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Guerriers de la Fenêtre du Soleil Couchant[Ith. Nord 245 4A] | |
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Gebir Seigneur de Pinnath Gelin - Earkano, Maître des Mers et des Semi-Eunuques
Nombre de messages : 304
~ GRIMOIRE ~ -: Homme -: 37 ans -:
| Jeu 9 Avr 2020 - 12:32 | | L'ivresse des premières volées avait cédé quand l'ennemi avait lancé ses traits meurtriers dans les fourets. Tout soldat n'étant pas à l'abri derrière un arbre avait reçu un ou plusieurs projectiles. Certains étaient morts sur le coup mais un grand nombre était blessés plus ou moins sévèrement. Celas avait échappé de peu à la mort. Il entendit un sifflement passer à deux ou trois pouces alors que lui même décrochait un trait meurtrier qui atteint mortellement sa cible.
"Par les Valars, ils arrivent."
Celas ne pouvait que constater la vague de soldats Balchoths. Enfin, si on pouvait appeler ça des soldats, aucune organisation mais un rage féroce. Onze flèches restaient encore dans son carquois, après quoi il devrait soit se réapprovisionner sur les corps alentours ou se précipiter dans la mêlée.
"Rangers, les blessés remontent sur la bute. On va leur montrer de quel bois on se chauffe." s'écria un lieutenant haut dans la bute
Les elfes s'en sortaient un peu mieux que les gondoréens. Un très bon camouflage et une capacité à se replier au bon moment. Une belle alliance pour défaire ces traîtres qui avaient rompu tout les traités possibles et inimaginables. C'étaient des sauvages. Du moins, la première ligne car Celas repéra vite une deuxième vague bien mieux organisés et équipés qui s'avançaient vers le front ainsi que vers la pente.
"Lieutenant, ça ne va pas tarder à devenir compliqué." Celas s'était fait un devoir de l'avenir mais le regard brillant du lieutenant ainsi que son sourire mi édenté en disait long. Il avait un plan.
"Arghhhh, bandes de chacals."
Un balchoth avait marché sur un des chausses trappes, bien répartis sur les parties boisés de la pente. Puis d'autres lamentations se firent entendre, forçant inconsciemment l'ennemi à monter par les parties les plus à découverts. Le plan semblait parfais si on négligeait de larges boucliers qui certes les ralentissaient mais leur offraient un couvert propice. On se serait presque cru en plein siège durant l'approche des murs tels des mantelets.
Celas expédia un autre trait de plus. Six flèches.
En dessous de lui, deux elfes devraient bientôt engagés au corps à corps l'ennemi.
"Lâchez les billots. "
Celas se retourna, dos à l'arbre. Son regard se porta sur le front du promontoire. Il avait bien vu que des arbres avaient été abattu sur le plat de la colline mais il n'avait pas compris sur le coup.
Les grumes débités en morceaux de deux à mètres étaient poussés par les blessés légers dans le talus. Les troncs dévalaient en prenant de la vitesse sur les parties dénudés avant de venir fracasser l'ennemi bien groupé. Les craquements sinitres et les cris ne pouvaient signifier que l'objectif marchait à souhaits.
"Alors, regardez comment de quel bois on se chauffe. " Le lieutenant jubilait, le visage illuminé par la rage, en décochant quand il fût lui même abattu par deux dards. Il s’effondra au sol et roula dans la pente pour rejoindre le contrebas et les mortels troncs
Pour autant, l'ennemi continuait de progresser lentement malgré l'élévation des pertes et des obstacles supplémentaires sur leur passage.
Des "malins" tentaient toujours de progresser à couvert des arbres et buissons mais les pièges continuaient de faire leurs offices. Celas décocha son dernier trait qui vint se ficher sur un bouclier à deux doigts d'un œil.
Maintenant, il faut y aller.
Vers le bas ou le haut. Le choix était cornélien. D'un côté, l'assurance de survivre un peu plus longtemps en mettant de l'espace entre lui et l'ennemi, récupérer les traits sur l'elfe gisant le visage blafard. De l'autre, une certaine conception de l'honneur en attaquant l'ennemi et en évitant de tourner le dos à l'ennemi.
Celas choisit de remonter vers le prochain couvert. Le combat démarrait seulement.
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| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3427 Age : 32 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Sam 11 Avr 2020 - 23:48 | | Erenor balaya le champ de bataille du regard. Sa position en haut de la pente lui permettait d'observer chaque détail du spectacle macabre qui se déroulait à l'ombre des arbres centenaires. A une quinzaine de mètres seulement, les fanatiques Balchoth tentaient d'escalader la pente afin d'atteindre les archers qui infligeaient des dégâts terribles dans leurs rangs. Enragés par la pluie incessante de projectiles, les guerriers sautaient par-dessus des corps de leurs compatriotes tombés en essayant de s'approcher des archers. Les pièges posés par Hap ramassaient leur sinistre récolte, et ceux qui parvenaient à les éviter finissaient par tomber sous les traits des tireurs d'élite. Certes, les archers d'Ahleyizadeh avaient réussi à abattre plusieurs des défenseurs d'Ithilien et mirent fin à l'impunité des elfes et des rangers, mais ces derniers restaient des cibles difficiles, leurs tuniques vertes et brunes les rendant presque invisibles parmi les arbres. Erenor regarda plus loin. Les guerriers de Lindor et d'Aegidus s'étaient enfoncés profondément dans les lignes ennemies. Les Balchoth tombaient comme des mouches, leur équipement et entraînement ne pouvant égaler ceux des défenseurs d'Ithilien. Et pourtant, les Rhûniens ne vacillaient pas. Il n'y avait pas de mouvement de panique ni de retrait désorganisé. La horde continuait son combat à mort, tandis que le cavalier vétéran qui les dirigeait ainsi que la guerrière entourée de boucliers réussissaient peu-à-peu à introduire de l'ordre parmi les troupes après le choc initial. Cela devenait problématique. Encore plus loin, près du centre névralgique des troupes Rhûniennes, quelques points blancs se distinguaient parmi les Balchoth. Trois capes de la Compagnie Blanche et la longue chevelure blonde du jeune écuyer de Boromir II. Ce dernier faisait face à un homme de Sharaman dont la manière de se déplacer et de combattre indiquaient qu'il s'agissait d'un tueur professionnel. Erenor banda son arc ; ses confrères utilisaient principalement des arcs courts de Vertbois, mais celui du seigneur elfe venait de Lothlorien, et avait une portée supérieure. Il visa calmement l'homme au turban... -Seigneur Erenor, attention !Le cri d'Avanen, un de ses compagnons elfiques le déconcentra. Il décocha la flèche, mais celle-ci se frotta seulement contre le bras de Zadek à la place de transpercer son cœur. Avanen avait attiré son attention sur un petit groupe de Rhûniens qui avaient réussi à escalader la pente. Ils étaient menés par un géant oriental armé d'une pioche de mineur ensanglantée. Deux d'entre eux s'étaient jetés dans la direction d'Erenor, et Avanen leur avait barré le chemin. Il parvint à tuer un Balchoth avant de céder lui aussi sous les coups des assaillants et se retrouver au sol, lourdement blessé. Erenor tira son sabre du fourreau et se mit en garde, encerclé. Le caporal Hamlung essuya la sueur qui perlait son front. Quelques flèches Rhûniennes étaient plantées dans le tronc de l'arbre qu'il utilisait comme couverture. Il vit le petit groupe de Balchoth perçer les lignes et abattre quelques archers elfes avant de s'attaquer à Erenor. Le sous-officier mâcha un juron. -Celas, Hap ! Avec moi, il faut aider Erenor !* * * Seigneur #Aegidus de Sora è Pilla, Commandant de la Garnison d'Ithilien du Nord Aegidus profita du fait qu'il s'était retrouvé pendant un instant en deuxième ligne pour attraper son souffle et regarder autour de lui. Il avait mené la charge, semant la mort avec la précision caractéristique d'un officier de l'armée du Gondor, mais sans perdre la tête. Le commandant savait qu'il devait rester en vie pour diriger les troupes. Ils avaient infligé des dégâts terribles aux envahisseurs, mais l'élan initial de la charge était à présent estompé et le combat commençait à stagner en devenant de plus en plus équilibré. Le commandant comprit une fois de plus qu'il ne fallait pas sous-estimer les orientaux. Ils étaient plus disciplinés et aguerris que ce qu'il espérait. Le moment était venu de se replier vers leur forteresse secrète d'Henneth Annûn..certes, les Ithilaîn étant pratiquement aussi nombreux que l'avant-garde Rhûnienne et mieux équipés, ils pourraient remporter ce combat. Mais chaque instant qui passait augmentait les chances de l'arrivée de l'armée principale des envahisseurs. Aegidus prit une inspiration, puis cria le signal convenu : -Na I Glad! Vers la forêt dans le langage des elfes...Le retrait commençait. Ca allait toujours être la partie la plus délicate de l'embuscade, mais les défenseurs d'Ithilien maîtrisaient ce type de combat depuis des centaines d'années. Entendant l'appel du commandant, un de ses hommes fit sonner le clairon afin de transmettre le message aux archers de l'autre côté du champ de bataille. Ces derniers se mirent à exécuter le plan convenu. Plutôt que de tirer dans la masse, les volées des flèches vinrent mordre les extrémités des troupes orientales, les rameutant vers le centre tel un troupeau de bêtes. Les tirs devinrent moins fréquents mais plus précis, abattant les Rhûniens qui s'approchaient trop des épéistes qui battaient en retrait. Aegidus aida un ranger blessé à se relever et se mit à reculer en le soutenant, le dos à la forêt. Le bilan préliminaire était en leur faveur. Au moins deux-cinquièmes de l'avant garde de Sharaman gisaient au sol, deux centaines comparé à seulement quelques dizaines d'Ithilaîn perdus. Et pourtant, il s'agissait sans doute de moins d'un dixième de l'armée totale des envahisseurs... Hûliân et Arvelon avaient une décision à prendre. Ils pouvaient essayer de poursuivre les Gondoriens et les elfes, mais laisser leurs troupes décimées s'aventurer parmi les arbres menaçants sous le feu ennemi n'était très certainement pas une idée prudente... Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
| Lun 13 Avr 2020 - 13:31 | | Comme il l’avait si justement analysé, leur chevauchée fut très brève. Evitant une lance ennemie, Aldrich était tombé de sa monture, qui avait poursuivi malgré tout sa course effrénée. Le soldat se retrouva assis, en plein milieu du champ de bataille, les jambes écartées. Il fallait reprendre ses esprits au plus vite !
Il n’eut pas le temps de comprendre quoique ce soit, ni de chercher après Arwid, qu’une lance se planta pile entre ses jambes. Force est de constater qu’il avait bénéficié d’une très grande chance, le chevalier se redressant rapidement, espérant au plus profond de lui-même que cette chance ne le quitterait pas.
Aldrich vit alors ses ennemis charger vers lui. Il se servit de la lance pour repousser ses premiers assaillants et sorti rapidement ses deux épées.
Dès cet instant, quelque chose changeant au plus profond de lui, Aldrich n’avait qu’une priorité : vaincre et survivre. Telle une vive mélodie, Aldrich repoussa, esquiva, toucha ses adversaires. La plupart n’arrivait plus à se relever du fait des coups précis qu’il leur porta.
Il réussit à se dégager la vue et aperçut au loin ses deux camarades, toujours en vie et pleins d’énergie.
Soudain, Aldrich reçut une nouvelle attaque bien plus lourde que les précédentes, il esquiva de peu d’avoir le bras gauche tranché mais il s’en sortit finalement avec une légère entaille.
Son adversaire, à la carrure nettement imposante, allait lui donner du fil à retordre. Aldrich se retrouva bientôt à terre, poussé par les coups de son gargantuesque ennemi. Pensant le combat fini pour lui, le chevalier sentit du bout de ses doigts une lance, qu’il enfonça dans la bouche de son ennemi.
En se redressant, il vit au loin un cavalier qui fonçait droit vers une proie. Le chevalier hurla :
« Arwid !!!!!!! » Mais son cri fut inaudible dans toute cette bataille. Reprenant ses épées en main, le chevalier tenta de se frayer un chemin pour retrouver l’écuyer princier.
La charge de l’ennemi fut évidemment plus rapide que la course du chevalier, forte heureusement, le jeune Arwid réussit à esquiver l’attaque.
Cependant, le cavalier allait lancer un second assaut, qui risquerait cette fois-ci d’être fatal.
Constatant le danger qu’encourait le jeune homme, et n’oubliant pas la mission qui lui fut donnée, le chevalier vit au loin une autre lance plantée au sol : c’était le seul moyen de l’empêcher de nuire ! La lance frappa la monture de Zadek, coupant ainsi sa course meurtrière.
Aldrich sentit soudain une lame toucher ses fourreaux, il se retourna et exécuta le soldat qui avait tenté de l’attaquer par derrière. Il eut une légère blessure au cou et sentit quelques gouttes de sang couler le long de son dos.
Après moult courts combats, le chevalier arriva enfin à hauteur du jeune Arwid. Son visage était à la fois couvert de terre et de sang mais Aldrich demeurait reconnaissable par ses yeux. Le chevalier constata que son entêté protégé n’avait pas de blessures graves :
"Tu es plus coriace que tu en as l'air!" dit-il pour détendre un peu l'atmosphère "Tâchons de nous regrouper vers nos alliés!"
Il jeta un bref regard vers la monture qu’il avait abattu : l’ennemi avait pu s’en défaire et il devait être proche d’eux, oui, très proche…
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| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 363 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Ven 17 Avr 2020 - 14:02 | | La route depuis son foyer avait été longue. Il avait suivi son seigneur, Erenor, déchiré par la séparation avec son épouse. Il n'avait pas imaginé que, dès qu'il tira sa première flèche, il était possible qu'il ne la revoit jamais. Pourtant, cela ne lui pesait guère sur le cœur : il savait qu'ils se reverraient sur les Terres Immortelles pour de nouveau partager une éternité l'un aux côtés de l'autre. Il avait pourtant hâte de revoir son visage si unique à ses yeux. Une fois cette bataille terminée, ils danseraient, chanteraient et festoieraient jusqu'à leur dernier souffle. Il ne pouvait imaginer son existence autrement, lorsqu'elle faisait chanter son cœur et gambader son esprit dans les bois de l'Ithilien. Si le bonheur pouvait se décrire ainsi alors cela lui convenait amplement. Sa rêverie fut courte. L'ennemi avançait vite et malgré les talents d'archers des rangers elfiques, ces sauvages de l'est parvenaient à avancer. Quelle impureté ! Avanen s'imaginait leur odeur écœurante de sueur, de sang et de toutes ces senteurs âcres et désagréables. Il en avait la nausée, rien qu'à y penser. Avanen ne pouvait pas non plus s'imaginer ses flèches plantées dans ces corps infâmes de bêtes humaines sans cœur ni âme. Seuls des barbares pouvait oser pénétrer ces forêts ! Peu importait, bientôt tout cela finirait. Avanen avait finit par sortir de son couvert. Son frère et lui s'étaient avancé ensemble, comme un seul Elfe. L'ennemi progressait et ne pas voir le Seigneur Erenor l'angoissait. Il le vit plus loin, prêt à tirer. Mais le ranger vit autre chose. - Seigneur Erenor, attention !La flèche fusa mais manqua sa cible. Avanen n'en tenait que peu cure, pas plus que son frère aîné. Les deux se jetèrent au secours de leur Seigneur pour faire barrage. - Reculez, Seigneur, ne risquez pas votre v..- commença le frère d'Avanen avant de recevoir un coup dans le flanc. Les deux frères se battirent avec la vivacité et précision des leurs mais le nombre eut raison d'eux. Avanen se fit grièvement blessé, son frère se fit tuer par une lame dans le dos. Avanen tomba sur le flanc, appuyé seulement son coude. Il sentait son souffle se couper et il respirait de manière saccadé pour gagner le temps qu'il perdait petit à petit. - Fuyez... Seigneur... pour... l'Ithilien...Il s'effondra dans son dernier mot. La dernière chose qu'Avanen vit fut Erenor tirant son épée et se faisant encerclé. Adieu, ma Fleur-Lointaine. Nous nous retrouverons dans l'au-delà.Son ultime pensée alla à son épouse, avant que le ranger Elfe ne s'éteigne aux côtés de son frère. Ainsi périt la lignée d'Avanen. ¤ ¤ ¤ ¤ ¤ Le tourbillon des événements était aussi violent que rapide. Shalyna était figée dans le temps. Même si l'ennemi tombait plus vite que ses alliés, elle ne parvenait pas à supporter ces visions d'Elfes éteints au sol. - Na i Glad !Le cri d'appel résonna. Shalyna tourna la tête. On sonnait déjà la retraite, suivant le plan. Il était désormais temps pour tous de regagner leur base secrète. La Noldo hésita un instant. - Seigneur Lindor ! Ne restez pas là !Perdre un Ithilain était une chose, perdre son Seigneur en était une autre. Mais elle ne pouvait - et ne voulait - pas rester en plein milieu à attendre. Shalyna se replia dans l'abri des arbres, ramassant au passage les flèches qu'elle pouvait. Il valait toujours mieux en avoir trop que pas assez. La Noldo d'Imladris eut une pensée pour les rangers d'Erenor. Dans quel état se trouvaient-ils ? Son époux et son mari étaient-ils toujours parmi ceux qui tiraient des flèches ? Elle l'ignorait mais savait qu'ils ne pourraient pas mourir aussi bêtement qu'un épéiste. Ils étaient meilleurs et bien à l'abri. Aucun risque qu'ils y restent. Shalyna se regroupa avec les humains d'Aegidus. Elle n'était pas à son aise seule. Elle vit ledit capitaine aider un ranger. La Noldo fouilla les alentours du regard, toujours épée en main, prête à continuer de se battre.
Dernière édition par Lithildren Valbeön le Dim 19 Avr 2020 - 10:53, édité 1 fois |
| | | Sigvald Lingwë Mercenaire
Nombre de messages : 176 Localisation : Esgaroth Rôle : Mercenaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Sylvain -Nandor/Sindar- -: Né en l'an 2799 du TÂ- 526 ans -:
| Sam 18 Avr 2020 - 10:12 | | Alors que la bataille en tant que telle avait débuté depuis un bon moment, Huròn était toujours derrière le massif d'herbes sauvages en prise avec ses démons. Il était comme figé, ailleurs, ruminant les morts de ses frères d'armes, tant de temps à attendre ce moment où il pourrait les venger, il se releva inexpressif. Devant lui en contrebas les forces s'affrontaient en un spectacle magnifique si l'on perçoit la guerre comme une forme d'art. En tant que mercenaire Huròn avait toujours effectué son travail avec une efficacité mortelle, tous ses efforts pour contenir cette rage et cette sombre part de lui s'était mués en une implacable rigueur lors de ses missions à travers l'Est d'Arda et un contrôle de soi qui avait élevé sa réputation parmi les mercenaires du Sud lors des affrontements, ne cédant jamais à la colère ni à quelconque sentiments. Mais là, devant les Rhûniens, la seule mission dont il était le commanditaire et l'exécuteur l'avait mené à l'échec, il s'était donné pour missions de tués ses frères traîtres , combattants sous la bannière du Sultan Ëarendil et voilà qu'il étaient remplacés par les troupes de Sharaman. Une fois le constat avéré, il était face à son premier échec en tant que mercenaire, d'une certaine façon son monde s'écroulait, il n'aurait pas sa vengeance. Son désespoir et sa tristesse, se muèrent en une rage brutale, les « murs » qu'il avait érigés pendant deux siècles entre les ténèbres de son cœur et lui s'effondraient les uns après les autres. Une noirceur, une soif de sang et une haine envers tout le monde remontèrent brusquement en lui, le stoïque mercenaire était en cet instant redevenu l'être sombre qu'il avait été jadis. Et il s'élança. Huròn contourna le gros des troupes en présence avec une rapidité et une aisance à se mouvoir sur le sol inégal de la forêt digne de l'elfe de Vertbois qu'il avait été. Il s'engagea dans le « couloir » créer par les archers de l'Ouest, le sol était jonché de cadavres. Dans le dos les arcs et en face de lui le mur de bouclier former à la va-vite par les troupes du Rhûn. Certains des hommes de l'Est tentaient tout de même de charger. Huròn en intercepta un en pleine course, le prenant par le côté, le soldat s'effondra au sol et la pointe de la lance du mercenaire trouva sa place dans les tripes et boyaux à deux reprises. L'homme de l'Est n'était pas mort, il n'était plus que crie et larmes. Un sourire carnassier s'afficha sur le visage de l'elfe. Dans sa tête des échos de voix lointaine résonnaient, les cris et les supplications des gens qu'il avait par le passé torturé et massacrés le hantaient à nouveau. Seule une voix se détachait du brouhaha des autres. C'était « elle » de sa voix attrister « elle » lui supplia de revenir à la raison et de quitter ce champ de morts, ici ce n'était pas sa place et il n'avait rien à gagner. Huròn avait mis un pied dans sa folie meurtrière, et pour seule réponse à cette voix, il... Mais comme pour mettre un terme à la conversation surréaliste un jeune homme s'élança sur l'elfe. Notre mercenaire le stoppa net, un premier coup de son large bouclier déstabilisa le jeunot, le deuxième le fit chanceler et enfin sa lance vint traverser de part en part la mâchoire du jeune Rhûnien, cette précise et brutale attaque défonça une part non négligeable des dents de l'orientaux. Huròn prolongea son geste et fit décrire à sa lance une descente pour finir figer dans le sol, à travers le corps de sa première victime, avec le second qui obliger par la lance en travers de sa mâchoire avait lui aussi suivit le mouvement. La scène était juste horrible, le jeune soldat était bloqué sur le corps de son homologue mort sur le coup, bien placé pour que sa seule vision soit le regard figé de douleur du cadavre encore chaud sous lui. Des cris déformés et terrifiant, à vous glacer le sang de dégagea de la bouche ensanglantée et fumante du soldat déjà condamner. Huròn se délecta de la situation alors que tout autour de lui les flèches et les combats se déroulaient, la mort et la souffrance étaient son domaine. Cette fois, les mots à ses oreilles s'étaient transformés en pleures, « elle » savait que raisonner l'elfe était peine perdue et l'espoir avait cédé au chagrin. Ne tenant pas compte de ces pleurnichement dans sa tête, Huròn s'écria à l'attention des Rhûniens dans le langage des esclavagistes. - VOUS FILS DU RHÛN VOUS VOUS ÊTES MONTREZ INDIGNE DE MELKOR ! SUBISSEZ SA COLÈRE !!!!Suivant la parole au geste notre mercenaire fou lança sa lance dans les rangs ennemis, apeurant plus que blessant, il libéra la sangle du bouclier sur son avant-bras et sortit l'épée du fourreau. À ses pieds la macabre scène avec son figurant hurlant à la mort de terreur se prit une série de coups de pied qui lui écrasa le visage et le fit taire à jamais. Il n'avait laissé aucune chance à ses deux adversaires, mais le vrai combat était pour maintenant, plus ardue et plus dangereux. - HRP:
HRP : Du retard dans la réponse, quelque problème irl
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| | | Gebir Seigneur de Pinnath Gelin - Earkano, Maître des Mers et des Semi-Eunuques
Nombre de messages : 304
~ GRIMOIRE ~ -: Homme -: 37 ans -:
| Dim 19 Avr 2020 - 2:49 | | Il avait bondi vers le haut mais le destin avait choisit le bas. Ses pieds n'étaient pas aussi lestes et sûrs que les elfes, ni expérimentés comme ceux des rangers vétérans. Un malheureux tas de feuilles humides et le voilà dévalant la pente sur cinq mètres, le tout sur son séant en serrant fermement son arc. Celas joua des pieds pour se stabiliser avant de se rétablir sur ses giboles. Ses braies, déjà bien marrons, avaient dés à présent des feuilles incrustés et je suis sur qu'on y trouverait même un ou deux champignons. Les nuisibles se rapprochaient de lui. Il avait perdu sa position favorable et était maintenant exposé à l'ennemi. Deux d'entre eux se détachèrent du mur de bouclier pour se précipiter à son encontre. L'un avait dans ses mains un lourd marteau, non pas de guerre, plus ceux dont l'on se sert pour fendre une bûche. Costaux et trapu, il était bien moins impressionnant que son camarade longiligne qui arborait, en plus de son sourire édenté, un cimeterre doublé d'une targe. Le ranger porta sa main au carquois à son côté pour se souvenir qu'il était vide d'avant sa chute. Une flèche vint se ficher dans la targe du Rhunien qui avait devancé son partenaire d'au moins deux toises. D'un coup d'épée, il brisa la flèche sur le bouclier et arma son bras en sautant au dessus d'une racine pour se retrouver à portée du gondoréen. Paniquant à la vision de l'ennemi se rapprochant, il tentait de tirer son arme de son fourreau qui s'y refusait. Il vit le plus sportif s'élancer tel la mort vers sa proie. Pas aujourd'hui. Juste pas aujourd'hui.Celas lacha la garde de son épée et projeta son pied gauche dans le torse ennemi qui fut renvoyé en contrebas. La chute fut brutale et sanguinaire. La targe d'une main et le cimeterre de l'autre, il n'avait réussi à se réceptionner qu'avec son bras armé . Le cimeterre lui lacera la jambe, la pointe se plantant même au niveau du genou. L'hercule rhunien ralentit après la chute quasi mortelle à laquelle il venait d'assister. Le jeune nobliau eut le temps de tirer sa rapière hors de sa gaine. Il porta une timide fente en avant que l'ours repoussa du manche de son outil avant de contourner Celas pour se trouver à la même hauteur avant de balancer sa longue arme vers le ranger. Un rapide saut en arrière suivi d'un autre en avant pour porter une estafilade, à l’origine vers le visage mais qui atteint l'épaule droite. Lachant le merlin d'une main, il put infliger un revers de son poing ganté sur lequel des pointes de fer étaient incrustés. Le sang emplit la bouche de Celas, le coup le sonna quelque peu. Le temps suffissant pour qu'il se retrouve assailli. Il ne chercha pas à porter un chaste coup cette fois ci. Il s'élanca à la rencontre de son bourreau et le planta au niveau de l'abdomen alors que le manche de la masse heurtait son épaule le projetant une fois de plus au sol. Heuresement pour lui, l'ennemi s'éffondra lui aussi sous ce coup mortel. En contrebas, deux baltochs ramassaient le pauvre bougre qui s'était empalé. Celas ramassa son arme. L'arc, lui, gisait au sol. La corde tranché. Il se servit du couvert des arbres pour remonter la pente en une position plus confortable. Récupera un arc et des flèches sur le corps gisant d'un frère d'arme, une fléche en travers de la gorge. Il avait eu le temps de se mettre à couvert et avait fini sa vie assis contre un arbre. *****************************
Le coup à la machoire continuait de le lancer. Il avait décoché bon nombre de traits sur des ennemis qui tentaient toujours de monter les rejoindre. Toutefois, il n'avait pas vu passer un détachement de baltochs sur sa gauche. Un cri d'elfe retentit à une vingthaine de coudée de là sur le promontoire. -Celas, Hap ! Avec moi, il faut aider Erenor !L'ordre du caporal était clair. Les trois rangers, les plus prés du feu de l'action, remontèrent jusqu'en haut pour y trouver deux elfes gisants au pied de leur seigneur. Leur sacrifice n'allait pas être inutile. Le Gondor était toujours présent pour aider ses alliés et amis. Sus à l'ennemi. Hamlung et Celas se jetèrent en premier au combat,tuant chacun un ennemi , brisant le cercle emprissonant le Noldo. Le vrai combat commençait car malgré tout ils étaient toujours en infériorité flagrante. Les leçons d'escrime à la capitale allaient peut être lui sauver la vie. Parade, estoc, talonnade, fente,riposte, feinte. Tout allait devoir y passer, même la chance. Son bras lui faisait déjà mal ,le coup de masse n'y était pas pour rien. Lâcher des traits, c'était plutot facile. Le combat rapproché beaucoup moins. L'ennemi étant plus lourdement armé et protégé n'aidant en rien. Un véritable monstre chauve d'au moins deux mètres maniant une pioche avec dextérité affrontait pour l'instant Erenor. |
| | | Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Dim 19 Avr 2020 - 16:34 | | Lorsque leur proie changea brutalement de direction pour charger vers les commandants à cheval, les quelques membres de la Horde qui avaient suivi le mouvement stoppèrent net. Quelle nouvelle folie était-ce donc ? Etait-ce une façon de se battre que d’alterner entre lâcheté et stupidité ? Ou ces hommes étaient-ils d’étranges lunatiques que l’ennemi avait envoyé en appât pour ne plus en encombrer ses rangs ? Une fenêtre s’ouvrit pour Mehtap. D’un geste sûr et sans même arrêter sa course, elle tourna son lourd épieu entre ses doigts pour le placer en position de lancé. C’était une technique peu fiable et périlleuse pour qui ne connaissait pas son affaire, mais la jeune femme était entrainée. Son bras était puissant et son geste, sûr. L’épieu fendit l’air sur quelques mètres pour aller se planter dans un écho mat dans le flanc d’un des chevaux qui s’écroula aussitôt, entrainant du même coup son cavalier. Une dizaine de Balchoth se précipitèrent sur sa proie. Mehtap grogna, se tourna vers sa voisine, mais elle n’y trouva personne. Quelques mètres derrière elle gisait un corps désarticulé. Il avait le visage couvert de sang et d’humus, une flèche elfe profondément fichée dans son orbite gauche. Mais les Vierges se reconnaissaient entre elles, c’était le secret de leurs tatouages et leur henné de guerre. Mehtap poussa un hurlement de fureur en devinant à qui appartenait la forme complexe des motifs. Pire ! Dariâ n’avait pas tué durant cette bataille et cela l’enragea plus encore. Quel repos pourrait-elle avoir alors ?! « - Ne t’inquiètes pas Sœur, je tâcherais ta lance de leur sang en ton nom. Tu ne passeras pas les mains blanches car je te sacrifie ma proie. »A ces mots, elle se pencha pour attraper la lance de Dariâ, bien plus légère que l’épieu qu’elle avait perdu, et abandonna là la dépouille. C’était le temps de la bataille et du sang. Plus tard viendrait le temps du deuil, quand les hommes rouleraient à terre ivre de vin et de victoire. Mehtap poussa un grand cri qui raisonna dans la bataille, appelant à elle toutes les Vierges Jurées du champ de bataille. Les femmes qui n’étaient pas occupées à pourfendre un ennemi convergèrent vers elle aussitôt. Les amazones du Rhûn, celles qui avaient refusé d’écouter les galimatias de vieillards impotents pour se vouer toutes entières à la guerre et à la vengeance. L’une d’elles tenait encore à bout de bras une poignée de cheveux arrachés à l’homme qu’elle venait d’égorger. Elles se regardèrent, couvertes de sang et de sueur, et éclatèrent ensemble d’un grand rire avant de se disperser de nouveau à l’ennemi. La scène dura un instant mais sembla frapper les quelques ennemis qui avaient assisté à la scène. Mehtap fut sur eux avant qu’ils n’aient pu comprendre et offrit le premier en prière à sa Sœur tombée. La lance de Dâria perça la chair tendre de sa nuque. Mehtap se précipita en direction des combattants à pied. Il y avait des elfes, des hommes. Elle ne se laissa arrêter ni par les flèches qui sifflaient autour d’elle, ni par les corps qui s’empilaient, ni par les pièges qui manquèrent de lui arracher la jambe, la parant de longues entailles sanguinolentes qu’elle ne semblait même pas sentir. C’est alors qu’elle croisa un regard de défiance. Un elfe, un capitaine peut-être, un seigneur sans doute, la regardait droit dans les yeux. Malgré elle, elle se sentit fléchir sous ce regard millénaire. Un adversaire qui n’était pas de sa taille. Puis un sourire fendit son visage. Voilà un sacrifice digne de payer le passage de Dariâ. Elle soutint le regard et s’avança avec détermination dans cette direction. Malheureusement, elle n’y arriva pas. Un clairon retentit dans la clairière. Aussitôt les défenseurs se dispersèrent parmi les arbres hostiles. Avaient-ils compris qu’ils n’avaient aucune chance face à la vengeance du Rhûn et de ses peuples restés trop longtemps soumis ? « - Lâches ! » hurla-t-elle. Elle avait promis du sang à Dariâ. Le sang de l’elfe finirait par arriver, en attendant elle se contentait de celui des gondoriens qui passaient à portée de dague. Ce n’était qu’une question de temps. Elle aurait son heure, si Melkor l’autorisait. |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1077 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Lun 27 Avr 2020 - 18:41 | | Le jeune Gondorien avait miraculeusement réussi à esquiver la première charge de Zadek. Ce dernier avait sûrement fait preuve d’un petit peu trop de suffisance face à cet ennemi qu’il avait jugé peu menaçant et,en conséquence, il avait raté sa cible. Une piqûre de rappel pour le Taïpan du Désert, cet assaut manqué lui permettrait au moins de prendre pleinement la mesure de la violence et de l’ardeur des affrontements qui commençaient. Avec un sourire mauvais, il fit tournoyer son sabre alors que sa monture faisait volte face. Il se dressait ainsi, imposant et menaçant. Au-dessus du lui se trouvait un gigantesque chêne aux feuilles rouges vermeil de l’automne et qui obombrer la silhouette du Garde de Sharâman. Aux yeux d’Arwin, il n’était plus qu’un spectre mortel envoyé pour l’achever. Mais alors qu’il profitait de ces quelques secondes qui précédait la mise à mort, Zadek fut victime d’un double miracle, l’empêchant de finir sa mission. Le son sifflant d’une flèche tiré à pleine vitesse monta d’abord aux oreilles du Rhûnadan qui ne dût sa survie qu’à un réflexe bienvenu. En décalant son buste, il évita le trait bien que celui-ci érafla son bras gauche de manière superficielle. Plus de peur que de mal mais le sang qui commençait à tâcher la manche de sa riche tunique en dessous de son armure était un autre avertissement. Il poussa un juron mais resta concentré sur sa cible qui se trouvait toujours face à lui, le jeune homme était de tout évidence effrayé mais semblait bien courageux, avec sa longue lame qu’il tenait de ses mains tremblantes et qui était presque aussi lourde que lui. Zadek poussa un cri de guerre et repartit à la charge. Son sabre brandi au-dessus de lui, prêt à en finir. Mais inexplicablement, il mordit la poussière. Le choc fut violent. Son cheval avait chuté et emporté par l’élan, le guerrier avait été propulsé quelques mètres plus loin. Il tomba sur sa hanche déjà malmenée par l’âge et les nombreuses batailles et une douleur vive le lança dans tout son dos. Sonné et surpris, Zadek mit de longues secondes avant de reprendre ses esprits et comprendre ce qui s’était passé. Son cheval gisait un petit plus loin, une lance fichée dans son poitrail qui l’avait tué sur le coup. Il poussa un juron. C’était une belle bête, puissante et véloce, avec qui il avait maintes fois combattu; mais au-delà du sentiment c’était surtout le fait qu’il se retrouvait à pied, qui plus est avec une hanche douloureuse, qui risquait de compliquer les choses. Hûlian et le commandement de l’armée Rhûnadane se trouvait plus haut sur la colline, et sans monture cela pouvait lui prendre un bon moment pour rallier les siens. Un trajet durant lequel il serait à la merci des archers ennemis. L’écuyer n’était plus seul aussi, son sauveur providentiel l’accompagnait à présent. C’était un chevalier Gondorien, grand et fort et qui représentaient une menace bien plus sérieuse que sa première cible. Le Taïpan du Désert se releva péniblement, sabre en main, et balaya le champ de bataille du regard. Sa mission première était finie, les Gondoriens qui étaient parvenus à s’infiltrer dans les rangs orientaux avaient abandonné l’idée d’atteindre la colline pour frapper le commandement en son coeur. Une stratégie bien ambitieuse, pour ne pas dire folle, qu’ils avaient dû rapidement abandonner en considérant le danger que cela représentait. Le Rhûnadan s’approcha des deux occidentaux. Bien que diminué et privé de monture, la retraite n’était pas une option pour lui . Il n’avait pas tant sacrifié dans cette guerre pour rebrousser chemin à la frontière du Gondor. Au fond, un affrontement avec Aldrich représentait une perspective bien plus alléchante que la mise à mort de l’écuyer. Tel un aspic, l’oriental n’était jamais aussi redoutable que quand il était mis en difficulté. Cependant il resta passif, en position de garde. Charger comme un sauvage n’était pas la bonne approche à adopter; ce chevalier du Gondor ne se laisserait pas avoir de cette manière sans compter l’écuyer qui était aussi armé. Non, il ne devait pas se jeter dans la gueule du loup mais attendre que ces imprudents ne viennent chercher le serpent dans sa tanière. The Young Cop |
| | | Radamanthe Emir de Harondor - Prince d'Ithilien
Nombre de messages : 3585 Localisation : Minas Tirith
~ GRIMOIRE ~ -: Homme de Gondor -: 53 ans -:
| Mer 29 Avr 2020 - 23:20 | | Arwid resta pétrifié en voyant l'assassin Rhûnien le charger. Cela ne devait pas se passer comme ça... C'était lui qui rêvait de charger, lance au vent. Jamais il ne s'était imaginé se retrouver de l'autre de côté de la lame. Et soudain, son adversaire fut renversé, son cheval abattu et son corps projeté sur le côté. Ce fût comme un coup de fouet pour Arwid, qui retrouva ses esprits. "Baldrich !" s'écria le jeune homme en reconnaissant son sauveur providentiel. "Tu es plus coriace que tu en as l'air!" dit le chevalier sur le ton détendu d'un combattant expérimenté. "Tâchons de nous regrouper vers nos alliés!"Arwid s'autorisa un maigre sourire. Peut-être avait-il sous-estimé son compagnon, peut-être était lui qui aurait du mener cette expédition. Et Aldrich avait raison. Ils devaient rejoindre les leurs sinon ils allaient être submergés. Lurs compagnons d'expédition avaient disparus. Ils sont quand même pas morts... Il faut être plus vaillant que ça pour entrer dans la Compagnie Blanche. se dit Arwid. C'est à ce moment que le cor retenti. Les deux gondoriens se retournèrent comme un seul homme vers les hauteurs d'où Aegidus avait donné le signal du repli. L'embuscade avait été un succès, il ne servait à rien de s'attarder. L'heure était venu de disparaître pour profiter de leur connaissance du terrain. Aussitôt, les Noldors qui s'étaient mêlés à la bataille entamèrent leur manœuvre. Ils commencèrent à reculer, sans jamais tourner le dos à l'ennemi. Arwid et son compagnon n'étaient qu'à un jet de pierre, et si loin pourtant. Malheur, ils nous abandonnent, les fourbes, se dit le jeune homme sans se rendre compte que c'était lui qui les avait entraînés dans sa folle tentative. "Il faut les rejoindre !" cria Arwid. Il ne put amorcer le mouvement, car un Rhûnien se dressa sur son passage. Le visage rugueux, l'armure soignée d'un combattant d'élite. C'était celui qui avait failli l'abattre, il en était sûr. Le Rhûnien portait les marques d'une chute de cheval. Il attendait comme un serpent prêt à bondir au moindre faux-pas de ses adversaires. Il avait tout le temps, alors chaque seconde perdue par les gondoriens fermait un peu plus la fenêtre du repli. "On n'a pas le temps, il faut forcer le passage tout de suite !" cria Arwid. Et, sans réflchir, le jeune homme brandit son épée et chargea le Taïpan du Désert. *** Hûliân laissa échapper un cri de rage en entendant les clairons ennemis. Juste comme il reprenait le contrôle de la bataille, juste comme il y envoyait toute ses forces, les défenseurs de l'Ithilien se retiraient. Leur coup avait été admirablement porté. L'embuscade les avait surpris et décimé leurs rangs, désorganisant totalement la piétaille qui constituait le flanc. Et maintenant que les gondoriens se savaient dépassés par le nombre, ils se repliaient dans cette forêt qu'ils connaissaient si bien. L'armée Rhûnadane ne pouvait pas les laisser fuir. C'était s'exposer à la prochaine embuscade qui se révélerait encore plus meurtrière. Hûliân connaissait cette tactique. Il l'avait lui-même appliquée, au commencement, dans les rues d'Albyor. Keriyâ, comme on disait dans son dialecte. Le meilleur moyen de renverser un rapport de force. "Il faut les suivre !" hurla l'Aigle Noir. "Pourchassez-les !"C'était risqué. Les gondoriens avaient déjà utilisé cette poignée de cavalier pour les attirer dans l'embuscade... Et si cette fuite était un nouveau piège ? "Ahleyizadeh !" ordonna Hûliân. "Réorganisez vos troupes !"L'Aigle Noir fit claquer les rênes de sa monture et pour la première fois, il s'élança dans la plaine, lance en main. D'un geste souple, il acheva un blessé gondorien qui gisait au sol. Il arriva à la hauteur d'une des amazones, qui restait plantée à fixer la retraite de leurs ennemis, le visage marqué par la haine. "Rassemblez vos troupes ! En avant, par Melkor !" |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3427 Age : 32 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Dim 3 Mai 2020 - 19:56 | | Le bout de la lame d’Erenor dessina une longue trace rouge sur la gorge d’un des Balchoth qui tomba à genoux en s’atrappant le cou, essayant en vain d’arrêter l’hémorrhagie. L’elfe était avant tout un archer, mais ayant grandi à Imladris dans la présence des grands guerriers tels que Glorfindel, Elladan et Elrohir il maniait son sabre avec une précision comparable à celles des épeistes de Lindor. Malgré toute la grâce et agilité des elfes, il était difficile pour eux d’égaler la furie des hommes de l’Est, ivres de leur liberté fraîchement gagnée et assoiffés du sang de leurs oppresseurs. Entouré de toute part, Erenor était tel un loup solitaire encerclé par une meute de chiens de chasse. L’arrivée des rangers lui sauva la vie. Le caporal Hamlung abattit un des Balchoth d’un coup d’estoc brutal dans le dos ; l’heure n’était pas au combat honorable. Erenor profita du moment de distraction pour s’élancer vers le géant. Son sabre mordit la cuisse de celui qui dirigeait les Balchoth. Ce dernier hurla de frustration plus que de douleur et chargea sur l’elfe. Le puissant coup de pioche faillit briser le crâne du seigneur qui l’évita seulement grâce à Hamlung qui s’était jeté sur le Rhûnadan pour le déstabiliser. Le Balchôth tenta de se redresser, mais ses jambes se plièrent sous lui et la pioche s’échappa de ses doigts. Le sabre d’Erenor avait tranché son artère fémorale ; il était déjà mort depuis plusieurs instants, sans le savoir. Dépourvus de leur chef, les autres envahisseurs finirent par succomber à leur tour sous les coups des rangers. Quelques instants passèrent avant qu’Erenor ne s’aperçoive du bruit qui retentissait dans le bois : celui d’un clairon gondorien. Aegidus de Sora donnait le signal du repli. Jetant un regard rempli de tristesse vers les corps des deux frères elfes, il s’adressa aux rangers d’une voix rauque : -Merci les amis...Nous ne pouvons pas honorer les corps de nos confrères tombés aujourd’hui, mais honorons au moins leur sacrifice. Rassemblez les blessés et commencez le repli. Mes archers couvriront celui d’Aegidus et de Lindor.
*** Le cri de Shalyna sortit Lindor de sa transe et le Noldo finit lui aussi par reculer. L’embuscade n’avait été qu’une première escarmouche après tout, bien que beaucoup y avaient perdu leurs vies. La nuit tombait vite parmi les arbres ancestraux d’Ithilien. Les ombres s’allongaient, donnant un air menaçant aux longues branches. L’Aigle Noir avait pris la décison de pourchasser les Ithilaîn. Plusieurs elfes et Gondoriens ralentis par leurs blessures ou couvrant la retraite de leurs frères d’armes furent abattus sauvagement par les Rhûniens. Mais lorsqu’ils s’enfonçèrent parmi les arbres, l’enthousiasme des Balchôth s’estompa et leur avancée fut sévèrement ralentie par le terrain difficile et inconnu. Les Noldor avaient recouvert leurs armures scintillantes des capes brunes et vertes, les rendant presque invisibles. De temps à autre, un sifflement sinistre indiquait qu’un projectile meurtrier venait d’atteindre un des Rhûniens. Les Ithilaîn n’avaient pas besoin de lumière pour repérer leur chemin et ils profitèrent de l’obscurité pour infliger des terribles pertes à ceux qui avaient lâchement achevé leurs blessés. Les rangers menèrent les Balchôth vers des marécages dans lesquels des pieux en bois avaient été plantés la veille ; une méthode cruelle mais efficace pour ralentir l’avancée d’une armée. Chaque torche allumée par un Rhûnien devenait une cible pour les archers d’élite. *** Seigneur #Aegidus de Sora è Pilla, Commandant de la Garnison d'Ithilien du Nord Les hommes d’Aegidus et de Lindor arrivèrent à leur destination vers minuit, après s’être assurés que les chiens d’Hûliân avaient perdu leur trace pour de bon. Les archers d’Erenor et d’Hamlung étaient déjà sur place. Aegidus soupira, endolori et épuisé après l’affrontement et la route, mais soulagé d’avoir atteint l’objectif. Henneth-Annûn...La Fenêtre du Soleil Couchant, la plus secrète des bases des rangers d’Ithilien, dissimulée derrière la plus belle de ses cascades. Ils suivirent un chemin étroit en pente qui longait le torrent rapide, jusqu’à atteindre la porte secrète qui menait à la caverne. Le refuge naturel était simple, mais pouvait accueillir quelques centaines des guerriers. Il s’ouvrait sur un fin rideau d’eau : la fenêtre du soleil couchant. Aegidus dit aux hommes et aux elfes rassemblés autour de lui : -Vous êtes fatigués, mes amis, mais notre mission n’est pas encore finie. Ce lieu est à l’abri des regards ennemis, mais nous devons nous préparer pour les affrontements à venir. J’ai besoin des volontaires pour soigner les blessés, d’autres pour distribuer la nourriture, et d’autres encore pour vérifier l’état de l’équipement et redistribuer des flèches et des armes à ceux qui ont pu les perdre lors de l’embuscade. Rappelez-vous, seules les lampes à huile sont permises ici, l’utilisation du feu ouvert est interdite. Seigneurs Lindor et Erenor, veuillez me suivre dans mes quartiers, nous devons parler.
*** L’armée Rhûnienne arriva sur le champ de bataille une heure après la fin des affrontements. Le Roi Sharaman était lui aussi présent, entouré par sa Garde. L’étendard du soleil à quatre branches volait au-dessus des troupes. Ahleyizadeh et Hûliân étaient convoqués pour expliquer les évènements de cette journée à leur souverain. Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2509 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Jeu 7 Mai 2020 - 18:43 | | Arvellon dite #Ahleyizadeh, la Félonne, princesse des Kharatun La bataille avait été pour le moins chaotique. L'avant-garde avait accompli sa mission, qui consistait à enfoncer les défenses de l'Ithilien et à permettre au gros des troupes de progresser, mais à quel prix ? Des centaines de morts et de blessés, sauvagement assassinés par les chiens du Gondor. La Félonne marchait parmi eux, contemplant le spectacle sinistre en essayant de compter ses troupes. Sa garde d'élite s'en était tirée admirablement, seul un Kharatun était tombé au champ d'honneur, et il recevrait tous les rites sitôt que la zone aurait été sécurisée. Son bataillon, en revanche, avait souffert et se remettait péniblement. Le flanc gauche s'était refermé comme un poing vengeur sur la gorge des Gondoriens, et pendant un instant ils avaient cru pouvoir enlever la victoire et la réclamer en leur nom propre. La triste réalité avait été toute autre. Une contre-attaque inattendue avait repoussé les Balchoth qui, s'étant enfoncé trop profondément dans les lignes ennemies, avaient manqué de se retrouver isolés. Il avait fallu l'intervention miraculeuse des renforts de l'armée de Sharaman pour sauver les quelques malheureux qui avaient réussi à survivre. Une horde de cavaliers Kharatun, appelés par le cor de guerre, avaient contourné les rangs des archers par le Nord, exploitant un mince chemin rocailleux qui bordait les limites de la forêt, sur les contreforts du Mordor. Un sentier trop étroit pour les lourds destriers de l'Ouest, mais praticable pour les montures agiles des Orientaux. Leur présence avait accéléré la retraite ennemie. Du moins, c'était ce que pensait Ahleyizadeh. En fait, cette retraite avait été prévue, orchestrée, organisée. Les Gondoriens avaient cherché à les attirer dans un piège, et ils y étaient parvenus. Elle n'avait pas cherché à poursuivre le combat en tête de colonne, consciente qu'il s'agirait d'une mission suicide. Au lieu de quoi, elle s'était attelée à trouver les rares survivants chez leurs ennemis, et à les faire passer de vie à trépas. - Pas de quartiers, hurlait-elle aux hommes qui hésitaient face au malheurs des blessés. Pensez-vous qu'ils auraient la moindre pitié pour nous ? Pas de quartiers !Son zèle était admirable, mais il n'était pas du goût de tout le monde, et quelques officiers lui jetèrent un regard mauvais. Les Balchoth étaient féroces et sans pitié, ce qui les rendait si utiles en première ligne. La garde royale, quant à elle, avait ses idéaux et ne souhaitait pas s'abaisser à de tels actes de barbarie. Ils n'étaient pas comme ces Gondoriens, par Melkor. ~ ~ ~ ~ Sharaman avait fait déplacer son quartier général aussi près de la ligne de front qu'il était prudent et raisonnable de le faire. Assez loin, donc. Le grand roi ne parvenait pas à célébrer cette victoire, tant il avait vu la désolation dans le visage de ses hommes. Cette percée leur avait coûté cher, et même s'il était conscient qu'entrer au Gondor ne serait pas facile, il n'aurait pas pensé que l'Ithilien opposerait une telle résistance. - Je pensais bien que nos ennemis s'attendraient à notre arrivée. Nous avons trop précipité notre assaut, comme je le craignais.La rebuffade était réelle, quoique indirecte. Les officiers cherchèrent à s'expliquer, à justifier leur stratégie, mais le souverain du royaume oriental souhaitait entendre le rapport de ceux qui avaient participé aux combats. Il donna la parole à Ahleyizadeh quand elle entra dans la tente de commandement. Celle-ci, encore couverte du sang de ses ennemis, s'inclina et expliqua : - Sire, les Elfes sont avec eux. Au moins une compagnie entière, sinon davantage. Nous avons fait de notre mieux pour les submerger, mais le courage des hommes n'arrête ni les flèches, ni les lames. Je crains que nos ennemis nous réservent une autre surprise fort désagréable.L'avis était partagé, même si celle qui le portait était fort controversée. Sharaman opina. Il n'aimait pas la situation dans laquelle il se trouvait, et le danger que représentaient ces Elfes venus renforcer les rangs de leurs ennemis. Maudits soient-ils ! Hûliân fit bientôt son apparition, lui aussi encore marqué par le combat. Sharaman était sincèrement heureux de voir son prestigieux officier et il lui lança : - Hûlîan, par Melkor, racontez-moi tout. Nous avons cruellement besoin d'un plan pour la suite. Qu'avez-vous vu ?Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
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| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 363 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Jeu 14 Mai 2020 - 14:00 | | Shalyna n'avait de cesse de vérifier que les siens se repliaient bel et bien. Elle avait aperçu les blessés se faire achever et, dans la crainte pour sa propre vie, il était une meilleure idée que de ne pas intervenir comme son cœur le lui dictait. Elle rêvait de l'instant où elle continuerait de tuer ces perfides et immondes êtres de l'est. Meurtriers ! Blasphémateurs ! Son heure viendrait, elle le sentait dans son esprit. Une petite voix qui lui glissait doucement la chanson de la vengeance qu'elle prendrait dans les jours à venir. Préférablement le lendemain. Les flèches fusaient dans l'obscurité. La Noldo regardait parfois vers son Seigneur. Il lui était impossible de déchiffrer l'expression de Lindor et cela l'inquiétait. Cela dit, elle était occupée à aider un humain près d'elle. Il avait été blessé à la jambe et boitait, faisant une grimace à chaque pas, et l'appui qu'il exerçait sur l'elfe soulageait un peu sa douleur. La route fut éprouvante pour lui à force de claudiquer, et pour elle qui le supportait. Mais il tint bon jusqu'à Henneth-Annûn. Elle eut un sourire devant le regard qu'il jeta à la cascade. Elle prononça le nom du lieu en elfique, laissant les mots chanter aux oreilles du blessé. La descente fut un peu compliquée mais ils y parvinrent sans que la blessure de l'homme ne soit trop importante. Elle l'aida à se poser dans un coin, où il soupira enfin longuement, et elle rejoignit les archers d'Erenor. Elle parcourut les rangs, cherchant son époux et son beau-frère. Mais elle ne vit ni l'un ni l'autre. Un des Ithilaîn s'approcha d'elle, la tristesse peinte sur son visage. Il n'eut nul besoin de prononcer un mot. Il se contenta de baisser la tête. Shalyna sentit son cœur transpercé. La douleur fut si intense qu'elle vacilla. L'ami de son époux la soutint pour qu'elle ne s'écroule pas. Elle sentit les larmes noyer ses yeux et inonder ses joues. Il lui présenta ses condoléances dans leur langue si chantante et douce. Il l'encouragea à ne pas se laisser submerger, qu'ils avaient sauvé Erenor en se sacrifiant, qu'elle devait se rappeler d'eux comme des elfes braves et des martyrs. Elle hocha doucement de la tête et, pour penser à autre chose, se fit volontaire pour soigner les blessés. La tristesse profonde qui régnait dans son cœur se lisait sur elle comme l'on pouvait lire un livre ouvert. Une fois sa tâche terminée, elle énonça une série de prières aux Valar. Elle souhaita la force et le courage de son époux pour les affrontements à venir. Il avait aidé à sauver Erenor. Cela la rendait fière d'avoir épousé Avanen. Elle ne trouva pas de repos profond mais la nuit fut plus paisible qu'elle ne l'aurait pensé. Se reposer avait fait resurgir ses courbatures, douleurs et sa fatigue de la route. La douleur dans son âme était lancinante mais elle savait pertinemment qu'en étant fatiguée et mal reposée, elle ne ferait pas long feu dans les jours à venir. Cela l'apaisa un peu. Penser à son époux heureux et imaginer ses dernières paroles et pensées. Elle sentait qu'il avait pensé à elle, loin dans son âme. Son instinct le lui disait. |
| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1077 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Dim 17 Mai 2020 - 15:18 | | Zadek faisait patiemment tournoyer son sabre, attendant que l’ennemi ne fasse le premier geste. Le Rhûnadan avait subi un contretemps imprévu et quelque peu handicapant; sa monture gisait quelques mètres plus loin, morte, et sa hanche continuait de le lancer douloureusement. Mais il n’avait nul lieu de céder à la panique. Combattre au sol, il connaissait; il avait été entraîné pour cela et avait occis de nombreux ennemis. Sa hanche l’inquiétait un peu plus, une blessure en apparence superficielle pourrait entraver ses mouvements, or son style de combat était basée sur la souplesse et la rapidité des enchaînements. Sur le plan individuel, la situation du Taïpan du Désert qui devait faire face à deux adversaire alors qu’il se retrouvait à pied et diminué. D’autant que si l’un des Gondoriens avait tout d’une proie facile, l’autre semblait être un chevalier émérite dont l’expérience et la bravoure pouvaient lui compliquer les choses. Il n’avait pas hésité à voler au secours du jeune garçon et avait réussi à surprendre Zadek. Sur le plan stratégique, les Rhûnadans avaient été mis en échec par les coriaces combattants de l’Ithilien qui se repliaient désormais pour organiser leur défense un peu plus loin. Les Occidentaux abandonnaient ainsi leur position, ce qui profitait indirectement à Zadek. Chaque seconde qui passait séparait un petit peu plus les deux Gondoriens de leur armée et ils seraient bientôt pris au piège. L’Oriental n’avait même pas à engager ce duel à l’issue incertaine pour lui, il devait simplement gagner du temps. Chaque seconde qui s’écoulait éloignait Arwin et Aldrich des leurs, et bientôt il se retrouverait à la merci des envahisseurs. Au grand étonnement de Zadek, ce fut la gamin qui fut le plus prompt des deux à comprendre cela et qui se décida à charger pour forcer le passage. Geste stupide mais courageux, mais stupide. Le garçon avait du cran, il devait bien l’admettre; mais face à un adversaire si rompu aux arts de la guerre, cela ne suffirait pas. D’un geste nonchalant, le garde de Sharaman para l’attaque de l’intrépide écuyer avant de lui asséner un violent retour du coude. Le métal de son armure vint percuter la mâchoire d’Arwin qui s’écroula au sol sous le choc; un filet de sang s’échappant de ses lèvres meurtries. L’autre chevalier voulut se précipiter à la rescousse de l’adolescent dont la vie devait être précieuse compte tenu du zèle qu’il mettait pour tenter de le protéger. Mais Aldrich était encore trop éloigné et il ne put qu’observer impuissant l’Oriental saisir le garçon par les cheveux avant de placer délicatement sa lame incurvée sur sa gorge. “Halte-là chevalier! Ou je lui tranche la gorge!” Le Taïpan du Désert était en fin de compte assez chanceux que l’écuyer décide d’attaquer en premier. Il avait réussi à le dominer sans difficulté et pouvait maintenant en profiter pour s’éviter un affrontement direct et ô combien risqué avec le Chevalier.
“Regardez autour de vous Chevalier du Gondor! Il n’y a aucune issue pour vous, les vôtres vous ont abandonné à vôtre sort.”
Alors qu’il s’exprimait avec un sourire triomphal, plusieurs cavaliers richement vêtues commencèrent à les encercler et à menacer Aldrich de leurs lances. La Garde de Sharaman, restée jusque là passive en haut de la colline, s’était décidée à prêter main forte à Zadek. “Vous vous êtes vaillamment battu Chevalier du Gondor! A présent déposez les armes et vous serez tous deux traités avec honneur par la Garde de Sharaman.”
Il désigna alors la masse de Balchoth d’un geste du menton quelque peu méprisant. “Croyez moi il vaut mieux pour vous de vous retrouver entre nos mains qu’à leur merci.”The Young Cop |
| | | Radamanthe Emir de Harondor - Prince d'Ithilien
Nombre de messages : 3585 Localisation : Minas Tirith
~ GRIMOIRE ~ -: Homme de Gondor -: 53 ans -:
| Mar 19 Mai 2020 - 0:00 | | Arwid d'Illicis ne comprit son erreur que quand son adversaire évita sa charge avec une facilité déconcertante. L'instant d'après, l'écuyer se retrouva au sol, un goût de métal dans la bouche et l'esprit étourdi par le coup rageur. Son épée lui glissa des mains. Non ! s'écria Arwid pour lui lui-même. Le garçon chercha à tâtons la poignée de son arme, mais ses mains ne trouvèrent que des feuilles. Son regard voilé par la douleur ne l'aidait pas dans sa quête, pourtant il devait retrouver sa lame pour affronter son adversaire, il y allait de son salut. Enfin, Arwid toucha la garde d'acier du bout de la main et... L'écuyer se sentit violemment tiré par les cheveux. Une lame glaciale se posa sur son cou. Arwid sentit une goutte de sang perler et son estomac se liquéfier. “Halte-là chevalier! Ou je lui tranche la gorge!” fit une voix étrangère. Arwid retrouva enfin ses esprits. Il vit le chevalier de la Compagnie Blanche, à quelques pas de lui... Trop loin... Le moindre mouvement, et le Rhûnien trancherait la gorge de l'écuyer avant même que son compagnon n'ait parcouru la moitié de la distance. "Ne bouge pas ! Ou il va me tuer !" cria Arwid d'une voix pleurnicharde. Il ne manquerait plus que Baldrick se précipite à se rescousse et que ce faisant, il cause sa perte. Puis il entendit le crissement des bottes sur les feuilles mortes de l'Ithilien et il vit au loin la retraite des siens se poursuivre. Ils ne les attendraient pas. Sans doute n'avaient-ils même pas remarqué l'absence de l'écuyer du prince et de son escorte. Les gardes lourdement armés dépassèrent la position du jeune homme agenouillé et de son bourreau. Leur lance tendue vers le combattant de la compagnie blanche, il se déployèrent autour de lui. Arwid comprit alors qu'Aldrich ne pouvait pas l'aider. Il était sans doute trop tard pour fuir. Trop tard ? L'échec de leur fuite était couru d'avance, depuis bien longtemps. Depuis cette charge folle... Pourquoi ne m'ont-ils pas arrêtés ?"Baldrich ! Fais ce qu'il dit ! Tu n'as aucune chance !" cria Arwid d'Illicis. *** Le visage fermé, l'Aigle d'Albyor se tenait devant son Roi. "Hûlîan, par Melkor, racontez-moi tout. Nous avons cruellement besoin d'un plan pour la suite. Qu'avez-vous vu ?" demanda Sharaman. "Ils nous ont tendu une embuscade, Sire. Certaines troupes ont abandonné toute discipline pour se ruer droit dans le piège." répondit Hûlîan. Il jeta un regard noir vers Ahleyizadeh, qui n'avait pas su tenir ses Balchoth. Hûlîan se retint néanmoins d'adresser le moindre reproche. Il n'était pas homme à rejeter la faute sur les autres. La responsabilité de l'assaut lui était revenue, il l'assumerait. "J'ai ordonné de donner la chasse aux maki'zarr" poursuivit le Capitaine. "Mais leurs archers nous on rendu la mission impossible. Nous avons perdu de nombreux hommes... et leur trace."Hûlîan poussa un soupir. Il n'était que trop familier avec cette tactique. Le bruit des flèches sifflantes avait hanté le début de la nuit, mais... "Je prends sur moi cette décision et je persiste dans ce sens, Sire." dit l'Aigle Noir. "Nous ne pouvons pas les laisser nous harceler sur tout le chemin qui nous sépare de l'Emyn Arnen."Hûlîan fixa Sharaman dans les yeux. En tant que Capitaine de sa garde rapprochée, il connaissait bien la prudence de son souverain et son estime pour les vies humaines. Tant de vies sacrifiées pour chasser des chimères cachées dans les feuillages. Au commencement, chaque résistant tombé pour la cause était comme un échec personnel pour l'Aigle d'Albyor. Tout cela avait bien changé depuis, même si Hûlîan le regrettait souvent. "Ils ne peuvent pas avoir frappé depuis Gwath-en-Arnen, Sire. Ils se sont forcément réfugiés dans un poste avancé. Nous devons les débusquer, et y consacrer toutes les vies nécessaires. Si nous ne faisons pas ce sacrifice maintenant, ils nous le rendront au centuple lorsqu'ils nous tomberont à nouveau dessus à l'improviste..."Au pire moment, sans doute, se dit Hûlîan. |
| | | Aldarion Roi d'Arnor
Nombre de messages : 1996 Age : 34
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan -: L'age ou l'on est fougeux mais déjà sage -:
| Ven 22 Mai 2020 - 23:55 | | #Lindor se tenait dans la "salle de réunion", en réalité une cavité un peu isolée des autres dans laquelle il s'étaient réunis avec Erenor et Aegidus. Son noble visage d'habitude si calme montrait une agitation et un énervement inhabituel. Il avait couvert la retraite des troupes avec ses compagnons noldor et ils étaient rentrés parmi les derniers à Henneth Annûn. Autant ils avaient pu être flamboyant quand il avait fallu attirer l'attention de leurs ennemis, autant ils s'étaient fondus dans le décor quand ils avaient dû se soustraire à leur regard. Bien que la retraite ait été menée de main de maître et que les pertes parmi la garnison du nord soient excessivement raisonnable, rien ne s'était passé comme prévu. Les renforts auraient dû parvenir de Gwath-en-Arnen depuis longtemps. "Où sont les hommes de votre prince edain ? Où sont les renforts qui nous avaient été promis ? Où est la glorieuse contre-offensive ? Nous sommes seuls contre un ennemi qui nous dépasse presque dix fois en nombre. Trop d'elfes sont déjà mort pour défendre votre ville."L'elfe avait parlé avec un mélange de colère et de dédain. Depuis le début, il avait le sentiment que ce plan mettait les elfes en première ligne, au coeur de la partie la plus risquée de l'offensive. L'absence de Boromir ne faisait que confirmer ses craintes d'avoir été réduit au rang de chair à canon. Aegidus fit un signe de tête à un homme qui se tenait dans le coin de la pièce depuis le début. L'homme était revêtu d'un plastron de cuir marqué de l'arbre blanc du Gondor. Il était crasseux et ses yeux trahissaient sa fatigue. Il semblait avoir chevauché longtemps et sans repos. "Je suis ici mandé par le Prince Boromir II d'Ithilien. Comme je l'ai déjà annoncé au capitaine Aegidus de Sora è Pilla, à l'heure où j'ai quitté Gwath-en-Arnen, nous étions toujours sans nouvelles de la garnison du sud. Le Prince d'Ithilien a dès lors décidé de concentrer ses forces pour défendre la ville et a ordonné de vous envoyer un maximum de montures pour vous permettre de vous replier dans les meilleures conditions."Lindor éclata d'un rire sardonique. Ses sombres pressentiments se confirmaient... jamais il ne fallait faire confiance aux hommes. "Votre brillant souverain s'imagine donc que nous allons tranquillement nous replier avec l'armée rhunienne sur le dos ?"L'elfe secoua la tête vigoureusement. "Il nous a sacrifié au nord et souhaite désormais que ceux qui auraient survécu à sa mission suicide viennent lui apporter leur aide pour défendre sa misérable ville."Erenor avait rarement vu son compagnon dans un tel état d'énervement. "Pour ma part, je vais prendre mes propres montures et remonter vers l'Emyn Muil où je connais un refuge dès que l'ennemi nous aura dépassé. Je ne veux plus rien avoir à faire avec votre souverain et avec votre sale engeance. Erenor, vous pouvez me suivre avec vos compagnons si vous le souhaitez."Les mots de Lindor étaient durs, blessants... pourtant sa lecture de la situation était loin d'être mauvaise. La retraite vers Gwath-en-Arnen paraissait des plus hasardeuses. Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
Dernière édition par Aldarion le Lun 19 Aoû 2024 - 17:03, édité 1 fois |
| | | Aurhen « Breithogûr » Ranger Elfe
Nombre de messages : 14 Rôle : Ranger noldorin
~ GRIMOIRE ~ -: Ñoldo -: 189 P.A. du Soleil -:
| Dim 24 Mai 2020 - 14:25 | | Laer, fils de Laug Il n’entend pas les mots, seulement les clairons qui résonnent et se répondent. L’heure est venue pour lui d’entrer dans la bataille, après ne l’avoir qu’écoutée et devinée, au loin. Vétéran de la Bataille sous les Arbres et des funestes heures du Troisième Âge, Erenor l’avait fait Capitaine d’une troupe – grade éminent d’une si petite armée – et l’avait chargé de prévoir le plan de retraite. L’ennemi était trop nombreux, trop bien préparé, il ne s’agissait pas de lui tenir tête mais de le meurtrir puis de fuir. Il avait alors dessiné des plans, ménagés des échappatoires, pensé à des signes – autant d’oriflammes pour guider les forces en lieux sûrs indiscernables pour l’ennemi. Il avait choisi les sentes de vie, tracés les chemins qui mèneraient à la mort. Les jours qui avaient précédés les batailles n’avaient été, pour lui et ses gens, qu’exclusivement consacrés à ces funestes préparations : cordes tendues et discrètes pour faire choir, puits n’offrant pas d’eau mais de terribles épieux, positions embusquées et garnies de flèches pour que la fuite se fît sous le couvert de traits meurtriers. Lors, quand le cor résonne, son sang ne fait qu’un tour et de même, il souffle dans la corne pour alerter les siens. La note plus aiguë s’estompe. Les premiers de leurs gens, déjà, remontent les chemins attendus, suivant les signes appris par cœur. De tout son cœur, il espère qu’aucun, dans sa fuite, ne se trompera. Les siens, les Eldar, sont dans les arbres, courront de faîte en faîte, tandis que des Edain doublent ses forces au sol. Son cœur bat puissamment dans sa poitrine. Il reconnaît les visages de ceux qui se replie. Il attend… L’œil noir d’un oriental surgit entre les arbres, sa corde se relâche et donne toute sa force à sa flèche. Son premier homme tombe. • « Laer, vous êtes saufs ! Ainsi que tous les vôtres. » Tulcórë, un des Ñoldor de Lindor l’accueille dans les cavernes d’Henneth Annûn. Si ce ne sont les guetteurs, des Rangers de l’Ithilien et quelques gens d’Erenor, il n’y a plus d’amis qui vivent dans les forêts qu’ils viennent de quitter. De sa troupe, Laer est le dernier à être rentré après avoir quitté le marais où ils ont guidé le gros des forces ennemies. – Tulcórë, vaillant frère, je suis heureux de voir qu’aucune lame ne t’aura atteint mais que nombreux sont ceux que tu auras fait tomber. Où sont nos chefs ? Que savons-nous des forces du Seigneur Boromir ? Nous avons ralenti l’Avant-Garde et participé largement à la décimer et davantage. Mais nos sentinelles sont inquiètes, ils en restent bien plus encore restés à l’orée de notre forêt. – Ils tiennent conseil et attendent les nouvelles de tes troupes. Vas, ils se tiennent dans l’alcôve nord. »Lorsque Laer est introduit dans l’alcôve afin d’y faire entendre son rapport, il sent immédiatement la tension. Tous les regards sont tournés vers le Seigneur Lindor, tous les regards sont durs. Un instant, il doute d’avoir pénétré dans l’antre des alliés. D’un regard, Erenor l’invite à faire son rapport. « Mes Seigneurs, mes gens et ceux de Galimir ont brillamment permis aux nôtres qui le pouvaient de se replier. Même les plus téméraires des Orientaux ont fini par comprendre que s’enfoncer plus avant était courir vers une mort inutile. Une partie de leurs troupes est empêtrée dans les marais, mais le plus gros de l’armée est resté loin derrière l’orée de la forêt. Nous les tenons en respect, mais j’ignore pour combien de temps. Lorsqu’ils avanceront sous le couvert des arbres, nombre de nos pièges leur conseilleront la prudence mais il n’y en aura jamais assez pour tous les emporter, seulement les ralentir. »C’est là tout le bilan que le dernier Capitaine d’un si petit bataillon peut dresser et à voir le visage des Grands, ce constat heureux en apparence n’aide guère à réchauffer les échanges. Il se recule ensuite, ayant fini de parler, pour se tenir dans un coin et attendre de nouveaux ordres.
Dernière édition par Aurhen « Breithogûr » le Lun 25 Mai 2020 - 9:43, édité 1 fois |
| | | Gebir Seigneur de Pinnath Gelin - Earkano, Maître des Mers et des Semi-Eunuques
Nombre de messages : 304
~ GRIMOIRE ~ -: Homme -: 37 ans -:
| Lun 25 Mai 2020 - 0:45 | | Le fracas de l'armée ennemie s'était tu. Toutefois, en apparence, les épées qui s'entrechoquaient, la respiration haletante des guerriers, le cri d'un estropié à terre à qui Hamlung avait tranché sa main d'épée. Tout le reste était trop lointain pour mériter d'être entendu. Un combat à la fois mais plusieurs ennemis en même temps. Celas devait jouer avec sa mobilité et sa vitesse plutôt que sur son équipement. Pas de bouclier, pas d'armure, juste un pourpoint en cuir et une malheureuse dague. Dague qui servait plus à couper sa viande qu'à combattre. Il n'était pas un guerrier émérite, un expert du combat à deux armes. La rapière frappait à tout va. Le bras était lourd, les poignées parcourus de tremblement face aux chocs. Glissant à moitié en s’élançant vers le Rhunien à la peau sombre, la masse d'armes garni de clous rouillés et parfois tordus passant trop haut de sa tête, le gondoréen se stabilisa à moitié sur son épée. Porter un coup avec celle ci serait bien trop long pour survivre, il saisis à son flanc la dague pour porter un grand coup circulaire vers le visage du boltochs. Le sang gicla de la commissure de ses lèvres et la lame buta finalement sur l'arcade sourcilière en tranchant à la verticale un parfais iris félin. Le cri ennemi fut glaçant d'effroi. Celas eut le bon réflexe d'enfoncer sa dague à plusieurs reprises dans le poitrail de l'ennemi avant que celui ci ne se ressaisisse. Les genoux aux sol, le regard vide, le nobliau ne vit pas arriver une épée qui allait sans doute aucun lui ôter tout espoir d'avenir. Il venait de massacrer un homme. Il ne l'avait pas tué. Il l'avait d'abord balafré, amputé puis exécute sans savoir si celui ci allait se rendre. Infirme de son état. Il méritait peut être cette mort. Une mort sans gloire. Lui le jeune Celas, vingt cinq printemps. Clincqqqqq
Le choc lui déchira les tympans. Sa vision se troubla à moitié alors que Hamlung perçait de son coupe choux le corps du dernier ennemi. Se forçant à se relever, il récupéra l’ouïe. Le sifflement laissa la place au bruit d'un clairon. La retraite commença. Une retraite mais pas une débandade. Les blessés allaient les premiers aidés par les soldats du gondor alors que les elfes couvraient la retraite à bonne distance perçant les poursuivants de traits. Peu à peu, l'ennemi ralenti sa poursuite jusqu'à perdre leur trace à bonne distance du repaire de la Fenêtre. ***************************** Merci, caporal. Vous m'avez sauvé la vie tout à l'heure. Que va t il se passer maintenant? Nous n'avons aucune chance face à tout ses hommes.Celas était assis sur un banc de pierre taillé à même la paroi de la caverne, une chope d'eau de la cascade à main et de l'autre un bout de tissus pour essuyer le sang et la sueur. Au fond du repaire, on entendait les voix s’échauffer dans ce qui semblait être un conseil des sages. Les gondoréens avaient perdu de bons rangers mais les immortels avaient payés un plus lourd tribut en perdant des amis de plusieurs centaines voire milliers d'années. Un trop lourd sacrifice pour eux. Les cris et les plaintes n'aideraient pas à les ramener ni à les venger. Il fallait de la lucidité. Tout autour, les hommes avaient le regard fuyant et bas. Ils avaient bien réussi à ponctionner une bonne partie de l'armée de l'effectif mais tout restait à jouer |
| | | Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Lun 25 Mai 2020 - 1:10 | | Les vierges jurées étaient revenues de la traque. Des trente femmes qui avaient quitté le clan à l’appel du Roi, il n’en restait désormais plus que six. La frustration et la rage se lisaient sur leurs visages terribles. Mehtap se tenait au milieu des survivantes. La lance de Dariâ dans une main lui servait de béquille. Son autre bras calait sur ses épaules le cadavre d’une sœur arrachée aux pièges de la forêt qui avaient couvert la retraite ennemie. Elle sentait la chair éventrée et les tripes contre son dos et le sang qui lui coulait le long de la colonne vertébrale, glissant le long de sa cuisse meurtrie et se mêlant au sien. Elle boitait lourdement. Chaque pas était une agonie bien que rien dans son expression ne le laissa paraitre. La forêt et les marécages avaient été un piège mortel, hérissés de traquenards et de flèches sifflantes. Neuf étaient tombées dans la poursuite et seules deux furent retrouvées. L’une, portée par Mehtap arborait une large plaie béante à l’abdomen. L’autre, à haute stature et larges épaules, était soulevé péniblement par deux jeunes filles couvertes de sang et de chlorophylle tant qu’on peinait à donner une couleur à leurs peaux. Les autres disparues pourriraient dans la forêt sans rite et il n’y avait rien qu’elles puissent y faire. Mehtap laissa retomber le cadavre lourdement sur le sol meuble de la clairière qui avait vu le début de l’embuscade. Ce n’était qu’une coquille vide après tout. Nombreux étaient ceux qui gisaient là. Des gondoriens, des elfes, des balchoth… de trop nombreux balchoth. Des chevaux aussi… Mais bien peu de ces emplumés de la Garde de Sharaman. Etaient-ils bien meilleurs au combat… ou bien plus lâches ? La bataille avait été trop agitée pour que la jeune femme ne puisse répondre à cette question. Il était temps de se remettre au travail. Il y avait des morts à honorer, des cadavres à ramasser, des plaies à panser et de l’alcool à boire avant que la prochaine bataille n’ait lieu. Mehtap leva la main pour attirer l’attention des amazones. « - Ramassons les corps de nos sœurs à présent avant que les autres clans ne viennent se disputer les cadavres comme des charognards. Ne prenez rien qui ne vous appartienne pas !... Qui voudrait souiller ses possessions avec une chose maudite qui appartiendrait aux sorciers de la forêt. »
Une des femmes, parmi les plus vieilles qui avait répondu à l’appel, l’aînée à présent, posa une main ferme sur son épaule. « - Et pour Dariâ ? »Mehtap serra les poings et ne répondit pas immédiatement. La jeune femme avait été comme une jeune sœur pour elle. Arrivée un an après elle au clan, elle avait été donnée en payement à une autre vierge jurée qui travaillait plus à l’est à la saison des récoltes. Elle était arrivée maigre et battue, et Mehtap avait veillé sur elle. En prenant de l’assurance et de l’âge, elle s’était révélée particulièrement douée pour l’entretien des armes tout autant que pour alléger les jours les plus noirs. A présent cette bonne âme gisait quelque part au milieu de cet amas de chair, obombrée par l’épais nuage qui dissimulait les rayons de lune, mangée par la bataille, lâchement abattue sans avoir pu défier son adversaire. Elle tendit devant elle la lance sanguinolente, rouge de la pointe au bout de la hampe. « - Son passage est payé, elle aura le droit à tous les rites. » « - Bien… Trouvons nos sœurs alors… »Et les recherches commencèrent. Toute l’utilité des tatouages s’illustrait là. Pour savoir quel nom donner à un corps déformé par la mort et défiguré par la lame ou le pied, les motifs complexes noirs, ocre et rouges étaient leur seul recours. Les Vierges Jurées commencèrent alors à entonner le chant des morts, celui réserver à ceux qui tombaient sur le champ de bataille. Peu à peu, d’autres survivants de la Horde émergèrent de la forêt, pour honorer les morts ou les piller. Les sœurs continuèrent à aligner les corps froids dont le sang séché s’effritait sous leurs doigts. Les mouches tournaient. Les charognards, attirés, se tapissaient dans l’ombre ou formaient de grands cercles dans le ciel. |
| | | Sigvald Lingwë Mercenaire
Nombre de messages : 176 Localisation : Esgaroth Rôle : Mercenaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Sylvain -Nandor/Sindar- -: Né en l'an 2799 du TÂ- 526 ans -:
| Sam 30 Mai 2020 - 11:29 | | Huròn fut rejoint sur sa position par deux valeureux gondoriens et ensemble ils ralentirent la progression des Orientaux sur le pan de versant de colline empli de buissons et de broussailles, ils formèrent une ligne éparse tout bouclier sorti, tandis que de par et d'autres les archers lançaient leurs traits meurtriers sur le groupement des hommes de l'Est plus en contrebas. Notre mercenaire avait déjà vécu cette situation à maintes reprises contre les pillards Khandéens, un seul javelot ou flèches bien placées dans l'une de leurs jambes et la situation se retourneraient contre eux. Et malgré tout ils tinrent bon, seule une charge fut tentée malgré la précision redoutable des rangers, qui se solda par un échec quand un groupe imposant s'élança. Bon nombre d'entre eux moururent avant d'atteindre les trois. Les hommes de l'Ouest se battirent avec efficacité comme leurs années d'entraînement leur avaient appris. Quant à Huròn se fut une vraie boucherie, il ne tua aucun de ses assaillants, la sombre colère qui l'habitait lui intimait autre chose. La douleur et la souffrance, malgré ce raisonnement simpliste, il y avait derrière une vraie utilité à mutiler l'ennemi, ralentir sa progression dans les terres en maximisant les blessés, une stratégie qui avait payé lorsque les Aurochs d'Airains, sa compagnie de mercenaire existait encore. Le premier qui s'avança vers lui, fut stopper net. La lourde hache du balcoth s'abattit sur le bouclier du mercenaire, n'importe quel bouclier aurait cédé ou plié, avec le style de combat de Huròn se fut ou autres. Son bouclier accompagna la hache dans son assaut, Huròn pivota dans le même sens sur lui-même tout en déviant l'imposante arme et son épée trancha à l'horizontale dans les jambes du Balcoth, puis décrivit une rapide remonter pour zébrer à vif le visage de l'Orientaux qui s'écroula au sol. Le second fut tuer part l'un des rangers à ses côtés. Le troisième s'attaqua avec la force du désespoir arme levé, Huròn le laissa s'approcha un peu plus et d'un geste puissant il frappa de son bouclier en avant et il attaqua de bas en haut son épée sur le bras nue du guerrier qui lâcha son arme, la plaie était grande, mais pas assez. Le guerrier trébucha sur le corps de son homologue et d'une sauvagerie sans nom, Huròn s'appliqua promptement à agrandir cette plaie, brisant l'os du bras et en ne laissant que peau et lambeaux de chair pour maintenir attaché le bras du corps. Alors que les trois se remettaient en position, la retraite sonna. Ce qui sortit notre mercenaire de sa transe macabre. Ils reculèrent ensemble, les deux rangers se chargèrent d'un des leurs qui avait encore une flèche fichée dans sa jambe. - Mercenaire, protège nous. - Il me faut un archer pour ça, je ne pourrais pas tous les repousser s'ils s'approchent. - Bien.
L'un d'eux interpella un des rangers plus loin et à deux ils protégèrent la progression du blessé et de ses deux sauveurs loin de la bataille. Légèrement recroqueviller sur lui-même, son imposant bouclier le plus avant il imposait un mur aux ennemis. Mur soutenu par l'archer derrière pour dissuader quiconque s'approcherait trop. * ~ ~ *~* ~ ~ *
Dans la nuit ils atteignirent Henneth-Annûn avec le reste des troupes et le blessé fut pris en charge. Notre mercenaire partagea volontiers le vin que leur proposaient ses deux compagnons de bataille. Mais malgré cette décontraction apparente, cette journée avait montré les forces et faiblesses de chacune des armées. Et Huròn n'attendait qu'une chose un assaut nocturne et brutal sur les camps Orientaux. |
| | | Forlong Tribun Militaire d'Arnor
Nombre de messages : 3427 Age : 32 Localisation : En Arnor Rôle : Vieux loup au service du Royaume du Nord
~ GRIMOIRE ~ -: Dunadan d'Arnor -: Quarante Ans -:
| Dim 7 Juin 2020 - 0:23 | | :HRP: Désolé pour la longueur du post, je fais avancer un peu les évènements :HRP:
Aegidus de Sora è Pilla Aegidus se lava les mains et le visage dans le bol qui était placé sur la simple table en bois. L’eau était cristalline et glaciale, provenant tout droit de la cascade. Elle rinça une partie de la poussière et de la fatigue, mais son esprit était toujours troublé. Les nouvelles qu’il venait d’apprendre de la part du messager étaient mauvaises. Comment était-ce possible ? La garnison du Sud était commandée par le fils de Boromir II en personne, et ce dernier était épaulé par le lieutenant Madreth, un officier sage et expérimenté. Ils n’auraient pas échoué à leur devoir sauf si quelque chose de grave était arrivé, mais quoi ? L’armée rhûnienne n’aurait pas pu contourner leurs avant-postes en Ithilien du Nord et passer inaperçue à côté d’Emyn Arnen ; traverser le Mordor semblait tout aussi improbable. C’était un mystère qu’il n’arrivait pas à perçer, mais dont il devait assumer les conséquences. Il n’y aurait pas des renforts. Pas de contre-offensive glorieuse en Ithilien du Nord.
Il fut pris au dépourvu par la colère du Noldo. Aegidus avait été nommé commandant de la garnison du Nord non seulement pour ses talents de stratège, mais aussi car il comprenait l’importance de maintenir des bonnes relations avec les elfes qui habitaient dans la région. Il avait organisé des entrainements joints réguliers entre les rangers et les guerriers d’Erenor et de Lindor, et s’assurait qu’aucun conflit n’apparaîsse entre les deux peuples. Erenor avait toujours été un meilleur diplomate que Lindor, mais le Commandant ne s’attendait pas à ce que le Noldo les abandonne à l’heure du besoin.
-Le Prince Boromir II ne sacrifie pas les vies des habitants d’Ithilien à la légère, seigneur Lindor. Comme dans chaque guerre, il y a des imprévus. Si l’armée rhûnienne prend Emyn Arnen, les demeures elfiques dans les forêts du Nord seront elles-aussi perdues. Cela fait plus de 200 ans que les elfes habitent dans ces forêts, et vous serez prêts à les abandonner si vite ? Combattons ensemble pour protéger ce pays. Notre pays.
Aegidus était aussi grand que Lindor, bien que moins impressionnant physiquement. Il regardait l’elfe droit dans les yeux ; c’était étrange de voir un Adan aussi calme et un Elda aussi énervé. Erenor prit la parole à son tour : -Lindor, mon ami. Les Ithilaîn sont des alliés fidèles et leur terre est aussi la notre. Mon coeur saigne aussi après avoir perdu des compagnons aujourd’hui, mais nous nous battrons jusqu’à la fin. Vous êtes responsable du sort des Noldor, et c’est à vous de décider quel chemin sera le meilleur pour vous, bien que je me sentirais plus sûr avec vous à mes côtés. -Quelle que soit votre décision Seigneur Lindor, vous avez raison, se replier alors que la forêt grouille des soldats rhûniens ne va pas être possible ; notre position risquerait d’être découverte. Nous devons laisser passer l’armée de Rhûn et les harasser pendant leur marche vers Emyn Arnen ou trouver un moyen de les dépasser en prenant un chemin plus court. Pour cette même raison, vous devrez attendre avant de quitter Henneth Annûn avec vos guerriers. En le faisant maintenant, vous mettriez tout le monde en danger.
La discussion s’acheva lorsque le capitaine Laer arriva pour faire son rapport. Les elfes et les rangers avaient accompli leur mission. Erenor lui répondit : -Bien, Laer. Il y a quelques points d’observation discrets autour de la cascade. Une fois que vous aurez mangé quelque chose, allez-y pour épauler les rangers. Les yeux d’elfe verront plus clair dans la nuit.
*** Pendant ce temps là, le caporal Hamlung inspectait l’état d’un petit tas de flèches rassemblées sur le champ de bataille. Il répondit à Celas : -Vous vous êtes bien battu. Ne vous inquiétez pas Celas. Henneth Annûn sert de base secrète aux rangers d’Ithilien depuis des centaines d’années et elle n’a jamais été découverte par les ennemis du Gondor. Les envahisseurs passeront à côté de nous, et nous saignerons leur arrière-garde comme on l’a fait avec l’avant-garde.
*** Il était presque quatre heure du matin, mais le campement de l’armée de Rhûn ne dormait pas. Les corps furent rassemblés, les blessés emmenés dans un hopital provisoire. Les quelques prisonniers furent ramenés à l’arrière du campement, où un Balchoth était chargé de leur soutirer des informations utiles sur les défenseurs d’Ithilien.
Hûlian avait déçu son roi, mais il avait raison sur un point : laisser les Ithilaîn derrière leurs lignes serait plus que coûteux. Des nombreux éclaireurs avaient été envoyés, mais ils revinrent les mains vides. Du moins, ceux qui étaient revenus en vie. Un jeune officier de la Garde de Sharaman s’approcha de la grande tente qui lui servait de quartier général. Lorsqu’il demanda audience, les gardes finirent par le laisser passer. Il s’agenouilla devant son souverain qui l’interrogea sur la raison de sa présence :
-Mon Roi...Je m’appelle Saraethel, lieutenant dans votre Garde. J’ai peut-être une idée pour débusquer les Gondoriens...
Voyant que le Roi semblait intrigué, le jeune lieutenant continua, bien que visiblement gêné : -Vous voyez, quand j’étais enfant je lisais beaucoup, notamment le Livre Rouge de la barde Bronwyn Coram.
Les autres officiers de l’état général réagirent avec des sourires moqueurs ou léverent les yeux au ciel, mais Saraethel continua : -Vous voyez, ça raconte la vraie histoire des hobbits qui ont traversé l’Ithilien pendant la Guerre de l’Anneau...Et on y parle d’une cachette des rangers d’Ithilien. Regardez, Sire.
Il sortit un livre abîmé et le posa ouvert sur la table devant Sharaman. Il y avait beaucoup d’hommes comme lui dans la garde de Sharaman. Des jeunes Rhûniens ayant fait l’école des officiers du Gondor à Blankânimad, apprenant ainsi les stratégies, tactiques et histoire du Royaume. Des connaissances qui s’avérèrent précieuses lorsque Sharaman éveilla en eux la flamme du patriotisme rhûnien et ils décidèrent de chasser les Gondoriens. Saraethel trouva la page qu’il voulait, et indiqua un passage à Sharaman. Il avait rayé des mots avec un crayon et surligné d’autres : - Citation :
ils ne tardèrent pas à atteindre une petite rivière, qui coulait dans une gorge étroite: c'était le même ruisseau qui sortait, bien plus haut, du bassin rond et qui, devenu maintenant torrent rapide, bondissait sur de nombreuses pierres dans un lit profondément creusé que surplombaient des chênes verts et de sombres buis. En regardant vers l'ouest, ils pouvaient voir en contrebas, dans une brume lumineuse, des plaines basses et de vastes prairies, et, étincelant au loin dans le soleil couchant, les larges eaux de l'Anduin. (...) Après un petit moment, ils sentirent qu'ils suivaient un chemin en pente rapide, il ne tarda pas à devenir si étroit qu'ils marchèrent à la queue leu leu, frôlant de part et d'autre un mur pierreux (...) C'est ici la Fenêtre du Soleil Couchant, Henneth Annûn, la plus belle des chutes de l'Ithilien, terre des nombreuses fontaines. Peu d'étrangers l'ont jamais vue (...)Des brumes pâles chatoyaient dans la grande vallée en contrebas: vaste étendue de vapeur argentée sous laquelle roulaient les fraîches eaux nocturnes de l'Anduin. Une noire obscurité s'élevait au-delà, dans laquelle entreluisaient par-ci par-là, froides, aiguës, lointaines, blanches comme des dents de spectres, les cimes de l'Ered Nimrais, les Montagnes Blanches du Royaume de Gondor, couronnées de neiges éternelles.
-Nous avons les cartes de l’Ithilien récupérées à l’école militaire gondorienne à Blankanimad. Si l’on cherche un endroit en hauteur avec un gros dénivelé, avec une vue sur l’Anduin et sur les Montagnes Blanches, ce serait quelque part ici...
–il dessina un cercle sur la carte avec un compas- si on parle d’une rivière qui se transforme en torrent rapide, je vois que trois cours d’eau dans cette zone qui pourraient correspondre. Envoyez-y des éclaireurs Sire, avec le descriptif de l’endroit qu’ils cherchent. Une énorme cascade.
La piste était mince, mais ils n’avaient rien de mieux. Le Roi donna l’ordre d’envoyer les éclaireurs. *** Le soleil était déjà levé, mais la Fenêtre étant tournée vers l’Ouest, le bassin d’eau qui se trouvait en bas de la cascade était encore plongé dans l’ombre. La plupart des défenseurs d’Ithilien avaient décidé de se reposer pendant quelques heures. Celas, Hamlung et Laer s’étaient retrouvés ensemble sur un point d’observation dissimulé en haut de la cascade ; c’était au tour du caporal de tenir la garde. Il réveilla ses deux compagnons et leur dit : -Regardez, là-bas !
Deux hommes portant des armures rhûniennes se tenaient là, à quelques dizaines de mètres plus loin. Ils n’avaient aucune raison de s’attarder ici et pourtant...Un d’eux regardait la cascade comme si son regard pouvait perçer le rideau d’eau. Sous le regard ébahi d’Hamlung, le deuxième Rhûnadan sortit un cor et souffla dedans. Quelques oiseaux apeurés sortirent de leurs cachettes dans les arbres et s’enfuirent dans les airs. Le caporal retrouva ses esprits et jura : -Putain, comment c’est possible ?! Celas, Laer, abattez-les bon sang avant que toute l’armée rhûnienne ne nous arrive dessus !
N’attendant pas de voir la réaction de l’homme et de l’elfe Hamlung s’élanca dans la direction de l’escalier caché qui menait vers la salle principale. Il faillit trébucher sur les jambes du mercenaire elfe qui se reposait à l’entrée de la salle. -Réveille-toi ! On a besoin des flèches sur les points d’observation autour de la cascade, et vite ! Prends des hommes avec toi. Les putains d’Orientaux nous ont découvert !Le caporal se mit à courir vers les quartiers du commandant Aegidus. Le bruit du cor avait attiré d’autres soldats Rhûniens. L’armée devait être beaucoup plus proche qu’ils ne le pensaient...comment était-ce possible ? L’entrée que les Ithilaîn avaient empruntée la nuit dernière était camouflée, mais si les Orientaux avaient découvert leur position, ils pourraient essayer de s’introduire dans la caverne par le rideau d’eau, à condition de traverser la profonde cuvette emplie de pierres tranchantes, le tout sous le feu des archers.[/strike] Membre des Orange Brothers aka The Good Cop |
| | | Sighild Baldrick Adepte des Arts Secrets
Nombre de messages : 312 Age : 34 Localisation : Va savoir... Rôle : Mage/Sorcière
~ GRIMOIRE ~ -: Semi-Elfe -: 115 ans (23 ans humain) -:
| Lun 8 Juin 2020 - 22:40 | | Le nouvel acte d’inconscience d’Arwid les avait condamnés. Impassible, le chevalier fixait son « vaillant » adversaire qui tenait le jeune écuyer princier en otage. Il fut rapidement rejoint par des lanciers qui menacèrent le chevalier du Gondor de toute part.
La situation était catastrophique, ils semblaient seuls contre tous. Trouver une solution miracle était vaine, Aldrick en était conscient…un magicien aurait probablement pu les tirer d’affaire, mais il ne l’était pas de toute évidence…
Il n’était qu’un simple chevalier, pas un surhomme. Mais il était difficilement acceptable pour lui de s’avouer vaincu par des erreurs : les siennes. Il aurait dû mener cette mission, tenir tête à son Seigneur, retenir ses amis et Arwid dans leurs folies.
L’analyse de la situation était rapide : un contre une dizaine, avec un otage mort et des lances dans tout le corps au moindre faux pas. Le Chevalier sentait la mort venir à eux dans tous les cas…ses compagnons d’armes n’étaient plus dans son champ de vision depuis bien longtemps…morts ?! Il n’en savait fichtrement rien… “Vous vous êtes vaillamment battu Chevalier du Gondor! A présent déposez les armes et vous serez tous deux traités avec honneur par la Garde de Sharaman.” Il n’avait clairement pas confiance en cet homme, ni au soit disant honneur de la Garde de Sharaman. Mais que pouvait-il vraiment faire…La provocation n’était pas de rigueur, elle leur coûterait la vie, probablement… “Croyez moi il vaut mieux pour vous de vous retrouver entre nos mains qu’à leur merci.” Toujours impassible, le chevalier s’était contenté de regarder Arwid, apeuré. "Baldrich ! Fais ce qu'il dit ! Tu n'as aucune chance !" lui cria-t-il. « Il suffit ! » rétorqua-t-il immédiatement, d'un ton sans appel Le Chevalier regarda alors de travers le jeune Arwid, comme pour lui signifier qu’il n’aimait guère ses familiarités. Il l’intima ainsi à se taire et feignit d’être furieux de son comportement général.
Il laissa alors tomber ses épées au sol, puis, leva les mains en l’air, s’avouant ainsi vaincu. Retrouvant un visage sans expression, le soldat fixa son adversaire et reprit, d’un ton neutre: « Vous menacez mon écuyer. Malgré son courage, il n’est pas un soldat d’expérience, vous en conviendrez. Si vous êtes un homme d’honneur, épargnez-le.» Aldrich mentit avec aplomb sur l’identité de son compagnon, dans l’unique but de le protéger. De toute évidence, Arwid portait la même armure que lui, ce qui renforçait ses dires. Qui sait ce qu’il pourrait arriver si l’assassin venait à connaître la véritable identité de cet écuyer.
Le Chevalier posa alors un regard bienveillant sur le jeune Arwid, tel un père qui regarderait son propre fils, comme pour le rassurer.
Au plus profond de lui, Aldrich espérait que l’écuyer princier entre dans son jeu. On lui avait confié une mission, une mission qu'il était prêt à honorer...
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| | | Learamn Agent de Rhûn - Banni du Rohan
Nombre de messages : 1077 Age : 25 Localisation : Temple Sharaman, Albyor Rôle : Esclave au Temple Sharaman, Agent de la Reine Lyra, Ex-Capitaine du Rohan
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 25 ans -:
| Dim 14 Juin 2020 - 17:03 | | Un sourire narquois était affichait sur le visage du Rhûnadan qui se délectait de chaque seconde de cette victoire personnelle. Il avait complètement pris au piège ces Gondoriens qui avaient été aussi stupides pour s’aventurer aussi près du commandement de l’armée de Sharaman mais qui avaient fini par entendre raison. Pour eux il n’y avait pas d’autres issues. Zadek caressa lentement les cheveux blonds d’Arwin, il pouvait sentir sous ses doigts la peur qui rongeait l’adolescent qui n’avait pas hésité à supplié le chevalier de rendre les armes pour rester en vie. Le courage du jeune homme s’était rapidement envolé. Au fond il avait été sûrement plus animé par la témérité que par le courage.... Mais après tout ce n’était qu’un gamin, comme lui en vouloir? Baldrick laissa tomber ses armes sur le sol boueux, s’avouant ainsi vaincu. Comme il l’avait promis, le Taïpan du désert éloigna délicatement le poignard de la gorge de l’écuyer; un mince filet de sang s’écoulait sur son cou mais aucun dommage sérieux ne lui avait été infligé, hormis une sacrée peur. “Vous avez fait le bon choix chevalier!” Répondit Zadek dans un Westron impeccable, vestige de sa formation militaire auprès des colons du Gondor dans les casernes de Blankânimad. Il ajouta après avoir marqué une courte pause: “Et ma parole sera respectée…” D’un signe de tête il ordonna à ses camarades de mettre Aldrich aux arrêts et se chargea lui même de lier les poings de son “jeune écuyer”. Zadek distribua ensuite ses directives dans sa langue natale. ++ - Ne laissez aucune de ces vermines de Balchoth s’approcher d’eux! Ces prisonniers nous appartiennent et seul Hûlian et Sharaman pourront décider de leur sort.++La Garde de Sharaman escorta donc les deux Gondoriens jusqu’au poste de commandement de l’armée orientale. Du haut de la colline on avait vue sur les centaines de cadavres qui jonchaient la lisière des bois, et une grande partie d’entre portaient les couleurs du Rhûn. L’offensive avait été un carnage et si elfes et Gondoriens avaient battu en retraite, ils ne l’avaient pas fait sans infliger de lourde pertes à l’armée d’invasion. Les défenseurs de l’Ithilient s’étaient probablement regroupés plus loin pour se réorganiser face à une armée, certes plus nombreuses mais déjà considérablement affaiblie et qui avaient bien du mal à apprivoiser ce terrain. L’Aigle d’Albyor venait de finir une entrevue avec le souverain et semblait profondément préoccupé et aucun garde ne semblait vouloir l’approcher le premier. Zadek prit les devants: “Mon général, nous avons capturé ces deux Gondoriens dans la mêlée alors qu’ils essayaient de frapper le coeur de notre commandement; un chevalier et son écuyer. Mais si vous voulez mon avis, j’ai le sentiment qu’ils sont plus important qu’ils ne veuillent l’admettre. Ils pourraient bien représenter un atout.”
The Young Cop |
| | | Sigvald Lingwë Mercenaire
Nombre de messages : 176 Localisation : Esgaroth Rôle : Mercenaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Sylvain -Nandor/Sindar- -: Né en l'an 2799 du TÂ- 526 ans -:
| Lun 15 Juin 2020 - 18:32 | | Huròn perdu dans ses pensées en fut tirer par un homme apeuré et qui manqua de trébucher sans aucune forme de grâce, même si à contrecœur pour notre mercenaire l'homme se rattrapa au dernier moment, tout en lui balançant un ordre au passage. Notre elfe pris compte de l'ordre et connaissait déjà la marche à suivre, il l'appliquerait au vu de la situation urgente, les Orientaux étaient là. A vrai dire, Huròn ici n'avait d'ordre à recevoir de personne, pas même du Roi. Son contrat était clair combattre pour la défense de l'Ithilien jusqu'à ce que sa présence ne sois pas plus nécessaire. Un contrat fait à la va-vite, mais qui arrangeait fort bien notre mercenaire si les choses venaient à empirer. Huròn se leva rapidement et passa d'hommes en hommes, pour les réveiller où leur intimer de se mettre en position. Les choses se passèrent dans un silence presque horrible, une dizaine de soldats l'accompagnèrent et en quelques aller-retour les réserves de flèches étaient pleines, tandis qu'autour de lui, les archers prenaient position. Ici et là, les soldats s'affairaient à enfiler leurs armures, s'armer ou tendre les cordes de leurs arcs. Si combat il y avait, il fallait parié pour que ce soit expéditif et non un affrontement sur la durée sinon l'ennemi prendrait cette place et aurait un solide point d'ancrage pour progresser plus à l'Ouest. Chose qui mettrait à mal l'objectif de sa mission. Pour l'instant en haut aux côtés des archers notre mercenaire n'avait nullement sa place, aussi descendit-il rejoindre l'entrée prêt à tenir la position ou à progressé dans les rangs ennemis. Armés d'une lance pris dans l'armurerie et de son grand bouclier, son épée fermement sanglée à sa ceinture rougeoyait encore du sang des Orientaux, Huròn n'attachait nulle importance à la propreté de ses armes tant que le fil de la lame restait tranchant ; il était plus que paré à reprendre le combat. Ps : Réponse simple, manque d'imagination et d'inspiration ces jours-ci.
Dernière édition par Sigvald Lingwë le Jeu 9 Juil 2020 - 12:49, édité 1 fois |
| | | Ryad Assad Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Nombre de messages : 2509 Age : 32 Localisation : Pelargir Rôle : Humaniste
~ GRIMOIRE ~ -: Humain -: 36 ans -:
| Lun 15 Juin 2020 - 22:09 | | Cela avait été une belle cérémonie. Comme toutes les autres, d'ailleurs. Ce n'était pas la première fois que Sharaman prononçait de belles paroles, qui lui semblaient de plus en plus chargées de sens. « Pour le Rhûn ». « Pour la liberté ». Oui. Cette liberté, conquise par la force des armes et la noblesse de leurs cœurs. Cette liberté qu'ils venaient désormais réclamer aux portes du Gondor, pour jeter à bas la puissance de leurs ennemis ancestraux, et s'assurer que jamais plus ils ne fouleraient les vastes terres de l'Orient lointain. Le monde n'avait pas besoin de ces meurtriers. Le roi était cependant préoccupé par la situation, et la disparition subite de l'armée ennemie. Il connaissait fort bien la réputation des troupes de l'Ithilien. Le Gondor en avait fait les héros de la résistance contre Sauron, et il avait bien appris son histoire. Les archers de ces régions avaient harcelé sans pitié les troupes de l'Ennemi, l'affaiblissant assez pour obtenir une précieuse victoire. Les Balchoth avaient payé le prix fort face à ces troupes d'élite, mais Sharaman ne tomberait pas dans le même piège que ses prédécesseurs. Il écraserait l'Ithilien une fois pour toutes, avant de se pencher sur le cas des grandes cités du Gondor. Le salut vint d'une jeune officier, un certain Saraethel, qui leur apporta la lumière. Le plan de l'ennemi leur apparut comme éclairé par la lune qui avait donné son nom à la région. Se retrancher dans leur forteresse cachée, pour mieux les frapper dans le dos. Le prédateur devenait alors la proie, et cherchait de toutes parts une échappatoire, un moyen de s'enfuir de cette funeste prison sous la sylve. C'était fort ingénieux. Il fut donc décidé d'envoyer des hommes sur la trace de cette cachette secrète, qui constituait peut-être le pivot de la défense de l'Ithilien. L'espoir était mince, et à dire vrai Sharaman n'y croyait guère. Pourtant, ce fut de cette inspiration géniale que vint la lumière. Saraethel avait vu clair dans les ténèbres, et pour cette raison il fut promu. - Vous commanderez un bataillon de la garde, capitaine. Vous mènerez l'assaut en première ligne, et vous enlèverez cette place-forte à l'ennemi. Mais pour l'heure, trouvons un plan. Montrons à nos ennemis comment nous faisons la guerre, au Rhûn. Avec discipline, minutie et efficacité.« Prudence », avait-il voulu ajouter, mais son état-major n'appréciait guère cette notion. Il devait ménager ses officiers, galvanisés par les récentes victoires, et qui s'abandonnaient à un zèle louable mais dangereux. Sharaman voulait évidemment la victoire, mais plus encore, il voulait que son peuple survive à cette audacieuse campagne. ~ ~ ~ ~ Arvellon dite #Ahleyizadeh, la Félonne, princesse des Kharatun Les régiments des Balchoth avaient subi de lourdes pertes, mais tenaient tout de même à participer à l'assaut contre la forteresse gondorienne. Pour l'honneur, et pour venger leurs camarades tombés au combat. Ils s'étaient disposés en plusieurs petites unités mobiles et efficaces, qui ne tomberaient pas dans le même piège que la veille. Boucliers en avant, ils anticipaient le déluge qui s'abattrait sur eux. Leur rôle serait de protéger les flancs de toute la formation, et de traquer les éventuels fuyards. Comme la veille, Ahleyizadeh et ses Kharatun tiendraient le flanc gauche, qui serait théoriquement moins exposé et moins décisif. Le véritable combat n'aurait pas lieu là, mais elle avait hâte de pouvoir achever l'enveloppement de ses ennemis, pour les massacrer dans leur retraite. La tactique évoluait et le centre, cette fois, avait été confié à des unités bien plus dangereuses. Les troupes de la Garde, plus expérimentées et plus lourdement armées, se présenteraient en rangs serrés contre lesquels les flèches n'auraient que peu d'effets. Les Gondoriens devraient accepter le combat, ou bien se replier honteusement, mais leur place-forte tomberait. Les hommes de la Garde n'étaient ni mobiles ni rapides, mais ils avanceraient comme une masse d'acier impossible à arrêter. Ces arbres qui avaient causé tant de tort à la formation irrégulière des Balchoth ne perturberaient pas le moins du monde les troupes d'élite de l'armée orientale. Cette fois, le combat serait meurtrier des deux côtés. Sharaman prononça une prière silencieuse à ses dieux et à ses ancêtres. Au loin, un cor sonna. Et de nouveau, la guerre. Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"- Spoiler:
Bourse : 3.500£ - Salaire : 3.000£
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| | | Lithildren Valbeön Exilée
Nombre de messages : 363 Age : 26 Localisation : Les Terres Sauvages Rôle : Exilée, Gardienne d'Ost-in-Edhil involontaire
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe Noldo -: ~ 400 ans -:
| Sam 20 Juin 2020 - 10:51 | | La nuit serait solitaire. L'arbre que constituait cette mince armée elfe et humaine vacillait sous un vent cinglant et, peu à peu, les feuilles les plus fragiles se détachaient des branches pour s'envoler vers le firmament. Les cris étaient portés par le vent là où les corps et les âmes étaient portées par la terre. Que pensaient les étoiles ? Allaient-elles vaciller pour annoncer la fin ou illuminer la voûte céleste pour donner courage aux elfes ? Si le vent est silencieux, c'est que les Valar n'ont pas de réponse(s). Si aucun élément ne s'altère, faut-il penser que tout ira bien ou qu'ils se tapissent par peur ? Tant de questionnements résonnaient dans l'esprit de Shalyna. Elle essayait de lire les signes dans l'eau, l'air et le ciel afin de préparer son cœur au lendemain. Devait-elle s'armer de courage ou de patience ? Le silence pesant sur son cœur et dans son esprit était-il en raison des pertes passées ou à venir ? Elle voulait se convaincre que la peur ne l'étreindrait pas mais elle craignait tout autant que cela ne soit déjà le cas. Mais les éléments restaient toujours aussi silencieux, identiques à eux-mêmes, ignorant les complaintes (im)mortelles. En avaient-ils assez de prendre les elfes, nains et humains par la main pour les guider vers leur destin, ou bien étaient-ce eux, races bipèdes, qui avaient toujours lu des signes là où il ne fallait jamais en trouver ? Cette goutte venant de tomber à cette question ponctuait-elle de manière affirmative ou négative cette pensée, ou bien était-ce le hasard qu'elle tombe à cet instant précis ? Peut-être était-ce un décompte, mais là encore, qui disait que ces gouttes ne tombaient pas à intervalle régulier comme pour compter le temps ? Était-ce ainsi que les arbres et les animaux comptaient le temps ? En regardant les gouttes tomber des feuilles, brins d'herbe, des roches ou du ciel ? Avanen disait souvent que les signes dans la nature le rassuraient, qu'il se sentait moins seul en imaginant des réponses à ses questions silencieuses. Shalyna n'arrivait pas, en cette heure, à trouver un tel réconfort. Rien n'avait été comme prévu. Il avait promis de revenir mais était resté pour sauver son seigneur. Ils auraient dû repousser, effrayer l'armée rhûnienne mais celle-ci avançait plus ardemment encore. La légendaire prestance et l'éclat des elfes n'avait-il donc plus de pouvoir ? Fallait-il encore se battre pour des protéger des terres qui seraient prises un jour par les hommes ? Quel intérêt son peuple avait-il à s'accrocher à ses royaumes si ils tombaient les uns après les autres, déchéances après déchéances, chutes après chutes, erreurs après erreurs. Allaient-ils un jour cesser de se battre avec et pour les mortels ? Leurs vies étaient longues et paisibles sans les âcres humains, alors quel mal y avait-il à les laisser brûler sous leurs passions destructrices ? Les elfes n'ont pas le loisir de se reproduire aussi vite que les humains, alors chaque vie elfe compte plus qu'une vie humaine. Et certains, comme Shalyna, ne pouvaient visiblement tout simplement pas offrir de descendance. Cela faisait partie des raisons pour lesquelles elle avait fui sa cité familiale : éviter la honte d'être sans descendance. Il ne restait que sa nièce, cette pauvre et fragile Lithildren, qui ne serait désormais plus bonne à grand-chose d'après Veroën, le père de l'amnésique. La dernière des Valbeön. Shalyna sursauta lorsque Hamlung déboula, manquant de trébucher sur un elfe dont Shalyna n'avait jusque là par remarqué la présence. - Réveille-toi ! On a besoin des flèches sur les points d’observation autour de la cascade, et vite ! Prends des hommes avec toi. Les putains d’Orientaux nous ont découvert !Quoi ?! L'archère-épéiste bondit sur ses jambes et se dirigea à grands pas vers les amis de son époux, qui venaient de se lever sous la consigne de ce fameux mercenaire. Ils étaient choqués, sans surprise, mais étaient prêts plus que jamais à se battre. Shalyna se joignit à eux, armée de son arc et de ses flèches. Elle ne possédait pas l'arc long des rangers mais cela importait peu. Elle allait tirer avec ses frères d'armes, ses amis, sa seconde famille. Peu importait qu'elle soit une Noldo parmi les Ithilain, elle était l'une des leurs par alliance. Shalyna se posta aux côtés du plus proche ami d'Avanen. Elle lissa la corde de son arc et fixa droit devant elle. La tension montait. Le mercenaire qui avait réveillé hommes, autant elfes qu'humains, ne resta pas parmi les archers. Qu'ils viennent. Si ils avaient découvert Henneth-Annûn, alors ce site allait devenir leur tombeau. |
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