Je prie pour que vous ayez raison, caporal. Car malgré mon jeune âge et ma vaillance, je doute en notre capacité de vaincre cette armée sans renforts. Voyez ses hommes. Tant de morts pour une foret. Tant de morts par simple cupidité et par attrait d'un pouvoir plus grand encore. Je vous suivrai sans doute dans la bataille et donnerai ma vie pour la patrie mais un ami très sage m'a dit un jour que la civilisation et la barbarie s'excluent. La barbarie, c'est la guerre .La civilisation, c'est la paix. N'avons nous pas en tant que grande nation le devoir de trouver un compromis ou une échapattoire.
Celas était troublé. Il venait de survivre à son premier combat. Il avait tué des hommes par la lame ou par des traits. Le regret ne concernait pas le fait d'avoir protégé son royaume et ses habitants par le biais de la mort d'autres. Il regrettait surtout de ne pas avoir pu anticiper tout cela. L'académie militaire ne l'avait pas préparé à celà. Seulement à suivre les ordres.
Il se leva, ressera sa cape rouge autour de ses épaules avant de se diriger vers un étroit escalier donnant sur une corniche. Il s'était porté volontaire avec Lear et le caporal pour être de garde. Il avait prit le premier quart. La nuit était fraîche. En grande partie en raison de l'eau qui tombait en contrebas. Il aimait la nuit et les étoiles. De nombreuses autres nuits lui avaient permis de connaitre un grand nombre d'étoiles et de constellations en particulier une. L'étoile d'Earendil brillait de tout feux dans le ciel. Sa vigueur redonnait foi en Celas comme le disait les anciennes légendes numénoréennes. Il resta longtemps seul à veiller. Il commençait à somnoler quand Lear vint le révéler dans sa garde. Il n'eut pas la force de redescendre en bas pour finir sa nuit.
Je vais rester là. Réveilles moi si il y a du nouveau.
Il ressentait un profond remort d'avoir sorti toutes ses pensées au caporal. Il devait s'excuser envers Hamlung. Il fut déçu qu'il ne prenait que le dernier quart. Il les présenterai au matin devant un bon gruau.
***********
Ce fut justement le gradé qui les réveilla Lear et lui. Le nobliau ne comprit pas tout de suite ce qu'il fallait regarder. La vision encore troublé par un trop courte nuit et le reveil certes discret mais pressant. Le cor en revanche lui fit l'effet d'une douche froide. Comme si on l'avait jeté dans la cascade. Lear bondit avant lui. Il faut dire que son compagnon avait dormi à moitié sur lui. Celas avait le bras engourdi.
Bandant son arc vers la direction qu'avait indiqué le bras tendu du caporal avant de dévaler les marches quatre par quatre, il décocha une flèche sur ce qui ressemblait plus à un arbre qu'à un homme et pour cause, l'ennemi était deux mètres plus haut. Le trait avait au moins eu le mérite de les débusquer. Lear abattit le premier. Son compagnon décocha également mais l'ennemi fila derrière un fourré. Avait il atteint sa cible ou non?
La question restait en suspens mais une chose était certaine. Le cor avait rameuté un grand nombre de Rhuniens voire l'armée au grand complet. Les premiers à être arrivés avaient vite pris le chemin de la cascade, sous les conseils d'un éclaireur surement. Les deux sentinelles lâchaient des traits meurtriers bientôt soutenu par d'autres archers venu en soutien sur d'autres points d’élévation autour du lac. Mais l'ennemi arrivait en plus grand nombre. Pour chaque ennemi abattu, trois prenaient sa place. L'entrée de la cascade, bien en contrebas, n'était pas à la vue des rangers. Les soldats gondoréens et leurs alliées elfes étaient ils en place?
Celas avait une bonne vision du lac au pied de la cascade et de l'ennemi essayant de progresser avec leur équipement dans cette étendue d'eau. Lâchant son arc, gardant ses dernières flèches pour plus tard, Celas ramassa des pierres de la taille d'un crane humain qu'il projeta en contrebas. Une arme tout aussi meurtrière et qui s'affranchissait de la protection des boucliers.
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
Jeu 16 Juil 2020 - 1:34
La conversation entre Zadek et l’Aigle d’Albyor fut interrompue par un des généraux de Sharaman qui sortait de la tente du roi. -Les prisonniers attendront. Nous partons à l’assaut. Ne vous méprenez pas ; Ithilien ne tombera pas aujourd’hui ni demain, tant que le prince gondorien siège dans sa cité dans les collines. Le moment viendra où nous aurons besoin de ce que les prisonniers savent ou pour s’en servir en tant qu’otages, mais d’abord nous devons porter un coup de grâce à ceux qui nous avaient tendu l’embuscade.
Le général fit un signe de la main à deux hommes de la garde qui escortèrent les prisonniers vers les arrières du campement, là où se trouvaient les blessés ainsi que les convois d’approvisionnement. Hûliân était un des hommes les plus influents de la révolution rhûnienne et son rang de capitaine de la Garde de Sharaman était prestigieux, mais selon la hiérarchie il devait obéir les ordres des généraux du roi.
-Zadek, nous aurons besoin de vos talents...uniques. Si le plan du lieutenant Saraethel marche et nous trouvons la forteresse cachée des Gondoriens, nous procéderons à un assaut frontal. Le lieutenant menera le premier bataillon, et le capitaine Hûliân dirigera un détachement de cavalerie au cas où si les ennemis tentent une percée ou bien des renforts leur viennent en aide. Nous savons cependant que la forteresse ennemie n’a pas qu’une seule entrée...Prenez quelques hommes de confiance et une fois que la place forte est localisée, tentez de trouver la deuxième entrée. Nous allons enfermer les impérialistes dans leur terrier et leur porter un coup fatal !
Les ordres étaient donnés. Partout autour les guerriers de Rhûn se préparaient pour la bataille à venir, la deuxième en moins de deux jours. Aldrich et Arwid quant à eux s’étaient retrouvés à l’arrière du campement. Leurs poignets étaient attachés et une longue corde reliait leurs chevilles à celles de quelques autres prisonniers. Quelques gardes patrouillaient le périmètre, mais il s’agissait des simples Balchoth plutôt que des soldats d’élite de la Garde de Sharaman.
***
Plusieurs des éclaireurs tombèrent sous les flèches des Ithiliain, mais le mal était fait. Henneth-Annûn était découverte, pour la première fois dans son histoire. Le commandant Aegidus et Erenor étaient parmi leurs hommes et donnaient des ordres, essayant de rétablir l’ordre et la discipline. Où était le seigneur Lindor.. ? Dans la confusion générale, personne ne s’en souciait pour l’instant.
Les postes d’observation des deux côtés de la cascade étaient suffisamment grands pour accueillir en tout une douzaine d’archers. Plusieurs rangers et elfes avaient rejoint Celas et Laer et disposant à présent d’une réserve importante des flèches, ils tiraient dans la direction de l’armée rhûnienne en approche. Comme toujours, les Balchoth furent les premiers à tenter une charge, même si une majorité d’entre eux restaient sur le côté, tenus d’une poignée de fer par la Félonne. Les boucliers d’osier que certains d’entre eux portaient n’offraient qu’une piètre protection contre les longues flèches des grands arcs gondoriens, ou contre les tirs de précision des archers d’Erenor. Les quelques Balchoth qui arrivèrent jusqu’à la cuvette aux pieds de la cascade subirent à leur tour un sort horrible lorsqu’ils découvrirent qu’elle était remplie de pierres tranchantes.
Mais le succès initial ne dura pas. Déjà, le bataillon de la Garde de Sharaman s’approchait de la cascade. Ces hommes, entrainés par des officiers du Gondor avant la révolution étaient équipés de manière semblable aux soldats de ligne gondoriens mais leurs armures étaient plus lourdes encore et ils portaient des boucliers ronds. Habitués aux combats des rues ainsi qu’aux batailles rangées dans le désert, la Garde maintenait parfaitement la formation malgré les inégalités du terrain. Seul un d’entre eux fut abattu par une flèche, et deux autres durent se retirer de la formation car ils furent touchés à la jambe. Leur avancée était inexorable.
Le Seigneur Erenor se tenait de l’autre côté du rideau, entouré par une trentaine d’archers. Il voyait le bataillon ennemi en approche, les silhouettes des Rhûniens déformées par les gouttes d’eau, comme s’il s’agissait d’un rêve. Il vit leurs rangs s’ouvrir pour laisser passer des hommmes portant des troncs d’arbres taillés afin de servir d’échelles provisoires. C’était leur moment de vulnérabilité.
-Volée ! – cria Erenor et trente-et-une flèches traversèrent le rideau d’eau pour s’abattre sur les Rhûniens. Cette fois-ci, les dégâts étaient plus conséquents.
-Soldats de Rhûn ! Frères de la Garde ! Le jour est venu de montrer aux impérialistes Gondoriens que l’âge de l’opression est terminé ! Aujourd’hui nous les frappons dur, au coeur de leur royaume pour leur dire une fois pour toutes que nous sommes forts ! Que nous sommes libres ! A l’assaut ! Pour le roi Sharaman ! Pour le Rhûn !
Le jeune lieutenant Saraethel, initialement terrifié par la tâche que lui avait assigné le Roi se tenait à présent en première ligné, l’étendard du soleil à quatre branches dans une main et l’épée dans l’autre. Deux jeunes soldats de la garde se regardèrent dans les yeux et se serrèrent les avant-bras en un salut guerrier.
-Si nos parents étaient encore en vie, ils seraient fiers de voir que la révolution nous a mené jusqu’aux terres des oppresseurs. Ils seraient fiers de nous voir libres, Dorji.
Les soldats, Dorji et Bayar furent parmi les premiers à escalader les troncs d’arbres qui, enfoncés dans la cuvette, offraient un chemin diagonal jusqu’à la Fenêtre du Soleil Couchant. Un des Rhûniens chuta, heurté par la pierre lancée par Celas. Il tomba dans l’eau et son armure lourde le tira vers le fond hérissé de pierres aiguisées. Les guerriers de Rhûn qui réussirent à escalader jusqu’à l’entrée de la caverne furent accueillis de l’autre côté du rideau par les flèches, épées et lances des défenseurs. Mais ni l’eau ni l’acier ne suffirent pour éteindre l’ardeur de leur zèle. Ces hommes combattaient pour la liberté. Ces hommes étaient venus venger des décennies d’oppression. Huròn fut renversé sur le sol par un guerrier Rhûnien qui avait chargé sur lui avec tout son poids. Shalyna quant à elle se vit obligée de prendre une décision rapide : reculer ou dégainer son épée et entrer dans la mêlée. Parmi le vacarme de la bataille, la voix forte du Commandant Aegidus retentit :
-Tenez la ligne ! Pour l’Ithilien ! Pour le Gondor !
Pour l'instant, c'était tout ce qu'ils pouvaient faire: empêcher les Rhûniens de pénétrer dans la caverne. Mais sans aucun stratagème ni élément de surprise les défenseurs finiraient sans doute par être submergés...
Les Balchoth avaient profité de l’avancée du bataillon de la Garde pour s’approcher à leur tour de la cascade. Ils avaient sorti à leur tour leurs arcs courts, et se mirent à tirer sur les archers elfes et gondoriens qui occupaient les postes d’observation. Les petites alcôves de pierre n’offraient que très peu de protection. Un éclat de roche détaché par une flèche qui rebondit contre la paroi de la colline vint heurter la joue de Laer, coupant la peau pâle du capitaine.
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Lithildren Valbeön Exilée
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Comment Henneth-Annûn avait pu être découvert par ces sauvages du désert ? C'était insensé... Mais l'heure n'était pas au "comment ont-ils faits pour arriver jusqu'ici" mais plutôt à "comment les repousser d'ici". Shalyna n'était pas aussi bonne archère que son époux, son beau-frère ou ses amis mais elle parvenait à égaler les rangers. Cela dit, les talents ne furent utiles que contre les Balchoth. Ceux-ci tombèrent comme des mouches. Cependant... les hommes bien mieux équipés arrivaient déjà. Et là, ni les rangers ni les humains ne firent mouche. Seul un chanceux put en tuer un... et deux autres furent blessés. L'ouverture se fit lorsque les échelles arrivèrent. Là, plus de morts tombèrent dans les eaux mortelles de la cascade... mais pas assez pour les empêcher de pénétrer dans la caverne.
Shalyna manqua de se faire toucher par une flèche. Un de ses amis la poussa sur le côté et tomba par la suite, deux flèches dans le torse, de son poste. La Noldo voulut crier mais elle n'en eut pas le temps. Elle ne put qu'esquiver la lame qui manqua de la tuer, dégaina la sienne en se redressant et entailla le buste une fois puis deux de son ennemi. Les orientaux arrivaient par les échelles et, malgré les flèches et les pierres, leur avancée ne ralentissait pas.
- Tenez la ligne ! Pour l’Ithilien ! Pour le Gondor !
Le cri d'Aegidus ne fit que motiver l'elfe. Elle trancha un bras rhûnien avant d'entailler le buste du propriétaire, l'achevant en plantant sa lame dans son torse ensanglanté.
- Protégez nos seigneurs Erenor et Lindor ! cria-t-elle en sindarin.
Elle chercha d'ailleurs du regard Lindor. Où...? Son moment d'inattention se résultat par une douleur vive dans le flanc. La lame orientale avait pénétré sa chair dans une marque sur son flanc. Elle tituba sur le côté, choquée d'être blessée par un sauvage de l'est, et ne perdit pas une seconde avant de tuer son assaillant. Elle devait faire fi de la douleur et du sang pour accomplir son devoir et protéger son peuple. L'elfe ne put que constater que ses compagnons d'armes tombaient sous les flèches des Balchoth ou les lames des Gardes de Sharaman.
- Que les Valar nous viennent en aide...
Elle savait qu'ils allaient périr dans cette impasse. Ils ne pourraient faire face à une armée entière alors qu'il y avait des blessés et si peu de couvert ou d'archers sur les flancs. Ils étaient piégés. La seule chose qu'ils pouvaient faire était de porter un coup dur à l'envahisseur et de réduire le plus possible ses effectifs. Mais surtout, ils devaient protéger Erenor et Lindor, Aegidus aussi éventuellement.
Aussi brave fût-elle, la blessure de Shalyna ne pouvait être ignorée. Après un affrontement contre un Garde plus en forme qu'elle - en tout cas moins blessé -, la Noldo perdit l'équilibre contre un cadavre tombé près d'elle. Le Garde de Sharaman saisit l'opportunité et embrocha l'elfe en se jetant sur elle. Pendant les quelques secondes suivant l'acte, le Garde choisit de compléter cette humiliation en la jetant par-dessus la cascade. Shalyna fut emportée au fond des eaux parsemées des fameuses pierres hérissées.
Et par ce fait, le collier emblématique des Valbeön échappa au cou de sa propriétaire pour disparaître dans les flots.
Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1075 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
Galvanisé par la confiance que l’Aigle d’Albyor avait placé en lui, Zadek aiguisait sa lame d’un geste sûr et déterminé, conscient qu’il en aurait de nouveau usage bientôt. Le Taïpan du Désert avait à de nombreuses reprises prouvé sa valeur et sa loyauté au commandant de la Garde de Sharaman et c’était ce qu’il venait de faire une fois de plus aujourd’hui en menant les troupes à la bataille et en revenant avec des prisonniers qui pourraient se révéler importants pour la suite des événements. Mais sa mission n’était pas terminée, loin de là. Elle ne faisait, à ses yeux que commencer. Le lieutenant Saraethel avait été chargé de localiser la forteresse cachée d’où leurs ennemis lançaient leurs attaque et d’initier l’assaut frontal. En parallèle, Zadek devait se mettre en quête d’entrée et passages annexes pour créer une brèche dans leurs défenses alors même que leurs ennemis étaient aux prises avec les attaquants. Pour cette tâche, ô combien primordiale, le Rhûnien avait regroupé trois de ses plus anciens frères d’armes; des guerriers talentueux et expérimentés qui avait étaient de toutes les batailles de la guerre de libération. Tout comme lui, ils étaient eux aussi des combattants formés par les impérialistes gondoriens; et ils savaient donc comment ces derniers fonctionnaient quand la guerre sonnait à leurs portes.
Il leur expliqua brièvement leur objectif avant d’insister sur l’importance du succès de leur opération. Leurs ennemis s’étaient certainement préparés à une attaque frontale et vu leurs positions de défenses, Saraethel et les Balchoths allaient avoir toutes les peines du monde à se frayer un chemin et les mettre en échec. “Aujourd’hui plus que jamais, nous nous battons pour changer notre monde pour toujours. Pour créer un nouveau monde où notre peuple sera craint et glorifié, enfin reconnu à sa juste valeur.”
Les hommes approuvèrent les paroles de Zadek en poussant quelques cris guerriers. Leur nouveau leader calma leurs ardeurs d’un geste tranquille de la main, et continua de sa voix suave et posée, l’air toujours aussi imperturbable malgré l’émotion qui animait son âme. “Que Melkor soit clément…”
Les autres Gardes répétèrent religieusement la prière en chœur. “Que Melkor soit clément”.
En symbiose, les redoutables guerriers embrassèrent tous leur index avant de le poser quelques secondes sur le front et de finir avec un geste sibyllin adressé en direction des cieux. Un dernier rituel avant la tempête. Des dernières implorations dirigées vers leur divinité toute-puissante.
Ils se mirent alors en route; se mouvant discrètement au milieu des bois. Et déjà au loin, ils entendait le son fracassant de la Mort.
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Nombre de messages : 176 Localisation : Esgaroth Rôle : Mercenaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Sylvain -Nandor/Sindar- -: Né en l'an 2799 du TÂ- 526 ans -:
Lun 3 Aoû 2020 - 18:54
L'étau se resserrait gravement, la tension était palpable, les pas lourds et les cris de guerre des attaquants résonnaient dans la cuvette et se répercutaient dans toute la grotte comme un chant annonciateur de mort, de sang et de larmes dont nul ne pourrait y échapper. Huròn sentit un frisson le traverser, excitation ou peur, lui-même ne le savait pas. Ce qui était sûr c'est qu'aussi bien pour les rangers que les elfes présents, leur façon de faire la guerre par embuscade et attaque aussi rapide que foudroyante n'était clairement pas le style pouvant être adopté ici. Et aujourd'hui, l'ennemi avait un avantage certain, ils étaient formés pour ce type de bataille et ils ne reculeraient pas aussi facilement. Les rangers et lui-même n'étaient pas aussi lourdement équipés que les hommes de l'Est qu'ils avaient aperçus en contrebas.
Suivant les ordres, ils formèrent un mur d'une solidité plus que douteuse aux yeux de l'elfe centenaires. Les premiers Orientaux à se présenter furent promptement éliminer par le premier rang, mais ils en arrivaient à flot continu et la formation commençaient à montrer ses failles face aux lourds assauts de ces vétérans de l'Est.
L'homme qui se tenait devant Huròn montrait des signes de faiblesse venant de son bras gauche, il avait une tendance à réajuster sa position et son maintien dès qu'il le pouvait. Il mourrait rapidement et pourtant, ensemble, lui tenant haut son bouclier comme un rempart et Huròn de son allonge certaine qui frappait par le haut, ils éliminèrent deux soldats. En un contre un notre mercenaire faisait montre de grâce et d'agilité lors des combats, ce qui dissonait complètement avec sa façon sauvage et brutale de frapper de son arme, quelles qu'elles fussent d'ailleurs. Dans les rangs, chaque coup d'épée se voulait le plus puissant possible aux points de parfois ressentir le choc lui remonter douloureusement le bras.
L'homme chancela et tomba, une lame courbée l'ayant toucher en pleine poitrine, le Rhûnien savait ce qu'il faisait, il ne laissa aucun répit à Huròn qui n'ayant pas eu le temps d'ajuster sa position se vit brutalement renversé à terre. Son épée vola dans la chute, instinctivement il empoigna son poignard à sa ceinture en bas du dos. Mais maintenant au sol, le bras gauche immobilisé par son bouclier et le droit plaqué douloureusement entre le sol et son dos, il était totalement sans défense. L'armure imposante et le poids important de son adversaire empêchait tout mouvement afin de le faire chanceler d'un côté ou de l'autre pour le poignarder jusqu'à ce que mort s'ensuive.
La guerre n'a rien de beau ni de glorieux, il n'y a pas d'épée brillante au soleil, seulement le fracas du fer contre le fer étouffer par les cris, les gémissements et les pleure.
Au cœur du combat. Le temps était comme figé, les bruits autour de Huròn semblaient décroître tandis que l'homme au regard mauvais étreignait avec fermeté ses mains autour de sa gorge, l'air manquait et sa vie lui échappait et ce, sans pouvoir agir. Notre mercenaire ne se voyait pas mourir ici et pourtant à cet instant il n'attendait plus rien.
Forlong Tribun Militaire d'Arnor
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
Lun 17 Aoû 2020 - 23:51
Les premiers mètres avaient coûté très cher à la Garde de Sharaman. Même les armures lourdes des Rhûniens n’étaient pas suffisantes pour résister à la volée des flèches à bout portant avec laquelle ils avaient été accueillis par les défenseurs. Pourtant, la discipline et volonté de fer avec laquelle les guerriers de l’Est s’étaient remis en formation dès qu’ils avaient traversé le rideau d’eau étaient impressionnantes, et démentaient leur réputation de barbares orientaux sauvages.
Un des elfes d’Erenor poussa un cri de détresse en voyant Shalyna se faire transpercer par une lame d’acier et tomber à travers le rideau d’eau. Il acheva le Garde qui avait vaincu la Noldo et se pencha par dessus du bord de la caverne, espérant que la guerrière referait surface dans les eaux profondes de la cuvette.
Alors que la vision d’Huròn s’assombrissait au fur et à mesure que ses réserves d’oxygène s’épuisaient, il sentit soudainement la prise autour de son cou relâcher. Hamlung, la caporal des rangers avait donné un coup de pied violent dans les dents du Rhûnien casqué. Cela permit au mercenaire elfe de libérer son bras et d’utiliser son poignard pour achever son adversaire. Hamlung l’aida à se relever. Il respirait lourdement, le sang coulant d’une blessure sur son front.
-Il faut qu’on donne un moment de répit aux nôtres pour organiser une défense ou un repli organisé. Hé ! Tu m’entends ?! Je t’ai pas sauvé la vie pour rien !
Il secoua l’elfe par les épaules pour le sortir de sa stupeur causée par le manque d’oxygène. Le ranger indiqua un banc rudimentaire posé contre un mur de la caverne. Le combat s’était éloigné un peu leur laissant un instant de calme relatif. Le caporal attrapa un côté du banc, indiquant à l’elfe de faire pareil. Ils balancèrent le lourd meuble à trois reprises avant de le lancer sur les ennemis. Un ou deux Rhûniens chutèrent de l’autre côté de la cascade lorsque le projectile les balaya de leurs pieds, d’autres durent reculer sous le choc inattendu.
Le Seigneur Erenor profita de cette distraction pour trouver Aegidus du regard. Le commandant avait été blessé au bras gauche, mais continuait à se battre entouré de quelques hommes fidèles. Les corps des Gondoriens, Elfes et Rhûniens gisaient sur le sol de la caverne dans la pénombre matinale.
-Aegidus, les chevaux !
Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Ils pouvaient mourir ici ou tenter de se replier jusqu’à la sortie secrète et rejoindre les montures envoyées par Boromir II pour tenter de rejoindre les collines d’Emyn Arnen.
Les défenseurs se mirent à reculer, payant un lourd prix pour chaque mètre traversé. La caverne devenait plus étroite à l’arrière, et se transformait peu à peu en couloir qui menait à la deuxième entrée d’Henneth Annûn. Se défendre dans un passage suffisamment large pour deux hommes sans boucliers à peine serait plus simple, mais il fallait déjà arriver jusqu’à là.
Huròn s’était retrouvé dans la garde arrière, à couvrir la retraite. Ce fut Bayar, le jeune Garde de Sharaman, qui s’attaqua à lui. Le Rhûnien portait un bouclier rond et un glaive. Sa posture et son armure lourde indiquaient que son poids était supérieur que celui d’Huròn et il en profita, en chargeant sur l’elfe, le bouclier devant lui. Bayar ne savait pas pourquoi les elfes combattaient aux côtés des impéralistes gondoriens, mais il n’hésiterait pas à verser le sang de n’importe quel allié des oppresseurs. Son entrainement dans la garde royale faisait du jeune Rhûnien un adversaire de taille.
***
La douzaine d’archers perchés dans les points d’observation sur les deux côtés de la cascade s’était retrouvée dans une situation peu enviable. Les tirs des Balchots, bien que peu précis, se faisaient de plus en plus nombreux, et plusieurs défenseurs avaient déjà trouvé la mort aux pieds de la falaise.
Laer et Celas pouvaient emprunter l’escalier qui menait vers la caverne, mais la Garde de Sharaman ayant pris contrôle de la plupart de la salle, cela voudrait dire se retrouver en plein milieu des lignes ennemies.
Alors que les défenseurs se repliaient vers la sortie secrète, Zadek et ses compagnons escaladaient le petit chemin qui longeait la falaise. Il n’y avait aucun moyen d’être certain qu’ils étaient au bon endroit ; le ‘chemin’ aurait tout aussi bien pu être un sentier emprunté par les animaux sauvages. Mais le bruit de l’eau et le vacarme de la bataille devenaient de plus en plus fort ; ils ne pouvaient pas être bien loin de la cachette des Gondoriens. Soudainement, le Taïpan du Désert entendit un bruit inattendu, un hennissement de cheval. Etait-ce la cavalerie d’Hûliân ?
***
A quelques lieues d’ici, le jeune Arwid et Aldrich étaient toujours assis par terre à l’arrière du campement rhûnien, leurs poignets attachés à une longue corde reliant leurs chevilles à celles d’autres prisonniers.
Un de leurs compagnons d’infortune, un ranger dont le teint pâle indiquait qu’il avait perdu pas mal de sang pendant la bataille, leur glissa :
-Il faut s’échapper d’ici et rejoindre les notres ! Ecoutez, je...
Son chuchotement fut interrompu par un des gardes Balchoths qui s’était avéré plus perspicace qu’il en avait l’air. Le garde avait frappé le prisonnier avec la hampe de sa lance, et était à présent penché sur lui, prêt à frapper une deuxième fois pour apprendre une leçon au Gondorien...
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Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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Tels des ombres, les gardes de Sharaman se mouvaient silencieusement au milieu de la broussaille. Le fracas des affrontements qui se tenaient au loin montaient à leurs oreilles et résonnait au sein de leurs âmes de guerriers. Zadek menait ses trois frères d’armes à travers un très mince sentier qui disparaissait par moment sous la végétation; ce n’était de toute évidence pas un réel chemin mais plus une voie créée dans la nature par le passage de quelque animal; ou de troupes du Gondor…
Un hennissement se fit entendre près d’eux. Avec un geste du poing, le Taïpan du Désert ordonna à ses compagnons de s’arrêter net et scruta attentivement les alentours, à la recherche d’un potentiel ennemi. Il finit par trouver la source du bruit en contrebas de la falaise; il s’agissait de l’avant-garde de la troupe de cavalerie de Hûliân qui se préparait à la charge face aux plus téméraires des défenseurs. Ainsi la bataille suivait son cours et chaque camp plaçait ses pions en jetant leurs forces dans leur bataille et Zadek savait que dans ce jeu glorieux et mortel, son rôle pouvait se révéler absolument crucial.
Les quatres hommes continuèrent donc à progresser dans leur quête le plus rapidement possible tout en se faisant le plus discret possible. Cependant, à mesure qu’ils avançaient, le sentier sur lequel ils se trouvaient était de moins perceptible, tant est si bien qu’ils finirent par le perdre de vue. Ainsi égarés au milieu de la falaise et sans la moindre idée de la voie à suivre à partir de là, le Rhûnadan souffla un juron dans sa langue natale. Il leva le regard vers le ciel, cherchant désespérément à s’orienter avec la position du soleil. C’est en contemplant les rayons chauds de l’astre que quelque chose de presque imperceptible attira son oeil: un simple reflet lumineux. Une armure de métal reluisante qui brillait sous la lumière naturelle. Un garde. Et un garde qui ne se trouvait pas là, loin des combats et à l’arrière de la falaise, par hasard.
Zadek posa son index sur ses lèvres, faisant signe à ses compagnons de ne pas faire le moindre bruit. Accroupis, les quatres Orientaux s’approchèrent de quelques mètres; puis le Taïpan du Désert dégaina son poignard courbé et se coucha à plein ventre sur le sol. Il rampa ainsi, couvert par la brousse, jusqu’à ne se trouver qu’à quelques mètres de son ennemi. Il prit une longue inspiration. Si son coup n’était pas assez précis ou si le moindre bruit se faisait attendre, alors l’alarme serait donné et le plan tomberait à l’eau.
Retenant son souffle, il bondit et couvrit la courte distance qui le séparait du garde insouciant. Ce dernier eut à peine le temps de faire volte-face d’un air stupéfait que Zadek se trouvait une lui. L’assassin posa une main sur la bouche du malheureux et lui trancha la gorge d’un geste expert qu’il avait pratiqué des centaines de fois. Le corps du défenseur de l’Ithilien s’écroula sans un bruit. Zadek se redressa et avisa le sentier, cette fois de pierre, qu’il venait de retrouver.
Il avait trouvé la voie. Et elle était libre.
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~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
Sam 10 Oct 2020 - 13:48
#Faelnoer avançait à contrecœur, poussée dans le dos par celui qu’elle avait toujours considéré comme l’amour de sa vie. La défection des renforts de Boromir II avait fini de le faire sombrer dans une rage incontrôlable qui couvait depuis qu’on lui avait volé son heaume.
Elle avait longtemps refusé la possibilité de fuir, option que Lindor promouvait depuis les premières rumeurs d’une attaque. L’Ithilien était sa maison et elle souhait le défendre. Néanmoins, la situation avait évoluée, l’armée était en fâcheuse posture et ils devaient se sortir du guêpier dans lequel ils étaient fourrés. Lindor jurait qu’il partirait vers l’Emyn Muil, abandonnant les hommes à leur sort. Elle était persuadée de pouvoir le convaincre de descendre vers le sud prêter main-forte à leurs alliés.
La traitant comme un enfant capricieux, il la poussait devant lui dans un étroit boyau qui conduisait à une sortie secrète. Ses sens aiguisés d’elfe lui permettait de sentir la proximité de la sortie. L’air paraissait plus pur, un rien plus chaud… et déjà elle percevait le reflet de lueurs provenant des étoiles.
Au détour d’un virage serré, elle sentit soudain la fraîcheur du soir lui frapper le visage de plein fouet. La sortie.
Elle distingua une série de hennissements sur sa droite. On avait attaché les chevaux prévus pour leur fuite à proximité de la sortie. Cependant, quelque chose ne tournait pas rond. L’entrée aurait dû être gardée.
Le choc fut violent, la morsure de la flèche douloureuse et la mort immédiate.
L’étroit tunnel donnait sur un petit plateau rocheux. Un mètre en contrebas, une zone dégagée formait la lisière de la forêt. On avait installé les chevaux sur le côté dans un petit enclos improvisé.
Des hommes de Rhûn portant une tenue de combat légère s’affairaient à essayer de démonter la barrière principale. Face à la sortie, une cinquantaine d’hommes portant le même équipement formaient une sorte de demi-cercle. Ils paraissaient surpris de voir Lindor et ses compagnons arriver.
Zadek avait fait mander des renforts pour prendre l’armée d’Ithilien à contre-pied. La bataille faisait toujours rage de l’autre côté des galeries et il ne s’attendait pas à une confrontation aussi rapide.
Faelnoer gisait au sol, masse inerte, belle dans la mort comme elle l’avait été dans la vie.
Comme un seul homme, les soldats rhuniens se lancèrent alors dans une charge disciplinée visant à contenir la sortie des elfes.
Ce qu'il leur fut alors donné à voir, rares étaient ceux qui en furent témoins dans l'histoire de la Terre du Milieu. Une lumière intense paraissait se dégager de Lindor. La clairière plongée dans la nuit parut d'un coup aussi claire qu'en plein jour. Néanmoins, cette lumière n'était pas chaleureuse comme celle du soleil mais paraissait froide et pleine d'ombres profondes et menaçantes.
Le noldor dégaina son épée avant de se lancer dans une contre charge violente. Une petite dizaine de ses compagnons l'accompagnaient alors.
Les rhuniens, pourtant parmi les plus braves de leur peuple, paraissaient comme paralysés, tétanisés. Au bout de quelques minutes seulement, Lindor avait déjà mis au sol plusieurs de ses adversaires.
Malgré le rapport de force favorable à l'origine, les hommes de Zadek paraissaient avoir réveillé un monstre semblable à ceux des légendes des temps anciens. Il allait falloir que l'officier fasse un choix : tenir la ligne pour l'honneur ou battre en retraite pour transmettre la position de la seconde sortie et revenir avec des renforts.
Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
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Arvellon dite #Ahleyizadeh, la Félonne, princesse des Kharatun
La victoire était à portée de main.
Ahleyizadeh en était convaincue, depuis le premier jour, depuis le début de cette campagne que d’aucuns auraient jugée folle. Libérer l’Orient, et déferler sur le Gondor au nom de tous les peuples opprimés ? Elle y avait cru. Et elle y croyait encore, plus que jamais, maintenant qu’ils se trouvaient ici, à lutter pied à pied contre les Gondoriens sur leur propre sol.
Le bastion dans lequel ils se retranchaient désormais n’était qu’un nouvel obstacle. Un qu’ils enlèveraient sans la moindre difficulté, une fois que les régiments de la Garde auraient engagé le gros des troupes adverses. Leur rôle à eux serait différent, cette fois. Progressant rapidement et furtivement, à la faveur de la nuit, ils s’efforcèrent de contourner les positions de leurs ennemis, et de prendre pied là où ils pourraient le frapper dans le dos, à revers, par surprise. Les Balchoth s’étaient battus honorablement face à un ennemi prompt à se dérober, mais cette fois ils entendaient bien prendre leur revanche, et ponctuer cette nuit de leurs chants triomphants, au nom de leurs dieux ancestraux et de Sharaman le Grand.
Ils trouvèrent à s’abriter convenablement dans la grande forêt de l’Ithilien, qui regorgeait de cachettes idoines pour des fantassins légers et rapides. Les éclaireurs se tenaient à l’avant, guettant le moindre mouvement dans la nuit noire, tandis que l’arrière-garde faisait le relais avec le gros des troupes. Il ne fallut guère longtemps pour que le fracas des combats parvînt à leurs oreilles, sous la forme d’échos douloureux, portés par la douce brise qui agitait le feuillage au-dessus de leurs têtes. Ils venaient de faire contact avec l’ennemi, et l’ordre ne tarda pas à tomber.
Se mouvant avec célérité dans les ombres, les Balchoth avancèrent, planifiant d’achever l’enveloppement de la place-forte avant que l’ennemi eût compris d’où venait la menace. Les éclaireurs, cependant, repérèrent plusieurs cavaliers qui planifiaient une évasion. Ainsi donc, ils souhaitaient abandonner Henneth Annûn ? Les lâches…
Ahleyizadeh, toujours entourée de sa garde d’honneur, se redressa et adressa un cri de ralliement à ses troupes :
- Balchoth ! Soldats de Sharaman ! L’heure est venue ! Pour le Rhûn libre, pour la gloire !
Ils lui répondirent par un rugissement sauvage, et quittèrent le couvert de leurs positions, pour franchir à toute allure la distance qui les séparait de leurs ennemis. Ceux-ci ne s’attendaient pas à un tel déchaînement de violence, et alors qu’ils essayaient de s’abriter au sein de leur place-forte, ils aspirèrent leurs assaillants avec eux, les conduisant au cœur des défenses d’Henneth Annûn, dans le dos des défenseurs qui se battaient encore furieusement pour repousser le corps d’armée principal des Orientaux…
Ahleyizadeh courait à en perdre haleine, poussant les hommes devant elle, emportée par son zèle et sa rage. Elle était convaincue d’avoir trouvé la sortie secrète par laquelle ses ennemis envisageaient de s’échapper. Elle était certaine de pouvoir refermer les mâchoires impitoyables des Balchoth et des Kharatun sur la gorge des Gondoriens. Ils se déversaient dans les tunnels et les corridors humides, marée humaine mue par l’espoir et la colère. Rien ne pourrait les arrêter.
Le seul salut des défenseurs venait de la structure même d’Henneth Annûn.
Il existait un autre passage secret vers la liberté. Le dernier, que les Orientaux n’avaient pas envahi, et qui seul pouvait leur garantir de survivre à cette nuit interminable.
Restait seulement à l’atteindre, maintenant…
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Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
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En près de vingt années passées, sabre au clair, sur les champs de bataille; Zadek n’avait jamais rien vu de tel. Aveuglé par la lumière immaculée qui fondait sur, le Rhûnadan n’eut pas d’autre choix que de réfugier son regard sous son coude afin de préserver la vue. Quand il releva la tête, une fraction de secondes seulement plus tard, plusieurs de ses hommes gisaient, inertes, au sol. La mort avait frappé comme un éclair et les Orientaux étaient désormais complètement dépassés par la tournure des évènements. L’affolement gagnait les rangs des envahisseurs de l’Ithilien alors même qu’ils avaient l’avantage tant numérique que tactique. Pourtant, le plan de Zadek s’était juste là déroulé à la perfection. Après avoir découvert le passage secret menant au bastion ennemi et libéré le passage des gardes, le garde de Sharaman avait fait appel à de nombreux renforts pour intercepter toute velléités de retraite par ce passage là. Malheureusement pour eux, il n’avait pas prévu l’intervention d’un maléfice elfe pour forcer le barrage qu’ils avaient mis en place. En moins de trente secondes, la ligne de défense mise en place par l’officier avait volé en éclats et les soldats, paniqués par ce qu’il ne pouvait pas connaître, ne se battaient plus que pour leur vie face à des ennemis plus forts et plus rapides.
Si Zadek ne faisait rien, ce serait un massacre.
Ce dernier étudia alors les options qui se présentaient à lui et elles n’étaient pas vraiment nombreuses. Il pouvait soit décider de tenir la ligne coûte que coûte mais sa troupe était déjà désorganisée et commençait à s’éparpiller, laissant le passage libre aux fuyards. C’était ce que son coeur voulait. Jamais il n’avait tourné le dos à une mission. Jamais il n’avait abandonné un poste de combat. Jamais il n’avait reculé avant d’avoir rempli son objectif. Son honneur de guerrier totalement dévoué à la cause de son roi, de sa nation et de son peuple n’avait jamais envisagé la retraite comme une option acceptable face au colonisateur gondorien. Puis il y avait le choix de la raison. Lui et les siens faisaient face à un phénomène qui les dépassait, la furie d’un elfe aux pouvoirs magiques puissants. Malgré toute la confiance en la Garde de Sharaman, il avait le pressentiment que face à cet-ennemi là ils ne feraient pas le poids. L’armée du Rhûn ne pouvait se permettre de perdre aussi bêtement ses meilleurs éléments. Et après tout, la fuite de cet elfe et de ceux qui les suivaient représentait certes une déception symbolique mais ne remettait absolument pas en cause leur objectif premier : la chute d’Henneth Annûn. Que représentaient une poignée d’elfes trop lâches pour combattre jusqu’au bout? Face à leur objectif suprême, ils ne pesaient pas bien lourd.
Alors à force de grands gestes, Zadek ordonna la retraite et s’époumonna: “En arrière ! En arrière mes frères! Nous ne pouvons vaincre ce démon! En arrière! Nous reviendrons reprendre position, plus forts avec l’aide de Melkor!”
Ce qui restait de la ligne de barrage formée par les plus valeureux des Gardes de Sharaman se dispersa instantanément. Lindor et les siens avaient désormais la voie libre jusqu’à leurs destriers.
The Young Cop
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