son dos. Une présence chaude et rassurante.Le corps nu s’appuie contre son dos avec douceur.

“Reviens près de moi, cela faisait trop longtemps"

Il en a envie.

***
Aldarion se réveille en sursaut. Il effleure le corps chaud allongé à côté de lui.

“Pop..”

Ce n’était qu’un rêve. Dinaelin est là, à ses côtés, jeune, belle et désirable. Ils ont fait l’amour. C’est son devoir de Roi et d’époux mais la tâche pourrait être moins agréable. Il se lève doucement pour ne pas réveiller la jeune reine.

Il s’approche du petit balcon qui donne sur le lac endormi. Sa longue pipe en bois est rangée dans son étui et posée sur une petite table.Ses réveils nocturnes commençaient à devenir une habitude. Trop de choses sommeillaient en lui.

#Aldarion #Dinaelin
Sujet: Annúminas
Ryad Assad

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Rechercher dans: Annúminas   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Annúminas    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 27 Mar 2017 - 1:25
« Annúminas fut bâtie par Elendil en 3320 du Deuxième Âge sur la rive sud du Lac Evendim, près de la source du Baranduin, et elle devint la capitale du Royaume d'Arnor. On y gardait la Clairvoyante d'Annúminas, un des trois Palantíri du Nord. Elle fut probablement abandonnée au profit de Fornost lors de la division de l'Arnor, et tomba en ruine au cours des siècles suivants. Au début du Quatrième Âge, le Roi Aragorn rebâtit la ville pour en faire sa capitale. »

En apprendre davantage sur Annúminas grâce à notre partenaire Tolkiendil.

Grande cité du Nord de la Terre du Milieu, Annúminas impressionne par ses dimensions spectaculaires. Il ne surprend personne d'apprendre que la ville a été pendant près de trois siècles la capitale du Royaume Réunifié. Sa rénovation récente fait de cette place-forte une des constructions les plus modernes de la Terre du Milieu. L'architecture urbaine a été pensée pour convenir à la haute noblesse, et on y trouve de larges avenues, des places et des fontaines magnifiques. Le superbe panorama sur le lac Evendim est visible depuis les bâtiments qui s'élèvent plus haut que les grandes murailles. Ceux-ci ont été construits dans le style núménoréen que l'on peut retrouver à Minas Tirith, mais en y ajoutant des influences plus modernes qui donnent à la ville un charme particulier. En été, Annúminas est une ville agréable à vivre, et sa population chaleureuse n'hésite pas à se montrer en ville, sur les marchés animés qui concentrent les productions des alentours. Les hivers, cependant, sont beaucoup plus rudes et la ville est régulièrement plongée sous des pluies diluviennes ou d'abondantes chutes de neige qui ternissent la beauté du paysage. Alors, chacun préfère rester chez soi, occupé à trouver un peu de chaleur en attendant des jours meilleurs.

Dans la plus pure tradition du Royaume Réunifié, la cité reste avant tout un point défensif, et un très fort contingent militaire est présent entre les murs pour assurer la sécurité des principaux personnages du royaume. C'est notamment le siège de la très célèbre Garde de la Rose, le régiment le plus prestigieux de l'armée d'Arnor qui fait office de garde personnelle au Roi. En dépit de la forte militarisation de la ville, il ne règne pas une atmosphère oppressante et la vigilance des soldats garantit aux sujets une certaine quiétude.

~~ Personnages importants de la région ~~



- ALDARION ANGLAREB -
Roi de l'Arnor, Prince de Gondor

Le Roi Aldarion est un des monarques les plus puissants de la Terre du Milieu. Homme de guerre avant d'être un homme de cour, il n'a jamais rechigné à partir au combat avec ses armées et s'est forgé une solide réputation de bretteur sur le champ de bataille. Certains de ses barons le considèrent comme tyrannique, d'autres comme simplement désireux de raffermir le pouvoir royal en Arnor, mais il est certain qu'Aldarion dirige son royaume avec poigne. Cependant, la mort tragique de la feue reine Elaera, puis le terrible assassinat des trois héritiers au trône, ont affaibli considérablement l'homme comme le monarque. Son récent mariage avec la Princesse de Dale participe d'une nouvelle politique visant à donner une image plus humaine au pouvoir royal, et certainement à remplacer la lignée perdue.



- DINAELIN -
Reine de l'Arnor, Princesse de Dale

Née Dinael, qui signifie « Reine du Lac », il semblait bien que la destinée la Princesse de Dale était toute tracée. Grâce à son mariage avec le Roi Aldarion, elle est en effet devenue la Reine d'Arnor Dinaelin, « Reine des Lacs » en référence au lac Evendim sur les berges duquel est bâtie la capitale Annùminas. En dépit de son jeune âge, la personnalité de la souveraine est bien affirmée et elle a su s'entourer de conseillers précieux pour remplir ses tâches au mieux. Amatrice d'arts et de culture, elle s'efforce de développer ces aspects dans son royaume, sans manquer naturellement à ses devoirs. Son caractère et son éducation à la cour de Dale l'inclinent à se montrer proche du peuple, dont elle écoute volontiers les doléances. Hélas, il semblerait que le premier héritier de la Reine se fasse attendre, suscitant de plus en plus d'inquiétudes.



- PALLANDO -
Conseiller de la Reine Dinaelin

Toujours rasé de près, toujours vêtu de bleu, et toujours de bon conseil. Voilà comment la plupart des gens décriraient Pallando. Personnage nouveau de la cour d'Annùminas arrivé en même temps que la nouvelle souveraine, il a su s'imposer comme une figure incontournable pour les nobles de tous horizons qui se plaisent à venir converser avec lui. On raconte même qu'il partage sa sagesse avec l'Intendant Enon qui ne rechigne jamais à solliciter son avis. Pourtant il demeure assez discret et réservé, peu intéressé par la fortune ou le prestige que pourraient lui conférer sa position. Particulièrement protecteur vis-à-vis de la jeune Reine, Pallando veille en permanence à ce que ni sa vie ni ses intérêts ne soient menacés.


- SIRION IBN LAHAD -
Intendant du Royaume d'Arnor

Khandéen d'origine, celui qui se fait surnommer "Le Fantôme" a longtemps oeuvré dans l'ombre pour protéger les intérêts de l'Arnor et de son Roi. Commandant emblématique de la Rose Noire, il a été une des figures centrales du combat contre l'Ordre de la Couronne de Fer en Arnor et ailleurs. Et alors que la paix revient dans le royaume, Aldarion a décidé de récompenser l'un de ses plus fidèles sujet en lui confiant l'Intendance du Royaume. Combattant d'expérience mais novice en politique, Sirion aura fort à faire pour lever les doutes à son sujet.  


- ALETH ENON -
Ex-Intendant du Royaume d'Arnor

Aleth Enon est un personnage central du royaume d'Arnor. Politicien hors pair, doté d'une intelligence redoutable, il a d'abord été le conseiller personnel du Roi Irimon, avant de devenir Intendant d'Arnor sous le Roi Aldarion. Sa fidélité à la couronne n'est plus à prouver. Considéré comme un habile meneur de débats, il sait s'entourer et rassembler autour du Roi une majorité de nobles. Depuis la chute de l'OCF, il est cependant moins en vue. Rattrapé par son âge, il a cédé son poste d'Intendant au loyal Sirion Ibn-Lahad, bras armé de l'Arnor. Officiellement à la retraite, Aleth reste cependant un conseiller de choix pour Sa Majesté et dispose toujours d'une grande influence auprès des puissants d'Arnor.


- NIVRAYA ALEN DE GARDELAME -
Assistante de l'Intendant d'Arnor

Nivraya est un cas presque unique en Arnor, où les femmes ne tiennent habituellement pas de rôles aussi prestigieux. Retorse, froide et calculatrice, c'est une femme politique rompue aux arcanes de la manipulation et de la tromperie. Elle met ses incroyables talents au service de l'Arnor, qui lui garantit un statut social et un prestige auxquels elle tient. Ses ennemis lui ont fait payer au prix fort sa promotion rapide, mais elle est toujours vivante et bien déterminée à raffermir le pouvoir d'Aldarion par tous les moyens. Désormais au service du charismatique Sirion Ibn-Lahad, l'ambitieuse jeune femme a une opportunité en or de continuer à faire croître son influence



- THALION « THORONDIL » DE KERVRAS -
Fauconnier du Roi

Thalion de Kervras, que tout le monde ou presque connaît sous nom nom usuel de Thorondil, est un guerrier dans l'âme. Arpenter les champs de bataille aussi longtemps que lui n'est évidemment pas sans conséquences, et un terrible coup l'a laissé cruellement mutilé au visage, le privant progressivement de sa vue. Conscient que son sort était scellé, il a décidé de consacrer ses dernières années à combattre le mal partout, revenant même en Arnor pour aider le Roi Aldarion à regagner son trône. C'est ce fait d'armes qui lui a valu sa notoriété actuelle, à laquelle il aurait préféré échapper. Figure montante de la noblesse arnorienne, homme de confiance du Roi, il suscite l'intérêt de tous les nobles ayant une fille à marier.



- BALLAS -
Capitaine de la Garde de la Rose Blanche

Ballas est un guerrier accompli, ami d'enfance du Roi Aldarion à qui il voue une loyauté sans failles. Vétéran de nombreuses batailles, notamment la Bataille du Nord, il s'est également illustré lors de la lutte contre l'Ordre de la Couronne de Fer. Quand Rousnou fut démis de ses fonctions, Ballas fut nommé à la tête de l'unité la plus prestigieuse de l'armée d'Arnor, qu'il dirige d'une main de fer. Dur mais juste, il exige toujours le meilleur de ses hommes qui le suivent aveuglément.
Sujet: L'éloquence des femmes n'est pas toujours muette
Nivraya

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Rechercher dans: Le Palais des Rois d'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: L'éloquence des femmes n'est pas toujours muette    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 28 Sep 2016 - 23:44
Inspire.

Expire.

Inspire.

Elle toque à la porte doucement, et maîtrise la nausée qui a menacé de s'emparer d'elle sur le trajet. Lissant soigneusement ses robes, tirant sur ses manches, ajustant sa coiffure, elle attend avec fébrilité qu'on vienne lui ouvrir. La porte de bois vernis, gardée par deux hommes qui ne lui adressent pas même un regard, affiche de superbes sculptures finement ouvragées qui figurent des animaux fantastiques et des paysages imaginaires. Des feuilles de vigne s'entortillent autour de branches si réalistes que l'huis ressemble à un passage vers le cœur d'un arbre. Ne pas y toucher. Ne pas céder à la tentation de caresser la tiédeur du matériau, ne pas goûter à ce plaisir de roturier qui n'a rien à faire chez une aristocrate, une femme noble et distinguée bien au-dessus de ces choses triviales. Elle se compose un air de circonstance, et lorsqu'elle entend bientôt le loquet bouger à l'intérieur, elle se redresse par réflexe. Le battant glisse silencieusement sur ses gonds parfaitement huilés. Elle s'incline en une révérence protocolaire parfaite, et comme le veut la règle se fend d'un :

- Votre Majesté.

- Dame Nivraya, je suis enchantée de vous voir. Mais je vous en prie, entrez donc.

La femme aux cheveux roux lève la tête vers son interlocutrice. Son sourire éclatant est, lui aussi, de circonstance car ses yeux ont l'air curieusement tristes et préoccupés. Rien qui ne saurait abattre la flamme que l'on voit danser au fond de ses iris royaux, néanmoins. La splendide nouvelle Reine d'Arnor, Dinaelin fille de Gudmund, n'en finit pas de faire forte impression sur les gens qui l'entourent, et Nivraya se laisse subjuguer par son charisme. Elle associe une profonde dignité qui force le respect, à une simplicité qui ne fait que grandir sa personne. S'effaçant pour laisser entrer son invitée, elle referme la porte elle-même sans avoir eu besoin de serviteurs pour cela. Pénétrant pour la première fois dans les « appartements de la Reine », une sorte de salon privé dans lequel Dinaelin reçoit ses invités et ses conseillers personnels, Nivraya ne peut s'empêcher de laisser son regard glisser sur le mobilier et la décoration. Les choix de sa souveraine ne la surprennent guère, et comme il est de notoriété publique que cette dernière est une amatrice d'art, les tableaux et les fresques qui décorent son intérieur ont tout à fait leur place. Le regard de celle qui, en définitive, n'est qu'une petite chose face à cette puissante monarque, accroche par hasard un tableau particulier que la propriétaire des lieux a fait faire encadrer et accrocher au mur. Cette dernière, captant son regard, sourit avec davantage de sincérité et lance :

- C'est votre tableau, oui. Je trouve qu'il est tout à fait à sa place ici.

- C'est trop d'honneur, Votre Majesté.

Ne pas la contredire. Ne pas la contredire même si ce présent semble bien étrange au milieu de tableaux de maîtres, réalisés par des artistes reconnus. Ne pas rougir, non plus. Ce serait inconvenant. Nivraya pose son regard sur le reste de la pièce, captant un mouvement sur sa gauche. Quelqu'un, installé dans un fauteuil, vient de se lever. Immédiatement, la jeune femme s'incline de nouveau, sans cacher cette fois sa surprise :

- Votre Altesse, je… J'ignorais que vous étiez présente, pardonnez-moi.

- Je vous en prie, réponds Poppea avec amusement. Je suis ravie de vous voir, Dame Nivraya.

La situation prend une tournure singulière tout à coup, et la dernière arrivée ne peut que s'interroger sur la raison de cette invitation. Elle n'ose, pourtant, formuler sa question à voix haute de crainte de se montrer trop méfiante, trop sur la défensive. Toutefois, son attitude trahit immanquablement son hésitation. Poppea d'Arnor, encore héritière du trône à l'heure actuelle, esquisse un sourire à l'attention de Dinaelin en lui glissant :

- Je devine que Dame Nivraya ne connaît pas la raison de sa présence ici. Nous devrions lui expliquer pourquoi nous sommes toutes trois rassemblées, je suppose que cela apaiserait les craintes que je discerne dans son regard.

Nivraya frémit légèrement, se sentant soudainement fiévreuse. Elle se retient de s'appuyer sur la commode à ses côtés, pour ne pas trahir son instant de faiblesse. Avec beaucoup de maîtrise, elle répond :

- Je ne ressens pas de crainte en votre présence, Votre Altesse, ni en la vôtre Votre Majesté. Je suis seulement surprise de me voir en si illustre compagnie, alors que je n'appartiens pas à la haute noblesse de notre royaume.

Dinaelin acquiesce silencieusement, puis enjoint ses invitées à l'imiter en prenant place sur les fauteuils confortables qui leur sont offerts. Elle remplit les deux premiers verres d'un vin délicat qui les observe à travers les parois transparentes de la carafe où il est retenu, mais Nivraya interrompt son geste en lui demandant plutôt de l'eau. Une fois la demande satisfaite, les trois femmes lèvent leur verre, et le moins bon tiers de la réunion termine sa boisson d'un trait comme si elle était assoiffée. Elle n'a pas pu se retenir.

Inspire.

Expire.

Elle retrouve la maîtrise d'elle-même, et se tient prête à écouter Dinaelin qui, son léger étonnement passé, feint de n'avoir rien vu pour commencer son explication :

- Dame Nivraya, j'ai ouï dire que vos récentes enquêtes menées au nom de la couronne d'Arnor vous avaient conduit à émettre un certain nombre de recommandations à notre très estimé Intendant Enon, concernant particulièrement la sécurité des personnes d'importance, la traque et la neutralisation des menaces internes au royaume, ainsi que la mise en place d'une nouvelle politique pour la gestion de nos forces armées. Sauriez-vous m'en dire davantage ?

Nivraya ne peut s'empêcher de tiquer. Il s'agit là d'un rapport confidentiel, remis en main propre à l'Intendant pour lui seul. Comment la Reine a pu en avoir connaissance ? C'est un mystère. Il est de notoriété publique que le conseiller de la Reine, sire Pallando, est en très bons termes avec Aleth Enon, mais de là à imaginer qu'il aurait pu lui révéler de tels secrets d’État, il y a un monde. Poppea, qui se contente d'observer pour l'heure, pourrait également avoir usé de son autorité pour avoir accès au contenu de cette lettre, mais dans quel but ? Coincée, Nivraya n'a d'autre choix que de répondre à sa suzeraine :

- Vous… Vous semblez avoir déjà pris connaissance de mon rapport, Votre Majesté. Dans les grandes lignes, du moins. Permettez-moi de vous éclairer en détail sur mes propositions. Les forces armées du royaume sont soumises à une chaîne hiérarchique qui dépend principalement de la compétence des officiers et des nobles qui constituent sa colonne vertébrale. Cependant, dans mon rapport, je questionnais la nature du poste de Tribun, qui est bien davantage qu'une distinction honorifique comme vous le savez. Avoir confié une telle responsabilité à sieur Neldoreth, que l'on dit actuellement en mission pour la Couronne, me semble être une très mauvaise idée. Non pas que l'homme m'apparaisse comme un renégat, mais j'ai la conviction que nos forces armées seraient mieux gérées si le poste éminemment important de Tribun n'était pas entre les mains d'un aventurier absent de la capitale ou d'une des principales villes du royaume. Sa disparition, même pour des motifs tout à fait valables, sème le trouble et l'inquiétude chez les soldats qui cherchent désespérément à se tourner vers des figures de confiance, des hommes capables et des meneurs à même de les guider conformément aux directives royales.

Nivraya marque une pause. Elle n'a rien de personnel contre Forlong, un homme reconnu pour son mérite dans le royaume d'Arnor, mais qui lui apparaît bien trop comme un loup solitaire et moins comme un chien de guerre. Les Tribuns d'Arnor occupent des postes cruciaux dans la gestion de la défense du pays, mais ils peuvent également devenir un facteur de troubles. Leur capacité à mobiliser des troupes rapidement, à surpasser toute autorité sinon celle du roi, et à s'imposer aux autorités civiles en cas de besoin en font des éléments dangereux qui doivent être mieux contrôlés. Laisser un homme paré des insignes de Tribun s'évanouir dans la nature alors qu'il a déjà déserté son poste n'est pas prudent. Loin de là. Les hommes tels que lui sont imprévisibles et incontrôlables. Dinaelin semble ne pencher dans aucune direction, et elle s'abstient de tout jugement concernant le Tribun en question. C'est Poppea qui reprend alors :

- Et que pensez-vous que soit parti faire le nouveau Tribun, à votre avis ?

La question laisse planer des sous-entendus qui mettent Nivraya particulièrement mal à l'aise. Elle se voit obligée de confesser :

- Je l'ignore, Votre Altesse… Je n'ose m'avancer, mais je suppose que ce doit être une mission secrète. Aucun régiment n'a été mobilisé sous les ordres du Tribun, et seuls quelques hommes ont été recrutés dans la plus grande discrétion pour une mission non spécifiée. Je suppose que seuls le Roi Aldarion et vous-mêmes en savez davantage.

- Nous n'en savons rien, Dame Nivraya. Il semble que Aldarion et l'Intendant Enon prennent des décisions dans un cercle restreint, sans étendre leur confiance à quiconque. Êtes-vous au fait de la missive ?

Nivraya observe tour à tour Poppea, puis Dinaelin :

- Sauriez-vous être plus spécifique, Votre Altesse ?

- La missive des Érudits.

Le nom sonne particulièrement solennel, et Nivraya ne peut s'empêcher de porter la main à ses tempes qui soudainement lui font très mal. Elle ne ferme les yeux qu'une seconde, trahissant une gène bien plus profonde et bien plus insidieuse. Retrouvant le contrôle de son corps rapidement, elle répond avec assurance :

- Je n'ai pas entendu parler d'une telle missive. Pas plus que je n'ai entendu parler des Érudits que vous mentionnez. De qui s'agit-il ?

Dinaelin fait la moue :

- Dame Nivraya, êtes-vous certaine que rien de tel n'a été mentionné dans une conversation concernant l'Intendant Enon ? Qu'il n'a pas, par votre biais ou par un autre, demandé à quelqu'un de s'occuper d'une affaire de la plus haute importance impliquant de retrouver quelque chose, n'importe quoi ?

Nivraya s'agite sur son siège. Tout à coup, elle a l'impression d'être prise entre deux camps, la Reine et le Roi, Poppea et Aleth. Deux camps qui devraient n'en faire qu'un, mais qui de toute évidence se cachent des choses réciproquement. Pourtant, elle ne peut mentir à sa suzeraine, même si pour cela elle doit quelque part révéler des choses qui devraient rester cachées :

- Votre Majesté, je vous assure que j'ignore tout de cette affaire. Je… Un grand nombre de documents transitent par moi, c'est certain. Cependant, tout ce qui a trait aux secrets de l'armée ou aux renseignements qui nous sont fournis à l'intérieur et à l'extérieur du royaume ne m'est pas accessible. L'Intendant s'occupe personnellement de ces questions. Je peux uniquement vous affirmer que, si une telle directive avait été donnée de manière officielle à nos soldats, j'en aurais été informée. Je n'ai vu nulle part également de mention de soldats mobilisés sans ordre de mission particulier, comme cela a par exemple été le cas avec le Tribun Neldoreth. Je crains de ne pouvoir vous être très utile à ce propos…

Poppea secoue la tête négativement :

- Au contraire, Dame Nivraya, vous nous serez d'un grand secours. Nous avons des raisons de penser que les menaces qui pèsent actuellement sur le royaume ne sont pas vraiment prises en compte par nos hommes au pouvoir. Parce qu'ils n'y croient pas, parce qu'ils ne veulent pas les voir ou qu'ils n'y accordent guère d'importance. Dans tous les cas, il y a lieu de penser que Aldarion et Aleth laisseront cette menace grandir, et nous ne sommes pas prêtes à laisser cela arriver. Pas encore.

- J'entends bien vos inquiétudes, Votre Altesse. Cependant, que puis-je faire dans ma position ? Si le Roi et l'Intendant refusent d'écouter vos honorables avis, que feraient-ils de celui d'une simple assistante ?

Dinaelin repose son verre sur la table, et dans son regard on lit une lueur difficile à cerner :

- Si vous étiez vous-même Intendante, vous pourriez changer les choses, n'est-ce pas ?

Nivraya perçoit clairement la nausée revenir.

Inspire.

Expire.

Rester calme. Rester parfaitement calme. En d'autres circonstances, les propos de la Reine pourraient passer pour séditieux. Mais il s'agit de la Reine d'Arnor, qui n'œuvrerait jamais contre les intérêts du royaume. Encore moins Poppea, une des personnes les plus dévouées à la couronne. Non, décidément il y a quelque chose d'autre, forcément. Les deux femmes attendent une réponse. La troisième déglutit. Elle a la gorge sèche. Elle cherche à boire une gorgée d'eau, mais son verre est vide. Pas de panique. Pas de panique. Surtout, pas de panique.

- Je suppose, répond-elle prudemment, que je ferais les choses différemment. Si… si les menaces dont vous parlez sont si importantes, je prendrais assurément des mesures pour au moins découvrir quelle est leur source, et peut-être, par ailleurs, les contenir. Je… ne peux imaginer que l'Intendant Enon soit enclin à laisser le royaume courir un péril mortel. Il doit avoir… avoir des raisons.

Elle n'a pas pu s'empêcher de ramener Enon à la conversation. Comme pour se convaincre qu'elle n'est pas en train de faire quelque chose dans son dos. Dans le dos de l'homme qui lui a fait confiance, qui l'a hissée à cette position prestigieuse malgré tout. Un homme qui a fait beaucoup pour sa notoriété, mais qui a également peint une cible dans son dos. Le prix de la gloire. Elle frémit de nouveau, et cette fois son tremblement ne passe pas inaperçu. Poppea l'interroge du regard. Dinaelin par le verbe :

- Dame Nivraya, allez-vous bien ? Vous semblez gênée… Je vous assure que cette conversation est parfaitement privée, et que vous êtes en droit d'exprimer vos inquiétudes en toute liberté. Rien de ce que vous direz ici ne sera rapporté à…

- Votre Majesté, l'interrompt brusquement Nivraya, qui se sent soudainement faiblir. Je… Je…

Elle essaie de se lever, mais son bras glisse sur l'accoudoir et elle trébuche misérablement, terminant à genoux sur le tapis hors de prix. Dans la seconde, ses deux hôtes se portent à ses côtés, l'assaillant de questions, essayant de déterminer dans le même si elle va bien, ce qu'elle a, ce dont elle a besoin, et mille autre choses qui donnent le tournis à la pauvre invitée, anormalement blafarde. Elle leur fait signe que tout va bien, mais avant d'avoir pu trouver la force de convaincre quiconque, elle entend Poppea se lever pour aller chercher un guérisseur de toute urgence.

- N'en faites rien, je vous en prie ! Tente-t-elle.

- Je vous assure que ce n'est rien, Dame Nivraya. Restez calme. Ce n'est qu'une faiblesse passagère, rien qu'un peu de repos et quelques décoctions ne pourront combattre. On dit que vous travaillez beaucoup, et je gage que vous n'avez pas pris suffisamment de temps pour vous remettre après les récents… événements…

La jeune femme rousse lève la main, comme pour implorer Poppea qui se trouve déjà à la porte, prête à l'ouvrir pour intimer à l'un des gardes en faction d'aller trouver quelque homme de confiance pour venir examiner une femme ayant fait un malaise. Les yeux de Nivraya s'embuent. Elle tempête intérieurement contre son impuissance, contre sa maudite faiblesse étalée au grand-jour, contre sa stupidité sans bornes. Ses mâchoires crispées se desserrent légèrement et elle souffle :

- Je vous en supplie, Votre Altesse, n'appelez personne… Je… Je suis enceinte…

Poppea interrompt immédiatement son geste, main tendue presque posée sur la poignée. Dinaelin, toujours agenouillée aux côtés de Nivraya, se laisse aller à une palette d'expression proprement stupéfiante. D'abord une joie sincère, pure et spontanée, avant de glisser doucement vers une forme de tristesse et peut-être de jalousie. Puis, revenant à la première concernée et voyant sa réaction désenchantée, à une inquiétude pleine de sollicitude.

- Dame Nivraya, c'est… c'est une excellente nouvelle, je l'ignorais tout à fait !

- Je vous remercie, Votre Majesté. Personne n'est au courant pour l'heure.

Poppea revient vers elles avec un sourire, et un trait d'humour :

- Sauf le père de l'enfant, naturellement.

La nausée revient.

Inspire.

Expire.

- Je crois que je vais vomir.

#Dinaelin #Nivraya #Poppea
Sujet: Les yeux plus gros que le ventre
Nathanael

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Rechercher dans: Le Palais des Rois d'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Les yeux plus gros que le ventre    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 25 Sep 2016 - 18:02
Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Dinael10

La porte de son bureau était entrebâillée. La jeune femme, emportée par la curiosité, s’approcha un peu plus. L’homme murmurait quelque chose pour lui-même. Elle devinait un parchemin entre ses doigts où se reflétaient la lueur d’une lampe d’appoint. La lumière du jour déclinait et devenait insuffisante. L’extrémité d’un bâton en bois et une longue cape sur le dos d’une chaise se découpaient en nuances sanguines sur les ombres naissantes du début de soirée.

-  … est infertile…

Elle eut un frémissement de peur, sa curiosité se mua en inquiétude fébrile. A qui cette lettre était-elle destinée ? Se pouvait-il qu’il ose aborder un tel sujet dans une missive officielle ? Elle lui faisait tant confiance. S’était-elle trompée ? Ce fût comme si un géant de marbre lui étreignait les côtes. Elle retint sa respiration tandis qu’il continuait de relire ses mots.

- …nous devons trouver une solution, mais elle n’est pas ici. Le roi est impuissant …

Comment osait-il ? Elle sentit ses jambes flageoler. Tout son être tremblait de colère et d’indignation. Son fidèle conseiller, son plus proche ami. Quel sens pouvait-elle encore donner au mot confiance s’il la trahissait ainsi ? Un instant elle faillit franchir la porte avec violence pour exprimer tout le mépris qu’il lui inspirait, pour lui rappeler qui elle était vraiment et le respect qu’il lui devait. Un instant seulement. L’homme continuait de relire sa lettre du bout des lèvres. Il ne s’était toujours pas rendu compte de sa présence.

- …car si nous n’agissons pas, nous perdrons le bénéfice de cette alliance.

Ce devait être le point final. Elle étouffa un sanglot, sous le choc. Il n’était finalement pas si différent des autres. Il ne la voyait que comme un ventre à engrosser, la mère des héritiers au trône, rien de plus. Ni la femme, ni la reine. Il ne voyait en elle que la maternité, la page blanche sur laquelle s’écrirait l’avenir. Mais voilà, quel malheur, malgré l’envie d’écrire, il n’y avait pas d’encre pour faire naître cette partie de l’histoire. Sa position au palais ne l’empêchait pas de saisir les rumeurs ébruitées dans les couloirs, les soupçons, les craintes, les reproches.

- Votre altesse, est-ce vous ?

Ce ton solennel. Elle se raidit et s’avança en repoussant la porte avec une douceur maladroite. Son regard dut la trahir car l’homme changea d’attitude en la voyant. Il ne chercha même pas à dissimuler le pli qu’il venait d’écrire. Il se leva et l’accueillit avec le même sourire qu’il lui accordait toujours. Un moment, elle hésita. Peut-être se trompait-elle.

- Je ne vous attendais pas. Entrez, je vous en prie. J’étais en train d’écrire à Alatar. A propos de choses importantes auxquelles notre roi ne souhaite pas accorder l’importance qui leur revient.
- Que voulez-vous dire ?


Elle craignait la discussion qui pourrait s’ensuivre. Elle avait confiance en lui. Son soutien et son savoir étaient de précieux atouts entre les murs du palais. Mais il y avait des sujets qu’elle ne souhaitait absolument pas aborder avec lui. La gêne la fit rougir, ou bien était-ce la honte mêlée à la colère qu’elle avait ressenti peu avant ?

- Il s’agit d’un sujet grave et sérieux.

Il referma la porte derrière elle et parla d’une voix plus basse. Le coeur de Dinaelin manqua un battement. Par Eru, il allait vraiment aborder ce sujet là avec elle.

- Aldarion refuse de s’acquitter de son devoir de roi. Ou bien il le fait avec insuffisamment d’ardeur.

Les mots de l’homme résonnait dans son esprit comme de véritables coups de boutoir. Elle craignait d’avance chacun des termes qu’il allait employer. Elle posa, malgré elle, la main sur son coeur. Elle se sentait défaillir.

- Vous êtes la seule à pouvoir intervenir auprès de lui pour faire changer le cours du temps. Je vous prie, demandez à Aldarion de reconsidérer la question de la missive des Erudits. Les artefacts sont réels. L’Arnor court un vrai danger. Il faut lui faire entendre raison.
- Ho, ce n’est donc que ça ?


Elle fut si soulagée qu’elle eut un bref éclat de rire. Pallando haussa les sourcils, étonné. Il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de sa reine. Elle pouvait être si imprévisible. Sous la douceur de ses traits se dessinaient les contours d’une reine forte et déterminée. Personne n’aurait pu l’en faire douter.

- De quoi croyiez-vous que je voulais parler ?
#Dinaelin #Pallando
Sujet: Une Dragée au goût amer
Ryad Assad

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Rechercher dans: Le Palais des Rois d'Arnor   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Une Dragée au goût amer    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 14 Déc 2015 - 22:28
Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! Dinael10

- Par Yavanna, ils sont si nombreux…

La jeune femme passa nerveusement ses mains sur sa robe somptueuse, essayant vainement d'en chasser le moindre pli. Elle avait à cœur de leur apparaître sous son meilleur jour, le sourire aux lèvres, pour remplir la fonction qui était la sienne. Après tout, elle était la nouvelle Reine d'Arnor, et elle devait accepter le fardeau que cela pouvait représenter. Elle sentit une boule d'angoisse monter en elle, et elle inspira profondément pour se calmer. C'était loin d'être une tâche évidente, hélas. Alors qu'elle continuait à observer subrepticement par une petite fenêtre dérobée, sa jeune servante s'approcha d'elle et lui souffla :

- Tout va bien, Votre Altesse ? Puis-je vous faire apporter un peu d'eau ?

Beladonna était serviable au possible, et sans elle, Dinaelin aurait sans doute été perdue. La jeune femme avait été placée à son service dès qu'elle avait posé le pied en Arnor, et une certaine complicité s'était nouée rapidement. Elles étaient comme deux amies, deux confidentes qui échangeaient sur leurs vies, leurs peurs et leurs petits bonheurs. Il n'y avait que deux sujets que Dinaelin se refusait à aborder avec sa précieuse alliée : la politique, et son époux Aldarion. Elle considérait que c'étaient là des choses privées, propres à la famille royale, et que rien ne devait filtrer auprès du peuple. Egalement, elle ne souhaitait pas mettre la jeune servante dans une position difficile, en lui confiant des secrets que certaines personnes mal intentionnées auraient pu vouloir lui extorquer. Pall l'avait mise en garde contre les espions, et si elle n'était pas tombée dans la paranoïa comme certains nobles incapables d'aligner deux mots sans regarder par-dessus leur épaule, elle s'efforçait de se montrer prudente. Revenant à son amie, elle lui posa la main sur le bras – geste d'extrême familiarité qu'elle ne se permettait que lorsqu'elles étaient seules – et répondit :

- Tout va bien, je suis simplement un peu nerveuse. Il y a plus de gens que je ne l'aurais cru… Par Yavanna, les pauvres…

Beladonna regarda par la fenêtre un instant, avant de tirer sa souveraine à l'écart, pour l'empêcher de se tourmenter inutilement. Être angoissée avant d'affronter la foule n'était pas bon, et elle devait la protéger de tout ceci, pour lui permettre de bien faire son travail. Pour lui changer les idées, elle aborda un sujet qui n'avait rien à voir :

- Vous invoquez le nom de Yavanna souvent, ces jours derniers, Votre Altesse. S'agit-il d'un dieu ?

Dinaelin sourit, et toute trace d'anxiété disparut de son visage. Il était si simple de l'apaiser, quand on savait comment s'y prendre. La Reine était toujours surprise de voir à quel point le peuple… son peuple… était peu instruit. D'où elle venait, à Dale, la vie intellectuelle était florissante, et si les sujets de son père n'étaient pas tous bien éduqués, si beaucoup étaient encore incapables de lire ou d'écrire, ils avaient accès par les chansons et les œuvres d'art des Ménestrels à la culture. Ils auraient pu tenir une longue conversation sur bien des sujets d'histoire avec n'importe quel noble ici, simplement car ils avaient entendu mille récits héroïques au coin du feu, dans une taverne, un soir d'été. Par contraste, les gens de l'Arnor lui apparaissaient bien plus pauvres d'esprits, moins enclins à se fendre d'une belle anecdote, toujours préoccupés par de grands problèmes. Elle les trouvait tourmentés, comme si la vie était plus dure pour eux qu'elle ne pouvait l'être pour d'autres. Elle avait mis longtemps à se forger cette opinion, et pendant quelques mois elle avait simplement cru qu'ils n'étaient que des rustres sans manières. Désormais, elle ne les craignait plus, elle les prenait en pitié. Elle comprenait que dans ce si vaste royaume, dont elle peinait à se représenter la superficie, la vie n'était pas toujours aisée. La guerre frappait, la mort fauchait, et quand l'hiver décidait de s'éterniser, il pouvait faire des ravages atroces. Ces sombres pensées fuirent l'esprit de la Reine, qui se plut à expliquer :

- Yavanna est une Vala d'une grande puissance, et d'une grande beauté, mère de toutes les choses qui poussent. Chaque plante, chaque arbre est le fruit de son chant. Elle est courageuse, forte et d'une grande bonté.

Dinaelin adorait voir cette lueur de curiosité dans les yeux de sa servante. Elle buvait littéralement ses paroles, comme si celles-ci étaient le reflet de la vérité la plus absolue et la plus poétique. En réalité, elle se contentait de restituer ce qu'on lui avait appris. Pallando aimait beaucoup Yavanna, et elle l'avait déjà pris à murmurer son nom alors qu'il ignorait sa présence. Quand elle l'avait interrogée à ce sujet, il avait posé sur elle un regard d'une grande douceur, et lui avait dit presque mot pour mot ce qu'elle venait de dire à Beladonna. La jeune servante voulut ajouter quelque chose, mais on frappa à la porte, pour leur annoncer qu'il était l'heure. Revigorée par ce brin de conversation, qui n'avait duré que quelques instants, mais qui lui avait permis de se changer un peu les idées, la Reine sortit à la vue du peuple d'Arnor quelque peu rassérénée.

Un silence s'abattit immédiatement sur la centaine de pauvres hères rassemblés dans la cour intérieure du Palais. Ces malheureux étaient des indigents qui peinaient à vivre, pour beaucoup des fermiers venus des environs, qui couraient après la moindre petite pièce. Ils avaient fait un effort pour s'habiller aussi convenablement que possible, mais leurs tenues étaient rapiécées, parfois trouées ou déchirées. Leurs chausses ne tombaient pas toujours au bas de leurs jambes, faute de tissu, et leurs chaussures avaient pour la plupart connu des jours meilleurs. La Reine demeura immobile un instant, terrassée par ces deux cent yeux posés sur elle, qui la scrutaient avec une curiosité et une crainte non feintes.

- Son Altesse, la Reine Dinaelin d'Arnor ! Tonna un héraut, faisant légèrement sursauter la souveraine.

Elle s'avança, consciente que le moindre impair était impensable, et s'arrêta auprès d'un poteau sur lequel étaient fixées ses armes, frappées sur un magnifique drapeau qui aurait été plus joli à flotter dans le vent, si vent il y avait eu. Deux gardes se tenaient légèrement en retrait, et par habitude elle prit le temps de les saluer. Il en allait ainsi dans le petit royaume de Dale, où le protocole était moins strict. Immédiatement, il y eut des murmures dans l'assistance. Elle ignorait encore très bien pourquoi, mais essaya de cacher son malaise derrière un masque souriant. Sitôt à la place qui était la sienne, un officier du royaume fit s'approcher un homme qui tenait misérablement son chapeau entre ses mains tremblantes. La Reine le laissa poser un genou au sol, comme le voulait la coutume, et le releva en lui prenant doucement la main. Elle sentit les cals de sa peau rugueuse, une peau de travailleur manuel, celle d'un homme qui devait manier plus souvent la houe que la plume. Il était bien plus terrifié qu'elle, ce qui la surprit légèrement.

- Comment vous appelez-vous ?

- M-Mordic, Votre Altesse, bafouilla-t-il.

- Bonjour, Mordic. Ravie de vous rencontrer.

Il bredouilla la réponse de circonstance, écrasé par la différence de statut qui les séparait. Ne se formalisant pas de son émoi, la Reine fit signe à un homme qui se tenait non loin d'approcher : il portait une paire de solides bottes de cuir, sans raffinement et sans ornements, mais qui tiendraient chaud à leur propriétaire. Sur un petit écrin, qu'il tenait dans son autre main, se trouvait une pièce en argent, dont la taille ne devait pas occulter la valeur réelle. Dinaelin prit les bottes et la pièce avec simplicité, et les offrit à Mordic :

- Voici pour vous, Mordic. Puissent ces modestes présents vous garder à l'abri du froid et de la faim. Allez, et que la paix soit sur vous.

Il s'inclina respectueusement, ébahi devant ce qui apparaissait comme bien trop peu aux yeux de la Reine, et fut raccompagné par l'officier qui l'avait fait approcher. Dinaelin eut un sourire attendri en le voyant s'éloigner, comme s'il n'en revenait pas de sa chance. Elle se dit que ce n'était pas si difficile, finalement. Il ne lui en restait plus que quatre-vingt-dix-neuf, désormais, alors que le second venait à sa rencontre.

L'après-midi fut long et répétitif, car si le protocole était simple, il était épuisant de devoir répéter littéralement cent fois la même chose, en y mettant toujours la même conviction, en gardant toujours le sourire, et en s'efforçant de ne pas s'indigner de la misère qui défilait en bon ordre, encadrée par des officiers du royaume impassibles. Quand elle put enfin regagner l'abri du Palais, après que le dernier homme eût reçut sa bénédiction et ses présents, elle prit le temps de se désaltérer et de se délasser quelques instants seule, avant de prendre la direction du bureau de son époux. Il était souvent occupé à cette heure-ci de la journée, mais quand elle le pouvait elle abusait de son autorité royale pour congédier son entourage qui l'accablait de travail, et le forçait à se reposer quelque peu. Cependant, quand elle arriva sur les lieux, elle fut accueillie par son ami et conseiller qui attendait devant la porte. En l'entendant arriver, il tourna la tête et lui sourit :

- Votre Altesse, mes hommages ! Alors, comment s'est passée cette rencontre avec le peuple d'Arnor ?

- Pall, vous êtes revenu ! Vous avez été absent si longtemps !

Sa joie était sincère. Il avait pris la route pour Tharbad deux semaines auparavant, et elle était véritablement heureuse de le retrouver. Sans lui, elle se sentait toujours un peu perdue. Il lui adressa un sourire d'une grande douceur, alors qu'elle lui prenait la main avec chaleur. Toutefois, elle n'avait pas répondu à sa question, et elle s'empressa de lui raconter sa journée, sur un ton nettement moins enjoué :

- Tout s'est très bien passé, je crois. Mais tous ces pauvres gens… Quelle tristesse.

Il hocha la tête pesamment, caressant son menton imberbe, dans un geste qu'il répétait souvent quand il réfléchissait :

- Ainsi va la vie, hélas. Votre devoir est de veiller à ce que leur sort ne soit pas trop pénible. Je suppose que le simple fait de vous voir en personne marquera leur journée d'une pierre blanche.

Elle ne pouvait qu'acquiescer à ces sages paroles, comme souvent. Il était particulièrement avisé, et elle n'avait jamais regretté d'avoir prêté attention à ce qu'il disait. Cependant, elle était curieuse quant à sa présence auprès du Roi, et l'interrogea à ce sujet :

- Son Altesse votre époux n'a pas accepté de me recevoir à cette réunion, hélas. Il tient conseil, et a demandé expressément à ne pas être dérangé avant la fin de celui-ci. Une affaire de la plus haute importance.

- Et on vous refuse l'entrée ?

Elle était sincèrement surprise. Il sourit, et lui posa une main affectueuse sur l'épaule. Elle se sentit soudainement redevenue une simple princesse de Dale, sans le poids de toutes ces responsabilités, tout ce protocole. Il lui rappelait cette époque d'insouciance dont elle n'avait pas assez profité.

- Ce n'est rien, n'importunez pas votre époux pour si peu. Je sais déjà ce que contient cette missive pour la lui avoir remise personnellement. Alatar et moi devions informer Sa Majesté de la situation.

Dinaelin s'inquiéta :

- Quelle situation ? Pourquoi tous ces mystères ?

Avant que l'homme en bleu eût trouvé le temps de répondre, la porte derrière laquelle le Roi tenait conseil s'ouvrit, et un homme en sortit. Il s'agissait de l'Intendant Enon. Il parut surpris de croiser sa Reine et son conseiller sur le pas de la porte. Après les avoir salués courtoisement comme il savait si bien le faire, il lança :

- Maître, vous tombez bien, j'ai grand besoin de m'entretenir avec vous. Voulez-vous me suivre, je vous prie ?

- Naturellement, Sire Enon. Le danger nous guette, je suis heureux que vous preniez l'affaire au sérieux…

Ils avaient tous deux complètement oublié la présence de Dinaelin, qui suivait leur échange, pleine de crainte. Ils s'éloignèrent en continuant à converser, visiblement très concentrés :

- Le Roi, disait son Intendant, ne peut rester passif dans cette affaire. Puisque vous en connaissez les tenants, vous savez quel risque nous encourons à ce que nos ennemis…

Leurs voix décrurent progressivement pour ne plus devenir que des chuchotis incompréhensibles. La Reine demeura plantée là, partagée entre l'envie de comprendre la « situation », et celle de laisser les hommes à la politique qui semblait pour une fois être une affaire digne d'intérêt. Elle finit par se ranger à cette dernière option, et tourna les talons pour rejoindre ses appartements. Si réellement un danger planait sur l'Arnor, alors elle devait laisser à Aldarion le temps et l'espace dont il avait besoin pour parer à ce nouveau défi. Elle ne pouvait toutefois s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment.


#Dinaelin #Pallando
Sujet: Le départ vers le Nord
Forlong

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Rechercher dans: Les Ruelles du Premier Cercle   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le départ vers le Nord    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 5 Mai 2015 - 2:02
Lorsque le son pur du clairon perça l’air matinal afin d’annoncer le départ du roi Aldarion d’Arnor et de sa belle épouse reine Dinaelin, il fut accueilli avec soulagement par de nombreux citoyens de la Cité Blanche. Certes, les marchands et artisans de la ville étaient attristés par la fin de cette véritable mine d’or, mais même leurs stocks commençaient à s’épuiser face à l’influx de clients venus des quatre coins d’Arda. Quant aux citoyens de la cité qui ne faisaient pas partie de ces professions lucratives, la foule quotidienne et le bruit incessant commençaient à devenir un cauchemar. Sans parler de ces malheureux soldats qui devaient assurer la sécurité et l’ordre dans cette fourmilière humaine.

Dix jours étaient passés depuis ce jour mémorable. Peu importe leur état d’esprit actuel, tous les citoyens comptaient raconter l’histoire du mariage royal à leurs enfants pendant des longues années encore ; certaines personnes âgées comparaient même les festivités à celles qui avaient accompagné le mariage du roi Méphisto quarante ans plus tôt.

Quant aux hauts échelons de la société, le mariage avait représenté une excellente opportunité pour conclure toute sorte d’accords. La noblesse prenait part aux bals quotidiens exclusifs, discutant d’argent, de politique et bien d’autres choses, souvent beaucoup moins sérieuses. Dix-huit mariages furent arrangés entre les nobles des différents royaumes de la Terre du Milieu, et un grand nombre d’enfants et adolescents furent assignés comme écuyers ou pages à des chevaliers et dames étrangers. Ce genre d’évènement était après tout aussi un moyen pour les privilégiés de ce monde pour stabiliser ou renforcer leur position.

Une grande foule s’était rassemblée dans les rues de la cité et devant les murailles pour observer le départ des Arnoriens. Le spectacle était impressionnant. Des chevaliers de la Garde de la Rose ouvraient et fermaient le convoi, des étendards pendus sur leurs lances longues : le vert de l’Arnor orné d’une étoile dunedaine, et le dragon rouge de Dale sur fond noir. Les cavaliers parcouraient les rues longées par des Gardes de la Citadelle, les pavés blancs recouverts de pétales de fleur. Les citoyens de la Cité Blanche applaudissaient les jeunes mariés lorsque ceux-ci traversaient la ville. Le Roi Aldarion semblait moins sombre que d’habitude, sans doute content de rentrer en Arnor. Il chevauchait le Méaras qu’il avait reçu en cadeau de la part de la délégation rohirrime, un cadeau que tout l’or de la Cité Blanche n’aurait pu acheter. La Reine Dinaelin était resplendissante sur son cheval blanc, vêtue d’une tenue de voyage qui ne faisait que souligner ses charmes féminins. Elle souriait à la foule, mais ses pensées étaient ailleurs. Elle se remémorait la conversation de la veille.

***


-Comment ça vous ne partez pas avec nous ?

La jeune reine avait presque les larmes aux yeux, n’accordant aucune attention à la dame noble assise dans un fauteuil un peu plus loin, qui lui servait de chaperonne. Elle regardait le plus vieux de ses conseillers avec un regard où se mélangeaient déception, crainte et irritation. L’homme caressa sa longue barbe blanche, et lui répondit d’une voix qui émanait de bienveillance :

-Malheureusement non, Dinaelin. Beaucoup d’évènements ont eu lieu dans la Cité Blanche ces derniers jours, certains visibles, d’autres moins. Le fait que des représentants d’autant de royaumes et peuples différents se soient rencontrés sans incident majeur est en soi un succès, mais je sens qu’il s’agît seulement d’un bref répit, et que les hostilités et rivalités de toute sorte reprendront bientôt leur cours…Mon devoir premier est de servir les Peuples Libres, le second de vous conseiller. Mais n’ayez crainte, Dinaelin. Le roi Aldarion est un homme sévère mais bon, et je sais que vous réussirez à apporter un peu de chaleur au palais d’Annuminas. La ville est bâtie sur les bords du Lac Evendim, les paysages vous rappelleront sans doute Esgaroth. De toute manière, mon confrère vous tiendra compagnie.

La Reine d’Arnor plissa le nez, clairement pas satisfaite, mais se contenta de cette réponse. Elle soupira :
-Vous allez me manquer, Alatar- les deux hommes s’étaient à présent habitués aux surnoms qu’elle leur avait donné, les ayant trouvé dans un des manuscrits mythologiques qu’elle appréciait tant. -Heureusement qu’au moins Pallando m’accompagnera en Arnor…j’aurai besoin de votre aide pour organiser des salons de discussion une fois sur place. Il doit bien y avoir des artistes dans le Royaume du Nord, non… ?

Le plus jeune des deux conseillers sourit à la reine ; il s’inclina devant-elle avec un sourire, les manches de ses longues robes bleues balayant le sol, et répondit:

-Servir les Peuples Libres est notre devoir premier, vous conseiller le deuxième, et garantir votre bien-être le troisième, Dinaelin. Je vous aiderai à faire d’Annuminas votre deuxième maison.

Un peu rassurée, la fille du roi Gudmund commença alors à leur poser des questions sur les endroits qu’ils allaient traverser pendant le voyage jusqu’en Arnor. Plus tard, lorsque la conversation touchait à sa fin, les deux hommes se levèrent et mirent chacun une main sur l’épaule de l’autre.

-Prends soin de la Reine Dinaelin, confrère.

-Bien-sûr que je le ferai. Et toi, prends soin du royaume de Gondor- l’homme en bleu surnommé Pallando dit ces derniers mots avec un sourire, mais son regard était sérieux, tout comme la réponse de son compagnon.

-Il risque malheureusement d’avoir besoin de tout le soutien qu’on peut lui fournir. Une tempête approche, et nous ne pouvons qu’espérer que l’Arbre Blanc se pliera une fois de plus sans se briser.

***

Le trajet jusqu’à Annuminas allait être le voyage de noces du couple royal. Ils allaient donc prendre leur temps, en s’arrêtant dans les demeures des seigneurs locaux tout le long de leur chemin, ainsi que dans des lieux célèbres tels qu’Edoras ou la Comté. Il s’agissait d’un cadeau que le roi Aldarion avait accordé à sa jeune épouse, conscient du fait qu’elle n’avait jamais visité la Terre du Milieu hormis le Rhôvanion, et qu’un voyage pareil serait un véritable régal pour une amatrice de la culture. Le trajet jusqu’à la capitale du Royaume du Nord allait donc durer plus d’un mois, et le souverain envoya une partie de ses hommes  de confiance en avance, afin qu’ils s’occupent des affaires du royaume pendant son absence. Parmi ceux-ci se trouvaient entre autres l’Intendant Aleth Enon, Poppea, héritière actuelle du trône d’Arnor, ainsi que le mystérieux nouveau Tribun Militaire, Forlong Neldoreth.

En ce premier jour, le convoi allait traverser seulement cinq ou six lieues et s’arrêter pour la nuit en Anorien. Une partie de la noblesse gondorienne accompagnerait les Arnoriens pendant cette première étape, afin d’assister au grand banquet prévu en plein air ainsi qu’à la chasse royale. Les amateurs de ce sport noble s’impatientaient déjà d’accompagner le roi Aldarion. Chevauchant son Méaras et accompagné par le gros chien gris de Kervras, cadeau du seigneur Aratan, l’on aurait dit le Vala Oromë lui-même, traversant les grandes forêts des temps anciens.

Enfin le dernier Garde de la Rose traversa la Grande Porte de Minas Tirith, et dirigea son cheval vers le Nord. Après dix jours de festivités intenses, la Cité Blanche allait retrouver sa sérénité sous l’œil attentif des soldats du Général Cartogan. Les citoyens se dispersèrent rapidement, se dévouant à leurs activités habituelles. Seul un vieillard vêtu de bleu était resté debout sur la muraille, son regard inquiet dirigé vers le Sud-Est…

#Dinaelin #Alatar #Pallando
Sujet: « Deux par deux… »
Ryad Assad

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Rechercher dans: Le Palais   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: « Deux par deux… »    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 2 Mar 2015 - 22:38
Elle regardait par la fenêtre de son immense chambre, contemplant de là où elle se trouvait les superbes reflets du soleil qui brillait sur les murs immaculés de la Cité Blanche.

Qu'elle était belle !

Là-bas au loin, on pouvait voir ces minuscules petits points, chacun représentant un individu en liesse, qui déambulait dans les rues en s'émerveillant de la splendeur de la capitale du Gondor, qui s'était parée de mille couleurs pour l'occasion. Des rubans, blancs et bleus et verts et rouges étaient accrochés sur chaque façade, sur chaque maison même la plus modeste. Des fleurs avaient été disposées à chaque balcon, embaumant l'air d'une odeur printanière. Il faisait bon vivre à Minas Tirith actuellement, et tous les nobles qu'elle avait vus jusqu'à présent s'étaient présentés avec un sourire radieux, comme s'ils s'étaient mis au diapason de l'humeur générale, et qu'ils avaient laissé de côté leurs soucis pour cette semaine de célébrations. Elle n'aurait su dire, toutefois, s'ils étaient véritablement sincères. Elle avait la conviction que, quelque part, on ne lui disait pas tout. On cherchait à la préserver, certes, et à lui laisser profiter de son mariage. Mais tout de même… elle aurait voulu savoir. Elle aurait voulu faire disparaître de leur visage les faux-semblants, et leur parler avec la franchise qu'elle avait toujours appréciée. Toutefois, son nouveau statut ne lui permettait plus d'entretenir des relations aussi ouvertes qu'auparavant. Reine d'Arnor. Elle sentit le poids guère encore familier de ce diadème sur son front, orné d'une pierre d'émeraude dont la seule valeur devait représenter plus que l'ensemble du mobilier de la pièce où elle se trouvait.

Elle était décidément magnifique.

Reine d'Arnor. Elle ne cessait de se le répéter, comme pour se convaincre de ce qu'il venait de se produire dans sa vie. Depuis que le mariage avait été célébré, elle se sentait devenue femme, bien davantage qu'auparavant. Peut-être parce qu'elle sentait peser sur ses frêles épaules le poids des responsabilités, alors même qu'elle n'avait pas encore rencontré le peuple d'Annùminas… Son peuple. Peut-être parce qu'elle s'était enfin offerte à un homme, lors de sa nuit de noces. Le souvenir qu'elle en avait était flou, et elle n'aurait su dire ce qu'elle avait ressenti à ce moment-là. Ni réel plaisir ni réelle souffrance. Surtout de la peur, à vrai dire. De la peur et de la gêne. Elle n'avait pas craint le souverain en lui-même, celui qu'elle devrait appeler « époux » à présent, mais bien cette situation curieuse, à laquelle elle n'avait jamais été préparée. Elle aurait voulu qu'on lui expliquât, qu'on la rassurât, mais personne n'aurait osé aborder la question avec une personne de sang royal, et elle avait dû faire ses expériences par elle-même. Aldarion s'était montré étonnamment doux avec elle, alors qu'elle l'aurait imaginé rustre et sauvage, comme on dépeignait habituellement les hommes du Nord. Elle l'avait senti presque gêné, lui-aussi, et ils avaient davantage accompli un devoir qu'un véritable acte d'amour. Peut-être que cela viendrait, le jour où elle parviendrait à apaiser son cœur meurtri. Elle espérait pouvoir y parvenir, et sinon remplacer son épouse, au moins parvenir à se faire une place auprès de lui.

Dès le lendemain matin, elle s'était observée dans un miroir, alors que les servantes étaient absentes. Son ventre était toujours plat, et même si elle était parfaitement consciente que les premiers signes de grossesse n'apparaîtraient pas avant plusieurs mois, elle n'avait pas pu s'empêcher de vérifier. Un petit être grandissait-il déjà au creux de son ventre ? La perspective de devenir mère l'enchantait autant qu'elle la terrifiait, mais son effroi serait encore plus grand si elle devait apprendre que la nature ne lui avait pas permis d'enfanter. Que dirait le Roi d'Arnor, alors ? Que dirait son époux ? Il la répudierait sans autre forme de procès, incapable de faire passer les sentiments d'une femme avant ses devoirs envers l’État. Et son devoir principal était de donner un bel héritier mâle à son peuple. Elle rentrerait alors à Dale, sans doute, déshonorée et inutile. Son père, qui l'adorait, lui ferait une place de choix à ses côtés, mais jamais elle ne trouverait un mari qui voudrait d'elle, et jamais elle ne goûterait à l'amour sur ses vieux jours. Elle finirait vieille fille, rabougrie et acariâtre, cette vieille tante que l'on ne viendrait voir que par pure courtoisie. Un frisson lui avait parcouru l'échine à cette simple pensée, et elle s'était dépêchée de dissimuler son nombril, paniquée désormais à l'idée de connaître le verdict des Valar.

Les jours avaient passés, et elle n'avait pas véritablement revu Aldarion depuis. Certes, ils mettaient un point d'honneur à s'afficher ensemble auprès des nobles qui tenaient à leur rendre hommage, mais ils n'avaient jamais vraiment le temps de discuter. Ils étaient toujours assis l'un à côté de l'autre, sur des trônes séparés, légèrement surélevés, alors qu'on venait leur rendre visite. Le protocole d'Arnor était beaucoup plus strict que celui de Dale, d'après ce qu'elle avait pu constater, et elle s'était rapidement ennuyée de ces courbettes, de ces formules de politesse, de cette énumération de titres qu'elle ne comprenait pas toujours. Les présents, en revanche, étaient tous d'une grande beauté, et si elle comprenait l'intention qui se cachait derrière, elle savait apprécier les efforts de ces hommes et de ces femmes qui désiraient lui plaire. Elle s'efforçait de ne pas dissimuler ses sentiments, et de se montrer chaleureuse avec chacun. Ce n'était guère difficile au début, quand on connaissait son amour pour les arts, mais cela pouvait se révéler moins aisé après de longues heures passés à devoir endurer le même cérémonial. Puis ils s'éclipsaient tous deux, et échangeaient quelques mots dans les couloirs, à l'abri des oreilles indiscrètes – seuls les gardes les accompagnaient en permanence. Elle essayait de se montrer digne, digne d'un homme d'une telle prestance, et elle jouait le rôle qu'elle pensait qu'il espérait la voir jouer. Elle ne savait pas si c'était ce qu'il préférait, mais elle préférait se montrer trop polie que pas assez.

Ils dînaient en général ensemble, au milieu d'officiers de Dale et d'Arnor qui discutaient chaleureusement d'accords commerciaux et de défense. Elle se contentait en général de tendre l'oreille poliment, mais surtout de rester silencieuse et de faire bonne figure. Quand une remarque lui était adressée, elle se fendait d'un sourire enchanteur, et d'une réponse parfaitement calibrée, avant de revenir à ses couverts et aux mets délicats qu'on lui servait. Autour d'elle, on discutait surtout de troubles politiques, de dangers, de guerres à venir. Les hommes de Dale parlaient des mouvements des sinistres orientaux, tandis que les hommes d'Arnor évoquaient les menaces des Gobelins. Un soir, la nouvelle Reine d'Arnor fit la connaissance de Poppea. Elle était étrangement l'héritière du royaume, si Aldarion venait à succomber sans héritiers, ce qui ne paraissait pas être une source de ravissement chez elle. Elle paraissait mal à l'aise, maladroite dans ses robes somptueuses, et son physique paraissait beaucoup plus athlétique que celui des femmes de Dale. Etait-ce une constante en Arnor, ou bien Poppea était-elle exceptionnellement sportive ? Difficile à dire. Il y avait dans son regard une forme de tristesse, pour ne pas dire de dégoût vis-à-vis de l'opulence dans laquelle elle vivait. Il était clair qu'elle aurait tout donné pour ne pas être à cette place, bien que les raisons échappassent encore à la Reine. Les deux femmes en étaient venues à parler un peu, et la souveraine d'Arnor avait découvert non sans une certaine surprise que Poppea ne serait pas une ennemie, une rivale ou une concurrente, mais bien une alliée. Elle avait un esprit très… militaire… Elle paraissait placer la loyauté au-dessus de tout, et elle promit d'être toujours là pour sa suzeraine, si d'aventure elle avait besoin d'elle. Une telle promesse n'était pas ordinairement faite par des femmes, qui ne tenaient pas l'épée, naturellement, mais il y avait une telle ferveur dans les yeux de la première héritière qu'il n'était pas possible de douter de son engagement. Après avoir conversé quelque peu, Poppea prit congé assez tôt, suivie par son énigmatique garde du corps, un individu trapu et musclé qui ne ressemblait en rien aux Arnoriens. On lui apprit qu'il venait des terres glacées du Nord. Décidément, le monde était plus grand qu'elle l'avait imaginé.

Elle eut également le plaisir de rencontrer l'Intendant Enon, qui était le principal bras droit d'Aldarion. Pour permettre à son souverain de se concentrer exclusivement sur les aspects diplomatiques, la réception des ambassadeurs et les dîners formels, il abattait un travail monstrueux, et venait régulièrement s'asseoir auprès du Roi pour lui soumettre des compte-rendus. De toute évidence, cet homme qui commençait à ressentir le poids des années, était un rouage essentiel de la mécanique du royaume. Il paraissait tout savoir, et si la jeune Reine ne comprenait pas toujours à quoi il faisait référence quand il évoquait des noms de lieux, des noms de nobles, elle devinait qu'il était là pour garantir la paix et la stabilité en Arnor. Elle n'avait pas véritablement osé lui parler, au départ, mais il s'était présenté à elle avec beaucoup de courtoisie et de galanterie, étant le premier à lui demander comment elle allait. Elle avait été surprise par tant de franchise, mais avait pris grand plaisir à converser honnêtement avec quelqu'un d'autre que ses proches conseillers. Elle avait découvert un homme discret et réservé, très intelligent, qui lui avait donné quelques bons conseils.

- Vous avez rencontré Dame Poppea ? Fort bien, fort bien. C'est une âme noble, et vous pourrez toujours compter sur elle. Elle a à cœur de se faire pardonner des fautes qu'elle n'a pas commises… C'est un mal courant en Arnor…

Sur ces énigmatiques paroles, l'Intendant l'avait laissée à ses pensées, retournant lui-même aux occupations qui étaient les siennes. Elle se demandait bien à qui il faisait référence. A mesure que le temps passait, la Reine découvrait de nouvelles facettes de son royaume. Elle découvrait la tristesse profonde de ses gens, qui paraissaient avoir été atteints durement par les épreuves. La mort des trois héritiers, dont personne encore n'avait voulu lui communiquer les détails, semblait être le point culminant d'une série de troubles et de combats qui avaient creusé de profondes entailles dans la joie de vivre du peuple d'Arnor. L'hiver rigoureux, les bandits, l'Ordre de la Couronne de Fer, les Gobelins, les trahisons et les coups d’État… Tant de maux s'étaient abattus en si peu de temps qu'on ne pouvait pas demander à ce peuple pourtant courageux de les laisser derrière si facilement. En tant que Reine, son rôle serait de redonner du bonheur aux habitants, et elle espérait sincèrement pouvoir réussir à chasser les nuages qui planaient encore au-dessus de tous les visages qu'elle rencontrait.

- Dinaelin ?

La souveraine sursauta, et porta la main à sa gorge. Elle s'était absorbée dans ses pensées si longtemps et si profondément qu'elle s'était mise à somnoler, et qu'elle n'avait pas entendu qu'on tapait à sa porte. En reconnaissant la voix de ses conseillers, elle se rendit compte qu'elle n'avait rien à craindre, et leur adressa un sourire désolé :

- J'étais ailleurs, veuillez m'excuser. Elle cligna des yeux, et chassa en un instant tout signe de fatigue sur son visage. Je suis contente de vous voir ! Alors, quelles nouvelles voulez-vous m'annoncer ? Suis-je invitée à nouveau par quelque noble que je dois absolument rencontrer ?

Il y avait une pointe de sarcasme dans ses paroles, mais nulle méchanceté. Elle était simplement lasse de recevoir encore et toujours les mêmes honneurs, et aurait simplement souhaité se reposer. Les deux conseillers, toutefois, ne goûtèrent pas à la plaisanterie et se firent graves. Ils s'approchèrent de la souveraine, prenant place sur les fauteuils qu'ils occupaient régulièrement :

- Nous avons eu le pressentiment que quelque chose n'allait pas… Nous sommes venus voir si tout allait bien.

Elle haussa un sourcil, un sourire en coin accroché aux lèvres. Ils la faisaient souvent rire, et elle se demandait présentement s'ils étaient sérieux ou non. Toutefois, ils ne paraissaient pas se moquer d'elle, cette fois :

- Ma foi… Je me porte bien. Je troquerais bien le dîner de ce soir contre une promenade dans la cité, afin de goûter à l'atmosphère festive, mais à part ça, je me trouve bien. Minas Tirith est une ville fantastique, et j'aimerais l'explorer tant que je m'y trouve. Mais aussi Osgiliath, que l'on aperçoit au loin. Il y a tant de choses à découvrir de par le monde. Je crois avoir reçu une délégation de Dol Amroth également. Son ambassadeur était un elfe si charmant qu'il m'a donné envie de voir la mer. Croyez-vous qu'il serait possible de nous embarquer sur un navire et de descendre au Sud ?

Les deux hommes se regardèrent, et le plus vieux caressa machinalement sa longue barbe blanche. Ils n'avaient de toute évidence pas songé à la question, mais leurs regards étaient si éloquents que la Reine les coupa d'un geste :

- Ne répondez rien, je sais déjà ce que vous allez dire. Elle prit une voix grave, pour les imiter. « Vous aurez tout le temps de visiter le monde quand vous aurez rempli vos obligations auprès du peuple d'Arnor ».

Elle éclata de rire, et cette fois ils se laissèrent aller à un sourire. Il était difficile de ne pas se laisser entraîner par son énergie communicative, qu'elle maîtrisait habilement lorsqu'elle était en public, mais qu'elle laissait parfois éclater en privé, auprès des très rares qui avaient sa confiance et son estime. Toutefois, son rire fut interrompu par du bruit au dehors. Des bruits de pas précipités, qui incitèrent les deux hommes à se dresser, tel un rempart céruléen, contre l'éventuel danger qui pouvait se présenter. Naturellement, personne ne pouvait venir importuner une Reine – surtout pas la Reine d'Arnor – au sein du Palais royal, mais qui pouvait savoir où pouvaient conduire les pas d'un assassin déterminé ? Un homme seul, qui aurait trouvé le moyen de s'introduire au sein de ces murs, n'aurait-il pas pu se frayer un chemin discrètement jusqu'aux appartements royaux, afin de venir assassiner la nouvelle femme du Roi ? Les vestiges de la Couronne de Fer, tels une carcasse encore agitée de soubresauts, ne pouvaient-ils pas encore blesser l'Arnor qui avait déjà tant souffert ?

La porte s'ouvrit, et des gardes entrèrent précipitamment, l'arme au poing, visiblement paniqués. La situation devait être grave, car ils n'avaient même pas pris la peine de frapper avant de pénétrer dans l'immense pièce. Dinaelin s'avança d'un pas, mais ses conseillers lui intimèrent de demeurer en retrait. Nul ne pouvait savoir ce qui avait motivé un tel branle-bas de combat chez les Gardes de la Fontaine.

- Votre Majesté, est-ce que tout va bien ? Ce sont vos conseillers ?

- Oui, ne leur faites aucun mal. Pouvez-vous me dire ce qu'il se passe, garde ? Sommes-nous en danger ?

Le militaire ne répondit pas directement à la question de la Reine d'Arnor, et se contenta de lancer :

- Avez-vous vu un individu suspect ? Un homme qui se serait promené seul, sans escorte ?

- Non, rien de tout cela. Que se passe-t-il, garde ?

L'intéressé fit signe à ses hommes d'évacuer la pièce, avant de s'incliner respectueusement devant la souveraine. D'une voix plus calme maintenant qu'il savait qu'elle n'était pas en danger, il convint de lui expliquer l'origine de son agitation :

- Il semblerait qu'un homme se promène seul dans le Palais, et nous cherchons à le trouver. Notre priorité est d'assurer votre sécurité, et celle de tous les hauts dignitaires qui se trouvent en ces murs. Veuillez m'excuser pour la rudesse de mon entrée, mais nous avons craint qu'il ne nous ait devancé. J'espère que vous saurez pardonner cet inutile désagrément.

Dinaelin eut un geste apaisant :

- Je vous en prie, je suis seulement heureuse que vous ayez fait preuve d'autant de célérité pour venir à mon secours.

- Me voilà rassuré, Votre Altesse. Je vais laisser des hommes en faction devant votre porte, avec ordre de ne laisser entrer personne avant que cette affaire soit résolue. Je vous demanderais de rester ici jusqu'à ce que la situation soit parfaitement maîtrisée.

La Reine accepta immédiatement. Elle n'avait pas particulièrement envie de contrevenir aux directives concernant sa sécurité, et elle faisait de toute façon trop confiance aux hommes d'armes qui l'entouraient pour leur désobéir. Elle leur était si reconnaissante de tous mettre leur vie en jeu pour elle, alors qu'ils ne la connaissaient pas vraiment. Que savaient-ils d'elle sinon qu'elle portait sur sa tête la couronne d'Arnor ? Rien. Et pourtant, aucun n'aurait hésité à mourir pour elle. C'était un noble sacrifice qu'elle ne pouvait pas ignorer. Les hommes refermèrent la porte, en lui enjoignant de faire preuve de la plus grande prudence jusqu'à ce qu'ils vinssent l'avertir que tout allait bien. Elle hocha la tête, et les laissa disparaître dans le couloir, avant de retourner vers ses conseillers :

- Mes amis je… Est-ce cela que vous aviez pressenti ? Avez-vous vu venir ce péril ?

Ils se regardèrent un instant, comme s'ils se concertaient en silence, avant que le plus jeune prît la parole :

- Nous n'avions pas eu vent des détails, mais nous avons senti que nous devions être là, auprès de vous… Vos conseillers n'osent pas vous dire qu'une tentative d'assassinat à votre encontre a déjà été déjouée. Minas Tirith n'est pas aussi sûre qu'il y paraît.

Elle les dévisagea tour à tour, presque choquée par ce qu'ils venaient de lui apprendre. Certes, elle savait que la sécurité des personnalités publiques était importante, mais pourquoi elle ? Elle venait à peine d'être nommée Reine, elle n'avait encore eu le temps de rien faire, et personne ne pouvait l'accuser d'avoir manqué à ses devoirs. Leurs ennemis étaient-ils donc si déterminés qu'ils oseraient s'attaquer à elle davantage pour son titre que pour sa personne ? Elle n'osait même pas imaginer à quel point ils devaient être fous pour oser faire une chose pareille.

- Vous pensez que nous devrions avancer le départ ? Il me restait encore une journée pour profiter de cette superbe cité, avant de nous enfoncer dans le Nord.

- Non, non. Nul besoin de nous hâter. Seulement, vous devrez rester prudente. Nous partirons dans un peu moins de vingt-quatre heures, aux premières lueurs de l'aube, avec toute la délégation d'Arnor au sein de laquelle rien ne pourra vous arriver. Peut-être devriez-vous profiter de votre dernière journée pour voir votre père en toute intimité…

La souveraine d'Arnor baissa la tête. Il était vrai qu'elle n'avait pas vu son père, le Roi Gudmund, depuis quelques jours. Elle avait été occupée par bien des affaires, et lui-même s'était retrouvé pris dans de difficiles négociations. On disait qu'il avait rencontré la suzeraine du Rhûn, mais que les discussions n'avaient pas abouti à quoi que ce fût de concluant. En songeant à lui, elle se dit qu'elle ne le verrait plus pendant de longs mois, peut-être même des années. Elle avait bien pensé à cela, en acceptant de se marier à Aldarion, mais désormais qu'elle était face à cette triste réalité, elle devait bien admettre en avoir peur. Son père avait toujours été protecteur, et quitter cette aile rassurante était sinon pénible, au moins perturbant. Elle plongeait dans un monde totalement inconnu, où elle devrait se faire une place, et si elle ne doutait pas de l'accueil chaleureux du peuple d'Arnor, elle se demandait si elle parviendrait à se faire à la vie là-bas. Un royaume qui n'était pas aussi cultivé et aussi développé que le sien… On disait même qu'il n'y avait pas de musiciens ou d'artistes à Annùminas… Elle releva le menton fièrement, refusant de laisser la tristesse marquer sa dernière journée à Minas Tirith, et lança :

- Certes, vous avez raison. Je vais demander audience à mon père, et peut-être passer quelques heures avec lui, pour lui dire au revoir, et profiter de ses derniers conseils. Et puis je suppose que nous devrons laisser derrière nous le Gondor et ses merveilles. Je gage que votre recommandation n'a pour seul but que de me distraire des charmes de la Cité Blanche, que j'aurais pu vouloir visiter avant de partir. Ai-je visé juste ? Demanda-t-elle avec un sourire amusé.

Le mage sourit en retour :

- Dans le mille, Votre Altesse. Dans le mille.

#Dinaelin #Alatar #Pallando


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HRP : Millième message sur le forum, qui l'eût cru ? ^^. C'est un cap symbolique mais important pour moi, et je suis vraiment content de pouvoir partager ça avec vous. Je vais arrêter de compter mes posts en centaines maintenant, et je vous donne rendez-vous pour les 2000 langue.
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Aldarion

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 8 Juin 2014 - 16:46
Aldarion s'était levé à l'aube ce matin là. Il était descendu manger avec les rares personnes de sa suite qui avaient été autorisée à entrer dans la ville. Ballas avait choisi ses cinq meilleurs hommes parmi la fraction "blanche" de la Garde de la Rose. A côté de ça, Sirion avait également choisi des agents triés sur le volet dans la rose "noire".

Dès le matin, il avait trouvé les deux hommes en grande discussion avec Cartogan. Le général était devenu le "grand chef" de l'armée gondorienne.

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Il avait eu énormément de difficultés à convaincre les arnoriens de laisser leur roi à sa garde. Il avait pour l'occasion fait renforcer tous les postes de garde et prévu une escorte particulièrement nombreuse. De plus, tout avait été fait pour limiter les déplacements d'Aldarion dans la ville.

Amusé par la discussion animée pour régler les derniers détails de la sécurité, Aldarion n'avait pas entendu la porte de la salle commune s'ouvrir et il fut surpris de sentir une main s'appuyer sur son épaule.

"Prêt pour le grand jour ? J'ai vu la mariée, c'est un bon choix à tous les points de vue..."

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Sameon Havarian était dans un état bien plus reluisant que quand le roi l'avait déchargé de toute fonction à Dol Guldur. Il avait repris du poil de la bête, un peu de masse, il était coiffé et rasé proprement et portait des habits digne de son nouveau statut.

"Je tenais à te remercier d'avoir mis le manoir de Sora à notre disposition."

Saemon balaya les remerciements d'un geste de la main. Il était devenu Grand Maître de la Compagnie du Sud depuis quelques mois. Cela avait été l'objet de marchandages secrets et de pressions sur les gens bien placés. Il avait réussi à replacer la famille de Sora sur le devant de la scène et à éliminer tout ses rivaux. C'était une tâche tout à fait adaptée à ses compétences.

" Tu as vu Tiber Goloth hier ? Il a perdu se sa superbe... J'ai voulu le retirer du Jury pour mettre notre nouveau Vice-Gouverneur à la place mais je lui ai laissé une opportunité de tirer sa révérence dans la lumière."

Tiber Goloth avait été le principal adversaire de Saemon et, la défaite consommée, il avait tout perdu. La famille Oliri avait été la grande bénéficiaire de cette chute. Aldarion sourit aux dires de Saemon. Il était heureux de voir que tout allait pour le mieux.

"Des uniformes gondoriens ?!"

Le sergent Aicrag, un vieux briscard de la Garde de la Rose, choisi pour accompagner Aldarion tout au long de la cérémonie, semblait hors de lui.

" La règle est la même pour tout le monde. Deux gardes armés par délégation. Nous avons accepté la demande du Seigneur Ibn-Lahad d'augmenter le nombre pour vous, mais en conséquence vous devrez vous déguiser en soldats gondoriens... Sinon je vais avoir les pires difficultés à contenir les revendications des autres seigneurs."

Cartogan était ferme mais pédagogue, une qualité qui expliquait sans doute son arrivée au sommet de la hiérarchie militaire. Ballas ne dit rien, mais son visage impassible indiquait clairement qu'il comprenait le choix de Cartogan.

Aldarion se tourna à nouveau vers Saemon qui ne pouvait réprimer un léger sourire narquois.

"Nous nous verrons sans doute au banquet..."

Saemon plissa les yeux dans une grimace qui semblait indiquer le contraire.

"Je ne suis pas un grand partisan des mondanités. Je serai présent mais je ne m'éterniserai pas. Ma présence serait toujours désagréable pour certains..."

Saemon avait joué un jeu trouble durant la guerre contre l'Ordre. Tellement trouble que certains n'étaient pas parvenus à réellement comprendre ses objectifs.

***


Aldarion avait remonté la petite portion de rue qui menait du manoir à la citadelle de Minas Tirith. Les gens étaient massés dans les rues, maintenus à distance par un cordon ininterrompus de soldats du Gondor. Toutes les délégations étaient déjà passées, certaines jetant des cadeaux à la population. Seule la Princesse Dinael de Dale devait encore arriver et rejoindre son futur époux.

Aldarion était accompagné de Ballas et d'Adaes Thiemond qui s'était largement illustré lors de la reprise d'Annuminàs. Il avait été élevé au rang de Baron et s'était vu confié un fief à l'est d'Amon Sul qu'il avait exceptionnellement quitté pour la cérémonie. Derrière eux venait la petite troupe de garde de la rose "déguisés" en cavalier du Gondor.

Une large estrade avait été dressée devant le palais de Mephisto. Des bancs avaient été disposés devant celle-ci et étaient désormais occupés par les délégations étrangères et par les notables du Royaume Réunifié.

Derrière Aldarion et sa garde venaient les notables d'Arnor : Aleth Enon, l'Intendant, Vilyan, qui était le seul tribun encore en activité et Poppea, la désormais unique héritière du Trône. Ceux-ci s'installèrent au premier rang où des places leurs étaient réservées. Derrières les places d'honneur, le peuple en liesse s'était massé derrière les barrières dressées pour l'occasion.

Aldarion gravit le petit escalier qui menait à l'estrade. Là, il fut salué par le nouvel Intendant, le Comte Alcide d'Illicis. Il avait repris la fonction jadis dévolue à Radamanthe. Il avait été un des grands artisans du mariage et avait négocié âprement avec le Roi Gudmund et les cours du Royaume Réunifié. La rumeur voulait d'ailleurs que ce succès soit pour beaucoup dans la décision de Mephisto de le nommer à ce poste. Il constituait depuis un duo efficace avec Cartogan.

D'un geste ample, Aldarion, qui avait revêtu pour l'occasion une armure d'apparat, salua la foule qui l'applaudit. Rapidement le silence se fit. Un petit groupe arrivait de l'autre côté de l'esplanade avec, à sa tête, le Roi Gudmund et sa ravissante fille.

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Rares étaient les Gondoriens, et même les dignitaires, à avoir vu la promise d'Aldarion. Elle se révélait être d'une immense beauté, son visage était doux et pure et ses grand yeux sombres invitaient à se noyer dedans. Son arrivée fut donc accompagnée d'un silence respectueux, presque religieux. A côté de sa fille, Gudmund ne pouvait pas cacher sa fierté.

Aldarion quant à lui avait déjà vu des portraits de la jeune femme mais il l'observait pour la première fois en chair et en os. La fine robe blanche qu'elle avait revêtu pour l'occasion ne faisait qu'accentuer sa beauté. Le roi se sentit d'un coup frustre et vieux devant tant de fraicheur. Son visage était marqué par la guerre et les soucis. Néanmoins, ses origines lui conférait un aspect noble et autoritaire que l'Elendilmir qu'il portait au cou rehaussait davantage encore. Ils formeraient un beau couple. Un couple que le peuple pourrait aimer.

Derrière Dinael et son père, venait une petite escorte de gondoriens ainsi que les deux hommes choisi par Dale pour leur sécurité. Ballas s'était renseigné sur chacun d'eux afin de s'assurer qu'ils ne présentaient aucun danger. Le premier était Sir Hector, un fier chevalier mercenaire qui avait participé à la destruction de l'Ordre. Originaire de Dale il avait été choisi pour le récompenser de ses faits d'arme. Il était de plus prêt à suivre la reine jusqu'à Annuminas. Le second était Felian, un chevalier de l'ordre du Cor Brisé. Il avait été parmi les vainqueurs du tournoi de Dale et recevait là également une récompense honorifique.

La jeune femme rejoint Aldarion sur l'estrade, son père lui tenant la main. Elle lança un sourire malicieux à son futur époux. Elle le trouvait plutôt bel homme et elle avait toujours rêvé de devenir une vrai reine dans un vrai royaume. Tout cela l'excitait beaucoup.

A ce moment, le Haut Roy Mephisto fit son apparition, gravissant un escalier derrière l'estrade. Il salua le peuple qui l'acclama plus fort que jamais. Pourtant, malgré un sourire qu'il voulait lumineux, Mephisto semblait avoir vieillit en quelques mois.

"Peuples libres !"

Sa voix était toujours puissante et portait sur toute la place qui s'était tue.

"Avant de célébrer, dans la joie que mérite pareil événement, le mariage de mon neveu. J'aimerais que nous puissions nous recueillir quelques instants. Ayons une pensée pour tout ceux qui ont périt dans les récents évènements tragiques qui ont secoués nos royaumes. Pensons plus particulièrement au Prince Aleth, mon fils, ainsi qu'aux Princes Aelas et Neolias et la Princesse Ordenia d'Arnor."

Un silence de mort s'abattît alors. Les cloches se mirent à sonner lentement dans le lointain. Tous avaient connu un proche qui avait laissé la vie dans cette tragique guerre. Dinael chercha le regard d'Aldarion, elle voulait lui apporter du réconfort. Cependant, le Roi d'Arnor semblait muré dans son chagrin. Son regard était fermé et semblait totalement inaccessible. Il avait perdu son amour de jeunesse et ses trois enfants. C'était un homme brisé à qui elle allait devoir ré-apprendre à aimer.

Mephisto releva la tête en premier.

"Les peuples libre ont résisté et sortent plus fort de cette épreuve! De tout temps les alliances nous ont permis de faire face à nos nombreux ennemis. C'est pourquoi, nous sommes heureux aujourd'hui de célébrer l'union entre Aldarion d'Arnor et Dinael de Dale, entre les Royaume Réunifié et le Royaume de Dale !"


A ces mots, Gudmund tendit la main de sa fille à Mephisto qui, saisissant celle de son neveu, les unit.

"Soyez donc unis désormais et à jamais ! Que votre mariage soit porteur d'amour et de prospérité pour nos peuples !"

La foule acclama et Aldarion frissonna au contact chaud de la main de Dinael. Sa main à lui était rendue rugueuse par les chevauchées et les combats à l'épée. Leurs regards se croisèrent et pour la première fois il lui sourit. Oui, il allait faire son possible pour être heureux avec elle.

On amena devant Mephisto un pupitre sur lequelle était fixé un parchemin. Le Haut-Roy signa, suivi d'Aldarion et du Roi Gudmund. Le mariage était officiel et la fête pouvait commencer. On amena sur la place de nombreuses tables remplies de victuailles et de boissons pour le peuple et pour les dignitaires.

Malheureusement, pour Aldarion et son épouse, le temps de la fête n'était pas encore venu. Avant cela, il allait devoir subir, dans une petite tente dressée à côté de l'estrade, le long ballet des cadeaux, remerciements et autres joyeusetés diplomatiques.

#Aldarion #Gudmund #Dinaelin
Sujet: Un Tournoi chez les Bardides
Aldarion

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Rechercher dans: Dale   Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Tournoi chez les Bardides    Tag dinaelin sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Mai 2013 - 19:34
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Dinael fit mine de faire la moue. Malgré tout, ses yeux étaient rieurs, Alcide avait bien répondu. C'était un homme d'une grande intelligence et d'une grande diplomatie. Elle connaissait deux amis qui apprécieraient sans aucun doute de s'entretenir avec lui.

" Il semble donc que la situation soit plus nuancée que ce qu'il n'y paraît Maître d'Illicis... Cependant..."

Elle décocha son sourire le plus espiègle au diplomate en mission.

" On me dit également que vous êtes un beau parleur. Le genre d'homme qui réussirait à vendre des peintures à un aveugle."

Le Roi Gudmund lui jeta un regard désapprobateur, il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur le tournoi.

" Il me faudra donc vérifier par moi même, j'ose espérer que le Roi Aldarion me recevra avec les honneurs si je visite sa cour."

Elle détourna le regard en direction du tournoi qui battait son plein. De toute évidence le spectacle l'ennuyait et elle ne mit pas longtemps à s'en lasser définitivement. Avec grâce elle se redressa, écarta ses fourrures et releva sa robe qui traînait au sol. C'était vraiment une jolie fille et la voir sans le poids de ses fourrures montrait que son visage n'était pas son seul attrait.

Elle salua son père et fit un petit signe de tête à Alcide d'Illicis.

" Etant donné qu'aucun de ces chevaliers ne mérite mes faveurs... et qu'une dame sans chevalier n'a que peu d'intérêt dans pareilles circonstances, je me retire dans mes appartements où il fera sans doute plus chaud et ou la compagnie sera moins... brutale."

Peu désireux de provoquer une scène devant son peuple, le Roi la laissa partir, suivie de sa suivante, une vieille à la peau usée et à la démarche empruntée.

#Dinaelin #Gudmund
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