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Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
Aldarion

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 10 Fév 2024 - 16:11

Eremis se tenait droit sur son destrier. Il observait la vallée en contrebas dans une position d’attente. Ses hommes étaient alignés derrière lui en deux colonnes qui encadraient un petit chariot fermé.

Un groupe d’une quinzaines de cavaliers surgit soudain d’un recoin pour remonter la route étroite. Ils portaient de courtes capes bleues qui ressortaient particulièrement sur leurs vêtements sobres. Leurs chevaux étaient plus petits que ceux utilisés habituellement et ils les menaient avec une grande agilité.

Eremis ne pouvait pas nier que ces nouveaux auxiliaires étaient dotés de qualités indéniables. Ils chevauchaient bien, n’avaient aucune difficulté à avaler les kilomètres et avaient un véritable talent comme éclaireurs. Enfin, ils vouaient à la Reine un dévouement qui confinait au culte.

Malgré cela, il avait, dans un premier temps, vu leur arrivée avec une certaine circonspection. Depuis qu’il dirigeait la section de la Garde de la Rose en charge de la protection de Dinaelin, il avait à composer entre les hommes issus de la Rose Blanche, quelques renforts de la Rose Noire, des soldats issus de la Garde du Lac et enfin un petit nombre de chevaliers de Dale.

Ancien bras droit de Vilyan, il avait dû user de toutes ses compétences pour organiser et maintenir la cohésion de cette cohorte de fortune. Alors quand il avait vu débarquer une quinzaine de nomades issus des tribus perdus, venu honorer une mission ancestrale… quand le “vrai peuple d’Elessar”, “ceux qui ont depuis longtemps quitté les terres de l’Ombre” comme ils se plaisaient à se présenter avec un sens consommé de la dramaturgie, avaient manifesté leur envie de défendre “la mère du peuple”, il n’avait pu retenir un long et profond soupir.

Leur chef avait rencontré Ballas, Sirion et même le Roi Aldarion avant d’être présenté à la jeune Reine. Celle-ci avait montré un grand enthousiasme à l’idée de s’adjoindre ces nouveaux protecteurs.

L’idée des manteaux bleus, élément fédérateur et distinctif, avait germé… sans doute issu du cerveau malade de ce faux-jeton de Pallando. Eremis y avait gagné le titre de Capitaine, un honneur que beaucoup auraient rêvé d’obtenir.

Ishak chevauchait à la tête de ses hommes, c’était presque toujours lui qui se chargeait des communications avec Eremis.


“La voie est libre.”

Eremis acquiesça sans un mot.Il n’avait jamais été un grand bavard et Ishak n’appréciait pas beaucoup plus les longues conversations. Il leva le poing et l’abaissa en direction de la vallée. La troupe se mit en branle doucement.

Il ne fallut pas longtemps pour que les hommes d’Arnor arrivent près des troupes de la coalition. Les hommes s’écartaient sur leur chemin, se rassemblant néanmoins à leur suite. Beaucoup avaient attendus la venue de l’Arnor pour leur prêter main forte durant la bataille qui avait fait rage… l’arrivée des cavaliers au manteau bleu et à l’étoile blanche paraissait bien tardive.

Eremis fit signe à sa troupe de faire halte tandis qu’ils arrivaient à proximité d’une tente qui paraissait être le centre de commandement. Des nains et dalites y entrèrent en hâte pour prévenir Thorik et Gudmund de l’arrivée de visiteurs étrangers. Ces derniers ne tardèrent pas à sortir de la tente pour venir à la rencontre des émissaires de l’Arnor.


“Voici donc qu’arrive l’Arnor… alors que la bataille est finie.”

Le ton de Gudmund était acerbe, plein de rancœur après la peine et les pertes de la bataille. Aldarion n’avait selon lui pas joué son rôle d’allié et l’avait laissé seul devant l’ennemi.

La porte de la petite carriole s’ouvrit pour laisser place à quelqu’un que le Roi de Dale connaissait bien.


Malgré la rigueur du voyage, Dinaelin avait bonne mine et sa beauté rayonnait dans le camp. Elle tenait entre ses bras une boîte en bois.

Descendant doucement, elle s’inclina devant Thorik et son père.

“Moi, Dinaelin, Reine d’Arnor, vous présente à vous Roi Thorik qui règne sur Gundabad et à vous, Roi Gudmund, les hommages de mon époux, Tar-Aldarion Aglareb, Roi d’Arnor. Mon époux et moi-même sommes unis pour célébrer votre grande victoire et pleurer vos morts avec vous. Nous regrettons de ne pas avoir pu nous battre à vos côtés durant cette bataille … ”
Thorik allait répondre mais Dinaelin l'arrêta d’un geste.

“ En effet, nos armées étaient en réalité occupées au nord du Rhudaur à affronter les renforts envoyés par le Roi du Mont Gram à votre rencontre.”

Elle tendit la boîte de bois à Thorik qui l’ouvrit sans attendre. Dedans se trouvait une tête, celle d’un grand gobelin à l’air féroce.

“Celui-ci était leur chef et se faisait appeler l'Épouvanteur. Plusieurs milliers de têtes semblables à celle-ci pourrissent désormais sur le champ de bataille  de même que quelques dizaines de trolls.”

Un sourire amusé se dessina sur le visage de Gudmund. Nul doute que l’intervention de l’Arnor avait été déterminante dans cette guerre. Aldarion avait agi dans son coin, ce qui était regrettable… mais il avait agi et c’était là le plus important. Le roi de Dale s'approcha de sa fille qu’il releva d’un geste avant de la serrer dans ses bras. Il était heureux de la revoir après de si longs mois. Elle n’avait presque pas changé.. ou presque.
Sujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 21 Jan 2024 - 22:41





La rage avait gagné le cœur de pierre de Baltog. Qui étaient ces insolents qui osaient le défier sur son propre terrain? Qui était cette vermine qui clamait une quelconque légitimité à Gundabad? La chute avait été violente mais l’immense gobelin avait été assez prompt pour rouler sur le côté et éviter de se retrouver écrasé sous le poids de son loup, qui chuta lourdement, la gueule transpercée de part en part par une lance naine. Le Roi cracha au sol de frustration et se défoula sur un soldat de Thorik qui avait eu le malheur de s’approcher de trop près.

Plus loin, il reconnut Zock-Dah, son général, le héros de son peuple, céder face à la furie de deux vieux Gâzât.

Il poussa un nouveau grognement. La déroute semblait être totale malgré tous leurs efforts et cette dernière charge désespérée. Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, le monarque fut assailli par le doute. Avait-il sous-estimé ce jeune Roi Nain et son délire de reconquête? Avait-il trop traîné à lancer son appel de ralliement? Peut-être que s’il avait été plus prudent, les renforts de Gobelinville et du Mont Gram seraient arrivés à temps. Des millénaires durant Gundabad avait été tenue par son peuple; la perspective que cela change sous son règne était une idée insoutenable. Une telle défaite ne pouvait être expliquée que par une série d’erreurs qui pouvaient lui être fatales.

Son regard mauvais se porta sur Thorik. Ce petit être difforme et barbu vêtu de son armure trop lourde et de ce masque ridicule. Jamais ne laisserait-il ce myrmidon s’asseoir sur son trône glorieux. Jamais.

Avec un cri de rage qui fit trembler les murs de la montagne, Baltog fonça vers le Roi des Nains. Il écrabouilla un premier garde d’Erebor avant d’enfoncer si profondément sa lame dans le thorax du suivant, qu’il ne put retirer son arme de la dépouille. Peu importe. Il le finirait à mains nues.

Le Roi des Nains, voyant son rival désarmé, tenta une attaque. La hache vint se planter dans l’avant-bras verdâtre de Baltog, qui avait bloqué le coup avec sa propre chair. Le sang coula, Thorik pouvait sentir son arme cogner l’os de son adversaire. Pourtant, celui-ci ne broncha pas, arborant simplement un rictus malfaisant. Profitant de l’effet de surprise, Baltog asséna un violent coup de poing dans le visage du Nain, enfonçant le Masque d’acier. Il saisit alors le Naugrim par la gorge et le souleva, d’une main, comme une vulgaire marionnette, amenant son visage tuméfié au niveau du sien.

“Il ne peut y avoir qu’un seul Roi sous la Montagne. Pashk!1


Il reprit sa bastonnade et porta de nouveaux coups violents à l’aide de ses énormes poings, dont les jointures étaient renforcées par des boucles de cuivre. Bientôt le visage de Thorik, couvert de sang et de plaies, devint méconnaissable.  Autour d’eux la montagne se mit à trembler et s’effondrer, comme si elle ne pouvait soutenir la présence de deux monarques en son sein.

“Son nom est: Baltog Durin-Thrug2!”


Si personne n’intervenait, le Roi des Nains, chef de la coalition, allait périr et la victoire des siens serait en péril.


1: Vermine!
2: Baltog Tueur de Durin (titre honorifique du Roi de Gundabad)



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“Encore un peu Tharimbier! Encore un peu!”


Malgré le poison qui brouillait sa vision et entravait ses gestes, le Ramekhtûrg jetait ses dernières forces dans la bataille auprès du bien nommé Biereü Fendeur-de-Crânes. Il avait vécu plus de deux cent cinquante ans pour enfin pouvoir fouler ces cavernes sacrées, berceau de son peuple.

Il savait ses heures comptées, et pourtant il se tenait là, faisant tournoyer sa grande hache avec rage et vigueur. Les derniers survivants du contingent des Montagnes Bleues qu’il commandait était parvenu à encaisser la charge des sbires de Baltog avec plus ou moins d’efficacité. Laisser passer la tempête jusqu’à ce que les forces ennemies s’épuisent. Ils étaient acculés, la victoire était proche. Seul un improbable retournement de situation pouvait changer le cours de la bataille. Toutefois, lui, ne vivrait pas assez longtemps pour voit Thorik s’asseoir sur le trône de Gundubanâd. Déjà sentait-il ses dernières forces le quitter.


“Il est temps Tharimbier.”


Dans un geste qui se voulait solennel mais qui fut, en réalité, réalisée par une main tremblante et parcourue de spasmes; il détacha son masque doré de Ramekhtûrg et le remit à son second et héritier, l’adoubant ainsi dans sa nouvelle tâche. Alors sans un mot supplémentaire pour son frère d’armes, il rassembla ses dernières forces et fonça tête la première sur les troupes de peaux-vertes qui s’étaient amassées près du pont suspendu, en face du précipice. Le guerrier de Tronjheim chargea en ligne droite, les bras écartés, en direction du gouffre. Il en atteignit l’extrémité et sauta dans le vide, emportant dans sa chute fatale plusieurs gobelins.

Alors qu’il tombait vers les profondeurs de la Montagne, il ferma les yeux. Apaisé.

Un bien bel endroit pour mourir.


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La charge menée par les cavaliers Dalites et Rohirrim avait été déterminante pour ouvrir le passage vers l’intérieur de la montagne. Toutefois, au milieu de ce dédale de tunnels et de cavernes étroites, la cavalerie serait bien inutile. Gudmund avait ordonné à ses archers de suivre les troupes de Thorik, afin de les appuyer mais avait décidé de rester en retrait avec sa cavalerie afin d’assurer l’arrière garde et courser d’éventuels fuyards. Orwen et les siens avaient suivi son exemple. Les Rohirrim avaient déjà subi bien trop de pertes dans ces combats brutaux dans les souterrains des Montagnes depuis le début de la Reconquête. Un type de combat auxquels ils n’étaient pas formés.

Le Roi de Dale avait disposé ses hommes stratégiquement à travers la vallée qui jouxtait la montagne, jusqu’au fort de Nal Gunir. Si quelqu’un s’approchait du champ de bataille, même un rôdeur solitaire, ses éclaireurs le repéreraient sans mal. Il s'approcha du jeune rohirrim, plongé en pleine discussion avec son fidèle porte-étendard, Rimbold.


“La bataille touche à sa fin, Orwen. La victoire de Thorik est proche et notre serment aura été honoré.”

Il posa une main sur l’épaule du jeune prince qu’il avait appris à hautement apprécier tout au long de cette campagne.

“Vous êtes un vaillant, Prince Orwen, et un leader né. Promettez-moi une chose, quand tout cela sera fini, retournez en votre patrie. Le Rohan a besoin d’hommes de votre valeur.”

C’est alors que le Rohirrim répondait à son aîné que l’écho du cor retentit au loin. La source du bruit était encore relativement éloignée mais l’’agitation gagna rapidement les rangs. Gudmund fronça les sourcils. Son gendre avait-il enfin répondu à l’appel et envoyé des troupes depuis l’Arnor? Cela arrivait bien tard…

Ou alors était-ce une autre armée? Des renforts d’un autre genre venu soutenir un autre Roi…

Pour la première fois depuis le début du siège de Gundabad, la peur s’empara du Roi de Dale.



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La longue barbe blanche du Seigneur des Collines Noires était désormais teintée du sang noir des nombreux ennemis qu’il avait occis depuis le début de la bataille. Entouré de ses plus fidèles guerriers de la Garde de Fer, le vieux Nain avait activement participé à la bataille et la victoire qui se profilait. Autour de lui, à mesure que les gobelins commençaient à reculer, refoulés en direction du précipice, poussés dans le vide par la pression des Khazâd.

Toutefois, Sharrin Sharh-Narag ne criait pas encore victoire, ne quittant pas de son regard avide le pilier central de la cité souterraine, le coeur du Mont Gundabad. Là se trouvait ce qu’il était venu chercher.
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 27 Sep 2023 - 0:24


Au moment où Biereü abattit son lourd marteau sur le crâne de son adversaire, un craquement formidable retentit. Les gobelins avaient la tête solide mais à ce point-là, cela était plutôt surprenant. Il fallut plusieurs secondes à l’officier des Id-Ursu pour réaliser que ce bruit provenait de la gigantesque porte de la forteresse qui venait de se fissurer sous les coups du Poing de Durin. Galvanisé à la vue de ce spectacle si satisfaisant, le Nain poussa un cri rageur et exalté et accompagna son euphorie par un nouveau coup d’estoc qui vint écrabouiller la face d’un autre ennemi. Il n’y avait pas une seconde de répit pour le guerrier cependant, sous les yeux sournois d’Emilanezh les ennemis se ruaient sur le capitaine qui, malgré toute sa vigueur au combat, serait bientôt submergé. Son genou le faisait atrocement souffrir et il manqua plus d’une fois de perdre son équilibre mais il se reprenait à chaque fois, prêt à encaisser une nouvelle charge avant de répliquer. Derrière son précieux masque, il sentit le sang couler le long de son visage, une simple coupure au crâne ? Ou quelque chose de plus grave ? Pris dans le chaos et sous l’emprise de l’adrénaline, il était bien incapable de le savoir. Entre la sueur, le sang et l’épuisement, il commençait d’ailleurs à voir flou et l’attaque puissant qu’il porta manqua de toucher une silhouette qui ne ressemblait en rien à celle d’un gobelin. Grand et filiforme, le nouvel arrivant se posta au côté du capitaine et trancha la gorge d’un ennemi qui s’était dangereusement rapproché et qui avait échappé à la vigilance de Biereü qui semblait à la fois soulagé et contrarié par la venue de ce nouvel arrivant :

“Ah par l’enclume de Mahal! Si mon ancien m’avait dis que je devrais mourir au côté d’un Oreille Pointue devant les Portes de Gundubanâd, je lui aurais retiré sa chopine fissa !”


Le rapport de force s’était légèrement rééquilibré suite à l’intervention salutaire de Thassael; les corps brisés de deux gobelins gisaient à leurs pieds et Emilanezh n’était épaulé que par deux autres sbires. Le bougre allait enfin devoir se salir les mains. Biereü se tourna vers son nouveau compagnon :

“Je ne peux plus être sur le reculoir à me faire marcher dessus comme ça! Sur les nattes tressées de la douce barbe de la belle Hilda, je vais finir par me faire avoir comme ça. Non, il faut prendre l’initiative cette fois.”

Il échangea un regard à travers son masque avec l’elfe. Celui-ci affichait une certaine prestance malgré les traces de souillures et de sang qui parsemaient ses délicats vêtements et sa peau albâtre. Un être comme venu d’un autre monde si parfait, si lisse, qu’il lui rappelait quelque peu ses poupées de porcelaines avec lesquelles Friga et Leiffa jouaient une fois sorties du berceau.

“Cela tombe bien j’ai un plan. Fait exactement comme moi.”

Il s’assura que Thassael avait bien saisi et se mit à énumérer rapidement un compte à rebours:

“Trois…Deux…Un… Yaaaaa! Abrafû Shaikmashâz!1

Il leva son marteau et chargea en criant en direction des trois gobelins, tout en boitant fortement. Visiblement le plan de l’officier se résume à foncer dans le tas… Au moins avait-il arrêté de céder du terrain à ces peaux-vertes.

1: Descendants de rats


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La Montagne entière vacillait à chaque coup porté par ce maudit Krark2 qui cherchait à forcer les protections millénaires de la glorieuse cité de Gundabad. Quand une fissure était apparu lors du troisième choc, tous les occupants de la capitale se figèrent pendant un très court instant, comme s’ils venaient seulement de prendre conscience que l’envahisseur était vraiment à leur porte et que, plus que jamais, leur foyer était en danger. De plus, les rumeurs de l’ouverture d’un deuxième front dans les profondeurs de la cité s’étaient vérifiées. Les assaillants étaient parvenus, par quelque maléfice, à s’introduire à l’intérieur de Gundabad par des chemins détournés et attaquer les défenses de Baltog aux niveaux inférieurs.

Zock-Dah lui-même avait ressenti une sensation bien curieuse quand la brèche était apparu de l’autre côté de la montagne; un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis son adolescence passée à s’entraîner pour intégrer les régiments d’élite de Baltog, une émotion qu’il ne pensait plus jamais croiser au cours de sa longue vie: de la peur. Des générations de gobelins avaient fait de cet endroit, la forteresse réputée imprenable autour de laquelle une civilisation entière s’était unie pour prospérer. Si le pilier de leur peuple s’effondrait sous les assauts de Thorik et de sa vermine, qu’adviendrait-il du reste? Les clans épars qui peuplaient les Montagnes Blanches, unies sous la bannière du Roi Baltog, allaient-ils à nouveau se disperser pour se battre entre eux? Après des siècles de progrès, son peuple allait à nouveau sombrer dans l’anarchie après la chute de son joyau? Tout cela sous son commandement? Cette simple idée, le Maître-Fouet ne pouvait pas la supporter.

Derrière lui et sous ses pieds, le vacarme des combats lui montaient jusqu’à ses oreilles qui frétillaient littéralement. Tous ses sens étaient en éveil et le simple fait d’entendre cette sinistre mélodie des armes qui s'entrechoquent et des chairs qui se déchirent réveillait en lui son instinct de prédateur. Mais il y renonça, il avait mieux à faire. D’un pas leste, il se dirigea en direction du cœur de la cité, là où le cocon central s’élevait dans le vide depuis le sol de la Montagne jusqu’à son sommet. Relié par de nombreux pont suspendus au reste de la ville et ses nombreuses galeries creusés dans la roche sombre ; ce pilier massif de basalte abritait la salle du trône et toutes les richesses accumulées depuis des millénaires d’occupation de la cité.

Le Maître-Fouet souleva son large cimeterre et l’abattit sur l’un de cordages qui maintenait l’une des passerelles qui traversait l’abîme. Il répéta l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que la corde ne rompt et que le pont ne s’effondre contre la paroi de la montagne ; relâchant des dizaines de planches de bois brisées dans son sillage. L’imposant gobelin prit quelques secondes pour reprendre son souffle et s’approcha de la passerelle suivante. Les Gâzâts ne tarderaient pas à rentrer à Gundabad, c’était chose certaine mais le Général des armées de Baltog comptait bien ne pas leur faciliter la tâche et limiter les accès au cœur de la cité représentait la première étape de son plan de contingence.


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La rumeur s’était répandue comme une traînée de poudre à travers le campement du Roi Thorik: les murailles de Gundabad avaient fini par céder sous les coups des Poings de Durin; une brèche avait été créée et si les Id-Ursu Gabilgathol parvenaient à tenir encore quelques minutes supplémentaires, la petite fissure deviendrait un véritable passage pour l’armée coalisée vers l’intérieur de la Montagne.

L’état-major, ou ce qu’il en restait, était à nouveau réuni dans la tente royale, discutant de la marche à suivre face à cette nouvelle opportunité. Tous semblaient se rejoindre sur le fait qu’une telle fenêtre devait être exploitée car elle risquait de ne pas se rouvrir de sitôt. Le Roi Gudmund, resté en retrait depuis le lancement de la deuxième phase du siège, affichait un air grave et déterminé. Une bonne partie de son infanterie et de ses archers avaient suivi les Id-Ursu au pied de la montagne et chaque minute qu’ils perdaient en débats inutiles condamnaient plusieurs de ses hommes à une mort évitable. Les soldats qui s’étaient rués sur les Portes de la forteresse au mépris de leur propre vie avaient fait preuve d’une bravoure inégalable et le souverain de Dale ne souhaitait pas que leur sacrifice soit vain.

“Il nous faut agir vite. Derrière les portes de Gundabad se cachent encore des centaines de guerriers gobelins, blottis dans l’obscurité, prêts à bondit sur les premiers malheureux qui mettront un pied à l’intérieur de la cité. Il nous faut les surprendre avec une force de frappe qu’ils ne peuvent stopper, dégager l’entrée de la ville pour y faire passer le cortège royal et ainsi établir nos lignes et déplacer le front à l’intérieur de la montagne. Pour cela il nous faut une force de frappe aussi rapide qu’inattendu…”


Son regard se porta alors sur le jeune Orwen. Les Rohirrim avaient été les premiers alliés de Thorik dans cette reconquête malgré la nature du terrain qui étaient peu propices aux charges de cavalerie qui représentait la force de son peuple. Mais ici, la vallée de Nal Gunir représentait un terrain à peu près praticable pour des cavaliers. Certes, la manœuvre qui visait à mener une charge pour pénétrer dans une ville inconnue qui pouvait renfermer de nombreux ennemis et pièges était risquée, d’autant plus que les rohirrim n’étaient plus très nombreux dans les rangs de la coalition. Cependant, leurs options étaient limitées et les Id-Ursu ne pourraient pas tenir éternellement, il leur fallait agir au plus vite pour exploiter cette brèche.

“Chevauchons ensemble Prince Orwen! Que les bardes clament la bravoure des cavaliers de Rohan et de Dale qui ont ouvert la voie au cœur des ténèbres. Que l’on chante leurs exploits jusqu’à la fin des âges. Que l’on dresse leurs louanges jusqu’aux steppes glacées de Forochel. Que l’on honore leur mémoire jusqu’aux étals du bazar de Djafa. Chevauchons Jeune Prince car le crépuscule sera rouge!”
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Du Bekar [Final du RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 10 Avr 2023 - 0:21




Sous son épais masque, Biereü transpirait à grosses gouttes. Il essayait de caler son souffle puissant sur le rythme des pas de ses frères d’armes et de leurs chants gutturaux. Conscients de vivre un moment d’histoire, ils n’avaient pourtant pas tergiversé bien longtemps avant de prendre leurs armes et d’entamer le rituel auquel on les avait préparés depuis de longues années depuis leur intronisation au sein de ce régiment d’élite. La marche sur Gundubanâd. La dernière marche des Id-Ursu Gabilgathol. Le tempétueux guerrier jeta un regard à droite, puis à gauche; essayant de distinguer lesquels de ses camarades se cachaient sous ces visages figés de métal. Combien allaient revenir de cette mission suicidaire? La moitié? Une poignée? Peut-être aucun. Il l’ignorait mais ce dont il était certain ce n’était qu’aucun d’entre eux ne reculerait ni ne déposerait sa hache avant d’avoir forcé la porte de la forteresse. Un sentiment étrange habitait son cœur habituellement si impassible. Un mélange de fierté et de peur. Ouvrir la voie à son peuple vers la Maison du Durin était un honneur digne des mythes du Roi Azaghâl et des nains de Belegost face aux Dragons. De l’autre côté, la conviction quasiment certaine que ceci représentait leur dernier combat aurait pu en paralyser plus d’un. Pourtant, malgré la crainte, ils avaient tous répondu à l’appel et avançaient désormais tous ensemble au-devant de la Mort. Juste à ses côtés, il crut reconnaitre le regard brun d’un de ses anciens soldats.

“Draem? Par la barbe de ma mère! C’est toi?”


Ce dernier répondit par l’affirmative et récolta une tape sur le dos de son officier. Un geste qu’il avait maintes fois répété mais qui s’était cette fois montré moins puissant, moins rude; comme une marque d’affection qui pouvait être même qualifié de “doux” pour un Nain comme lui.

“Pas de grade qui ne tienne cette fois-ci. Pas de hiérarchie, ni de “mon capitaine”. Avec ces masques, nous sommes tous des Id-Ursu Gabilgathol. Tous sur un pied d’égalité derrière notre Ramekhtûrg. Nous tuerons ensemble et mourrons ensemble; comme un seul Nain.”


Il renifla bruyamment. Était-il en train d’essayer d’évacuer ses canaux respiratoires ou bien de ravaler ses larmes?

“Pour ce satané Durin.”


Du bout de son énorme marteau, il désigna les deux machines de guerre qu’on faisait rouler juste devant eux. Deux grandes structures de bois sur roues portant de long béliers de granit renforcés en leur extrémité par de larges poings en acier.

“Les Poings de Durin. Les Mains du Père nous mènera vers sa Demeure. Quoiqu’il se passe, il faut empêcher ses maudites peaux-vertes de mes deux submerger les béliers. Si les Poings chutent, Gundubanâd ne tombera pas. Alors Soldat. Ensemble?”


Déjà, devant eux, depuis le sommet des murs de la forteresse, des centaines de silhouettes recourbées s’étaient mises à dévaler les flancs escarpés de la Montagne. Le ciel s’assombrit brusquement et une volée de flèche s’abattit sur eux. Les premiers Nains tombèrent, mais la plupart restèrent debout grâce à leurs protections multiples. Fendeur-de-Crânes poussa un cri de regard; cette fois-ci toute trace de peur avait quitté son âme. Brandissant son imposante arme au-dessus de ses cheveux de feu, il chargea à travers les rangs.


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Au loin, les premiers échos de la bataille se faisaient entendre à travers toute la vallée. Plus près, le reste de l’armée coalisée qui ne s’était pas dirigé vers les portes de Gundabad semblait s’activer pour un prochain départ vers un potentiel second front pour pénétrer à l’intérieur de la Montagne. Avec toute cette agitation, bien peu semblaient se soucier du sort de Garmuz. Ce dernier, toujours solidement attaché à son poteau, une longue brûlure encore rouge sur le torse, prenait son mal en patience. Un garde seul était posté devant la tente mais, à priori, il n’avait pas été jugé assez précieux pour s’en servir plus dans l’optique de la bataille. Le Roi de Gundabad avait-il si peu d’amour pour ses propres enfants que la capture de l’un d’eux ne changerait rien à sa position? Ou alors Garmuz s’était-il lui-même débarrassé de l’amour paternel pour devenir le monstre qu’il avait toujours aspiré être?

Il entendit alors des bribes de conversation entre le garde et un inconnu près de l’entrée de la tête, puis un bruit sourd. Quelques secondes plus tard, un homme vêtu d’une longue cape sombre entra dans la pièce avec une expression inquiète sur le visage. Il tenait à la main un long couteau rougi par le sang du soldat qu’il venait d’abattre. Son accent finit par trahir ses origines. Il s’agissait sans nul doute de l’un des Hommes du Val, parmi lesquels Baltog comptait de nombreux alliés soumis par la force et la ruse.

“Garmuz fils de Baltog? Est-ce bien vous? N’ayez crainte! Je viens vous libérer.”

Espérant sûrement une généreuse récompense de la part du Roi des gobelins, l’homme se précipita vers le prisonnier et se mit à couper les liens avec son arme.

“Vous n’oublierez pas de mentionner mon aide à votre père n’est-ce pas? Moi, Jorem fils de Hulo.”


#Jorem

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Gudmund avait observé le régiment des archers de Bard s’éloignait derrière les Gabilgathol en suivant la bannière fièrement portée par Draek-Swol. En l’absence de Thorvald, toujours grièvement blessé, et suite à la mort de Jenslav, les archers d’élite se retrouvaient sans guide et leur nouvel porte-étendard allait jouer un rôle prépondérant. Il avait fait preuve d’un grand courage et d’une intelligence rare pour repousser les assauts des chauves-souris lors de la première phase de la bataille et semblait réunir toutes les qualités pour prendre la relève et diriger les siens face aux dangers qui les attendait. De toute façon, il n’avait pas d’autre choix. Le Roi de Dale manquait d’officiers valides mais il avait assez d’expérience pour savoir que se reposer sur des hommes de troupes ayant prouvé leur valeur faisait toujours un certain effet.

Quelques dizaines de minutes plus tard, la nouvelle fut annoncée. Le commando des Sept avait réussi et la Porte de Durin avait été ouverte. Une brèche était faite dans la Montagne. Déjà, le Roi Thorik distribuait ses ordres et l’armée entière se mettait en branle. Le souverain Dalite se tenait au côté du jeune prince déchu du Rohan quand le nouveau plan leur fut transmis.

“Ainsi le dernier chapitre de la Reconquête s’ouvre. Dans le sang il s’écrira certainement. Espérons que les dernières pages de Hjallrig loueront les exploits des héros victorieux et non leur chant du cygne.”

Gudmund posa sa main sur le pommeau de son épée serti de rubis, un air grave sur le visage.

“Mais était-ce notre Reconquête? Nous avons quitté femmes et enfants pour cette folie. Beaucoup nous l’ont reproché, de mener une guerre qui n’est pas nôtre, de sacrifier des vies pour une cause perdue. Il est temps de prouver que tout cela n’était pas vain.”


“Jeune Prince…”


Il avait nommé Orwen par son ancien titre, désormais interdit de prononcer à travers les Plaines du Riddermark. Face à la surprise du jeune ambassadeur, le plus âgé s’expliqua.

“Je sais reconnaître l’âme d’un monarque quand j’en ai un en face de moi. Peu importe qu’il ait une couronne sur la tête ou non. Guerroyons ensemble Orwen. Montrons à tous les autres grands de ce monde qu’ils ont eu tort de ne pas se joindre à nous pour écrire l’Histoire.”
Sujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Dans les entrailles de Gundubanâd [RP du Staff]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 25 Jan 2023 - 23:47
Tendre la corde sans la crisper.

Fermer l’œil gauche

Retenir son souffle.

Régler la mire.

Tirer d’un geste sûr.

Tel était son pain quotidien.

Le jeune Jenslav était né avec un arc entre la main; son père lui ayant appris les bases du tir alors qu’il avait à peine appris à marcher. Des années de pratiques rigoureuses en avait fait l’un des archers les plus doués du Royaume, et ce n’était pas un mince exploit quand on habitait Dale. La cible qu’il avait en face de lui était criblée de flèches parfaitement plantées en son centre; à ses côtés, ses camarades ne pouvaient prétendre viser avec une telle justesse. D’un œil sévère, le Prince Orme, frère du Roi, supervisait l’entraînements de ses recrues. Pour la centième, il répéta les ordres que tous connaissaient par cœur:

“Préparez Arcs!”

Les jeunes soldats redresseur leurs grands arcs sombres et se mirent en position de tir.

“Armez!”

D’un geste expert, il porta sa main à son carquois; saisit l’une des flèches et banda son arc.

“Visez!”


Un silence absolu régnait alors au sein de l’arène en terre battue qui leur servait de centre d’entraînement; chaque cadet cherchant à contrôler sa respiration pour atteindre l’objectif.

“Tirez!”

En l’espace de quelques secondes, les cordes furent relâchées et le sifflement des flèches fendant les airs à vive allure se fit entendre. Un son aussi fugace que menaçant qui suspendait le temps avant que la Mort ne frappe. “La symphonie de l’archer” comme se plaisait à l’appeler Jenslav, une mélodie dont il maîtrisait parfaitement tous les rythmes.

La flèche s’enfonça dans la cible. En plein centre. Encore une fois.

Il sourit d’un air satisfait tout en remuant légèrement ses bras ankylosés par les heures de pratique, mais Orme ne les laissa pas reprendre leur souffle. Il hurla un nouvel ordre, différent cette fois-ci.

“Cadets! Présentez armes!”

Instantanément, la vingtaine de recrues se redressa en position de garde-à-vous; présentant fièrement leur arc devant leur buste. Ils savaient tous ce que ces trois mots pouvaient signifier.

Le Roi Gudmund ne tarda pas à faire son entrée sur le terrain d’entraînement. Flanqué de plusieurs gardes lourdement armés, il avançait d’un pas leste. Grand et large, son armure resplendissante rehaussée de sa longue cape carmin lui donnait un air majestueux. Le souverain était encore jeune mais était déjà un héros de son peuple en reprenant le commandement des armées lors d’une guerre qui s ‘éternisait face aux gobelins de Gundabad suite à la mort de son père. Jamais un roi de Dale n’avait fui devant le combat mais Gudmund avait toujours tenu à combattre en première ligne, se forgeant une réputation martiale auprès de ses alliés mais aussi de ses ennemis. Il se murmurait même que Baltog lui-même craignait le courroux du souverain Dalite. Ce dernier passa en revue les troupes, échangeant parfois quelques mots polis avec certains. Arrivé à hauteur de Jenslav, il s’arrêta un moment et se retourna pour voir la cible criblée. Un sourire détendit alors son visage aux traits durs.

“Eh bien! Nous tenons là un sacré tireur Orme! Quel est ton nom, cadet?
-Jenslav Ekkelson votre Majesté.
-Ah…Le fils d’Ekkel. J’aurais dû m’en douter. Un tel talent n’aurait pu s’expliquer autrement. Ton père était un grand archer, et un homme plein de courage et de valeurs. Sans ses exploits, qui sait ce qui serait advenu de nos troupes face à celles des Monts Brumeux.
-Je tâcherais de me montrer à la hauteur de son héritage votre Majesté.
-Nous en aurons bien besoin. Les gobelins sortent à nouveau de leurs cavernes et quelque chose me dit que la guerre sera encore longue.”


Sur ces mots, il fit volte-face et quitta les lieux avec sa suite; laissant les recrues face à cette prédiction peu avenante.


#Gudmund  #Orme


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Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! Jensla11
#Jenslav


Jenslav roula légèrement sur lui-même après un rude atterrissage sur la pierre froide. À la suite de l’éboulement qui avait englouti une bonne moitié de leur groupe, le lieutenant s’était retrouvé du mauvais côté du passage au côté de Styrbeorn. Alors qu’ils cherchaient une solution, le Béornide suggéra de jeter son compagnon par-dessus le précipice pour rallier les autres. Une idée certes peu engageante, mais faute de mieux, l’officier consentit à laisser le colosse le saisir à la taille et, après un mouvement de balancier, le propulser dans les airs. L’archer atterrit brusquement de l’autre côté, plusieurs mètres après le précipice. La force de cet homme- en était-ce vraiment un- était prodigieuse; derrière lui il effectua un bond extraordinaire après une prise d’élan plutôt courte au vu de la distance du saut à effectuer.

Avec un grognement, le Dalite se releva difficilement. Son genou, déjà éprouvé, le faisait souffrir de plus en plus et sa blessure au mollet le lançait à nouveau.

Le groupe prit quelques minutes pour reprendre ses esprits et pour évaluer la nouvelle situation. Ainsi amputés de plusieurs éléments et avec le temps qui continuait à s’écouler, il pouvait faire le choix de continuer leur mission. Après tout, Elendüril, Gurdann et Daramir n’avait très probablement pas survécu à leur chute, le précipice sombre semblait béant. Investir autant de ressources et perdre un temps précieux ne les mènerait pas bien loin. D’un autre côté, poursuivre la mission avec si peu de bras représentait un risque réel. Le groupe débattit pendant de longues minutes au sujet de la marche à suivre et même le Capitaine Cœur d’Acier semblait perplexe et incertain. Il avait envisagé bien des situations mais perdre ainsi trois éléments d’un coup n’en faisait pas forcément partie.

C’est alors que des cris étouffés et des bruits lointains de lutte se mirent à résonner en contrebas, au fond du gouffre ouvert par le piège des gobelins.

“Ils sont en vie! Et en danger!"
S’exclama alors le lieutenant.

Il s’approcha de la fosse et tenta, à l’aide de sa torche, de percer les ténèbres qui y régnaient pour déterminer la profondeur et si le saut représentait une option viable. Une interrogation qui trouva rapidement une réponse. Il pesta contre lui-même d’avoir abandonné ses crampons à l’entrée de la montagne mais se tourna ensuite instantanément en direction de Jutta.

“Votre corde! Vite!”


L’éclaireuse naine s’exécuta et lui tendit le précieux objet que le Dalite s’affaira à nouer autour d’une roche solide. Il saisit sa torche et échangea un regard avec Romo qui approuva sa démarche d’un hochement de tête.

“Bien. Il nous faudra descendre un par un.”

L’officier enroula le rugueux chevron de la corde autour de son pied et l’empoigna de sa main libre. Il se laissa alors glisser lentement, disparaissant dans les abîmes.

A mesure qu’il descendait, le vacarme des combats se faisait de plus en plus clairs. Quelques éclats de voix  lui parvinrent même mais aussi des sifflements inquiétants qui n’avaient rien d’humain. La faible lumière qui commençait à poindre n’était pas suffisante pour comprendre réellement ce qui se passait alors qu’il s’approchait. Ce fut finalement une immense patte velue qui vint le frôler dès son arrivée dans la cavité qui lui fit comprendre que ses camarades ne faisaient pas face à de vulgaires gobelins. Surpris, Jenslav lâcha la corde et s’écrasa lourdement au sol mais reprit rapidement ses esprits, arc à la main.

Face à lui; l’horreur incarnée.

La bête semblait sortir tout droit des cauchemars de ses filles et pourtant elle lui faisait bien face, hideuse et menaçante avec ses puissantes mandibules qui claquaient bruyamment et son long dard menaçant qui pointait au-dessus de son corps courbé.

Bard, en son temps, avait occis Smaug le Terrible d’une seule flèche. Un dragon, une araignée, au fond de tels montres ne représentaient rien de plus qu’une autre cible. Une de plus.

Tendre la corde sans la crisper.

Fermer l’œil gauche

Retenir son souffle.

Régler la mire.

Tirer d’un geste sûr.

Tel était son pain quotidien.

La flèche siffla et vint se ficher avec un craquement sinistre dans l’un des plus grands yeux de la bête qui poussa un hurlement sinistre. Il était impossible de déterminer s’il s’agissait d’un moyen d’exprimer sa douleur ou sa rage meurtrière. La fille d’Ungoliant chargea le nouvel intrus avant que celui-ci ne puisse tirer à nouveau. Propulsé au sol et légèrement et sonné, il ne vit le dard fondre en direction de son torse qu’au dernier moment et se décala légèrement sur le côté, limitant les dégâts mais la pointe s’enfonça dans son épaule. Une douleur vive lui fit alors monter les larmes yeux, comme si l’on venait d’allumer un incendie dans sa chair. Dans un geste désespéré, il planta sa dague dans l’abdomen exposé de l’arachnide, qui, surpris par la combativité de sa proie, recula à nouveau.

Blessé mais bien vivant, Jenslav chercha son arc du regard. Les renforts arrivaient et la bête mal en point.

De la blessure du monstre, s’échappait un liquide visqueux et puant. L’arrivée du Dalite avait permis à Daramir et Elendüril de respirer un peu. Ils se trouvaient à présent derrière l’araignée avec une opportunité pour l’attaquer à deux et en finir avec leur cauchemar.
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Forlong

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 17 Jan 2023 - 23:06
La guérisseuse jeta un regard irrité à Draek et retorqua:

-Plus agréable ?

Elle tourna ses bras vers lui ; le sang et autres liquides biologiques d’un patient qu’elle venait de traiter les recouvraient jusqu’aux coudes.

-On n’est plus au niveau de l’agréable.

Elle lava les bras dans une bassine. Ses traits s’adoucirent quelque peu et elle rajouta.

-Mais c’est vrai que cela pourrait aider à calmer les patients. Une tente remplie de blessés en panique ça n’aidera personne. Faites, faites, mais évitez de nous faire vomir. L’odeur des tripes s’associe mal à l’eau de rose.

L’infirmière s’en alla sur ces mots, laissant l’éclaireur finir de se reposer et commencer son travail.

C’ était une Dalite qui s’occupa de Thassael. Lorsqu’elle termina, elle regarda les bandages elfiques qu’il lui avait tendus, pensive :

-Un homme serait déjà mort avec ces blessures. Un nain serait sans doute inconscient avec une perte de sang pareille. C’est donc vrai ce que l’on raconte sur la résistance des Eldar...Mais ne soyez pas stupide pour autant. Vous n’êtes pas un dieu ni un héros des légendes d’antan. Si vous remontez sur une selle dans les semaines à venir vous allez réouvrir vos plaies immédiatement et vous vider de vos boyaux.


Elle lui avait serré les bandages fort autour de son ventre et de ses côtes, presque comme un corset rigide. Même une fois capable de se relever, l’elfe serait très limité dans ses mouvements par rapport à son agilité habituelle.

L’odeur des herbes elfiques attira l’attention de Draek, qui les détecta de loin grâce à son odorat son cible. Il y en avait certaines qu’il ne reconnaissait même pas...Lorsqu’il s’approcha, il put découvrir que l’homme allongé sur la couchette était le messager dont les flèches colorées avaient contribué à la réussite de la charge des Rohirrims.

***


Le capitaine regarda longuement Bénéthor.

-Bien, bien...mais ne vous sentez pas coupable. Vous combattez déjà dans une guerre qui n’est pas la vôtre, et Dromli savait ce qu’il risquait, comme nous tous. Celui qui a tué mon compagnon gît lui aussi sur le sol, décapité par votre lame, tandis que le vrai coupable, ce misérable ver de terre Baltog se cache dans ses cavernes. Il ne nous reste plus qu’à le dénicher.


Le nain caressa sa barbe raccourcie en signe de deuil et resta silencieux un moment avant de continuer :

-Votre présence ne sera pas de trop. Même si l’escarmouche est remportée, il n’y a aucun doute que des gobelins peuvent apparaître à n’importe quel moment pour patrouiller la montagne, espionner notre campement ou tenter un sabotage. Avec nos effectifs et notre état actuel, nous serions une proie facile...Alors il faut qu’on cache le plus longtemps possible à l’ennemi que nous avons pris contrôle de ce point. Commencons par rassembler les corps derrière un de des gros rochers, et cacher les traces de sang avec des pierres ou le peu de neige qu’il y a. Regardez aussi s’il y a un étendard ou autre insigne des hommes gobelins qu’on pourrait rendre bien visible afin de compléter le subterfuge.

Alors qu’il parlait, le ciel s’assombrissait. Le soleil qui de toute façon avait été invisible derrière les nuages qui recouvraient perpetuellement le Mont Gundabad s’était couché derrière les montagnes et la grisaille laissait place à l’obscurité. Gröm lâcha un nuage de vapeur de sa bouche.

-Cela nous laissera peut-être un moment de répit sans combattre. Mais ne vous méprenez pas...ces montagnes peuvent tuer de plus d’une façon. L’hiver est rude ici et la nuit tombe déjà. Nous ne pouvons pas risquer de faire un feu, et nous n’avons pratiquement pas de provisions. Vous êtes blessés, et nous sommes tous au bord de l’épuisement après une journée entière de bataille.  Je ne le dis pas pour vous faire peur, ami du Nord, mais pour que vous compreniez que même à l’abri des lames ennemies nous combattons pour notre survie. Fouillez le campement pour trouver des vivres et tout ce qui peut nous tenir au chaud, et surtout veillez à ce que l’elfe ne meurt pas d’hypothérmie. Survivre la nuit et rester à l’abri des regards ennemis, voici notre but unique pour l’instant. La suite viendra à l’aube.


***


Gudmund ne pouvait pas nier le courage de l’orc. Il les combattait ces créatures depuis des décennies à présent, et il savait pertinemment qu’il était plus simple pour les nains et les humains de décrire les gobelins comme des créatures stupides, vicieuses et lâches. Mais la vérité était souvent différente ; Melkor avait infusé ces êtres avec du malice et de l’intelligence en parts égales. Quant au courage...la loi du plus fort régnait dans les cavernes de Gundabad et, contrairement aux royaumes des humains, les faibles et les lâches ne tenaient pas longtemps en haut de l’échelle sociale.

Le roi tourna le dos à l’orc, cachant le frisson involontaire qui avait parcouru son corps en entendant la malédiction qu’il avait prononcé, mais se retourna aussitôt en entendant Garmuz s’agiter et essayer de forcer le poteau qui le maintenait en place.
Très lentement, il approcha le bout brûlant de la broche de sa propre botte, à quelques centimètres du crachat ignoble du prisonnier. Le roi regarda la salive de l’orc bouillir et s’évaporer sous la chaleur intense.

-Te tuer ? Non, je ne pense pas. Un prince de Gundabad...tu ne dois pas être très populaire. Je suis sûr que beaucoup de tes compatriotes seraient ravis de retrouver Garmuz fils de Baltog abandonné devant les portes de Gundabad, les deux jambes brisées, les doigts cassés, tes crocs que tu menaces si souvent d’utiliser arrachés. Impuissant, détruit, à la merci de tes rivaux. Oh oui, je pense que cela plairait à beaucoup d’entre eux de te voir comme ça.

La broche s’approcha dangereusement de l’entrejambe du prisonnier, qui pouvait à présent en sentir la chaleur insupportable.

-Ou mieux encore, que diraient-ils d’un prince castré ? Dis moi, Garmuz, le roi Baltog emploie t’il des eunuques à sa cour pour servir ses femmes ? Tu l’apprendras bientôt je pense.

Gudmund leva la broche au dessus de sa tête.
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
Learamn

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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Nov 2022 - 23:20

D’un coup puissant, Gröm Oeil-de-l’Aigle planta sa hache dans le crâne de son dernier ennemi. Il y eut un craquement accompagnant l’expression de surprise de l’homme gobelin, son visage figé à jamais avec ses yeux ecarquillés et sa bouche entrouverte trahissant la peur qui avait gagné son coeur lors de ses derniers instants. Combattre ce genre d’adversaire avait toujours été une expérience troublante pour l’officier nain. Contrairement à leurs alliés gobelins, leurs traits étaient  à bien des égards similaires à ceux des Naugrims  mais à la fois assez différents pour instaurer une sorte de malaise à chaque fois que leurs routes se croisaient. Le Capitaine se redressa en essuyant le tranchant de sa hache sanguinolente sur les guenilles du cadavre. Plus loin, Isil et Bénéthor étaient parvenu à prendre le meilleur sur le chef du campement ennemi; Narvi était derrière, se tenant le front qui avait été légèrement entaillé. Dromli, quant à lui, gisait sur le rebord d’un grand rocher.
Gröm réprima un juron et s’empressa de rejoindre son compagnon mais il ne peut que constater les irréversibles dégâts. Un coup d’épée  avait eu raison du plastron léger de l’éclaireur, sang et boyaux s’étaient déversés en masse. Son âme avait quitté son corps depuis plusieurs minutes. D’une main sûre, qui avait répété ce geste bien trop de fois au cours des dernières décennies, Gröm ferma les yeux de son défunt ami. Il emprunta sa lame d’une main et saisit sa longue barbe d’une autre. D’un geste sec, il en sectionna la moitié et laissa tomber au sol ses longs poils rugueux et humides de sang. Narvi l’imita quelques secondes plus tards et durant un long moment, les deux Nains restèrent silencieux, sans prêter attention à Bénéthor ou Isil, se rémémorant les nombreux souvenirs qu’ils avaient partagé: du départ d’Erebor jusque aux longues semaines passées en territoires ennemies en passant par la bataille de Therkâ Nalâ. Au bout de plusieurs minutes, Gröm déclara d’une voix rauque:

“Mort pour la libération de Gundubanâd. Il n’aurait pas pu rêver d’une meilleure fin. Les portes des cavernes de Mahal sont déjà prêtes à s’ouvrir pour de tels héros.”


Il se pencha et ramassa une lourde pierre qui se trouvait non loin. Délicatement, il la déposa sur la poitrine de Dromli. Nul repos éternel n’était garanti pour un nain, tant que son corps ne se retrouvait pas sous la roche.  Au bout de quelques minutes ils finirent par recouvrir la dépouille.

“Dromli  fils de Tholin. C’est avec honneur, pour reprendre notre ville sacrée que tu es tombé. Puissent les esprits des Sept Pères guider ton âme jusqu’au coeur des cavernes e Mandos.”

Le calme revenu dans la vallée et la fin temporaire des affrontements avaient permis à Gröm et Narvi de se recueillir mais la bataille était loin d’être fini. Gröm s’approcha finalement de Bénéthor et d’Isil, toujours inconsciente.

“Vous avez combattu vaillamment Homme du Nord.”

Il hésita un moment et observa l’elfe.

“Elle aussi.
Continua-t-il. L’infirmerie est en contrebas si vous jugez cela nécessaire mais la mission est encore loin d’être terminée. N’oubliez pas Bénéthor, la réussite de cette guerre dépend de notre vigilance sur les montagnes et avec la mort de Dromli, nous manquons d’hommes. Et si nous ne sommes pas de ce côté de la montagne quand notre escouade envoyée au coeur de la montagne nous ouvrira la voie d’entrée, alors la bataille sera perdue



Le mal qui rongeait Isil était incertain mais Bénéthor se retrouvait désormais face à un choix cornélien. Se rendre à l’infirmerie pour ne prendre aucun risque et laisser seul Gröm pour l’importante mission qu’il avait promis de réaliser. Ou bien suivre l’officier nain tout en espérant que la blessure d’Isil ne s’aggraverait pas.


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Le Roi Gudmund avait été touché lors de son affrontement avec Garmuz. Une blessure, certes moins grave que ce que certains avaient pu craindre, mais qui devait rapidement être traitée pour éviter toutes complications. Deux de ses gardes royaux l’avaient immédiatement redressé, enroulant ses bras autour de leurs larges épaules pour l’aider à se tenir debout et se diriger vers l’infirmerie.

“Le Roi est blessé! Le Roi est blessé! Faîtes place!”

De nombreux regards se tournèrent alors dans leur direction tandis que les gardes cherchaient à se frayer un passage au sein de la foule épuisée. Tous purent voir l’image d’un souverain touché, certes, mais toujours debout. Aidé par ses hommes les plus loyaux, il avançait pas à pas.

Ce ne fut qu’à son entrée dans la grande tente de l’infirmerie que ses jambes le lâchèrent et qu’il tomba à genoux devant son neveu. Thorvald était allongé sur une couchette, d’innombrables bandages entourant son abdomen et sa tête. Il respirait toujours mais si faiblement. D’un regard il interrogea l’un des médecins présent.

“-Ses blessures sont profondes.
-Thorvald est un grand guerrier et un homme solide. Si il reçoit les soins nécessaires, il chevauchera à nouveau à mes côtés.
-Je vous assure que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour stabiliser son état Votre Majesté.”

Gudmund se redressa alors avec un grognement.

“Alors faîtes plus”



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Le Râmekhturg traversait le campement au côté du Roi Thorik. Celui que l’on nommait le Maître de Gabilgathol s’était joint tardivement au combat avec ses hommes, quand le Roi avait décidé de porter secours aux troupes d’un capitaine Dwolin en difficulté au pied de la montagne. Des décennies plus tôt il avait guerroyé au côté de son père, le Roi Krohr et il  découvrait désormais que la noblesse de la lignée des Rois d’Erebor habitait également le coeur du jeune Thorik. Dès ses premiers mois de règne, il avait réuni presque toutes les armées naines et avait lancé la campagne militaire la plus ambitieuse des Nains depuis bien longtemps. Et aujourd’hui il était sur le point de réussir son pari. La libération de Gundubanâd. Quand les coursives d’Erebor étaient parvenus à Tronjheim, demandant le soutien du Seigneur Ghomenar pour la coalition; le Râmekhturg n’avait pas hésité une seule seconde pour se porter volontaire et mener son bataillon vers le front.

“J’ignore quel était le but de cette sortie des gobelins. Sûrement tester notre résilience, nous porter un coup et moral et donc repousser la mise en place effective du siège.
-Nous les avons repoussé, certes, mais le tribut à payer fut lourd.”


Les hommes de la troupe s’écartaient devant le Roi, laissant le passage libre pour les deux seigneurs qui se contentaient de saluer de la tête ou d’un discret geste de la main leurs subordonnées. Beaucoup d’entre eux avaient perdu un ami, un frère et l’heure n’était pas encore aux grands discours mais au soutien discret et respectueux entre compagnons d’armes. Pourtant le Râmekhturg ne semblait pas satisfait de cette situation.

“Mon Roi. Je crains fort qu’en continuant d’attendre, nous tombions dans le piège tendu par les peaux-vertes. La position de Baltog, au coeur de la Montagne, est bien confortable et la mise en place d’un interminable siège lui profitera sans doute.
-J’en ai conscience. Mais nos guerriers doivent panser leurs plaies et reprendre leurs esprits avant que je ne les renvoie au front. D’autant plus que l’accès à la montagne nous est limité. La brèche a été scellée par la sorcellerie gobeline et les grandes portes de Gundabad son reputées inviolables. Je crains bien que tous nos espoirs reposent sur l’escouade du Capitaine Romo Coeur d’Acier; lui seul peut nous montrer la voie.
-Et si ils échouent? Peut-être sont-ils déjà morts? Cela fait près de deux jours qu’ils ont gravi la falaise…Et si ils sont toujours en vie… Baltog n’est pas stupide, il se doute bien que des éclaireurs Nains se seraient mis en recherche d’une autre voie si nous n’attaquons pas. Les gobelins ne connaissent pas toutes nos galeries ancestrales mais ils ont conscience de leur existtence. Il nous faut agir. Ne leur laisser absolument aucun répit.”

Thorik s’arrêta un moment et son regard survola le campement alentour.

“Tous ces guerriers m’ont suivi des quatres coins du continents. Ils sont prêts à mourir pour notre cause mais je ne peux pas les envoyer dans une opération suicide. Car c’est bien cela que vous proposez.

-Pas pour les Id-Ursu Gabilgathol, Mon Roi. Envoyez moi et mes hommes au pied des portes de Gundubanâd et nous ouvrirons la voie.”

Thorik soupira. D’un côté son allié avait raison, seul une unité aussi prestigieuse que les Id-Ursu Gabilgathol étaient en mesure de faire de cette attaque un succès, de l’autre prendre le risque de sacrifier de tels éléments avant même d’avoir pénétré dans la montagne était un risque considérable.

“C’est un plan qui doit être discuté avec le conseil des seigneurs de la Coalition.”
Répondit finalement Thorik.


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Le regard noir, le Roi Gudmund s’avançait d’un pas décidé au milieu du campement. On lui avait transmis une coursive quelques minutes plus tôt annonçant la tenue d’un nouveau conseil de guerre dans la tente du Roi Thorik pour décider de la suite des opérations mais le souverain de Dale avait autre chose faire auparavant. Les Seigneurs Nains pouvaient bien attendre.  Il s’arrêta finalement devant une petite tente, un peu à l’écart du campement. Elle était gardée par quatres gardes d’Erebor lourdement armés qui croisèrent leur hache en voyant arriver l’humain. Surpris, Gudmund haussa un sourcil interrogateur.

“Désolé
, fit l’un des Nains, nous avons eu ordre de ne laisser personne entrer ici.
-Un ordre.
Rétorqua Gudmund sur un ton sec. Et qui donc a donné cet ordre?
-Le Capitaine Thurdal.
-Et vous savez bien sûr qui se tient devant vous maintenant?
-Bien entendu votre Majesté.
-Et donc entre un capitaine et un Roi, quel ordre a le plus de poids selon vous?”


Les gardes, quelque peu confus échangèrent des regards ahuris ne sachant pas trop ce qu’ils devaient faire sans se faire réprimander.

“Laissez moi passer!”
Insista le Dalite et les guerriers finirent par s’écarter.

D’un geste brusque il écarta le pan de la tente et observa le sinistre spectacle qui se tenait face à lui. L’intérieur était dénué de tous meubles, tapis ou même chaises. On avait simplement profondément planté un large poteau de bois sombre auquel on avait attaché une lourde chaîne qui remontait jusqu’aux chevilles et poignées de la silhouette avachie sur le sol. Garmuz se trouvait là au sol, sa jambe tordue d’une façon bien peu naturelle; l’articulation du genou  avait été rudement mise à l’épreuve lors de son arrestation. Même une telle force de la nature ne pouvait ignorer une telle douleur. Gudmund le regarda un moment avec dédain, un regard mauvais que le fils de Baltog lui rendit volontiers quand il nota la présence de son ennemi.

“Garmuz, fils de Baltog…Roi de Gundâbad. Cela fait-il de toi un prince? Un seigneur?”

Il s’approcha de son prisonnier, le dominant de toute sa hauteur.

“Ou alors simplement la vermine monstrueuse que tu es.”

Il se mit à tourner lentement autour de Garmuz, faisant le tour de la tente jusqu’au feu qui crépitait de l’autre côté.

“Un monstre qui pourrait pourtant se révéler utile. Seule raison pour laquelle tu es encore en vie.”

D’un geste sûr et expert, qui ne souffrait d’aucune hésitation, le monarque s’empara d’ue des broches posée au côté de feu dont il chauffa à rouge l’extrémité. Le visage fermé, il se tourna à nouveau vers son adversaire, la broche encore fumante à la main.

“Alors dis moi Garmuz Baltogbaur; quels sont les pièges que papa nous a tendu dans la montagne? Et quelles sont les points d’entrées dans la cité?”
Sujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 13 Oct 2022 - 18:00


Par bravoure ou par imprudence, le Roi de Dale s’était placé dans une situation bien précaire. Sous les coups puissants des Uruks, l’un des capitaines de sa garde était tombé tandis que le second reculait sans cesse en protégeant tant bien que mal son monarque. Forcément,  le rejeton de Baltog avait tout fait pour éviter le face-à-face frontal et pouvait logiquement compter sur sa horde de robustes guerriers qu’il avait relâché sur la Garde Dalite. Ces adversaires étaient plus coriaces que les gobelins communs qui grouillaient sous la montagne. Les coups de ces ennemis-là qui ne craignaient ni le soleil ni la lumière  étaient plus puissants, plus léthaux aussi, la moindre erreur pouvait leur valoir très cher.  Bientôt ce fut son second officier, qui, épuisé par les attaques répétées, s’écroula sur ses genoux en adressant un dernier regard désolé à son Roi. Il ne fallut pas plus qu’une poignée de secondes pour que sa tête soit tranchée par la lame courbée d’un Uruk. Ces derniers se rallièrent autour de leur leader en grondant:

“Broshan Garmuz Baltogbaur!1


Sur le reculoir, le Roi Gudmund parvint à envoyer un de ses ennemis au sol d’un puissant coup d’estoc. C’est alors que le fils du Roi de Gundabad passa à la charge, matraquant de son cimeterre l’écu du souverain. Son adversaire était si puissant, qu’à chaque coup porté, il avait l’impression que tous les os de son bras portant le bouclier allaient se briser. Il tenta bien de porter une contre-attaque avec sa longue épée mais celle-ci fut détournée par Garmuz avec une facilité déconcertante. Face à une telle force surhumaine, Gudmund ne tiendrait plus longtemps. Il entendit au loin les clameurs qui accompagnaient l’arrivée de Thorik et des forces d’Erebor. Mais n’était-il pas déjà trop tard? Les Nains arriveraient-ils à temps?

Dans l’espoir de gagner du temps, Gudmund se lança dans une manoeuvre aussi téméraire que surprenante. Entre deux attaques porter sur son écu, il décida de se séparer de ce qui restait de sa protection en jetant en avant son bouclier qui vient violemment heurter Garmuz au menton, le sonnant au passage pour quelques secondes.  Le Roi descendit au sol et roula ensuite sur le côté pour établir une certaine distance avec son adversaire qui avait désormais repris ses esprits.

Alors qu’il profitait de ce très court moment de répit, Gudmund souffla bruyamment et observa les alentours. Des fumées blanches sorties des bombes gobelines avaient envahi la plaine entière et rendait la visibilité compliquée. Les gobelins avaient ordonné la retraite et les Uruks qui avaient cherché à l’encercler quelques minutes plus tôt avaient disparu. Seul se tenait encore face à lui son grand adversaire, fier et déterminé. Mais Gudmund, affaibli, se contenta de sourire à son vis-à-vis. Quelques secondes plus tôt, il aurait cherché à l’occire au plus vite mais la donne venait de changer. Il murmura le cri de ralliement des Uruks prononcés un peu plus tôt:

“Broshan Garmuz Baltogbaur”


Ses années passées à combattre les assauts répétés des gobelins sur sa ville lui avaient permis d’être familier avec quelques bases de la langue maudite que ses ennemies pratiquaient. Il en connaissait les mots les plus simples. Et par chance ceux-ci en faisaient partie. Il haussa la voix:

“Ainsi ai-je le déshonneur de me mesurer à l’un des bâtards du Roi Baltog en personne.”

Il fit tournoyer son épée d'un air menaçant.

“L’envie de ramener cette tête hideuse sur un pic à Baltog ne me manque pas mais….”

Il inspira alors et se mit à crier.

“A l’aide mes amis! Le fils de Baltog est ici! A l’aide! Pour la coalition! Pour Thorik!”

Aussitôt des dizaines de guerriers d’Erebor arrivèrent au pas de course dans leurs lourdes armures clinquantes, encerclant le grand gobelin. Garmuz avait eu l’opportunité de se mettre à l’abri en battant en retraite au côté de Zock-Dah mais en voulant poursuivre le combat face à Gudmund, il avait trop tardé. Le vieux monarque avait tenu assez longtemps et voilà qu’il se trouvait désormais encerclé.

“Posez les armes Garmuz et la vie vous sera peut-être accordée! Dans les fosses sous nos pieds, votre père détient également un prisonnier de haute valeur. Nous pouvons faire en sorte que chacun y retrouve son compte. Refusez et nous n’aurons d’autre choix que de vous abattre sur le champ.”


1:Broshan Garmuz Baltogbaur: Gloire à Garmuz fils de Baltog

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Il ne faisait pas bon se tenir à proximité de Biereü Fendeur-de-Crânes lors d’une bataille. Ce dernier, pris d’une furieuse rage guerrière propre aux bataillons d’élites des Barbes de Feu, effectuait de grands moulinets avec son large marteau, écrasant os et chairs sur son passage. Sa barbe d’un roux éclatant était désormais parsemée de longues traînées sombres provenant du sang projeté par ses victimes. Cependant, même l’un des guerriers les plus doués de la coalition n’avait pu empêcher la mort de nombreux de ses frères à la suite de l’attaque initiale de Zock-Dah qui les avait tous pris au dépourvu. Mais le vent commençait à tourner pour les Naugrims.

Le ciel s’éclaircissait à nouveau, les chauves-souris se dispersaient  vers l’horizon à mesure que les gobelins flûtistes étaient abattus par l’armée de Dale. Leur flanc  mené par Yangrur Epaule-Rouge parvenait à contenir tant bien que mal la sortie gobeline et compterait bientôt sur le soutien des Rohirrim. Quant à l’avant-garde au sein de laquelle il se trouvait, elle avait réussi à renverser la tendance avec l’arrivée de Thorik en repoussant l’ennemi d’où il était arrivé. Le Maître Fouet s’était lâchement retiré dans les profondeurs de la Montagne par la brèche qu’il avait fait ouvrir plus tôt.

Autour de lui il entendait déjà certains alliés proclamer victoire ce qui eut le don de l’agacer royalement.

“Fermez-la bande d’abrutis! Nous n’avons pas encore réalisé le dixième du travail! Nous n’avons pas même mis une moitié de pied à l’intérieur du Mont Gundubanad!”


Au fil des minutes, le calme revint peu à peu dans la vallée. Le ciel était désormais clairement visible et les gobelins qui n’avaient pas été occis s’étaient désormais retranchés à l’intérieur de la montagne. Seule une petite poche de résistance, abandonnée par Zock-Dah, continuait de lutter plus loin contre les guerriers de Yangrur et d’Orwen mais leur sort était scelllé. Plus haut, quelques escarmouches étaient également à signaler entre groupes d’éclaireurs sur les flancs de la montagnes mais rien ne pouvant immédiatement inquiéter les troupes postées en contrebas. La brume artificielle se dissipait peu à peu, révélant le parterre de corps et de membres sanguinolents  qui jonchaient le sol sex et rocailleux.  Chacun se mit instinctivement à chercher du regard un visage connu, un fanion familier parmi la multitude de victimes. Les lamentations d’une voix familière qui s’élevaient à quelques dizaines de mètres de là captèrent l’attention de Biereü qui se retourna.

Le lieutenant Mador, en pleurs, tenait dans ses bras le corps inerte de son frère jumeau Dedor. Les deux officiers de la famille des Torses-Larges avaient acommpagnés le Ramekhtûrg et son armée depuis leur départ des Montagnes Bleues et s’étaient révélés êtres des guerriers aussi loyaux qu’intelligents au sein de la troupe. Le robuste nain blond était tombé sous les coups de l’ennemi, une plaie béante au niveau de son torse ne laissant aucun doute quant aux raisons de son trépas. Dedor avait souvent été la voix de la raison et du rappel au calme au sein des régiments furieux et parfois turbulents de Gabilgathol; son visage désormais éternellement paisible, il méritait le repos éternel vers les Cavernes de Mandos.

Biereü, qui n’avait pourtant jamais été doué pour ce genre de choses, chercha à s’approcher de son compagnon pour lui poser une main sur l’épaule et chercher à le réconforter. Mais il n’en eut pas le temps.  Mador s’était redressé, une rage vengeresse brillant dans ses yeux. Mais il ne s’agissait pas de cette flamme guerrière qui vous permettait de vous transcender sur un champ de bataille mais de celle qui vous aveuglait face au danger et vous poussait à la faute. Il fixait désormais d’un air défiant l’entrée de la brèche du Mur Pâle. Une silhouette se tenait au milieu de la faille. Reconnaissable entre toutes.

Zock-Dah était là, face à eux, les narguant avec son rictus meurtrier.

Hors de lui, Mador poussa un long cri de détresse et saisit  sa hache en se redressant. Il se mit alors à courir en direction de la montagne en ralliant d’autres guerriers en détresse autour de lui.

“  A mort! Vengeance!”

Plusieurs dizaines de guerriers éprouvés suivirent le mouvement naissant malgré les avertissements de leurs supérieurs qui avaient reçu l’ordre d’attendre. Biereü lâcha un juron et chercha à rattraper le Nain Blond pour arrêter cette folie, mais il était déjà distancé. Mûs par le chagrin et la colère qui les rongeaient Mador et ses suiveurs étaient désormais à quelques mètres de Zock-Dah qui se tenait toujours immobile à l’entrée de la montagne. Ils purent tous clairement voir le sourire cruel du Maître-Fouet s’élargir un peu plus avant de s’évanouir dans la pénombre.

“Gundû! 2Fermez les portes !” Cria-t-il.

Alors le flanc de la montagne se mit à trembler de nouveau alors que les gobelins venaient de relâcher les liens qui maintenaient de grandes réserves et carrières de gravats et roches de toutes tailles. Celles-ci s’écroulèrent selon une trajectoire bien précise et guidée par de longues galeries creusées  et savamment pensées par les plus rusés des gobelins. Les tonnes de gravats s’abattirent alors sur le groupe de nains, les écrasant sous leur poids et comblant la brèche ouverte plus tôt par les défenseurs de Gundabad.

Sous le choc, l’armée naine observa un moment en silence le pan de la montagne reconstitué par des gravats mêlés aux restes de leur frères d’armes. Et tous réalisèrent alors que le long et fastidieux siège de Gundabâd ne faisait que commencer.

Le Maître-Fouet avait encore frappé. Le Roi Baltog serait fier de lui, d’autant plus que son fils et rival Garmuz se trouvait désormais aux mains de l’ennemi.

2. Gundû: Pierres
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 16 Juil 2022 - 19:35


Le ciel s’était subitement assombri au-dessus de la vallée de Gundabad, des centaines de chiroptères volants tournoyaient au-dessus de leurs têtes, formant de grandes nuées noires menaçant de s’abattre sur eux à tout moment. Mais cela n’arrêta pas pour autant la charge des soldats de Dales ordonnée par leur roi en personne;juchés  sur leurs destriers racés, les chevaliers de la noblesse de Dale avaient pris les devants pour leur ouvrir la voie et percer la première ligne ennemie. Derrière eux, plus de deux cents fantassins les suivaient au pas de course, prêts à pourfendre l’ennemi.  Gudmund montait son cheval d’un blanc immaculé et menait ses troupes, seule la première ligne de cavaliers le devançait, le Roi précédait  les fantassins au combat. A l’image des monarques des âges ancestraux, Gudmund était un roi guerrier, dans la lignée des héros légendaires du Troisième  ge qui étaient allé au-devant de nombreuses batailles pour protéger leur peuple. Cela était devenu un phénomène de plus en plus rare, seigneurs et gouvernants préférant se complaire dans le confort de leurs palais tout en laissant leurs généraux faire le travail. Ces dernières années, seules des figures comme Méphisto ou Tar-Aldarion avaient fait preuve de courage parmi les dirigeants humains. Gudmund, malgré l’absence de sang Dunedain dans ses veines, était fait du même bois. Jamais n’avait-il laissé un autre prendre la responsabilité de mener les siens à la guerre.  Qu’il survive ou non, son nom serait inscrit dans l’histoire de Dale comme celui d’un héros.

Le choc fut terrible.

Les cavaliers Dalites se heurtèrent violemment à la ligne de défense des gobelins rapidement organisée par Garmuz. Des hennissements accompagnèrent l’agonie des chevaux et de leurs maîtres, transpercés par de multiples lances. La ligne ennemie avait plus ou moins tenu le coup, la défense avait été percée en quelques endroits, laissant filer quelques chevaliers désormais pris au sein de la mêlée aidant leurs camarades nains, mais les brèches avaient rapidement été refermés pour contrer la deuxième vague de fantassins Dalites. L’échec relatif de la charge montée provoqua un léger sentiment d’hésitation au sein du régiment. Le pas se fit moins leste, les cris moins intenses. Nul n’avait prononcé le moindre mot ou abandonné son poste, mais le Roi pouvait sentir ce sentiment gagner peu à peu le coeur des siens. Il avait jadis été à leur place.  Il leva son épée au-dessus de sa tête en signe de ralliement et harangua ses hommes.

“ En avant oh Royaume de Dale!”

Sous l’impulsion de leur leader, les guerriers retrouvèrent leur courage et arrivèrent bientôt à hauteur de l’ennemi, déterminés à faire plier la ligne de défense des gobelins. D’un ample geste, Gudmund porta un large coup de taille qui brisa une lance gobeline en milles éclats. D’un revers il décapita son adversaire désarmé et repoussa son corps encore nerveux d’un coup de pied dans le thorax. La place vacante fut immédiatement prise par une autre peau-verte qui le défiait désormais de sa cimeterre. Mais Gudmund eut à peine le temps de lever son bras pour porter une attaque, qu’un javelot ouvragé vint se ficher dans le coeur de l’ennemi.  Le Roi leva les yeux et remercia le soldat qui l’avait aidé, tout autour de lui, un cercle de fantassins d’élite s’était formé pour protéger leur Roi. Jamais ce dernier ne devait se retrouver à combattre seul. Un roi guerrier certes mais non un roi téméraire. Alors que les combats faisaient rage autour de lui, Gudmund prit quelques secondes pour analyser la situation. Les troupes du Capitaine Dwolin se battaient bravement pour contenir le flot d’ennemis qui continuaient à sortir de la brèche dans la montagne, bien que celle-ci avait été partiellement rebouchée. Mais les braves Naugrims avaient rapidement besoin de soutien. Seule une cinquantaine de mètres les séparaient mais le Général de Gundabad avait vu juste en plaçant une triple ligne de défense menée par Garmuz entre leur position et celle des Dalites.  Ces derniers devaient trouver un moyen de se frayer un chemin pour porter main forte aux Nains des Montagnes Bleues. Gudmund eut tôt fait d’identifier l’officier ennemi en charge, un immense orc au visage difforme et au regard assassin. Doté d’une force surhumaine, il réduisait en charpie tout guerrier se rapprochant trop de lui tout en aboyant des ordres à peine compréhensible de sa voix rocailleuse. Le Roi désigna Garmuz du doigt et  fit signe à deux de ses officiers les plus compétents de le suivre. En isolant, voire en éliminant, la tour de contrôle de leur ligne de défense; les gobelins finiraient par se désorganiser. Les trois Dalites se frayèrent un chemin à coups d’épée et se retrouvèrent finalement face au monstre, armes au clair. Leur opposant se tourna lentement vers eux, un rictus mauvais sur le visage. Les deux capitaines Dalites échangèrent un regard circonspect; cette force de la nature serait bien plus compliquée à maîtriser que les simples gobelins qu’ils avaient occis jusque là. Gudmun, lui, restait impassible.

“Ce soir, Gundabad tombera. Et la vermine qui l’occupe sombrera dans l’oubli.”
Dit-il en un souffle.

Le Roi de Dale et ses deux compagnons se ruèrent sur son adversaire, il  leva haut son épée et la rabattit en direction de son hideuse tête.

Pris en tenaille entre trois adversaires talentueux, Garmuz allait devoir redoubler d’effort pour s’en sortir indemne.


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“Les choses ont un peu tourné au vinaigre là non?
” se demanda Dromli d’un ton circonspect en observant les nuées de chauves-souris dans le ciel.

De son oeil valide, Gröm lui adressa un regard noir et répliqua d’un ton sec.

“-Crois moi, connaissant les maléfices de Baltog ce n’est encore rien.”


Depuis leur position surélevée sur les flancs du Mont de Brume, les éclaireurs d’Erebor avaient observé tout le début de la bataille en spectateurs impuisants. La chute du Mur Pâle et l’offensive des gobelins, contenue tant bien que mal, avaient rapidement été suivi par le déferlement de ces maudites bêtes volantes.  En contrebas la bataille faisait rage et le petit groupe n’avait qu’une envie: rejoindre leur frères d’armes pour participer au combat. Mais l’escouade d’éclaireurs avait  reçu des ordres différents: une mission confiée par l’état-major  et dont la réussite du siège dépendait.

Un cri strident suivi de hurlements de douleurs attirèrent soudainement leur attention. Ce tintamarre ne provenait pas du champ de bataille au coeur de la vallée mais venait bien des hauteurs de la montagne, tout près d’eux. D’un geste Gröm ordonna à Dromli et Narvi de se redresser et de le suivre discrètement alors qu’il contournait un des contreforts de la montagne en direction des cris. Ils tombèrent alors nez-à-nez avec un spectacle innatendu. Plusieurs grandes chauves-souris avaient pris pour cible deux individus de grande taille et leur faisaient vivre un véritable enfer. L’un deux avait été désarmé et rampait au sol en essayant de se protéger avec ses bras des attaques des volatiles qui venaient griffer son visage. Gröm n’hésita pas une seule seconde et d’un geste puissant lança sa hache qui tournoya dans les airs avant de trancher en deux l’une des deux chauves-souris. Les deux moitiés sanguinolentes de l’animal s’écrasèrent au sol dans un bruit sourd. En tandem, Narvi et Dromli se chargèrent de la seconde menace. Gröm avisa le pauvre guerrier qui avait été pris pour cible. Un humain de grande taille et aux longs cheveux sombres. Il ne portait ni les tuniques chatoyantes de Dale ni les cheveux d’or des gens du Rohan. Un rôdeur solitaire en quête d’aventures. Un de plus. Instinctivement, Gröm pensa à Elendüril. Lui aussi était un homme du Nord, qu’il avait libéré plusieurs moi auparavant des griffes des gobelins; en guise de reconaissance l’Arnorien avait rejoint leur cause et jouait désormais un rôle déterminant.  Le nain borgne lui tendit la main:

“Debout Homme du Nord, vous représentez une cible facile ainsi au sol. Ces bêtes sont des charognards avant tout, alors évitons de jouer aux morts.”

Mais ce fut l’identité du second individu qui surprit les trois éclaireurs d’Erebor. Ils ne l’avaient pas remarqué dans le feu de l’action mais ils pouvaient désormais distinguer très clairement les traits caractéristiques de leur nouvelle alliée. Elle avait de longs cheveux lisses et blanc et des oreilles fines et pointues. Son visage était juvénile mais elle était sûrement plus âgée que chacun d’entre eux.

“Par la barbe de Mahal! Encore une elfe?”
Grommela Dromli visiblement moyennement ravi de croiser la route d’Isil.

Gröm ne portait pas les elfes dans son coeur non plus mais il ressentait néanmoins une certaine fierté de voir que leur combat était soutenu par toutes les races du continent, ou presque. Et, au regard de leur mission, la présence d’une elfe était peut-être le signe du destin.

“Je suis Gröm Oeil-de-l’Aigle, Capitaine des éclaireurs d’Erebor.”
fit-il d’un ton qui se voulait plus ou moins rassurant.

“Voici Dromli.”

Il désigna le nain ventripotent à la barbe rousse.

“Et voici Narvi.”

Il pointa du doigt le plus âgé des trois Naugrims.

“Ainsi statiques et isolés du reste de l’armée, vous représentez des cibles faciles pour l’ennemi. Si vous voulez restez sur les hauteurs de la montagne alors il va falloir rester constamment en mouvement. Sinon vous pouvez regagner la vallée en contrebas pour prendre part aux combats. Cependant…”

L’officier réfléchit quelques instants, ses deux compagnons comprirent progressivement ce que leur capitaine formentait et Dromli se renfrogna légèrement. Sans y prêter attention Gröm poursuivit.

“Cependant,  je pense que vous pourriez vous rendre plus utile à nos côtés. Voyez-vous, une mission de la plus haute importance nous a été confiée par Sa Majesté le Roi Thorik en personne. Il y a quelques heures une escouade d’élite a été envoyée au coeur de la montagne afin de trouver une seconde entrée dans la Montagne par laquelle notre armée peut s’engouffrer. Mais quand bien même arriveraient-ils à trouver un tel passage, il faut quelqu’un de notre côté en position pour l’identifier une fois qu’ils l’auront ouvert, et, bien évidemment alerter nos troupes de sa position et les guider.”

Il désigna toute la montagne d’un grand geste:

“L’ouverture de la porte pourra se produire n’importe où sur les flancs de la montagne. Il nous faut donc parcourir le sommet inlassablement, de jour comme de nuit. Et à cet égard, les sens aiguisés d’une elfe ne seraient pas de trop pour nous aider dans cette tâche de la plus haute importance.”


Il récupéra alors sa hache encore suintante et l’essuya sur le revers de son pantalon.

“Alors vous en êtes?”


#Dromli #Narvi
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 4 Juin 2022 - 16:04

La bataille pour Gundabad avait commencé et pas de la manière dont la coalition avait imaginé que les choses se passait. Le vacarme de l’explosion du Mur Pâle s’était fait entendre à des lieues à la ronde et le sol de la vallée entière s’était mit à vibrer. Le Roi Gudmund était encore en train de passer ses troupes en revue quand le cri des gobelins chargeant les soldats du Capitaine Dwolin postés au pied de la montagne s’est fait entendre. Face à l’urgence de la situation, il réagit au quart de tour:

“Thorvald, Almund, Woltsen! Parcourez le camp, dîtes à tous nos hommes de prendre les armes et de se mettre en formation au plus vite!”

Le Roi de Dale chercha à y voir plus clair en plissant les yeux en direction de Gundabad  mais entre la poussière et les gravats et le chaos de l’affrontement il ne discernait quasiment rien. Il n’avait aucun doute que ses troupes seraient prêtes au combat en l’espace de quelques minutes, prêtes à répondre aux ordres. Cependant la question portait sur la nature de ses ordres. La contre-offensive des gobelins était intervenue plus tôt que Thorik l’avait imaginé et tout leur plan de défense qu’ils avaient élaborés tombait désormais à l’eau. Devaient-ils dorénavant s’organiser pour tenir leurs positions dans la vallées ou se ruer au secours du bataillon des nains qui subissait la sortie des gobelins? Gudmund chercha des yeux ses alliés mais ceux-ci étaient postés plus loin dans la vallée et il perderait de précieuses minutes s’il décidait de se rendre auprès de Thorik pour élaborer une nouvelle stratégie.

Bien heureusement, le prince Orwen avait tout prévu.

Une silhouette longiligne entra alors dans son champ de vision, sa longue tunique argentée était teintée du sang noir de leurs ennemis mais la fureur de la guerre n’avait pas altéré la douceur des ses traits. De longs chevaux blancs encadraient un visage certes juvénile mais sur lequel se lisait la sagesse de plusieurs siècles d’existence. Le Roi fronça les sourcils, la coalition était formée de nombreux peuplés hétéroclites mais jamais Thorik n’avait il fait mention de la présence d’elfes dans leurs rangs. Surtout en qualité de “messager”, un rôle quelque peu surprenant. Il écouta cependant ce que cette magnifique elfe avait à lui dire. Il avait déjà croisé la route de ses êtres éternels à plusieurs reprises mais à chaque fois il était pris de ce sentiment de fascination teintée d’admiration et de jalousie quand il voyait un de leurs représentants. Des êtres à la fois si gracieux, sages et puissants mais dont le détachement était parfois agaçant. Parfois, il ne pouvait s’empêcher de penser que si les Valars lui avaient accordés pouvoirs magiques et vie éternelle, il en aurait fait bien meilleur usage.

“Bien
, répondit-il à la messagère, j’irais avec mes fantassins leur prêter main forte mais mes archers seront bien inutile au coeur de la mêlée. Il nous faut leur trouver une autre utilité, peut-être former une ligne de protection entre la bataille et le gros de nos troupes et faucher tout assaillant potentiel , ou pouvons-nous les poster sur les hauteurs poru qu’ils bénéficient d’une meilleure vue et inonde nos ennemis sous leurs traits meurtriers. Qu’en pensez-vous?”

Il se tourna alors  brièvement tandis qu’Isil réfléchissait selon les instructions de Orwen et aboya ses ordres. Les fantassins de Dale menés par le capitaine Woltsen se joindrait à la lutte derrière leur roi mais ils ne pouvaient jeter Thorvald et ses archers au sein d’une mêlée où leur talent serait gâché. Il reporta alors son attention en direction de l’émissaire.

“Et dîtes-moi, que fais-donc une elfe comme vous dans une guerre que vos dirigeants ne considèrent pas comme la leur? “
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Rechercher dans: Mont Gundabad   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: II ne peut y avoir qu'un Roi sous la Montagne [RP Gundabad]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 18 Avr 2022 - 18:21



Du haut des remparts extérieurs de la vallée de Gundabad gardés par les guerriers de Dale, le roi Gudmund se tenait fièrement face à la sombre montagne, la défiant du regard. Sa mâchoire était crispée, des cernes sombres entouraient ses yeux, des rides s’étaient creusées sur son visage fatigués alors que ses tempes avaient blanchi à vue d'œil. La bataille avait été des plus éprouvantes pour son peuple, et les épreuves les plus rudes leur faisaient encore face. Cependant, sous son heaume doré qui ne semblait jamais quitter son crâne depuis leur départ de Therkâ Nalâ, le regard sombre du monarque était plus déterminé que jamais. La cape pourpre et or qui flottait derrière lui, lui conférait un air majestueux alors qu’il surplombait les campements de la coalition. Les pertes avaient été nombreuses lors de l’attaque du rempart extérieur mais le Poing de Durïn leur avait permis de créer une brèche dans laquelle s’était engouffrée toutes leurs troupes pour repousser leur ennemi dans les entrailles de la montagne. Quelques minutes plus tôt, en présence du Ramekhtûrg, de Grimbëard et du Prince Orwen, il avait entendu le plan du Capitaine Dwolin en charge de la protection et la fortification du campement établi dans la vallée prise à l’adversaire.

Une victoire certes, mais le chemin à parcourir était encore long. Le Roi Gudmund avait combattu les gobelins pendant assez d’années pour savoir que leur roublardise et ténacité pouvaient les surprendre à tout moment.

Derrière lui, il entendit les bottes cloutées de son neveu qui s’approchait de son Roi. Thorvald signala sa présence en s’éclaircissant la gorge et ajouta:

“Votre Majesté…Mon oncle. Nos hommes se tiennent prêt au combat. Les rapports des éclaireurs du Capitaine Gröm font état d’une activité inhabituelle dans les galeries les plus proches de la surface. Nous devons nous attendre à une sortie et uen contre- attaque des gobelins. Nos hommes sont épuisés mais les archers de Bard veillent jour et nuit sur la porte de Gundabad. Mais avec cet air vicié et le froid qui arrive, le moral n’est pas au plus haut“


Gudmund ne répondit pas, le regard se perdant entre les  nuées inquiétantes qui tournoyaient autour des pics rocheux.

“Votre Majesté?
-Thorvald … qui suis-je? “


Quelque peu surpris par cette question, l’officier répondit d’un ton hésitant.

“Sire, vous êtes notre Roi.
-Les hommes ont-ils confiance en leur Roi? “


Thorvald connaissait son oncle mieux que quiconque. Le Roi de Dale était connu pour son assurance à toute épreuve mais derrière cette image qu’il présentait devant les autres puissants de ce monde, se cachait un homme avant tout inquiet pour le destin de son peuple et en proie en doute face aux critiques qui le considéraient comme un souverain “de seconde zone”. Etait-ce réellement son statut? Celui d’un monarque régnant sur un peuple de seconde zone? Après tout aucun des Grands Royaumes n’avaient daigné venir à leur secours pendant toutes ces années. A l’ouest de l’Anduin, nul ne considérait Dale à sa juste valeur.

“Vos hommes, sire, vous suivront quelle que soit la fin…
-Quelle que soit la fin.
Répéta Gudmund dans un chuchotement.”

Gudmund respira profondément en fermant les yeux et poursuivit:

“Où sont l’arc et le carquois? Où sont les flèches noires de Girion? Elles sont envolées dans les limbes, comme les crébins se perdant dans les nuages. Le Soleil va disparaître derrière le Mont Gundabad et cette nuit le destin de tout notre peuple, de tout un continent, se jouera…En un tel jour comment un Roi pourrait rester en arrière? Si loin de ses hommes et de la morsure des sabres ?
-Sire?
-Aide-moi à descendre de ce perchoir Thorvald. C’est en première ligne, avec mes hommes devant la grande porte, que je combattrai ce soir…”
Sujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]
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Rechercher dans: Les Montagnes Grises   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Le Fer est enfin Rouge [OUVERTURE SCENAR STAFF]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySam 26 Mar 2022 - 21:37



Therkâ Nâla la Résiliente. Ainsi avait été surnommée la citadelle juchée sur un des contreforts des Montagnes Grises. Quelques mois plus tôt, elle avait été la cible d’un violent assaut mené par les forces du Roi Baltog, en pleine confiance suite à sa victoire écrasante à Kalil Abad située à quelques lieues seulement de là. La contre-offensive des gobelins aurait pu avoir des conséquences catastrophiques si elle était parvenue à passer le col des Montagnes Grises et ainsi déferler vers le Sud le long des Monts Brumeux pour y ravager les colonies naines sans défenses. Mais la forteresse avait tenu. Les guerriers d’Erebor avaient vaillamment ralenti les forces ennemies au côté de leurs fidèles alliés du Rohan et la victoire était finalement venue par l’intervention providentielle des archers Dalites et des guerriers issus des tribus Béornides. Ici, l’envahisseur avait été repoussé et la guerre s’était enlisée; la dynamique d’offensive éclair des Nains qui leur avait permis de progresser avait été anéantie par l’humiliation de Kalil Abad tandis que la violente contre-attaque des Gobelins avait été rapidement stoppée net. Ainsi, depuis plusieurs semaines, chaque camp se jaugeait depuis leurs positions respectives tout en se préparant à l’affrontement final. De part et d’autre, les renforts affluaient par milliers et tous sentaient que le dénouement de la Reconquête Naine s’approchait à grands pas: seule l’issue de la campagne demeurait un mystère total.

Ils étaient tous réunis dans la salle exigüe qui servait de quartier général pour les armées coalisées. Les représentants de chaque faction qui avaient répondu à l’appel du Roi sous la Montagne se tenaient debout autour d’une large table ronde qui avait été sculptée à même la roche de la caverne dans laquelle ils s’étaient installées. Therkâ Nâla était une forteresse dont l’importance stratégique, en tant que dernier avant-poste avant Gundabad, était capitale mais la citadelle n’avait pas été conçue pour accueillir le Roi des Nains et l'entièreté de ses troupes. L’espace y était restreint. A l’intérieur de la montagne, les milliers de guerriers nains étaient tassés dans la pénombre, n'attendant plus que le signal du départ. Les humains qui s’étaient joint à l’effort de guerre avaient, quant à eux, choisi d’installer leur campement dans la vallée attenante. Au sein, du bâtiment, il n’y avait ni luxueux quartiers, ni majestueuse salle du trône. Simplement cette caverne circulaire qui avait été aménagée au sommet de l’édifice, sur la plus haute tour de la forteresse et qui surplombait les environs couvert de tentes rouges et or.  Au centre, on avait déroulé une immense carte de la région truffée d’inscriptions en runes naines.

Le Roi Thorik se tenait fièrement face à ses alliés. Si les cernes qui entouraient ses yeux noirs trahissaient son état d’extrême fatigue, à l’intérieur de son regard on ne pouvait discerner que son immense détermination. Cela faisait moins d’un an qu’il était monté sur le trône d’Erebor, mais il avait déjà marqué l’histoire de son peuple. La question qui demeurait était la suivante: serait-il célébré dans les grimoires comme le Roi qui avait redonné aux Nains leur gloire perdue ou alors celui qui avait mené les siens à leur perte?


“Héros des Peuples Libres…J’aimerais tout d’abord exprimer ma plus profonde gratitude à votre égard. Votre soutien sera déterminant dans le succès de notre offensive et vous serez, à jamais, considéré comme des amis des Khazad. Nos cités seront pour  vous une maison et nos forteresses,  des abris si un jour les vôtres devront chercher un refuge.”


Le monarque marqua une pause et croisa le regard de tous les chefs en présence, comme s’il cherchait à appuyer ses propos. Il y avait tout d’abord le jeune Orwen, prince déchu et exilé du Rohan. Son histoire était faite de tragédies et lui plus, que quiconque, comprenait ce qu’endurait le peuple nain depuis de longues années. Ce n’était pas un hasard si lui et ses hommes avaient été les premiers à rejoindre la coalition. Ils avaient joué un rôle déterminant notamment dans la prise et la défense de Therkâ Nâla. Malheureusement, ils avaient subi de lourdes pertes et la communication avec leur royaume natal avait été coupée depuis plusieurs semaines. Des fiers éoreds d’Orwen, ne subsistait qu’une centaine de combattants épuisés qui n’avaient plus rien de cavaliers.

Juste à côté se tenait le taiseux Drár, Compagnon de la Croix-de-Fer et héros de la reconquête. Avec la capture d’Hadhod-Croix-de-Fer par les sbires de Baltog et l’absence du Général Bahin chargé de veiller sur les colonies de la Moria en l’absence du maître des lieux, le vaillant guerrier avait été choisi par ses compagnons pour représenter les siens au conseil qui se tenait. Suite à la bataille de Kalil Abad, durant laquelle la majorité du corps expéditionnaire de Hadhod avait été décimée, Bahin avait décidé d’envoyer de nombreux renforts depuis la Moria qui avaient fini par rallier la coalition quelques jours auparavant. Cela affaiblissait certainement leurs défenses sur place mais les Nains de la Moria n’avaient pas hésité une seule seconde à se mobiliser en nombre pour libérer Gundubanâd. C’étaient ainsi plus de milles haches affûtées qui étaient venus renforcer les rangs de la coalition, déterminées à retrouver leur Seigneur tenu captif dans les profondeurs de la ruche.

Il y avait également le Ramekhtûrg, Général des armées des Montagnes Bleues, reconnaissable parmi tous à sa longue barbe rousse soigneusement tressée qui virevoltaient telles des flammes dans sa frénésie guerrière. Les guerriers d’Ered Luin, avaient également répondu en nombre à l’appel de Thorik malgré la distance. Le Seigneur Gomenar avait sélectionné son meilleur régiment pour mener l’expédition: Id Ursu Gabilgathol. Et si les masques qu’ils portaient symboliquement au combat ne disposaient pas des pouvoirs quasiment mystiques que leurs ancêtres avaient usés au Premier  ge, ces fantassins étaient sans nul doute parmi les guerriers les plus redoutables de ce monde.

Yangrur Epaule-Rouge, Seigneur de Gunduzahar, était également présent. Son apparence dénotait avec celle de ses comparses: il avait la barbe taillée et les cicatrices d’une importante brûlure montait depuis son épaule droite jusqu’à sa tempe. Les chairs rougeâtres et calcinées témoignaient de son existence faite de combats incessants pour assurer la survie des siens. Il connaissait l’horreur qu’il s’apprêtait à rencontrer car il la côtoyait depuis de longues décennies. Les colonies des Montagnes Grises étaient plus modestes et ne pouvaient se permettre de trop dégarnir leurs défenses qui restaient sous la menace constante de raids gobelins. Ils avaient cependant tenu à participer à la bataille finale en envoyant un contingent de près de trois cents soldats aguerris. A leur échelle, l’effort était monumental.

Se tenant discrètement dans un coin, se trouvait également le représentant du dernier des Royaumes Nains, le seul qui avait formellement refusé de répondre à l’appel du Roi Thorik: les Monts du Fer. Depuis de longues années, les relations entre le conseil de Zulg-ai-Gathol et Erebor avaient été très tendues, si bien qu’au début de la reconquête, il avait été décidé de ne pas participer à l’effort de guerre. Seul un maigre contingent de la Garde de Fer, connue comme étant l’une unités les plus prestigieuses, avaient fait sécession et suivi le Seigneur des Collines Noires Sharrin Sharh-Narag contre l’avis du Conseil pour rallier Therkâ Nâla. Mais seule une vingtaine de survivants étaient arrivés à bon port. Leur présence était symbolique mais néanmoins capitale, grâce à eux tous les peuples Nains étaient enfin unis pour mener la bataille la plus importante de l’histoire de leur peuple au Quatrième  Âge.

Il y avait également le Roi Gudmund de Dale et le seigneur Grimbeärd d’Esgaroth qui surplombaient l’assistance. Fortement impliquées dans la guerre contre les gobelins depuis de longues années, ils savaient tous les deux que de la victoire des Nains dépendaient aussi l’avenir de leur peuple. Si Thorik venait à perdre, le courroux de Baltog s’étendrait jusqu’à leurs cités. Conscient du danger, Esgaroth avait mobilisé près de trois cents guerriers. Mais c’étaient sans nul doute la présence des Dalites et de leurs légendaires archers qui pouvait faire peser la balance du côté de la coalition. Gudmund était venu accompagné de près de mille hommes dévoués à la cause.

Enfin, muet comme une tombe depuis le début du conseil, se trouvait un homme qui dominait tous ses alliés de par sa taille. Haut de près de deux mètres il n’arborait ni armure, ni signe distinctif qui pouvait l’associer à une faction. Sa longue barbe hirsute et sa chevelure touffue peu entretenue était inhabituelle pour un seigneur de guerre mais le principal interessé ne s’en souciait que peu. Varbeorn guidait les tribus Béornides depuis de longues années et avait, quelques semaines plus tôt, pris la dure décision de plonger son peuple, d’ordinaire neutre et pacifique pour peu qu’on le laissait tranquille, dans la guerre. Les Béornides étaient peu nombreux et certains clans avaient refusé de venir mais leur force physique et leur détermination pouvaient changer bien des choses.


Cinq mille fiers guerriers d’Erebor.
Plus de mille Nains de la Moria.
Près de six cents haches venues des Montagnes Bleues.
Environ trois cents colons des Montagnes Grises
Une vingtaine de Gardes de Fer.
Une armée composée de mille archers Dalites.
Deux cents soldats de Lacville.
Deux cents  hommes du Rohan.
Et plus d’une centaine de descendants des changeurs-de-peau.


Près de neuf milles guerriers pour faire le siège de Gundabad cela ne serait pas de trop.


Thorik se décida enfin à exposer son plan:

“Les plans ancestraux que nous avons de la cité historique de Gundubanâd sont très certainement obsolètes. Après des siècles d’occupation gobeline, la structure même des lieux a profondément changé. Nous n'évolueront pas dans des lieux à l’architecture familière. Selon nos éclaireurs, dont beaucoup se sont sacrifiés pour nous permettre d’avoir ces informations, les colonnes millénaires érigées par nos ancêtre sont été complètement recouverte par les excroissances crasses de la ruche de Baltog. Dans un premier temps il nous faudra forcer l’entrée à l’intérieur de la montagne. Gundubanâd est protégé par de hauts murs sombre au-dessus desquels les nuées de vils chauve-souris assombrissent la lumière du jour. Cependant nos machines de siège et notre supériorité technique devrait nous permettre d’ouvrir une brèche pour entrer à l’intérieur de la montagne. C’est là que nous entrerons en territoire inconnu et que le plus dur commencera. L’ennemi ne sera pas seulement face à nous, mais aussi au-dessus de nous. Grimpant telle la vermine sur les murs et plafonds des galeries pour venir nous submerger. Il nous faudra avancer au sein de ces galeries sombres de manières compact et organisé. La progression sera lente et difficile mais là aussi nous devrions arriver jusqu’au cœur de la montagne sans trop de dégâts. C’est seulement là que le siège de la capitale de Baltog pourra débuter. Creusée au centre de la montagne dans une immense cavité, protégée par de sombres murailles d’un côté et par un vide abyssal de l’autre; l’accès à la cité est limitée à quelques portes creusées dans la muraille sur son flanc est et des ponts suspendus au-dessus du vide à l’Ouest. Les armées d’Erebor et de la Moria mèneront le siège face aux murailles, avec l’aide de nos ingénieurs nous espérons pouvoir affaiblir leur défenses. Sur l’autre flanc nous comptons sur les archers Dalites pour harasser les gobelins. Le reste des troupes doivent encercler la cité, protéger nos arrières et se préparer à contenir toute tentative de sortie des Wargs ou des Orcs tapis dans la cité. Le siège sera long et sans nul doute éprouvant. A ce jour il nous manque encore beaucoup d’informations sur les défenses de Baltog mais nous ne pouvons plus attendre, chaque jour qui passe voit des contingent entiers venus de Goblinville et des trolls du Mont Gram viennent renforcer les rangs ennemis. C’est pourquoi, nous nous mettrons en route dans deux jours à l’aube. “


Il y eut quelques secondes de silence, chaque dirigeant assimilant progressivement le déroulé du plan de guerre. Gudmund, qui ne semblait pas vraiment convaincu, finit par demander d’une voix méfiante:

“Et si le siège s’éternise et que l'on échoue?
-Dans ce cas là, j’ai également un plan de secours. Mais celui-ci requiert que vous vous sélectionnez les plus braves parmi les plus braves dans vos armées respectives…”

Pour expliquer ses propos, Thorik pointa sur la carte de petites portes qui s’ouvraient sur ce qui ressemblaient à des galeries ancestrales et oubliées depuis des millénaires qui serpentaient à travers la montagne.

Il leur fallait bien l’aide des Pères Fondateurs pour remporter cette bataille.


#Thorik #Gudmund #Grimbeärd #Sharrin #Varbeorn #Yangrur #Ramekhtûrg #Drár #Orwen




[HRP] : Ainsi s'ouvre la première phase scenar' de la bataille de Gundabad, dernière étape et objectif final de la reconquête des Nains. Les troupes coalisées vont donc bientôt partir pour faire le siège de Gundabad. En attendant nous invitons tous les participants à poster à la suite de ce post pour présenter votre personnage en situation avant le départ pour la bataille et surtout interagir avec les personnages des autres joueurs. Pour le moment le rp est assez libre du moment que vous restez géographiquement au sein de la forteresse ou de la vallée adjacente, nous vous invitons fortement à tisser ici des liens avec d'autres participants pour rendre la bataille qui arrive plus poignante au niveau du jeu Smile  
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 20 Mar 2022 - 21:23
L’assemblée observait silencieusement, presque religieusement, la mise à mort qui se jouait sous leurs yeux. Ce rôdeur d’Arnor, à l’armure paré de fourrure et aux traits nobles des Dunedains avaient été mis à l’épreuve par leur Roi. Un gage de loyauté, une preuve de son engagement total à leur cause.  Le peuple de Dale n’était ni belliqueux ni sanguinaires. Ils étaient avant tout des artistes qui vivaient au rythme de la musique et qui aspiraient à se concentrer sur le Beau qui se trouvait dans ce bas monde. Malheureusement leur histoire en avait décidé autrement. Des années de désolation, un dragon millénaire et de longues décennies passées à guerroyer face aux gobelins avaient profondément changé ce paisible royaume. Les cithares avaient été troqués par des arcs et les muses s’étaient muées en défenseurs de leur liberté. Ils avaient toujours combattu pour leur survie. Aujourd’hui ils volaient au secours de leurs alliés mais la donne n’avait que peu changé. Tous savaient qu’au coeur de la montagne, si les forces de Thorik échouaient, le courroux de Baltog s’étendrait jusqu’à eux. En revanche, si Gundabad tombait, le royaume de Dale pourrait envisager une longue période de paix et de coopération avec leurs voisins. La défaite n’était pas une option. Pour cet homme venu de l’Arnor, l’enjeu était peut-être moindre. Son royaume n’était pas en danger, une défaite de Thorik ne menaçait nullement la sécurité de Fornost ou d’Annuminas. Cette exécution était donc clairement un test aux yeux de tout un peuple.

Elendüril eut un moment d’hésitation mais il finit par prendre à deux mains la lame du Roi. Rares étaient ceux qui pouvaient se targuer d’avoir manié l’épée royal, y compris parmi les Dalites les plus influents. Etait-ce là une marque de confiance de la part du monarque?

La foule suivit du regard cet étranger qui s’approchait du condamné qui continuait à implorer pour sa vie. Mais la décision de l’Arnorien avait été prise. Ce dernier leva haut la lame scintillante avant de l’abattre sur le pauvre hère. Le coup fut brutal et imprécis. Le sang gicla sur le visage du bourreau mais l’homme était encore en vie, secoué par des spasmes et hurlements. Elendüril dut s’y reprendre à deux fois pour faire cesser les cris  dans un déferlement de violence qui annonçait ce de quoi leur quotidien serait fait pour les prochains jours. Le corps sans vie du condamné et l’écho de ses sanglots qui résonnaient encore dans tous les esprits étaient là pour leur rappeler qu’ils ne se  battaient pas seulement contre des monstres verts sans conscience.

Sans un mot de plus, Elendüril laisse l’épée choir sur le sol ensanglanté et quitta la scène macabre. Le Roi Gudmund se pencha pour ramasser lui-même son épée qu’il nettoya rapidement avec un torchon.

“Bien. Justice a donc été rendue. La soirée est finie. Regagnez vos quartiers. Nous partons demain à l’aube et nous ne nous arrêterons plus jusqu’à que nous ayons gagné notre destination.”


#Gudmund

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Le petit groupe de guerriers Nains qui avaient assisté à l’exécution de l’espion de Baltog s’éloignaient lentement de la tente royale pour regagner la leur qui se situait en périphérie du campement. Gröm semblait pensif.

“J’ai longtemps pensé que cette guerre était la nôtre. Que la reconquête de nos terres sacrées ne pouvait se faire qu’avec les coups  de hache des fils  de Durin. Mais ces hommes de Dale semblent animés d’un courage et d’une ferveur dont certains de nos frères devraient s’inspirer. Face aux troupes de Baltog, ils ne seront pas de trop. Des Dalites et des Béornides pour libérer Gundabad… qui l’aurait cru… Et vous Maître Daramir? Qu’en pensez-vous?”

Les Naugrim conversèrent longuement jusque tard dans la nuit. Leur soirée se prolongea autour d’un feu que Narvi avait allumé. Ils fumèrent et chantèrent pendant de longues heures afin de célébrer leur départ vers la dernière étape de leur périple. Ils s’imaginaient ce qui les attendaient là-bas et de quelle manière ils pouvaient prouver leur valeur sur le champ de bataille. Une bataille qui ne serait pas comme les autres. Des générations de Nains les regardaient depuis les Cavernes de Mandos: ils s’apprêtaient à changer le destin de tout leur peuple.

“Quand nous nous retrouverons au pied des sombres murailles? Sur quelle arme allez-vous faire reposer vos espoirs de survie de Daramir? La Hache, la masse, peut-être l’arbalète?”


#Gröm

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Reclus dans sa tente, plongé dans ses sombres pensées et la portée de son acte. Elendüril n’entendit pas la silhouette qui s’était approché de lui dans la pénombre. Ce ne fut que quand il fut interpellé verbalement qu’il releva la tête.

“Vous avez fait preuve d’un grand courage Elendüril fils d’Elenwäe. Des hommes parmi les plus endurcis de la troupe ont détourné le regard et n'auraient jamais pu faire ce que vous avez fait. Notre roi est sévère mais juste. Grâce à lui, vous avez gagné l’estime de tout un peuple.”

L’officier de la compagnie de Bard tendit alors son avant-bras en direction de l’Arnorien.

“Ce sera un honneur de combattre à vos côtés.”


#Jenslav


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Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! Therka11
#TherkaNala



Le signal du départ fut donné aux premières lueurs du joueurs à grands sons de trompettes. En moins de de deux heures, le campement fut levé et l’armée de Dale se remit en marche vers l’Ouest. Les éclaireurs Naugrim qui connaissaient ces régions montagneuses ouvraient la voie avec l'avant-garde Dalite formée par les archers de Bard. Au bout de longues heures passées sur les routes qui jalonnaient le pied des montagnes, ils débouchèrent finalement sur une large vallée verdoyante, encerclée par de hautes montagnes aux cimes enneigées. Tout au fond, creusé dans la montagne, se dressait la majestueuse porte d’une forteresse.

“Therkâ Nâla, la Résiliente “
commenta Gröm avec un sourire.

Sur décision du Roi Gudmund, l’armée de Dale établit son campement dans la vallée, au pied de la forteresse naine. Le sombre intérieur de la montagne  n’était pas l’endroit idéal pour accueillir ses troupes. Gröm Oeil-de-l’Aigle et les éclaireurs Nains s’empressèrent, quant à eux, de rejoindre l’intérieur de la cité qui avait été le théâtre d’une victoire déterminante de la coalition quelques mois plus tôt. Ici, ils pourraient retrouver les leurs et se préparer à l’affrontement final. Alors qu’ils franchissaient les imposantes portes de pierre, Gröm se tourna vers Daramir.

“Peu importe l’arme que vous utiliserez lors de la bataille. Je vous veux à mes côtés quand nous arriverons au pied de Gundabad,  Maître Daramir. Ensemble nous reprendrons ce qui nous appartient de droit.”

De son côté, Elendüril, qui n’appartenait officiellement à aucune faction et qui ne représentait personne d’autre que lui-même, avait l’embarras du choix. Un choix que le lieutenant Jenslav s’empressa de lui présenter:

“C’est ici que nos chemins pourraient se séparer. A moins que vous n’en décidiez autrement. Vous pouvez entrer dans la forteresse et rallier les compagnies naines dans ces sombres cavernes. Mais si vous voulez rester avec nous et combattre avec les archers de Bard, ce serait un honneur.”



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Plus loin, le roi Gudmund retrouva son neveu, Thorvald, capitaine de la compagnie de Bard qui avait joué un rôle déterminant lors de la victoire des Nains à Therkâ Nâla. Une fois les salutations faites, le jeune officier l’informa des derniers développements.

“Les dernières troupes de la coalition naine devraient arriver dans les prochains jours. Le Roi Thorik veut que nous allions vite afin de ne pas laisser à Baltog le temps de se préparer. Il s’excuse de ne pas pouvoir vous accueillir personnellement cet après-midi mais vous convie au conseil de guerre qui aura lieu ce soir.”

Le monarque Dalite acquiesça d’un signe de tête avant de balayer les environs du regard. Dalites, Béornides, Nains de tous les horizons. Ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel de Thorik. Mais cela serait-il suffisant face à la fureur de Baltog?

#Thorvald


La suite ici: Le Fer est enfin rouge
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 14 Nov 2021 - 19:31


Toutes les voix se turent au moment où Daramir entama religieusement ce chant guerrier dont la mélodie, pleine de mélancolie et de bravoure, faisait penser à une ballade lancinante envoûtant les troupes de Khazâd dans son  sillage. Après le premier couplet entonné par l’éclaireur, Gröm Oeil-de-l ’Aigle, Narvi et Dromli reprirent en chœur ce fameux refrain des fiers soldats d’Erebor. Leurs voix graves s’élevaient avec harmonie au sein de la tente royale, se mêlant au crépitements du feu pour donner un spectacle unique aux convives présents au banquet. Les gens de Dale, même les plus modestes des guerriers, avaient été éduqués à l’art et à la musique et savaient apprécier de tels moments. Lorsque les derniers notes chantées par les Nains s’évanouirent dans la nuit, une salve d'applaudissements traversa l’assemblée particulièrement enthousiaste. Visiblement ravi, le roi Gudmund tapait fortement de ses deux mains larges, s’empressant de complimenter Daramir.

“Eh bien Maître Nain! Avec de tels hymnes, les guerriers de Thorik ne doivent pas connaître la peur. Si votre hache se rapporte à votre ramage, alors je ne donne pas cher de la peau des gobelins de Gundabad.”

On se mit alors à débarrasser   les plats vides et quelques musiciens prirent le relais de Daramir pour animer la soirée qui touchait bientôt à sa fin. Une dernière rasade de vin fut servie alors que l’on faisait amener les desserts. Ce fut ce moment que Daramir choisit pour parler à son capitaine à l’écart de la suite de Gudmund.

Les deux Nains sortirent du chapiteau et s’installèrent près de la lisière du camp, loin des oreilles indiscrètes. Avec un air grave, Gröm écouta attentivement les informations que Daramir lui confiait. Ce dernier n’avait pas chômé lors de ces dernières semaines passées en solitaire en quête d’information sur les troupes de Baltog. Et lesdites informations étaient toutes sauf rassurantes; Gröm frémit lorsque le nom des Renifleurs fut prononcé. Ce fut la première fois que le vétéran semblait faillir depuis qu’il avait croisé la route de Daramir.

“Je croyais que ces saletés avaient été exterminées il y a bien longtemps. Ils sont à l’origine de nombreuses défaites et pertes et en plus de leur vision ces salauds savent aussi se battre.”

De son index, Gröm désigna son orbite creuse bardé d’une large cicatrice.

“Je peux en témoigner. C’est une de leur flèche qui m’a fait perdre un oeil il y a bien longtemps, ils peuvent viser en pleine nuit noire...”

Semblant de plus en plus nerveux et suspicieux, Gröm jeta un regard inquiet autour de lui comme pour s’assurer qu'ils ne les encerclaient pas en ce moment même.

“Je ne pense pas qu’ils oseront s’attaquer à une si grande armée mais s’ils sont dans les environs ils nous ont déjà sûrement repérés. L’effet de surprise n’aura pas lieu. Merci pour ces informations capitales Daramir, restez sur vos gardes et gardez l’oeil ouvert. Les deux dans votre cas.”


Alors qu’ils regagnaient le campement et le banquet royal, ils remarquèrent rapidement que quelque chose n’allait pas. Les musiciens avaient cessé de jouer et tous les convives s’étaient levés de leur banc pour s'attrouper à l’entrée du chapiteau d’où s’élevait une clameur et une agitation palpable. Gröm et Daramir se mirent à jouer des coudes pour se frayer un chemin à travers la foule et atteignirent finalement l’entrée de la tente pour y découvrir un tableau pour le moins surprenant.

Le lieutenant Jenslav, accompagné de plusieurs archers, avaient tous bandé leurs arcs et tenaient en joue une silhouette agenouillée devant eux. Leur cible n’était ni un gobelin, ni un orc mais une homme d’une trentaine d'années aux cheveux blond coiffés en catogan et au teint laiteux. Tremblant de la tête aux pieds, le pauvre homme avait levé ses mains pour montrer qu’il n’était pas une menace et implorait la miséricorde des Bardides entre deux sanglots.

La foule s’écarta alors devant le Roi Gudmund qui sortit lui aussi du chapiteau pour constater de ses propres yeux ce qui se tramait à l’extérieur.

“Lieutenant Jenslav!
fit-il de sa voix autoritaire. Que signifie toute cette mascarade?”

L’officier Dalite inclina le buste pour saluer son monarque et s’empressa de répondre, un rictus haineux sur le visage.

“Mes hommes patrouillaient les alentours du campement quand ils sont tombés nez-à-nez avec ce vaurien qui relevaient tous nos déplacements et capacités pour aller les rapporter aux émissaires de Baltog…”

Interpellé par le récit de son soldat, Gudmund s’approcha du captif.

“Ainsi les rumeurs étaient vraies…. Ainsi les Hommes du Val ont tourné le dos à leur frère pour s’inféoder à Baltog?”

Entre deux sanglots, l’homme chercha d’abord à nier ce qui ne fit qu’alimenter le courroux du souverain qui reprit avec vigueur.

“Ne me mens pas traître! Comment osez-vous ? Comment osez-vous nuire à la coalition des Peuples Libres venue libérer ces terres de la vermine qui y réside?
-Je...je...nous n’avons pas le choix. Ils ont menacé ma femme, mes filles… Ils brûlent nos villages si nous ne les aidons pas… Nous n’avons pas le choix…”

Gudmund s’agenouilla pour se mettre à son niveau:

“Foutaises! Les hommes, les vrais, on toujours le choix d'agir pour  le Bien.
-Non...non.. c’est vous qui avez abandonné vos frères pendant des décennies aux mains des gobelins.”

Le Roi se redressa et toisa l’assistance regroupée autour de lui qui semblait suspendu à sa décision. Celui-ci prit quelques secondes pour calmer la colère qui l’avait subitement gagné afin de prendre une décision réfléchie.

“Je comprends..
.finit-il par dire. Je comprends votre désarroi et votre situation.”

Le captif se détendit alors légèrement et poussa un long soupir de soulagement.

“Malheureusement compréhension n’équivaut pas à justification.  Vous êtes un espion au service de l’ennemi et, en temps de guerre les règles à ce sujet sont très claires…
-Non par pitié non...je vous en supplie…”


Gudmund se détourna alors du prisonnier pour se tourner vers ses sujets et asseoir son autorité.

“ Selon les codes de la loi martiale et faisant face à la l’impossibilité technique de tenir un jugement  face à la Cour de Dale; par les pouvoirs qui me sont conférés par la Couronne, je condamne à la peine  mort tout espion œuvrant contre l’armée de la coalition.”


Un murmure parcourut l’assemblée mais nul n’osa contester la décision prise par le roi.  Ce dernier se tourner en direction de Gröm et Daramir.

“Nos amis Nains ont-ils une objections à ce sujet?
-Au sein de l’armée de Dale, ce seront vos lois qui prévalent Votre Majesté. Les Nains d’Erebor s’engagent à respecter cela.”
répondit simplement Gröm d’un ton neutre.

Gudmund approuva les dires de son allié d’un signe de la tête et s’approcha d’Elendüril.

“Selon nos lois, le juge ne peut être également le bourreau.”

Il tendit sa majestueuse épée, au pommeau serti de rubis et de diamants au rôdeur Arnorien.

“Il est temps de montrer à tous pour quelle cause vous êtes prêts à vous battre Elendüril.”

Derrière l’imposante silhouette du monarque, le captif s’affala au sol, implorant toujours plus fort la pitié de l’Arnorien. Certains voyaient en ce pauvre hère un ennemi de la cause responsable de nombreuses pertes. D’autres un simple père voulant protéger sa famille.

Pour Elendüril, la guerre, et les dilemmes qui l’accompagnaient, commençait dès cette nuit-là...
Sujet: Un Roi au secours d'un autre
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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyLun 7 Juin 2021 - 18:34

Après avoir recueilli les informations dont disposait l’éclaireur d’Erebor, le Roi Gudmund se rassit sur son siège en velours et écouta avec une attention toute particulière le récit pour le moins incroyable d’Elendüril. Les éléments que le rôdeur présentait à son auditoire firent lever quelques sourcils et nul doute que de nombreux dignitaires au sein de l’assemblée avaient de nombreuses questions à lui poser mais nul n’osa l’interrompre, pas avant le monarque qui mit de longues secondes à réagir après que son invité n’eut terminé son monologue. Un silence pesant régna alors au sein de la tente royale. Silence que seul le Roi avait le droit de briser.

“Un régiment disparu...de vieilles malédictions...Un chasseur d’esprit...Une désertion… Votre récit ne peut que me laisser songeur, Arnorien…”


Gudmund se passa longuement les doigts dans sa courte barbe sombre, le regard fixé sur ce rôdeur au parcours si étonnant. Il cherchait à l’analyser de la tête au pied, le passer au peigne fin pour juger de la véracité de ses dires et de la pureté de son âme.

“Ainsi Forlong Neldoreth est prisonnier du Roi Baltog…”


Gudmund ne laissait transparaître aucune émotion sur son visage sévère mais dans son intonation on pouvait percevoir une certaine inquiétude, une vraie crainte.

“Après le Seigneur de la Moria, c’est donc un Tribun d’Arnor qui croupit dans les geôles de Gundabad. Et, selon vos propres dires, votre responsabilité est engagée dans cette affaire, Elendüril. Le niez-vous?”

Pour la première fois de longues minutes, le regard perçant du souverain se détacha d’Elendüril pour se diriger en direction de sa suite.

“Cela fait des décennies que les gobelins nous harcèlent, pillent nos foyers, tuent nos femmes et nos enfants. Nos alliés nains les combattent courageusement depuis la nuit des temps et le Royaume de Dale s’est depuis toujours engagé dans cette lutte si importante. Pourtant...Pourtant nul ne semble se soucier de notre sort, du sort des hommes d'au-delà les Montagnes. Où sont les renforts du Gondor? Où sont les régiments de l’Arnor? Auraient-ils tous disparu? Se réveilleront-ils maintenant que l’un de leurs chefs est retenu captif ? "

Le Roi parlait avec une passion qu’il peinait à mesurer, étalant toute la frustration d’un homme qui avait dû faire face aux mêmes menaces depuis son premier jour au pouvoir et qui avaient vu tant d’être chéris périr dans ces guerres interminables.  

“Moi qui ai donné le fruit de ma chair à ce royaume si noble et puissant… Promesses d’alliance et d’amitié…”

Il prit quelques secondes pour se calmer et regarda à nouveau Elendüril.

“Mais il n’y a que vous seul qui êtes venu du Royaume du Nord. Le destin est une chose étrange, n’est-ce-pas?”

Il adoucit quelque peu sa voix.

“Elendüril fils de Elenwäe, guerrier d’Arnor. Vous aurez fort à faire. Vous racheter de votre couardise et retrouver votre tribun dans les cachots de Gundabad. Mais aussi représenter tout un royaume qui n’a pas voulu venir guerroyer.”

Laissant le rôdeur face à cette lourde responsabilité, Gudmund s’adressa alors à Gröm-Œil-de-l ’Aigle et le reste des Naugrim, restés en retrait durant cette querelle d’humains.


“Mes chers amis, je vous en prie, soyez mes invités d’honneur à ma table pour le dîner. Les derniers jours ont été des plus éprouvants pour vous et vous méritez bien un peu de confort.”



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Une heure plus tard, de luxueuses tables avaient été dressés au sein du grand chapiteau. A l’extérieur on avait allumé feux et fourneaux au dessus desquelles tournaient des broches de viande. Là un porc fraîchement abattu, ici un faisan juste chassé. Les cuisiniers et serviteurs s’affairaient autour des dignitaires de l’armée Dalite qui ne semblaient pas pouvoir se passer du confort de leur palais, y compris en campagne militaire. Le raffinement en tout temps et en toute heure. Bientôt les plats furent servis et le vin se mit à couler à flots. De manière surprenante, on avait placé Elendüril juste à la droite du Roi qui ne semblait pas en avoir fini avec lui. A mesure que les mets défilaient devant eux, Gudmund présentait fièrement les richesses et le savoir-faire de son peuple à ce représentant du Royaume du Nord.

“Et voici un vin d’exception que nous produisons localement. Celui-ci a mûri pendant près de vingt ans, cela doit vous changer du vitriol que vous buvez dans la Garde de Fornost. “

Avec un sourire à la fois fier et taquin, il souleva sa coupe.

“A la vôtre Elendüril, puisse cette campagne vous apporter gloire et reconnaissance.”

Le festin se poursuivit pendant de longues heures. Plusieurs Dalites sortirent leurs instruments et firent étalage de tout leur talent pour l’art de la musique. Violons, flûtes et cithares étaient maniés à la perfection et le Roi se laissa bercer par les mélodies tantôt joyeuses, tantôt profondément mélancoliques. La soirée se prolongea ainsi, entre rires et chansons, jusque tard dans la nuit. Moment que Gudmund choisit pour se tourner vers ses invités Nains, tous installés dans un coin de la table où la bière avait été consommé selon une définition toute relative de la modération.

“Maîtres Nains! Je sais que les gens de votre peuple sont de grands poètes et des chanteurs de talent. Joignez vos mots et vos voix, que cette soirée ne soit pas uniquement Dalite et qu’elle marque l’union de nos deux races.”

Gröm pointa son oeil valide en direction de Daramir. L’officier n’avait pas prononcé le moindre mot mais le message était clair, c’était au tour de l’éclaireur d’entrer en scène.

Sujet: Un Roi au secours d'un autre
Learamn

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Rechercher dans: Les Monts Brumeux   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Roi au secours d'un autre    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMar 11 Mai 2021 - 16:14


“La Garde de Fornost dîtes-vous…”

Si Jenslav aurait pu sauter sur son interlocuteur pour lui faire avaler sa langue, il n’aurait pas hésité bien longtemps. Mais les galons qu’il portait le plaçait en exemple pour ses hommes et le peuple de Dale tout entier et ce n’était certainement pas l’image d’un officier brutal et inutilement violent avec ses alliés qu’il voulait faire circuler. Les hommes du Rhovanion étaient aussi capables de raffinement et de dignité.  Les sujets du Roi Gudmund s’évertuaient à le prouver depuis de longs siècles en ayant développé une civilisation basée sur l’art et l’esthétique. Les explications du rôdeur, cependant, eurent le mérite de satisfaire le Bardide et de lever certaines des suspicions qu’il nourrissait à l’égard de cet étranger. De plus la mention du corps d’élite de l’Arnor apaisa l’esprit bouillonnant de l’archer, les rôdeurs du Nord n’étaient pas réputés pour leur délicatesse mais ils étaient des guerriers loyaux au cœur bon. Il décida donc de passer outre l’insolence de ce dernier pour cette fois -ci et le conduisit jusqu’au cœur du campement, là où la crème de l’armée de Dale avait installé ses quartiers. Il pointa du doigt une large tente rectangulaire richement décorée de nombreux ornements dorés.


“C’est ici que dorment les archers Bardides. Nombreux d’entre eux ont quitté les rangs pour partir en avant prêter main forte aux Nains. Vous ne devriez avoir aucun mal à trouver une couche disponible. Vous pourrez vous y installer jusqu’au départ.”



L’endroit avait été soigneusement aménagée pour les dizaines de soldats d’élite qui y résidaient. Des lits avaient été alignés en arc de cercle autour du centre de la pièce qui servait à la fois de réfectoire et de lieu de détente pour les soldats éprouvés par le long voyage qu’ils avaient entrepris depuis leur ville natale. Un des archers indiqua à Elendüril un lit qui se trouvait en bout de fil et ce dernier put y déposer ses effets et soulager ses membres meurtris tout en réfléchissant à son avenir.

Pour la première fois depuis bien longtemps il était à nouveau entouré de soldats humains, bien que ceux-ci aient la vie plus courte et aucun lien avec la glorieuse noblesse des Numénoréens. Pourtant, si loin de son Arnor natal, il s’apprêtait à plonger dans une guerre qui n’était pas sienne.

Mais les Dalites ne lui accordèrent pas plus que quelques heures de repos. Vers la fin de l’après-midi, Jenslav vint à sa rencontre à l’intérieur de la tente. Se passant de toute formule de politesse, il déclara simplement d’un ton solennel:

“Le Roi vous demande.”




---------------------------------------------------------


Les trois Nains qui venaient d’arriver dans le camp remercièrent chaleureusement leur nouvel hôte autour du feu.

“Ah! Quel plaisir! Cela fait des semaines que je n’avais pas vu l’ombre d’un repas chaud” S’exclama alors Dromli en ingurgitant son bol de ragoût d’une seule traite.


Narvi leva les yeux au ciel d’un air exaspéré.

“Si tu dépensais un peu moins d’énergie en te plaignant sans arrêt, tu ne finirais peut-être pas si affamé après chaque mission. Il fallait bien te douter que tu n’aurais pas que des banquets en devenant éclaireur d’Erebor.”

La remarque du Nain arracha un rire bruyant à Gröm. Les deux soldats qu’il avait pris sous son aile depuis de longues années avaient leurs nombreux défauts mais pour rien au monde ne les auraient changés. Le capitaine les avait formés depuis de nombreuses années et connaissaient parfaitement toutes leurs qualités comme défauts. Chaque membre de l’escouade se faisait confiance et pouvait compter l’un sur l’autre. Là était la principale raison qui avait fait d’eux l’une des patrouilles de reconnaissance les plus efficaces de la coalition.

Gröm Œil-de-l ’Aigle planta sa dague dans son gigantesque quartier de viande et trancha d’un geste sec et expert dans la fibre musculaire. Après avoir découpé son gigot, il fit tournoyer sa dague sanguinolente entre ses larges doigts et en présenta le pommeau à Daramir.


“Votre hache vous a sauvé et vous sauvera encore. Mais cette petite lame pourrait se révéler bien plus utile que vous ne le pensez au cœur de l’action. Faites-en bon usage maître Daramir.”

Il s’attaqua ensuite à son assiette avec appétit avant de reprendre la parole tout en mâchant vigoureusement.

“Ce qui est certain c’est que les Dalites savent recevoir leurs alliés. Mais l’accueil que nos frères leur réservent sera sans pareil. Tous les braves se joignant à la cause méritent les plus grands honneurs du peuple d’Aulë.”

Le capitaine leva alors sa flasque de miruvor et fut imité par ses frères d’armes qui firent de même avec leur chope d’hydromel.

“Aux braves! Et à la victoire au pied de Gundabad.”

“Aux braves!”
répétèrent Narvi et Dromli en chœur.


L’après-midi s’était longuement prolongée pour les Nains postés en bordure de camp et qui admiraient désormais l’horizon barré par la cime des montagnes ancestrales des fils de Durin. Il y eut des chants, des prières et de nombreuses discussions animées. La compagnie des Dalites n’étaient pas désagréables mais retrouver de véritables frères d’armes étaient sans nul doute une vraie bouffée d’air frais pour Daramir qui n’en avaient pas vu le bout de la barbe depuis de longues semaines. Assis près du feu, Gröm tirait sur sa longue pipe ouvragée; laissant la fumée entourait son visage balafré d’un halo de mystère. De sa voix grave et sereine, il contait à ses camarades les grandes histoires de leur peuple.

“Gundabad n’est pas la seule cité sacrée des Nains à avoir sombré dans le chaos… Non….

Dans les tous premiers temps, quand les Sept Pères foulaient encore ces terres, avaient été fondées les grandes forteresses du Nord. Parmi elles, la plus prestigieuse brillait de par sa splendeur mais aussi la noblesse des cœurs des braves qui la peuplaient.”

Une nouvelle volute s’éleva dans les airs et Gröm ajouta dans un souffle.

“Gabilgathol…”


Tous les autres Naugrim étaient désormais silencieux, absorbés par le récit de leur supérieur hiérarchique.

“Les Khazâd de Gabilgathol maîtrisaient des arts et des compétences qui nous dépassent. Leurs forges renfermaient des métaux et des outils dont nous ne pouvons pas même soupçonner l’existence. Et leur roi, Azaghâl, faisait partie des grands héros de ce monde. Détenteur du Heaume du Dragon, il mena les siens à la grande bataille de leur temps. Là où les forces sombres d’Aznang, que son nom soit maudit, s’étaient regroupées pour plonger le monde dans les ténèbres. Cette bataille, les elfes l’appellent celle des Larmes Innombrables, mais nos textes y font référence comme la bataille d’Ursu-Latâs. Les Larmes de Feu. Khatzân, Hommes et Khazâd s’unirent face aux forces du Mal. Mais nul ne pouvait se dresser face aux cracheurs de feu menés par le dragon Glaurung. Nul sauf Azaghâl et sa suite. Les Nains de Gabilgathol avaient forgé des masques aux capacités extraordinaires capables de résister aux plus grands des maléfices et d’effrayer jusqu’aux plus gigantesques des monstres de ce monde.

Ce groupe de héros, Id Ursu-Gabilgathol, ont donné leur vie pour repousser les Dragons et le sacrifice d’Azaghâl aura permis de sauver Arda des flammes du chaos. Sa mort est pleurée par tous les fils d’Aulë et son oraison chantée par tous les Khazâd.

Cette histoire est vieille de plusieurs millénaires mais c’est du même courage que ceux d’Id-Ursu-Gabilgathol dont nous auront tous besoin quand l’heure viendra de reprendre Gundabad.”

Alors qu’il finissait son récit et que chaque Nain prenait le temps de mesurer les paroles du vétéran, une silhouette svelte s’approcha du petit cercle d’éclaireurs nains. Le soldat de Dale s’adressa à Gröm qu’il identifia comme l’officier en charge du petit groupe.

“Maîtres Nains. Le Roi Gudmund vous demande.”




----------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Sans plus attendre les Naugrim se mirent sur pied et traversèrent au pas de course une bonne partie du campement jusqu’aux quartiers royaux qui avaient été placés au cœur de l’armée, au sein d’un prodigieux chapiteau dont le confort intérieur était assez inhabituel pour un camp militaire. Décidément, les hommes de Dale savaient vivre. Elendüril se trouvait également là, attendant qu’on le laisse enfin entrer à l’intérieur.  Des gardes postés à l’entrée vinrent alors à leur rencontre et les inspectèrent rapidement sans toutefois se saisir de leurs armes. Les instructions du monarque avaient été très claires. On redressa ensuite les battants de la large tente pour les laisser pénétrer.

L’intérieur était aussi luxueux que l’extérieur pouvait le laisser présager. Le sol avait été recouvert de nombreuses tapisseries de couleur grenat, si bien que les résidents n’avaient pas à fouler la poussière et la rugueuse terre sur laquelle on avait érigé le campement. De nombreuses tables de bois que l’on avait transportées depuis le palais étaient disposés en rectangle. Dessus, on avait posé des coupes de fruits et des plateaux de victuailles en tout genre. Malgré l’urgence de la guerre , les Dalites avaient bien veillé à ce que l’approvisionnement de l’armée principale soit continuellement assuré. Pour éclairer la large pièce, on avait même accroché un chandelier à la structure de la tente, les nombreuses bougies éclairant le visage éprouvé de l’homme assis sur le fauteuil de velours qui trônait en plein centre.



De son inénarrable regard sévère, le Roi Gudmund toisait ses invités. L’homme était grand, d’allure noble et portait une barbe grisonnante soigneusement taillée. Il était vêtu de sa reluisante armure dorée surmontée d’une longue cape rouge qui lui descendait jusqu’aux chevilles. Enfin, sa large tête était surmontée d’une couronne en or sobre et élégante qui ne laissait aucune place au doute sur l’importance de l’homme qui se tenait face à eux.

“Maîtres Nains, Maître Dunedain! Soyez les bienvenus.”

Les invités remercièrent leur hôte d’un signe de tête poli. Le monarque se leva et s’approcha du petit groupe d’étrangers qu’il dévisagea pendant de longues secondes.

“Quelle nouvelle portez-vous au nom de mon ami Thorik, Roi des Nains? “


Gröm, en qualité d’officier, fit un pas en avant et répondit à Gudmund.

“De Thorik bien peu votre majesté si ce n’est qu’il se réjouit de votre arrivée prochaine. Vos arcs ne seront assurément pas de trop. Cependant, et sauf votre respect, il ne faut pas traîner en route.”

Gudmund fronça les sourcils.

“Que voulez-vous dire?
-Pas plus tard qu’hier, nous avons croisé la route de l’ennemi sur le versant est de la montagne. Des régiments de Gobelinville qui faisaient route en direction du Nord à la faveur de la nuit. Peaux-Vertes, Wargs, Olog-Hai… Baltog a fait appel à tous ses alliés pour renforcer ses défenses.”


Perplexe, le Roi se passa les doigts dans sa barbiche.

"Gobelinville envoie donc de nouvelles troupes? Voici un élément que nous n’avions pas prévu… A combien estimez-vous leurs forces Capitaine?
-Il faisait sombre et il est difficile de donner un chiffre exact mais ils remplissaient la vallée entière. Je dirais plusieurs milliers, si ce n’est des dizaines des milliers…”

Un long silence suivit l’estimation de Gröm. Si vraiment un tel contingent ennemi se joignait aux forces ennemies déjà plus nombreuses, la bataille s’annonçait grandement compliqué. Les Dalites étaient venus en nombre apporter leur soutien à la coalition des Nains mais leur apport restait relativement limité par rapport aux nombres de gobelins qui rejoignaient les troupes de Baltog.

“Et vous Maître Daramir? Avez-vous repéré le moindre mouvement suspect dans cette région durant vos missions de repérage?”


Après avoir laissé à l’éclaireur le temps de répondre en détail, Gudmund dirigea son regard vers Elendüril qui était resté bien silencieux depuis son entrée.

“Quant à vous, dîtes-moi, Elendüril fils de Elenwäe…”


Visiblement le capitaine Jenslav avait parfaitement renseigné son souverain sur l’identité du nouvel arrivant.

“Un rôdeur parti sur les traces d’un régiment disparu dans le Rhudaur...Je vois…Alors oui, dîtes-moi...Qu’est-il arrivé à Forlong Neldoreth, Tribun du Royaume d’Arnor ?”


De toute évidence, le Roi de Dale en savait long sur les affaires du Royaume du Nord.
Sujet: Rencontre & Discussion [Passé]
Forlong

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Rencontre & Discussion [Passé]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 19 Juil 2015 - 0:47
Le Roi Gudmund regarda Adaes tout droit dans les yeux. Les siens étaient sombres et profonds comme les eaux du Grand Lac, et il parla avec charisme et conviction:

-Pourquoi vous croire sur parole? Car je suis persuadé que vous êtes des hommes d'honneur, et je me trompe rarement à ce sujet. Et parce qu'en vous demandant de croire à l'histoire que je vous ai racontée, il serait indigne de ma part de ne pas vous accorder le même degré de confiance. Maître Adaes, restez méfiant, restez vigilant. Je ne vous demande pas de fermer les yeux, mais plutôt de ne pas agir aveuglement. Peut-être que si le roi Aldarion était entouré d'hommes vigilants et fidèles comme vous il y a quelques années, ses enfants seraient toujours en vie aujourd'hui.


Le Roi soupira lourdement, et rajouta:

-Les ennemis...il n'est pas facile d'être un souverain juste, seigneur Thiemond. Il faut parfois faire des choix difficiles pour le bien de son peuple...je fus obligé de retirer le Comte Erco Skaline de sa fonction de dirigeant d'Esgaroth car même s'il s'agissait d'un homme d'honneur, il était plus fidèle aux idéaux des Peuples Libres qu'à son royaume, toujours absent, occupé à chasser un Mal inconnu à l'autre bout de la Terre du Milieu. Ses hommes n'ont pas spécialement apprécié ma décision, et plutôt qu'oeuvrer ensemble pour le bien de notre royaume, nous nous retrouvons plongés dans des querelles fratricides, qui je l'espère ne les empêcheront pas de défendre leur patrie lorsqu'un danger extérieur nous menacera...

Et pourtant les partisans de Skaline ne sont pas le pire de mes problèmes...C'est le réseau criminel sous les ordres du Phénix qui constitue une peste qui semble impossible à éradiquer. Il semblerait que le venin de Smaug remplit encore les coeurs de certains habitants du royaume. Vanité, jalousie, avidité. Phénix incarne toute ces caractéristiques, comme on peut le voir à travers ses actions, mais on ne sait pas beaucoup plus sur elle, hormis qu'il s'agit bien d'une femme. Même mon homme de confiance a été jusqu'à là incapable de mettre la main dessus...et comme vous avez pu le remarquer il est plutôt habile dans son domaine d'expertise.  


Le souverain de Dale se tourna vers le Lossoth, et lui répondit:

-Maître Njall, si seulement les choses étaient aussi simples, sachez que je n'aurais pas hésité une seule seconde à en parler au roi Aldarion. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Votre souverain a le coeur brisé par la mort de ses héritiers dans la lutte contre l'Ordre. Il commence seulement à connaitre sa nouvelle épouse qui, je vous assure sera capable d'adoucir sa souffrance. Si, avant même qu'il ne fasse réellement connaissance de Dinaelin je lui dévoilais la relation entre son beau-frère et la Couronne de Fer, le deuil et la colère auraient pris le dessus sur le roi Aldarion, et l'alliance entre nos deux royaumes, qui est d'une importance capitale pour nos peuples, serait réduite à néant avant même de commencer. C'est l'unique raison pour laquelle je fus obligé de me lancer dans un jeu que je déteste, celui des ombres et des intrigues. Un jeu, comme mon homme de confiance ne cesse de me rappeler, pour lequel je n'ai absolument aucun talent. Dans tous les cas, les dés sont à présent jetés. Si le roi Aldarion venait à découvrir cette histoire, et j'espère que vous me donnerez votre parole qu'il ne l'entendra pas de votre part, j'assumerai les conséquences de mes actes, et sachez messieurs, que vous ne serez ni tenus responsables de votre rôle, ni même mentionnés dans cette histoire. Ni moi ni mes hommes ne dirons pas un mot sur notre rencontre de ce soir.

Le roi Gudmund passa ses doigts sur la broche qui ornait son col, pensif.

-Malgré les recommandations de mon homme de confiance, je ne vous retiendrai pas plus longtemps ici par force, et je ne ferai pas recours au chantage. Comme je vous ai dit, les dés sont lancés. Je préfère courir le risque de me tromper sur vos caractères, plutôt qu'aller à l'encontre des valeurs que j'ai défendu pendant toute ma vie. Je n'essayerai pas non plus de vous acheter avec des pierres précieuses ou de l'argent, mais veuillez néanmoins accepter ces pendentifs en compensation de la situation dans laquelle vous vous êtes retrouvés. Chaque véritable serviteur du royaume de Dale vous viendra en aide en les voyant, et si vous les présentez aux gardes de la Reine, une audience auprès d'elle vous sera accordée immédiatement. Vous pourrez aussi contacter mon homme de confiance en cas de besoin...Je pense que tout comme moi vous ne possédez pas certaines capacités associées à son domaine d'expertise, qui pourraient s'avérer utiles un jour...

Sur ces mots, le roi donna l'ordre à ses hommes d'ouvrir la porte de la pièce sombre. Il tendit son bras droit vers Adaes et Njall; il tenait deux chaines argentées dans sa main, sur lesquelles pendaient des amulettes en forme de dragon aux ailes déployées, aux yeux de rubis.

#Gudmund
Sujet: Rencontre & Discussion [Passé]
Forlong

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Rencontre & Discussion [Passé]    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 7 Mai 2015 - 1:37
L'homme encapuchonné écouta les paroles du Baron d'Isle-Grise...puis se mit à rire, d'un rire sans joie. Il se releva, et les deux hommes du Nord s'aperçurent qu'il s'agissait d'un homme d'une posture impressionnante. Ignorant le geste de la main inquiet de son compagnon en violet, il défit la broche qui refermait sa cape noire. Le tissu glissa sur le sol.

La première chose qu'Adaes et Njall purent voir était une tunique ornée du blason de la Flèche Noire et du Dragon Rouge, celui de Dale. Cependant c'était le visage de leur ravisseur qui s'avéra être une réelle surprise. Les traits nobles, la barbe noire bien taillée, le regard vif. Ils l'avaient vu lors du mariage, et le reconnaîtraient partout...car il s'agissait de nul autre que le père de la jeune mariée, le Roi Gudmund de Dale, descendant de Bard l'Archer.

Lorsqu'il prit la parole, la ses mots étaient remplis d'ardeur:

-Le bon Roi Gudmund sait exactement ce que nous envisageons de faire, Baron Adaes. Et croyez-moi qu'il ne prend aucun plaisir à cette situation.

Il fronça les sourcils, dévisageant les deux hommes assis à seulement un mètre de lui.

-Quels sont ces personnages dont le soutien vous mentionnez, Dunadan? J'espère pour le bien de nous tous que vous avez menti en prononçant ces paroles...

Le beau-pèe du Roi Aldarion se frotta les tempes, soudainement attristé.

-Ecoutez-moi, maître Lossoth et vous, maître Dunadan...Vous êtes des hommes d'honneur et j'admire la loyauté avec laquelle vous servez votre souverain. Je suis rassuré de savoir que ce genre d'hommes entoureront ma fille à la cour d'Annuminas...Je vais être franc avec vous, messieurs, prouvez que vous êtes des hommes de confiance en disant la vérité, vous aussi. Tout commença il y a un peu moins d'un an...c'est mon fils, vous voyez...Il incarne malheureusement le côté décadent de notre belle ville de Dale...l'argent, le vin elfique...ils parlent d'art tous ces jeunes, mais pensent qu'un artiste a le droit d'être insouciant, irresponsable. Ils n'ont pas connus le sifflement des flèches noires gobelines dans les embuscades nocturnes, la faim d'une campagne militaire hivernale...

Une grimace de douleur parcourut le visage du Roi, et il se tût un moment, perdu dans ses souvenirs, avant de reprendre.

-Ce garçon a beaucoup à apprendre s'il souhaite un jour devenir un monarque digne de ce nom...un serviteur de son peuple. Il n'y a pas de venin dans son coeur, voyez-vous...juste de la vanité. Il y a dix mois, il fut contacté par un artiste, un peintre. Il décida d'en devenir le mécène, inconscient de qui il s'agissait en réalité...un fanatique, un idéaliste de cet Ordre maudit. Mon malheureux fils lui donna l'argent pour peindre un fresque gigantesque, nommé 'l'Apothéose de la Couronne de Fer'. Une vision idéaliste d'un ordre nouveau, que ce jeune inconscient trouvait fascinante. Heureusement, des hommes fidèles vinrent me prévenir de cette affaire. Nous avons réussi à calmer les choses...Mon fils fut puni, envoyé à la caserne des hallebardiers de Dale pour devenir un homme...l'artiste fut attrapé par mon homme de confiance
-le roi pointa du doigt dans la direction de l'homme en violet- un ancien éclaireur dans l'armée bardide, héros inconnu de la guerre contre les gobelins, qui sauva des vies innombrables en nous prévenant des embuscades ennemies. Le peintre se trouve actuellement dans les geôles de la cité, son témoignage nous a permis de démasquer plusieurs autres hommes de l'Ordre dans notre royaume...

Le Roi regarda Njall tout droit dans les yeux, et dit:

-Malheureusement, les murs ont des oreilles. Mes adversaires de l'élément criminel du royaume ont entendu parler de cette affaire, et se sont rués sur ces informations comme sur de la charogne. Enragés par mes tentatives de limiter la criminalité dans les cités de Dale et d'Esgaroth, ils souhaitent me blesser en me discréditant devant le peuple, mais surtout devant le Roi Aldarion. Mon homme a réussi à intercepter leur messager, mais c'est à ce moment que vous, messieurs, êtes intervenus.

Son regard se tourna vers Adaes, et il demanda, lentement:

-Maintenant dites-moi, Adaes d'Isle Grise et Njall de Forochel. Qu'est ce qui est plus important pour vous? Comment pouvez vous servir votre roi et royaume de la meilleure façon? Allez vous lui dévoiler le contenu de cette malheureuse sacoche? Dire à l'homme dont les trois enfants ont été assassinés par la Couronne de Fer que le frère de sa nouvelle épouse était impliqué avec cette organisation? Allez vous mentir, en disant que son beau-père est lui aussi affilié à l'Ordre? Ou, pour le bien de nous tous, pour le bien de l'homme blessé mais juste qu'est le Roi Aldarion, pour le bien de ma belle Dinaelin, pour le bien de l'Arnor et de Dale, allez vous rester silencieux?

Le souverain de la cité-état soupira, puis ajouta:

-Je suis moi aussi un homme d'honneur. En signe du respect que j'ai envers vous, je vais vous laisser seuls pendant un moment, afin que vous puissiez discuter de vos options et décider de votre choix. Réfléchissez bien.

Sans prêter aucune attention au regard sceptique de son homme de confiance, il se dirigea vers la porte, en lui faisant signe de le suivre. Il frappa sur le bois, et un homme armé ouvrit la porte de l'autre côté, laissant passer les deux bardides.

Le silence s'installa dans la pièce sombre. La fuite n'était pas une option pour Adaes et Njall dans cette chambre sans fenêtres.

***

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit à nouveau, et le père de Dinaelin apparut dans la pièce. Son visage était tendu lorsqu'il demanda:

-Avez vous choisi..?

#Gudmund
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Forlong

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyVen 27 Juin 2014 - 22:46

Eradan, fils de Garion, descendant de Faramir et commandant de l’Ordre des Chevaliers du Cor Brisé pénétra dans la tente. Le jeune homme charismatique avait récupéré de ses blessures après les affrontements à Vieille Tombe, mais les morts de ses amis avaient laissé une empreinte sur lui. Il était accompagné par Aglahad, son frère d’armes originaire de Dol Amroth ; ce dernier était devenu son lieutenant le plus fidèle après les évènements à Rhûn.

Le Gondorien regarda Felian, son compagnon d’armes, qui se tenait derrière la reine Dinael en tant que son protécteur. Eradan fronça les sourcils ; il n’appréciait pas vraiment le choix du chevalier. Les membres de l’ordre du Cor Brisé devaient servir les Peuples Libres plutôt que les rois et reines, bien que leur dirigeant avait lui-même risqué sa vie pour sauver le fils de Méphisto à Vieille Tombe.

-Roi Aldarion, Reine Dinael. Je suis ravi de voir que vous avez choisi un des chevaliers de notre ordre afin d’assurer votre sécurité. Je suis certain qu’ensemble nous pourrons rétablir l’ordre et la paix dans les quatre coins de la Terre du Milieu, et assurer aux Peuples Libres une prospérité semblable  à celle qu’ils ont connue sous le règne du roi Elessar. Veuillez accepter ce cadeau de notre part.

Aglahad, habile malgré les trois doigts manquants à sa main gauche, apporta deux superbes carapaçons, ornés d’étoiles et de dragons.





Le Roi Gudmund n'avait pas rejoint la file d'invités qui s'était formée devant la tente des jeunes mariés. En tant que père de Dinael, il serait parmi les derniers à féliciter la paire, juste avant le Haut Roy Méphisto. Il rejoignit donc le banquet avec plaisir; souverain d'une capitale culturelle, il avait toujours apprécié les festivités de ce genre.

Svelte mais imposant, aux traits nobles de son ancêtre Bard, le roi était facile à distinguer dans la foule. Il avait choisi une tunique ornée d'un dragon rouge pour cette occasion, mais l'épée pendue à sa ceinture-privilège de son sang royal-ainsi que sa posture lui donnaient un air de guerrier. Gudmund prit avec un sourire la coupe de vin blanc frais apportée par un garçon, et lui tendit en échange une pièce d'une valeur non négligeable.

Un groupe de nobles de Dale discutait avec des dignitaires des autres contrées de la Terre du Milieu pas loin, et le roi s'en approcha aussitôt. Le sujet de la conversation était naturellement lié au domaine militaire, ce qui réjouit Gudmund qui n'avait pas de goût particulier pour la politique. Les hommes débattaient sur les avantages relatifs des armes et armures forgées dans les différentes régions d'Arda, certains louant la légèreté de l'acier elfique, d'autres la solidité des armures du Rhovanion, d'autres encore la fiabilité des épées gondoriennes.

Le roi but une gorgée de vin blanc gondorien, et s'apprêta à intervenir. Soudainement, il se fit pâle, et laissa tomber sa coupe par terre, s’attrapant par la gorge. Un silence choqué s’empara de ses compagnons. La plupart des participants au banquet n’avaient rien remarqué dans le chaos général, mais deux Gardes de la Citadelle vigilants s’approchaient déjà d’un pas rapide…


Gudmund attrapa un des Bardides par le bras, et pointa du doigt vers son dos. Le noble le frappa fortement entre les omoplates, et le roi toussa violemment, se pliant en deux. Il se releva, et la toux se transforma en rire.

-Une saloperie de mouche s’est noyée dans mon vin, j’ai failli m’étouffer avec. Ma foi, je ne garderai pas un bon souvenir de la gastronomie gondorienne !

Il fit un geste aux Gardes de la Citadelle afin de les réassurer, et demanda qu’on lui apporte de l’eau. L’incident fut vite oublié, et la conversation reprit aussitôt.


***


Une heure plus tard le roi de Dale entra dans la tente royale. Aldarion et Dinael avaient l’air satisfaits, mais épuisés par le flux incessant d’invités importants. Gudmund regarda Aldarion ; le roi d’Arnor n’était pas jeune, mais le Bardide éprouvait des sentiments paternels envers lui ;  le descendant d’Elessar était un guerrier comme lui, et avait connu lui aussi l’amertume de la rude vie dans le Nord.

L’homme de Dale sortit un petit coffret en bois de cerisier, et l’offrit aux jeunes mariés. A l’intérieur se trouvaient deux magnifiques broches en forme de rose, forgées en mithril et aux pétales faites de pierres précieuses blanches. Il s’agissait d’une œuvre d’art mélangeant le savoir-faire des nains d’Erebor et des artisans de Dale. Qui plus est, la rose était un symbole important en Arnor, et la porter publiquement ne ferait qu’augmenter la loyauté de la garde personnelle d’Aldarion.

-Dinael, je suis fier de toi, tu es resplendissante. Que les Valar te protègent lors de ton séjour  à Annuminas, et que t’y sois heureuse, mais saches que nous t’attendrons toujours avec impatience dans la cité de Dale. Une tâche difficile t’attend, mais je ne doute pas que tu l’accompliras. Rappelles-toi, ma fille. Un peuple respecte son roi, et le suivra jusqu’à la mort s’il le faut. Mais l’amour du peuple est réservé pour sa reine.

Une ombre passa sur le visage de Gudmund lorsqu’il se rappela de l’enterrement de son épouse, emportée par une maladie ; le royaume de Dale fut plongé dans le deuil pendant plusieurs semaines après cet évènement tragique…

-Aldarion…je sais que tu sauras prendre soin de ma fille, et ce ne sont pas des mots qu’importe quel homme aurait pu entendre de ma part. Beaucoup d’émissaires t’ont rendu visite aujourd’hui, et je sais que plusieurs d’entre eux veulent t’attirer dans des intrigues de toute sorte. Ici, au sud, rien n’est simple. Les hommes se poignardent dans le dos, la loyauté est douteuse tout au plus. Toi et moi, nous venons du Nord.  Là où la vie est dure, et où la discorde ne pardonne pas. Lorsqu’une horde de gobelins se trouve en face, il faut savoir faire confiance à ses compagnons d’armes. L’Arnor et Dale ont besoin de ce genre de confiance, de ce genre de fraternité. Je suis confiant que ce jour marque le début d’un tel lien entre nos deux peuples.

Le ton du roi était sincère et sérieux, et il tendit sa main vers son beau –fils.

-Assez parlé de ces choses-là. Aujourd’hui, c’est votre jour. Profitez. Profitez !

Gudmund les salua cordialement, avant de quitter la tente.
Sujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence
Aldarion

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Rechercher dans: Minas Tirith - Le Haut de la Cité   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: [RP Resynchro]Une histoire s'achève, une autre commence    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyDim 8 Juin 2014 - 16:46
Aldarion s'était levé à l'aube ce matin là. Il était descendu manger avec les rares personnes de sa suite qui avaient été autorisée à entrer dans la ville. Ballas avait choisi ses cinq meilleurs hommes parmi la fraction "blanche" de la Garde de la Rose. A côté de ça, Sirion avait également choisi des agents triés sur le volet dans la rose "noire".

Dès le matin, il avait trouvé les deux hommes en grande discussion avec Cartogan. Le général était devenu le "grand chef" de l'armée gondorienne.

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Il avait eu énormément de difficultés à convaincre les arnoriens de laisser leur roi à sa garde. Il avait pour l'occasion fait renforcer tous les postes de garde et prévu une escorte particulièrement nombreuse. De plus, tout avait été fait pour limiter les déplacements d'Aldarion dans la ville.

Amusé par la discussion animée pour régler les derniers détails de la sécurité, Aldarion n'avait pas entendu la porte de la salle commune s'ouvrir et il fut surpris de sentir une main s'appuyer sur son épaule.

"Prêt pour le grand jour ? J'ai vu la mariée, c'est un bon choix à tous les points de vue..."

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Sameon Havarian était dans un état bien plus reluisant que quand le roi l'avait déchargé de toute fonction à Dol Guldur. Il avait repris du poil de la bête, un peu de masse, il était coiffé et rasé proprement et portait des habits digne de son nouveau statut.

"Je tenais à te remercier d'avoir mis le manoir de Sora à notre disposition."

Saemon balaya les remerciements d'un geste de la main. Il était devenu Grand Maître de la Compagnie du Sud depuis quelques mois. Cela avait été l'objet de marchandages secrets et de pressions sur les gens bien placés. Il avait réussi à replacer la famille de Sora sur le devant de la scène et à éliminer tout ses rivaux. C'était une tâche tout à fait adaptée à ses compétences.

" Tu as vu Tiber Goloth hier ? Il a perdu se sa superbe... J'ai voulu le retirer du Jury pour mettre notre nouveau Vice-Gouverneur à la place mais je lui ai laissé une opportunité de tirer sa révérence dans la lumière."

Tiber Goloth avait été le principal adversaire de Saemon et, la défaite consommée, il avait tout perdu. La famille Oliri avait été la grande bénéficiaire de cette chute. Aldarion sourit aux dires de Saemon. Il était heureux de voir que tout allait pour le mieux.

"Des uniformes gondoriens ?!"

Le sergent Aicrag, un vieux briscard de la Garde de la Rose, choisi pour accompagner Aldarion tout au long de la cérémonie, semblait hors de lui.

" La règle est la même pour tout le monde. Deux gardes armés par délégation. Nous avons accepté la demande du Seigneur Ibn-Lahad d'augmenter le nombre pour vous, mais en conséquence vous devrez vous déguiser en soldats gondoriens... Sinon je vais avoir les pires difficultés à contenir les revendications des autres seigneurs."

Cartogan était ferme mais pédagogue, une qualité qui expliquait sans doute son arrivée au sommet de la hiérarchie militaire. Ballas ne dit rien, mais son visage impassible indiquait clairement qu'il comprenait le choix de Cartogan.

Aldarion se tourna à nouveau vers Saemon qui ne pouvait réprimer un léger sourire narquois.

"Nous nous verrons sans doute au banquet..."

Saemon plissa les yeux dans une grimace qui semblait indiquer le contraire.

"Je ne suis pas un grand partisan des mondanités. Je serai présent mais je ne m'éterniserai pas. Ma présence serait toujours désagréable pour certains..."

Saemon avait joué un jeu trouble durant la guerre contre l'Ordre. Tellement trouble que certains n'étaient pas parvenus à réellement comprendre ses objectifs.

***


Aldarion avait remonté la petite portion de rue qui menait du manoir à la citadelle de Minas Tirith. Les gens étaient massés dans les rues, maintenus à distance par un cordon ininterrompus de soldats du Gondor. Toutes les délégations étaient déjà passées, certaines jetant des cadeaux à la population. Seule la Princesse Dinael de Dale devait encore arriver et rejoindre son futur époux.

Aldarion était accompagné de Ballas et d'Adaes Thiemond qui s'était largement illustré lors de la reprise d'Annuminàs. Il avait été élevé au rang de Baron et s'était vu confié un fief à l'est d'Amon Sul qu'il avait exceptionnellement quitté pour la cérémonie. Derrière eux venait la petite troupe de garde de la rose "déguisés" en cavalier du Gondor.

Une large estrade avait été dressée devant le palais de Mephisto. Des bancs avaient été disposés devant celle-ci et étaient désormais occupés par les délégations étrangères et par les notables du Royaume Réunifié.

Derrière Aldarion et sa garde venaient les notables d'Arnor : Aleth Enon, l'Intendant, Vilyan, qui était le seul tribun encore en activité et Poppea, la désormais unique héritière du Trône. Ceux-ci s'installèrent au premier rang où des places leurs étaient réservées. Derrières les places d'honneur, le peuple en liesse s'était massé derrière les barrières dressées pour l'occasion.

Aldarion gravit le petit escalier qui menait à l'estrade. Là, il fut salué par le nouvel Intendant, le Comte Alcide d'Illicis. Il avait repris la fonction jadis dévolue à Radamanthe. Il avait été un des grands artisans du mariage et avait négocié âprement avec le Roi Gudmund et les cours du Royaume Réunifié. La rumeur voulait d'ailleurs que ce succès soit pour beaucoup dans la décision de Mephisto de le nommer à ce poste. Il constituait depuis un duo efficace avec Cartogan.

D'un geste ample, Aldarion, qui avait revêtu pour l'occasion une armure d'apparat, salua la foule qui l'applaudit. Rapidement le silence se fit. Un petit groupe arrivait de l'autre côté de l'esplanade avec, à sa tête, le Roi Gudmund et sa ravissante fille.

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Rares étaient les Gondoriens, et même les dignitaires, à avoir vu la promise d'Aldarion. Elle se révélait être d'une immense beauté, son visage était doux et pure et ses grand yeux sombres invitaient à se noyer dedans. Son arrivée fut donc accompagnée d'un silence respectueux, presque religieux. A côté de sa fille, Gudmund ne pouvait pas cacher sa fierté.

Aldarion quant à lui avait déjà vu des portraits de la jeune femme mais il l'observait pour la première fois en chair et en os. La fine robe blanche qu'elle avait revêtu pour l'occasion ne faisait qu'accentuer sa beauté. Le roi se sentit d'un coup frustre et vieux devant tant de fraicheur. Son visage était marqué par la guerre et les soucis. Néanmoins, ses origines lui conférait un aspect noble et autoritaire que l'Elendilmir qu'il portait au cou rehaussait davantage encore. Ils formeraient un beau couple. Un couple que le peuple pourrait aimer.

Derrière Dinael et son père, venait une petite escorte de gondoriens ainsi que les deux hommes choisi par Dale pour leur sécurité. Ballas s'était renseigné sur chacun d'eux afin de s'assurer qu'ils ne présentaient aucun danger. Le premier était Sir Hector, un fier chevalier mercenaire qui avait participé à la destruction de l'Ordre. Originaire de Dale il avait été choisi pour le récompenser de ses faits d'arme. Il était de plus prêt à suivre la reine jusqu'à Annuminas. Le second était Felian, un chevalier de l'ordre du Cor Brisé. Il avait été parmi les vainqueurs du tournoi de Dale et recevait là également une récompense honorifique.

La jeune femme rejoint Aldarion sur l'estrade, son père lui tenant la main. Elle lança un sourire malicieux à son futur époux. Elle le trouvait plutôt bel homme et elle avait toujours rêvé de devenir une vrai reine dans un vrai royaume. Tout cela l'excitait beaucoup.

A ce moment, le Haut Roy Mephisto fit son apparition, gravissant un escalier derrière l'estrade. Il salua le peuple qui l'acclama plus fort que jamais. Pourtant, malgré un sourire qu'il voulait lumineux, Mephisto semblait avoir vieillit en quelques mois.

"Peuples libres !"

Sa voix était toujours puissante et portait sur toute la place qui s'était tue.

"Avant de célébrer, dans la joie que mérite pareil événement, le mariage de mon neveu. J'aimerais que nous puissions nous recueillir quelques instants. Ayons une pensée pour tout ceux qui ont périt dans les récents évènements tragiques qui ont secoués nos royaumes. Pensons plus particulièrement au Prince Aleth, mon fils, ainsi qu'aux Princes Aelas et Neolias et la Princesse Ordenia d'Arnor."

Un silence de mort s'abattît alors. Les cloches se mirent à sonner lentement dans le lointain. Tous avaient connu un proche qui avait laissé la vie dans cette tragique guerre. Dinael chercha le regard d'Aldarion, elle voulait lui apporter du réconfort. Cependant, le Roi d'Arnor semblait muré dans son chagrin. Son regard était fermé et semblait totalement inaccessible. Il avait perdu son amour de jeunesse et ses trois enfants. C'était un homme brisé à qui elle allait devoir ré-apprendre à aimer.

Mephisto releva la tête en premier.

"Les peuples libre ont résisté et sortent plus fort de cette épreuve! De tout temps les alliances nous ont permis de faire face à nos nombreux ennemis. C'est pourquoi, nous sommes heureux aujourd'hui de célébrer l'union entre Aldarion d'Arnor et Dinael de Dale, entre les Royaume Réunifié et le Royaume de Dale !"


A ces mots, Gudmund tendit la main de sa fille à Mephisto qui, saisissant celle de son neveu, les unit.

"Soyez donc unis désormais et à jamais ! Que votre mariage soit porteur d'amour et de prospérité pour nos peuples !"

La foule acclama et Aldarion frissonna au contact chaud de la main de Dinael. Sa main à lui était rendue rugueuse par les chevauchées et les combats à l'épée. Leurs regards se croisèrent et pour la première fois il lui sourit. Oui, il allait faire son possible pour être heureux avec elle.

On amena devant Mephisto un pupitre sur lequelle était fixé un parchemin. Le Haut-Roy signa, suivi d'Aldarion et du Roi Gudmund. Le mariage était officiel et la fête pouvait commencer. On amena sur la place de nombreuses tables remplies de victuailles et de boissons pour le peuple et pour les dignitaires.

Malheureusement, pour Aldarion et son épouse, le temps de la fête n'était pas encore venu. Avant cela, il allait devoir subir, dans une petite tente dressée à côté de l'estrade, le long ballet des cadeaux, remerciements et autres joyeusetés diplomatiques.

#Aldarion #Gudmund #Dinaelin
Sujet: Un Tournoi chez les Bardides
Aldarion

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Rechercher dans: Dale   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Tournoi chez les Bardides    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyMer 29 Mai 2013 - 19:34
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Dinael fit mine de faire la moue. Malgré tout, ses yeux étaient rieurs, Alcide avait bien répondu. C'était un homme d'une grande intelligence et d'une grande diplomatie. Elle connaissait deux amis qui apprécieraient sans aucun doute de s'entretenir avec lui.

" Il semble donc que la situation soit plus nuancée que ce qu'il n'y paraît Maître d'Illicis... Cependant..."

Elle décocha son sourire le plus espiègle au diplomate en mission.

" On me dit également que vous êtes un beau parleur. Le genre d'homme qui réussirait à vendre des peintures à un aveugle."

Le Roi Gudmund lui jeta un regard désapprobateur, il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur le tournoi.

" Il me faudra donc vérifier par moi même, j'ose espérer que le Roi Aldarion me recevra avec les honneurs si je visite sa cour."

Elle détourna le regard en direction du tournoi qui battait son plein. De toute évidence le spectacle l'ennuyait et elle ne mit pas longtemps à s'en lasser définitivement. Avec grâce elle se redressa, écarta ses fourrures et releva sa robe qui traînait au sol. C'était vraiment une jolie fille et la voir sans le poids de ses fourrures montrait que son visage n'était pas son seul attrait.

Elle salua son père et fit un petit signe de tête à Alcide d'Illicis.

" Etant donné qu'aucun de ces chevaliers ne mérite mes faveurs... et qu'une dame sans chevalier n'a que peu d'intérêt dans pareilles circonstances, je me retire dans mes appartements où il fera sans doute plus chaud et ou la compagnie sera moins... brutale."

Peu désireux de provoquer une scène devant son peuple, le Roi la laissa partir, suivie de sa suivante, une vieille à la peau usée et à la démarche empruntée.

#Dinaelin #Gudmund
Sujet: Un Tournoi chez les Bardides
Forlong

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Rechercher dans: Dale   Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptySujet: Un Tournoi chez les Bardides    Tag gudmund sur Bienvenue à Minas Tirith ! EmptyJeu 16 Mai 2013 - 23:37
Un des chevaliers du Cor Brisé fronça les sourcils en entendant Synnon se déclarer en tant que membre de leur ordre, mais ne dit rien. Cependant, le soir même à la taverne, lorsqu'il s'apprêtait à monter dans sa chambre, le guerrier entendit la voix du chevalier:

-J'espère que tu ne feras pas honte au Cor Brisé, sir Gobdra...

Pendant ce temps, les chevaliers d'Esgaroth et du Cor Brisé vidaient bière après bière, malgré le goût douteux de la boisson. Même les voyageurs vétérans étaient contents de rejoindre la civilisation après une longue route, et attendaient avec impatience une nuit passée dans un lit, et l'opportunité de prouver leur courage et talents le lendemain.

La serveuse s'approcha d'Haleth, le regardant avec un petit sourire aux lèvres.

-Voici ta bière...Tu veux pas goûter à autre chose, jeune chevalier?

Sur ces mots, elle se pencha sur lui, dévoilant davantage de son décolleté plongeant.

Felian cacha son sourire derrière son verre de vin. Certains chevaliers avaient déjà décidé de faire usage de leurs pièces d'or pour passer une nuit en compagnie d'une femme plutôt que d'un cheval ou d'un confrère chevalier. Son regard fut attiré par l'armure caractéristique d'un guerrier assez âgé mais imposant, assis à une table pas loin de la leur. Il s'adressa à lui:

-Hola, voyageur. Qu'est ce qu'un garde de la fontaine fait si loin de Minas Tirith?

Un mélange de sympathie et de respect pouvait s'entendre dans la voix du chevalier d'Anfalas. Les gardes de la fontaine n'étaient pas officiellement des chevaliers, mais l'appartenance à cette formation d'élite offrait les mêmes privilèges. Felian était curieux de voir un guerrier pareil en action.

***

L'officier nain répondit à Erelion:

-Votre façon de décrire cette bataille à Aldburg me fait regretter de ne pas y avoir participé! J'espère que ton camarade s'en sortira...t'auras besoin de chance toi aussi, et de tacte, pour t'en sortir avec le roi. Gudmund est un homme juste et sage, mais il ne tolère pas ceux qui ignorent leurs responsabilités, peu importe les motifs de leurs actions. On se reverra sans doute, Erelion.


Sur ces mots, le nain s'en alla; la garde avaient les mains pleines avec le nombre d'invités au tournoi.

Un long moment passa avant que le guérisseur ne réponde à Erelion. Il lava et essuya calmement ses mains ensanglantées, puis se tourna vers le chevalier, et dit:

-Le faire voyager pendant des jours, en hiver, dans son état actuel, était une folie. La force de son corps et de son esprit l'ont maintenu en vie jusqu'à là, mais son état est critique...Il a de la fièvre, il a perdu beaucoup de sang...mais pire encore, il semble avoir souffert d'une hémorragie interne. J'ai réussi à faire descendre sa fièvre, et je lui ai fait boire une potion qui l'endormira, lui permettant de récupérer...mais son sort n'est pas sûr. Tout se jouera pendant la nuit et le jour à venir. S'il survit, il ne sera probablement plus jamais le même chevalier puissant qu'avant.


***

Le jour se leva. Un matin d'hiver, l'air était froid et pur, quelques flocons de neige virevoltaient au vent. Des centaines de gens parcouraient les rues de la cité; la première épreuve du grand tournoi allait prendre place!

Une grande arène avait été préparée aux bords de la cité. Des belles loges avaient été bâties pour les invités d'honneur. On y vit le roi Gudmund avec sa famille, dont sa fille: la Dame du tournoi, ainsi que des dignitaires nains, des nobles, et des représentants des autres royaumes. Les autres spectateurs devaient se contenter de places moins confortables, mais des vendeurs de vin chaud parcouraient les rangs, en réchauffant les corps et les esprits.

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Le roi Gudmund ouvrit le tournoi avec un discours bref, souhaitant la bienvenue à tous les voyageurs, et incitant tous les participants à respecter les règles de chevalerie, afin de faire honneur à sa fille et ouvrir le festival du Dragon sur une note positive.

Bientôt, ce fut au héraut de prendre la parole. Vêtu d'un uniforme traditionnel de la cité de Dale, il annonça, d'une voix puissante:

-Le tournoi sera ouvert avec le combat à l'épée! Le premier à faire couler le sang de son adversaire, à le désarmer, ou le forcer à se rendre, remporte la victoire. Sortir du cercle du sable équivaut à se rendre. Tous les participants doivent utiliser les épées émoussées procurées par la garde-trois longueurs de lames sont disponibles (deux mains, bâtarde, ou une main). Le but n'est pas de tuer son adversaire!
Voici les paires de combattants:
Sir Synnon du Cor Brisé  affrontera Sir Drake de la Fontaine.
Sir Orys du Cor Brisé affrontera Sir Rhor de la Flèche Noire.


Les chevaliers inscrits à cette épreuve étaient nombreux, et la liste continua pendant un bon moment...mais le moment de prendre les armes finit par arriver. Les adversaires se retrouvèrent chacun d'un côté de l'arène circulaire en sable, que le gel avait rendu glissant par endroits, avec l'arme émoussée de leur choix...le tournoi avait commencé!



HRP Alors, quelques explications:

-Vous pouvez décrire les événements de la nuit passée et de la matinée dans la première moitié de votre RP.

-Dans le tournoi, chaque participant décrit les actions de son personnage, en un message. Les points sont attribués pour:
-le réalisme
-le style
-les descriptions (entourage, personnage, armes)
-le style de combat
-le respect du contexte décrit dans mon message

Vous pouvez décrire quelques passes d'armes, mais vous ne pouvez pas jouer le personnage de votre adversaire, ni dire si vous avez gagné ou perdu. Vos messages doivent s'achever en suspens. Vous pouvez cependant contacter votre adversaire respectif par mp, pour vous mettre d'accord sur certains éléments (notamment pour savoir quelle longeur de lame votre adversaire a choisi, quelle armure il porte, quelles sont ses passes d'armes typiques, etc). Je jugerai vos RPs, et déciderai du gagnant. Ensuite, nous passerons aux autres épreuves.

Il n'y a pas d'ordre de posts à respecter, écrivez dès que vous pouvez.

Pour toute question, contactez moi par mp!

HRP

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